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COURS SUR LES NORMES COMPTABLES INNTERNATIONALES IAS/IFRS

Professeur Monsieur Amadou NDIAYE ANNEE UNIVERSITAIRE 2017/2018


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COURS SUR LES NORMES COMPTABLES


INTERNATIONALES (IASB/IFRS)

Préparé et présenté par :


M. Amadou NDIAYE

Février 2018

Université de Djibouti
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Chapitre 2 : IAS 16 Immobilisations corporelles

Introduction
La Norme comptable internationale IAS 16 Immobilisations corporelles a été appliquée pour
les périodes annuelles ouvertes à compter du 1er janvier 2005.
L’IASB a élaboré la présente IAS 16 révisée dans le cadre de son projet d’Amélioration des
Normes comptables internationales. Le projet a été entrepris à la lumière des questions et des
critiques formulées à propos des Normes par des autorités de réglementation des valeurs
mobilières, des professionnels comptables ainsi que par d’autres parties concernées. Les
objectifs du projet étaient de réduire ou d’éliminer les options, les redondances et les conflits
au sein des Normes, de résoudre certains problèmes de convergence, et d’apporter d’autres
améliorations. Pour IAS 16, l’objectif principal du Conseil consistait à effectuer une révision
limitée visant à fournir des commentaires supplémentaires et des clarifications sur des
problématiques sélectionnées. Le Conseil n’a pas remis en cause l’approche fondamentale de
la comptabilisation des immobilisations corporelles contenue dans IAS 16.

La présente Norme clarifie le fait qu’une entité est tenue d’appliquer les principes de la
présente Norme aux immobilisations corporelles utilisées pour développer ou maintenir (a)
des actifs biologiques et (b) des droits sur des minéraux et des réserves minérales telles que
pétrole, gaz naturel et autres ressources similaires non renouvelables.

1. La comptabilisation des immobilisations

La définition commune aux actifs corporelles (IAS 16) et incorporels (IAS 38) est basée sur
deux critères :

 Elément identifiable du patrimoine


 Ressource contrôlée du fait d’événements passés et dont on attend des avantages
économiques futurs

En ce qui concerne le premier critère :

 Elément identifiable du patrimoine

Dans le cas d’une immobilisation corporelle, ce premier critère semble facilement vérifiable.
Une immobilisation identifiable est une immobilisation séparable des activités de l’entité
(susceptible d’être vendue, transférer, louée ou échangée de manière isolée ou avec un
contrat). Ce critère semble moins évident à vérifier dans le cas d’une immobilisation
incorporelle. Comment, par exemple, identifier une concession d’exploitation de licence ou de
brevet ?

Afin de régler cette question, IAS 38 considère qu’une immobilisation incorporelle qui résulte
d’un droit légal ou contractuel (même si ce droit n’est pas transférable ou séparable de
l’entité) est identifiable. Dans le cas d’une immobilisation incorporelle, il suffit donc de

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vérifier une des deux conditions ci-dessus pour vérifier le caractère identifiable ou non d’une
immobilisation.

En ce qui concerne le second critère :

 Ressource contrôlée du fait d’événements passés et dont on attend des avantages


économiques futurs

Selon ce second critère, un bien peut être contrôlé en droit (acte de propriété) ou en fait
(utilisation du bien par une personne qui en supporte les risques et les avantages) et générer
des « avantages économiques futurs ». Comment peut-on mesurer ces « avantages
économiques futurs » ? L’IASB précise qu’ils se traduisent par des flux de trésorerie futurs La
notion « d’avantages économiques futurs liés à un actif » est « le potentiel qu’à cet actif de
contribuer, directement ou indirectement, à des flux nets de trésorerie au bénéfice de
l’entité ». Les flux de trésorerie attendus sont donc ceux liés à l’exploitation de l’actif, ainsi
que ceux qui résulteront de sa revente. Conséquence de cette définition : un actif inexploité
qui conserve une valeur vénale, doit être maintenu à l’actif ; à contrario, une machine mise au
rebut et qui n’a pas de valeur de revente doit être sortie de l’actif. Par défaut, un bien qui ne
génère pas de cash-flows futurs ne répond donc pas à la définition économique et financière
du patrimoine, on comprend mieux pourquoi les frais d’établissement, les charges à répartir,
les écarts de conversion actifs, ne répondent pas à la définition d’actifs et doivent donc être
enregistrés en charges dans le référentiel IFRS.

