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Revue TADAMSA D- UNEGMU Volume 1 n°: 1, Mars 2021

ISSN : 2773 – 3289. PP : 93- 118

De l’intelligence économique à l’intelligence territoriale :


L’information comme ressource stratégique pour le
développement local au Sud comme au Nord
From economic intelligence to territorial intelligence:
Information as a strategic resource for local development in
the South as well as in the North

Ferguène Améziane1, Coissard Steven2


1. Enseignant-chercheur Faculté d’Economie de Grenoble,
Univ. Grenoble Alpes.
ameziane.ferguene@univ-grenoble-alpes.fr
2. Enseignant-chercheur IDRAC, Lyon Business School.
steven.coissard@univ-grenoble-alpes.fr
Date de réception : 04/02/2021 Date d’acceptation: 01/03/2021
Date de publication : 05/03/2021

Résumé
L’objet de ce texte est de réexaminer la question du
développement en partant de la notion d’intelligence
économique appliquée au territoire. L’intelligence territoriale,
concept assez récent, n’a été, jusqu’ici, que peu utilisée dans
l’analyse du développement des pays du Sud. Or, la maîtrise de
l’information est l’un des paramètres essentiels de la
compétitivité dans le monde globalisé d’aujourd’hui, caractérisé
par la guerre économique que se livrent Etats et grandes
entreprises. Cette problématique implique de s’interroger sur les

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modes variés d’organisation économique des territoires (districts


industriels, milieux innovateurs, clusters, aires
d’industrialisation diffuse…) avec pour visée d’établir un lien
entre, d’une part, informations et connaissances et, d’autre part,
attractivité territoriale au sein d’un projet de développement de
nature nécessairement collective. Cependant, il est illusoire de
penser en termes de reproduction dans les pays du Sud de
modèles conçus par et pour les pays du Nord. Avant d’envisager
l’élaboration de systèmes d’intelligence territoriale au Sud, une
première étape essentielle portera sur la construction de
systèmes économiques locaux dynamiques dans le cadre de
politiques de développement territorialisées.
Mots clés : Intelligence économique, Intelligence territoriale,
Information, Ressources territoriales, Développement local
Summary
The object of this work is to re-examine the development issue
on the basis of the concept of economic intelligence applied at
the territorial level. The territorial intelligence, relatively new
concept, is as yet used very little in development analysis in
developing countries. However, the control of the information
and knowledge is one of the crucial elements of competitiveness
in today’s globalized world, characterized by the economic war
between States and large companies. This problematic implies to
analyze the varied modes of economic organizations of
territories (industrial districts, innovative milieus, clusters,
grass-roots industrialization areas…), with the aim to establish a
connections between territorial intelligence and what is called
“attractivity” within development projects (which are
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necessarily a collective ones). However, it is unrealistic to think


that the solution consists in reproducing in the developing
countries the models which have been designed by (and for) the
industrialized ones. Before considering the promotion of
territorial intelligence systems in less developed countries, a first
essential stage will relate to the construction, in these countries,
of dynamic economic systems at the local level, within the
framework of territorialized development policies.
Keywords: Economic Intelligence, Territorial Intelligence,
Information, Territorial Resources, Local Development

1. Introduction
Plus de cinquante ans après l’installation des premières liaisons
téléphoniques transatlantiques (1956), plus personne ne doute
que la troisième révolution est celle des technologies de
l’information et des télécommunications (TIC). La
mondialisation est en (bonne) partie le résultat de la baisse des
coûts des communications due aux TIC. Par ailleurs, dans la
guerre économique actuelle, l’information est une arme
stratégique : la gagne celui ou celle qui sait. En outre, traitée
correctement, l’information est un formidable outil de
coopération et de développement. Le problème est que si les
données sont de plus en plus nombreuses, elles sont rarement
converties en connaissances stratégiques : l’évolution des TIC a
été beaucoup plus rapide que la capacité d’analyse des acteurs.

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Dans ce contexte, l’intelligence économique prend tout son sens.


