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Revue pyrénéenne

Source gallica.bnf.fr / Club alpin français de Bordeaux


Club alpin français. Section du Sud-Ouest. Revue pyrénéenne.
2006/01.

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revue
pyrénéenne
[texte_manquant]
(1/2006) - 3,80€ revue trimestrielle des Clubs Alpins Français du Grand Sud-Ouest
[texte_manquant]
En couverture
Pico Colines Revue Pyrénéenne n° 113 -
1/2006
Photographie de Jean-Pierre Crauste

Revue trimestrielle
des Clubs Alpins Français
du Grand Sud-Ouest
Administrée par L.A.R.P.
Association Loi 1901

Président :
Yves Pfister
Trésorier :
Benoît Tréton
Directeur de la publication :
Jean-Pierre Crauste
Rédactrice en chef :
Corinne Letuppe
Administration de la Revue,
abonnements, envoi des
articles et photos :
Revue Pyrénéenne
46, boulevard du Martinet
65000 Tarbes
et Fax : 05 62 36 93 23
6 humeur 25 topo
Tél

Maquette : 6 Montagne, espace de


ski alpinisme
Dominique Eyheramendy liberté
6, rue de l'Agriculture
25 Tuc de Marimanha
par un «grincheux»
65000 Tarbes par l'arête nord-ouest
web : www.emendy.com
8 escalade par Bruno Gilet
Impression :
Graphic Impression
8 Second de cordée
33 voyage
3, avenue de la Grande Lande
33174 Gradignan-Cedex par Arnold de Belsunce 33 Liban : souris
Tél. 05 56 89 17 17

Correspondants : 10 raid à skis et la vie te sourira


par Thierry Escandre
Agen : Gérard Raynaud
Ariège : Jean Rouzaud
Bagnères : Gabriel Joly
10 Raid Marcadau-Gabas
par Jean Le Corre
38 c'était hier
Bayonne-Pays Basque : Liliane Dumai
Béziers-Caroux : Claude Combes 38 Ames de sommets
Bordeaux Annie Viroleau
Comminges : Michel Dombre
14 ski-alpinisme par Luc Vidal Giraud

Corrèze CMA :
Escapade Stéphanoise 14 Le tour àdu plus alpin
ski
Figeac : Jean-Claude Stalla des sommets pyrénéens
Lourdes-Cauterets : Jean-Pierre Bordes par Jean-Thomas Ara
Mazamet Thierry Escande
Oloron : Alain Regueiro 17 Du Val Louron au Val Astau
Orthez : Yannick Tonner par Marc Breuil
Pau : Marc Breuil 26 Les Monts cantabriques
Périgueux : Jacques Bodin du coté de Léon
Perpignan Marie-Adélaïde Ruiz
par Marc Breuil
Pessac Michel Desplat
Prades-Canigou Henri Goujon
Pyréneiste de l'Aude :
Tarbes : Luc Vidal-Giraud
21 free ride au fil
Toulouse : Bernard Repingon
Turbo Béarn : Corinne Letuppe
Vallée d'Ossau :
21 Face Nord pic de la Munia des pages
par Sylvio Egea
4 Infos
5 Editorial
40 Calendrier des clubs
C.P.P.A.P. n° 63.674 42 Renseignements
!.S.S.N. 0241-0311
n° 113 - dépôt légal
club alpin français
Les textes publiés dans cette revue n'engagent que leurs auteurs.
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La,montagne, espace de liberté


rôulespace à péage ?
Corinne Letuppe

L a question de la liberté d'accès à la montagne constitue un


sujet récurrent qui résiste au temps comme l'attestent deux
articles de ce numéro, écrits à 30 ans d'intervalle.

Dernier évènement en date le vote en décembre par l'Assem-


blée Nationale d'une loi portant diverses dispositions relatives
au tourisme. Parmi elles, l'article 14 qui introduit la possibilité de
rendre payant l'accès à un site nordique pour des loisirs non mo-
torisés et qui vise tout particulièrement la pratique de la raquette
à neige... et tous les sports de plein air en général, au nom de la
loi du consommateur-payeur.

N'est-ce pas là un moyen pour les communes ou autres intercom-


munalités de récupérer une pratique en plein essor depuis 20 ans
alors que le ski de fond décline en nombre d'adeptes ?

Comme l'indique Jean-Marc Lamory, accompagnateur en monta-


gne et spécialiste de la raquette, organiser cette activité comme le
ski nordique est une véritable hérésie. Ne s'agit-il pas du moyen
de locomotion le plus primitif, le plus simple et le plus naturel
qui ne nécessite nullement le damage des pistes ?
S'il est vrai que beaucoup de pratiquants empruntent les sites
nordiques par sécurité, la majorité d'entre eux recherchent la li-
berté et le retour à la nature.

Or la nature - et notamment l'espace montagnard - est de plus


en plus considérée sous le seul angle de l'industrie touristique,
Conseils pratiques comme un stade où l'on paye l'entrée pour évoluer en sécurité et
pour l'envoi d'articles consommer neige, soleil, eau, etc.
Texte de préférence Nous sommes bien loin de l'éducation à l'environnement et de la
sous format informa- connaissance du milieu !
tique, Word (7600 si- Qui nous garantit que demain, avec de telles dispositions, nous
gnes). n'aurons pas à payer pour emprunter un sentier de randonnée
Photos papier, diapos,
numérique 300 dpi.
sous prétexte qu'il est balisé ?!
Envoi par mail
rpyr.cll@wanadoo.fr
Espérons que la montée de boucliers des fédérations, des clubs
Envoi par courrier et des accompagnateurs en montagne l'emporte sur la déraison
Revue Pyrénéenne mercantile et que la raison du montagnard, soucieux d'évoluer
46, bd. du Martinet dans un milieu naturel accessible à tous gratuitement, prenne le
65000 Tarbes. dessus !
'est-ce point un mythe ? Nos ac- pagnol, de très longues pistes sont désor- gagné en confort, ils attirent du monde...
tivités de loisirs, en montagne mais fermées. Nous avons du transpirer et une nouvelle clientèle pour laquelle le
notamment, sont de plus en plus pendant plus de deux heures supplémen- refuge est souvent le but de la sortie. Ce
réglementées... et se heurtent souvent a taires pour rentrer de la Tendenera. Quin- qui fait que même (et surtout) agrandis,
de nombreux interdits. ze kilomètres de piste, excellente mais ils sont souvent complets. Dans le parc na-
Je rentre d'un périple dans le secteur es- pas du tout passionnante, et nous n'avons tional d'Aygues-Tortes, j'ai été refusé deux
pagnol « Pics d'Enfer, Tendenera » et j'ai rencontré personne. Y aurait-il foule si fois et j'ai donc dû dormir à la belle étoile,
bien envie de pousser un semblant de la piste était autorisée ? J'en doute. Mais ce qui n'est peut-être même pas permis.
«coup de gueule», de livrer quelques ré- précisons : je doute qu'il y ait beaucoup En tout cas, les gardiens vous font vider le
flexions et de poser quelques questions... plus de montagnards, mais des visiteurs sac pour voir si vous n'amenez pas de toi-
à qui pourrait y répondre. motorisés, des 4x4... peut-être. Il est vrai le de tente. N'est-ce pas un peu exagéré ?
Pour en revenir à la liberté, il semble que que s'est développé un genre de tourisme Quelle est vraiment la réglementation ?
les concepteurs, les décideurs (et donc les assez agressif avec des caravanes de vé- En France, en Espagne ? Dans l'enceinte
élus et l'Administration) qui ont mis en hicules 4x4 se comportant comme sur les d'un parc, et en dehors ? Les règlements
œuvre les gigantesques projets d'aména- pistes du Dakar.

s
des divers espaces protégés sont bien
gement autour de la station de Formigal, complexes.
n'en ont pas manqué. Dès le col du Pour- r-¡ es petits parkings sont également
talet franchi, la montagne a été terrassée saturés. Il faut donc les réglementer, i j'ai bien compris, dans le Parc
pour en faire des parkings ; à Sallent de Ljm les déplacer, instaurer des navettes. National des Pyrénées, le bivouac
Gallego, les immeubles n'arrêtent pas Y a t-il tellement plus de montagnards ? est autorisé (pour la nuit) à plus
de pousser ; et les Bains de Panticosa ne Pas du tout (nous disent les profession- d'une heure des routes d'accès. En Espa-
sont plus qu'un vaste chantier. Pourtant la nels) mais de très nombreux touristes se gne, dans les massifs que nous venons de
« Diputation Général de Aragon » a pour sont rendus compte que toutes ces petites visiter (Enfer, Tendenera), le camping est
volonté de protéger la montagne. Pour vallées pyrénéennes étaient merveilleuses interdit... sauf dans les zones autorisées
cela, elle ferme les pistes qui permettent et qu'il était bon de venir pique-niquer au (voir notre photo). Mais comme les seuls
les approches, elle interdit aux randon- bord des torrents ou se promener en fa- panneaux rencontrés sont ceux d'inter-
neurs de camper... Ces règlementations mille. Phénomène nouveau : les camping- diction... que faut-il comprendre? Il n'y
sont-elles vraiment nécessaires ? Peut-être cars. Pendant la haute saison, combien de a pas de refuge gardé, juste une ou deux
bien... mais cela ne nous empêchera pas parkings biens placés se retrouvent entiè- cabanes «pourries», et celles qui sont cor-
d'avoir la nostalgie du temps où tout était rement squattés par les camping-cars. J'ai rectes (Ordiso, Otal), d'accès facile, sont
plus facile. pu le constater, à l'aller comme au retour, squattées par des bandes de jeunes...
Du temps (pas si anciens) où l'on appe- le parking du col du Pourtalet était uni- sympas, ils dorment durant la journée ; la
lait les Pyrénées : «la frontière sauvage». quement occupé par des camping-cars. nuit, je ne sais pas. Enfin, jeunes ou vieux,
Vous souvenez-vous du slogan ? Il semble C'est sûrement très loin de la grande éva- Français ou Espagnols, touristes ou mon-
avoir porté ses fruits et attiré (malheureu- sion et des explorations sauvages dont les tagnards : beaucoup de gens ont compris
sement) de vraies hordes sauvages qu'il pionniers camping-caristes avaient rêvé. que l'on pouvait s'héberger en montagne
faut bien accueillir, contenir... exploiter Quoi qu'il en soit, il faut faire avec. à peu de frais. C'est bien dommage car ça
et policer. Les «bons montagnards» que fait du monde !

nous sommes ne font bien évidemment Refuges, cabanes et bivouacs Du monde, qui plus est, qui aime bien lais-
pas partie de ces foules tapageuses. Ils 'ai aussi la nostalgie du temps où ser des traces de son passage en taguant
aimeraient bénéficier d'un peu plus de il y avait toujours de la place dans les murs... en abandonnant parfois des
considération... peut-être de privilèges. les refuges. Enfin... façon de parler. ordures.
Mais tout cela est bien prétentieux. Il ne Les gardiens avaient comme règle de ne
faut pas rêver ! refuser personne. Alors, parfois, on s'en- La peur du (G)IGN
tassait dans les dortoirs, les couloirs, sur lors, je continue à bivouaquer en
Routes, pistes et parkings et sous les tables... Aujourd'hui, la règle montagne malgré la peur du gar-
'ai donc la nostalgie du temps où est de réserver... car tous les refuges sont dien... comme ie continue à rouler
les approches étaient plus faciles. joignables. Et dans certains, il faut s'y en voiture malgré la peur du gendarme,
Combien de routes ou de pistes ont prendre plus d'un mois à l'avance... sans des radars automatiques... et la hausse
été interdites à la circulation, rallongeant savoir si la course sera possible ce jour-là. des carburants. Les angoisses s'addition-
les balades d'une heure ou deux. Coté es- Beaucoup de refuges ont été refaits, ils ont nent, ce n'est pas bon du tout ; elles se
Légendes photos :
Voici les panneaux que l'on trouve sur les
chemins d'accès aux massifs d'Enfer ou de
la Tendenera. Si l'on comprend bien, les
bivouacs sont interdits et donc, la balade
que nous avons projetée est impossible à
réaliser. Que faire ?
Quelques jours plus tard, nous nous retrou-
vons sur le sentier de la Soula. Encore et
toujours des panneaux... mais ceux-ci nous
parlent du chemin, de sa raison d'être, des
hommes qui l'ont construit, de géologie,
de minéralogie, d'hydrologie, de bota-
nique, etc. C'est bien fait, c'est passion-
nant et enrichissant. Voilà des panneaux
qui rendent le randonneur plus intelligent.
Et donc, pas besoin de lui interdire quoi
que ce soit... et surtout pas de chercher à
comprendre.

rajoutent à toutes celles liées aux vrais


dangers de la montagne, aux conditions
météo, aux difficultés de trouver son che-
min. Et là aussi je trouverais à redire. En-
core un regard nostalgique en direction
des anciennes cartes IGN qui donnaient de
nombreux itinéraires. Certes, il y a moins
d'erreurs sur les éditions nouvelles mais
quelle frilosité : il y a de moins en moins
d'itinéraires indiqués. Est-ce un problème
de responsabilité ? Est-ce pour réfréner le
randonneur dans ses envies de découver-
tes ou au contraire pour l'inciter à trouver
lui même son chemin ? Je me doute de la le» qui recense tout ce qui me dérange en cœur des envies des Français ». C'est très
réponse mais, pour ma part, j'adopte la montagne et gâche un peu le plaisir que généreux, mais si un jour les vacanciers
seconde hypothèse. Les cartes sont incom- j'ai à la pratiquer. quittent les plages et prennent d'assaut les
plètes ? Peu importe. Seulement, lorsque J'ai malheureusement l'impression d'être montagnes... il va y avoir bousculade !

j'ai repéré un itinéraire, j'aimerais le repor- le seul à m'agacer sur ces contraintes Alors, que faire ? Pour mon président
ter sur la carte pour le communiquer aux nouvelles. Je passe certes pour un nostal- c'est sans solution. Pour ma part... je vais
amis montagnards. Mais ne faut-il pas une gique, mais aussi pour un rétrograde car essayer d'ignorer ce qui me dérange, de
autorisation... et payer des droits ? je mets en doute le bien-fondé des politi- fuir les foules et de vivre à contre-cou-
ques de développement, de croissance... rant.
Que pouvons-nous faire ? d'incitation à la consommation. Ne vais-je Quant à la liberté, c'est dans sa tête qu'il
n cherchant un peu, je trouverais pas me fâcher avec mon président ? Lui faut la rechercher, car en monta-
bien d'autres sujets à aborder mais qui a « comme objectif clair et ambitieux gne, comme ailleurs, elle est aus-
je vais arrêter là ce «coup de gueu- (pour le CAF) de placer la montagne au si... bien surveillée.
tout en assurant (il faut comprendre l'an-
goisse du leader : il lui incombe de « sortir
la voie »). Dans le passage-clé du gros sur-
plomb, big dépense de calories : la corde
sera plutôt détendue et le sac très lourd.
Il vous suffit d'imaginer enchaîner plu-
sieurs tractions dans le vide sur de petites
Second de cordée prises avec 8 kilos de lest. Essayez, même
avec les deux bras, vous verrez. Il ne fau-
dra pas oublier d'enlever la dégaine sur
Texte d'Arnold de Belsunce laquelle le premier, le veinard, s'est fait
judicieusement bloquer (mais chut !), dé-
gaine qui se retrouvera dessous le dévers
et qui nécessitera d'épuisantes contorsions
Pour l'avoir été et l'être encore, pour en avoir connu plusieurs, j'aimerais dire
et de franchir plusieurs fois le toit. Il faut
quelques mots sur le compagnon souvent oublié qu'on désigne par «second savoir aussi que les surplombs sont com-
de cordée ».
Car il y a second de cordée et second de cordée Dixit un ami toujours en vie, me les gendarmes, jamais seuls ; il y en a
!
plusieurs. Le premier épuise, le second
un bon second de cordée vaut bien un mauvais premier, et j'ai un immense achève. On paye la note au troisième. Bref,
respect pour ceux qui méritent le qualificatif de bon second. lorsque le bsc finit la longueur, lui aussi
est fini. Hélas, au relais, pas question de se
reposer, on n'a pas le temps, on verra au
Qu'est-ce qu'un (bsc) ? consiste à réussir les pas avec un sac à dos sommet, et encore, pas sûr, parfois il faut
n bon second de cordée est une dans lequel il n'y a que l'essentiel (com- vite chercher la descente avant la nuit.

