Vous êtes sur la page 1sur 5

Hénothéisme

Le hénothéisme (du grec èvôç 0eoû (henos theou) «d'un dieu») est le culte d'un seul dieu global sans nier l'existence ou
l'existence possible d'autres divinités inférieures. H1J21 Friedrich Schelling (1775-1854) a inventé le mot et Friedrich Welcker
(1784-1868) l'a utilisé pour décrire le monothéisme primitif parmi les anciens Grecs. ®

Max Müller (1823-1900), philologue et orientaliste allemand, a introduit le terme dans un usage plus large dans sa recherche
sur les religions indiennes, tëUSLsn particulier l'hindouisme dont les écritures mentionnent et louent de nombreuses divinités
comme si elles étaient une unité ultime, essence divine.121 Müller a rendu le terme central à sa critique de l'exceptionnalisme
théologique et religieux occidental (par rapport aux religions orientales ), en se concentrant sur un dogme culturel qui tenait le
«monothéisme» à la fois fondamentalement bien défini et intrinsèquement supérieur aux différentes conceptions de Dieu .

Définition et terminologie
Friedrich Schelling a inventé le terme hénothéisme, du grec heis ou heno qui signifie littéralement «unique, un». HU2LI61 Le
terme se réfère à une forme de théisme centrée sur un seul dieu. Les termes apparentés sont le monolatrisme et le
kathénothéisme. fl Ce dernier terme est une extension du "hénothéisme", de KO0 'ëva 0eôv (kath'hena theon) 'un dieu à la
fois'. 13L hénothéisme se réfère à une théologie pluraliste dans laquelle différentes divinités sont considérées comme étant
d'une essence divine unitaire et équivalente. 13 Un autre terme lié à l'hénothéisme est «l'équithéisme», se référant à la
croyance que tous les dieux sont égaux. 13 De plus, le terme hénothéisme n'exclut pas le monisme, le non - dualisme ou le
dualisme. 13

Divers érudits préfèrent le terme monolatrisme à l'hénothéisme, pour discuter des religions où un seul dieu est central, mais
l'existence ou la position d'autres dieux n'est pas niée. [11 [61 Selon Christoph Elsas, l'hénothéisme dans l'usage moderne
implique une étape syncrétique dans le développement des religions à la fin de l'Antiquité. Un hénothéiste peut adorer un seul
dieu d'un panthéon de divinités à un moment donné, selon son choix, tout en acceptant d'autres divinités et concepts de dieu.
1313 Hénothéisme et monothéisme inclusif sont des termes qui se réfèrent à une position intermédiaire entre le polythéisme
illimité et le monothéisme exclusif, fl

Zoroastrisme
Ahura Mazda est le dieu suprême, mais le zoroastrisme ne nie pas les autres divinités. Ahura Mazda a des yazatas («bons
agents») dont certains incluent Anahita, Sraosha, Mithra, Rashnu et Tishtrya. Richard Foltz a mis en évidence que les
Iraniens de l'ère préislamique adoraient toutes ces figures, en particulier Mithra et Anahita. 13

Prods Oktor Skjærvg déclare que le zoroastrisme est hénothéiste, et "une religion dualiste et polythéiste, mais avec un dieu
suprême, qui est le père du cosmos ordonné".[1 °1 D'autres savants affirment que cela n'est pas clair, parce que les textes
historiques présentent une image contradictoire, allant de la croyance du zoroastrisme en "un dieu, deux dieux ou un meilleur
hénothéisme de dieu", f 3
Monisme
Du grec monos : « un », « seul ». Le monisme est une position ontologique qui soutient qu'il n'existe qu'une seule substance. Il
se distingue du dualisme et du pluralisme. On le retrouve dès l'origine de la philosophie chez Parménide, qui soutient que «
même chose sont l'être et la pensée ». Bien plus tard, Spinoza, refusant le dualisme de l'âme et du corps, soutient qu'il n'existe
qu'une seule substance dont la pensée et l'étendue sont des attributs. Pour lui, « Dieu ou la Nature » désigne cette substance
unique. Pour Hegel, partisan d'un idéalisme absolu, suivre le processus de développement de la connaissance dans son
rapport au monde, permet de découvrir que « la substance est sujet ». D'une manière générale, les penseurs adeptes du
monisme font de la différence ontologique une illusion ou une simple étape dans un système dialectique. Leurs adversaires leur
reprochent de tomber dans le réductionnisme, en particulier en psychologie, lorsqu'ils tentent de rendre compte du psychisme
par la seule matière cérébrale.

