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Sur le thème :
- Réalisé par :
Siham El Aine
Yassine El Atifi
- Encadré par :
Adaskou Mohamed
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Dédicaces
À nos parents,
À nos amis ainsi qu’à tous ceux qui nous sont chers.
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Remerciements
Nos remerciements s’adressent en premier lieu à notre encadrant, le Professeur Mohamed
ADASKOU, qui a accepté de diriger notre projet de fin d’étude, et qui l’a suivi avec attention
tout au long son élaboration. Ses précieux conseils, sa grande disponibilité et son
inconditionnel soutien nous ont aidé à aller jusqu’au bout de ce travail dans la confiance et la
reconnaissance. Qu’il trouve ici l’expression de notre profonde reconnaissance.
Nous remercions tous les enseignants de la Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et
Sociales Ibn Zohr Agadir qui nous avons eu tout au long de notre cursus de formation, et qui
nous ont donné, chacun à sa manière, des outils pour mener à bien ce PFE. Au cours de ces
années, nous avons eu la chance d’avoir des parents qui ne ménageaient pas leurs efforts pour
suivre l’évolution de ce travail. Nous les remercions pour tous les sacrifices qu’ils ont
consentis pour que nous puissions arriver au bout de notre projet. Nous ne les remercierons
jamais assez pour leurs dévouements, leurs amours, leurs prières et leurs soutiens
indéfectibles. Un merci particulier également à nos frères et à la grande famille pour leurs
encouragements chaleureux. Nous voilà au terme de ce projet de fin d’études qui représente
un chapitre important de notre vie, avec ses hauts et ses bas, avec ses rires et ses larmes, avec
ses satisfactions et ses souffrances. Nous témoignons notre gratitude à nos proches qui nous
ont accompagné tout au long de cette aventure. Tout au long de nos parcours, vos soutiens
nous ont été précieux.
3
Sommaire
Remerciements............................................................................................................................3
Sommaire....................................................................................................................................4
Introduction de la partie............................................................................................................13
2.1. Définition..............................................................................................................14
3. L’entrepreneur...............................................................................................................21
4. L’entreprenariat.............................................................................................................25
5. Conclusion du chapitre.................................................................................................33
4
7. Contexte d’entrepreneuriat marocain............................................................................34
10. Des statistiques sur les créations et les défaillances des entreprises au Maroc Selon
le site de l’OMPIC (Rapport d’activité 2019-2020).............................................................46
12.4. Succursale.............................................................................................................55
5
13.4. Étape 4 : Dépôt des actes de création et formalités d'enregistrement...................58
Chapitre IV : Enquête par questionnaire auprès des jeunes étudiants /prochains entrepreneurs.
...................................................................................................................................................61
18. L’entrepreneuriat des jeunes au Maroc, quelle valeur ajoutée par les programmes
d’appui et de financement ?..................................................................................................79
18.2. Recommandations.................................................................................................80
Conclusion générale................................................................................................................103
Références bibliographiques...................................................................................................105
Annexes...................................................................................................................................114
7
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.2.1......................................Définition
11
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.8.. Spécificités des jeunes entrepreneurs
au Maroc...............................................................................................................................36
8
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.9. Défis et obstacles à l’entrepreneuriat.
39
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.10.. .Des statistiques sur les créations et
les défaillances des entreprises au Maroc Selon le site de l’OMPIC (Rapport d’activité
2019-2020)............................................................................................................................42
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.Chapitre III : les étapes pour créer une
entreprise au Maroc...................................................................................................................50
9
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.12.2..............Société Anonyme (S.A)
51
10
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.16...........Méthodologie de recherche et
présentation de l’enquête......................................................................................................58
11
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.21.2......Le programme Moukawalati
83
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.22.. Lecture analytique des résultats des
trois programmes..................................................................................................................92
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Introduction générale :
« Nul n’est prophète chez soi, dit-on. Mais, l’entrepreneuriat peut faire de vous un prophète
n’importe où » (Sadkhan). L’entrepreneuriat s’est peu à peu exigé comme le catalyseur du
développement économique et social de chaque pays. L’entrepreneur est considéré comme le
levier de l’économie du marché ainsi que son activité comme favorisante d’innovation,
créatrice de richesse et d’emplois. De même, le jeune entrepreneur devient la pièce maitresse
dans le processus et la gestion de l’entreprise en particulier et la société en général. En effet,
la forte contribution de l’entrepreneuriat, sous ses différentes formes, à la croissance
économique ainsi que l’évolution des travaux et de recherches tout au long de l’histoire de la
pensée économique, prouvent incontestablement la nécessité d’étudier et d’analyser ce terme.
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À cet égard, la notion d’entrepreneuriat et celle d’entrepreneur compte de multiples
acceptations, au point qu’il n’existe pas une définition unique et précise des deux concepts. À
l’instar d’autres pays, le Maroc expose de notables puissances et capacités et dévoile des
signes favorables en matière de développement économique. En revanche, malgré ses forces
de résiliences et ses particularismes, il n’a pas échappé à un certain nombre de fléaux
socioéconomiques entravant sa progression. Une croissance qui se ralentit, qui génère de
moins en moins d’emplois et dont les fruits sont mal partagés. En effet, la création d’emplois
représente le grand défi de l’économie marocaine. Dans ce sens, le chômage des jeunes
représente jusqu’au aujourd’hui une véritable problématique nuisant au développement du
pays. Il est bien plus élevé chez les jeunes et touche fortement les diplômés. Partant d’un taux
de 13,8% en 1999, à 11,1% en 2005, passant par celui de 9,9% en 2014 jusqu’au 9,2% en
2019 (HCP). En outre, le chômage frôle en deuxième trimestre de 2020, le cap de 1,5 millions
de chômeurs au niveau national, soit un taux de 12,3% qui est plus élevé parmi les jeunes âgés
de 15 à 24 ans (33,4%), les diplômés (18,2%) (HCP, 2020). De ce fait, l’enjeu pour le Maroc
est d’apporter des solutions propices dans le but de lutter contre le chômage et la pauvreté en
vue de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes. Ainsi, de contribuer positivement au
développement socioéconomique du pays. En d’autres termes, l’accroissement du nombre de
jeunes diplômés sans emploi ainsi que l’insuffisance des opportunités d’emploi dans le
secteur public ont amené les autorités nationales à s’intéresser davantage à la promotion de
l’entrepreneuriat chez les jeunes.
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monde rural. Dans cette vivacité économique et social, l’entrepreneuriat apparaît comme une
condition inexorable pour la prospérité de l’économie nationale.
L’objectif de ce travail est de fournir un éclairage sur l’entrepreneuriat des jeunes marocain et
de contribuer à la réflexion sur une question de grande actualité au Maroc, constituant la
problématique de notre projet : L’entrepreneuriat et créations des entreprises au Maroc, quelle
valeur ajoutée par les programmes d’appui et de financement ?
Plus encore, ce travail consistera principalement à l’étude et l’analyse des programmes dédiés
à soutenir et stimuler l’entrepreneuriat des jeunes marocains en se focalisant particulièrement
sur le nouveau programme Intelaka. En effet, Dans cette décennie foisonnante d’initiatives et
de mesures d’appui et soutien, les jeunes se sentent-ils plus concernés ? Discerne-t-on des
inflexions significatives dans leur engagement dans la voie entrepreneuriale ? D’ailleurs, sur
le plan théorique, le thème de l’entrepreneuriat a fait l’objet de nombreuses recherches
comptes tenu de son rôle vital dans l’économie. Assurément, plusieurs chercheurs marocains
se sont intéressés à l’entrepreneuriat, mais leurs travaux sont dirigés vers d’autres axes.
Pendant que, peu d’études et de recherches qui se sont pris intérêt à l’encouragement et la
promotion de l’entrepreneuriat au Maroc via les programmes d’appui et de financement. Dès
lors, l’intérêt théorique de notre projet est de contribuer à l’enrichissement des recherches
dans le domaine d’entrepreneuriat, sa promotion à travers ces programmes de soutien et de
financement dans le contexte marocain. D’un autre côté et sur le plan pratique, étant donné
que notre travail de recherche est orienté dans un domaine de gestion, il constitue une
référence qui met en évidence des données réelles, qualitatives et observables pouvant servir à
d'autres recherches ultérieures. De plus, il intéressera à la fois : les pouvoirs publics, les
chercheurs et les jeunes. Pour les premiers, ce travail vise à les faire approcher des attentes
des jeunes du programme Intelaka.
Pour les chercheurs, il sera la clé pour traiter d’autres problématiques liées à cette thématique.
Pour les jeunes, notre recherche va permettre de leur expliquer ces programmes, précisément
Intelaka, comment y bénéficier… Et donc encourager et développer leurs esprits
entrepreneuriaux. Dans l’ensemble, le choix de notre sujet de recherche est prouvé par ces
raisons ainsi que l’intérêt de ce travail est d’approfondir la réflexion sur la valeur ajoutée des
programmes d’appui et de financement pour l’entrepreneuriat marocain. Pour accomplir ce
travail de recherche et répondre à notre problématique, nous avons adopté une démarche
basée sur la recherche documentaire à travers la consultation d’ouvrages, des thèses, des
mémoires, des revues, des rapports et des guides relatifs à ce sujet. Une étude comparative
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entre les trois grands programmes publics d’aide et de financement de l’entrepreneuriat, à
savoir Moukawalati, Crédit jeunes promoteurs et Intelaka, a été effectué. C’était dans le but
d’avoir une idée précise sur les caractéristiques des trois programmes, les analyser ainsi que
les interpréter pour en tirer les principales raisons de déficiences de CJP et Moukawalati. Plus
encore, nous avons mené une enquête auprès aux étudiants marocains, en tant que jeunes
entrepreneurs potentiels. Dans l’intention de recueillir le maximum d’informations, nous
avons recouru à lancer un questionnaire en ligne, portant trois grands axes afin de former une
vision sur l’intention entrepreneuriale des étudiants, leurs connaissances sur les programmes
de soutien de l’entrepreneuriat au Maroc ainsi que leurs attentes et leurs aspirations envers
Intelaka.
Notre projet est scindé en deux grandes parties. La première partie, composée de quatre
chapitres, est destinée au cadre théorique de notre travail où une revue de littérature traitant le
sujet de l’entrepreneuriat, a été accomplie. En effet, l’entrepreneur, l’entrepreneuriat, son
importance et ses formes sont controversés dans le sens où ils ont fait l’objet de plusieurs
définitions qui ont suscité le débat. Ainsi, notre premier chapitre sera consacré pour restituer
et analyser ce débat, afin de retenir des définitions synthétiques qui nous serviront de
référence pour la suite de notre projet. En outre, l’entrepreneuriat des jeunes constitue
l’armature du tissu économique du Maroc. De la sorte, le second chapitre aborde l’histoire de
l’entrepreneuriat, les spécificités des jeunes entrepreneurs ainsi que les contraintes et les défis
nuisant à l’entrepreneuriat dans le contexte marocain. La partie empirique comporte à leur
tour deux grands chapitre. En réalité, la question de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes
au Maroc, priorité du développement économique, a suscité l’intérêt des pouvoirs publiques.
Crédit jeunes promoteurs, Moukawalati et Intelaka sont les trois grands programmes publics
lancés afin de soutenir et encourager les jeunes entrepreneurs. Dans ce contexte, dans le
troisième chapitre nous effectuerons une étude comparative des trois programmes, analyser
ses résultats, les interpréter ainsi que discerner les principales raisons d’échec du CJP et du
Moukawalati. Dans un quatrième chapitre, l’enquête menée auprès des étudiants marocains
sera présenté avec ses principaux résultats, ses interprétations en plus d’un certain nombre de
perspectives et des recommandations qui seront proposées. C’est dans le but de répondre à
une question qui occupe aujourd’hui l'opinion publique marocaine, à savoir : Le programme
INTELAKA constitue-t-il une vraie valeur ajoutée pour les étudiants en tant que jeunes
entrepreneurs potentiels ?
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Partie I : Approche
théorique sur
l’entreprenariat
Introduction de la partie
L’entrepreneuriat et l’entrepreneur sont reconnus depuis longtemps comme des moteurs
importants de la croissance économique, de la baisse du niveau de chômage, de l’innovation
et de la productivité par les analystes et les théoriciens de l’économie. Ainsi, l’entrepreneuriat
est à l’origine de l’existence d’une possibilité d’échanges de produits, donc d’une économie
de marché. Dans la mesure ou l’entrepreneur va « créer » l’échange s’il n’existe pas, et ainsi
innover. De même, et depuis plusieurs siècles, si l’on remonte jusqu’à Cantillon, premier
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économiste à avoir tenté de définir et de décrire le rôle de l’entrepreneur de sorte qu’il est le
personnage le plus curieux de l’analyse économique et de gestion. Les entrepreneurs savent
saisir les occasions d’affaires aux bons moments, en prenant des risques calculés pour
répondre aux besoins et aux aspirations du marché. L’entrepreneuriat et l’entrepreneur sont
donc des enjeux économiques où leurs formes varient selon le type d’organisation qui est mis
en place. Ils signifient création d'entreprises, développement et reprise d'entreprises
existantes, et ne concerne pas la seule figure de l'entrepreneur, mais toutes les parties
prenantes de l'entreprise. Ce constat apparaît encore plus manifeste au bout de temps, les
décideurs publics de nombreux pays et des organisations internationales ayants explicitement
admis l’importance de l’entrepreneuriat et affirmé leur engagement en faveur de
l’amélioration de l’environnement entrepreneurial par la suppression des obstacles ou la
conduite d’action mieux ciblées. Ces contributions sont corroborées par les institutions
internationales qui supposent l’hypothèse selon laquelle l’entrepreneuriat favorise
l’amélioration des conditions sociales dans les pays en développement et contribue au
développement de l’innovation (Banque Mondiale, 2013). Toutefois, les contours d’une
théorie de l’entrepreneuriat et de l’entrepreneur, même s’ils commencent à se dessiner ces
dernières années, restent encore à définir et les champs d’investigation sont encore très
nombreux. A cet égard, cette partie est composée de deux chapitres : Le chapitre I relève
quelques questions amenant à des réflexions fondamentales permettant d’avancer dans la
connaissance du phénomène de création d’entreprise notamment la théorie d’entrepreneuriat
et d’entrepreneur d’où leur importance dans l’amélioration du tissu économique.
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les analystes et les théoriciens de l’économie. Aujourd’hui, ils représentent un enjeu majeur
pour la quasi-totalité des pays. L’ensemble des avantages qu’ils génèrent justifie énormément
l’intérêt croissant qu’ils suscitent. Pendant ces dernières décennies, Plusieurs travaux de
recherche ont porté sur ce thème en vue de l’expliquer d’une manière bien précise,
spécialement à travers l’identification des facteurs déterminant l’acte d’entreprendre. De ce
fait, certaines variables ont été mises en exergue, entre autres, les traits de personnalité, la
création d’organisations, la relation individu-opportunité, etc. Ce phénomène qui est considéré
par les chercheurs et les décideurs comme étant un moteur majeur du développement
économique et social, fait ainsi apparaître l'entrepreneur comme le pilier de l'économie de
marché et son activité comme porteuse de valeurs. Mais en fait, qu’est-ce que
l’entrepreneuriat ? Et comment peut-on définir l’entrepreneur ? Pour répondre à ces
questions, ce chapitre sera structuré comme suit : après avoir questionné la notion
d’entrepreneur et d’entrepreneuriat dans la première section, la deuxième et la troisième
section, l’on traitera de l’importance de ce phénomène et la valeur qu’il apporte, ainsi que ses
différentes formes, dans la quatrième section.
