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DES CURARES
INTRODUCTION
Un Curare
- Assure le relâchement musculaire durant la chirurgie
- Facilite la ventilation contrôlée
- Facilite l’intubation trachéale
- Utilisation non systématique
- Choix d’utilisation varié (délai et durée d’action, lieu)
PHYSIOLOGIE DE LA PLAQUE MOTRICE
Jonction neuromusculaire
- = Neurone moteur + Fente synaptique + Plaque motrice
- Transforme signal électrique (influx nerveux) en activité mécanique
(contraction musculaire)
Acétylcholine Ach
- Synthétisée dans terminaison axonale du neurone moteur, puis
stockée dans des vésicules du bouton terminal
- Dégradée dans fente synaptique par une enzyme :
Acétylcholinestérase
Récepteur cholinergique couplé à des canaux :
- Fixe un agoniste (Acétylcholine) → ↑ ouverture des canaux ioniques
- Fixe un antagoniste (Curare) → empêche l’ouverture des canaux
- Curarisation = interruption pharmacologique et réversible de la
transmission neuromusculaire
- Site d’action des curares est récepteur cholinergique nicotinique de la
plaque motrice de la cellule musculaire striée → relâchement musculaire,
notamment des cordes vocales
- Les curares n’agissent pas sur le muscle cardiaque.
- Les anciens curares (pancuronium, gallamine) ont un effet cardiaque
indirect par action sur les ganglions du SNA.
8 curares actuellement sur le marché :
• D É P O L A R I S A N T 1 : Succinylcholine
• NON DÉPOLARISANTS 7 :
Pancuronium (Pavulon)
Vécuronium (Norcuron)
Atracurium (Tracrium)
Rocuronium (Esméron)
Cisatracurium (Nimbex)
Mivacurium (Mivacron)
Rapacuronium (Raplon)
CARACTÉRISTIQUES DU CURARE IDÉAL :
- Non dépolarisant
- Délai rapide
- Durée d’action adaptée
- Sans accumulation si administration répétée
- Sans effets cardiovasculaires
- Non histamino libérateur
- Antagonisable
CURARES DÉPOL ARISANTS
SUCCINYL CHOLINE
Suxaméthonium, Celocurine
M O D E D ’A C T I O N
• Agoniste de l’acétylcholine des récepteurs Nicotiniques de la
plaque motrice (transmission neuromusculaire)
• Dépolarisation cellule musculaire
• Fasciculations (contractions musculaires)
• Diminution de la réponse à une stimulation (effet curarisant ).
Rq
les Pseudocholinestérases plasmatiques = enzymes synthétisées
dans le foie
I) P R E S E N T A T I O N - P R O P R I É T É S P H Y S I C O -
CHIMIQUES
II) PHARMACOCINÉTIQUE
– Métabolisée par le Pseudocholinestérases plasmatiques
– Elimination urinaire
III) EFFETS SYSTÉMIQUES
NEUROMUSCULAIRE
– Curare dépolarisant (blocage de la transmission neuromusculaire par
dépolarisation de la membrane post-synoptique ).
– Apparition du bloc neuromusculaire après une courte période de
fasciculations (20 à 30 s)
CARDIOVASCULAIRE
– Bradycardie surtout chez l’enfant, traité par l’atropine.
– Diminution ou augmentation de la PA
PULMONAIRE
– Paralysie des muscles respiratoires.
– Bronchospasme possible.
IV) INDICATIONS
→ Anesthésie du patient à :
- Estomac plein (opération en urgence, douleur importante)
- Risque d’inhalation (hernie hiatale, reflux gastro-oesophagien, obésité, femme
enceinte au-delà de la 12e-15e semaine…)
→ Intubation dans des interventions programmées brèves
→ Intubation difficile imprévue.
V ) CONTRE-INDICATIONS
Absolues :
- Antécédents personnels ou familiaux d’hyperthermie maligne
- Antécédents d’allergie à la succinylcholine ou aux curares
- Déficits congénitaux en pseudocholinestérases.
- Hyperkaliémies ou maladies exposant à une fuite potassique majeure :
Brûlé dès la 24e heure
Maladie neuromusculaire (hémiplégie, paraplégie, myotonie)
Alitement prolongé
Insuffisance rénale terminale
Relatives :
- Troubles du rythme, insuffisance cardiaque
- Chirurgie à globe oculaire ouvert
- Hypertension intracrânienne
REMARQUE
Si Contre-indications à SUCCINYL CHOLINE + Induction à
séquence rapide :
- Double dose de ROCURONIUM (0,6 - 1,2 mg/kg)
- Conditions d’intubation atteintes après un délai de 90 s
EFFETS INDESIRABLES
– Histamino libération, choc anaphylactique, bronchospasme.
– Hyperthermie maligne.
– Hyperkaliémie
– Augmentation de la pression intraoculaire (lors des fasciculations).
