Vous êtes sur la page 1sur 28

Analyse et diagnostic financiers

Présenté par :

M. A abderrahmane
Auditeur financier senior
NOTION GENERALE

De façon générale, diagnostiquer une entreprise peut être défini comme le besoin et la volonté de « voir clair », de
« discerner », de « faire un constat analytique » de la situation et des performances de l’entreprise à un moment
Analyse et diagnostic financiers

donné, sur la base d’une observation historique et présente, dans un contexte donné et en fonction d’objectifs
prédéfinis.

 La diagnostic financier ne concerne pas que l’entreprise malade ou en difficulté


 Il concerne aussi l’entreprise en bonne santé, performante
 Nouvelle croissance, besoin de financement, ouverture de capital…

Le diagnostic d’entreprise naît d’un besoin, d’une volonté et donc d’une prise de conscience, et émané
généralement du management, de l’actionnariat présent ou potentiel, des créanciers, de professionnels boursiers
ou de marché, d’une décision de justice.

Le diagnostic est un moyen d’information et de compréhension, du passé et du présent permettant d’identifier les
variables importantes, les alternatives…

Il s’agit aussi d’un outil de direction et d’action pour le futur en vue d’entreprendre des actions conformes aux
objectifs recherchés et (ou) attentes ressenties par l’entreprise.

2
NOTION GENERALE
Un ensemble de concepts, des méthodes et d’instruments qui permettent de traiter des informations comptables et
d’autres informations de gestion afin de porter une appréciation sur les risques présents, passés et futurs découlant
de la situation financière et des performances d’une entreprise.
Analyse et diagnostic financiers

Ensemble de méthodes et techniques permettant de rationaliser l’étude des données économiques et comptables à
travers une approche rigoureuse des problèmes rencontrés par l’entreprise.
Cadre conceptuel visant à apprécier les performances financières de la firme et à mettre en exergue ses forces et
ses faiblesses.

Les utilisateurs :
 Le dirigeant, pour s’enquérir de la santé de l’affaire, analyser les résultats de ses décisions , mesurer le
potentiel de développement, informer ses partenaires…
 L’actionnaire, pour apprécier la rentabilité des actions, contrôler la valorisation de ses apports, prévoir ses
dividendes futurs, prendre des décisions appropriées…
 Le banquier, pour apprécier le risque de défaut caractérisant l’entreprise
 Le Fournisseur , pour évaluer le risque de crédit et donc la qualité de signature du client

Impératifs de l’entreprise Objectifs de l’analyse financière

 Assurer sa continuité et son développement  Rentabilité


 Payer ses créanciers et partenaires  Liquidité
 Rémunérer ses actionnaires  Solvabilité
 Indépendance
3
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE

L’apport du plan comptable à l’analyse financière est extrêmement important à travers les indicateurs de résultats
Analyse et diagnostic financiers

par nature d’opérations (compte de produits et charges) et l’analyse de la formation du résultat (état des soldes de
gestion).

La présentation du compte de produits et charges (CPC) répond à une logique intéressante qui distingue l’activité
d’exploitation proprement dite puis l’activité financière et enfin l’activité opérationnelle.

l’approche analytique du CPC va conduire à le « re-construire » suivant un schéma, prévu d’ailleurs par le plan
comptable marocain, qui va isoler des soldes caractéristiques de la gestion de l’entreprise, appelés pour cette
raison « Soldes Intermédiaires de Gestion ». Cette construction servira de point de départ pour le calcul d’un
certain nombre de grandeurs qui ont pour le fruit l’établissement de « E.S.G », et, par son biais le calcul de la
Capacité d’autofinancement (CAF).

4
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
I) Etat des solde de gestion
A) Signification des différents soldes de gestion
Cette analyse a pour objectif de se prononcer sur la structure d’activité de l’entreprise, structure de produits ou
Analyse et diagnostic financiers

charges et sur leur évolution; en particulier apprécier si elle est fortement utilisatrice de main d’œuvre ou au
contraire de capitaux. Elle a pour objet aussi d’apprécier les différents niveaux de marge et de rentabilité
caractérisant le déroulement de cette activité. Ces marges s’analysent de l’amont vers l’aval, en particulier de la
valeur ajoutée jusqu’au résultat net comptable.