D
m- 11
espèce en voie de disparition, très prenez : un sac léger sur le papier et lourd
mal protégée et qu'on aperçoit en- sur le rocher) et il doit passer coûte que euxième épreuve, les traversées.
core parfois avec de bonnes jumelles sur coûte (avec le sac, très important) dans les Ah, les traversées, c'est le nec plus
quelques parois inaccessibles. délais les plus brefs. Le premier cherche, ultra de l'escalade : elles sont par-
Le bsc se garde pour la vie et ne se change réfléchit, peut s'égarer, redescend, perd fois très spéciales, disons avec des «pas»
plus, encore faut-il l'avoir trouvé. Il a le du temps, hésite à s'engager et force fina- très fins et sans retour possible. Le leader
rôle le plus ingrat qui soit : il passe inaper- lement le passage. Le second doit rattraper use de tout son métier pour s'assurer con-
çu et plus dur encore, il doit passer. le temps perdu ; il faut sortir avant la nuit. venablement : sangles, coinceurs, friends
Il peut tirer sur les racines ou les dégaines, s'il est riche, mais, toute la différence est
Ildoit assurer et rassurer son premier. poser une sangle ou un étrier. L'essentiel là, il place le matos avant la difficulté. En
e leader a des projets, son second n'est pas de se faire plaisir mais de faire revanche, le brave bsc devra nécessaire-
est toujours d'accord pour les vi- vite. Tout est là : il faut faire vite. Pour le ment déséquiper avant les passages hy-
MIvre avec lui. Pour l'éperon Raba- plaisir, pour la beauté du geste, on verra per velus et avec son sac qui le paralyse,
da-Navarro du Mallo Firé, l'arête des 3 plus tard en falaise, là où l'on peut parader il risque fort le pendule du siècle à tout
Conseillers, la Sud-Est directe sans shun- et faire le kakou comme à la plage. moment. S'il arrive à
ter le bas, le grand mur de la Cascade ou Attention, hors de question d'aban- Il n'y a jamais bon port au relais, la
un canyon l'hiver en Espagne ne lui
.....il donner du matériel Honte à la
! cordée a effectivement
viendrait pas à l'idée d'émettre un doute, cordée, les hurlements du premier de nœuds avec une chance de sortir la
voire une opinion ; il ne discutera que de déshonoré s'entendraient du fond voie. Un laconique «tu
la date. de la vallée (mais lui, le premier, ses cordes... t'en es bien sorti dis
Le premier de cordée est par convention a droit aux erreurs : c'est normal) ; donc» sera quelquefois
beau, fort, sûr, invulnérable et a une liste pendu à la corde, le bsc doit abso- sa récompense, voilà
de courses longue comme une marche lument retirer coinceurs et friends tout.
d'approche ariégeoise. C'est toujours avec récalcitrants. Dans la fissure, il ne laissera
légèreté et élégance qu'il franchit les pas- jamais rien à part quelques lambeaux de Quelques qualités nécessaires :
sages délicats. Au club, il fait un tabac, il peau. e Rapidité :
n'y en a que pour lui, il est très entouré, On ne le dira jamais assez, le bsc ne doit ja-
très écouté, il a un succès fou auprès des Deux épreuves sont déterminantes. mais être responsable du moindre retard :
belles minettes (au club, il n'y a que des
L- remiere épreuve, le passage de sur- au relais il met moins d'une minute pour
belles minettes). plombs. Le premier de cordée est s'attacher, donner le matériel et assurer
Alors que son expérience est probable- léger, serein, il est assuré par le se- son leader. Il n'y a jamais de nœud avec
ment immense, le bsc a nettement moins cond qui est super vigilant, très attentif à ses cordes. Le test d'autonomie et de rapi-
de succès. Son aura est négligeable et sa la lente progression de son leader (son lea- dité au relais est éliminatoire pour le bre-
«liste de courses» est dérisoire car ne sont der, c'est comme ça qu'on dit, je n'invente vet de « bon second de cordée ». Pour les
comptabilisées que les prouesses effec- rien). Bon, un peu plus tard, le second doit candidats, se répéter cent fois je ne perds
:
tuées en tête. Bref, s'il est beau, personne deviner car il n'entend et ne voit rien que pas de temps, je fais vite.
ne le remarque. Et pourtant, quelle abné- c'est à lui de grimper en se fiant unique- e Mental :
gation et quel travail ! ment aux mouvements de la corde. Un bsc Le bsc dispose d'une force psychologi-
En montagne (traduisez : marche rude, lit remarquablement les mouvements de que hors du commun : il reçoit sur la tête
voie longue, engagée, départ et itinéraire corde. S'il lit mal, c'est un msc. Bien en- cailloux, terre, remarques, exigences in-
à chercher, voie peu sûre, avec quelques tendu le premier l'assure sans le voir, donc congrues, gros glaçons, menus gravillons
clous par ci mais pas par là), son boulot de manière aléatoire, et parfois il lit le topo sans broncher. Il sait réconforter son chef
Ilfallait de la chance et le nez creux, après ce début de printemps quasi-hiver-
nal, pour espérer mener un raid à skis pendant une semaine, sans que cela ne
tourne au ski de combat ou à la retraite de Russie
...
L'enneigement étant cette année 2005 nettement plus favorable dans les Pyré-
nées, nous avions décidé de rester dans notre massif, les Alpes et leurs glaciers
pouvant bien nous attendre un an de plus !

Ayant reporté d'une semaine nos congés, nous montons au refuge du Marca-
dau lundi 25, juste à la fin des précipitations. Jérôme Laverdant ayant été empê-
ché de nous rejoindre au dernier moment, Patrice Duboe et moi nous retrouvons
donc en minorité face aux 2 Hélène («41b) et «Toy») et Inès.

otre objectif est de rejoindre le la soirée, Hélène Toy se charge d'accueillir


refuge d'Ayous, à l'ouest du pic deux raquettistes québécois, visiblement
du Midi d'Ossau. Les prévisions surpris de ne pas trouver, comme dans
météo sont assez bonnes, mais la menace leur belle province, un refuge avec un
de remontées humides versant espagnol poêle à bois et une cuisine équipée !

nous dissuade de passer la frontière. En


fait, c'est un ciel d'une limpidité presque Refuge Wallon / Refuge du Larribet
permanente que nous constaterons, émer- undi matin, départ pour le col de la
[texte_manquant]

veillés, chaque jour. Fâche ; le manteau neigeux de prin-


[texte_manquant]
temps a bien gelé cette nuit, cou-
ucun refuge n'étant gardé à cette teaux indispensables, et casque conseillé !

saison, nous avons prévu, d'une L'accès aux différents étages de ce vallon
part, de laisser une voiture au est toujours un plaisir ; nous rencontrons
«caillou de Soques» pour ravitaillement nos premiers isards. Il vaut mieux ici
et manip éventuelle, et, d'autre part, les avoir la carte en tête et l'oeil sur l'altimè-
vivres et le gaz nécessaires pour être auto- tre, pour ne pas se croire parvenu au col
nomes. avant l'heure ; on peut en effet facilement
[texte_manquant]
confondre l'arrivée à un «étage» et le col
n ce lundi soir, peu de monde au lui-même. Ce lieu a sans doute été témoin
refuge Wallon, mais le plaisir de re- de nombreux découragements, avachisse-
trouver Paul FrinQs. Marie-Christi- ments dans la neige et autres pétages de
ne et un compagnon hollandais. Tard dans plombs
...
Laissant (avec soulagement) le vent conti- la forêt, et enfin la vallée qui nous amène l'Ossau au loin.
nuer à lustrer la neige du col, et (à regrets) vers le refuge de Larribet. Les acrobaties Mais que fait donc Hélène Toy ? Elle a
la Grande Fache (3005 m) sur notre gau- des filles pour passer le torrent sont un quelques soucis avec ses peaux pourtant
che, nous basculons sur les lacs de la Fâ- moment surprenantes. Il fait maintenant récentes. Le marchand de peaux va se fai-
che, encore bien gelés à 2500 m. très chaud, la neige devient coulante, et la re tirer les oreilles au retour !
La chaleur transforme progressivement trace doit être raide et énergique pour ne Après une descente en neige de prin-
en four ce creux de vallon. Nous remon- pas glisser. temps, où l'on tourne «avec les oreilles»,
tons en direction du Cambalès (2968 m), Le refuge est désert, je dégage la porte à enfin le refuge et sa terrasse ensoleillée !
où nous retrouvons la neige dure et le la pelle en attendant mes compagnons. ensoleillée oui, mais ventée aussi ! Patrice
vent. La montée finale est l'une des plus Puis séance exposition de linge humide au s'affaire sur le toit du refuge, Hélène 411
belles des Pyrénées, puisqu'elle permet soleil lorsque tout le monde est arrivé ; le et Inès jouent les mamies corses, sur leur
de dépasser progressivement l'altitude de genou d'Hélène et les tibias de Patrice (dit banc, avec des couvertures, et Hélène Toy
presque tous les fiers sommets alentour, «Chouchou») mobilisent une nouvelle fois fait dix fois le tour du refuge, espérant
Petite Fache et Pene d'Aragon compris. les compétences du toubib. sans doute semer le vent...
Les murailles des sommets espagnols Du bois coupé nous permet d'utiliser le Je décide d'améliorer la dénivelée ridicule
donnent à tout le massif un caractère de petit poêle, ce n'est cependant pas lui qui effectuée aujourd'hui, en montant seul au
haute montagne. nous réchauffe. La manzana de Patrice est pic du col d'Arrious : vue superbe, depuis
plus efficace ! ces rochers, notamment sur les pics d'Ar-
es conditions de stabilité nivolo- riel, ça me donne des idées pour de futu-
gique nous permettent, privilège Larribet/Arremoulit res sorties.
rare, de descendre directement Après une nuit tranquille, nous délaissons Après une agréable descente, dans une
côté ouest, où nous profitons même d'une le Balaïtous pour remonter vers le col de neige cependant déjà molle, je trouve Inès
pente «poudreuse» en grains fins. Puis Lavedan. Mais la perspective de passer la en train de dégager la porte du refuge à la
nous conduisons nos skis avec facilité sur brèche de la Barane, cette «mini brèche de pelle et au piolet : Ah, il faut la voir ma-
le tapis de neige de printemps. Un pas- Roland», nous incite à nous dérouter vers nier ces terribles engins, le refuge en trem-
sage exposé et raide, à ne conseiller qu'à ce passage d'anthologie. Quatre mètres de ble encore ! Impressionné par ce spectacle,
des skieurs sûrs de leur technique, nous large au milieu d'une sévère paroi, mais je repars encore seul, cette fois vers le val-
amène aux lacs de Remoulis. Pause dans qui donnent accès aux lacs d'Arriel par une lon au sud, sous le grand pic d'Arriel ; j'ai
les premières «pelouses» vers 1760 m ; pente soutenue, puis un vallon agréable. repéré un petit collu, mais je renoncerai fi-
nous devons désormais nous méfier des Mes compagnons ne rêvent que d'une cho- nalement aux 40 derniers mètres, estimant
cailloux émergents, le genou d'Hélène se : une bonne sieste au soleil au refuge que le danger de coulée de fonte devient
Toy en fait la douloureuse expérience ! d'Arrémoulit ! Nous laissons donc à nou- prégnant.
Intervention du docteur, la glace aura des veau le Balaïtous et les Frondellas derrière Retour au refuge par une petite boucle ;
effets salvateurs. nous pour atteindre le col d'Arrémoulit. le vent s'est calmé, Hélène Toy a fini de
Petit moment de portage des skis dans Pour la première fois, nous découvrons tourner, la porte est dégagée, la séance de
bronzage bat son plein, je m'y joins cette
fois volontiers. Séance apéro grâce à Pa-
trice.
Nous sommes encore les seuls au refuge,
mais où sont passés les randonneurs à skis
? Sommes-nous les derniers représentants
de l'espèce ? En tout cas, nous ne nous
privons pas d'utiliser toutes les couver-
tures disponibles afin de passer la nuit au
chaud, après avoir admiré les couleurs du
couchant...

Arremoulit/Pombie
Départ un peu tardif ce jeudi la neige
...
a mal durci au-dessus du refuge, mais la
descente côté ouest du col du lac d'Ar-
rious est raide et gelée faute interdite
: !

La descente vers le caillou de Soques se


fait largement dans une neige croûtée et
délicate. Un pont de neige providentiel
nous permet de traverser le torrent, et de
finir la descente à pied, au milieu des jon-
quilles et des bois.
Ma bagnole !! Ravitaillement, changement
de vêtements, et montée motorisée vers le
col du Pourtalet, car le vallon de Pombie
est sec. L'enneigement, désormais, ne sera
plus le même que côté Balaitous, même
s'il reste correct pour une fin avril.
Nous avons du temps, nous faisons donc
un aller-retour au Cuyalaret, d'où nous
découvrons les paysages au-delà même
de la vallée d'Aspe. Le pic du Midi d'Os- Pombie/Ayous pas trop regarder dans la vallée d'Astun,
sau domine tout le secteur. f
endredi matin, le regel nocturne où la station de ski défigure l'alpe.
[texte_manquant] a été médiocre. Lever de soleil Encore une traversée en neige molle, très
près un ravitaillement aux «ven- splendide alors que nous montons molle, et nous parvenons au refuge. Je ne
tas» du col du Pourtalet (bof !), et vers le col de Peyreget. crois pas avoir déjà vu un refuge aussi bien
une séance de «Bauerntanz» sur De l'autre côté, nous sommes seuls au placé : juste au-dessus du lac, qui semble
fond de yodels, assez surréaliste dans cet monde : descente en neige dure, puis se déverser directement dans la vallée, tel-
environnementfranco-espagnol,nous pre- croûtée, puis tout juste ramollie. Au col le une vaste piscine, avec l'Ossau en face
nons le chemin du col de Soum de Pom- du lac, nous attendons un peu (...) Hélène et des crêtes découpées en horizon ...
bie, pour basculer derrière sur le refuge. Toy, qui maudit les fabricants de peaux Un tuyau amène l'eau courante. C'est bien
Tiens, nous ne sommes pas seuls : c'est un jusqu'à la septième génération ! la première fois que nous pouvons dis-
Slovaque, seul et discret, qui traîne ici ses Il faut déchausser pour dévaler les derniè- poser de cette ressource à volonté Alors
!

crampons depuis trois jours ... res estives, faisant fuir les marmottes. Lors commence une séance de lavage à grande
Apéro et tapas grâce au ravitaillement du de la traversée du torrent, Inès essaie sans eau ... les corps rôtis par la chaleur se dé-
jour, et coucher de soleil sur l'horizon dé- doute de nous faire une démonstration de nudent pour bénéficier tout entiers de la
coupé l'étanchéité de ses pompes, peine perdue. bienfaisante fraîcheur A l'occasion de
!
...
Nous avons renoncé au tour de l'Ossau, cette douche des naïades, il se pourrait
l'enneigement étant insuffisant en aval. que l'on ait pris la photo de couverture
Nous dormirons donc au refuge d'Ayous, du prochain programme hiver du CAF
point ultime de notre périple. Toulouse... un moyen simple et efficace,
A la montée directe vers Ayous, nous pré- Président, pour attirer de nouveaux adhé-
férons emprunter un vallon plus enneigé rents !

; ce sera l'occasion de croiser, photogra- Ces mêmes naïades ont paraît-il bien ri
phier, filmer les isards et d'envier leur sur le thème «il avait des bottes (de ski)
aisance et leur puissance dans les déplace- mais pas de culotte», mais il n'y a pas des
ments. Au passage, Hélène 411 nous trace masses de preuve. Elles ont dû rêver, les
(«allonge le pas ça va pas, non ?») l'accès
! jeunes femmes sont comme ça ...
au sommet dominant le col des Moines ; Quelques minutes après la fin de cette
l'occasion d'apprécier encore un nouvel séance aquatique et naturiste, un randon-
horizon vers l'ouest, en prenant soin de ne neur arrive au refuge ... Il s'est lancé sur la
HRP vers l'est, il est lourdement chargé, il [texte_manquant]
etour à la voiture, restaurant tant
se couche à 18 h, alors que nous commen- attendu à Gabas, fin du raid. Je
çons tout juste l'apéro ... Coucher de soleil t rentre,
laissant mes camarades al-
paré de couleurs vives à l'horizon ler se livrer à d'autres ébats aquatiques, au
...
Cette nuit, je ne veux pas me faire avoir, bord de l'océan...
je mets les bouchons d'oreilles pour éviter

c
les ronflements... Merci aux Hélène, à Patrice et Inès, pour
leur humeur joyeuse et leur courage, et
Ayous/Gabas : fin du périple merci à certains parents pour les efforts
'est Patrice qui, pour une fois, me d'intendance.
réveille à 6I130. Jérôme, l'an prochain, toi aussi tu verras
Lever de soleil somptueux lors du les silhouettes des naïades se dé-
départ ; les conditions de regel ont en- couper sur les horizons diapha-
core été médiocres. Je m'arrête de temps nes ...
à autre, comme d'habitude, pour photo-
graphier et filmer mes camarades et les
montagnes. Une vaste traversée, tantôt
montante, tantôt descendante, nous fait
passer sous le pic d'Astun, puis à un der-
nier col situé au sud du Peyreget. Nous
découvrons une nouvelle perspective sur
le col du Pourtalet ; il n'y a qu'à se lais-
ser descendre, à skis ou à pied sur la fin,
jusqu'au fond de la vallée. Une dernière
surprise : encore inédit parmi la faune lo-
cale, des grenouilles ont investi une mare,
traversée par une eau glacée. Un pauvre
batracien se trouve même sur un névé :
photo Hélène Toy se charge, avec dou-
!

ceur, de le remettre à flot...


