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CERTIFICAT DE PEDIATRIE
Dr AJMI.H
Objectif du cours :
10. Savoir les différents médicaments utilisés dans l’HTA de l’enfant ainsi que
leurs indications.
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I. Introduction:
Contrairement à l’adulte, l’hypertension artérielle (HTA) chez l’enfant est une affection rare.
Elle représente moins de 1% de toute la pathologie infantile (25 à 35% chez l’adulte). Sa
définition obéit à l’existence de courbes en fonction de la taille, de l’âge et du sexe. Elle est
souvent secondaire à une autre maladie. Une étiologie est trouvée dans 82% des cas
(contrairement à l’adulte ou une étiologie est retrouvé dans 20%). Néanmoins, ces dernières
décennies, l’HTA essentielle chez l’enfant, qui reste un diagnostic d’élimination, est de plus
en plus fréquente avec l’augmentation de l’obésité dans la population pédiatrique.
Ainsi un HTA peut résulter soit de l’augmentation du Ds, soit d’une augmentation des
résistances vasculaires systémiques. Schématiquement, trois facteurs maintiennent la PA dans
les limites de la normale :
Le sodium
Le système rénine angiotensine aldostérone
Les catécholamines qui modulent les résistances artériolaires périphériques.
II.1. le sodium :
C’est le principal cation du liquide extracellulaire et par conséquent, il est la principale
molécule qui détermine la volémie sanguine. Les mécanismes exacts par lesquels l’excès de
Na+ entraine une HTA ne sont pas parfaitement élucidés. L’HTA serait liée initialement à
l’augmentation du Ds (par hypervolémie plasmatique) puis entretenue par l’autorégulation des
artérioles qui se contractent quand la PA augmente. D’autre mécanisme interviennent
probablement dans sa pérennisation : hyper-réactivité vasculaire à l’angiotensine II et à
l’adrénaline, auxquels se rajoute certains facteurs génétiques.
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II.2. Le système rénine-angiotensine-aldostérone (SRAA) : Figure N°1
Les éléments de ce système sont au nombre de trois :
La rénine est une enzyme protéolytique produite par les appareils juxta-glomérulaires
rénaux. Sa sécrétion dépend de la pression de l’artériole glomérulaire, de la concentration
du sodium du tube distal et accessoirement de la kaliémie. Elle agit sur un substrat
plasmatique, l’angiotensinogène élaboré par le foie pour en libérer l’angiotensine.
En clinique, certaines variétés d’HTA comportent une hypersécrétion de rénine. Ce sont les
HTA réno-vasculaires par sténose de l’artère rénale, les HTA malignes où l’hypersécrétion
de rénine est secondaire aux lésions artérielles intra-rénales et les exceptionnelles HTA
provoquées par une tumeur de l’appareil juxta-glomérulaire.
Dans le syndrome de Conn, l’hyperaldostéronisme primaire déprime la sécrétion de rénine
par le biais de la rétention sodée.
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Figure 1 : Système-rénine angiotensine-aldostérone
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III. Mesure de la pression artérielle:
Une méthode oscillométrique automatisée (DINAMAP), qui tend à supplanter les mesures
manuelles en milieu hospitalier et particulièrement chez le nouveau-né et le nourrisson.
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Dans les pays anglophones, les courbes de la Task Force (1987) sont établies par sexe,
pour deux tranches d’âge : 1-13 ans et 13-18 ans et sont exprimées en percentiles (annexes
2 et 3.
HTA limite: PAS et/ou PAD entre le 97,5éme percentile et le 97,5éme+ 10 mmHg
HTA confirmée: PAS et/ou PAD entre le 97,5émepercentile + 10 et le 97,5éme+ 30 mmHg
HTA menaçante: PAS et/ou PAD >le 97,5émepercentile+ 30 mmHg.
V. Examen clinique :
Il a pour objectifs de recherche des éléments en faveur de l’étiologie et des éléments qui
permettent d’évaluer le retentissement viscéral de l’HTA.
L’existence d’une dysmorphie faciale et d’un retard de croissance peut orienter vers un
syndrome de Turner.