– Augmentation de la pression intragastrique (lors des fasciculations).
– Larmoiement, hypersialorrhée.
– Bradycardie, troubles du rythme.
– Augmentation des CPK, risque de rhabdomyolyse.
– Myalgies postop
– Curarisation prolongée par déficit en pseudocholinestérases
(traitement : ventilation artificielle, administration de plasma frais congelé,
de pseudocholinestérases purifiées et concentrées)
SURDOSAGE
– Curarisation prolongée, dual block.
– Traitement : ventilation assistée.
INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
– POTENTIALISATION par :
- anti cholinestérasiques
- halogénés
- anesthésiques locaux
- antibiotiques (aminosides, tétracyclines), lithium,
magnésium, ocytociques, l’hypothermie.
– ANTAGONISME par :
- curares non dépolarisants administrés avant.
POSOLOGIE
Dose intubation :
- ADULTE : 1 mg/kg IVD.
- ENFANT : 1 mg/kg IVD.
- NOURRISSON : 2 mg/kg IVD (prémédication avec atropine).
- REDUCTION des doses chez le sujet âgé ou dénutri.
Délai
1 min (ventilation est prohibée).
Durée
5 - 10 minutes
CURARES
NON DÉPOLARISANTS
Deux familles de curares non dépolarisants CND
→ CND type Aminostéroïde
- Pancuronium (Pavulon®)
- Vécuronium (Norcuron®)
- Rocuronium (Esmeron®)
→ CND type Benzylisoquinoline
- Atracurium (Tracrium®)
- Cisatracurium (Nimbex®)
- Mivacurium (Mivacron®).
ABSOLUES
– Absence de matériel de ventilation ou d’administration
préalable d’anesthésiques.
– Antécédent d’allergie à un curare (nécessité d’explorations
allergologiques préalables)
RELATIVES
– Myasthénie (utiliser de très faibles doses + monitorage).
– Intubation difficile.
– Insuffisance rénale sévère.
– Cirrhose, ictère cholestatique, insuffisance hépatocellulaire
sévère.
Ordre chronologique d’INSTALLATION et de RÉGRESSION du bloc
non dépolarisant :
muscles de la tête et du cou
Muscle des membres
Muscle abdominal
Muscle thoracique
Muscle du diaphragme
Muscle court adducteur du pouce
Délai Dose
Dose de charge d’action Durée d’action d’entretien
mg/kg (min) (mn) (mg/kg)
-
Suxaméthonium
1 1 8
Mivacurium 0.2 - 0.25 2-3 15-20 0.1
Atracurium 0.2 - 0.6 2-3 30-45 0.1-0.2
Vécuronium 0.05 - 0.1 3-4 45-75 0.025
Rocuronium 0.6 1-2 45-75 0.15
Pancuronium 0.08 -1.12 4-5 60-80 0.01-0.03
Cisatracurium 0.1 - 0.15 2-3 30-45 0.03
Choix du curare
Choix du curare en fonction de :
- CHIRURGIE ET SA DUREE
- TERRAIN
SPONTANÉE
Elle est liée au métabolisme du curare utilisé.
→ Les CD :
- agonistes des récepteurs cholinergiques
- durée d’action très brève à dose “normale”.
→ Les CND
- éliminés plus lentement : curares long
- métabolisme hépatique et élimination rénale.
curarisation prolongée: IH et IR
PROVOQUÉE
→ Cliniquement la curarisation résiduelle ne peut être appréciée
→ Le TOF à l’adducteur du pouce: T4/T1 : 25%
→ Si le malade est encore curarisé et si le curare perfusé est non
dépolarisant, injecter de la Néostigmine.
NÉOSTIGMINE
la Néostigmine inhibe le cholinestérase au niveau de la plaque motrice,
augmentant la quantité d’acétylcholine disponible au sein de la jonction
neuromusculaire → La molécule de curare est alors déplacée.
UTILISATION CLINIQUE
Dose : - Neostigmine : 40 à 50 µg/kg
- Atropine : 10 à 15 µg/kg
- délai d ’action = 7 à 11 min
- durée d ’action = 1 à 2 heures
EFFETS INDÉSIRABLES
- bradycardie
- sécrétion salivaire / bronchique…
- nausées / vomissements
CONTRE-INDICATIONS : TRÈS RARES
- hyperréactivité bronchique sévère
- trouble rythme ou conduction cardiaque grave
- insuffisance cardiaque sévère
SUGAMMADEX (bridion)
Antidote des curares non dépolarisants de type Aminostéroïde
PHARMACOLOGIE
- Efficacité importante avec le rocuronium et le vécuronium
qu'avec le pancuronium
- Inefficace avec le suxaméthonium et les curares non
dépolarisants de type benzylisoquinolines (mivacurium,
atracurium, cisatracurium).
POSOLOGIE
2 à 4 mg/kg
QUELQUES RÈGLES DE DÉCURARISATION