Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
c. Exceptions ou limitations
Dans le but de protéger l’ordre public, le législateur impose la conclusion de certains contrats (ex. :
assurance auto). Par ailleurs, la liberté de détermina on du contenu n’est pas totale (ex. :
interdic on des clauses abusives dans les contrats de consomma on).
Code civil
Ar cle 1130
L'erreur, le dol et la violence vicient le consentement lorsqu'ils sont de telle nature que, sans eux,
l'une des par es n'aurait pas contracté ou aurait contracté à des condi ons substan ellement
di érentes.
Leur caractère déterminant s'apprécie eu égard aux personnes et aux circonstances dans
lesquelles le consentement a été donné.
Ar cle 1131
L'erreur de droit ou de fait, à moins qu'elle ne soit inexcusable, est une cause de nullité du contrat
lorsqu'elle porte sur les qualités essen elles de la presta on due ou sur celles du cocontractant.
Ar cle 1137
Le dol est le fait pour un contractant d'obtenir le consentement de l'autre par des manœuvres ou
des mensonges.
Cons tue également un dol la dissimula on inten onnelle par l'un des contractants d'une
informa on dont il sait le caractère déterminant pour l'autre par e.
Ar cle 1139
L'erreur qui résulte d'un dol est toujours excusable ; elle est une cause de nullité alors même
qu'elle porterait sur la valeur de la presta on ou sur un simple mo f du contrat.
Ar cle 1140
Il y a violence lorsqu'une par e s'engage sous la pression d'une contrainte qui lui inspire la crainte
d'exposer sa personne, sa fortune ou celles de ses proches à un mal considérable.
Ar cle 1142
La violence est une cause de nullité quelle ait été exercée par une par e ou par un ers.
Ar cle 1143
Il y a également violence lorsqu'une par e, abusant de l'état de dépendance dans lequel se trouve
son cocontractant, ob ent de lui un engagement qu'il n'aurait pas souscrit en l'absence d'une telle
contrainte et en re un avantage manifestement excessif.
L’erreur correspond à une fausse représenta on de la réalité par l’une des par es.
Le dol est une tromperie, une malhonnêteté de l’une des par es, qui induit l’autre en erreur lors
de la forma on du contrat.
La violence consiste en une pression (physique ou verbale) exercée par l’une des par es sur l’autre
pour la contraindre à contracter.
Les cocontractants doivent être majeurs et ne pas être frappés d’incapacité (voir chapitre 9 du
manuel de première, rela f aux personnes juridiques).
a. L’exécution forcée
La par e lésée (créancier) peut alors envisager une ac on en « exécu on forcée » qui consiste à contraindre
l’autre contractant (débiteur) à réaliser son obliga on. Ce e exécu on forcée ne peut être décidée que par
le juge.
Dès lors que le contrat ne prévoyait pas de date xe de réalisa on, le recours au juge doit être précédé
d’une mise en demeure du créancier (par e lésée) envers le débiteur.
L’exécu on forcée peut prendre la forme d’une exécu on en nature (ex. : saisie) ou d’une exécu on par
équivalent (dommages-intérêts correspondants à la valeur des obliga ons qu’elle n’a pas exécutées).
Dans le cadre d’une obliga on de donner, l’exécu on forcée en nature peut s’exercer et être même
accompagnée d’une astreinte par jour de retard (somme d’argent).
Lorsque le contrat porte sur une obliga on de faire, le débiteur ne peut être contraint d’exécuter une
presta on s’il ne le veut pas, c’est alors l’exécu on par équivalent qui s’appliquera (dommages-intérêts).
L’excep on d’inexécu on
La par e lésée cherche à faire pression sur le débiteur en n’exécutant pas elle-même ses obliga ons.
L’excep on d’inexécu on correspond à une suspension des obliga ons.
ff
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ff
ti
ti
ti
ti
fi
ti
ti
ti
ti
fi
ti
ti
ti
ff
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
fi
ti
ti
ti
fi
ti
ti
ti
ti
ff
ti
tt
ti
ti
ti
fi
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
La résolu on ou la résilia on
Pour les contrats à exécu on instantanée, c’est la sanc on consistant à anéan r rétroac vement le contrat.
Elle peut être soit prononcée par le juge ou être de droit, c’est-à-dire apparaître dans une clause prévue par
les par es au moment de la conclusion du contrat (clause résolutoire).
En cas de résolu on, le contrat est censé n’avoir jamais existé et les par es sont remises dans l’état où elles
étaient avant la conclusion du contrat.
