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Choix de l’emballage

par José REQUENA


Professeur coordonnateur de la Formation Supérieure en Packaging
au lycée Jean-Paul Sartre de Lyon-Bron
Conseil en entreprise
Expert ANVAR

1. Typologie de l’emballage........................................................................ A 9 750 - 2


2. Couple emballage/produit ...................................................................... — 3
3. Marketing et emballage .......................................................................... — 5
4. Conduite d’un projet emballage ........................................................... — 5
5. Analyse de l’existant ............................................................................... — 6
6. Recherche des fonctions assignables à l’emballage ...................... — 6
7. Les contraintes .......................................................................................... — 10
8. Méthodologie ............................................................................................. — 17
9. Développement emballage..................................................................... — 18
10. Conclusion .................................................................................................. — 19
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. A 9 750

L ’emballage, souvent considéré comme élément accessoire, voire annexe au


produit, est devenu un facteur essentiel pour la conservation, la distribution,
la promotion et la vente du produit. Il s’est imposé par les fonctionnalités qu’il a
su développer, mais aussi par son pouvoir de séduction et de communication. Il
est ainsi le facteur prépondérant de la réussite commerciale d’un produit de
grande distribution, il n’en reste pas moins vrai qu’il n’existe que parce qu’il y a
un produit à protéger, à conserver et à vendre.
Perçu comme appartenant au domaine de l’éphémère et extrêmement bana-
lisé, voire ignoré par le consommateur, il s’agit néanmoins d’un produit indus-
triel avec toutes ses contraintes marketing, technologiques, réglementaires et
enfin environnementales. C’est pourquoi, il est toujours nécessaire et difficile de
déterminer un emballage, pour les produits industriels comme pour les produits
de grande consommation, l’emballage peut revêtir des formes et utiliser les
matériaux les plus divers dans lesquels les procédés de conditionnement et de
transformation jouent un rôle essentiel. Cette diversité implique un choix qui est
crucial, car de lui dépendra la viabilité technico-économique du produit.
Toute entreprise manufacturière a besoin d’emballage. Cependant, autant elle
sait mettre tout en œuvre pour étudier et fabriquer un produit, autant les besoins
concernant l’emballage restent difficiles à exprimer. Ils sont source de divergen-
ces voire de contradictions au sein de l’entreprise entre les différents partenai-
res, en raison d’intérêts parfois eux-mêmes très divergents, ce qui a pour
conséquence d’augmenter la complexité de la définition des besoins en embal-
lage. Globalement, très peu d’entreprises ont intégré la conception et encore
moins la fabrication de leurs emballages, d’où l’obligation de faire appel à la
sous-traitance. Cette dernière a souvent une vue très corporative du problème

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posé, et apporte des solutions en adéquation avec ses savoir-faire et la capacité


de ses moyens de production, qui sont autant de contraintes limitatives du choix
de l’emballage.
Si l’on considère les différentes familles d’emballages possibles, les matériaux
potentiels, les divers procédés de transformation, il est impensable que
l’homme marketing ou le technicien emballage puisse être au courant de toutes
les possibilités offertes. Il est donc utile d’appliquer une démarche systématique
pour pouvoir déterminer le « bon emballage ». Cette procédure doit être suffi-
samment rigoureuse pour ne rien laisser au hasard. Telle est la démarche de
l’analyse de la valeur appliquée à l’emballage. Cette analyse fournit un outil tout
à fait adapté, mais d’une utilisation délicate : non seulement, il faut intégrer les
techniques et contraintes habituelles, mais également les fonctions marketing,
domaine dans lequel le monde des techniciens est moins à l’aise.
Si aujourd’hui l’image de marque de l’entreprise passe par la fonction commu-
nication, l’emballage sera le premier contact de l’utilisateur avec le produit et,
par voie de conséquence, avec l’entreprise. Il aura donc une double mission :
protéger, mais aussi promouvoir le produit. C’est aux créateurs, au travers des
différentes « connotations emballage » de permettre l’identification de la mar-
que, celle-ci se devant de cautionner le produit, en le présentant ou en l’envelop-
pant d’un certain mystère.

Glossaire

Blister : coque en plastique thermoformée sur un moule. Miles : un des pères de l’Analyse de la valeur.
Brainstorming : technique utilisée pour la recherche d’idées Niveau de sévérité : valeur d’intensité d’essai approprié aux
dans les séances de créativité (remue-méninges, tempête dans aléas d’un système de distribution donné. Cette valeur peut être
le cerveau). modifiée.
DLC : date limite de consommation. Packaging : mot sans correspondance en français, regroupant
DLV : date limite de vente, à ne pas confondre avec la DLC. l’emballage, le conditionnement et la valorisation à la vente d’un
produit.
Facing : face principale d’un emballage. C’est elle qui sera vue
sur le linéaire par le consommateur. Packing : action d’emballer, d’empaqueter.
Galénique : préparation pharmaceutique prête à l’emploi. Plus produit : c’est l’avantage qu’a le consommateur à consom-
mer votre produit plutôt que celui d’un concurrent.
Galia : normes d’emballage établi par les constructeurs automo-
biles. PLV : présentation sur lieu de vente.
Incoterm : terminologie internationale permettant de définir la Soft-drink : boissons non alcoolisées.
responsabilité dans le transfert de propriété, l’assurance, le Suremballage : c’est tous les systèmes qui permettent de proté-
transport et le chargement des marchandises liées aux trans- ger un emballage tertiaire.
ports internationaux. VPC : vente par correspondance.
Machinabilité : capacité, pour un emballage, a pouvoir passer
sur lignes automatiques de conditionnement.

1. Typologie de l’emballage sein d’une même branche d’activité, par exemple, les normes Galia
dans l’industrie automobile ou le cahier des charges SEI (Syndicat
de l’emballage industriel) dans le domaine de l’emballage industriel.

Lorsque l’on aborde le problème du choix de l’emballage, il est Le type de distribution et l’utilisateur final du produit permettent
essentiel d’identifier le secteur d’activité, le type de distribution et de décliner les grandes familles d’emballage (figure 1).
l’utilisateur final du produit.
En effet, dans certains secteurs d’activités, il existe des us et cou-
tumes qui font que l’on utilise, par obligation de règlement, par 1.1 Les produits industriels
habitude ou par principe, certains types d’emballages.
Exemple : le fût métallique dans l’industrie chimique, le blister en
rayon bazar. Ils intéresseront des acteurs industriels. Leurs modes de commer-
cialisation sont ceux de l’industrie, c’est-à-dire au travers d’un
On rencontre également des filières professionnelles, qui ont éta- réseau qui associe représentants, documentations techniques,
bli des normes et des standards, afin de favoriser les échanges au expositions, etc. Les futurs acheteurs choisissent le produit selon

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2.1 Définition du produit


Alimentaire liquide
27%
Santé beauté La norme NF H 00-300 est un bon outil de définition du produit.
11% Elle est, bien sûr, à adapter en fonction du milieu dans lequel on est
amené à travailler.
La définition d’un produit comportera son univers de référence et
son nom (produit industriel ou produit grand public), sa filière :
— agroalimentaire (solide, liquide, humide, sec, etc.) ;
Autres industries — pharmaceutique (donner la forme galénique) ;
Alimentaire non liquide
24%
38%
— cosmétique ;
— biens de consommation courante ;
— biens d’équipement ;
Figure 1 – Répartition des emballages par secteurs utilisateurs — marchandises dangereuses et spéciales (liquides inflamma-
bles, matières radioactives, éléments d’équipements aérospatiaux).
Dans la famille des produits industriels, on trouve plusieurs sous-
une démarche bien établie par les services achats : c’est l’aspect familles :
technique et la garantie de qualité qui guideront leur choix. — les emballages pour produits de grandes séries (contacteurs,
Dans ce domaine, l’emballage n’est donc qu’un auxiliaire logisti- roulement, etc.) ;
que visant à protéger et assurer un bon acheminement du produit. — les emballages navette pour alimenter les chaînes de produc-
tion ;
Dans le cas de produits destinés à l’exportation, une attention
— les emballages de conservation pour les produits devant être
toute particulière sera portée sur le type d’incoterm utilisé. En effet,
toujours disponibles (pour de la maintenance par exemple) ;
ce choix associé aux autres paramètres spécifiques du produit et à
son acheminement permettra de rédiger le cahier des charges de — les emballages spécifiques pour tableaux, œuvres d’art,
l’emballage. De ce fait, l’incoterm aura une influence directe sur le machines, etc.
coût de l’emballage et du transport. C’est également de lui que La forme ainsi que toutes les données physiques chiffrées du pro-
dépendra le lieu à partir duquel il y aura transfert de responsabilité duit doivent être indiquées, puisque celui-ci peut revêtir des états
en cas d’avarie, et enfin il précise le lieu de prise en charge physique très différents. Pour un solide, il faut donner ses formes, dimen-
du produit. sions, poids, centre de gravité, son conditionnement (par combien),
etc. Pour un liquide, on notera sa masse volumique, pour une pâte
sa masse volumique mais également sa viscosité. Dans le cas d’un
pulvérulent ou d’un granulé, il faudra connaître sa granulométrie et
1.2 Les produits grand public sa masse volumique apparente, pour un gaz, sa masse volumique et
sa pression etc.
À ces déterminations s’ajouteront des caractères particuliers :
Comme pour les produits industriels, les emballages doivent périssable, dangereux, fragile, etc. Dans certains cas, on sera obligé
garantir une bonne conservation et aider à l’acheminement des pro- de mentionner les aspects essentiels liés à la conservation du
duits. Mais ils doivent aussi présenter et, dans certains cas, vendre, produit : sensibilité au froid, à l’humidité, à la température, etc.
pour citer J.H. Briston « L’emballage doit protéger ce qu’il vend et
vendre ce qu’il protège ». Ils doivent informer le consommateur, lui
donner des garanties sur l’usage et la qualité des produits qu’il
achètera. Enfin, il faut qu’ils soient en conformité avec les différen- 2.2 Définition du circuit logistique
tes réglementations.

Le circuit logistique génère des contraintes dans ses différentes


étapes : stockage, manutention, transport et distribution. Une fois
2. Couple emballage/produit ces contraintes identifiées, le plus difficile reste à faire : les quanti-
fier.
S’il s’agit d’un produit de grande consommation, l’entreprise maî-
Une optimisation globale du concept emballage implique de trise assez bien l’acheminement, la manutention et le stockage, et il
considérer le couple emballage/produit. En effet, les interactions est relativement facile de déterminer le type de contrainte et son
entre les deux termes sont telles qu’on ne peut qu’illusoirement les niveau de sévérité.
dissocier. Il est ainsi paradoxal de voir les efforts consentis dans la Dans le cas d’un produit unitaire ou de petite série, on perd la
recherche, la conception et la fabrication, pour obtenir un produit de maîtrise de l’acheminement. Dans ces conditions, on est amené à
qualité et de constater que cela peut se traduire en pure perte, dans utiliser des documents normatifs qui fournissent les éléments
le cas où le produit n’arriverait pas en bon état et à un coût compa- nécessaires à la poursuite de l’étude. Ces normes s’appuient sur une
tible avec le marché chez le client final. base de relevés statistiques et définissent les risques moyens
Dans cette perspective, notons que 50 % des coûts d’un produit encourus. Il est évident que, compte tenu du type de produit, on
sont des coûts liés à la logistique. Très souvent ces coûts sont mal, peut être conduit à augmenter ou à diminuer le niveau de sévérité
voire pas du tout, maîtrisés (figure 2). du programme d’essais défini par la norme.
Le choix de l’emballage impose un certain nombre de passages Les normes utilisées pour la définition des contraintes et du
obligés, qui sont : la définition du produit, l’identification du circuit niveau de sévérité sont :
logistique et enfin la prise en compte des contraintes et réglementa- — NF EN 24-180 norme générale (elle est relativement peu prati-
tions (figure 3). Une fois ce travail réalisé de façon précise et quan- que en exploitation) ;
tifiée, il est relativement aisé de faire la ventilation des fonctions — NF H 00-060 norme très utilisée (son domaine d’application est
assurées par le produit et celles devant être assumées par l’embal- cependant plus limité que la précédente) ;
lage. — H 00-050 norme de qualification des charges palettisées.