Il est difficile d’enfermer dans une définition unique le sens d’un mot comme entreprise qui
s’applique aussi bien à un complexe industriel, qu’à un cabinet de conseil ou bien encore à un
petit commerçant.
Affaire agricole, commerciale ou industrielle, dirigée par une personne morale ou physique
privée en vue de produire des biens ou services pour le marché ; unité économique de
production ; firme : Entreprise industrielle, commerciale.
Action par laquelle on essaie de porter atteinte à quelque chose ou à quelqu'un : Une
entreprise contre la liberté.
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[2.2.1.2] B- L’entreprise selon l'approche juridique
Une entreprise est un ensemble de moyens (un projet, un lieu de décision et de gestion
économique). D'un point de vue juridique, il n'a ni cohérence ni réalité stricte.
Pour exister légalement, l'entreprise doit choisir l'une des formes prescrites (entreprise
individuelle, société privée ou commerciale, coopérative, etc.) qui doit être adoptée pour
l'existence légale et le développement.
La forme juridique choisie doit être enregistrée auprès de l'autorité compétente (CRI,
enregistrement du commerce et de la société ; autorités fiscales, etc.).
En ce qui concerne la société, l'immatriculation lui confère personnalité juridique et statut
juridique, et sa forme dépend de l'objet social de la société, du nombre de bailleurs de fonds,
du montant du capital utilisé et du cadre effectif de la législation et de la réglementation.
Les caractéristiques des différentes formes juridiques des sociétés marocaines sont :
-Société Anonyme (SA) : 5 associés minimum, 300.000 DH de capital pour les SA fermées et
3.000.000 DH pour les SA ouvertes. La responsabilité est limitée au montant des apports.
Environ 100 DH. Oui si l'entreprise fait appel à l'épargne publique.
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d'atteindre des objectifs économiques spécifiques ». L'INSEE définit une entreprise comme «
toute personne physique ou morale disposant d'une autonomie de décision pour produire des
biens et commercialiser des services. ».
Un système est constitué d'éléments de collaboration. C'est tout sauf une juxtaposition de base
de composants, mais un tout coordonné dans une voie intelligente selon un objectif.
-Notion de régulation.
- Feedback « Rétroaction » : par exemple, l'étude des rendements permet de décider d'une
activité de restauration des sources de données.
- Anticipation : par exemple, l'étude du climat permet de prévoir les exigences de la directive
- Indicateurs : par exemple, les ajustements dépendent des estimations des délégués du
système.
Grâce à l'activité de production, l'entreprise transforme les flux d'entrée (Inputs) en flux de
rendement (Outputs).
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- Les utilisations intermédiaires (les consommations intermédiaires) : sont les matières
premières, les produits semi-finis… ou encore les services (promotion, transport, publicités…
etc.) fusionnés dans l'interaction de la production.
Après la création des richesses, l’entreprise paye directement les agents qui ont participé à la
réalisation de la production :
- L'État et les associations sociales rassemblent les charges et les engagements sociaux.
Elles comprennent les entreprises individuelles, d'une part, et les entreprises de sociétés,
d'autre part.
Agricoles, commerciale ou artisanale, Elles sont caractérisées par le fait que la même
personne fournit le travail, le capital et la gestion, et est responsable de ses biens.
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Elles incorporent les sociétés de capitaux (société anonyme - société par action en
responsabilité limitée) et de personne (sociétés en commandite simple- sociétés des personnes
en responsabilité limitée- sociétés en nom collectif).
Il s'agit d'anciennes entreprises privées dont le seul investisseur est l'État, qui choisit le
président et le directeur général. Les afflux de privatisations ont réduit de façon
impressionnante le nombre de ces organisations nationalisées.
Sont supervisés par une direction et un chef de surveillance désignés par l'État. Les fondations
publiques ont une autonomie monétaire et un caractère légitime, ce qui les reconnaît des
feuilles directes des chefs, qui n'ont pas l'un ou l'autre.
Les entreprises de ce secteur prennent la forme de mutuelles, qui sont nombreuses dans le
secteur des assurances ou des banques (crédit mutuel), ou de coopératives. Ces dernières
peuvent être des entreprises de distribution, de consommation ou de production.
Basées sur des valeurs telles que la solidarité, les relations sociales et humaines et non
exclusivement sur la recherche du profit, ces entreprises cherchent à fournir à leurs membres
un service au meilleur prix ; elles sont administrées par des agents, nommés en tant
qu'administrateurs ou gestionnaires, élus par l'assemblée générale. Les associés ont le même
pouvoir dans les assemblées générales (principe un homme = une voix). Ce secteur de
l'économie sociale comprend également les associations à but non lucratif (organisations non
gouvernementales, mouvements religieux).
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[1.3.] 1-3- Les différentes dimensions de l’entreprise.
L'organisation se présente à la fois comme une unité économique de production et de
répartition, un système politique et une organisation sociale. La lourdeur de ces différentes
définitions étant variable selon le mouvement, la nature et le statut légitime de l'organisation
et sa taille.
La mission de produire des biens ou des services vendus sur un marché est la composante la
plus évidente de l’entreprise. Cette dernière réalise un mélange rémunérateur à partir des
ressources en capital humain et en moyens technologique, matériels…etc.
En répondant aux besoins des clients, l’entreprise satisfait également un élément d'utilité
sociale
De plus elle est distributive de revenus. Elle occupe ainsi un rôle de répartiteur de la richesse
grâce au partage de la valeur ajoutée.
-verser les dividendes aux actionnaires et intérêts aux prêteurs des capitaux.
Les jeux de pouvoir dans l’organisation sont divers et difficiles à caractériser, la notion de
pouvoir agissant naturellement complexe. Sans aucun doute, elle ne se limite pas à l'impact
appliqué sur la structure.
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Il existe quelques sources de pouvoir : juridique et financier, détenue par les détenteurs du
capital, de la capacité, détenue par la technostructure et les superviseurs, celui des salariés
représentés par leurs syndicats. A cela s'ajoutent les pouvoirs exercées de l'extérieur, les
développements des acheteurs en étant une délimitation décente.
L’entreprise est le lieu de rencontre de ce que les sociologues appellent les "acteurs sociaux",
par exemple les personnes et les rassemblements qui sont à peu près standardisés. Les
personnes engagées dans l’entreprise sont porteuses de différentes capacités et compétences
rendues accessibles à l’organisation, à l'intérieur d'une structure qui les met en contact les
unes avec les autres. Elles sont ainsi intégrées dans une organisation de flux physiques et
d’informations. Garantir la cohérence générale du cadre suppose une caractéristique
spécifique partagée des destinations entre les membres de l’organisation et l'exécution de
méthodes de coordination, de communication et de coopération.
Quoi qu'il en soit, les individus sont également des porteurs d'exigences individuelles et
collectives, d’intérêts et d’aspirations.
A travers son implication dans l’organisation chaque individu essaie de remplir quelques
besoins de nécessités, comme le démontre l'Ecole des Relations Humaines, plus précisément
celle de MASLOW : accès à un emploi et donc une rémunération, la nécessité d'avoir un lieu
de rassemblement, l'exigence de reconnaissance, l'exigence de satisfaction individuelle.
Les discussions sur l'élément social de l’entreprise s'élargissent actuellement pour intégrer des
considérations plus "sociétales". L'évolution des défis du marché du travail va en général faire
douter du rôle de l'organisation en tant que lieu privilégié d'intégration dans la société et
vecteur de tournure sociale des événements. C'est actuellement la situation de certains
spécialistes sans emploi suite à la crise financière mondiale avec toutes ses conséquences.
L’entreprise étant une position d'incorporation, il n'en reste pas moins qu'un nombre croissant
d'individus ne l'approchent pas, comme c'est le cas dans quelques nations en développement.
Par la suite, P. CHARPENTIER admet que cela est à la base de l'émergence de nouveaux
sujets de réflexion, tout autour de la possibilité d'une "citoyenneté d'entreprise", reflétant la
possibilité que l’entreprise ait des droits et des obligations envers la société.
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[1.4.] 1.4- Les différentes finalités de l’entreprise.
Elles peuvent coïncider avec différents objectifs dans de nombreuses entreprises, mais pour
quelques-unes, il s'agit de rôles principaux : le service public ou la liberté publique sont des
rôles aberrants des entreprises publiques.
- Pour créer et s'approprier des produits et des entreprises, un objectif régulier à toutes les
classes d’entreprises, les entreprises industrielles, agricole… etc. produisent et
commercialisent des marchandises, les entreprises commerciales redistribuent les biens
obtenus des fabricants, les entreprises administratives donnent des services marchandes ou
non marchandes aux entreprises ou aux acheteurs.
- Pour garantir la pérennité de l'entreprise et son développement, en outre dans des entreprises
spécifiques qui sont faites pour une mission particulière et non permanente.
- Créer un bénéfice, sauver l'héritage sont des objectifs importants, cette recherche de bénéfice
reconnaît les organisations d'entreprises privées des organisations et affiliations publiques.
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Israel Kirzner, qui ont présenté l'entrepreneur comme étant la pièce maîtresse du processus
économique.
On peut donc en comprendre que l’entrepreneur effectue ses achats à des prix bien déterminés
alors que les prix de ses ventes sont inconnus et incertains. Par conséquent, L’entrepreneur
doit être capable de supporter les risques et l’incertitude du marché. Ce concept de la prise de
risque a mené Richard Cantillon à faire une distinction entre les gens à gages certains et ceux
à gages incertains. Il classifie l’entrepreneur dans la deuxième catégorie. Tous les habitants
d’un État peuvent se diviser en deux classes, savoir en entrepreneurs, et en gens à gages ; les
entrepreneurs sont comme à gages incertains […] Tous les autres sont entrepreneurs, soit
qu’ils s’établissent avec un fond pour conduire leur entreprise, soit qu’ils soient entrepreneurs
de leur propre travail sans aucuns fonds, et ils peuvent être considérés comme vivant à
l’incertain (R. Cantillon, 1775, p. 20).
À cet égard, peu importe pour Cantillon si l’entrepreneur apporte ou non les fonds, c’est celui
qui se singularise par son aptitude à réaliser une action risquée dans un univers incertain.
Dans ce contexte, une séparation conceptuelle que l’on retrouve également chez Turgot
(1776).
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fondements de l’économie. Sa conception constitue une avancée notable pour cette théorie
d’entrepreneur. Il le définit comme un innovateur. Dans ce cadre, Schumpeter a distingué
entre l’innovation et l’invention. Un entrepreneur innovateur n’est pas forcément celui qui a
inventé le produit la première fois.
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« comme étant vigilant aux occasions qui existent déjà et qui attendent d’être remarquées.
[…] l’entrepreneur doit être considéré comme répondant aux opportunités, plutôt que comme
les créant ; comme capturant des occasions de profits, plutôt que comme les générant ».
(Kirzner, 1973, p. 58). En effet, la théorie de l’entrepreneur chez Kirzner dépend du binôme
opportunité/vigilance. Dès lors, L’entrepreneur Kirznerien est une personne attentive et
vigilante, qui observe et détecte les opportunités de profit et de gains inaperçues par les autres.
Ce concept de la prise de risque a mené Richard Cantillon à faire une distinction entre les
gens à gages certains et ceux à gages incertains. Il classifie l’entrepreneur dans la deuxième
catégorie :
Tous les habitants d’un État peuvent se diviser en deux classes, savoir en entrepreneurs, et en
gens à gages ; les entrepreneurs sont comme à gages incertains […] Tous les autres sont
entrepreneurs, soit qu’ils s’établissent avec un fond pour conduire leur entreprise, soit qu’ils
soient entrepreneurs de leur propre travail sans aucuns fonds, et ils peuvent être considérés
comme vivant à l’incertain (R. Cantillon, 1775, p. 20).
À cet égard, peu importe pour Cantillon si l’entrepreneur apporte ou non les fonds, c’est celui
qui se singularise par son aptitude à réaliser une action risquée dans un univers incertain.
Dans ce contexte, une séparation conceptuelle que l’on retrouve également chez Turgot
(1776).
L’entrepreneuriat comme étant le champ qui étudie la pratique des entrepreneurs : leurs
activités, leurs caractéristiques, les effets économiques et sociaux de leur comportement ainsi
que les modes de soutien qui leur sont apportés pour faciliter l’expression d’activités
entrepreneuriales (Filion L. J. 1997, p. 29).
Il montre que les effets des traits de personnalité différencient les individus prédisposés au
métier d’entrepreneur à travers la possession des caractéristiques psychologiques propres les
distinguant des individus non-entrepreneurs. De même façon, Verstraete (2003) pense que
l’entrepreneuriat est à l'initiative de l’entrepreneur, mais il ne faut pas oublier l'organisation.
Ce dernier a présenté l’entrepreneuriat comme « un phénomène combinant un individu et une
organisation […], son action induit du changement et conduit à une modification partielle de
l’ordre existant. » (Verstraete T. 2003, cité par Mohamed Binkkour, 2012). C’est-à-dire,
L'entrepreneuriat ne peut être limité aux entrepreneurs ou aux organisations crées. Par
conséquent, l'entrepreneuriat est comme un phénomène qui apparaît grâce à une relation
symbiotique entre les entrepreneurs et les organisations crées.
Du reste, Shane et Venkataraman (2000) sont parvenus à un consensus selon lequel, d’une
part, l'entrepreneuriat est le processus à travers lequel naissent de nouvelles activités
économiques et de nouvelles organisations (comme il a été décrit par Gartner). Et d'autre part,
les entrepreneurs ne définissent plus l’entrepreneuriat (contrairement à Filion) mais il en est
l’acteur principal entre autres acteurs. Ils adoptèrent alors la définition suivante :
32
marchés, des nouvelles matières premières ou des nouveaux moyens d’organisation de la
technologie existante en vue de créer de la valeur. (Shane et Venkataraman, 2000 ; Shane,
2003).
33
économique des pays a toujours été explicitement admise par les chercheurs et les pouvoirs
publics. En outre, ce phénomène adopte de différentes formes selon les contextes de chaque
pays et aux mutations au niveau économique, social et politique.
L’entrepreneuriat est considéré comme l'un des facteurs clés de la croissance économique. En
effet, la création de nouvelles entreprises est une action importante de la croissance, qui sert à
stimuler la structure économique d’un pays. La présence des entrepreneurs permet d’accroître
l’efficacité d’une économie, car ils favorisent la formation de capital en mobilisant les
épargnes publiques dormantes. De même, ils emploient leurs ressources propres aussi bien
que les emprunts pour la mise en place de leurs entreprises. Ces activités entrepreneuriales
peuvent apporter une valeur ajoutée et créer de la richesse, ce qui est essentiel pour le
développement industriel et économique du pays. L’entrepreneuriat joue plusieurs rôles dans
la croissance économique. En premier lieu, il participe à la création et la distribution de
richesse. En effet, toutes activités entrepreneuriales conduisent à l'émergence d'activités
secondaires, ce qui introduit un effet multiplicateur dans l'économie. Autrement-dit, lorsque
l’entrepreneur crée sa propre entreprise ou bien effectue un investissement dans une entreprise
déjà existante (par exemple investir dans une nouvelle gamme de produits), cela engendre un
effet multiplicateur. Ce dernier se traduit par une augmentation des activités d’autres
entreprises qui contribuent au nouveau produit, soit par la production des matières premières,
la fourniture de biens d’équipements, de consommations intermédiaires, et des différents
services. Les employés recevant des salaires, vont consommer les biens et services produits
par d’autres entreprises, ce qui permet à nouveau de distribuer des salaires, et ainsi de suite,
tout le système économique profite de l’action initiale d’un entrepreneur. De ce fait, il permet
à favoriser une répartition équitable des richesses et des revenus, couvrant une population plus
importante dans une zone géographique plus large ; procurant ainsi des avantages à une plus
34
grande partie de la société. Ce qui montre que les activités entrepreneuriales ont des
répercussions sur les entreprises et les particuliers. Effectivement, l’impact résultant de
l’entrepreneuriat peut être beaucoup plus large que l’action initiale.
