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LA LETTRE VERNIMMEN.

NET
• ACTUALITE : 1- La nouvelle édition 2005 du Vernimmen
N° 41
2- Le placement des obligations
Septembre 2005
• TABLEAU DU MOIS : Les taux d’impôts dans le monde
Par Pascal Quiry
• RECHERCHE : L’impact de Bâle II sur les PME
et Yann Le Fur
• QUESTION ET REPONSE : Choix DPS versus BSA lors
d’une augmentation du capital : l’exemple de France
Télécom et de Suez

***
ACTUALITE : 1- La nouvelle édition 2005 du Vernimmen

Si vous avez oublié ce qu’est un carve-out, un PACEO, un titre super


subordonné, les PIPEs, les DSO, une offre mix and match, ou si vous
aimeriez peut-être en savoir plus sur les leverage recaps, les VDD ou les
MAC, … nous avons ce qu'il vous faut : la nouvelle édition du
Vernimmen ! Ce sont en effet quelques unes des nouveautés du
Vernimmen 2005.

L’édition 2005 est disponible depuis le 8 septembre 2005.

Comme ses éditions précédentes, le Vernimmen 2005 traite de l’ensemble


de la finance d’entreprise, partant de l’analyse des données comptables et
des techniques de marché pour conduire à une analyse rigoureuse de toute
décision financière, sous ses aspects théoriques et pratiques. Vous
apprécierez sans doute la vision simple et claire qu'il donne des normes
IFRS ou l'analyse en quelque pages des enjeux liés au gouvernement
d'entreprise que nous présentons dans un tout nouveau chapitre.

Bien évidemment, depuis la parution de l’édition 2002, le monde de la


finance a évolué et nous avons donc actualisé :

• l'ensemble des développements en intégrant, par exemple, les nouveaux


régimes juridiques des augmentations de capital, des faillites, des
actions de préférence,...
Au sommaire du
• Les très nombreux tableaux statistiques ou graphiques propres au
prochain numéro :
Vernimmen : historique de la prime de risque en Europe, aux USA, et
dans les pays émergeants, bêta des principaux groupes européens,
- ACTUALITE :
rentabilités économiques et coût du capital des principaux secteurs,
Les titres super-
volume des LBO en Europe depuis 1982, taux de distribution des
subordonnés
dividendes depuis 1973, les ratios types de BFR, etc, …
- TABLEAU DU MOIS : N'hésitez plus, il vous faut l'édition 2005 du Vernimmen ! Pour vous la
Les leviers procurer, cliquez ici.
d’endettement

- RECHERCHE :
L’horizon de temps des
investisseurs

- QUESTION & REPONSE LA LETTRE VERNIMMEN.NET : ET DU SITE


Le sens d’une fusion
LE COMPLEMENT DE L’OUVRAGE WWW.VERNIMMEN.NET
LA LETTRE VERNIMMEN.NET
2- Le placement des obligations
N° 41
Septembre 2005 Dans un contexte de marché largement supranational et pour des
émissions dont le montant est généralement de plusieurs centaines de
millions d’euros, voire plusieurs milliards, le competitive bidding en
Par Pascal Quiry franglais a progressivement laissé la place au bookbuilding.
et Yann Le Fur La première technique (competitive bidding) consiste pour une entreprise à
lancer un appel d’offres auprès de la communauté bancaire pour une
émission obligataire. L’émetteur choisit l’établissement qui dirige l’opération
en fonction des conditions qui lui sont présentées (et donc principalement
du prix). Ainsi, il prend le risque de confier le mandat de chef de file à une
banque trop agressive en terme de prix. Cette situation se traduit alors par
une dégradation du cours des obligations sur le marché secondaire après le
lancement de l’opération, car les titres ont été émis à un prix trop élevé
(soit à un taux actuariel trop faible). Les souscripteurs apprécieront peu et
exigeront un taux d’intérêt plus élevé la prochaine fois que l’émetteur
viendra sur le marché primaire. Cette technique de placement qui
s’apparente à un bought deal est souvent utilisée par les établissements
publics soumis au Code des marchés publics (La Poste…), mais également
par les entreprises qui ont déjà émis des emprunts obligataires.