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Produit
en cours de Emballage
fabrication livré

Énergie
Main-d'œuvre Emballage
Consommables fabriqué
Accessoires
Non-qualité
Matières premières
Énergie
Conditionnement
Main-d'œuvre
Rebuts
Déchets

Couple emballage/produit

Palettisation
Stockage
Distribution Transport
physique des Manutention
marchandises Préparation
Entreposage
Avaries

Mise en rayon
Produit
Démarque
distribué
Passage en caisses

Ergonomie
Facilité d'usage
Usage du Service
produit Fractionnement
Dimensions adaptées
Compactable

Élimination
Identification des matériaux
recyclage
Eco-taxe
valorisation

Seule la somme de tous les coûts déterminera


la meilleure solution d'emballage

Dans le cas de l'emballage de grande distribution


il sera nécessaire de comparer le volume des ventes
Figure 2 – Inventaire des coûts permettant
l’évaluation des solutions

Le travail de collecte des informations se fait en collaboration — si l’on est en messagerie ou en transport spécialisé ; qu’un
avec le service logistique et le transporteur de l’entreprise. conteneur pour un transport routier s’appellera « caisse mobile »,
par contre en transport maritime ce sera un conteneur maritime.
■ Stockage Dans un cas, il aura une largeur de 2,44 m alors que, dans l’autre, il
Il faudra recenser toutes les données physiques : dimensions, n’aura plus que 2,30 m. Par conséquent, on ne pourra plus charger
conditions de stockage (température et humidité relative), hauteur 2 palettes 800 ´ 1 200 sur le grand côté (2 ´ 1200 = 2 400) ou 3 sur le
de pile, hauteur entre lisses, la durée, stockage homogène ou hété- petit côté (3 ´ 800 = 2 400).
rogène, etc. On peut remarquer que la largeur de chargement reste inférieure
à la largeur maximale autorisée qui est de 2,5 m en transport routier.
■ Manutention
Dans le cas de la caisse mobile, il y a autocalage des palettes entre
Elle nécessite de connaître les moyens utilisés et les accessoires elles avec de plus un excellent taux de remplissage du conteneur à
dont on dispose, sans oublier leur capacité, et ce, sur tout le circuit. la condition de ne pas avoir de débordement sur celles-ci.
Dans le cas du conteneur maritime, on ne pourra qu’associer une
■ Transport
largeur avec une longueur de palette et l’on obtiendra
Il est essentiel d’avoir le maximum d’informations concernant le 800 + 1 200 = 2 000 mm pour une largeur de 2 300 mm. Il reste alors
type de transport utilisé, car ils ne génèrent pas tous les mêmes 30 cm à combler pour assurer un calage, et par conséquent une
contraintes avec la même intensité. Il faut savoir : bonne stabilité du chargement.

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rences couleurs sont, par exemple, différentes entre les pays du Sud
et les pays du Nord ;
— le type de concurrence : internationale, nationale, régionale ou
Réglementation locale (il faut absolument tout savoir sur elle) ;
— la cible : chaque cible implique un langage, une attente, et des
contraintes. Il faudra encore distinguer le destinataire final de
l’acheteur : à ce niveau on peut se référer à des panels de consom-
mateurs types (femmes, hommes, enfants, groupes socioprofes-
sionnels, tranches d’âge, citadins ou ruraux, etc.).
Produit à Emballage Circuit
conditionner à de
et à emballer concevoir distribution
3.2 Positionnement du produit

Marketing
L’acte d’achat et de renouvellement est une fonction commerciale
vente active par laquelle l’acheteur s’efforce de découvrir et de se procurer
un produit disponible sur le marché, pour satisfaire un besoin. On
distingue couramment deux comportements d’achats :
— l’achat réfléchi, acte rationnel ;
Figure 3 – Choix de l’emballage et passages obligés — l’achat d’impulsion, qui peut représenter jusqu’à 2/3 des
achats.
Ce dernier type d’achat peut avoir des motivations diverses, telles
■ Distribution que conformisme ou recherche du prestige, émulation, goût du sin-
Elle impose l’identification, l’étiquetage, la présentation, le frac- gularisme, recherche du plaisir ou du confort, etc. Répondant à un
tionnement, la connaissance des contraintes spécifiques des pro- plaisir esthétique, cet achat révèle l’affectif. Mais il ne s’agit pas pour
duits présentés : tel que fragilité, chaîne de froid, sécurité, passage autant d’affirmer la nécessité d’un appel à la sensualité.
en caisse, rationalisation du traitement des emballages de regrou-
pement après usage et enfin mise en rayon.
Le packaging est un des moyens de communication qui per-
met au consommateur de faire la part des choses, de différen-
cier les produits entre eux tout en cultivant une image de
marque.
3. Marketing et emballage
L’objectif est de présenter de façon la plus pertinente possible les
Avant l’ère du packaging, la plupart des marchandises étaient atouts du produit par rapport aux attentes de la cible.
vendues en vrac. Avec le nombre grandissant de femmes travaillant
hors de leur domicile, finis les précis de la ménagère, indiquant les
modes et les durées de conservation des aliments. L’emballage a
permis le transfert d’une part croissante de préparations culinaires à 3.3 Choix du mode de distribution
l’industrie agroalimentaire. Toutes ces informations figurent sur
l’emballage du produit, qui sert souvent de livre de recettes et
donne des conseils. Dans la commercialisation d’un produit, il faut rechercher et ana-
lyser les différents canaux de distribution, afin de déterminer celui
L’avènement de l’emballage moderne s’est traduit dans le voca- qui sera le mieux adapté au produit.
bulaire courant par l’emploi d’un mot anglais « packaging » souvent
préféré à l’association emballage et conditionnement. En effet, ces Chaque canal a ses propres contraintes et règles : formes, dimen-
mots français ne rendent pas compte de toutes les stratégies de sions, quantité d’approvisionnement, vente en libre-service, en
création et de développement qui se cachent dans l’emballage de rayon, sur comptoir, PLV (présentation sur lieu de vente), VPC (vente
nos produits de grande consommation. par correspondance), distributeur automatique, etc.
Le packaging représente donc le passage de l’emballage tradi- Le choix se fera après inventaire de toutes les contraintes du cir-
tionnel de la vente au détail au préemballé. Cette révolution s’est cuit de distribution, c’est-à-dire pour satisfaire les stockages, les
faite avec l’apparition de la distribution en libre-service. La logique transports, les manutentions, sans oublier la préparation de
des ventes en grandes surfaces a mis en évidence deux axes de commande, la mise en rayon et enfin le passage en caisse.
réflexion qui sont : Dans la vente en libre-service, il faudra veiller à la démarque, aux
— le développement du service dans la vie moderne avec la souillures ou maculages dus aux manipulations, aux risques
notion du couple contenant-produit (où contenant et contenu sont d’ouverture ou, au moins, avoir des voyants d’effraction.
imbriqués l’un dans l’autre) ;
— l’emballage-média (surface imprimée où sont mises en place
les informations relatives au produit).
4. Conduite d’un projet
3.1 Identification du marché emballage
Il est impératif de bien connaître toutes les particularités du mar- Dans les relations complexes qui unissent le consommateur,
ché auquel le produit est destiné : l’emballage et le produit, il y a très souvent amalgame entre l’embal-
— la zone géographique où le produit sera utilisé ou consommé : lage et le produit. Le consommateur a une vision globale du couple
marché international (quel pays), national, ou régional. Les réfé- contenant-contenu.

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Un projet emballage doit être, dans la mesure du possible, asso-


cié le plus tôt possible au projet produit. Il réclame de multiples 5. Analyse de l’existant
compétences au sein même de l’entreprise mais également à l’exté-
rieur de celle-ci. Car c’est à ce niveau que l’on pourra développer les
solutions les plus novatrices. Dans un projet emballage, le premier réflexe consiste à faire un
état des lieux de ce qui existe sur le marché : deux cas de figures
sont envisageables :
— la conception d’un nouvel emballage pour un nouveau produit ;
4.1 Notion de groupe de projet — la reconception d’un emballage (réactualisation d’un embal-
lage existant suite à l’évolution technologique ou du marché).

Le choix d’un responsable de projet est essentiel pour assurer


la coordination et le suivi des différentes étapes. C’est lui qui sera
le garant de l’aboutissement de l’étude. Il formalisera le ou les 5.1 La concurrence
problèmes ainsi que les limites. Il rédigera les documents de syn-
thèse.
Le simple constat de l’existence de la concurrence n’est pas suffi-
Comme dans tous les groupes de travail de ce type, il devra sant. Une analyse qualitative et quantitative, directe et indirecte de
avoir une bonne connaissance et une autorité affirmée dans l’entreprise concurrente sera à faire. Mais encore faut-il connaître sa
l’entreprise, sans pour autant avoir une attitude susceptible de stratégie, afin de construire une offre qui en tienne compte, notam-
provoquer des blocages hiérarchiques ou de comportement. Il ment pour prévoir les conséquences des options choisies. Ce choix
aura en outre une bonne connaissance de l’environnement exté- est une nécessité impérieuse d’autant que la saturation de la
rieur de l’entreprise. demande est perceptible.
Il devra établir un planning pour évaluer la durée globale ainsi
que celle des différentes étapes et enfin gérer le coût de l’étude.
Dans cette phase il est important de savoir prendre son temps pour
être sûr de bien valider toutes les étapes du projet.
5.2 La veille technologique
La constitution du groupe de travail réclame un grand nombre de
compétences qui sont : La détection de nouvelles opportunités n’est pas le travail de quel-
— marketing, pour être en accord avec le marché et la cible sou- ques spécialistes mais implique, au contraire, un état d’esprit dans
haitée, sans perdre de vue les objectifs commerciaux ; l’entreprise. Il faut savoir écouter et ratisser large en encourageant
la curiosité et l’ouverture sur l’extérieur.
— techniques, pour le choix des matériaux, le type de mécanisa-
tion, le mode de conditionnement, etc. ; La veille technologique se pratique suivant deux axes :
— créativité, là, le problème est un peu plus aigu dans le sens où — l’innovation et la recherche d’opportunités se rencontrent sou-
il faut faire cohabiter les créatifs et les techniciens. En ce qui vent de manière fortuite au travers de visites, de salons, aussi bien
concerne les créatifs, il ont besoin d’un cahier des charges à la fois en France qu’à l’étranger, dans le secteur emballage ou dans
très précis et suffisamment ambitieux pour qu’ils puissent exprimer d’autres secteurs ;
leurs talents. — la recherche de technologies nouvelles peut se faire avec l’aide
Le groupe sera constitué d’un nombre de personnes relativement des fournisseurs, des fabricants de matériaux et de machines, mais
restreint, entre 5 et 8 cadres ou techniciens appartenant souvent au également avec des institutionnels tels que l’ARIST (Agence régio-
personnel de l’entreprise. nale d’information scientifique et technique) qui offre tout un panel
de prestations.

