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1.Objectifs de l’étude
2.Echantillon
3.Questionnaire
4.Déroulement
5.Intérêt porté à la Bourse de Casablanca
6.Perception de la Bourse de Casablanca
7.Mode d’intervention
8.Niveau d’intervention
9.Fréquence d’intervention
10.Gestion du portefeuille
11.Perception de l’avenir de la Bourse de Casablanca
12.Conclusion
Pour la Bourse de Casablanca, l’évolution a été boostée par deux réformes importantes
dont les conséquences font qu’aujourd’hui, nous pouvons prétendre posséder, d’un point
de vue technique et organisationnel du moins, une Bourse aux standards internationaux.
Mais ce développement sur le plan technique n’a pas engendré automatiquement une
maturité économique et financière suffisante pour prétendre refléter la réalité
économique du Maroc.
Les facteurs invoqués pour expliquer cette dissension sont souvent liés, d’une part au
nombre réduit des valeurs cotées à la Bourse de Casablanca et, d’autre part, aux
comportements des investisseurs «casablancais» aussi bien institutionnels que
particuliers. En effet, le nombre de titres que propose cette place boursière demeure
assez faible, malgré les introductions que nous vivons de temps à autre, pour prétendre
offrir une gamme variée susceptible d’intéresser toutes les catégories d’investisseurs.
Quant au comportement des investisseurs, il demeure très particulier. D’un côté, les
institutionnels développent des attitudes dictées par des considérations très spécifiques,
en dehors de la logique du marché, et non liées directement à la Bourse et aux titres
proposés. D’un autre côté, les particuliers restent très timides face à la Bourse malgré
l’effervescence qu’on peut voir au moment de certaines introductions. Cette timidité
traduit une certaine méfiance par rapport à l’avenir et aux possibilités de développement
de cette place ou du moins une perception particulière de la Bourse et de ses
potentialités. C’est par rapport à ce dernier axe que nous développons notre étude.
L’idée est de comprendre comment l’investisseur particulier, actuel et potentiel, perçoit la
Bourse de Casablanca par rapport à son évolution, à son intérêt et à ses perspectives.
L’investisseur institutionnel a une attitude et donc une perception très différentes et
généralement orientées par des considérations autres. Par ailleurs, nous avons jugé utile
de nous arrêter sur le comportement des investisseurs boursiers particuliers et
notamment par rapport à leur mode d’intervention. Ainsi, comme deuxième objectif, nous
cherchons à comprendre comment ils « boursicotent », pour mesurer le degré de
confiance qu’ils accordent à la place.
A travers la compréhension des comportements développés par les méfiance par rapport
à l’avenir et aux possibilités de développement de cette place ou du moins une
perception particulière de la Bourse et de ses potentialités. C’est par rapport à ce dernier
axe que nous développons notre étude. L’idée est de comprendre comment
l’investisseur particulier, actuel et potentiel, perçoit la Bourse de Casablanca par rapport
à son évolution, à son intérêt et à ses perspectives. L’investisseur institutionnel a une
attitude et donc une perception très différentes et généralement orientées par des
considérations autres. Par ailleurs, nous avons jugé utile de nous arrêter sur le
comportement des investisseurs boursiers particuliers et notamment par rapport à leur
mode d’intervention. Ainsi, comme deuxième objectif, nous cherchons à comprendre
comment ils « boursicotent », pour mesurer le degré de confiance qu’ils accordent à la
place.
OBJECTIFS DE L’ÉTUDE
1. Identifier l’image de la Bourse de Casablanca telle qu’elle est perçue par l’investisseur
particulier, actuel et potentiel, et ce en terme d’évolution, de rôle et de perspectives ;
partant du fait que cette image conditionne le comportement de l’investisseur. Ainsi, son
mode opératoire et toutes ses actions sont dictés par cette perception. L’identification de
cette image permet donc de comprendre les mécanismes de raisonnement de ces
investisseurs et, à partir de là, de définir les actions adéquates pour orienter leur
intervention.
ECHANTILLON
Pour des considérations de moyens et en fonction du temps imparti à cette étude, nous
avons fixé la taille de l’échantillon entre 350 et 400 personnes. Les critères de choix de
l’échantillon sont définis par les quatre variables de contrôle suivantes :
• L’âge : Il est clair que l’âge des intervenants en Bourse est une variable déterminante.
Notre perception de la Bourse et notre mode d’action changent selon nos contraintes
socio-économiques, et partant de là, notre âge. Ainsi, nous avons retenu 4 tranches
d’âge dans les mêmes proportions (25%).
• Le revenu : la variable revenu est importante dans la mesure où elle est déterminante
pour s’intéresser ou non à la Bourse. On ne peut donc parler d’image et de perception
de la Bourse que si cet intérêt est manifeste et que les revenus peuvent le permettre.
Ainsi, nous avons défini quatre tranches de revenus correspondant à des structures de
ménages différentes et, partant de là, à un comportement de consommation différent et
à des préoccupations aussi différentes. Les pourcentages retenus pour chaque tranche
constituent une estimation des pourcentages des personnes ayant la capacité de
s’intéresser à la Bourse, tableau 1.