Ontologie
Du grec ontos-, l'« être », et de logos, « raison », « discours ». Ce terme forgé au XVIIe siècle désigne la science de l'être en
tant qu'être. Si l'interrogation sur l'être apparaît dès le début de l'histoire de la philosophie avec Parménide, il ne devient
véritablement objet de science qu'avec Aristote. Mais cette science est problématique parce que l'être est indéterminé et se
retrouve dans toutes les autres sciences. Au Moyen Âge, les débats sur la relation de l'être à Dieu orientent l'ontologie vers la
théologie. Par exemple, « l’argument ontologique », avancé par Saint Anselme au XIe siècle - il sera modifié plus tard par

Descartes et finalement critiqué par Kant - veut déduire l'existence de Dieu de son essence. Au XXe siècle, le rapport de
l'existence à l'essence est réinterrogé par les penseurs existentialistes athées dont l'ambition est de produire une « ontologie
phénoménologique ». Opposé à l'essentialisme qui implique, comme le soutenait au Moyen Âge le philosophe musulman
Avicenne, que l'existence n'est qu'un accident de l'essence et qu'elle ne lui est donc pas nécessaire, Sartre affirme que, pour
l'homme, « l’existence précède l’essence ». En effet, alors qu'un cendrier est d'emblée tout ce qu'il doit être, l'homme n'est que
ce qu'il se fait être : libre, il détermine lui-même son être par ses choix. Heidegger distingue de son côté l'ontique qui s'applique
à l'existence concrète de l'homme dans le monde et l'ontologique qui est, à ses yeux, une approche réductrice de la question de
l'être parce qu'elle tente de l'appréhender par la seule raison logicienne au risque d'appauvrir sa richesse.

Dialectique
Du grec dia- (« à travers ») et legein (« parler »), soit « parler à travers l'espace qui sépare les interlocuteurs », « dialoguer ».
Ce terme, fortement polysémique, signifie d'abord chez Platon, d'une part, l'art du dialogue, d'autre part, l'art des divisions
logiques qui permet de remonter du sensible à l'intelligible (dialectique ascendante) ou de retourner de l'intelligible au sensible
(dialectique descendante). Dévaluée par Aristote, qui la réserve aux raisonnements sur les opinions seulement probables, puis
plus tard par Kant, qui fait de la dialectique transcendantale une logique de l'illusion, elle devient essentielle chez Hegel, qui y
voit le mouvement même de la pensée et du réel : la dialectique est ce « travail du négatif » qui fait que toute chose doit être
niée en « passant dans son autre » (son antithèse) pour se réaliser. Si le grain ne meurt, il n'y aura pas de fruit. Ce sens est
repris par Marx pour justifier la révolution et la dictature du prolétariat et par les penseurs néomarxistes du XXe siècle comme
Sartre, auteur d'une Critique de la raison dialectique , ou comme ceux de l'École de Francfort (La Dialectique de la raison). On
le retrouve aussi chez Bachelard pour expliquer le progrès des sciences. D'une manière générale, la dialectique est considérée
comme une mise en forme efficace de la pensée parce qu'elle rend le débat contradictoire fertile. Depuis Victor Cousin, ami de
Hegel, et ministre de l'Instruction publique, elle est recommandée pour disserter. « Une contradiction non dialectique, voilà le
tragique », disait Paul Ricœur.
Immanence
Du latin in- (« dans ») et manere (« rester ») : « rester à l'intérieur », « demeurer en ». Opposée à la transcendance,
l'immanence caractérise ce qui est intérieur à un être ou à une pensée. Elle est la qualité de ce qui commence et finit dans
l'agent. Objet de vifs débats dans l'Antiquité et au Moyen Âge pour savoir si le Logos des stoïciens ou le Dieu chrétien est
immanent au monde et à la conscience, la théorie de l'immanence s'est peu à peu imposée dans la philosophie.

Spinoza en écrivant « Dieu ou la nature » est lu comme un partisan du panthéisme (qui veut que Dieu soit présent en toute
chose), idée que Goethe reprendra et à laquelle adhéreront les romantiques allemands. En la liant au devenir, Hegel décrit
l'immanence de l'esprit dans l'odyssée de la conscience, tandis que la montée de l'athéisme au XIXe siècle aboutit, avec « la
mort de Dieu » nietzschéenne, à une critique radicale de toute transcendance ou à une spiritualisation de l'immanence, comme
on le voit chez Bergson. Le refus des abstractions conduit à dégager un « principe d'immanence » selon lequel « tout est dans
tout » (Sartre). À l'extrême, le rejet du sujet et de la finalité justifie, selon Deleuze, qu'on place tous les concepts et toutes les
valeurs sur un même « plan d'immanence » en les reliant « horizontalement » dans un réseau de pensées plutôt qu'en les
fondant « verticalement » à partir d'une origine transcendante.

