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ANNEXE
2
(remarque
:
Matteo
Renzi
:
Chef
du
gouvernement
italien)
PROPOSITION
de
CORRECTION
1. Le
marché
du
travail
est-‐il
un
marché
comme
un
autre
?
Considérer
le
marché
du
travail
comme
un
marché
au
sens
strict
suppose
qu’il
s’agit
de
la
rencontre
entre
la
loi
de
l’offre
et
de
la
demande
qui
permet
de
déterminer
un
prix
d’équilibre
c’est
à
dire
le
salaire.
L’offre
de
travail
est
représentée
par
les
travailleurs
résultant
d’un
arbitrage
entre
travail
et
le
gain
issu
de
ce
travail
cad
le
salaire
et
les
loisirs.
Plus
le
salaire
est
élevé
plus
les
travailleurs
diminuent
leurs
loisirs.
La
demande
de
travail
est
représentée
par
les
entreprises.
Leur
décision
d’embaucher
résulte
de
la
productivité
marginale
des
travailleurs
(notion
fondamentale
à
maitriser)
cad
la
production
supplémentaire
apportée
par
un
travailleur
comparée
à
son
coût.
Aussi
toute
personne
qui
ne
travaille
pas
est
une
personne
qui
ne
veut
pas
travailler
au
salaire
proposé.
Le
chômage
est
donc
considéré
comme
volontaire.
Les
étudiants
doivent
faire
référence
ici
l’explication
du
chômage
comme
volontaire
par
Pigou.
2. Caractérisez
le
chômage
en
France
en
2014
(données
chiffrées,
âge,
sexe..).
Juillet
2014
le
taux
de
chômage
en
France
est
de
10,3%.
Le
chômage
ne
touche
pas
de
façon
identique
les
individus:
phénomène
sélectif.
• Différenciation
selon
le
sexe
:
les
femmes
ont
été
plus
vulnérables
même
si
actuellement
les
hommes
rattrapent
les
femmes.
• Différenciation
selon
la
catégorie
socio-‐professionnelle
:
les
employés
et
les
ouvriers
sont
davantage
touchés.
• Différenciation
selon
le
diplôme
:
les
individus
sans
diplôme
sont
les
plus
touchés.
Plus
on
grimpe
dans
la
hiérarchie
des
diplômes
plus
le
chômage
diminue.
• Différenciation
selon
l’âge
des
actifs
:
les
plus
touchés
sont
les
jeunes
de
15-‐24
ans
et
les
travailleurs
âgés
(plus
de
55
ans)
3. A
partir
de
l’annexe
1
et
de
vos
connaissances,
répondez
aux
questions
suivantes
:
a. Présentez
succinctement
le
chômage
aux
Etats
Unis
et
au
Royaume
Uni;
Les
deux
pays
sont
globalement
dans
une
situation
sur
le
marché
du
travail
assez
similaire.
Le
taux
de
chômage
est
d’environ
de
6%
dans
les
deux
cas
(EU
:
6,5%
et
Royaume
Uni
:
6,2%)
en
raison
d’un
fort
rebond
de
la
création
d’emplois
privée
et
d’un
recul
de
l’emploi
public.
b. Situation
anglaise
:
expliquez
la
phrase
suivante
:
«
ce
ne
sera
que
lorsque
les
salaires
se
reprendront
que
les
risques
d’inflation
seront
réels
et
qu’il
faudra
relever
les
taux
directeurs
»
L’inflation
a
trois
grandes
origines
:
la
demande,
les
coûts
et
la
masse
monétaire.
L’augmentation
des
salaires
va
donc
être
la
cause
d’une
augmentation
de
la
demande
(augmentation
des
Revenus
donc
de
la
demande,
lien
fort
dans
les
pays
anglo-‐saxons)
et
de
l’augmentation
des
coûts
(couts
salariaux).
Aussi
pour
compense
cette
inflation
il
faut
limiter
la
masse
monétaire
en
circulation
qui
va
donc
limiter
les
emprunts
donc
le
financement
de
la
consommation
ou
de
l’investissement.
Aussi,
la
hausse
des
taux
directeurs
(taux
déterminés
par
les
banques
centrales
permettant
le
financement
des
banques
de
second
rang)
va
contracter
le
crédit
et
donc
avoir
un
impact
sur
la
consommation
et
l’investissement.
c. Situation
américaine
:
Pourquoi
Janet
Yellen
(Gouverneur
FED)
considère
que
le
marché
du
travail
américain
n’a
pas
retrouvé
un
fonctionnement
normal
?
Le
marché
du
travail
américain
a
été
créateur
pour
cette
année
2014
d’emplois.
Mais
cette
création
d’emplois
n’est
pas
pérenne
et
montre
encore
des
incertitudes
sur
la
reprise
américaine.
En
effet,
les
emplois
crées
sont
essentiellement
des
emplois
à
temps
partiel
donc
dits
précaires.
Le
temps
partiel
n’est
pas
un
choix
socio-‐économique
mais
est
subi
par
les
salariés.