On rencontrera dans ce groupe des personnes de la produc-


tion, des achats, du service recherche et développement, de la
logistique, de la qualité, des méthodes, etc. 5.3 L’utilisation de banques de données

En fonction des sujets traités on peut avoir recours à d’autres L’INPI (Institut national de la propriété industrielle) possède une
compétences internes ou externes. L’adhésion de tous les membres base de données, où il est possible d’obtenir une copie des brevets
du groupe de travail converge vers un objectif commun qui est la en cours de validité. C’est certainement une des bases les plus inté-
réussite du projet. ressantes.
L’utilisation des normes, nationales (NF), étrangères (DIN, ASTM,
etc.), européennes (EN) et enfin internationales (ISO), permet égale-
ment de collecter un grand nombre d’informations.
4.2 Recours à des compétences externes PIRA Packaging Division (Angleterre) est une banque de données
spécifiques à l’emballage.
Cette démarche présente l’avantage d’ouvrir l’entreprise sur de
nouvelles techniques, et oblige les partenaires internes à une remise
en cause des solutions établies. Il est bien évident que le consultant
peut être associé pour tout ou partie du projet. 6. Recherche des fonctions
Dans le cas particulier des PME, celles-ci peuvent bénéficier d’aide
de l’ANVAR (Agence nationale de valorisation de la recherche) qui,
assignables à l’emballage
après examen du dossier, mandate un expert du domaine consi-
déré. Lorsque l’on s’intéresse à l’emballage, la difficulté réside dans le
L’autre possibilité, qui est la plus usitée, est de faire collaborer le fait que les aspects techniques sont intimement mêlés aux aspects
fournisseur au projet. Celui-ci possède des services techniques et de marketing. Ainsi il ne faut pas confondre faire des paquets, packing,
développement capables de répondre aux différentes préoccupa- problème purement technique et packaging, ensemble de fonctions
tions : matériaux, mise en œuvre, cadences, coûts, etc. qui regroupe la technique et le marketing. Considéré de la sorte, le

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packaging a pour mission d’acheminer des produits, tout en les met- 6.1.1 Fonction distribution
tant en valeur aux yeux du consommateur sous des modes de
conditionnement les plus divers.
Elle permet dans les meilleures conditions technico-économiques
En schématisant rapidement l’évolution du mode de vie de d’acheminer un produit de son lieu de fabrication à son lieu de
l’homme, on peut faire apparaître l’évolution simultanée du besoin consommation.
en emballage. Initialement, l’homme vivait de cueillette puis de
chasse, d’où la nécessité de trouver des solutions pour conserver le Comme il a été développé (§ 2), cette fonction prend de plus en
fruit de son travail (séchage, conservation dans le sel, par le froid, plus d’importance du fait du souci d’optimisation et de la prise de
etc.). Avec l’urbanisation, il a fallu mettre en place des systèmes per- conscience de gérer la logistique comme une ressource.
mettant l’approvisionnement des cités. Enfin avec la mondialisation
de l’économie, un produit doit être apte à être expédié avec un maxi-
mum de garantie et un minimum de coût, quelle que soit sa destina- 6.1.2 Fonction de conservation
tion dans le monde. L’emballage devient l’interface entre le produit
et son environnement avant utilisation, tout en véhiculant l’image
de marque du produit et de l’entreprise. Pour le consommateur, Pour cette fonction, on a vu (§ 2) comment déterminer un environ-
l’emballage garantit l’intégrité du produit, il le protège, tout en faci- nement propice à la conservation du produit, voire dans certains cas
litant l’usage. Il permet l’identification du produit tout au long de la comment augmenter la durée de vie grâce aux caractéristiques de
chaîne logistique jusqu’au moment de l’utilisation finale. certains matériaux telles que l’imperméabilité, l’étanchéité à cer-
tains gaz, etc.
À partir de ce rapide rappel, on peut classer les fonctions princi-
pales (figure 4) d’un emballage en :
— fonctions techniques ;
— fonctions marketing ; 6.2 Fonctions marketing
— fonctions de service ;
— contraintes.
On peut affirmer que toute personne entrant dans un magasin est
un client potentiel, à condition qu’il ne soit ni dérouté ni déçu. Il a
donc d’abord besoin de repères. Or l’emballage demeure le seul lien
6.1 Fonctions techniques tangible avec l’univers d’origine du produit. Il le reconstruit artificiel-
lement par sa forme traditionnelle, sa texture naturelle ou un décor
symbolique sur l’étiquette. Mais, d’un simple intermédiaire entre le
L’emballage se doit, d’une part, de protéger le produit et, d’autre produit et le consommateur, l’emballage devient aussi un médiateur
part, d’être un auxiliaire logistique. De ce constat découlent les deux raffiné utilisant des stratégies de séduction sophistiquées. En utili-
fonctions techniques qui sont : sant des matériaux transparents ou en dissimulant le produit tout en
— la fonction distribution ; le laissant voir, il le masquera pour mieux le dévoiler. L’emballage
— la fonction conservation. offre mille surprises pour susciter l’acte d’achat.

Manuelle
Manutention Discontinue mécanisée
La distribution Transport Continue par convoyeur
Stockage
Identification Température
FONCTIONS Soudage Conditions Temps
TECHNIQUES Étanchéité Bouchage Pression
Rayonnements Operculage
La conservation Migrations
Perméabilité aux gaz ( en cm3/m2 x 24 h ) Matériau
Perméabilité à la vapeur d'eau

FONCTIONS Ergonomie Dosage


DE SERVICE Usage fractionné Sécabilité
Refermeture

Alerte
FONCTIONS Attribution
MARKETING Positionnement Nom
Information L'identification Code à barres
Mode d'emploi

Protection du consommateur Poids et mesures


Réglementaires Qualification Répression des Fraudes
D'usages Marquage D.L.V.
CONTRAINTES De mécanisation Produit fait à base de matière recyclée
Environnementales Produit respectueux de l'environnement
Produit recyclable Quel type de valorisation ?

Figure 4 – Les fonctions de l’emballage. Élaboration d’un arbre des fonctionnalités

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L’analyse de la valeur classique utilise le terme de fonction Exemple : le pot de yaourt et le pot de yaourt brassé, la boîte de
d’estime, son but est de répondre aux goûts des utilisateurs. Elle fait pellicule photographique, etc.
donc appel à l’esthétique et au subjectif. Elle dépend du prix que l’on
C’est donc aux créatifs de rentrer dans ce cadre et de travailler sur
attache aux choses. Cette valeur n’est donc pas directement liée à
la symbolique des formes, du graphisme et les matériaux.
l’utilité pratique. Elle se traduira par le choix des matériaux, la qua-
lité des finitions, le design. Le choix de non-respect peut apparaître comme une marginalisa-
tion du produit par rapport à son univers. Or cette décision est stra-
Facilement identifiable en tant que fonctions marketing, la fonc-
tégiquement importante au plan marketing puisqu’il arrive que la
tion d’estime permet une meilleure valorisation du produit. Elle
singularité s’avère être un succès commercial bousculant les codes
répond bien à un souci esthétique mais selon des objectifs de vente.
traditionnels établis.
Dans le cas spécifique de l’emballage, on se trouve face à deux
courants principaux, le technique et le marketing. Or, ces deux
cultures s’affrontent et nuisent à la mise en place d’une bonne 6.2.3 Fonction positionnement
synergie propice à la réussite commerciale du produit.
Le groupe BSN avec le concours d’« Emballage magazine » pour Dans le cas où l’emballage se substitue au vendeur, il faudra cibler
la diffusion, a fait un travail considérable en publiant « LE PACK ». Il le plus finement possible le consommateur visé par le produit pro-
s’agit d’un ouvrage de référence pour l’approche marketing liée à posé, et lui montrer le plus qu’il peut tirer de ce produit.
l’emballage. Il a, en effet, su modéliser les grandes fonctions exi- Ces bénéfices consommateur sont souvent des perceptions psy-
gées d’un emballage de produit de grande consommation et, de ce chologiques, de qualité, de performance, de sécurité et de prix : ils
fait, su donner aux différents protagonistes les outils leur permet- confortent l’image que le client se fait de lui-même.
tant de développer le bon emballage.
L’emballage doit véhiculer l’image que l’entreprise veut faire pas-
On pourra alors distinguer les quatre fonctions marketing ser pour le produit. Dernier maillon avant l’acte d’achat, il doit susci-
suivantes : ter un intérêt émotionnel et donc être en synergie avec les autres
— fonction alerte ; moyens de communication utilisés par l’entreprise, soutenant la
— fonction attribution ; campagne publicitaire sur le lieu de vente. On a en effet pu constater
— fonction information ; une perte d’efficacité de l’ordre de 50 à 60 % lorsque le packaging ne
— fonction positionnement. rappelle pas le thème de la campagne publicitaire.

6.2.1 Fonction alerte 6.2.4 Fonction information

Celle-ci s’adresse d’abord à une distribution en libre-service. Dans Du fait des changements de modes vie et de la distribution, le
un supermarché, la vitesse moyenne de déplacement d’un consom- consommateur demande de plus en plus d’informations, aussi bien
mateur est de 0,80 m/s et la distance de repérage des produits est techniques que commerciales. On distingue des informations à
d’environ 1,10 m, ce qui laisse très peu de temps pour identifier et caractère obligatoire et des éléments purement informatifs.
choisir un produit. D’autre part, un consommateur revient rarement ■ Les informations obligatoires ont souvent un caractère régle-
sur ses pas pour choisir un produit de grande consommation ; donc mentaire, elles doivent suivre les spécifications de caractères, taille,
tout produit n’ayant pas su attirer l’attention du consommateur à ce emplacement, avec des indications telles que :
moment perd une grande partie de ses chances d’être choisi. — date limite de vente ou de consommation ;
Le message alerte doit être fort, il doit interpeller le consomma- — marquages spécifiques aux poids et mesure ;
teur pour l’arrêter au cours de son déplacement ou attirer son atten- — lieu de conditionnement ;
tion, si celui-ci regarde un produit concurrent. Les différents — adresse du fabricant ;
éléments à prendre en compte sont : — point vert ;
— le facing (face de présentation du produit) : le consommateur — code barre ;
perçoit un produit en fonction de l’éclairage de la concurrence, de sa — marquages réglementaires liés aux caractères propres du pro-
place sur le linéaire, de la segmentation du marché ; en règle géné- duit (matières dangereuses, alimentaires, etc.) ;
rale, le design graphique a une efficacité entre 2 et 3 m alors que le — numéro de l’atelier de conditionnement « EMB », etc.
design produit (forme) déclenche un signal entre 5 et 10 m ; ■ Les données informatives doivent répondre aux préoccupa-
— la couleur, élément majeur de la perception, surtout dans un tions et aux soucis du consommateur ; elles doivent le rassurer, ce
univers produit qui tend à une uniformisation, voire une sont :
banalisation ;
— la forme qui induit une perception différente plus durable ; — nom du produit ;
— le graphisme qui, par le style du décor, la calligraphie et l’ico- — marque, caution du fabricant, voire aujourd’hui du distributeur ;
nographie, identifie certaines connotations symboliques ; — composition pour certains produits, surtout dans l’alimenta-
— le matériau, susceptible de provoquer l’interrogation du tion ;
consommateur : tel le carton microcannelure, simple face, canne- — mode d’emploi ou d’usage ;
lure à l’extérieur comme emballage de vente en cosmétologie. — promotions.

6.2.2 Fonction attribution 6.3 Fonctions de service ou d’usage


L’apparence que prend un produit sur le lieu de vente est essen- Les produits deviennent autonomes. Avec le supermarché, le pro-
tielle, au sens où le client achète ce dont il a envie et pas forcément duit s’entoure d’une couche de peaux protectrices, fonctionnelles et
ce dont il a besoin. Le bon emballage est celui qui sollicite les sens informationnelles. Parallèlement, les marchandises tendent à se
en plaçant le produit dans son univers de référence sans ambiguïté. fractionner : paquet individuel, dose unitaire (doses de thé, blisters
Les consommateurs ont d’ailleurs progressivement établi des codes pour médicaments, etc.). Petit à petit, l’emballage du produit
couleurs et formes propres à chaque catégorie de produits. Ces s’adapte à l’usage qu’en fait l’individu. L’emballage uniformise et
codes s’imposent dans l’esprit du consommateur et deviennent sys- standardise les produits. Il prolonge la main comme un outil. Il
tème de référence. s’adapte à la taille, au poids du produit, afin de le rendre maniable.

