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ENCADREURS :
PRESENTE PAR :
Dr BRITON BI
GOORE HENRY
KONE Kobaly BRAHIMA
M. YEO SEHENON
SOULEYMANE
M. KONAN MATHIAS
BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR ANNEE 2018-2019
Avant-Propos
Le développement d’une nation passe par des infrastructures. La cote d’ivoire l’ayant
compris a donc décidé de mettre l’accent sur la formation des cadres de génie civil. Mais
pour des raisons économiques et compte tenu des insuffisances d’écoles de formation des
cadres et des personnes qualifiées dans le BTP. Pour pallier à ce déficit majeur l’école
spéciale du bâtiment et des travaux publics (ESBTP) se donne les moyens pour relever ces
défis.
Crée en 2001 l’ESBTP compte en ce jour cinq (5) filières :
Option Travaux Publics à laquelle nous faisons partir
Option Bâtiment
Option Géomètre
Option Urbanisme
Option Mine Géologie et Pétrole
Ainsi pour cet objectif l’école propose à ses étudiants un programme complet
d’enseignement tout au long de leur cursus académique. Ce programme est composé de
cours théoriques, des séances de travaux pratiques et des visites de chantiers.
En outre elle soumet à ses étudiants en fin de cycle un projet de fin d’étude.
Soulignons que ce projet permet de mettre en application des connaissances théoriques et
pratiques reçues aux cours des deux années de formation en vue d’une qualification
technique et professionnelle.
C’est dans ce cadre que nous étudiants techniciens supérieurs en Travaux Publics avons
l’honneur et le privilège de réaliser ce projet ayant pour thème ‘‘réaliser l’analyse de la
qualité d’une retenue d’eau de surface : cas d’un lac’’
JUILLET 2019
BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR ANNEE 2018-2019
DEDICACE
Mes dédicaces vont dans un premier temps à l’endroit du DIEU tout-puissant qui m’a
donné la sagesse, la connaissance et la santé pour la réalisation de ce projet.
A mes très chers parents, pour leur soutient incommensurable et indéfectible qu’ils
apportent depuis ma naissance. Puis Dieu les bénir et leur accorde tous santé et longue vie.
Rien n’est aussi beau à offrir que le fruit d’un labeur qu’on dédie du fond du Cœur à ceux
qu’on aime et qu’on remercie en exprimant la gratitude et la Reconnaissance durant toute
notre existence.
REMERCIEMENT
Mes remerciements les plus sincères vont à l’intention de mon créateur qui dans sa grâce
m’a accordé la santé, le courage et le temps nécessaire pour pouvoir mener bien ce travail et
aussi à l’égard de la direction de l’Ecole Spéciale du Bâtiment et des Travaux Publics
(ESBTP) qui a tout mis en œuvre pour réaliser ce projet.
Je remercie le Directeur Général de l’ESBTP Yamoussoukro, M. KOFFI Bruno pour les
conseils aux étudiants.
Je remercie également le Directeur des Etudes, M. KOUADIO Yao Peter pour m’avoir
permis de bénéficier d’une véritable formation dans le domaine du génie civil en général et
celui des Travaux Publics en particulier.
Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissance et toutes mes pensées de gratitude au
Docteur BRITON Bi Gooré Henry et à M.YEO SEHENON SOULEMANE, qui m’ont
accompagné de près durant tout ce travail, pour leurs disponibilités, pour la confiance qu’ils
ont sue m’accorder et les conseils précieux qu’ils m’ont prodigués tout au long de la
réalisation de ce projet.
J’adresse mes gratitudes de façon très particulière à mes différents Enseignants qui ont
contribués à la bonne réalisation de ce projet par leurs enseignements, explications de
qualités et conseils en particulier M. KONAN Mathias.
Mes remerciements vont également à l’endroit des personnes qui de près ou de loin m’ont
soutenu durant la réalisation de ce projet et qui n’ont cessé de me donner d’importants
conseils.
A tous les professeurs, leur générosité et leur soutien m’oblige à leurs témoigner mes
profonds respects et ma loyale considération.
