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DU NON-MARCHAND
Economie contemporaine
O u v r a g e s déjà p u b l i é s
LE MANAGEMENT
DU NON-MARCHAND
B a u d o u i n MEUNIER
Avec la collaboration de
Isabelle van der Brempt
ECONOMICA
49, rue Héricart, 75015 Paris
@ Ed. ECONOMICA, 1992
Philippe MAYSTADT
Ministre des Finances de Belgique
Novembre 1991
Sommaire
INTRODUCTION 1
PARTIE I : LE CADRE DES DECISIONS 5
Chapitre 1. Délimitation et finalité du secteur non-marchand 7
Chapitre 2. Les objectifs des décideurs dans le secteur non-marchand. 43
Chapitre 3. Les processus de décision 69
PARTIE II : LA PREPARATION DES DECISIONS : L'EVALUATION. 89
Chapitre 4. Les concepts de base 91
Chapitre 5. L'évaluation de l'efficience : l'analyse des coûts 123
Chapitre 6. L'évaluation de l'efficacité directe : l'analyse de la demande 187
Chapitre 7. L'évaluation de l'efficacité indirecte 263
PARTIE III : LA PRISE DE DECISION ET SA MISE EN ŒUVRE 309
Chapitre 8. Les méthodes de synthèse des résultats de l'évaluation 313
Chapitre 9. L'utilisation des résultats de l'évaluation dans le management... 367
CONCLUSION. 405
Index 411
Liste des figures 417
Liste des tableaux 421
Bibliographie 423
Table des matières ............................................................................................. 439
Remerciements
Mes remerciements vont tout d'abord à Isabelle VAN DER BREMPT dont
la collaboration a été déterminante pour la réalisation de cet ouvrage : elle a
corrigé le manuscrit initial, rédigé certaines illustrations, suggéré maintes
améliorations de toute nature et n ' a laissé à personne d'autre le soin de la frappe
et de la mise en page. Le résultat final doit beaucoup à ses qualités intellectuelles
auxquelles se sont joints sa capacité de travail, son sens du détail et son achar-
nement à terminer un travail qui a dû parfois paraître sans fin.
La méthodologie présentée dans ces pages s'est développée au cours
d'applications successives, selon un processus interactif. Aussi, les chercheurs
avec lesquels j'ai eu la chance de collaborer dans le cadre de ces applications ont
contribué non seulement à la réussite de celles-ci — et, donc, aux illustrations de
cet ouvrage —, mais aussi à l'élaboration de la méthode elle-même. Leur nom
est cité à l'occasion de la présentation de leur travail et la bibliographie tente de
rendre justice à leur apport. Chacun d'entre eux sait cependant ce que je lui dois.
Qu'il trouve ici l'expression de toute ma gratitude.
Les tests de la méthode — sans lesquels celle-ci ne serait rien — auraient
été impossibles sans l'accord et, souvent, la collaboration active de responsables
du secteur non-marchand. Ce faisant, ils prenaient des risques : évaluer, c'est
produire de l'information nouvelle, susceptible de remettre en question l'action
en cours. La plupart de ces applications ont d'ailleurs donné lieu à des utilisa-
tions concrètes des résultats. Qu'ils sachent à quel point j'ai apprécié leur sens
de la mission «d'intérêt général» au nom de laquelle ils entreprenaient une telle
démarche et en acceptaient les conséquences.
De même, ce livre doit beaucoup à ceux qui ont financé les recherches
méthodologiques et pratiques qui en sont à la base. Responsables au niveau poli-
tique, administratif ou gestionnaires de services, ils ont assumé le risque
d'investir dans un domaine de l'économie et du management qui en est encore à
ses premiers balbutiements. Le plus souvent, ils y ont joint le soutien personnel
aux analyses en cours, l'intérêt pour le contenu des résultats et l'aide à leur
diffusion et utilisation. Ces remerciements s'adressent en tout premier lieu aux
Facultés universitaires de Namur qui ont accueilli ces recherches et les ont
souvent soutenues de leurs propres deniers.
A l'origine de ce livre et de la démarche scientifique qui le porte, il y a un
homme dont quelqu'un qui le connaît bien m'a dit un jour qu'il était un «maître»
au sens moyenâgeux de ce terme — comme un maître-sculpteur ou un maître de
musique : Charles JAUMOTTE, professeur aux Facultés universitaires de Namur,
doit pouvoir accepter la paternité des qualités de cet ouvrage — s'il y en a — et
m'en laisser les défauts. Qu'il agrée en tout cas l'expression de ma profonde
reconnaissance.
