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INFECTIONS URINAIRES

M.HEDOUAS
OBJECTIFS
• — Interpréter les résultats des bandelettes
urinaires et des examens cytobactériologiques
des urines
• — Diagnostiquer et traiter une infection
urinaire
• Connaitre les différentes formes de l’infection
urinaire
• — Connaître la conduite à tenir
PLAN
• I. DÉFINITION
• II. ÉPIDÉMIOLOGIE – PHYSIOPATHOLOGIE
• III. DIAGNOSTIC DE L’INFECTION URINAIRE
• IV.TRITEMENT
I. DEFINITION
• Une infection urinaire (IU) se définit par
l'association
d'une symptomatologie clinique (essentiellement
urinaire) et d'une bactériurie significative
I .nfections urinaires simples (SANS facteur de risque
de complication)

II . Infections urinaires compliquées (AVEC un ou


plusieurs facteurs de risque de complications)
• Les facteurs de risque de complications
– Une pathologie organique ou fonctionnelle de l'arbre urinaire (résidu
vésical, reflux, lithiase, tumeur, acte récent, etc.).
– Une situation pathologique particulière (diabète, immunodépression,
insuffisance rénale, etc.).
– Un terrain physiologique particulier (sujet âgé ayant une comorbidité,
homme, etc.).

Au-delà de 65 ans, les infections urinaires simples ne concernent que


la femme sans comorbidité.
Par définition, les hommes ne peuvent pas avoir d'infection urinaire simple.
Les différente formes
• Cystite aiguë simple
• Cystite aiguë compliquée
• Cystite récidivante
• Pyélonéphrite aiguë (PNA) simple
• Pyélonéphrite aiguë (PNA) compliquée
II. ÉPIDÉMIOLOGIE/PHYSIOPATHOLOGIE
• Les infections des voies urinaires sont une
pathologie très fréquente, notamment
chez la femme, puisque l’on estime que près de
50 % des femmes auront au moins
une infection urinaire dans leur vie.
A. AGENTS PATHOGENES
B. Les voies de dissémination
• La voie ascendante est la plus fréquente (97 %
des cas). L’infection se fait donc le plus
souvent par l’urètre.
• La voie hématogène (localisation rénale d’une
septicémie) est donc très rare (au
maximum 3 % des cas).
III. DIAGNOSTIC DE L’INFECTION URINAIRE
Diagnostic
Diagnostic clinique (1)
• Cystite aiguë simple
– Présence de l'un ou des 3 signes suivants : brûlures et douleurs à la
miction, pollakiurie (augmentation de la fréquence des mictions),
mictions impérieuses.
– ET absence de fièvre et de douleur lombaire.
• Cystite aiguë compliquée
– Présence des signes de cystite et de signes cliniques témoignant d’une
éventuelle anomalie urologique sous-jacente.
– Chez les sujets âgés, notamment en cas de troubles cognitifs, les
signes cliniques peuvent être peu nombreux et peu spécifiques
(incontinence urinaire aiguë inexpliquée, chutes, troubles de l’appétit,
augmentation de la dépendance, troubles du comportement, etc.).
• Cystite récidivante
– Au moins 4 épisodes de cystite en 12 mois.
Diagnostic
Diagnostic clinique (2)
• Pyélonéphrite aiguë (PNA) simple
– Présence de signes de cystite souvent inauguraux et discrets.
– Et présence d'une fièvre et de frissons.
– Douleurs de la fosse lombaire, souvent discrètes voire absentes.
– Signes digestifs possibles (vomissements, diarrhée, météorisme
abdominal).
• Pyélonéphrite aiguë (PNA) compliquée
– Mêmes signes cliniques que pour la PNA simple.
– Chez les sujets âgés, la présentation clinique est souvent polymorphe
et atypique rendant le diagnostic difficile : tableau pulmonaire,
altération brutale de l’état général, confusion, douleurs abdominales
au premier plan, fièvre absente dans environ 30 % des cas.
III. DIAGNOSTIC DE L’INFECTION URINAIRE

• Les outils du diagnostic


– La bandelette urinaire (BU) : méthode d'analyse biologique
instantanée des urines qui sont mises en contact avec des réactifs
spécifiques. Elle permet notamment de dépister une infection urinaire.
– L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) : prélèvement stérile
des urines dans le but d’en réaliser une analyse cytologique et
bactériologique.
Diagnostic
Diagnostic bactériologique (1)
• Les outils du diagnostic
– La bandelette urinaire (BU) : méthode d'analyse biologique
instantanée des urines qui sont mises en contact avec des réactifs
spécifiques. Elle permet notamment de dépister une infection urinaire.
– L’examen cytobactériologique des urines (ECBU) : prélèvement stérile
des urines dans le but d’en réaliser une analyse cytologique et
bactériologique.
• Les indications
• Les germes les plus fréquents
Diagnostic bactériologique (2)
Les outils du diagnostic (1)

• La bandelette urinaire (BU) (1)


– Pas de toilette préalable nécessaire.
– Prélèvement du milieu de jet urinaire sur des urines fraîchement émises dans
un récipient propre et sec mais non stérile.
– Permet de détecter la présence de leucocytes (LE) et de nitrites (Ni) dans les
urines.