Il
est
la
source
de
ce
que
l’on
appelle
les
salariés
pauvres.
Ces
salariés
n’arrivent
pas
à
vivre
avec
les
revenus
versés.
Cela
ne
fait
également
qu’accentuer
les
inégalités
sociales.
La
reprise
économique
ne
permet
pas
encore
d’améliorer
réellement
le
marché
du
travail.
4. A
partir
de
l’annexe
2
et
de
vos
connaissances,
répondez
aux
questions
suivantes
:
a. Jean
Claude
Trichet
(ancien
gouverneur
BCE)
fait
référence
aux
obstacles
structurels
du
marché
du
travail
en
France
:
expliquez
le
terme
structurel.
Un
phénomène
est
dit
structurel
lorsqu’on
le
considère
dans
la
relation
au
tout
auquel
il
appartient
et
qu’il
s’inscrit
dans
la
longue
durée.
Les
obstacles
structurels
du
marché
du
travail
ne
sot
pas
simplement
propres
au
marché
du
travail
mais
au
fonctionnement
même
du
système
économique
en
place
dans
un
pays
(ici
en
lien
avec
libéralisation
ou
dérèglementation).
b. Développez
les
théories
mettant
en
avant
les
rigidités
structurelles
du
marché
du
travail.
• Pour
les
tenants
de
la
théorie
de
recherche
d’emploi
le
chômage
serait
dû
à
l’inadéquation
des
qualifications
et
à
une
insuffisante
mobilité
et
information
des
chômeurs.
Cette
théorie
tente
d’expliquer
la
coexistence
du
chômage
et
d’offres
d’emplois
non
satisfaites.
Selon
la
théorie
du
job
search
ou
chômage
prospectif,
l'individu
procède
à
un
calcul
coût-‐avantage
lors
de
sa
recherche
d'emploi.
L'information
étant
imparfaite,
il
peut
être
avantageux
pour
lui
de
prolonger
sa
période
de
chômage
afin
d'acquérir
le
maximum
d'information
sur
les
postes
disponibles.
Il
arbitre
entre,
d'une
part,
le
coût
(perte
de
revenus
pendant
qu'il
est
au
chômage,
coûts
de
l'information,
etc.)
et,
d'autre
part,
le
revenu
futur
d'un
emploi
meilleur.
Dans
ce
cadre,
l'indemnisation
du
chômage
diminue
le
coût
de
recherche
et
allonge
d'autant
la
durée
du
chômage.
L'indemnisation
du
chômage
serait
également
à
l'origine
de
l'existence
de
la
trappe
à
chômage.
Auteurs
:
Jacques
Rueff,
Alchian
et
Stigler
1972.
• Existence
du
SMIC
en
France
• la
théorie
du
capital
humain
:
Gary
Becker
Prix
Nobel
1992
:
d’après
la
théorie
libérale,
le
travailleur
doit
être
rémunéré
selon
sa
productivité
marginale.
Becker
montre
que
le
salaire
est
souvent
différent
de
la
productivité
marginale.
Les
travailleurs
récemment
embauchés
ont
un
salaire
supérieur
à
la
productivité
marginale
car
l’entreprise
investit
dans
leur
formation
:
dans
du
capital
humain.
Par
contre,
lorsque
les
salariés
ont
acquis
de
l’expérience
dans
l’entreprise,
leur
productivité
marginale
est
plus
élevée
et
l’entreprise
peut
les
rémunérer
en
deçà
de
leur
productivité
propre,
ce
qui
lui
permet
de
«
récupérer
»
le
rendement
de
son
investissement.
Cette
théorie
permet
d’expliquer
que
le
prix
du
facteur
travail
n’est
pas
toujours
flexible
• la
théorie
du
salaire
d’efficience
Leibenstein,
Shapiro,
Stiglitz
:
idée
selon
laquelle
l’effort
fourni
par
le
travailleur
est
une
fonction
croissante
du
salaire
qu’il
reçoit
(à
l’origine
théorie
de
Leibenstein
en
1957
travaux
dans
le
domaine
de
l’économie
du
développement).
Prolongement
:
les
employeurs
peuvent
juger
qu’un
salaire
élevé
est
source
de
motivation
des
salariés
(Yellen
1984).
Relation
qui
permet
d’expliquer
la
rigidité
à
la
baisse
des
salaires
même
en
présence
d’un
excès
d’offre
de
travail.
Dans
une
telle
situation
(chômage),
les
employeurs
peuvent
hésiter
à
baisser
les
salaires
car
cela
n’a
pas
seulement
pour
effet
de
réduire
les
coûts
salariaux
mais
aussi
de
réduire
la
productivité
des
travailleurs.
Les
employeurs
préfèrent
dans
ce
cas
un
ajustement
par
les
quantités
c’est-‐à-‐dire
une
baisse
de
l’emploi.
Enfin
Shapiro
et
Stiglitz
(1984)
dans
le
modèle
dit
du
«
tire-‐au-‐flanc
»
ont
lié
la
théorie
du
salaire
d’efficience
au
risque
moral
ou
aléa
moral.
