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MINISTERE DU PLAN ET DU DEVELOPPEMENT
MEMOIRE DE STAGE
DETERMINANTS DE LA MALNUTRITION
CHRONIQUE DES ENFANTS DE MOINS DE 2 ANS
EN CÔTE D’IVOIRE
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MINISTERE DU PLAN ET DU DEVELOPPEMENT
MEMOIRE DE STAGE
DETERMINANTS DE LA MALNUTRITION
CHRONIQUE DES ENFANTS DE MOINS DE 2 ANS
EN CÔTE D’IVOIRE
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Je dédie ce travail dont le grand plaisir leur revient en premier lieu pour
leurs conseils, aides, et encouragements.
✓ Dr MOSSO Rosine et M. KOUADIO Jean pour leurs réponses à nos questions et leur
encouragement.
✓ Mes camarades de promotion qui ont été d’un soutien indéfectible : AGBRE Dogbo
Jean-Eudes, BROU K. Oswald, ETI Olivia, KABORE Gildas, KOUADIO Bah Franck, TANOH
Anne-Laure, PIESSOU Roger.
DEDICACE .................................................................................................................................. ii
SOMMAIRE ............................................................................................................................... iv
AVANT-PROPOS ........................................................................................................................v
RESUME ..................................................................................................................................... ix
ABSTRACT ................................................................................................................................ ix
INTRODUCTION GENERALE...................................................................................................1
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... xi
Créée en 1961, avec pour objectif de former les cadres statisticiens d’Afrique, l’Ecole
Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée (ENSEA) n’a pas failli à cette
mission en se présentant comme le creuset de la formation de plusieurs cadres africains. A ce
titre, elle reçoit des étudiants de diverses nationalités et offre des formations de qualité à ces
derniers. Au nombre de celles-ci figure la formation des Ingénieurs Statisticiens Economistes qui
est une formation de haut niveau dans les domaines de la Statistique et de l’Economie. Dans le
cadre de cette formation, un stage pratique obligatoire d’une durée de trois mois est effectué dans
le souci de renforcer la formation théorique dispensée durant les deux premières années mais
aussi de faire leurs premiers pas dans le monde professionnel notamment à travers la résolution
d’une problématique. Il leur permet, aux futurs ingénieurs, de mettre en pratique leurs
connaissances théoriques des outils d’analyses, de s’insérer dans le monde professionnel et d’être
confrontés aux réalités du terrain.
Pour notre part, nous avons effectué notre stage au sein des locaux de l’ENSEA. C’est
par ailleurs dans un environnement des plus agréable que nous avons évolué tout le long de ce
stage. Nous avons été suivi et encadré par M. KOUAKOU Jean-Arnaud enseignant chercheur
dans ladite école. Nous avons également bénéficié du soutien scientifique du corps professoral
de l’ENSEA. Le mémoire rédigé porte sur les déterminants de la malnutrition chronique chez
les enfants de moins de deux ans en Côte d’Ivoire. Ce thème s’inscrit dans le cadre de la lutte
contre la malnutrition engagée par le Gouvernement ivoirien. Cela dit, nous n’avons pas la
prétention d’avoir cerné tous les aspects qui jalonnent le sujet car des analyses complémentaires
pourraient permettre de l’améliorer. C’est pourquoi nous restons ouverts à toute contribution
pouvant parfaire ce travail.
Encadré 1 : Liste des caractéristiques des ménages utilisés dans la construction de l’indice : ...24
Encadré 2: Présentation des avantages et limites du SCA ..........................................................25
Encadré 3 : calcul du score de diversité alimentaire. ................................................................ xvi
Mots clés : malnutrition chronique, enfants de moins de 2 ans, éduction des femmes, sexe de
l’enfant.
ABSTRACT
This study was carried out as part of the research into the determinants of chronic malnutrition
in children under two years of age in Côte d'Ivoire. It also aimed to analyze the influence of the
variables selected according to the child's gender and environment of residence. Three binary
logistic regressions were used on the observations of 1217 children randomly selected from 14
administrative regions of Côte d'Ivoire particularly affected by malnutrition. The results revealed
that for a child to be male, to have a twin, to live in a poor household, to have a mother with a
body mass index of less than 18.5, to be over 6 months old, to suffer from lack of access to an
improved water source, and not to have access to Social Net Programs, having a mother or a head
of household with no education, living in a household where the Food Consumption Score (FCS)
is inadequate, and having a mother with poor feeding practices have been shown to be risk factors
for chronic malnutrition. In addition, gender analysis revealed that the mother's attitude
influences girls and not boys. On the contrary, the practice of initial breastfeeding, the age of the
child and the household's ACS influence boys and not girls.
Key words: chronic malnutrition, children under 2 years of age, female education, gender of the
child.
KONE Farida Kieminé – Elève Ingénieure Statisticienne Economiste ENSEA
ix
EPIGRAPHE
INTRODUCTION GENERALE
Contexte
La santé a occupé une place capitale dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) qui se sont achevés en 2015. En effet, quatre (04) des OMD traitaient
des questions de santé. La place capitale de la santé a également été conservée dans l’élaboration
des Objectifs de Développement Durable (ODD) en se hissant au troisième rang. De ce fait, il
revient comme un devoir pour les pays de placer la santé au cœur de leurs politiques économiques
et de développement (OMS). Par ailleurs, en analysant un aspect particulier de la santé,
notamment l’alimentation, on convient avec le Food and Agriculture Organisation (FAO), qu’une
alimentation adéquate est un droit fondamental de l’homme en général et des enfants en
particulier. En effet, les enfants ont des besoins spécifiques en matière d’alimentation pour bien
grandir. La bonne alimentation se veut donc être un pilier fondamental pour une bonne santé, elle
constitue la première défense contre les maladies et elle fournit l’énergie nécessaire au corps
humain pour mener une vie active. A contrario, une mauvaise alimentation expose les enfants à
de graves séquelles irréversibles au-delà de 1000 jours d’après l’OMS.
Au niveau global, la malnutrition se présente comme un problème de santé publique qu’il faut
impérativement résoudre dans la mesure où ses conséquences sont graves et diverses. En effet,
elles sont d’ordre économique, sociale et médicale comme le souligne l’OMS : « la charge
mondiale de la malnutrition ; sont graves et persistantes aussi bien pour les individus et leurs
familles que pour les communautés et pour les pays » (OMS 2020). Par ailleurs, les coûts
associés à la malnutrition en 2014 étaient relativement importants et pouvaient atteindre entre 2
et 3% du PIB mondiale en raison de son impact négatif sur le développement humain, la
productivité et la croissance économique (FAO 2014)1. Ces implications pourraient être de long
terme car pouvant se transmettre de génération en génération. A ce jour, l’OMS estime que la
dénutrition (insuffisance des apports au regard des besoins nutritionnels de l'organisme) cause
45% des décès chez les enfants âgés de moins de 5 ans. De son côté, l’UNICEF indique qu’un
enfant de moins de 5 ans sur trois dans le monde a des problèmes de croissance car il souffre de
malnutrition2.
La malnutrition est une problématique mondiale dans la mesure où tous les pays font face à au
moins une de ses formes (dénutrition ou surnutrition) tout en n’épargnant aucune classe socio-
1
a-as603f.pdf (fao.org)
2
UNICEF (2019), LA SITUATION DES ENFANTS DANS LE MONDE 1
économique. Le retard de croissance, qui est une des conséquences directes de la malnutrition ;
en particulier de la malnutrition chronique, est l’un des principaux obstacles au développement
humain. Il implique un ratio taille pour âge inférieur à la normale de plus de deux écarts types
au-dessous de la médiane des normes de croissance de l’enfant de l’OMS3. Près de 144 millions
d’enfants de moins de 5 ans, soit 21,3% des enfants, souffraient de retard de croissance en 2019
du fait d’une alimentation insuffisante, d’un régime pauvre en vitamines et en minéraux, de soins
inadéquats et de maladies. Le ralentissement de la croissance se répercute sur le développement
du cerveau de l’enfant. L’enfant, atteint d’un retard de croissance, éprouve donc des difficultés à
assimiler les connaissances.
En Côte d’Ivoire, l’enquête EDS-MICS 2016 révèle que 21,6% des enfants de moins de 5 ans
souffrent de malnutrition chronique, 6% de malnutrition aigüe, 12,8% d’insuffisance pondérale
et seulement 1,5% d’obésité ; cela dépeint la situation critique4 de la malnutrition chronique
comparativement aux autres dans le pays. Parallèlement, la Côte d’Ivoire est classée 170 sur 189
en matière de développement humain selon le rapport mondial du Programme des Nations Unies
pour le Développement (PNUD) en 2018. Pour améliorer ce classement, le pays a décidé de
mettre l’accent sur les secteurs sociaux pour l’amélioration des conditions de vie des populations.
En effet, la Côte d’ivoire s’est engagée conformément à l’ODD 2 à mettre un terme à la faim et
à la malnutrition sous toutes ses formes d’ici à 2030. Ceci fait partie des priorités de l’Etat ivoirien
car un des axes stratégiques de l’Etat dans le Plan National de Développement (PND 2016-2020)
est l’accélération du développement humain et la promotion du bien-être de ses populations. Plus
spécifiquement, la Côte d’Ivoire, à travers son PND 2016-2020 ambitionne dans la nouvelle
politique de nutrition (le Plan Nationale Multisectoriel de Nutrition), de « garantir à l’ensemble
de la population un état nutritionnel optimal en vue d’améliorer son bien-être et soutenir
durablement une croissance inclusive et le développement du pays ».
De plus, le Gouvernement ivoirien reconnaît une place essentielle des femmes dans la société.
Cela est perceptible dans le PND 2016-2020 qui soutient la promotion de l’égalité des sexes
comme une dimension centrale. En 2012, l’OMS5 a révélé que dans les pays en voie de
développement, les filles présentent une prévalence de malnutrition inférieure à celle des
garçons, ou au moins égale. D’après l’enquête MICS 2016 la proportion de filles atteintes par le
3
OMS (2017), 10 faits stylisés de l’OMS sur la nutrition
4
Lorsque la prévalence de malnutrition est >20% alors la prévalence est jugée moyenne et est à surveiller (OMS, 2
2006).