 C’est la première étape de toute analyse financière

 Une entreprise qui n’arrive pas à vendre ses produits ou ses services à un prix supérieur à leurs coûts de
production est condamnée à disparaitre.

 La performance d’une entreprise revient en grande partie à sa performance opérationnelle.

 L’analyse des marges nécessite une analyse en tendance

5
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
Analyse du chiffre d’affaires (CA HT)

 Correspond aux ventes réalisées au cours de l’exercice. Celles-ci concernent des produits revendus en l’état
Analyse et diagnostic financiers

(activité commerciale pure) ou des produits manufacturés, transformés au sein de l’entreprise (activité
industrielle ou de transformation);

 L’analyste doit analyser l’évolution du chiffre d’affaire dans le temps , aussi bien en termes de volumes, que
de prix;

 Les taux de croissance doivent être comparés à ceux du marché;

 L’analyse permet de découvrir la stratégie de l’entreprise;

 L’analyse du CA passé et présent permet d’appréhender son évolution future

6
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
La marge brute sur ventes en l’état (marge commerciale)
 La marge brute ou commerciale est le premier solde intermédiaire. Elle indique la marge réalisée par une
Analyse et diagnostic financiers

entreprise sur sa seule activité de négoce. Elle est essentiellement d’ordre comparatif et constitue un indicateur
fondamental de la performance d’une entreprise commerciale.
 Elle concerne uniquement les activités de revente de marchandises ou de produits en l’état sans transformation.
 C’est un indicateur fondamental des performances d’une entreprise commerciale
 Elle s’obtient par la différence entre :
 Les ventes de marchandises (Diminuées des RRRA)
 Les achats revendus de marchandises (Diminués des RRRO)
 Une marge brute maîtrise suite à une baisse de chiffres d’affaires est significative d’une bonne flexibilité de
l’entreprise; d’une bonne capacité d’adaptation des coûts de production et de commercialisation et enfin, d’un
seuil de rentabilité relativement bas.

 La meilleure appréciation des marges suite à une hausse de chiffres d’affaires est significative d’une bonne
exploitation d’avantage compétitifs et de la présence de rapports de force internes et sur le marché favorables à
l’entreprise.

7
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
Analyse et diagnostic financiers La marge brute sur ventes en l’état (marge commerciale)

Marge brute sur ventes en l’état =


Ventes de marchandises en l’état – Achats revendus de marchandises
Achats revendus de marchandises =
Achats de marchandises +/- Variation de stocks de marchandises

Variation de stocks de marchandises = Stock final – Stock initial

La production
 La notion de la production ne se limite pas, comme le chiffre d’affaires, à ce que l’entreprise a vendu. Elle va
au-delà et concerne ce qu’elle a produit, qui peut être stocké, immobilisé ou vendu. Le solde de production
permet de mesurer ou de comparer une productivité, non une rentabilité.
 Bien mieux que le chiffre d’affaires, la production reflète le niveau et l’évolution de l’activité pour une
entreprise industrielle.
 La production de l’entreprise comporte des éléments non homogènes. En effet, la production vendue est évaluée
au prix de vente alors que la production stockée et la production immobilisée sont valorisées en général, au coût
de production, ce qui risque de fausser les comparaisons dans l’espace.

8
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
La production
 Le niveau de production réalisé par une entreprise est fondamentalement lié au type d’activité exercée.
Analyse et diagnostic financiers
Plus le processus de fabrication est long et intégré, plus en principe le volume de production est élevé à
niveau d’activité égal. On parle alors ainsi de secteur d’activité à fort taux de transformation ou
d’activités à faible taux de transformation.
 Elle ne s’applique qu’aux entreprises industrielles
 Elle englobe :
 La production vendue ( Ventes de biens et services produits)
 La production stockée (les variation de stocks de produits)
 La production immobilisée ( Les immobilisations produites par l’entreprise pour elle-même)

Production de l’exercice =
Ventes de biens et services produits +/- Variation de stocks de produits + Immobilisations
produites par l’entreprise pour elle-même

Variation de stocks de produits = Stock final – Stock initial

9
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
La valeur ajoutée
 La valeur ajoutée s’évalue par la différence entre la marge brute et la production d’une part, et les
consommations en provenance de tiers d’autre part.
Analyse et diagnostic financiers

 Il s’agit d’un indicateur de croissance sans changement du processus de transformation;


 Il s’agit d’un indicateur d’intégration (d’accroissement de l’activité de transformation sans changement du
volume d’activité.)
 Plus la valeur ajoutée augmente, plus la taille de l’entreprise augmente pour une activité donnée dont les
caractéristiques du processus de transformation n’ont pas changé;
 C’est le supplément de valeur que l’entreprise incorpore dans ses produits par rapport à celle des biens et
services achetés à des tiers.