Interprétation des résultats


• BU négative [LE - et Ni –] : elle exclut la présence d’une IU avec
une excellente probabilité.
• BU positive [LE + et/ou Ni +] : elle ne permet pas d’affirmer le
diagnostic d’IU mais a une excellente valeur d’orientation.
Diagnostic bactériologique (3)
Les outils du diagnostic (2)
• La bandelette urinaire (BU) (2)
Les étapes de la réalisation d’une BU
1. Vérifier la date de péremption des bandelettes réactives.
2. Faire une hygiène des mains puis mettre les gants non stériles.
3. Recueillir les urines dans un récipient sec et propre non stérile (milieu de jet d’urines
fraîchement émises).
4. Plonger une bandelette dans les urines, puis tamponner le bord de la bandelette sur le
rebord du récipient pour éliminer l'excès d'urine.
5. Maintenir la bandelette horizontalement pour éviter le mélange des réactifs et attendre 1 à 2
minutes selon les tests, à température ambiante.
6. Comparer les résultats obtenus à la réglette comparative.
7. Jeter les urines et la bandelette, puis les gants ; remettre des gants non stériles pour
désinfecter le récipient.
8. Transmission : l’heure d'analyse, l’’aspect et l’odeur des urines et les résultats obtenus font
l’objet d’une transmission conformément au protocole de l’établissement.
Des urines dans lesquelles une BU a été plongée ne sont plus stériles. Il n’est donc
pas possible de réaliser un ECBU dans ces mêmes urines.
Diagnostic bactériologique (4)
Les outils du diagnostic (3)

• L’ECBU (1)
– Les objectifs : affirmer ou infirmer le diagnostic de
bactériurie significative et orienter le traitement
antibiotique
• Identifier et compter les cellules présentes dans les
urines (analyse cytologique ).
• Compter et identifier les germes présents dans les
urines (analyse bactériologique par examen direct puis
culture).
• L’antibiogramme permet de définir les sensibilités et
résistances des bactéries responsables de l’infection et
donc de guider le traitement antibiotique.
Diagnostic
L’imagerie
• Les intérêts
– Détecter des anomalies de l’appareil urinaire
– Affirmer une atteinte parenchymateuse
– Rechercher des complications
Diagnostic
L’imagerie
• Les différentes techniques et leurs indications (1)
– Échographie (reins et voies excrétrices, prostate)
• Elle permet la visualisation d’une obstruction des voies urinaires (lithiase,
dilation en amont d’un obstacle) et d’une suppuration rénale.
• En 1ère intention, en cas de PNA simple dans les 24 heures suivant le
diagnostic et en cas de prostatite aiguë (par voie sus-pubienne).
• En 2de intention, en cas de PNA compliquée si l’uro-TDM n’est pas
possible.
– Tomodensitométrie avec injection (uro-TDM)
• En urgence, en cas de PNA compliquée, de suspicion d’abcès rénal.
– Imagerie par résonance magnétique (IRM)
• En cas d’évolution défavorable d’une prostatite aiguë.
Traitement
Mesures non médicamenteuses
• Faire boire la personne, afin d’augmenter la diurèse en
fonction de la fonction rén
• Régularisation éventuelle du transit intestinal (cystite
récidivante)
• Traitement urologique
– Une prise en charge chirurgicale est indispensable pour les PNA
compliquées sur obstacle justifiant un drainage ou une dérivation des
urines en urgence.
– Un drainage par voie sus-pubienne est recommandé en cas de
prostatite avec rétention aiguë d’urine.
– Traitement d’une lithiase ou d’un obstacle sur les voies urinaires.
Traitement
Traitement antibiotique
• Colonisation bactérienne
PAS DE TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE

– Aucun bénéfice
– Nombreux effets négatifs, dont toxicité et sélection de bactéries
résistantes (BMR).
Traitement
Traitement antibiotique
• Cystite aiguë simple
– Le traitement de 1ère intention recommandé est la
fosfomycine t(par voie orale)
– Le choix du traitement de 2de intention : fluoroquinolone
(hors pefloxacine)
– En cas de suspicion d'infection à Staphylococcus
saprophyticus (recherche de nitrites négative à la
bandelette urinaire), fluoroquinolone pendant 3 jours
(hors péfloxacine).
Traitement
Traitement antibiotique
• Cystite aiguë compliquée
– Si le traitement peut être différé de 48h, choisir l'antibiotique en
fonction des résultats de l'antibiogramme.
• Il est préférable d'éviter de prescrire des fluoroquinolones si
l'antibiogramme révèle une résistance aux quinolones de 1ère génération.

– Si le traitement ne peut pas être différé dans l'attente des résultats de


l'antibiogramme (symptômes cliniques, terrain fragilisé, etc.), le
traitement probabiliste peut être :
• ou la céfixime pendant 5 jours ;
• ou une fluoroquinolone (hors péfloxacine). pendant 5 jours
Traitement
Traitement antibiotique

• Cystite récidivante
– Le traitement antibiotique de chaque épisode de
cystite récidivante est similaire à celui d'une
cystite simple, en veillant à ne pas utiliser
toujours la même molécule.
Traitement
Traitement antibiotique
• PNA simple ou compliquée
– Le traitement antibiotique probabiliste de 1ère intention recommandé
est une monothérapie par une céphalosporine de 3ème génération par
voie parentérale (10 à 14 jours, ou plus en cas de PNA compliquée) ou
une fluoroquinolone par voie orale pendant 7 jours.
– Le traitement est ensuite adapté aux résultats de l'antibiogramme.

Les critères d'hospitalisation des PNA simples et compliquées en EHPAD


• La présence de signes de gravité
• La présence d'un obstacle sur les voies urinaires
• Une forme hyperalgique
• Un doute diagnostique
• L'impossibilité de réaliser le bilan nécessaire (ECBU, hémocultures, échographie, etc.)
• Des vomissements empêchant un traitement par voie orale

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