Approche applicable à plusieurs domaines (politiques
commerciale, industrielle et technologique, aménagement du
territoire, recherche…), l’intelligence économique est devenue
un mode d’organisation nécessaire à la compétitivité des
entreprises comme à l’attractivité des territoires. De plus en plus
de pays, de régions et de localités s’approprient les instruments
de l’intelligence économique afin de ne pas rester à l’écart du
mouvement.
Sur cette base, la question soulevée ici est de savoir en quoi un
système d’intelligence économique contribue au développement
territorial. Si cette problématique est largement abordée au
Nord, elle est peu analysée au Sud. Pour pallier à cette lacune,
notre idée est de cerner l’intérêt d’une approche du
développement des pays du Sud, en particulier au niveau local,
en termes d’intelligence territoriale, ainsi que ses conditions
d’application. Dans ce but, nous verrons dans une première
partie ce que recouvre la notion d’intelligence territoriale et,
dans une deuxième partie, nous analyserons les enjeux d’une
telle approche relativement au développement à l’échelle locale
dans les pays du Sud.

2. De l’intelligence économique au territoire :


l’intelligence territoriale
2.1. L’intelligence économique (IE)
L’analyse théorique de l’IE a démarré en 1985 avec un article de
Porter et Millar (1985) qui montre que les TIC, par leur action
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sur l’environnement des firmes, transforment les produits, les


procédés et les conditions de production. Sur le plan empirique
en revanche, l’IE n’est pas un phénomène nouveau. Plusieurs
exemples montrent l’importance de l’information (de sa
circulation et de son traitement) dès le Moyen Âge. Ainsi,
Venise utilisait abondamment à cette époque sa flotte
méditerranéenne pour collecter l’information au profit du Palais
des Doges (siège du pouvoir politique). Cette pratique ne
s’appelait certes pas IE (qui est une notion moderne), mais elle
s’inscrivait entièrement dans le cadre de la concurrence
commerciale opposant les villes de l’Italie du Nord à celles de
Flandres, les concurrents n’hésitant pas à recourir à ce que l’on
appelle aujourd’hui l’espionnage économique.
Dans la France actuelle, le concept d’IE apparaît officiellement
en 1994 avec la publication du Rapport Martre. Ce rapport
soulignait l’importance du rôle des Pouvoirs publics dans la
maîtrise de l’information. Il a fallu cependant attendre le
Rapport Carayon en 2003 pour que des mesures effectives soient
prises. Il faut dire que ce rapport faisait suite à l’affaire Gemplus
dans laquelle la France avait perdu l’une des technologies clés
du 21e siècle, la carte à puce, au profit des USA. Début 2004, A.
Juillet est nommé Haut Responsable pour l’IE auprès du Premier
ministre puis, en septembre, la Délégation à l’Aménagement du
Territoire et à l’Attractivité régionale (DATAR, mais qui
s’appelait à ce moment-là DIACT pour Délégation
Interministérielle à l’Aménagement et à la Compétitivité des
Territoires) lance le programme de création des pôles de
compétitivité.

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Au delà du débat sur la définition, on admet généralement que


l’IE est « l’ensemble des actions coordonnées de recherche, de
traitement, de distribution et d’exploitation de l’information
utile, par les acteurs économiques. Toutes ces actions sont
menées légalement… » (Martre, 1994). Cette précision est
importante dans une référence à l’Intelligence au sens de la CIA,
qui inclut des actions illégales d’espionnage et d’influence.
Notre vision de l’IE se limite aux questions économiques et aux
relations entre les acteurs d’un projet donné. Toutefois, elle doit
fournir les moyens de se prémunir contre les pratiques hostiles,
qu’elles soient légales ou illégales. Grâce à ses différentes
facettes (benchmarking, knowledge management, veille
technologique, etc.), l’IE doit permettre d’appréhender
correctement l’environnement, dans le temps et l’espace. En
d’autres termes, il s’agit d’un instrument de bonne gouvernance
des projets collectifs. En ce sens, nous rejoignons la définition
de Juillet (2004, p.2) qui ajoute un autre élément essentiel, la
sécurité des informations : « l’intelligence économique consiste
en la maîtrise et la protection de l’information stratégique pour
tout acteur économique. Elle a pour triple finalité la
compétitivité du tissu industriel, la sécurité de l’économie et des
entreprises et le renforcement de l’influence du pays ».
Les enjeux de l’IE sont liés au contexte géoéconomique mondial
actuel dans lequel la compétitivité est cruciale pour les
entreprises comme pour les nations. Depuis la chute du
communisme, une concurrence internationale intense affecte
l’ensemble des secteurs d’activité et des zones géographiques.
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Dans ce cadre, l’IE est un outil indispensable à l’analyse des