INTRODUCTION
Les lacs représentent la ressource en eau la plus facilement mobilisable, et ils sont
largement utilisés en de nombreux points du globe. Avec les autres gisements d’eau de
surface (marais et réservoirs artificiels), ils couvrent des millions de km2 et constituent un
composant essentiel du cycle de l’eau à l’échelle régionale ou globale.
La Commune de Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d'Ivoire est d’une part,
caractérisée par une dizaine de lacs qui a été aménagée à la fin des années 1970 pour son
embellissement. Cet hydro système couvre une superficie de 140 hectares.
Malheureusement, ces lacs constituent actuellement le réceptacle des eaux usées
domestiques non épurées, des eaux pluviales et des déchets solides. En effet, le
dysfonctionnement des stations d’épuration d’où transitent les eaux usées provenant de 10%
de la population raccordée au système d’assainissement collectif (MSUA, 2016) et
l’irrégularité du ramassage des ordures ménagères entrainent un important rejet de déchets
liquides et solides dans les lacs aménagés. Ce système lacustre est donc pollué. A ce propos,
l’étude de N’guessan et al. (2011) a révélé que les eaux du lac N°6 présentent des
concentrations en DBO5 (500 à 1600 mg/L) supérieures aux valeurs seuils de rejet (3 – 6
mg/L) (MEDD, 2003). Par ailleurs, selon N’guessan et al. (2011), 70% des surfaces du lac
N°6 aménagé de la ville de Yamoussoukro est couvert de végétaux aquatiques envahissants
(VAE).
Pour initier les actions visant la conservation, la pérennisation et la valorisation des supports
de vie capitaux pour l’environnement biologique et humain, il est nécessaire de comprendre
le fonctionnement du milieu lacustre. Cette initiative passe nécessairement par la maitrise de
la qualité de ces eaux.
C’est dans ce contexte que le projet de fin d’étude a pour thème « Réaliser l’analyse de la
qualité d’une retenue d’eau de surface : cas d’un lac ».
L’objectif de ce travail est de connaitre la qualité d’eau du lac N°6 de Yamoussoukro.
De façon spécifique il s’agit de :
Déterminer les sources de pollution
Déterminer l’évolution des paramètres physico-chimique
Évaluer les qualités des eaux du lac.
En harmonie avec ce qui précède, notre travail s’articulera autour de deux parties :
- La première partie traitera la généralité
- La deuxième partie concernera les matériels et méthodes.
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BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR ANNEE 2018-2019
PARTIE I : GENERALITES
communication permettent d’évacuer le trop-plein du lac amont immédiat dans le lac aval
contigu.
V I L L A GE S
C OMMUNAUX
03 97
C I T É S P U B L I Q UE S 100 0
QUARTI ER
URBAI NS
24 20 56
Pluviométrie
La pluviométrie moyenne annuelle de 1975 à 2014 est de 1156, 26 mm de hauteur d’eau.
Sur cette période, 1983 est l’année la plus sèche avec 856,50 mm de pluie (Figure 7). Par
contre, 2010 a été l’année la plus humide avec 1480,60 mm de pluie. Sur cette période de 40
ESBTP YAMOUSSOUKRO PROJET DE FIN D’ETUDE
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dans tous les continents, à l'exception de l'Europe et de l'Antarctique. Les fleurs sont
bisexuées. La plante se reproduit et se disperse rapidement au moyen de stolons et de
graines.
Les graines sont facilement transportées à grande distance par l'eau, puisqu'elles flottent
pendant les deux premiers2 jours et atteignent ensuite la maturité. Sridahar (1986) rapporte
que la salade d'eau et la jacinthe d'eau peuvent constituer des bio accumulateurs de métaux
lourds.
1. Plan d’échantillonnage
2. Matériel
Le cadre spatial voulu pour cette étude est la ville de Yamoussoukro qui est la capitale
politique de la Côte d’Ivoire. Située au centre du pays, à 230 km de la ville d'Abidjan, entre
6°40’ et 7° de latitude Nord et entre 6°48’ et 5°30’ de longitude Ouest, Yamoussoukro
couvre une superficie de 967km2 et compte 14 quartiers organisés. Elle est accessible à
partir du Sud (Abidjan) par voie autoroutière, en provenance du Nord (Bouaké) ou de
l'Ouest (Daloa, Sinfra). Sur le plan touristique, Yamoussoukro reste un important centre
urbain de la disposition de nombreux lacs artificiels et des lacs aux caïmans, des édifices
comme la basilique notre dame et aussi la fondation Felix Houphouët Boigny... ce qui
constitue un intérêt de choix pour cette analyse basée essentiellement sur le lac N°6
artificiel. La figure 10 localise les lacs dans l’espace urbain de Yamoussoukro.