Enfin, ce livre n'aurait pas existé sans la patience infinie et le soutien
constant de mon épouse Nadette et de mes deux fils, Olivier et Jonathan. Philip
KOTLER a écrit un jour que sa famille constituait le premier exemple
d'organisation non-marchande. L'exemple de mes parents — à qui je rends
également hommage — et celui de mes proches m'ont convaincu que les asso-
ciations sans but de lucre peuvent s'avérer les plus performantes, au sens le plus
fort du terme : productrices de bonheur.
Avertissement
Le c a d r e des décisions
Introduction
Délimitation e t finalité
du secteur n o n - m a r c h a n d
Introduction
La définition précise et, sur cette base, la délimitation fine entre secteurs
marchand et non-marchand ne sont pas aisées.
Illustration 1.1
Les réponses aux questions posées par l'illustration 1.1 ne sont pas tou-
jours simples à formuler et elles n'obtiennent pas aisément le consensus des
spécialistes. Plusieurs critères de classification peuvent en effet être envisagés,
dont aucun ne s'avère parfaitement satisfaisant.
Considérons tout d'abord la nature du propriétaire de l'institution — ou
de son pouvoir organisateur —, selon qu'il soit public ou privé. Peut-on établir, à
la lumière des exemples listés ci-dessus, que Cockerill-Sambre (entreprise
sidérurgique nationalisée), la C.G.E.R. (institution publique de crédit), la Régie
des Télégraphes et des Téléphones (entreprise publique de télécommunications),
l'Université de Liège (université d'Etat) et les maisons de repos communales
appartiennent au même secteur économique, à l'exclusion de Sidmar, la Société
Générale de Banque, British Telecom, l'Université Libre de Bruxelles et les
maisons de repos érigées en sociétés à caractère commercial ou en A.S.B.L. ?
Poser la question, c'est déjà y répondre : on sait que l'Etat a créé, racheté ou
même confisqué des organismes pour des raisons sociales ou politiques, parfois
en dehors de toute rationalité économique.
Le statut juridique constitue un autre critère que l'observation des faits
conduit à juger insatisfaisant : dans un même domaine d'activité, des associa-
tions sans but de lucre et des sociétés à caractère commercial se font concur-
rence 1.
Aussi, notre hypothèse est qu'il convient de discriminer les institutions —
en même temps que leurs domaines d'activité — sur la base de la finalité pre-
mière qui leur est socialement reconnue2 :
1. les organisations non-marchandes sont supposées «extraverties» parce
qu'on attend d'elles qu'elles changent un état de l'environnement ou le
préservent s'il est menacé : il s'agit d'améliorer la formation ou la santé,
de faciliter les communications, d'éviter les agressions militaires exté-
rieures, de contenir le chômage, etc.
2. les entreprises marchandes sont «introverties» au sens où elles ne sont, en
principe, intéressées que par leurs performances économiques propres,
exprimées en termes de croissance du chiffre d'affaires, de cash-flow, de
profit, etc.
Cette distinction ne peut cependant pas être poussée trop loin. D'une part,
les critères de rentabilité ne sont pas absents des préoccupations des gestion-
naires du secteur non-marchand. Ils doivent éviter d'accuser un déficit s'ils
veulent assurer la viabilité de leur organisation; ils doivent même dégager un
surplus, s'ils veulent la développer3. D'autre part, les effets sur l'environnement
sont de plus en plus souvent pris en compte par certaines grandes sociétés,
soucieuses de leur image auprès du public auquel elles vendent des biens ou
1. Les b i e n s e t s e r v i c e s c o l l e c t i f s p u r s
Illustration 1.2.a
Illustration 1.2.b
— la distribution par câble rend l'exclusion possible, soit pour l'ensemble des
chaînes proposées, via le paiement de la redevance auquel est soumis le
raccordement, soit pour un seul canal, par la technique du décodeur, soit
encore pour une seule émission via le système de la «pay T.V.» qui ne facture
que les films effectivement «consommés».
Illustration 1.2.b (suite)
1 C e c o m p o r t e m e n t d e « f r e e r i d e r » e s t é n o n c é d è s 1 8 9 6 p a r WICKSELL. V o i r TERNY
( 1 9 7 1 ) ; WEBER ( 1 9 7 8 ) ; HANNEQUART e t GREFFE (1985), c h a p . V. C e t t e a r g u m e n t a t i o n
diminue considérablement l'attrait d ' u n secteur privé n o n - m a r c h a n d financé exclusi-
v e m e n t p a r d e s d o n a t i o n s e t q u i s e s u b s t i t u e r a i t à l ' E t a t . V o i r aussi, à c e p r o p o s , JAMES
e t ROSE-ACKERMAN ( 1 9 8 6 ) .