5
Malnutrition des filles et des garçons : quelle évolution ces dix dernières années ? (worldbank.org)
retard de croissance était de 19.9% contre 23.2% chez les garçons. De même, on observe une
disparité selon le milieu de résidence : 12.5% en milieu urbain vs 27.4% en milieu rural.
L’équité de genre est aussi un droit humain de base. Que ce soient les hommes ou les femmes,
les filles ou les garçons, il ne devrait pas avoir un groupe désavantagé par rapport à l’autre encore
moins en matière de malnutrition chronique. Dans le même sens, le fait de s’intéresser aux
déterminants de la malnutrition par genre n’est fortuit : chez les garçons, il s’agit de ramener la
prévalence de malnutrition chronique au même niveau que les filles et lutter contre la
malnutrition des filles revient à lutter contre le cercle vicieux de transmission de la malnutrition
de générations en génération. En effet, une mauvaise santé nutritionnelle au niveau des filles, en
plus d’impacter leur santé impactera aussi celle de leurs enfants. Face à ces différents constats et
statistiques, s’intéresser au problème de la malnutrition de nos jours revient à chercher des
solutions à un problème d’actualité qui sévit gravement.
Problématique
De 2012 à 2016, le taux de malnutrition chronique est passé de 29.8% à 21.6% selon les enquêtes
EDS-MICS de ces deux années. Au regard de ces chiffres, on constate une nette amélioration de
l’indicateur. Mais, malgré les efforts, la malnutrition persiste. Il est indispensable de mieux
connaître les facteurs explicatifs de la malnutrition des enfants afin d’en connaître les causes
spécifiques et de concevoir des politiques de lutte efficaces contre ce phénomène tout en
optimisant les ressources disponibles. La présente analyse de la situation nutritionnelle a pour
objectif de constituer une base de travail permettant de guider l’élaboration de politique de lutte
contre la malnutrition chronique en Côte d’Ivoire. Des interventions ciblées visant à améliorer la
situation nutritionnelle des enfants restent nécessaires si l’on veut réduire et en fin de compte
éradiquer la malnutrition des enfants, filles comme garçons ; d’une façon complète, équitable et
durable.
Pour atteindre cet objectif en étant plus sélectif dans les actions à mener et donc plus efficace, il
faut identifier les obstacles culturels, notamment les pratiques et attitudes discriminatoires qui
créent un environnement favorable à la malnutrition chronique et à y remédier. Il faut aussi
identifier ce qui différencie les garçons par rapport aux filles. Il est connu que les réalités des
ménages vivant en milieu rural sont très différentes de celles des ménages vivant en milieu
urbain, il est donc important d’examiner également les spécificités liées à ces deux types de
milieux de résidence en termes de déterminants de la malnutrition chronique chez ces enfants.
Objectifs
Cette étude a pour principal objectif d’identifier la prévalence en matière de malnutrition, ses
facteurs explicatifs de manière générale ; mais également les facteurs spécifiques selon le milieu
de résidence et selon le sexe.
- Vérifier si ces facteurs diffèrent dès lors qu’on passe de la sous-population des garçons à
celle des filles, du milieu urbain au milieu rural.
Hypothèses de recherche
H3 : la prévalence de malnutrition chronique est plus forte dans la population des jeunes garçons
comparativement à celle des filles.
Plan de travail
Pour la rédaction de ce mémoire, un plan en deux parties sera adopté. Tout d’abord, la première
partie portera sur l’approche définitionnelle des concepts relatifs à l’étude ; elle exposera
également les différents travaux théoriques et empiriques afférant au thème. Ensuite, la
présentation de la méthodologie adoptée, l’analyse des résultats obtenus, la formulation des
limites de l’étude, feront l’objet de la deuxième partie. Des analyses économétriques permettront
de rechercher les déterminants et les éventuelles spécificités des milieux de résidence ou du
genre. Enfin, suivra la conclusion suivie des recommandations.
Il s’agira dans ce chapitre d’expliciter premièrement les principaux concepts relatifs à l’étude. Ensuite, de
faire un exposé synthétique des divers travaux théoriques et empiriques sur lesquels repose le sujet.
Dans ce chapitre, il s’agira pour nous de présenter une approche définitionnelle de certains
concepts clés nécessaire à une bonne compréhension de la suite de l’étude.
1- Nutrition
2- Malnutrition
6
OMS | Nutrition (who.int)
7
PowerPoint Presentation (fao.org) 7
❖ Définition de la malnutrition
La malnutrition est tout simplement une mauvaise nutrition, un mauvais état nutritionnel.
Selon l’OMS (2020), la malnutrition est un déséquilibre entre les besoins du corps en
énergie et l’apport effectif de substances nutritives. Ce terme désigne les déséquilibres
(carence ou excès) dans l’apport nutritionnel et/ou énergétique d’une personne. « La
malnutrition désignerait une mauvaise alimentation ; car nous mangeons trop ou pas assez
de nourriture. Pas assez de nourriture car les besoins alimentaires ne sont pas satisfaits ce
qui affecte la croissance et le développement du corps (dénutrition). Ou alors, le corps est
exposé à un trop plein d’énergie et de nutriments et ceci entrainerait des conséquences
(surnutrition). » ANNA LARTEY (2014)8.
Le terme malnutrition se divise en deux groupes (justification OMS) :
- La dénutrition (sous-nutrition) qui se subdivise en 4 éléments :
o La malnutrition chronique qui se caractérise par une faible taille pour âge ;
o L’émaciation ou malnutrition aigüe qui se caractérise par un faible poids pour la
taille ;
o L’insuffisance pondérale qui se caractérise par un faible poids pour l’âge ;
o Les carences en micronutriments (vitamines et minéraux essentielles).
- La surnutrition subdivisée en 3 éléments :
o Le surpoids qui est la forme modérée de surnutrition ;
o L’obésité qui est sa forme sévère ;
o Les maladies non transmissibles liées à l’alimentation à l’exemple du diabète, des
AVC et de certains cancers.
La malnutrition chronique est un problème dû à une mauvaise alimentation ou une
mauvaise santé qui persiste dans le temps et crée un retard dans le développement
physique et mentale de l’enfant9.
La malnutrition est un phénomène néfaste que l’on se doit d’éradiquer de manière
primordiale chez les enfants car ses conséquences sont irréversibles après 1000jours.
C’est pourquoi il figure toujours parmi les objectifs des Objectifs de Développement
Durable (ODD) 2030 en deuxième objectif.
8
Directrice de la division alimentaire et nutrition, FAO (2014).
9
Organisation Mondiale de la Santé. Utilisation et interprétation de l’anthropométrie. Rapport d’un comité OMS 8
d’experts. Séries de rapports techniques 854. Genève : OMS ; 1995.
❖ Mesure de la malnutrition
Pour desceller un état de malnutrition chez un enfant, on a plusieurs voies de dépistage :
la vue pour les cas les plus graves, les tests sanguins pour desceller un certain type de
malnutrition notamment celui en micronutriments et les mesures anthropométriques.
D’après le dictionnaire français le Larousse (2020), les mesures anthropométriques
désigne l’ensemble des techniques de mesure de l'organisme humain utilisées en
anthropobiologie et dans le domaine de la justice.
L’anthropométrie est largement appliquée à l’évaluation du risque nutritionnel chez les
enfants. En effet, l’utilisation des données anthropométriques pour estimer la malnutrition
est la meilleure et la plus simple façon de le faire car cette méthode est facile à réaliser et
moins invasive pour l’individu enquêté comparativement aux prises de sang ou les longs
questionnaires en plus d’offrir de faibles marges d’erreur. De plus,il est simple d’estimer
le poids que d’estimer les calories que l’individu a eu à ingérer. Pour la mesure de la
malnutrition de l’enfant, on peut utiliser les percentiles, le pourcentage de la médiane ou
les z-scores.
Dans le cadre de l’étude, la malnutrition chronique chez les enfants a été estimé à partir
de la taille de ces derniers car il présente de meilleures caractéristiques comparativement
aux deux autres méthodes (facilité de calcul et d’interprétation par exemple). Pour donner
l’état nutritionnel de chaque enfant, le calcul des z scores a été effectué à partir des
mesures fournies par l’enquête. Le logiciel de l’OMS a été utilisé à cet effet à partir de la
formule :
𝑣𝑥 − 𝑣
𝑧=
𝜎
Z : le z-score calculé ; 𝑣𝑥 : la valeur observée ; 𝑣 : la valeur médiane de référence
(normes de l’OMS 2016) ; 𝜎 : écart-type de la population de référence (normes de l’OMS
2016).
Par pratique de soins il faut entendre nourrir, éduquer et guider un enfant. Mais, dans le
cadre de cette étude, l’intérêt sera porté à la section alimentation de ces soins.
En matière d’alimentation dans ce cas10, il faut distinguer deux groupes d’enfants : ceux
ayant moins de 6 mois et ceux ayant entre 6 et 23 mois. Dans la suite de cette partie,
toutes les informations suivantes ont été tirées du site de l’OMS en 202011.
Pour les enfants de moins de 6 mois, il est conseillé un allaitement exclusif au sein sans
aucune autre substance en complément. Cependant, pour les plus grands (6-23 mois),
d’autres règles entrent en ligne de compte. Le nourrisson commence à avoir des besoins
énergétiques et nutritionnels que le lait maternel ne peut plus satisfaire d’où le recours
aux aliments de complément. Aussi, à partir du 6e mois, le développement de l’enfant lui
permet de s’alimenter autrement. Faute de compléter son alimentation ou de mal s’y
prendre, on risque de compromettre sa croissance.
Ces nouvelles normes sont :
- L’introduction d’aliments solides, semi-solides ou mous ;
- La diversification alimentaire minimum c’est-à-dire la consommation d’aliments
appartenant au moins à 4 groupes alimentaires distincts ;
- Un nombre minimum de repas c’est-à-dire la réception d’aliments (y compris des
aliments dérivés du lait pour les enfants qui ne sont pas allaités au sein) au moins le
nombre minimum de fois. Ce nombre minimum de repas est défini comme suit : 2 repas
pour les enfants allaités au sein, âgés de 6 à 8 mois ; 3 repas pour les enfants allaités au
sein, âgés de 9 à 23 mois ; 4 repas pour les enfants non allaités au sein, âgés de 6 à 23
mois.