Valeur ajoutée = Marge brute + Production – Consommations de l’exercice

Consommations = Achats consommés de matières et fournitures + Autres charges externes

Achats consommés = Achats (MP et F) +/- Variations stocks (MP et F)

Variations stocks (MP et F) = SF – SI


10
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
La valeur ajoutée

 La valeur ajoutée exprime la richesse créée par l’entreprise;


Analyse et diagnostic financiers

 Elle représente l’apport de l’entreprise à l’économie, c’est-à-dire la contribution de cette dernière à la


formation du produit intérieur brut (principale richesse du pays);
 La valeur ajoutée est un indicateur qui permet de mesurer le degré d’intégration des activités de l’entreprise
et la richesse créée. Contrairement à une idée répandue, la valeur ajoutée ne constitue aucunement un
indicateur de rentabilité, et l’objectif de maximisation de la valeur ajoutée est tout à fait déraisonnable. En
effet, des raisons de flexibilité stratégique et d’efficacité peuvent conduire une entreprise à recourir à la
sous-traitance plutôt qu’à intégrer certaines activités.
 La répartition de la valeur ajoutée est un indicateur de la politique de répartition de richesse pratiquée ou
subie par l’entreprise;
 Différentes parties prenantes bénéficient de la répartition de la valeur ajoutée produite en particulier le
personnel, l’Etat, les actionnaires, les prêteurs, et bailleurs de fonds et l’entreprise elle-même.
 La V.A sert à rémunérer :
 Le personnel : salaires et charges;
 L’Etat: impôts et taxes;
 Les bailleurs de fonds: frais financiers;
 Le capital : bénéfice
 Autofinancement : renouveler les investissements …

11
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
L’excédent brut d’exploitation
 Il représente le résultat provenant du cycle d’exploitation et constitué à ce titre le premier solde signifiant en
termes de rentabilité;
Analyse et diagnostic financiers

 Il mesure la rentabilité de l’activité de l’entreprise indépendamment de la politique de financement(charges et


produits financiers), de la politique d’investissement et de renouvellement des immobilisations
(amortissements), de la politique fiscale (impôt sur les résultats) et des éléments non courants;
 Permet de mesurer le flux économique après rémunération des salariés et versement des taxes.

E.B.E. =
Valeur ajoutée + subventions d’exploitation – impôts et taxes – charges de personnel

 Les subventions d’exploitations sont prises en compte par ce que considérées comme une espèce d’impôts
négatif, plutôt que comme un supplément de production ou un supplément de marge;
 De même, les impôts et taxes sont déduits par ce que considérés comme une forme de rémunération de l’Etat
pour les services rendus à l’entreprise;
 L’EBE est déterminé après rémunération du facteur travail, mais avant amortissement, frais financiers ou
dividendes. L’EBE résulte de la sommation des performances de l’entreprise en matière d’achats, de
production; de commercialisation et des performances en matières de productivité et d’efficacité des ressources
humaines;
 Si le solde en négatif , il s’agira d’une insuffisance brute d’exploitation.
12
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
Résultat d’exploitation
 Il permet de mesurer la rentabilité de l’activité en tenant compte de l’usure des matériels et installation, mais
Analyse et diagnostic financiers

en faisant abstraction de tous autres éléments notamment de coûts de financement , et des éléments non
courants.
 Il est égal à la différence entre les produits d’exploitation et les charges d’exploitation
 Il peut être calculé à partir de l’E.B.E.

Résultat d’exploitation =
E.B.E. + Reprises d’exploitations – Dotations d’exploitation + Autres produits d’exploitation
– Autres charges d’exploitation

 Ce résultat correspond à la rentabilité ou à la perte se rapportant à l’exploitation normale de l’entreprise, y


compris la prise en compte des dotations aux amortissements et provisions d’exploitation et des reprises sur
DAP d’exploitation. Il s’agit d’un résultat d’exploitation net (net= ne se reporte pas aux impôts, mais aux
DAP).
NB: les DAP sont censés représenter les dotations économiquement justifiées, exclusion faite des
éventuels amortissements dérogatoires qui figurent avec les dotations à caractère exceptionnel.