Au
moment
de
l’embauche,
l’entreprise
ne
pas
savoir
si
elle
recrute
des
individus
réellement
motivés
et
compétents
en
raison
de
l’asymétrie
d’information
qui
existe
entre
l’employeur
et
le
candidat
à
l’embauche.
Seul
le
candidat
sait
s’il
est
un
«
tire-‐au-‐flanc
»…
En
proposant
un
salaire
élevé,
l’entreprise
encourage
les
salariés
à
maintenir
un
niveau
élevé
de
productivité
car
adopter
un
comportement
de
«
tire-‐au-‐flanc
»
serait
irrationnel…
• la
théorie
des
contrats
implicites
:
Bailey
(1974)
et
Azariodis
(1975)
:
les
salaires
sont
déconnectés
du
marché
du
travail
car
les
salariés
ont
une
aversion
pour
le
risque
de
fluctuations
de
leurs
revenus.
Ainsi,
ils
acceptent
dans
le
cadre
de
contrats
implicites,
des
salaires
indépendants
de
la
conjoncture.
L’entreprise
a
un
rôle
de
compagnie
d’assurance
contre
le
risque
chômage.
En
période
de
conjoncture
favorable,
les
travailleurs
«
payent
»
une
prime
d’assurance
en
renonçant
à
des
hausses
de
salaire,
en
période
de
récession,
ils
touchent
une
«
indemnité
»
car
leur
salaire
est
alors
plus
élevé
que
celui
du
marché
• la
théorie
de
la
segmentation
du
marché
du
travail
:
segmentation
en
marché
primaire
et
secondaire
de
Doeringer
et
Piore
(1971)
:
le
marché
du
travail
est
segmenté
en
- un
marché
primaire
qui
est
caractérisé
par
des
salaires
élevés
et
la
stabilité
de
l’emploi.
Cas
des
grandes
entreprises
où
il
existe
pratiquement
un
marché
interne
- un
marché
secondaire
où
les
salaires
sont
faibles
et
le
turn-‐over
important.
Cas
des
petites
entreprises
où
les
recrutements
se
font
sur
un
marché
externe.
Le
marché
secondaire
fonctionnerait
en
CPP
alors
que
le
marché
primaire
serait
un
marché
de
concurrence
imparfaite.
Mais
les
chômeurs
ne
sont
pas
volontaires
car
ils
accepteraient
un
emploi
sur
le
marché
primaire
même
à
un
salaire
inférieur.
c. Exposez
les
mesures
prises
en
Allemagne
depuis
le
début
des
années
2000
expliquant
son
faible
taux
de
chômage.
Le
taux
de
Chômage
en
Allemagne
an
juillet
2014
est
de
4,9%
qui
en
fait
un
exemple
dans
les
pays
occidentaux
(surtout
pour
la
France).
Mais
au
début
des
années
2000,
l’Allemagne
est
l’enfant
malade
de
l’Europe.
Aussi
ce
pays
va
réduire
drastiquement
ses
salaires,
ses
coûts
(en
délocalisant
auprès
d’entreprises
de
l’Europe
de
l’Est)et
en
libéralisant
son
marché
du
travail.
La
libéralisation
va
se
traduire
pas
les
réformes
Hartz,
les
réformes
du
marché
du
travail
qui
ont
eu
lieu
en
Allemagne,
entre
2003
et
2005,
sous
le
mandat
du
chancelier
Gerhard
Schröder.
L'inspirateur
de
ces
réformes,
Peter
Hartz,
était
le
directeur
du
personnel
de
Volkswagen,
où
il
négocia
des
accords
sur
la
flexibilité
des
horaires.
Elles
ont
pour
but
de
renforcer
la
lutte
contre
le
chômage
volontaire
et
d'améliorer
le
retour
en
activité
des
bénéficiaires
d'allocations.
Ces
réformes
controversées,
officiellement,
visent
à
adapter
le
droit
(du
travail,
fiscal)
allemand
à
la
nouvelle
donne
économique
dans
le
secteur
des
services.
Elles
ont
été
mises
en
place
progressivement,
sous
la
forme
de
quatre
lois,
mais
la
plus
importante
et
la
plus
impopulaire
est
la
loi
Hartz
IV.
Ces
réformes
libéralisent
le
marché
du
travail
allemand,
permettant
aux
employeurs
de
payer
des
salaires
de
400
euros
mensuels
aux
salariés
ou
de
1
euro
par
jour
aux
chômeurs
de
longue
durée,
le
travail
partiel
est
favorisé
et
le
temps
de
travail
flexibilisé,
réduction
de
deux
à
un
an
le
temps
d’indemnisation
du
chômage,
quelque
soit
la
durée
de
cotisation.
Aujourd’hui,
limites
de
ces
lois
:
augmentation
des
salaires
nécessaires
afin
de
relancer
la
consommation
des
allemands
avec
la
création
d’un
salaire
minimum
au
1er
janvier
2015
:8,50
euros
(mais
possibilités
pour
les
entreprises
de
s’y
soustraire
jusqu’en
2017
!!)