Bir™®™
our
Lourdes qui est magnifique dans sa nou- allons vers le nord, meilleur est l'enneige-
velle configuration. Un bon concours de ment.
pelle à neige nous attend pour dégager Le versant sud du Vignemale est gigan-
l'entrée de notre abri. Tout se fait sous un tesque et ses nombreux couloirs laissent
chaud soleil qui rend le travail facile. partir des volutes de neige poudreuse qui
Cette cabane-refuge est idéalement placée en disent long sur le potentiel des avalan-
pour réaliser des courses dans ce secteur. ches qui doivent se déclencher dès que le
Le vallon de la Bematoire est à portée de redoux est dans les parages !

ski, le pic du Cardai est juste derrière et La remontée du rio Ara, très progressive,
l'itinéraire du pic de Tapou passe presque nous emmène en 3 heures au pied des cols
devant la porte ! d'Aratille et des Mulets. Mais ce sera le
Le reste de l'après-midi est mis à profit col des Oulettes qui, finalement, aura nos
pour se reposer, contempler et profiter de faveurs en raison de sa descente sur le re-
la solitude du site : personne en vue ni à la fuge du même nom qui est de toute beauté
cabane, ni aux alentours. et plus sûre.
Nous poussons une petite reconnaissan- Nous n'aurons pas à le regretter : une nei-
ce vers le pic Rond pour faire la trace de ge excellente nous porte jusqu'au refuge.
montée du lendemain. Nous dérangeons au passage un gypaè-
Soirée tranquille dans la tiédeur des du- te Barbu - est-ce celui qui, la veille nous
vets qui nous laisse le temps, à la lueur a salué en vallée d'Ossoue ?- qui s'envole
d'une bougie hésitante, de définir le che- puissamment et nous accorde quelques
min du lendemain nous conduisant du secondes de rêve à le contempler.
port du Pla d'Aube au fond du rio Ara. Pas âme qui vive au refuge où nous fai-
Quelques nuages apparaissent dans le ciel sons un bivouac 4 étoiles, puisque nous
au-dessus du cirque, mais ils seront sans avons le gardien avec nous !

conséquences sur l'évolution du temps. [texte_manquant]

a facenord du Vignemale nous ré-


A 6 h, le réveil nous tire de notre som- gale de tous ses feux, de toute sa
meil et Jean-Pierre, qui est le plus près du grâce.
réchaud, est tout désigné pour lancer la L arrivée des premières lueurs du jour
première tournée du petit-déjeuner avec s'accompagne d'une baisse supplémen-
sa dextérité légendaire. taire de la température. Nous quittons le
Le froid très piquant ne nous incite guère confort du refuge en direction du plateau
à la paresse, mais bien à nous mettre rapi- des Oulettes que nous traversons le nez en
dement en mouvement. l'air pour ne rien perdre du spectacle de la
Accompagnés par le halo lumineux de nos face nord dont l'embrasement matinal est
frontales, nous remontons notre trace de une perpétuelle féerie.
la veille qui à travers les immensités nei- La montée vers la hourquette d'Ossoue se
geuses nous conduit sans difficulté, par fait par l'itinéraire du Centenaire, en di-
la rive gauche du barranco, jusqu'au port rection du col d'Arraillé, en suivant dans
du Pla d'Aube, alt. 2509 m. La vallée du le haut la rive gauche du torrent.
Rio Ara est encore dans la pénombre alors Quand nous arrivons au niveau du lac
que les sommets voisins (Peiia de Otal et d'Arraillé, au lieu d'entreprendre la lon-
Tendenera) voient leurs pentes flamboyer gue traversée vers la hourquette (expo-
sous l'assaut du soleil levant. sée en cas de neige instable), nous optons
La descente sur le rio Ara est rendue com- pour franchir la crête au point marqué
pliquée par le peu de neige recouvrant 2815 m sur la carte. Ce passage permet de
les versants sud, mais le mieux est de re- monter à skis sur des terrains peu pentus
joindre directement le fond de vallée qui et de terminer en crampons par un couloir
a réussi à conserver quelques précieuses facile qui débouche sur la ligne de crête à
bandes de neige l'aplomb du refuge de Baysselance. Une
Il faudra bien déchausser au passage de corniche peut se former et poser quelques
quelques ruisseaux mais cela fait partie problèmes pour sortir, ce qui n'est pas
de notre quotidien de skieur et plus nous le cas aujourd'hui.
En 2 h de temps, nous sommes à Bays-
selance où face au soleil et au cirque de
Gavarnie, nous faisons une pause casse-
croûte.
La descente se poursuit derrière le refuge
en suivant l'itinéraire skieur du col du La-
bas. Cette variante permet d'éviter quel-
ques traversées délicates et de rejoindre
directement le fond du barranco d'Ossoue
où nous remettons les peaux pour monter
en 2 h au col des Gentianes.

J errière nous, le grand glacier d'Os-


soue et le Vignemale sont inondés
de soleil. Personne en vue comme
depuis le départ !

Au col, nous enlevons les peluches et les


mettons autour de la taille sous la veste
pour les garder au chaud, pour descen-
dre jusqu'au lac Couy en longeant le lac
Glacé où l'on «repote» pour gagner le col
de Malh Arrouy à 2745m (1 h de montée
.
depuis le lac)
Au col de Malh Arrouy, le Vignemale est
toujours présent, mais nous allons le per-
dre de vue pendant quelques heures en
basculant sur la vallée de Cestrède que
nous traversons en écharpe dans sa partie
supérieure pour rejoindre le col de l'Ouïe
en 1 h environ.
Au col de l'Ouïe, nous débouchons sur la
vallée de Saugué dont nous sommes sé-
parés par des pentes raides au départ et
orientées plein sud. En tirant légèrement
vers l'ouest, les pentes sont moins soute-
nues et nous arrivons sans encombre au
gave d'Aspé. Une pause s'impose (!) avant
la dernière remontée de la journée vers le
col de Pla Communau sur des terrains à
skis magnifiques.
Le Soum Blanc de Sécugnat est imposant
à notre gauche. En arrivant au col, nous
reprenons contact avec le Vignemale,
le Montferrat, le Tapou et toute la vallée
d'Ossoue.
La descente du col est un peu raide sur ses
premiers mètres puis devient facile pour
nous conduire directement à la cabane de
Milhas où nous passons notre dernière
nuit en tête-à-tête avec le Vignemale. Se
méfier toutefois car les pentes
sont herbeuses.
Retour à Gavarnie le lendemain
par le chemin de Holle.
Du val Louron au vat d'Astau
Texte de Marc Breuil, photos de Jean-Pierre Çrauste
'el,

Carte IGN N°1848 0T -


(Bagnères de des matelas pour 4 personnes. refuge d'Espingo
Luchon) A la suite de travaux effectués à l'intérieur, la 1030m et 3hY2 pour la cabane d'Arrouge
Au sud du col de Peyresourde et de la sta- cabane du val d'Esquierry (1657m) est main- La montée au refuge d'Espingo exige de
tion de ski de Peyragudes, le massif du pic de tenant fermée. Cette situation regrettable bonnes conditions de neige au-dessus du
Hourgade sépare le val Louron du val d'As- complique l'ascension des pics de Nord Nère lac d'Oô.
tau. Plusieurs courses et traversées à skis très et d'Espingo par les granges d'Astau. L'itinéraire consiste simplement à suivre la
intéressantes sont réalisables ici. Par contre, la cabane située dans le val d'Es- large piste qui conduit au lac d'Oô puis au
Le massif est accessible par le val Louron et quierry à la cote 1908, parfois appelée ca- col d'Espingo. La montée au lac d'Oô est fa-
le village de Germ, ou par Oô et les granges bane des Sérons bien que le nom ne figure cile dans la forêt, mais le parcours entre le lac
d'Astau. pas sur IGN, est ouverte. Elle est en bon état d'Oô et le col d'Espingo est exposé aux ava-
Le Couret d'Esquierry (2131m), col facile situé mais petite et comprend une cheminée, une lanches. Le couloir situé après le premier pas-
entre les granges d'Astau et le val Louron, per- table, des bancs, deux lits avec matelas et, sage en forêt, aux environs de la cote 1566 et
met d'effectuer de belles traversées utilisant au grenier accessible par une échelle, des la traversée horizontale vers 1700m peuvent
les petites cabanes de berger d'Arrouge, des matelas supplémentaires pour 4 personnes. être dangereux en mauvaises conditions.
Sérons et d'Ourtiga. Cette cabane est très semblable à la cabane Au col d'Espingo (1967m), descendre sous
L'absence de refuge et la longueur des cour- d'Arrouge. le refuge, contourner le lac d'Espingo par
ses font que ce massif est peu fréquenté. le nord et gagner le replat situé au nord-
Cependant, ceux qui acceptent de dîner Montée à la cabane des Sérons (1908m)
ouest du lac. Selon l'enneigement, franchir
à la lueur d'une bougie et de passer la nuit Dénivelée : 800m - Temps : 2h'/2 les déversoirs du lac sur deux passerelles puis
sur un vieux matelas seront comblés par des Au pont d'Astau, passer devant les bâtiments s'élever vers l'ouest sur une croupe, en rive
descentes magnifiques et par la beauté des d'élevage et s'élever vers le sud-ouest pour gauche du ruisseau d'Arrouge et gagner fa-
panoramas face aux grands sommets du Lu- gagner l'entrée de la forêt (balises du GR 10). cilement la cabane d'Arrouge.
chonnais. Suivre alors la piste qui monte d'abord dans
une sapinière puis, après la traversée d'un Accès par le val Louron
Accès par le val d'Astau ruisseau, dans une belle hêtraie. A 1550m,
on sort de la forêt. Poursuivre vers l'ouest Suivre la route de la vallée d'Aure jusqu'à
On gagne les granges d'Astau en voiture sur une croupe et gagner le fond du vallon Arreau où l'on prend la direction du col de
depuis le village d'Oô, ce qui permet d'ac- d'Esquierry à proximité de la cabane du val Peyresourde. Peu après Loudervielle, quitter
céder au refuge d'Espingo et à la cabane d'Esquierry, bien visible mais fermée. Remon- la route principale et gagner le village de
d'Arrouge. Pour la cabane des Sérons, laisser ter le vallon d'Esquierry en suivant le fond du Germ que l'on traverse entièrement. Con-
la voiture au pont d'Astau, 300m avant les thalweg jusqu à la cote 1824. Là, monter plein tinuer sur une piste et, à la fourche située
granges. sud et rejoindre facilement la cabane des Sé- un km au-delà de Germ, prendre la bran-
Le refuge d'Espingo (1950m), non gardé en rons, visible au dernier moment. che de droite qui descend dans le fond
hiver, possède une partie toujours ouverte du val d'Aube jusqu'à une barrière où on
comprenant un vaste dortoir avec matelas Montée au refuge d'Espingo et à la ca- laisse la voiture (1266m). On accède ainsi
et couvertures et une petite pièce hors sac bane d'Arrouge aux cabanes d'Ourtiga et de Loudervielle.
sans équipement. Granges d'Astau (1140m) - Refuge d'Es-
La cabane d'Arrouge (2100m), est petite, La belle cabane d'Ourtiga est en très bon
pingo (1950m)
ouverte et en bon état. Elle comprend une état. On y trouve une table, des bancs
table, deux bancs et une cheminée. Au gre- Cabane d'Arrouge (2100m) et une cheminée. L'étage, accessi-
nier, accessible par une échelle, se trouvent Dénivelée : 830m - Temps : 2hV2 pour le ble par une échelle, comporte un
chonnais, le cirque d'Espingo, le pic Schra- A 2840m, franchir un petit collu et gagner
der et l'ensemble de la chaîne du Mont- ainsi le lac sans nom situé sous le sommet.
calm au Vignemale et à Gavarnie. S'élever plein ouest dans une large com-
Les descentes, très belles et soutenues, be afin de gagner l'arête nord du pic de
s'effectuent par le même itinéraire sur une Hourgade à 2920m, un peu au nord du
succession de croupes et de larges pentes sommet.
idéales pour le ski. Laisser les skis et suivre cette arête étroite
et aérienne pour atteindre le sommet. La
Au départ de la cabane des Sérons, par- descente s'effectue suivant l'itinéraire de
tir horizontalement plein ouest et gagner montée.
le fond du val d'Esquierry vers 1900m. Re-
monter facilement le vallon jusqu au Couret Itinéraire depuis le val d'Astau et la
d'Esquierry où l'on rejoint l'itinéraire venant
de la cabane d'Ourtiga. cabane d'Arrouge
Cette course superbe et peu fréquentée est
à faire en deux jours avec une nuit au refuge
Le pic d'Espingo d'Espingo ou à la cabane d'Arrouge.
antécime 2787 Cabane d'Arrouge (2100m) - Pic de
Hourgade (2964m)
au départ
Bel itinéraire de la journée à faire Dénivelée : 880m - Temps : 4h (Mon-
de la cabane d'Arrouge ou du refuge d'Es- tée) - ShV: (AR à la cabane d'Arrou-
pingo. Cette antécime ne permet pas d'at- ge)
teindre le sommet du pic d'Espingo à skis.
Dénivelée : 690m - Temps : 2h (Mon- A la cabane d'Arrouge, partir horizontale-
ment vers l'ouest, rejoindre le fond du val
tée) ; 3h (AR) d'Arrouge et suivre le thalweg. Gagner
A la cabane d'Arrouge (2100m), s'élever les abords du point coté 2374 où l'on se
vers l'ouest/nord-ouest et passer à proximité trouve dans le fond d'un cirque fermé par
des laquets cotés 2246, invisibles en hiver. de hautes barres rocheuses. Monter le plus
Traverser vers l'ouest/sud-ouest et gagner haut possible vers l'ouest et rejoindre, vers
un vaste replat aux environs de 2370m. 2440m, la base d'un couloir, haut de 40m,
Remonter vers le nord une pente raide en- qui permet de franchir le système de barres.
trecoupée de petites barres entre 2400 et Ce couloir, étroit et très raide, mais court, est
2550m. Continuer à s'élever sur cette large
peu exposé. Déchausser les skis et gravir le
pente et gagner la crête qui forme l'arête couloir (crampons).
est du pic d'Espingo pour rejoindre l'anté- Au sommet du couloir, les pentes devien-
cime cotée 2787. nent faciles et l'on peut remettre les skis. A
Descendre en suivant l'itinéraire de mon- 2500 mètres, veiller à ne pas se laisser entraî-
tée.
ner dans le vallon conduisant sur la crête,
entre le pic de Nère d'Arrouge et le pic de
Nère. Monter vers le nord-ouest et, vers 2550
Le pic de Hourgade mètres, obliquer vers l'ouest pour franchir
2964m une croupe bien représentée sur IGN. Re-
joindre ainsi un beau vallon qui s'élève vers
Itinéraire depuis le val Louron et la le nord-ouest et le remonter entièrement.
cabane d'Ourtiga On gagne la crête séparant le pic de Hour-
Dénivelée : 1720m - Temps : 7h gade du pic de Nère. Cette crête doit être
(Montée) - 9hV: (AR) depuis la bar- franchie entre le point coté 2853 et le som-
rière 1266m. met du pic de Nère d'Arrouge coté 2860.
1370m - 5h% (Montée) - 7h (AR) Ce passage, parfois appelé col d'Arrouge
depuis la cabane d'Ourtiga. (2830m), ne présente pas de difficulté et se
traverse skis aux pieds.
Le pic de Hourgade est une grande course
à skis qui ne doit être entreprise qu'en bon- Au col d'Arrouge, descendre quelques mè-
tres et gagner le petit lac sans nom situé
nes conditions, généralement au début du
printemps. sous le sommet du pic de Hourgade où l'on
rejoint l'itinéraire venant du val Louron.
A la cabane d'Ourtiga, suivre l'itinéraire
du pic de Nord Nère jusqu'aux environs de
La traversée du pic de Hourgade en
1850m. Là, obliquer vers le sud et remonter
des pentes qui se redressent peu à peu. boucle depuis les granges d'Astau
Franchir un ressaut court mais raide afin de Dénivelée : 1160m-Temps : 8hV2 (de
gagner le replat qui forme le pic de Bru- la cabane d'Arrouge aux granges
daillet (2194m). d'Astau)
Poursuivre plein sud sur un terrain facile, con- La traversée du pic de Hourgade entre le
tourner le premier lac de Nère par l'ouest, cirque d'Espingo et le val Louron, avec re-
passer entre les deux lacs et s'élever vers le tour vers les granges d'Astau est une course
sud-est jusque vers 2500m où l'on domine de grande classe. Le site du lac d'Oô, le cir-
le second lac. que d'Espingo, l'arête terminale du pic de
Effectuer alors vers le sud une traversée Hourgade, la vue plongeante sur le lac de
ascendante raide et exposée, au-dessus Caillauas, le panorama sommital du Mont-
du second lac, pour gagner un replat vers calm au Balaïtous. la raide descente vers
2600m (crampons selon les conditions). Tra- les lacs de Nère et, pour terminer, la hêtraie
verser ce replat vers le sud, puis effectuer dominant le val d'Astau, tout concourt à
une longue traversée ascendante vers le faire de cette course un grand moment
sud-ouest, sur une grande pente très raide et du ski pyrénéen.
exposée (crampons selon les conditions). Cette traversée n'est évidemment
pas facile ; réservée à de bons skieurs alpinis-
tes, elle exige des conditions de neige stables.
La difficulté provient, bien sûr, du terrain et
de la raideur des pentes, mais aussi du fait
qu'en traversant, on n'a pas la possibilité de
repérer les conditions de la descente sur le
val Louron.
Concernant l'itinéraire, parvenu au sommet
du pic de Hourgade en montant par le col
d'Arrouge, il faut redescendre jusqu'au lac
situé au-dessous et gagner le petit collu do-
minant ce lac de quelques mètres au nord.
Suivre alors en sens inverse l'itinéraire du val
Louron jusqu'aux environs de la cote 1852,
dans le fond du vallon d'Esquierry. Remettre
les peaux pour rejoindre aisément le Couret
d'Esquierry (2131m). Là, descendre vers l'est
le val d'Esquierry en restant au fond du tha-
lweg. Vers 1650m, à proximité de la cabane
du val d'Esquierry bien visible, quitter le fond
du thalweg sur la gauche (est/nord-est) et
poursuivre la descente sur une croupe jusque
vers 1550m, à l'entrée de la forêt. Ne pas se
laisser entraîner par une descente suivant le
thalweg, c'est infranchissable. Rejoindre la
piste balisée du GR10 qui descend
dans une belle hêtraie et permet
de gagner facilement les granges
d'Astau.
samedi 14 mai 2005
Photos Stephane Demays, Skieur Sylvio Egea
:

Quand un 14 mai, l'hiver s'invite au printemps au-dessus des 3000 pyrénéens,


cela donne des conditions de neige exceptionnelles dont des chanceux avi-
des de poudreuse s'empressent de profiter alors qu'ils n'avaient même pas osé
l'imaginer en rêve...
[texte_manquant]

e rider pyrénéen ne peut pas se ré- point de départ de la sortie du lendemain.


signer à troquer ses skis contre une La météo annonçait une limite pluie-neige
tenue estivale plus légère, quand vers 2000-2300 m, bon présage pour la
le printemps, puis l'été, reprennent leurs suite. La lumière résiduelle du crépuscule
droits. Comme pour prolonger les sou- laisse entrevoir un début de saupoudrage
venirs nombreux d'une saison hivernale sur les sommets des pics alentour que les
bien remplie, il faut alors monter assez nuages distraits avaient oublié de recou-
haut pour aller chercher la neige qui n'a vrir. Le cœur léger mais l'esprit envahi
pas encore trop subi les outrages des pre- d'un doute sur le temps et les conditions
mières chaleurs printanières. du samedi nous accompagneront toute
C'est dans cette perspective que la face la soirée puis la nuit rythmée par le bruit
nord du pic de la Munia, dominant le cir- envoûtant des gouttes s'écrasant contre la
que de Troumouse, représente la destina- carrosserie.
tion idéale pour satisfaire le désir insatia- [texte_manquant]
ble du skieur acharné dans sa quête d'un ôt le matin sous un ciel bâché, nous
hiver sans fin. entamons la journée, les épaules
[texte_manquant]
alourdies d'un sac chargé de nos
ous une pluie battante, vers 1900 m skis impatients. Nous avons en tête les
d'altitude, il faut se résoudre à 1200 m de dénivelée à parcourir que le
stopper la voiture pour la nuit de- mauvais temps pourrait bien faire avorter
vant un névé arrogant qui barre la petite si les prévisions météo s'avéraient faus-
route sinueuse menant jusqu'au parking, ses.
Arrivés au niveau du parking, la décep- brusquement de direction et empruntent
tion monte d'un cran devant le specta- un passage raide allant vers le sud-ouest.
cle d'un cirque complètement voilé d'un Faute d'enneigement, nous ne pensions
épais et bas rideau nuageux. Devancés par pas qu'il était praticable sur la carte mais
trois courageux matinaux, nous poursui- la décision est vite prise de les suivre
vons à skis vers le sud-est pour rejoindre d'autant plus que ce raccourci inespéré
les Deux Sœurs. Elles marquent le début nous fera gagner au final un temps pré-
d'un passage qui permet de franchir la cieux.

A !D
première barre imposante de falaises.
ans le couloir, un courant d'air
mesure que nous avançons, le glacial descendant nous plonge
moral remonte. La couverture furieusement dans des conditions
^nuageuse se désagrège et laisse fil- dignes de celles que l'on rencontre en plein
trer les premières lueurs du soleil qui en- hiver. En prenant de la hauteur, la neige
flamment les hauts sommets. La scène est de printemps déjà transformée laisse peu
captivante entre le sombre et terne fond à peu place à la neige fraîchement tombée
du cirque et les couleurs orangées zébrées de la veille. Les cumuls commencent sin-
de bleu qui se reflètent plus haut sur les gulièrement à devenir impressionnants
lambeaux de nuages. La progression jus- quand la neige nous arrive jusqu'aux ge-
qu'aux Deux Sœurs est interminable et noux et même davantage selon l'exposi-
la taille réelle des deux pics donne une tion ! Par chance, nos endurants compa-
bonne idée de l'échelle des lieux et de la gnons du jour nous facilitent la tâche en
distance à avaler.
Derrière nous, les derniers nuages finis-
sent de quitter la vallée en contrebas et un
ciel bleu azur prend fièrement le relais.
Devant, nos trois « éclaireurs » changent
s
creusant les marches à la montée.

ous un soleil maintenant éclatant


de début de matinée, le paysage est
surréaliste pour un mois de mai.
jdjfc- -À
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[texte_manquant]

Jusqu'au sommet, c'est dans un champ des pentes et des sommets récemment en-
de neige uniforme et intact de poudreuse neigés pendant la nuit. Le ciel bleu et le
sèche et légère que nous continuons l'as- soleil encore bas donnent la touche finale
cension. L'union faisant la force, un relais et subtile à l'ensemble. La beauté du pay-
à cinq personnes est vite organisé pour sage déployé sous nos yeux saisit la gorge
économiser les forces de chacun dans une et fait vibrer l'échiné. C'est dans ces mo-

c
neige qui arrive jusqu'à la taille parmi les ments là que toute la peine et les efforts
rochers et selon les pentes ! A partir du engagés dans la course s'évanouissent.
Passet, la face nord du pic est un dédale
de barres et de rochers parmi lesquels il ôté espagnol, les nuages encore re-
est difficile de s'orienter avec la crainte tenus par la haute barrière monta-
de tomber dans un cul-de-sac périlleux gneuse, s'entassent et menacent de
à escalader. Mais comme tout bon ran- déborder l'obstacle naturel pour gagner le
donneur, le chemin dans la face avait été nord. Il faut vite se résoudre à chausser les
préalablement visualisé sur des photos du skis et savourer cette descente tant convoi-
cirque complétées par les connaissances et tée. Il n'est même pas midi, il fait encore
un repérage récent du massif. bien froid et la qualité de la neige est pro-
M algré la fatigue et le souffle court,
le sourire gagne nos lèvres et le
metteuse.
D ans un murmure feutré, les cour-
bonheur nos têtes quand nous bes pures et larges s'enchaînent
prenons la mesure de ce qui nous attend et font lever des gerbes de neige
à la descente. magiques comme en hiver. Nous avons
[texte_manquant]
du mal à y croire nous même tellement le
n haut, la vue est magnifique et plaisir et la glisse sont intenses et prenants
grisante. Le verdoyant fond de la pour une époque si tardive dans l'année.
vallée contraste avec la blancheur La succession de falaises et de barres ro-
cheuses qui dessinent les parois abruptes d'une sortie qui restera gravée dans nos
du cirque constituent autant de balcons à souvenirs à plus d'un titre.
skier révélant une vue imprenable sur la
vallée. Par endroits, l'accentuation de la
pente amplifie ce phénomène et l'impres-
F 1inalement, cette obstination à vou-
loir faire durer naïvement un hi-
sion de descendre tout en étant suspendu ver sans fin est récompensée. Les
donne un aspect insolite à la situation. coïncidences fortuites ont réuni les ingré-

L a taille des lieux et la dénivelée im-


pressionnent. Ils nous rappellent
dients indispensables à un «run» d'antho-
logie que les Pyrénées généreuses
savent offrir à ceux qui veulent
avec acuité que nous évoluons en prendre la peine de les découvrir.
haute montagne. La prudence et l'humi-
lité sont alors les meilleures attitudes à
adopter en pareilles circonstances. A ce ti-
tre, le passage au-dessus des Deux Sœurs
que l'on souhaitait suivre à la montée est
en fait assez exposé. Il surplombe un vide
d'une centaine de mètres de hauteur dans
lequel le moindre faux pas en traversée
n'aurait pas manqué de nous y jeter.
[texte_manquant]
uste en dessous, la neige devient
lourde et transformée voire croû-
tée à l'ombre. Le retour jusqu'à la
voiture se fait dans un silence serein, le
cerveau encore submergé par les images
et les sensations de la descente. Il s'agit là
Le tuc de Marimanha (2662 m) dans le Val
d'Aran, constitue le point culminant d'un
heureusement, l'ambiance devient rapide-
ment calme et sauvage, avec seulement
Letue de
cirque sauvage, pourtant situé à proximité
de l'opulente station de ski de Vaqueira-Be-
quelques skieurs hors piste descendant les
pentes raides (et avalancheuses) du ver-
Marimanha
ret. Moins fréquenté que ses voisins, Baciver sant nord-est du vallon. Par une combe, on
et Rosari, dont les ascensions à ski sont très
classiques, il est peu décrit dans les ouvra-
accède aux estanys del Rosari de Bacivèr
(ou lacs de Naut de Bacivèr, 2310 m), dans
(2662m), par
ges. Sa face occidentale, raide, flanquée
de deux arêtes effilées, semble lui prêter un
un cirque largement ouvert, très ensoleillé
et paradoxalement souvent enneigé tard
l'arête nord-
accès difficile. En fait, la voie normale, em-
pruntant l'arête sud, que l'on atteint par un
couloir à mi-chemin entre le Marimanha et
en saison (mai). Les itinéraires pour les tucs
de Baciver et Rosari, de part et d'autre,
apparaissent alors évidents et sont souvent
ouest
le Rosari, est aisée. L'ascension par l'arête tracés. Continuer vers le nord-est en direc- Texte et photos de Bruno Gilet
nord-ouest, proposée ici, est un ravisse- tion du collada de Marimanha à gauche
ment. Elégante et aérienne, cette dernière du pic éponyme. Il faut déchausser pour
s'escalade facilement dans un paysage atteindre, par une pente raide, la crête
grandiose à caractère haute montagne. nord-ouest, soit au niveau du col, soit un
La vue sur la face ocre du Moredo sur fond peu à droite. On pourra choisir de porter les
bleu sombre d'un ciel de printemps justifie skis pour effectuer le sommet en traversée.
largement cette randonnée ! L'escalade de l'arête, aérienne, en très
Dénivelé : 800 m environ. bon rocher est facile et demande juste un
peu d'attention. Quelques gendarmes se
Horaire : 4 ou 5 h A/R. contournent de façon évidente. Au nord,
l'envers du Vallier attire immanquablement
Matériel : piolet, crampon, un brin de cor- le regard. On atteint le sommet après une
de de 15 m (au cas où). trentaine de minutes d'escalade. C'est
Difficulté : escalade facile sur une arête moins de temps qu'il n'en faudra pour faire
aérienne, pour accéder au sommet. et refaire un tour d horizon éblouissant avec
la Maladeta en point d'orgue.
Départ : parking de la Peira (1850 m), sta-
tion de ski de Vaqueira-Beret à quelques Descente : par le même itinéraire, ou, si
kilomètres de Vielha dans le Val d'Aran. on a gardé les skis, par la voie normale qui
suit l'arête sud en direction du tuc de Ro-
Itinéraire : Du parking, au départ des re- sari. Par bonnes conditions, plusieurs cou-
montées mécaniques, suivre le vallon boisé, loirs, courts mais raides, peuvent
assez encaissé, menant à l'estany de Ba- être descendus et ramènent dans
civèr (2105 m, barrage). Etonnamment et le cirque au pied du pic.
Les Montscantabriques ïv^V
du côté de Leôn (du 12aÛ2&févrïer 2005)
Texte de Nelly Monteil,
photos de Nelly Monteil et
Jean-Pierre Crauste Nous voilà partis à la découverte du pays des loups et des ours : ceux-ci seront
bien sûr trop discrets (certaines traces n'en seront pas moins âprement discu-
tées) mais les cigognes auront plus de condescendance pour nos talents de
photographes...
Max ayant été immobilisé par quelques côtes cassées sur les pistes de ski peu de
temps auparavant, nous ne sommes plus que 7. Le départ des Pyrénéens a lieu
le samedi 12 février vers 9 h, depuis le local du CAF de Tarbes, en minibus Ford
Transit de location.
Le temps est gris mais il ne pleut pas. Nous longeons la côte découpée avec ses
rias et ses promontoires gracieusement ornés d'usines : pause casse-croûte en
plein air sur une aire d'autoroute soigneusement choisie pour son point de vue
sur... les cheminées desdites usines. Taillis d'eucalyptus omniprésents, citronniers
en fruits devant certaines maisons, aperçus sur des sommets enneigés...
Nous nous installons pour 4 nuits au très confortable « Hostal de Montana » à San
Emiliano de Babia : si la soupe de coquillages, calamars et poissons est excel-
lente, nous garderons une pensée plus émue pour la charmante serveuse brési-
lienne Martha et pour nos voisins de nids, un couple de cigognes qui supportera
stoïquement les nuits de tempête dans le vent et la neige.
Vers 18 h, excursion au Puerto Ventana pour repérer le départ de la course du
lendemain.

Pico Colines (2211 m) Visite touristique très ventée : Torrestio


i
J imanche 13 : un léger givre recou-
vre la vitre du minibus. Le petit
(1370 m) avec ses greniers sur pilotis ou
« horreos » et son jeune « mâtin du Leon »
déjeuner est pris à 8 h, debout (énorme chien de berger dressé pour pro-
autour du comptoir de la réception : ma- téger les troupeaux des loups et des ours)
deleines, jus de fruits et dés à coudre de puis Pinos au crépuscule.
Vers le Pico Colines boisson chaude. Dîner « romantico » à la bougie pour
Vers 9 h, avec deux skieurs espagnols, cause de tempête. Petite pensée pour les
nous partons à skis de la cote 1300 m. cigognes sous la pluie qui tombe horizon-
Après 3/i heures de piste plus ou moins talement.
enneigée, nous nous engageons dans la
Vallina del Arca. Nous passons devant
la ruine de l'Arca (1680 m, 10 h 30) puis
Vers la Perïa Ubirïa
traversons la crête au col situé à droite de
(2417 m)
Vega el Robezo (1945 m). Nous continuons Lundi 14 : réveil vers 6 h. Une fine cou-
à flanc dans le Valle Colines que nous re- che de neige blanchit à peine les toits, le
montons jusqu'au Pico Colines (2211 m, vent est toujours là, les cigognes aussi qui
11 h 45 à 12 h) en profitant des effets de attendent les premiers rayons de soleil
la brume qui tantôt nous enveloppe tantôt pour aller se dégourdir les pattes dans les
se déchire. prés inondés. Le ciel est bleu et les nuages,

J escente côté au vent sur de la


« bonne » glace en grosses perles.
pour le moment, restent cantonnés derriè-
re les montagnes. Mise en service du ré-
chaud pour le petit-déjeuner. Jean-Pierre
Déjeuner devant la cabane Pierna nous annonce que la route est verglacée.
(1700 m). Arrivée groupée au minibus Le thermomètre mural affiche -4°C. Nous
(cote 1300 m, à 14 h 20) quelle que soit ouvrons la porte pour constater qu'ef-
l'option choisie (piste à pied ou à skis). fectivement, ça glisse mais que quelques
DM = DD = 925 m, 5 h 30 AR. (rares) voitures circulent. Nous révisons
donc le programme pour un déplacement
plus court et à plat. Jean-Louis nous con-
duit calmement jusqu'à Torrebarrio (1220
m, 5 km) et termine par un virage contrôlé
au frein à main, pour garer le véhicule en
plein village.
Vers 9 h, nous partons skis au dos par des
chemins à la fois glacés et boueux. Après
la traversée du ruisseau, nous passons
devant une lame de calcaire percée d'une
fenêtre. Nous chaussons un peu trop tôt
car le sentier s'avère assez acrobatique par
manque de neige. Nous continuons par
une piste ventée et donc peu enneigée.
Vers 11 h, premier arrêt et conciliabu-
le mais pour garder le vent dans le dos,
tous les skis restent orientés vers le col.
Non décidément, nous n'en avons pas en-
core assez pour la journée !