2 V o i r SAMUELSON ( 1 9 5 4 e t 1955).
(C), par contre, est très demandeur d'une réduction des polluants parce qu'il
pratique ces deux sports avec ferveur; l'attitude du deuxième individu (B) se
situe entre celles des deux autresl.
Cette situation est présentée à la figure 1.1 sous la forme d'une fonction
D pour chaque individu, représentant la relation entre le prix par unité de
polluant éliminé et le taux de dépollution demandé. Pour un même prix Pl,
l'individu A demande une réduction des polluants de 10%, B souhaite qu'elle
soit de 20% et C, de 30%. A l'inverse, on voit que l'individu C est prêt à payer
davantage pour une réduction de 10% que l'individu B, lui-même étant prêt à
payer plus que A. Il s'agit donc d'une fonction de demande ou de «disposition à
payer» («willingness to pay»).
Illustration 1.3
Quel que soit l'ordre des options proposées au vote, la majorité se portera
sur le taux de 12% alors que l'optimum pour la collectivité reste de 20%.
Dans d'autres situations, le résultat du vote est incertain parce qu'il dif-
fère selon l'ordre dans lequel les options sont soumises au vote. C'est ce
qu'illustre le «paradoxe de CONDORCET»!. Imaginons que les préfé-
rences des trois individus soient telles que les options puissent être
classées comme l'indique le tableau ci-après.
En faisant d'abord voter la paire 10%-40% et, ensuite, la paire 40%-12%,
c'est la solution 12% qui est retenue; par contre, si les paires présentées
au vote sont successivement 12%-40% et 12%-10%, c'est la solution 10%
1 Cette situation est susceptible de se produire chaque fois que la structure de préférence
n ' e s t pas unimodale. Pour une étude des conditions de réalisation du paradoxe, voir
notamment BROWN et JACKSON (1986), pp. 78-84.
qui se dégage du vote; enfin, présentant les paires 10%-12%, puis 10%-
40%, la solution 40% sera retenue ! Il existe donc des situations
(heureusement guère fréquentes, à notre avis) où n'importe quelle option
peut devenir motion de majorité.
Aussi, les travaux des économistes du bien-être se sont focalisés pour une
large part sur les moyens de dépasser une ou plusieurs de ces limites1.
Il reste cependant que la définition donnée des biens collectifs ne
s'applique qu'à quelques cas extrêmes, appelés «purs», comme la défense, la
protection de l'environnement ou la promotion de la recherche scientifique de
base. Dès lors, entre les biens (et services) que l'on qualifie de «privés» et les
«collectifs purs», il existe une gamme très importante de biens et services dits
«mixtes» parce qu'ils ne répondent pas aux critères de ces deux catégories :
1. Certains sont mixtes, parce que la communauté qu'ils touchent de
manière indivisible est limitée géographiquement; c'est le cas d'un phare
ou d'une station d'épuration d'eau, par exemple.
2. D'autres sont caractérisés à la fois par la non-rivalité et la possibilité
d'exclusion, comme les ponts, tunnels ou autoroutes. Tant que leur
saturation n'est pas atteinte, la jouissance du service par un individu ne
diminue en rien celle d'un autre. Cependant, l'exclusion est en général
économiquement rentable : les bénéficiaires sont repérables; leur
consommation est mesurable et un prix applicable2.
3. D'autres enfin sont mixtes parce que leur production ou consommation
s'accompagne d'«effets externes» ou «externalités», c'est-à-dire
d'avantages ou inconvénients ressentis par les non-consommateurs. Un
2 L e s b i e n s et s e r v i c e s c a r a c t é r i s é s p a r l a r i v a l i t é e t l a n o n - e x c l u s i o n sont, q u a n t à eux,
d e s c a s d ' e x c e p t i o n . L e seul e x e m p l e p r i s e n c o m p t e d a n s la l i t t é r a t u r e é c o n o m i q u e est
celui de la pêche en haute mer.
service de vaccination, par exemple, diminue les risques d'être contaminé
par une maladie contagieuse, non seulement de ceux qui sont vaccinés,
mais aussi de leurs proches. Il y a donc appropriation individuelle du bien
ou service qui enlève aux autres individus toute possibilité de consommer
la même unité (élément de rivalité), mais certains effets de la consom-
mation ou de la production sont aussi ressentis par les non-consom-
mateurs (élément de non-rivalité) et il serait généralement très coûteux,
voire techniquement impossible, de les empêcher de bénéficier des exter-
nalités liées à la consommation de certains d'entre eux, ou de les subir
(élément de non-exclusion).
