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Cours DCG UE4

Chapitre 19 : Aides fiscales (BIC, IS)

I- Finalités des aides fiscales

La fiscalité est un des instruments de la politique économique et sociales du gouvernement d’un


pays. À ce titre, l’État est un acteur du développement économique.

Les mesures fiscales peuvent concerner plusieurs axes de développement :


 Soutien de l’activité économique dans certaines zones du territoire : entreprises qui
veulent s’installer dans des zones de revitalisation rurale (ZRR), dans des zones franches
urbaines (ZFU).
 Soutien de certains secteurs d’activités : jeune entreprises innovantes, maîtres
restaurateurs, jeux vidéo, métiers d’arts, etc.
 Soutien à certaines fonctions d’entreprise : recherche, innovation, prospection
commerciale.

II- Typologie des aides fiscales

 Exonération, allègement d’impôt notamment sur les bénéfices des entreprises. Ex. :
exonération d’impôt sur les sociétés pour les entreprises nouvelles.
 Crédits d’impôts et réductions d’impôts : diminution de l’impôt dû par les entités,
personnes physiques ou morales.
 Allègement de charges sociales patronales : ex : transformation du CICE en baisse de
charges patronales.

III- Incidence des aides fiscales sur les comptes de l’entreprise

Crédit d’impôt Réduction d’impôt Baisse de charges


Diminution de l’impôt qui Diminution de l’impôt qui La baisse des charges se
s’impute sur l’IS. s’impute sur l’IS. traduit par une hausse du
Lorsque le CI excède l’IS, la Lorsque le CI excède l’IS, la bénéfice imposable et donc
différence est remboursée différence n’est remboursée une augmentation de l’impôt.
par l’État par l’État

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IV- Allégements fiscaux

4.1 – Entreprises nouvelles


Les nouvelles entreprises peuvent, sous conditions, bénéficier d’un régime fiscal particulier :

Zone d’implantation Le régime s’applique pour les entreprises nouvelles créées


jusqu’au 31 décembre 2022 dans certaines zones géographiques.
Entreprises concernées • Régime fiscal : entreprises soumises à un régime réel
d’imposition, de plein droit ou sur option.
• Activité : de nature industrielle, commerciale ou artisanale (et
non immobilière ou financière) ou activité non commerciale si elle
est exercée par une société soumise à l’IS employant au moins
trois salariés.
• Indépendance juridique : si l’entreprise nouvelle est créée sous
forme de société, le capital ne doit pas être détenu, directement
ou indirectement, pour plus de 50 % par d’autres sociétés.
Durée et montant de • Exonération totale ou partielle d’impôt sur les bénéfices (et
l’exonération plus-values) pendant 5 ans :
- exonération totale pour les bénéfices réalisés au cours des
deux premières années d’activité ;
- abattement de 75 %, 50 % puis 25 % sur les bénéfices
réalisés au cours de chacune des trois périodes de douze
mois suivantes.
• Si les exercices comptables ne coïncident pas avec l’année civile,
les bénéfices des exercices au cours desquels les périodes
s’achèvent font l’objet d’une répartition prorata temporis.
Plafond de l’exonération L’aide globale de l’État ne peut pas dépasser un plafond global de
200 000 € apprécié de manière glissante sur une période de trois
exercices fiscaux dans le cadre des « minimis ».

4.2 – Entreprise implantées dans des zones particulières


Afin de redynamiser certaines zones géographiques, des aides spécifiques y encouragent
l’installation, notamment (dispositifs les plus répandus) dans les zones de revitalisation rurales
(ZRR) ou les zones franches urbaines (ZFU).

Zone de revitalisation rurale (ZRR) Zone franche urbaine (ZFU)


Territoire entrepreneur
Zones Définies sur la base de critères • ZFU : quartiers de plus de 10 000
concernées liés à la densité, au revenu et au habitants situés dans des zones dites
(listes définies déclin de la population sensibles ou défavorisées, sur
par décrets) lesquelles s’applique un contrat de
ville • Quartiers prioritaires de la
politique de la ville (QPPV)