marchés, des techniques, ainsi que des modes de pensée des
concurrents et de leurs capacités à mettre en œuvre leurs
stratégies, l’objectif étant de donner un avantage compétitif aux
firmes nationales.
Construire un système d’IE nécessite de mettre en réseaux
l’ensemble des acteurs réunis dans un projet. Dans ce but, l’Etat
a un rôle central: garant de l’intérêt général, disséminateur de
l’information stratégique, principal acteur de la politique
d’influence… L’objectif majeur de l’IE concerne donc à la fois
la compétitivité des entreprises et la puissance des Etats.
D’autres enjeux interviennent également, comme l’appropriation
et la maîtrise des progrès scientifiques, la détection des
opportunités et des menaces, etc.
Le dispositif américain d’IE est le plus puissant du monde parce
que l’Etat fédéral a su moderniser très tôt son système de
renseignement, l’adaptant au rôle qu’il doit jouer dans la guerre
économique : la structure publique de l’information (CIA, FBI,
NSA…) est au service de l’économie (Coissard, 2007). Derrière
des apparences libérales, les USA développent un arsenal
législatif qui assure leur protection économique et donne à leurs
firmes un avantage dans la conquête des marchés. Les USA ont
une avance en matière d’IE, notamment par rapport à l’UE
(Union Européenne) où n’existe pas d’instance fédérale.

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2.2. Le territoire et une des ses formes


d’organisation : le SPL
Si la mondialisation réduit le rôle de l’Etat-nation, elle
s’accompagne en revanche d’une réaffirmation du territoire (au
sens infranational). L’intensification de la compétition incite les
acteurs économiques à trouver des ressources spécifiques pour
affronter la concurrence. Le territoire est un moyen d’y parvenir.
Du latin territorium, le terme territoire a d’abord été utilisé pour
définir un espace sur lequel s’exerce une autorité. Dans les
années 1980, les économistes ont redécouvert Alfred Marshall et
ont enrichi son approche en termes de district industriel. Même
s’il existe plusieurs définitions, on considère désormais que le
territoire recouvre un « processus de construction sociale
complexe inscrit dans la longue période ». Composé d’acteurs
(entreprises, institutions, ménages…) ayant un socle culturel
commun, des valeurs qui font sens pour tous et des
connaissances partagées, le territoire ne peut être pleinement
analysé qu’en étant resitué dans son histoire (Coissard,
Pecqueur, 2007).
Sur le plan théorique, la situation est assez complexe. Plusieurs
concepts sont aujourd’hui utilisés pour définir des projets de
développement territorial (zone de spécialisation productive,
système économique local, pôle de compétitivité…). Leur
convergence tient à l’héritage commun que constituent les
travaux d’Alfred Marshall. Sans nier l’intérêt des apports
récents, la plupart des éléments de définition du territoire ont été
identifiés par cet économiste anglais à la fin du 19 e siècle et au
début du 20e : l’importance de l’histoire, la « dépendance du

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passé », comme la place cruciale que tiennent les ressources


endogènes… sont présentes dans son analyse de la dynamique
locale.
Ainsi, le concept marshallien de « district industriel » va bien au
delà de la simple localisation des activités et ouvre sur les
processus de création de ressources. Dans cette optique, le
territoire « constitue une variable stratégique dans la dynamique
de création de ressources » (Lecoq., 1993, p. 213). Les districts
industriels des auteurs italiens, les systèmes productifs locaux
(SPL) de l’Ecole grenobloise ou encore les clusters de Mickael
Porter s’inspirent tous des travaux de Marshall.
Selon nous, le concept le plus adéquat à une stratégie d’IE à
l’échelle territoriale est le SPL. Celui-ci se définit simplement
comme « une configuration d’entreprises regroupées dans un
espace de proximité autour d’un métier, voire plusieurs métiers
industriels. Les entreprises entretiennent des relations entre
elles et avec le milieu socioculturel d’insertion. Ces relations ne
sont pas seulement marchandes, elles sont aussi informelles et
produisent des externalités positives pour l’ensemble des
entreprises. » (Courlet, 1994, p. 17-18). En somme, le SPL
recouvre un ensemble d'activités dépendantes les unes des
autres, spatialement agglomérées et techniquement organisées,
dans lequel la maîtrise et le partage de l’information sont
déterminants. Il s’organise sous forme de relations
territorialisées entre PME, acteurs sociaux, pouvoirs publics,
universités… Nous verrons juste après comment en France l’IE
se concrétise au niveau territorial dans des « pôles de
compétitivité » inspirés du SPL.

