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Compensateurs statiques

de puissance réactive
par Gilbert DROUIN
Ingénieur de l’Institut d’Électrotechnique de Grenoble (IEG)
Ancien Responsable des Études Réseaux de Jeumont-Schneider

1. Principe....................................................................................................... D 4 315 - 2
2. Batteries de condensateurs .................................................................. — 2
2.1 Généralités ................................................................................................... — 2
2.2 Problème économique ................................................................................ — 3
2.3 Modernisation et compensation d’énergie réactive ................................. — 3
2.4 Fréquence de résonance ............................................................................. — 3
2.5 Valeur la plus défavorable de la puissance de court-circuit..................... — 4
2.6 Influence des charges tournantes sur la fréquence de résonance .......... — 4
3. Batteries de condensateurs en gradins ............................................. — 4
3.1 Réseau public............................................................................................... — 4
3.2 Commande des gradins .............................................................................. — 5
3.3 Compensation d’un cycle de travail........................................................... — 5
3.3.1 Exemple d’un cycle de travail............................................................ — 5
3.3.2 Compensation moyenne.................................................................... — 5
3.3.3 Compensation moyenne calculée statistiquement.......................... — 5
3.3.4 Compensation théorique pas à pas .................................................. — 5
3.4 Fluctuations de tension ............................................................................... — 6
3.5 Effets des gradins et des écarts de compensation ................................... — 7
3.5.1 Effet des gradins ................................................................................. — 7
3.5.2 Effet des écarts de compensation ..................................................... — 7
3.6 Optimisation de la compensation .............................................................. — 7
3.7 Inconvénients d’une compensation en gradins dans un réseau
d’usine .......................................................................................................... — 7
3.7.1 Régimes transitoires........................................................................... — 7
3.7.2 Dérive de la fréquence de résonance................................................ — 8
3.7.3 Surcharge des gradins ....................................................................... — 8
3.8 Protection contre les courants harmoniques ............................................ — 8
3.8.1 Réactance antiharmonique ................................................................ — 8
3.8.2 Gradins en filtre d’harmoniques ....................................................... — 9
3.9 Gradins réglés par thyristors ...................................................................... — 9
3.9.1 Contacteurs statiques......................................................................... — 9
3.9.2 Atténuation du flicker des fours à arcs ............................................. — 9
4. Absorbeur inductif saturable ............................................................... — 10
4.1 Principe de base........................................................................................... — 10
4.2 Réactances saturables................................................................................. — 10
4.3 Absorbeur inductif à réglage par thyristors .............................................. — 10
4.3.1 Base du dimensionnement ................................................................ — 10
12 - 1989

4.3.2 Taux d’atténuation du flicker ............................................................. — 11


4.3.3 Principe de régulation ........................................................................ — 13
4.3.4 Technologie de l’absorbeur ............................................................... — 14
4.3.5 Système de contrôle-commande ...................................................... — 15
5. Conclusion ................................................................................................. — 15
5.1 Compensation d’énergie réactive .............................................................. — 15
D 4 315

5.2 Réalisations .................................................................................................. — 15


5.3 Avantage du compensateur statique ......................................................... — 16
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. D 4 315

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our plus de renseignements et afin de mieux comprendre cet article, le


P lecteur pourra se reporter, dans ce traité, aux articles :
— Appareillage électrique à basse tension. Généralités. Principes. Technologie
[D 4 860] ;
— Circulation d’énergie réactive : effets sur un réseau [D 4 300] ;
— Condensateurs de puissance [D 4 710] ;
— Fours à arcs [D 5 920];
et à la rubrique Électronique de puissance.

1. Principe 2. Batteries de condensateurs


Les fluctuations de la puissance réactive absorbée par certains 2.1 Généralités
appareils provoquent des fluctuations de tension qui peuvent être
très gênantes pour tous les usagers. Les batteries de condensateurs sont actuellement le moyen le plus
économique et le plus simple de production d’énergie réactive dans
Les compensateurs statiques, constitués d’une batterie de
les installations industrielles aussi bien que dans le réseau public.
condensateurs et d’un absorbeur à réactances avec réglage de
Les moteurs synchrones peuvent également fournir de l’énergie
courant par des valves à thyristors, sont capables d’atténuer ces
réactive, mais leur fonction principale, la force motrice, n’est pas
fluctuations, même lorsqu’elles sont rapides comme dans le cas des
toujours compatible avec la demande instantanée de puissance
fours à arcs.
réactive. Les compensateurs synchrones sont aujourd’hui délaissés
Un schéma de principe est donné par la figure 1. malgré leurs mérites, parce qu’ils sont trop coûteux en investisse-
ment et en frais d’exploitation.
Les batteries présentent les avantages de tous les équipements
statiques :
— l’absence d’usure mécanique et un entretien réduit ;
— de faibles pertes ;
— un faible volume et une installation facile.
Les batteries comportent aussi certaines limitations :
— la puissance réactive fournie n’est pas réglable simplement ;
— la puissance réactive fournie varie avec la tension d’alimenta-
tion ;
— la mise sous tension provoque un violent appel de courant ;
— si la fréquence de résonance avec l’inductance de la source
est proche de celle d’un harmonique existant, cet harmonique est
Figure 1 – Principe d’une phase du compensateur statique
amplifié et peut devenir gênant ou dangereux.

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2.2 Problème économique Pour améliorer le bilan, l’industriel peut envisager d’installer en
parallèle avec les charges une batterie de condensateurs de
La recherche de l’efficacité est un souci constant et il se trouve 2 868 kvar. Les compteurs d’énergie indiqueraient 6 300 kWh et
que cet objectif se traduit en matière d’énergie et de compensation 2 520 kvarh et l’industriel ne paierait que 6 300 kWh, au prix d’un
par des tendances contradictoires : investissement supplémentaire de 60 à 100 F/kvar, soit dans le
présent exemple 172 à 287 kF. Mais, en général, les puissances active
— les industriels tendent à utiliser de plus en plus des variateurs et réactive ne sont pas constantes, et il est indispensable d’établir
électroniques de vitesse et à éliminer les convertisseurs rotatifs le bilan détaillé de consommation pour optimiser les investisse-
(groupes Ward-Leonard ou changeurs de fréquence) ou les varia- ments et les dépenses d’exploitation. Ce point sera développé à
teurs mécaniques, électromécaniques ou hydrauliques ; propos des batteries des condensateurs en gradins (§ 3).
— le distributeur incite chaque utilisateur à faire en sorte que sa
consommation soit aussi constante que possible, et le facteur de
puissance cos ϕ aussi proche que possible de l’unité, en vue de
rentabiliser les investissements en matériel de production, de trans- 2.4 Fréquence de résonance
port et de distribution.
On observe donc simultanément les faits qui suivent.
La capacité C d’une batterie de puissance réactive nominale QC ,
■ Utilisation croissante de dispositifs à semi-conducteurs : sous la tension nominale U n à la fréquence f 1 , est donnée par :
les avantages de ces dispositifs (rendement, souplesse, fiabilité, coût
réduit et facilité d’emploi) ont pour contrepartie certaines contraintes QC
(consommation d’énergie réactive, création d’harmoniques) liées à C = -----------------------
2
-
2πf 1 U n
leur principe.
■ Incitation de plus en plus pressante de la part du distributeur en L’inductance L S d’une source dont la puissance apparente de
vue de diminuer la consommation de puissance réactive : elle se court-circuit est S cc est donnée par :
traduit par la nécessité, pour la moyenne des consommateurs, de
doubler la compensation de puissance réactive par rapport à 2
Un
l’époque antérieure. En effet, en l’espace de deux ans tout au plus, L S = -----------------------
-
2πf 1 S cc
la limite admissible de tan ϕ précisée dans tous les contrats est
passée de 0,6 à 0,4, alors que beaucoup d’installations ont une On en déduit la fréquence de résonance f r par :
consommation d’énergie réactive correspondant à une valeur de
tan ϕ de l’ordre de 0,8 (cos ϕ = 0,78). Ainsi, il suffisait auparavant de 1
compenser 20 % de la puissance active moyenne, alors qu’il faut f r = ---------------------------------
2π ( L S C ) 1/2
maintenant en compenser plutôt 40 % pour éviter la facturation
d’énergie réactive. En introduisant la fréquence relative de résonance :
f
h r = -----r-
2.3 Modernisation et compensation f1
d’énergie réactive il vient :

