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République Démocratique du Congo


MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE
INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE DE LA GOMBE
ISP-GOMBE
B.P. 3580
Kinshasa - Gombe

NOTES DE COURS DE

ANALYSE FINANCIERE
Etats financiers du SYSCOHADA
A l’attention des étudiants de L2 SCA

KUMASAMBA OLOM Jean Baptiste

Année Académique 2022-2022


2
INTRODUCTION

Ces notes sont destinées aux étudiants de premier cycle des universités et
instituts supérieurs en sciences économiques, de gestion, en sciences commerciales et
financières. Elles peuvent intéresser aussi bien les professionnels, les personnes
assumant des fonctions dans les services financiers des entreprises que tous ceux qui,
en qualité de gestionnaire, ont à porter un jugement sur la qualité de la gestion d’une
entreprise.

En effet, l’examen des états financiers et, particulièrement le bilan


(synthèse de la situation patrimoniale d’une entreprise à un moment donné) et le
compte des résultats, font partie de la culture financière et économique de ce 21 ème
siècle, dans la mesure où ces tableaux de synthèse constituent des documents
indispensables qui permettent de répondre aux multiples questions relatives au
financement, à la rentabilité et aux performances, aux équilibres financiers
fondamentaux et à l’appréciation des risques d’une entreprise.

L’objectif de ces notes de cours est de fournir aux apprenants et aux autres
usagers, les connaissances de base indispensables à la compréhension de fondements
de la démarche globale et des principaux instruments du diagnostic financier qui
permettent de porter un jugement de valeur sur la santé financière de l’entreprise.

La perspective est de permettre une appropriation progressive de grandes


articulations et des outils techniques de la démarche d’analyse des Etats financiers de
l’entreprise.

En effet, l’importance de l’entreprise comme un de rouages importants de


l’économie nationale explique l’intérêt qu’il y a à décrypter et interpréter ses
performances économiques et financières, de juger de son équilibre financier afin
d’anticiper les difficultés susceptibles de déboucher à sa défaillance, d’apprécier les
risques de perte liés aux fluctuations de ses activités, à la structure des charges et à
l’importance de l’endettement.

Pour effectuer ce travail d’analyse financière, l’analyste financier se sert


principalement des documents appelés « Etats financiers ». Par « Etats financiers », il
faut entendre les comptes annuels présentés dans des documents légaux qui
permettent, à une date déterminée, de présenter la situation patrimoniale (emplois et
ressources), de dégager le résultat comptable de l’exercice et ses origines et de faire
apparaître l’évolution de la situation de l’entreprise. Ce sont donc les outils de base de
toute analyse financière.

Par souci de clarté, ce support est organiséen huit chapitres. Le premier


chapitre décline les repères conceptuels de l’analyse financière comme discipline
scientifique. Il aborde les questions relatives à ses objectifs, à la démarche
méthodologique, à la typologie et aux sources d’informations. Le deuxième examine les
tableaux de synthèse ou les états financiers qui constituent les principales sources
d’informations nécessaires à l’analyse financière, c’est-à-dire, l’essentiel des
connaissances nécessaires à la maîtrise de l’information comptable et financière, tandis
que le troisième décrit les opérations préalables à l’analyse financière, notamment celles
afférentes aux retraitements et regroupements des masses financières.

La quatrième chapitre s’attèle sur l’étude de la structure financière de


l’entreprise, c’est-à-dire l’examen des principaux indicateurs des équilibres financiers
fondamentaux, à savoir : le Fonds de roulement, le Besoin en fonds de roulement et la
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Trésorerie nette, ainsi que leurs fondements : la règle de l’équilibre
financier minimum et celle de la sécurité financière. Le cinquième chapitre est consacré
à l’étude de l’évolution de la situation financière de l’entreprise à partir du tableau des
mutations des valeurs, alors que le sixième se focalise sur l’étude des principaux ratios
utilisés pour poser le diagnostic financier sur la santé financière de l’entreprise.

Quant au septième chapitre, il porte sur l’appréciation des risques de


l’entreprise, principalement le risque d’exploitation et le risque financier. Enfin, le
huitième chapitre développe les principales articulations de la politique de financement
de l’entreprise.
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Chapitre I 
GENERALITES SUR L’ANALYSE FINANCIERE (A.F.)

I.1. Définition et objectifs de l’A.F.

L’analyse financière est une discipline relativement récente, puisqu’elle s’est


développée surtout au 20ème siècle. Ses débuts comme discipline scientifique et
professionnelle se situent entre les deux guerres mondiales et sont le fait des banquiers,
dont la principale préoccupation était de s’assurer de la solvabilité des entreprises
emprunteuses.

Elle peut être définie comme étant un ensemble de méthodes et de


techniques dont l’objectif est d’analyser et d’interpréter les données financières d’une
entreprise afin d’évaluer, d’apprécier, de comprendre et de prévoir, au regard des règles
et normes de gestion financière les conséquences des décisions et actes de gestion sur
les équilibres financiers fondamentaux de l’entreprise.

Elle est, en d’autres termes, un ensemble de méthodes et de techniques qui


permet au gestionnaire de faire un diagnostic sur la santé financière passée et actuelle
de l’entreprise.

C’est donc une démarche qui s’appuie sur l’examen critique des
informations comptables et financières fournies par l’entreprise, ayant pour but
d’apprécier le plus objectivement possible ses performances économique et financière,
sa solvabilité, son patrimoine et les risques qui entourent ses activités.

Son objectif étant le diagnostic financier c’est-à-dire la connaissance de la


santé financière de l’entreprise, on la situe, dans le processus de gestion (processus
managérial), à la phase du contrôle de gestion et du diagnostic général.

Ainsi, l’analyse financière permet l'examen et l'appréciation critique de


l'activité, principalement de la situation financière de l'entreprise et la formulation des
jugements de valeur qualitatifs et/ou quantitatifs qui se rapportent à la dynamique des
ventes et de ses perspectives managériales.

Dans ce cours, il est question non seulement de faire l’autopsie de


l’entreprise et/ou d’établir le diagnostic sur la santé financière de l’entreprise, mais aussi
et surtout de prescrire les remèdes nécessaires.

Aussi, l’analyse financière tend à devenir un système de traitement


destinée à fournir des données aux preneurs de décisions financières ; elle sert de base
à des prévisions à court, à moyen et à long terme.
Il faut noter enfin que l’analyse financière est avant tout une discipline
d’interprétation.

I.2. Démarche méthodologique de l’analyse financière


Pour mener une analyse financière, il faut :

- disposer de l’information financière la plus complète que possible, fiable, exacte,


homogène, et structurée sur l’entreprise ;
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- définir les problèmes financiers que l’on veut étudier ;
- connaître les règles et normes de gestion financière, auxquelles l’analyste devra
se référer pour comprendre les problèmes financiers de l’entreprise ;
- choisir les méthodes et techniques d’analyse appropriées aux problèmes financiers
à étudier ;
- donner son avis d’expert sur la situation financière, sous la forme d’un diagnostic
financier.

Comme on peut bien le remarquer, la procédure suivie par l’analyste


financier pour établir le diagnostic est semblable à celle que suivent les médecins pour
établir le diagnostic médical.

En effet, lorsqu’un médecin est consulté pour une maladie, il part en


général des symptômes (manifestations extérieures de la maladie) afin de réduire
l’ampleur des investigations et, sur base de ces symptômes, il émet des hypothèses sur
les causes possibles de la maladie : ce qui lui permet de définir les indications du corps
humain susceptible de confirmer ou d’infirmer ses appropriées au type de maladie
soupçonnée ; ces méthodes et techniques sont communiquées au laborantin pour
récolter les informations sur les indicateurs du corps humain. Le médecin interprète
ensuite, au regard des règles et normes de fonctionnement du corps humain les données
médicales prélevées par le laborantin sur le malade. Enfin le médecin doit être en
mesure de donner son avis d’expert sur l’état de santé de son malade sous la forme d’un
diagnostic médical et prescrire les soins que le malade doit suivre pour guérir.
Enfin, ceci mérite d’être fortement souligné dès le départ, l’analyse
financière n’est que l’une des facettes du diagnostic de l’entreprise ou de l’audit des
performances de l’entreprise qui est multisectoriel (aspects techniques, financiers,
commerciaux, humains, organisationnels et stratégiques).

I.3. Analyse financière et les autres disciplines sœurs


a. Analyse financière et comptabilité

Le comptable est à l’analyse financière ce que le laborantin est au médecin.


En effet tout comme le laborantin fournit au médecin la « matière première » de ce
dernier ; de la même manière le comptable fournit à l’analyste financier la « matière
première » de ce dernier ; c’est-à-dire les données financières sur une entreprise.

b. Analyse financière et expertise comptable

L’analyste financier diffère de l’expert-comptable en ce sens que ce dernier


vérifie et contrôle le travail du comptable alors que l’analyste financier analyse et
interprète ce même travail. Ainsi, l’analyse financière est avant tout une discipline
d’interprétation.

c. Analyse financière et analyse des bilans

L’analyse financière diffère de l’analyse des bilans en ce que l’analyse


financière interprète toutes les données financières de l’entreprise, résumées
principalement dans les états financiers suivants : Bilan, Compte de résultat, Tableau
Financier des ressources et d’Emplois (TAFIRE), Etat annexé,  alors que l’analyse des
bilans quant à elle limite sa « matière première » aux seules informations du bilan.

On peut donc, dans un sens conclure que l’analyse financière englobe


l’analyse des bilans.
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d. Analyse Financière et Gestion Financière

La différence essentielle entre ces deux disciplines réside au niveau des


approches. En effet, lors qu’en analyse financière les éléments de base utilisés sont des
états historiques, en gestion financière, on recourt aux éléments (données)
prévisionnels.

1.4. Catégories d’analystes financiers


L’analyse financière est en général effectuée par des spécialistes en la matière,
sous les noms d’analystes financiers internes et d’analystes financiers
externes ; les premiers font partie du personnel de la société analysée alors que les
seconds sont des tiers qui ne font pas partie de ce personnel. Ainsi, l’analyse financière
d’une entreprise est menée soit en interne, soit par des personnes extérieures, pour le
propre compte de l’entreprise ou pour un tiers.

Bien qu’il existe des similitudes méthodologiques entre l’analyse financière


interne et l’analyse financière externe, que beaucoup d’outils leur soient communs, ces
deux démarches s’inscrivent dans des perspectives différentes.

Ce qui distingue ces deux catégories, c’est la qualité d’informations dont ils
disposent pour mener leurs analyses. En effet, l’analyste financier interne peut disposer
d’un éventail d’informations financières, sous la main et à bout d’œil, pouvant lui
permettre d’affiner l’analyse, il mènera aisément son analyse et aboutira à des
remarques très précises ; alors que l’analyste financier externe n’aura que d’information
limitée souvent obtenue avec beaucoup des contraintes et des suspicions compte tenu
du secret des affaires ; dans certains cas, il doit se contenter des états financiers (Bilan,
Compte de résultat, Tableau Financier des ressources et d’Emplois « TAFIRE », Etat
annexé) publiés pour le public.

Remarque:
Bien que l’A.F. soit nécessaire dans le processus du choix du programme
d’action et dans celui du contrôle de gestion, théoriquement, on peut effectuer une A.F.
(traiter les données financières) n’importe où, à n’importe quel moment, dès l’instant
qu’on a les données à traiter et les moyens de traitements appropriés  : moyens
humains : un, deux ou plusieurs personnes selon l’ampleur du travail à effectuer ;
moyens matériels : crayons, stylos, papiers, machines à calculer, ordinateurs, ...

I.5. Principaux utilisateurs ou bénéficiaires de l’A.F.


L’A.F. peut être sollicitée par les différents protagonistes de la vie de
l’entreprise pour de objectifs divers :

a. Les gestionnaires: qui cherchent à savoir s’ils ont utilisé judicieusement les
fonds mis à leur disposition.

b. Les investisseurs ou les bailleurs de fonds: intéressés dans les perspectives


de développement d’une entreprise.

c. Les actionnaires : soucieux de conjuguer une plus-value des titres qu’ils


détiennent, avec une distribution régulière et la plus rémunératrice des
dividendes ; ils cherchent à savoir à partir de ces analystes, s’il faut conserver,
augmenter ou diminuer leurs participants dans l’entreprise.
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d. Le banquier : qui veut accorder un crédit à une société et veut savoir si celle-ci
est solide financièrement, rentable et solvable.

e. Une société : qui veut racheter une autre société.

f. Un gouvernement: désireux d’accorder une subvention à une entreprise pour lui


permettre de créer des nouveaux emplois.

g. Les tiers: c’est-à-dire, quiconque voudrait entrer en contact avec l’entreprise :


son personnel, ses clients, ses fournisseurs, le fisc, les entreprises concurrentes,
les chercheurs, ...

En clair, les utilisateurs de l’analyse financière sont multiples, leurs intérêts peuvent être
conjoints ou différents, voire divergents dans certains cas. Les principaux utilisateurs de
l’analyse financière avec leurs objectifs respectifs sont présentés dans le tableau
suivant :

Utilisateurs Objectifs
Dirigeants (gestionnaires)  Juger les différentes politiques de l’entreprise ;
 Orienter les décisions de gestion ;
 Assurer la rentabilité de l’entreprise
Associés (actionnaires)  Accroître la rentabilité des capitaux ;
 Accroître la valeur de l’entreprise ;
 Réduire le risque
Salariés  Assurer la croissance de l’entreprise
 Apprécier le partage de la richesse créée par
l’entreprise et l’évolution des charges de personnel
Prêteurs (établissements  Réduire le risque
financiers, fournisseurs…)  Apprécier la solvabilité
Investisseurs  Accroître la valeur de l’entreprise
 Accroître la rentabilité des capitaux.
Concurrents (entreprises – sociétés)  Connaître les points forts et les points faibles de
l’entreprise.
 Apprécier la compétitivité.
Administration publique  juger de l’opportunité et de la nécessité d’apporter
des fonds dans une entreprise (subventions par
exemple)
 s’assurer, outre de l’acquittement régulier des
diverses impositions, de la conformité de certaines
opérations avec les textes en vigueur

Ces différentes catégories d’utilisateurs d’A.F. sont amenés à prendre des


décisions diverses (gestion de l’entreprise, achat ou vente des titres, octroi ou refus d’un
crédit ou d’une subvention...) et, l’analyse financière menée par chacun d’eux devra
répondre à des interrogations spécifiques : c’est ce qui en fait l’intérêt et la complexité
en même temps.

C’est d’ailleurs pour cette raison que l’analyse financière poursuit son
évolution en tentant d’adapter ses objectifs aux besoins de ces différents utilisateurs.
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1.6. Typologie d’analyse financière 

Pour mener à bien leurs diagnostics, les analystes financiers se trouvent


souvent devant deux options :

- mener une analyse donnant une vision statique de l’équilibre financier en


s’appuyant sur les documents financiers (Compte de résultats, bilan, TAFIRE et
l’état annexé) d’une seule année ou ;

- mener une analyse donnant une vision dynamique (cinétique) de l’équilibre


financier en s’appuyant sur les documents financiers de plusieurs années (3 ou 5
ans).

Dans tous les deux cas, les principes d’analyse sont les mêmes car il est
question d’apprécier les conséquences finales de la gestion financière appliquée au cours
d’un ou de plusieurs exercices. Cependant, si les principes d’analyse sont les mêmes,
l’optique par contre en est différente car les documents de synthèse d’une seule année
donnera une situation de faits alors que plusieurs documents de synthèses successifs (3
ou 5 ans) au moins permettront de déceler les tendances ayant conduit à l’équilibre ou
au déséquilibre de l’entreprise.

1.7. Nature des informations nécessaires à l’Analyse Financière.


L’analyse financière dont le but est d’aboutir à un diagnostic financier permettant
de prendre des décisions ne peut se limiter à l’étude des seuls états financiers
(documents de synthèse). Elle doit recourir à l’ensemble de sources d’informations
(internes, externes), comptables (états financiers) et autres (rapport de gestion, rapport
général des commissaires aux comptes.

Ces informations sont de plusieurs natures :

1.1.1. Des informations générales (macroéconomiques: concernant la


conjoncture économique du moment ainsi que les retournements de celle-ci,
car lorsque cette conjoncture est favorable, les activités ainsi que les bénéfices
des sociétés tendent à s’accroître (niveau macroéconomique).

1.1.2. Des informations sur le secteur (méso-économiques) : auquel appartient


l’entreprise étudiée car l’évolution d’une entreprise résulte de son activité et
celle-ci est caractéristique du secteur auquel elle appartient (importance du
secteur dans l’économie, les différents produits et activités du secteur, le
processus technologique, les investissements, l’importance du marché, ...).

1.1.3. Des informations concernant l’entreprise (microéconomiques :


consignées notamment dans les comptes annuels, le rapport de gestion, le
projet ou la décision d’affectation du résultat, ... ainsi que les informations
concernant sa part du marché dans le pays et à l’étranger, sa politique
commerciale, les perspectives économiques à court, à moyen et à long termes
(niveau microéconomique).

Toutefois, les données comptables publiées par l’entreprise dans les états financiers
constituent la principale source d’information de toute analyse financière de l’entreprise.
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CHAPITRE II 

ETUDE DES TABLEAUX DE SYNTHESE OU OUTILS DE


BASE DE L’ANALYSE FINANCIERE (RAPPEL)
Pour mener une analyse financière, il faut disposer des informations et
données financières à traiter sur l’entreprise, dont une bonne partie se trouve consignée
dans certains documents comptables appelés « tableaux de synthèse ou états
financiers » qui sont :

- le bilan ;
- le compte de résultat;
- le tableau financier des emplois et des ressources  (TAFIRE);
- l’état annexé.

C’est ici le lieu d’indiquer que la RDC a adhéré au traité OHADA et se trouve
dans l’obligation légale d’appliquer le Système Comptable OHADA, en sigle
« SYCOHADA ». Ce référentiel comptable exige des entreprises des Etats-parties, la
production de ces tableaux financiers au plus tard dans les quatre (4) mois qui suivent la
date de clôture de l’exercice (art. 23 de l’Acte Uniforme portant organisation et
harmonisation des comptabilités des entreprises). Les états financiers ou tableaux de
synthèse forment un tout indissociable ; ils sont établis et présentés conformément aux
dispositions des articles 25 à 34.

2.1. Objectifs des Etats financiers


 
Les états financiers ont pour objectif de fournir une information sur la situation
financière, la performance et l’évolution de la situation financière de l’entité. Cette
information contenue dans les états financiers est utile à la prise des décisions
« économiques ». Les états financiers doivent présenter une image fidèle de la situation
financière, de la performance financière et des flux de trésorerie d’une entité.

2.2. Etude des tableaux de synthèse

2.2.1. Le bilan

2.2.1.1. Définition, nature et fonctions du bilan

Dans le langage courant, le terme bilan (en latin Bilancium = balance) revêt
plusieurs significations mais appliqué à l’entreprise, ce terme désigne « un document de
synthèse qui traduit la situation patrimoniale d’une entreprise à un moment donné ».

Le bilan est donc le reflet plus ou moins fidèle (photocopie) de la situation


entreprise à une date donnée ; l’article 29 du droit comptable OHADA précise que le
bilan décrit séparément les éléments de l’actif et ceux du passif constituant le patrimoine
de l’entreprise.

Cette conception de base juridique est essentiellement statique car le bilan


n’est valable que pour cette date à laquelle il a été établi. Le bilan remplit plusieurs
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fonctions et peut être utilisé à des fins très différentes. De ce fait un bon bilan doit
avoir certaines qualités, notamment :

- l’exactitude et la sincérité tant dans les chiffres que dans les


évaluations ;
- la clarté dans la présentation de la situation active et passive. Le bilan
doit être suffisamment développé pour éclairer tous les utilisateurs ;
- l’uniformité dans la présentation afin de faciliter les comparaisons entre
bilans successifs ;
- la fixité du capital (sauf variation décidée ou associée) ;
- l’indépendance des exercices : chaque exercice n’enregistrera que les
opérations le concernant.

Il existe plusieurs formes de bilans :

- le bilan de fondation : établi au moment de la création de l’entreprise et met


en évidence la nature et l’origine des capitaux investis.
- Le bilan intermédiaire : établi en cours d’exercice et permet le contrôle et la
rectification de la politique de l’entreprise.

- Le bilan de fin d’exercice : établi en fin d’exercice conformément aux


dispositions légales et sert à l’information des tiers.

- Le bilan fiscal : établi en vertu de la loi fiscale et permet de renseigner le fisc


sur bénéfice de l’exercice en vue de son imposition.

- Le bilan de liquidation : établi à l’occasion de la liquidation d’une entreprise


en comprend la contre-partie des éléments cédés et des évaluations pour les
éléments qui ne sont pas encore réalisés.

- Le bilan prévisionnel : établi pour les besoins de prévision et permet de


prévoir ce que sera le bilan de l’entreprise à partir de certaines données et
prévisions relatives à la production, à l’approvisionnement et aux ventes.

- Le bilan financier : établi après l’opération de répartition du résultat et après


certaines corrections du bilan comptable, il est utilisé pour effectuer le
diagnostic financier.

Cette liste n’est pas exhaustive mais, dans ce cours, nous allons plus insister sur
l’établissement et l’usage des bilans financiers.

2.2.1.2. Etude du bilan : document de base de l’analyse financière

L’étude du bilan permet d’apprécier la structure financière de l'entreprise telle


qu'on peut la faire apparaître à travers le passif et l’actif du bilan en fin d'exercice et sa
solvabilité.

Le terme structure financière est un ensemble de concepts qui revêt plusieurs


sens. Dans son sens large, on fait référence à l'ensemble de ressources qui financent
l'entreprise, qu'il s'agisse des capitaux propres, dettes à long terme, des dettes à court
terme ou des ressources d'exploitation.

Dans cette acception, il ressort que l'étude de la structure financière d'une


entreprise consiste à comprendre les emplois d'une entreprise et leur mode de
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financement. D’où l’intérêt de la notion d'équilibre entre l'origine des fonds et leur
utilisation, une question d'adaptation des emplois aux ressources qui les ont financées.

Voilà pourquoi, l'analyse de la structure financière consiste à porter un jugement


sur les équilibres financiers fondamentaux.

Dans son sens étroit, la structure financière est l'ensemble de proportions, qui
existent à un moment donné entre les différentes ressources de l'entreprise, propres ou
empruntées, permanentes ou provisions.

2.2.1.2.1. Présentation du bilan (rappel)

Le bilan se compose de deux parties qui sont :

- la partie droite appelée « PASSIF » l’origine de capitaux ;


- la partie gauche appelée « ACTIF » l’emploi de ces capitaux.

L’ordre dans lequel les différents postes du bilan apparaissent doit être
conforme aux dispositions du SYSCOHADA. Et, dans le système comptable OHADA, le
bilan se présente schématiquement comme suit :

ACTIF PASSIF
ACTIF IMMOBILISE (Classe 2) CAPITAUX PROPRES (Classe 1)
21 Immobilisations incorporelles 10 Capital
22 à 24 Immobilisations corporelles 10 à 12 Primes et réserves
25 Avances versées s/immobilisations 13 Résultat net de l’exercice
Immobilisations financières Autres capitaux propres
26 Titres de participations 14 Subvention d’investissement
27 Autres immobilisations financières 15 Provisions réglementées
(prêts, titres, immobilisés, dépôts et DETTES FINANCIERES (classe 1)
cautionnements versés, intérêts 16 Emprunts
courus) 17 Dettes de crédit-bail
Immobilisations dont HAO 19 Provisions financières pour risques
et charges
Dont HAO
PASSIF CIRCULANT (classe 4)
Dettes circulantes HAO (48)
ACTIF CIRCULANT (Classes 3 et 4) (Dette d’investissement, dettes sur
Actif circulant HAO (48) Acquisitions de titres etc…)
Stocks (31 à 38)
31 à 38 Marchandises 419 Clients, avances reçues
40 Fournisseurs
Créances et emplois assimilés (40 à 47) 44 Dettes fiscales
409 Fournisseurs, avances versées 42 Dettes sociales
41 Clients 18/47 Autres dettes
42 à 47 Autres créances
TRESORERIE ACTIF (Classe 5) TRESORERIE PASSIF (classe 5)
50 Titres de placement 56 Banque et crédits de trésorerie
52 à 58 Banque, CCP, caisse etc… (découverts, concours bancaires, …)
479 ECART DE CONVERSION PASSIF (classe
478 ECARTS DE CONVERSION ACTIF 4)
(Classe 4) (gain probable de change)
(perte probable de change)

Ce classement vise donc à permettre une évaluation exacte :


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- de l’actif net ;
- du fonds de roulement net ;
- du besoin en fonds de roulement ou besoin de financement;
- de la trésorerie nette.