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Une fois emballé, le produit devient autonome, il se suffit à lui- — physico-chimiques : sensibilité à la lumière, aux rayons ultra-
même à tous les stades de la chaîne de distribution jusqu’à l’utilisa- violets, aux chocs thermiques, perméabilité à la vapeur d’eau et aux
teur final. gaz, etc. ;
L’évolution des modes de vie, l’éclatement de la cellule familiale, — organoleptiques : perte des arômes, prise de goût, perte d’eau,
la génération des foyers bi-actifs, l’avènement du temps libre et des etc. ;
loisirs, l’accélération générale du temps rendent les consommateurs — de compatibilité : divers phénomènes de migration peuvent se
très réceptifs à tout ce qui peut faciliter la vie quotidienne. Dans le produire des matériaux de conditionnement vers le produit et vice et
même temps, la concurrence entre produits d’égale qualité tend à versa.
accentuer la différence au niveau du service rendu. Cet emballage peut donc être relativement complexe, du fait des
La conjugaison de ces phénomènes conduit au développement matériaux utilisés comme des accessoires qui le composent : pom-
des fonctions de service qui intègrent les outils nécessaires à pes pour pulvériser, valves pour la mise sous vide du café, et autres
l’emploi des produits. On voit apparaître les conditionnements systèmes de fermeture ou de bouchage.
comprenant un bec verseur, une cuillère, un outil permettant
d’extraire ou de doser le produit. Les conditionnements inventent ■ L’unité de vente ou unité consommateur
même de nouvelles pratiques : la mousse à raser supprime le blai- Pour des raisons de commodité de préhension ou d’emballage
reau. Les emballages s’annexent également des accessoires qui ser- promotionnels, on est amené à constituer des lots ou des packs
vaient à préparer ou à présenter le produit. La barquette d’un plat d’emballage primaires, regroupés dans des quantités optimales
cuisiné devient emballage de cuisson et assiette. d’utilisation par 2, 4, 6, 12, etc. Ce type de regroupement est pratique
Ces évolutions simultanées tendent à abolir la frontière entre mais rarement indispensable. Il est souvent considéré comme un
conditionnement et produit jusqu’à leur fusion totale. luxe de la part du consommateur et comme un gaspillage de matiè-
res premières qui contribue largement au remplissage des
Ainsi le dernier stade de l’autonomie du produit conduit l’embal- poubelles : d’ailleurs en Allemagne, la distribution met souvent à la
lage à s’affranchir des ciseaux, couteaux, ouvre-boîtes, décapsu- disposition des consommateurs des conteneurs en sortie de caisses
leurs, etc., qui en permettaient traditionnellement l’ouverture. Cet afin de récupérer ces emballages à des fins de recyclage.
objectif s’inscrit dans une logique de service. On peut cependant
noter un certain écart entre cet idéal d’autonomie et la réalité vécue L’emballage primaire de vente ou emballage consommateur
par le consommateur. En effet, bien souvent la solution technique devra être stable, compact avec de bons visuels, facile à identifier et
tels que tircels, languettes, prédécoupages non visibles, non maîtri- à mettre en rayon. Dans le cas particulier des packs, il faudra être
sés techniquement, ou pire encore, d’un usage mal expliqué ou vigilant afin d’éviter une confusion de lecture entre le code barres du
demandant une telle adresse dans leur utilisation va à l’encontre de produit et le code article.
l’effet recherché en compliquant la vie du consommateur.
Tous ces systèmes ont évolué et continuent de progresser, car 6.4.2 Emballage secondaire
dans l’esprit du consommateur, le désir d’autonomie l’emporte sur
d’éventuelles difficultés d’utilisation.
ou emballage de regroupement

L’emballage secondaire est par définition une réponse d’ordre


logistique. Il assurera donc plusieurs fonctions : regroupement des
6.4 Différents niveaux d’emballage emballages primaires, protection de ceux-ci contre les risques liés à
l’acheminement, facilité de manutention et de manipulation. Il doit
être une aide à la préparation de commande car il sert souvent
Ces différentes fonctions permettent de distinguer trois niveaux d’unité d’approvisionnement, facilement ouvrable, il doit simplifier
d’étude d’emballage, qui sont : la mise en rayon.
— emballage primaire ; Ce qui implique un certain nombre de contraintes qui sont :
— emballage secondaire ; — avoir des dimensions compatibles avec les modules de trans-
— emballage tertiaire. port (dimensions normalisées, 600 ´ 400 mm pour le module de
base) ;
— avoir une résistance à la compression verticale lui permettant
6.4.1 Emballage primaire de supporter les efforts de gerbage ;
et/ou emballage consommateur — ne pas dépasser 12 kg, dans le cas de produits de grande
consommation ;
L’emballage primaire se définit par le contact direct avec le — être suffisamment stable, pour ne pas provoquer des chutes et
produit. Dans certains cas, et pour des raisons de commodité ou de faciliter l’empilement ;
marketing, on aura recours à une unité de vente ou emballage — permettre l’identification du contenu afin de faciliter la récep-
consommateur. tion et la préparation de commande ;
■ L’emballage primaire — enfin, dans certains cas, être un bon support promotionnel.

Il est intimement lié au produit qu’il contient. C’est lui qui devra
assurer les fonctions liées à la distribution et donc assurer la protec- 6.4.3 Emballage tertiaire ou emballage
tion mécanique et climatique générée par le circuit logistique. Il de transport, de manutention et de stockage
devra protéger le produit de son environnement et réciproquement
(cas des matières dangereuses par exemple).
Ce dernier type d’emballage permet l’optimisation du stockage et
En ce qui concerne la conservation, il faudra définir les différentes des chargements des moyens de transport. Il doit se prêter à la
sensibilités, afin de choisir le ou les matériaux capables d’accepter mécanisation avec la mise en place de système de stabilisation des
ces contraintes ou de les filtrer. charges. De plus en plus, les emballages tertiaires sont mis directe-
Les contraintes de ce type d’emballage sont : ment dans les linéaires des hypermarchés.
— mécaniques : sensibilité de surface, de structure, fragilité aux Quel que soit le niveau où l’on se situe, les deux fonctions techni-
chocs et vibrations, etc. ; ques et marketing cohabitent et se complètent à différents degrés.

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Exemple : mode de conditionnement de l’eau minérale : l’eau


est présentée dans un emballage primaire (directement en contact
avec le produit), sous forme de bouteille en verre ou plastique, mais ce Métal Bois
pourrait être tout aussi bien un pack, une boîte ou un sachet. Le type Verre
14% 6% Textiles et autres
de fermeture hermétique, peut être un bouchon en métal ou plastique 18% 2%
ou encore une soudure assurant la conservation. La forme et l’éti-
quette identifient le produit et la marque. Les bouteilles placées dans
des fardeaux, des barquettes ou des caisses en carton, constituent une
unité de regroupement : emballage secondaire. Plus ou moins
imprimé, ce type de conditionnement permet l’identification du produit
et de la marque. Enfin on retrouve ces emballages de regroupements Papier et carton
Plastiques
sur des palettes ou dans des box palettes : emballage tertiaire. Ces 25%
35%
derniers, richement imprimés, peuvent être placés directement en tête
de gondole.
Figure 5 – Répartition du chiffre d’affaires par filière
Source IFEC

7. Les contraintes
La notion de contrainte englobe tout ce que l’environnement
impose à l’emballage, aussi bien sur les plans technique, réglemen-
taire qu’environnemental, donc sans relations directes, avec le cou-
ple produit/emballage. 100
Verre
80
60 Carton
7.1 Les matériaux 40
20 Plastique
0
Chaque grand matériau d’emballage a ses propres exigences de

Solide

Pratique

Léger

Facile à
détruire

Biodégradable

Recyclabe

Esthétique
Sain
mise en œuvre : possibilités techniques, coût, savoir-faire du trans-
formateur amené à le mettre en forme. De plus, lorsque l’on parle de
mise en œuvre, il faut bien sûr se préoccuper de la fabrication de
l’emballage mais aussi, et de plus en plus, de la phase de condition-
nement ou de remplissage. Sur les chaînes de conditionnement, les
emballages seront soumis à des contraintes mécaniques, de plus en
plus sévères, du fait de l’augmentation des cadences. Il faudra donc
Figure 6 – Perception des matériaux vus par les consommateurs
définir les caractéristiques des matériaux utilisés et des seuils de
Enquête SOFRES
tolérance plus réduits.
Les exigences toujours plus grandes des hommes de marketing
sont des objectifs vers lesquels il faut tendre à plus ou moins longue
échéance (tableau 1). Le niveau des performances est devenu si dis- 7.1.1 Le bois et ses dérivés
cret qu’il échappe complètement aux consommateurs non initiés.
Les services techniques et les designers s’y emploient au quotidien. C’est un matériau naturel dont la mise en œuvre est difficile du fait
Aussi bien chez les fabricants d’emballage, qui travaillent sur de de son manque d’homogénéité. En revanche, il est riche de conno-
nouveaux procédés de mise en œuvre, que chez les utilisateurs qui tations aux travers de l’image de naturel et de tradition qu’il suscite.
cherchent de nouveaux modes de conditionnement, on intègre, de L’incidence des défauts du bois (nœud, fente, fil, tranché, etc.) sur
plus en plus, des fonctions de service (tableau 2). la résistance des objets ouvrés a conduit l’interprofession à faire une
La sensibilité environnementale détermine aujourd’hui de nou- classification qualitative de ce matériau pour des usages tradition-
veaux objectifs : concevoir des emballages uniques qui servent nels tels que menuiserie, charpente, etc.
d’aide, voire d’auxiliaire de fabrication, de logistique, de vente et Le bois utilisé en emballage est choisi par analogie. Or ce maté-
enfin d’usage, et tout ceci en accord avec la politique de protection riau ne travaille pas dans les mêmes conditions, et ses contraintes
de l’environnement et d’économie des matières premières. sont telles qu’on aboutit à une utilisation non rationnelle du bois en
On étudiera spécifiquement les principaux matériaux d’emballage: tant que matériau d’emballage.
— le bois et ses dérivés ; Le même problème se pose pour les contreplaqués, les panneaux
— le papier ; de fibres et de particules, conçus à l’origine pour un usage statique.
— le carton compact ; ■ Domaines d’utilisation
— le carton ondulé ; Le bois est de moins en moins employé comme emballage pri-
— le verre ; maire, il est cependant toujours utilisé pour les légumes, les fruits,
— le métal ; les coquillages, etc.
— les matières plastiques ;
Il est utilisé dans le secteur des produits de grande consommation
— les matériaux complexes. comme suremballage, il en est ainsi pour le fromage, le tabac et
Tous ces matériaux, d’usage courant, seront qualifiés en fonction dans les produits haut de gamme, il fait ressortir le côté authentique
de leur utilisation « emballage » (figures 5 et 6). des produits.

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Tableau 1 – Fonctions marketing et matériaux d’emballage

Métal
Fonctions Plastiques
Fer-blanc Bois Verre Carton
marketing et complexes
Aluminium

Les emballages en mé- Le matériau plastique L’image du bois (natu- Pour personnaliser les Facilement imprimable,
tal étant souvent de for- est un bon vecteur rel) est un frein à l’im- marques et les produits il transmet facilement
mes standardisées, leur d’alerte. Il se moule, se pact en linéaire qui et aussi favoriser l’im- tout type de message.
impact visuel peut être forme et se colore. nécessite souvent plus pact en linéaire, le verre
amoindri, sauf en cas Sous forme de comple- de fantaisie. se moule au gré de la
d’utilisation des surfa- xe, il a un très bon ren- volonté des créateurs et
Alerte ces pour alerter le con- du d’impression. des hommes de marke-
sommateur. ting.
Bien qu’aujourd’hui on
commence à voir appa-
raître des formes plus
intéressantes.