 ---------
Q 
S cc 1/2
Considérons l’exemple d’une usine qui consommait en moyenne hr = - (1)
chaque heure une énergie active de 8 575 kWh et une énergie réac- C
tive de 5 145 kvarh, correspondant à tan ϕ = 0,6, donc pour laquelle
l’énergie réactive consommée n’était pas facturée. Dans le cas où l’inductance en série (par exemple, celle des
câbles) avec la batterie n’est pas négligeable, la formule devient :
Pour faire face à la concurrence, il a fallu investir pour moderniser
et rechercher des économies d’énergie. Les dispositifs antérieurs de 1
réglage, au rendement souvent médiocre, ont été remplacés par des h r = ---------------------------------------
-
Q C 1/2
dispositifs à meilleur rendement, mais qui consomment aussi davan-
tage d’énergie réactive. Maintenant, la consommation de cette usine h
1
--------
2
-
a
+ ---------
S cc
-

est de 6 300 kWh, soit une économie de 2 275 kWh. En même temps,
la consommation d’énergie réactive est devenue 5 388 kvarh et le avec h a fréquence d’accord.
détail de la facture d’énergie, par heure d’activité en heures pleines, Pour calculer la fréquence relative d’accord h a entre une batterie
donne : de capacité C et une inductance L, on considère la puissance de
énergie active : 6 300 kWh court-circuit SL , propre à l’inductance, correspondant au courant de
énergie réactive : 5 388 kvarh défaut en aval de l’inductance, supposée alimentée par un réseau
énergie réactive gratuite : 2 520 kvarh = 0,4 × 6 300 de puissance infinie, soit :
déficit d’énergie réactive : 2 868 kWh 2 2
Un Un
Le déficit d’énergie réactive est facturé environ au huitième du prix S L = ---------
- = ------------------
ZL 2πf 1 L
de l’énergie active, ce qui donne une énergie active équivalente de :
6 300 + (2 868/8) ≈ 6 659 kWh avec ZL impédance de l’inductance.
La fréquence relative d’accord est alors :
L’économie prévue était :

 -------
Q 
SL 1/2
8 575 – 6 300 = 2 275 kWh ha = -
Elle devient : C
8 575 – 6 659 = 1 916 kWh

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2.5 Valeur la plus défavorable


de la puissance de court-circuit

Pour conserver une marge de sécurité, on a l’habitude de prendre


en compte la valeur maximale de la puissance de court-circuit
S cc , éventuellement majorée par un coefficient d’incertitude.
L’impédance des charges tournantes (moteurs à induction, par
exemple) doit être prise en compte, car elle s’ajoute en parallèle à
l’impédance de la source et peut souvent modifier sensiblement
l’impédance équivalente de source. On en tient compte pour déter-
miner le courant maximal de défaut.
Mais, si l’installation comporte des condensateurs et des
convertisseurs, la prudence impose de considérer surtout la valeur
minimale de S cc , compte tenu des configurations possibles du
réseau d’alimentation. En effet, pour un spectre de courant donné,
la distorsion de la tension augmente avec l’impédance de source
et, en même temps, la fréquence de résonance baisse. Or, les
courants harmoniques sont généralement d’autant plus élevés que
leur fréquence est plus basse. La résonance peut donc être d’autant
plus gênante que la puissance de court-circuit est plus faible.

2.6 Influence des charges tournantes


sur la fréquence de résonance

L’impédance harmonique des moteurs asynchrones peut être


calculée (dans ce traité, articles Machines asynchrones. Régime per-
manent [D 3 480], Machines asynchrones. Régimes quelconques
[D 3 485] et Conception assistée par ordinateur des machines élec-
triques, moteur asynchrone polyphasé, conception et calcul
[D 3 490] ). On peut aussi en obtenir une valeur approchée en
considérant la réactance correspondant au courant de démarrage
en court-circuit. En effet, les harmoniques ont une fréquence multiple
de la fréquence fondamentale et l’on sait que le courant statorique Figure 2 – Effet des moteurs asynchrones
reste à peu près constant pour les grandes valeurs du glissement sur la fréquence de résonance (se reporter au paragraphe 2.4 pour h r)
(au-delà de 0,1 soit 10 %).
En utilisant cette approche, on a calculé diverses valeurs d’impé- Notons que, dans les réseaux publics, l’amplification à la réso-
dance de moteurs et établit un abaque qui permet de déterminer nance dépasse rarement un facteur de trois ou quatre. Mais, dans
rapidement si le risque est nul, certain ou probable d’une résonance un réseau interne d’usine, on observe parfois des résonances plus
proche d’un des harmoniques à envisager, compte tenu des batteries dangereuses, en particulier à cause de la longueur plus faible des
de condensateurs et de la puissance de court-circuit du réseau. câbles et de la puissance unitaire plus grande des machines qui,
Cet abaque (figure 2) n’est valable qu’en moyenne tension lorsqu’elles tournent à vide, ont des pertes faibles qui apportent peu
(3 à 36 kV), pour une batterie de condensateurs à raccordement d’amortissement.
direct et pour un réseau simple, purement inductif.
Pour utiliser cet abaque, il faut déterminer deux paramètres :
R SY = S cc /QC 3. Batteries de condensateurs
R MY = S M /QC
en gradins
avec S M puissance apparente totale des moteurs asynchrones.
On ne tient compte que des moteurs sous tension à l’instant 3.1 Réseau public
considéré.
L’abaque est formé de lignes droites, car on a observé qu’en Les réseaux publics de distribution utilisent de plus en plus des
prenant les variables indiquées, qui sont par nature des carrés de batteries en gradins pour répondre aux variations journalières de
fréquence de résonance en valeur relative, les fonctions devenaient la puissance réactive absorbée par la clientèle (moteurs
linéaires, ce qui facilite le tracé et la lecture. Cet abaque permet de asynchrones, variateurs de vitesse et autres équipements domes-
décider si un calcul plus précis est nécessaire et si des précautions tiques ou industriels, éclairage fluorescent).
spéciales sont à envisager ou non. En effet, pour maintenir la tension entre les limites garanties, il
Pour cela, on cherche la position du point de coordonnées R MY faut maintenir le bilan instantané de puissance réactive entre des
et R SY et on lit, sur la droite de résonance et la droite d’amplification limites déterminées.
les plus proches, la fréquence relative de résonance et le coefficient Les batteries de condensateurs sont donc fractionnées en gradins,
d’amplification à la résonance. Ce dernier est le rapport de la tension qui sont mis sous tension ou hors tension pour suivre l’évolution
harmonique de fréquence relative h r avec batterie de condensateurs de la demande et maintenir la tension dans la plage fixée. Chaque
à la tension harmonique de même fréquence relative en l’absence gradin manœuvré ne doit pas provoquer une variation de tension
de batterie de condensateurs. supérieure à 5 %.

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3.2 Commande des gradins 3.3.2 Compensation moyenne

Du bilan établi dans le tableau 2, on déduit :


La commande peut être manuelle, chronométrique ou régie par
un automatisme mesurant en particulier les débits de puissance 2 2 1/2
S moy = ( P moy + Q moy ) = 3,810 MVA
active et de puissance réactive. Notons que les utilisateurs industriels
optent pour une commande par relais varmétrique, c’est-à-dire (tan ϕ )moy = Q moy /P moy = 0,758
une commande à consommation constante de puissance réactive,
correspondant aujourd’hui (1989) à 40 % de la puissance active avec P moy , Q moy , S moy et (tan ϕ )moy valeurs moyennes de P, Q,
moyenne mensuelle escomptée. S et tan ϕ.
On peut dire que la technique de compensation en gradins est Pour une durée effective de 8 h par jour (1 poste) et 21 jours par
actuellement bien maîtrisée au niveau de la distribution en moyenne mois, soit 168 h, la consommation mensuelle est de 510,149 MWh
tension, mais il n’est pas évident que cette solution réponde aussi et 386,634 Mvarh.
bien au problème de l’industriel. Pour améliorer la rentabilité du projet, l’industriel pourrait donc
envisager une compensation fixe de la puissance réactive sur
168 h, soit une énergie de :
3.3 Compensation d’un cycle de travail 386,634 – 0,4 × 510,149 = 182,575 Mvarh
donc de fournir une puissance réactive de 1 087 kvar, par exemple
au moyen de six éléments normalisés de 190 kvar (1 140 kvar).
3.3.1 Exemple d’un cycle de travail

Prenons l’exemple d’une usine dont le variateur de vitesse, 3.3.3 Compensation moyenne
constituant l’essentiel de la charge, a un facteur de puissance de 0,84 calculée statistiquement
au point nominal, cos ϕ étant par ailleurs sensiblement propor-
tionnel à la vitesse.
La consommation peut varier sensiblement autour de la moyenne.
Supposons que le cycle de travail de durée totale T comprenne On peut se demander s’il convient d’ajuster constamment la puis-
trois parties, comme indiqué dans le tableau 1. (0) sance réactive, notamment s’il y a plusieurs cycles de travail
possibles pour l’atelier considéré.
L’important est d’évaluer aussi exactement que possible les
Tableau 1 – Exemple de cycle de travail d’un variateur différents cycles de travail à envisager ou, mieux encore, d’utiliser
de vitesse les relevés réels de compteurs en s’assurant de leur validité pour
l’avenir prévisible, par exemple en appliquant des méthodes statis-
Couple C (i ) Vitesse N (i ) Durée relative
i cos  (i ) tiques sur les relevés de plusieurs mois. On peut espérer ainsi
(pu) (pu) t (i )/T obtenir, avec une compensation fixe, une probabilité assez faible
1 0,8 0,6 0,1 0,504 de dépassement.
2 0,5 0,9 0,3 0,756 Pour cela, on prendra les moyennes augmentées, pour l’énergie
réactive, ou diminuées, pour l’énergie active, de k fois l’écart-type,
3 0,9 1,0 0,6 0,840 k étant fonction de la probabilité d’après la courbe de Gauss,
pu : par unité. c’est-à-dire fonction du risque accepté. La compensation QC , cal-
culée en prenant les moyennes statistiques sur les relevés du cycle
complet :
Q C = Q moy – 0,4 P moy
Sur ces bases, avec une puissance apparente nominale S n du
variateur de vitesse de 5 MVA et en notant que la puissance appa- s’avère souvent insuffisante : la raison en est que, à chaque période
rente S (i ) de chaque partie du cycle est proportionnelle au courant, de 10 min où il y a surplus de compensation, le compteur reste
donc aussi au couple, le bilan s’établit comme dans le tableau 2. bloqué et neutralise toute valeur négative. Le calcul doit donc être
(0) fait par périodes de 10 min et en remplaçant par zéro toute valeur
négative du déficit pendant un intervalle de 10 min.
Tableau 2 – Bilan énergétique d’un variateur de vitesse
(exemple du tableau 1)
3.3.4 Compensation théorique pas à pas
Puissance Puissance Puissance
apparente active réactive Compenser davantage que le strict nécessaire de puissance réac-
i S (i ) P (i ) Q (i ) t (i )/T P (i ) t (i )/T Q (i ) t (i )/T tive évitant les pénalités est une opinion assez répandue ; c’est une
(MVA) (MW) (Mvar) (MWh/h) (Mvarh/h) dépense supplémentaire qui doit être évitée. En reprenant le
tableau 2, on obtient respectivement pour :
1 4,000 2,016 3,455 0,1 0,202 0,345
2 2,500 1,890 1,636 0,3 0,567 0,491 QC (i ) = Q (i ) – 0,4 P (i )