Nous pensons que cette répartition, somme toute subjective, est très proche de la réalité
socio-économique marocaine.
Ainsi, nous avons retenu quatre catégories socioprofessionnelles avec des proportions
variées, tableau 2.
L’échantillon est donc défini par rapport à ces quatre variables. Une combinaison fine de
ces variables nous a permis de déterminer notre échantillon. Le choix des différentes
personnes était aléatoire pourvu qu’il respecte les combinaisons établies.
Notons enfin que notre enquête a été focalisée sur la ville de Casablanca, et ce pour
trois raisons. Premièrement, la majorité des personnes qui s’intéressent à la Bourse se
trouve plutôt sur Casablanca, le plus grand centre urbain et capitale économique du
pays. Deuxièmement, la Bourse est située à Casablanca et il est intéressant, dans un
premier temps, de sonder l’intérêt que lui porte la population qui vit dans le même
espace géographique et qui en attend des retombées économiques. roisièmement, les
moyens affectés à cette étude ne permettaient par d’aller vers d’autres centres urbains.
Les résultats obtenus nous encouragent à envisager des études complémentaires sur
d’autres villes et viser un échantillon encore plus important.
QUESTIONNAIRE
Les questions sont pour la plupart fermées et rédigées d’une manière claire pour éviter
toute ambiguïté. Quatre grandes parties structurent le questionnaire :
• une partie est consacrée aux attentes que peut développer tout un chacun face à la
Bourse ;
• une troisième partie est consacrée au mode d’intervention au niveau de la Bourse ;
L’ordre des questions a été établi par rapport à un enchaînement logique et non par
rapport à ces quatre parties.
DÉROULEMENT
Etant donné le niveau social des personnes visées par notre questionnaire, nous avons
décidé de faire en sorte que l’intervention de l’enquêteur soit la plus neutre possible.
C’est ainsi que nous avons distribué le questionnaire et laissé le sondé répondre
spontanément sans aucune interprétation, ni explication de l’enquêteur. C’est un moyen
de garantir la fidélité de l’image à identifier.
Intéressons-nous, de plus près, à cette population qui ne montre aucun intérêt pour la
Bourse. En sondant leur connaissance du fonctionnement de l’institution, 21% avouent
l’ignorer complètement, alors que le pourcentage de personnes qui ne s’intéressent pas
à la machine et maîtrisent quand même sa mécanique est très faible : 1,30%.
Ces résultats montrent bien qu’en grande partie, le manque d’intérêt n’est pas un rejet
de principe a priori, mais est lié à la faible connaissance du fonctionnement de la Bourse
et qu’une communication plus développée peut permettre d’améliorer sensiblement
l’intérêt qui lui est porté.
Pour mieux comprendre cet intérêt assez nuancé, nous avons croisé la variable intérêt
avec les autres variables d’identification. Ainsi, avec la variable sexe, nous avons trouvé
une certaine indépendance, c’est-à-dire qu’hommes et femmes sont à parts égales
sensibles ou insensibles à ce marché : tableau 5.
En croisant les variables âge et revenu d’un côté avec la variable intérêt, l’indépendance
est tout aussi claire; sauf peut-être pour la tranche des 5000 – 10000 DH. A ce niveau-là,
le taux de personnes qui disent porter un intérêt « moyen » à la Bourse (8,3%) est plus
élevé que la moyenne des gens qui s’y intéressent dans l’absolu (6,02%). C’est
révélateur en soi d’une classe moyenne en perte de vitesse.
L’image de la Bourse auprès de notre échantillon est plutôt mitigée, la modalité la plus
élevée est «des hauts et des bas», ce qui correspond en quelque sorte à la réalité.
Cependant, en 2ème position on trouve le qualitatif «émergente» à 30%, figure 2.
Il est important de noter que la perception de la Bourse comme fluctuante et instable
influence lourdement dans la décision d’y intervenir. Ainsi, plus de 70% des sceptiques
restent à l’écart (29,90% des 41,60% qui y voient des hauts et des bas). Par ailleurs,
quelque 38% de notre échantillon a une image positive de la Bourse de Casablanca, la
considèrent émergente et dynamique, et par conséquent appelée à se développer. Or, la
moitié d’entre eux seulement y interviennent déjà, l’autre moitié constitue un potentiel
important pour la Bourse dans la mesure où ce sont des personnes qui en ont une image
positive mais ne passent pas encore à l’acte., tableau 7.
Les femmes emballées par la Bourse, au sein de notre échantillon, sont encore moins
nombreuses que les hommes à y mettre leur argent, tableau 8. Par contre, les
pourcentages ne fluctuent pas autant par rapport au critère de la profession.
