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BCC1-UE1
1. Peut-on dire que Hume défend une conception relativiste du jugement de goût ?
Afin de répondre à la question il est bon de définir le goût, le goût désigne un ressenti, une
sensation, face à la beauté d’une œuvre d’art. Ce ressenti est à mettre en distinction avec le terme
esthétique qui lui, en est le jugement, ou l’étude. La question est donc de savoir si le jugement de
goût, est relativiste ou non selon Hume. Être relativiste sur la question du jugement de goût signifie
que l’on considère que la beauté d’une chose dépend du point de vue de chaque individu. La
distinction faite entre le jugement de goût et le goût en lui même est importante pour Hume, car
bien que celui-ci considère la beauté d’une œuvre comme subjective, il n’est pas relativiste pour
autant puisque celui-ci considère le jugement de goût comme objectif d’une certaine manière. Selon
lui, il existe une norme du jugement de goût déterminée par des facteurs sensoriels, une
prédisposition mentales aidées par la pratique permettant de juger de manière compétente en
matière de goût. Ainsi Hume n’est pas relativiste sur la question du jugement de goût, considérant
que certains sont plus aptes à juger une œuvre, impliquant ainsi un consensus, une norme.
4. Selon vous, est-il possible d’avoir tort ou raison lorsqu’on juge une œuvre d’art ?
Pour répondre à cette question il convient de rappeler les deux grandes idées étudiées lors de ce
semestre qu’implique le jugement d’une œuvre. D’un côté Hume nous émet un jugement non
relativiste, en d’autres termes un concept objectifs sur la question, bien qu’il semble considéré le
beau en tant que tel comme subjectif. Cela implique qu’il considère que certains sont plus aptes à
juger une œuvre. Selon Bourdieu juger une œuvre d’art est une aptitude qui se travail par
l’expérience, l’étude et la pratique, et en un sens cela permet de s’approcher d’une forme de vérité
lorsque nos connaissances nous permettent de contextualiser l’œuvre, y voir les codes et règles qui
régissent les formes, couleurs, représentations. En un sens étudier un Géricault paraîtra une tâche
insurmontable pour un néophyte que pour un initié au travail de l’artiste et au contexte historique de
création des œuvres qu’il propose. Cela dit, est-ce que pour autant l’un domine forcément l’autre
par la connaissance et la maîtrise ? L’ignorant peut-il avoir raison sur le critique d’art ? Je pense
qu’il n’est pas question d’avoir tort ou raison, je crois qu’il est question de séparer deux disciplines
entre elles. Selon moi certaines personnes sont mieux qualifier pour juger une œuvre d’art, et je
classe ces personnes dans une catégorie « professionnelle », à distinguer d’un jugement amateur qui
selon moi est un autre registre beaucoup plus personnel et intéressé. Dans le premier cas de figure
ces spécialistes vont juger l’œuvre de manière à cerner au plus près la volonté de l’artiste et en cela
ceux-ci s’approchent d’un regard objectif de l’œuvre et arrivent à en extraire les idées majeures.
Pour ce qui est du second cas la critique du néophyte est influencé par son propre milieu social-
culturel-familial, il n’a pas nécessairement les connaissances requises pour comprendre toutes les
strates de réflexions que composent un Beksinski ou un Rembrandt. Cependant il peut en apprécier
les formes, couleurs, sensations, et en cela créer sa propre norme de goût subjective qui ne sera
jamais aussi fidèle et complexe qu’une analyse d’un historien de l’art. Selon moi un spécialiste en
réalité ne juge pas une œuvre, il l’étudie, par l’analyse, un néophyte quant à lui juge par le ressenti.
Bien sur ce raisonnement est assez manichéen, la réalité est bien plus nuancée, c’est pourquoi il faut
arriver à faire la part des choses entre étude/analyse pure, qui rentre selon moi dans le domaine de
l’esthétique de l’art, cherchant une forme d’objectivité, et ressenti de goût personnel qui fait appel à
une subjectivité et qui est purement individuel.