3 4,500 3,780 2,442 0,6 2,268 1,465 les valeurs suivantes :


QC (1) = 2,648 Mvar
P moy et Q moy 3,037 2,301
QC (2) = 0,880 Mvar
QC (3) = 0,930 Mvar

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Si la compensation est calculée sur les valeurs moyennes,


1 100 kvar environ (§ 3.3.2), elle ne sera donc jamais exacte au cours Tableau 3 – Fluctuations de tension de la source
du cycle. Une solution pourrait être de prévoir une compensation d’un variateur de vitesse (exemple du paragraphe 3.3.1)
en gradins avec une partie fixe de 900 kvar, à laquelle on ajouterait sans ou avec compensation fixe ou en gradins
1 750 kvar, si nécessaire, ou encore 3 gradins de 800 kvar. On voit
déjà que l’investissement ne serait pas très rentable : seul le premier avec avec
gradin serait en service en permanence, le reste seulement 10 % du sans
compensation compensation
temps. compensation
i fixe (1) en gradins (2)
On peut objecter qu’il ne s’agit que d’un cas d’espèce, mais il était
utile de montrer que le maintien du facteur de puissance à une valeur Q C (i ) ( U/U ) (i ) Q C (i ) ( U/U ) (i ) Q C (i ) ( U/U ) (i )
spécifiée n’apporte que des complications et ne constitue ni une (Mvar) (%) (Mvar) (%) (Mvar) (%)
nécessité ni une économie.
1 0 9,3 1,140 6,4 2,650 2,6
On pourrait penser aussi que les écarts de tension sont plus
importants lorsque la compensation est fixe. Il faut donc examiner 2 0 4,7 1,140 1,8 0,900 2,4
cet aspect (§ 3.4). 3 0 7,3 1,140 4,4 0,900 5,0
(1) (§ 3.3.2).
(2) (§ 3.3.4).
3.4 Fluctuations de tension
On voit qu’avec une compensation en gradins les écarts de tension
■ On peut trouver une formule approchée donnant la chute de sont à peu près aussi importants qu’avec une compensation fixe et
tension (∆U ) en fonction de la charge et de l’impédance de source. que la plus forte baisse de tension existe pendant 60 % du temps
Cette formule peut se mettre sous la forme : au lieu de 10 % du temps. De plus, en cas de déclenchement brusque
de la charge, la remontée de tension avant l’action du relais peut
∆U Q + ( P/ tan ψ )
---------- = --------------------------------------- atteindre environ 2,650/40 = 6,6 %, soit la même valeur qu’avec une
U S cc compensation fixe et au prix d’un investissement nettement plus
important.
avec P puissance active de la charge,
Q puissance réactive de la charge, ■ Un autre point à signaler est le doublement du nombre des
fluctuations de tension qui résulte de l’inévitable retard d’action
tan ψ = X / R, de la compensation en gradins : toute variation de charge provoque
R résistance de la source, une première variation de tension, suivie de celle, en sens inverse,
X réactance de la source. due à l’action des gradins (figure 3).
La valeur de tan ψ est assez différente suivant qu’il s’agit d’une
alimentation moyenne tension (où elle varie de 4 à 8) ou basse Les courbes de la figure 3 ont été obtenues de la manière sui-
tension (où elle est comprise entre 0,1 et 0,3). vante.
La présence d’une batterie augmente l’impédance équivalente de La courbe I est une image des fluctuations de la puissance
la source (donc la chute de tension). En effet, l’admittance YC de la réactive Q F d’un four à arcs. La courbe III représente le niveau
batterie est capacitive, alors que la partie imaginaire de l’admittance de puissance QC fournie par les gradins sous tension pendant
YS de la source est inductive, donc de signe opposé. En négligeant les intervalles de temps considérés. La courbe II de la puissance
la partie réelle, on obtient l’admittance YS correspondant à la puis- réactive résultante Q R a été obtenue par décalage des
sance de court-circuit S cc : ordonnées de la courbe I en fonction de la courbe III.
2 On peut voir immédiatement que les fluctuations rapides
Y S = 1/ ( j ω L ) = – j S cc / U n restent inchangées et que chaque enclenchement provoque une
fluctuation abrupte supplémentaire.
L’admittance de la batterie est :
2
Y C = j ω C = jQ C / U n

L’admittance totale est donc :


2
Y T = Y C + Y S = j ( Q C – S cc ) / U n

Reprenons l’exemple du paragraphe 3.3.1 avec une puissance de


court-circuit S cc à l’arrivée dans l’usine de 40 MVA et une valeur
tan ψ = 8, et comparons (tableau 3) les écarts de tension :
— sans compensation ;
— avec compensation fixe moyenne (§ 3.3.3), en prenant :
Q C = Q moy – 0,4 Pmoy
— avec compensation en gradins (§ 3.3.4), soit :
QC (i ) = Q (i ) – 0,4 P (i )
avec Q (i ) et P (i ) valeurs du tableau 2.
(0)

