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Les contrats informatiques

INTRODUCTION :
Assez tôt, les techniques informatiques ont été appréhendées sous l’angle du
droit des contrats. Cette matière a très vite affiché une particularité tenant à la
forte technicité de leur objet.
En effet, les modalités de conclusion des contrats, parfois même leur
exécution, se trouvent modifiés en raison du caractère immatériel des
échanges qui s’opèrent. Il est alors indispensable d’assouplir ou d’écarter les
exigences de forme qui rendent impossible la preuve, voire même la conclusion
des contrats. Pour adapter le droit positif, il a fallu modifier le code civil.
Des solutions ont été adoptées dans une large mesure dans le cadre de la loi
relative à la certification électronique.
En effet, la loi n°2000-83 du 9 aout 2000, relative aux échanges et au
commerce électronique confirme la valeur de la preuve sous forme
électronique et la signature électronique sous réserve que techniquement l’on
soit sûr que le document émane de la personne à qui on l’oppose et qu’il est
établi et conservé dans des conditions qui en garantissent l’intégrité.
La loi exige qu’il y ait bel et bien un lien technique entre le document
électronique et ce qui identifie son auteur.
Nous aurons à étudier les contrats informatiques et les contrats électroniques
qui se trouvent dans un même contexte de technique de traitement de
l’information. Ils ne constituent pas une catégorie spécifique de contrats, ils ne
sont pas des contrats spéciaux. Ils constituent des contrats de vente et de
louage.
En effet, le contrat est la rencontre de volontés, c’est l’accord de deux ou
plusieurs volontés en vue de créer des effets de droit. Donc, le contrat est
valable dès l’échange de consentement. C’est ce qu’on appelle le
consensualisme, qui constitue le principe de base de la théorie des contrats
en droit tunisien.
Toutefois, le consensualisme qui est d’ailleurs la caractéristique principale de la
loi tunisienne, provoque en matière de contrats de commerce électronique un
débat juridique considérable en raison du fait que les contractants ne sont pas

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présents au moment de la conclusion des contrats. Ainsi que la spécificité des
moyens utilisés d’où la difficulté d’assurer parfaitement leur véritable identité.
En effet, le processus de contractualisation réalisé par l’Internet présente une
certaine spécificité liée au caractère immatériel des transactions sans pour
autant toucher au principe de consensualisme de droit commun qui s’applique
toujours.
C’est dans ce contexte que la mise en place d’un cadre juridique adéquat pour
le cyberspace est depuis plusieurs années plus qu’une priorité. Ainsi, plusieurs
pays ont adopté une série de lois et réglementations dans ce contexte.
En droit tunisien, la loi du 9 aout 2000 relative aux échanges et au commerce
électronique s’est chargée, à côté du droit commun, de la mission de
réglementer la matière des contrats informatiques et contrats de commerce
électronique.
L’article premier de cette loi l’annonce clairement : « le régime des contrats
écrits s’applique aux contrats électroniques quant à l’expression de la volonté, à
leur effet légal, à leur validité et à leur exécution dans la mesure o il n’y a pas
dérogation par la présente loi ».

SECTION REMIERE : les conditions de validité des contrats informatiques :


En raison de leur objet, les contrats informatiques sont complexes et appellent
à une vigilance particulière lors de leur rédaction.
Il est nécessaire de bien définir les obligations des co-contractants et de prévoir
les modalités d’intervention en cas de difficultés d’application des contrats.
Exemple l’envoi d’un message électronique peut constituer une offre si elle est
ferme, précise et complète.
Dans ce cas, l’acceptation du co-contractant pouvait former le contrat par un
simple clic sur une icône prévue à cet effet. L’apposition d’une signature
électronique sur le document contractuel permettra d’identifier le co-
contractant et conférera au document électronique la force probante (c’est-à-
dire on peut prouver son existence et sa validité juridique en cas de conflits) de
droit commun.
D’où pour qu’un contrat soit valable juridiquement, il est nécessaire de fournir
un certain nombre de conditions.

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C’est l’article 2 du code des contrats et des obligations (COC) qui prévoit ces
conditions. Ces mêmes conditions et d’après l’article 1er de la loi de du 9 aout
2000 sont applicables aux contrats électronique sauf dérogations ou conditions
particulières prévues par ladite loi.

Paragraphe premier : la capacité :


L’art 3 du COC prévoit que « toute personne est capable d’obliger et de
s’obliger, si elle n’en est pas déclarée incapable par la loi ».
Le droit civil distingue ainsi entre :
- ceux qui ont la capacité ;
- Ceux qui ont une capacité limitée ;
- Ceux qui n’ont pas de capacité.
Il faut noter à ce niveau qu’il y a de sérieuses difficulté à vérifier la capacité de
l’internaute et ce en raison de l’absence de moyens techniques de vérification.
Par exemple, une carte de payement peut être utilisée par un faux utilisateurs.
Paragraphe deuxième : la déclaration valable de volonté :

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