Le bilan normalisé se présente sous forme d’un diptyque dont les deux
volets ACTIF et PASSIF sont toujours égaux.

Pour une meilleure gestion de l’entreprise, les grandes rubriques du bilan se


répartissent comme suit :

* Actif immobilisé ± 40 à 60%


* Actif circulant (incluant l’actif de trésorerie) dont :
- stocks ± 25 à 35%
- Créances et emplois assimilés 10 à 25%
- Actif de trésorerie

S’agissant du passif

* Les capitaux permanents se répartissent en :

- capitaux propres ± 55%


- dettes financières ± 25 à 35%

* Le total du passif circulant (dettes à court terme) ± 10 à 25%

Schématiquement :

ACTIF PASSIF
Val. Immobilisées nettes ou actif Cap. Permanents ou passif acyclique :
acyclique - Capitaux propres ± 55%
± 40 à 60% II - Dettes durables ± 25 à 35%
Actif cyclique: I
- Stocks ± 25 à 35%
-Créances et emplois assimilés Passif cyclique ou Total du passif
- Actif de trésorerie circulant
IV ± 10 à 25%
III

Le volume de chaque rubrique l’est afin de pouvoir maintenir l’équilibre financier, c’est-
à-dire les coefficients acceptables pour une bonne gestion de l’entreprise.
Le respect de ce volume permet de protéger la survivance de l’entreprise et de
garantir la sécurité des tiers.

2.2.1.2.2. Les Grandes masses du bilan (masses financières)

Les rubriques de l’actif et du passif du bilan sont regroupées en vue de former des
masses cohérentes des capitaux, susceptibles d’apporter un maximum de renseignements utile à
l’analyste financier. Ce regroupement se fonde sur les origines ou les sources de financement des
ressources, les délais pendant lesquels elles sont mises à la disposition de l’entreprise et la nature
des emplois qui en sont faits.
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1. Les masses d’actif

Rappelons d’abord que l’actif du bilan comprend les biens, avoirs et


créances de l’entreprise. Il comprend trois masses :

a. L’actif immobilisé (actif acyclique)

Il représente le capital économique de l’entreprise. En effet, les


immobilisations constituent un élément important du patrimoine de l’entreprise et de
plus, elles contribuent indirectement, par les dotations aux amortissements, à la
formation de la capacité d’autofinancement.

- Immobilisations incorporelles  « 21 » : frais de recherche et développement,


brevets, licences, fonds de commerce, droit au bail, marques, procédés, modèles,
dessins, concessions, droits de concession sur terrains et les études et recherches
immobilisables. Les valeurs immobilisées incorporelles sont caractérisées par le
fait que ce sont des droits et des biens immatériels, non tangibles.

- Immobilisations corporelles « 22,23,24,25 »: ensemble des investissements


industriels de l’entreprise : terrains, immeubles de rapport et autre constructions
(hangars, murs de clôture, cabines électriques, logement des agents, bâtiments,
etc.), installations et agencements, matériels, matériels de transport, machines,
mobiliers, plantations pérennes et immobilisations animales, avances et acomptes
versés sur immobilisations.

- Immobilisations financières « 26, 27 » : titres de participation, prêts et


autres créances non commerciales L & M.T., dépôts et dépôts et cautionnements
versés, etc.

b. L’actif circulant

Cette rubrique regroupe l’ensemble des actifs qui ne sont pas destinés à
rester durablement dans l’entreprise ; il s’agit des avoirs qui se transforment les uns
dans les autres suivant le cycle d’exploitation. L’actif circulant se subdivise en :

- les stocks « 31 à 39 » : marchandises, matières premières, matières


consommables, emballages, Produits en cours, Produits finis, Produits
intermédiaires et résiduels, stocks en cours de route, en consignation ou en
dépôt, dépréciations des stocks.

- les créances et emplois assimilés: fournisseurs avances & acomptes versés


(40) et (41 à 49), clients et comptes rattachés, autres créances : personnel,
Etat et collectivités, propriétaires et associés, organismes sociaux, organismes
internationaux, associés et groupes, débiteurs divers, créances et dettes hors
activités ordinaires (HAO), dépréciations et risques provisionnés (tiers).

c. l’actif de trésorerie

Cette rubrique comprend les opérations relatives aux valeurs en espèces, aux


chèques, aux valeurs à encaisser (effets de commerce, coupons, chèques,…), aux
titres de placement, aux options de taux et /ou de change ou encore sur actions,
aux opérations faites avec les établissements de crédit.

- Titres de placement (50)


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- Valeurs à encaisser (51)
- Banques (52)
- Chèques postaux (53)
- Instruments de trésorerie (54)
- Caisse (57)

Actif circulant + Actif de trésorerie = Actif cyclique (Total de l’actif


circulant)

Ainsi, on passe de trois masses à deux grandes masses à l’actif.

2. Les masses du passif

Le passif du bilan regroupe les diverses ressources dont disposent une


entreprise pour financer ses emplois (actif). En d’autres termes, il reprend l’ensemble
des dettes de l’entreprise et peut se subdivisé en trois masses :

a. Les capitaux permanents ou les ressources durables ou encore passif


acyclique

Ils constituent les ressources permanentes de l’entreprise. Celles-ci sont


soit apportées par les propriétaires ou les associés (les fonds propres), soit empruntés à
des tierces personnes pour une période supérieure à 1 an (emprunts et dettes
financières et de crédits bail).

Ils comprennent donc :

- les capitaux propres et ressources assimilées « 10 à 15 » : capital social


souscrit, primes d’apport, d’émission et de fusion (105), réserves, report à
nouveau, subvention d’investissement (14), résultat net, écarts de réévaluations
(106), provisions réglementées ou libéralités fiscales pour une partie de bénéfice
(15) et fonds assimilés.

Sur le plan juridique, les capitaux propres constituent la garantie des tiers. C’est
pourquoi les banquiers ou les créanciers de l’entreprise attachent une grande
importance à la part que représentent les capitaux propres dans le total des
ressources de l’entreprise.

- Les dettes financières et les ressources assimilées «16,17 et 19 »: elles


comprennent des fonds en provenance de l’extérieur mais qui doivent rester à la
disposition de l’entreprise pendant au moins 1 an. Il s’agit de : emprunts et dettes
assimilées (161 et 162), dettes financières diverses (163), dettes de crédit-bail (17)
et les provisions financières pour risques et charges (19)
-
b. Le passif circulant

Elles comprennent des ressources dont les termes d’exigibilité


(remboursement) sont inférieurs à 1 an, à savoir : les dettes et créances HAO, les dettes
commerciales, etc. Elles comprennent les postes tels que : résultat à distribuer,
fournisseurs, clients avances et acomptes reçus, dettes sociales, personnel, dettes
fiscales (Etat), propriétaires et associés, sociétés apparentées, créditeurs divers
15
c. Le passif de trésorerie : découverts bancaires, banques crédits
d’escompte et de trésorerie.

Passif circulant + Passif de trésorerie = Total du Passif circulant (Passif


cyclique)

Ainsi, on peut passer de trois masses à deux grandes masses au passif.

Le bilan OHADA peut se présenter sous forme des grandes masses suivantes :

ACTIF PASSIF
ACTIF IMMOBILISE RESSOURCES STABLES
………………………………. * Capitaux propres
ACTIF CIRCULANT * Dettes financières
………………………………. ……………………………….
TRESORERIE ACTIF PASSIF CIRCULANT
……………………………….
TRESORERIE PASSIF

L’on ajoute ensuite au bas du bilan OHADA (et non dans les grandes masses) :

 les écarts de conversion actif ; il s’agit de pertes probables de change ;

 les écarts de conversion passif ; il s’agit de gains de change probables.


 
Il n’est pas question ici des grandes masses supplémentaires, mais du résultat de la
conversion de créances et dettes en devises au cours de change du jour de l’inventaire.
 
Les écarts de conversion sont classés en dehors des grandes masses en raison de leur
caractère probable seulement.
 
Les masses du bilan OHADA sont conçues de façon à faire ressortir (sans qu’ils soient
spécifiés dans le bilan) :
 
a) le fonds de roulement (il suffit d’opposer ressources stables et actifs immobilisés) ;

b) le besoin de financement (il suffit d’opposer actifs circulants et passifs circulants) ;

c) la trésorerie (trésorerie actif – trésorerie passif) qui doit équilibrer le fonds de roulement et le
besoin de financement par l’équation : Trésorerie = Fonds de roulement – Besoin de financement.

Somme toute, le bilan d'une entreprise ne constitue pas une simple juxtaposition
d'encours, la superposition contingente d'éléments disparates. Il constitue bien de
relations significatives et des ajustements favorables entre les composantes du
patrimoine.

2.2.2. Le compte de résultat


L’analyse du compte de résultat permet d’apprécier les performances de
l’entreprise.
16
Le lexique du droit comptable OHADA définit le compte de résultat
comme un état financier de synthèse récapitulant les charges et les produits intervenus
dans la formation du résultat net de l’exercice et mettant en évidence les soldes
significatifs de gestion.

Les 9 soldes dégagés par le SYSCOHADA sont :

 La marge brute sur marchandises


 La marge brute sur matières
 La valeur ajoutée
 L’excédent brut d’exploitation (EBE)
 Le résultat d’exploitation (RE)
 Le résultat financier (produits financiers – charges financières)
 Le résultat des activités ordinaires (cumul du résultat
d’exploitation et du résultat financier)
 Le résultat hors activités ordinaires (RHAO)
 Le résultat net

La détermination du résultat peut s’obtenir soit pat la différence entre le


total de produits et celui de charges, soit en cascade par soustraction, à partir de ces
soldes significatifs.

Le schéma suivant permet de comprendre la démarche de détermination du


résultat :

 Produits d’exploitation (AO) - Charges d’exploitation (AO) = Résultat d’exploitation


(70 à 75 ; 791) (60 à 66 ; 681 ; 691) (135)

 Produits financiers - Charges financières = Résultat financier


(77, 776, 797) (67, 676, 687, 697) (136)

 Produits Hors Activités Ordinaires - Charges H A O = Résultat H A O


( 82, 84, 86, 88 ) ( 81, 83, 85 ) (139)

 (135 + 136 + 138) - Participation des travailleurs ( 87)


- Impôts su les bénéfices (89)
= Résultat net (13 / 131 bénéfice ou 139 perte)

Remarques:
- La marge brute sur marchandises (1321) est la différence entre le prix de vente des marchandises
(hors taxes 701) et le prix d’achat des marchandises (hors taxes 601) corrigée de la variation de
stock des marchandises  (6031)

- La marge brute sur matières (1322) est la différence entre la production de la période (703, 703, 704,
705, 706 ; 72 et 73) et le prix d’achat des matières (602), corrigée de la variation de stocks des
matières (6032)

- La valeur ajoutée (133) se mesure par la différence entre la production de la période et les autres
consommations de biens et services nécessaires à cette production : (1321, 1322) + (707 ; 71 ; 75) –
(61, 62, 63, 64, 65)

- L’excédent brut d’exploitation (EBE 134) est la différence entre la valeur ajoutée (133) et les charges
du personnel (66)

- Résultat d’exploitation (135) = EBE (134) + (791, 798) – (68.1, 691), c’est-à-dire l’excédent brut
d’exploitation augmenté des reprises sur amortissements d’exploitation (798) et sur provisions
17
d’exploitation (791) et diminué de dotations aux amortissements d’exploitation (681) et aux
provisions d’exploitation

La somme résultat d’exploitation (RE) et résultat financier (RF) donnera le résultat des
activités ordinaires (RAO), tandis que les hors activités ordinaires aboutiront au RHAO.
 
Le résultat des activités ordinaires (RAO) ajouté au résultat hors activités ordinaires
(RHAO) donnera le résultat net compte tenu des participations des salariés et des impôts
sur société.
 
2.2.3. Le tableau financier des ressource et des emplois « TAFIRE »

1. Définition et objectifs

Le Tableau Financier des Ressources et des Emplois de l’exercice fait


apparaître, par période, les flux d’investissement et de financement, les autres emplois,
les ressources financières et la variation de la trésorerie.

Le TAFIRE a pour objectif de montrer clairement les flux des ressources et


ceux des emplois de l’exercice. Il permet de dégager la capacité d’autofinancement.

Il repose sur le principe d’acquisition nouvelle des ressources et des


emplois de ces ressources pendant une période. Il décrit les mutations ayant
intervenues au cours de la période dans les postes du bilan. Il s’agit ici des flux externes
des postes du bilan.

Le TAFIRE assure la liaison entre le bilan d’ouverture et le bilan de clôture ;


il occupe une place centrale dans le schéma de cohérence.

Le TAFIRE est destiné à expliquer l’évolution des grandes masses du bilan


et à situer le niveau normal du besoin de financement.

2. Structure du TAFIRE

Le TAFIRE comprend deux parties :

La première partie du document prépare la présentation du tableau lui-même


(seconde partie). Les éléments ci-après y sont calculés:

 La capacité d'autofinancement globale (C.A.F.G.) ;


 L'autofinancement (A.F.) ;
 La variation du besoin de financement d'exploitation (B.F.E.) ;
 L'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE.).

La C.A.F.G. est calculée dans le tableau par la méthode dite soustractive à partir de
l'excédent brut d'exploitation (E.B.E.) par addition des produits "encaissables" restant
après l'E.B.E. et soustraction des charges décaissables.

CAFG = Résultats nets +Dotations aux amortissements et provisions –


Reprises sur provisions

Par ailleurs, à titre de contrôle, il est utile de reconstituer la C.A.F.G. par la méthode dite
additive.
18
L'autofinancement (A.F.) est obtenu en retranchement de la C.A.F.G. les
distributions effectuées durant l'exercice (dividendes de l'exercice N-1 et acomptes sur
dividendes N, le cas échéant).

AF = CAFG – Distribution de dividendes dans l’exercice


 

Quant à la Variation du besoin de financement d'exploitation (B.F.E.), elle


s’obtient comme suit :

B.F.E. = (Var. STOCKS + Var. CREANCES) – Var. DEITES CT

Ces variations sont calculées directement à partir des montants (nets) des postes des
deux bilans N et N-1, la variation étant, algébriquement, toujours la différence: Montant
(N) - Montant (N-1).

Globalement, la variation du BFE se traduit ainsi par :


- un emploi (augmentation du besoin) ;
- ou une ressource (diminution du besoin).

S’agissant de l'excédent de trésorerie d'exploitation (ETE.), il est obtenu dans cette


première partie du tableau financier, selon l'équation:

E.T.E. = E.B.E. - Var. B.F.E. - Production immobilisée

Ces soldes servent :

 A expliquer le bas du bilan


 A préparer la 2ème partie.

La deuxième partie est un tableau de deux colonnes : les ressources durables et les
emplois à financer.

Ce tableau est destiné à expliquer le haut du bilan et à éclairer sur la manière avec
laquelle les capitaux stables ont financé les investissements stables. La deuxième partie
du TAFIRE se donne pour objectifs de recenser le volume des ressources dont a disposé
l’entreprise au cours de l’exercice et expliquer l’utilisation qui en a été faite ; de
permettre de mesurer l’incidence de l’investissement sur la structure financière de
l’entreprise. Elle structurée comme le haut du bilan dont elle est censée expliquer les
variations. Elle est donc scindée en deux parties :

 la partie gauche où figurent les emplois totaux à financer ;


 la partie droite où figurent les ressources nettes de financement.
 
ère ème
1 PARTIE 2 PARTIE
(CAFG)
(AF) Emplois Ressources
(BF) Totaux à nettes de
(ETE) Financer financement (RD)

2.2.4. L’état annexé


19
Selon le lexique du droit comptable OHADA, l’état annexé complète,
explique, commente et précise, pour autant que de besoin, les informations données par
les autres états financiers annuels (art. 29 du droit comptable OHADA). Il contient tous
les éléments à caractère significatif susceptibles d’influencer le jugement à porter sur le
patrimoine et le résultat de l’entreprise (art. 33 du droit comptable OHADA).

Trois types d’informations sont nécessaires :


 Les méthodes et règles comptables utilisées ;
 Les compléments d’informations relatifs au bilan et au compte de
résultat et
 Les autres éléments d’information.

Les informations obligatoires que doit contenir l’état annexé sont:

Tableau 1 :Actif immobilisé


Tableau 2 :Amortissements
Tableau 3 :Plus-values et Moins-values
Tableau 4: Provisions inscrites au bilan
Tableau 5: Biens pris en crédit-bail et contrats assimilés
Tableau 6: Echéances des créances à la clôture de l’exercice
Tableau 7: Echéances des dettes à la clôture de l’exercice
Tableau 8: Consommations intermédiaires de l’exercice
Tableau 9: Répartition du résultat et autres éléments caractéristiques
de cinq dernières années (SARL, SA,…)
Tableau 10 : Projet d’affectation du résultat de l’exercice
Tableau 11 : effectifs, masse salariales et personnel extérieur (si l’importance est
significative).

Les informations supplémentaires ou l’état supplémentaire statistique

Tableau 12 : Production de l’exercice en quantité et en valeur


Tableau 13 : Achats destinés à la production en quantité et en valeur

2.3. Les principes comptables généralement admis

Les principes comptables sont des conventions sur lesquelles se fonde la


présentation des résultats issus de la comptabilité et dont le respect est un élément de
la sincérité et de la régularité des comptes. Nous en distinguons quatre types :

 Les principes liés au temps ;


 Les principes reflétant la situation de l’entreprise ;
 Les principes d’évaluation en valeur monétaire ;
 Les autres principes.

2.2.1. Les principes liés au temps

1. Principe de continuité de l’exploitation, exclut la possibilité de la liquidation de


l’entreprise
2. Principe de spécialisation ou d’autonomie ou d’indépendance des exercices. Chaque
exercice supporte ses charges et produits. Ne pas gêné un autre exercice, il faut qu’il
y ait solidarité par le biais de la régularisation.
3. Principe d’intangibilité du bilan d’ouverture.
20
Le bilan d’ouverture d’un exercice doit correspondre au bilan de clôture de
l’exercice précédent.

2.2.2. Les principes reflétant la situation de l’entreprise 

1. Principe de fixité ou de permanence des méthodes :


Toute modification dans la présentation des comptes annuels comme des méthodes
d’évaluation d’un exercice ç l’autre est interdite sauf pour des raisons exceptionnelles
dûment explicitées et justifiées en annexe du bilan.

2. Principe de non compensation :


Les éléments d’actif et de passif doivent être évalués séparément. Aucune
compensation ne peut être opérée entre les postes d’actif et du passif du bilan ou
entre les postes des charges des produits.
3. Principe de bonne information (sincérité) : Les états financiers doivent fournir une
vision sincère du patrimoine de l’entreprise, de sa situation financière ainsi que le
résultat de sa gestion. En plus, cette information doit être compréhensible par les
tiers.

2.2.3. Les principes d’évaluation en valeur monétaire 

1. Principe du nominalisme, de l’évaluation historique des éléments d’actif ou de


stabilité de l’unité monétaire. Il s’agit de comptabiliser les biens lors de leur entrée
dans le patrimoine de l’entreprise d’après le coût d’acquisition ou de production. Il
suppose que l’unité monétaire est une unité de mesure stable et que l’on peut
additionner les unités monétaires de différentes époques.
2. Principe de prudence : c’est l’appréciation raisonnable des faits afin d’éviter les
risques de transfert sur l’avenir d’incertitude présente susceptible de grever le
patrimoine et le résultat de l’entreprise, ce principe permet de refléter une image
fidèle de la situation et des opérations de l’entreprise.

2.2.4. Les autres principes

1. Principe de l’importance relative. Les états financiers doivent révéler toutes les
opérations dont l’importance peut affecter les évaluations et les décisions.
2. Principe de prééminence de la réalité sur l’apparence. Les transactions et les autres
événements de la vie de l’entreprise doivent être enregistrées et présentées
conformément à leur nature et à la réalité financière sans s’en tenir uniquement à
leur apparence juridique.

CHAPITRE III : LES PREALABLES A L’ANALYSE FINANCIERE

3.1. Les étapes pour mener une analyse financière


21
Le bilan comptable a souvent été considéré comme le document
essentiel d’une analyse financière car, il permet de par sa définition, l’étude de
l’évolution du patrimoine de l’entreprise et de sa situation financière.

Mais ce bilan ne répond pas exactement aux objectifs d’un financier qui est,
plus préoccupé par le présent et le futur que par le rapport du passé.

En effet, le bilan comptable tel qu’il nous est fourni par les entreprises
présente une multiplicité des comptes inadaptés à un diagnostic financier.

Aussi, doit-il au préalable être corrigé en vue d’en dégager le bilan


financier à partir duquel sera établit une analyse financière. Ces corrections portent sur
la déflation, l’affectation du résultat et le retraitement.

Pour établir un bilan financier, il est nécessaire d’effectuer des correctifs


(retraitements) et de disposer :

· D’un bilan comptable après répartition des bénéfices,


· De l’état des échéances des créances et des dettes (annexe),
· D’informations sur les retraitements à effectuer à l’actif et au passif.

3.2. Elaboration du bilan financier

Après l’opération d’affectation du résultat et les corrections apportés au


bilan comptable, il est possible de dresser le bilan financier.

Aussi, avant d’établir le bilan financier, les tâches suivantes sont à


exécuter :

 La déflation ;
 L’affectation du résultat ;
 Les redressements et corrections certains postes du bilan.

3.2.1. La déflation 

1. Notions:

C’est une opération qui consiste à convertir la monnaie en unité monétaire


constante dans le but d’anéantir l’influence de l’inflation.

Il existe plusieurs méthodes de déflations parmi lesquelles nous citons :

- la méthode bancaire ;
- la méthode logarithmique ;
- la méthode des indices de prix ;

Dans ce support, nous retenons la méthode bancaire qui fait appel au cours
de change.

2. Procédure

La procédure est la suivante :

a. Calcul des cours moyens annuels, par la formule :


22

Sommations des cours de change mensuels


12
b. Calcul des coefficients déflateurs, par la formule :

Le cours de change moyen de l'année de base


le cours de change moyen de l'année d'étude

3.2.2. L’affectation du résultat 

Il est indispensable de faire éclater le bénéfice net total et de procéder à


certaines corrections du bilan comptable. En effet, toute analyse financière menée avec
un bilan avant répartition du résultat a peu de signification dans la mesure où pour
s’évaluer convenablement, l’entreprise ne peut compter que sur ce qui lui est propre,
alors que l’affectation du résultat attribue une partie des bénéfices, aux tiers
(actionnaires et administrateurs) ; la part du résultat à distribuer doit s’ajouter aux
dettes à C.T. et la part non distribuée restera dans la rubrique des capitaux propres.

3.2.3. Les redressements et corrections de certains postes du bilan

3.2.3.1. Retraitements de l'actif.

Dans l'optique patrimoniale du bilan, le crédit-bail n'est pas à retraiter. En effet,


l'entreprise n'étant pas propriétaire du bien, celui-ci ne doit pas figurer à l’actif
du bilan.

A défaut de valeur vénale ou de revente, l’évaluation de certains postes devra être


effectuée à la valeur comptable nette.

1. Ecarts de conversion – Actif.

Ils correspondent à des pertes latentes de change constatées lors de la conversion


des créances et des dettes libellées en devises.

Ils sont à transférer dans l'actif à moins d’un an dans la rubrique « clients et
emplois assimilés » (principe général) ou à retrancher des Capitaux Propres, si
la perte n’est pas couverte par une provision pour risque de change.

2. Charges constatées d'avance.

En principe, ce sont de véritables créances à rattacher aux créances à moins d'un an. Si
elles sont incertaines, alors, par prudence, elles peuvent être considérées comme des
non valeurs et éliminées de l’actif et donc déduites des capitaux propres. Les
retraitements doivent être effectués en fonction des informations disponibles.

3. Fonds commercial (fonds de commerce).

Le fonds de commerce, dont la valeur est basée sur le critère de rentabilité (clientèle et
chiffre d’affaires), peut par prudence être considéré comme une non-valeur et
donc éliminé de l’actif.
23

Cependant, il peut être conservé dans l'actif immobilisé lorsqu’il a été acquis. Dans ce
cas, il a une valeur vénale réelle et justifiée.