Très attribué à l’univers Certains plastiques Bien qu’aujourd’hui Du fait de sa transpa- Pour certains produits,
des conserves, le métal sont l’apanage d’uni- matériau mineur en rence, le verre est un il y a une association
est aussi associé vers précis, ceci sou- emballage primaire, il plus à la reconnaissan- presque naturelle entre
aujourd’hui à l’univers vent pour des raisons conserve encore quel- ce du produit et de ce le type de consomma-
des soft-drinks, des pro- techniques (eau miné- ques solides points fait à l’attribution de ce- tion et l’emballage.
Attribution duits ménagers et des rale et PVC, produits d’ancrage. Ce matériau lui-ci à un univers don- Pour le carton il n’y a
cosmétiques (aéro- ménagés et polyéthylè- est, en particulier, un né. pas un secteur qui lui
sols). ne, sodas et PET). code fondamental de échappe, on le retrouve
l’univers des fromages sous toutes les formes
et en particulier du ca- et dans presque tous les
membert. secteurs.

Le métal évoque peu le Le matériau plastique a Pour certains produits Le verre confère sou- Bien qu’au départ le
statut des produits qu’il longtemps souffert (cigares) il est le maté- vent un statut de qualité carton et le papier aient
emballe. Exemple : d’un handicap sur le riau le plus évocateur aux produits qu’il con- souffert d’un handicap
conserves de légumes, plan de l’évocation de la de l’attention portée au tient surtout lorsqu’il lié à une image « bon
mais aussi haut de qualité et d’hygiène des produit, de la qualité ar- s’agit d’évoquer le na- marché », aujourd’hui
gamme avec le foie produits contenus. tisanale, du refus de turel, l’authenticité. avec les différentes
Positionnement gras. Néanmoins, il est enco- certaine forme de pro- De plus, il rend bien en techniques de valorisa-
re souvent apparenté à duction industrielle, il volume et son poids et tion (gaufrage, transfert
des produits plutôt bon représente de l’authen- un gage de qualité ras- à chaud, vernis UV) on
marché. ticité et le naturel. surant. n’envisagerait même
pas d’offrir un parfum
sans son coffret en car-
ton.

Impression directe sur Bien que souvent impri- À moins d’être recou- En montrant le produit Par les différents procé-
le matériau ou utilisa- mable, pour des raisons vert d’une étiquette, le et en signifiant sa quali- dés d’impression cou-
tion d’une étiquette. La de tenue de l’impres- bois est un mauvais té, le verre se substitue rants et les surfaces
surface d’information sion et de coût, l’infor- support d’information. souvent au besoin d’in- planes, le carton offre
sur un emballage mé- mation a souvent formation et d’assuran- un bon support d’infor-
tallique est souvent im- comme support une éti- ce du consommateur. mation.
Information portante. quette. Souvent l’information
est portée par une éti-
quette. Mais les verriers
ont développé des trai-
tements de surface inté-
ressants.

En permettant de stoc- Légers, les plastiques Dominé par la fonction Une étude du CCA (cen- Léger et facilement des-
ker longtemps les pro- offrent des qualités ap- positionnement, ce ma- tre d’études avancées) tructible après usage du
duits, le métal offre ce préciées par les con- tériau évocateur est ca- montre que le verre est produit. Le carton est
service au consomma- sommateurs. pable de valoriser le le matériau préféré des apprécié par le consom-
teur, par contre la con- La plupart des plasti- consommateur ou l’hô- consommateurs. En ef- mateur parce qu’il est
serve ouverte doit être ques sont incassables te qui offre. fet le verre à pratique- pratique et recyclable.
Service consommée rapide- et présentent de ce fait ment toutes les vertus
ment. une sécurité. que le consommateur
Des progrès techni- La destruction de cer- attend d’un emballage.
ques ont été réalisés tains plastiques pose
pour une ouverture fa- des problèmes d’envi-
cile, ou encore l’embal- ronnement.
lage autochauffant.

(source partielle LE PACK)

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Tableau 2 – Critères déterminant les matériaux utilisables en fonction des conditionnements

Film rétractable
Bouteille pour

pour boissons

Boîte boisson

Film étirable
carbonatées

Pot, gobelet

Tube souple
liquide plat

poche, film
Barquette,
Conserve

Récipient
Bouteille

passant

Aérosol
plateau

Sachet,
au four

Blister
Boîte
Imprimabilité ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´

Critères marketing
Facilité d’ouverture ´
Brillance ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
Transparence ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
Légèreté ´ ´ ´ ´ ´ ´
Rigidité ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
Résistance au froid ´ ´ ´
Passage au four ´

Critères d’exploitation
à micro-ondes
Passage au four classique ´
Résistance au remplissage ´ ´ ´ ´ ´
à chaud
Résistance à la pression ´ ´
interne
Résistance à la ´
pasteurisation
Température de rétraction ´
Tension de rétraction ´
Tenue du serrage ´
Auto-adhésivité ´
Possibilité ´
de thermoscellage
Critères physiques

Possibilité
de thermoformage
Force d’étirage ´
Machinabilité ´
Résistance aux pliages ´
répétés
Résistance à la rayure ´
Résistance aux impacts ´ ´
Résistance à la déchirure ´ ´ ´
et à la perforation
Résistance aux chocs ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
Résistance aux huiles ´ ´ ´ ´ ´ ´
et graisses
Résistance à l’alcool ´ ´ ´
Critères chimiques

Résistance aux acides ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´


Inertie chimique ´
Barrière au CO2 ´
Barrière à l’oxygène ´ ´
Barrière aux gaz ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
Barrière à l’air ´
Barrière à la vapeur d’eau ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
Résistance à la corrosion ´
(Source : LE PACK, BSN)

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En emballage secondaire, on le retrouve sous forme de cagettes, papetiers, d’un carton capable de contenir des viandes blanches. Il se
cageots, nasses où il peut être réutilisé et conserve des caractéristi- prête au transfert à chaud et au gaufrage. Il peut être livré à plat et sa
ques élevées en milieu humide. mise en forme peut se faire manuellement, grâce à des verrouillages
En emballage tertiaire, palettes et caisses-palettes, il reste le mécaniques, ou automatiquement en employant de la colle.
matériau de prédilection. C’est certainement un des matériaux qui valorise le mieux un
L’emballage de biens d’équipement à l’exportation l’utilise égale- produit.
ment dans la confection de caisses. Il est à noter que le contreplaqué ■ Domaines d’utilisation
prend de plus en plus le pas sur le bois scié. Les articles manufactu-
rés lourds et encombrants (groupes électrogènes, machines plieu- On les rencontre principalement dans l’emballage primaire, ils
ses, racks électriques et radioélectriques, etc.), qui peuvent peser sont :
plusieurs tonnes, imposent parfois, en raison de leur encombre- — le cartonnage pliant ;
ment, la fabrication de l’emballage autour de l’article à protéger. — les boîtes montées ;
Dans certains cas d’exportation vers les antipodes, il doit être — le carton embouti ;
traité (Australie et Nouvelle-Zélande en particulier). — les boîtes composites ;
— l’usage sous forme de complexe dans la fabrication de briques
Enfin, la tonnellerie reste un secteur constant, car dans ce cas et autres supports comme la carte blister.
l’emballage apporte un plus dans le vieillissement du produit.

7.1.4 Le carton ondulé


7.1.2 Le papier
C’est le matériau idéal pour faire du regroupement. Son aptitude
Le papier fait partie des matériaux traditionnels d’emballage, à contenir et à être gerbé (c’est-à-dire à résister à la compression)
mais dans son utilisation courante en sacherie, il est farouchement doit être étudiée en priorité. Sa structure peut s’identifier à un sys-
concurrencé par les matières plastiques. tème triangulé, ce qui lui donne d’excellents résultats sur le plan
À base de fibres de cellulose, il se recycle facilement. Pour les mécanique. La résistance à la flexion ou au flambage dépend de
fibres tout bois, la source d’approvisionnement en matières premiè- l’épaisseur du matériau à la puissance 3 (se reporter à la formule
res est garantie et renouvelable, car elle provient en grande partie « du moment d’inertie de surface »).
des déchets de scierie. Le papier fabriqué à partir de vieux papiers C’est un matériau très sensible à l’humidité, il est indispensable
peut être recyclé plusieurs fois. C’est un matériau qui, en fonction de de tenir compte des conditions de stockage de longue durée, dans
la nature des fibres et des différents traitements qu’il subit, aussi des zones humides (véhicules sous atmosphère contrôlée, produits
bien mécaniques que de surface, acquiert de hautes performances à haute teneur en eau, etc.) car ses caractéristiques mécaniques
mécaniques. Il permet d’obtenir des impressions d’excellente qua- varient de façon inversement proportionnelle à la quantité d’eau
lité, en prenant bien sûr en compte le procédé d’impression et les contenue dans le matériau.
encres utilisées. Il est également utilisé en matériau de calage, dans ce cas,
■ Domaines d’utilisation l’absorption des chocs est un critère de qualification important. Or il
n’existe pas aujourd’hui de méthode normalisée permettant de qua-
Ses grands domaines d’utilisation sont la sacherie de petite et
lifier le carton ondulé sous cet aspect. D’autres critères liés à
grande contenance (sachets pour fruits et légumes, sacs de sortie de
l’emballage, comme l’alimentarité ou l’inflammabilité, peuvent éga-
caisse, sacs promotionnels) et un secteur plus technique avec les
lement être pris en compte mais aucune méthode spécifique
sacs à valves. La fabrication de sacs nécessite des équipements
n’existe.
lourds, c’est une activité industrielle qui implique de gros investisse-
ments. C’est un support d’impression qui, en fonction de la nature de la
couverture, du mode et du matériel d’impression, peut donner des
Un autre domaine d’utilisation de ce matériau est le papier
résultats plus que satisfaisants.
cadeau, richement imprimé, il sert à envelopper et à valoriser.
Sa collecte ne pose pas de problème, dans le sens où il reste, en
On distinguera particulièrement les papiers spéciaux, dans ce cas
règle générale, dans le circuit industriel.
le papier est associé à d’autres matériaux pour développer des fonc-
tionnalités que le papier ne possède pas lui-même. La norme NF H 13-045 sert de guide pour l’établissement d’un
cahier des charges en carton ondulé.
Exemple : le papier couché PE (polyéthylène) se soude ; c’est ce
type de papier qui est utilisé en boucherie. Le papier antiglisse sert ■ Domaines d’utilisation
d’intercalaire entre les couches d’une palette pour obtenir une paletti- Il s’agit de :
sation stable. — l’emballage de regroupement ;
— l’emballage logistique ;
— les box-palettes ;
7.1.3 Le carton plat — la PLV (présentation sur lieu de vente) ;
La matière première est la même que pour le papier : la pâte à — l’emballage de vente avec l’utilisation de la microcannelure ;
papier. La fabrication et le grammage diffèrent, ainsi que les coucha- — la protection antichocs, etc.
ges. Ceux-ci sont déposés sur la face externe afin d’améliorer la qua-
lité de l’impression. 7.1.5 Le verre
Les caractéristiques essentielles à contrôler sont le grammage,
l’épaisseur, mais surtout la rigidité sens machine et sens travers. La Le verre d’emballage est principalement de nature sodo-calcique.
constance de la force de mise en forme des étuis est un élément Sa matière première principale est la silice, matériau naturel non
important dans le cas des mécanisations rapides. Aujourd’hui, il cristallin qui se recycle à l’infini par fusion. Les articles, essentielle-
n’existe pratiquement plus de problèmes liés à la tenue des coucha- ment des corps creux, sont fabriqués dans des verreries mécani-
ges sur le support, mais le tirant des encres peut être un élément de ques où deux grands modes de transformation sont utilisés : le
dysfonctionnement des lignes de conditionnement car il peut défor- soufflé-soufflé et le pressé-soufflé. C’est une industrie lourde relati-
mer le carton (tuilage). Le vernissage acrylique ou UV améliore de vement peu flexible.
façon significative le rendu de l’impression. Dans certains cas, on Le verre a ses points forts. Il est inerte vis-à-vis des aliments,
peut être amené à utiliser des cartons traités contre l’humidité ou les imputrescible, n’a aucune conséquence organoleptique et, en fonc-
graisses. Une des dernières réalisations est la mise au point, par les tion de sa couleur, sert de filtre contre la lumière et ses différents