Pour capter tous ces aspects de la pratique de l’alimentation adaptée chez les enfants de 6 à
23 mois, un indicateur récapitulatif de l’alimentation est construit : minimum alimentaire
acceptable.
10
Les enfants de moins de 2ans.
11
Indicateurs pour évaluer les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant, partie 2 calculs. 10
4- Connaissance et Attitude
5- Notion de genre
Selon l’OMS12, le genre fait référence aux caractéristiques propres aux hommes et aux
femmes, qui ont été socialement construites pour eux. Et cela inclut des comportements
et des rôles normalisés et associés avec le fait d’être un homme ou une femme (un garçon
ou une fille) y compris les interactions. Le genre est une construction sociale, cette notion
varie donc d’une société à une autre et peut évoluer dans le temps. Il se différencie du
sexe qui s’avère être des attributs physiques attribués de manière naturelle. Le sexe fait
référence aux différences biologiques et physiologiques caractéristiques des femmes, des
hommes et des personnes intersexes. Un exemple simple pour illustrer la différence entre
genre et sexe : les hommes ont des testicules et les femmes non ; les femmes peuvent
allaiter mais les hommes non (sexe). Les femmes sont celles qui restent à la maison
s’occuper des enfants en Afrique par exemple mais ce n’est pas une vérité universelle car
il existe des sociétés ou les tâches sont reparties équitablement entre l’homme et la femme
(genre). Un autre exemple, les garçons peuvent être plus désirés que les filles car ils
permettent la continuité du nom de la famille mais les filles permettent à d’autres familles
de s’étendre (genre).
12
OMS | Qu'entendons-nous par "sexe" et par "genre" ? (who.int)
11
6- Insécurité alimentaire
« La sécurité alimentaire est un concept défini par l’accès de tous les individus d’une
population à une alimentation de qualité et en quantité suffisante pour satisfaire leurs
besoins fondamentaux » (Peyrissac et al, 2019).
Le score de consommation alimentaire (SCA) est, avant tout, une méthode d’évaluation
de la sécurité alimentaire des ménages. Le SCA, il s’agit simplement d’un score de
diversité alimentaire pondéré par la fréquence de consommation. La méthodologie est
simple, on se base sur la fréquence de consommation des différents groupes consommés
par le ménage durant les 7 jours précédents l’étude. C’est un indicateur largement promu
par la FAO, principalement utilisé par le PAM dans le but de mesurer l’accès des ménages
à une alimentation variée. C’est un score composite, basé sur la diversité alimentaire, sur
la fréquence de consommation et l’importance nutritionnelle relative des différents
groupes d’aliments. Il s’agit d’un proxy acceptable de la mesure de l’apport calorique et
de la qualité du régime alimentaire au niveau du ménage.
Le Programme Filets Sociaux (PFS) est une initiative du Gouvernement ivoirien qui
intervient dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Protection
Sociale pour l’amélioration du niveau de vie des plus pauvres. En effet, ce programme
consiste en l’allocation de la somme de 36 000 F CFA de façon trimestrielle et non
remboursable aux ménages. Rentré en vigueur en août 2015 pour la période 2015-2020,
la première phase du programme vise l’amélioration du niveau de consommation et
l’accès aux services sociaux de base, de ménages ciblés parmi les plus pauvres du milieu
rural. Il s’agit de zones abritant en effet, les régions de forte prépondérance de l’extrême
pauvreté, selon les données de l’Enquête sur le Niveau de Vie des Ménages (ENV
2015)13.
13
https://filetsociaux-ci.org/filets-sociaux/presentation/ (filetsociaux-ci.org)
12
La revue de littérature nous permet dans le cadre de cette étude de prendre connaissance de l’état
des lieux sur la recherche des facteurs explicatifs de la malnutrition. Le constat est le suivant : la
recherche dans ce domaine est abondante et variée. Toutes ces analyses prennent en compte les
caractéristiques de la mère des enfants car elles sont considérées comme un point focal dans la
santé de l’enfant. La deuxième du chapitre servira à faire une brève présentation des différentes
approches de la détermination des facteurs explicatifs de la malnutrition chronique et d’en faire
une critique.
I- Revue théorique
La malnutrition est le résultat d’une combinaison de plusieurs causes qui sont imbriquées les
unes dans les autres. Par suite d’une classification par l’UNICEF en 1990, trois groupes de causes
se distinguent : au niveau de l’individu (causes immédiates), au niveau du foyer ou de la famille
(causes sous-jacentes) et au niveau de la société et de l’environnement (causes fondamentales).
Concernant les causes immédiates, on peut les classer en deux groupes : l’individu est malnutri
à cause de l’inadéquation de sa ration alimentaire ou parce qu’il est malade ou encore qu’il
souffre de ces deux maux à la fois. L’inadéquation de la ration alimentaire peut être due au fait
de manger trop ou pas assez, de manger de façon déséquilibrée ou de consommer des aliments
qui n’ont pas ou qui ont peu de valeur nutritionnelle à l’exemple des produits surtransformés,
ainsi que des aliments contaminés par des microbes pathogènes. L’interaction de ces deux causes
est à l’origine d’un cercle vicieux : l’enfant malnutri est plus sujet aux maladies et de ce fait, sa
malnutrition s’aggrave.
Les causes sous-jacentes sont celles qui aboutissent aux causes immédiates. A ce titre, nous
pouvons distinguer trois groupes toujours selon la classification de l’UNICEF : l’insécurité
alimentaire du ménage qui pourrait expliquer pourquoi l’enfant a un apport alimentaire
insuffisant, l’environnement familiale insalubre et des services de santé inadapté (non
disponibles ou non accessibles par le prix) : service de santé, eau potable et assainissement ; qui
peuvent quant à eux expliquer la maladie de l’enfant et enfin les pratiques de soins inadaptés
pour l’enfant qui en plus d’expliquer les causes immédiates peut aussi expliquer la sous nutrition
maternelle et infantile.
Les causes sous-jacentes sont le résultat de la faiblesse d’accès du ménage aux ressources de base
en qualité comme en quantité ; elle-même dépendante du capital financier, humain, matériel et
social insuffisant. Cette situation trouve sa source dans le contexte sociale, culturel, économique
et politique du pays. Par ressource de base, nous pouvons citer la terre pour cultiver, d’un revenu
pour se nourrir, d’un emploi pour générer les revenus, etc. Ces causes sont qualifiées de causes
fondamentales. Tous les efforts de lutte contre la malnutrition ne servent à rien s’ils ne sont pas
menés dans un environnement adapté, prenant en compte les facteurs politiques, juridiques et
culturels.
La malnutrition est un phénomène qui n’est pas sans conséquences : sur le court terme, l’enfant
présente des risques de mortalité et de handicap par exemple et sur le long terme, la société se
retrouve avec un individu fragile sur le plan immunitaire avec des capacités cognitives et une
productivité réduite entre autres. L’individu devient ainsi comme un fardeau car ne pouvant
subvenir tout seul à ses besoins impliquant ainsi des charges autant sur le volet social
qu’économique. Et cela alimente les causes fondamentales et sous-jacentes ce qui contribue à
perpétuer le cycle dénutrition-pauvreté-inégalité.
Tout d’abord, dans le cadre d’un programme de la recherche des nouvelles approches de lutte
contre la pauvreté dans le développement de l’OCDE (Organisation for Economic Co-operation
and Development), Morrison et al. (2000) ont traité la thématique des facteurs explicatifs de la
malnutrition en Afrique subsaharienne. Pour ce faire, les auteurs ont utilisé les données
d’Enquête Démographique et de Santé (EDS) de 20 pays pour en faire une analyse transversale.
Dans ces données, les auteurs disposaient de nombreuses observations sur les enfants, leurs
parents et leurs environnements. Cette étude s’est distinguée de toutes les autres portant sur la
malnutrition avant elles du fait de l’ajout de variables innovantes telles que les consultations
prénatales (CPN), le statut de la famille (monogame, polygame ou monoparentale), etc. Ils offrent
à leur époque le tableau le plus complet des effets des caractéristiques de l’enfant, de ses parents
et de son environnement sur sa santé nutritionnelle. Leur analyse s’est portée sur l’indicateur
taille pour âge (qui mesure la malnutrition chronique) de l’enfant et a été désagrégée selon le
milieu de résidence. Les principaux résultats qu’ils ont trouvés de manière significative dans la
plupart des pays sont :
Ils trouvent aussi un résultat paradoxal : les filles sont privilégiées elles ont une meilleure taille
que les garçons (dans 2/3 des cas) et cela confirmerait le résultat trouvé par Svedberg (1998) en
Côte d’Ivoire, au Brésil et aux Philippines. Elles bénéficient de plus d’attention de leurs mères
comparativement aux garçons surtout lorsque ces dernières (les mères) savent lire et écrire.
- Pour ce qui est des caractéristiques des parents, la mère a un rôle déterminant pour la
situation nutritionnelle de son enfant : que ce soit du fait de sa santé, de son éducation, de ses
relations familiales ou de son emploi. Les femmes ayant un Indice de Masse Corporel (IMC)
inférieur à 18.5 de même que celles vivant dans d les familles de type polygames ou
monoparentales ont une incidence négative sur la taille de de leurs enfants.
Selon ces auteurs, le second résultat est dû au fait que dans ce type de structure familiale, il y a
un nombre important de bouches à nourrir dans le cas des familles polygames et les femmes
seules disposent de moins de ressources. Néanmoins, dans 4 pays, les auteurs ont trouvé que la
structure familiale monoparental en zone urbaine a une bonne incidence sur la taille de l’enfant.
En effet, les mères seules dans ces cas se distinguent de part un niveau d’éducation élevé ou
encore de par la possession de richesses durables, ce qui n’affecte pas positivement la probabilité
de malnutrition de l’enfant. Pour ce qui est de la profession de la femme, elle permet
l’augmentation des ressources mais contribue à augmenter le risque de malnutrition chez l’enfant
car la mère n’a pas assez de temps pour s’occuper de son enfant.
Le fait que le chef de ménage ait un certain niveau d’étude (primaire ou secondaire) contribue à
la baisse de la probabilité de malnutrition chez les enfants de moins de 5ans dans 8 pays mais
cela est inverse dans 5 autres pays. L’effet de cette variable est mitigé comme l’a prouvé Strauss
(1990) en Côte d’Ivoire.
