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Identification de la décision :

 Juridiction rendant l'arrêt : Conseil d'État


 Date de rendu de l'arrêt : 31 juillet 1912
 Domaine du droit : Droit administratif
Les faits :
 Un contrat est conclu entre la ville de Lille et la société des granits
porphyroïdes des Vosges pour la livraison de pavés.
 La société des granits porphyroïdes des Vosges accuse un retard
dans la livraison des pavés.
 En raison de ce retard, la ville de Lille décide d'appliquer une
pénalité sur le montant du prix de la fourniture des pavés, tel
qu'initialement convenu dans le contrat.
 Action de la société : Elle forme un recours pour excès de pouvoir
contre la ville de Lille afin de contester la pénalité.

Portée :
 L'arrêt réintroduit le critère de la "clause exorbitante du droit
commun".
 Un contrat devient administratif s'il comporte une ou plusieurs
clauses exorbitantes.
 Ce retour au critère établi par l'arrêt Terrier en 1903 marque
un revirement de jurisprudence par rapport à l'arrêt CE
Thérond de 1910.
 Une clause exorbitante est définie comme une clause
conférant des droits ou imposant des obligations qui ne
relèvent pas du droit civil et commercial habituel.

Décision :
 La requête de la société est jugée irrecevable.
 Le contrat obéit aux règles du droit privé, n'impliquant pas de
clause exorbitante.
 Le juge administratif n'est donc pas compétent pour ce litige.

CE, 31 juillet 1912, Société des granits porphyroïdes des
Vosges
Faits :
Un contrat passé entre la ville de Lille et la société des granits
porphyroïdes des Vosges
prévoit la livraison par cette dernière d'une certaine quantitité de pavés.
En retard dans la
livraison de ce dernier, la ville de Lille applique une pénalité au
montant du prix de la
fourniture des pavés initialement prévue dans le contrat.
La Société des granits porphyroïdes des Vosges forme un recours pour
excès de pouvoir
contre la ville de Lille tendant à une obtentention du paiement du
montant de la pénalité
retenue par la ville de Lille sur le prix initial de la fourniture des pavés.
La réponse à cet arrêt détermine la compétence de la juridiction
administrative.

Portée :
Cet arrêt marque le retour du critère dit de la « clause exorbitante du
droit commun » : le contrat est administratif dès lors qu'il comporte une
ou plusieurs clause(s) pouvant être qualiffiée(s) d'exorbitante. Cet arrêt
marque donc le retour du critère dégagé par Romieu (l'arrêt Terrier, en
1903). Il effectue un revirement de jurisprudence au regard de l'arrêt CE
Thérond 1910. En effet, cette jurisprudence abandonnait le critère de la
clause exorbitante du droit commun pour le remplacer par le critère dit «
du but d'assurer un service public Une clause exorbitante est « la clause
ayant pour objet de conférer aux parties des droits ou de mettre à
leur charge des obligations, étrangers par leur nature à ceux
qui sont susceptibles d'être librement consens par quiconque
dans le cadre des lois civiles et commerciales ».
La clause exorbitante du droit commun devient le critère
matériel opérationnel de détermination du contrat administratif .
Le CE s’est déclaré incompétent pour connaitre d’un contrat qui «"avait
pour objet unique des fournitures à livrer selon les règles & conditions
des contrats passés entre particuliers"».
En l’espèce, même si le critère organique était rempli, le critère matériel
c’est à dire des clauses exorbitantes, n’était pas rempli. !
Autrement dit , Le critère n’est pas pleinement clair, mais il sera déduit
de cet arrêt que pour qu’un contrat puisse être qualifié d’administratif,
nonobstant toute référence au critère du service public,
il faut qu’il contienne une ou des clauses exorbitantes du droit commun,
c’est à dire des
clauses que l’on ne peut trouver dans un contrat de droit privé.

➔ Contrat de fourniture entre une personne publique et


une personne privée.
Contentieux entre les deux.
Le CE suivant le commissaire du gouv Léon Blum
considère qu’il n’est pas compétent puisqu’il analyse que “le contrat avait
pour objet
unique des fournitures à livrer selon les règles et conditions des contrats
intervenus
entre particuliers”.
➔ En d’autres termes, il ne contenait aucune clause exorbitante de
droit commun. Ce
contrat ne peut pas être qualifié d’administratif donc le CE s’est déclaré
incompétent.

Solution :

La requête de la société est jugée irrecevable. En enffet, l'objet du


contrat obéit uniquement
aux règles et conditions des contrats habituellement conclus entre
particuliers, et relève ainsi
du droit privé. Le Conseil d'État considère alors que le juge administratif
n'est pas compétent
pour connaître d'un tel litige. En l'absence de clause
exorbitante, le contrat n'est pas
administratif .

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