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types de rayonnement. Il valorise très bien les produits par sa trans- offertes par les matières plastiques toujours associées à des adju-
parence et la taille relative que donnent ses formes à volume égal vants rend l’identification de ces matériaux parfois difficile. La con-
par rapport aux autres types d’emballages. currence qui existe entre ces différentes matières vient de la
La grande faiblesse du verre est sa fragilité aux chocs mécaniques diversité des caractéristiques qu’ils sont capables de présenter pour
et thermiques. un même usage. Du fait de leur vieillissement, il est délicat de déter-
miner leur comportement dans le temps.
Un gros travail a été réalisé par les verriers dans le domaine de la
valorisation par des traitements de surface et l’impression sérigra- Lorsque l’on parle de matières plastiques, il convient de définir
phique directe. lesquelles, car elles ne possèdent pas toutes les mêmes caractéristi-
ques mécaniques et physico-chimiques. Cependant, en les asso-
Un grand nombre de bagues existent sur le marché, ce qui permet
ciant en couches successives, on peut obtenir le matériau idéal si,
d’envisager tous types de bouchage, élément important pour la
toutefois, on a au préalable défini les performances souhaitées. Ce
conservation du produit. Aujourd’hui, il est devenu très complexe
type d’association aboutit à la création de complexes ; c’est actuel-
car il lui faut développer de plus en plus de fonctions de service
lement ce type de matériau qui est discuté, en raison des problèmes
(serveur, anti-gouttes, doseur, inviolable, refermable, de protection
de recyclage qu’il génère. Mais ses hautes performances contri-
contre l’utilisation par les enfants, etc.).
buent à réaliser une réduction importante de matières premières à
■ Domaines d’utilisation la source. Aujourd’hui, les grandes avancées portent principalement
Les vins et les spiritueux sont essentiellement conditionnés en sur les adjuvants. Ils apportent des plus à la transformation ou don-
bouteille de verre. nent des aspects différents.
Ensuite, ce matériau est utilisé principalement sur une segmenta- Exemple : le PE utilisé dans la fabrication des enveloppes imite, à
tion haut de gamme : la conserve, le lait, les eaux, les soft-drink. s’y tromper, la matière « papier » employée traditionnellement.
La pharmacie utilise du verre étiré le plus souvent passivé, voire Une fois la matière choisie, il convient de définir le type de trans-
avec des traitements de surface. formation à utiliser. La mise en œuvre des matières plastiques ouvre
La parfumerie utilise le cristal pour les produits de luxe. des possibilités considérables où tous les procédés sont en concur-
rence. Si l’on veut, par exemple, obtenir une boîte, celle-ci pourra
être réalisée en injection, en thermoformage, en injection soufflage
7.1.6 Les métaux ou encore en mousse. Dans les procédés de valorisation des embal-
lages réalisés en matière plastique on trouve, bien sûr, l’impression
L’emballage consomme également de l’acier, du fer-blanc et de toujours délicate à mettre en œuvre mais également la métallisa-
l’aluminium. tion. Contrairement aux autres matériaux, la matière plastique peut
être teintée dans la masse avec différentes couleurs.
Comme pour le verre, on se trouve face à une industrie lourde
avec ses contraintes de mise en œuvre, où il est très difficile de sor- La normalisation aide à qualifier les matières plastiques en fonc-
tir des formes traditionnelles. Néanmoins, des procédés par défor- tion de l’usage attendu. Dans le cas des films étirables et rétracta-
mation voient le jour et ouvrent de nouvelles perspectives de bles, les caractéristiques à spécifier sont leur aptitude au soudage,
développement. au maintien de la charge et la résistance aux agressions tant des
marchandises qu’ils contiennent que des agents extérieurs.
Il est donc nécessaire de qualifier ces matériaux en fonction de
l’usage et de leur mise en œuvre. Une telle qualification facilite la ■ Domaines d’utilisation
tâche des transformateurs et en favorise l’utilisation optimale. Les L’usage des emballages plastiques serait un thème à lui seul, car,
caractéristiques des métaux sont élevées, ce qui leur confèrent une si l’on faisait les différentes combinaisons entre matériaux et procé-
position particulière dès que l’on est confronté à de fortes sollicita- dés de transformation, on arriverait à un nombre presque infini de
tions mécaniques ; de plus ils sont imperméables aux gaz et à la possibilités (tableau 3). Néanmoins, on peut dire que l’on peut obte-
vapeur d’eau, protègent des UV. Avec un bon revêtement, les nir les 3 types d’emballages (primaire, secondaire et tertiaire) avec
métaux sont inertes sur le plan organoleptique. L’impression a par des films, des corps creux, des blisters, des pièces injectées.
ailleurs toujours un bon rendu sur une surface métallique, ce qui
permet une valorisation importante des produits.
On trouve les métaux en grande quantité dans la nature sous
forme d’oxyde. Leur élaboration est relativement simple, la collecte, 7.2 La mécanisation
le tri et le recyclage sont très faciles à mettre en œuvre, en jouant sur
le magnétisme et la fusion.
Au-delà de la fabrication, il faut mettre en forme, remplir et cela
■ Domaines d’utilisation aux cadences souhaitées.
Ils sont extrêmement vastes. On les trouve dans : C’est à ce niveau, que le terme conditionnement prend toute sa
— l’industrie de la conserve ; signification : « action qui consiste à introduire un produit dans son
— les aérosols ; contenant ». Pour cela, un certain nombre d’opérations sont à
— les tubes souples ou rigides ; réaliser : trier, laver, rincer, remplir en introduisant la bonne quan-
— les boîtes boisson ; tité, fermer, éventuellement poser une étiquette. Il faut également
— l’emballage industriel ; intégrer certaines phases du process telles que la stérilisation, la
— l’emballage de matières dangereuses ; pasteurisation..., mettre en place des systèmes d’inviolabilité, sans
— sous forme de feuilles minces en operculage ; omettre les opérations de contrôle et de marquage.
— le bouchage (capsules, bouchons à vis). Il faudra aussi prévoir la mécanisation au niveau de l’emballage
secondaire et tertiaire avec les regroupements sur encaisseuses et
la mise sur palette avec le suremballage.
7.1.7 Les matières plastiques
Face à la mécanisation, on se trouve devant deux cas de figures.
Le premier est de choisir, chez un fabricant de machines, celle qui
On pourra se reporter à l’article [A 9 780]. sera à même de satisfaire au mieux le cahier des charges. L’autre,
De plus en plus utilisées dans l’emballage, elles se sont substi- est de faire concevoir et réaliser une machine par rapport à un
tuées dans certains cas aux matériaux traditionnels, comme le besoin spécifique. Très souvent, les grands groupes développent
papier, le carton, le verre, le métal. La diversité des caractéristiques leurs propres machines.

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Tableau 3 – Solution emballage en matière plastique

pharmaceutique,
Produits laitiers

et domestique
Plats cuisinés

Restauration,
alimentaires

charcuteries

cosmétique
et légumes

Emballage
poissons,

industriel

industriel
Types Applications

Entretien
Viandes,

vaisselle
Produits

Liquides

Médical,
Familles

Fruits
Basse densité ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ Poches, films, bouchons, flacons
Polyéthylène

Linéaire ´ ´ ´ ´ ´ ´ Films
POLYOLÉFINES

Bouchons, bouteilles, flacons,


Haute densité ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ caisses, bidons

Homo- ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ Barquettes, films, pots,


Polypropylène

polymère bouchons

Copolymère
séquencé ´ ´ ´ ´ ´ ´ Barquettes, alvéoles, bouchons

Copolymère ´ ´ ´ ´ ´ Barquettes, films, bouteilles


statistique
Polystyrène

Choc ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ Barquettes, gobelets, alvéoles,


étiquettes, boîtes, dilution

Barquettes, gobelets, pots,


´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
STYRÉNIQUES

Cristal couvercles, assiettes, boîtes


ABS Expansible

Barquettes, caisses, gobelets,


PS

´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ calage

´ ´ ´ Barquettes, vaisselle, boîtiers,


couvercles

Homo- Bouteilles, barquettes, films,


VINYLIQUES

´ ´ ´ ´ ´ ´ ´
polymère manchons, boîtes
PVC

Copolymère ´ ´ ´ ´ ´ Barquettes, couvercles, alvéoles

Compound ´ ´ ´ ´ Bouteilles

EVOH ´ ´ ´ ´ ´ Barquettes, bouteilles,


emballage flexible
FONCTIONNELLES
POLYOLÉFINES

Copolymère ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ Barquettes, emballage flexible,


EVA bouchons

Copolymère Barquettes, pots, bouchons,


EMA-EVA ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ ´ emballage flexible

Terpolymère ´ ´ ´ ´ ´ ´ Emballage flexible

Autre Barquettes, bouteilles,


Terpolymère ´ ´ ´ ´ ´ ´ emballage flexible
TECHNIQUES
POLYMÈRES

Rilsan, Pebax, ´ ´ ´ Films, gaines


Orgalloy

ABS : acrylonitril - butadiène - styrène


EMA : éthylène - méthyle - acrylate
EVA : éthylène - vinyle - acétate
EVOH : éthylène - vinyle - alcool - copolymère
(Source : ATOCHEM)

