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COURS GESTION FINANCIERE

Choix des modes de financement


Lorsque la rentabilité d’un projet d’investissement est vérifiée, il faut définir la source de financement
la mieux appropriée. Cette étude va permettre à l’entreprise de sélectionner le mode de financement le
moins couteux ou le plus rentable.

1. LES CONDITIONS OU CONTRAINTES A RESPECTER


1.1 règle d’équilibre financier minimum

Les ressources durables doivent financer les emplois stables

1.2 règle de l’endettement maximum ou autonomie financière

Le montant des dettes financières (hors concours bancaires) ne doit pas excéder le montant des fonds
propres. Cela s’exprime dans le ratio d’autonomie financière, lequel peut prendre l’une des formes
suivantes :

capitaux propres dettes financières


Ratio = dettes financières >1 ou Ratio = capitaux propres <1

capitaux propres 1
Ratio = ressources durables > 2

En principe, si les dettes financières sont égales aux capitaux propres l’entreprise ne peut accroître son
endettement. Un endettement supérieur au montant des capitaux propres ne peut être obtenu qu’en
offrant d’importante garanties (hypothèques, cautions….) et accepter que les prêteurs exercent un
contrôle sur la gestion

1.3 règle de capacité de remboursement

Le montant de la dette financière ne doit pas représenter plus de trois ou quatre fois la capacité
d’autofinancement annuelle moyenne prévue. Cette règle complémentaire de la précédente se traduit
par le ratio suivant

dettes financières
capacité d ' autofinancement

Elle exprime la durée de remboursement des dettes financières au moyen de la capacité


d’autofinancement, on estime donc que cette durée ne doit excéder trois (3) ou quatre (4) ans

1.4 règle du minimum d’autofinancement

L’entreprise doit autofinancer une partie des investissements pour lesquels, elle sollicite des crédits (en
général 30%).

2. LES CRITERES DE CHOIX


2.1 Le coût du capital

Le coût d’une source de financement est le taux pour lequel il y a équivalence entre capitaux mis à la
disposition de l’entreprise et l’ensemble des sommes réellement décaissés en contre parties. Il est

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utilisé pour un arbitrage entre des sources de financement de même nature : choix entre emprunt ;
entre modalité de crédit-bail.

Exemple : soit un emprunt d’un million au de taux 12% et remboursable in fine au bout de quatre (4)
ans, impôt BIC 25%. Déterminez le coût de cet emprunt.

Solution :

Année Capital intérêt remboursement annuité Economie Décaissement


restant dû d’impôt réel

Coût du capital :

2.2 Les décaissements réels

La rentabilité d’un projet ayant été démontré, il est logique de le financer avec la ressource qui
nécessitera, en contrepartie les décaissements réels les plus faibles
On raisonne sur les décaissements réels, c'est-à-dire que l’on prend en compte les économies
d’impôt liées à la source de financement considérée
La comparaison de décaissements réel, induits par les sources de financement en compétition
nécessite souvent l’actualisation de ces décaissements. Cette actualisation est réalisée au coût
du capital ; à défaut on retient le taux pratiqué sur le marché financier
Le critère des décaissements réels permet de comparer des formules mixtes de financement.
Par exemple : autofinancement partiel + endettement partiel + crédit-bail

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Application : pour financer un investissement de 120 millions amortissable en linéaire sur 4 ans,
l’entreprise SAMO à le choix entre :

a. Autofinancement pour la totalité du projet


b. Autofinancement pour 30 millions et emprunt de 90 millions remboursable in fine à la 4 ème
année au taux de 10%
c. Crédit-bail sur 4 ans, loyers annuel constant de 36 millions.

Quelle modalité doit-elle choisir (taux d’actualisation 6% ; IBIC 25%)

Solution

a- Autofinancement

Amortissement du matériel = ¿

Elément 0 1 2 3 4

Soit S la somme des décaissements :

S=

S=

→ le décaissement est égal à

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b- Autofinancement 30 000 000 + emprunt 90 000 000

Matériel = 120 000 000

Amortissement = ¿

Emprunt =¿

Elément 0 1 2 3 4

S=

→ le décaissement est égal à

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c- Crédit-bail

Elément 0 1 2 3 4

S=

→ le décaissement est égal à

Décision : on retient la modalité de financement qui donne les plus faibles décaissements actualisés

2.3 Les excédents prévisionnels des flux de liquidités imputables au projet

Plutôt que de considérer les décaissements liés à chaque source de financement, on évalue les flux de
liquidités supplémentaires que l’entreprise peut espérer, du fait de la réalisation du projet et de la
manière dont il sera financé. Le raisonnement en termes de flux suppose qu’on fait abstraction
d’éventuels crédits interentreprises. Dans le cas contraire, il serait plus judicieux de raisonner en
termes de capacité d’autofinancement restant disponible après prise en compte du financement.

Application : reprenons l’application précédente en supposant que les marges sur coûts indépendants
du mode de financement soient respectivement de 42 000 000, 54 000 000, 66 000 000, 54 000 000.

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Solution

a- Autofinancement

Amortissement =

Elément 0 1 2 3 4

Valeur actualisée des flux

VAN =

VAN=

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b- Autofinancement 30 000 000 + emprunt 90 000 000

Elément 0 1 2 3 4

VAN =

VAN=

c- Crédit-bail

0 1 2 3 4

VAN =

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VAN=

Décision : on retient la modalité de financement qui donne la plus grande valeur des flux
actualisés

APPLICATION 1

Pour financer un investissement de 250 000 000HT, amortissable sur 5ans en accéléré, une


entreprise, a le choix entre :

 autofinancement pour la totalité


 autofinancement 100 000 000 et un emprunt de 150 000 000, remboursable sur 5 ans,
annuités constantes de fin de période au taux annuel de 12%
 location simple avec des loyers annuels de fin de période de 60 000 000 HT sur 5 ans.

L’entreprise exige un taux de rentabilité des capitaux propres de 15%.

TAF : Sélectionner le meilleur mode de financement (méthode des flux de liquidité).

NB : Les marges sur coût indépendants du mode de financement sont respectivement de
142 000 000, 154 000 000, 166 000 000, 124 000 000, 120 000 000. Impôt 25%

APPLICATION 2

La société MADRAP envisage acquérir un matériel d’une valeur de 35 400 000 TTC


amortissable sur 5 ans en dégressif. Le besoin en fonds de roulement est estimé à 2 250 000F
à l’époque initiale. Les dirigeants hésitent entre les sources de financement suivantes :

 financement par fonds propre intégral


 emprunt au taux de 10% l’an remboursable par annuité constante sur 5 ans
 un quart par fonds propres et le reste par emprunt au taux de 10% l’an remboursable
par annuité constante sur 5 ans
 location du matériel pour la période d’exploitation. Les loyers annuels sont de
2 360 000FTTC

TAF : Sélectionner le meilleur mode de financement (méthode des décaissements réels)

NB :

 l’entreprise envisage un taux de rentabilité des capitaux propres de 12%


 l’entreprise finance le besoin en fonds de roulement par fonds propre quelque soit le
mode de financement du matériel

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