Les données secondaires utilisées pour cette étude sont issues de l’INS à travers son
Recensement Général de la Population et de l’Habitant (RGPH) de 1998 et 2014. Elles ont
constitué la base des données pour la rédaction de cet article. Ces données concernent le
nombre de ménages en 2014. Des données ont aussi été collectées au niveau du Ministère de
l’Assainissement et de la Salubrité Urbaine. Elles sont relatives à la politique
d’assainissement. En outre, à travers sa structure ANASUR le Ministère de la salubrité
Urbaine nous a renseigné sur les modes d’évacuation des eaux usées et des ordures
ménagères dans la ville de Yamoussoukro. Quant à la gestion des lacs dans la ville, le
District Autonome de Yamoussoukro et la Mairie nous ont fourni des données pour la
compréhension la gestion de l’environnement lacustre. Aussi, des données cartographiques
ont été recueillies au service du cadastre de Yamoussoukro. Le fond de carte de la ville
réalisée par le district de Yamoussoukro en 2014 a permis la réalisation de la carte de
localisation de la zone d’étude et la localisation des lacs. Les données recueillies ont été
traitées et organisées afin de faciliter leur interprétation et leur utilisation. Ainsi, les données
collectées ont été saisies et traitées avec le logiciel SPSSv20, Excel 2016 et Word 2016.
Toutes les productions statistiques ont été réalisées à l’aide du tableur Excel 2016 sans
toutefois oublier de noter l’utilisation d’un appareil photo numérique pour les prises de vue
nécessaires dans l’observation. La population urbaine de Yamoussoukro s'élevait à 281 735
habitants atteignant ainsi un taux de croissance démographique d'environ 4% (INS, 2014).
Les aménagements de la voirie, de drainage et d’adduction d’eau potable sont favorables.
Nous cherchons à comprendre les problèmes de santé dans cette zone en rapport avec les
lacs artificiels de plus en plus dégradés.
II. Analyse
1. Paramètre analysé
Les paramètres tels que la température, la conductivité, le pH, la turbidité ont été mesurés
avec un pH-mètre de marque HANNA HI 98240, un conductimètre de marque HANNA HI
9835, un turbidimètre de marque WTW Turb 430 R.
Le Tableau II fait le récapitulatif des méthodes utilisées pour la détermination des différents
paramètres physico-chimiques.
Référence des
Paramètre Eléments du principe
méthodes
Ortho
HACH Photométrie
phosphate
d’ammonium
Contribuent à la prolifération
Matières azotées hors
NH4+, NKJ, NO2- d’algues et peuvent être
nitrates
toxiques (NO2).
Coliformes thermotolérants,
Micro-organismes Coliformes totaux, Escherichia
Coli, Entérocoques ou
streptocoques fécaux
Hydrocarbures
Anthracène, Benzo(a)pyrène,
aromatiques
Fluoranthène, …
polycycliques (HAP)
Polychlorobiphényles
PCB 28, PCB 52, PCB 77
(PCB)
organiques Pentachlorophénol
La qualité de l’eau est donc décrite, pour chacune des altérations, à l’aide :
- de 5 classes de qualité allant du bleu pour la meilleure, au rouge pour la pire (Tableau IV) ;
- d’un indice variant en continu de 0 (le pire) à 100 (le meilleur). (Figure 13).