Le caractère d'indivisibilité limitée des biens et services mixtes ne justifie
pourtant pas nécessairement leur prise en charge par les pouvoirs publics.
1. Ainsi, lorsque la communauté touchée de manière indivisible est limitée à
un petit nombre, il est souvent possible d'arriver à un accord satisfaisant
sur la production du bien ou service et son financement, par négociation
libre entre individus1. Par exemple, on imagine que les pêcheurs d'un port
de taille modeste peuvent s'entendre entre eux pour la construction et
l'entretien de certaines infrastructures, tel le phare.
2. De même, dès qu'il y a exclusion, la livraison du bien ou service par les
pouvoirs publics n'est plus strictement nécessaire puisqu'un lien direct est
possible entre utilisation et financement, via la tarification. Dans de tels
cas, l'intervention de l'Etat peut cependant se justifier sur d'autres bases,
en particulier lorsque la non-rivalité débouche sur une situation de mono-
pole naturel, ainsi que nous le verrons plus loin.
3. Enfin, lorsque les externalités sont clairement identifiables, une taxe ou
une subvention peuvent suffire pour corriger l'équilibre spontanément
atteint par le marché. Pour reprendre l'exemple cité plus haut, le vaccin
peut être délivré à un prix inférieur à son coût de production grâce à une
intervention financière des pouvoirs publics à l'avantage des prestataires.
2. Les m o n o p o l e s n a t u r e l s
Illustration 1.4
Parmi les biens et services que l'on classe communément dans la catégorie
des monopoles naturels, on peut citer :
Illustration 1.5
Les règles et conditions spéciales selon lesquelles l'entreprise exerce les mis-
sions de service public qui lui sont confiées par la loi sont arrêtées dans un
«contrat de gestion» conclu entre l'Etat et l'entreprise concernée. Ce contrat
précise notamment les tâches que l'entreprise publique a s s u m e en vue de
l'exécution de ses missions de service public, appelées «tâches de service public».
— des règles de conduite vis-à-vis des usagers des prestations de service public;
— les matières d'intérêt économique stratégique pour lesquelles la passation des
marchés est soumise à l'approbation du Ministre dont relève l'entreprise, ainsi
que le seuil de dépense à partir duquel cette approbation est nécessaire.
pas prévu par le contrat de gestion, les gestionnaires de l'entreprise sont auto-
nomes : ils peuvent notamment développer tous les biens et services compatibles
avec l'objet social de l'entreprise — éventuellement en prenant des participations
dans des entreprises privées ou en créant des filiales en collaboration avec de
telles entreprises —, tarifer ces produits librement, acheter les facteurs de produc-
tion où ils le souhaitent, etc.
3. Les b i e n s e t s e r v i c e s t u t é l a i r e s
1 «The merit goods»; voir MUSGRAVE (1959), pp. 13-14; HEAD (1966), pp. 1-29.
à sa faible fréquence d'acquisition (les services de garde d'enfants); enfin,
au coût d'obtention d'informations sur sa qualité (les maisons de repos
pour personnes âgées). Ces facteurs montrent qu'il y aurait, sans
l'intervention des pouvoirs publics, divergence entre la satisfaction atten-
due par les consommateurs avant le choix et celle qu'ils obtiendraient au
moment où ils disposent d'une information plus complète.
2. Cependant, il est possible que, même en cas d'information parfaite, les
consommateurs ne fassent pas de ces biens ou services l'utilisation adé-
quate, parce qu'ils négligeraient leur propre intérêt à long terme au profit
de satisfactions plus immédiates, ou qu'ils ne tiendraient pas assez
compte des effets de leurs choix sur le corps social dans son ensemble.
C'est ainsi que les pouvoirs publics justifient leur intervention de tutelle,
considérant les choix individuels comme irrationnels.
Ces aspects ont été largement commentés et mis en lumière dans les sec-
teurs tels que la santé, l'enseignement ou la garde des enfantsl. C'est moins la
présence d'externalités que la «myopie» du consommateur qui fait problème :
l'individu, laissé à lui-même, n'utiliserait pas autant les services sociaux que ne
le nécessiterait son propre intérêt à long terme ou celui de la collectivité. L'Etat
joue donc le rôle de «big brother» en rendant gratuites certaines prestations
médicales, en contrôlant la qualité des soins et même en obligeant ses admi-
nistrés à certaines consommations jugées indispensables : vaccinations, méde-
cine scolaire, etc.
