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Service de Neurologie-Hôpital Razi

ACCIDENTS VASCULAIRES CÉRÉBRAUX ISCHEMIQUES


I. Définition
Un accident vasculaire cérébral ischémique (AVCI) est la conséquence d’un arrêt de la
circulation sanguine dans une artère le plus souvent le fait de son occlusion par un matériel
thromboembolique. L’accident ischémique transitoire (AIT) est caractérisé par un déficit
neurologique focalisé, d’installation brutale disparaissant par définition en moins de 1 heure.
II- Rappel anatomique
4 axes vasculaires : 2 carotides, 2 artères vertébrales, qui se réunissent autour du polygone
de Willis.
Les carotides vascularisent presque entièrement les hémisphères cérébrales
Le tronc basilaire irrigue le cervelet, le tronc cérébral, le lobe occipital.

III- Les Facteurs De Risque


Les principaux facteurs de risque de la survenue d’un AVC sont :
- L’HTA (la moitié des AVCI surviennent sur une HTA chronique)
- Le tabac (facteur de risque de l’athérosclérose carotidienne)
- L’hypercholestérolémie
- Le diabète
- L’alcoolisme chronique
- Les contraceptifs oraux
IV- Etiologies:
L’étiologie des infarctus cérébraux est dominée par 3 grandes causes :
1) L’athérome des artères cervicales et intracrâniennes et de l’arc aortique Il est
responsable de 40 à 50% des accidents ischémiques, l’athérome est essentiellement
localisé à l’origine des vaisseaux cervicaux, en particulier de la carotide interne.

2) Les embolies d’origine cardiaques

Elles sont à l’origine de 25 à 35% des AVCI. Elles touchent surtout les sujets jeunes.
3) Les dissections artérielles

Il s’agit du clivage de la paroi artérielle par un hématome pariétal lequel peut être favorisé par
un traumatisme ou survenir le plus souvent spontanément. Elles sont responsables d’au moins
20% des AVCI du sujet jeune.
V- Sémiologie
Déficit neurologique "focal", unilatéral, comme :
Hémiparésie
Aphasie (hémisphère gauche chez les droitiers et la plupart des gauchers)
Trouble de la sensibilité
Trouble de la déglutition, pneumopathie d'inhalation et risque de décès
Trouble visuel (hémianopsie latérale homonyme)
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Ces signes s'associent souvent, avec une importance très variable.


VI- Démarche diagnostique
- Reconnaître l'AVCI: installation brutale du déficit neurologique en quelques secondes,
quelques minutes, parfois quelques heures, au maximum quelques jours..
Devant un AVCI constitué, il faut :
- Préciser le type de l'AVC: par le scanner cérébral en urgence.
- Apprécier la gravité et le profil évolutif de l'AVC.
- Déterminer l'étiologie, ce qui conditionne le traitement.
1- Interrogatoire : Il faut préciser
 Le mode d’installation des signes et/ou de l’hémiplégie, l’heure exacte, les symptômes

• Les éventuels antécédents d'accidents ischémiques transitoires;


• Le terrain (âge, facteurs de risques ...).
2- Examen clinique après avoir éliminer toute détresse vitale.
L'examen neurologique montre des signes focaux orientant vers une topographie artérielle de
l'infarctus.
- Le reste de l'examen clinique doit être complet surtout cardio-vasculaire: auscultation
cardiaque à la recherche de troubles du rythme ou d'un souffle, auscultation des vaisseaux du
cou à la recherche d'un souffle.
Les signes vitaux : TA, pouls, température, état général du patient
VII- Examens complémentaires
Pour confirmer le diagnostic :
Scanner cérébral (souvent normal à +24-48h, mais permet d'éliminer une hémorragie)
IRM : utile si elle est pratiquée dans les premières heures devant un scanner normal.
Rechercher une cause : ECG, bilan biologique, écho doppler des vaisseaux du cou à la
recherche d'une plaque d'athérome, angiographie, échographie cardiaque, Holter (pour
arythmie transitoire).
VIII- Traitement
En cas de trouble de la conscience, il faut s'assurer de la liberté des voies aériennes
supérieures. Puis nursing, kinésithérapie, prévention des complications infectieuses et
thromboembolique veineuse, équilibre hydroélectrolytique.

Les AVCI peuvent être traités par :

 Fibrinolyse (dissolution du caillot de fibrine par fibrinolytiques) à certaines conditions. Elle


doit être faite théoriquement dans les trois premières heures
 Antithrombotiques si pas de fibrinolyse (les antiagrégants plaquettaires, l'héparine standard
en IV ou les HBPM selon l’étiologie de l’AVC).
 Il est important de surveiller la PA et de ne pas provoquer une chute brutale pour
maintenir la pression de perfusion cérébrale. Ce respect de l’élévation tensionnelle est
transitoire et indispensable à la conservation d’un débit sanguin cérébral suffisant.
 Contrôler l’hyperglycémie et l’hyperthermie car ils peuvent aggraver les lésions
ischémiques.
 Aider à la rééducation et prévenir les complications de décubitus (cf soins infirmiers)
 Il faut expliquer au patient et à la famille le risque de séquelles fonctionnelles même si le
pronostic vital n’est plus en jeu.

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 Si l’athérosclérose est la cause, Les antiagrégants plaquettaires sont indiqués en prévention


secondaire des AVC ischémiques: 100 à 300mg par jour offrent une réduction de risque à
cinq ans de 15%.
 Enfin, équilibrage de l'HTA, des dyslipidémies, l'arrêt du tabac et de la contraception orale.

XII- Soins Infirmiers

A l’arrivée du patient, l’infirmier :

 Gère l’urgence vitale avec le médecin si besoin

 aide à recueillir les informations, (heure et mode d’installation, autres signes


associés.)
 fait un ECG, dextro, pose une vois d’abord, fait le bilan sanguin demandé
 prépare aux examens complémentaires
 surveille le patient (signes cliniques et hémodynamiques) pour pallier à une
éventuelle aggravation.

Pendant l’hospitalisation :

 Soins de nursing, prévention d’escarre, changement de position toutes les 3h,


alimentation (risque de fausse route).
 Rôle sur prescription si besoin : alimentation parentérale, perfusion pour
réhydratation (préférer le sérum physiologique que le glucosé), surveillance de la
diurèse, prévention de la constipation, surveillance de la glycémie.
 En collaboration avec le kiné : lever au bout de 5 jours, aide à la mobilisation,
rééducation, installation du patient dans son lit, installation du patient au fauteuil
(mettre une écharpe autour du bras hémiplégique pour éviter l’hypertonie). Le
rôle du kiné est d’éviter les membres hypertoniques et protéger l’épaule de la
luxation.
 Faire appel à un orthophoniste pour la rééducation verbale suite aux aphasies.
 Faire appel à un psychologue si besoin et discuter avec le médecin d’un éventuel
traitement antidépresseur

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