Vers 11 h 30, arrêt près d'un gros bloc avant


le col Alto Terreros (1892 m), juste sous le
couloir de la Pena Ubina. La visibilité est
faible mais il n'y a plus de vent depuis que
nous avons passé El RonzÓn (1932 m). Le
soleil fait une brève apparition mais nous
décidons de rentrer.
Descente meilleure que prévue, de con-
gère en congère, le long des ravins, skis
aux pieds jusqu'à la fenêtre calcaire. Il
nous reste à franchir le ruisseau (et pour
certains quelques clôtures) avant d'arriver
au minibus à 12 h 45. Conversation pour
Benoît et Michel avec un villageois de fière
allure en sabots surélevés sur 3 pointes.
DM = DD = 570 m, 3 h 45 AR.

Déjeuner à l'hôtel (soupe aux lentilles)


puis départ en minibus pour Leon (840
m d'altitude quand même). Visite de la
cathédrale gothique, splendide dentelle
ajourée de vitraux et de la collégiale royale
San Isidoro de Leon. Arrêt au bistrot où,
pour la Saint Valentin, les dames reçoivent
des pensées en pot.
Mais aussi : Casa Botines par Gaudi (fin
XIXeme dans un style néogothique) et plan
de ville en relief pour la joie des pigeons.
Repas du soir: ...lentilles et « cecina »
(viande de bœuf séchée).

Pico Alto de la Canada


(2154 m)
Il ardi 30 : départ de San Emiliano
ét,
à 9 h 30 puis de Riolago (1240 m)
vers 10 h 30. Remontée de piste
pendant 40 minutes à pied puis à skis. La
neige est bien présente sous les immenses
genêts (espèce à déterminer). La bruyère
arborescente en fleur indique un terrain
acide : grès lie de vin (celui des encadre-
ments et des soubassements de fenê-
tres) et schistes essentiellement.
Déjeuner vers 12 h dans la cabane du Dis- ce qui nous permet d'améliorer de 40 m
tricto forestal à côté d'une longue étable le score de la journée et de caser 7 virages
(1630 m) en fer à cheval. dans la descente Puis nous repassons en
!

Sommet de l'Alto de Canada (2154 m) vers position montée pour suivre la piste et ar-
14 h 15 par vent très fort. river au minibus vers 14 h.
Bonne descente : neige durcie pas trop ge- DM = DD = 235 m, 4 h d'exercices phy-
lée et même poudre en partie basse. Re- siques divers.
tour au minibus à 16 h.
DM = DD = 920 m, 5 h 40 AR. Nous quittons la vallée de Luna pour Riano
(160 km) par La Robla (pays des taillis de
Arrêt à Riolago : « maison de l'écrivain » chêne rouvre à feuilles marcescentes) en
avec son blason, ses encadrements de fe- comptant pour nous distraire les nids (ou,
nêtre caractéristiques en grès rose, sa cha- pour ceux qui ont une bonne vue, les pat-
pelle et sa pièce-cheminée ; le « palacio », tes) des cigognes que nous croisons. Arri-
entouré d'une muraille crénelée date du vée sous le barrage de Riano puis traver-
XVème mais il a été reconstruit après un sée sur le même barrage avant de longer
incendie en 1915 dans un « identique » un premier bras du lac puis un second et,
qui nous semble plutôt hétéroclite. enfin, de découvrir Riano (1125 m) sur
l'autre rive. Le barrage date d'une quinzai-
Covalancha (1740 m) ne d'années (vers 1990 ?) comme le village
M ercredi 16 : départ de San Emi-
liano à 9 h 30. Nous nous aven-
moderne : il remplace huit villages qui ont
été submergés et ne sont plus représentés
que par une colonne sur la grand'place de
turons dans le défilé du Riu Sil, la station touristique.
sur la route étroite et verglacée qui mène à Très belle vue sur les montagnes ennei-
la Cueta (30 km) : l'usage du klaxon s'im- gées quand le soleil couchant arrive à fil-
pose dans les courbes. Après un premier trer entre les nuages. Il fait froid et le vent
exercice de montage de chaînes opposant souffle. Puis, il se met à neiger en fin de
l'équipe du pneu gauche à celle du pneu soirée.
droit, nous finissons devant une congère à

i
300 m du village pour constater que la
voiture dont nous suivions les traces avait,
elle, réussi à faire demi-tour Comme
Vers le Manpodre
!

l'idée de repartir en marche arrière, étant (2192 m)


donné l'état de la route, ne tente aucun eudi 17 : départ à 9 h 35 de la Ma-
chauffeur, nous sortons les pelles (et un rana (1235 m -16 km de Riano), skis
piolet) pour nous frayer un passage sur aux pieds. Il neige. Dans les prés,
une quinzaine de mètres jusqu'à la sur- l'épaisseur de la couche dépasse les 30 cm.
largeur heureusement dégagée où nous La route est verglacée mais le relief est
pourrons tourner et nous garer. assez plat. Nous attaquons sans visibilité
Arrivée à skis à la Cueta (1440 m) vers une grande pente qui nous mène au pied
10 h 40. Nous nous engageons sur une de beaux rochers givrés. La neige fraîche
piste rive droite, mais devons rebrousser sur la croûte dure devient plus épaisse.
chemin pour traverser le Riu Sil sur un Devant la difficulté à estimer les condi-
pont. La bonne piste remonte la rive gau- tions d'approche, nous nous arrêtons vers
che puis repasse en rive droite pour nous 12 h 30 aux alentours de 1830 m, bien en
mener, vers 1740 m, à la cabane pastorale dessous du col.
de Covalancha. Un magnifique panneau
explicatif nous y attend et aucun des as-
pects de la transhumance traditionnelle
E t nous nous retrouvons au bar de la
Marana vers 13 h pour déjeuner et
n'aura plus de secret pour nous : tels les tester la tisane de camomille locale
« chozos », ces anciennes cabanes de ber- (améliorée à l'anisette). Grande animation
gers rondes et couvertes d'un toit pointu sur la place du village : un tracteur tire le
de genêts, qui n'ont été remplacées par camion de livraison jusque devant le bar.
les cabanes actuelles qu'après 1950, ou La fontaine à tête de taureau remporte
les mâtins du Leon chargés de protéger le quelque succès auprès des photographes.
troupeau contre les loups et les ours ... DM = DD = 600 m, 4 h 30 AR
Déjeuner à l'intérieur de la cabane vers
12 h 30. Nous décidons de continuer un Après-midi de tourisme routier : route des
peu pour nous réchauffer mais derrière lacs de la province de Palencia et tour de
la crête qui surplombe la cabane, la piste l'Espiguetes, joli sommet rocheux calcaire.
et le flanc de la montagne sont déneigés : Cette région est plus ensoleillée mais aus-
Jean-Louis attaque alors la crête (cairnée), si, bien moins enneigée.
Pico de las Lomas
v
(2 494 m)
'endredi 18 : le seul flocon de neige
de toute l'Espagne est prévu pour
les Cantabriques : il fait beau aussi
Remontée pour cinq d'entre nous à un col
vers 1669 m au sud-ouest. Nous suivons la
crête pour découvrir d'en haut la Hoz de
l'Arroyo del Naranco (ce sont les gorges
qui défendent l'entrée de Llanavés de la
sur les Pyrénées où il a neigé toute la se- Reina), la Pena de las Cruces et le village
maine et où le risque d'avalanche est fixé lui-même.
au niveau 5 depuis plusieurs jours Mais! Arrivée skis aux pieds sous les fenêtres de
la journée débute par une très belle lumiè- la « chambre des dames », vers 16 h.
re sur le lac. DM = DD = 1 100 m avec la remontée
Transfert à l'Hôtel San Glorio de Llanavès (860 m sinon), 6 h 30 AR.
de la Reina (1380 m - 22 km). Les parkings
ne sont pas encore déneigés mais la Guar- Potes et le retour
dia Civil, en stage de formation à l'hôtel,
nous laisse place. [texte_manquant] imanche 20 : il neige. Petit-déjeu-

B épart skis aux pieds vers 9 h 30 ac-


compagnés par l'épagneul de l'hô- sous la neige.
ner à 8 h. Départ 9 h 30. Passage
du Puerto de San Glorio (1600 m)

tel. 3 km de piste à tracer jusqu'au Visite de Potes. Hélas, la librairie du pho-


« refugio » (1540 m) qui est plein de neige tographe Gustamente est fermée le di-
car le vent passe sous la porte. Bref arrêt manche !

à l'abri du vent, le temps de le déneiger. Suivent les 22 km du défilé de la Hermi-


Il reste encore 2 km de faux plat dans le da.
fond du talweg. Au lieu de continuer tout Arrêt déjeuner sur une aire avant Laredo
droit vers le Mojon de las Tres Provincias en compagnie d'un petit chat affamé et
(Cantabria, Leon, Palencia), nous emprun- sans doute abandonné.
tons le premier vallon à droite qui permet Pluie sans discontinuer sur le Pays Bas-
d'atteindre la crête. Nous déchaussons que.
sous la crête pour mettre les crampons. Le Arrivée à Tarbes à 19 h. (535 km).
soleil filtrant dans les nuages éclaire par
moment l'arête givrée. Le chien est aussi
au sommet.
Descente dans un jour blanc d'abord et ar-
rivée au refuge pour déjeuner vers 16 h.
Le chien a levé des « rebeccos ». Puis ski
de fond sur la piste jusqu'à l'hôtel où nous
arrivons vers 17 h, toujours skis aux pieds,
juste à temps pour assister au dégagement
du parking par le chasse-neige.
Au menu du soir, sanglier et cailles far-
cies !

DM = DD = 1 060 m, 7 h 30 AR.

s
Coriscao (2 236 m)
amedi 19 : le petit déjeuner est ser-
vi à 8 h par notre hôte.
Départ skis aux pieds pour certains,
à 9 h 05 : le chien est déjà devant. Après les
quelques kilomètres de plat dans le Valle
de Culebrejas (nous avons pris l'habitude)
et quelques pauses photos ou casse-croûte
devant les cabanes (toujours pleines de
neige et non notées sur la carte), nous arri-
vons au sommet vers 12 h 20. Magnifique
panorama sur les Picos de Europa d'un
côté (Fuente Dé, la Pena Vieja restant dans
les nuages), de l'autre, sur les Monts Palen-
tina (Pena Prieta et Pico de las Lomas).
Très belle descente avec de nombreux vi-
rages mais la neige finit par s'alourdir.
Déjeuner devant une cabane vers 1480 m
vers 13 h, en plein soleil et sans vent !
OCEAN ATLANTIQUE
marque le début de la Reconquista. La plupart des villes et villages
de la région furent fondées à cette époque : le roi Alphonse 1er
des Asturies, fils du Duc Pedro de Cantabria et gendre de Pélage,
« repeupla » la Liébana et de nombreux monastères furent créés
comme San Martin de Turieno (aujourd'hui Santo Toribio de Lié-
bana).
Le cloître de ce monastère abrite une exposition sur les enlumi-
nures (reproductions) des manuscrits du moine du V!!!° s., Beato
de Liébana, célèbre pour son « Commentaire de l'Apocalypse ».
Eglise de style transition roman gothique, chapelle baroque.
-
Lors de la Guerre d'Indépendance, les guérilleros de Liébana fu-
rent la bête noire des troupes de Napoléon.
- Lors
de la Guerre Civile, Juanin y résista quelques temps contre le
régime de Franco.
Références touristiques Adresses utiles
OT Potes (00 34) 942 730 787 - Santander (00 34) 942 310 708
http://turismo.cantabria.org
Babia - Provincia de Léon Hébergements www.turismoruralcantabria.com et www.reser-
Itinerario guiado por Los Barrios de Luna : « uno de los enclaves vascantabria.com - Hôtel refuge de Áliva (00 34) 942 730 999
de mayor interés geolÓgico de Europa » —» trilobites 3 € - ch. Ve www.mcu.s/nmuseos/altamira - Parc naturel de CabÓrceno
et Di matin - Oficina de Cuatro Vallès - Plaza de la ConstituciÓn,
- (00 34) 942 563 736
1

24120 La Magdalena - LeÓn - Téléphérique de Fuente Dé (00 34) 942 735 510
(00 34) 987 581 666 - fax ...581 568 - cuatrovalles@ cuatrovalles.es
-www. cuatrovalles.es
Espacio Natural Protegido « Valle de San Emi!iano » y Parque Na-
tural de Somiedo
Provincia de los Asturias - Provincia de Palencia - Picos de
Excursiones a pie, bicicleta o caballo por la Senda del Oso, en Europa
los pies de la Pena Ubina, al lado de los Lagos de Somiedo o del A 25 km seulement à vol d'oiseau du Golfe de Gascogne, bloc de
Embalse de Barrios de Luna... calcaire surélevé lors du plissement alpin et modelé par les glaciers
Rio truchero : Riu Luna IV.
Hébergement recommandé : Hostal de montana - Ctra Puerto Massif oriental dit de Ándara entre les défilés du Deva et du Duje,
-
Ventana, km.3 - 24144 San Emiliano de Babia - Leôn - dans la région de Liébana (Cantabrie) Mora de Lechugales, 2 441
(00 34) 987 59 41 50. m, Silla Caballo 2 438 m, Pico Cortés 2 370 m, Samelar2 227 m, Pico
Accès depuis Oviedo A-66 salida : Puente Colgante / Villablino del Sagrado CorazÓn 2 212 m.
por Babia - depuis Leôn, C-623. -
Massif central dit de los Urrieles (provinces des Asturies, de Can-
tabrie et de Léon) Torrecerredo 2 648 m, LlambriÓn 2 642 m, PePia
Vieja 2 613 m, Pico Tesorero 2 570 m, Naranjo de Bulnes 2 519 m.
La Liebana - Provincia de Cantabria -
Massif occidental dit del CorniÓn (provinces des Asturies et de
Région de profondes vallées, entièrement entourées par les Pics Léon) de la gorge del Cares à la Pena Santa de Castilla 2 596 m.
d'Europe, la Cordillère cantabrique et la Sierra de Pena Sagra Parque Nacional (700 km2) : ours brun, coq de bruyère, chamois,
(>2 000 m / Potes et autres villages < 300 m d'altitude) et dont le vautours et aigles.
débouché naturel, creusé dans le calcaire des Pics d'Europe par Karst : 5 gouffres > 000 m de profondeur.
1