Figure 3 – Compensation par batterie en gradins

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■ Il faut mentionner également que chaque enclenchement de retour des incidents. La compensation locale, enclenchée, par exem-
gradin provoque un bref mais violent appel de courant qui réduit ple, en même temps que chaque gros moteur, diminue le nombre
la durée de vie des contacts de disjoncteurs et celle des de manœuvres et semble également capable d’éviter un excès trop
condensateurs. Cela peut être significatif si le nombre de manœuvres important de compensation. Le coût est cependant souvent plus
atteint quelques dizaines par jour. élevé que celui d’une compensation globale et il reste toujours le
risque d’auto-excitation du moteur asynchrone lorsque la
compensation installée est supérieure à sa puissance magnétisante,
par exemple en vue de compenser d’autres charges. Cette solution
3.5 Effets des gradins et des écarts est à proscrire dans le cas de convertisseurs : chaque enclenchement
de compensation risque d’entraîner l’arrêt du convertisseur par le relais à manque de
tension.
3.5.1 Effet des gradins
■ Lorsque la charge de l’usine comporte une proportion notable de 3.5.2 Effet des écarts de compensation
convertisseurs, un autre inconvénient, qui peut être parfois un
sérieux problème, est le déplacement de la fréquence de réso- Le comptage d’énergie se fait par échelons de 10 min et la factura-
nance. Pour s’en rendre compte, il suffit de calculer chacune des tion est établie mensuellement. Pour la facturation, il n’y a pas lieu
fréquences en fonction du nombre de gradins (§ 3.7.2). de se préoccuper des écarts de compensation de courte durée
Cet inconvénient n’est pas toujours évident dans le cas du réseau (quelques minutes, voire quelques heures). Peu importe que le
public moyenne tension. La pratique habituelle est de prévoir, par facteur de puissance ne soit pas constant : seul compte le bilan de
exemple, quatre à six gradins de 2,4 ou 3 Mvar sur un jeu de barres comptage en fin de mois.
alimenté par un transformateur de 25, 36 ou 70 MVA. Les gradins
sont choisis pour que l’écart de tension sur manœuvre d’un gradin
ne dépasse pas 5 %.
Nota : rappelons qu’en France, la valeur habituelle, pour ne pas dire normalisée, de la
3.6 Optimisation de la compensation
puissance de court-circuit est de 250 MVA pour 20 kV. Il s’agit, bien entendu, de la valeur
maximale, destinée à fixer un pouvoir minimal de coupure de l’appareillage normalisé.
Pour un réseau à 20 kV, les valeurs extrêmes de S cc peuvent Comme dans beaucoup de domaines, on peut rêver à l’élimina-
tion totale des risques de toutes natures.
être dans un rapport de 50 à 250 MVA, soit de 1 à 5. Suivant le nombre
de gradins en service en un point déterminé du réseau public, la Mais, ici aussi, diviser par deux, ou même réduire de seulement
valeur totale de Q C varie, par exemple, de 2,4 à 14,4 Mvar, ou de 3 10 % le risque de dépassement de consommation, peut représenter
à 18 Mvar, soit de 1 à 6. On en déduit que la fréquence de résonance une dépense qui augmente très vite, au point de devenir injustifiable.
peut varier, d’après la relation (1), dans un rapport de (30)1/2, soit Dans le cas d’une usine comportant plusieurs ateliers, même si
5,48. En un point déterminé du réseau, la puissance de court- les cycles sont très stables, ils peuvent se décaler de manière
circuit peut varier dans le rapport 2 (par exemple, alimentation par variable. En outre, ils varient avec la nuance ou le type de produit
une ou deux lignes) et la puissance de la batterie peut varier de 1 fabriqué.
à 6. La fréquence relative de résonance peut ainsi varier, par exemple On est souvent réduit à faire des hypothèses, aussi solides que
avec S cc = 30 ou 60 MVA, d’après la relation (1), de (60/14,4)1/2 = 2,04 possible, mais il reste toujours à faire un choix, en acceptant un
certain taux de risque, déterminé en cherchant le minimum de coût
à (120/2,4)1/2 = 7,07. En considérant ces résultats, on peut s’étonner
global (moyens mis en œuvre et dépenses d’énergie, compte tenu
de la rareté des coïncidences d’une résonance avec un harmonique
du risque de dépassement de consommation).
effectivement présent. L’explication est peut-être que les gradins ne
sont enclenchés sur le réseau public qu’à mesure de l’augmentation Il est toujours possible de prendre pour base le cas le plus
de la charge, qui est à la fois active et réactive : l’important est que défavorable , mais le coût correspondant peut être prohibitif,
l’amortissement à la résonance reste en général suffisant. surtout si l’on tient compte de la probabilité que l’on peut lui attribuer,
parfois moins de 1/1 000, par exemple en prenant une échelle de
■ Sur le réseau public, les variations nécessitant la manœuvre temps appropriée. Il reste à comparer l’investissement à la péna-
des condensateurs sont à peu près connues à l’avance, comme en lité, pondérée par le taux de risque.
témoigne le profil habituel de charge du réseau, suivant les heures
de la journée et les saisons.
Mais, dans une usine, le processus ne suit pas nécessairement, 3.7 Inconvénients d’une compensation
bien au contraire, le rythme quotidien de la consommation globale,
industrielle et domestique. C’est le cas également pour un four en gradins dans un réseau d’usine
monophasé à induction qui constitue une charge variant avec la
température du produit traité. Dans ce cas, il faut non seulement 3.7.1 Régimes transitoires
équilibrer la charge sur les trois phases (circuit de Steinmetz : dans
ce traité, les articles Machines asynchrones. Régime permanent Les relais de commande ont été conçus à une époque où la plupart
[D 3 480] et Machines asynchrones. Régimes quelconques des installations comportaient essentiellement des moteurs
[D 3 485] ) mais également stabiliser la puissance réactive. Il faut asynchrones, par principe peu sensibles aux régimes transitoires
donc penser au nombre de manœuvres de gradins à effectuer rapides, encore que certains réenclenchements trop (ou pas assez)
par jour : au-delà de quelques dizaines de manœuvres quotidien- rapides aient pu être incriminés dans telle rupture d’arbre de très
nes, l’usure des appareils électromécaniques (disjoncteurs, section- gros moteurs. En effet, le régime transitoire d’enclenchement d’une
neurs, etc.) entraîne des charges d’entretien qui grèvent le bilan. De batterie de condensateurs est capable de perturber le fonctionne-
plus, dans un réseau d’usine, équipé de gradins, où le nombre de ment d’équipements électroniques de puissance et surtout d’équipe-
moteurs sous tension peut varier, on risque à tout moment de voir ments de mesure et de commande. Cela englobe évidemment les
apparaître une résonance dangereuse. Cela explique, d’une part, systèmes de conduite à base de microprocesseurs que l’on trouve
bien des avaries de condensateurs et, d’autre part, le fait que la plu- de plus en plus indispensables dans toutes les installations.
part des relais varmétriques (§ 3.2) ont été inhibés pour éviter le

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3.7.2 Dérive de la fréquence de résonance Le calcul de la compensation pour les deux points de fonctionnement
du convertisseur est donné dans le tableau 4.
Pour illustrer ce problème, on reprend l’exemple précédent (3.4 Pour simplifier, on adopte 4 gradins de 0,8 Mvar. Le premier gradin
et tableau 3) : est évidemment en surcharge lorsqu’il est seul en service, même sans
— sans compensation (pas de résonance) ; tenir compte de l’amplification due à la résonance. La valeur efficace
— avec compensation fixe, sur la base des puissances moyennes ; du courant dans ce gradin de 0,8 Mvar est calculée dans le tableau 5.
— avec compensation en gradins. Cette valeur est supérieure à celle du courant limite de surcharge
permanent qui est de 1,30 (norme CEI 931-1).
Les fréquences de résonance sont calculées en appliquant la
formule (1) : On peut donc s’attendre à un déclenchement immédiat par le relais
temporisé de protection qui doit être réglé à 1,4 fois le courant nominal
— avec compensation fixe :
du gradin.
h r = 5,9
(0)
— avec compensation en gradins :
h r (1) = 3,9 Tableau 4 – Exemple de calcul de la compensation QC
h r (2) = 6,7 à fournir pour les deux points de fonctionnement
d’un convertisseur
h r (3) = 6,7
Points de fonctionnement
On conçoit que, dans des cas semblables, avec plusieurs gradins, Caractéristiques
le risque de coïncidence d’une des résonances avec un harmonique 1 2
existant puisse provoquer une amplification dangereuse, voire
catastrophique : claquage de condensateurs, anomalies de télé- Tension de sortie ...................... (pu) 0,60 1
commande. Il peut même apparaître des oscillations sous-
cos ϕ .................................................. 0,53 0,88
harmoniques de convertisseurs à thyristors : en raison de la
déformation d’onde, la synchronisation des impulsions est P................................................(MW) 2,64 4,40
influencée par la forme d’onde qui est elle-même tributaire du
Q ............................................. (Mvar) 4,25 2,37
déphasage variable des harmoniques du fait de la réponse de la
régulation. On doit craindre, en particulier, les fréquences inter- QC théorique.......................... (Mvar) 3,19 0,61
harmoniques comprises entre 130 et 240 Hz.
QC réel.................................... (Mvar) 3,20 0,80
pu : par unité.
3.7.3 Surcharge des gradins
(0)
Les convertisseurs à thyristors sont de plus en plus nombreux dans
les réseaux d’usine et, si leur puissance totale dépasse une certaine Tableau 5 – Exemple de calcul de la valeur efficace
fraction de la puissance de court-circuit, il devient nécessaire non du courant dans un gradin de 0,8 Mvar
seulement de protéger les condensateurs contre la surcharge due
aux harmoniques, mais aussi de réduire la distorsion de la tension. Courant fondamental................................................. 0,80
En effet, cette dernière peut devenir inacceptable au point de Courant harmonique de rang 5 (1) ........................... 1,00
branchement sur le réseau public et même, éventuellement, dans
le réseau interne. Courant harmonique de rang 7 (2) ........................... 0,71
Il faut rappeler que le courant harmonique Ih de rang h est Valeur efficace du courant dans le gradin (3).......... 1,46
donné par :
Toutes ces valeurs sont des valeurs réduites, c’est-à-dire ramenées au
I h = K I 1 /h courant fondamental correspondant à une puissance apparente de 1 MVA.
(1) 1/5 de 5 MVA/1 MVA.
avec I1 courant fondamental et K < 1. (2) 1/7 de 5 MVA/1 MVA.
On note que pour h = 5 le coefficient K devient, en pratique, supé- (3) (0,82 + 12 + 0,712)1/2 ; les autres courants harmoniques étant négli-
rieur à 1,2 ou 1,3, si le lissage du courant continu est insuffisant, geables.
pour raison d’économie (par exemple sur l’inductance de lissage).
La difficulté est que, par exemple, du côté continu, la compensa-
tion nécessaire est plus faible à pleine tension (ou vitesse) qu’à la 3.8 Protection contre les courants
tension minimale, mais le spectre harmonique reste pratiquement
inchangé ou même augmenté. harmoniques
Pour montrer cette difficulté, prenons un exemple avec les valeurs 3.8.1 Réactance antiharmonique
suivantes :
— puissance apparente de court-circuit du réseau : 60 MVA ; Il est de pratique courante de prévoir une réactance anti-
— puissance apparente nominale du convertisseur : 5 MVA ; harmonique lorsque l’on veut éviter la surcharge des condensateurs
— facteur de puissance du convertisseur au point nominal : 0,88 ; en présence d’un spectre produit par des convertisseurs triphasés.
— puissance active nominale du convertisseur : 4,4 MW. En effet, en l’absence de fours à arcs ou d’autres sources présentant
On suppose le couple constant, égal au couple nominal. On admet un spectre fluctuant et aléatoire, on peut supposer que le premier
que le spectre harmonique est pratiquement constant à courant harmonique non négligeable est celui de rang 5. Une batterie de
constant. Les courants harmoniques de rang h sont pris égaux à I 1/h et condensateurs à raccordement direct peut donc être protégée au
sont exprimés en valeur réduite, valeur rapportée au courant fonda- moyen de réactances en série déterminées pour que la fréquence
mental correspondant à une puissance apparente du convertisseur de d’accord (§ 2.4) devienne inférieure à celle de l’harmonique de
1 MVA. rang 5, soit H5. Ainsi, la résonance parallèle entre la batterie avec
les réactances et la source ne peut amplifier que des harmoniques
à peine perceptibles avant amplification ; les courants harmoniques
I 5 et I 7 et au-delà ne peuvent pas être amplifiés.

