Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Hypertension artérielle
Plan :
I. Introduction- rappel physiopathologique
A. Rappel
B. HTA
II. HTA définition
A. Niveau de CA et risque CV
B. Un diagnostic plus codifié
III. Diagnostic HTA
A. Principe et limite de la mesure de la PA
B. Auto mesure
C. Mesure ambulatoire de la PA ou MAPA
D. Valeur de l’automesure et de la MAPA
E. Objectifs tensionnelles
IV. Traitement anti hypertenseur
A. Traitement non pharmacologique
B. Traitement pharmacologique
V. Take home message
Hypertension artérielle
Introduction
L’HTA est le 1er facteur de risque de mortalité dans le monde occidental (loin devant le
tabac). En France, l'HTA concerne 10 millions de personnes.
Quoi qu'il arrive, les artères se bouchent au fur et à mesure de la vie. Le but est d'éviter
qu'elles se bouchent complètement avant l'âge auquel le coeur meurt de lui-même.
Responsables de l'HTA : tabac, diabète, antécédents d'HS, cholestérol LDL.
Plus la PA est élevée, plus la mortalité est élevée, soit par AVC, soit par coronaropathie (ou
IR) : les principaux organes cibles sont donc le cerveau, le coeur, et le
rein.
1
UE1 Cardiologie
Le même constat pouvant être fait (la mortalité évolue avec la tension artérielle), on parle également de
corrélation positive sans seuil. Idem pour le cerveau.
Ainsi, la pression artérielle élevée augmente la mortalité puisque la mortalité cardiovasculaire ischémique
double tous les 20 mmHg de PAS (pression arterielle systolique).
Pourquoi traiter une HTA : Pour éviter les complications neuro, cardiaques et néphrologiques.
I Rappels physiopathologiques
Si les artères correspondaient à de simples tuyaux, la mesure de la pression donnerait 2 colonnes successives.
Cependant, étant élastiques, la courbe obtenue est très différente. Ainsi, en compa-rant les 2 graphes, on note
que la perte d'élasticité correspond à l'hypertension artérielle.
Au stéthoscope, l'écoute des battements du coeur du patient donne les bruits suivants : "poum" = systole,
"ta" = diastole. Pour mesurer manuellement sa pression artérielle à l'aide d'un brassard, il faut regarder
l'aiguille de la pression au moment où l'on n'entend plus de bruit à l'auscultation.
Au cours de la systole, le cœur pompe et éjecte du sang : le maximum de PA est appelé SBP
Au cours de la diastole, la valve se ferme et le cœur se remplit : le mini de PA est appelé DBP
Les principales composantes de la PA sont un élément à la fois stable, ici représenté par une PA moyenne, et
une composante pulsatile représentée par la pression pulsée, qui est la différence entre la systole et la
diastole. Ainsi, PP = SBP - DBP.
2
UE1 Cardiologie
II Définitions
- Une PAS ≥ 140 mmHg (systole) et/ou une PAD ≥ 90 mmHg (diastole) mesurées au cabinet méd
- Et confirmées au minimum par : 2 mesures par consultation au repos (afin d'éviter l'HTA "blouse
blanche"), au cours de 3 consultations successives, sur une période de 3 à 6 mois
- Il est recommandé d’utiliser un appareil électronique validé avec brassard huméral
- Recherche d’une hypotension orthostatique systématique chez tout hypertendu, en particulier chez le sujet
> 65 ans et chez le diabétique.
Niveau de PA et risque CV :
La décision de la prise en charge du patient hypertendu repose à la fois sur les valeurs de la pression
artérielle (PA) et sur le niveau de risque cardiovasculaire (RCV) global
Au delà de 50 ans, la PAS est un facteur pronostique de RCV plus important que la PAD (pression
artérielle diastolique), d’autant plus chez les sujets les plus âgés (grade B)
La réduction du RCV est avant tout dépendante de la baisse de la P artérielle (grade A).
Le diagnostic de l’HTA ne se fait plus par la prise de pression artérielle de manière manuelle
Elle se fait actuellement soit par automesure (humérale ou radiale), soit par mesure ambulatoire de la
pression artérielle (MAPA, ou effectuée grâce à un Holter TA)
Les recommandations de l’ESH préconisent l’utilisation d’autres méthodes de mesure que la mesure au
cabinet (acte emblématique s’il en est) pour tenir compte en particulier de la variabilité tensionnelle qui a à la
fois des répercussions diagnostiques mais aussi pronostiques.