L’entreprenariat peut être un moyen de lutter contre le chômage et la précarité des jeunes.
Cette solution permet de réduire la dépendance et la passivité. D’abord, les chômeurs se
tournent vers la création d’entreprise pour se sortir du chômage. Étant donné qu’à travers la
création d’entreprise, les jeunes peuvent créer eux-mêmes leurs propres emplois. De ce fait,
l’entrepreneuriat apparait comme une solution de choix. Créer son propre emploi plutôt que
d'en demander un, l’individu se met à son propre compte. Ainsi, en devenant son propre
patron, l’entrepreneur assume des responsabilités et prend des risques, ce qui lui permet
d’améliorer son estime de soi, d’être conscient de sa capacité d’agir, d'aiguiser ses
compétences et d’en développer de nouvelles. Par ailleurs, en développant son activité, le
demandeur d’emploi devient à son tour créateur d’emploi. C’est une solution qui est de plus
en plus perçu comme un moyen pertinent pour retrouver une activité professionnelle. En effet,
en 2017, ce n’est pas moins de 76.447 entreprises qui ont été créés au Maroc. Et ce chiffre a
augmenté en 2018 où près de 92.00 créations d’entreprises ont été enregistrées (OMPIC). De
même, le Haut-commissariat au Plan a recensé 112.000 créations d'emplois en 2018. Le taux
de chômage de la population active atteint son point le plus bas depuis 2011, avec une
proportion de 9% (Banque Mondiale). Au contraire, en 2017, elle a enregistré 86.000
créations d’emplois avec un taux de chômage (9,1%) supérieur à celui enregistré en 2018. Ces
chiffres prouvent que l’entrepreneuriat permet à l’individu de devenir acteur de son propre
avenir professionnel. Dans-ce-cas, un projet d’ouverture d’entreprise, permet de créer des
postes et d’ouvrir des débouchés professionnels qui n’existaient pas auparavant. De ce fait,
l'esprit d’entreprendre créera progressivement de plus en plus d'emplois indirects. Les
entrepreneurs ont toujours joué un rôle actif dans la création de l’emploi et l'amélioration du
climat social, ils sont considérés comme un remède au chômage. Car, non seulement ils
fournissent de l'emploi à grande échelle aux chômeurs mais encore, leurs succès « Success
Stories » peut jouer un rôle de formation dans la société, en ouvrant la voie au développement
économique. Ainsi, l’entrepreneuriat est essentiel pour maintenir la croissance et pour créer
des emplois. Par ailleurs on a aussi une relation entre entrepreneuriat et innovation.
En bref, on peut dire que l'innovation est un important vecteur de croissance économique.
Cependant, ce type d'innovation est réalisé par des entrepreneurs. Par conséquent, ceux-ci
sont essentiels pour maintenir l'élan. Compte tenu de l'importance des entrepreneurs pour
l'économie, il est nécessaire de promouvoir l'entrepreneuriat auprès de la population, en
particulier chez les jeunes, afin qu'ils puissent devenir de futurs entrepreneurs (et de futurs
innovateurs).
36
vu que le porteur du projet crée sa propre entreprise lorsqu’il ne possède rien (sans fonds de
commerce, ni un rachat d’entreprise, ni une reprise d’entreprise). Il méconnaît son chiffre
d’affaires et ses bénéfices. De plus, la création ex-nihilo demande beaucoup d’efforts et de
travail en matière d’étude de marché et surtout de ses besoins financiers afin d’éliminer les
mauvaises situations qui peuvent survenir.
- L’essaimage social (ou à chaud) : c’est un ensemble de pratiques qui visent à encourager la
création des entreprises par les employés dans le cadre d’une stratégie de réorganisation et de
restructuration, en raison d’un problème de trésorerie ou sureffectif. Plus encore, un soutien
sous forme d’une prime de départ est accordé aux employés pour lancer leurs projets.
- L’essaimage actif (ou à froid) : c’est quand l’entreprise place l’essaimage dans sa culture
entrepreneuriale, c’est-à-dire promouvoir l’esprit innovant et créatif des salariés. D’ailleurs,
Ils profitent d’un suivi pré-création (la formation, la mise en place du business plan…) et
post-création d’entreprise (le conseil, accompagnement, assistance…). De ce fait, l’entreprise
s’intéresse plus à la motivation du personnel.
37
[2.1.6.4.] D- Entreprendre en franchise.
Cette forme consiste à mettre en relation deux entreprises indépendantes au niveau juridique
et économique (financière). L’une est franchiseuse et l’autre est la franchisée. La franchiseuse
possède une marque reconnue et un savoir-faire (méthodes, techniques…). Elle donne au
franchisée l’accès pour utiliser sa marque et de bénéficier de son expertise pour déposer un
produit ou un service sur le marché. En contrepartie, elle paye le droit d’entrée et de
redevances.
[2.1.6.5.] E- L’intrapreneuriat.
L’intrapreneuriat (ou l’entrepreneuriat organisationnel) peut se définir comme étant « le
processus par lequel un individu (ou un groupe d’individus), en association avec une
organisation existante, crée une nouvelle organisation ou génère le renouvellement ou
l’innovation au sein de cette organisation ». (P. Sharma et J.-J. Chrisman, 1999). Ce genre
d’entrepreneuriat est pratiquée au sein d’une entreprise. Elle consiste à encourager et
améliorer les compétences entrepreneuriales du salarié. En outre, l’organisation peut
développer des projets internes innovants sans implanter une nouvelle entreprise. Par
conséquent, l’intrapreneuriat représente une opportunité avantageuse pour découvrir ce métier
et avoir de l’expérience au profit de l’intrapreneur (le salarié).
38
2.[5.] Conclusion du chapitre
Au total, l’entrepreneuriat reste jusqu'à aujourd’hui un phénomène complexe. En effet,
plusieurs chercheurs dans le domaine économique ont essayé de définir cette notion, mais
sans parvenir à une seule définition complète. Shane et Venkataraman traitent
l’entrepreneuriat comme un processus qui vise à identifier et profiter des opportunités pour
créer un nouveau produit, un nouveau service, un nouveau marché ou des nouveaux moyens
d’organisations afin de réaliser une valeur. De plus, la notion de l’entrepreneuriat s’articule
autour une personne clef de la dynamique économique qui est l’entrepreneur. Dans ce cadre,
quatre économistes ont fondé la base de la théorie de l’entrepreneur. Cantillon définit ce
dernier comme un preneur de risque. En outre, Baptiste-Say souligne que l’entrepreneur est
un métier lié au processus de production. Selon Schumpeter, c’est une personne douée
d’imagination et capable d’innover. Et pour Israel Kirzner, l’entrepreneur est une personne
vigilante qui détecte et profite des opportunités de profit et de gains inaperçues par les autres.
En effet, l’entrepreneuriat sous ses diverses formes, que ce soit ex-nihilo, un essaimage, une
reprise, une création en franchise, l’intrapreneuriat ou l’entrepreneuriat social, constitue un
facteur majeur pour stimuler la croissance économique. Il participe à la création et la
distribution équitable de la richesse. De plus, l’entrepreneuriat est considéré comme un moyen
pour lutter contre le chômage et donc créer de l’emploi. Après l’aperçu global sur la théorie
de l’entrepreneuriat et de l’entrepreneur, il sera nécessaire donc d’étudier dans un deuxième
chapitre l’entrepreneuriat au Maroc, ses différents types et formes, les obstacles qui freinent
son développement ainsi que les spécificités de l’entrepreneur marocain.
39
Chapitre II : L’entreprenariat des jeunes au Maroc.
6. Introduction du chapitre :
Depuis plusieurs années, l’entrepreneuriat et l’entrepreneur suscitent l’intérêt de la
communauté scientifique. De nombreuses études sont effectuées pour mieux comprendre la
dynamique entrepreneuriale et les compétences de l’entrepreneur dans la perspective d’une
meilleure performance. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde où existent de plus en plus
de travailleurs autonomes, de microentreprises et de petites entreprises. C’est pourquoi « les
gens sont appelés à adopter des attitudes de plus en plus entrepreneuriales, même ceux qui
vont faire carrière dans les grandes organisations privées ou publiques ». (Filion L. J., 2005).
Effectivement, réussir une action entrepreneuriale dépend de la maîtrise de compétences
nécessaires.
Au Maroc, la promotion de l’entrepreneuriat constitue un véritable levier de développement et
de croissance. L’appui à la création des TPME permettrait au Pays de faire émerger une
nouvelle génération de jeunes entrepreneurs porteurs de projets innovants et contemporains.
Ces derniers sont également confrontés à des obstacles qui entravent toute promotion de
l’entreprenariat.
La présentation de ce chapitre s’articule en trois sections : la première se concentre sur le
contexte d’entrepreneuriat marocain, histoire et formes. Nous abordons ensuite les spécificités
des jeunes entrepreneurs au Maroc (section 2), avant de citer les principaux défis et obstacles
qui confrontent l’entrepreneuriat marocain (section 3).
40
Maroc. C’était dans le dessein de renforcer sa présence, prouver son existence et vivifier des
marchés convenables pour l’économie française. (Pellegrini, 2016, p. 1). En effet, pendant
cette période du Protectorat, un certain nombre de modifications et de revirements ont eu lieu
au niveau des structures socio-économiques, culturelles et urbaines. Notamment, en ce qui
concerne l’infrastructure (la construction des routes, des universités, des ports, des
aéroports…) ainsi qu’une dizaine de villes nouvelles ont été fondée. (Charlotte Jelidi, 2007, p.
9). La chose qui a permis d’attirer un nombre important d’entrepreneurs pour investir à la
lumière des nouvelles infrastructures, qui ont facilité les transactions et les échanges
commerciaux entre les villes. D’ailleurs, malgré le bilan noir de la colonisation française au
Maroc, les changements effectués ont présenté un bonus pour l’émergence et le
développement de l’entrepreneuriat marocain.
Après 44 ans du Protectorat, le lien entre le Maroc et la France a perduré. C’est grâce aux
relations amicales et professionnelles entre les Marocains et les Français, en plus de l’emploi
de la langue française dans les documents officiels du pays. Ainsi que l’héritage de tous
l’arsenal réglementaire français. Ce qui a largement contribué à faciliter la création des
entreprises au Maroc pour les Français. (Pellegrini, 2019, p. 9). En effet, « si certains secteurs
(notamment l’électricité, les chemins de fer, les banques te les assurances) se sont déjà en
grande partie marocanisés de façon spontanée depuis 1956, le capital étranger, notamment
français, domaine toujours l’économie marocaine ». (Gusilli, 2020).
À partir des années 1970, et après une série de politiques et de stratégies économiques,
l’objectif de l’Etat marocain était de démontrer son utilité et d’assurer sa présence. C’était en
1973, à travers l’adoption du système de la marocanisation des entreprises, du commerce et de
l'industrie. En plus de la récupération de certaines terres étrangères et de la restructuration du
code des investissements. (Gourdon, 1973, 402). Plus encore, la marocanisation implique que
le capital social des sociétés doit être géré par des Marocains à la hauteur de 51% au
minimum.
Cette politique avait pour objectif le soutien de la croissance de production en favorisant
l’entreprise marocaine à l'encontre de celle étrangère. Nonobstant, ce programme de la
marocanisation n’a pas encouragé l’initiative privée, ni stimulé les investissements étrangers,
chose qui a été la principale raison de son échec. (Commerce international, 2016). Au début
des années 80, le Maroc s’est trouvé face à une situation économique que l’on peut qualifier
de difficile, cela peut être résumé comme suit :
- Une croissance faible avec des taux d’inflation élevés.
41
- Un endettement au niveau extérieur excessif et l’entrée dans un cycle de rééchelonnement.
Devant cette situation de crise, le Maroc a adopté le programme d’ajustement structurel en
1983, dans le but de redresser ces déséquilibres tout en visant à une croissance économique
forte et durable. La réalisation de ce programme a été accompagnée par la mise en œuvre de
réformes économiques et institutionnelles, notamment celles liées au désengagement graduel
de l’état et au renforcement du secteur privé.
Alors, le programme d’ajustement structurel a eu des effets positifs sur le développement de
l’entrepreneuriat, à travers : la réforme fiscale, la libération du commerce extérieur et
l’adoption d’une politique de flexibilité du taux de chômage, la révision du système
l’incitation des investissements, la libéralisation du système de crédit et les mises en place
d’une politique de promotion de l’épargne locale, afin d’activer le marché financier. À partir
des années 1990, le Maroc a pris une série d’engagements internationaux qui marque une
inscription décidée et irréversible dans une opération d’ouverture économique : adhésion à
l’OMC, l’accord d’association, le statut avancé avec l’union européenne et des accords de
libre-échange, etc…. Cette opération d’ouverture est porteuse de plusieurs opportunités, mais
contient de même de nombreuses menaces. Il demande particulièrement un renforcement de la
compétitivité nationale, pour permettre aux entreprises de résister aux turbulences et au choc
de l’ouverture et de renforcer leur présence sur les marchés tant intérieurs qu’extérieurs. Dans
ce contexte, l’entrepreneuriat est considéré comme une clef de redémarrage économique.
Cette dernière a un rôle très important dans l’économie et dans la société parce qu’il est à
l’origine de la création d’entreprises, de la création d’emplois, et des innovations de rupture.
(Binkkour & Messaoudi, 2012, p. 250) Pour encourager la création des entreprises, l’État
marocain a pris des mesures d’ordre institutionnel, économique, et fiscal.
42
création d’entreprises, qui est l’interlocuteur unique de toute personne souhaitant créer une
entreprise. (Binkkour & Messaoudi, 2012, p. 253-254). Sa mission est de :
- Fournir aux investisseurs un formulaire unique dans lequel figurent toutes les informations
relatives à la création d’une entreprise.
- Prendre les démarches pour collecter les documents ou attestations nécessaires à la création
d’une société auprès des administrations compétentes.
- Mise à disposition des investisseurs toutes les informations utiles pour l’investissement
régional.
- Jouer le rôle de médiateur quand un conflit éclate entre les investisseurs et les
administrations.
- Mettre en œuvre la politique de l’état pour promouvoir et soutenir les PME en coopération
avec les départements ministériels concernés.
En outre, pour accomplir ces missions, le gouvernement a mis en place un nombre important
de programmes tels que : Programme IMTIAZ : cible les entreprises ayant des plans de
développement, qui souhaitent bénéficier d’une aide pouvant atteindre à 20% de leurs
investissements dans des biens tangibles et intangibles. Programme MOUSSANADA : Vise à
encourager les PME dans le processus de modernisation et à améliorer leur compétitivité, en
montant des programmes d’assistance opérationnelles accessibles à toutes les entreprises.
(Binkkour & Messaoudi, 2012, p. 255-256).
43
Pour permettre aux entrepreneurs un meilleur accès au financement bancaire, l’infrastructure
de financement et de garantie a permis de constituer un ensemble de fonds de financement et
de garantie.
Outre les lignes de financement national, les pouvoirs publics ont négocié avec les partenaires
étrangers des lignes de financement mises à la disposition des opérateurs. Telles que : La
ligne PROPARCO, qui vise à financer les entreprises ayant des projets de création, de
développement dans tous les secteurs de l’industrie et des services, sous forme de prise de
participation directe au capital. La ligne de crédit capital-risque de la banque européenne
d’investissement, dont l’objet est le financement au profit d’un promoteur marocain pour une
prise de participation dans le capital d’une entreprise, sous forme de prêt participatif.
(Binkkour & Messaoudi, 2012, p. 259).