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Mais, il faut rester très prudent et quand même vérifier que la Le montage comporte deux thyristors (figure 11b ), ou groupes
nouvelle fréquence de résonance parallèle ne coïncide ni avec celle de thyristors en série, montés tête-bêche, en série avec chaque phase
de H4, ni avec celle de H3, ni avec une fréquence de télécommande. d’un gradin. À chaque demi-période, l’un ou l’autre des thyristors
On choisit de préférence une fréquence légèrement inférieure à celle peut être mis en conduction. Le signal de commande des valves est
de H5. Certains auteurs préconisent même un accord sur H5. Cela établi ou coupé par le relais varmétrique en fonction de l’écart entre
est possible, à condition bien sûr, que le courant I 5 n’atteigne pas la valeur de la puissance réactive fournie effectivement et la valeur
80 % du courant nominal de la batterie : ainsi, la surcharge ne de la puissance de consigne. En coupant le signal de commande,
dépasse pas la limite normale, puisque 12 + 0,82 < 1,32. on peut aussi inhiber l’amorçage, donc arrêter la compensation, à
Au contraire, le choix traditionnel, encore trop répandu, de la fré- la demi-période suivante. Mais les thyristors n’ont pas la même capa-
quence 220 Hz présente en France des risques certains, d’autant plus cité de surcharge temporaire que l’appareillage électromécanique :
que l’accord capacité-réactance antiharmonique n’est que rarement il faut précharger les condensateurs avant l’enclenchement et
contrôlé. Par ailleurs les tolérances normales de fabrication font qu’il amorcer les thyristors avec un angle de retard de 90 degrés sur la
y a un excès presque systématique des valeurs réelles de la capacité tension appliquée. Sinon, avec une erreur de 100µs de la commande
et de la réactance, donc une fréquence de résonance pratiquement autour du passage à zéro de la tension de la source, le courant d’appel
égale à celle de H4 (200 Hz) ou à une fréquence de télécommande. à l’enclenchement pourrait augmenter dans des proportions
On choisira plutôt un accord à 237 ou 238 Hz, à défaut de 250 Hz (H5). inacceptables. Au contraire, si l’on choisit d’enclencher les
condensateurs à un instant voisin du passage à la valeur de crête
Il est possible d’utiliser un nombre variable de gradins identiques de la tension du réseau, la même erreur commise ne provoque pas
sans qu’il en résulte de problèmes de répartition de courants de dépassement exagéré de l’appel de courant, à condition, bien
harmoniques, sauf si l’accord est fixé sur un harmonique, H5 par entendu, que les condensateurs restent préchargés à une tension
exemple. En effet, dans ce cas, si les accords réels sont un peu très voisine de la tension de crête.
différents, certains gradins seront surchargés du fait que l’accord est
au-dessus ou au-dessous de la vapeur prévue.
3.9.2 Atténuation du flicker des fours à arcs
3.8.2 Gradins en filtre d’harmoniques
Une des premières applications de ce mode de compensation a
sans doute été de compenser les fluctuations de puissance réactive
Lorsque la distorsion, ou la surcharge des condensateurs, risque des fours à arcs. Mais le problème n’était pas simple : les variations
d’être excessive, on peut envisager un filtre d’harmoniques en d’impédance de l’arc sont fortes, rapides et à peu près indépendantes
gradins commutables. Chaque gradin est affecté au filtrage pour chacune des trois électrodes. On observe des fluctuations de
d’un des harmoniques. courant rapides et non équilibrées.
Cette méthode comporte de nombreuses contraintes : comme Le premier problème à résoudre, dans le cas de fluctuations
indiqué avant (§ 3.7.3), la compensation à fournir et la nécessité d’un rapides, est de disposer d’un nombre suffisant de gradins, de
filtrage ne sont que rarement compatibles. manière que la manœuvre d’un gradin ne provoque pas de fluctua-
Il est difficile de donner des règles générales, mais on peut dire tions supérieures à celle que l’on veut compenser. Rappelons qu’une
que les filtres d’harmoniques peuvent être enclenchés séparément, fluctuation de tension de 0,3 %, à la cadence de 8 ou 10 Hz, est visible,
à condition que les filtres sous tension ne produisent pas une voire gênante si elle se prolonge.
amplification des harmoniques non filtrés. Il faut aussi vérifier qu’il
n’y a pas de surcharge excessive d’une branche du filtre dans cha- Prenons, par exemple, le cas d’un four de 60 MVA alimenté en un
cune des configurations exploitées, et faire le calcul détaillé pour point du réseau public où la puissance de court-circuit est de 400 MVA.
déterminer les configurations à proscrire ou à éviter. Un four UHP (ultra haute puissance) est prévu pour fonctionner avec un
facteur de puissance moyen de 0,7 (tan ϕ ≈ 1).
En règle générale, les filtres doivent être enclenchés dans l’ordre
En marche permanente, pour obtenir tan ϕ = 0,4, il faudrait fournir
de leurs fréquences d’accord et déclenchés dans l’ordre inverse, mais
une puissance réactive de :
il faut toujours vérifier que ce principe est effectivement applicable
dans le cas considéré. Les courants d’enclenchement sont limités 0,7 × 60 × (1 – 0,4) = 25,2 Mvar
par les réactances d’accord antiharmoniques et ne posent pas de
problème en général. Compte tenu des périodes à charge réduite, on peut se contenter de
20 Mvar. Il faut limiter les fluctuations de tension, ou de puissance
Dès lors que l’on a prévu un filtre, le problème essentiel n’est plus réactive, à moins de 0,3 %, et par conséquent limiter la puissance d’un
au niveau des taux résiduels des harmoniques filtrés. Il est au niveau gradin à :
de l’amplification des harmoniques que l’on a décidé de ne pas filtrer. 400 × 0,003 = 1,2 Mvar
Bien souvent, il faut envisager de nombreuses variantes et
Le nombre minimal de gradins par phase sera donc :
commencer par le plus petit nombre possible de bras de filtre, car
le coût augmente avec le nombre de branches. En outre, le coût des 20/1,2 ≈ 17 gradins
réactances est d’autant plus élevé que la fréquence d’accord est plus
basse. Enfin, il faut penser à l’éventualité d’une avarie de En outre, pour limiter le retard statistique de la réponse à 10 ms,
condensateur et vérifier toutes les configurations exploitables. La il faut pouvoir disposer à tout moment d’un gradin préchargé avec
distorsion doit rester admissible pour la durée de remise en état. la polarité voulue : il faut donc doubler le nombre de gradins. Ce
mode de compensation présente une rapidité suffisante pour
compenser les fluctuations dues à un laminoir ou même à un
blooming, car elles sont plus lentes ou plus espacées que celles dues
3.9 Gradins réglés par thyristors à un four à arcs.
Il reste le problème du filtrage : les gradins ne peuvent assurer
3.9.1 Contacteurs statiques un filtrage adéquat sans risque de surcharge et le déplacement des
fréquences de résonance augmente le risque d’obtenir une réso-
Pour supprimer toute usure de matériel et obtenir une réponse
nance très précisément sur un des harmoniques existants. Il faut
plus rapide aux fluctuations de consommation de puissance réactive,
donc que le filtrage soit fait séparément de la compensation variable,
on peut penser à utiliser des thyristors au lieu de contacteurs ou
mais tous les problèmes ne sont pas résolus pour autant.
disjoncteurs.

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En fait, les résultats de ce mode de compensation ont été 4.3 Absorbeur inductif à réglage
décevants dans le cas des fours à arcs, malgré certains avantages,
notamment les pertes réduites. Le temps de réponse est de 10 à par thyristors
12 ms en moyenne statistique et le flicker n’est diminué que dans
la partie peu visible du spectre (de 0,1 à 5 Hz) et nettement augmenté
dans la partie la plus visible (de 5 à 15 Hz). Ce dispositif est actuellement le seul permettant de répondre au
problème de compensation des déséquilibres et d’atténuation du
flicker dans la gamme de puissance réactive nominale de quelques
Mvar à plus d’une centaine de Mvar.

4. Absorbeur inductif saturable Son efficacité dépend de deux éléments principaux :


— le dimensionnement, ou le rapport entre la puissance de
l’équipement perturbateur et la puissance réactive de la batterie et
de l’absorbeur ;
4.1 Principe de base — le dispositif de commande de l’élément de réglage.