De plus, dans son action, l'Etat tient compte du fait que les consom-
mateurs ne sont pas égaux du point de vue de leur accès à l'information et de
leur capacité à poser des choix rationnels. Son rôle de tutelle va donc s'exercer
particulièrement en faveur des classes sociales défavorisées : sa politique de
prix, par exemple, cherche, dans de nombreux cas, à assurer l'égalité d'accès à
tous, soit par la gratuité totale, soit par un tarif variable, proportionnel aux
revenus.
Enfin, l'Etat soumet le système de production de services sociaux à
certaines contraintes précises qui traduisent ses options en matière de contenu
des services à prester. Par exemple, les normes imposées aux crèches expriment
la préoccupation quant à l'hygiène et la santé des jeunes enfants; de la même
façon, en matière d'enseignement, le principe de cohésion du corps social tout
comme celui d'égalité ont été à la base des propositions émises, à la fin du siècle
dernier, par les partisans de l'instruction obligatoire, qui considéraient nécessaire
d'inculquer des valeurs communes à tous les futurs citoyens. De tels principes
La mise sous tutelle de certains biens et services par les pouvoirs publics
s'explique donc par le manque d'information ou l'irrationalité du consommateur.
Traduite en termes de prix et de quantités, cette déficience de comportement
peut s'exprimer par une courbe de demande pour ces biens ou services généra-
lement inférieure à celle de consommateurs bien informés et prêts à tenir compte
de leur intérêt à long terme et de celui de leur communauté. Appelons «privée»
la demande spontanée et «sociale» celle que les experts peuvent juger souhai-
table.
Illustration 1.7
HUSSENOT, Ph. ( 1 9 8 3 ) P o u r u n c o n t r ô l e d e s q u a s i - o b j e c t i f s d e s a d m i n i s t r a t i o n s p u b l i q u e s ,
P o l i t i q u e s e t M a n a g e m e n t P u b l i c , V o l n ° l , p p . 5-23,.
JACQUEMIN, J.C. ( 1 9 8 2 ) S I M U P A - L a l o g i q u e d e f o n c t i o n n e m e n t du m o d è l e i n f o r m a t i q u e
d ' a i d e à l a d é c i s i o n , B r u x e l l e s , A c t e s d e la j o u r n é e d ' é t u d e d u 15 j a n v i e r 1 9 8 2 ,
P r o g r a m m a t i o n de l a P o l i t i q u e S c i e n t i f i q u e .
KNAPP, M . ( 1 9 8 4 ) T h e E c o n o m i c s o f s o c i a l C a r e , L o n d o n , M a c m i l l a n .
KNAPP, M . ( 1 9 8 4 ) T h e R e s o u r c e C o n s e q u e n c e s o f C h a n g e in C h i l d C a r e P o l i c y : F o s t e r
C a r e a n d I n t e r m e d i a t e Treatment, Canterbury, P.S.S.R.U. Division, paper 272,
University of Kent.
KURZ, M . ( 1 9 7 4 ) E x p e r i m e n t a l A p p r o a c h to t h e D e t e r m i n a t i o n o f t h e D e m a n d for P u b l i c
G o o d s , J o u r n a l o f P u b l i c E c o n o m i c s , n ° 4 , pp. 3 2 9 - 3 4 8 , N o v .
LADD, Q.W. & M. ZOBER (1977) Model of Consumer Reaction to Product
C h a r a c t e r i s t i c s , J o u r n a l o f C o n s u m e r R e s e a r c h , V o l . 4, pp. 8 9 - 1 0 1 , Sept.
LAMBRECHT, M . & L. DECALUWE ( 1 9 8 8 ) H e t m e t e n v a n d e r e l a t i e v e e f f i c i e n c i e i n d e
d i e n s t e n s e c t o r , E c o n o m i s c h e n S o c i a a l Tijdschrift, n ° 5 , pp. 7 0 7 - 7 1 8 .
LANCASTER, K.J. ( 1 9 6 6 ) A N e w A p p r o a c h to C o n s u m e r T h e o r y , J o u r n a l o f P o l i t i c a l
E c o n o m i c s , V o l . 74, p p . 1 3 2 - 1 5 7 .
LANCASTER, K.J. ( 1 9 7 1 ) C o n s u m e r D e m a n d : A N e w A p p r o a c h , C o l u m b i a , C o l u m b i a
U n i v e r s i t y Press.