Une loi –cadre a été adoptée pour former la charte de l’investissement en 1995, remplaçant les
différents cadres d’investissement appliqués jusque-là. (Binkkour & Messaoudi, 2012, p.
270). Les procédures stipulées dans cette charte visent à encourager les investissements par :
44
- Réduction des taux d’imposition sur les revenus et les bénéfices ;
- Promotion des centres financiers offshores, des zones franches d’exportation et du système
d’entrepôt industriel franc.
46
Effectivement, les empêchements familiaux, les entraves psychologiques, la peur de l’échec,
l’absence de formation entrepreneuriale dès le plus jeune âge ainsi que le manque de
coordination entre les différents acteurs institutionnels restent les principaux obstacles au
développement personnel dans la réalisation du jeune entrepreneur. C’est pour cela que les
jeunes marocains ne passent pas à l’acte, ils ne veulent pas prendre de risques et ont peur
d’échouer. De même, l’absence de l’entrepreneuriat dans l’enseignement supérieur fragilise la
culture entrepreneuriale chez les jeunes, en les poussant ainsi à être des demandeurs d’emploi
plus que créateurs potentiels d’entreprise. Dans ce cadre, l’Etat doit consacrer plus du budget
a non seulement enseigner l’entrepreneuriat, mais encore à l’apprendre aux jeunes marocains
depuis les premiers niveaux d’éducation.
Au Maroc, le jeune entrepreneur constitue une préoccupation encore récente pour les pouvoirs
publics. Or, il a une connaissance encore imparfaite de cette population. Il existe à ce jour,
très peu de travaux qui présentent le jeune entrepreneur marocain, ou visent à mettre en
exergue son profil.
De ce fait, et pour bien décrire le profil des jeunes entrepreneurs marocains, nous nous
sommes intéressés aux résultats d’une recherche menée par Laghzaoui, Haoudi, Sliman,
Decossa, et El Otmani (2020).
47
À partir des résultats de cette étude Laghzaoui et Al ont décrit le profil des jeunes
entrepreneurs comme suit :
- La part des hommes, dans cette catégorie, est assez élevée. Elle représente plus de deux
tiers (68,4%) de l’ensemble des enquêtés. Ce qui signifie, qu’il y a « une association entre le
genre et la décision d’entreprendre. » (Laghzaoui et al., 2020). Cependant, les femmes
représentent la majorité (57,9%) en matière d’intention entrepreneuriale.
- La majorité (93%) des jeunes entrepreneurs enquêtés réside en milieu urbain. Selon les
données collectées, la région de Rabat-Salé-Kénitra enregistre le plus grand nombre de jeunes
entrepreneurs, suivie de la région de Casablanca-Settat. En fait, « la majorité des entreprises
créées est concentrée sur ‘’ les poumons économiques ‘’ du Royaume, à savoir, les régions de
Rabat Salé-Kénitra et de Casablanca-Settat. » (Mokhtari, 2018, cité par Laghzaoui et al.,
2020). De même, l’intention des jeunes en milieu urbain est plus élevée (92,4%) qu’en milieu
rural.
- Cette catégorie des entrepreneurs exerce son activité dans les branches les plus convoitées
notamment, le secteur des services (45,1%) et le secteur de l’agriculture, forêts et pêche
(38,9%) selon le HCP.
En fin de compte, en constate qu’il n’y a pas de profil type des jeunes entrepreneurs
marocains. Par contre, ils partagent des tendances de fond à savoir, près de la moitié d’entre
eux ont fait des études supérieures. De même, ils sont de plus en plus « Elles » par apport
auparavant. Effectivement, le jeune entrepreneur marocain est bel et bien présent au Maroc,
son profil est proche de celui de l’entrepreneur que nous connaissons en occident.
48
[9.] Section III- Défis et obstacles à l’entrepreneuriat.
L’entrepreneuriat marocain souffre d’une multitude de contraintes qui freinent sa promotion
et son développement. Ces contraintes se présentent sous différentes formes, notamment
celles d’ordre personnel et d’entourage, des obstacles liés à la gestion, des obstacles d’ordre
administratif et judiciaire, des obstacles d’ordre fiscal ainsi que d’ordre financier.
De plus, le manque du temps qui est un facteur très essentiel dans le montage du projet et
donc la création de l’entreprise, pose un problème puisqu’il est difficile de coordonner entre
sa vie professionnelle, sa vie familiale et sa vie entrepreneuriale. (Meilleurtauxpro.com,
2018).
49
diriger une organisation, présente un gros frein qui nuit au succès entrepreneurial. Tous ces
éléments sont expliqués par un retard pris dans l’intégration de formation à l’entrepreneuriat
dans le cursus scolaire et universitaire de l’entrepreneur. Aussi, cela dû souvent à un
enseignement théorique des matières de gestion sans application pratique. En parallèle, il
existe un problème de communication et une carence d’accès aux informations pertinentes (la
méconnaissance des programmes d’aide et d’appui, des lois, …) conduisant à une mauvaise
gestion de l’activité entrepreneuriale. (Laghzaoui et al., 2020, pp. 24-28).
50
paiement des impôts constitue un vrai souci pour les entreprises marocaines même si les
nouvelles créées sont exonérées pour les cinq premières années. Le problème s’articule autour
des barèmes d’impôts sur le revenu (IR) et d’impôts sur les sociétés (IS). Les taux d’IS et
d’IR demeurent insupportables comparativement à ceux appliquer dans d’autres pays. (Nouna
et Ait Soudane, 2019, p. 8). Plus encore, la pression fiscale marocaine est de 22.5% (mais
l’agriculture et quelques autres activités contribuant au PIB sont exonérées d’impôts. Si nous
les retirons du calcul, le ratio monte à quelque 26 %). Comparativement à la Turquie, qui est
considérée comme un concurrent en matière commerciale, affiche une pression fiscale de
19%. (Berrada, 2019). De plus, l’actualisation annuelle de la loi de finances qui porte des
modifications et des rectifications en matière des taux et d’imposition fiscale, bouleverse la
gestion des entreprises, notamment celles récemment créées. Au surplus, seules les entreprises
enregistrées sont contrôlées, alors que les autres qui exercent leurs activités dans l’informel ou
dans « le noir » échappent du système fiscal. De ce fait, la fiscalité marocaine pénalise les
entrepreneurs en l’absence du principe d’égalité des chances. En d’autres termes, selon la
dernière enquête du HCP, les unités de production exerçante dans l’informelles réalisent un
chiffre d’affaires moyen de 250 000 de DH par unité. En effet, pour l’entreprise :
L’informel dans ses différentes facettes exerce une concurrence déloyale basée sur la
faiblesse des coûts et donc des prix. Il représente un vrai manque à gagner pour l’Etat dans
la mesure où les impôts (IS, TVA, Droits de douane…) échappent au circuit réglementaire et,
par ricochet, aux caisses de l’Etat. (Es-Siari, 2018).
52
2015 2016 2017 2018 2019
Casablanca-Settat 12807 14128 14524 16568 17994
Rabat-Salé-Kénitra 5465 5725 6051 6638 7284
Tanger-Tétouan-Al
3470 4008 4357 5432 5748
Hoceima
Marrakech-Safi 3504 4021 4129 4655 5084
Fès-Meknès 2555 2777 2850 3381 3610
Souss-Massa 2074 2274 2488 2700 2937
L'oriental 1247 1428 1500 1717 1949
Laayoune-Sakia El Hamra 987 1239 1212 1766 1859
Béni Mellal-Khénifra 820 833 897 1088 1280
Draa-Tafilalet 602 752 830 882 1023
Dakhla-Oued Ed-Dahab 561 854 765 845 1001
Guelmim-Oued Noun 252 317 444 361 496
(Source : rapport d’activité 2019 de l’OMPIC)
53
(Source : rapport d’activité 2019 de l’OMPIC)
Quant au secteur "Services divers", il arrive en troisième position avec une part de 21,51%.
54
L'année 2019 a enregistré la création de 43.913 entreprises individuelles (particuliers), soit
une régression de -4,47% par rapport à l'année 2018.
55
(Source : rapport d’activité 2019 de l’OMPIC)
Le secteur "Commerce" occupe la première place dans la répartition sectorielle des entreprises
individuelles en 2019, avec une part de 64,20% de l'ensemble des immatriculations.
En deuxième position se trouve le secteur des "Transports" avec une part de 10,10%, suivi du
secteur des "Services divers" avec une part de 8,45%.
-Comment se fait-il que les entreprises résistent mieux dans un pays qui vit l’une des pires
récessions de son histoire (-7% selon le HCP et le FMI) ?
Selon l'étude, cette baisse de près de 22% est à la fois exceptionnelle et historique. « C’est la
plus forte baisse enregistrée depuis que nous mesurons cet indicateur », indique-t-on.
56
Le premier est technique et tient en le ralentissement de l’activité des tribunaux de commerce,
qui ont connu un arrêt quasi continu de mars à septembre, entre la période de confinement et
celle des vacances judiciaires. Et même quand ces tribunaux ont repris, leur activité ne
tournait pas à un rythme normal du fait des perturbations sanitaires, des mesures restrictives…
Deuxième explication : l’intervention massive de l’Etat à travers les crédits garantis par la
CCG, Oxygène et Relance, ainsi que les autres mesures de report des échéances bancaires,
fiscales et sociales et l’instauration du chômage partiel. Des mesures qui ont maintenu sous
perfusion des milliers d’entreprises dont certaines, signale l’étude, n’auraient pas survécu sans
les aides de l’Etat. Ici, on voit bien que l’Etat protecteur a bien joué son rôle. Mais jusqu’à
quand ?
Selon l'étude, la chute sera dure en 2021. Car il y a d’abord toute la masse de dossiers stockés
dans les tribunaux qui vont être traités cette année et gonfler les chiffres de mortalité des
entreprises. Mais surtout les risques qui pèsent encore sur la relance.
Avec l’arrêt prévu des mécanismes Oxygène et Relance, il va falloir, signale l’étude,
commencer à rembourser les dettes contractées en 2020 ou les reports d’échéances. Le tout
dans une conjoncture pas assez rose : baisse de 30% en moyenne de l’activité des entreprises
en 2020 avec une reprise partielle attendue en 2021, conditionnée essentiellement par la
rapidité de la campagne de vaccination. Un rattrapage qui n’effacera pas néanmoins les pertes
de 2020. A cela s'ajoutent les délais de paiement qui se sont encore allongés pendant la crise
de 2020. Des données que montrent également la dernière étude du HCP qui signale que la
moitié des entreprises marocaines n’ont pas de matelas de trésorerie.
L’étude montre d’ailleurs que si le nombre de défaillances est en baisse, les symptômes de la
crise ont été néanmoins bien perçus : arrêt temporaire d’activité, réduction du temps de
travail, licenciement et réduction des effectifs… Un seul chiffre illustre les dégâts : la montée
du chômage de près de 9% à près de 13% avec la perte de plus de 580 000 emplois. Un vrai
bain de sang social.
Ce phénomène de baisse de la mortalité des entreprises en temps de crise n’est pas que
marocain, note toutefois l’étude.
57
Mais il est mondial. « En France, selon les données de notre confrère Altares D&B, les
défaillances ont diminué de 38% en 2020, alors que l’impact de la crise va faire chuter
l’économie française de plus de 9% à la fin de l’année », signale l’étude.
Dans ce nombre d’entreprises défaillantes, qui n’ont pas pu certainement accéder aux aides de
l’Etat ou qui n’ont simplement pas pu absorber le choc de la crise, la quasi-majorité (98,9%)
sont des TPE. La mortalité chez les PME ne compte que pour 0,8% dans l’ensemble et à peine
0,3% chez les grandes firmes.
Pour chiffrer la perte sociale causée par ces défaillances, l’étude sort un indicateur assez
intéressant : la somme cumulée de la masse salariale de ces sociétés défaillantes qui est de
767 MDH. Autant de salaires perdus et de pouvoir d’achat amputé sur les ménages.
Autre donnée parlante : ces entreprises sont toutes assez récentes de création. Leur âge moyen
est de 4,9 ans… Et elles sont concentrées essentiellement (à hauteur de 47%) dans l’axe Casa-
Tanger.
Cette mortalité a touché, comme on pouvait s’y attendre, les secteurs les plus exposés à la
pandémie : le commerce (34%), l’immobilier (22%), le BTP (15%), le transport (7%) et
l’industrie (7%). Mais le tourisme, qui a été complètement à l’arrêt et l’est toujours d’ailleurs,
ne figure pas dans ce top 5, en raison fort probablement des mesures déployées par l’Etat pour
éviter la fermeture d’hôtels et de structures d'hébergement.
Cette faible utilisation de la procédure de sauvegarde fait dire aux auteurs de l’étude que « nos
entreprises sont encore faiblement averties des mesures préventives existantes. Résultat : elles
meurent avant d’avoir eu le temps de consulter un médecin ».
Selon Inforisk, 98,9 % des entreprises défaillantes sont des TPE (Toute petite entreprises), 0,8
% sont des PME (Petites et moyennes entreprises), et 0,3% des GE (Grandes entreprises).
L’ancienneté mo yenne de l’entreprise défaillante et de 4,9 années, son capital social médian
58
est de 100.000 DH. Par ailleurs, 767 MDH est la somme cumulée de la masse salariale des
sociétés défaillantes en 2020, avec un pourcentage de 19 % de cette masse salariale rapportée
au chiffre d’affaires.
Plus encore, l’entrepreneur marocain est également confronté à une série d’obstacles
entravant toute promotion de l’entrepreneuriat. À savoir, les obstacles d’ordre personnel et
d’entourage, des contraintes liées à la gestion, des obstacles d’ordre administratif et judiciaire
ainsi que d’ordre fiscal et financier. Ce qui pousse, l’Etat marocain a mis en place une série de
programmes d’appui et de financement visant à favoriser la culture entrepreneuriale des
jeunes entrepreneurs.
59
La création d'entreprise au Maroc présente de nombreuses particularités et nécessite une
bonne préparation en amont et un accompagnement personnalisé pour éviter les complications
pouvant survenir lors de l'opération.
Nous répondrons à la question sur les différentes étapes de création d'une entreprise au Maroc
?
- Succursale
En effet, les formes juridiques de sociétés les plus utilisées au Maroc sont les sociétés à
responsabilité limitée (SARL) et Société Générale (SA).
Pour ces raisons, nous nous limiterons à divulguer les particularités de la SARL, SA et des
succursales :
60
Cette forme juridique est généralement applicable aux petites et moyennes entreprises et
présente les principales caractéristiques suivantes :
- La non libre transmissibilité, sauf entre époux, parents et alliés jusqu'au deuxième degré
inclus, et la non-négociabilité des parts sociales,
- Il n’y a aucune limitation en termes de capital social minimum mais il est préférable pour
des raisons de crédibilité vis-à-vis de vos futurs partenaires (banques, clients,
fournisseurs, …) d’avoir un capital social d’au moins 100 000 MAD.
- Le(s) gérant(s) de la SARL ne sont pas obligés d’être résidents au Maroc ou de détenir des
parts sociales dans ladite société.
Si le chiffre d'affaires de la société SARL (hors taxes) dépasse 50 000 000 MAD, un
commissaire aux comptes doit être désigné.
-un capital social minimum 3 000 000 000 MAD en cas d'offre publique ou de 300 000 MAD.
Une société anonyme gérée par un conseil d'administration (au moins trois membres,
jusqu'à douze membres).
61
[12.3.] -Société Anonyme Simplifiée (SAS)
Cette forme juridique est particulièrement adaptée aux projets communs entre plusieurs
entreprises. Au moins deux actionnaires sont requis. Le capital social minimum est le même
que SA.