Indice d'aptitude 80 60 40 20
NKJ (mg/L N) 1 2 6 12
Vgyè_NKJ (mg/L N) 1 2 4 10
Matières phosphorées
Particules en suspension
Température
Acidification
pH≤6,5 5 10 50 100
Nitrates
2. Méthode
Pour répondre à l’objectif principal, deux méthodes ont été utilisées. Ce sont entre autre la
documentation grâce au moteur de recherche Google et la visite de terrain par une
observation directe, une enquête par questionnaire et des entretiens. Pour la documentation
ou la recherche documentaire, elle s’est faite à travers Internet et les archives du District et
de la Mairie. A cet effet, nombreux chercheurs nous ont permis de comprendre
l’aménagement lacustre et les atouts de du lac. Ainsi, des auteurs comme S. Aw et al. (2016,
p.39) ; P. Aubry et B.A. Gaüzère (2015, p.1) ; B. Coulibaly et al. (2015, p.22) ... nous
donnent une idée sur les maladies tropicales ainsi que celles liées à la dégradation du
système lacustre. Quant à B. Parin et al. (2000, p.250) ; A. Kouassi (2004, p.1) ; N. Ettien et
R. Affri (1996, p.7), ils mènent des études autour de l’eutrophisation des lacs et des
végétaux qui constituent sa dégradation. De plus, d’autres par contre ont montré l’impact de
la dégradation des lacs sur la santé des populations : N. Ettien et R. Affri, (1996, p. 7) et B.
Coulibaly et al. (2015, p. 22) Ensuite, des enquêtes de terrain ont été réalisées. A ce niveau,
une observation directe effectuée a permis d’apprécier l’état de l’environnement lacustre de
la ville ainsi que les carences observées. De plus, des entretiens ont été réalisés auprès des
autorités compétentes à l’instar des responsables de l’ANASUR, du ministère de la salubrité
afin de voir la gestion des espaces lacustres à Yamoussoukro. Enfin, une enquête par
questionnaire a été réalisée auprès de 200 chefs de ménage riverains des lacs choisis de
manière aléatoire sur la base des données démographiques disponibles (INS, 2014). Cette
enquête a permis d’obtenir des éléments de réponses sur l’impact de ces lacs sur la santé des
populations locales. Le choix du chef de ménage s’est fait de façon aléatoire en tenant
compte de la proximité et de l’éloignement des quartiers par rapport aux lacs. Ainsi,
nécessairement différents quartiers ont été touchés. Le tableau 1 donne le nombre de
ménage enquêté par quartier choisi.
Le questionnaire s’est basé principalement sur le cadre de vie, la gestion des eaux usées
provenant des ménages et les maladies contractées au cours des six (06) mois qui ont
précédé l’enquête. Nous avons eu trois visites dans les ménages en raison d’une visite
chaque deux (02) mois, pour connaitre les maladies les plus fréquentes dans ces ménages et
leur fréquence. Ensuite, avec un médecin généraliste du CHR de Yamoussoukro, les visites
devraient nous permettre de connaitre les causes des maladies relevées par les ménages.
Cette méthode a pour but d’établir la corrélation entre le cadre de vie malsain et les
maladies hydriques existantes.
est une technique pour réduire la pollution des eaux par des produits chimiques (Brainerd et
Menon, 2014). Mais cette technique peut conduire à une pollution bactériologique si ces
composts (déjections animales et humaines, résidus de récolte etc) ne sont pas bien traités.
De par leur origine métabolique (déjections animales), ces matières organiques en dehors
des germes bactériologiques, donnent assez de nitrates lors de la minéralisation (MAF.,
2001). Le compost (déjections animales et humaines) constitue aussi une source de
pollution des eaux de surface par les nitrates si ce dernier est mal traité. Les activités
agricoles incluant la défécation sauvage des hommes, la présence des latrines, des eaux
usées et des déchets solides constituent les principales sources de pollution qui diffusent les
nitrates dans l’eau. Il ressort que l’apport de nitrate dans les eaux de surface n’est pas
seulement lié à l’utilisation des engrais chimiques mais aussi à l’utilisation des déjections
animales et humaines en agriculture et aussi aux déchets solides et liquides.
La pêche pratiquée sur le lac est artisanale. Le matériel de pêche est composé de filets, de
nasses et d’hameçons. Les sons de riz utilisés comme principal appât par les pêcheurs
contribuent à dégrader la qualité de l’eau (Dovonou, 2008 ; Bony, 2007). L’eau,
incontestable source de vie, est également une des questions les plus stratégiques de notre
temps. Cette ressource peut également être une source destructrice de vies humaines : elle
est à l’origine de maladies et de décès (Aubriot J., 2007).