le fleuve Deva, est l'étroit défilé de la Hermida (20 km) ValdebarÓ Activités randonnée (GR, PR, VTT, cheval), spéléo, descente de
sur lehaut Deva qui prend sa source à Fuente Dé, Valle de Cere- canyon, canoë, parapente.
ceda (Vega de Liébana) sur le Quiviesa qui débouche au col de La cordillere Cantabrique
San Glorio, Valdeprado sur le BuyÓn qui débouche au col de Pie- Vallées à microclimat d'abri bois sclérophylles de chêne vert et
drasluengas, Valle de Cillorigo sur le Deva en aval de Potes. Potes chêne liège puis chênaies, hêtraies et bois de bouleaux
(marché le lundi) est situé au point de confluence de ces vallées. de type atlantique puis landines d'altitude de haut intérêt
Villages pittoresques : Castro Cillorigo, Colio, Pido, Espinama, Mo- botanique.
grovejo, Valdeprado, Luriezo et Cahecho, Ledantes et Aniezo
(moulins à foulon)
Cuisine locale Le cocido lebaniego est constitué de 3 plats soupe
+ pois chiches au chou + compango (viandes, boudin, chorizo...) ;
le repinaldo est une galette de maïs aux pommes, le canÓnigo
est une crème renversée. Le vin local est le Tostillado ; l'orujo de
Liébana est un marc. Les fromages AOC sont le PicÓn de Bejes et
Tresviso, l'ahumado de Â!iva (fromage fumé), le Pido et les Que-
sucos de Liébana. Les autres produits traditionnels sont le Té del
Puertu, le miel, les fruits (grâce au microclimat d'abri des vallées),
les champignons, la charcuterie et les escargots.
Histoire
- Les
Cantabres ont résisté aux légions romaines dans les monts
Vindio et Medulio (Pics d'Europe et Pena Sagra ?)
-
Pélage, grâce à sa victoire sur les Maures lors de la bataille de
Covadonga, arrête leur avance. Les survivants de la bataille sont
anéantis aux monts Subiedes (Los Llanos, Camaleno). Covadonga
La Cordillère cantabrique s'étend sur près de 300 Lacordillère se dévoile
km, des montagnes basques à la province de comblée en 2003 par les éditions Desnivel qui ont
Galice. Cet ensemble, parallèle à la côte atlan- aux skieurs... publié un guide consacré au ski de randonnée,
tique et proche de la mer, est très arrosé et l'en- A l'exception des Picos de Europa qui disposent proposant une sélection de 35 itinéraires répartis
neigement y est abondant en plein hiver mais ca- d'une bibliographie abondante, (voir notam- sur toute la Cordillère cantabrique. Ce guide, très
pricieux à cause des coups de redoux. En 2004, ment les articles parus dans la Revue Pyrénéen- bien conçu, est indispensable pour ceux qui sou-
la neige n'est tombée qu'au mois de mars et en ne n° 22 juin 1970 et n° 56 décembre 1991), les haitent découvrir ces nouveaux horizons.
2005, la couche fut épaisse dés le mois de janvier autres massifs de la Cordillère sont restés secrets Esqui de montagna en la Cordilléra cantabrica
et s'est maintenue jusqu'à la fin du mois de mars. et ignorés de la grande masse des pratiquants y Picos de Europa par Isidore Rodriguez Cubillas
Avant de partir vers ces montagnes, il faut pren- de la montagne hivernale. Cette lacune a été -
Desnivel Ediciones.
dre les bulletins d'enneigement de l'une des six
stations de ski qui parsèment le massif.
Les Picos de Europa constituent la partie la plus
connue et la plus alpine de la cordillère c'est Les principaux centres d'intérêt
là que se trouve le point culminant, le Torre Ce- A l'est de la Cordillère, le val de Luna dessert les sommets au massir ae UOlna, au rare
redo à 2648m d'altitude. A l'ouest des Picos, les Naturel de Somiedo, et les montagnes de Léon ; on peut faire étape à Villablino ou à San
sommets s'échelonnent sur plus de 150 km entre Emiliano.
2000m et 2400m d'altitude A l'ouest, Riano, situé au bord d'un lac de barrage, dans un magnifique cadre alpin est la
Le massif de la Péna Ubina, au sud d'Oviedo, rap- base idéale pour découvrir le Mampodre (2192m), la Pena Ten(2142m), la bordure occiden-
pelle par sa morphologie les Picos de Europa et tale des Picos de Europa, et les principaux sommets de Palencia (Pena Prieta 2539, Pico de
culmine à 2417m d'altitude Au sud des Picos, les Las Lomas 2438m).
monts de Palencia forment un massif bien indivi- Villamanin et Puebla de Lillo, au centre de la chaîne, disposent aussi d'hébergements et
dualisé qui s'élève à 2539m d'altitude à la Pena peuvent servir de villages étapes.
Prieta.
La cordillère cantabrique est essentiellement Les sommets les plus intéressants
constituée de roches calcaires, bien que des ro- e Pena Ubina (2417m) depuis le village
de Torrebario(1250m). 7h aller/retour; les 400 der-
ches métamorphiques apparaissent dans certai- niers mètres à pied par le couloir sud ouest (40° maxi.)
nes zones. . PicaColinas (2206m) depuis le village deTORRESTIO Torrebario (1250m) - 5h AR
. Morronegro (2151m) depuis le village de Cueta (1440m) (1350m) - 4h AR
Au pays des ours... . Pena Orniz (2191m) depuis le village de La de Babia (1297m) -
5h AR
5h AR.
De hautes vallées habitées jusqu'à 1400m d'alti-
. Montihuero (2180m) depuis le village de Torre -
de Riolago (1277m) - 5h AR.
tude facilitent l'accès à ces montagnes. Toutes . Alto de Canada (2157m) depuis le village (1407m) - 6h AR.
les randonnées s'effectuent à la journée au dé-
. El Cornon (2188m) depuis le village de Lumajo (1220m) - 5h AR.
part d'un village. La chaîne cantabrique est aussi . Branacaballo (2181m) depuis le village de Camplongo
la région où les hommes et les ours cohabitent . Pena Ten (2142m) depuis le village de La Una (1200m) - 6h(1240m) AR.
. Mampodre (2192m) en circuit depuis le village de Marana -
6h AR.
en bonne intelligence et vous serez frappés et depuis village de Uanaves de la Reina (1375m) - 5h AR.
impressionnés par les énormes chiens de bergers, . Coriscao (2236m) le
(2539m) et Pico de las Lomas (2438m) depuis
. Pico Tres Provincias (2494m), Pena Prieta
les « Mâtins du Léon » que vous croiserez dans les
Uanaves de la Reina - 7h AR pour chaque sommet.

nal..
villages et qui, au printemps, accompagnent les
troupeaux dans les estives. Hébergement
Dans le Parc Naturel de Somiedo, l'ours est le sym- Guide officiel des logements touristiques pour chaque province dans tous les offices de
bole du renouveau du tourisme. 800 chambres tourisme.
ont été réouvertes ces dernières années pour Hôtel à San Emiliano Vallée de San Emiliano Tél. 00 34 987 59 41 50
satisfaire la demande et des dizaines d'emplois Hôtels à Riano : Presa Tél. 00 34 987 74 06 37 et Sainz Tél. 00 34 987 74 06 63
ont été créés au moment où l'exode rural vide Hôtel à Llanaves de la Reina San Glorio Tél.00 34 987 74 04 18
chaque année la Cordillère cantabrique de mil-
liers d'habitants. Ici, on ne se contente pas de sur- Cartographie
veiller les ours, mais on les aide à vivre pour qu'ils Toute la chaîne est couverte par des cartes au 1/25 000 du Servicio de Géografico Nacio-
soient acceptés par l'homme 30 000 pommiers
et cerisiers ont été plantés sur les terres agricoles Les cartes nécessaires pour chaque sommet sont précisées dans le guide Desnivel. Ces
abandonnées pour offrir aux ours des fruits en cartes d'une précision suffisante peuvent être commandées par internet (www.verdinet.
abondance, mais aussi des essaims d'abeilles et com/mapas).
du miel grâce aux fleurs. Des parcelles sont en- Autres cartes :
semencées de maïs afin d'enrichir le garde-man- Cordillère cantabrique - Asturias y provincias limitrofes /260 000
1

ger des plantigrades. Les responsables du Parc Abradores Ediciones - Pour situer les sommets et les différents centres d'intérêt.
résument leur action par cette belle formule Cordillère cantabrique - Parque Natural de Somiedo 1/60 000 et 1/30000. (Très précise)
« il y a 20 ans, l'ours volait le mais des paysans, Abradores Ediciones.
maintenant en mangeant celui que nous lui of- Macizo de Pena Ubina 1/25 000 par Miguel Abrados (très précise).
frons, c'est lui qui donne à manger aux enfants Ces 3 dernières cartes sont en vente dans toutes les librairies et points presse des
vallées.
des vallées ». 140 ours vivent aujourd'hui dans ces
montagnes. Mais ce bel équilibre reste fragile et il Sites internet :
est contrarié par la prolifération des loups qui at- • Stations de ski www.estacionsanisidro.com et www.valgrande-pajares.com
taquent les troupeaux on envisage maintenant • Météo www.inm.es
d'abattre des loups pour contenir leur expansion, • Itinéraires skieurs www.skirandocamptocamp.com et www.desnivel.com
car c'est l'ours qui est menacé par les surpopula-
tions de canidés.
Le petit état - la superficie de deux départements français - avec ses cinq mille
ans d'histoire connue, reste un des rares endroits du monde à avoir une histoire
bien plus grande que lui et l'ombre de son arbre symbole couvre une étendue
morale qui le dépasse et le déborde de partout(1).
J'avais lu avec passion les histoires de ce pays à dimension humaine, anéanti
par les quinze ans de guerres civiles, où Chrétiens et Musulmans s'étaient déchi-
rés en combats sanglants, images quotidiennes d'atrocités les plus viles, dans les
rues de Beyrouth. Je restais fasciné par cette capitale renaissant de ses cendres,
par ce peuple chaleureux où je pouvais puiser une force de vie tournée vers le
futur, une ligne de vie décontractée et optimiste.

[texte_manquant]
Terred'accueil pour [texte_manquant]

aventures sportives 'idée initiale de notre séjour était de


gravir le Mont Hermon puis de re-
," ous avions peu d'informations
e~,~ joindre le Mont-Liban, le parcourir
? pour aller skier au Liban. de Zahle jusqu aux Cèdres, puis d attein-
Parallèle à la Méditerranée et la dre la Qornet es Sauda, point culminant
surplombant de trois mille mètres, cet axe du Moyen-Orient à 3088 mètres, en pre-
nord-sud reste bien enneigé de janvier à nant le temps de visiter Balbeeck, après
avril. A l'est, l'Anti-Liban fait frontière l'ascension du Mont Sanine (2628 m).
avec la Syrie. Plus aride et donc peu skia-
ble, il est dominé par un sommet ennei- piolet, corde et crampons sont
[texte_manquant]
i
gé et esthétique le Mont Hermon (2814 inutiles, les difficultés sont nom-
mètres). La chaine du Mont-Liban sépare breuses : se procurer des cartes au
l'étroite bande côtière, où quelques millé- 25 oooème se révèle être une tâche difficile
naires avant l'ère chrétienne s'épanouissait car cela reste du domaine militaire. L'utili-
la civilisation phénicienne, de la Békaa, sation d'un GPS est conseillée : même par
enclave isolée et plaine nourricière. Les beau temps, il n'est pas facile de trouver
hauteurs possèdent toutes les caractéristi- son chemin. Comme nous l'avons vu, les
Le temps n/ a plus raison ques d'un climat hivernal de type alpin : conditions climatiques peuvent très vite
d'être. Tu traverses ['espace la neige tombe en abondance et recouvre changer et il vaut mieux s'équiper en vue
tout à partir de 1700 mètres. Les tempêtes d'un bivouac (très froid) improvisé. Les
sur pointe des ailes.
[a fréquentes en hiver, où le vent violent ne avalanches importantes sont rares : nor-
parvient pas à chasser un épais brouillard, malement, nous ne devrions pas avoir à
Nadia Tueni - Beyrouth, 1979 peuvent durer plusieurs jours. Elles font nous servir de nos arvas.
place ensuite à un chaud soleil éclatant Si ce n'est la présence de quelques pos-
dans un ciel pur. Alors se dévoile au skieur tes d'observation de l'armée syrienne, les
la magie des montagnes libanaises : sur massifs d'altitude sont déserts. Il ne faut
les vastes plateaux, les scintillements de la pas compter se renseigner auprès
neige se mèlent à ceux de la mer ! des villageois : les Libanais ne par-
courent pas la montagne en hiver. Nous Hôtel Mayflower - Hamra - 2 h du matin.
éviterons les stations de ski, toutes situées [texte_manquant]
ous faisons le point : cartographie,
sur le flanc ouest, à l'exception de celle des topos d'itinéraires, Michel nous
Cèdres, où nous séjournerons à l'Ecoclub, prête les précieuses photocopies
à 2000 mètres d'altitude. L'agence Liban- des cartes. Nous avions déjà grâce à Phi-
Trek de Michel Moufarège prendra en lippe Perret pris connaissance des infor-
charge les transports, les hébergements et mations indispensables pour établir les
les repas du soir. Comme nous le verrons, points GPS. La non autorisation de gravir
Michel restera tout au long de notre séjour le Mont Hermon nous est confirmée. Elle
un allié de premier ordre. Il deviendra ne découle pas d'une raison logique, mais
même un ami sincère, dont le souci ma- le manager de Liban-Trek ne peut pas
jeur restait celui de nous communiquer la nous y conduire : il risquerait la perte de
passion de son pays et de sa montagne, sa licence !

qu'il connaît parfaitement.

Beyrouth - Aéroport - 1h du matin. Après une courte nuit réparatrice, nous


fait réellement chaud en ce dimanche
[texte_manquant]
1 partons pour Zahlé, avec un jeune hom-
de janvier Y a-t-il de la neige dans ce
!
me sympathique comme chauffeur... et
pays ? Un moment de doute vite dis- comme guide car Michel craint une pré-
sipé, car Michel qui nous accueille est for- sence syrienne au sommet du Mont San-
mel : « Pas de problème, il a beaucoup neigé nine : «s'ils tirent en l'air, ne vous inquiétez
ces derniers jours ! » pas, c'est pour vous saluer ! Ils ne voient
[texte_manquant]
personne, on leur apporte des cigarettes et ils
ous traversons Beyrouth au cœur seront enchantés !». Avo est employé chez
de la nuit, vidée de sa circulation. Liban-Trek comme moniteur d'escalade
les Cèdres sont [es monuments Même le quartier Hamra, si animé et accompagnateur de trekking. Il prati-
nature[s [es p[us célèbres de le jour, est à cette heure, déserté. Beyrouth que peu le ski de randonnée et travaille
est revenue à la vie depuis treize ans, les week-end d'hiver à Farraya, principale
l'univers. après avoir longtemps été le théâtre d'une station de ski, comme serveur dans un res-
guerre urbaine retransmise quotidienne- taurant chic de ce Megève libanais.
Alphonse de Lamartine - Voyage en Orient. ment par les télévisions du monde entier. A Feytroun, sur la route de Farraya, nous
Le boucan des pelleteuses a remplacé ce- stoppons à «la maison du ski», vaste bou-
lui des tirs de mortier. On reconstruit un tique à étages, flambant neuve, qui pro-
peu partout, on bouche les murs des fa- pose les mêmes prestations qu'un établis-
çades éventrées ; hier et aujourd'hui sont sement pyrénéen ou savoyard. Le patron
décidément liés dans cette ville. nous fait part de son désir de mettre en
place des rencontres entre montagnards
français et libanais(2). Avo récupère des
skis de rando.
La route s'élève au milieu de pins recou-
verts de neige. Nous croisons des barra-
ges de l'armée syrienne, une Ferrari rouge
sautillant sur un chemin de terre (!) et
découvrons, avant de plonger sur la plai-
ne de la Békaa, les premières pentes du
Mont-Liban.

c
Zahlé - dimanche soir - 18h
apitale de la Békaa et troisième
ville du pays (150 ooo habitants).
Nous sommes à 950 m d'altitude
et la neige n'est pas loin. Les belles mai-
sons bourgeoises qui s'alignent le long de
la rivière Birdawni semblent avoir un peu
perdu de leur âme. Certaines délaissées,
d'autres toujours habitées, mais mal entre-
tenues illustrent bien les difficultés écono-
miques de la région à l'heure de la recons-
truction. Zahlé souffrit en effet beaucoup
de la guerre en 1980. A plusieurs reprises,
elle sera le théâtre d'affrontements entre
les miliciens chrétiens d'une part, les Pa-
lestiniens ou les Syriens de l'autre.
La maison AKL est une de ces vastes de-
meures construites au milieu du xixeme
siècle. Les pièces immenses sont impossi-
bles à chauffer, mais des poêles sont ins-
tallés dans les deux chambres qui nous
sont allouées.
Zahlé, capitale gastronomique, est digne
de cette réputation nous dégustons ce
.
:

soir notre premier mezzé accompagné


d'un arak bien corsé
A l'horizon encore éloigné
Mont Sannine - Lundi - 7 h. devant nous, sur [es derniers
[texte_manquant] village
e musulman de Yaa er Kîm
degrés des montagnes noires
aux pieds du Sannine est encore
endormi lorsque nous entamons de [/Anti-Liban¡ un groupe
l'ascension sur une neige glacée. A1279 m
d'altitude, le froid est intense. Mais dans immense de ruines jaunesy
peu de temps, avec l'effort prolongé et doré par [e soleil couchante
le soleil s'élevant au zénith dans un bleu
éclatant, nous nous trouvons alors suffo- se détachait de Nombre des
quant sous la chaleur à plus de deux mille
mètres, entre Méditerranée et Anti-Liban, montagnes, et se répercutait
d'où émerge dans notre dos, la ligne cour- des rayons du soir. C'était
bée de l'Hermon. Sous nos pieds, la mer
de nuages enveloppe la Békaa.
[a merveille du désert/ [a
Avo, malade ce matin, renonce après les fabuleuse Baalbek, qui sor-
premiers virages en pente raide. Nous
glissons, seuls au monde, sur ces vastes tait toute éclatante de son
plateaux. Le GPS est très utile pour trou- sépulcre inconnu, pour nous
ver le «vrai» sommet, peu marqué sur
ce relief ondulant à perte de vue. Après raconter des âges dont l'his-
le dernier virage de la pente sommitale, toire a perdu [a mémoire.
nous croisons un animal surprenant : ..
un loup gris à peine troublé par no- Lamartine - Voyage en Orient (1832-1833)
Le Sannine, couvert à lon- tre présence, traverse à cent mètres le petit Rahmëh, skis aux pieds, en direction du
d'armée d'un turban col que nous allons atteindre dans quel- col des Cèdres et du hameau du même
gueur ques minutes. nom, situé sur le flanc ouest, à 2000 mètres
presque immatériel de neige [texte_manquant]
d'altitude.
ous naviguons sur un désert de
tant [a grande lumière qui dunes, en évitant les «trous» char-
règne le plus souvent sur
cette région du monde en va-
gés de neige, ces dolines profon-
des. Nous glissons à vive allure entre les
mamelons immaculés. Le Sannine se mé-
R
Ainata - Mercredi 8h30
aymonde ne veut pas nous laisser
partir sans les sandwichs (pains li-
porise le signe de fulgurance, rite et au sommet, nous faisons les comp- banais fourrés au fromage).
tes: 1700 mètres de dénivelée quand même Sur les terrasses, les gens nous suivent
[e Sannine est [e patriarche et 25 km à parcourir ! du regard ; nous cheminons à travers
incontesté de ce Proche- La descente est délicieuse. Nous contem- champs, entre murailles et cabanes jus-
plons avec fierté nos traces sur ces pentes qu'aux premières pentes bien enneigées.
Orient des patriarches. vierges qui ne verront peut-être pas cette Les couteaux sont alors nécessaires sur
Stétié(6) saison d'autres visiteurs. Nous ne retrou- cette croûte verglacée. Peu à peu, le village
Salah
vons pas le chemin de la montée, mais disparaît au fond du vallon. Nous domi-
c'est sans importance car les passages sont nons les contreforts zébrés de blanc de la
nombreux pour plonger vers la plaine. Au Békaa, «sur qui le soleil prend appui pour
loin, le minaret de Yaa er Kîm semble être se lever dans sa tranquille gloire et gravir
le phare qui va nous ramener à bon port. les échelons du vaste ciel, l'un des plus
A l'entrée du village, à la tombée du jour, purs qui soit».
nous déchaussons. L'appel de la prière [texte_manquant]
retentit. L'imam appelle les fidèles. Notre ous distinguons le tracé de la
bonheur n'a d'égal que le recueillement route en lacets qui mène, à la belle
qui règne dans ces lieux. Avo nous ac- saison, au col des Cèdres. L'itiné-
cueille avec un large sourire : «Et les Sy- raire choisi passe plus à droite, car nous
riens ?». «Quels Syriens, il n'y avait qu'un voulons descendre sur les pentes les plus
loup sur le Sannine !» Notre ami ne peut raides de la Qornet el Jamal (2742 m). Sur
alors contenir un rire retentissant. les crêtes, un vent froid a balayé la neige,
ne laissant que plaques de glace ou tapis
de pâle rocaille. Sous nos pieds, la station
Baalbek - Mardi.
[E crasés aux pieds des colonnes
(22 mètres), nous contemplons ce
de ski des Cèdres s'étale au fond d'un
cirque grandiose. Quelques maisons sont
regroupées autour de cinq remontées mé-
majesteux entablement qui domi- caniques dont le télésiège à place unique
nait jadis le monumental temple de Jupi- de l'armée libanaise (c'est son nom). Ce-
ter. Nos regards ébahis restent accrochés pendant, l'originalité s'arrête là, car tout
par les sommets enneigés peu lointains rappelle nos petites stations pyrénéennes.
apparaissant au-dessus du «petit temple» Pour l'heure, nous n'avons plus qu'à go-
de Bacchus, annonciateur d'autres plaisirs, diller sur une neige légère. La montagne
à priori bien différents, les plaisirs du len- immense, vierge et généreuse ! Signatures
demain, ceux qui nous mèneront sur les éphémères, témoignage de notre descen-
flancs de la Qornet el Jamal à 2742m. te, en courbes serrées, lignes de vie, lignes
d'un bonheur simple, celui de skier hors
de la piste...
Ainata - Mardi soir - traversée Aïnata- Notre arrivée remarquée provoque l'at-

N\J
Les Cèdres
ous dormons chez Raymonde et
Tony Rahmëh. Nous installons ta-
troupement : les militaires et autres enca-
drants civils sont incrédules. Ils ne con-
naissent pas le ski de randonnée et ont du
pis de sol et duvets dans le vaste mal à croire que nous venons d'Ainata par
salon pendant que le couple dresse une ce moyen : eux se déplacent en scooter de
table garnie d'un mezzé royal, d'arak fait neige ! Certains skieurs ou surfeurs ont un
maison, et de brochettes de poulet grillées bon niveau. Nous faisons connaissance
sur le balcon. Toute la famille se met à no- avec le directeur qui nous annonce une

L
La fuite dans la tempête tre disposition et nous découvrons l'hos- météo terrible pour les prochains jours.
pitalité légendaire des Libanais. Tony est
maronite, à l'image de toute la population forêt de cèdres est bien là. De la
a
d'Ainata. Ici, la neige tombe en abondance terrasse de l'Ecoclubiv, nous glis-
ces derniers hivers, et le village peut rester sons vers ces vallons encaissés, der-
isolé pendant deux mois. niers sanctuaires classés par l'UNESCO.
Le lendemain matin, nous quittons, avec Au soleil couchant, dans la quiétude de
une émotion certaine, la belle maison des cette fin de jour hivernale, nous restons
fascinés par ces géants, chargés de neige. Les Cèdres, Ecoclub - sixième journée (1) Géo n°300, février 2004.
Pourtant cette forêt millénaire, réduite à IL a fuite ! La neige enveloppe main-
(2) La maison du ski à Fay-
un bosquet, inspire le chagrin : si l'avenir tenant le refuge, qui semble s'étouf- troun, route de Farraya.
se dessine non loin de là avec de nombreu- fer. Le groupe électrogène fournit Fax 961 9 952 036.
ses plantations, rebâtir une telle splendeur désormais l'électricité. Sur deux niveaux, on trouve
relève d'un pari difficile à tenir5. Habillés comme des cosmonautes, char- tout ce qui touche au ski
gés comme des porteurs népalais, skis et au surf, y compris le ski
(M ousAline
partageons le repas avec John
accueillent cha-
aux pieds, nous descendons la route en-
sevelie, qu'un chasse-neige a bien tenté
de rando. Le patron cher-
che à établir des relations
et qui nous d'échanges avec les Clubs
leureusement. Ils ont fait de l'éco- de réouvrir, en vain La Land Rover de
!
Alpins Français.
logie, leur religion, leur raison de vivre et John et Aline est bloquée cinq kilomètres
dans ce pays plus préoccupé par la spé- en contre-bas. La route est ici praticable. (3) L'arak, boisson natio-
culation, leur combat Le centre où nous
! Mais huit personnes, armées de pelles, ne nale à base d'alcool de
raisin et d'anis, est le cou-
logeons est une étape vers des projets plus seront pas de trop pour dégager et mettre sin du pastis marseillais. La
ambitieux : le futur Ecoclub bâti selon les en route à la poussette le véhicule. Alain, cuisine libanaise est l'une
standards les plus performants de l'écolo- assis sur le capot, d'un signe de la main, des meilleures du Moyen-
gie moderne se voudra être le «phare» de guide John qui va nous conduire à l'aveu- Orient. Le mezzé, assorti-
leur mouvement. La montagne libanaise, glette à Bcharré, à dix kilomètres de là. ment de petits plats (30 à
la vallée de la Kadisha, toute proche, la Dernière photo de notre échappée nous :
40), en constitue la base.
forêt des cèdres, autant de merveilles que passons au pied d'un cèdre de deux mille (4) Ecoclub Cèdres
Les
les «amis» de l'Ecoclub protègent et valo- ans le cœur serré !
-
www.ecoclub-becharre.org
risent pour l'avenir du Liban. [texte_manquant] chez John et Aline. Situé
ur la place du village, nous avons à 2000 mètres d'altitude,
juste le temps de remercier John, à cent mètres des remon-

B
Les Cèdres, Ecoclub - cinquième journée
rouillard, rafales de pluie et neige
mêlées.
qu'il nous faut grimper dans le bus
assurant la ligne quotidienne pour Tripoli.
Nos skis et sacs encombrent l'allée cen-
tées mécaniques, il offre
d'excellentes prestations.
Le serveur qui ne parle que
l'arabe est un sosie saisis-
Départ à 8 h pour tenter la Qomet trale et il n'y a pas assez de places assises.
sant de Gaston Rébuffat.
Es Saouda (3083 m), le point culminant Tout le Liban s'y trouve : des villageois de
du Moyen-Orient et de ce fait, tester les la Kadisha, des citadins de Tripoli, des mi- (5) A 1920 m, un petit bois
vêtements en conditions extrêmes. Nous litaires en permission, des touristes aus- de cèdres, dont le plus
remontons la piste du télésiège, en cher- traliens. Et il y a Simon, le chauffeur, un bel arbre mesure 35 m de
chant dans la nuit blanche les pylônes. jeune sympathique qui parle avec tout le hauteur et 14 m de circon-
férence, a survécu mira-
A 2950 m, sur le plateau, la violence du monde, téléphone, fume tout en condui- culeusement à la défores-
vent et les bourrasques de neige nous font sant en virtuose son tas de ferraille sur tation massive. Trois cents
reculer. Nous renonçons à chercher une une route enneigée et verglacée, sans bien arbres, dont 12 millénaires,
cabane qui devrait se situer à trois cents entendu, les équipements d'usage !
se concentrent sur une pe-
mètres devant nous. Trempés par la pluie, Soudain, peu avant un col, un abruti en tite surface.
nous redescendons à l'aveuglette sur une pyjama plante sa Renault 12 au milieu de (6) Salah Stétié, né à Bey-
neige très alourdie par l'humidité. la route, bloquant ainsi le bus en pleine routh en 1929, diplomate,
L'Ecoclub devient alors un refuge, solide pente Altercation en arabe des deux hom-
!
est l'un des plus grands
navire, au confort douillet, qui résiste aux mes; le spectacle n'est pas triste Les pas- ! poètes et essayistes de la
éléments dont l'ampleur grossit au fil des sagers descendent alors par une fenêtre langue française.
heures, pour dévoiler au petit jour, un len- car nos affaires bloquent l'ouverture des
demain d'angoisse. La neige tombée en portes. Le gros Australien peste, pousse et
abondance durant la nuit paralyse toute s'en va vomir d'épuisement. Sous l'effort
activité dans la station. Les hommes se ter- général, le bus atteint le col en s'ébrouant
rent ; à l'extérieur, tout n'est que blancheur sous un tonnerre d'applaudissements et
désertique. d'exclamations : «Vive Simon, vive le Li-
Nous ne pouvons pas rester là car nos ban, vive la France».
jours au Liban sont comptés, d'autant plus
OU1! [e Liban est un petit
qu'Aline nous annonce ces conditions aIN, M.ous reviendrons au Liban pour
de tempête jusqu'au lundi Le téléphone
! continuer notre périple à skis.
pays qui ne produit pas
fonctionne : Michel Moufarège nous ap- L'envie d'y revenir aussi pour
pelle de Beyrouth. Il va nous organiser toutes ces rencontres ; cette terre, pour seulement des paysages de
une fin de séjour en bord de mer, à Tri- nous Occidentaux pressés, est un refuge. lumière/ mais qui produit
poli et Byblos, « le plus vieux village du Nous n'avons fait hélas qu'y passer. Mais
monde». que d amis avons nous trouve ! aussi, parce qu'il en a besoin
Notre périple sur le Mont-Liban s'achè- Il faut aller au Liban, ces gens
ve trop brutalement à notre goût. Nous nous tendent la main. pour vivre et pour survivre/
aurions aimé continuer vers le nord, dé- des Libanais.
couvrir d'autres paysages inattendus, à
l'écart de tout. Salah Stétié(6)
Mars 1976
(Revue pyrénéenne, N°45, 5ème sé-
rie)
es années passent mais les préoccu-
[texte_manquant]

pations des montagnards semblent


être toujours les mêmes, ce qui n'a
rien de rassurant. Sous le titre «Protection
de la montagne et de l'homme», Bernard
Clos livre quelques «réflexions personnel-
les pour ouvrir une chronique nouvelle».
«Une route de montagne» dit-il, « c'est déjà
bien discutable. Le péage pour l'emprunter
l'est encore plus. On ravage le domaine du
montagnard» ajoute-t-il puis «on lui fait
payer les frais». L'auteur propose la mise
en place de mesures « indispensables ».
«Protéger les forêts de moyenne monta-
gne», «éviter la construction de nouveaux
refuges à moins de 3 à 4 h de marche du
terminus des routes carrossables», «pren-
dre résolument parti contre certains pro-
jets ahurissants, « éviter la construction de
nouvelles routes dont l'ouverture lèse ir-
Mars 1966 Février 1996
«L
rémédiablement le biotope montagnard»
(Revue pyrénéenne, N°S, 5ème série) et enfin «aider le parc national à protéger (Revue pyrénéenne, N°73)
'essentiel c'est que les pyg- l'environnement». Ce numéro offre éga- [texte_manquant]
eaucoup de topos au sommaire en
mées que nous sommes se lement, outre un récit sur un voyage au ce début d'année 96. Au rayon nei-
fassent des âmes de som- Caucase en juillet 75, un dossier très com- ge, Pascal Ravier propose le grand
mets». Ces propos, signés George Cadier, plet sur les Picos de Europa, leurs accès couloir sud-est du pic d Estaragne, la face
sont rapportés par Jean Cazayus, Pierre routiers et leurs refuges. sud de l'arête de Lentilla, la face ouest du
et Jean Ravier qui consacrent en ce début Pic Lalastoude et la grande pente nord
d'année 1966 un article aux cinq frères du Pic d'Estos. Côté rocher, l'infatigable
Cadier après la disparition des deux der- Mars 1986 Pascal Ravier détaille les mystères de la
niers d'entre eux, Charles et Henri. Ils re- (Revue pyrénéenne, N°33, 6ème série) muraille Sud du Pic de la Picarre avec
latent notamment «l'inoubliable privilège [texte_manquant]ix
ans plus tard, les «coups de «Fondus de nature» (D inf), «Qu'elle était
d'avoir pu rendre visite» à Charles Cadier gueule» contre les agressions réel- verte ma vallée» (D) et «Caterpilleur» (D/
en 1964, peu de temps avant sa mort. « No- les ou potentielles sont toujours D+), une dénomination/dénonciation des
tre étonnement à tous les trois » - écrivent- présentes dans la revue. Isabelle Huc s'in- saignées réalisées dans cette vallée pour
ils - « était à son comble d'entendre M. digne d'un projet de ligne THT qui me- aménager la station de ski de fond de Nis-
Cadier énumérer nommément, avec pré- nace les vallées de Nestos, du Louron et tos. A signaler aussi la célébration du cen-
cision et sans hésitation, sommets, cols, le val de Gistau en Espagne. On sait que tenaire du refuge Packe avec un dossier
glaciers, vallées dont les multiples et chan- le projet mettra plus de dix ans pour avor- très complet sur les randonnées,
geantes images se succédaient dans le dia- ter. Jean-Claude Trilhe déplore pour sa escalade, ou itinéraires de ski du
porama de photos choisies à son intention. part la ressortie des cartons d'un «vieux secteur.
Ces paysages que depuis sa lointaine et projet de vingt cinq ans» visant à «relier
vagabonde jeunesse pyrénéenne, il n'avait Saint-Lary à Barèges via La Mongie par
jamais revus, ils les redécouvraient là - et des remontées mécaniques qualifiées de
il les reconnaissait exactement avec un
- relativement légères». L'auteur s'interroge
enthousiasme que le temps n'avait en rien sur l'avenir des secteurs du Bastanet, de
altéré ». Port-Bielh et d'Aygues-Cluses et s'adresse
signaler encore la publication d'un aux élus locaux qui font « penser à une fai-
conte très amusant de Marc Al- ble de La Fontaine où la grenouille pyré-
v»" Il -i leaume. Sous le titre «La voie Wil- néenne voudrait devenir aussi grosse que
son», l'auteur relate les exploits d'Auguste le bœuf alpin ».
Labaraqueadepte du chrono en montagne, u sommaire également, le récit
franchiseur du «mur de l'heure», grigno- d'un stage d'escalade pour handi-
teur de minutes devant l'éternel, psycho capés réalisé par le club Handis-
speedé de la seconde perdue. Tout y est, le port de Béziers, la découverte du village
sponsor sans scrupule, l'élévation au rang perdu de Revilla dans le Haut Aragon
de star nationale, jusqu'à l'issue fatale ; le et un topo signé M. Miramail sur la voie
dopage à l'aide d'un métronome implanté Pascal (ED) dans le massif du Quié en
dans le ventre ; prémonitoire ! Ariège.
CAF montagnards ariégeois
Escalade
En semaine proposition de randonnée ou escalade
Renseignements S. Lemaire
:

Le jeudi de 19 H à 21 H sur le mur d'escalade du Lycée de Foix


Tous niveaux, s'inscrire au 05.61.65.01.09 (places limités)
Ski alpinisme
Alpinisme niveau 1 : facile - 2 : difficile 3 : très difficile
25/02 Le créneau d'Endron PD F. Delpech A : inférieur à 1000 m B : de 1000 à 1500 m C supérieur à 1500 m
- - :
22-23/04 Couloirs dans la Sierra del Cadl (nuit sous tente) Le jeudi Proposition de sorties,
Tél. avant 15 avril A. André contacter avant mardi soir : P. Grenier
25/02 Pic du Serrere Al R. Desq
Raquettes ou Randonnée Pédestre 25/02 Pic des Perdrix B2 J. Dez
F= facile - M = moyen - D = difficile 01-05/03 Encantats ou Montgarri - gîte ou refuge
En semaine proposition de randonnée ou escalade Tél. avant erfévrier Al
1 J. Tichadou
Renseignements : S. Lemaire 04/03 La Cabanette B2 J. Dez
Tous les jeudis proposition de randonnée, contacter avant le mardi 05/03 Pic du Certescan C2 C. Labatut
soir : P. Grenier 11-12/03 Tour du Pic du Midi d'Ossau
25/02 au 01 /03 Randonnée dans les Encantats Départ vendredi soir B2 B. Vignes
(4 nuits en refuge gardé) M+ P. Franc 12/03 Pic Serrera B1 F. Viardot
23/02 Le Fourcat M C. Delpy 18/03 Puymorens - Orgeix B2 J. Dez
04/03 Etang d'Arbu M C. Delpy 19/03 PicPrésdePuntussanC2 J-N. Labail
05/03 Pic de Bassibié M J-L.Martin 25/03 Pic du Brougat C2 B. Vignes
11/03 Pic du Far F Y. Raynaud 26/03 Port de l'Artigue C2 C. Labatut
12/03 Pic de la Calabasse M A.Ferracin 01-02/04 Pique d'Estats B2 M.Antonio
19/03 Pic du Tarbesou F D.Carrasco 01-02/04 Aneto par le couloir Estasen - Nuit en refuge
19/03 Roc Mèle D C. Rives Tél. avant le 4 mars C3 C. Labatut
26/03 Pic du St. BarthelemyM+ P. Franc 02/04 Pic la Cabanette B1 F. Viardot
02/04 Pic de Nérassol M R. Toulza 08/04 Tour des 4 Cols B2 J. Dez
08/04 Pic Fourcat F D.Carrasco 08-09/04 Vallée d'Ossau - Départ vendredi après midi
09/04 Carlit par leLanouxD C. Rives B2 M.Rey
16/04 Pic des Trois Seigneurs 09/04 Carlit - couloir est B2 J. Tichadou
nuit en cabane M C. Delpy 14-17/04 Grand Paradis - S'inscrire avant le 11 mars
17/04 Pic du Peyroutet D C. Delpy B2C. Labatut
22/04 Pointe du PORT D F. Delpech 15/04 Pic Nègre d Envalira - Mont Malus
22-23/04 LeCanigou(refuge)M P. Franc C2 J. Dez
30/04 Pic de Montgarier F C. Refrontolotto 22/04 Coume de Seignac A2 J. Dez
07/05 Le Carmil F N. Albiges 29-30/04 Tapou - Vignemale
13-14/05 Vignemale D P. Franc Tél.avant le 1er avril B2 - B3 C. Labatut
20/05 Pic de Cabaillère M S. Lemaire 06/05 Couloir du Racofret B3 J. Dez
20-21/05 Le Taillon(refuge) M R. Toulza 08/05 Pic Canalbonne B3 J. Dez

CAF Turbo-Béarn
-

Raquettes
Ski alpinisme 23/02 Analara J-P. Courte
25/02 Pic de Ger J-Ph. Marin 02/03 Lac D'Anayete M. Gosselin
04/03 Pena Collarada H.Loustalet 09/03 Salagagne F. Ballay
11/03 Picd'Anie M. Gosselin - M. Grison 16/03 Lacs d'Ardiden J-F. Andrades
18/03 PicdeThou J-F. Andrades 23/03 Refuge de Bastanet Andrades - Gosselin
25/03 Quatre Termes J-P. Marin 30/03 Pic de Bergons J-N. Letuppe
01/04 Néouvielle H. Loustalet 06/04 La Peyre J-Y. Mouilleron
08/04 Cestrède J-P. MARIN 13/04 Portaras J-F. Andrades
15/04 Pic de Louesque J. Pignat 20/04 Lac Maucapera L. Dumas
22/04 Posets J-P. Marin - H. Loustalet 27/04 Sces de Marmitou M-L. Houde
29/04 Taillon AndradeS
J-F. 04/05 Cap de Laubère L. Dumas
e Fin avril/début mai, raid à ski avec J. Plgnat et H. Loustalet
-
11 /05 Petit Peyrelue J-F. Andrades
18/05 Lary F. Ballay
e Formations avec J-F. Andrades les 11 et 12 mars recyclage des
: e Une fois par mois avec M. Gosselin : le jeudi, une sortie ski de
cadres initiateur ski alpinisme. Les 22 et 23 avril sécurité sur glacier. randonnée.
Les 20 et 21 mai cartographie Niveau 1. e Dimanche 2 avril avec A. Dole : raquettes - grotte glacée
e Séjour randonnée pédestre au Maroc avec J-F. Andrades de :
-
Soum de Conques.
fin mai au 15 juin traversée du djebel Siroua au e Un dimanche avec J-F. Andrades : thème pastoral dans la
Toubkal. vallée de Campan.
32 chalets refuges
CAF des Pyrénées
CAF Agen
Pyrénées-Atlantiques
Les 1er et 3ème jeudis du mois au local situé 53, quai du Canal à Agen (21 H) Pombie (CAF Pau) 05 59 05 31 78
Les autres jeudis au siège, 92 rue Bellevue à Agen (21 H) Arrémoulit (CAF Pau) 05 59 05 31 79
Chalet de Gabas (CAF Pau) 05 59 05 33 14
Raquettes Chalet de Gourette (CAF Orthez) 05 59 05 10 56
19-26/02 Ancizan - vallées d'Aure et du Louron - Init.
Raquettes seniors G. Baise
04-05/03 Plateau du Bénou Rocher d'Aran - Ossau
Hautes-Pyrénées
Raquettes enfants Claudine Delille Ledormeur (CAF Tarbes) Non gardé
11-12/03 Soum de Coste Oullière - Campan J. Jougla -
P. Delpech Larribet (CAF Lourdes-Cauterets) 05 62 97 25 39
01-02/04 Tuc de la Ratera J. Jougla - P. Delpech
09/04 Lieu à déterminer Init.
Russell (CAF Tarbes) Non gardé
29-30/04 Crêtes d'Azet (ou plus haut suivant neige) Bayssellance (CAF Bordeaux) 05 62 92 40 25
Raquettes enfants C. Delille Oulettes de Gaube (CAF Lourdes-Cauterets) 05 62 92 62 97
Marcadau-Wallon (CAF Tarbes) 05 62 92 64 28
Ski de rando Tuquerouye (CAF Lourdes-Cauterets) Non gardé
25-26/02 Lieu à déterminer F. Foulou Brèche de Roland (CAF Tarbes) 06 83 38 13 24
18-19/03 Lieu à déterminer L. Testut Grange de Holle (CAF Lourdes-Cauterets) 05 62 92 48 77
25-26/03 Montardo F. Foulou Packe (CAF Lourdes-Cauterets) Non gardé
15-16/04 Lieu à déterminer L. Testut
Campana de Cloutou (CAF Bagnères-de-Bigorre) 05 62 91 87 47
La Glère (CAF Lourdes-Cauterets) 06 80 01 25 64
Sécurité Neige
06-07/05 Formation « Sécurité Neige » crampons piolet Rousselou - Colosetti Haute-Garonne
Escalade falaises Maupas (CAF Toulouse) 05 61 79 16 07
06-08/05 Lieux à définir Init. J.P. Colosetti Vénasque (CAF Toulouse) 05 61 79 26 46
Jean-Paul Colosetti signale qu'il grimpe très souvent en falaises (Montca- Portillon (CAF Toulouse) 05 61 79 38 15
brier, Arcambal, Céou, Vers, Milhac, etc...), le week-end, avec Gérald Bour- Espingo (CAF Toulouse) 05 61 79 20 01
din. Les contacter
Axelle Bire se propose également pour grimper les week-ends mais ne peut
garantir les dates. La contacter si vous êtes intéressés.
Ariège
Etang d'Araing (CAF Ariège-Pyrénées) 05 61 96 73 73
Canyoning Etang de Pinet (CAF Ariège-Pyrénées) 05 61 64 80 81
13-14/05 Montagnon d'Iseye - Ossau Y. Pomié - N. Molinié Etang Fourcat (CAF Ariège-Pyrénées) 05 61 65 43 15
Les Besines (CAF Ariège-Pyrénées) 05 61 05 22 44
V.T.T.
Sivous voulez sortir le week-end, appelez Franck Douzon le mercredi précé- Pyrénées-Orientales
dent (de préférence entre 21 h30 et 22h00).
Christian Rousselou propose également de pédaler le dimanche (environ un Chalet des Bouillouses (CAF Perpignan) 04 68 04 93 88
sur deux) autour de Sauvagnas. Le contacter directement. Cortalets (CAF Prades-Canigou) 04 68 96 36 19
La Tagnardère (CAP Perpignan) 04 68 54 56 38
Groupe "poussins" Nohèdes (CAF Prades-Canigou) non gardé
A l'initiative de quelques parents, deux activités sont proposées aux enfants Pla Guillem (CAF Prades-Canigou) non gardé
e Raquettes à neige dates indiquées dans le planning précédent, propo-
sées par Claudine Delille Hérault
e Escalade le planning est difficile à établir à l'avance. Parents, contactez-
vous !! (Francis Foulou et Christian Rousselou vous donneront les coordon- Verdier (CAF Béziers) 04 67 97 81 09
nées des autres parents intéressés). Axelle Bire se propose d'encadrer ces St-Guillem le Désert (CAF Montpellier) 04 67 57 72 11
sorties. La Vacquerie (CAF Montpellier) 04 67 44 60 50
Pour ces deux activités, il est indispensable que les enfants soient inscrits au
CAF, et que l'un (au moins) des deux parents soit présent pendant l'activité
en question.
Centre de séjour
Centre d'accueil de Moissac
5, rue du Calvaire 82200 Moissac
-
tél. 05 63 04 62 21 - fax 05 63 04 62 22
Courriel accueil.cafmoissac@wanadoo.fr

Retrouvez tous ces refuges sur le site www.ffcam.fr


25 clubs membres de la Revue Pyrénéenne
CAF d'Agen CAF Pau
92, rue de Bellevue - 47000 Agen 5 rue René Fournets 64000 Pau
-
Tél. 05 53 66 95 65 Tél. 05 59 27 71 81 Fax 05 59 98 08 59
-
Réunions ° et 3° jeudi du mois
1 Permanences lun. au ven. de 17h00 à 19h00, jeudi de 17h00 à 20h00
53, quai Georges Leygues à Agen Site http://www.clubalpin.com/pau
2° et 4° jeudi du mois au siège Courriel clubalpin-pau@wanadoo.fr
CAF des Montagnards Ariégeois CAF Perigueux (GPAM)
24, rue d'Albret - 09000 Foix 4, rue Duguesclin 24000 PERIGUEUX
-
Tél 05 61 65 01 09 / (08 70 67 54 70 sorties club) Tél. (Jacques Bodin) 05 53 04 11 65 ou 05 53 09 80 40
Fax: 05 61 65 01 09 Courrier Jacques-Georges Bodin
Permanences lundi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30, 5, place Clément Laval 24430 Marsac sur L'Isle
-
vendredi de 8h30 à 12h et de 13h30 à 17h30 Site www.gpam24.net
Site http://www.ffcam.fr/ariege Courriel bodin@gpam24.net
Courriel catma@free.fr Permanence tous les jeudi de 18h30 à 19h30
CAF Bagnères-de-Bigorre CAF Perpignan
Maison des associations - BP 233 Chemin de Passio Vella - BP 1102 - 66103 Perpignan CEDEX
1, rue Blanche Odin 65202 Bagnères Tél. 04 68 54 56 38
-
Tél. 05 62 95 51 60 Permanences mar. de 15h30 à 17h00, jeu. de 18h30 à 20h00
Site http://perso.wanadoo.fr/Caf.bagneresbigorre Site http://www.clubalpin.com/perpignan
Courriel caf.bagneres@wanadoo.fr Contact clubalpinperpignan@wanadoo.fr
Réunions le vendredi à 19h
CAF Pessac
CAF Bayonne Annexe du château Montballon
4 rue Lormand - 64100 Bayonne rue des Anciens de l'Afrique du Nord
Tél. 05 59 59 23 17 33600 Pessac
Permanences jeudi de 18h30 à 19h30 tél. 06 84 20 98 00
http://www.clubalpin.com/bayonne
Courriel clubalpin.bayonne@wanadoo.fr CAF Prades-Canigou
2, rue San Juan de Porto Rico - BP 65 - 66502 Prades CEDEX
CAF Béziers-Caroux Tél. 04 68 96 18 90
Boîte 128 - MVA - 15, rue du Général Margueritte - 34500 Béziers Permanences ven. de 18h00 à 19h00
Tél. 04 67 28 09 68 Courriel cafprades@wanadoo.fr
Permanence mardi de 18h00 à 20h00
Site http://www.clubalpin.com/beziers CAF Tarbes
46, boulevard du Martinet - 65000 Tarbes
CAF Bordeaux Tél. / Fax 05 62 36 93 23
96, cours de la Martinique - Résidence St Jammes - 33000 Bordeaux Site www.clubalpin-tarbes.org
Tél. 05 57 87 66 66 Courriel club-alpin-francais-de-tarbes@wanadoo.fr
Fax 05 57 87 11 99 Secrétariat le mercredi de 15h à 18h
Permanences mar. mer. de 18h00 à 19h30, jeu. de 18h30 à 20h Permanence le vendredi de 18h30 à 20h
Site http://www.clubalpin.com/bordeaux
Courriel clubalpin.bx@ifrance.com CAF Toulouse
3, rue de l'Orient - 31000 Toulouse
CAF Comminges Tél. 05 61 63 74 42 Fax 05.61.63.96.60
-
B.P. 162- Château d'Eau des Caussades 31804 St Gaudens CEDEX Permanences lundi au vendredi de 13h00 à 19h00
-
Tél. 05 61 89 77 67 Site http://www.clubalpin.com/toulouse
:
Permanence jeu. de 21 hOO à 22h30 Courriel club alpintoulouse@wanadoo.fr
CAF Corrèze CAF Turbo-Béarn
Maison des Sports - 25 Bd Voltaire - 19100 Brive Centre social La Pépinière
Site http://www.clubalpin.com/correze 4 à 8, avenue R. Schuman - 64000 Pau
Tél. 05 59 27 54 60
CAF Figeac Site : www.cafturbobearn.com
Maison des Sports Courriel contact@cafturbobearn.com
2, av du Général de Gaulle - 46100 Figeac
Tél. 05 65 34 52 54 Fax 05 65 34 28 77 CAF Albi
-
à
Permanences mar. et jeu. de 18h30 21hOO 35 rue de la République
Site http://www.clubalpin.com/figeac 81000 Albi
Courriel chevalp@club-internet.fr Tél 05 63 47 17 79
Jours et heures d'ouverture Mer. de 20h30 à 21 h30
CAF Lourdes-Cauterets http://www.ffcam.fr/albi
1 Place de la République - 65100 Lourdes
Tél. 05 64 42 13 67 Fax 05 62 94 79 70
-
CAF Comminges
Permanences mar. au ven. de 15h00 à 19h00 comminges@ffcam.fr
Courriel clubalpin.lourdes@wanadoo.fr
Escapade Stephanoise Club Alpin
CAF Mazamet Stade de la Pinède
1, rue de l'Arnette 81200 Mazamet Route de Baixas
-
Tél. 03 63 98 11 87 66240 Saint Esteve
Permanences jeu. et ven. de 18h00 à 20h00 au Gymnase Bonnecombe http ://st-esteve .f f ca m .fr
CAF Oloron Sainte Marie CAF d'Orthez
Office du Tourisme Avenue Francis Jammes
Place de la Résistance - 64400 Oloron 64300 Orthez
Tél. 05 59 39 98 00 Fax 05 59 39 43 97
- CAF Pyrénéiste de l'Aude
Permanences de lun. à sam. de 9hOO-12hOO et de 14h00-18h30
Maison des Associations
Site http://www.clubalpin.com/oloron
Place des Anciens Combattants d'Algérie
Courriel andre.vignot@wanadoo.fr
11000 Carcassone
CAF Orthez Tél 04 68 47 35 31
11, rue Saint Gilles - 64300 Orthez Jours et heures d'ouverture mar. et ven. de 18h30 à 20h00
Tél. 05 59 69 12 62 - Fax 05 59 69 88 99
Permanences ven. de 19h30 à 20h30
Site http://www.clubalpin.com/orthez
Courriel ytonner@aol.com
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^
QJ
. Guides & cartes de randonnée (France, Espagne, Suisse)
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^
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j1 *
. Régionalisme, histoire régionale, pyrénéisme
• rH . Langues régionales (gascon, basque, occitan) ^
14, rue Saint-Louis 64000 Pau ° Ouvert du lundi au samedi
D

Tél. 05 59 27 78 75 ° Fax : 05 59 98 06 31
R •;II
PARIS
Un
Quartier Latin
village de 25 boutiques
autour du 48 rue des Ecoles
ooc
..
925 route du ^
SALLANCHES
c . u 4 c
en Haute Savole

LYON TOULOUSE Labège


Un village de 9 boutiques 23 rue de Sienne
autour du 43 cours de la Liberté
STRASBOURG Kléber
THONON-Ies-Bains 32 rue du 22 novembre.
48 avenue de Genève, en Haute Savoie

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