- parce qu'il existe de nombreuses erreurs par excès ou par défaut au cours de la prise manuelle
- parce qu'il existe un HTA masquée ainsi qu'une HTA "blouse blanche".
Limites de la mesure conventionnelle de PA :
L’effet blouse blanche (HTA constatée au cabinet médical, mais non constatée au domicile du patient) ne
permet pas de préciser le niveau tensionnel.
HTA masquée (HTA détectée chez soi et pas chez le médecin : souvent signe d'une apnée du sommeil qui
entraîne une hypoxie, et donc une augmentation de la fréquence cardiaque compensatoire)
La mesure de la PA est fonction des capacités auditives, visuelles et mnésiques de l’examinateur
3
UE1 Cardiologie
Variabilité importante ; elle dépend aussi des préférences digitales de l’examinateur et est fonction de la
toxicité du mercure.
B) L'automesure
L’automesure humérale : il faut s’asseoir, rester immobile, le bras posé sur un bureau (en lais-
sant son bras tomber : il ne doit pas y avoir de contraction du biceps), le tuyau en regard de
l’artère humérale ; l’appareil doit être au même niveau que le brassard.
L’automesure au poignet : poignet droit, posé sur le bras gauche (bras droit lâché sur le bras
gauche), au niveau du cœur.
Elle permet une meilleure définition du niveau tensionnel basal que la mesure au cabinet
Elle évite "l’hypertension blouse blanche" et détecte l’hypertension masquée
HTA non contrôlée (10% des hypertendus) : concerne les patients non observants ou non répondants ; le
pronostic est mauvais.
Utiliser un appareil validé (AFSSAPS) ; respecter les horaires de mesure (3 fois matin et soir)
Faire la mesure dans les meilleures condit° (calme, repos, position assise, appareil correctement positionné)
« ni trop souvent, ni pas assez" (une série dure au minimum 3 jours voire 5 jours)
4
UE1 Cardiologie
Etre en position assise en condition de relaxation : en cas d’utilisation d’un tensiomètre de poignet, placer
le poignet à la hauteur du cœur
Réaliser 2 séances de mesures par jour : le matin avant la prise des médics (permet d’apprécier si la
couverture du contrôle est complète sur 24 h en comparant les moyennes du matin et du soir) et le soir entre
le diner et le coucher
3jours consécutifs minimum (même s'il est possible de proposer plus, comme 5 ou 7 jours, afin de contrôler
la participation et l'adéquation du patient, notamment dans la phase d’éducation).
Contre-indications de l'automesure :
La MAPA permet de prendre la TA toutes les heures : il suffit d'enlever le boitier au bout de 24h et de le
brancher sur l’ordi pour voir toutes les valeurs de tensions.
Etude SHEAF :
Risque relatif de 5 000 patients hypertendus traités inclus et suivis pendant 3 ans dans l’étude :
- les patients présentant une HTA masquée ont un
risque de complications cardiovasculaires 2 fois
plus important que les patients contrôlés ou les
patients porteurs d’HTA blouse blanche
- pour le cas des HTA blouse blanche, si leur
risque de complications est identique à celui des
individus ayant une tension normale durant les
1ères années, ils rejoignent vite les patients ayant
une HTA masquée, et les dépassent (puisqu'ils ne
sont pas pris en charge) : il faut donc surveiller
5
UE1 Cardiologie
- Les seuils de PAS et PAD définissant une HTA par l'automesure tensionnelle et la MAPA sont plus bas
que ceux fixés pour la mesure au cabinet médical
- L'éq pour un seuil de 140/90 mmHg au cabinet médical est (moyenne des mesures) : 135/85 mmHg par
automesure et MAPA éveil, 120/70 mmHg MAPA sommeil, 130/80 mmHg MAPA 24h.