Il existe d’autres techniques d’enchères pour les placements obligataires


(mais utilisées généralement pour les obligations d’État) : les Dutch
Auctions (enchères « à l’envers ») en sont un exemple.

La technique du bookbuilding permet d’éviter la dégradation du prix après


le lancement car le prix d’émission (ou le spread) n’est pas préfixé. La
banque chef de file propose une fourchette de prix et sonde les
investisseurs afin de déterminer à quel prix ils sont prêts à acquérir les
titres. Des réunions avec les investisseurs, des entretiens en tête-à-tête et
des présentations diffusées par Internet ou par Bloomberg (electronic
roadshows) permettent aux dirigeants d’exposer leur stratégie.

Le chef de file constitue alors un carnet d’ordres qui répertorie les montants
et les prix (taux ou spread) proposés par chaque investisseur intéressé par
l’émission. Le risque d’erreur d’appréciation est réduit dès lors que le prix
d’émission est établi par le marché. La période entre la fixation du prix et la
livraison effective des titres se nomme le marché gris, les titres s’y
échangent même s’ils n’existent techniquement pas encore : les opérations
nouées sur le marché gris sont débouclées après le règlement-livraison et
la première cotation officielle. Le chef de file se doit pendant la période de
marché gris de s’assurer que le spread auquel l’émission a été « pricée »
est maintenu; ainsi intervient-il sur le marché à cet effet.

Cette technique sera utilisée en particulier lorsqu’une émission nécessite ou


bénéficiera d’un marketing important. Les entreprises qui souhaitent
réaliser un effort de communication important vers les investisseurs
(notamment pour pouvoir revenir rapidement sur le marché lorsqu’elles le
souhaitent), utiliseront donc la technique du bookbuilding.

Les placements d’actions et d’obligations présentent donc des similitudes ;


cependant, le processus de placement obligataire est sensiblement plus
court. La durée pourra être extrêmement réduite, en particulier si
l’entreprise est un émetteur fréquent, et si elle vise son marché local. Le
calendrier sera plus long pour une première émission ou si l’entreprise veut
cibler une forte proportion d’investisseurs internationaux.
2
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Un calendrier type pour un émetteur ayant déjà émis dans le passé.
N° 41
Septembre 2005 Placement obligataire
Choix des
chefs de file
Par Pascal Quiry Négociation Fixation du
et Yann Le Fur du mandat spread (pricing)
1ère semaine 2ème semaine + 2/3 semaines

•Préparation du programme •Roadshows, •Constitution


marketing one on one du livre
•Préparation de la •Diffusion du d’ordres (sur
documentation projet de les derniers
prospectus jours du
marketing)

Le rôle du chef de file ne se limite pas uniquement au placement du papier.


Il conseille son client, le cas échéant, pour l’obtention d’un rating. Il
détermine la fourchette de spread possible grâce à des comparaisons
effectuées avec des opérations de même nature (type d’émetteur, rating,
durée, taille, devise…). Enfin, il choisit les membres du syndicat de
placement pour l’aider à placer le papier auprès du plus grand nombre
d’investisseurs.

Lorsque l’entreprise prévoit à moyen terme un certain nombre d’émissions,


elle pourra faire paraître une documentation (un prospectus) « chapeau »
qui couvrira l’ensemble des émissions qu’elle mettra sur le marché. On
parlera alors de programme EMTN (Euro Medium Term Notes). Ce type de
documentation permet à l’entreprise de venir très rapidement sur le
marché, lorsqu’elle en a besoin, ou lorsque le marché est attractif.

Il convient de mentionner que les émissions sont généralement réservées à


des investisseurs « qualifiés » (c’est-à-dire institutionnels). En effet, les
émissions ouvertes aux particuliers nécessitent de suivre une procédure
plus contraignante pour une demande très marginalement accrue. Les
particuliers sont (spécialement en France) relativement peu friands
d’obligations pures; lorsqu’ils souhaitent placer leurs économies dans de
tels produits, ils se dirigent plus volontiers vers des Sicav obligataires.

Le placement auprès du public nécessite la rédaction d’une documentation


en français qui doit être visée par l’AMF. Lorsque l’émission ne vise pas les
particuliers, la documentation est rédigée directement en anglais et n’est
pas soumise au contrôle des autorités de marché.