1.1. Critères de comptabilisation initiale d’une immobilisation corporelle (IAS 16)

Pour comptabiliser un actif, il est nécessaire de respecter deux conditions : d’une part, vérifier
qu’il s’agit « d’une ressource contrôlée du fait d’événement passés qui génère des
avantages économiques futurs », d’autre part, s’assurer que l’actif puisse être « évalué avec
une fiabilité suffisante ». Ce second critère de comptabilisation est, en général, aisément
satisfait parce que la transaction d’échange attestant l’acquisition de l’actif permet d’identifier
son cout. Dans le cas d’un actif produit par l’entité pour elle-même, une évaluation fiable du
cout peut être faite à partir des transactions conclues avec des tiers extérieurs à l’entité pour
l’acquisition des matières premières, de la main-d’œuvre et autres éléments utilisés au cours
du processus de construction.

Exemple :

La société RACINE engage des couts pour rénover sa pâtisserie qui permettront d’augmenter
sa capacité de production de 10%. Ces couts sont-ils incorporables dans la valeur de la
pâtisserie.

Réponse :

Selon IAS 16, dans la mesure où ces modifications permettent d’augmenter la capacité de
production de la pâtisserie, il est probable qu’ils généreront des avantages économiques futurs

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au profit de l’entreprise. De plus, ces couts pouvant être mesurés de manière fiable, ils seront
activés

2. Evaluation initiale des immobilisations corporelles (IAS 16)

Il s’agit d’évaluer le cout d’entrée d’une immobilisation corporelle selon qu’elle a été acquis
ou produit par l’entreprise.

La norme IAS 16 précise qu’un bien immobilier, une installation ou un équipement sont
initialement évalués à leur cout. Celui-ci est soit le prix d’achat complété des frais accessoires
(cout d’acquisition), soit le cout de production (en cas de fabrication de l’immobilisation par
l’entreprise elle-même).

 Cout d’acquisition

Le cout d’acquisition comprend :

- Le prix d’achat ;
- Les droits de douane et les taxes non récupérables ;
- Les remises et rabais ;
- Les escomptes de règlement, qui doivent être déduits du prix d’achat ;
- Les frais directs nécessaires à la mise en marche en vue de l’utilisation prévue par la
direction, par exemple : les couts de préparation du site et les frais de démolition
nécessaires à la mise en place de l’immobilisation, les frais de livraison et de
manutention initiaux, les frais de transport, d’installation, de montage nécessaires à la
mise en état d’utilisation des biens, les couts liés aux éssais de bon fonctionnement,
déduction faite des revenus nets provenant de la vente des produits obtenus durant la
mise en service (tels que des échantillons), les honoraires de professionnels comme les
architectes, géomètres, experts, évaluateurs, conseils… ;

 Cout de production

Le cout de production d’une immobilisation corporelle est déterminé selon les mêmes
principes que le cout d’une immobilisation acquise.

Il est interdit d’incorporer au cout de production :

- Les frais administratifs et généraux ;


- Les produits et charges accessoires indirects.

 Activation des couts d’emprunts (IAS 23)

Certains actifs ont une durée de fabrication particulièrement longue (biens immobiliers par
exemple). Pour financer cette période, l’entreprise peut être amenée à contracter un
emprunt. Les intérêts correspondants doivent – ils être maintenus en charges de l’exercice
ou au contraire inclus dans le cout de l’actif concerné ?

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La norme IAS 23 « cout d’emprunt » précise que le traitement de référence
« benchmark treatment » est l’inscription en charges des couts d’emprunt. L’autre
traitement autorisé par la norme est leur inscription dans le cout d’acquisition ou de
production de l’actif éligible, immobilisation incorporelle, corporelle ou stocks, lorsqu’ils
concernent la période de production de cet actif, jusqu’ à la date d’acquisition ou de
réception définitive.