Intérêts de l'automesure et de la MAPA : corriger les erreurs de diagnostic par excès (effet blouse blanche)
ou par défaut (HTA masquée ou ambulatoire isolée)
Indications : avant de débuter un trt, si 140 - 179 ≤ PA ≤ 90 - 109 mmHg et en l'absence d'une atteinte des
organes cibles, d'atcd CV ou cérébrovasculaire, de diabète ou d'IR ; chez sujet âgé
Avantages de la MAPA :
- La surveillance ambulatoire de la pression artérielle est particulièrement utile pour détecter une HTA
masquée (pas de tension artérielle au cabinet mais chez soi)
- Elle permet de dépister les HTA nocturnes et de mieux documenter la possibilité d’obtenir des
informations sur les niveaux de PA résiduelle.
E) Objectifs tensionnels
L'objectif principal de la prise en charge du patient hypertendu est de réduire sa morbidité et sa mortalité
cardiovasculaire à long terme :
HTA et IR : protéinurie < 0,5 g/L, PAS < 130 et PAD < 80 mmHg
Si le patient est à risque élevé, il faut prescrire un trt précoce et puissant (bithérapie d'emblée)
Si le patient est à risque faible, il faut être certain du diagnostic de l'HTA ; on recommande des règles
hygiéno-diététiques en premier lieu, et un traitement en cas d'échec.
6
UE1 Cardiologie
Evaluation du risque cardiovasculaire - facteurs de risque utilisés pour estimer le RCV global :
Age (> 50 ans chez l'homme et > 60 ans chez la femme) ; diabète (traité ou non traité)
Tabagisme (tabagisme actuel ou arrêté depuis moins de 3 ans)
Antécédents familiaux d'accident cardiovasculaire précoce :
IDM ou mort subite, avant l'âge de 55 ans chez le père ou un parent du 1er degré du sexe ♂
IIDM ou mort subite, avant l'âge de 65 ans chez la mère ou parent du 1er degré de sexe ♀
AVC précoce (< 45 ans)
Dyslipidémie : LDL-c ≥ 1,60 g/L (4,1 mmol/L) ; HDL-c ≤ 00,40 g/L (1 mmol/L) quel que soit le sexe.
Le risque cardiovasculaire est associé au nombre de facteurs de risque, à la valeur de l'HTA, et à la maladie
associée (diabète, IR, artériopathie, coronaropathie).
IV Traitements antihypertenseurs
A) Traitement non pharmacologique
Réduction du poids en cas de surcharge pondérale, afin de maintenir l'IMC en-dessous de 25 kg/m ou, à
défaut, afin d'obtenir une baisse de 10% du poids initial
Pratique d'une activité sportive régulière, adaptée à l'état clinique du patient, d'au moins 30 minutes,
environ 3 fois par semaine
Limiter la consommation d'alcool à moins de 3 verres de vin ou équivalent / jour chez l'homme et 2
verres de vin ou équivalent par jour chez la femme
7
UE1 Cardiologie
B) Traitements pharmacologiques
La réduction du risque CV est avant tout dépendante de la baisse de la PA, quelle que soit la classe
d'antihypertenseur utilisée (grade A : HTA essentielle non compliquée).
Les 5 classes d'antiHT pouvant être proposées en 1ère intention dans l'HTA essentielle non compliquée
sont : diurétiques thiazidiques, β-bloquants, inhibiteurs calciques, IEC, ARA II.
Pour favoriser l'observance, une prise unique quotidienne (monoprise) utilisant un médicament de longue
durée d'action sera préférée.
Une HTA résistante nécessite une hospitalisation afin de voir s'il existe une cause curable.
Le diagnostic de l’HTA se fait à partir des valeurs de la PAS et PAD : VN = 140/90 mmHg.
La MAPA est un repère tensionnel mesurant toutes les heures, jour et nuit, pendant 24h, et permet de
dépister les HTA masquée, blouse blanche, nocturne.
L'automesure, s'effectuant par le patient selon la règles des 3, permet de détecter HTA masquée et blouse
blanche.
8
UE1 Cardiologie
Neurologiques (AVC ischémiques ou hémorragiques) dépistées par l’observation du bras, de la face et du
langage
Cardiologiques (hypertrophie ventriculaire gauche soit par échographie soit par électrocardiogramme)
Néphrologiques (évaluation du néphron, vérifier s’il y a une altérat°, dosage de la créatinine, bandelette
urinaire pour protéines : dosage protidémie).