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L’échec d’un projet est inévitable si, dans la phase de conception, — les gammes de contenances ;
on n’a pas intégré cette notion de mécanisation avec tout ce que — les marquages de capacité ou de poids ;
cela implique, c’est-à-dire l’investissement, l’utilisation des maté- — les dimensions spécifiques à certains produits.
riels existants, l’environnement, les cadences, la place disponible.
La réglementation transport impose des dimensions minimales et
maximales, ainsi que le poids maximal en fonction du mode de
transport utilisé.
7.3 Responsabilité du chargeur
et réglementation
7.3.4 La protection des marchandises
Le chargeur ou l’entreprise donneur d’ordres doit connaître la pendant le transport
réglementation en vigueur pour chaque type de produit (alimen-
taire, non alimentaire, toxique, industriel, etc.) mis sur le marché,
car il engage sa propre responsabilité juridique, en cas de nuisance En 1874, le traité de Berne a été le point de départ de différentes
envers les consommateurs, les tiers, l’environnement. C’est donc à dispositions internationales en matière de transport de marchandi-
lui que revient de faire le nécessaire, en cas de sous-traitance, pour ses. Par la suite, chaque type de transport a établi sa propre régle-
garantir la qualité, la propreté, l’utilisation des matériaux autorisés, mentation. Au niveau national, ce sont les codes civil et du
pour le conditionnement mais aussi pour les machines, voire même commerce qui définissent le caractère du contrat de transport et la
pour l’usage des produits de nettoyage. responsabilité du transporteur.
Inventaire des familles de textes mettant en cause la responsabi-
lité du chargeur (liste non exhaustive), c’est-à-dire tous types ou for- 7.3.5 La protection des tiers
mes de tromperie sur :
— la marque ;
Les dispositions nationales engagent la responsabilité du gardien
— les marquages ;
de la chose inanimée pour assurer la protection du consommateur.
— la contenance ;
— le poids ; Exemple : les aérosols doivent d’une part, faire face aux risques
— la forme de l’emballage ; d’explosion quant à leur tenue en pression et, d’autre part, prévenir par
— le niveau de protection ; marquage des risques inhérents à l’usage des gaz propulseurs (qui
— l’inadéquation contenant/contenu ; peuvent être inflammables).
— l’usage de faux labels ;
— le non-respect des règles d’hygiène ;
— le réemploi d’emballages ; 7.3.6 Dispositions fiscales ou douanières
— l’erreur, le défaut de marquage ou d’étiquetage.
L’ONU et le Conseil de l’Europe, sur le plan international, établis- Lorsqu’ils sont stockés, les emballages sont soumis aux différen-
sent des réglementations pour permettre de déplacer et vendre un tes dispositions fiscales suivant leur type perdus ou navette, consi-
produit selon des règles bien établies. Au plan national, elles éma- gnés ou non. On distinguera :
nent des différents ministères ou de grands établissements (type
— la valeur douanière : la règle générale consiste à inclure le coût
SNCF).
des contenants dans la valeur du produit. Pour les emballages
L’application d’une réglementation est obligatoire, tout contreve- navette spécifiques, s’ils possèdent une valeur résiduelle, ils seront
nant étant passible de sanctions pénales. taxés selon leur droit propre ;
Il existe plusieurs familles de réglementations. — les dispositions sectorielles : certaines industries de produits
sensibles pour la santé et l’environnement font l’objet de disposi-
tions particulières. Celles-ci touchent trois secteurs qui sont l’agro-
7.3.1 La protection industrielle alimentaire, la pharmacie et les matières dangereuses.
— Le brevet d’invention est un titre garantissant au déposant la
propriété du procédé, de la matière, de la machine, de l’application.
Pour être valide ce titre doit être enregistré à l’INPI.
7.3.7 L’emballage alimentaire
— Le dépôt de modèle peut être constitué par un dessin ou une
forme qui se différencie des autres objets similaires. Au plan européen, différents textes établissent les règles afin
— Le dépôt de marque est la signature du produit. d’harmoniser les réglementations des pays membres pour faciliter
la libre circulation des produits.
— L’enveloppe Soleau n’a que le pouvoir de justifier que l’idée
est antérieure au dépôt d’un brevet. Ce n’est en aucun cas une pro- Au plan national, l’application des directives européennes est une
tection. première approche. L’organisme officiel est le Conseil Supérieur de
l’Hygiène Publique de France qui élabore la réglementation, dont le
contrôle est assuré par le Service de la Répression des Fraudes.
7.3.2 La protection économique du consommateur L’ensemble de ces textes est publié au Journal Officiel. Le texte de
base est la notice 1227 du Journal Officiel. Elle donne, notamment,
Les différents textes ont pour but de protéger le consommateur les listes positives des constituants autorisés à entrer en contact
contre toute fraude ou tromperie à son égard. On peut citer la men- avec les denrées alimentaires.
tion d’origine, l’appellation contrôlée, la garantie des formes et des
marques déposées, l’apposition du point vert, la bonne application
de la réglementation sur les poids et mesures. 7.3.8 L’emballage pharmaceutique

7.3.3 Les dispositions métrologiques En France, l’emballage primaire fait partie de la forme galénique
du médicament et, de ce fait, devra être présenté simultanément
Un grand nombre de dispositions sont en application sur : avec le médicament afin d’obtenir l’AMM (autorisation de mise sur
— les emballages mesure ; le marché) La pharmacopée française a publié les monographies
— les produits préemballés ; des matériaux autorisés à entrer en contact avec les médicaments.

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7.3.9 L’emballage des matières dangereuses En conception, il faut rédiger un CDCF. On commencera par recen-
ser les fonctions et contraintes nécessaires et suffisantes définissant
Est considérée comme dangereuse, toute matière de nature à pré- le besoin par des méthodes spécifiques telle que la méthode Miles.
senter, dans des conditions normales ou accidentelles, un danger Chacune de ces fonctions et contraintes devra être quantifiée, c’est-
pour les personnes, les biens ou l’environnement. à-dire que l’on doit spécifier pour chaque caractéristique sa valeur
nominale, sa tolérance ainsi que le niveau de qualité acceptable.
La réglementation ne vise pas à interdire le transport des matières Toutes ces informations seront hiérarchisées et regroupées dans un
dangereuses, mais à prévenir des risques en cas d’accident, en document, où il faudra faire apparaître clairement les recommanda-
garantissant une qualité optimale des emballages et en fractionnant tions techniques, stratégiques. Elles précisent certaines valeurs
les quantités transportées. d’estime et d’usage liées aux produits.
Principe de la réglementation : les recommandations ONU ser-
vent de texte de base international, ensuite, chaque type de trans-
port a sa propre réglementation et enfin, chaque pays a établi ses
propres textes complémentaires. 8.2 Recherche de solutions
Pour conditionner des matières classées, il faut obligatoirement
utiliser un emballage marqué, certifiant son homologation par un
La phase suivante est la recherche d’un maximum d’idées pour
laboratoire agréé.
résoudre le problème posé en évitant toute censure, toute sélection
Désormais, les divers textes nationaux et internationaux sont har- prématurée amputant d’autant les axes de recherche et, par voie de
monisés et ils réfèrent aux recommandations de l’ONU (ST/SG/ conséquence, l’innovation. C’est dans cette phase que seront utili-
AC.10/1/Rev 9). sées les techniques de créativité : type brainstorming, check-list,
méthode matricielle, etc. Il convient également d’examiner les solu-
tions adoptées pour résoudre des problèmes analogues dans
7.4 Les exigences environnementales d’autres domaines, ou les solutions retenues par la concurrence ou
encore le transfert de technologie.
Les phases suivantes sont l’étude et l’évaluation des idées rete-
On voit, aujourd’hui, se développer sur les produits de grande nues. Le but est de bâtir des solutions qui répondent au mieux aux
consommation, des logos de toute nature indiquant que ces pro- critères et objectifs fixés, en passant par :
duits et leurs emballages sont soucieux de notre environnement.
Les messages transmis sont de trois ordres : — l’évaluation des coûts de chaque solution et la recherche des
éléments les mieux adaptés aux solutions composées ;
— l’objet est en matériau recyclé ;
— l’analyse comparative des coûts et la synthèse des solutions
— l’objet sera valorisable lorsqu’il sera devenu déchet ;
possibles ;
— l’objet se veut respectueux de l’environnement.
— l’évaluation économique et sociale des solutions envisagées ;
Pour chaque catégorie de nouveaux produits, l’étude et l’analyse — l’examen des possibilités matérielles de réalisation et d’expéri-
du cycle de vie (ou écobilan) sont établies, en vue de l’attribution de mentation.
la marque NF-Environnement. Le Comité français des écolabels
l’attribue, après examen du dossier, aux entreprises qui en font la
demande. 8.2.1 Concept
La directive européenne du 13 juillet 1994 donne les grandes
règles de ce que devrait être la politique de tri et collecte des déchets Le rasoir à main est un exemple édifiant : la lame de rasoir était
banaux de type industriel. présentée dans du papier puis en boîte distributrice ; elle est deve-
La législation française dit « décret Lalonde du 1er avril 1992 » fixe nue chargeur ou cartouche, pour intégrer l’objet entier sous sa
les règles de la collecte et du tri des ordures ménagères. Les socié- forme de rasoir jetable. Enfin aujourd’hui, sur certaines lignes
tés ECO-Emballage, ADELPHE et CYCLAMED ont pour mission de aériennes, il est fourni un rasoir jetable avec une réserve de mousse
mettre en place des filières de valorisation des emballages usagés, dans le manche. Cette évolution aboutit à un nouveau concept qui
sachant que, en 2002, 75 % des emballages devront être traités. abolit la frontière entre conditionnement et produit. Le plus surpre-
Pour financer ces programmes, ces sociétés perçoivent une rede- nant dans cette démarche est le résultat de la Société ECO-BILAN
vance de la part des chargeurs, soit par emballage unitaire, soit en qui, après avoir fait l’analyse du cycle de vie de la lame de rasoir, a
poids de matière mise sur le marché. Le point vert sur les emballa- estimé cette évolution plus respectueuse de notre environnement
ges est la justification que l’entreprise est adhérente à un système que la solution traditionnelle.
d’élimination et de valorisation.

8.2.2 Formes
8. Méthodologie La forme (tableau 4) a une double évocation psychologique, elle
stimule le sens de la vue (certaines formes sont plus douces ou plus
dures que d’autres à l’œil) et le sens du toucher (une forme peut être
8.1 Rédaction d’un cahier des charges plus ou moins sensuelle).
fonctionnel La réalisation de la forme est commandée par les possibilités des
matériaux, les techniques de mise en œuvre et le coût. Le choix fait
au niveau de la forme limite souvent les possibilités de modification,
Il s’agit ici de l’expression des besoins en emballage dans leur en règle générale elle est faite pour la durée de vie du produit.
forme littérale. Les informations élaborées au niveau marketing ou
commercial, l’étude de la concurrence permettent de réaliser une Exemple : la société Coca-Cola réalise une boîte en métal qui
analyse fonctionnelle du produit à concevoir ou à reconcevoir. L’AV reprend les lignes de la bouteille, car elle estime que la couleur « rouge
(analyse de la valeur) d’un emballage apporte une réponse aux exi- coca » (qui est pourtant une couleur déposée) n’est plus suffisante
gences techniques et marketing, et ce au juste coût. pour l’identification de sa marque en linéaire. Ce choix est rendu possi-
En reconception, on peut repartir du CDCF (cahier des charges ble parce que l’on dispose, aujourd’hui, de la machine et du matériau
fonctionnel) existant. capables de supporter ce type de déformation.

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Tableau 4 – Évocation psychologique de la forme Tableau 5 – Communication par la couleur

Formes Connotations Couleurs Qualité Défauts

Triangulaire pointe en haut stabilité, élancement, volonté pureté, chasteté, mort, désespoir,
Blanc espérance, justice, ambiguïté
Triangulaire pointe en bas instabilité éternité
agressivité, mouvement, humilité, patience,
Triangle décalé légèreté Noir deuil, désespoir, mort
tempérance
Carrée stabilité, régularité, solidité, loyauté, justice, sagesse,
rigidité, massif, brutalité Bleu science, fermeté, amour sottise, roture
perfection, ponctualité, arrêt, fidèle
Ronde attention
Rouge force, courage, largesse, orgueil, cruauté, colère
Rectangulaire sur la grande élégance, dynamisme, stabilité, charité
base attention prudence, tempérance, tristesse, ambiguïté,
Pourpre dignité gourmandise
Rectangulaire sur la petite base élégance
Ellipsoïde élégance, goût, féminité Vert beauté, jeunesse, vigueur désordre, folie, amour
infidèle, avarice
Anguleuse mâle
fausseté, félonie, avarice,
Ronde harmonieuse féminité Jaune richesse, noblesse, foi envie, trahison, paresses