Le principe de base est de remplir les creux de consommation de 4.3.1 Base du dimensionnement
puissance réactive de la charge en absorbant, dans les réactances
de l’absorbeur, la puissance réactive qui, temporairement, n’est pas ■ Pour compenser une charge perturbatrice symétrique, il faut
consommée. déterminer les limites de l’échange de la puissance réactive à
Il existe deux variantes principales de l’absorbeur qui peut être respecter pour que les fluctuations de tension soient dans les limites
constitué soit par une inductance variable avec le taux de saturation, spécifiées, compte tenu de la puissance de court-circuit du réseau.
soit par une inductance fixe avec réglage du courant. Il convient de tenir compte de la limite admissible des fluctuations
Dans ces deux variantes, la batterie est en principe de valeur fixe de tension en fonction de leur fréquence de répétition. En effet, la
et compense la consommation de puissance réactive de la charge plupart des normes, et notamment la norme 555 de la CEI, autorisent
et de l’absorbeur. des fluctuations de tension d’autant plus grandes qu’elles sont plus
espacées. Toutefois, il existe toujours une limite absolue au-delà de
Il n’est pas exclu d’ajuster la puissance de la batterie en utilisant laquelle il y a risque d’incident ou d’avarie.
le principe des gradins, pour l’adapter aux périodes où la charge
est réduite. Mais le réglage fin et le réglage rapide sont effectués Il n’est pas toujours nécessaire de prévoir la même puissance pour
par la partie inductive qui ne présente pas les mêmes contraintes la batterie et pour l’absorbeur : il existe, en général, une limite infé-
et limitations que le réglage direct du courant capacitif. rieure de la charge représentée par l’usine ou l’atelier, par exemple
les servitudes et les charges dites prioritaires, indispensables à la
sécurité, même lors d’un arrêt prolongé des équipements principaux.
La puissance réactive nominale de l’absorbeur peut être plus faible
4.2 Réactances saturables que celle de la batterie et la batterie peut être mise hors tension lors
d’un arrêt total de l’usine.
Un autre critère à respecter est celui du bilan des consommations
Dans cette variante, on utilise des réactances à noyau ferromagné- dans le cadre du courant tarifaire, mais il n’est généralement pas
tique, dont la courbe d’aimantation présente un coude de saturation : déterminant, sauf peut-être dans le cas de nombreuses charges
dès que la tension appliquée augmente par suite d’une réduction indépendantes de puissance relativement faible, où l’on peut même
de la consommation de puissance réactive, le courant magnétisant mettre en doute la nécessité réelle de l’absorbeur.
augmente et rétablit l’équilibre précédent avec le courant capacitif.
Mais le temps de réponse pour atteindre un changement de satura- ■ Dans le cas d’une charge présentant des fluctuations non symé-
tion est de l’ordre de 10 ms, donc excessif. triques, telle qu’un ou plusieurs fours à arcs, on doit distinguer deux
De nombreuses installations de ce type ont été réalisées, mais les aspects du problème.
résultats n’ont pas été concluants dans le cas de fours à arcs, tout Le premier aspect est celui de fluctuations très grandes mais
au moins dans le cas où la mesure de flicker est faite suivant la relativement espacées dues, par exemple, à l’amorçage du four, qui
méthode EDF (ou la norme CEI 868). Divers inconvénients se traduit nécessairement par un court-circuit monophasé. En fait,
apparaissent à l’examen : après construction et mise au point, l’ajus- ce cas de figure, tout comme celui des courts-circuits monophasés
tage n’est possible qu’au moyen d’un transformateur à régleur en ou triphasés, au début de la fusion, conduit à un surdimensionne-
charge, destiné à ramener la tension dans la plage de saturation, ment qui ne semble pas justifié : l’effet sur le taux de flicker reste
avec l’inconvénient d’être coûteux, relativement lent et sujet à usure. faible car il s’agit de fréquences basses, de l’ordre de 0,1 à 0,3 Hz,
De plus, la saturation entraîne l’apparition de courants harmoniques donc relativement peu gênantes.
qu’il faut atténuer par des couplages magnétiques compliqués. Ces Le second aspect concerne les fluctuations dont la fréquence est
derniers interdisent la compensation des déséquilibres entre les de l’ordre de 6 à 12 ou 15 Hz. Ces fluctuations ont une amplitude
phases de la charge. plus faible et ne mettent pas directement en cause le dimensionne-
Cette variante n’est donc plus guère compétitive, notamment pour ment de l’absorbeur. Il s’agit surtout d’éviter que l’absorbeur soit
les fours à arcs. en butée basse (absorbeur à courant nul), car alors le flicker subsiste
Une autre possibilité consiste à utiliser une inductance saturable intégralement. Au contraire, la butée haute (absorbeur à pleine puis-
munie d’un enroulement de commande, alimenté en courant continu sance) n’est atteinte que si la charge est faible, donc moins
par un redresseur à tension variable. La précision peut être excellente perturbatrice en général.
(mieux que 0,1 %), mais la constante de temps (rapport de la valeur Un incident relativement fréquent, la casse d’une des électrodes,
de l’inductance de l’enroulement de commande à sa résistance) constitue probablement le cas limite de déséquilibre qui doit être
augmente rapidement avec la puissance des réactances, même avec compensé sans compromettre l’atténuation du flicker jusqu’à la fin
un taux élevé de forçage (rapport entre la puissance maximale en de la phase de fusion en cours, soit une dizaine de minutes.
pointe brève et la puissance en régime établi). La rapidité de réponse
est tout juste suffisante pour un laminoir à un niveau moyen de puis- ■ Le calcul de la valeur maximale de la compensation, induc-
sance et inadéquate pour un four à arcs. tive et capacitive, repose sur l’emploi de la méthode des compo-
santes symétriques. Les inductances de l’absorbeur sont couplées en

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triangle pour permettre l’amorçage des valves à tout instant de la


demi-période. Il est donc nécessaire, tout d’abord, de transformer les Mais, en régime rapidement variable, si la régulation était
admittances étoile du four, en admittances triangle. réalisée d’après le principe décrit pour le calcul du dimensionne-
ment, le flicker serait plutôt accentué. En fait, on doit compenser
On peut caractériser l’admittance de chaque phase par le rayon
les variations de la composante réactive de chaque courant de
du demi-cercle (figure 4) et par l’angle au centre θ, qui est le double
ligne, sans chercher à équilibrer instantanément.
de l’angle ϕ, correspondant au facteur de puissance cos ϕ pour un
point de fonctionnement donné :
Y = R [sin θ + j (cos θ – 1)] (2)
Nota : ici, l’admittance (inductive) est prise avec une valeur imaginaire négative, bien
4.3.2 Taux d’atténuation du flicker
qu’il soit d’usage de prendre le signe opposé pour le comptage d’énergie.
Le rayon R correspond, pour un four UHP, à la puissance active Pour évaluer la rapidité de la réponse minimale nécessaire, on peut
maximale pour une tension donnée. Il est proportionnel au carré de considérer un mode de réglage qui serait exact en amplitude, mais
la tension secondaire qui dépend de la prise utilisée sur le trans- aurait un certain retard pur  . On sait qu’un retard pur τ appliqué
formateur. L’angle θ est en général différent pour chacune des à la composante p (ω ), de pulsation ω, d’un signal quelconque
phases et peut varier entre 140 à 160 degrés, lorsque l’électrode est décomposé en série de Fourier, peut être représenté en appliquant
au contact de la charge métallique, à environ 60 degrés lorsque l’arc à p (ω ), une rotation de phase de la forme :
est long. Au-dessous de 60 degrés, l’arc est très instable et s’inter-
rompt spontanément. Il est ainsi possible de faire le calcul dans 1 – j ωτ
exp ( – j ωτ ) = ---------------------
différents cas de figure et de trouver les conditions les plus 1 + j ωτ
défavorables déterminant le dimensionnement de l’absorbeur et de
la batterie. L’analyse spectrale des fluctuations de la partie imaginaire du
courant donne pour chaque fréquence f = ω / 2 π, par exemple de
0,1 Hz à 25 Hz, l’amplitude de la composante p (ω ) de la perturbation.
La formule de Kenelly permet de calculer les paramètres Pour être parfait, un dispositif de compensation devrait produire une
∆ ∆ ∆
des admittances triangle Y R , Y S , et Y T des phases R, S et T, à fluctuation c (ω ) égale et en opposition de phase. Le retard pur τ
correspond à un décalage angulaire ω τ et la somme vectorielle de
la fréquence fondamentale, produisant les mêmes courants de
la perturbation et de la compensation n’est pas nulle (figures 5 et
ligne que les trois admittances étoile Y *R , Y *S et Y *T données, 6). Avec compensation, la perturbation p (ω ) devient donc p ′ (ω ),
fonctions de chaque angle θ = 2 ϕ [relation (2)]. soit :
∆ p′ ( ω ) = p ( ω ) + c ( ω )
Ainsi, pour Y R , on a la formule :
ce qui équivaut à écrire :
∆ Y* S Y* T
Y R = ----------------------------------------------
-

1 – j ωτ

Y *R + Y *S + Y *T
p ′ ( ω ) = p ( ω ) 1 – -------------------
∆ 1 + j ωτ
Par convention, l’admittance triangle est supposée YR
raccordée entre les phases S et T. Le taux d’atténuation du flicker T peut être caractérisé
AF
On obtient, de même, la formule et la convention établie pour par p ( ω )/ p ′ ( ω ) , soit l’inverse du gain relatif p ′ ( ω )/ p ( ω ) et
∆ ∆
les admittances triangle Y S et Y T en appliquant une permuta- s’écrit donc :
tion circulaire dans le sens R, S, T.