Le patrimoine du ménage de l’enfant en biens durables a une bonne incidence sur la taille de ce
dernier.
- Pour ce qui est des caractéristiques environnementales, l’accès à l’eau potable s’avère
être un facteur clé de l’explication de la malnutrition des enfants.
Dans la même lancée que les auteurs de l’OECD, Odile et al. (2010) ont analysé la même
thématique en Côte d’Ivoire. Les auteurs ont effectué une analyse transversale de la malnutrition
dans les régions du Nord de la Côte d’Ivoire sur les ménages qui comptait au moins un enfant de
moins de 5 ans. Et ce à cause des conditions propices à la malnutrition (vulnérabilité des
populations à l’insécurité alimentaire) dans ces zones par suite des perturbations socio-
économiques qui ont bouleversées le pays. Les principaux résultats étaient que la prévalence de
la malnutrition était importante dans le nord de la Côte d’Ivoire et surtout en zone rurale (39.9%)
contre 16.7% en zone urbaine. En milieu rural, la malnutrition chronique était plus fréquente chez
les enfants dont la mère était émaciée confirmant ainsi un résultat de l’OECD tandis qu’en zone
urbaine, il n’a pas été noté d’association entre l’émaciation de la mère et la malnutrition de
l’enfant. L’explication serait la suivante : l’association entre l’émaciation de la mère et la
malnutrition chronique de l’enfant traduit en général l’existence de conditions socio-
économiques défavorables dans la famille ; affirmation probablement vraie en zone rurale. Cette
étude a aussi montré que de manière général l’état nutritionnel des enfants ne différait pas selon
le niveau d’éducation de la mère et qu’en zone urbaine, il était associé au type d’alimentation :
ceux qui n’étaient pas allaités jusqu’à l’âge de 2 ans avait plus de chances d’être malnutris par
rapport à ceux qui l’étaient. De manière général, Odile et al. ont montré que les facteurs
explicatifs de la malnutrition différaient selon le milieu de résidence. En zone rurale, la
malnutrition était plus fréquente en cas d’émaciation de la mère et en cas de présence de fièvre
chez l’enfant et en zone urbaine elle était liée à l’alimentation.
Babatunde et al. (2011) à travers une régression logistique ont montré que les variables
déterminantes dans l’explication de la malnutrition à Kwara au Nigéria sont l’âge, le sexe, l’IMC
de la mère et son éducation ainsi que le cadre de vie : eau potable et toilettes. Cette étude a eu
lieu à Kwara, l’une des 6 régions les plus touchées par la dénutrition et la pauvreté au Nigéria.
La méthodologie a consisté à faire une statistique descriptive avant de procéder à une régression
des données obtenues de 127 enfants tirés aléatoirement dans la région. De manière général, toute
chose égal par ailleurs, ce sont les enfants plus âgés et les garçons qui ont le plus de chances
d’être malnutris. Pour ces auteurs, cela résulterait de la grande attention des mères pour leurs
filles et aussi du fait que les mères seraient moins intentionnées en pratique de soins lorsque leur
enfant prend de l’âge ou est sevré. De plus, pour lutter efficacement contre la malnutrition des
enfants, toujours selon les auteurs, il faudrait aussi prendre en considération la santé
nutritionnelle et l’éducation de leurs mères car la santé nutritionnelle de l’enfant s’améliorerait
avec ces deux facteurs selon leurs résultats.
Pour ce qui est du fait que les filles sont plus avantagées en matière de malnutrition par rapport
aux garçons, ce résultat semble valable seulement en Afrique. En effet, Khan et al. (2015)
effectuent une analyse genrée de la malnutrition dans le cas d’enfants scolarisés à Bahawalpur
en Asie du Sud (Pakistan) ou ils descellent un taux de malnutrition plus élevé chez les filles que
chez les garçons. L’étude avait pour but de desceller des différences entre les enfants scolarisés
de 5 à 14 ans en matière de malnutrition et comment ces derniers étaient affectés par des facteurs
socio-économiques. Pour cela, les auteurs ont utilisé un échantillon de 684 enfants des deux sexes
avec 54% de garçons. La proportion de retard de croissance dans cette population était de 10.1%
avec 15% dans la population des garçons et 25% dans celle des filles. La méthodologie utilisée
a consisté en deux modèles de régression logistique binaire, un pour le sous-échantillon des
garçons et l’autre pour le sous-échantillon des filles. La probabilité d’être atteint de retard de
croissance au fur de l’âge s’est avéré plus faible chez les garçons que chez les filles. Les
principaux résultats obtenus étaient que les garçons étaient plus susceptibles d’être malnutris
avec l’âge comparativement aux filles. De plus, la probabilité d’être malnutri serait plus forte
dans les familles mononucléaires pour les enfants mais surtout les filles. L’éducation de la mère
apparait comme à l’accoutumée une des variables capitales qui diminue la probabilité d’être
malnutri chez tous les enfants ; cependant l’effet est nettement plus favorable aux garçons.
La place de la mère étant centrale dans la santé de l’enfant, Konan et Koffié-Bikpo (2019) ont
étudié l’impact du manque d’éducation des mères sur la situation nutritionnelle des enfants de
moins de 5ans en Côte d’Ivoire. Leurs données sont issues d’une enquête réalisée en 2018 dans
les districts sanitaires de Korhogo, Bouna et Grand-Lahou. Elles descellent le fait que la
malnutrition chronique en Côte d’Ivoire serait plus importante dans les zones ou le niveau
d’alphabétisation des femmes en âge de procréer serait parmi les plus bas. En effet,
l’alimentation de faible qualité des enfants serait dû au manque d’instruction de leurs mères. De
plus, ces auteurs font la remarque selon laquelle, le milieu rural serait accentué par un faible
niveau de connaissance de malnutrition infantile ce qui a pour conséquence un faible niveau de
prévention de la malnutrition.
1- Source de données
Dans le cadre de cette étude, la base de données de l’enquête de référence du Projet Multisectoriel
de la Nutrition et du Développement de la Petite Enfance (PMNDPE 2020) sera utilisée.
L’objectif de ce projet est d’accroître la couverture des interventions de nutrition et de
développement de la petite enfance. La population d’étude est composée de 14 régions
administratives du Nord, du Nord-Est, du Nord-Ouest, du Centre et du Centre Ouest du pays
particulièrement affectées par le problème. Une carte indiquant chacune des 14 régions est
disponible en annexe 1. La collecte de données s’est déroulée de Août à Septembre 2020 à l’aide
de tablettes et du logiciel Survey Solutions.
- Au premier degré : tirage par Zone de Dénombrement (ZD) dans les strates de l’étude ;
Cette base de variables permettra le calcul de la variable qui indique l’état nutritionnel des enfants
de moins de 5ans à partir de leur taille et de leur âge exact ; et les facteurs explicatifs de la
malnutrition de ces derniers. Cette enquête a permis de capter l’état nutritionnel des enfants âgés
de 0 à 5 ans et des femmes de 15 à 49 ans ainsi que certaines caractéristiques de la famille et de
l’environnement dans lequel évolue l’enfant.
2- Population étudiée
Puisque à partir de 1000 jours les séquelles laissées par la malnutrition sont irréversibles et aussi
du fait de l’utilisation de variables tel que la pratique, la connaissance ou l’attitude qui ne sont
captées que chez les enfants de moins de deux ans, la population étudiée dans le cadre de cette
étude est composée des enfants de moins de deux ans. Le sous échantillon final est de 1217
individus répartis sur 14 régions administratives de la Côte d’Ivoire. Ces enfants ont la
caractéristique d’être les derniers nés de leur ménage pour permettre à notre échantillon d’être
indépendant identiquement distribué. Il est à noter que les enfants dont les mères étaient enceintes
car les mensurations de ces dernières n’étaient pas disponibles.
Les variables retenues pour la suite de l’étude ont été sélectionné par suite de la revue de
littérature.
a- La variable dépendante
Dans le cadre de cette étude, la variable dépendante est binaire : présence ou non de malnutrition
chronique chez l’enfant. Pour l’obtenir, nous avons utilisé la méthode des z-scores de l’OMS
(2016). Après obtention de ces z-scores14, nous avons effectué l’interprétation suivante donnée
par la FAO :
En matière de malnutrition chronique, il y a seulement deux cas de figures : soit l’enfant est trop
petit pour son âge, soit il a une bonne taille pour son âge. Le fait qu’il ait une taille supérieure à
la moyenne ne peut être considéré comme un problème en soit. Dans le cadre de notre étude,
nous nous intéressons à la malnutrition de manière générale et non pas aux différents stades que
la maladie pourrait prendre.
14
Les z-scores obtenus sont normalisés
21
fonction de la disponibilité des variables contenues dans notre base, les variables sélectionnées
comme facteurs explicatifs de la malnutrition des enfants sont les suivantes :
Les variables dans ce tableau ayant fait l’objet de construction sont les suivantes :
L’enquête de référence PMNDPE n’a pas récolté les revenus des ménages. En revanche, elle a
collecté les informations sur les caractéristiques, commodités du logement et biens en possession
des ménages ce qui permet de construire un proxy du bien-être économique du ménage. Filmer
et Pritchett (1999) ont montré qu’en appliquant l’analyse en composantes principales pour
estimer les coefficients de pondération des biens possédés, on obtient un indicateur de patrimoine
très intéressant. La variable indice de bien-être économique a été construite à partir des biens que
possédait le ménage mais aussi des caractéristiques de leurs logements. Toutes les modalités ont
été dichotomisées puis l’on a effectué une analyse en composantes principales (ACP) sur
l’ensemble et récupérer les poids sur le premier axe. Ces poids ont ensuite été utilisés comme
pondération à chaque modalité de biens ou caractéristiques que possédait le ménage et une
moyenne pondérée par ménage a permis d’obtenir l’indice. Cet indice a été divisé en quintiles
avec les groupes suivants : très pauvres, pauvres, moyens, riches et très riches. Pour les besoins
de notre analyse, les quintiles ont été regroupés en trois modalités à savoir : pauvres, moyens et
riches pour faciliter les analyses.