La présence d’un souffle cardiaque ou para-sternal gauche et des pouls fémoraux faibles peut
orienter vers une coarctation aortique
L’association œdème, hématurie, protéinurie doit faire toujours rechercher une cause rénale
L’existence de taches «café de lait» ou de fibromes sous cutanés est en faveur d’une
phacomatose.
VI. 2. Bilan de seconde intention: guidé par les résultats du bilan initial
PBR, bilan immunologique si glomérulopathie aiguë
scintigraphie au DMSA, cystographie si uropathie
Angio-scanner ou angio-IRM: (sténose aortique, rénale,...)
TDM, scintigraphie au MIBG si phéochromocytome
VIII. Étiologies :
Les reins cicatriciels (15 à 30 %) :c’est l’étiologie la plus fréquente d’HTA sévère. Il s’agit
de lésions secondaires à des épisodes de pyélonéphrites, eux-mêmes liés fréquemment à un
reflux vésico-rénal. L’HTA est du à une hypersécrétion de rénine au niveau des territoires
hypoplasiques.
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membrano-prolifératives. Leur diagnostic est précisé par les tests immunologiques et par la
ponction-biopsie rénale.
L’insuffisance rénale chronique (IRC) : l’HTA est présente dans 85% des cas d’IRC
avancée chez les enfants dialysés ou transplantés.
VIII. 5. HTA essentielle : est un diagnostic d’élimination chez l’enfant que l’on porte
après avoir exclu les causes d’HTA secondaires. Sa fréquence tend à augmenter depuis
plusieurs décennies, du fait, notamment, de l’augmentation de la prévalence de l’obésité chez
l’enfant.
La mise en route de mesures thérapeutiques est nécessaire devant tout HTA confirmée,
menaçante.
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IX. 2. 2. les inhibiteurs calciques :
Ils ont un effet vasodilatateur direct en inhibant l’entrée du calcium dans les muscles lisses
des parois vasculaires
Les effets secondaires: tachycardie, Flush, Céphalées, Œdèmes périphériques
Principales drogues :
Nifédipine (Adalate® LP 20 mg)
Nicardipine (Loxen® 20 mg, Loxen LP 50 mg)
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IX. 3. Les indications :
a. Situation d’urgence hypertensive:
C’est les situations ou l’HTA est directement menaçante ou l’HTA est accompagnée d’un
retentissement périphérique. Le recours à des drogues d’action rapide et parfois par voie IV
est indispensable. Plusieurs situations peuvent être individualisées :
Les β bloquants sont prohibés. Les inhibiteurs calciques associés aux diurétiques sont une
bonne indication avec relais secondaire par les IEC.
Les IEC et les diurétiques sont à éviter car ils risquent de précipiter vers l’insuffisance rénale
fonctionnelle. Loxen et Trandate IV sont les meilleures indications. Une angioplastie
endoluminale per-cutanée sera envisagé comme traitement étiologique.
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d. Phéochromocytome :
C’est la rétention hydrosodée qui est responsable de l’HTA. La situation la plus fréquente est
représentée par la GNA où les diurétiques doivent être utilisés en première intention. Dans
certaines situations, ou les diurétiques s’avèrent insuffisants, la dialyse permet un contrôle
tensionnel.
Chez l’enfant il s’agit presque toujours d’HTA réno-vasculaire. Les IEC, tels que le Lopril est
toujours prescrit en première intention et l’Enalapril de demi-vie plus longue, sera
éventuellement pris en relais. Le recours à des associations est souvent nécessaire. Le choix
se porte vers les inhibiteurs calciques qui ont un effet synergique intéressant et ce d’autant
plus s’il y a une insuffisance rénale associée. Le recours à une triple thérapie voire une
quadruple thérapie est parfois nécessaire.
X. Surveillance :
XI. Conclusion :
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L’HTA est une affection rare chez l’enfant son diagnostic est habituellement facile et repose
sur la mesure de la tension artérielle. Les étiologies de l’HTA sont multiples dominées par les
causes rénales. Le traitement médical dépend de la gravité de l’HTA et repose souvent sur
l’association de plusieurs antihypertenseurs. Il a pour but d’éviter les complications
cardiaques, neurologiques et ophtalmologiques.
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Tableau I: médicaments utilisés dans l’HTA de l’enfant
(J-L. André, EMC-Cardiologie Angéiologie 2005;2;478–490)
Annexe 2
Annexe 3
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