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Entreprises • Créées ou reprises (notamment • Créées ou reprises dans une ZFU


concernées dans le cadre familial) dans une avant le 31/12/2022
ZRR jusqu’au 31/12/2022 • Soumises à un régime réel
• Soumises à un régime réel d’imposition, de plein droit ou sur
d’imposition, de plein droit sur option, avec un capital détenu à moins
option, avec moins de 50 % de de 25 % par une entreprise de plus de
leur capital détenu par d’autres 250 salariés, un chiffre d’affaires
sociétés inférieur à 10 millions d’euros ou dont
• Exerçant une activité le total de bilan est inférieur à 10
industrielle, commerciale, millions d’euros
artisanale ou une activité • Exerçant une activité industrielle,
professionnelle non commerciale commerciale, artisanale,
• Employant moins de 11 salariés professionnelle non commerciale ou
de location de locaux professionnels
équipés
• Employant au plus 50 salariés
• Employant au moins 50 % de salariés
résidant dans la ZFU ou un quartier
prioritaire de la ville
Durée et Les entreprises bénéficient d’une exonération totale ou partielle des
montant de bénéfices (et plus-values) réalisés pendant 8 ans : exonération totale des
l’exonération bénéfices réalisés au cours des 5 premières années.
Abattement de 75 %, 50 % puis 25 • Abattement de 60 %, 40 % puis 20 %
% sur les bénéfices réalisés au sur les bénéfices réalisés au cours de
cours de chacune des trois chacune des trois périodes de douze
périodes de douze mois suivantes mois suivants
• Plafonnement du bénéfice exonéré à
50 000 € par périodes de 12 mois,
majoration de 5 000 € pour chaque
nouveau salarié embauché à temps
plein pendant une période minimale
de 6 mois
lafond de Plafond global de 200 000 € pour les aides de l’État apprécié de manière
l’exonération glissante sur une période de trois exercices fiscaux dans le cadre des «
minimis »

4.3 Les jeunes entreprises innovantes


Un système d’aide fiscale permet de favoriser l’émergence et le développement des entreprises
investissant dans la recherche.
Entreprises • PME au sens communautaire : moins de 250 salariés et chiffre d’affaires
concernées inférieur à 50 millions d’euros ou un total de bilan inférieur à 43 millions
d’euros
• Créées depuis moins de 8 ans et jusqu’au 31/12/2022
• Dont le capital est détenu de manière continue à 50 % au moins par des
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personnes physiques (ou par certaines entreprises du secteur du capital


risque, des associations ou fondations reconnues d’utilité publique à caractère
scientifique, des établissements publics de recherche- enseignement, ou des
JEI)
• Qui ont réalisé des dépenses de recherche représentant au moins 15 % des
charges sociales totales engagées par l’entreprise au titre de l’exercice
(mêmes dépenses que celles retenues pour le crédit d’impôt Recherche)
Durée et • Exonération totale d’impôt sur les bénéfices (bénéfices et plus- values) au
montant de titre du premier exercice bénéficiaire
l’exonération • puis exonération de 50 % au titre de l’exercice bénéficiaire suivant
Ces avantages s’appliquent à des exercices bénéficiaires, qui ne sont pas
nécessairement consécutifs
Plafond de L’aide globale de l’État ne peut pas dépasser un plafond global de 200 000 €
l’exonération apprécié de manière glissante sur une période de trois exercices fiscaux dans
le cadre des « minimis »

V- Crédits d’impôt

5.1 – Crédit d’impôt recherche (CIR)


Le crédit d’impôt Recherche (CIR) vise à favoriser les activités de recherche des entreprises. Il
s’applique aux entreprises industrielles, commerciales ou agricoles soumises à l’IR ou l’IS et
imposées selon un régime réel, pour certaines dépenses réalisées dans le cadre de leurs
activités de recherche fondamentale ou appliquée. Il bénéfice également aux entreprises
exonérées d’impôt sur les bénéfices, comme les jeunes entreprises innovantes, les jeunes
entreprises implantées dans les zones franches urbaines ou encore les entreprises nouvelles.
Ouvrent également droit à crédit d’impôt certaines dépenses d’innovation engagées par les
PME (crédit d’impôt Innovation – CII).

1. Dépenses éligibles
Le CIR vise les dépenses de recherche fondamentale, de recherche appliquée et de
développement expérimental que l’entreprise a engagées au sein de l’Union européenne, en
Norvège, en Islande ou au Liechtenstein. Les postes de dépense éligibles au CIR sont
limitativement énumérées par la loi.