13
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
Résultat financier
 Il permet de mesurer le résultat des activités financières de l’entreprise.
Analyse et diagnostic financiers

 C’est le solde découlant des produits et charges relatifs aux décisions financières de l’entreprise. C’est un
résultat qui permet d’apprécier la performance de l’entreprise quant à sa politique de financement liée à
l’activité courante.

Résultat financier = Produits financiers – Charges financières

Résultat courant

 Il correspond à la rentabilité ou perte dégagée par l’entreprise en provenance de l’ensemble de ses opérations à
caractère courant, c’est-à-dire à caractère régulier ou encore récurrent. Il correspond à la sommation du résultat
d’exploitation et du résultat financier. c’est un niveau de résultat important pour toute analyse prévisionnelle.

Résultat courant = Résultat d’exploitation + Résultat financier

14
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
Résultat non courant
 Il correspond aux opérations exceptionnelles, son intérêt est qu’il donne une mesure des opérations non
Analyse et diagnostic financiers

répétitives dans le résultat net de l’exercice.

Résultat non courant = Produits non courants – Charges non courantes

Résultat net
 Il s’agit du dernier résultat.
 Il donne la mesure de la part des capitaux propres dans le revenu de l’exercice. En effet, ce résultat constitue
une rubrique qui figure parmi les éléments des capitaux au passif du bilan
 Il mesure l’enrichissement ou l’appauvrissement de l’entreprise au cours de la période écoulée.
 C’est ce résultat qui est soumis à l’AGO pour décider de l’affectation des bénéfices.

Résultat Net de l’exercice =


Résultat Courant + Résultat non courant* – Impôt sur les résultats
*Résultat Courant + Résultat non courant= Résultat avant impôt

15
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G)
B-1) Tableau de formation de résultats
Analyse et diagnostic financiers

EXERCICE EXERCICE PRECEDENT

1 Ventes de marchandises (en l'état)


2 - Achats revendus de marchandises
I = MARGE BRUTE SUR VENTES EN L'ETAT
II + PRODUCTION DE L'EXERCICE : (3+4+5)
3 * Ventes de biens et services produits
4 * Variation stocks de produits
5 * Immobilisations produites par l'entreprise pour elle-même
III - CONSOMMATION DE L'EXERCICE : (6+7)
6 * Achats consommés de matières et fournitures
7 * Autres charges externes
IV = VALEUR AJOUTEE (I+II-III)
8 + Subventions d'exploitation
V 9 - Impôts et taxes
10 - Charges de personnel
= EXCEDENT BRUT D'EXPLOITATION (EBE)
= OU INSUFFISANCE BRUTE D'EXPLOITATION (IBE)
11 + Autres produits d'exploitation
12 - Autres charges d'exploitation
13 + Reprises d'exploitation : transfert de charges
14 - Dotation d'exploitation
VI = RESULTAT D'EXPLOITATION (+ou -)
VII ± RESULTAT FINANCIER
VIII = RESULTAT COURANT (+ou-)
IX ± RESULTAT NON COURANT
15 - Impôts sur les résultats

X = RESULTAT NET DE L'EXERCICE (+ou -) 16


ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G)
B-2) le concept de la Capacité d’autofinancement (CAF)

 La capacité d’autofinancement correspond à la capacité de l’entreprise à générer des ressources internes


Analyse et diagnostic financiers

découlant de la réalisation se son activité globale, courante et non courante;


 Pour se maintenir et se développer, l’entreprise doit procéder à des investissements de renouvellement ou
d’expansion, faire face à la dépréciation de ses actifs et à des risques divers et assurer le financement de son
besoin de financement global;
 Pour ce faire, l’entreprise dispose d’un ensemble de ressources dont l’origine peut être externe (augmentation
du capital, subventions d’investissements , dettes de financement, crédit bail …) ou interne, il s’agit
essentiellement de la CAF et de l’auto-financement;
 La CAF n’est pas un solde intermédiaire de gestion, elle représente la part de la VA qui n’a pas été distribuée
au tiers. On pourrait dire aussi que c’est la ressource nette dégagée par l’activité de l’entreprise hors éléments
exceptionnels liés à une cession d’actif. C’est donc une notion qui va largement au-delà du bénéfice de
l’exercice.
 La CAF constitue une ressource interne de l’entreprise. La CAF peut avoir trois destinations :
 Une partie permettra de rembourser le capital des emprunts contractés par l’entreprise;
 Une partie ira rémunérer les actionnaires sous forme de dividendes;
 Le solde constituera une ressource nette laissée à la disposition de l’entreprise pour investir, c’est-à-dire
augmenter son patrimoine.