Un fonds de commerce créé n’apparaît pas à l’actif du bilan. En pratique, sa valeur


potentielle de revente constitue une plus-value latente.
Il est nécessaire de consulter les informations disponibles (expertises immobilières
commerciales éventuelles).

4. Valeurs mobilières de placement (titres à CT).

Considérées comme de quasi-liquidités, elles sont à regrouper, pour leur montant


net (après déduction de la provision éventuelle), dans les disponibilités (Actif
de trésorerie).

Cependant, si un délai de réalisation est nécessaire (titres non cotés par exemple), elles
sont à rattacher aux créances à moins d'un an.

5. Effets escomptés non échus.

Leur origine se situe au niveau des créances détenues sur les clients. Leur négociation
(escompte) en banque, a transféré leur propriété au profit de l’endossataire d’où leur
sortie du patrimoine de l’entreprise.
Or, par principe de solidarité, l’entreprise peut se trouver engagée en cas d’impayé à
l‘échéance. Par conséquent, ils sont à :

· réintégrer dans les créances à moins d'un an,


· et à ajouter aux dettes à moins d'un an (trésorerie passive).

6. Capital souscrit non appelé.

Ce poste doit être éliminé de l'actif et des capitaux propres (actif fictif).
Cependant, si un versement doit avoir lieu dans moins d'un an, alors il doit être
transféré dans les créances à court terme.

7. Stock outil ou stock minimum (stock de sécurité).

Indispensable au fonctionnement de l’entreprise, il est considéré comme immobilisé


et donc à plus d’un an (> 1 an). Il doit être transféré de l’actif circulant vers l’actif
immobilisé.

Rappel sur le point de commande et le stock outil (stock de sécurité)

Le point de commande s'appelle également seuil de commande ou seuil de


réapprovisionnement.

D’après ce modèle de gestion des stocks, le moment où on passe la commande est


généré par un point de commande (N) ou encore niveau de réapprovisionnement (NR).
Il est déterminé de façon que la quantité restant en stock à cet instant permette de
satisfaire la consommation prévue pendant le délai d’obtention et de faire face aux aléas
de consommation et aux retards de livraison éventuels.

Notations : N ou NR = point de commande


C = consommation mensuelle moyenne (en quantité)
24
D = délai d’obtention (de livraison de la commande par le
fournisseur)
S = coefficient de sécurité exprimé en temps de consommation

N ou NR (Point de commande) = C x (D + S) et le stock ou niveau de sécurité =


CxS

Application sur la détermination du stock outil

Les consommations mensuelles d’un stock sont données par le tableau suivant pour
l’année 2000 :
Consommations mensuelles en quantité

Mois Janv Fev Mars Avril Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc
Consommation 600 600 800 900 800 700 450 500 550 600 700 800

Sachant que le délai d’obtention de la commande est d’une semaine (0,25 mois) et que
le temps de consommation est 2 semaines (0,50 mois), déterminez le point de
commande et le niveau de sécurité ou stock outil.

La consommation mensuelle moyenne : 8.000 / 12 mois = 667 unités


Le point de commande est de : 667 x (0,25 + 0,50) = 500 unités
Le niveau de sécurité est de : 667 x 0,50 = 334 unités

On peut également procéder par le calcul de la consommation hebdomadaire


mensuelle :
La consommation hebdomadaire moyenne : 8.000 / 48 (1 an à 48 semaines) = 167
unités
Le point de commande est de : 167 x (1 + 2) = 501 unités
Le niveau de sécurité est de : 167 x 2 = 334 unités

3.2.3.2. Retraitements du passif.

1. Capitaux propres.

Ils doivent être évalués après répartition des bénéfices. Les retraitements consistent
donc à :

· Déduire la fraction de résultat à distribuer (dividendes à payer) et la


transférer en dettes à moins d'un an.
· Déduire la fraction d’impôts à payer (fiscalité latente ou différée)
pour des réintégrations ultérieures correspondant aux :

- subventions d’investissements restant à virer aux résultats,


- provisions pour hausse des prix éventuelles,
- aux amortissements dérogatoires à reprendre.

Le montant de l’imposition latente est à transférer dans les dettes à plus d'un an ou à
moins d’un an selon les échéances fiscales.
L’actif fictif amortissable peut générer une économie d’impôt due à la déduction de la
charge.
Elle augmente la valeur de l’actif net.

2. Provisions pour risques et charges.


25

Elles ont été constituées, par respect du principe de prudence, dans l’hypothèse de
charges et donc de dettes ultérieures probables.

Si elles ne sont pas justifiées, elles sont considérées comme des réserves occultes
et doivent être transférées dans les capitaux propres.
Si elles sont justifiées et selon la date probable de réalisation du risque ou de la
charge, il faut les transférer soit :

· en dettes à plus d'un an,


· en dettes à moins d'un an.

3. Comptes courants d'associés.

Ce sont des apports effectués par les associés pour une période plus ou moins longue.
Lorsqu'ils sont bloqués ou stables, ils doivent être transférés des dettes financières vers
les capitaux propres.

4. Ecarts de conversion – Passif.

Ils correspondent à des gains latents de change, constatés lors de la conversion de


créances et de dettes libellées en monnaies étrangères.
Bien que latents, ces gains ont déjà supporté l'impôt en raison de leur réintégration
fiscale. Ils doivent être ajoutés aux capitaux propres.

5. Produits constatés d'avance.

Ils sont considérés comme des dettes à court terme (moins d'un an).

6. Impôts latents.

Calculés sur des réintégrations ou des reprises ultérieures, ils sont considérés comme
des dettes à moins d’un an ou à plus d’un an selon l’année prévue de leur échéance.

3.2.4. Les grandes masses du bilan financier

Après ces retraitements, quels sont les contenus des grandes masses du bilan financier ?

1. Actif à plus d'un an.

1.1. Actif immobilisé net.

Il correspond à l’actif immobilisé réel :

· Immobilisations incorporelles,
· Immobilisations corporelles,
· Immobilisations financières, évaluées à leur valeur nette comptable,
après déduction des amortissements et des dépréciations.
· Frais de Recherche et de Développement si les projets sont réalisables,
· Les avances et acomptes versés sur commandes d’immobilisations,
· Stock-outil éventuel.

1.2. Créances à plus d'un an.


26

Elles incluent :

· Certains prêts accordés à des tiers (au personnel par exemple),


· Les créances sur clients dont l'échéance est éloignée (> 1 an),
· Les dépôts et cautionnements versés.

2. Actif à moins d'un an net.

2.1. Stocks.

Il s’agit de la valeur nette des stocks et des en-cours, diminuée de la valeur du stock-
outil.

2.2. Valeurs réalisables à court terme.

Elles comprennent les :

· Avances et acomptes versés aux fournisseurs,


· Créances clients et comptes rattachés,
· Effets escomptés non échus,
· Autres créances,
· Certaines immobilisations financières encaissables à court terme.

2.3. Trésorerie d'actif.

Elle regroupe les :

· disponibilités,
· valeurs mobilières de placement immédiatement négociables et liquides,
· effets de commerce immédiatement négociables ou escomptables.

3. Capitaux permanents (Ressources stables)

Ils représentent les ressources durables ou stables de l’entreprise.

3.1. Capitaux propres.

Ils comprennent:

· le capital social,
· les réserves et report à nouveau, après répartition des bénéfices,
· les provisions pour risques et charges sans objet réel ou non justifiées
(considérées comme
des réserves occultes),
· les Comptes courants d'associés bloqués ou stables.

3.2. Dettes à plus d'un an.

Elles regroupent (pour la partie à + d'un an) :


· les emprunts obligataires convertibles,
· les autres emprunts obligataires,
· les emprunts et dettes auprès des établissements de crédit,
· les emprunts et dettes financières divers,
· les provisions pour risques et charges justifiées à plus d’un an,
27
· les autres dettes à plus d'un an, dépôts et cautionnements reçus,
·la fraction d'impôt différé relatif aux réintégrations ultérieures (subventions
d'investissement, provision pour hausse des prix, amortissements dérogatoires).

4. Dettes à court terme.

4.1. Dettes à moins d'un an.

Elles sont composées :


· des avances et acomptes reçus des clients,
· des dettes fournisseurs et des comptes rattachés,
· des autres dettes à moins d'un an (sociales, fiscales, …),
· de la fraction d'emprunt remboursable dans l'année,
· des produits constatés d'avance,
· des dividendes à payer (part du résultat distribuée aux actionnaires),
· des provisions pour risques et charges justifiées à moins d'un an.

4.2. Trésorerie de passif.

Elle comprend :
· les effets escomptés non échus (EENE),
· les concours bancaires courants (CBC),
· les soldes créditeurs de banque (SCB).

Ces masses financières du bilan visent l’obtention des agrégats ou masses


utiles pour l’analyse financière.

Après la déflation, l’opération d’affection du résultat et les corrections


apportées au bilan comptable, il est possible de dresser le bilan financier.

3.3. Les procédés de présentation du bilan financier

Le bilan financier peut se présenter sous deux formes : le bilan financier


condensé et le bilan financier synthétique.

1. Le bilan financier condensé

Celui-ci comprend 3 ou 4 rubriques à l’actif et au passif. Il se présente comme suit :

Actif Bilan Condensé


Passif
I. Actif immobilisé net I. Capitaux Permanents
II. Actif à moins d’un an II Passif à moins d’un an
IV. Actif de trésorerie (circulant) ou DCT
III Trésorerie du passif

Ou encore

Actif Bilan Condensé


Passif
I. Actif immobilisé net I. Capitaux propres et
II. Stocks ressources assimilées
III.Créances et emplois II.Dettes financières et
assimilés ressources assimilées
28
IV. Actif de trésorerie III. Passif circulant (DCT)
IV . Trésorerie du passif

Remarque:

Dans la présentation financière du bilan, les non valeurs (résultat négatif,


frais d’établissement, report à nouveau négatif …) sont portées en déduction des
capitaux propres.

2. Le bilan financier synthétique

C’est ce bilan qui permet d’amorcer l’analyse financière proprement dite.


Il comprend deux rubriques (masses des capitaux) à l’actif et deux rubriques au passif.

Il se présente comme suit :

Actif Bilan synthétique Passif


I Actif immobilisé net I. Capitaux permanents
II. Total actif circulant (ressources durables)
II. Total passif circulant

C’est en principe au départ de ce bilan qu’il est possible de mener l’analyse


financière dont le triple objectif sera :

 rechercher l’équilibre financier,


 analyser la rentabilité et étudier l’évolution de cet équilibre et de cette rentabilité,
 établir le diagnostic sur la situation financière de l’entreprise.

3. Tableau de cristallisation

Cristalliser un bilan consiste à réduire ses postes à quelques chapitres en


les regroupant par grandes familles ou rubriques ; chacune de ces rubriques étant
exprimées successivement en valeur absolue et en valeur relative (%) du total du bilan
(ces % doivent être arrondis à l’unité supérieure ou inférieure).

Les rubriques sont les suivantes :

Actif : Passif :

- Actif immobilisé net - Capitaux propres et R A


- Stocks - Dettes financières et R A
- Créances et Emplois assimilés - Passif circulant
- Actif de trésorerie - Passif de trésorerie

Il faut prendre les précautions suivantes :

1. A l’actif

 Déduire les travaux et produits en cours, la valeur du poste client avances et


acomptes reçus qui pourra figurer au passif du bilan. En effet ces avances ayant
été encaissé, c’est comme si ces produits et travaux en cours ont été
effectivement facturés et l’argent encaissé (disparition théorique de l’engagement
au passif) c’est ce que l’on appelle « des fausses dettes ».
29
 Intégrer dans les valeurs disponibles, les titres de placement
immédiatement disponible comme les bons de caisse ou les bons de trésors.

2. Au passif

 Déduire des exigibles à CT, la part des avances et acomptes reçus des clients qui
a déjà été déduite (fausses dettes)

Le tableau de cristallisation se présente comme suit :

- Lorsqu’on ne connaît pas le montant du compte « produit et travaux en cours ».

ACTIF MONTANT % PASSIF MONTANT %


I. Actif immobilisé I. Capitaux propres
II. Stocks II. Dette financ.
III. Fausses créances III. Fausses dettes
IV. Créances IV. Passif circulant
V. Actif de trésorerie
Total 100 100

- Lorsqu’on connaît le montant du compte « produit et travaux en cours » et celui


du compte « client, A & A reçus ».

ACTIF MONTAN % PASSIF MONTANT %


T
I. Actif immobilisé I. Capitaux prop.
II. Stocks II. Dettes finc.
Prod. et tr. enc. III. Passif circ.
(1) (3)
III. Créances (2)
IV. Actif de trésorerie
Total 100 100

N.B. : (1) Produits et travaux en cours = Produits et travaux en cours du


bilan comptable – Fausses Dettes
(2) Créances = créances du bilan comptable (Fausses créances comprises)
(3) Passif circulant = passif circulant du bilan comptable – Fausses dettes

4. Graphique de visualisation

Pour mieux connaître ce graphique, il y a lieu de comprendre ce qu’on


entend par zones bilantaires. En effet, lorsque l’on examine un bilan, l’on peut
s’apercevoir qu’il se subdivise en un certain nombre de zones.

1. la zone de financement permanent : cette zone se situe au passif du bilan et


comprend les fonds propres, les dettes à long et moyen terme et les comptes
courant à LT (les capitaux permanents).
2. la zone des investissements : cette zone apparaît à l’actif et comprend les
immobilisations.
3. la zone du fonds de roulement : cette zone appelée aussi « marge de
sécurité » résulte de la différence de la zone de financement permanent et la zone
des investissements.
30
4. la zone de risque : elle est représentée par les valeurs d’exploitation
car celle-ci, du fait de la non facturation représentent un risque à faire couvrir par
le moyen de financement permanent de l’entreprise (le fonds de roulement).
5. la zone de trésorerie : elle apparaît entre les valeurs réalisables et les
disponibles d’une part et les exigibles à courts termes d’autres parts. Si les
premières sont supérieures aux seconds, la trésorerie est positive (aisée) et l’on
dit que l’écart du court terme est positif. Dans le cas contraire, l’entreprise aura
une trésorerie négative (serrée) et l’on dira que l’écart du court terme est négatif.
6. la zone du résultat : cette zone apparaît soit au passif si l’exercice considéré est
bénéficiaire soit à l’actif si l’exercice considéré est déficitaire. Et, cette zone peut
être obtenue par la différence entre tous les postes d’actif et ceux du passif.

Il faut rappeler qu’en SYSCOHADA, le résultat (compte 13), est un poste du


passif qu’il soit positif ou négatif mais, en cas de perte, ce compte est précédé du signe
moins (-) et on parle dans ce cas du compte de passif soustractif.

N.B. : Lorsque le bilan est subdivisé en zones, il est possible d’établir un tableau appelé
« graphique de visualisation » qui peut se présenter comme suit :

Année n Année n+1 Année n+2


Actif Zone Passif Actif Zone Passif Actif Zone Passif

Dans ce graphique, l’échelle de % doit être de 100 car ce graphique


s’établit en fonction du tableau de cristallisation et on n’y porte que les pourcentages
des rubriques préalablement calculées sur le tableau de cristallisation. On peut prévoir
ce graphique en partant de 0 à 100 de haut vers le bas et de 0 à 100 de bas vers le haut
de manière à faciliter la lecture lorsqu’il est question de comparer les bilans successifs.

Dans ce graphique, les fausses créances viennent tout juste après les
valeurs d’exploitations (non pas dans les valeurs réalisables) car ces créanciers seront
transformés en stocks, de même aussi pour les fausses dettes qui viennent après les
capitaux permanents.

3.4. Quelques expressions utilisées en Analyse financière

- Le redressement

Peut être défini comme étant une opération par laquelle, l’analyste financier
modifie les chiffres du comptable. Il consiste donc à identifier l’actif réel en retirant les
actifs fictifs, les non-valeurs (frais de premier établissement, les brevets, les
immobilisations incorporelles …) Ainsi, les actifs apparaîtront déduits des
amortissements et provisions tandis qu’au passif, les charges à étaler viennent en
déduction des fonds propres. Les emprunts à long et moyen terme échus ainsi que les
provisions pour charges et pertes certaines sont considérées comme des dettes à court
terme.

- Le reclassement
31
Cette opération consiste à ramener les montants redressés à leurs
rubriques bilantaires respectives. A titre d’exemple, une dette à long et moyen terme
échue sort dans la classe des « emprunts à long et moyen terme » et entre dans la
classe des « dettes à court terme ».

- La restructuration

Par cette opération, les comptes seront rangés dans le bilan selon la
conception du financier. C’est-à-dire par cycles financiers.

- L’homogénéisation

Consiste à rendre les éléments du bilan homogène : comparables dans le


temps. Pour cette fin, on peut recourir aux méthodes économiques telles que, la
méthode des indices ou la méthode des valeurs constantes.

- La condensation

C’est une présentation qui consiste à regrouper les grandes rubriques


figurant au bilan. Ce procédé exige le regroupement des postes du bilan en quatre
rubriques à l’actif contre trois au passif.

- La cristallisation

Opération qui consiste à représenter le bilan en valeurs absolues et valeurs


relatives. Dans le bilan financier, les comptes sont rangés par cycles financiers alors que
dans le bilan comptable, les comptes sont rangés par nature.

Application

Voici le bilan comptable simplifié d’une entreprise, au 31 décembre N (en FC):

ACTIF PASSIF
Rubriques Montants bruts Amort. & prov. Montant nets Rubriques Montants nets
Actif immobilisé 200.000 Capitaux propres
Brevet .000 150.000.0000 50.000.000 Capital 2.400.000.000
Terrains 45.000.000 45.000.000 Réserves 519.000.000
Immobilisations corp. 1.300.000.000 50.000.000 1.250.000.000 Report à nouveau. 100.000.000
Immobilisations financ. 3.800.000.000 1.000.000.000 2.800.000.000 Résultat net de 60.000.000
Autres immob l’exercice
32
Actif à CT Dettes financières 200.000.000
Stocks 600.000.000 30. 000.000 570.000.000 Provisions pour risques
Clients 2.000.000.000 300. 000.000 1.700.000.000 et charges 1.180.000.000
Autres créances 325.000.000 25.000.000 300.000.000
Passif à C T
Actif de trésorerie Fournisseurs 2.760.000.000
Banque 375.000.000 375.000.000
Caisse 70.000.000 70.000.000
Ecarts de conversion du 21.000.000
Ecarts de conversion passif
de l’actif 80.000.000 80.000.000

Total 8.795.000.000 1.555. 000.000 7.240.000.000 Total 7.240.000.000

Sachant que, les immobilisations financières comportent une partie à moins d’un an qui se monte à 30.000.000 constituée
des prêts au personnel , les stocks comprennent le stock outil qui se chiffre à 70.000.000 , les créances sur clients
comprennent 20.000.000 à plus d’un an , le bénéfice de l’exercice est à affecter, à raison de 2/3 aux associés et le reste
mis en réserve, les provisions pour risques et charges comprennent une partie exigible à moins d’un an qui se monte à
750.000.000 et les dettes envers les fournisseurs comprennent une partie convertie en exigible à plus d’un an qui s’élève à
1.400.000.000, présentez les bilans financiers.

Solution

a. Retraitements  de l’actif
Pour l’actif immobilisé

 Le stock outil (70.000.000) augmente l’actif immobilisé;


 La partie des immobilisations financières à moins d’un an (30.000.000) vient en diminution de l’actif immobilisé
 Les créances sur clients à plus d’un an (20.000.000) augmentent les immobilisations financières

On a : (50.000.000 + 45.000.000 + 1.250.000.000 + 2.800.000.000 + 70.000.000 + 20.000.000) – 30.000.000 =


4.205.000.000.

Pour l’actif circulant


 Les stocks diminuent de la valeur du stock outil : 570.000.000 – 70.000.000 = 500.000.000 ;
 Les clients diminuent de la partie à plus d’un an et augmentent des écarts de conversion d’actif :
1.700.000.000 – 20.000.000 + 80.000.000= 1.760.000.000 ;
 Les autres créances augmentent de la partie des immobilisations financières convertie en créances à moins d’un an :
300.000.000 + 30.000.000 = 330.000.000

Pour l’actif de trésorerie : pas de modification (375.000.000 + 70.000.000) = 445.000.000


b. Retraitements  du passif

Pour les capitaux propres :

 Déduire de la partie du bénéfice à distribuer (2/3 du résultat net de l’exercice) ;


 Ajouter les écarts de conversion du passif

On a alors : (2.400.000.000 + 519.000.000 + 100.000.000 + 20.000.000 + 21.000.000) = 3.060.000.000

Pour les dettes financières et les ressources assimilées :

 Déduire des provisions pour risques et charges la partie devenue exigible à moins d’un an (750.000.000). D’où :
1.180.000.000 – 750.000.000 = 430.000.000
 Augmenter les dettes financières de 1.400.000.000 des fournisseurs à plus d’un an (1.400.000.000) ;
200.000.000 + 1.400.000.000 = 1.600.000.000

Alors, les dettes financières s’élèvent à : 430.000.000 + 1.600.000.000 = 2.030.000.000


33

Pour le passif circulant

 Réduire la rubrique « fournisseurs de 1.400.000.000. On a : 2.760.000.000 – 1.400.000.000 = 1.360.000.000


 Augmenter le passif circulant de 750.000.000 des provisions pour risques et charges devenues exigibles à moins d’un
an. ;
 Augmenter le passif circulant de la partie du résultat à distribuer (40.000.000)

Ainsi, le passif circulant est de : 1.360.000.000 + 750.000.000 + 40.000.000 = 2.110.000.000

Au final, le bilan financier condensé se présente comme suit :

ACTIF
PASSIF
Rubriques Montants Rubriques Montants

Actif immobilisé net (acyclique) 4.205.000.000 Capitaux propres 3.060.000.000

Actif circulant Dettes financières et R A 2.030.000.000


Stocks 500.000.000
Clients 1.760.000.000
Autres créances 330.000.000 Passif circulant 2.150.000.000

Actif de trésorerie 445.000.000 Passif de trésorerie -

Total 7.240.000.000 Total 7.240.000.000

Quant au bilan financier synthétique, il se présente de la manière suivante :

ACTIF
PASSIF
Rubriques Montants Rubriques Montants

Actif immobilisé net 4.205.000.000 Capitaux permanents 5.090.000.000


(Actif acyclique) (Resources stables)

Total de l’Actif circulant 3.035.000.000 Total du passif circulant 2.150.000.000


(Actif cyclique)

Total 7.240.000.000 Total 7.240.000.000


34

Le tableau de cristallisation se présente comme suit :

Actif Passif

Actif immobilisé Capitaux permanents


58,08 % 70,30%

Actif cyclique (Actif à moins d’un an)


49,92 %
Passif cyclique (Passif à moins d’un an)
29,70%

Total Total
100 % 100 %

Graphique de visualisation

Actif Zone Passif

Actif Zone d’investissement


immobilisé
net Capitaux
Stocks Zone de Fonds de Roulement permanents

Zone de risque

Créances

CHAPITRE IV 
35
ANALYSE DES PRINCIPALES GRANDEURS FINANCIERES OU
INDICATEURS FINANCIERS OU ENCORE AGREGATS DE L’EQUILIBRE FINANCIER

Après avoir procédé au retraitement des comptes et établi le bilan financier,


certaines grandeurs financières peuvent être dégagées.

Il s’agit concrètement de comprendre les emplois d'une entreprise et leur


mode de financement. Ceci implique une notion d'équilibre entre l'origine des
fonds et leur utilisation, une question d'adaptation des emplois aux ressources qui les
ont financées. C’est donc l'analyse de la structure financière consiste à porter un
jugement sur les équilibres financiers fondamentaux.

Une première grandeur reflétant un équilibre sommaire est indiquée par la


confrontation du passif à long terme avec les immobilisations : elle est exprimée par « le
fonds de roulement » (section 1). Le besoin en fonds de roulement, plus fluctuant et
plus instable reflète l’équilibre courant (section 2). Enfin, la trésorerie montrera
comment a été réalisé l’équilibre à court terme (section 3).

4.1. Le Fonds de Roulement (FR)

Pour mieux comprendre ce concept, il convient d’évoquer la règle de


l’équilibre financier minimum et celle de la sécurité financière.