Dépenses Observations
Dépenses de recherche (CIR)
Dotations aux Immobilisations (dont brevets) :
amortissements - créées ou acquises à l’état neuf
(fiscalement - affectées directement à la réalisation des opérations de
déductibles) recherche
Dépenses de Rémunérations et cotisations sociales obligatoires des chercheurs et
personnels techniciens de recherche affectés aux opérations de recherche, dont
les rémunérations accessoires comme l’intéressement et la

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participation (y compris celles des chercheurs mis à disposition)

Dépenses • Dépenses de recherche sous- traitées, notamment à des


externalisées (sous organismes publics ou des fondations agréées : retenues (pour le
réserve que ces double de leur montant en l’absence de liens de dépendance entre
dépenses ne soient l’entreprise et l’organisme prestataire)
pas à leur tour sous- • Dépenses de recherche sous- traitées à des organismes de
traitées par recherche privés : retenues dans la limite de trois fois le montant
l’organisme) total des autres dépenses de recherche
• Montant total de la sous- traitance plafonné à 10 M€ d’euros par
an (notamment pour les organismes publics)
Autres dépenses • Dépenses de fonctionnement : fixées forfaitairement à 43 % des
dépenses de personnel et à 75 % des dotations aux amortissements
• Frais de prise et de maintenance des brevets
• Dépenses de veille technologique
• Dépenses liées à la participation de l’entreprise aux réunions
officielles de normalisation afférentes à ses produits
Dépenses d’innovation des PME (CII)
• Uniquement pour les PME (au sens communautaire)
• Possibilité de prendre en compte les dépenses d’innovation engagées jusqu’au 31/12/2022
relatives à la conception de prototypes de nouveaux produits et installations pilotes
• Nature de dépenses éligibles proche des postes retenus pour les dépenses de recherche et
avec mêmes conditions de territorialité
• Retenues dans la limite globale de 400 000 € par an.

2. Montant des CIR et CII


Les CIR et CII sont calculés selon un taux qui varie en fonction du montant de dépenses
exposées au cours de l’année civile. Une obligation d’information et de documentation
s’applique au- delà de certains seuils de dépenses de recherche.

Dépenses Taux
CIR Fraction des dépenses de recherche 30 %
inférieure à 100 M€
Fraction des dépenses de recherche 5%
excédant 100 M€
CII Dépenses d’innovation (PME) 20 % (dans la limite de 400 000 €, soit
un crédit d’impôt maximum de 80 000 €
par an)

3. Utilisation des CIR et CII


Les CIR et CII sont imputés, selon le cas, sur l’IR (de l’entrepreneur individuel ou de l’associé
d’une société non soumise à l’IS) ou sur l’IS (ou sur la contribution additionnelle, lors du

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paiement du solde) dû par l’entreprise au titre de l’année au cours de laquelle elle a exposé ses
dépenses de recherche.
Le crédit excédentaire non imputé constitue une créance sur l’État au profit de l’entreprise.
Cette créance peut être utilisée pour payer l’impôt des trois années suivantes ; la fraction
éventuellement non utilisée à l’expiration de cette période est remboursée. La créance
correspondant au crédit d’impôt peut être cédée à titre de garantie auprès d’un établissement
bancaire ou d’un organisme de titrisation.
Certaines entreprises bénéficient d’un remboursement immédiat, sur demande : les PME au
sens communautaire, les JEI, les entreprises qui font l’objet d’une procédure de conciliation ou
de sauvegarde, d’un redressement ou d’une liquidation judiciaire.

VI- Autres crédits d’impôt

Lorsqu’elles entrent dans leur champ d’application, les entreprises peuvent bénéficier d’autres
crédits d’impôt. Il y en a un grand nombre, dont beaucoup sont liés à des secteurs d’activité
particuliers.
Les deux principaux crédits d’impôt qui s’appliquent de manière générale sont les crédits
d’impôt « Famille » et « Formation du chef d’entreprise ». Ils présentent des modalités
particulières en plus de deux caractéristiques communes :
- ils sont réservés aux entreprises imposées d’après leur bénéfice réel, et ce quels que
soient leur forme juridique, la nature de leur activité ou leur mode d’imposition (IR ou
IS);
- ils sont imputables sur l’impôt dû par l’entreprise ou, à défaut, remboursés.

Crédit d’impôt Famille • 50 % des dépenses ayant pour objet de financer la création et
le fonctionnement de structures d’accueil des enfants de moins
de 3 ans de leurs salariés
• 25 % des dépenses engagées au titre de l’aide financière à
certains services à la personne proposés aux salariés
• Dans la limite d’un plafond de 500 000 € pour chaque
entreprise
Crédit d’impôt pour la Nombre d’heures passées par le chef d’entreprise en formation
formation du chef payante jusqu’au 31/12/2022 (plafonnée à 40 heures par
d’entreprise année civile) × Taux horaire du salaire minimum de croissance
Crédit d’impôt Rénovation • 30 % de certaines dépenses de rénovation énergétique
énergétique pour les PME engagées auprès des professionnels entre le 01/10/2020 et le
(au sens de la 31/12/2021 sur des bâtiments précis
réglementation • Dans la limite d’un plafond de 25 000 € au total
européenne)

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