Chapitre 2 : Les règles d’assiette ; Le calcul de la TVA exigible
Le calcul de la TVA exigible nécessite la prise en considération les
paramètres suivants : - La délimitation de la base imposable ; - La détermination du fait générateur de la TVA. Deux régimes sont en vigueur : le régime de l'encaissement et le régime des débits ; - La détermination du taux applicable ; Quatre taux sont prévus par le CGI: un taux normal de 20% et des taux réduits (14%,10% et 7%) ; 1. La base imposable : 1.1 Les éléments constitutifs de la base imposable L'assiette de la TVA est constituée par l'ensemble des paiements en espèces, par un moyen bancaire, électronique ou en nature que l'entreprise assujettie reçoit en contrepartie de l'opération imposable. La base imposable est constituée par le prix du produit vendu ou du service rendu tous frais compris. Ainsi seront intégrés à cette base, outre le prix de la marchandise ou de la prestation : - Frais de transport facturés au client, - Frais d'emballage perdus (non récupérables) … -Les révisions des prix qui s’analysent comme un complément de prix - Les droits et les taxes payés autre que la TVA : droit de douane, taxe de consommation…… Ainsi, à titre d'exemple, à la base imposable d'un produit importé sont intégrés les droits de douane. - Les intérêts pour paiement à terme ; - des subventions accordées à l’entreprise par l’état ou les collectivités locales sont imposables à l’exception des subventions d’investissement. Sont exclus de l’assiette de la TVA : - Les différentes réductions pratiquées sur le prix : rabais remises, ristournes, escomptes de règlement (réduction financière) 1-2 Les frais accessoires : Concernant les frais accessoires, certaines précisions doivent être apportées. Elles portent essentiellement sur les frais de transport et les emballages. a. Les frais de transport Les frais de transport facturés par le fournisseur à son client constituent, en principe, un élément du prix de vente imposable. Il est néanmoins possible d’exclure de la base imposable le prix du transport et de l’imposer selon le régime applicable qui dépend des conditions commerciales et des clauses contractuelles de la vente. Notons bien que lorsque les frais de transport sont : A la charge du Frs, la vente est stipulée aux conditions « franco ». A la charge du Clt, la vente est stipulée aux conditions « départ ». * a1 : vente est franco de port : vente « arrivée ». Une vente est franco de port lorsque le destinataire ne supporte pas les frais de transport. Le transport est à la charge du vendeur qui l'assure en utilisant ses propres moyens (port ne figure sur aucune facture) ou en faisant appel à une société de transport (client ne supporte pas les frais de transport) *a2 : vente départ : Dans la vente départ, le transport est à la charge du client, plusieurs cas sont à distinguer ; Le client fait lui-même appel à une société de transport pour le transport des matières ou marchandises achetées, et par conséquent les frais de transport ne figurent pas dans la facture du fournisseur. Le transport est assuré par une société de transport et facturé au client : le fournisseur règle les frais de transport à la société de transport et les refacture au client. Dans ce cas les frais de port constituent un élément de la base imposable et ils sont taxés au taux de 14%. Port forfaitaire : le fournisseur utilise son propre matériel de transport pour la livraison de la marchandise ou de matières à son client. Dans ce cas, les frais de port constituent un élément de la base imposable, ils sont taxés au même taux que celui de la marchandise. b- Le cas des emballages : Les emballages commerciaux sont livrés aux clients avec les marchandises. Ils se subdivisent en deux catégories bien distincts : * Les emballages perdus (non récupérable) : qui sont livrés avec leur contenu, sans consignation, ni reprise ; ils ont la nature de stocks, comme les marchandises qu'ils contiennent ; imposé à la TVA *Les emballages récupérables non identifiables : ils sont généralement consignés à l’acheteur et seront ensuite repris par le fournisseur si le client les retournes. Ils ont un caractère de permanence.
1-3 Règles particulières d'assiette :
Certaines règles particulières sont prévues pour la détermination de la base imposable à la TVA, elles concernent, entre autres, les livraisons à soi-même, les opérations d’échange. La livraison à soi-même Lorsqu’il s’agit d'un bien acheté, la base imposable est constituée par le prix d'achat. Dans le cas d'un produit fabriqué par l'entreprise pour elle-même ou d'un bien immobilier auto-construit, la base imposable est constituée par le coût de revient. Ce coût de revient est composé de la valeur hors taxe des éléments utilisés pour la réalisation de la livraison à soi-même. Les opérations d'échange Deux cas sont à distinguer : - La vente d'un bien neuf avec reprise d'un bien usagé : dans ce cas la reprise du bien usagé est considérée comme un simple moyen de règlement, et la taxation est basée sur la valeur normale du bien neuf. - L'échange de deux biens neufs entre deux assujettis : il est considéré comme deux ventes distinctes. Le prix imposable chez chaque assujetti est le prix normal de vente qu'il aurait encaissé auprès d'un client. 2. Le fait générateur : Le fait générateur s’entend de l’événement qui rend la TVA exigible, autrement dit, c’est l’événement qui donne naissance à une dette de l’entreprise vis-à-vis du Trésor Public en matière de TVA. Selon le fait générateur, on distingue deux régimes d’imposition : le régime de l’encaissement et le régime des débits. 2.1 Le régime de l’encaissement C’est le régime de droit commun en vigueur au Maroc et qui est adopté par défaut par toute entreprise n’ayant pas formulé de demande d’option pour le régime des débits. Dans le régime de l’encaissement, le fait générateur de la TVA est constitué par « l’encaissement total ou partiel du prix des marchandises, des travaux ou des services ». L’encaissement s’entend de toute recette réalisée à quelque titre que ce soit (avances, acomptes, règlement du prix.) et sans tenir compte de la facturation ou de la date de livraison du produit. Ainsi, en cas de paiement en espèces, le fait générateur est constitué par la réception du numéraire. En cas de paiement par chèque, virement, carte bancaire, effet de commerce ou via Internet., le fait générateur est constitué par l’encaissement effectif des sommes objet du paiement. 2.2 Le régime des débits Les entreprises assujetties à la TVA peuvent opter2 pour son acquittement selon leurs débits. Dans ce régime, le fait générateur de la TVA est constitué par l’inscription du montant concerné au débit d’un compte. Cette inscription coïncide généralement avec la facturation (débit du compte « clients »). Mais les encaissements intervenant avant cette inscription sont taxables (débit d’un compte de trésorerie). Toutefois, la livraison des produits constitue un fait générateur de la TVA en cas d’option pour le régime des débits, et ce en l’absence de facturation ou d’encaissement.