Les actionnaires de SAS doivent être des sociétés au capital social d'au moins 2 000 000 de
dirhams (c'est-à-dire la valeur d'échange des devises étrangères).
La SAS est une société anonyme qui n'est pas soumise à des règles restrictives telles que les
sociétés anonymes ou les sociétés à responsabilité limitée. Les règles de gestion sont
librement définies dans les statuts de la société. La seule obligation est de nommer un
président.
[12.4.] -Succursale
Une succursale est une société créée par une société mère étrangère. Par conséquent, elle n'a
pas d'autonomie juridique (avec la personnalité juridique) ou d'actifs (propriété ou capitaux
propres) différents de la société mère.
La succursale est gérée par le représentant légal de la société mère et a dans la plupart des cas
le statut de salarié.
La SARL étant la forme juridique la plus couramment utilisée par les créateurs d'entreprises
marocains, nous nous limiterons à décrire ses procédures d'enregistrement. La création de SA
et d'affiliés fera l'objet d'un autre article de blog.
La SARL étant la forme juridique la plus utilisée par les créateurs d’entreprise au Maroc, nous
nous limiterons à décrire sa procédure de constitution. Les créations de SA et de succursale
feront l’objet d’un autre article de blog.
62
Pour acquérir le CN, un formulaire de demande de CN1 est rempli sur la base de trois noms
d'organismes recommandés. En cas de refus, l'organisation dispose de 30 jours pour
enregistrer une autre demande sans entraîner de frais supplémentaires.
Après un délai d'un mois, tout certificat négatif non retiré sera supprimée. L'équivalent
s'applique aux certificats négatifs qui ont été retirés et qui n'ont pas fait l'objet d'une demande
d'inscription au registre du commerce dans un délai de 3 mois.
Documents nécessaires :
NB :
Après l'acquisition du CN, les associés doivent rechercher un local et consentir à un accord de
location pour le siège de l'organisation. Il est également possible d'obtenir une attestation de
domiciliation auprès d’une personne morale (par exemple une organisation) à des conditions
favorables auprès de l’administration fiscale. La domiciliation auprès de personnes régulières
n'est pas reconnue.
Il faut noter que la loi régissant l'action de domiciliation au Maroc n'est pas encore appropriée
à partir d'aujourd'hui (septembre 2020).
63
12.2.[13.2.] Etape 2 : Etablissement et signature des statuts.
La société est créée par deux ou plusieurs personnes qui apportent des contributions en
espèces, en nature ou dans l'industrie. Leur engagement est matérialisé par un contrat de
société (SSP ou notarié).
Le contenu des statuts dépend de la forme de la société à créer : SARL, SA, SCI, ...
Les informations les plus importantes à discuter entre les associés sont les suivantes :
Les statuts légalisés (même s'ils ne sont pas obligatoires en théorie) doivent être enregistrés
dans les 30 jours.
Les statuts peuvent être rédigés par les associés eux-mêmes, mais il est fortement
recommandé de recourir aux services d'un cabinet d'expertise comptable ou de tout autre
conseiller.
Si le capital social est supérieur à 100 000 DHS, le créateur doit déposer au moins 1/4 des
fonds constituant les apports en espèces sur un compte bancaire bloqué. Toutefois, le certificat
de blocage n'est pas obligatoire lorsque le montant du capital est inférieur ou égal à 100 000
DHS.
64
12.4.[13.4.] Étape 4 : Dépôt des actes de création et formalités
d'enregistrement.
Cette étape vise à donner une certaine date aux actes de création. Le dépôt des actes se fait au
niveau de la Direction régionale des impôts représentée au sein du Centre régional
d'investissement ou au niveau de la Direction régionale des impôts directement.
NB : La création d'une société est exempte de frais d'enregistrement. Un droit fixe de 200
DHS doit être prévu pour le contrat de bail ainsi que le droit de timbre (20 DHS par feuille).
Documents nécessaires :
65
Les statuts ;
Procès-verbal de l'AGC (assemblée générale constitutive) éventuellement ;
Certificat négatif ;
Certificat de blocage des fonds ;
Attestation d'enregistrement à la taxe professionnelle et d'identification fiscale ;
CIN des associés et du gérant ;
Modèle 2 en 3 exemplaires ;
Contrat de bail ou certificat de domiciliation ;
Documents nécessaires :
Demande d'affiliation ;
Déclaration des adresses de localisation des entreprises ;
Demande d'inscription pour chaque salarié + CNI + photo ;
Responsable CNI ;
Inscription à la patente et IF + ICE ;
Certificat d'inscription dans le modèle RC + J ;
Statuts + procès-verbal de l'AGC ;
Déclaration de salaire ;
Le texte en arabe et en français doit contenir toutes les informations relatives à la société
constituée. Selon l'article 96 de la loi sur la société à responsabilité limitée (loi 5/96), l'avis
doit contenir les éléments suivants :
La forme de la société ;
La dénomination de la société ;
L'objet social indiqué en résumé ;
66
L'adresse du siège social ;
La durée pour laquelle la société est constituée ;
Le montant du capital social avec indication du montant des apports en numéraire
ainsi que la description sommaire et l'évaluation des apports en nature ;
Le prénom, le nom, la qualité et le domicile des associés ;
Le prénom, le nom, la qualité et le domicile des associés ou des tiers ayant le pouvoir
d'engager la société envers les tiers ;
Le numéro d'inscription au registre du commerce.
67
Chapitre IV : Enquête par questionnaire auprès des
jeunes étudiants /prochains entrepreneurs.
14.[15.] Introduction du chapitre
L'entrepreneuriat est un moteur majeur du développement économique et social de sorte qu’il
est considéré comme un important levier de création d’emplois pour les jeunes.
Il est d’autant plus crucial que le climat d’affaires actuel est caractérisé par des opportunités et
une garantie d'emploi de plus en plus faibles (Boussetta, 2013). C'est pour ces raisons qu’il est
essentiel de sensibiliser les jeunes à l'entrepreneuriat, afin de les amener à envisager de lancer
une nouvelle activité créatrice de valeur. Ainsi, l’ambition de ce travail est de mieux
caractériser le phénomène de l’entrepreneuriat chez les jeunes. Il s’agit d’analyser
particulièrement, à partir d’une méthode quantitative (questionnaire), le profil des jeunes
entrepreneurs selon la décision et l’intention d’entreprendre, leurs motivations et leurs freins.
La structure adoptée dans ce chapitre se présente comme suit : la première section revient sur
la méthodologie adoptée dans notre étude. Dans la section suivante, après avoir exposé les
principaux traits de l’échantillon, nous nous pencherons sur la présentation et la discussion
des résultats obtenus. Finalement, nous essayons à répondre sur la problématique générale de
notre projet dans la troisième section.
Par le questionnaire, nous visons à collecter un très grand nombre d’information. Cette
technique semble convenable à notre objet de recherche dans la mesure où les enquêtes par
questionnaire visent à recueillir trois catégories de données : des faits, des jugements et des
cognitions (Javeau, 1990). Nous cherchons, au travers de ce questionnaire, à comprendre
l’intention entrepreneuriale des jeunes, ainsi que leurs connaissances en matière des
programmes de promotion de l’entrepreneuriat adoptés par le Maroc notamment le
programme CJP, Moukawalati et le programme Intelaka. Plusieurs précautions ont été prises
68
concernant la forme et le fond du questionnaire pour motiver les jeunes entrepreneurs à
répondre.
Les données personnelles des jeunes étudiants/ prochains entrepreneurs (le sexe, l’âge,
la région de résidence…)
Le comportement entrepreneurial des jeunes (l’intention entrepreneuriale, le délai de
concrétisation, les secteurs d’activités attractifs…)
Le degré de connaissances des jeunes des principaux programmes mis en place pour la
promotion de l’entrepreneuriat (au Maroc).
Le questionnaire comptait 40 questions de plusieurs types. Nous avons combiné des questions
fermées dichotomiques ou multichotomiques à réponse unifiée ou à choix multiples, des
échelles d’évaluation de 1 à 10, des échelles de Lickert à 4 postes ainsi que des listes
déroulantes. En moyenne 15 minutes ont été nécessaires pour répondre aux questions.
Toutefois, nous avons fréquemment donné la possibilité aux répondants de s’exprimer sous
l’intitulé « autre : …… », afin de respecter la liberté laissée aux jeunes étudiants lors de
l’utilisation des questions fermées, selon les principes évoqués par Javeau (1990). Un
paragraphe d’introduction a été introduit pour expliquer les objectifs de la recherche.
Les questions étaient bien comprises par les répondants dans le sens désiré afin
d’obtenir une réponse exploitable (vocabulaire, énoncé des questions) ;
69
Le questionnaire est bien organisé afin de ne pas dérouter le répondant ;
Les questions ont ainsi subi une série de modifications. Les modifications majeures ont été les
suivantes :
Des questions ont été reformulées pour une meilleure compréhension et d’autres
supprimées ;
La présentation et la formulation des échelles ont été revues et corrigées pour une plus
grande simplicité et lisibilité.
Au final, les relectures ont permis d’améliorer le fond et la forme du document, nous
garantissant ainsi un meilleur résultat, notamment en termes de clarté et d’intérêt perçu.
70
[17.1.] II.1. Profile des jeunes étudiants / futurs
entrepreneurs interrogés
Tableau 3 : le Profile des jeunes étudiants entrepreneurs enquêtés
Notre échantillon est constitué de 130 personnes entre femmes et hommes, dont 60,8% sont
des étudiantes, tandis que les étudiants ne constituent que 39,2% des personnes interrogées.
L’enquête a concerné un échantillon assez diversifié du point de vue âge, avec une majorité
de personne se situant dans la tranche d’âge de 20 à 30 ans. Près de la moitié (60%) vient de
la région Souss Massa, suivi de la région Marrakech-Tensift-Al Haouz (9,2%). On constate
aussi, d’après les résultats obtenus de cette question que 29,2% sont poursuivent un niveau
Bac+3, 16,2% ont déjà un niveau Bac+3, 27,7% poursuivent un niveau Bac+5, et 10,8%
préparent un niveau Bac+2. La Majorité (52,3%) suivent une formation dans la faculté des
sciences juridiques économiques et sociales, (22,3%) des établissements non mentionnés, à
savoir : EST, Les écoles d’ingénieurs, ENSA. 9,2% à ENCG, et 8,5% à l’OFPPT. De même,
40,8% poursuivent une formation dans la filière des sciences économiques et de gestion, puis,
viennent les étudiants qui font un master comptabilité contrôle audit (CCA) (16,2%), et autre
(15,4%). En interrogeant les jeunes étudiants sur leur expérience en formation
entrepreneuriale, nos données montrent que 75,4% des étudiants interrogés ont déjà participé
aux événements de l’entrepreneuriat.
Les jeunes de notre étude ont profité de cette formation pour une durée plus d’un an, ainsi
que, une durée plus d’un mois avec des proportions égales soit 25,5%, d’autre parmi ces
étudiants (24,5%) ont bénéficié de la formation d’un an.
71
De même, 10,8% ont bénéficié d’une formation pour une durée d’une semaine. Tandis que,
24,6% des jeunes de l’étude, n’ont jamais assisté à ces évènements. À partir de ces résultats
nous pouvons conclure que les étudiants accordent une importance à l’entrepreneuriat. Ceci
implique systématiquement des efforts de la part de l’état en vue d’assurer la continuité de ces
activités qui mettent à la disposition aux étudiants les informations jugées pertinentes en
entrepreneuriat.
Toujours en relation avec la formation, d’après nos données nous sommes amenés à
comprendre que la fréquence de participation des étudiants dans les formations diffère d’un
étudiant à un autre. Dans la mesure où 42,2% des personnes interrogées ont participé à ces
formations plus d’une fois par an, et 28,4% plus d’une fois par semaine, alors que 10,8% ont
profité de la formation plus d’une fois par trimestre.
72
Quant au type de formation, les réponses permettent de constater que la plupart (59,2%) des
étudiants ont suivi une formation théorique, tandis que 6,8% ont acquis une formation
pratique.
La majorité des formations suivies portait sur le business plan pour une proportion de 54,1%,
52% des étudiants trouvent que l’objet de la formation était la communication, et 48% pensent
qu’il portait sur l’étude de marché.
Etablissement Effectif %
73
Oui Non Je ne sais pas
FSJES 68 0,423 1,60% 8,50%
FST 6 4,60% *** ***
FLSH 2 0,80% *** 0,80%
ENCG 12 7,70% *** 1,50%
EST 2 0,80% *** 0,70%
OFPPT 11 7,70% *** 0,80%
AUTRE 29 19,20% 1,50% 1,50%
La somme 130 83,10% 3,10% 13,80%
(Source : notre enquête)
Au total, une grande partie des répondants déclarent qu’ils ont une intention à entreprendre,
soit 83,1%. Au contraire, une partie très faible des enquêtés (3,1%) affirme qu’ils n’ont
aucune intention à créer une entreprise. Toutefois, 13,8% des répondants ne savent pas encore
s’ils veulent s’engager dans une aventure entrepreneuriale ou non. En synthèse, on peut
supposer que cette dernière catégorie des jeunes étudiants, n’ont pas encore une idée claire sur
leurs points forts, où et comment ils peuvent les mobiliser pour créer et gérer leur propre
emploi.
74
(Source : notre enquête)
Quant aux données liées aux intentions portant sur les secteurs d’activités choisis par les
jeunes étudiants, les réponses exprimées montrent que les branches les plus convoitées sont
celles liées au commerce (60,2%) et au secteur de service (22,8%). En revanche, d’autres
branches d’activités, du fait de leur complexité, attirent moins les jeunes, et c’est le cas par
exemple du secteur d’industrie (8,1%), d’agriculture (6,5%) et de construction (2,4%). Cette
tendance peut être expliquée par la facilité d’intégrer ces deux secteurs, étant donné que dans
nos jours, et avec l’expansion technologique, ces deux activités peuvent être exercées en
ligne. À savoir la commerce électronique (e-commerce local, drop shipping…) et les services
de consulting en ligne.
75
tout à fait normal eu égard au caractère adapté de ces trois structures aux micros et petits
projets. En revanche, seules 8,8% des étudiants enquêtés ont souhaité d’autres formes
juridiques, comme la SA et la société en participation. En fait, le caractère complexe au
niveau de la création que de la gestion de la SA explique la répugnance des enquêtés à choisir
cette forme de société.
Suivant les analyses réalisées sur les données collectées, l’importance de l’intention
entrepreneuriale peut varier selon la durée de concrétisation de projet, comme le montre le
76
graphique en dessus. 22,4% des répondants ont une intention entrepreneuriale de degré moyen
après 2 à 5 ans d’expérience. Alors que 17,6% des répondant présentent une intention forte
pour la même durée de concrétisation. L’intention des jeunes étudiants à entreprendre après
plus de 5 ans d’expérience professionnelle se caractérise par une forte domination de
l’intention moyenne (14,4%), suivi par une intention forte égale à 7,2%. À contrario, les
étudiants qui ont une intensité d’intention entrepreneuriale faible, tendent à perdre leur
motivation quand la durée de concrétisation augmente. Dans ce cas, on peut supposer que
pour cette dernière catégorie d’étudiants l’acte d’entreprendre est donc une solution
temporaire ou de substitution avant de trouver un emploi.
De façon similaire, les résultats du croisement de degré de difficulté à créer une entreprise
avec le genre, ont révélé qu’une partie dominante des femmes (37,7%) pensant que l’acte de
créer ou reprendre une entreprise est assez difficile. Par contre, et pour le même degré de
difficulté, les hommes présentent une proportion inférieure à celle des femmes, soit 20,8%.