1 + j ωτ

1 1
T = --------------------- = ----- 1 + -----------
AF 2 j ωτ 2 j ωτ
∆ ∆ ∆
On calcule ainsi les trois valeurs Y R ( θ R ), Y S ( θ S ),Y T ( θ T) en
De la figure 7, on peut déduire la variation de T AF en fonction
fonction des angles θ R , θ S , θ T . Il suffit de multiplier les admittances
par la tension appliquée pour obtenir les courants par phase. de la fréquence f (par exemple de 0,1 à 25 Hz) pour diverses valeurs
L’admittance Y c de la compensation résultante doit être telle que la du retard τ. Le spectre perturbateur est de la forme p (f ) = p 0 f 1/2
composante inverse soit nulle, ainsi que la partie imaginaire de la (four à arcs). Le module de T AF
est égal ou inférieur à l’unité pour
composante directe (dans ce traité, article Multidipôles linéaires
une fréquence limite f lim . Les composantes dont la fréquence est
passifs et réactifs en régime harmonique [D 66]). On obtient une
charge équilibrée sur les trois phases avec un facteur de puissance supérieure à f lim ne sont pas atténuées mais amplifiées. La fréquence
unité. Il est possible d’obtenir une autre valeur du facteur de puis- f lim (τ ) pour laquelle :
sance par une action symétrique sur l’absorbeur sans détruire l’équi- T AF
(ω, τ) = 1
libre, par exemple en ajoutant une fraction de la composante active
pour tenir compte de la chute résistive de tension. On aboutit ainsi est obtenue très simplement en remarquant qu’un retard donnant
à la formule suivante, donnée pour la phase R : un déphasage de 60 degrés conduit à une résultante égale à la
∆ ∆ ∆
perturbation (triangle équilatéral) d’où :
Y cR = – lm ( Y R ) + K Re ( Y T – Y S )
2 π f lim τ max = π/3
avec K facteur dépendant du choix de tan ϕ avec compensation.
ou encore f lim τ max = 1/6
Les formules pour Y cS et Y cT sont obtenues par permutation
circulaire. Le dimensionnement de la batterie est donné par la plus
grande des valeurs positives obtenues et celui de l’absorbeur par
la plus grande des valeurs négatives. Les résultats s’entendent par
phase.

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Figure 4 – Diagramme circulaire d’un four à arcs UHP

Figure 6 – Effet d’un retard croissant pour une fréquence f donnée


Figure 5 – Correction d’une composante de fréquence f (figure 5 pour la limite d’action)
de la perturbation

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Figure 7 – Atténuation du flicker en fonction de la fréquence f pour différentes valeurs de retard pur 

D’après la courbe de sensibilité au flicker, il faut que cette 4.3.3 Principe de régulation
fréquence soit au moins de 15 à 20 Hz pour que l’atténuation du
flicker justifie l’investissement d’un dispositif de compensation. On On s’est aperçu que l’équilibrage des charges sur les trois phases
peut déjà en conclure qu’un retard pur de 5 à 7 ms est la limite au-delà ne donnait pas de résultats satisfaisants, sauf aux très basses
de laquelle le dispositif antiflicker risque d’être plus nuisible qu’utile. fréquences, car cela améliorait les conditions de fonctionnement de
Cette approche demanderait à être complétée par la prise en compte l’installation, mais avait plutôt tendance à augmenter le flicker
de l’ensemble du spectre, depuis 0,5 Hz jusqu’à 20 ou 25 Hz, et de visible, notamment lors de la fusion du premier panier d’un four à
la sensibilité de l’œil en fonction de la fréquence. Mais, pour effectuer arcs. On a donc cherché à réduire le temps de mesure de la puissance
des simulations, on ne dispose encore d’aucun modèle mathéma- réactive et à introduire une avance de phase pour en anticiper les
tique satisfaisant permettant d’obtenir le spectre moyen de tel ou fluctuations, en s’affranchissant ainsi de l’augmentation du temps
tel type de four, surtout en ce qui concerne l’instabilité de l’arc : on de réponse en boucle fermée (figure 8). Cela revient à adopter une
doit se contenter d’utiliser un enregistrement réel. C’est dire que ce régulation phase par phase et à donner, pour référence à la régu-
moyen ne permet pas de calculer à l’avance l’efficacité d’un système lation, l’opposé de la variation mesurée par rapport à la puissance
de compensation, mais seulement d’éliminer les dispositifs de consigne.
inadéquats.
Pour une simulation efficace, il faut aussi tenir compte de la ■ Pour la mesure de la puissance réactive, reprenons la for-
méthode de mesure du flicker, du dimensionnement de l’absorbeur mule de définition de la puissance réactive fondamentale, avec pour
et du four et de l’impédance de la source, modifiée par la batterie. origine la phase de la tension, le courant étant en retard de
Il faut enfin tenir compte d’un certain nombre de facteurs, souvent l’angle ϕ :
mal connus, comme les diverses variétés de la charge du four, les Q = V I sin ϕ (3)
consignes et les pratiques réelles de conduite du four. La tension composée instantanée v (t ), à la fréquence f 1 , est de
On peut retenir que la rapidité de réponse est essentielle et la forme :
que les dispositifs trop lents, même de quelques millisecondes v (t ) = V cos ω t
seulement, peuvent provoquer une augmentation du flicker,
avec ω = 2 π f 1 ,
notamment à la fréquence de coupure de la régulation, car l’opposi-
tion de phase entre c (ω ) et p (ω ) n’existe plus. En revanche, si le et le courant en ligne, en retard d’un angle ϕ par rapport à la tension :
temps de réponse est beaucoup plus grand, par exemple supérieur i (t ) = I sin (ω t – ϕ )
ou égal à 50 ou 100 ms, le réglage de la compensation moyenne
sera probablement très bon et n’augmentera pas sensiblement le
flicker visible.

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À l’aide d’un circuit multiplicateur, on obtient un premier signal : ■ Le temps de retard à l’amorçage d’une valve à thyristors
Q 1 (t ) = V I cos ω t sin (ω t – ϕ ) 1
tête-bêche peut varier de zéro à ----------- :
2 f1
qui est une image de la puissance réactive monophasée, mais il est
modulé à la fréquence 2 f 1 . Supposons que l’on fasse simultanément • zéro lorsque la mesure demande un changement de l’angle
une deuxième mesure avec les mêmes signaux déphasés d’amorçage et que la valve correspondante n’est pas amorcée ; elle
de π/2 (+ π/2 ou – π/2). La deuxième mesure est alors : peut donc être amorcée aussitôt sans erreur par rapport à la
commande ;
Q 2 (t ) = V I sin ω t cos (ω t – ϕ ) 1
• ----------- (10 ms pour f 1 = 50 Hz), lorsque la valve vient d’être
En retranchant le premier signal du second, on obtient, à un facteur 2 f1
constant près, la fonction cherchée [relation (3)], où ω t ne figure amorcée et que l’angle d’amorçage ne pourra être changé qu’à la
plus : demi-période suivante.
Q (t ) = V I [sin ω t cos (ω t – ϕ ) – cos ω t sin (ω t – ϕ )]
1
La moyenne du retard est donc ----------- soit 5 ms pour f 1 = 50 Hz.
Q (t ) = V I sin [ω t – (ω t – ϕ )] = V I sin ϕ 4 f1
C’est donc une grandeur qui n’est plus modulée à la pulsation 2ω Le retard moyen n’est augmenté que de 1 à 2 ms par le filtrage
et qui, en l’absence d’harmoniques et autres perturbations, donne éliminant les imperfections du signal. La figure 10 montre la densité
une mesure instantanée de la puissance réactive. spectrale du flicker, sans ou avec compensateur statique.
On réalise un tel circuit de mesure (figure 9) au moyen de deux
opérateurs de multiplication et de circuits déphaseurs de π/2, suivis
d’un inverseur de signe et d’un sommateur. Le signal obtenu est 4.3.4 Technologie de l’absorbeur
débarrassé de la modulation à la fréquence 2 f 1 de chacune des
composantes, sans filtrage ni retard, ce qui est crucial pour la vitesse Une vue d’ensemble est donnée par la figure 11.
de réponse.
■ En raison du niveau de puissance réactive généralement élevé,
depuis un minimum économiquement réalisable, de l’ordre de 1 ou
2 Mvar, jusqu’au maximum utile de 50 à 100 Mvar, ou plus, pour le
cas de compensation d’un réseau de distribution ou de transport,
les valves destinées à régler le courant inductif sont généralement
constituées chacune d’un certain nombre de thyristors en paral-
lèle ou en série, éventuellement refroidies par eau avec un
échangeur air-eau pour réduire l’encombrement. Le choix du
montage en série ou en parallèle dépend de plusieurs facteurs, dont
le niveau de puissance et le niveau de tension en cause. L’emploi
d’un transformateur abaisseur doit toujours être envisagé pour opti-
miser l’utilisation des caractéristiques des thyristors. En ce qui
concerne le courant, on a constaté qu’il était préférable de ne pas
dépasser la valeur de 6 à 7 kA pour le courant d’un bras du triangle
de l’absorbeur, faute de quoi les courants de Foucault risquaient de
compromettre l’optimisation de l’ensemble. En effet, au-delà de
6 kA, les jeux de barres deviennent très difficiles à réaliser et il est
préférable d’adopter un montage en série (figure 11b ) avec un
courant nominal de l’ordre de 2 kA par bras, la tension étant alors
déterminée en conséquence. Si la puissance nominale dépasse 18
ou 20 MVA, on peut envisager plusieurs modules en parallèle, afin
d’utiliser des modules normalisés.
■ Les réactances de l’absorbeur sont du type à air (sans noyau
Figure 8 – Schéma bloc de régulation en boucle fermée ferromagnétique) pour éviter les problèmes liés au flux rémanent et
à l’hystérésis, bien que ces inconvénients soient moins sensibles
que pour des réactances de filtre d’harmoniques (§ 3.8.2).
■ Une variante, en ce qui concerne l’absorbeur, consiste à réduire
l’angle maximal de conduction, ce qui permet d’obtenir le même
courant fondamental avec des réactances nettement plus petites,
mais il faut alors vérifier que les conditions les plus défavorables de
défaillance (par exemple, la conduction intempestive sur 180 degrés)
ne peuvent pas provoquer une défaillance secondaire en chaîne : on
choisit en principe un angle nominal de conduction de 120 degrés qui
conduit à un courant de défaut correspondant à la capacité de
surcharge temporaire des thyristors, compte tenu du rapport de la
valeur efficace à la valeur moyenne du courant maximal. De plus, au
courant maximal, le taux correspondant des premiers harmoniques
du courant est alors relativement optimal. Il reste nécessaire de
vérifier que le spectre des courants harmoniques ne conduit pas à
Figure 9 – Synoptique de mesure analogique de la puissance
une surcharge du filtre de la batterie associé. Mais, cela est peu
réactive Q
probable car le spectre harmonique de l’absorbeur n’est maximal
que lorsque la charge à compenser et le spectre de la charge
perturbatrice sont faibles.