17
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G)
B-2) le concept de la Capacité d’autofinancement (CAF)

 La capacité d’autofinancement peut être calculée de deux manières : en amont ou en aval du compte de
Analyse et diagnostic financiers

résultat; qu’on qualifie respectivement de méthode soustractive et de méthode additive.


La méthode additive: le Plan Comptable Marocain propose de calculer la CAF à partir du résultat net:
1 Résultat net de l'exercice
* Bénifice +
* Perte -
2 + Dotations d'exploitation (1)
3 + Dotations financières (1)
4 + Dotations non courantes (1)
5 - Reprises d'exploitation (2)
6 - Reprises financières (2)
7 - Reprises non courantes (2) (3)
8 - Produits des cessions d'immobilis
9 + Valeurs nettes d'amort. des imm. cédées
I CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT (C.A.F)
10 - Distributions de bénéfices
II AUTOFINANCEMENT
(1) A l'exclusion des dotations relatives aux actifs et passifs circulants et à la trésorerie.
(2) A l'exclusion des reprises relatives aux actifs circulants et à la trésorerie.
(3) Y compris reprises sur subventions d'investissement.

18
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G)
B-2) le concept de la Capacité d’autofinancement (CAF)
La méthode soustractive: La CAF peut être calculée à partir de l’EBE
Analyse et diagnostic financiers

CAF = EBE ou IBE


- Charges décaissables :
 Autres charges d’exploitation
 Charges financières (sauf dotations sur actif immobilisé et financement permanent).
 Charges non courantes (sauf valeurs nettes d’amortissements des immob cédées et dotations sur actif
immobilisé ou sur financement permanent).
 Impôts sur les résultats.
+ Produits encaissables :
 Autres produits d’exploitations
 Transfert de charges d’exploitations
 Produits financiers(sauf reprises sur provisions réglementées ou sur provisions durables et reprises sur
amortissements)
 Produits non courants (sauf produits de cession d’immobilisation, reprises sur subventions d’investissements
et reprises sur provisions durables ou réglementées).

19
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G)
B-3) l ’autofinancement
L’autofinancement constitue le surplus monétaire généré par l’entreprise et conservé durablement pour assurer le
Analyse et diagnostic financiers

financement de ses activités. On le calcule en retranchant de la capacité d’autofinancement les distributions ou


retraits de bénéfices intervenus au cours de l’exercice.
I CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT (C.A.F)
10 - Distributions de bénéfices
II AUTOFINANCEMENT

B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G) (après retraitement)


B-4) les retraitements du compte de CPC
Certes, l’ESG tel qu’il a été proposé par le PCM présente un intérêt notoire pour l’analyse des composantes du
résultat. Toutefois, certains de ses soldes ne sont pas toujours appropriés à une analyse financière pertinente de
l’entreprise.
Ainsi, l’on pourrait être amené à effectuer quelques redressements :
1- les achats de sous-traitance:
En cas de sous-traitance générale correspondant à une charge externe il importe de corriger afin de rendre la
comparaison pertinente entre les entreprises, on retranche les charges de sous-traitance des autres charges
externes et on les reclasse soit en achats pour la part des « matières », soit en charges de personnel pour la part
« main d’œuvre ».
La valeur ajoutée se trouve en conséquence augmentée à due concurrence. 20
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G) (après retraitement)
B-4) les retraitements du compte de CPC
Analyse et diagnostic financiers

2- Les redevances crédit-bail (leasing)


Considéré financièrement comme faisant partie du capital économique de l’entreprise, le bien acquis en crédit-bail
sera intégré dans l’actif immobilisé; en contrepartie, la rubrique des dettes de financement devra être augmentée du
même montant.
La redevance de leasing dans le CPC sera éclatée en deux parties :
 Une partie relative aux dotations d’exploitation aux amortissements (égale en principe à la valeur du bien
figurant au contrat divisée par le nombre d’années de location prévu).
 Une partie relative aux charges financières (sur l’emprunt présumé), à reclasser avec le poste frais financiers.