Encadré 1 : Liste des caractéristiques des ménages utilisés dans la construction de l’indice :
Logement : le statut d’occupation (propriétaire, gratuite, locataire, etc.) ; type de logement (villa
moderne, appartement, cour commune, case, etc.) ; le nombre de pièces dans la maison ; les
principaux matériaux du sol (bouse, sable ou terre, carrelage, ciment, etc.) ; les principaux
matériaux du toit (feuille de palmier ou chaume, planches en bois, métal, etc.) ; les principaux
matériaux des murs extérieurs (pas de murs, pierre avec de la chaux, briques, carreaux, etc.) ; le
principal type de toilettes dans le ménage (WC avec chasse d’eau, WC sans chasse, pas de toilettes,
Latrines à fosse avec dalle, etc.) ; le type principal de combustibles pour la cuisson (électricité,
pétrole, gaz butane, bois, etc.).
Les biens en possession des membres du ménage : une montre, une bicyclette, une moto ou un
scooter, une voiture ou un camion, un ordinateur, etc.
SCA Interprétation
>=35 Consommation alimentaire faible (CAF) En insécurité alimentaire
Entre 21,5 Consommation alimentaire limite (CAL) Risque l'insécurité
et 35 alimentaire
<=21 Consommation alimentaire acceptable (CAA) En sécurité alimentaire
Source : la FAO (PAM) 2014.
Dans le cadre de cette étude, le SCA sera regroupé en deux modalités : adéquat ou inadéquat. La
modalité « inadéquat » regroupera les ménages dont le SCA est inadéquat et limite.
Ce score présente des avantages et des limites qui sont expliqués dans l’encadré suivant :
Encadré 2: Présentation des avantages et limites du SCA
L’indicateur de pratique alimentaire est une variable binaire qui vaut 1 lorsque toutes les
pratiques en matière d’alimentation sont vérifiées et 0 sinon. Par groupe d’âge, ces conditions
sont :
L’indicateur est obtenu par suite du respect de toutes les conditions suivantes :
Hier, dans la journée ou la nuit, A = Graines, racines et tubercules NON à toutes les
est-ce que (prénom) a bu ou B = Légumes et noix modalités
mangé : C =Produits laitiers (lait, yaourts, fromage)
D = Aliments carnés (viande, poisson, volaille et
foie/abats)
E = Œuf
F = Fruits et légumes riches en vitamine A (papaye, patate
douce à chair jaune, carotte, potiron, courge, mangue,
melon)
G = Autres fruits et légumes
Source : questionnaire PMNDPE 2020/ Guide CAP.
Comme indiqué précédemment, l’indicateur d’allaitement exclusif vaut 1 si l’individu respecte toutes les 4
conditions contenues dans le tableau ci-dessus et 0 sinon.
➢ Chez les enfants de 6 à 23mois : l’indicateur de régime adapté est composé de deux volets à savoir
la diversité alimentaire et la fréquence minimale des repas.
o La diversité alimentaire
L’indicateur de diversité alimentaire est obtenu par la méthode des scores. Lorsque l’enfant a consommé
des aliments d’au moins 4 groupes différents alors l’indicateur vaut 1 et 0 sinon. La liste des 7 groupes
d’aliments est disponible en annexe 2.
L’indicateur de fréquence minimale vaut 1 lorsqu’une de ces conditions (1, 2 ou 3) est vérifié pour un enfant
et 0 sinon.
Légende :
Q1 : Est-ce que « prénom » a été allaité (la veille) ? Modalités : OUI / NON / NSP.
Q2 : Combien de fois est-ce que (nom du bébé) a pris un repas ou une collation, c’est-à-dire
consommé des aliments autres que des liquides, hier dans la journée ou la nuit ?
Les variables utilisées pour évaluer le niveau de connaissance et d’attitude sont tirées du guide
méthodologique de la FAO pour les enquêtes sur la connaissance, attitudes et pratiques (CAP)
liées à la nutrition (FAO 2016).
- En ce qui concerne la connaissance, cette variable a été obtenu par suite de la fusion de
deux indices : l’indice de connaissance de l’alimentation des enfants de 0 à 6 mois ainsi
que l’indice de la connaissance de l’alimentation des enfants de 6 à 23mois. Ces deux
indices de connaissances ont été obtenus par la méthode des scores :
➢ Indice de connaissance de l’alimentation des enfants de 0 à 6 mois : pour le calcul de
cet indice, un score sur 8 est calculé en fonction du nombre de bonnes réponses de
l’enquêté à raison d’un point par bonne réponse. Les questions sont disponibles en annexe
2. Trois classes ont été choisies pour représenter les différents niveaux de connaissance et
sont présentées dans le tableau suivant :
Par la suite, pour procéder à la fusion des deux indices de connaissances, l’approche de score a
encore été utilisée. En effet, un niveau faible est valorisé à 0 point, un niveau moyen à 1point et
un niveau élevé à 2 points. La somme des deux indices donne alors un nouveau score interprété
comme suit :
- Pour ce qui est de la variable attitude, cette variable a aussi été construite à partir de la
méthode des scores. Les questions d’appréciation suivantes ont été posées aux mères
avec une valorisation de 1 pour la modalité « pas bien » ; 2 pour « ni bien, ni pas bien »
et 3 pour la modalité « bien ».
Pour les enfants de moins de 6mois, l’attitude de la mère a été obtenu en faisant la somme des
scores obtenus par l’enquêté aux question A1, A2 et A3. Il est fait de même pour les enfants de
plus de 6mois avec les questions A4, A5 et A6. L’interprétation se fait alors comme dans le
tableau suivant :
II- Méthodologie
Cette section a pour objectif de présenter la méthodologie qui sera utilisée pour atteindre les
objectifs fixés. Afin de trouver les déterminants de la malnutrition chronique, la méthodologie
suivante est proposée :
• Une statistique descriptive : cette dernière vise à décrire les caractéristiques socio-
démographiques et économiques des enfants et de leurs parents ainsi que les
caractéristiques de leur environnement.
• Une étude économétrique : dans l’atteinte de l’objectif fixé à savoir de mettre en exergue
les déterminants de la malnutrition des enfants de moins de deux, une analyse sera
effectuée grâce à un modèle à dépendante binaire (Logit ou Probit).
La revue empirique nous a montré que le modèle le plus couramment utilisé dans l’analyse des
déterminants de la malnutrition est le modèle Logit. Un modèle logit a également été utilisé dans
les travaux de Babatunde et al. (2011) et Mukalay et al. (2010), cités dans la présentation de la
revue de littérature. Ce qui nous confortera encore plus dans le choix de ce modèle est l’analyse
des critères d’informations (Akaike Information Criterion (AIC) et Bayesian Information
Criterion (BIC)) données par le modèle. L’estimation du modèle logit minimise les critères AIC
et BIC plus que le modèle probit.
Le modèle d’estimation de la probabilité de malnutrition chez les enfants de moins de deux ans
sera développé en estimant une régression logistique.
Le retard de croissance est un phénomène binaire, soit on est malnutri, soit-on ne l’est pas. Dans
cette étude, la variable dépendante est une variable dichotomique, et peut donc prendre seulement
deux valeurs, respectivement 0 et 1.
La spécification linéaire standard ne convient pas aux variables dichotomiques car elle pose un
certain nombre de problème mathématiques. Notamment la non-continuité des résidus et de
l’hétéroscédasticité (même en cas de correction de celle-ci).
Le modèle logistique suppose l’existence d’une variable latente non observable (𝑌𝑖 ∗ ) qui peut
s’écrire comme une combinaison linéaire de caractéristiques propres à chaque enfant et d’un
terme aléatoire :
𝑌𝑖 ∗ = 𝛽𝑖 𝑋𝑖 ∗ + 𝜀𝑖 (2)
Toutefois, nous utilisons un proxy pour la variable latente avec la règle suivante :
Dans notre cas, la fonction de répartition peut être définie comme suit :
1
𝐹(𝛽𝑖 𝑋𝑖 ∗ ) = (5)
1 + 𝑒𝑥𝑝(−𝛽𝑖 𝑋𝑖 ∗ )
L’estimation de notre modèle logit se fera suivant une méthode de maximum de vraisemblance.
Malnutrition chronique
Fréquences Test
Variables Modalités Oui Non
marginales (%) d'indépendance
Masculin 35,09 16,11 51,19
Sexe de l'enfant 0,023**
Féminin 36,32 12,49 48,81
Surpoids/obésité 15,53 2,14 17,67
État nutritionnel de la mère Corpulence normale 51,27 23,17 74,45 0,000***
Sous-nutri 4,6 3,29 7,89
OUI 21,36 7,4 28,76
Pratique de l'allaitement initial 0,158
NON 50,04 21,2 71,24
0-5mois 22,35 5,09 27,44
Groupe d'âge de l'enfant 0,000***
6-23mois 49,06 23,5 72,56
Adéquat 57,76 21,04 78,8
SCA 0,005***
Inadéquat 13,64 7,56 21,2
Accès à une source d'eau Non amélioré 24,65 12,74 37,39
0,001***
améliorée Améliorée 46,75 15,86 62,61
Rural 49,22 21,86 71,08
Milieu de résidence 0,009***
Urbain 22,19 6,74 28,92
Celi/sep/div/veuve 6,16 2,71 8,87
Situation matrimoniale de la Union libre 13,15 6,16 19,31
0,388
mère Marié mono 38,04 13,72 51,77
Marié poly 14,05 6 20,05
Aucun 52,75 22,68 75,43
Niveau d'éducation atteint par la
Primaire 9,78 3,53 13,31 0,082*
mère
Secondaire ou plus 8,87 2,38 11,26
Aucun 47,58 21,45 69,02
Niveau d'éducation atteint par le
Primaire 12,82 4,44 17,26 0,008***
chef de ménage
Secondaire ou plus 11,01 2,71 13,72
Agricultrice 20,54 10,85 31,39
Commerce/artisanat 10,02 3,29 13,31
Profession de la mère Autre profession 2,47 0,08 2,55 0,001***
Ménagère 34,84 13,31 48,15
Etudiante /chômeuse 3,53 1,07 4,6
Pauvre 24,08 14,13 38,21
Indice de bien-être économique Moyen 15,53 3,62 19,15 0,000***
Riche 31,8 10,85 42,65
Non accès 69,43 28,43 97,86
PFS 0,017**
Accès 1,97 0,16 2,14
Pas de jumeau 70,75 27,03 97,78
Avoir un jumeau 0,000***
Présence de jumeau 0,66 1,56 2,22
Pas bien 3,12 0,41 3,53
Attitude Ni bien ni pas bien 12 4,19 16,19 0,023**
Bien 56,29 23,99 80,28
Faible 4,44 2,05 6,49
Connaissance de l'allaitement
Moyenne 13,72 6 19,72 0,606
exclusif
Elevée 53,25 20,54 73,79
Faible 37,88 17,01 54,89
Connaissance du régime adapté
Moyenne 30,73 11,01 41,74 0,056*
des 6-23 mois
Elevée 2,79 0,58 3,37
Moins de 4 CPN 25,8 10,27 36,07
Consultation prénatal Plus de 4 CPN 45,6 18,32 63,93 0,944
Malnutrition chronique
Total (%) 71,41 28,59
Source : l’auteur à partir des données PMNDPE 2020.