4.1.1. Règle de l’équilibre financier minimum :

1. Partant du principe selon lequel le passif finance l’actif, la règle de l’équilibre


financier minimum peut s’énoncer comme suit : « les capitaux du passif
utilisés par une entreprise pour financer une valeur de l’actif doivent rester à
la disposition de l’entreprise pendant un temps qui correspond au moins à
celui de la durée de l’objet financé ». D’où, il doit exister un équilibre entre
un moyen de financement et l’objet financé. Autrement dit « les courts
financent les courts et les longs financent les longs ».

2. Projeté dans le bilan, cela signifie que l’équilibre financier d’une entreprise
sera parfait, lorsque :

- les immobilisations seront financées par les fonds propres ou les ressources
stables de financement ;
- les stocks et travaux en cours ou produits en cours (valeurs d’exploitation) seront
financés par l’excédent des capitaux permanents ou stables (Fonds propres + LT
& MT) ;
- les valeurs réalisables et disponibles seront financées par les dettes à court terme
(exigible à court terme).

La loi de l’équilibre financier minimum pour être efficace doit être


complétée par la loi de la sécurité financière que nous énonçons au point suivant.

4.1.2. Règle de la sécurité financière

Il n’apparaît pas prudent de s’en tenir à la règle d’un strict équilibre entre
les capitaux permanents et les immobilisations ou entre les actifs circulants et les dettes
à court terme.
36
Il doit exister un excédent des capitaux permanents sur les immobilisations nettes.
Autrement dit il faut pourvoir l’entreprise d’un fonds de roulement net positif.
Il arrive que la rotation des certains capitaux circulants qui doivent secréter l’argent ou
disponibilités est devenue lente, et cause ainsi des difficultés à l’entreprise qui doit faire
face aux engagements immédiats (paiement du personnel, l’Etat, fournisseurs, etc.), un
fonds de roulement positif va remédier à tous ces aléas de gestion. Voilà pourquoi un
fonds de roulement positif est synonyme de la sécurité financière de l’entreprise.

4.1.3. Définitions du Fonds de Roulement Net

Certains auteurs définissent le FRN comme étant la différence entre les


capitaux permanents et les valeurs immobilisées. D’autres le définissent comme étant la
différence entre le total des valeurs circulantes d’une part, et les dettes à court terme,
d’autre part. Ces usages assez largement répandus, résultent d’une confusion entre la
notion de définition et celle de mode de calcul ; les différences ci-dessus constituent en
effet, deux modes de calcul du FRN ; elles n’en constituent pas une définition.

La véritable définition du FRN est celle-ci : « le FRN correspond à la part


des capitaux permanents qui, n’étant pas absorbée par le financement des valeurs
immobilisées reste disponible pour financer les besoins liés au cycle d’exploitation, ou
besoin en FRN ».

4.1.4. Modes de calcul du FRN

Le FRN peut se calculer en utilisant soit :

 les éléments du haut du bilan : mode de calcul par le haut du bilan


 les éléments du bas : mode de calcul par le bas.

Ces deux modes conduisent au même résultat numérique, puisque le total


de l’actif et du passif bilan sont égaux.

A. Calcul du FRN par le haut du bilan

Par le haut du bilan, le FR est obtenu par la formule suivante :

FRN = capitaux permanents – Actif immobilisé net

Ce mode de calcul met l’accent sur l’origine du FRN et sur les véritables
déterminants de ce fonds. Il s’agit d’une analyse qui permet d’expliquer la valeur du FRN
à une date donnée. A l’inverse, comme on le verra, le mode de calcul par le bas, s’il
conduit au même résultat numérique, ne pet que « constater » la valeur du FRN sans
l’expliquer car les opérations qui touchent les postes du bas du bilan n’ont pas
d’incidente sur le FRN.
Aussi, on peut conclure que, le meilleur mode de calcul du FRN est celui du haut du bilan
car le FRN est un élément d’appréciation de l’équilibre financier à LT (permet de voir
comment l’entreprise à financer ses investissements).

B. Calcul du FRN par le bas du bilan


37
En utilisant les éléments du bas du bilan, le FRN est obtenu par la
formule suivante :

FRN = Total actif circulant – total passif circulant


terme
Ce mode de calcul du FRN, bien qu’il ne permette pas d’expliquer la valeur
du FRN, n’est pas pour autant à exclure complètement, car il permet de mesurer l’écart
(la différence) existant entre l’actif immédiatement disponible (actif de trésorerie) et
l’actif ultérieurement convertible en espèces (stocks et créances) d’une part, et les
dettes à court terme, d’autre part. Le FRN constitue la marge de sécurité des créanciers,
il correspond en effet, aux pertes que peut subir une entreprise sans qu’elle soit obligée
de vendre une partie de ses immobilisations pour payer ses créanciers.

Le calcul du FRN par le bas du bilan traduit mieux l’utilisation du FRN, il met
l’accent sur la finalité du FRN qui est le financement de l’actif circulant. C’est en effet, à
partir de ce mode de calcul qu’on prévoit les besoins en fonds de roulement (BFR).

4.1.5. Types de fonds de roulement

En utilisant les éléments du haut du bilan, le FRN a été obtenu par la


formule suivante :

FRN = capitaux permanents – actif immobilisé net

Or, les capitaux permanents = capitaux propres + dettes financières et


ressources assimilées; il est donc possible de parler de 3 types de FRN selon qu’il s’agit
de telle ou telle catégorie des capitaux qui sont utilisés pour le financement des
immobilisés. On ajoutera cependant à ces 3 types de FRN, un quatrième qui utilise cette
notion de FRN au sens très large.

A. Le FR net (FRN)

Appelé aussi « FR permanent », il correspond à la partie de l’actif


immobilisé financé par les capitaux permanents.

FRN = capitaux permanents – actif immobilisé net (haut du bilan)

FRN = Total actif circulant – Total passif circulant (bas du bilan)

B. Le FR propre (FRP)

Il correspond à la partie de l’actif immobilisé financé par les capitaux


propres.

FRP = capitaux propres – actif immobilisé net

C. Le FR étranger (FRE)
38
Il correspond à la partie de l’actif immobilisé financée par des dettes
financières et ressources assimilées.

FRE = FRN - FRP

D. Le FR brut total ou FR économique

Il correspond à l’ensemble de l’actif circulant. En effet au sens large du


terme, le FR économique ou brut est synonyme des capitaux circulants.

FRB = valeurs circulantes = Total actif circulant

4.1.6. Appréciation du niveau du FR

Le FR peut être positif, négatif ou nul.

a. Le FR positif

Résultat du rapprochement de deux masses financières du bilan ; le FR est


positif lorsque :

 Les capitaux permanents sont supérieurs aux valeurs immobilisées.


 ou le total de l’actif circulant est supérieur total du passif circulant. Mais lorsqu’il
est positif, il est toujours loisible, pour une meilleure appréciation, de comparer sa
valeur à celle des valeurs d’exploitation (le FR sert à financer le cycle
d’exploitation) ou encore à celle du C.A. de l’entreprise ou au FR des autres
entreprises du même secteur pour situer l’entreprise. Après cette comparaison, 3
situations sont envisageables.

- Le FR positif peut-être pléthorique

Le FRN est dit « pléthorique » lorsqu’il couvre (finance) au-delà des valeurs
d’exploitation.

Schématiquement, on aura la situation suivante :

Actif immobilisé Capitaux permanents

Stocks

Créances

Actif de trésorerie Passif circulant

Passif de trésorerie
39
On considère dans ce cas qu’il y a immobilisation des capitaux, car
l’excédent du FRN sur les valeurs d’exploitation représente une part des capitaux mal
utilisés et qui ne se fructifient pas et ne sont pas rentabilisés.

On peut dans ce cas proposer éventuellement, une expansion de


l’entreprise (nouveaux investissements), mais celle-ci doit être prudente car en cas de
surinvestissement, le FRN peut devenir insuffisant ou même négatif.

- Le FR positif peut être suffisant ou équilibré

Le FRN est dit équilibrer ou suffisant lorsqu’il couvre (finance) entièrement


la zone de risque (valeurs d’exploitation) c’est la situation idéale.

Schématiquement, on aura la situation suivante :

Actif immobilisé Capitaux permanents

Stocks

Créances Passif circulant

Actif de trésorerie Passif de trésorerie

- Le FR positif peut être insuffisant

Le FR est dit « insuffisant » lorsqu’il ne couvre (finance) qu’une partie des


valeurs d’exploitation (une partie de la zone risque) ; il est évident que la partie qui
reste est financée par les dettes à court terme.

b. Le FR nul

Le FR est nul lorsque :

 les capitaux permanents = valeurs immobilisées


 où les valeurs circulantes = dettes à court terme

Schématiquement, on aura la situation suivante :

Actif immobilisé net Capitaux permanents

Stocks
Passif circulant
Créances
Passif de trésorerie

Actif de trésorerie

c. Le FR négatif
40
Le FR est négatif lorsque :

 les capitaux permanents sont inférieurs aux valeurs immobilisées


 ou les valeurs circulantes sont inférieures aux dettes à court terme.

Schématiquement, cette situation se présente comme suit :

Actif immobilisé Capitaux permanents

Stocks
Passif circulant
Créances
Passif de trésorerie
Actif de trésorerie

Cette situation indique qu’une partie des immobilisations est financée par
les dettes à court terme, ce qui constitue une violation de la règle de l’équilibre financier
minimum. Le risque est dans ce cas trop grand parce que qu’il faudra réaliser (vendre)
une partie des immobilisés pour payer les dettes à court terme.

Remarque :
L’existence du FR constitue le critère de l’équilibre d’une bonne ou
mauvaise gestion financière de l’entreprise. Elle nous montre si la règle de l’équilibre
financier minimum est respectée.
Cependant, son importance dépend de la nature même de l’activité dans les
entreprises industrielles, il faut un FR suffisant, le cycle d’exploitation est long et il y a
existence des encours de production important et les versements des avances et
acomptes des clients alors que dans les entreprises commerciales où la rotation des
stocks est rapide, le FR servira uniquement à financer le stock non couvert par le crédit
fournisseur, on peut même se passer aisément du FR si les crédits à court terme
suffisent amplement pour couvrir tous les stocks.

4.1.7. Existence du fonds de roulement

L’existence du FRN constitue le critère de l’équilibre d’une bonne ou une


mauvaise gestion financière de l’entreprise. Elle nous montre si la règle de l’équilibre
financier est respectée.
Cependant l’importance du FRN dépend de la nature même de l’activité, de l’objet social
de l’entreprise.

En effet pour :

- Entreprise industrielle : il faut qu’il y ait un FRN suffisant, surtout pour les
entreprises qui produisent sur commande. Ce genre d’entreprise sont
caractérisées par des encours de production importants ; des versements
d’acompte par les clients et des crédits spécialisées. Généralement les avances
des clients ne suffisent pas pour couvrir la totalité des dépenses d’exploitation et
les crédits spéciaux ne sont consentis que moyennant une structure financière
saine et solide, nous verrons plus loin, les différents critères qu’on doit tenir
compte pour apprécier la solidité financière.
41
Les banquiers s’en servent pour voir si oui ou non ce client mérite d’être aidé
sans risques.

- Entreprise commerciale : l’entreprise commerciale caractérisée par une grande


rotation des stocks, un crédit fournisseur important et un degré de liquidité des
stocks considérables requiert un FRN de façon différente qu’une entreprise
industrielle.
Le FRN servirait, dans ce cas, uniquement pour financer les stocks non couverts
par le crédit fournisseur.
Au cas où le crédit « fournisseur » et el crédit à court terme suffisent seulement
pour couvrir tous les stocks et les autres besoins de ces entreprises, l’on peut se
passer aisément du FRN. C’est bien le cas de grands magasins : supermarchés,
les hypermarchés, les détaillants qui obtiennent des crédits de quelques mois de
leurs fournisseurs alors qu’ils vendent comptant à leur clientèle. Tant que les
stocks se renouvellent rapidement, ces entreprises demeurent à l’abri de situation
désagréable, sauf s’il y a une grève des ouvriers qui compromettraient les ventes
- Entreprises de service : dépourvues des stocks des matières premières,
marchandises et produits finis, ces entreprises sont également caractérisées par
l’absence du crédit fournisseur. Elles ont donc un besoin d’un FRN que pour
couvrir certains services qu’elles utilisent et pour lesquels le règlement intervient
après un bref délai.

4.1.8. Etude du FR dans le temps : variation ou évolution du FR

A. Les facteurs de variation du FR

Les seules opérations qui ont une incidence sur le FR sont celles qui
modifient les postes du haut du bilan, c’est-à-dire les capitaux permanents et les
immobilisations du bilan corrigé.

Le FR reste donc insensible aux variations des postes du bas du bilan ; c’est
ainsi par exemple que, le fait de payer un fournisseur à 90 jours au lieu de le payer à 60
jours ne modifie pas la valeur du FR alors qu’il modifie celui du poste fournisseur et par
suite celui des BFR.

Le tableau explicatif ci-après résume les principales opérations touchant les


postes du haut du bilan et ayant une incidence sur le FRN.

OPERATIONS DIMUNUANT LE FRN OPERATIONS AUGMENTANT LE FRN


1. Augmentation de l’actif immobilisé 1. Augmentation des capitaux permanents
corrigé, investissements corporels, - augmentation des capitaux propres :
incorporels ou financiers. capital social, réserves, subventions
2. Diminution des capitaux permanents. d’équipements.
 diminution des capitaux propres - Augmentation des emprunts à L&MT
- distribution des réserves consentis par l’entreprise.
- prélèvement des dividendes 2. Diminution de l’actif d’immobilisation
- perte d’exploitation - désinvestissement : cession
 remboursement des capitaux d’immobilisation
empruntés (dettes à L&MT) - remboursement des prêts à L&MT
consentis par l’entreprise

Comme nous l’avons indiqué ci-avant, les variations des postes d’actif
circulant ou des dettes à court terme ne changent pas le FR puisqu’un accroissement
d’un poste d’actif circulant par exemple, entraîne soit une diminution d’un autre poste
42
actif circulant, soit un accroissement d’un autre poste du passif à court terme (vente
des marchandises à crédit au comptant).

B. Evolution du FR dans le temps

Le FR représentant une marge de sécurité qui assure l’entreprise contre les


risques des pertes d’actifs ou de diminution dans la vitesse d’écoulement des stocks
(retard, mévente, grève, …), son évolution doit être suivie attentivement.

Cette évolution peut être mesurée en mettant en évidence les variations


qu’il subit par rapport à l’exercice précèdent. Pour cela, il est nécessaire de suivre les
agrégats composants les capitaux permanents et les immobilisés pour les 3 ou les 5
dernières années.

Δ FR= ΔCP−ΔVI =FR n+1 −FR n

De cette évolution, trois éventualités sont envisageables.

 Le FR augmente

Le FR peut augmenter lorsqu’une partie plus importante des actifs


circulants est financée par des capitaux permanents. Il faut s’assurer cependant dans ce
cas que cette amélioration du FR ne s’est pas fait au détriment de l’autonomie financière
de l’entreprise : augmentation de l’endettement de l’entreprise qui entraînerait des
intérêts importants qui risquerait de grever les résultats d’exploitation. Si par contre
cette amélioration du FR résulte d’une augmentation des capitaux propres, cela signifie
que la situation financière de l’entreprise s’améliore.

Toutefois un FR pléthorique ne relève pas d’une bonne gestion puisque


l’entreprise utiliserait des ressources à long terme, coûteuses pour des emplois à court
terme qui pourraient être, en partie financés par des crédits à court terme.

FR

Année
0
 Le FR diminue

Si cette diminution du FR a servi à financer de nouveaux investissements


rentables, cela serait une bonne chose car les investissements rentables contribuent à
augmenter, à plus long terme la situation de l’entreprise.
FR

Année
0
43

 Le FR reste stationnaire

Cette situation peut traduire une stagnation de l’entreprise. Il faut toutefois


vérifier s’il s’agit d’une pause temporaire des investissements ou d’un ralentissement
durable de croissance ; l’étude de la rentabilité (chapitre 5) amènera des éléments de
diagnostic.
FR

Année
0
N.B. : il est parfois intéressant d’étudier les variations du FR en valeur relative (en %),
en cela permet de calculer son taux de variation (croissance ou décroissance).

Δ FRx 100
Taux de variation du FR=
FRn
On peut aussi faire recours à la méthode d’indice, en utilisant la formule
suivante :
FR de l'exercice x 100
Indice du FR =
FR année de base

Le FR, quelle que soit son importance, n’est pas la seule notion à prendre en compte
pour porter un jugement sur la situation financière d’une entreprise. Aussi doit-on
compléter son étude en le comparant aux besoins de financement du cycle
d’exploitation. On recourt pour cela à un concept plus dynamique le besoin en fonds de
roulement « BFR ».

4.2. Le besoin en fonds de roulement (BFR)

Pour mieux comprendre ce concept, il est nécessaire de rappeler la notion


du cycle d’exploitation, des besoins et des ressources qui sont à l’origine des BFR.

4.2.1. Le cycle d’exploitation, les besoins et les ressources de financement

Le cycle d’exploitation appelé aussi « cycle achat – produit – ventes »,


correspond à l’ensemble des opérations d’exploitation.
Schématiquement, ce cycle peut se présenter comme suit :

M.P.

Production
Achat

Disponibles P.F.
Vente cash

Recouvrement Vente à crédit


44

La durée de ce cycle varie selon les secteurs.


Pendant ce cycle, il existe un décalage entre les opérations (achat, production et vente)
et la transformation en monnaie de ces opérations. L’existence de ces décalages entre
flux réels et flux financiers est à l’origine des BFR.

Mais il faut ajouter que, les entreprises, par le fait même qu’elles vivent,
doivent faire face à un certain nombre de besoins : locaux, matériels, stocks MP et PF …,
par ailleurs, du fait que les créances sur leurs clients ne sont pas immédiatement
mobilisables, elles ont fatalement à leur charge une partie de ses créances.

Ces besoins peuvent être classés en deux catégories.

 les besoins dont l’existence est directement liée au cycle d’exploitation et qui se
renouvelle au rythme de celui-ci (stocks, clients, …) on les désigne sous le terme de
« besoins cycliques ». En terme comptable, les besoins cycliques correspondent à
ce que l’on appelle « actif circulant hors trésorerie » c’est-à-dire les valeurs
d’exploitation et les valeurs réalisables.
 Les besoins nécessaires à l’exploitation mais dont l’existence n’est pas directement
liée au cycle d’exploitation. Ils sont constitués par les moyens de production
(locaux, matériels et machines, participations, …) on les désigne sous le terme de
« besoins acycliques ». En terme comptable, les besoins acycliques constituent ce
que l’on appelle immobilisations (incorporelles, corporelles et financières).

Pour faire face à ces besoins (cycliques et acycliques) qui absorbent des
capitaux et pèsent sur leur trésorerie, les entreprises ont à leur disposition un certain
nombre des ressources, les fonds propres, les emprunts à L&MT qu’elles ont pu
contracter. Par ailleurs, les entreprises ne paient jamais leurs dettes rigoureusement
comptant, qu’il s’agisse de dettes envers leurs fournisseurs ou de leurs dettes fiscales ou
parafiscales et, ces dettes en attente de paiement constituent pour elles des ressources.

Ces ressources peuvent être classées en deux catégories :

- les ressources dont l’existence est étroitement liée au cycle d’exploitation et qui
se renouvelle au rythme de celui-ci (fournisseurs, dettes fiscales et parafiscales,
…) et que l’on a coutume d’appeler « ressources cycliques ».
En terme comptable, ces ressources cycliques constituent ce qu’on appelle « le
passif à moins d’un an ou circulant » ou encore « les dettes à CT ».
- Les ressources dont l’existence n’est pas directement liée au cycle d’exploitation
telles que les fonds propres et les emprunts à L&MT. On les désigne sous le terme
de « ressources acycliques »

En terme comptable, ces ressources acycliques correspondent aux


« capitaux permanents ».

De ce qui précède, il est possible de présenter le bilan en termes de besoins


et ressources en lieu et place d’actif et passif.
45
On aura la représentation suivante :

BESOINS RESSOURCES
Besoins acycliques (V. Immobilisées) Ressources acycliques : capitaux
Besoins cycliques (Actif à moins d’un permanents
an ou val. circulantes) Ressources cycliques : passif circulant
Trésorerie (excédentaire) Trésorerie nette (déficitaire)

Le total des ressources et celui des besoins ne sont pas nécessairement


égaux ; leur différence constitue ce que l’on appelle « la trésorerie nette ».

4.2.2. Définition des BFR

Le BFR est défini comme étant la part des besoins cycliques dont le
financement n’est assuré par les ressources cycliques et se trouve, par suite, à la charge
de l’entreprise.

Cette notion des BFR est très délicate, elle découle de l’existence des
ressources cycliques en face des besoins cycliques. En effet, du fait de l’existence de ces
ressources, le financement des besoins liés au cycle d’exploitation n’est pas dans sa
totalité à la charge de l’entreprise puisqu’une partie de ce financement est assurée par
des ressources du cycle d’exploitation.

La part à sa charge est seulement la différence entre les besoins cycliques


et les ressources cycliques. C’est donc, cette différence qui est appelée « besoins
d’exploitation (AO) ou besoins en fonds de roulement ».

4.2.3. Types des BFR et leur mode de calcul

Les BFR comprennent généralement :

- Les besoins en fonds de roulement des Activités Ordinaires appelés aussi BFRAO
cyclique « BFRC »
- Les besoins en fonds de roulement hors activités ordinaires appelées aussi
acyclique « BFRHAO »

A. Les besoins en FR de l’Activité Ordinaire (BFRAO)

Appelés aussi « besoins nets d’exploitation » ils correspondent à la partie


des besoins d’exploitation (Besoins cycliques) dont le financement n’est pas assuré par
des ressources nées du cycle d’exploitation (Ressources cycliques).

Formule : BFRAO = besoins cycliques – ressources cycliques


= actif circulant (hors trésorerie) – passif circulant (hors
trésorerie)
= (Valeur d’exploitation + Val. Réalisables) - DCT non bancaires
Les besoins cycliques sont représentés par les postes :

- des valeurs d’exploitation ;


- les créances s/clients (41) et comptes rattachés (46,54) ;
- les autres créances AO;
46
- les effets escomptés non échus (hors bilan) ;
- les avances et acomptes versés aux fournisseurs (409).

Les ressources cycliques regroupent les postes :

- fournisseurs et comptes rattachés (46,53) ;


- avances et acomptes reçus des clients (419) ;
- dettes fiscales et sociales ;
- les autres dettes AO.

Le BFRAO peut être positif, négatif ou nul. Il est positif si l’actif circulant
non compris le disponible est supérieur au passif circulant non comprise la trésorerie du
passif. En d’autre terme, il est positif si l’exploitation a généré plus d’emplois que de
ressources : il subsiste donc ce cas un solde résiduel à financer, d’où le terme
« BESOIN ». C’est souvent le cas dans les entreprises industrielles (cycle long).
Inversement, le BFR est négatif (assez rarement) si l’exploitation sécrète plus de
ressources que nécessite l’emploi (les besoins) : on ne peut plus alors parler des
« besoins » (en FR) au sens propre du terme puisque le cycle d’exploitation dans ce cas
produit de la trésorerie au lieu d’en absorber, il y a donc un surplus de financement qui
doit être utilisé ailleurs (placement).

On peut néanmoins dans ce cas conserver l’expression des « BFR » bien


que certains auteurs préfèrent parler dans ce cas de « ressources nettes d’exploitation »
ou « ressources en FR », c’est souvent le cas (BFR négatif) dans les entreprises
commerciales qui reçoivent de leurs fournisseurs une durée du crédit élevée alors que
leurs clients paient comptant : leur problème consiste alors à placer ces excédents.

B. Les Besoins en Fonds de Roulement Hors Activités Ordinaires (BFRHAO)

Appelés aussi « Besoins nets HAO » ils représentent la différence entre les
besoins et les ressources hors exploitation c’est-à-dire non liées directement à
l’exploitation. Ils sont généralement peu élevés par rapport aux besoins d’exploitations.
BFRHAO = Besoins HAO – Ressources HAO

On parle des besoins nets HAO ou BFRHAO si les besoins hors exploitation
sont supérieurs aux ressources hors exploitation ; dans le cas contraire, certains auteurs
préfèrent l’expression « ressources nettes HAO ».