Une émission obligataire peut également être réservée à un ou quelques


investisseurs. Ce placement privé est alors organisé par une banque qui
met en relation l’investisseur et l’entreprise. On parlera alors de reverse
enquiry.

Tous les développements précédents s’appliquaient à un émetteur classé ou


présumé classé investment grade, c’est-à-dire bénéficiant d’une notation
supérieure ou égale à BBB - (1). Dans le cas inverse, il faut compter 9
semaines contre 3 pour aboutir à la fixation des conditions d’émission (2).

(1)Pour plus de détails sur les notations voir le chapitre 27 du Vernimmen 2005.
(2)Pour plus de détails sur le placement des emprunts à haut rendement voir le chapitre 31
du Vernimmen 2005.
3
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N° 41 GRAPHIQUE DU MOIS : Les taux d’impôts dans le monde


Septembre 2005
Cette année encore, l’étude annuelle de KPMG fait apparaître une baisse du
taux moyen de l’impôt sur les sociétés qui chute à 23,3 % dans l’Union
Par Pascal Quiry Européenne, compte tenu de l’élargissement à 25 membres, contre 30 %
et Yann Le Fur avant l’an passé avec 15 pays. L’Autriche et les Pays-Bas ont réduit
significativement leurs taux pour 2005.

Taux moyen d’impôt sur les sociétés

40%
35%
30%
25%
Pays de l'Union Européenne
20%
Pays de l'OCDE
15%
10%
5%
0%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005
Source : KPMG 2005.

T a u x d 'i m p o s i t i o n s u r l e s
Pays E v o lu t io n C o m m e n t a ire s
s o c ié t é a u 1 e r ja n v ie r 2 0 0 5

C e t a u x in c lu t l'im p ô t s u r le s b é n é f ic e s à h a u t e u r d e 2 5 % , u n e c o t is a t io n d e s o lid a r it é
d e 5 ,5 % e t l'im p ô t s u r le c o m m e r c e , d o n t le t a u x v a r ie e n t r e 1 3 ,0 4 % e t 2 0 % s e lo n le s
A lle m a g n e 3 8 ,3 1 % =
m u n ic ip a lit é s . C e t t e c h a r g e e s t d e d u c t ib le d a n s le c a lc u l d e l'I S . U n t a u x m o y e n d e
1 6 ,2 1 % a é t é r e t e n u d a n s le c a lc u l.

C e t a u x in c lu t u n p r é lè v e m e n t e x c e p t io n n e l d e 3 % . U n t a u x r é d u it e s t a p p liq u é a u x
B e lg iq u e 3 3 ,9 9 % =
e n t r e p r is e s d é t e n u e s à p lu s d e 5 0 % p a r d e s p e r s o n n e s p h y s iq u e s .

L e s s o c ié t é s d o n t le c h if f r e d 'a f f a ir e s n 'e x c è d e p a s 6 M € b é n é f ic ie n t d 'u n t a u x


d 'im p o s it io n r é d u it d e 3 0 % p o u r la p a r t d e s b é n é f ic e s a lla n t j u s q u 'à 9 0 1 5 1 € . D e p u is le
Espagne 3 5 ,0 0 % =
0 1 / 0 1 / 2 0 0 3 , le s p lu s - v a lu e s s u r la v e n t e d e s a c t if s im m o b ilis é s p e u v e n t ê t r e t a x é e s à
1 5 % s i le p r o d u it d e la v e n t e e s t r é in v e s t i.

L a t a x e f é d é r a le r e p r é s e n t e 3 5 % . L e s t a x e s lo c a le s p e u v e n t v a r ie r e n t r e 1 % e t 1 2 % .
E t a t s - U n is 4 0 ,0 0 % =
E lle s s o n t e n g é n é r a le s d e d u c t ib le s d u c a lc u l d e l'im p ô t f é d é r a l.