Le taux de malnutrition chronique dans notre échantillon est de 28,59% ce qui est toujours
supérieur au seuil critique de 20% fixé par l’OMS et bien supérieur au pourcentage de 21.6%
trouvé au niveau national par l’EDS-MICS 2016. Ceci témoigne du fait que la malnutrition
chronique est toujours un problème d’actualité dans la population d’étude.
28,59
BONNE NUTRITION MALNUTRITION
Pour ce qui est de l’âge, dans l’échantillon d’enfants, la plus grande part de malnutris se
retrouvent dans la tranche d’âge de 6 à 24 mois comme le montre le graphique suivant :
120
100
80
60
40
20
0
0-5mois 6-23mois Total
Ce résultat s’explique : en effet, de 0 à 6 mois, l’idéale serait de n’avoir que du lait maternel pour
le bébé mais à partir de 6 mois, une transition s’opère dans l’alimentation, on passe à une
modification de l’alimentation avec l’introduction d’aliments mous, de la diversité et des
fréquences minimales de repas à respecter. Sachant que la connaissance de l’alimentation des
enfants de 6 à 24 mois n’est correcte que chez 3.37% des mères des enfants de notre échantillon
et de 2.94% dans le sous-échantillon des enfants de 6 à 23mois, ce constat n’est guère surprenant.
Tableau 10 : connaissance des mères de l’alimentation sur la population des enfants de 6-23 mois
L’âge médian des femmes est de 28 ans ce qui est plutôt jeune. La plupart des mères sont mariées
(environ 71%) et seulement 8% d’elles se retrouvent sans compagnon (célibataire ou divorcée
ou veuve). Ces femmes n’ont aucun niveau pour la plupart (75%) et seulement 11,26% d’entre
elles ont un niveau secondaire ou plus pour à peine 6 femmes qui ont le niveau supérieur dans
notre échantillon. Dans cette population, des efforts restent à faire en matière d’éducation des
femmes. 63,93%15 de notre échantillon ont des mères qui ont effectué 4 CPN ou plus et 10% qui
n’ont effectué aucune CPN.
Pour ce qui est du statut nutritionnel des mères de nos individus, 74,45% sont de corpulence
normale, 17,67% sont en situation de surpoids ou d’obésité et 7,89% en situation de maigreur.
Graphique 3: Répartition de l’état nutritionnel des femmes selon l’indice de bien-être économique
60
46,88
40,07
39,62
32,29
26,51
20,83
20,31
13,49
La santé nutritionnelle des femmes est liée à l’indice de bien-être économique (p-value=0,000).
De manière descriptive, les femmes en surpoids ou obèses sont essentiellement localisées dans
des ménages « riches » et celles en état de maigreur sont essentiellement localisées dans les
ménages dit « pauvres ». La remarque est que ce sont les ménages moyens qui présentent le plus
faible taux de femmes qui présentent un problème nutritionnel (surpoids/obésité ou maigreur).
Ce résultat paraît intuitif car « tout excès nuit », le manque de biens conduit à une forte
prévalence de femmes maigres en ménages pauvres et trop de biens entraine une forte prévalence
des femmes obèses/surpoids en ménages riches.
On constate également qu’au seuil de 5%, l’état nutritionnel de l’enfant est significativement lié
à celui de sa mère (p-value=0.000). Ce sont les enfants malnutris de mères dans la catégorie des
femmes en surpoids ou obèses qui ont la plus grande contribution dans la création de cette liaison
15
Ce taux est relativement bon au vu du fort taux de femmes ayant aucun niveau.
37
(51,76%). En effet, les enfants malnutris ont moins de chances (12.11%) d’avoir des mères en
surpoids ou obèses comparativement aux enfants en bonne santé.
Lorsque la mère trouve la pratique des pratiques alimentaires adaptées à l’âge bonne, l’enfant a
moins de chance d’être malnutri. Cela pourrait s’expliquer par le fait que la mère connaissant les
bienfaits essaye de pratiquer correctement les pratiques alimentaires adaptées à l’âge. En effet,
seulement 11% des enfants de femmes qui ont pour une mauvaise attitude sont malnutris contre
29.88% chez les enfants dont les mères ne portent aucun jugement sur la pratique des pratiques
alimentaires adaptées à l’âge et 25% pour celles qui ont une bonne attitude.
Mais de manière générale, 80,28% des femmes ont une bonne attitude vis-à-vis de la pratique de
l’alimentation adaptée des enfants contre 16,19% qui ne sont Ni bien ni pas bien.
Dans une grande partie de l’échantillon la plupart des enfants vivent avec de mauvaises pratiques
d’alimentation de leurs mères (98.52%). De plus, la plupart des mères des enfants ont une
connaissance bonne de l’allaitement exclusif (73.79%) mais pas de l’alimentation adaptée aux
enfants de 6 à 24 mois (3.37%).
Le chef de ménage est pour la plupart avec aucun niveau comme les mères des enfants.
Cependant, les enfants de famille avec des chefs de ménage avec un niveau supérieur ou plus ont
moins de chances d’être malnutris comparativement aux autres.
Du point de vue bienêtre économique, notre indice fait ressortir 3 classes : la moins représentée
est la classe moyenne avec 19,15% suivi des pauvres (38%) et les riches (42,65%). Ce sont les
enfants des ménages pauvres qui sont le plus exposés à la malnutrition chronique
comparativement aux enfants des autres classes ; en effet, le ratio de malnutrition est de un enfant
sur trois chez les pauvres contre 1/5 chez les moyens et ¼ chez les riches. On remarque qu’en
matière de malnutrition chronique, les enfants de la classe moyenne sont les moins atteints
comme l’illustre le graphique suivant :
90
81,12
80 74,57
71,41
70 63,01
60
50
40 36,99
28,59
30 25,43
18,88
20
10
0
pauvre moyen riche total
Toujours dans la description de notre population, 78.8% de notre échantillon vit dans un ménage
avec un score de consommation alimentaire (SCA) adéquat (bonne qualité et quantité) c’est-à-
dire une consommation correcte en termes de diversité et de fréquence. Les enfants malnutris ont
plus tendance à se retrouver dans les ménages à SCA problématique que dans ceux à SCA
adéquat.
De manière général, 62.61% de notre échantillon a accès à une source d’eau améliorée. On
remarque que 44% des enfants malnutris vivent dans des ménages sans accès à une source d’eau
améliorée. Il y a bien plus d’enfants malnutris parmi ceux ayant accès à une mauvaise source
d’eau que parmi ceux qui ont accès à une source d’eau améliorée.
Notre échantillon est presque à ¾ rural (71%). Dans la population rurale, presque 1/3 des enfants
(21%) sont malnutris en revanche, en zone urbaine, ce chiffre descend à presque 6.74%. On
constate que le milieu urbain est celui qui abrite le moins de malnutris comparativement au milieu
rural.
Les programmes filets sociaux sont une aide octroyée par l’Etat dans le but de lutter contre
l’insécurité alimentaire. On constate que plus de 97% de notre échantillon n’y a pas accès mais
parmi ceux qui y ont eu accès les chances d’être malnutris sont faibles ; sur 100 personnes ayant
accès aux filets sociaux 7 personnes sont malnutris. C’est un programme à encourager eu égard
de son incidence sur la réduction du phénomène.
1-
Les trois modèles utilisés dans le cadre de cette étude se sont avérés globalement significatifs (p-
value=0,000).
Chacun des trois modèles a un taux de bonne classification supérieur à 70%. Le taux le plus élevé
est observé chez les filles avec un taux de 76.7%. Les courbes ROC associés aux trois modèles
sont disponibles en annexe.
Tableau 13: Récapitulatif des variables déterminantes dans l’explication de la malnutrition chronique
Retard de croissance Odds ratio Std. Err. P>z Dy/dx Std. Err. P>z
SCA (Ref=adéquat)
Inadéquat 1,476002** ,2451648 0,019 ,0704593** ,0309212 0,023
Profession
(Ref=agricultrice)
Commerçante/artisane ,731196 ,1807632 0,205 -,0573715 ,0443466 0,196
Autre profession ,0786343** ,0827406 0,016 -,2862898*** ,0512768 0,000
Ménagère ,7119677** ,111688 0,030 -,0619962** ,0289094 0,032
Etudiante /chômeuse ,5023035 ,2123871 0,103 -,1183095 ,065452 0,071
Plus de la moitié des variables utilisées (11/18) se sont avérées significatives au seuil de 5% donc
interprétables dans l’explication de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de deux
sauf quelques-unes à savoir la bonne pratique en matière d’alimentation, la pratique de
l’allaitement initial à la naissance, le milieu de résidence, l’âge de la mère à la naissance, le
niveau d’instruction de la femme, la pratique des consultations prénatales, sa situation
matrimoniale.
Les résultats du tableau 9 nous montre les variables explicatives de la malnutrition chronique
dans le cadre générale de cette étude :
Concernant les caractéristiques propres à l’enfant : les résultats de cette régression viennent
appuyer et préciser les résultats de notre statistique descriptive.
Les enfants de 6-23 mois ont 2,03 fois plus de chances d’être malnutris que leurs semblables de
moins de 6 mois. Ce résultat confirme ceux de Morrisson et al. (2000) et de Babatunde et al.