C. Les besoins en fonds de roulement (BFR)

Ils résultent de la somme algébrique des BFRE et des BFRHE.

BFR = BFRAO + BFRHAO


Le schéma suivant illustre le cas d’une entreprise qui a des besoins en BFRAO et des
BFRHAO.

Stocks VE. Dettes AO

Créances Dettes d’expl.


d’expl. BFRE
BFR
BFRHE
Dettes HAO
Créances HAO
BFRHE
47

Remarques : tous les postes d’actifs et du passif circulant ne constituent pas


automatiquement des postes à inclure dans le calcul des BFR car le
passif et l’actif circulant comprennent des postes de trésorerie alors que
ceux-ci n’entrent pas dans le calcul des BFR : certains postes des
valeurs réalisables, des valeurs d’exploitation, des valeurs disponibles et
des dettes à CT constituent des postes de trésorerie.

Comme l’on peut s’en rendre compte, le calcul des BFR n’est pas aussi
facile qu’on peut le croire, aussi, nous proposons ci-dessous, un mode calcul pratique
des BFR.

4.2.4. Modes de calcul pratique des BFR

Dans certains cas, comme signalé ci-avant, le calcul des BFR peut être plus
complexe car, du fait que dans les comptes d’actif et du passif circulant figurent des
postes qui ne sont pas liés ou ne sont que partiellement liés au cycle d’exploitation et
nécessitent de ce fait des corrections (les considérées comme les valeurs de trésorerie).

Les diverses corrections possibles (que l’on a d’ailleurs relativement et


rarement l’occasion d’effectuer si l’on est à l’extérieur de l’entreprise) sont résumées
dans le tableau ci-après :

ACTIF (BESOINS) PASSIF (RESSOURCES)


Valeurs mmob. (Besoins Capitaux permanents (Ress. Acycliques)
cycliques)
 Actif circulant (Besoins cycliques)  Passif circulant (Ressources acycliques)
- Valeurs d’exploitation : stock - Avances & acomptes clients
normal - Fournisseurs (des MP et des
- A & A Fournisseurs marchandises)
- Clients et comptes rattachés - E à P (crédits non mobilisés)
- E à R : part non mobilisable - Autres dettes AO et HAO
immédiatement (+ de 3 mois).
- Autres créances AO et HAO.  Valeurs de trésorerie (passif)
 Valeurs de trésorerie (actif) - Découverts bancaires,
- Titres de placement (50) - banques crédits d’escompte et de
- Valeurs à encaisser (51) trésorerie.
- Banques (52)
- Chèques postaux (53)
- Instruments de trésorerie
(54)
- Banques (52)
- Caisse (57)

Remarque:

- Dans la pratique, la distinction au sein du cycle de mobilisation, entre les postes


devant être classés dans l’actif circulant et ceux à classer dans les valeurs de
trésorerie n’est pas toujours facile à établir.
48
- Les BFR d’une entreprise (à une date donnée) représentent donc le FR dont
cette entreprise a besoin, à cette date, pour que, compte tenu des besoins liés à
l’exploitation, sa trésorerie nette ne soit pas négative, à cette date.

4.2.5. Les facteurs de variation des BFR

Parmi les facteurs qui influencent les BFR, on peut citer :

 La durée du cycle d’exploitation

Les entreprises à cycle de fabrication long (entreprise industrielle) ont


généralement des BFR élevés car dans ces entreprises, il faut des stocks importants et,
les crédits fournisseurs ne suffisent pas pour financer tous les besoins liés au cycle
d’exploitation.

Alors que dans les entreprises commerciales où le cycle d’exploitation est


court, les BFR sont souvent faibles ou même négatifs (elles dégagent des ressources
nettes d’exploitation) car, les crédits fournisseurs sont souvent très importants et
permettent de couvrir les stocks et les créances. Il faut ajouter les entreprises à BFR
élevés peuvent diminuer celui-ci en demandant des avances et acomptes sur les
produits en cours.

 La valeur ajoutée

De façon générale, il existe un lien entre les BFR et la VA dégagée par


l’entreprise. Et les entreprises à VA élevée ont généralement des BFR élevés alors que
celles à VA faible, dégagent aussi des BFR faibles.

 La rotation des stocks

L’accélération de la rotation des stocks diminue les BFR mais lorsque cette
rotation est faible les BFR sont élevés.

 Le délai de paiement accordé aux clients

Lorsque ce délai est long les BFR seront élevés, dans le cas contraire, ils
seront faibles.

 Le délai de paiement obtenu des fournisseurs

Plus ce délai est long, moins importants seront les BFR, dans le cas
contraire, les BFR seront élevés.

 Les variations de prix

En période d’inflation (hausse de prix), les BFR augmentent, car


l’accroissement des dettes ne suffit plus à compenser l’augmenter des postes des stocks
et créances commerciales, surtout dans le secteur industriel.

Le total des ressources et celui des besoins ne sont pas nécessairement


égaux : leur différence constitue ce que l’on appelle la trésorerie nette.
49
4.3. La trésorerie

L’étude du fonds de roulement net et des besoins en fonds de roulement


nous conduit à l’examen de la Trésorerie de l’entreprise face à ses dettes exigibles à
court terme.

La Trésorerie a un aspect plus restrictif, en ce sens qu’elle ne fait appel qu’à


la partie des capitaux circulants très prochainement en disponibilités.

4.3.1. Définition

La trésorerie nette d’une entreprise est la différence entre les ressources


mises en œuvre pour financer son activité (FRN) et les besoins entraînés par cette
activité (BFR).

Mathématiquement, on aura :

Trésorerie nette = FRN – BFR

Au sens comptable, une autre façon de définir la trésorerie est celle qui
consiste à faire la différence entre la trésorerie active et la trésorerie passive.

Trésorerie nette = trésorerie active – trésorerie passive

Trésorerie active = disponibles + titres à CT + part des E. à R. immédiatement


mobilisables
= Trésorerie en cash + trésorerie attendue pendant le mois

Trésorerie passive = découverts bancaires + concours bancaires courant

Comme l’on peut bien le remarquer, la trésorerie ne se confond pas avec


les disponibles : la trésorerie a un champ beaucoup plus large, que les disponibles.

N.B. : En théorie, on ne devrait jamais parler de trésorerie mais de trésorerie nette à


une date déterminée, car la trésorerie varie journellement au gré des recettes et
de dépenses, des besoins et des ressources, du fonds de roulement et des besoins
en fonds de roulement.

Mais, par souci de simplification, nous emploierons souvent dans ce cours le


terme de trésorerie nette ou celui de trésorerie sans précision de date.

4.3.2. Signes de la trésorerie

Comme les deux définitions ci-avant l’indiquant expressément, la TN est la


différence, l’écart existant entre le FR ou la trésorerie active et les BFR ou la trésorerie
passive. Cette différence (écart) peut être positive ou négative (ou même nulle) ;

 lorsque les ressources (FR ou trésorerie active) sont supérieures aux besoins (BFR
ou trésorerie passive), la trésorerie nette est positive ou excédentaire.
L’excédent peut être laissé en caisse ou en banque (ce qui ne constitue pas
toujours la solution la plus avantageuse sur le plan du profit) ; cet excédent peut
aussi être placé de manière à rapporter les intérêts, il peut également servir pour
50
rembourser le crédit ; on peut aussi en sus de ces utilisations, décider de
garder une encaisse minimale (imprévus, …). Plus cet excédent est significatif,
plus la trésorerie de l’entreprise est aisée.
 Lorsque les ressources (FR ou trésorerie active) sont inférieures aux besoins (BFR
ou trésorerie passive), la TN est négative ou déficitaire. Ce déficit de trésorerie
doit être comblé ; il l’est le plus souvent par des crédits bancaires. Il est aussi
possible de pallier le manque de trésorerie nette en retardant (après sollicitation
ou non) les paiements des créanciers (fournisseurs, l’état et autres organismes
sociaux ou para-sociaux) ou en accélérant le recouvrement auprès de débiteurs.
Plus ce déficit est significatif, plus la trésorerie de l’entreprise est serrée ou
précaire.

4.3.3. Variation de la trésorerie nette dans le temps

La notion de TN étant liée à celle du FR et des BFR, il découle de cette


relation fondamentale que les variations de la TN ne peuvent être expliquées que par les
variations du FR et des BFR et uniquement en fonction de ceux-ci.

Aussi, pour expliquer (au passé à ou pour prévoir (au futur) les variations
de la TN, durant un intervalle de temps donné, il faut se reporter d’une part aux
variations du FR d’autre part aux variations des BFR (durant cet intervalle de temps) et
en faire la différence.

Il s’agit non seulement d’un mode de calcul ou d’un mode d’évaluation mais
aussi d’un mode d’approche intellectuelle qui se révèle utile dans la pratique.

4.3.4. Notion de budget de trésorerie

Jusqu’ici, la trésorerie a été envisagée sous un angle essentiellement


statique (la trésorerie à une date donnée) alors que cette notion peut aussi être abordée
dans son aspect dynamique c’est-à-dire, celui de prévision de trésorerie, prévision
d’exploitation.

Il faut signaler que cette notion n’entre pas directement dans le cadre de ce
cours d’analyse financière mais, étant donné le caractère centralisateur de la trésorerie,
(les conséquences de toutes les décisions se retrouvent dans la trésorerie), il ne suffit
donc pas de connaître la situation de la trésorerie, il faut anticiper les mouvements de
placements et le financement éventuel en étudiant les flux des recettes et des dépenses.

L’étude de flux donne les éléments essentiels du budget de trésorerie. Le


budget de trésorerie est lié aux budgets annuels d’exploitation qui lui sert de support.
L’établissement du budget de trésorerie permet de déterminer le volume et la nature
des crédits à court terme dont l’entreprise aura besoin, comme marge de sécurité ou
comme mode de financement des besoins de courte durée.

Cependant, il ne faut pas se faire trop d’illusion sur les prévisions de


trésorerie car quelle que soit la qualité des prévisions et la valeur des techniques
employées, il existera inévitablement des écarts entre la trésorerie prévisionnelle et les
chiffres réels.

L’élaboration de ce budget nécessite la mise en présence d’une part d’un


échéancier (le calendrier prévisionnel) des recettes et d’autres part, d’un échéancier des
dépenses. Les soldes de trésorerie (excédentaires ou déficitaires) à placer ou à combler
s’obtiennent par la différence entre les recettes et des dépenses prévisionnelles.
51

Application

Les bilans comptables des exercices 2013 et 2014 d’une entreprise se présentent
comme suit :

ACTITF 2013 2014


Montants Amort. & Montants nets Montants nets
bruts prov.
Actif immobilisé

Brevet 25.000 - 25.000 -


Matériel et mobilier 500.000 500.000 0 0
Matériel roulant 23.800.000 18.100.000 5.700.000 8.575.000
Immobilisat. financières 800.000 800.000 800.000
S/T 25.125.000 18.600.000 6.525.000 9.375.000

Actif circulant

Clients 29.197.963 - 29.197.963 15.352.031


Autres créances 1.998.307 - 1.998.307 1.998.307
S/T 31.196.270 - 31.196.270 17.350.338

Actif de trésorerie

Banque 796.811 - 796.811 5.008.615


S/T 796.811 - 796.811 5.008.615

Ecarts de conversion 900.000 - 900.000 -


d’actif

Total 58.018.081 18.600.000 39.418.081 31.733.953


PASSIF Montants nets Montants nets

Cap. propres & R A.

Capital 1.000.000 1.000.000


Report à nouveau 11.501.570 10.233.977
Résultat net de l’exercice 1.263.464 1.267.593
S/T 13.765.034 12.501.570

Dettes financières & RA

Emprunts 120.000 -
S/T 120.000

Passif circulant

Fournisseurs 313.915 -
Dettes fiscales 194.414 207.818
Autres dettes 10.000.153 14.920.996
S/T 10.508.482 15.128.814
52
Passif de trésorerie

Banque, découverts 15.024.565 4.103.569


S/T 15.024.565 4.103.569
Total 58.018.081 18.600.000 39.418.081 31.733.953

S’agissant des retraitements, les écarts de conversion de l’actif sont à porter en


augmentation de l’actif circulant, dans la rubrique des créances sur clients.

Les bilans comptables restructurés se présentent de la manière suivante :

Actif 2013 2014 Passif 2013 2014


Capitaux
Actif propres
immobilisé
Capital 1.00.000 1.00.000
Brevet 25.000 - Report à
Matériel & 5.700.000 0 nouveau 11.501.570 10.233.977
mobilier 800.000 8.575.000 Résultat net 1.263.464 2.267.593
Matériel roulant 800.000 -
Immob. Dettes
financières financières

Actif circulant 15.532.031 Emprunt 120.000 0


1.998.307
Clients 30.097.963 Passif
Autres créances 1.998.307 circulant

Actif de 5.008.615 Fournisseurs


trésorerie Dettes fiscales 313.915
796.811 22.358.953 Autres dettes 194.414 0
Banque 10.000.153 207.818
Passif de 14.920.996
Actif cyclique 32.893.081 trésorerie
(Total Actif
circulant) ou Banque-
Actif à moins découverts 15.024.565
d’un an 4.103.569
Passif
cyclique
(Total passif 25.533.047
circulant) ou 19.232.383
Passif à moins
d’un an

Total 39.418.081 31.733.953 Total 39.418.081 31.733.953

Les bilans financiers se présentent comme suit :

Bilans financiers condensés

Actif 2013 2014 Passif 2013 2014


53

Actif immobilisé net 6.525.000 9.375.000 Capitaux propres 13.765.034 12.501.570

Actif circulant Dettes financières 120.000


32.096.270 17.350.000 0
Actif de trésorerie Passif circulant 10.508.482
796.811 5.008.615 15.128.814
Total Actif circulant Passif de trésorerie 15.024.565
(Actif cyclique) 32.893.081 22.358.953 4.103.569
Total passif circulant 25.533.047
(Passif cyclique) 19.232.383

Total 39.418.081 31.733.953 Total 39.418.081 31.733.953

Bilans financiers synthétiques

Actif 2013 2014 Passif 2013 2014

Actif immobilisé net 6.525.000 9.375.000 Capitaux 13.885.034 12.501.570


permanents
Total Actif circulant
(Actif cyclique) 32.893.081 22.358.953 Total passif circulant 25.533.047 19.232.383
(Passif cyclique)

Total 39.418.081 31.733.953 Total 39.418.081 31.733.953

Les indicateurs de l’équilibre financier se calculent comme suit :

Indicateurs 2013 2014


FRN

Par le haut du bilan 13.885.034 - 6.525.000 12.501.570 – 9.375.000


Capitaux permanents – Actif immobilisé
net

32.893.081-25.533.047 22.358.953 - 19.232.383


Par le bas du bilan
Total Actif circulant- Total Passif circulant = 7.360.034 = 3.126.570

BFR
32.096.270 -10.508.482 17.350.000 - 15.128.814
Actif circulant – Passif circulant
= 21.587.788 = 2.221.524

TN
7.360.034 - 21.587.788 3.126.570 - 2.221.524 ou
FRN – BFR ou Actif de trésorerie-Passif ou 796.811 - 15.024.565 5.008.615 - 4.103.569
de trésorerie
= - 14.227.754 = 905.046
54

Chapitre V : ANALYSE DE L’EVOLUTION DE LA SITUATION


FINANCIERE DE L’ENTREPRISE

5.1. Tableau des emplois et Ressources

5.1.1. Cadre général

Après avoir étudié les notions fondamentales de la liquidité et de trésorerie,


nous poussons notre analyse en établissant le tableau des emplois et ressources. Il
s’agira de faire l’analyse des variations des postes des bilans successifs en faisant
connaître du côté des ressources les augmentations des postes de passif et les
diminutions des postes de l’actif et du côté des emplois les augmentations des postes de
l’actif et les diminutions des postes du passif.

5.1.2. Représentation

Exercices
N N+1 N+2
Rubriques
I/ Emplois
A. Augmentation des postes de l’actif
-
-
B. Diminution des postes du passif
-
-
Total des emplois
II/Ressources
A. Augmentation des postes du passif
-
-
B. Diminution des postes de l’actif
-
-
Total des ressources

5.2. Balance des mutations de valeurs

5.2.1. Généralités

Une des techniques qui permet d’apprécier la croissance d’une entreprise


est la comparaison des bilans successifs, comme nous venons de le voir. Celle-ci
dégage les mutations qui ont affecté les différents postes. Aussi le gestionnaire peut se
renseigner sur plusieurs éléments notamment l’amélioration ou le ressèment de la
trésorerie au fil des années, les régularités ou les fluctuations des bénéfices,
l’augmentation ou la diminution des réserves, le caractère normal ou anormal des
amortissements et des provisions, bref l’accroissement ou la diminution des postes de
l’actif ou de passif. Cependant, une bonne étude comparative de l’évolution d’une
exploitation de l’entreprise peut être réalisée au moyen de la balance des mutations des
valeurs. En effet, le rapprochement des valeurs d’actif et celles du passif de deux bilans
successifs qui peut être réalisé en faisant parler les chiffres. Etablie mensuellement, la
balance des mutations des valeurs est d’un grand intérêt au gestionnaire; d’une part,
pour suivre et contrôler méthodiquement les modifications survenues dans la structure
55
de l’entreprise et, d’autre part pour apprécier leurs répercussions sur la
trésorerie.

5.2.2. Définition :

La balance des mutations des valeurs est un instrument d’analyse ayant


pour objet de faire parler les chiffres. L’analyse comparative ne se borne plus à une
simple interprétation de chiffres valable à un moment donné. Elle se rapporte à une
étude de portée plus étendue qui nous documentera en profondeur sur la vie réelle de
l’entreprise, qui nous dévoilera les grandes lignes de décisions intervenues, par
exemple : en matières d’immobilisations, d’amortissements, des réserves, bref qui nous
munira d’indications, précieuses sur la qualité de la gestion qui préside au destiné de
l’organisme. Une autre façon de définir la balance des mutations des valeurs est de la
considérer comme un instrument précieux d’analyse pour faire ressortir principalement,
les modifications intervenues dans l’équilibre des actifs et la structure financière

5.2.3. Principe d’élaboration de la balance des mutations des


Valeurs.

L’on considère deux bilans dont on juxtapose les montants en regard de


deux colonnes additionnelles. Celles-ci sont réservées à l’enregistrement des variations
en plus et en en moins survenues aux montants juxtaposés. La première de ces deux
colonnes additionnelles enregistre les variations qui se traduisent en accroissement du
patrimoine et / ou rétrécissement de la trésorerie, soit donc les augmentations d’actif et
les diminutions de passif. La deuxième colonne enregistre par contre les variations qui
agissent en diminution du patrimoine et /ou élargissement de la trésorerie soit donc les
diminutions d’actif et les augmentations du passifs.

Quant à l’interprétation. On peut interpréter la balance des mutations des valeurs


sous trois optiques.

Du point de vue du résultat net et sa liaison avec le patrimoine de l’entreprise. Si les


variations qui agissent dans le sens de l’accroissement du patrimoine dépassent celles
qui agissent dans le sens de la diminution, il en résulte un accroissement du patrimoine
de l’entreprise. Dans le cas contraire les opérations qui ont affecté les postes des bilans
se traduisent par une diminution du patrimoine. L’équilibre arithmétique des totaux qui
figurent au bas de deux colonnes des variations est assuré par l’écart favorable ou
défavorable affectant le compte des résultats.

Sous l’angle de la trésorerie :

Toute augmentation des valeurs d’actif autres que les avoirs de trésorerie
et toute diminution des valeurs passives ou de passif autres que celles de trésorerie
tendent à un resserrement ou rétrécissement de la trésorerie. Inversement, toute
diminution des valeurs actives autres que les avoirs de trésorerie et toute augmentation
des valeurs passives autres que celles de la trésorerie se traduisent par une
amélioration de la trésorerie.

Du point de vue de la structure générale :

Le principe consiste d’exprimer en % du total d’actif ou passif chaque poste


du bilan en vue de mieux dégager les modifications survenues dans la structure de
l’entreprise.

5.2.4. Présentation de la balance de mutation des valeurs


56

Actif Bilan au Bilan au ( - ) Variations ( + )


31/12/82 31/12/83 Rétrécissement Amélioration de
de la trésorerie la trésorerie
+ Actif - Passif - Actif +
Passif
Valeurs Immobil. Brutes
Amortissements
Immobilisations nettes
Autres val. Immobil.
Valeurs d’exploitation
Valeurs réalisation à CT
Valeurs disponibles
Total actif
Passif
Capitaux propres
Bénéfices reportés (Rép. à N)
Dettes à L&MT
Dividendes à payer
Provision fiscale
Total passif
Total de mutations des valeurs
Resserrement de la trésorerie
Elargissement de la trésorerie
Total

Interprétation du point de vue du résultat

Les opérations qui ont affecté les postes des bilans se traduisent par une
diminution du patrimoine c’est-à-dire les variations qui agissent dans le sens de la
diminution du patrimoine dépassent celles qui agissent dans le sens de l’augmentation
du patrimoine. Ainsi, les totaux des variations présentent un écart défavorable qui
affecte les résultats. La balance des mutations de valeurs constitue à elle seule le
meilleur outil pour expliquer, par exemple, un rétrécissement de la trésorerie alors que
l’entreprise à réaliser des bénéfices accrus.

Application

A partir des bilans condensés ci-haut présenter la balance des mutations et interpréter la
variation de la trésorerie et celle du résultat.

ACTIF BILAN 1 BILAN 2


VAL IM BR 138 363 151 462
- AMORT - 41 380 - 50 430
VAL IM. NET. 96 983 101 032
STOCKS 48 009 43 449
CREANCES & E A 33 520 38 775
ACTIF DE TRESORERIE 10 020 3 583
TOTAL 188 532 186 839
PASSIF
FONDS PROPRES 137 589 137 589
DETTES FINANCIERERES 20 250 16 300
DCT 26 933 23 850
RESULTAT NET 3 760 9 100
57
TOTAL 188 532 186 839

SOLUTION

1. Balance des mutations des valeurs dans l’optique de la trésorerie

Rubriques Bilan 1 Bilan 2 Variations


Rétrécissement de la Accroissement de la
trésorerie trésorerie
+A - P -A +P
Actif
Val. Immob. Nettes 96.983 101.032 4.049 -
Stocks 48.009 43.449 - 4.560
Créances et E. A. 33.520 38.775 5.255 -
Total 4.560
Passif
Fonds propres 137.589 137.589 - -
Dettes financières 20.250 16.300 3.950 -
DCT 26.933 23.850 3.083 -
Résultat net à aff. 3.760 9.100 - 5.340
Total des variations 16.337 9.900
Total général 16.337 16.337
Rétrécissement de la trésorerie. 6.437

Vérification :
Actif de trésorerie Bilan 1 = 10.020
Actif de trésorerie Bilan 2 = 3.583
Diminution de la trésorerie : 10.020 – 3.533 = 6.437

2 Balance des mutations des valeurs dans l’optique du résultat

Rubriques Bilan 1 Bilan 2 Variations


Augmentation du Diminution du patrimoine
patrimoine -A +P
+A -
P
Actif
Val. Immob. Nettes 96.983 101.032 4.049 -
Stocks 48.009 43.449 - 4.560
Créances et E. A. 33.520 38.775 5.255 -
Actif de trésorerie 10.020 3.583 6.437
Total 10.997
Passif
Fonds propres 137.589 137.589 - -
Dettes financières 20.250 16.300 3.950 -
DCT 26.933 23.850 3.083 -

Total des variations 16.337 10.997


Total général 16.337 16.337
Accroissement du résultat. 5.340

Preuve :
Résultat net Bilan 1 = 3.760
Résultat net Bilan 2 = 9.100
Amélioration du résultat: 9.100 – 3.760 = 5.340
58

Chapitre VI : LE CONCEPT DE DIAGNOSTIC FINANCIER ET LA


METHODE DES RATIOS

6.1. Concept de diagnostic financier

Le mot « diagnostic » (du grec diagnostikos = apte à connaître) désigne la


partie de la médecine qui s’attache à reconnaître les maladies d’après leurs symptômes.
Le diagnostic mène ensuite au traitement.

Le diagnostic financier consiste à porter un jugement sur la situation


financière (l’état de santé ou de maladie) d’une entreprise ou d’une organisation. Ceci
exige non seulement des connaissances théoriques et pratiques mais requiert une
méthode, un jugement sûr et une véritable intuition.