T a u x d 'I S d e 3 3 ,3 3 % a u g m e n t é d e la c o n t r ib u t io n a d d it io n n e lle d e 1 ,5 % . U n e
c o n t r ib u t io n s o c ia le d e 3 ,3 % e s t a p p liq u é e a u x s o c ié t é s d o n t le m o n t a n t d e l'im p ô t
dépasse 763 000 €.
(1 )
France 3 4 ,9 3 % L e s s o c ié t é s q u i ( i) o n t u n c h if f r e d 'a f f a ir e s in f é r ie u r à 7 , 6 3 M € e t ( ii) d o n t 7 5 % d u
c a p it a l e s t d é t e n u p a r d e s p e r s o n n e s p h y s iq u e s o u p a r d e s s o c ié t é s r é p o n d a n t a u x
m ê m e s c r it è r e s s o n t a s s u j e t t ie s à u n t a u x d 'im p ô t r é d u it d e 1 5 , 2 3 % s u r la p a r t d e s
b é n é f ic e s a lla n t j u s q u 'à 3 8 1 2 0 € e t n e s o n t p a s s o u m is e s à la c o n t r ib u t io n s o c ia le d e
3 ,3 % , s o it u n t a u x d e 3 3 , 8 3 % .

C e t a u x c o m p r e n d l'im p ô t s u r le s b é n é f ic e s ( I R E S ) à h a u t e u r d e 3 3 % e t la t a x e
I t a lie 3 7 ,2 5 % = r é g io n a le ( I R A P ) d e 4 ,2 5 % , q u i e s t e n g é n é r a l c a lc u lé e s u r u n e b a s e p lu s é le v é e q u e
c e lle d e l'im p ô t s u r le s b é n é f ic e s .

C e t a u x c o m p r e n d l'im p ô t s u r le s b é n é f ic e s à h a u t e u r d e 3 0 % e t le s im p ô t s lo c a u x e t
Ja p o n 4 0 ,6 9 %
r é g io n a u x .

Pa y s-B a s 3 1 ,5 0 % U n t a u x r é d u it d e 2 7 % e s t a p p liq u é s u r la p a r t d e s b é n é f ic e s a lla n t j u s q u 'à 2 2 6 8 9 € .

P o lo g n e 1 9 ,0 0 % =

U n t a u x d e 0 % s 'a p p liq u e a u x s o c ié t é s d o n t le s b é n é f ic e s n e d é p a s s e n t p a s 1 0 0 0 0 £
( d é d u c t io n m a r g in a le j u s q u 'à 5 0 0 0 0 £ ) . L e t a u x e s t p o r t é à 1 9 % p o u r le s s o c ié t é s d o n t
R o y a u m e -U n i 3 0 ,0 0 % =
le s b é n é f ic e s s o n t c o m p r is e n t r e 5 0 0 0 0 £ e t 3 0 0 0 0 0 £ ( d é d u c t io n m a r g in a le ju s q u 'à
1 ,5 M £ ) .

D o n t 6 , 5 % p o u r l'é t a t f é d é r a l, 1 7 ,5 % p o u r le s r é g io n s ( a v e c la f a c u lt é d e le r é d u ir e à
R u s s ie 2 4 ,0 0 % =
1 3 ,5 % ) .

Suède 2 8 ,0 0 % =

C e t a u x c o m p r e n d le s im p ô t s f é d é r a u x , c a n t o n a u x e t m u n ic ip a u x . L e t a u x d e 2 1 ,3 0 %
S u is s e 2 1 ,3 0 %
c o r r e s p o n d à c e lu i a p p liq u é à Z u r ic h .

( 1 ) P o u r p lu s d e d é t a ils , v o ir la L e t t r e V e r n im m e n .n e t n ° 3 5 d e j a n v ie r 2 0 0 5 .

4
LA LETTRE VERNIMMEN.NET
RECHERCHE : L’impact de Bâle II sur l’octroi de crédits
N° 41
aux PME
Septembre 2005
Les instances réglementaires internationales des dix grands pays
industrialisés ont édicté des règles prudentielles pour limiter les risques de
Par Pascal Quiry faillite des banques commerciales à travers les premiers accords de Bâle en
1988. Initialement, ces accords prévoyaient le maintien d’un ratio de
et Yann Le Fur
solvabilité des banques, défini en fonction des classes de risques auxquelles
elles sont exposées. Par exemple, en ce qui concerne les prêts aux
entreprises, il est requis de détenir 8% de la somme prêtée sous forme de
capitaux propres, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise.