(2011). Cela peut être dû à une mauvaise transition nutritionnelle ou un sevrage trop brusque ou
encore à une mauvaise qualité de l’alimentation reçu par les enfants de plus de 6mois. L’après 6
mois est une période critique pour le jeune enfant dans la mesure où son corps demande plus de
nutriments que le lait maternel n’est pas en mesure de lui fournir (ACF 2012). Le manque de
connaissance16 pourrait en être la cause dans le cadre ou celle-ci donnerait des aliments inadaptés
à l’enfant pour son âge comme souligné par Konan et Koffié (2019), de même qu’une attitude
hostile envers les Actions Essentielles en Nutrition (pratique alimentaire adapté à l’âge) qui
seraient juger trop durs selon la femme ou encore le manque de pratique qui est clairement une
caractéristique de notre population. L’âge est alors une variable très déterminante de l’état
nutritionnel de l’enfant.
La probabilité d’être atteint d’un retard de croissance baisse de 0,59 points lorsque l’enfant est
une fille comparativement aux garçons. Cela serait dû selon Babatunde et al. (2011) au fait que
les mères prennent plus soins de leurs filles que de leurs garçons. La raison pourrait également
se trouver dans la construction des liens psycho-affectifs qui serait plus faciles à développer entre
mère fille qu’entre mère garçon. Une autre explication plausible serait que les filles auraient un
organisme plus robuste face à la malnutrition. Selon Tabutin et al. (2001), les garçons sont dans
l’ensemble plus vulnérables comparativement aux filles surtout dans les premières années de leur
vie.
16
Connaissance en PRATIQUE ALIMENTAIRE ADAPTÉ À L’ÂGE mais également connaissance dans le sens
d’éducation. 43
Un enfant avec un frère jumeau a 11 fois plus de chance d’être malnutri comparativement à un
enfant sans jumeau. Ce coefficient est très élevé et traduit l’impact important que le fait d’avoir
un jumeau peut avoir sur la taille de l’enfant. Nos résultats corroborent ceux de Morrinson et al.
(2000). L’auteur avance que cela s’expliquerait par le fait qu’à la naissance les jumeaux sont plus
petits qu’un enfant seul et donc ont besoin de soins adaptés pour combler le gap. Etant déjà
fragiles (faible poids pour leur âge, possibilité de naissance prématuré, etc.), si ces derniers se
trouvent dans des conditions inadéquates, la probabilité de malnutrition devient alors plus forte.
Les femmes dont le statut nutritionnel est normal ou maigre ont respectivement 3,44 et 5 fois
plus de chances d’avoir un enfant malnutri comparativement à celles qui sont en surpoids ou
obèses. On peut donc retenir que la probabilité de malnutrition de l’enfant diminue au fur et à
mesure que sa mère prend du poids. Dans le cadre de cette étude, le surpoids/obésité de la femme
est plus associée au ménage riche donc à de meilleures conditions de vie pour la mère et l’enfant
et les femmes maigres au ménages pauvres. Les conditions de vie du ménage (possessions en
biens durables, caractéristiques du logement, les toilettes) feraient donc partie des déterminants
aussi bien de l’état nutritionnel de la mère que celui de son enfant. En résumé, dans notre cas,
plus la mère prend du poids et plus elle vivrait dans de meilleures conditions et moins l’enfant
aurait de chances d’avoir une petite taille pour son âge.
En ce qui concerne la profession exercée par la mère : la probabilité de malnutrition des enfants
baisse de respectivement 0,28 points de probabilité lorsqu’on passe des femmes exerçant dans
l’agriculture à celles exerçant une « autre profession » et de 0,06 points de probabilité lorsqu’on
passe des agricultrices aux ménagères. Chez les agricultrices, la plupart n’ont aucun niveau
(88,22%), de même que chez les ménagères (77,99%). Mais la proportion d’enfants malnutris
chez les ménagères est plus faible que chez les agricultrices. Ce résultat est corroboré par ceux
de Konan et Koffié (2019) à savoir plus les femmes sont instruites et moins les enfants seraient
malnutris. Ce qui est à retenir dans ce résultat est que plus la mère est éduquée et moins l’enfant
a de chances d’être malnutri.
L’attitude des femmes est le ressenti qu’elles ont pour un phénomène ou une action. Dans le
cadre de notre étude, les femmes qui trouvent la pratique de l’alimentation adaptée mauvaise ont
moins de chance d’avoir des enfants malnutris comparativement à leurs consœurs qui trouvent
cela relativement bien ou qui n’ont pas de jugement (indifférence). Une explication intuitive
serait de penser que celles qui trouvent cette pratique mauvaise sont celles qui font le plus
d’efforts pour essayer de s’y conformer contrairement aux mères qui n’ont pas de jugement ou
qui trouvent cela bien.
Pour ce qui est des caractéristiques propres au chef de ménage, les chefs de ménage ayant atteint
un niveau secondaire ou plus ont moins de chances (0,089 points de pourcentage en moins)
d’avoir des enfants malnutris comparativement à ceux n’ayant aucun niveau. Sous l’hypothèse
que la chef de ménage participe aux soins de l’enfant, plus ce dernier serait instruit et plus il
mettrait un environnement propice à disposition de l’enfant.
Au niveau des pratique alimentaires adapté à l’âge, le constat est que les soins ne sont pas
correctement appliqués dans la population d’étude car seulement l,48% soit 18 femmes les
pratiquent correctement. Cette variable pourtant incontournable dans l’étude de la malnutrition
n’est pas significative dans cette étude. L’explication se trouverait dans le fait que la proportion
de la population qui pratique correctement ces pratiques alimentaires adapté à l’âge soit trop
faible (moins de 2%).
Le niveau maximum d’étude atteint par la femme est fortement lié à sa profession (p-
value=0,000). En effet, les femmes sans aucun niveau sont majoritairement agricultrices
(36,71%) et ménagères (49,78%) ; celles de niveau primaire sont essentiellement ménagères
(41,98%), commerçantes (25,31%) et agricultrices (24,69%). Celles de niveau secondaire ou plus
sont ménagères (44,53%) ou étudiantes/élèves (29,93%). Le niveau d’éducation de la mère
considérée comme centrale dans toutes les études sur la malnutrition chronique citées en revue
empirique n’est pas significative dans notre cas. L’explication serait le fait que l’effet de cette
variable ait déjà été prise en compte dans l’effet de la variable profession de la femme.
Les ménages ayant une SCA inadéquate ont 1,47 fois plus de chances de contenir des enfants
malnutris ; l’accès à une source d’eau améliorée baisse la probabilité d’avoir un enfant malnutri
dans le ménage de 0,07 comparativement à un ménage qui n’y a pas accès. Une mauvaise
alimentation en termes de quantité ou de qualité ou même sur les deux volets conduit à des
problèmes de malnutrition de même que l’utilisation d’une source d’eau non améliorée. Ce
résultat est intuitif et est corroboré par le modèle conceptuel des causes de la malnutrition de
l’UNICEF (1998).
Les ménages ayant un indice de bien-être économique moyen ont 0,36 fois moins de chances de
présenter un enfant qui souffre d’un retard de croissance comparativement aux ménages pauvres.
Le manque de moyens des ménages pauvres expose leurs enfants à la malnutrition chronique, ce
qui est un résultat intuitif. Même si la modalité riche n’est pas significative on remarque qu’être
riche donne plus de chance d’avoir un enfant malnutri qu’être moyen.
L’accès aux filets sociaux abaisse la probabilité de posséder un enfant malnutri dans le ménage
de 0,2 points comparativement aux ménages qui n’ont pas eu accès à cette aide. Ce programme
malgré sa faible couverture dans notre population d’étude donne quand même de bons résultats.
Selon les résultats obtenus, la malnutrition chronique est un phénomène qui ne dépend pas du
milieu de résidence. Une explication plausible à cela se trouverait dans l’évolution de
l’urbanisation passée de 3% en 1930 à près de 50% en 2014 (INS, 2014) mais également à la
mobilité des hommes entre ces deux milieux et au taux de pénétration des différentes politiques
de lutte contre la malnutrition. Ce qui contredit de facto les résultats obtenus par Ake et al. (2010),
les résultats du MICS 2016 et ceux de Konan et Koffié (2019) qui ont trouvé que la malnutrition
est un phénomène essentiellement rural. L’effet de cette variable pourrait avoir été caché par
d’autres variables notamment de la profession la femme et le SCA avec lesquelles la p-value est
de 0.000. La zone urbaine est celle ou le SCA adéquat est le mieux représenté avec 85,23% et
76,18% en milieu rural. Le milieu urbain est le lieu des commerçantes et des ménagères et le
milieu rural est celui des agricultrices et ménagères.
Dans la partie précédente, le sexe s’est avéré être une variable significative dans l’explication de
la malnutrition chronique des enfants de moins de deux ans. Pour rappel, les garçons sont dans
le cadre de cette étude plus susceptibles d’être atteint d’un retard de croissance comparativement
aux filles. Pour mieux comprendre cette différence, la méthodologie de I. Njifen (2015) pour les
déterminants du chômage chez les jeunes du Cameroun et sa caractérisation selon le sexe et le
niveau de diplôme sera adoptée. La précédente régression sera effectuée cette fois-ci sur la sous-
population des garçons et sur celle des filles afin de desceller des variables déterminantes qui
diffèrent selon le sexe de l’enfant.
Tableau 14:Récapitulatif des variables significatives pour donner suite à la régression sur la sous-population des filles et des
garçons
Garçon Fille
dy/dx Std. Err. P>z dy/dx Std. Err. P>z
Jumeau (Ref=absence)
Présence de jumeau ,3562699*** ,1101445 0,001 ,5870086*** ,1036313 0,000
Pour ce qui est des facteurs spécifiques à la sous population des filles et des garçons :
On remarque qu’en matière de malnutrition chronique, les variables qui ne changent pas
lorsqu’on passe de la population générale à celles des filles ou des garçons sont la présence de
jumeaux, le statut nutritionnel de la mère, l’indice de bienêtre économique, et l’accès aux PFS.