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2.3. L’intelligence territoriale (IT)


Que les TIC jouent un rôle important dans la vie des entreprises
et le monde économique en général est désormais une idée
évidente aux yeux de tous. Mais les TIC interviennent
également de façon cruciale dans la dynamique des territoires.
Le rapport Carayon (2003, p. 67) est particulièrement édifiant
sur ce point : « Les territoires sont le creuset d’activités
économiques juxtaposant savoir-faire traditionnels et
technologies avancées. La promotion de leurs intérêts apparaît
directement liée à leur capacité à s’organiser en réseaux, en
adoptant une démarche qui repose sur l’articulation et la mise
en œuvre d’une politique d’intelligence économique par la
compétitivité-attractivité, l’influence, la sécurité et la
formation ». En d’autres termes, la question n’est plus de savoir
si la maîtrise des TIC confère des avantages ou pas aux acteurs
du développement territorial, mais sur la façon d’arriver à cette
maîtrise. Ainsi, on distingue désormais deux types de
territoires : ceux qui ayant intégré l’IE dans leurs stratégies,
arrivent à contrôler leur évolution, et ceux qui n’ayant pas
entrepris cette révolution, subissent les changements.
Ceci dit, plusieurs problèmes subsistent. Sur le plan académique,
le territoire est étudié par la plupart des sciences sociales mais
sans concertation entre elles ; il reste donc peu approfondi dans
chaque spécialité. L’IE, quant à elle, demeure affaire d’experts
et de praticiens. Il est temps que les croisements s’opèrent pour
construire un véritable concept d’IE appliqué au territorial,
autrement dit un concept d’IT. Surtout qu’empiriquement, la

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situation n’est pas plus favorable, malgré les nombreuses


initiatives de la période récente.
Il n’y a pas de définition consensuelle de l’IT, mais nous
acceptons celle de Marcon et Moinet (2006, p. 99) pour qui,
« l’intelligence territoriale est l’ensemble des actions
d’intelligence économique conduites de manière coordonnée
par les acteurs publics et privés (…) localisés dans un territoire,
afin d’en renforcer la performance économique et, par ce
moyen, d’améliorer le bien-être de la population locale ».
Précisons simplement que l’IT n’est pas une fin en soi, mais un
moyen d’impulser une dynamique locale, en améliorant le
capital social, en protégeant les innovations, en renforçant les
savoir-faire… L’objectif étant de créer sur le territoire les
synergies nécessaires pour maîtriser l’environnement cognitif
mondial et, partant, stimuler l’apprentissage collectif, cœur de la
compétitivité.
Un système d’IT se fonde sur trois éléments constitutifs. Le
premier est l’échelle géographique appropriée pour le définir.
Carayon retient la région comme étant le cadre spatial le plus
adapté ; toutefois le périmètre stratégique ne recouvre pas
forcément les frontières administratives. Une ville et sa
périphérie ou au contraire un espace interrégional peuvent
parfaitement convenir à un projet d’IT. Le deuxième élément
réside dans une mobilisation des acteurs locaux autour d’une
dynamique collective capable de fédérer les énergies sur le long
terme. Ceci suppose la définition d’une stratégie claire et des
canaux de circulation de l’information (une structure centralisée
aide souvent à la lisibilité du projet et à la coordination des

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actions). Le troisième élément d’un système d’IT consiste dans


le partenariat public-privé. L’État a évidemment un rôle central
à jouer. En particulier, il doit faciliter la circulation de
l’information entre les acteurs, assurer la sécurité économique,
assister les PME-PMI et agir sur le plan international pour
engager les coopérations nécessaires. Bref, comme le note
Delbecque (2006, p. 172.), l’Etat doit être le « centre de gravité
d’un dispositif d’intelligence territoriale, d’abord parce qu’il est
le seul légitime pour organiser l’espace ».
Dans le cas de la France, Carayon (2003) classe les régions
selon leur implication dans l’IT. Il distingue « les régions qui ne
coordonnent pas, les régions qui sensibilisent et les régions qui
ont un plan stratégique ». Par ailleurs, la politique industrielle
initiée en 2004 autour des « pôles de compétitivité » s’inscrit,
comme indiqué précédemment, dans une optique d’IE appliquée
au territoire, autrement dit une optique d’IT. Un pôle de
compétitivité est « une combinaison, sur un espace
géographique donné, d‘entreprises, de centres de formation et
d‘unités de recherche publiques ou privées, engagés dans une
démarche partenariale destinée à dégager des synergies autour
de projets communs au caractère innovant ».
Trois dimensions sont donc au cœur de cette notion : un
partenariat public-privé, un projet collectif centré sur
l’innovation et une exigence de compétitivité à l’échelle
mondiale. Le cas de MINALOGIC (Micro et Nano technologies
Logiciel Grenoble Isère Compétitivité) à Grenoble illustre bien
cette idée de projet collectif. D’une part, ce pôle est porté par 8
centres de recherche et universités, 52 groupes industriels, 14