Même tendance se répète pour un degré de difficulté « très difficile » et « assez facile ». Seule
différence se réside dans le degré de difficulté « très facile » où les hommes se placent dans le
premier rang avec un taux des répondants égale à 1,5%. Ces données quantitatives peuvent
expliquer la réalité entrepreneuriale au Maroc, et dans la région Souss Massa en particulier.
Effectivement, les femmes de notre région n’ont pas assez d’informations concernant le
processus entrepreneurial pour les aider à comprendre mieux ce phénomène. De même, et à
partit des données collectées, 90,8% trouvent que l’entrepreneuriat est avant tout une aventure
personnelle qu’ils veulent la mener seuls. On peut supposer que ces étudiants disposent de
compétences qu’ils les qualifient à créer est gérer leur propre entreprise. D’un autre côté, les
9,2% des étudiants restants ont besoin d’amis, d’associés ou de la famille. Ceci signifie que
leurs intention et orientation entrepreneuriale est favorisée par leurs microenvironnements.
77
En outre, en questionnent les étudiants s’ils attendent de l’aide de l’Etat avant d’entreprendre
ou non. Notre enquête fait ressortir que plus de la moitié des étudiants, soit 60%, n’attendent
pas de l’aide de l’Etat pour créer une entreprise. On peut supposer que ces derniers disposent
des moyens nécessaires pour démarrer leur aventure entrepreneuriale tous seuls, à savoir des
moyens tangibles (financement, local…) et intangibles (savoir-faire, savoir-être…). En
revanche, d’autres enquêtés, du fait de leurs manques des moyens nécessaires à entreprendre,
révèlent qu’ils ont besoin de toutes aides accordées par l’Etat en vue de lancer vers
l’entrepreneuriat.
En se penchant sur les obstacles que les jeunes étudiants peur à rencontrer lors de la création
de leur entreprise, nous pouvons expliquer la faiblesse de la proportion des jeunes
entrepreneurs selon plusieurs facteurs.
78
ces facteurs ne seront plutôt pas importants. Ce qui signifie que les facteurs
psychologiques ont une influence très importante sur les décisions entrepreneuriales
des étudiants.
Facteurs financiers : La majorité des enquêtés pensent que le capital de départ et le
risque financier représenteront un obstacle très important, soit 71,5% et 65,4%
respectivement. Alors que 22,3% et 29,2% des répondants croient qu’ils seront plutôt
importants. Ceci affirme que les contraintes financières constituent un préalable
indispensable qui conditionne tout le reste de leur parcours entrepreneurial.
Facteurs administratifs et judiciaires : 53,8% des enquêtés pensent que les démarches
administratives et judiciaires seront les principaux obstacles à la création. Seule 2,3%
des jeunes enquêtés estiment que ces démarches ne leur posent pas de problèmes
particuliers.
Facteurs environnementaux : Regroupent les facteurs d’enseignements, la conjoncture
économique et le soutien de l’entourage des jeunes étudiants. On constate que, le
degré d’importance « plutôt important » domine ces trois facteurs. À partir du
graphique au-dessus, on trouve que la part majeure des étudiants sont influencés d’une
part, par leurs parents. Ce qui montre que ces derniers jouent un rôle dans la
consolidation de la personnalité de l’entrepreneur. D’autre part, par la conjoncture
économique de sorte que cette dernière joue un rôle très important dans l’engagement
des jeunes étudiant dans une aventure de l’entreprise. De même, ils sont influencés par
leur cursus universitaire, car ce dernier permet de les dotés avec les compétences et les
connaissances qu’ils estiment très utiles pour la concrétisation de leur projet.
Connaissance du marché : 80,8% trouvent que la connaissance du marché va présenter
une grande difficulté lors de la création d’une entreprise. Seul un enquêté a répondu
pas important. Ce qui montre que l’existence une connaissance de marché influence
positivement la création d’entreprise.
Expérience professionnelle : L’expérience professionnelle semble être fondamentale
pour les jeunes en matière de création ou reprise d’entreprise. En effet, 28,4% de
jeunes estiment ce facteur important. Ainsi, il convient de noter que ce sont plus de
65,4% des étudiants qui estiment l’expérience professionnelle comme étant
extrêmement importante. Effectivement, avoir de l’expérience permet d’acquérir et de
perfectionner des techniques de production, et une maîtrise du métier, ainsi que la
79
possibilité de tisser différents réseaux qui peuvent s’avérer d’une importance
primordiale une fois lancé dans l’activité de création.
Accompagnement du projet : Ces services d’accompagnement sont relativement
appréciés par une forte majorité des enquêtés. Ainsi, 56,9% d’entre eux estiment que
le manque de ces services représentera un obstacle très important. À vrai dire, le
manque des éléments de conseils utiles pour créer et gérer leur propre entreprise afin
de pouvoir faire face à la concurrence et d’assurer sa durabilité, s’agit pour les
étudiants un grand défi.
En interrogeant les jeunes étudiants sur leurs degrés de connaissance des programmes d’appui et de
financement de l’entrepreneuriat, nos résultats présentent que la majorité des étudiants déclarent qu’ils
connaissent les programmes d’appui à l’entrepreneuriat au Maroc. L'analyse du graphique 10 montre que
Moukawalati est le programme le plus connu entre les étudiants avec un taux estimé à 35,1%. Le
programme Intelaka vient ensuite, avec un pourcentage de 25,50%. Alors que, CJP est classé comme
troisième programme connu par 24,20% des étudiants de notre échantillon. En dernier lieu, seulement
15,20% sur l’ensemble des étudiants, connaissent Statut Etudiant-Entrepreneur.
80
(Source : notre enquête)
En questionnant les étudiants sur l’échec ou la réussite des deux programmes, les résultats
montrent que 55,40% des enquêtés déclarent leurs échecs. De plus, le graphique ci-après
expose les raisons de déficience du CJP et Moukawalati. Les étudiants enquêtés,
confirmant l’échec des deux programmes, avaient la possibilité de sélectionner plus d’un
choix de réponses. Une proportion de 39,20% des étudiants ont souligné que l’absence de
suivi post-création est la première cause d’échec du CJP et Moukawalati. Ensuite, 36,50%
des répondants ont déclaré que la non coopération des banques est la deuxième raison de
déficience des deux programmes. Alors que, la troisième raison de la non réussite du CJP
et Moukawalati pour 24,30% des étudiants, réside dans la standardisation du parcours
d’accompagnement, autrement dit proposer toujours les mêmes offres d’accompagnement
pour divers projets.
81
En outre, 29,80% des enquêtés déclarent qu’ils savent le plafonnement des crédits du
programme Intelaka et 28,60% connaissent son montant.
Graphique 18 : Les moyens de communication par lesquels les étudiants avaient entendu parler d’Intelaka.
En interrogeant les étudiants sur les moyens de communication par lesquels les étudiants
avaient entendu parler d’Intelaka, plus de la moitié des répondants, soit 78,40%, ont été
informé à travers les réseaux sociaux. Cela souligne l'importance des nouvelles
technologies dans le partage et la communication de l’information. Alors que, près de
16% des interrogés ont entendu parler du programme en assistant à des conférences.
Enfin, seulement 12,5% des étudiants le connaissent à travers le journal.
Nous avons questionné les étudiants sur leurs estimations de bénéficier d’Intelaka. A la
lecture du graphique des pourcentages 14 ci-après, nous constatons que 18,4% des
répondants estiment leurs chances à 60% pour bénéficier du programme Intelaka. Alors
que, 9,7% jaugent leur veine du 10% jusqu’à 3%. Pendant que, 13,60% des étudiants
déclarent qu’ils ont de 90% à 100% chances pour profiter d’Intelaka. Globalement, il
apparaît que les aspirations des étudiants répondants sont positifs.
82
(Source : Notre enquête)
En questionnant les étudiae (HCP, 2019, p. 11nts sur les raisons pour lesquelles
voudraient bénéficier du programme Intelaka, les résultats montrent que la facilité d’accès
au financement décroche la première position étant donné que les répondants la
considèrent comme une raison très importantes pour profiter d’Intelaka, avec un taux de
72,30%. Tandis que, l’accompagnement du projet est jugé comme un facteur très
important pour un taux de 60,90%.
En interrogeant les étudiants sur les facteurs de différenciation du programme Intelaka par
rapport à CJP et Moukawalati, les résultats donc indiquent que le faible taux d’intérêt est le
premier facteur qui distingue Intelaka des autres programmes avec une proportion de 58,40%.
La large population cible occupe la seconde place en retenant l'assentiment de 50,60% des
étudiants. L’accompagnement vient ensuite avec un taux de 42,40%. Tandis que, les
nouveaux produits de garanties ainsi que les procédures administratives s’installent en
dernière position avec une proportion de 31,50%. De la sorte, les résultats relèvent que les
étudiants ont connaissance satisfaisante sur les facteurs qui différencie le programme Intelaka.
Graphique 22 : Les raisons qui ont renforcé la motivation/conviction entrepreneuriale des étudiants via Intelaka.
83
(Source : notre enquête)
Nous avons demandé aux étudiants les raisons pour lesquelles Intelaka a les renforcé dans
leurs convictions/motivations d’entreprendre. En effet, les résultats indiquent qu’un bon
nombre des répondants, soit 78% des étudiants, déclarent qu’Intelaka a les renforcé dans leur
conviction et leur motivation d’entreprendre. En revanche, le programme Intelaka n’a pas pu
favoriser l’inspiration entrepreneuriale des 22% des répondants. Les résultats du graphique 17
relèvent que le financement disponible vient en première place avec une proportion de
59,50%, suivi de l’assistance aux démarches administratives par 46,40%. En troisième rang,
se situe le facteur formation avec un taux de 44%. Finalement, le soutien externe en cas de
difficulté s’installe à la dernière position soit près avec un taux de 30%.
Graphique 23 : Les raisons pour lesquels Intelaka n’a pas pu renforcer la conviction/motivation entrepreneuriale
des étudiants.
Les étudiants répondant par non à la question 33 ont été invité à justifier leurs choix. Comme
le montre le graphique 18, 64,30% des répondants déclarent qu’entreprendre reste un choix
personnel. 33,30% des étudiants déclarent que leur entourage est composé d’entrepreneurs.
Alors qu’une proportion de 21,40% affirment que le soutien financier des parents est celui qui
renforce la motivation d’entreprendre, ainsi que le networking qui a été classée comme le
dernier facteur accueillant l'assentiment de 16,70% des répondants.
84
(Source : notre enquête)
Nous avons posé aux étudiants des questions visant à déterminer l’apparition des étudiants
interrogés concernant l’échec au la réussite du programme Intelaka, les chances et les causes
de son échec. Subséquemment, les 46% des étudiants qui croient en son échec, affirment que
le problème de communication et d’information, ainsi que l’impact négatif du Covid-19
seront les deux principales causes d’échec d’Intelaka, avec un taux de 54,70% pour chacune.
Alors que, 48,40% des étudiants considèrent que le manque de confiance des banques sera la
raison d’échec d’Intelaka. D’un autre côté, 50,80% des répondants estiment l’échec de ce
programme de 40% à 60%. Alors que, 25% d’entre eux apprécient son échec entre 70% et
100%. Encore, 22,30% des enquêtés estiment un échec de 10% à 30%.
Graphique 26 : Les autres facteurs à prendre en compte pour encourager l’entrepreneuriat, et qui ont été négligés
par Intelaka.
85
(Source : notre enquête)
Le graphique 22 nous donne une idée sur les autres facteurs à prendre en compte pour
encourager l’entrepreneuriat, et qui ont été négligés par le programme Intelaka. 59,80% des
répondants déclarent qu’il faut prendre en compte les réalités de l’entrepreneuriat marocain.
En d’autres termes, les autorités publiques devront avoir une vision claire et complète sur le
contexte entrepreneurial marocain en particulier avant qu’ils misent en place des programmes
d’appui à l’entrepreneuriat. 58,70% d’entre eux pensent qu’il est nécessaire d’effectuer une
évaluation officielle des anciens programmes (CJP et Moukawalati). Tandis que, 41,30%
demandent l’incorporation des banques participatives.
Finalement, nous avons questionné les étudiants s’ils comptent toujours d’entreprendre
malgré la crise actuelle du Covid-19 Les résultats montrent que la majorité des étudiants
enquêtés comptent toujours d’entreprendre malgré la crise du Covid-19. Cependant,
seulement 12,30% qui ont refusé cette idée. D'après cette analyse, il semble que les étudiants
enquêtés ont une forte intention d’entreprendre malgré le contexte actuel.
86
effectivement à franchir le pas. Les données de notre enquête indiquent l’existence d’un
certain nombre d’obstacles entravant l’entrepreneuriat des jeunes, notamment en ce qui
concerne les compétences managériales, le financement, la connaissance du marché,
l’expérience et l’accompagnement. De plus, nous avons constaté que la plupart des enquêtés
(60%) attendent l’aide de l’Etat pour créer leur entreprise ainsi que presque 71% connaissent
les programmes d’appui à l’entrepreneuriat marocain. Encore, 55,4% des répondants
affirment l’échec du programme CJP et celui de Moukawalati. En parallèle, les résultats
démontrent que près de 79% des étudiants ont entendu parler d’Intelaka à travers les réseaux
sociaux et ils ont un degré de connaissance important des caractéristiques de ce nouveau
programme. De surcroît, 78% des répondants soulignent qu’Intelaka a renforcé dans leur
conviction/motivation d’entreprendre. À vrai dire, 54,1% des étudiants confirment que le
programme Intelaka va favoriser l’insertion socioéconomique des jeunes. En revanche,
presque 46% d’entre eux déclarent leur échec. Force est de constater que, le programme
intégré d’appui et de financement Intelaka a attiré l’attention des étudiants, en tant que jeunes
entrepreneurs potentiels, en les motivants à entreprendre d’une part. D’autre part, malgré
l’ambition des enquêtés de la réussite d’Intelaka, il reste encore une appréhension de la part
de certains étudiants envers ce nouveau programme. C’est pourquoi nous ne pouvons pas
souligner absolument la réussite ou l’échec de programme Intelaka. Notre étude comparative
(troisième chapitre) ainsi que l’enquête menée font ressortir que les trois programmes d’appui
et de financement constitue une valeur ajoutée pour l’entrepreneuriat marocain. D’un côté,
certes CJP et Moukawalati ont échoué à atteindre leurs objectifs initiaux sous prétexte qu’ils
n’ont pas pris en considération des facteurs importants autre que le financement. Mais, ils ont
quand même permis la création de 12 633 d’entreprises. D’un autre côté, le programme
Intelaka se voit comme ambitieux. En effet, il se compose d’une offre de financement et
d’accompagnement fourni à des formalités et des conditions très avantageuses par rapport aux
autres programmes ainsi que ses résultats initiaux sont déjà prometteurs. Néanmoins, le
financement et l’accompagnement seulement sont insuffisants. Ce programme oublie tous les
autres anneaux de l’écosystème entrepreneurial. Somme toute, les programmes d’appui à
l’entrepreneuriat n’ont pas la panacée qui permettra de résoudre définitivement le problème
d’insertion socio-économique des jeunes, mais ils peuvent forcément faciliter l’entrée sur le
marché du travail pour un certain nombre d’entre eux qui ont l’ambition et les moyens de
devenir entrepreneurs. C’est pourquoi, les programmes mis en place pour la promotion de
l’entrepreneuriat doivent être étendus de façon intelligente, fondés sur des objectifs clairs et
précis, en tirant les leçons des expériences passées.
87
[18.2.] III.2. Recommandations.