Notons que ce retraitement impliquera une diminution des autres charges externes et donc une amélioration
du niveau de la valeur ajoutée.

Ex : une entreprise a acquis une machine de production en crédit bail, elle paie une redevance CB annuelle de
60 000dhs.
sachant que les intérêts financiers représentent 30% de la redevance CB, procéder au retraitement que vous jugez
nécessaire?
Redevance CB = 60 000
Intérêts = 60 000 *0,3= 18 000
Amortissement = 60 000 -18 000 = 42 000 21
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G) (après retraitement)
B-4) les retraitements du compte de CPC
3- les charges de personnel extérieur
Analyse et diagnostic financiers

Il s’agit de personnel intérimaire en général loué auprès d’organismes externes.


Ces charges figurent dans la rubrique « Autres charges externes » puisque le personnel en question n’est pas lié à
l’entreprise par un contrat de travail.
Dans le cadre de l’analyse de l’activité, il serait préférable de les considérer comme des charges de personnel, au
même titre que le personnel de l’entreprise, puisqu’il contribue à l’activité de l’entreprise.
Le personnel externe contribue à l’activité de l’entreprise au même titre que celui de l’entreprise.
Ce reclassement induit également la réduction des consommations intermédiaires et par suite une
amélioration de la valeur ajoutée.

4- les subventions d’exploitation


Si ces subventions sont accordées à l’entreprise pour compenser une insuffisance des prix de vente, elles doivent
être considérées comme un supplément de chiffre d’affaires. Sinon, on maintiendra la formule proposée par le
P.C.G. C’est-à-dire incorporée à l’EBE et non à la VA.

22
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
B) Présentation de l’état des soldes de gestion (E.S.G) (après retraitement)
B-4) les retraitements du compte de CPC
5- les transferts de charges
Analyse et diagnostic financiers

En principe, les transferts de charges d’exploitation sont retenus dans le calcul du résultat d’exploitation, après
le calcul de l’EBE.
en fait, ces transferts de charges peuvent concerner tous les comptes de charges.
par conséquent, il serait plus opportun de les retrancher directement des charges concernées. Ce qui peut
affecter soit la marge brute, soit la V.A ou l’EBE.
Cependant, si l’information fait défaut, on gardera la solution retenue par l’ESG dans le PCG.
Rappelons que les transferts de charges constituent une réaménagement des SIG pour en améliorer la
fiabilité, mais ne constituent en aucune manière de flux réels pouvant influencer le cash flow.

6- les dotations pour dépréciation des stocks


Dans le calcul de la marge brute et de la production, les stocks sont retenus pour leurs valeurs brutes. Ainsi,
pour apprécier la valeur marchande des éléments produits par l’entreprise, il faudrait retenir les stocks pour
leurs montants nets des éventuelles dotations aux provisions pour dépréciation des stocks.

23
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
Exercice : on vous donne en ANNEXE le compte de produits et de charges au 31/12/2020 de la société « CCA
informatique » spécialisée dans la fabrication de matériels informatiques et on vous demande de :
1-Présenter l’ESG de l’entreprise « CCA informatique » à travers le TFR
Analyse et diagnostic financiers

2- Calculer la capacité d’autofinancement et l’autofinancement par les deux méthodes: additive et


soustractive sachant qu’il a été distribué 220 000 dhs de dividendes.
3- Après avoir procédé aux retraitements que vous jugez nécessaires, Présenter alors le TFR et recalculer la
CAF? Que concluez vous ?

Les informations complémentaires :


a- les dotations et reprises relatives aux éléments de l’actif immobilisé sont les suivantes au 31/12/2020:
Eléments Montants
Dotations d'exploitation 327 100,00
Dotations financières 10 700,00
Dotations non courantes 10 600,00

Reprises d'exploitation 144 600,00


Reprises financières 17 700,00
Reprises non courantes 4 400,00

24
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
b- le personnel intérimaire a coûté à l’entreprise 250 000 dhs au cours de l’exercice 2020.
c- les autres charges externes comprennent 135 000 dhs de charges de sous-traitance d’une partie de la production
correspondant en totalité aux matières premières.
Analyse et diagnostic financiers

d- l’entreprise a acquis au cours du même exercice une voiture de service en crédit-bail avec les conditions
suivantes :
-valeur contractuelle: 80 000 dhs amortie linéairement sur une durée de vie de 4 ans, date d’acquisition le
01/01/2020 et le taux d’intérêt 10%.