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collectivités territoriales et 3 organismes à vocation


économique. D’autre part, au sein de son Conseil
d’Administration se retrouvent le président de Schneider
Electric, le trésorier de STMicroelectronics, le secrétaire du
Conseil Général de l'Isère, les directeurs de Polyspace
Technologies, de l’Institut National Polytechnique de Grenoble
et du Commissariat à l’Energie Atomique. Enfin, il comprend
une cellule d’animation qui a pour mission de mettre en relation
les acteurs, de valoriser les résultats et de développer l’image du
pôle, bref de mettre en œuvre l’IE à l’échelle de l’agglomération
de Grenoble et du département de l’Isère.

3. L’it et ses enjeux en termes de développement local


dans les pays du sud
La question posée concerne la pertinence d’une approche en
termes d’IT pour les PED. Au cours des trois dernières
décennies, la redécouverte du territoire par les économistes a
favorisé un renouvellement de la vision du développement, non
seulement dans les pays du Sud aussi dans ceux du Nord. Un des
axes majeurs de ce renouvellement consiste dans l’idée que les
ressources matérielles tout en étant nécessaires, ne sont pas la
variable-clé du développement ; celui-ci repose davantage sur
les ressources humaines et le capital de connaissances dont
dispose la population concernée.
La deuxième idée de ce renouvellement est que le
développement ne résulte pas d’actions isolées d’acteurs
individuels à la recherche de leurs intérêts privés. Il résulte

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plutôt d’une dynamique d’acteurs qui mobilisent collectivement


des ressources pour résoudre les problèmes de leur existence
sociale. Parmi ces ressources, les savoirs et savoir-faire, la
connaissance, l’innovation, bref l’information et tout ce qui est
désigné sous le terme de « ressources immatérielles » jouent un
rôle crucial. Ce processus collectif est d’autant plus fécond que :
d’une part, les acteurs concernés sont regroupés dans un espace
de proximité ; et, d’autre part, une coordination efficiente existe
entre eux de façon à favoriser les synergies bénéfiques à tous et
à chacun. En somme, l’IT est au cœur du renouvellement de la
problématique du développement engagé depuis une trentaine
d’années environ. Nous allons voir cela de près en trois points.

3.1. Le territoire : une autre approche du développement au


Sud comme au Nord
Pour montrer l’intérêt de l’approche territoriale, le mieux est de
faire le parallèle avec celle associée au modèle de
développement standard, « productiviste », qui a prédominé au
cours des « Trente Glorieuses » (pour le Nord) et des
« Décennies de développement » (pour le Sud). L’approche
territoriale s’écarte du modèle standard sur plusieurs points.
Outre l’inscription spatiale des dynamiques économiques et
sociales, notons : l’importance du rôle des variables
institutionnelles et de la culture locale ; le rejet d’une vision
uniforme du développement ; et le refus d’une démarche initiée
par le haut au profit d’une dynamique impulsée par le bas.
Toutefois, de notre point de vue, la rupture essentielle concerne

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la place de la main d’œuvre (de l’homme) dans le processus de


développement. En voici le contenu.
La logique du développement standard veut que la croissance
s’appuie sur trois facteurs liés :
- Les économies d’échelle fondées sur des unités de
production de grande taille ;
- Les gains incessants de productivité obtenus par un
cloisonnement des producteurs et un approfondissement sans
fin de la division du travail ;
- La rationalisation de l’activité productive par l’application
stricte des principes de l’OST.
Les retombées de ce système sur la main-d’œuvre sont connues.
En résumé, elles consistent dans la déqualification des
travailleurs de base (ouvriers spécialisés au premier chef),
attelés sans motivation à la fabrication de biens standardisés
dans le cadre de chaînes de production rigides, ce qui induit une
dévalorisation du rôle de l’homme dans le processus de
production.
Dans l’approche territoriale, il n’en va pas ainsi : le
développement repose au contraire sur la valorisation des
compétences de la main-d’œuvre et sur la souplesse de
l’organisation productive qui permet une meilleure mobilisation
des hommes sur leurs lieux de travail. En d’autres termes, avec
cette nouvelle approche, la croissance de la production se fonde
prioritairement sur l’emploi de machines à usages multiples,
actionnées par des travailleurs polyvalents capables d’innover et