I. RESULTAT
1. Des lacs considérablement pollués dans la ville de Yamoussoukro
Le District Autonome de Yamoussoukro regorge de nombreux lacs naturels et non
aménagés. Outre ceux-ci, la commune dispose d’un système lacustre composé de dix (10)
lacs artificiels aménagés. Ces lacs se concentrent principalement dans la partie centre et
traversent de nombreux quartiers dont ceux de Nzuessy, Assabou. Pendant de nombreuses
années, ces lacs ont fait la fierté de la ville car véritable moteur de l’attraction touristique.
Ils regroupaient une faune à l’instar de caïmans qui étaient une source d’attraction urbaine.
Par ailleurs, les nombreux aménagements aussi bien environnementaux, dans l’urbanisme
mais aussi la croissance démographique remarquable est autant de fléaux qui impactent la
vie des lacs (figure 11)
A l’analyse de la figure 11, sur les 10 lacs que compte la ville, 9 sont véritablement pollués.
Ils connaissent une dégradation accentuée, ce qui constitue 90% de l’environnement
lacustre. Ainsi, le visage de la ville touristique de Yamoussoukro en est impacté car les lacs
ne connaissent plus un engouement touristique. Plusieurs facteurs sont à l’origine de la
pollution remarquable de ces paysages lacustres. Elle trouve son explication dans les
comportements des populations environnantes et dans la gestion urbaine du système
lacustre. De plus, ces lacs artificiels pour la plupart connaissent une eutrophisation et une
pollution avancées du fait des activités humaines. Ainsi, parmi ceux-ci, le commerce de
nourriture est perçu comme un facteur polarisant dans la pollution des lacs environnants.
Dans les environnements immédiats des lacs se trouvent de nombreux services
commerciaux. En effet, au vue des difficultés pour les commerçants de trouver des espaces
dans les marchés pour écouler leurs marchandises, c’est vers les abords des voies de
circulation et des lacs que ces derniers de déversent pour écouler leurs marchandises.
D’autres facteurs aussi bien capitaux constituent des éléments de dégradation des lacs
(photo).
La photo montre des lacs recouverts par des végétaux qui dégradent la beauté de
l’environnement lacustre. Les difficultés de gestion des ordures ménagères conduisent les
populations environnantes à déverser leurs ordures dans ces espaces autrefois des joyaux de
développement. Ces lacs se situant dans la zone commerciale, l’impact de ces activités est
alors considérable. Nombreux sont les lacs qui se situent en amont des zones géographiques.
Par ailleurs, parmi ces lacs, un seul reçoit un nettoyage régulier au vue de sa localisation et
de son importance dans le tourisme à de la ville. En effet, situé devant la maison du père
fondateur Felix Houphouët Boigny, il regorge des caïmans qui font la fierté touristique de la
ville. Ainsi, des stratégies sont mises en œuvre afin de permettre un environnement salubre
dans cet espace. Quant aux autres, ils ne bénéficient pas de cette sécurité environnementale
et bénéficient plutôt d’une proximité de vie pour le commerce, pour les habitations et pour
les formations végétales.
Malgré la présence de ce système défaillant, les lacs restent confrontés à une pollution
végétale. A côté de ces aspects défaillants que sont le système de filtrage et celui pour le
nettoyage, aucune sécurité pour le système lacustre. Six des dix lacs de la ville connaît des
ESBTP YAMOUSSOUKRO PROJET DE FIN D’ETUDE
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BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR ANNEE 2018-2019
situations diverses. Pourtant, aujourd’hui, neuf des dix lacs sont véritablement pollués par
diverses espaces et déchets. A cet effet, les camions de vidange choisissent ces endroits pour
déverser leurs déchets en oubliant que ces eaux sont utilisées par les cultures maraîchères
aux alentours comme le montre la photo 4.
De plus, dans certains lacs comme ceux de Dioulabougou, les animaux y font leurs besoins
participants ainsi à la dégradation du système. Cependant, cette dégradation des espaces
lacustres n’impactent-elle pas la santé des populations riveraines dans la ville de
Yamoussoukro ?