Les garçons ont l’air d’être sensible à la pratique de l’allaitement initial comparativement aux
filles qui elles ne le sont pas ; cela pourrait s’expliquer par la robustesse de l’organisme féminin
comparativement à celui des garçons. Il en est de même pour l’âge de l’enfant et le SCA et la
profession de la mère
Mais pour les domaines ou les filles sont sensibles contrairement aux garçons, il s’agit de
l’attitude de la mère et l’accès à une source d’eau améliorée. En ce qui concerne la première
variable, lorsque l’attitude la mère envers la pratique de l’alimentation est bonne ou lorsque cette
dernière est indifférente alors la fille a plus de chances d’être malnutrie. Tout comme dans le
cadre général, l’accès à une source d’eau améliorée permet de diminuer la probabilité de
malnutrition des filles.
Il est difficile d’expliquer pourquoi les filles sont sensibles à la qualité de l’eau et non les
garçons ; de même que d’expliquer pourquoi les garçons sont sensibles au SCA et à la profession
de la mère et non les filles puisque ces variables sont constatées et leur variation selon le sexe de
l’enfant n’a à priori pas vraiment de sens.
- Une limite de la présente étude tient à sa nature transversale qui ne permet pas d’établir des
liens de causalité entre les variables dépendantes et explicatives ;
- Le domaine des variables explicatives mis à disposition dans la base de données est limité. En
effet, il aurait été plus intéressant de disposer de variables qui caractérise l’environnement dans
lequel vit la population d’étude à savoir la distance avec le centre de santé le plus proche,
accessibilité aux denrées alimentaires, les normes sociales, etc.
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Les objectifs de notre étude étaient d’identifier les facteurs déterminants de la malnutrition
chronique et d’analyser la spécificité de ces facteurs explicatifs selon le sexe et le milieu de
résidence. Dans ce sens, le cadre conceptuel nous a permis de présenter dès le départ les
définitions et concepts opérationnels considérés dans cette étude, puis une présentation des
résultats proposés dans la littérature nous a permis de donner une idée de l’avancée des réflexions
sur le sujet. A partir des données du projet PMNDPE de la Côte d’Ivoire 2020, une analyse
descriptive a été réalisé ce qui a permis de prime abord de desceller le rôle de certaines variables
en tant que déterminants de la malnutrition chronique chez les enfants de moins de deux ans. A
la suite a été effectué une analyse économétrique qui a montré que bon nombre de ces variables
(61,11%) se sont révélées par la suite être effectivement des facteurs explicatifs. Il s’agit
notamment du sexe de l’enfant, son âge, le statut nutritionnel et le niveau d’éducation de la mère,
l’accès du ménage à une source d’eau potable, etc.
Dans le cadre de ce projet de recherche, 03 hypothèses ont été formulées dont deux ont été
vérifiées et une troisième réfutée. En effet, nos résultats ont montré que le milieu de résidence
n’était pas une variable significative dans l’explication de la malnutrition chronique réfutant ainsi
la première hypothèse formulée.
A l’issue de cette étude, les recommandations suivantes sont formulées à l’endroit des
coordinateurs du projet PMNDPE :
➢ Il serait judicieux de mettre en place des campagnes de sensibilisation sur l’importance
de la santé nutritionnelle chez les enfants dans la population d’étude ;
➢ L’éducation de la femme devrait être une priorité ne serait-ce qu’en matière de nutrition
pour elles et leurs enfants. Des dépenses en vue de renforcer l’éducation académique mais
également la connaissance en matière de pratique d’alimentation adéquate à tous
(hommes et femmes) mais surtout aux femmes car les résultats montrent que cette
population pratique très peu les bonnes actions en matière d’alimentation. Même celles
qui n’ont pas encore d’enfants devront être ciblées car ce sont de potentiels futurs mères.
➢ Favoriser l’accès des ménages aux services d’approvisionnement en eau potable et
d’assainissement convenable car il y a encore près de 40% de la population d’étude qui
n’y a pas encore accès.
➢ Une meilleure couverture des PFS qui ont un effet négatif sur la probabilité de
malnutrition des enfants dans la population de l’étude.
BIBLIOGRAPHIE
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nord de la Côte d'Ivoire. Santé Publique, vol. 22(2), 213-
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Afrique subsaharienne », Documents de travail du Centre de développement de
l'OCDE, n° 167, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/513743835456
▪ Nddiaye, M., & Vam, O. (2014). Indicateurs de la sécurité alimentaire. PAM. Intégrer
les programmes de nutrition et de sécurité alimentaire en situation d’urgence et pour le
renforcement de la résilience, Atelier Régional de Formation, Saly, 10-12.
▪ OMS (2009). Indicateurs pour evaluer les pratiques d'alimentation du nourrisson et du
jeune enfant : Première partie - Définitions. Washington,DC.
▪ OMS (2011). Indicateurs pour évaluer les pratiques d’alimentation du nourrisson et du
jeune enfant. Partie 2 Calculs
▪ TABUTIN D. ; GOURGIN C.et BENINGUISSE G. (2001), surmortalité et santé des
petites filles en Afrique. Tendances des années 1970 aux années 1990, 564p.
ANNEXE
Tableau 15:liste des questions pour capter le score de connaissance de l'allaitement exclusif
Tableau 16: questions pour la construction de l'indice de connaissance de l'alimentation des enfants de
6 à 23 mois
Les 7 groupes d’aliments utilisés pour le calcul de cet indicateur sont les suivants :
2. légumineuses et noix
5. œufs
Pour chacun des 7 groupes d’aliments, ajoutez un point si l’un des aliments de ce groupe a été
consommé.
Source : OMS (2011). Indicateurs pour évaluer les pratiques d’alimentation du nourrisson et du
jeune enfant partie 2 : calculs.
- Le modèle général :
Retard de croissance Coef. Std. Odds Std. P>z Dy/dx Std. P>z
Err. ratio Err. Err.
Sexe de l’enfant
(ref=masculin)
Féminin -.342 .1397 .710** .0991 0.014 -.0597** .0242 0.014
Jumeau (ref=absence)
Présence de jumeau 2.37 .4956 10.7*** 5.305 0.000 .4588*** .0793 0.000
Connaissance (ref=faible)
Moyenne -.018 .1563 .9816 .1534 0.905 -.0032 .0277 0.905
Elevéé -.198 .3027 .820 .2483 0.513 -.0340 .0514 0.508
CPN (ref=<4)
4 et plus CPN .177 .1490 1.194 .1780 0.233 .0307 .0255 0.228
Age de la femme à la -.006 .0119 .993 .0118 0.564 -.0012 .0020 0.564
naissance de l’enfant
Nombre d’enfants à la charge -.010 .0529 .989 .0524 0.836 -.0019 .0092 0.836
de la femme
Indice de bien-être
économique
Moyen -1.02 .2066 .3601*** .0744 0.000 -.1637*** .030 0.000
Riche -.171 .1655 .8426 .1394 0.301 -.0319 .0309 0.302
Situation matrimoniale de la
femme (ref=celi/div/veu)
Union libre ou mar.. -.12 .2618 .8788 .2301 0.622 -.0228 .0469 0.627
Marié poly -.07 .2994 .9275 .2777 0.802 -.013 .0535 0.803
Profession de la femme
(ref=agricultrice)
Commerçante/artisane -.31 .2472 .7311 .1807 0.205 -.057 .044 0.196
Autre profession -2.54 1.052 .0786** .0827 0.016 -.286*** .051 0.000
Ménagère -.33 .1568 .7119** .1116 0.030 -.0619** .028 0.032
Etudiante /chômeuse -.68 .4228 .5023 .2123 0.103 -.1183 .065 0.071
Les résultats des deux -régressions effectués sur la sous population des hommes et des femmes
est contenu dans le tableau suivant :
Tableau 18: Résultat de la régression logistique sur les sous-populations des filles et des garçons
Garçon Fille
dy/dx Std. P>z dy/dx Std. P>z
Err. Err.
Pratique alimentaire
Oui -.0427922 .1502 0.776 -.122717 .1102 0.266
Jumeau
Présence de jumeau .3562*** .1101 0.001 .5870*** .1036 0.000
Attitude
Ni bien ni pas bien .0489185 .110 0.658 .2292*** .0555 0.000
Bien .0624813 .104 0.549 .2256*** .0404 0.000
Connaissance
Moyenne -.023993 .040 0.550 .0038795 .0388 0.920
Elevée -.0807767 .0721 0.263 -.016980 .0710 0.811
Consultation prénatals
4 et plus CPN .0491083 .036 0.176 .0239159 .0349 0.494
Age de la femme à la naissance de l’enfant -.0011645 .003 0.708 -.000902 .0027 0.742
Nombre d’enfants à la charge de la femme -.01685** .0137 0.222 .0123897 .0119 0.301
Scai
Inadéquat .11580** .0459 0.012 .0372996 .0408 0.362
PFS
Accès -.20687** .1050 0.049 -.1996*** .0567 0.000
Eau_amel1
Améliorée -.0579859 .0371 0.119 -.0893** .0355 0.012
Milieu de résidence
Urbain -.0113243 .0428 0.791 -.0617 .0404 0.127
Profession femme
Com/artisan/autre -.10628** .0580 0.067 -.044 .0622 0.474
Ménagère -.0692124 .042 0.103 -.057 .0376 0.125
Etudiante / élève/ chômage -.2188*** .079 0.006 .023 .1095 0.830
Graphique 7: Courbe ROC du modèle sur la sous-population Graphique 6: Courbe ROC du modèle sur la sous-population des
des filles garçons
TABLE DE MATIERES
DEDICACE .................................................................................................................................. ii
SOMMAIRE ............................................................................................................................... iv
AVANT-PROPOS ........................................................................................................................v
RESUME ..................................................................................................................................... ix
ABSTRACT ................................................................................................................................ ix
INTRODUCTION GENERALE...................................................................................................1
1- Nutrition..........................................................................................................................7
2- Malnutrition ....................................................................................................................7
3- Pratique des soins infantiles (Alimentation) .................................................................10
4- Connaissance et Attitude ..............................................................................................11
5- Notion de genre ............................................................................................................11
6- Insécurité alimentaire ...................................................................................................12
7- Programme filet sociaux (PFS).....................................................................................12
Chapitre 2 : Revue de littérature .................................................................................................13
BIBLIOGRAPHIE ...................................................................................................................... xi