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de s’adapter à des réalités en constante mutation. Dans cette


perspective, notre hypothèse est que l’approche territoriale du
développement ouvre la voie à un nouveau système économique
attribuant à l’homme un rôle prépondérant, système dans lequel
les performances reposent largement sur la fluidité de la
circulation des connaissances, des savoir-faire, des
innovations… bref de l’information entre les acteurs.
Sans doute, les niveaux de qualification de la main d’œuvre dans
les pays en développement (PED) restent-ils, encore
aujourd’hui, relativement faibles (sauf dans certains milieux
urbains favorisés comme Shanghai en Chine, Bangalore en Inde
ou encore Porto Alegre au Brésil). Et, sauf exception, les SPL de
ces PED sont fondés sur des activités traditionnelles, n’exigeant
pas de la main-d’œuvre des niveaux élevés de formation.
Toutefois, on ne peut pas ignorer les foisonnements territoriaux
à base d’activités anciennes où des savoir-faire ancestraux,
transmis de père en fils, sont pleinement mobilisés par la main-
d’œuvre pour l’exercice de différents métiers (Alep en Syrie,
Fès au Maroc et Sfax en Tunisie en sont de bons exemples).
Ces SPL de type artisanal (mais souvent en cours de bifurcation
vers la petite industrie) montrent bien en quoi les pratiques de
développement territorialisé rompent avec le modèle standard.
Alors que le patrimoine de connaissances et compétences hérité
du passé est ignoré dans ce dernier, il est pleinement valorisé
dans les premiers, même si cela passe par son enrichissement
par de nouveaux apprentissages, là où des techniques modernes
de fabrication sont introduites (Ferguène, 2007).

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Au total, à l’inverse du modèle dominant, le développement


territorialisé n’a pas pour levier la sous-qualification de la main-
d’œuvre. Il repose largement au contraire sur la présence d’une
force de travail dense et dotée de qualifications polyvalentes, le
patrimoine de savoir-faire traditionnels étant dans ce cas
pleinement reconnu et valorisé.

3.2.L’IT et ses enjeux en termes de développement local


dans les Pays du Sud
La définition donnée par Bertacchini et Oueslati (2003) de l’IT
nous permet de préciser son rôle dans le développement local.
« C’est un processus régulier et continu initié par des acteurs
locaux physiquement présents et/ou distants qui s’approprient
les ressources d’un espace en mobilisant puis en transformant
l’énergie du système territorial en capacité de projet. De ce fait,
l’intelligence territoriale peut être assimilée à la territorialité
qui résulte du phénomène d’appropriation des ressources d’un
territoire puis de transferts des compétences entre des acteurs
locaux de culture différente. L’objectif de cette démarche est de
veiller, au sens propre comme au sens figuré, à doter l’échelon
territorial à développer de ce que nous avons nommé le capital
formel territorial ». En somme, l’IT est un outil de repérage des
compétences et de valorisation des ressources territoriales, mais
son efficacité suppose un système de communication
performant.
La mise en œuvre de l’IT dans les pays du Sud ouvre des
opportunités mais, dans le même temps, elle présente des

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difficultés. En effet, une stratégie d'IT n’est pas simple à