Transcendance
Cette notion est tirée du latin transcendere : « franchir », « surpasser ». Opposé à « immanence », ce terme désigne ce qui
dépasse absolument et est d'une autre nature qu'un domaine de référence déterminé. Au Moyen Âge, ce terme qualifie Dieu et
se confond avec l'absolu. Chez Pascal, il permet de séparer radicalement l'ordre du cœur, infiniment supérieur à celui de
l'esprit, lui-même transcendant celui du corps. Dans la pensée de Kant est transcendant ce qui est au-delà de toute expérience
possible. L'usage transcendant des concepts de l'entendement est donc dénoncé comme illégitime. Pour la phénoménologie et
l'existentialisme, la transcendance désigne tout ce qui est au-delà de la conscience. Heidegger y voit « la structure essentielle
du sujet » dont le propre est de se pro-jeter au-delà de lui-même. Dans La Transcendance de l'ego (1936), Sartre montre
conséquemment que la conscience, parce qu'elle est toujours jeté en avant d'elle-même, ne peut se saisir réflexivement sans
se transformer en objet.
Épistémologie (définition)
Le mot épistémologie a été utilisé pour la première fois en 1906 dans le supplément du nouveau Larousse illustré et il est utilisé
par Émile Meyerson dans Identité et réalité (1908). Actuellement, on désigne par épistémologie la description et l'examen critique
des procédés (théoriques et pratiques) sur lesquels se fondent les sciences.

L'épistémologue s'intéresse aux modes de connaissance (grands principes, méthodes d'investigation et d'expérimentation) et aux
savoirs produits par les disciplines scientifiques. Elle étudie les conditions permettant à une connaissance d'avoir (ou pas) un
statut scientifique et de produire un savoir considéré comme valide. Elle met en évidence la rationalité spécifique aux théories et
aux pratiques scientifiques.

Une manière de procéder consiste à distinguer, dans une science donnée, les principes ontologiques qui la guident (ce qui existe,
le réel), les principes gnoséologiques qu'elle applique (les manières de connaître) et enfin ses méthodes au sens pratique (les
formes d'expérimentation et les techniques employées). L'épistémologie s'efforce de formaliser les paradigmes scientifiques
(ensemble des principes admis par la communauté et servant de modèle pour une science, à un moment de son évolution).

L'épistémologie est le fait des philosophes qui s'intéressent aux sciences, mais aussi des scientifiques eux-mêmes dans leur
activité lorsqu'ils réfléchissent sur leur discipline. Cette réflexion interne au domaine de recherche peut, à certain moments,
prendre un aspect critique et inviter à dépasser de paradigme en vigueur.

L'épistémologie historique (terme proposé par Dominique Lecourt en 1969) vise à éclairer non seulement l'émergence des
concepts scientifiques, mais aussi des « rationalités » plus larges qui les rendent possibles. Un débat a lieu pour savoir si ces
rationalités doivent être étudiées à l'intérieur d'une logique exclusivement scientifique ou comme étant des modes de
raisonnement inscrits plus largement dans la culture savante d'une époque. L'historicisation de l'épistémologie est accusée
d'entraîner un relativisme sceptique; bien à tort, car la relativisation des connaissances scientifiques à leurs conditions historiques
n'exclut pas de juger de leur validité. On peut à la fois contextualiser une science et "assumer la question difficile de la validité
des théories" (Jean Gayon). Dit autrement on peut articuler reconstruction historique, reconstruction rationnelle et réflexion
épistémologique.
Aporétique : Définition simple et facile
Qui a trait à l'aporie, c'est-à-dire un problème logique insoluble qui intervient dans un raisonnement.

Aporie
Du grec a-poros, « sans passage ». Ce mot apparaît chez Homère lorsqu’Ulysse, enfermé avec ses compagnons dans la
caverne du Cyclope, apprend par l’un d’entre eux qu’elle est « sans issue ». En philosophie, l’aporie caractérise les dialogues
de Platon qui ne proposent pas une réponse définitive au problème initialement posé. Toutefois, la dimension aporétique des
dialogues ne sanctionne pas un échec dans la quête de la vérité mais montre, contrairement à ce qu’affirment les sophistes,
qu’on peut s’en approcher en éliminant les opinions fausses. Le terme prend cependant un sens négatif che z Aristote où il
désigne un « embarras » de la pensée lorsqu’elle doit choisir entre deux propositions également valables qui se contredisent. Il
devient un argument chez les sceptiques pour dire que toute démonstration est faillible. Aujourd’hui, l’aporie qualifie un
problème insoluble.

Vous aimerez peut-être aussi