Pour les contrats à exécu on successive, on parle de résilia on : comme il n’est pas possible d’appliquer un
anéan ssement rétroac f, le contrat est anéan (ne produira plus d’e et) pour l’avenir (par exemple, pour
un contrat de travail).
Le juge peut, en plus de ce e sanc on, accorder des dommages-intérêts à la par e lésée.
A en on à ne pas confondre les di érentes sanc ons : nullité (rela ve ou absolue), résolu on et résilia on.
La nullité peut s’appliquer en cas de non-respect d’au moins une des condi ons de validité lors de la
forma on du contrat. Résolu on et résilia on sont appliquées lors de l’exécu on du contrat.
tt
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
tt
ti
ti
ff
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ff
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
Chapitre 3 : Le rôle de la responsabilité civile dans la
réparation des dommages
Être responsable, c'est devoir répondre des actes que l'on a commis. Généralement ce e
responsabilité est associée à la liberté d'agir ou de ne pas agir.
2. La notion de dommage
Seul le dommage réparable, au sens juridique, peut faire l'objet de la responsabilité civile. Le
dommage peut s’analyser de plusieurs manières : il est possible de dis nguer les dommages
matériel, corporel et incorporel (moral). Mais, en droit, on dis ngue plutôt les dommages
patrimoniaux et extrapatrimoniaux.
Les dommages patrimoniaux sont causés aux éléments du patrimoine de la vic me (dépenses de
toutes sortes consécu ves au fait générateur, frais médicaux, perte d’argent, perte de revenus).
Les dommages extrapatrimoniaux ont un caractère personnel. Il s’agit des sou rances psychiques
et physiques (pre um doloris, préjudice moral, préjudice d’agrément, préjudice sexuel). Ils font
l’objet d’une évalua on par le juge lorsqu’il s’agit de les indemniser.
Le préjudice est, en principe, la traduc on juridique du dommage. Ils sont employés ici comme
ff
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
fi
ti
ti
ti
tt
ti
ti
fi
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ff
ti
ti
ti
tt
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ff
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
tt
ti
ti
ti
synonyme.
Dans tous les cas, le dommage doit être certain (existant ou inéluctable), personnel et direct
(individuel et lié au fait reproché), légi me (licite) et déterminé (quan able).
Le principe général est celui de la répara on intégrale. Le but est, autant que faire se peut, de
rétablir/replacer la vic me dans l’état dans lequel elle se trouverait si le fait générateur ne s’était
pas produit.
Dans certains cas, l’es ma on sera rela vement simple (la valeur du préjudice est évaluable) ;
dans d’autres, elle sera plus complexe : par exemple, dans le cas de la perte d’une chance, le juge
ne devra tenir compte que de la « chance perdue et non de l’avantage que la vic me en aurait
re ré si elle s’était réalisée » (C. Cass, civ., 16 juillet 1998, n° 260).
En cas d'accident, la loi du 5 juillet 1985, dite loi Badinter (du nom du ministre de la Jus ce, garde des
Sceaux à ce e date), s'applique :
• dans les accidents de la circula on : la no on de circula on doit être comprise au sens
large sur les voies privées et publiques, peu importe que les véhicules soient en
mouvement ;
• si un véhicule terrestre à moteur est impliqué : sont visés ici tous les véhicules circulant sur
les voies dès lors qu'ils sont pourvus d'un système de motorisa on. Cela inclut les
tondeuses autoportées, les vélos à assistance électrique, les motos des neiges ; Par contre,
les trains circulant sur des voies propres sont exclus. La no on d'implica on est très large.
Selon la cour de cassa on « est impliqué au sens de l’ar cle 1er de la loi du 5 juillet 1985,
tout véhicule qui est intervenu à un tre quelconque dans la survenance de l’accident ».
Ce e no on est plus large que l'existence d'un rôle causal ;
Sont exclus du béné ce de la loi, le conducteur lorsqu'il est seul impliqué dans l’accident, il est bien vic me
d’un accident de la circula on mais il ne peut exercer de recours contre personne. C'est pour ce e raison
que les assureurs proposent systéma quement une garan e des dommages corporels pour les
conducteurs.
Modalités d'indemnisa on
Moyens d'exonéra on : seule la faute inexcusable de la vic me, si elle a été la cause exclusive de l'accident,
peut la priver de son droit à indemnisa on. Ce e faute inexcusable (rarissime) est dé nie par la
jurisprudence comme « la faute volontaire d’une excep onnelle gravité exposant sans raison valable son
auteur à un danger dont il aurait dû avoir conscience ».
Par ailleurs, le droit à indemnisa on du conducteur (et de lui seul) peut être réduit en fonc on de la faute
qu'il a commise.
