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Outre les diverses déclarations des droits énoncées par les textes constitutionnels
successifs au 1er rang desquelles figure la Déclaration des droits de l’homme et du
citoyen de 1789, toute une série de lois protégeant l’exercice des libertés se sont
succédées au cours du XIXème siècle. Mais c’est surtout la IIIème République qui se
distingue par le nombre et l’importance des lois considérées comme formant le régime
des libertés en France. L’adoption de ces différentes lois s’est justifiée par l’impossibilité
de se référer à une déclaration des droits. En effet, les Lois constitutionnelles de 1875 (la
IIIème République) ne comportent aucune déclaration de droits ni aucune référence à la
Déclaration de 1789. Dans ce silence des textes, le Conseil d’Etat a développé sa
jurisprudence relative aux principes généraux du droit affirmant l’existence de principes
applicables, même en l’absence de textes.
Formellement consacrés, les principes généraux du droit ont alors une valeur de règles
écrites. Leur violation est constitutive d’un excès de pouvoir aussi bien que d’une faute
propre à engager la responsabilité de la personne publique concernée.
La place des principes généraux du droit dans la hiérarchie des normes a varié dans le
temps et a fait l’objet de controverses avec l’apparition d’un pouvoir réglementaire
autonome dans la Constitution de 1958 (article 37). Dans un arrêt du 16 juin 1959,
Syndicat général des ingénieurs conseils (Rec., 364), le Conseil d’Etat énonce que les
principes généraux du droit résultant notamment du Préambule de la Constitution de
1946 s’imposent à toute autorité réglementaire, même en l’absence de dispositions
législatives. Ainsi les règlements de l’article 37 sont soumis à ces principes. A travers
cette décision, le Conseil d’Etat a ainsi considérablement renforcé l’efficacité de son
contrôle sur la puissance publique au moment où les pouvoirs de l’exécutif venaient
d’être accrus par la Constitution de 1958.
Classiquement, les principes généraux du droit ont une valeur infra-législative puisque le
juge est soumis à la loi et ils ont une valeur supra-décrétale en ce que les règles
émanant du juge sont toujours supérieures à la manifestation la plus élevée du pouvoir
réglementaire.
Bibliographie