Le diagnostic financier est donc la suite logique de l’analyse financière.


C’est l’aboutissement de la démarche qui conduit à réfléchir sur la réalisation des
équilibres financiers, à s’interroger sur certains problèmes financiers, à prévoir la
rentabilité et le risque attendu.

Le diagnostic financier revêt une importance particulière car il conduit à la


prise des décisions :

 C’est en se fondant sur le diagnostic financier que l’entreprise arrête ses objectifs,
définit sa stratégie ou modifie sa politique à court terme ;
 L’investisseur s’y référa pour prendre ses décisions d’achats ou de vente des
titres ;
 La décision d’accorder ou de refuser un crédit ou un prêt en dépend ;
 Sur le plan général, un bon diagnostic financier permet une meilleure allocation
des ressources aussi bien au niveau micro-économique qu’au niveau macro-
économique.

Il faut signaler enfin que, les conclusions du diagnostic tirées des


documents financiers doivent être reliées aux évènements qui ont affecté l’entreprise
pendant la période étudiée afin de cerner les problèmes dans toutes ses dimensions.
D’où la nécessité d’un diagnostic général de l’entreprise préalable à tout diagnostic
financier.

6.2. La méthode des ratios

6.2.1. Définition des ratios et champs d’application de la méthode

On donne le nom de « ratio » aux rapports qu’il faut établir entre deux
grandeurs (deux postes ou deux séries de postes) pour en résumer les renseignements.
Cette relation peut s’exprimer :
- par le quotient d’un poste à l’autre ;
- par un %

Leur intérêt est qu’ils facilitent les comparaisons. Le choix des ratios à utiliser et la
détermination des termes du rapport dépendent des problèmes à étudier et des objectifs
poursuivis.

Il est utile d’avoir recours à la méthode des ratios dans l’analyse financière
mais il faut se garder d’attribuer aux ratios une signification trop absolue.
59

Il faut noter que les ratios établis à l’aide des documents de synthèses
publiés dans leur forme strictement légale n’ont pratiquement aucune valeur. Mais,
lorsqu’on a accès à d’autres informations internes à l’entreprise, les ratios établis dans
ces cas ont utilité car ils peuvent servir pour une analyse de l’évolution de l’entreprise
dans le temps par comparaison des documents de synthèse successifs, ils peuvent aussi
être utilisés dans le cadre d’une étude comparative d’entreprises de la même branche.

Le choix de ratios à construire et à utiliser doit se faire avec méthode en


fonction de chaque entreprise et de ses besoins propres et, les ratios, rapports
significatifs, doivent être expressifs et représentatifs (principe d’homogénéité dans les
termes rapprochés).

Chaque ratio donne une information précise sur le rapport et l’évolution des
grandeurs considérées, il doit évoluer à l’intérieur de certaines marges, en dehors
desquelles, l’entreprise présentée devient un signe d’alerte invitant les responsables à
prendre les décisions afin d’éviter le danger signalé ; il faut noter que les ratios ne
présentent pas toujours des normes fixes (fiables) appelant à la prise des décisions
mais, leur appréciation par le responsable d’entreprise est fonction de la politique de
l’entreprise ou du secteur d’activité.

6.2.2. Les principaux types de ratios

Les ratios les plus utilisés peuvent être classés en 3 groupes :

- les ratios financiers ou de structure financière ;


- les ratios de rentabilité ;
- les ratios de gestion ou d’activités.

6.2.2.1. Les ratios financiers ou de structure financière

Ces ratios peuvent être classés en trois catégories :

- les ratios de structure du bilan ;


- les ratios de financement ou d’équilibre financier ;
- les ratios de liquidité et de trésorerie.

 Les ratios de structure de bilan

Ces ratios indiquent la composition de l’actif (avoirs) et du passif (dettes)


de l’entreprise ; ils comparent les différents postes d’actif et du passif groupés en
grandes masses ou rubriques et le total du bilan.

 les ratios de structure de l’actif

Comme indiqué ci-avant, ils indiquent la proportion, de différentes


rubriques de l’actif sur le total des avoirs de l’entreprise.

Formule : Rubrique de l'actif x 100


Total actif

Exemples :
60
Actif Immobilisé net
- Ratio de structure des immobilisées Actif

- Ratio de structure des stocks Stocks


=
Actif
-
- Ratio de structure des créances Créances
=
Actif
 Les ratios de structure du passif

Ces ratios mettent en évidence les proportions des différentes ressources


dont dispose l’entreprise (capitaux propres et son endettement) sur l’ensemble de son
passif.

Formule : Rubrique du passif x 100


Total passif

Exemples :

- Degré de permanence des capitaux : Capitaux permanents x 100


Total Passif

Capitaux propres x 100


- Ratio de structure des capitaux propres =
(importance ou niveau des capitaux propres) Total passif
Ce ratio est appelé ratio d’indépendance ou d’autonomie financière. S’il est ≥ 0,5
(1/2 ou 50%), l’entreprise jouit d’une indépendance financière. Mais son interprétation
doit tenir compte du facteur de levier financier (voir chapitre VII, point 7.2.)

- Ratio de structure des dettes à court terme Dettes à court terme x 100
(importance des dettes à C T) =
Total passif

B. Les Ratios de financement ou d’équilibre financier

1. Ratio de financement des immobilisés par les capitaux permanents

Ce ratio indique le taux de financement (ou de couverture) des immobilisés


nets par les capitaux permanents.
Ce ratio est appelé aussi « ratio de FRN par le haut du bilan ».

Formule : Capitaux permanents


Actif Immobilisé net

Ce ratio aussi peut être supérieur, égal ou inférieur à l’unité. S’il est supérieur ou égal à
un, l’entreprise finance entièrement son actif immobilisé (outil de production) par ses
ressources stables (durables). S’il est < 1, l’équilibre financier est rompu.

Si l’analyste financier souhaite voir quelle est la part de l’actif immobilisé financée par
les capitaux (fonds propres), il va calculer le ratio suivant :

Capitaux propres
Actif immobilisé net
61
Ce ratio peut être supérieur, égal ou inférieur à l’unité. Si ce rapport est
supérieur à 1, cela signifie que le FRP est positif. En d’autres termes, les capitaux
propres couvrent entièrement les immobilisés nets et dégagent en excédent des
capitaux propres appelés « F.R.P ». Ainsi, s’il est ≥ 1, cela signifie que l’entreprise est
entièrement propriétaire de son outil de production.

2. Ratios de financement de l’actif circulant

 Ratio de couverture de l’actif circulant par le FRN

Ce ratio exprime la part des actifs circulants financés par le FRN.

Formule : FRN
Actif circulant

 Ratio de couverture de stocks par le FRN

Ce ratio mesure la part des stocks financés par le FRN. Il ne peut être
calculé que lorsque le FRN est positif.

Formule : FRN FRN


=
VE Stocks + trav . en cours - A&A reçu des clients

Ce ratio peut être inférieur, égal ou supérieur à l’unité.

Si ce ratio est > 1, le FRN est pléthorique


= 1, le FRN est suffisant
< 1, le FRN est insuffisant

Il est possible et intéressant de calculer à ce niveau, d’autres ratios


significatifs de financement tels que :

 Ratio de couverture des travaux en cours par les AV&AC reçus de clients

Ce ratio mesure la part de financement des travaux en cours par les


avances et acomptes reçus des clients.

Avances & acomptes reçus de clients


Formule :
Travaux & produits en cours

 Ratio de financement des stocks par les fournisseurs

Ce ratio renseigne sur le financement des stocks par les fournisseurs.


Fournisseurs
Formule :
Stocks

C. Les Ratios de liquidité et de trésorerie

 Les ratios de liquidité


62

Ces ratios mettent en rapport tout ou une partie des actifs circulants aux
dettes à court terme ; ils permettent de porter un jugement sur la liquidité et la
solvabilité de l’entreprise.

On peut citer dans cette catégorie :

 Le ratio de liquidité générale

Appelé aussi « ratio de FR par le bas du bilan », il exprime la capacité de


l’entreprise à payer toutes ses dettes à court terme par la réalisation de son actif c’est-
à-dire sans toucher aux immobilisés.
Il permet de vérifier l’existence d’une marge de sécurité des actifs à court terme par
rapport au passif à court terme.
Actifs circulants
Formule :
Passif circulant

Ce ratio, tout comme celui du FRN par le haut du bilan permettent de


vérifier le respect ou non de la règle dite « de l’équilibre financier minimum », cette
règle soutient que les ressources utilisées pour financer les actifs doivent rester à la
disposition de l’entreprise pendant une durée qui doit correspondre au minimum, à celle
de l’emploi, il suffirait que les échéances des actifs et des passifs coïncident pour que
l’entreprise puisse faire face à ses engagements.

Apparemment, si le montant des capitaux circulants est égal à celui des


dettes à court terme, celles-ci pourront être remboursées et la règle de l’équilibre
respectée (le ratio ci haut sera égal à 1). Cependant, le moindre aléa, le moindre retard
dans la vitesse de rotation normale des actifs circulants aurait pour conséquence de ne
pas permettre à l’entreprise de régler ses dettes aux échéances prévues. Aussi, il faut se
réserver une marge de sécurité (fonds de roulement) : les capitaux circulants doivent
être supérieurs aux dettes à CT (au minimum égale).

- Ratio de liquidité réduite

Il permet de vérifier si avec les disponibles et les créances (transformables en


liquide à CT), l’entreprise peut faire face à ses exigences échéant à court terme.

Formule : (Créances+ Actif de trésorerie )


Passif circulant

Lorsque ce ratio est supérieur à 1, cela signifie que l’entreprise est capable de
rembourser les dettes à CT avec les disponibles et la réalisation de ses créances à CT  ;
cependant, cette affirmation n’est vraie que si les échéances liées au passif exigible à CT
sont beaucoup plus éloignés à celle relatives au recouvrement des créances à CT.

- Ratio de liquidité immédiate

Appelé aussi «  ratio de trésorerie à vue » ; « ratio de solvabilité à court terme


ou à vue » ; il permet de dégager la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court
termes en utilisant ses disponibles (caisses et banques).
63

Formule : Actif de trésorerie


Passif circulant
* Les Ratios de trésorerie

On distingue :

- le ratio de trésorerie totale

Il permet de vérifier si avec les créances et les disponibles (fausses


créances non comprises), l’entreprise peut faire face à ses exigibles à court terme
(fausses dettes non comprises)

Formule : Actif de trésorerie +(Créances-fausses créances )


Passif circulant - fausses dettes

- le ratio de trésorerie immédiate

Il permet de dégager la capacité de l’entreprise à payer ses dettes à court


terme (fausses dettes non comprises) en utilisant ses disponibles (banque et caisse).

Formule : Actif de trésorerie


Passif circulant - fausses dettes

6.2.2.2. Les ratios de rentabilité

La rentabilité peut être définie comme le résultat d’une action économique


qui a exigé la mise en œuvre d’un certain nombre de facteurs. L’on peut aussi définir la
rentabilité pour obtenir ces résultats. Un capital investi est rentable lorsque, après l’avoir
transformé en biens, on récupère une somme supérieure à la mise initiale.

D’une manière générale, quelle que soit la définition donnée à ce terme,


l’on peut admettre, qu’il y a rentabilité, lorsque les moyens mis en œuvre génèrent un
supplément des ressources.

La rentabilité permet d’apprécier les performances réalisées par une


entreprise et peut s’apprécier de trois manières différentes :

 la rentabilité de l’activité, elle est liée à l’activité de l’entreprise ;


 la rentabilité économique ;
 la rentabilité financière.

Les deux dernières rentabilités sont liées aux capitaux investis.

A. La rentabilité de l’activité

Elle comprend : la rentabilité commerciale et la rentabilité d’exploitation.

- La rentabilité commerciale
64

Cette rentabilité s’obtient en comparant le résultat au chiffre d’affaire hors


taxes, représentatif de l’activité.

Le ratio de l’activité le plus utilisé est celui de « marge nette », il indique la


part du résultat dans l’activité de l’entreprise.
Résultat net
Ratio de Marge Nette= C . A . H .T .

Ce ratio peut être utilisé dans les comparaisons interentreprises ou au sein


d’une même entreprise à travers le temps.

- La rentabilité d’exploitation

Elle s’obtient en comparant le résultat avec la production.

Résultat net
Ratio d’exploitation =
Production .

B. La rentabilité économique

C’est le rapport entre un résultat économique et les moyens mis en œuvre


pour l’obtenir.

Appelée aussi « rentabilité de l’actif », elle exprime la rentabilité de


l’ensemble des capitaux engagés (total actif).
Elle est appréciée de différentes manières :
Bénéfice net + intérêts
Rentabilité économique = Total actif

Bénéfice net
Rentabilité des capitaux engagés = Total actif

Le total représente le capital économique de l’entreprise. Vers les années


1920, un certain « Dupont de Nemours » a mis au point un schéma démontrant que la
rentabilité recherchée pouvait être obtenue en utilisant deux politiques commerciales
différentes. En effet, son schéma indique les relations qui existent entre la rentabilité, la
marge nette et la rotation des capitaux.

Cette relation est la suivante :


Bénéfice net x C. A .H .T .
Rentabilité des capitaux investis = C . A . H . T . actif

Ainsi, un même rendement peut être obtenu soit :

 Par la politique de qualité des produits dégageant une forte marge mais avec une
faible rotation des ventes ;
 Par la politique de bas prix, avec une marge faible, mais une rotation des ventes
importantes.

C. La rentabilité financière
65
C’est le rapport entre le résultat net et les capitaux propres mis en
œuvre pour l’obtenir.

Elle exprime la rentabilité des ressources propres et s’apprécie de deux


manières :
 Par le taux de rentabilité des capitaux propres ;
 Par le taux de rentabilité des capitaux permanents.

1. Taux de rentabilité des capitaux propres ou rentabilité financière

Il permet de mesurer le bénéfice obtenu sur les fonds propres, d’une part
et sur les fonds apportés par les actionnaires (capital social)
Bénéfice net
Taux de rentabilité des capitaux propres =
Cap . Propres

Toutefois, dans l’optique de l’examen de la rentabilité financière des fonds apportés par
les associés (actionnaires), l’analyste financier peut déterminer et apprécier la rentabilité
de la part du bénéfice qui revient aux propriétaires ou associés (bénéfice distribuer).

Bénéfice net à distribuer


=
Ratio Capital social

L’appréciation de ces taux varie selon le secteur d’activité.

2. Taux de rentabilité des capitaux permanents

Il est intéressant de connaître la rentabilité des capitaux engagés à L & MT


dans l’entreprise.

Elle est donnée par le ratio :

Taux de rentabilité des capitaux permanents = Bénéfice net + intérêts


Capitaux permanents

6.2.2.3. Les ratios de gestion ou d’activité

Ces ratios sont souvent établis par rapport au chiffre d’affaires et ont pour
but de déterminer la vitesse de rotation de certaines grandeurs. Particulièrement
intéressant pour la gestion financière à court terme (stocks, créances, liquidité), ils
donnent des informations utiles pour juger de l’équilibre financier de l’entreprise et de sa
liquidité.

Parmi ces ratios, les plus usités sont :

A. ratio de rotation de stocks

Les stocks représentent souvent une proportion importante des actifs


circulants ; aussi, doit-on, d’une part, limiter le montant de ces stocks à un niveau
optimal et d’autre part, en accélérer la rotation.

Rotation de stocks des marchandises = Achats marchandises H T


Stock moyen
66

Ce ratio exprime la vitesse de rotation du stock, c'est-à-dire, le nombre de


fois que le stock a été vendu pendant l’année.
Stock Initial + Stock Final
Où :
2
Stock moyen =

Ce ratio permet d’établir si oui ou non l’entreprise a fait des achats


excessifs des marchandises ou des matières premières.
La durée de rotation ou délai d’écoulement de ce stock sera obtenue par la formule :
Stock moyen x 360 jours
Durée de rotation du stock des marchandises=
Achats mses H T

Ce ratio mesure le délai de rotation du stock, c'est-à-dire, le temps


endéans lequel les marchandises se transforment en créances. Ce délai peut être
exprimé en année (1), mois (12), jours (360).

Achats matières et fournitures H T


Rotation stocks des matières et fournitures = Stock moyen

Stock moyen x 360 jours


Durée de rotation du stock des matières = Achats matières et fournitures H T

Ventes de produits finis TTC


Rotation stocks des produits finis(PF) = Stock moyen PF

Stock moyen PF x 360 jours


Durée de rotation du stock des PF = Ventes PF TTC

B. Rotation des crédits clients ou créances commerciales

La liquidité de l’entreprise dépend aussi de la rapidité de transformation des


créances clients en disponibles. D’où l’expression des ratios de rotation des créances.

Rotation des crédits clients =


Chiffre d'affaires ( Ventes TTC)
Clients + E à R + effets escomptés non échus-Avances reçues des clients

Ce ratio exprime la vitesse de rotation des créances commerciales, c'est-à-


dire, le nombre de fois que l’entreprise accorde du crédit à des clients au cours de
l’année.

La durée de cette rotation sera donnée par :

Durée de rotation des crédits clients =


Clients+EàR+ Effets escomptés non échus- Avances reçues de clients
Chiffre d'affaires TTC x 360

Ce ratio mesure le délai de recouvrement des créances, c'est-à-dire, au


bout de combien de temps les créances commerciales sont recouvrées, exprimé en
année, mois, jours.
67

C. Rotation des crédits fournisseurs

Les crédits accordés par les fournisseurs constituent une part importante de
l’endettement à court terme des entreprises ; ils financent un % plus ou moins
important des stocks selon les secteurs.

Les ratios de rotation des crédits fournisseurs expriment la vitesse


moyenne du crédit accordé à l’entreprise par ses fournisseurs. C'est-à-dire le nombre de
fois que les fournisseurs nous renouvellent leur crédit au cours de l’année.

Il s’obtient par la formule suivante :


Achats TTC
Rotation des crédits fournisseurs =
Fournisseurs + E à P - Avances versées aux fournisseurs

La durée moyenne en jours de ce crédit sera donnée par l’expression


suivante :

Durée de rotation des crédits fournisseurs =

Fournisseurs + E à P - Avances versées aux fournisseurs


X 360
AchatsTTC

Ce ratio indique le délai de règlement aux fournisseurs, exprimé en année,


mois, jours.

Application

Le bilan simplifié d’une société commerciale, après retraitement, se présente comme suit, au 31/12/2012
(en FC)
Actif Montants Amort & Prov Montants nets Passif Montants nets
bruts
Actif Immobilisé 250.000.000 75.000.000 175.000.000 Capital 320.000.000
Stocks 125.000.000 - 125.000.000 Réserves 15.500.000
Créances / clients 75.000.000 5.000.000 70.000.000 Résultat de 12.000.000
Actif de trésorerie 50.000.000 - 50.000.000 l’exercice 30.000.000
Dettes financières 25.000.000
Fournisseurs 7.500.000
Effets à payer 10.000.000
Passif de trésorerie
Total 500.000.000 80.000.000 420.000.000 Total 420.000.000

Le compte des résultats fourni les renseignements suivants : ventes TTC 150.000.000
FC et achats TTC 97.500.000 FC.
Sachant que le stock initial se monte à 45.000.000 et que les statuts prévoient d’affecter
le résultat net l’exercice moitié aux associés et le reste aux réserves libres, déterminez
et interprétez :
68
Ratios Eléments des calculs Résultats
1 Ratio de financement des Capitaux permanents 371.500.000 2,12 > 1
immobilisations par les Capitaux Actif immobilisé net 175.000.000
Permanents
2 Ratio de couverture de stock par FRN 196.500.000 1,57 > 1 FRN
le FRN Stocks 125.000.000 positif mais
pléthorique
3 Ratios de liquidité

 générale Total Actif circulant 245.000.000 5,05 > 1 Bonne


Total Passif circulant 48.500.000 solvabilité

2,47 > 1
 réduite Créances + Trésorerie 120.000.000
Total Passif circulant 48.500.000
1,03 > 1
 immédiate Actif de trésorerie 50.000.000
Total passif circulant 48.500.000
4 Ratio de trésorerie Actif de trésorerie 50.000.000 1,03 > 1
Total passif circulant 48.500.000
5 Ratio de rentabilité économique Résultat net x 100 12.000.000 x 100 2,85 % positif mais
Total Actif 420.000.000 faible
6 Ratio de rentabilité des capitaux Résultat net x 100 12.000.000 x 100 3,51%
propres (rentabilité financière) Capitaux propres 341.500.000

7 Ratio de rentabilité financière Résultat à distribuer x 100 6.000.000 x 100 1,87%


(rentabilité du capital social, dans Capital social 320.000.000
l’optique de la rente des
associés)
8 Vitesse de rotation des stocks Achats HT 84.051.724 0,99
Stock moyen 85.000.000 Rotation de stock très
lente

Durée de rotation des stocks Stock moyen x 360 j 85.000.000 x 360 j 364 jours. Durée très
Achats HT 84.051.724 longue
9 Vitesse de rotation des crédits Ventes TTC 150.000.000 2,14
clients Clients+ ER + E Esc 70.000.000

Clients+ ER + E Esc x 360j 70.000.000 x 360 167 jours


Délai de recouvrement des
Ventes TTC 150.000.000
créances

10 Vitesse de rotation des crédits Achats TTC 97.500.000 3


fournisseurs Fournisseurs + EP 32.500.000

Délai de paiement des Fournisseurs + EP x 360 j 32.500.000 x 360 j 120 jours


fournisseurs Achats TTC 97.500.000

11 Ratios de structure de l’actif

 des immobilisés Actif immobilisé net x 100 175.000.000 x 100 41,67%


Total de l’Actif 420.000.000

 de l’actif circulant Total actif circulant x 100 245.000.000 x 100 58,83%


Total de l’Actif 420.000.000
69

 des stocks Stocks x 100 125.000.000 x 100 29,76%


Total de l’Actif 420.000.000

 des créances Créances x 100 70.000.000 x 100 16,67%


Total de l’Actif 420.000.000

 de l’actif de trésorerie Actif de trésorerie x 100 50.000.000 x 100 11,90%


Total de l’Actif 420.000.000
12 Ratios de structure du passif

 des capitaux Capitaux permanents x 100  371.500.000 x 100 88,45%


permanents Total du passif 420.000.000

 des capitaux propres Capitaux propres x 100 341.500.000 x 100 81,31%


Total du passif 420.000.000

 du passif circulant (DCT) Total passif circulant x 100 48.500.000 x 100 11,55%
Total du passif 420.000.000
70

Chapitre VII : APPRECIATION DU RISQUE D’UNE ENTREPRISE

L’appréciation du niveau du risque de l’entreprise est un des éléments


essentiels pour procéder à un diagnostic financier fiable.

Etymologiquement, la notion de risque viendrait de l’italien « risco », mot


dérivé du latin « resecum », désignant le rocher qui menace les navires marchands,
autrement dit le danger de mer.
De manière générale, le risque se définit par la possibilité qu’un
événement, une action ou une inaction, affecte la capacité d’une organisation à atteindre
ses objectifs. Il est donc la conjonction d’un aléa et d’un enjeu. Le risque est
l’éventualité d’un événement ne dépendant pas exclusivement des parties et pouvant
causer la perte d’un objet ou tout autre dommage. Il peut être aussi lié aux décisions
que prend ou ne prend pas une entreprise dans le but d’engendrer un profit ou un
avantage.
Le risque est donc synonyme d’incertitude à l’égard du futur. Ainsi, par
exemple, lorsqu’on s’interroge sur les performances d’une entreprise, le risque
représente la variabilité du rendement qu’elle offrira à ses bailleurs de fonds. Cette
volatilité trouve ses origines dans les variations des éléments qui déterminent le
bénéfice, à savoir: les charges, le degré d’endettement ou l’importance de sa dette par
rapport à la valeur de son avoir, etc. Lorsqu’on veut apprécier la capacité de
remboursement des dettes financières de l’entreprise, le risque constitue le non-
remboursement. En matière de placement ou d’investissement, le risque provient du fait
qu’on ne connaît pas à l’avance le rendement qu’il réalisera pour une période à venir.

S’agissant des risques d’entreprise, ce sont tous les événements pouvant


survenir et qui sont de nature à réduire sa rentabilité, voire à remettre en question son
existence. Il peut s’agir de menaces qui se réalisent, d’erreurs de gestion ou de
prévisions ou encore de la survenance des aléas défavorables.