Remarque : à défaut d'assureur ou de responsable solvable ou iden é, c'est le Fonds de garan e des
assurances obligatoires qui interviendra.
Les producteurs sont responsables de plein droit des dommages causés par les produits défectueux qu'ils
me ent en circula on :
• la dé ni on de produit est très large = tout bien meuble ;
• la loi ne dis ngue pas les vic mes contractantes des non contractantes ;
• l'ac on est dirigée contre le producteur ou l'importateur ou, à défaut, contre le vendeur ;
• un produit est défectueux lorsqu'il ne présente pas la sécurité à laquelle on peut s'a endre.
Par conséquent les produits dangereux (ou ls coupants) sont exclus de l'applica on de la
loi sauf s'ils présentent un défaut.
Modalités
Étendue de la responsabilité
Ar cle 1231-3 du Code civil
Le contrat peut prévoir une limita on ou une exclusion de la
Le débiteur n'est tenu que des
responsabilité de l'une ou l'autre des par es. Les clauses
dommages et intérêts qui ont été prévus
limita ves ou exclusives de responsabilité sont en e et
ou qui pouvaient être prévus lors de la
valables dès lors qu'elles ne vident pas le contrat de sa
conclusion du contrat, sauf lorsque
substance ou dès lors qu'elles ne sont pas abusives envers des
l'inexécu on est due à une faute lourde
consommateurs.
ou dolosive.
En l'absence de clause(s) limita ve(s) de la responsabilité, les
contractants sont responsables des dommages causés dans les
limites du dommage prévisible.
Pour déterminer si un dommage résulte de l'inexécu on d'une des obliga ons du contrat, il faut analyser les
clauses du contrat qui xaient les engagements de chaque par e.
Dans le silence du contrat, le juge va déterminer, sans dénaturer le contrat, si une par e a commis un
manquement contractuel.
Si l'obliga on qui lie les contractants est de moyen, la faute de celui qui aurait manqué à son obliga on doit
être prouvée. Par exemple, le contrat entre un médecin et son pa ent con ent l'obliga on de soins : c'est
une obliga on de moyen, le fait que le pa ent ne soit pas guéri n'implique pas la responsabilité du
médecin. Le médecin ne sera responsable que s'il a commis une faute.
Dans le cas d'une obliga on de résultat, la preuve est cons tuée par les dommages causés par l'inexécu on
(ou la mauvaise exécu on) de ce e obliga on. Par exemple, le juge considère qu'une obliga on de sécurité
(obliga on de résultat) n'a pas été respectée si un contractant est blessé.
Un même contrat peut contenir des obliga ons de résultat et des obliga ons de moyens Par exemple, dans
un contrat de transport de voyageurs, le transporteur est soumis à une obliga on de résultat pour la
sécurité et la des na on et à une obliga on de moyen pour l'horaire.
c. La responsabilité du fait d'autrui : elle est par nature excep onnelle. Par principe, les rédacteurs du
Code civil ont mis en avant la responsabilité individuelle corollaire du libre arbitre.
Le principe général de responsabilité du fait d'autrui est limité aux cas où des associa ons
acceptent de prendre en charge des personnes à tre permanent (centre de rééduca on par
exemple).
La responsabilité du fait d'autrui s'applique :
• aux parents du fait des enfants : il s'agit d'une responsabilité de plein droit. Les parents sont
responsables des dommages causés par leurs enfants mineurs cohabitant avec eux. La
responsabilité des parents n'exclut pas celle de l'enfant ;
• aux employeurs (comme ants) du fait de leur(s) préposé(s) : ce e responsabilité est limitée
au moment du travail. Le comme ant est responsable des dommages causés par le préposé
(sauf abus de fonc on). La vic me est obligée d'agir contre le comme ant ;
• les enseignants du fait de leurs élèves, les ar sans du fait de leurs appren s. Ce e
responsabilité est fondée sur l'obliga on de surveillance des enseignants et des ar sans.
Dans chacun de ces cas, la vic me doit prouver le dommage, le fait générateur, le fait (ou la faute)
de l'enfant, du salarié, etc. et le lien de causalité entre le fait générateur et le dommage. C'est une
responsabilité objec ve.
L’employeur a la préroga ve de pouvoir édicter des normes perme ant de réglementer l’usage de
ses biens (il en est propriétaire) et les condi ons de vie et de travail des salariés. Ce pouvoir de
direc on des personnes se matérialise entre autres par le règlement intérieur rédigé par
l’employeur.
Le règlement intérieur xe des règles dans deux domaines :
• l’hygiène et la sécurité ;
• la discipline et la nature et l’échelle des sanc ons.