ANNEXE

25
OPERATIONS
NATURE Propres à
La période COMPTES CPC AU 31/12/2022
1 3=1+2
1 PRODUITS D'EXPLOITATION
E * Ventes de marchandaises (en l'état)
X * Ventes de biens et services produits 12 500 000,00 - 12 500 000,00
P Chiffres d'affaires 12 500 000,00 12 500 000,00
L * Variation de stocks de produits (#) 1 ) - 450 000,00 - 450 000,00
O * Immobilisations produites par
I L'entreprise pour elle-même 250 000,00 250 000,00
T
A
* Subventions d'exploitation
* Autres produits d'exploitation
50 000,00
180 000,00
50 000,00
180 000,00
(1) : dont transferts de
T * Reprises d'exploitation, transferts charges 15 400
I de charges (1) 190 000,00 190 000,00
O TOTAL I 12 720 000,00 12 720 000,00
N II CHARGES D'EXPLOITATION
* Achats revendus (2) de marchandaises - -
* Achats consommés (2) de matières et
fournitures 8 042 670,00 8 042 670,00
* Autres charges externes 932 200,00 932 200,00
* Impôts et taxes 126 300,00 126 300,00
* Charges de personnel 2 458 530,00 2 458 530,00
* Autres charges d'exploitation 85 700,00 85 700,00
* Dotations d'exploitation 422 600,00 422 600,00
TOTAL II 12 068 000,00 12 068 000,00
III RESULTAT D'EXPLOITATION(I-II) 652 000,00
IV PRODUITS FINANCIERS
F * Produits des titres de participation et
I autres titres immobilisés 15 200,00 15 200,00
N * Gains de change - -
A * Intérêts et autres produits financiers 67 500,00 67 500,00
N * Reprises financieres : transferts de
C charges 26 000,00 26 000,00
I TOTAL IV 108 700,00 108 700,00
E V CHARGES FINANCIERES
R * Charges d'intérêts 42 300,00 42 300,00
* Pertes de change - -
* Autres charges financières 5 700,00 5 700,00
* Dotations financières 21 200,00 21 200,00
TOTAL V 69 200,00 69 200,00
26
VI RESULTAT FINANCIER (IV - V) 39 500,00
VII RESULTAT COURANT (III + VI) 691 500,00
ANALYSE DES PERFORMANCES D’ACTIVITE ET RENTABILITE
Analyse et diagnostic financiers
NATURE OPERATIONS
COMPTES CPC
Concernant les
Propre à AU 31/12/2020
exercices
La période précedents
1 2 3=1+2
VII RESULTAT COURANT (reports) 691 500,00
VII
I PRODUITS NON COURANTS
* Produits des cessions d'immobilisation 160 000,00 - 160 000,00
* Subvention d'équilibre - - -
N * Reprise sur subventions d'investissement - - -
O
N * Autres produits non courants 1 200,00 - 1 200,00
* Reprise non courantes;transferts de
charges 8 500,00 - 8 500,00
C TOTAL VIII 169 700,00 - 169 700,00
O IX CHARGES NON COURANTES
U * Valeurs nettes d'amortissement des
R immobilisations cédées 145 200,00 - 145 200,00
A * Subvention accordée - - -
N * Autres charges non courantes 12 350,00 - 12 350,00
T * Dotations non courantes aux
amortissements et aux provisions 15 800,00 - 15 800,00
TOTAL IX 173 350,00 - 173 350,00
X RESULTAT NON COURANT (VIII-IX) - 3 650,00
XI RESULTAT AVANT IMPOTS (VII+XX) 687 850,00
IMPOTS SUR LES RESULTATS 242 850,00 - 242 850,00
XII
445 000,00
I RESULTAT NET (XI-XII)

27
Analyse et diagnostic financiers

23/07/2023
28

Vous aimerez peut-être aussi