Il existe plusieurs classifications des risques d’entreprise dont l’utilisation


varie d’une entreprise à une autre, sur base de leur nature, de leur origine, de leur
conformité, de la volatilité des revenus ou des fonctions de l’entreprise. Cependant, dans
le cadre de ce cours, seuls les risques sur lesquels l’entreprise peut avoir une influence
seront envisagés, principalement le risque d’exploitation et le risque financier.

Pour apprécier le risque d’exploitation, nous allons faire recours à un


concept important : « le levier d’exploitation » ; de même, l’étude du risque financier
nous conduira à l’étude d’un autre concept de base : « le levier financier ».

7.1. Analyse du risque d’exploitation ou risque économique

7.1.1. Définition

Le risque d’exploitation désigne le risque lié à l’incertitude des rendements


d’exploitation. Il résulte de l’écart entre le résultat d’exploitation prévu et le résultat
d’exploitation réalisé.
Mesurer le risque d’exploitation exige que l’on évalue l’incertitude autour de
la rentabilité d’exploitation future.
71

7.1.2. Les outils de mesure du risque d’exploitation

En finance, trois instruments sont souvent utilisés comme mesure


quantitative du risque d’exploitation. Il s’agit de :

 Seuil de rentabilité ou chiffre d’affaires critique ;


 Levier opérationnel ou coefficient de levier d’exploitation ou encore coefficient de
volatilité « CLE »;
 Ecart-type du résultat d’exploitation

7.1.2.1. Analyse du seuil de rentabilité ou point mort

Elle se fonde essentiellement sur la séparation des charges variables (coûts


variables ou proportionnels) et charges fixes (coûts fixes ou de structure). Les relations
entre ces types de coûts et le bénéfice sont mises en évidence par l’analyse du point
mort qui constitue un outil important de l’analyste.
Appelé aussi « chiffre d’affaires critiques », « seuil de rentabilité », « point
normal ou point critique ou point neutre », il correspond :

 au chiffre d’affaires pour lequel une entreprise ne réalise ni bénéfice, ni perte en


couvrant toutes ses charges de fonctionnement ;
 au chiffre d’affaires qui annule le bénéfice net d’exploitation du fait du prix de
vente ; à ce point, le chiffre d’affaires est donc égal à la somme des coûts fixes et
des coûts variables (CA = PR = CV + CF)
 au chiffre d’affaires qui égalise la marge sur coûts variables aux coûts fixes.

Le point mort est donc le volume ou la valeur des ventes à partir duquel ou
de laquelle une activité est rentable, la totalité des coûts étant couverte par le produit
des ventes obtenues.

Comme on le sait, le chiffre d’affaires d’une entreprise doit en principe


couvrir l’ensemble de ses charges et donner un profit qui mesure la rentabilité de
l’entreprise.

Aussi, étant donné que les charges variables sont proportionnelles à


l’activité, il est normal que le chiffre d’affaires couvre en premier lieu ces charges
variables et, la différence entre le chiffre d’affaire et ces charges variables est appelée
« marge sur coûts variables ou bénéfice brut ou encore marge brute » et doit en
principe assurer la couverture des charges fixes et le profit de l’entreprise.

Ainsi, bénéfice peut être obtenu comme suit :

Chiffre d’affaires.................................. XX
Coûts variables…................................- XX
Marge/coûts variables = XX

Coûts fixes..................................... - XX
Résultat.......................................... XX

Lorsque la MS/CV est égale au total des coûts fixes, l’entreprise atteint son
seuil de rentabilité ; à partir du seuil que la marge (différence) commence à donner un
bénéfice.
72
Algébriquement, le chiffre d’affaire critique s’obtient par la formule
suivante :
C . A .TTCxCF CF
C . A . C .= =
MS /CV MS/CV unitaire

Il est aussi possible de déterminer :

 le prix de vente qui annule le bénéfice par la formule suivante :


Coût fixe unitaire
PVU =Seuil unitaire=
MS/CV unitaire

 la quantité vendue au seuil de rentabilité par la formule suivante :

CF CF C. A.C.
Qs= = =
PVU −CVU MS/CV en % PVU

 Le volume de production requis (Qr) pour atteindre un montant de bénéfice désiré


(Br), par la formule suivante :
CF+ Br
Qr=
MS /CVU

Les variations du chiffre d’affaires et des charges peuvent se représenter


par des fonctions linéaires, ce qui permet de déterminer graphiquement le point mort.
C’est ici le lieu d’indiquer que la répartition des charges en charges variables et fixes
n’est pas aisée. Le plus souvent, on retient les hypothèses suivantes, pour y parvenir :

1. les matières premières et consommables sont des charges variables ;


2. les charges du personnel sont le plus souvent considérées comme fixes ;
3. les impôts autres que l’impôt sur le résultat (IBP) et taxes sont à considérer comme
charges fixes ;
4. les dotations aux amortissements constituent des charges fixes ;
5. les autres charges externes peuvent être réparties grossièrement pour moitié en
charges variables et pour moitié en charges fixes.

Il faut noter également que ce type d’analyse est de courte période,


puisqu’en longue période, toutes les charges sont variables.

On emploie diverses représentations graphiques ; les plus courantes utilisent la relation


entre la MS/CV et le chiffre d’affaires.

MS/CV
MS/CV
Fig. 1

73
S
CF CF

CA
0 CAC

La relation entre les charges (CV et CF) et le chiffre d’affaires

CF, CV, CT, CA CV


S

Fig. 2

CF

CA
0 CAC
La relation entre le chiffre d’affaires, les charges et le volume de production.

CA

Q
Remarque

Le calcul du point mort est utilisé dans les entreprises car :

 il donne une indication sur le niveau d’activité minimale nécessaire pour que
l’entreprise dégage des bénéfices ;
 il permet, sous différentes hypothèses, d’anticiper les profits ;
 il indique dans quelle mesure une baisse des bénéfices est due à une baisse des
ventes, une augmentation des coûts fixes ou des coûts variables.
etc.
74
L’analyse du seuil de rentabilité permet également de déterminer le point mort ou
la date à laquelle il est atteint, mieux la durée d’atteinte du seuil de rentabilité, les
quantités vendues et la marge de sécurité à couvrir par l’entreprise :

Point mort = Seuil de rentabilité X 12 (mois) ou Seuil de rentabilité x 360(j)


Chiffre d’affaires Chiffre d’affaires

Marge de sécurité = Chiffre d’affaires réel – Seuil de rentabilité

Quantités vendues = Seuil de rentabilité


Prix de vente unitaire

Alors que l’analyse du point mort indique graphiquement les effets du


changement des ventes sur le profit, le degré de levier d’exploitation mesure
algébriquement l’importance de ce changement.

Une entreprise dont le chiffre d’affaires est largement supérieur à son seuil
de rentabilité est moins dépendante d’un ralentissement d’activité, elle moins risquée.
Par contre, une entreprise dont le chiffre d’affaires est proche du seuil de rentabilité est
plus risquée.

Enfin, d’une façon générale, il n’est pas bon pour une entreprise de se
trouver trop près de son point mort car c’est une situation extrêmement risquée.

Application

Sur base des éléments d’exploitation de l’exercice comptable 2000 des entreprises A, B, C et D repris ci-
dessous, déterminez le seuil de rentabilité le point mort et la marge de sécurité de chaque entreprise

Entreprises A B C D
Rubriques
Chiffres d’affaires 1.200.000 1.200.000 1.080.000 1.080.000
Charges proportionnelles 600.000 1.000.000 540.000 900.000
Charges de structure 500.000 100.000 500.000 100.000
Total des charges 1.100.000 1.100.000 1.040.000 1.000.000

Solution

Entreprises A B C D
Rubriques
Chiffres d’affaires 1.200.000 1.200.000 1.080.000 1.080.000
Charges proportionnelles -600.000 -1.000.000 -540.000 -900.000
Marge sur coûts variables 600.000 200.000 540.000 180.000
Taux de marge sur C V 0,5 0,16666666 0,5 0,16666666
Seuil de rentabilité :
C.A x Coûts fixes 1.000.000 600.000 1.000.000 600.000
Marge su CV

ou Coûts fixes
Taux de marge su CV

Point mort (durée)


Seuil de rentabilité x 300 jours 180 jours 333 jours 200 jours
360(j)
Chiffre d’affaires 200.000 600.000 80.000 480.000
75

Marge de sécurité
C.A. – S. R

7.1.2.2. Le levier d’exploitation et le coefficient de volatilité du résultat d’exploitation

L’effet de levier d’exploitation mesure l’accroissement relatif du résultat


d’exploitation (hors charges et produits financiers) qui résulte d’un accroissement relatif
de la production. Il traduit le risque économique qui dépend de la nature de l’activité de
l’entreprise.

C’est la mesure de l’élasticité ou de la sensibilité du résultat d’exploitation à


une variation du chiffre d’affaires.

La relation entre les variations de la production et celles du résultat


d’exploitation est exprimée par un indice appelé « COEFFICIENT DE LEVIER
D’EXPLOITATION » (C.L.E. » que l’on obtient par la formule suivante : CLE = MSCV /
RE.
Δ RE
Où RE = Résultat d’exploitation RE Δ RE Q Δ RE Q
C . L. E= = x = x
ΔQ RE ΔQ ΔQ RE
Q = Volume de production Q

Ce coefficient de levier d’exploitation est donc un coefficient d’élasticité qui varie selon
les niveaux de production (un CLE de 2,5 signifie qu’un accroissement de 1% de la
production entraîne une augmentation de 2,5% du résultat d’exploitation).

L’effet de levier d’exploitation a pour objectif d’évaluer la sensibilité ou


l’élasticité du résultat d’exploitation à une variation du niveau d’activité. Cette sensibilité
peut s’apprécier de deux façons :

6. en mettant en évidence l’incidence d’une variation du niveau d’activité sur la variance


du résultat d’exploitation et sur le coefficient de sensibilité ;
7. en évaluant l’élasticité du résultat d’exploitation par rapport au niveau d’activité et la
position de l’entreprise par rapport à son seuil de rentabilité.

En mettant en relation le C.L.E, les charges variables, les charges fixes et le


chiffre d’affaires, on peut obtenir le C.L.E par la formule suivante :

Sachant que R.E = (CA – CV) – CF et CA – CV = MS/CV


D’où R.E = MS/CV – CF

On peut démontrer que :


MS /CV MS /CV
C . L. E= =
MS /CV −CF R.E.
Cette formule montre que, pour un niveau de production donné, le C.L.E.
est d’autant plus élevé que les charges fixes sont importantes. Cependant, si une
entreprise a un C.L.E. élevé, des changements faibles de ventes auront des
conséquences sur le résultat d’exploitation qui peut progresser très sensiblement, dans
le cas d’un accroissement des ventes mais, qui au contraire, peut décliner de façon
importante, s’il y a une baisse des ventes.
76

Cette notion de risque d’exploitation est importante, non seulement pour


apprécier une entreprise sur le plan économique, mais également pour choisir les
moyens de financer sa croissance, ainsi que nous le verrons avec l’analyse du risque
financier.

Application :

Sur base des éléments d’exploitation de l’exercice comptable 2000 des entreprises A, B,
C et D repris ci-dessous, déterminez le coefficient de volatilité du résultat d’exploitation
de chaque entreprise

Entreprises A B C D
Rubriques
Chiffres d’affaires 1.200.000 1.200.000 1.080.000 1.080.000
Charges proportionnelles 600.000 1.000.000 540.000 900.000
Charges de structure 500.000 100.000 500.000 100.000
Total des charges 1.100.000 1.100.000 1.040.000 1.000.000

Solution

Entreprises A B C D
Rubriques
Chiffres d’affaires 1.200.000 1.200.000 1.080.000 1.080.000
Charges proportionnelles -600.000 -1.000.000 -540.000 -900.000
Marge sur coûts variables 600.000 200.000 540.000 180.000
Résultat d’Exploitation 100.000 100.000 40.000 80.000
(C. A. – total charges)

C.L.E. 6 2 13,5 2,25

7.1.2.3. L’écart-type du résultat d’exploitation

Le risque résulte du caractère aléatoire d’une variable. Il est fonction de la


dispersion de cette variable et peut être mesuré par la variance ou l’écart-type de cette
variable.

Le risque d’exploitation peut donc être mesuré par l’écart-type du résultat


d’exploitation. Par définition, l’écart-type est la moyenne quadratique des écarts à la
moyenne x. On le note habituellement S (de l’anglais standard deviation).

Toutefois, lorsque calcule l’écart type à partir des données historiques:

S =√ 1 ∑ ( x- x )2
n-1

Par contre, lorsqu’il s’agit des données prévisionnelles :

S =√ 1 ∑ ( x- x )2
n
Ainsi, en se basant sur les informations fournies par l’écart-type, on peut
mesurer également le risque autour de la rentabilité espérée, à travers le Coefficient
de Variation de la Marge d’Exploitation qui de calcule comme suit :
77
CVME = SX / Ε (X) E(x) ou X

Plus ce coefficient (CVME) est grand, plus le résultat futur est incertain et
donc, plus le risque d’exploitation est élevé.

Il faut noter ici que la mesure de l’écart-type se fait généralement à partir


de données historiques ou prévisionnelles.

Sx (Ecart-type) = √ Variance

Variance (S2) = √ 1/N-1 ∑ (X – X)2

Application: Voici les données historiques de la rentabilité d’une entreprise

Années Taux de rentabilité


1992 20,3%
1993 13,3%
1994 7,5%
1995 12,4%

Calcul de la rentabilité moyenne : E (X)= ¼ (20,3 + 13,3 + 7,5 + 12,4)


E (X) = 13,4%

Ecart-type : SX =√1/N-1 (20,3 - 13,4) 2 + (13,3 – 13,4) 2 + (7,5 – 13,4) 2 + (12,4 -


13,4)2

SX = 5,3% (N=4 et N-1 = 3)

CVME = 5,3 / 13,4 ; CVME = 0,396

Le coefficient de variation de la marge d’exploitation est très petit ; l’incertitude autour


du résultat futur est faible, par conséquent le risque d’exploitation est faible.

7.2. Analyse du risque financier

Le risque financier découle de l’utilisation de l’endettement. Il correspond à


la part de la variabilité de la rentabilité des capitaux propres qui est due à
l’endettement. Il est lié à la structure financière de l’entreprise c’est-à-dire à la structure
du passif du bilan et augmente avec l’endettement.

Le risque financier résulte de la variabilité de la différence (rf – re) entre le


taux de rentabilité des capitaux propres et le taux de rentabilité économique.

En effet, l’endettement entraîne pour l’entreprise des dépenses


juridiquement obligatoires (paiement des intérêts, remboursement du principal) alors
que ses recettes d’exploitation (les ventes) ne sont pas obligatoires mais incertaines et
aléatoires, d’où le risque. Comme on peut le remarquer, le risque financier est avant
tout un risque de trésorerie qui découle du caractère aléatoire des rentrées de fonds
(cash in flow provenant des opérations d’économies réelles), et du caractère rigide des
sorties de fonds (cash out flow) que constitue le paiement des intérêts et des
remboursements des emprunts.
78
Ainsi, que la souligné VAN HORNE « la décision d’investissement
détermine le risque fondamental d’activité économique de l’entreprise alors que la
décision de financement détermine son risque financier ». Pour mieux comprendre cette
notion de risque financier, nous commencerons par l’étude d’un concept fondamental en
analyse, l’effet de levier financier.

7.2.1. L’effet de levier financier (leverage)

L’effet de levier explique le taux de rentabilité des capitaux propres en


fonction du taux de rentabilité de l’actif économique et du coût de la dette.
Il mesure l’incidence (l’effet, l’impact) positive ou négative de
l’endettement sur la rentabilité financière de l’entreprise. En effet, la différence entre le
taux de rentabilité des investissements (actif) réalisé au moyen des capitaux empruntés
et le coût de ces capitaux empruntés se reporte sur la rentabilité des capitaux propres.

Le levier financier est égal au rapport : D (Montant de l’endettement)


CP (Capitaux Propres)

L’effet de levier est égal à (RE – i ) x D


CP

Le taux de rentabilité des capitaux propres est donc égal à :

RF = RE + (RE - i ) x D
CP

L’effet de levier peut être positif, neutre ou négatif, il est positif lorsque le
taux de rentabilité des actifs est supérieur au coût de la dette et négatif dans le cas
inverse.

Application: Soient 3 investissements dont le taux de rentabilité sont respectivement


de 50%,
30% et 15% ; si le coût de fonds empruntés est de 30%, on constatera
que :

 Pour le premier investissement, il y a un effet de levier positif de 20% (50-30) qui


va profiter à l’entreprise c’est-à-dire modifier (augmenter, enrichir) les capitaux
propres.
 Pour le deuxième investissement, il y a un effet de levier neutre (0%) c’est-à-dire
qu’il n’y aura pas modification de fonds propres.
 Pour le troisième investissement, il y a un effet de levier négatif de 15% (15-30)
qui va diminuer (appauvrir) les capitaux propres car le paiement des intérêts
étant obligatoire, l’entreprise sera obligée de puiser sur les fonds propres pour
payer ces intérêts.

L’effet de levier peut être mesuré par l’indice suivant :

Taux de rentabilité des capitaux propres


Indice de levier financier =
Taux de rentabilité économique

Rés . NetOù.
à affecter
Taux de rentabilité économique =
Capital économique
79
Rés . Net à affecter
Taux de rentabilité des capitaux propres =
Capitaux propres
L’entreprise peut donc théoriquement s’endetter tant que son indice de
levier financier est supérieur à l’unité car cet endettement lui permet d’obtenir un taux
de rentabilité des capitaux propres élevé.

7.2.2. Appréciation du levier financier

Pour bien monter graphiquement entre le taux de rentabilité des capitaux


propres et le taux de rendement actifs, prenons un exemple illustratif.

Exemple : supposons 3 entreprises A, B et C ayant le même capital économique (total


actif) mais dont les structures des passifs (le financement) sont différentes.

Actif Bilan entreprise A Passif

Actif (AIN + AC) 1.000.000 Capitaux propres 1.000.000


Total 1.000.000 Total 1.000.000

Actif Bilan entreprise B Passif

Actif (AIN + AC) 1.000.000 Capitaux propres 500.000


Capitaux empruntés 500.000
Total 1.000.000 Total 1.000.000

Actif Bilan entreprise C Passif

Actif (AIN + AC) 1.000.000 Capitaux propres 250.000


Capitaux empruntés 750.000
Total 1.000.000 Total 1.000.000

Si :
 Le taux de rendement des actifs est respectivement de 2%, 14% et 20% selon
que la conjoncture est mauvaise, moyenne ou bonne.
 Le taux d’intérêt (coût de la dette) est de 10%.
 Le taux d’imposition de bénéfice est de 35%.
 Tous les bénéfices sont distribués.

Le problème ici est de savoir comment l’endettement ou le levier financier


agit sur la rentabilité des capitaux propres. Le tableau suivant indique les taux de
rentabilité des capitaux propres pour chacune de ces entreprises (degré d’endettement
différent), pour chaque état de la conjoncture (mauvaise, moyenne, bonne).
80
Conditions économiques Hypothèse 1 Hypothèse 2 Hypothèse 3
Actif total des entreprises 1.000.000 1.000.000 1.000.000

Taux de rentabilité économique 2% 14% 20%


Bénéfice avant impôt et charges financières (1) 20.000 140.000 200.000

ENTREPRISE A (endettement 0%)

 Capitaux propres (2) 1.000.000 1.000.000 1.000.000


 Capitaux empruntés (3) 0 0 0
 Intérêts (4) = (3) x 0,10 0 0 0
 Résultat après charges financières (5)=(1)-(4) 20.000 140.000 200.000
 Impôts (6) = (5) x 0,35 7.000 49.000 70.000
 Résultat après impôts (7) = (5) – (6) 13.000 91.000 130.000
 Taux de rentabilité des cap. Propres (7) x 100/(1) 1,3% 9,1% 13%
 Indice de levier financier 1,3 / 2 = 0,65 0,65 0,65

ENTREPRISE B (endettement 50%)

 Capitaux propres (2) 500.000 500.000 500.000


 Capitaux empruntés (3) 500.000 500.000 500.000
 Intérêts (4) = (3) x 0,10 50.000 50.000 50.000
 Résultat après charges financières (5)=(1)-(4) (30.000) 90.000 150.000
 Impôts (6) = (5) x 0,35 31.500 52.500
 Résultat après impôts (7) = (5) – (6) 58.500 97.500
 Taux de rentabilité des cap. Propres (7) x 100/(2) -6% 11,7% 19,5%
 Indice de levier financier 0,83 0,97

ENTREPRISE C (endettement 75%)

 Capitaux propres (2) 250.000 250.000 250.000


 Capitaux empruntés (3) 750.000 750.000 750.000
 Intérêts (4) = (3) x 0,10 75.000 75.000 75.000
 Résultat après charges financières (5)=(1)-(4) (55.000) 65.000 125.000
 Impôts (6) = (5) x 0,35 22.750 43.750
 Résultat après impôts (7) = (5) – (6) 42.250 81.250
 Taux de rentabilité des cap. propres (7) x 100/(2) -22% 16,9% 32,5%
 Indice de levier financier 1,20 1,62

Les résultats du tableau ci-haut montrent que le taux de rentabilité des capitaux propres
(RF = rentabilité financière) est fonction:

 du taux de rentabilité économique ou des actifs (RE = rentabilité économique),


 de l’écart entre le taux de rentabilité des actifs et le coût de l’endettement appelé
différentiel de levier (RE – i),
 du taux d’endettement, appelé bras de levier (D/CP)

Le taux de rentabilité des capitaux propres est donc égal à :

RF = RE + (RE – i) x D
CP
81
Le tableau ci-avant montre clairement que le taux de rentabilité des
capitaux propres est influencé par le degré de l’endettement de l’entreprise ; en cas de
conjoncture favorable (le taux de rendement des actifs (14% et 20%) supérieurs au
taux de l’endettement (10%), la rentabilité des capitaux propres est plus élevée pour les
firmes endettées B et C que pour la firme non endettée (A). En d’autres termes, tant
que le taux de rendement des actifs restera supérieur au taux d’intérêts,
l’entreprise a théoriquement intérêt à s’endetter car cela a un effet positif sur
la rentabilité des capitaux propres. Inversement, en cas de conjoncture défavorable
(le taux de rendement des actifs (2%) inférieur au taux d’intérêt de la dette (10%), la
rentabilité des capitaux propres est plus élevée pour la firme non endettée (A) que les
firmes endettées B et C.

Des observations ci-avant, on peut tirer deux principes importants de


gestion financière :

1. lorsque le taux de rendement des actifs est faible ou très fluctuant, le


financement par les capitaux propres est préférable.

2. lorsque le taux de rendement des actifs est élevé et stable, le recours à


l’endettement est souhaitable pour bénéficier de l’effet de levier financier.
82

Chapitre VIII : ANALYSE DE LA POLITIQUE DE FINANCEMENT

Lors de sa création, puis au cours de son développement, l’entreprise au moment


opportun, doit détenir les ressources financières nécessaires pour faire face à ses
échéances, et utiliser au mieux les moyens dont elle dispose.

Pour exercer son activité, l’entreprise doit d’abord engager des dépenses avant de
percevoir des recettes : réalisation des investissements matériels (terrains, installations,
constructions) ; achats des matières et fournitures, prévoir la rémunération de la main
d’œuvre).

Ce n’est qu’ultérieurement, à l’issue de la production et de la commercialisation, que des


recettes seront encaissées après la réalisation des ventes. Il y a donc un décalage dans
le temps entre les paiements et les encaissements concernant aussi bien les
investissements que l’exploitation. Ce décalage crée des besoins de financements que
l’entreprise devra couvrir en se procurant des fonds selon différentes modalités

8.1. Les différents financements

8.1.1. Le financement du cycle d’investissement

Le cycle d’investissement concerne l’acquisition et l’utilisation des immobilisations


nécessaires à l’activité de l’entreprise (machines, moyens de transports, matériel
informatique) qui constituent ses outils de travail. Ce cycle est long (plusieurs années).
Il démarre dès la constitution de l’entreprise.