Les pouvoirs publics, ont mis en œuvre plusieurs programmes pour soutenir et favoriser
l’entrepreneuriat marocain. Nonobstant, les résultats auxquels nous avons abouti via notre
enquête, prouvent l’existence d’une série d’obstacles et d’handicaps nuisant à
l’entrepreneuriat chez les jeunes. De multiples perspectives se proposent et des
recommandations sont à prendre au sérieux dans le cadre de la promotion de l’entrepreneuriat
des jeunes au Maroc à travers les programmes d’appui et de financement :
88
stratégies facilitant l’intégration des unités de production exerçantes dans l’informel
dans le secteur formel.
Les autorités publiques devront soulager et adoucir la pression fiscale ainsi que
simplifier la réglementation fiscale
Il convient de développer un système d'information et de communication adéquat. À
cet égard, les pouvoirs publics ont une tâche sérieuse à réaliser dans l'organisation et la
diffusion de l'information fiable. Tenant compte que la plupart des jeunes utilisent les
réseaux sociaux.
Partie II : Etude
Empirique sur
l’entrepreneuriat au
Maroc : Expérience
90
des Programmes
d’appui et de
Financement
16.[20.] Introduction de la partie
L’accroissement des inégalités entre les pays et l’émergence de problèmes liés à la pauvreté,
au chômage, et à l’exclusion sociale sont autant de phénomènes générés par les changements
résultant de l’internationalisation des économies. Face à cette situation, la relance des activités
économiques et la réflexion sur la promotion de l’emploi sont sans doute au centre de tous les
programmes nationaux de développement économique et social, afin de pouvoir s’adapter à
un monde de plus en plus dynamique, complexe et incertain. Les pouvoirs publics ont pris
conscience que la promotion de l’entrepreneuriat chez les jeunes peut constituer une solution
aux problèmes qui entravent leur développement, et surtout de répondre aux exigences de ses
jeunes en termes d’emploi. Sachant que la jeunesse constitue une vraie richesse disposant le
potentiel d’engendrer des changements profonds dans le pays. En effet, pour exploiter
efficacement cette richesse, des efforts dans le domaine du développement de
l’entrepreneuriat sont nécessaires afin de créer une génération motivée par l’autonomie,
l’initiative et consciente de son rôle vis-à-vis de son pays. De ce fait, la structure adoptée dans
cette partie est la suivante : Le chapitre III est dédié à donner une idée précise sur les
caractéristiques des deux programmes à savoir, le programme Crédit Jeunes Promoteurs et
Moukawalati, ainsi que les raisons de leurs échecs. De même, une attention particulière sera
accordée au programme Intelaka. Dans le chapitre IV, nous avons effectué une enquête dont
91
le but d’analyser et comprendre L’intention entrepreneuriale chez les jeunes étudiants, et
également leur degré de connaissances des programmes de promotion de l’entrepreneuriat.
92
Âgé de 21 à 40 ans.
Titulaire d’un diplôme d’enseignement supérieur, lauréats de la formation
professionnelle, ou ayant une attestation certifiant une qualification professionnelle
permettant l’exercice d’une activité.
La création doit être sous forme d’entreprise individuelle ou de sociétés de
personnes, pour assurer l’engagement personnel du promoteur ou la solidarité des
partenaires dont les qualifications personnelles sont conformes à la finalité de
l’entreprise.
93
Un fonds de garantie géré par Dar Ad-Damane a été mis en place. Son budget était
de125 millions de Dhs, cette garantie couvre les deux tiers des risques encourus par les
établissements de crédits au titre du financement de leur part sans les prêts conjoints.
La loi 13-94 du 25 juillet 1994 : Cette loi instituait le « Fonds pour jeunes
entrepreneurs ». Elle prévoyait les mêmes encouragements de la loi 14-94, mais
s’adressait aux jeunes entrepreneurs qui ne remplissaient pas les conditions de
diplômes ou de qualifications exigées par le premier fonds.
Ce programme cible les diplômés universitaires qui répondent aux conditions suivantes : être
de nationalité marocaine, âgé de 20 à 45 ans, détenteurs d’un diplôme d’enseignement
supérieur ou de formation professionnelle, ou ayant leur baccalauréat, voire même, sans
diplôme, et ce à partir de 2010. Les jeunes entrepreneurs potentiels doivent être inscrits auprès
de l’ANAPEC parce que c’est l’organe que les autorités gouvernementales ont choisi pour
assurer l’accompagnement et la gestion du programme. Pour bénéficier de ce programme, le
bénéficiaire doit mettre en œuvre un projet d’investissement qui ne dépasse pas 250.000 DHS
sans être inférieur de 50.000 DHS. Si deux personnes s’associent, le montant maximum de
l’investissement ne doit pas dépasser 500.000 DHS (Boussetta, 2013, p.35).
94
L’octroi par l’Etat d’une avance sans intérêt de 10% du coût du projet dans la limite
de 150.000 DH remboursable sur six ans avec trois années de différé.
La garantie par l’état de 85% du crédit bancaire nécessaire à la réalisation du projet.
Le programme repose sur l’assistance des porteurs de projets avant, au cours et après la
création de leur entreprise. D’après Boussetta (2013), l’accompagnement du porteur de projet
se fait en trois phases :
95
La troisième phase d’accompagnement du candidat concerne :
La réalisation des diagnostics globaux portant sur les divers aspects de l’activité de
l’entreprise nouvellement créée. Cette analyse doit être suivie de recommandations et
de plans d’actions échelonnés favorisant l’amélioration des compétences et des
capacités compétitives du jeune entrepreneur.
La mise à disposition d’informations riches, fiables et actualisées sur les opportunités
offertes par l’environnement.
De ce fait, un fond d’affectation spéciale a été créé dans le cadre de la loi de Finances 2020. Il
est doté d’une enveloppe de huit milliards de dirhams, sera étalé sur trois ans Dont deux
milliards de dirhams accordés par le Fonds Hassan II est consacrée à l’appui des projets
entrepreneuriaux dans le monde rural. De plus, les banques vont renoncer à toutes les
96
garanties personnelles pour se contenter des garanties liées aux projets. Plus encore, les
crédits seront accordés avec des taux d’intérêt bancaires extrêmement bas, relativement à ce
qui a été adopté auparavant. En effet, Intelaka est un programme qui se compose d’une offre
de financement et d’accompagnement fournie à des formalités et des conditions très
avantageuses. De surcroît, il vise l’accompagnement de 13.500 entreprises additionnelles
chaque année créant 81 000 nouveaux emplois à terme (Tali, 2020, p. 13).
L’offre de financement correspond à des crédits remboursables affectés pour financer les
dépenses d’investissement et les dépenses d’exploitation.
Pour une entreprise en création : elle faut avoir un chiffre d’affaires prévisionnel
inférieur ou égal à dix Millions de DH ;
Pour une entreprise existante exerçant son activité en zone urbaine : elle doit être créée
depuis cinq ans maximum et qui a un chiffre d’affaires inférieur ou égal à dix millions
de DH ;
Pour une entreprise ayant son activité en zone rurale : elle doit être créée depuis cinq
ans maximum et son chiffre d’affaires inférieur ou égal à dix millions de DH.
Néanmoins, les exploitations agricoles qui peuvent être soit des créations nouvelles,
soit des reconversions significatives de l’exploitation, soit des investissements
97
innovants ou permettant une modernisation de l’activité, sont exemptées de cette
condition.
Pour les entreprises exportatrices vers l’Afrique : leur chiffre d’affaires doit être
inférieur ou égal à dix millions de DH et sans condition d’ancienneté (Guide sur le
programme intégré d’appui et de financement des entreprises, p.7, 2020).
98
Intelak Al Moustatmir Al Qarawi inférieur ou égal à 300 000 DH. En effet, le prêt peut
toucher 20% du montant du crédit d’investissement dans la limite de 50 000 DH. Au surplus,
ce financement est sans intérêts et sans garantie. Ainsi que, il est remboursable après 5 ans
maximum sauf en cas d’ouverture d’une procédure de liquidation de l’entreprise (Start-TPE,
2020).
L’offre d’accompagnement est l’une des clés de réussite du programme Intelaka. Elle désigne
l’ensemble de services rendus aux candidats porteurs de projet pour les soutenir à créer leur
entreprise et à faciliter l’accès au financement. Ainsi que les services rendus aux entreprises
récemment créées en vue de leur perpétuation.
Ces services d’accompagnement peuvent répondre à une série de besoins, tels que :
Crédit jeune
Moukawalati Intelaka
promoteur
99
Jeunes diplômés et
porteurs de projets.
Auto-entrepreneur
inscrits au registre
national. Entrepreneurs
individuels et
Jeunes diplômés personnes physiques
qualifiés porteurs de Jeunes diplômés n’ayant pas le statut
projets, ayant entre 21 qualifiés porteurs de d'auto-entrepreneur.
et 40 ans, souhaitant projets, ayant entre 20 TPE y compris les
créer une entreprise et 45 ans, inscrits à commerçants.
individuelle ou une 1'ANAPEC. Artisans et TPE clans
société de personnes. le monde rural
Agriculteurs
Population cible
individuels et les
exploitants agricoles.
Entreprises
exportatrices. Start-ups
et coopératives.
100
Banques : 90% au
de projet. maximum du coût total
de projet.
101
de garantie s'élevé à
80% des crédits
par les établissements d'investissement et
réalisation du projet,
de crédits. d’exploitation qui ne
dépassent pas 1,2
million de DH.
Assistance pré, en
cours et post-création.
Soutien en cas de
difficulté.
Assistance et conseils
Aucun Assistance pré, en
Accompagnement en cas de cession ou de
accompagnement cours et post-création.
reprise de 1' entreprise.
À partir du tableau ci-dessus, on constate que les programmes CJP, Moukawalati et Intelaka
se différencient dans certaines caractéristiques. D’abord, le programme Intelaka se caractérise
par une population cible trop large, sans aucune tranche d’âge particulière, par rapport aux
autres programmes. Ensuite, ces produits de financement sont beaucoup plus intéressants que
CJP et Moukawalati. À savoir, Damane Intelak et Al Moustatmir Al Qarawi qui non
seulement visent à rassurer les banques qui financent les bénéficiaires de ce programme par
une garantie qui s’élève à 80% des crédits et qui ne dépassent pas 1,2 million de DH. Mais
encore, avec des taux d’intérêts préférentiels respectivement égaux à 2% HT et 1.75% HT.
Par ailleurs, Intelaka offre un 3ème produit de cofinancement baptisé Start-TPE qui peut
toucher 20% du montant du crédit d’investissement, sans intérêts et sans garanties. D’où la
générosité de ce programme en matière de financement accordé. D’un autre côté, le CJP offre
102
un financement productif d’intérêts moins encourageants, notamment avec des taux d’intérêts
de 7% et de 9% respectivement pour l’État et les établissements bancaires. De même, les frais
de dossier adressés au programme Intelaka sont complètement gratuits, alors que ceux des
programmes CJP et Moukawalati sont relativement onéreux. Finalement, le point qui a fait la
grande différence entre ces trois programmes se situe au niveau d’accompagnement accordé
aux entrepreneurs potentiels. On constate alors que Intelaka promet de répondre aux besoins
de sa population cible en matière d’assistance par un accompagnement pré, en cours et post-
création, ainsi qu’un soutien en cas de difficultés, de cession et de reprise de l’entreprise. Ceci
lui permet de bien gérer les projets proposés en maximisant leurs opportunités de réussites. De
même, si Moukawalati offre des services d’accompagnement à sa population, alors qu’elles
sont moins attractives que celles offertes par Intelaka. Elles sont donc sous forme une
assistance accordée aux porteurs de projets avant, au cours et après la création de leur
entreprise. Cependant, CJP n’a accordé aucune importance à l’accompagnement des projets
des entrepreneurs et jeunes diplômés durant leur aventure entrepreneuriale.
103
613) par rapport au nombre escompté 2000 12 24000 (au minimum). Ce qui donne une
différence de 13 387 des non bénéficiaires et donc 13 387 entreprises non créés.
Part des
Secteur Nombre de Investissemen Part de Emplois
banques en
d'activité promoteurs t en Dhs l'Etat en Dhs crées
Dhs
Agriculture 464 316 020 061 151 013 207 103 580 090 2 229
Industrie 1585 837 820 723 420 962 208 270 732 334 10 568
2 080 613 1 391 587
Services 8564 4 201 530 315 28 433
038 672
2 652 588 1 765 891
Total 10 613 5 358 371 100 41 230
543 096
(Source : revue des principaux programmes publics d’appui à la création d’entreprises par les jeunes au Maroc,
2000)
En parallèle, le nombre d’emplois crées n’a pas dépassé les 41 230 emplois sur la période de
1988 à 2000. En revanche, presque 288 000 postes était attendu au minimum. La chose qui
assure l’échec du programme à créer des emplois avec une perte estimée de 246 770 de postes
non crées. Plus encore et au niveau des secteurs d’activités, les résultats démontrent que 81%
des entrepreneurs s’intéressent plus au secteur tertiaire avec un investissement de 4 204 530
315 DH et qui a généré un nombre important de 28 433 des emplois. De plus, le secteur
secondaire a enregistré un taux de bénéficiaires de 15% soit 1 585 promoteurs, ainsi que 10
568 postes ont été créé pour un investissement de 837 820 723DH. Toutefois, le secteur
primaire n’a attiré que 464 promoteurs soit un taux de 4%, en générant 2 229 emplois pour un
montant d’investissement de 316 020 061 DH. Malgré les modifications et les réformes qu’a
connu le programme Crédit Jeunes Promoteurs, il a commencé à chuter à partir de la moitié
des années 90 qui ont entraîné son arrêt. En fait, le Groupement Professionnel des Banques du
Maroc avait affiché en 2000 un taux d’impayé moyen variant de 18% à 43% selon le secteur
d’activité. De ce fait, ses résultats étaient loin de ceux escomptés (El Ouarat & Arouch, 2015,
p. 745).
104
(Source : Revue des principaux programmes publics d’appui à la création d’entreprises par les jeunes au
Maroc, 2000)
105
Nombre
203 32,97 145 23,58 132 21,43 72 11,79 63 10,23
d'emplois 6180
8 % 7 % 4 % 9 % 2 %
crées
(Source : rapport de Recherche du FR-CIEA N° 54/13)
De plus, le volume de crédits octroyés a atteint un montant de 3 955 000 DH. Ces crédits ont
chuté d’une façon progressive, passant de 1 254 000 Dhs en 2007, à 1 032 000 DH en 2008, à
856 000 DH en 2009, à 501 000 DH en 2010 ainsi que seulement à 312 000 DH en 2011.
Alors que, le programme Moukawalati n’a été mis en place que pour faciliter l’accès aux
crédits bancaires pour les micros et petites entreprises. En outre, le programme a pu engendrer
6 180 emplois entre 2007 et 2010, représentant un taux de 6,7% de l’objectif initial qui était
de 90 000 emplois. En fait, ce nombre a connu à son tour un déclin significatif dû bien sûr aux
petits nombres d’entreprises créées (El Ouarat & Arouch, 2015, p. 748).
106
En revanche, Intelaka a pu mettre en place 5 733 entreprises durant quatre mois. En effet, ledit
programme vise la création de 40 500 entreprises au cours de trois ans. Concernant le volet
emploi, le programme CJP a généré 41 230 emplois. Cependant, Moukawalati a engendré
seulement 6 180 postes. Alors que, Intelaka envisage la création de 12 640 emplois en quatre
mois seulement. Conséquemment, on constate que Crédit jeunes promoteurs et Moukawalati
n’ont pas réussi à atteindre leurs objectifs tracés initialement. Leurs résultats étaient
insatisfaisants et particulièrement pour le programme Moukawalati, qui a abouti à des fins
frustrantes. De l’autre côté, le programme Intelaka montre des résultats déjà prometteurs.