appliquer. Elle suppose d'abord une politique nationale
d'information qui fluidifie sa circulation, ainsi qu’un ensemble
de structures d’exploitation (de l'information) aux différents
niveaux d'organisation de la nation (Martre, 1994), ce qui n’est
pas aisé à réaliser lorsque les moyens font défaut. Ensuite, les
connexions entre les réseaux d’information régionaux, nationaux
et internationaux, qui sont si nécessaires, peuvent s’avérer
compliquées à concrétiser en raison notamment du manque de
personnel qualifié (ingénieurs, techniciens…).
Quant aux opportunités qu’offre l’IT, ce sont celles dont
bénéficient les pays du Nord, à savoir le renforcement de
l’attractivité territoriale grâce à la valorisation des ressources
locales prises au sens large (compétences techniques, capital
social, patrimoine culturel…) et à l’amélioration de la
coordination des acteurs. Toutefois, pour concrétiser ces
opportunités, l'IT doit être conçue comme stratégie au service
des acteurs locaux et, notamment, des entreprises. Au
demeurant, exactement comme dans l’IE, dans l’IT les acteurs
individuels sont moins importants que la densité de leurs
relations et l’efficacité de leur coordination. On insiste alors sur
la qualité de l'interaction des acteurs.
À l échelle d’un espace local, la coordination des acteurs est
facilitée par la proximité mais aussi par l’existence d’un système
commun de valeurs et de règles. Ce système institutionnel
accroît le potentiel de complémentarité des acteurs, il leur
permet de développer collectivement leurs capacités
d'apprentissage, de créer de nouvelles normes et d’organiser

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ensemble « une capacité d’action collective » (Blancherie,


2002). Toutefois, une telle dynamique suppose une diffusion de
l’information, difficile à mettre en place dans un contexte non
démocratique. L’IT revêt donc aussi une dimension politique, à
savoir une prise de conscience par les dirigeants de la nature
stratégique de l'information et de la nécessité de la partager pour
la mettre au service du développement.
À cet égard, notons que les processus de décentralisation en
cours dans plusieurs PED constituent une évolution positive car,
en renforçant les marges de manœuvre des acteurs locaux, ils
rendent possibles des pratiques d’IT. Dans ce même registre, le
développement de coopérations décentralisées entre territoires
des pays du Nord et du Sud constitue également un élément
favorable. Ce mouvement permet des transferts de savoirs et
d’expériences et favorise l'apprentissage à l'action collective.
Si les pays développés ont mis en place des systèmes d’IE pour
faire face à la mondialisation et se positionner dans la société de
l'information, qu'en est-il des PED ? Les situations sont
contrastées d’une zone géographique à l’autre, elles dépendent
des politiques nationales et régionales (au sens supranational).
Au Maghreb par exemple, la réflexion sur l’IE progresse un
peu ; en Afrique noire, les Forums Intelligence Economique et
Développement (financés par la Banque Mondiale) ont juste
permis de sensibiliser dirigeants et chercheurs à cette
problématique (Diallo, Bulinge, 2006). Ils ont aussi montré les

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attentes importantes en termes de contribution de l’IE/IT au


développement, notamment dans le cadre du NEPAD 1.
Comme naguère au Japon, l'IE est considérée dans les pays
émergents d’Asie comme un facteur essentiel du
développement. L'accès à l'information, l’exploitation des
innovations, l’apprentissage industriel… sont des piliers
importants du dynamisme de ces pays. La veille technologique,
autre aspect de l’IE qu’ils pratiquent bien, contribue aussi à
l’amélioration de leur attractivité/compétitivité.
Le dernier élément de l’analyse de l’IE dans les PED concerne
le transfert international des technologies. La dimension
culturelle est ici fondamentale. Ainsi, la vénération du chef dans
certaines communautés empêche l’attitude critique vis-à-vis des
hiérarchies. La conception élastique du temps engendre souvent
une faible réactivité des institutions. La tradition freine parfois
l'innovation notamment en zone rurale. L’expérience montre
l’intérêt du « learning by watching » (apprendre en regardant) :
là où elle est adoptée (en Asie surtout), cette méthode
pragmatique permet des gains de temps importants, malgré les
contraintes socioéconomiques et culturelles (Manullang, 2003).

1
Nouveau Partenariat pour le Développement Economique de l'Afrique, mis en place
en octobre 2001. Le NEPAD est une initiative d'un groupe de pays qui en assure le
leadership : l'Afrique du Sud, l'Algérie, l'Egypte, le Nigéria et le Sénégal.
Prometteuse au départ, cette initiative a à ce jour, enregistré des résultats mitigés.
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3.3. La diversité des modes d’organisation