Cependant, 35% estiment que l’évolution de la Bourse ne reflète pas du tout l’évolution
sociale, figure Ce chiffre de 35% peut être lu positivement ou négativement :
• Négativement : dans la mesure où l’on considère que la Bourse doit refléter l’évolution
économique et sociale d’un pays, 35% est une valeur élevée. Un effort particulier et
urgent doit être mené pour rapprocher les deux évolutions (celle de la Bourse et celle de
la société) pour que le développement de la Bourse ne devienne pas une bulle avec un
danger d’éclatement social important.
En somme, la Bourse de Casablanca dégage une image qui n’est pas négative mais elle
a un peu de mal à en profiter.
Au-delà de l’intérêt que suscite la Bourse de Casablanca, nous nous sommes intéressés
au niveau d’intervention qu’on rencontre sur cette place. Sur les 2/3 qui s’intéressent à la
Bourse, 1/3 seulement intervient réellement au niveau de la Bourse, tableau 9
Par conséquent, un autre effort doit être fait pour amener l’autre tiers qui s’intéresse à la
Bourse à transformer son intérêt en
Par rapport au sexe, le niveau d’intervention est un peu plus élevé chez les hommes que
chez les femmes. Difficile d’en tirer une conclusion particulière, tableau 11.
MODE D’INTERVENTION
L’analyse des données relatives au mode d’intervention au niveau de la Bourse de
Casablanca porte sur les 127 personnes qui ont répondu «oui» à la question
d’intervention.
NIVEAU D’INTERVENTION
Parmi les questions posées aux interviewés, l’une portait sur la valeur totale actuelle de
leur portefeuille d’actions cotée en Bourse (en dehors des Sicav et FCP). En réponse,
notre échantillon nous a indiqué une moyenne de 212 810 DH, un minimum de 40 000
DH et un maximum de 2 millions de dirhams, ce qui donne une dispersion relativement
forte.
Les 43% qui estiment que leur niveau de placements est faible, voire très faible, misent-
ils le maximum de leurs réserves ? Se retiennent-ils par prudence ? Constituent-ils un
potentiel important pour la Bourse de Casablanca ? Pour répondre finement à ces
questions, il est important de croiser le critère placement avec ceux de l’image, du
revenu et de la profession.
Ainsi, parmi les 57% lourdement impliqués dans les transactions boursières, seulement
36% en ont une image positive alors que 18% ont une image mitigée. Par ailleurs, et
dans le même tableau, on relève que 22% des intervenants en Bourse ont une image
positive mais n’interviennent que faiblement. Ceci est dû probablement à une méfiance
résiduelle que la Bourse gagnerait à dissiper, tableau 12.
La méfiance est particulièrement marquée chez les commerçants. 11,02% est une valeur
plus forte que la «normale» qui est de 7,16%, ce qui conforte le constat établi au niveau
des perceptions. Tableau 13
En gros, la tendance à mettre son argent en Bourse ne reflète pas la logique sociale et la
structure économique de notre échantillon.
FRÉQUENCE D’INTERVENTION
GESTION DU PORTEFEUILLE
En réponse à la question : « Comment gérez-vous votre portefeuille personnel d’actions
cotées en Bourse ? », moins de 50% passent par un gestionnaire de portefeuille, tableau
17.
Ce taux (48%) d’intervention des sociétés de Bourse, que nous estimons relativement
faible, suscite au moins trois réactions :
• C’est un marché important qui échappe à ces sociétés et qu’il est nécessaire pour elles
de récupérer.
• C’est un élément encore plus fragilisant quand on sait que seulement 17% déclarent
connaître parfaitement le fonctionnement de la Bourse !!, cf. tableau 4.
Par ailleurs, nous avons demandé à notre échantillon de nous proposer quelques actions
de nature à améliorer l’attractivité de la Bourse ; la question était : « Pour vous qu’est-ce
qu’il faut faire pour rendre la Bourse de Casablanca plus intéressante ? »
CONCLUSION
En conclusion et à travers cette étude, nous avons pu déceler le potentiel énorme qui est
celui de la Bourse de Casablanca. Les résultats que nous avons obtenus sont multiples
et variés,ils peuvent être classés en deux catégories :
• Des résultats qui confortent des informations connues ou des idées développées, d’une
manière ou une autre, sur le marché boursier marocain. Le fait de les donner sous forme
de résultats chiffrés permet de leur donner une certaine crédibilité et de pouvoir les
utiliser d’un manière fondée.
• Des résultats qui sont pour nous des découvertes et qui peuvent constituer des axes de
réflexion intéressants pour définir des actions à mener pour développer la Bourse de
Casablanca.
Globalement, la Bourse de Casablanca est assez bien perçue par les investisseurs
particuliers marocains. Cependant, ces investisseurs pensent qu’il y a des actions à faire
pour que la confiance qui lui est accordée soit plus grande et plus généralisée. Ces
actions sont de plusieurs ordres :
• des actions pour développer les sociétés de Bourse, ce qui permet de professionnaliser
davantage l’activité boursière.
D’ailleurs, une exploration plus fine des profils sociologiques des clients réels et
potentiels de la place boursière de Casablanca peut très bien compléter les hypothèses
qui se dégagent de cette photographie instantanée.