Divers types de maladies hydriques sont présentent chez les populations urbaines. Ce sont
les maladies comme la fièvre typhoïde retrouvée chez 31% des ménages enquêtés. Ensuite,
respectivement le paludisme et les maladies diarrhéiques avec 29% et 24%. Et enfin, les
moins perceptibles que sont les IRA (Infection respiratoires aiguës) avec 11% et l’ulcère de
Buruli (5%) beaucoup en vogue dans cette région du centre de la Côte d’Ivoire en particulier
dans les zones rurales. L’environnement insalubre autour des lacs constitue un gîte à
moustique, ils s’y abritent, se reproduisent. Aussi, dans le but de nourrir ses larves, la
femelle pique l’homme afin de prélever du sang qui lui permettra d’accomplir cette tâche.
L’anophèle (femelle) est un agent pathogène du paludisme. Elle transmet la maladie à
l’individu ‘’saint’’ lorsqu’elle le pique. Il faut dire que selon nos recherches du terrain,
seules les piqûres des
anophèles entre 18 h et 06 h, ont la chance de transmettre à l’homme le paludisme. Cet
insecte est appelé « vecteur » du parasite, car il est responsable de sa transmission. Ensuite,
l’Ulcère de Buruli avec 10% par les populations de ces zones. Toutes ces pathologies
rencontrées dans les ménages qui résident autour de l’environnement lacustre sont des
pathologies hydriques. Dans ce sens, la figure 4 présente les maladies orchestrées par les
populations
II. DISCUSSION
Cette étude a permis de montrer que les lacs artificiels dans la ville de Yamoussoukro ont
subi un impact anthropique et une carence dans sa gestion. Les prises de vue et les enquêtes
de terrain l’ont confirmé. Ces résultats ont montré que les activités commerciales autour des
lacs, l’abreuvement du bétail et aussi le déversement d’ordures et le nettoyage irrégulier
sont autant de facteurs qui contribuent à leur dégradation. Ces résultats sont conformes à
ceux du CECAF international (2013, p. 32) qui fait une analyse physico-chimique des lacs
artificiels. Pour eux, les normes ne sont pas respectées et les eaux des dix lacs de
Yamoussoukro, utilisées par les maraîchers pour l'arrosage des parcelles sont si polluées que
les plantes qu'elles servent à alimenter sont désormais impropres à la consommation. Il
ajoute que le taux élevé de pollution microbiologique s’explique par le fait que des activités
humaines multiples sont exercées dans les environs des lacs de la ville de Yamoussoukro. Il
s’agit notamment de maraîchages et de riziculture dans certains bas-fonds, du commerce
avec le développement des maquis, bars et restaurants qui rejettent leurs déchets dans les
lacs. De plus, S. Aw et al., (2016, p.39) notent que quel que soit la saison, les lacs de
Yamoussoukro reçoivent les eaux de la fertilisation et de l’irrigation des cultures situées aux
abords des lacs ou des eaux de ruissellement au cours des pluies. Toutes ces eaux étant
chargées en engrais organique (déchets de volailles, de porcs et de bovins). Quant à K. P.
Anoh et al. (2017, p. 50), il précise que la présence des tas d’ordures, la vidange des
ouvrages d’assainissement dans la nature et plus particulièrement dans les cours d’eau
contribuent à dégrader l’environnement de l’eau et sa qualité. Pour le même auteur, le lac
Drébot subit un fort impact anthropique. La pression humaine a des impacts sur la ressource
en eau qui est utilisée pour l’alimentation de la ville en eau potable résultats ont montré que
les activités comme le surpâturage et l’abreuvement de gros bétails constituaient des risques
de pollution des eaux destinées à la consommation humaine. Pour B. Kambiré (1999) cité
par K.P. Anoh et al. (2017, p.50), les risques de pollution de cette ressource en eau due à la
présence des bœufs et aux actions de l’homme, bien qu’à cette époque, la zone de protection
du lac n’était pas entièrement urbanisée. De plus, Goman (2005) cité par K.P. Anoh et al.