économique des territoires et ses effets différenciés
sur le développement de l’IT au Sud comme au Nord
L’organisation économique des territoires fait référence aux
Clusters (littérature anglophone) et aux SPL (littérature
francophone), deux notions qui désignent un système technico-
économique spatialisé dont l’efficacité renvoie à une
combinaison de la coopération et de la concurrence dans les
relations interentreprises. Toutefois, selon nous, la notion de
SPL présente un intérêt particulier : sa définition renvoie de
façon explicite à un système socio-institutionnel de régulation
locale qui joue un rôle central dans la vitalité et l’efficacité de
l’organisation territoriale.
En outre, le SPL ne recouvre pas une forme d’existence mais
plusieurs, qui se différencient sur plusieurs points : nature des
activités, taille des entreprises, type de relations entre acteurs
locaux, mode de gouvernance locale, etc. En se basant sur le
degré de complexité du système, Garofoli (1992) a établi une
typologie des SPL en trois catégories : « zone de spécialisation
productive » « système productif local » stricto sensu, et « aire-
système ». De notre côté, considérant le degré d’ouverture
internationale des SPL, nous avons établi une typologie
distinguant trois sortes : l’« aire d’industrialisation diffuse », le
« district industriel classique » et le « district technologique »
(Ferguène, Hsaïni, 1998).
Par rapport à la question des modes d’organisation économique
des territoires, notre typologie a comme mérite de montrer la
relation qui existe entre les variantes du SPL et les contextes
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territoriaux où elles prennent forme. Ainsi, a-t-on constaté que


les districts industriels se rencontrent surtout dans les grandes
villes caractérisées par une longue tradition industrielle, tandis
que les districts technologiques se concentrent dans les
technopôles urbaines et surtout périurbaines d'aujourd'hui, c'est-
à-dire à proximité des institutions de formation supérieure et de
recherche. Quant aux aires d'industrialisation diffuse, on les
trouve surtout dans les vieux centres citadins où perdurent
d’anciennes activités artisanales, ainsi que dans certaines
régions rurales à forte densité de main-d’œuvre dotée de savoir-
faire plus ou moins ancestraux.
L’autre mérite de cette typologie se situe sur le plan
international. Elle permet de comprendre en quoi sur la question
de l’IT, comme sur d’autres, les pays du Nord ont une longueur
d’avance sur les pays du Sud. En effet, un examen rapide de la
distribution des SPL sur le plan international confirme la
distinction pays développés/PED : alors que les districts
industriels et technologiques sont concentrés au Nord, les aires
d’industrialisation diffuse sont plutôt répandues au Sud.

Cette répartition, logique en soi, pose problème dans l’optique


d’une organisation territoriale dans les pays du Sud qui permette
d’exploiter les avantages de l’IT et de les mettre au service du
développement local. En effet, les aires d’industrialisation
diffuse étant par définition composées d’activités à moindre
contenu cognitif et technologique, elles peuvent moins capter les
nouvelles possibilités de développement qu’offre l’IT.

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Comme solution, il ne s’agit pas de prôner la création artificielle


de districts technologiques en lieu et place des aires
d’industrialisation diffuse actuelles. Parce que, d’une part, ce ne
serait pas efficace et, d’autre part, les systèmes locaux existants
jouent un rôle positif irremplaçable en termes de développement
et d’emploi. Il s’agit plutôt de préconiser, pour les pays du Sud
qui en ont la volonté et les moyens, une certaine diversification
des modes d’organisation économique de leurs territoires. Ce
qui implique de favoriser, dans les régions ayant le potentiel
nécessaire, l’émergence de formes de SPL plus évoluées
technologiquement, de façon à tirer profit des possibilités de
l’« économie de la connaissance » et des flux d’informations
qui la caractérisent.

4. Conclusion

L’approche du développement en général par l’IE, et du


développement territorial en particulier par l’IT, aboutit à l’idée
de nouvelles formes d’organisation des territoires capables de
relever les défis de la mondialisation. Les pays du Nord sont
largement engagés dans cette voie (suivis par les pays émergents
les plus dynamiques sur le plan de la production et du traitement
de l’information). Compte tenu des difficultés que cela pose, il
est vain de demander à tous les autres pays du Sud de faire
exactement pareil. Toutefois, si le but est de s’insérer
avantageusement dans la globalisation en armant mieux les
espaces régionaux et locaux qui composent chaque pays, alors

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les PED qui ne l’ont pas encore fait, doivent songer à diversifier
l’organisation économique de leurs territoires, avec comme but
d’y faire émerger des systèmes locaux qui, par leur contenu
cognitif et technologique, sont capables de capter les avantages
de l’IE appliquée au territoire, c’est à dire de l’IT.

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