Exemple :

La société Racine finance la construction d’un entrepôt de stockage de marchandises 2


millions de francs DJ par un emprunt du même montant au taux de 5%. Le contrat de
construction avec l’entrepreneur est signé le 1er Avril 2016, date à laquelle les fonds sont
mis à disposition de l’entreprise par son établissement bancaire. Ces fonds sont
immédiatement placés en certificats de dépôt rémunérés à 4% l’an. Le 1er juillet 2016, la
société effectue un premier versement de 1 million de francs DJ à l’entrepreneur. Aucun
autre versement n’est effectué en 2016.

1. Quel est le montant des couts d’emprunt incorporables du bâtiment à la fin de l’année
2016 ?
2. Déterminer les produits financiers générés par le placement temporaire des excédents
de fonds sur la même période ?
3. Quel est le montant des couts incorporables au cout de la construction ?

Solution à traiter en classe

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2. Evaluation à la clôture

Avant de présenter le traitement des immobilisations à la date de clôture, il me semble


nécessaire de vous donner quelques définitions.

2.1. Un peu de vocabulaire

 Amortissement

Il permet de constater le vieillissement normal d’un bien lié à son utilisation ce qu’on ne
doit pas confondre avec la perte de valeur («dépréciation ») qui traduit toute autre baisse
des avantages attendus d’un bien, liés à un vieillissement exceptionnel, un dépassement
technologique non attendu.

 Montant amortissable

Il est déterminé à partir du prix d’achat après déduction de la valeur résiduelle du bien. Si
cette dernière est significative, elle doit être revue à chaque clôture.

 Valeur résiduelle

Elle correspond au montant net que l’entreprise s’attend à obtenir pour un actif à la fin de
sa durée d’utilité après déduction des couts de sortie attendus.

 Mode d’amortissement

Il traduit le rythme de consommation des avantages économiques de l’actif en fonction de


son utilisation probable. Le mode d’amortissement doit être réexaminé au moins à chaque
clôture et, en cas de modification importante du rythme attendu de consommation des
avantages économiques des actifs, le mode d’amortissement devra être modifié pour
refléter ce changement de rythme.

 Durée d’utilité

Il s’agit, soit de la période pendant laquelle l’entreprise s’attend à utiliser un actif, soit du
nombre d’unités de production ou d’unités similaires que l’entreprise s’attend à obtenir de
cet actif (exemple : kilométrage pour un véhicule). La durée d’utilité, comme le mode
d’amortissement, doit être périodiquement réexaminée.

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2.2. Evaluation à la clôture de l’exercice des immobilisations corporelles (IAS 16)

A la clôture de l’exercice, les immobilisations corporelles sont évaluées au cout amorti


(cout d’entrée diminué des amortissements et des pertes de valeurs cumulées) ou à la juste
valeur (valeur réévaluée) diminuée du cumul des amortissements ultérieurs et du cumul
des pertes de valeur ultérieures.

Amortissement

Comment définir la durée et le mode d’amortissement d’un actif ?

En norme IFRS, le plan d’amortissement, arrêté par la direction de l’entreprise à la date


d’entrée du bien, est spécifique à chaque actif. Le mode d’amortissement d’une
immobilisation corporelle doit refléter le rythme de consommation des avantages
économiques attendus de l’actif. L’amortissement, calculé sur une base brute diminuée de
la valeur résiduelle, débute dès que l’actif est en état d’utilisation (à la date de début de
consommation des avantages économiques attachés à l’actif). En pratique, cette date
correspond généralement à la date de mise en service de l’actif. La « mesure de la
consommation des avantages économiques attendus de l’actif » peut être réalisée en unités
de temps (heures de main d’œuvre directe, par exemple), ou d’autres unités d’œuvre
(nombre d’article fabriqués…) lorsque ces dernières reflètent plus correctement le rythme
de consommation des avantages économiques attendus de l’actif, IAS 16 propose
plusieurs modes d’amortissement : l’amortissement linéaire (répartition égale de la base
amortissable sur la durée d’utilisation du bien), l’amortissement dégressif lorsqu’il n’est
pas pratiqué pour des raisons fiscales ( application d’un taux constant à une valeur
dégressif), l’amortissement selon les unités de production. Ce dernier est calculé en
fonction du nombre d’unités produites par rapport à la capacité totale de production.

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