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4.3.5 Système de contrôle-commande


Le système de contrôle-commande est à peu près invariable dans
la gamme utile des puissances. La technologie des générateurs
d’impulsion de gâchette et le degré de complexité de la fonction de
régulation sont adaptés au niveau de puissance nominale et à la
fonction attribuée, tout comme dans les autres convertisseurs
électroniques de puissance.
Les séquences automatiques pour la mise en service et la gestion
des alarmes et des défauts sont peu différentes de celles des
convertisseurs de puissance de même classe, sachant toutefois que
le compensateur statique n’est pas un outil de production, comme
le serait un convertisseur destiné aux équipements principaux.
L’exploitant veut pouvoir oublier l’existence de cet équipement et
ne le considère pas toujours comme indispensable à la production.
Le service d’entretien doit s’astreindre à simuler des pannes afin
d’acquérir l’expérience nécessaire pour intervenir rapidement en cas
de panne réelle. Bien entendu, le magasin doit contenir les pièces
de rechange recommandées par le constructeur. Il faut dire qu’un
tel équipement n’est pas soumis à des surcharges violentes et
répétées comme le sont bien d’autres équipements industriels. Il est
en service permanent, sauf en cas d’arrêt prolongé de l’installation.
Les conditions sont donc favorables pour un fonctionnement de
longue durée sans panne.
Figure 10 – Densités spectrales du flicker

5. Conclusion
5.1 Compensation d’énergie réactive
La difficulté de bien évaluer les problèmes liés à la circulation
d’énergie réactive, en particulier dans les réseaux d’usine, pourrait
conduire à envisager, dès le départ, la solution définitive qui serait
capable de résoudre, par nature, tous ces problèmes.
Mais tous les types de compensateurs statiques ne présentent pas
les mêmes possibilités. De plus, l’investissement est relativement
lourd (il équivaut à une fraction notable de la puissance des
convertisseurs de production) et cette dépense doit être justifiée par
une nécessité reconnue.
C’est pourquoi, il a paru utile, plutôt que de décrire en détail une
technologie qui est tout à fait classique, de réserver une place
importante à l’analyse des divers aspects possibles du problème
général de compensation, tel qu’il peut se poser au concepteur
d’une installation industrielle.
On peut espérer que ce texte pourra contribuer à éviter des
dépenses inutiles et à choisir, à bon escient et en temps utile, le
matériel nécessaire à la solution du véritable problème.
On réservera l’emploi du compensateur statique aux aciéries avec
four à arcs, ou à des installations dont la puissance réactive a des
fluctuations violentes et rapides ou de fortes valeurs par rapport à
la puissance de court-circuit, comme dans le cas de bloomings ou
de trains réversibles à chaud.

5.2 Réalisations
Le stato-compensateur, marque déposée par la Société
Jeumont-Schneider pour désigner l’ensemble de l’absorbeur et du
Figure 11 – Compensation statique filtre associé, a été réalisé pour la compensation de divers types de
charges :
— un four de fusion des aciéries de Pompey (9,5 Mvar à 10 kV) ;
— un four-poche de la Société sidérurgique française Sollac,
coulée continue (36 Mvar à 20 kV) ;

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— le banc d’essai de l’établissement militaire ETAS (3 Mvar, 5.3 Avantage du compensateur statique
20 kV) ;
— les laminoirs à froid de CRMI (Cold Rolling Mill of Indonesia) Le compensateur statique améliore la stabilité de la consomma-
en Indonésie (36 Mvar à 30 kV) et de la MMRA (Minière et Métal- tion de puissance réactive et de la tension. Mais, il ne peut remplir
lurgique de Rodange-Arbed) au Luxembourg (19 Mvar à 5 kV) ; efficacement son office que lorsque son dimensionnement est
— le réseau industriel à 63 kV de la Société sidérurgique fran- correctement calculé suivant la fonction attribuée, que le choix entre
çaise Sollac comprenant des trains à chaud, et surtout un tandem la compensation équilibrée ou phase par phase a été correctement
à froid de forte puissance (38 Mvar). déterminé et surtout que la vitesse de réponse de la régulation est
D’autres réalisations, par Alsthom, sont destinées à stabiliser les adaptée au vrai problème.
réseaux de transport ou de distribution HT, dont l’une à proximité Il ne faudrait pas en attendre la solution de tous les problèmes,
d’une aciérie avec four à arcs (EDF, les Ancises, 52 Mvar). en particulier de ceux liés à des fluctuations instantanées, comme
Nota : les applications aux fours à arcs ont été assez rares. Il est plus souvent question
actuellement en France de moderniser les fours à arcs en les transformant en fours à cou-
la chute de tension due à un défaut proche ou éloigné ou à un
rant continu, que d’en construire de nouveaux, malgré tous les avantages de ce mode de démarrage de moteur de grande puissance, accusé de provoquer
production d’acier. des pannes d’ordinateurs.

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P
O
U
Compensateurs statiques R
de puissance réactive
E
N
par Gilbert DROUIN
Ingénieur de l’Institut d’Électrotechnique de Grenoble (IEG)
Ancien Responsable des Études Réseaux de Jeumont-Schneider
S
A
Bibliographie V
MEYNAUD (P.). – Flicker et conditions de raccorde- GYUGI (L.), OTTO (R.A.) et PUTMAN (T.H.). – HENRY (X.) et BERGEAL (J.). – Le stato-
ment au réseau d’appareils produisant des
variations rapides de tension. RGE, nov. 1971.
Principle and applications of static, thyristor
controlled shunt compensators. IEEE, vol.
compensateur : un moyen pour limiter les
perturbations sur les réseaux électriques. CFE
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PAS 97, no 5 (1978). Journées d’études des 5 et 6 avril 1978.
BONNARD (G.) et DECHARTE (G.). – Conditions de
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no 4 (1982).
Perturbations créées par les fours à arcs. État de la
metal industry plant. 2e IFAC Symposium
Düsseldorf (1977).
teurs en aciérie et métallurgie. 9e congrès inter-
national de l’UIE, Cannes (1978). R
question. UFE, no 2 et no 3, fév.-mars 1982. Revues Jeumont-Schneider no 23 et no 26.

Normalisation P
Commission Électrotechnique Internationale CEI
555 1982 Perturbations produites dans les réseaux d’alimentation
868 1986 Flickermètre.
conception.
Spécifications fonctionnelles et de
L
par les appareils électrodomestiques et les équipements

555-1
analogues.
Perturbations produites dans les réseaux d’alimentation
931-1 1989 Condensateurs shunt de puissance non autorégénéra-
teurs destinés à être utilisés sur des réseaux à courant
alternatif de tension assignée inférieure ou égale à 660 V.
U
par les appareils électrodomestiques et les équipements
analogues. 1re partie : Définitions.
1re partie : Généralités. Caractéristiques fonctionnelles,
essais et valeurs assignées. Règles de sécurité. Guide
d’installation et d’exploitation.
S
555-2 Perturbations produites dans les réseaux d’alimentation
par les appareils électrodomestiques et les équipements Association Française de Normalisation AFNOR
analogues. 2e partie : Harmoniques (Modif. 1 et 2 1988). Union Technique de l’Électricité UTE
555-3 Perturbations produites dans les réseaux d’alimentation NF C 54-100 12-80 Condensateurs de puissance.
par les appareils électrodomestiques et les équipements
analogues. 3e partie : Fluctuations de tension.
12 - 1989
Doc. D 4 315

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