La norme NF H 00-014 tente une classification des emballages. — sa symbolique, il est connu que certains individus peuvent res-
Cette classification se fait dans un premier temps par type d’embal- sentir des sensations de chaleur, de goût, d’odorat, de température,
lage, ensuite par famille, sous-famille et enfin matériau : de toucher, face à certaines couleurs. Le blanc évoque la pureté
1) feuille ; alors que l’or représente la richesse, mais tout ceci n’est que
2) sac ; convention. Ce n’est que l’image dans sa perception globale qui
3) caisse ; retranscrit le ressenti ;
4) boîte ; — l’utilisation d’un code couleur, certaines couleurs s’identifient
5) fût ; à un produit, à une marque, à un segment de marché. Le blanc est
6) bidon ; utilisé pour les produits laitiers, le rose pour les filles (cible) et le
7) bouteille ; bleu pour les cafés décaféinés (segmentation produits). Mais il
8) tube. n’empêche que DANONE a inauguré un yogourt vert qui est un suc-
Dans le cas des marchandises dangereuses, cette classification cès commercial.
est différente [A 9 880]. Comme on peut le constater, les codes couleurs sont importants,
ils peuvent être dérogés, mais avec la plus grande précaution.
8.2.3 Matériaux
8.2.5 Graphisme
Comme nous l’avons vu précédemment, les matériaux apportent
une réponse aux exigences techniques demandées par le condition- L’emballage, en tant que média, doit communiquer. Le choix de la
nement, la distribution physique et la conservation du produit, mais calligraphie est un travail délicat. La mise en place des textes est un
ils doivent également apporter une réponse marketing. Cette répon- travail de précision. La matière et la forme étant en général impo-
se est en étroite relation avec les formes possibles au moment con- sées, il faut placer :
sidéré.
— la marque et son logo, éléments imposés par une charte
Il serait prétentieux de vouloir faire l’inventaire des possibilités graphique ;
des matériaux par rapport aux types d’emballages et aux secteurs — le nom du produit ;
concernés. La bonne solution semble être de faire participer un par- — le visuel ;
tenaire transformateur au stade de la finalisation du projet, celui-ci — les textes (composition, mode d’emploi, etc.).
apportera toute son expérience et son savoir-faire en termes de pos-
sibilités (matière et mise en œuvre). Cet ensemble sera mémorisé par le consommateur, si l’image que
véhicule l’emballage est en accord avec le produit, la fidélisation est
assurée.
8.2.4 Couleur
Des différents composants, c’est elle qui est la plus souple dans sa
mise en œuvre. Elle est sujette aux phénomènes de mode. En revan-
che, c’est bien la couleur qui sert à communiquer (tableau 5).
9. Développement emballage
Aujourd’hui, il existe des matériels (spectrophotocolorimètre) qui
permettent de lire la couleur sans interprétation subjective. Elle se lit
par rapport aux trois paramètres suivants qui sont : 9.1 Résolution et validation
— la teinte « L » ;
— la clarté « a » ;
des points clés
— la saturation « b ».
Un visuel peut se décliner par : L’étude et le développement d’un produit ont pour finalité l’indus-
— sa lisibilité, suivant la couleur du fond et du graphisme, la per- trialisation en série, essentiellement dans le domaine de la grande
ception et la vision donnent des rendus très différents. La nature et distribution. La réalisation d’un prototype fonctionnel est coûteux et
le type de lumière modifient également le classement de la lisibilité inutile puisqu’il représente mal les réalités qui seront celles de la
des couleurs ; fabrication du produit en série. Il faut distinguer :

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— la maquette non fonctionnelle qui représente la réalité exté- a recours aux normes NF EN 24-180, NF H 00-060, NF H 00-050, etc.
rieure pour la mise en œuvre et l’emploi du produit (taille, forme, Elles serviront de guide dans la mise en place d’une séquence
couleur, etc.) ; d’essais qualificative. Des laboratoires agréés effectuent ce type de
— l’étude des points clés, plutôt que d’étudier les parties encore prestation et qualifient les emballages.
mal ou pas maîtrisées sur un prototype, il est préférable d’isoler
cette fonctionnalité et de la résoudre séparément. À ce stade de
développement, il est souvent nécessaire de faire appel à différents 9.3.3 Essais de mécanisation
partenaires extérieurs (fabricants de matières, de machines, labora-
toires, etc.). Il ne faut pas négliger les accords de confidentialité. Une attention toute particulière doit être portée sur l’étape de
mécanisation du conditionnement. À cet effet, il faut garantir des
Une fois les points clés résolus, on les intègre dans l’ensemble du essais sur :
processus et on est certain de pouvoir réaliser le produit, puisque le
reste fait partie du savoir-faire de l’entreprise. — la faisabilité ;
— la tenue des cadences ;
— la garantie de qualité du produit en fin de chaîne.
9.2 CAO et conception
La conception assistée par ordinateur est devenue un outil indis-
pensable, pour mieux répondre à la demande d’un client en terme de
créativité, de rapidité et de qualité. Si l’on fait le bilan du temps de tra- 10.Conclusion
vail en bureau d’études, on constate que 80 % du temps est consacré
à de la reconception, adaptation ou modification. Il ne reste donc plus
que 20 % de temps consacré à la création de nouveaux emballages.
Avec la CAO ces pourcentages se trouvent inversés.
10.1Politique de développement
Si l’on associe la CAO à une commande numérique on peut divi-
ser par 10 le temps de réalisation d’une maquette. Chaque entreprise a sa propre politique de développement pro-
duits. Les produits de grande distribution sont soumis à la loi du
La mise en réseau permet à tous les acteurs de travailler en temps marché.
réel sur des documents toujours mis à jour. Cela permet également
de maîtriser la communication sur toute la chaîne client/fournisseur. Partant de ce constat, on peut affirmer que les grands groupes
industriels sont leaders mondiaux sur leurs marchés. Ils ont la capa-
La constitution de catalogue permet de décliner ou de transposer cité d’imposer des référentiels produits, voire des normes.
des solutions déjà validées et d’améliorer d’autant la puissance de
propositions faites au client. Les petites entreprises, qui n’ont pas cette puissance, ne jouent
plus que les seconds rôles. La difficulté, pour elles, est de préserver
leur personnalité, tout en restant dans l’univers de référence du
produit. Une solution est de fabriquer leurs produits sous des mar-
9.3 Validation des choix ques distributeurs, néanmoins si elles veulent bénéficier des retom-
bées publicitaires et médiatiques du leader, elles ont intérêt à ce que
Un grand nombre de lancement de produits nouveaux sont consi- la perception de leurs produits soit proche du produit phare. Ce
dérés comme des échecs. Pour éviter cet état de fait, il faut s’entou- constat amène donc les leaders à innover sans cesse pour conserver
rer d’un certain nombre de précautions. Différents tests existent et leur place et leur part de marché.
permettent de diminuer ces risques.

9.3.1 Tests de validation 10.2Tendances politico-marketing

Il existe trois familles de consommateurs : L’emballage étant le dernier média avant l’acte d’achat, il subit les
— ceux qui consomment ; influences de la mode au niveau des formes, des couleurs, des
— ceux qui choisissent ; matériaux, mais également des tendances sociologiques. Avec la
— ceux qui achètent. prise de conscience environnementale, il faut qu’il donne au
consommateur une image de naturel, de propreté, de pureté, de
Leurs comportements sont différents selon qu’ils effectuent un fraîcheur, d’authentique, de qualité, de transparence, etc. C’est ainsi
achat prévu ou un achat non prévu (achat d’impulsion). Dans le cas que certains matériaux seront décriés, alors que d’autres seront pri-
d’un achat décidé, ils achètent sans hésiter une marque, sans cher- sés pour leur connotation plus écologique, par exemple le papier
cher à comparer. Dans le second cas, ils hésitent entre différentes sera préféré aux plastiques.
marques et il convient alors de s’interroger sur la raison de leur hési-
tation. Autre évolution, ethnofood, les marques jouent sur l’imaginaire
en multipliant les emballages « authentiques » : cas du sachet qui
Pour classer les différentes solutions d’emballage, un certain imite le sac en toile de jute (en polypropylène) ou le papier kraft (en
nombre d’outils ont été mis au point. Ils se déclinent en : complexe). Elles développent également les mentions « 100 %
— test d’adéquation emballage/produit ; d’origine ».
— test de perception ;
— marché test, où l’on essaye de déterminer, à petite échelle,
pourquoi le consommateur a choisi tel produit plutôt que tel autre.
10.3Paradoxes
9.3.2 Essais de qualification Le choix d’un emballage tient du paradoxe, dans le sens où il faut
définir un objet aux multiples fonctions en sachant que celles-ci ne
En fonction du type de produit et du circuit de distribution, on feront jamais partie du produit.
peut arrêter un certain nombre d’essais qui seront garants du bon La réussite technico-économique d’un produit passe par le bon
emballage, mais surtout du bon acheminement du produit. Dans le choix de l’emballage, celui-ci étant l’aboutissement du travail et le
cas où l’on ne saurait pas définir quel est le type d’essai à réaliser, on fruit d’une équipe pluridisciplinaire.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie industriel A 9 750 - 19
P
O
U
Choix de l’emballage R

E
par José REQUENA
N
Professeur coordonnateur de la Formation Supérieure en Packaging
au lycée Jean-Paul Sartre de Lyon-Bron
Conseil en entreprise
Expert ANVAR S
Bibliographie
A
Références [4] CHOMON (P.). – L’emballage souple dans
l’agroalimentaire. 1992, Emballage magazine.
Revues V
[1] Le pack. BSN, 1991, Emballage magazine,
Paris.
[5]

[6]
DEVISMES (P.). – Packaging mode d’emploi.
1995, Dunod Paris.
GIARD (V.). – Gestion de projets. 1991, Écono-
Emballage magazine
Emballage digest
O
[2] L’emballage sous toutes les facettes. 1988,

[3]
LNE/Emballage magazine, CEP, Paris.
INE/AFCIQ. – Les cahiers des charges de la
[7]
mica, Paris.
Electra. Procédés électriques dans l’embal-
lage et le conditionnement. 1995, Dopee,
Cartonnage et emballage moderne
CEM
Fascicule ECO-Emballages
I
qualité. Emballage magazine. Paris. Fascicule INPI
R
Normes
Association Française de Normalisation (AFNOR)
H 00-014 11-75 Emballages. Terminologie et classification (les
d’essais d’aptitude à l’emploi - Partie 2 : données
quantitatives. (IDT ISO 4180-2) - Indice de
classement : H 00-031-2.
P
NF EN 24180-1 4-93
tableaux des types d’emballages sont incorporés).
Emballages d’expédition complets et pleins - Règles
NF H 00-050 4-94 Emballages. Caisses palettes de type réutilisable.
Spécifications et programme d’essais.
L
générales pour l’établissement de programmes
d’essais d’aptitude à l’emploi - Partie 1 : principes
généraux. (IDT ISO 4180-1) - Indice de classement :
NF H 00-060

H 00-300
6-91

7-94
Emballages. Emballages d’expédition complets et
pleins. Programmes d’essais.
Emballages industriels. Recueil des informations
U
NF EN 24180-2 4-93
H 00-031-1.
Emballages d’expédition complets et pleins - Règles
générales pour l’établissement des programmes
H 13-045 1-80
nécessaires à la définition d’un emballage industriel.
Guide pour l’établissement de cahiers des charges
d’emballage à base de carton ondulé.
S

Organismes
Agence nationale de valorisation de la recherche ANVAR. Institut national de la propriété industrielle INPI.
Agence régionale d’information scientifique et technique ARIST. Syndicat de l’emballage industriel SEI.
Comité français des Écolabels CFE. ONU.
Conseil supérieur de l’hygiène publique de France CSHF. ADR.
Institut national de l’embouteillage / Association française pour la qualité OACI/IATA.
INE/AFCIQ. OMI/IMDG.

Sociétés et laboratoires
Adelphe. Laboratoire d’études et de recherches des emballages métalliques LEREM.
ADRIAC. Laboratoire national d’essais LNE, Département emballage et conditionne-
Bureau de vérifications techniques BVT. ment.
Cyclamed. Lycée de Lyon-Bron.
ECO-BILAN. Lycée de Marseille.
ECO-Emballages. PIRA Packaging division.
Faculté de Reims. BSN Emballage.

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