107
des jeunes promoteurs, les autres institutions bancaires n’ont pas pu adhérer
activement à ce programme. Leur attitude était justifiée par la problématique des
garanties et des insuffisances dans des études de faisabilité des projets soumis.
La présentation des offres de crédit unique à tous les porteurs de projets : en effet, les
montants octroyés, les exigences de réforme des fonds, les procédures, étaient
identiques quelle que soit la qualification du porteur de projet, la nature du projet, le
secteur d’activité, la localisation territoriale.
La contrainte du choix de la forme juridique : cette limitation a entrainé une
démobilisation et un découragement de la part des jeunes promoteurs vu le risque
d’une procédure pénale en cas de cessation de paiement (El Ouarat & Arouch, 2015,
p.746).
108
également un handicap à la réussite du programme. Il faut dire que le profil des
porteurs de projets est essentiel dans ce domaine.
Les problèmes de coopération entre les différents acteurs : la multitude des acteurs qui
était censé être un point fort du programme, a été posé de nombreux problèmes de
coordination.de plus, les rôles attendus de chaque acteur n’étaient pas bien planifiés et
les visions n’ont pas pu être consolidées.
La complexité et la lenteur du processus de sélection et de déblocage des fonds : le
traitement des dossiers qui nécessitaient de passer de plusieurs étapes, et plusieurs
comités, et également des problèmes de bureaucratie, a entrainé des délais élevés de
traitement des dossiers avant acceptation finale.
La contrainte foncière : cette contrainte est évoquée par plus de 95% des jeunes
entrepreneurs. À la nécessite d’avoir un local pour exercer son activité, s’ajoute la
contrainte de l’hypothèse, exigée explicitement et implicitement par les banques lors
du traitement des dossiers de crédit ou par les autres créditeurs (El Ouarat & Arouch,
2015, p.749).
Après cette analyse des raisons de déficience des deux programmes, crédit jeunes
promoteurs et Moukawalati. On remarque qu’il existe des obstacles qui se répètent
dans les deux programmes à savoir : la contrainte foncière, la lenteur administrative, et
la coopération limitée des banques.
109
mesures. Dont le but est de relancer l’économie nationale à travers la promotion de
l’entrepreneuriat qui constitue un vecteur crucial dans le développement.
Nombreux sont les programmes d’appui à la création des entreprises au Maroc qui ont été
mis en place, notamment Crédit Jeunes Promoteurs, Moukawalati et Intelaka. D’abord,
Crédit Jeunes Promoteurs est le premier programme national d’appui à l’entrepreneuriat
marocain. D’ailleurs, malgré que ce programme ait connu une série de modifications et de
réformes, ses résultats ont été inférieurs à ceux escomptés au début. Ensuite, Moukawalati
est le deuxième grand programme qui a été établi par le gouvernement marocain.
Toutefois, en dépit de ses spécificités intéressantes par rapport au Crédit Jeunes
promoteurs, ledit programme a réalisé des résultats très décevants. En effet, l’échec de ces
deux programmes est dû à une multitude de raisons à savoir : la lenteur et la lourdeur des
procédures administratives, la pression fiscale et financière, l’absence de coordination
entre les différents acteurs, le carence d’expérience des jeunes promoteurs, etc.
110
Conclusion générale
L’entrepreneuriat est traité comme l’épine dorsale du développement économique marocain.
Ces dernières décennies, les pouvoirs publics au Maroc ont pris conscience de l’importance
d’apporter un modèle entrepreneurial approprié aux exigences des citoyens, notamment les
jeunes d’entre eux. Dans ce cadre, une série de mesures et de réformes a été entrepris ainsi
que des programmes ont été lancé dans le but de promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes et
d’assurer leur employabilité. En dépit de ses efforts notables déployés, l’Etat marocain s’est
trouvé devant une ambigüité dans sa vision stratégique du développement entrepreneuriale.
C’est en raison d’un échec de ses principaux programmes d’appui à l’entrepreneuriat.
D’ailleurs, il a été appelé à outrepasser ladite situation en surmontant plusieurs obstacles
handicapants son avancement socio-économique. Tirant les leçons des expériences passées,
soutenu par une impulsion royale, un nouveau programme intégré d’appui et de financement
de l’entrepreneuriat, connu sous le nom Intelaka, a été mis en place en 2020. Dans le but est
de favoriser l’insertion socio-économique des jeunes au Maroc, notamment dans le monde
rural. Â la lumière de la mise en œuvre d’une diversité de programmes pour promouvoir et
encourager l’entrepreneuriat chez les jeunes et en s’inspirant de l’actualité marocaine, nous
avons essayé de répondre à la problématique suivante : l’entrepreneuriat des jeunes au Maroc,
quelle valeur ajoutée par les programmes d’appui et de financement ? Bien que la présente
étude soit loin de nous permettre d'asseoir définitivement les fondements théoriques et
empiriques de l’entrepreneuriat des jeunes et les programmes d’appui et de financement. Elle
nous a moins permis d'apprécier la complexité d'un tel domaine de recherche. En effet, deux
particularités ont caractérisé le présent mémoire. D’un côté, une étude comparative des trois
programmes à savoir : Crédit jeunes promoteurs, Moukawalati et Intelaka, a été menée. À
travers cette étude, nous avons pu identifier les vulnérabilités qui ont été à l’origine de
déficience du CJP et Moukawalati. D’un autre côté, un questionnaire a été lancé auprès des
étudiants en vue de répondre à la question suivante : Le programme INTELAKA constitue-t-il
une vraie valeur ajoutée pour les étudiants en tant que jeunes entrepreneurs potentiels ?
L’analyse et l’interprétation des résultats obtenus montrent que plus de la moitié des étudiants
enquêtés apparaissent une réaction favorable envers le programme Intelaka. Néanmoins, une
partie d’entre eux manifestent leur méfiance envers ce programme. Ce sentiment
d’appréhension se justifient par une multitude de raisons qui doivent être prise sérieusement
pour ne pas répéter l’expérience des programmes passés.
111
La présente recherche bien qu'elle offre de nombreux apports que nous avons soulignés,
présente aussi certaines limites. La principale limite concerne le cadre empirique de notre
recherche. En fait, le taux de réponse du questionnaire a été fort notamment au début de la
recherche, soit 239 réponses. Alors que, 109 réponses ont été éliminées. Nous avons dû
écarter un certain nombre d’informations recueillies qui, à notre avis, n'auraient pu compléter
notre recherche. De plus, la deuxième limite porte sur l’insuffisance des sources
d’informations officielles sur les programmes de soutien de l’entrepreneuriat, notamment CJP
et Moukawalati. Somme toute, malgré les limites liées à cette recherche, nous pensons avoir
apporté une contribution à l’étude dans le domaine de l’entrepreneuriat des jeunes et sa
promotion via les programmes d’appui et de financement, et ainsi ouvert des pistes de
réflexion pour de nouvelles recherches.
112
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RIVET, D. (1997), Réformer le protectorat français au Maroc ? [En ligne], vol. 83, n° 84,
p. 75-91. Disponible sur : https://www.persee.fr/doc/remmm_0997-
1327_1997_num_83_1_1773
118
SCHUMPETER, J. (1984), La théorie schumpétérienne de l'entrepreneur ou le problème
de la connaissance économique. [En ligne], vol. 35, n° 2, p. 247-266. Disponible sur :
https://www.persee.fr/doc/reco_0035-2764_1984_num_35_2_408778
119
Liste des abréviations
BAC : Baccalauréat
BM : Banque Mondiale
DH : Dirhams
HT : Hors Taxe
120
PIB : Produit Intérieur Brut
SA : Société Anonyme
121
Annexes
Annexe 1 : questionnaire sur l’intention entrepreneuriale chez les étudiants ainsi que leurs
connaissances en matière des programmes de promotion de l’entrepreneuriat adoptés par
le Maroc. Cette étude est amenée dans le cadre de notre projet de fin d’études en Sciences
de Gestion à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales Ibn Zohr Agadir,
dont le thème porte sur : l'entrepreneuriat et la création des entreprises au Maroc, quelle
valeur ajoutée par les programmes d'appui et de financement ?
Nous vous remercions de bien vouloir consacrer quelques minutes pour répondre à ce
questionnaire ci-joint. Vos réponses et vos opinions resteront confidentielles et elles
seront utilisées uniquement pour des raisons académiques.
Question 1 :
Vous êtes :
1- Homme
2- Femme
Question 2 :
1- Moins de 20 ans
2- De 20 à 25 ans
3- De 26 à 30 ans
122
4- Plus de 30 ans
Question 3 :
1- Souss-Massa
2- Béni Mellal-Khénifra
3- Casablanca-Settat
4- Dakhla-Oued Ed-Dahab
5- Drâa-Tafilalet
6- Fès-Meknès
7- L’Oriental
8- Tanger-Tétouan-Al Hoceima
9- Laâyoune-Sakia El Hamra
10- Marrakech-Safi
11- Rabat-Salé-Kénitra
Question 4 :
1- 1ère année
2- 2éme année
3- 3éme année
4- Licencié(e)
7- Autre
Question 5 :
123
Dans quel établissement ?
1- FSJES
2- FST
3- FLSH
4- EST
5- ENCG
6- OFPPT
7- Autre
Question 6 :
1- SEG
2- DP
3- SVI
4- SMP
5- SMA
6- BCG
7- MIPC
8- CCA
9- MRH
10- Autre
Question 7 :
1- Oui
2- Non
124
Question 8 :
1- Si, oui où ?
2- Dans l’université
3- En dehors de l’université
4- En ligne
Question 9 :
2- Ça fait un mois
4- Ça fait un an
5- Plus d’un an
Question 10 :
Question 11 :
1- Théorique
2- Pratique
3- Les deux
125
Question 12 :
2- Business plan
3- Techniques de gestion
4- Communication
5- Etude de marché
6- Cadre juridique
7- Autre
Question 13 :
Selon vous cette formation était un facteur déterminant pour votre motivation et intention
entrepreneurial ?
1- Oui
2- Non
Question 14 :
1- Oui
2- Non
3- Je ne sais pas
Question 15 :
1- Industrie
2- Commerce
3- Agriculture
4- Construction Services
5- Autre
126
Question 16 :
3- Société en participation
4- Entreprise individuelle
5- Auto-entrepreneur
6- Autre
Question 17 :
1- Souss-Massa
2- Guelmim-Oued Noun
3- L’Oriental
4- Laâyoune-Sakia El Hamra
5- Béni Mellal-Khénifra
6- Casablanca-Settat
7- Dakhla-Oued Ed-Dahab
8- Drâa-Tafilalet
9- Fés-Meknés
10- Marrakech-Safi
11- Rabat-Salé-Kénitra
Question 18 :
127
1- Faible
2- Moyenne
3- Forte
4- Très forte
Question 19 :
Question 20 :
1- Très facile
2- Assez facile
3- Assez difficile
4- Très difficile
Question 21 :
1- Oui
2- Non
Question 22 :
1- Oui
2- Non
128
Question 23 :
Si vous voulez créer une entreprise, quels seraient pour vous les principaux obstacles à la
création ?
Plutôt
Très Plutôt pas Pas
importan importan importan importan
t t t t
Le capital de départ
L'expérience
La connaissance du marché
Démarches administratives et judiciaires
L'accompagnement du projet
La conjoncture économique
Le soutien de votre entourage
L'adéquation entre votre cursus étudiant et la
création d'entreprise
Les risques financiers
L'esprit Leadership
Le gout d'innovation
La prise de décision
Question 24 :
1- Oui
2- Non
Question 25 :
Si oui, lesquels ?
2- Moukawalati
129
3- Intelaka
4- Statut Etudiant-Entrepreneur
5- Autre
Question 26 :
1- Échoué
2- Réussi
Question 27 :
Pourquoi ?
4- Autre
Question 28 :
1- Le taux d’intérêt
2- Le montant
5- La population cible
6- Autre
Question 29 :
1- Radio
130
2- TV
3- Réseaux sociaux
4- Journal
5- Conférence
6- Autre
Question 30 :
1- Moins de 20%
2- 20%-40%
3- 41%-60%
4- 61%-80%
5- Plus de 80%
Question 31 :
Question 32 :
131
2- Faible taux d’intérêt
4- La procédure administrative
5- Accompagnement
6- Formation
7- Autre
Question 33 :
1- Oui
2- Non
Question 34 :
Si oui, pourquoi ?
1- La formation
3- Financements disponibles
5- Autre
Question 35 :
Si non, pourquoi ?
5- Autre
132
Question 36 :
1- Oui
2- Non
1- Moins de 20%
2- 20%-40%
3- 41%-60%
4- 61%-80%
5- Plus de 80%
Question 38 :
Pourquoi ?
4- Autre
Question 39 :
Selon vous, quels sont les autres facteurs à prendre en compte pour encourager
l’entrepreneuriat, et qui ont été négligés par INTELAKA ?
4- Autre
Question 40 :
133
Est-ce que vous comptez toujours d’entreprendre malgré la crise actuelle du Covid-19 ?
1- Oui
2- Non
134
Liste des graphiques
Graphique 1 : L’évolution des créations des entreprises
135
Graphique 13 : Le degré de difficulté à créer une entreprise selon le genre.
Graphique 18 : Les moyens de communication par lesquels les étudiants avaient entendu
parler d’Intelaka.
136
Table des matières
Remerciements............................................................................................................................3
Sommaire....................................................................................................................................4
Introduction de la partie............................................................................................................13
2.1. Définition..............................................................................................................14
137
2.2.1.5 l’entreprise selon l’approche traditionnelle................................................16
3. L’entrepreneur...............................................................................................................21
4. L’entreprenariat.............................................................................................................25
138
4.2.6.1. Entreprise en ex-nihilo..............................................................................30
4.2.6.5. L’intrapreneuriat........................................................................................32
5. Conclusion du chapitre.................................................................................................32
139
10. Des statistiques sur les créations et les défaillances des entreprises au Maroc Selon
le site de l’OMPIC (Rapport d’activité 2019-2020).............................................................46
10.1.1.5. Modifications..........................................................................................48
10.1.1.6. Radiations................................................................................................48
10.1.2.4. Modifications..........................................................................................50
12.4. Succursale.............................................................................................................55
140
13.3. Étape 3 : Blocage du montant du capital libéré....................................................57
Chapitre IV : Enquête par questionnaire auprès des jeunes étudiants /prochains entrepreneurs.
...................................................................................................................................................61
18. L’entrepreneuriat des jeunes au Maroc, quelle valeur ajoutée par les programmes
d’appui et de financement ?..................................................................................................79
18.2. Recommandations.................................................................................................80
21.4.1.2.3. Start-TPE..........................................................................................91
142
23.1. Les contraintes du Crédit Jeunes Promoteurs.......................................................99
Conclusion générale................................................................................................................103
Références bibliographiques...................................................................................................105
Annexes...................................................................................................................................114
143
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.3.......................................L’entrepreneur.
21
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.8.. Spécificités des jeunes entrepreneurs
au Maroc...............................................................................................................................39
144
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.9.1......Obstacles d’ordre personnel et
d’entourage.......................................................................................................................42
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.10....Des statistiques sur les créations et
les défaillances des entreprises au Maroc Selon le site de l’OMPIC (Rapport d’activité
2019-2020)............................................................................................................................45
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.Chapitre III : les étapes pour créer une
entreprise au Maroc...................................................................................................................53
145
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.12.1.. Société à responsabilité limitée
(SARL) 54
146
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.15......................Introduction du chapitre
61
147
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.21.1......Le programme Crédit Jeunes
Promoteurs........................................................................................................................84
148
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.21.4.1.2.1......Damane Intelak
90
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.22.. Lecture analytique des résultats des
trois programmes..................................................................................................................95
149
Erreur ! Référence de lien hypertexte non valide.Liste des abréviations..........................112
150