Le règlement intérieur rappelle :
• les disposi ons rela ves aux droits de la défense des salariés (procédure disciplinaire) ;
• les disposi ons rela ves aux harcèlements moral et sexuel prévues par le Code du travail.
Aucune disposi on du règlement intérieur ne peut restreindre les droits des personnes ou les
libertés individuelles et collec ves sauf si elle est jus ée par la nature du travail à accomplir et
propor onnée au but recherché.
a. La démission
Un salarié peut décider de rompre son contrat de travail en
présentant à son employeur sa démission. Celle-ci peut être écrite L’absence prolongée d’un salarié ne peut
ou orale mais elle doit être claire et non équivoque. À noter qu’une donc pas être considérée comme une
démission peut être requali ée en licenciement par le Conseil des démission de sa part.
Prud’hommes si ce e condi on n’est pas respectée.
Les conséquences d’une démission :
• rupture du contrat de travail ;
• aucune indemnité spéci que n’est versée par l’employeur sauf l’indemnité pour congés
payés ;
• remise des documents obligatoires (cer cat de travail, reçu pour solde de tout compte)
par l’employeur ;
• respect des clauses spéci ques comme la clause de non-concurrence.
b. La procédure de licenciement
La procédure de licenciement revêt un caractère individuel. Aussi, l’employeur doit :
• convoquer le salarié à un entre en préalable au moins 5 jours avant celui-ci. L’entre en préalable
est l’occasion pour le salarié de s’expliquer des faits qui lui sont reprochés. Il peut se faire assister
par un ers (un avocat, un autre salarié de l’entreprise, un représentant syndical) s’il le désire. Rien
n’oblige le salarié à se rendre à l’entre en préalable mais son absence ne fait pas obstacle à la
poursuite de la procédure ;
• no er le licenciement au salarié par écrit (le re recommandée avec avis de récep on ou remise
en mains propres au salarié contre signature) en précisant les raisons de la rupture du contrat de
travail.
La concilia on vie personnelle/ac vités professionnelles du salarié pose parfois des ques ons
juridiques, surtout aujourd’hui avec la présence et l’usage du numérique.
Aux côtés des libertés individuelles, se trouvent les libertés collec ves dont le droit de grève.
La jurisprudence admet qu’un salarié ne peut être licencié ou sanc onné, à raison d’un fait commis au cours
de la grève à laquelle il se joint, que si ce fait est cons tu f de faute lourde (ar cle L. 2511-1 du Code du
travail). Le fait reproché doit avoir été commis à l’occasion du mouvement et non pas seulement de la
par cipa on à celui-ci. Il appar ent à l’employeur qui a pris la sanc on disciplinaire de prouver l’existence
des faits reprochés.
6L’arrêt Enerji Yapi Yol Sen du 21 avril 2009 de la CEDH consacre pour la première fois le droit de grève au rang d’un
droit protégé par le droit européen des droits de l’homme.
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
fi
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ff
ti
ti
ti
ti
ff
ti
ti
ti
ti
ti
ti
ti
fl
ti
ti
ti
ti
ti
tt
ti
ti
ti
ti
Il n’existe pas de dé ni on juridique précise de la faute lourde. Mais il ressort de la jurisprudence que le fait
fau f imputable au salarié gréviste doit présenter de graves répercussions sur le fonc onnement de
l’entreprise. Ainsi, ont été reconnus comme faute lourde en temps de grève :
• la désorganisa on de l’entreprise ;
• les actes de violence ;
• l’entrave à la liberté de travail ;
• la séquestra on de l’employeur.
Lorsque le salarié gréviste qui a commis une faute lourde est un salarié protégé, l’employeur doit me re en
œuvre la procédure d’autorisa on de licenciement auprès de l’inspec on du travail.
a. Le délégué syndical
Outre le fait qu’il représente son syndicat auprès de l’employeur pour lui formuler des proposi ons, des
revendica ons ou des réclama ons, il est l’interface entre les salariés et l’organisa on syndicale à laquelle il
appar ent.
Le rôle majeur dévolu au délégué syndical reste un rôle de négociateur. En e et, le Code du travail prévoit
que les conven ons ou les accords d’entreprise ou d’établissement sont négociés entre l’employeur et les
organisa ons syndicales de salariés représenta ves dans l’entreprise. Le délégué syndical est donc appelé à
négocier chaque fois que l’employeur souhaite l’ouverture de discussions en vue de la conclusion d’un
accord et, au minimum, lors des négocia ons périodiques obligatoires dont l’employeur est tenu de prendre
l’ini a ve.