(2017, p.50) quant à lui indexe dans ses études également les activités de surpâturage et
l’agriculture intensive sur les berges de la zone de protection de l’environnement du lac
comme les causes de la dégradation des qualités d’eau brutes du lac Drébot. De même, ces
résultats sont confirmés par les travaux de N. Etien et R. Afri (1996, p. 7) qui notent que les
lacs de la ville de Yamoussoukro sont presqu'entièrement envahis par les macrophytes
aquatiques. Quant au CECAF International (2013, p. 34), les lacs de la ville de
Yamoussoukro sont confrontés à une pollution physico-chimique. Cette pollution pourrait
encore s’aggraver à la longue, compte tenu de leur grande exposition aux activités
humaines. Il ajoute que les quantités de pollution microbiologique des lacs de ville
conduisent à leur eutrophisation qui est en général utilisée pour décrire l’enrichissement
excessif d’un plan d’eau par l’apport artificiel et indésirable de substances nutritives
favorisant le développement végétal. Par ailleurs, A. Kouassi (2004, p.1) exprime la
pollution des lacs de la ville autrefois cité des lacs qui donnait leur identité même à la ville
par leur mort mais aussi dans la mesure où les crocodiles ne se montrent plus. Nos résultats
évoquent également que la dégradation des lacs contribue largement à la dégradation de
l’état de santé des populations riveraines avec des pathologies récurrentes comme le
paludisme, la fièvre typhoïde, les maladies diarrhéiques.... Dans ce sens, Selon N.Ettien et
R. Afri, (1996,p. 7),à ces dommages écologiques s'ajoutent souvent des effets socio-
économiques majeurs (impossibilité d'obtention d'eau potable, prolifération de maladies
hydriques, difficultés dans les activités de pêche et d'irrigation, gêne à la circulation des
biens et des personnes...).En effet, la présence de nombreux moustiques dans la ville de
Yamoussoukro pourrait être liée à l'envahissement des lacs par les macrophytes aquatiques.
L’ulcère de Buruli (UB) est une des 17 maladies tropicales négligées et considérées comme
maladies infectieuses émergentes par l’Organisation Mondiale de la Santé (B. Coulibaly et
al., 2015, p.17).
CONCLUSION
Quant aux caractéristiques physicochimiques et microbiologiques des lacs aménagés, ce
travail s’était donné pour objectif d’évaluer le degré de pollution des eaux des lacs. Les
résultats de la caractérisation des eaux usées rejetées dans les lacs montrent que, pour la
majorité des paramètres analysés, la pollution des eaux des lacs est importante et les normes
de rejet des ICPE dans un milieu récepteur aquatique de surface sont dépassées. Les valeurs
moyennes trouvées en MES, DBO5 et DCO permettent d’avancer que la charge polluante
est essentiellement organique. L’utilisation du système d’évaluation de la qualité de l’eau
des cours d’eau a permis de confirmer aussi que les eaux du lac N°6 sont de très mauvaise
qualité pour la DBO5 et la DCO. Elle est représentative d’une eutrophisation possible des
eaux du lac aménagé de Yamoussoukro. La qualité des eaux du lacs est de mauvaise qualité.
Afin d’améliorer la qualité des eaux du lac et éliminer les nuisances actuelles, une épuration
de l’ensemble des eaux usées produites sur le bassin versant du lacs s’impose.
Abordant la restauration des lacs aménagés, l’approche adoptée est la réduction à la source
des polluants qui permet d’éviter que le plan d’eau soit en contant avec le polluant. Ainsi, la
réduction des apports solides dans du lac passera, d’une part, par la pratique du compostage
à l’échelle de la ville où 30% des déchets produits seraient réduits à partir des ménages et
d’autre part, par le bitumage et la végétalisation des rues et espaces dénudés au droit du lac.
Pour les déchets liquides, l’épuration des eaux usées produites sur les bassins versant
permettrait de soulager le lac en évitant que 300 kg/j de polluants à charge organique n’y
soient pas déversés. Pour ce qui est de la pollution phytosanitaire, seule une relocalisation
de l’ensemble des maraichers exerçants aux abords aménagés est l’action à mener.
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