A sa création, l’entreprise doit se procurer un ensemble de biens destinés à rester dans


la firme pour plusieurs années. Il en va de même chaque année, l’entreprise devant
réaliser des investissements de nature variée correspondant à des objectifs multiples en
vue d’assurer sa survie (par le renouvellement et l’adaptation de ses matériels) et son
développement (par l’accroissement de ses installations).

-Investissements corporels (terrains, locaux, équipements,


installations)

Ils répondent à des objectifs variés :


- création d’une capacité de production compte tenu de la demande
prévue lors de la constitution de l’entreprise,
- maintien de la capacité par le renouvellement des immobilisations au
terme de la durée de vie : investissement de remplacement,
- accroissement de la capacité pour assurer le développement :
investissement de capacité,
- orientation vers de nouvelles activités : investissement de
modernisation,
- réalisation de gain de productivité afin de réduire les coûts, accroître les
marges, la compétitivité : investissement de productivité.

-Investissements incorporels

Les investissements incorporels sont complémentaires des investissements matériels


qu'ils précèdent, accompagnent ou suivent.
83
Ainsi les investissements de recherche précèdent les investissements matériels
lorsqu'ils aboutissent à améliorer, adapter ou imaginer des procédés et matériels
nouveaux. Les investissements en formation accompagnent les investissements
matériels dont ils permettent l'usage efficace par l'adaptation des qualifications des
utilisateurs. Les investissements en logiciels se poursuivent au-delà de l'acquisition
des matériels informatiques et, de même, les investissements dans l'action
commerciale se poursuivent après la mise en fabrication du produit.

-Investissements financiers

Les investissements financiers sont les acquisitions de titres de participation, de


titres immobilisés qui donnent le droit de propriété ou de créances. Ils tendent à se
développer dans les grandes entreprises.

En résumé les investissements corporels, incorporels et financiers sont


complémentaires. Ils représentent les moyens de mise en œuvre de la stratégie de
l'entreprise dont ils constituent les éléments du développement futur.

8.1.2. Moyens de financement du cycle d’investissement

L’entreprise peut financer ses investissements par ses propres ressources (fonds
propres) ou par des ressources extérieures (ressources étrangères).

a. Le financement des investissements par fonds propres

Il existe trois moyens de financement par fonds propres.

a1. L’autofinancement

C’est la forme préférée de financement des entreprises, en effet, c’est la


plus facile à mettre en œuvre car il n’y a pas à obtenir l’accord des personnes
extérieures à l’entreprise et qu’elle n’entraîne pas de frais. Toutes les
entreprises l’utilisent y compris les plus grandes.

L’autofinancement est le financement des investissements par les moyens propres de


l’entreprise, c’est la ressource qui provient de l’activité de l’entreprise et conservée par
elle.

L’autofinancement a pour avantage d’assurer à l’entreprise son indépendance. Il est


constitué par des moyens de financement permanents prélevés dans les ressources de
gestion (résultat conservé, amortissements et provisions). En d’autres termes il ne tient
compte que des sommes restant effectivement dans l’entreprise.

Autofinancement
= résultat après impôt moins les dividendes,
+ les dotations aux amortissements,
+ les mouvements nets de provisions, c'est-à-dire les dotations moins les reprises.

AF = CAF – Distribution de dividendes dans l’exercice


 
84

On peut aisément mesurer la capacité d’autofinancement (CAF) d’une entreprise,


appelée aussi Cash-flow ou Marge Brute d’Autofinancement (MBA), en ce qu’elle
représente l’ensemble des ressources dégagées par une entreprise au cours d’un
exercice du fait de ses opérations de gestion.

En ce sens, elle donne à l’entreprise une marge de manœuvre financière lui permettant
de faire face à ses besoins de financement.

Elle n’est autre chose que l’argent qui en fin d’exercice est susceptible de rester dans
l’entreprise une fois déduite toutes les dépenses d’exploitation, y compris les provisions
exigibles et l’impôt sur les sociétés.

La MBA correspond ainsi au potentiel d’autofinancement lié à l’activité ; d’où son


appellation synonyme de capacité d’autofinancement.

Les deux méthodes de calcul de la capacité d’autofinancement

Calcul à partir de EBE Calcul à partir du résultat


Exc. brut d’exploitation Résultat après impôt sur les bénéfices
+ Transfert des charges + dotation aux amortissements
+ Autres produits d’exploitation et provisions
+ Produits financiers + Charges exceptionnelles
+ Produits exceptionnels - Produits exceptionnels autres que
- Autres charges d’exploitation mouvements de provisions
- Charges financières = Capacité d’Autofinancement
- Charges exceptionnelles
- Participation des salariés
- Impôt sur les bénéfices
= Capacité d’Autofinancement

Devant un compte de résultat, l’on peut constater que deux postes n’entraînent pas de
décaissement immédiat :
 
Les dotations (aux amortissements et aux provisions) ;

Les résultats non distribués.


 
Ainsi, la capacité d’autofinancement se détermine comme suit :

CAF = Résultats nets +Dotations – Reprises

On parle également de capacité d'autofinancement lorsqu'on se situe avant distribution


des dividendes, c'est-à-dire en les rajoutant, et d'autofinancement courant en annulant
l'effet des charges et produits exceptionnels autres que les mouvements de provisions,
c'est-à-dire en rajoutant la différence algébrique entre ces derniers. L'autofinancement
courant et l'épargne brute sont identiques.

Le terme de cash-flow recouvre généralement un concept voisin de celui


d'autofinancement.
Dans l'acception première du terme, on se place en fait du seul point de vue de la
trésorerie :
85

le cash-flow est alors la différence entre encaissements et décaissements au sens strict ;


on peut alors dissocier ce flux de trésorerie en un cash-flow d'exploitation et un cash-
flow financier.

Mais en France, on met généralement derrière ce terme les définitions ci-après :


Cash-flow brut
= Capacité d'autofinancement courant + impôt
= Résultat net
+ Impôt
+(charges - produits) exceptionnels autres que mouvements de provisions
+ Mouvements nets de provisions
+ Dotations aux amortissements

Cash-flow net
= Capacité d'autofinancement courant
= Cash-flow brut - l'impôt
= M.B.A., la marge brute d'autofinancement
= Epargne brute + dividendes.

L'épargne brute concourt, avec les ressources de désinvestissement et le flux


d'endettement extérieur ("besoin de financement"), à financer les investissements de
l'entreprise.
Le terme d'autofinancement recouvre dans le langage financier de très nombreuses
acceptions.

On trouvera fréquemment la définition suivante :

Figure récapitulative de l’autofinancement


Marge brute
d’autofinancement

Capacité
d’autofinancement
courant
Epargne Brute
= Résultat après impôt sur les bénéfices Cash-flow net
+ Dotations aux amortissements
+ Dotations - reprises de provisions + Dividendes
+ Charges – produits exceptionnels autres
que mouvements de provisions
- Dividendes - charges + produits
exceptionnels sur
l’opération de gestion

Capacité
d’autofinancement

- dividendes

Autofinancement
86
Cette figure nous permet d’éviter la confusion qui pourrait exister entre la
capacité d’autofinancement, l’autofinancement et le cash- flow.

a2. L’augmentation de capital

Ce mode de financement est plus rare car il est plus difficile de trouver de
nouveaux apporteurs de fonds que de puiser dans ses propres ressources
(capital risque : pour des PME en forte croissance grâce à des innovations
technologiques).

Elle permet de financer le développement de l’entreprise (investissements nouveaux) ou


en cas de perte, rétablir une situation financière saine (émission de titres, introduction
en bourse), capital risque (organisme financier).

a3. Les cessions d’éléments d’actifs

Elles peuvent résulter d’un renouvellement normal des immobilisations, de la nécessite


d’utiliser ce procédé pour obtenir des capitaux, ou de la mise en œuvre d’une stratégie
de recentrage (cessions des participations ou filiales marginales par rapport aux métiers
dominant qu’elle exerce).

b. Le financement des investissements par ressources étrangères

Les fonds propres sont le plus souvent, insuffisants pour financer la totalité des
investissements. L’entreprise doit donc recourir à des sources de financement
externe.

b1. Les emprunts à long ou moyen terme

Le recours à ce mode de financement augmente son endettement et réduit sa capacité


d’emprunt. Les 2 types sont les emprunts obligataires et les emprunts indivis.

b2. Le crédit-bail (Leasing)

Contrat de location où la société de crédit-bail reste propriétaire du matériel jusqu’à la


fin du contrat pour une valeur résiduelle.

Contrairement à l’emprunt, le crédit-bail ne demande pas d’apport personnel. C’est un


procédé rapide et simple.

A l’aspect du financement de l’investissement vient s’ajouter l’aspect du


financement de l’exploitation.

8.1.3. Le financement du cycle d’exploitation

Indépendamment des investissements que nous venons d’étudier, l’exploitation


engendre des besoins financiers.

a. Les besoins du financement du cycle d’exploitation


87
L’importance des besoins issus de l’exploitation dépend essentiellement de la
durée du cycle de fabrication, de la gestion des stocks, de la politique de crédit consenti
aux clients et des délais de paiement obtenus des fournisseurs.

a1. Le Besoin en Fonds de Roulement

Le Besoin en Fonds de Roulement finance les besoins liés au cycle d’exploitation. Il est
issu des décalages provenant des opérations d’exploitation (achats de
marchandises/ventes de marchandises stock, vente/ paiement reçus créances

a2. La trésorerie

L’exploitation engendre des besoins temporaires de trésorerie. Faire face aux échéances
des règlements exige des liquidités qui ne sont pas toujours disponible. En cas
d’insuffisance, l’entreprise doit s’en procurer à l’extérieur et des ajustements de court
terme sont nécessaires.

b. Les moyens du financement du cycle d’exploitation

b1. Le financement des besoins liés aux délais de règlements des clients
b2. Le fonds de roulement, financement stable

Excédent des ressources stables sur les immobilisations, il résulte de la politique


financière de l’entreprise et est destiné à couvrir le besoin de financement permanent
qu’exige l’exploitation.

b3. Le crédit consenti par les fournisseurs

Il s’agit de l’octroi de délais de paiement. Les délais de règlement accordés par les
fournisseurs constituent une forme de crédit inter-entreprises qui permet le financement
des stocks immobilisés et d’une partie des délais de paiement accordés aux clients.

b4. Mobilisation de créances

Pour se procurer des liquidités l’entreprise qui a accordé des délais de paiements peut
mobiliser ses créances sans attendre leur échéance :

Escompte d’effets de commerce


L’affacturage

b5. Crédits de trésorerie

C’est une avance d’argent consentie par la banque pour financer des déficits de
trésorerie. Ils sont destinés à faire face aux difficultés temporaires de trésorerie :

-découvert bancaire,
-facilité de caisse
-crédits relais
-crédit de campagne

Dans tous les cas, l’entreprise voit son champ de possibilités limité par des contraintes
et critères qu’elle doit respecter pour pouvoir enfin choisir le mode de financement le
plus adéquat.
88
8.2. Le Tableau des ressources et des emplois (tableau de financement)

8.2.1. Généralités 

La comptabilité de l’entreprise aboutit à l’établissement de deux documents :

 Le bilan qui décrit la situation active et passive de l’entreprise à un moyen donné.


 Le compte des résultats qui mesure le revenu de l’entreprise (bénéfice ou perte)
et décrit la formation de celui-ci.

Le bilan n’est qu’un document de synthèse des comptes du patrimoine tandis que le
résultat est une synthèse des comptes de gestion ; mais ils n’expliquent pas de façon
précise ce qui s’est passé entre deux exercices.

Il faudrait donc que le chef d’entreprise puisse avoir l’information sur l’origine des
modifications subies par le bilan de clôture par rapport à celui d’ouverture. Ces
mouvements nous sont indiqués par le tableau de financement.

En effet, le tableau de financement décrit la manière dont, au cours d’un exercice, les
ressources dont a disposé l’entreprise ont permis de faire face à ses besoins. Ce tableau
constitue donc un tableau des emplois et des ressources d’une entreprise au cours
d’une période donnée. Il donne le détail chiffré et la nature des sommes dont l’entreprise
a disposé et l’utilisation de ces ressources.

Ainsi il permet de justifier la variation du fonds de roulement. Si les ressources sont


supérieures aux emplois, cette variation est positive. Dans le cas contraire, elle est
négative. Le tableau de financement donne une mesure des emplois et des ressources
par nature et les classes selon leur échéance.

8.2.2. Attributs du Tableau de Financement

Le tableau de financement fait ressortir les mouvements financiers intervenus au cours


d’un exercice c’est à dire les ressources nouvelles dont l’entreprise a disposé et les
emplois auxquels elle a procédé.

En règle générale, tout accroissement d’un élément de l’actif (variation positive) et toute
baisse d’un élément du passif (variation négative) constituent des emplois.

A contrario, toute augmentation d’un poste de passif (variation positive) et toute


diminution d’un poste de l’actif (variation négative) représentent une ressource : Les
accroissements d’actifs sont des emplois qui correspondent à des investissements à long
terme ou à l’acquisition de biens physiques et financiers faisant partie de l’actif circulant.
Les diminutions d’actifs constituent des ressources et correspondent à un échange de
biens contre des créances ou de la monnaie. Les accroissements du passif constituent
des ressources et correspondent à des apports de fonds (augmentation de capital,
primes d’émission, primes de fusion, etc.) et à l’enregistrement de dettes (fournisseurs,
concours bancaires, etc.). Quant aux diminutions du passif, elles correspondent à une
baisse des capitaux propres ou à un remboursement de dettes.

8.2.3. Les ressources de financement stables ou des ressources remboursables à une


échéance éloignée.

Elles comprennent :
89
 Autofinancement dégagé par l’exploitation ;
 Recettes exceptionnelles et notamment procurées par cessions
d’Immobilisations ;
 Capitaux fournis par les propriétaires ou les associés ;
 Dettes financières ;
 Encaissements de prêts dont l’échéance de remboursement est long ou moyen
terme.

8.2.4. Les emplois définitifs ou de longue durée

 Dépenses en frais d’établissement ;


 Acquisition d’immobilisation et des titres de participation ;
 Octroi de prêts à long et moyen terme ;
 Versement de sommes à titre de dépôts ou de garantie ;
 Remboursement des dettes financières.

8.2.5. Les ressources et les emplois à court terme

Tous les mouvements à court terme qui affectent le Fonds de roulement, à savoir :

 Stocks ;
 Créances sur les clients et les tiers divers ;
 Dettes envers les fournisseurs et les créanciers divers à court terme ;
 Trésorerie.

L’augmentation des stocks, le paiement des dettes à court terme, l’octroi de crédits aux
clients ainsi que l’accroissement de la trésorerie constituent des emplois. Les
mouvements de sens inverse étant généralement des ressources.

L’analyste externe, pour construire un tableau de financement, partira des écarts mis en
évidence par un bilan différentiel et des renseignements puisés dans le rapport du
Conseil d’Administration.

Au total des emplois fixes ou de longue durée est ajouté l’accroissement du Fonds de
Roulement Net, s’il y en a et, au total de ressources de financement de l’exercice est
ajouté le prélèvement du Fonds de Roulement Net. Ainsi les deux totaux sont égaux. Le
tableau de variation du Fonds de Roulement Net est divisé en deux :

 Tableau des variations des actifs circulants ;


 Tableau des variations des dettes à court terme.

Utilité du tableau de financement

 Déceler les causes des évolutions bilantaires;


 Mettre en exergue la politique de financement suivie ;
 Prévoir les décisions futures en matière de finance ;
 Apprécier le dynamisme de la politique d’investissements ;

 Evaluer l’équilibre investissement – autofinancement

8.2.5. Tableau de financement des investissements par le haut et le bas du bilan

EMPLOIS TOTAUX A E R RESSOURCES DE FINANCEMENT E R


90
FIINANCER (RD) x
(AI + BF) x x Financement interne x x
Investissement et x x  Dividendes X x
désinvestissement x x CAF (ressources (Si +) x
Charges immobilisées x x Financement par les capitaux propres x
x X
Acquisitions  Augmentation de capital par
x
Cessions des immobilisations x apports nouveaux
inc.  Subvention d’investissement
Acquisitions
 Prélèvement sur le capital
Cessions des immobilisations
corporelles Financement par nouveaux emprunts
Acquisitions  Emprunts
Cessions des immobilisations  Autres dettes financières
financières

Variation du BFE (SI +) (SI


-)
Emplois/ressources
(Variation du BF – HAO)
Emplois financiers contraints
* Remboursement des
emprunts
(1) Emplois totaux à (2) Ressources nettes de financement
financer
Excédent ou insuffisance de financement (2) – x x
  (1)
Si (2) > (1)
Si (2) < (1)

  Variation de trésorerie
 A la clôture de l’exercice
 A l’ouverture de l’exercice
Variation de trésorerie nette xxx
 
91

QUELQUES REPERES BIBLIOGRAPHIQUES

1.Bernard Colasse, L’analyse financière de l’entreprise, ed. La Découverte, Paris,


1994

2 Elie COHEN, Analyse financière, 2ème édition, Economica, Paris, 1990

3. Journal Officiel RDC, Acte uniforme portant organisation et harmonisation des


comptabilités des entreprises sises dans les Etats-parties au Traité
relatif à l’Harmonisation du Droit des Affaires en Afrique «  OHADA »,
53è année, numéro spécial, septembre 2012

4 Jean MAYER, Gestion budgétaire, Bordas, Paris, 1984

5 Josette PEYRARD, Analyse financière, sociétés et groupes, Vuilbert, Paris, 1984

6 G. Alfonsio et P. Gradjean, Pratique de gestion et d’analyse


financière, Organisation, Paris, 1994

7 G. Depallens et J.P. Jobard, Gestion financière de l’entreprise, 10ème édition, Sirey,


Paris, 1990

8 Gilbert PILLOT, Maîtrise du contrôle de gestion, 3ème édition, SEDIFOR LA TROUVE,


1984

9 KINZONZI MNK, Analyse financière, gestion et développement, Tome II, 1994

10 MBANGALA MAPAPA Augustin ; Analyse des Etats financiers ; Droit-Afrique,


SEPEC- France, 2016

11 MEUNIER F, DE RABOLET et BOULMER, La trésorerie de l’entreprise, 1ère édition,


Dunod, Paris, 1970

12 OTHMANE TOMONE G, Analyse Financière, notes de cours, G 3 SCA, ISP – GOMBE,


2004-2005.

13 Paul LURKIN, Nadine DESCENDRE & Danielle LIEVENS, Etats financiers, analyse et
interprétation, Ed. De Boeck-Wesmael, Bruxelles, 1990.

14 Pierre CONSO, Les techniques de l’analyse financière, 7ème édition, Bordas, Paris,
1985

15 VIZZAVONA P., Gestion, Analyse financière, Analyse prévisionnelle, 7ème éd., Tome
I, Atol, Paris, 1989

16 Vanessa Serret et Roland le Stun, Analyse financière, Hachette, Paris, 2011


92

Tables des matières


INTRODUCTION................................................................................................................................................1
Chapitre 1 : GENERALITES SUR L’ANALYSE FINANCIERE (A.F.).............................................................3
I.1. Définition et objectifs de l’A.F..................................................................................................................3
I.2. Démarche méthodologique de l’analyse financière...................................................................................3
I.3. Analyse financière et les autres disciplines sœurs.......................................................................................4
1.4. Catégories d’analystes financiers...............................................................................................................5
I.5. Principaux utilisateurs ou bénéficiaires de l’A.F........................................................................................5
1.6. Typologie d’analyse financière..................................................................................................................6
1.7. Nature des informations nécessaires à l’A.F..............................................................................................7
CHAPITRE II : ETUDE DES TABLEAUX DE SYNTHESE POUR L’ANALYSE FINANCIERE OU DES
OUTILS DE BASE D 8
L’ANALYSE FINANCIERE (RAPPEL DES NOTIONS)...................................................................................8
2.1. Objectifs des Etats financiers.........................................................................................................................8
2.2. Etude des tableaux de synthèse.................................................................................................................8
2.2.1. Le bilan...............................................................................................................................................8
2.2.2. Le compte de résultat........................................................................................................................15
2.2.3. Le tableau financier des ressources et des emplois..........................................................................16
« TAFIRE »................................................................................................................................................16
2.2.4. L’état annexé....................................................................................................................................18
2.3. Les principes comptables généralement admis....................................................................................18
CHAPITRE III : LES PREALABLES A L’ANALYSE FINANCIERE.............................................................20
3.1. Les étapes pour mener une analyse financière.........................................................................................20
3.2. Elaboration du bilan financier..................................................................................................................20
3.2.1. La déflation.......................................................................................................................................20
3.2.2. L’affectation du résultat....................................................................................................................21
3.2.3.Les redressements et corrections de certains postes du bilan.............................................................21
3.2.4. Les grandes masses du bilan financier..............................................................................................24
3.3. Les procédés de présentation du bilan financier.............................................................................26
3.4. Quelques expressions utilisées en Analyse financière.............................................................................29
CHAPITRE IV : ANALYSE DES PRINCIPALES GRANDEURS FINANCIERES OU INDICATEURS
FINANCIERS OU ENCORE AGREGATS DE L’EQUILIBRE FINANCIER..............................................34
4.1. Le Fonds de Roulement (FR)...................................................................................................................34
4.1.1. Règle de l’équilibre financier minimum :.........................................................................................34
4.1.2. Règle de la sécurité financière..........................................................................................................35
4.1.3. Définitions du Fonds de Roulement Net...........................................................................................35
4.1.4. Modes de calcul du FRN..................................................................................................................35
4.1.5. Types de fonds de roulement............................................................................................................36
4.1.6. Appréciation du niveau du FR..........................................................................................................37
4.1.7. Existence du fonds de roulement......................................................................................................39
4.1.8. Etude du FR dans le temps : variation ou évolution du FR...............................................................40
93
4.2. Le besoin en fonds de roulement (BFR)...................................................................................................42
4.2.1. Le cycle d’exploitation, les besoins et les ressources de financement...............................................43
4.2.2. Définition des BFR...........................................................................................................................44
4.2.3. Types des BFR et leur mode de calcul..............................................................................................44
4.2.4. Modes de calcul pratique des BFR....................................................................................................46
4.2.5. Les facteurs de variation des BFR....................................................................................................47
4.3. La trésorerie.............................................................................................................................................48
4.3.1. Définition..........................................................................................................................................48
4.3.2. Signes de la trésorerie.......................................................................................................................49
4.3.3. Variation de la trésorerie nette dans le temps....................................................................................49
4.3.4. Notion de budget de trésorerie..........................................................................................................49
Chapitre V : ANALYSE DE L’EVOLUTION DE LA SITUATION FINANCIERE DE L’ENTREPRISE.......54
5.1. Tableau des emplois et Ressources..........................................................................................................54
5.2. Balance des mutations de valeurs............................................................................................................54
Chapitre VI : LE CONCEPT DE DIAGNOSTIC FINANCIER ET LA METHODE DES RATIOS..................59
6.1. Concept de diagnostic financier...............................................................................................................59
6.2. La méthode des ratios..............................................................................................................................59
6.2.1. Définition des ratios et champs d’application de la méthode............................................................59
6.2.2. Les principaux types de ratios...........................................................................................................60
Chapitre VII : APPRECIATION DU RISQUE D’UNE ENTREPRISE.............................................................71
7.1. Analyse du risque d’exploitation ou risque économique..........................................................................71
7.1.1. Définition..........................................................................................................................................71
7.1.2. Les outils de mesure du risque d’exploitation...................................................................................72
7.2. Analyse du risque financier......................................................................................................................78
7.2.1. L’effet de levier financier (leverage)................................................................................................79
7.2.2. Appréciation du levier financier.......................................................................................................80
Chapitre VIII : ANALYSE DE LA POLITIQUE DE FINANCEMENT............................................................83
8.1. Marge brute d’autofinancement et autofinancement....................................................................................
8.1.1. Marge brute d’autofinancement (MBA)...............................................................................................
8.2.2. Attributs du Tableau de Financement...............................................................................................89
8.2.3. Les ressources de financement stables ou des ressources remboursables à une...............................90
échéance éloignée.......................................................................................................................................90
8.2.4. Les emplois définitifs ou de longue durée........................................................................................90
8.2.5. Les ressources et les emplois à court terme.....................................................................................90
8.2.5. Tableau de financement des investissements par le haut et le bas du bilan.......................................91
QUELQUES REPERES BIBLIOGRAPHIQUES...............................................................................................92
Tables des matières.............................................................................................................................................93

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