Les nouveaux accords de Bâle, Bâle II, vont distinguer petites et grandes
entreprises dans la mesure où les risques ne sont pas identiques dans les
deux cas pour la banque émettrice (1). Deux auteurs français (2) tentent
d’analyser les conséquences prévisibles de ces modifications réglementaires
sur les PME françaises. Les PME françaises vont-elles être pénalisées par
Bâle II ? Vont-elles être désavantagées par rapport aux grandes
entreprises dans l’octroi de prêts ?

Afin de répondre à ces questions, les deux auteurs effectuent une


comparaison entre le capital réglementaire exigé des banques, dans le cas
de prêts à des grandes entreprises et à des PME de différentes tailles et
secteurs économiques. Ils utilisent le mode de calcul préconisé par le
comité de Bâle qui tient compte de la probabilité de défaut des entreprises
considérées et du niveau de corrélation entre les probabilités de défaut et
les conditions macroéconomiques générales. Les données françaises sont
issues de la base de données score@rating de la Coface pour les années
1996-2003. Les résultats obtenus par les auteurs sont les suivants :

• conformément à l’intuition, les entreprises de taille plus importante ont


une probabilité de défaut moindre. Par contre, leur probabilité de défaut est
davantage corrélée aux conditions macroéconomiques que les entreprises
de petite taille. Les PME sont davantage sensibles au risque spécifique à
leur entreprise (par exemple le secteur économique, la qualité des
dirigeants) plus qu’au risque économique général. Or le risque spécifique a
l’avantage, pour les banques prêteuses, d’être diversifiable par la détention
d’un portefeuille d’engagements variés ;

• si l’on compare la situation actuelle à celle qui prévaudra lors de


l’application des nouvelles règles prudentielles, les PME devraient bénéficier
de la réforme réglementaire. Le niveau de fonds propres requis pour un
prêt à une PME sera dans 93% des cas inférieur aux 8% exigés dans le
cadre de la réglementation actuelle. La valeur moyenne du ratio de
solvabilité exigé étant même ramené à 5,3% : contrairement à ce que l’on
pourrait penser, les banques ne devront pas réduire leurs engagements
envers les PME du fait des nouvelles règles prudentielles ;

• toutefois, les PME bénéficieront moins que les grandes entreprises des
nouvelles règles de calcul du capital économique. En effet, les correlations
entre les prêts retenues dans Bâle II sont fixées à un niveau supérieur à
celui observé dans la pratique. Ceci pénalise les prêts aux PME qui
réduisent naturellement plus le risque d’un portefeuille bancaire (compte
tenu de leur faible taille) que les prêts aux groupes. Si l’on calcule le niveau
de corrélation de la probabilité de défaut au niveau du portefeuille bancaire
d’engagements envers les PME, la corrélation n’est que de 1,6% alors que
le mode de calcul réglementaire impose un niveau égal à 16% selon le
calcul des auteurs. 5
LA LETTRE VERNIMMEN.NET
Le nouvel accord de Bâle va donc réduire les charges réglementaires en
N° 41 capital des banques qui prêtent aux entreprises. Toutefois, cette réduction
va être moins importante pour les PME que pour les grandes entreprises.
Septembre 2005
Cela est dû au fait que les modes de calcul réglementaires ne permettent
pas de considérer les effets de diversification au niveau du portefeuille
d’engagements.
Par Pascal Quiry
et Yann Le Fur Les résultats présentés par les auteurs ne permettent pas de comprendre
de manière certaine l’effet global qu’aura cette réforme sur les PME
françaises. En effet, les banques vont-elles réduire leurs engagements
envers les PME françaises pour augmenter ceux envers les grandes
entreprises ?

Compte tenu de l’appétence forte des banques à prêter, on peut estimer


que le plus probable est qu’il n’en sera rien. D’autant qu’au-delà des
exigences en capitaux propres dont les banques regorgent aujourd’hui, le
grand enseignement de cette étude est de souligner la faible corrélation
entre eux des prêts aux PME et donc l’intérêt de ce type d’actifs pour
diversifier les portefeuilles bancaires.
(1)Voir La Lettre Vernimmen.net n° 20 de juin 2003.
(2)Michel Dietsch et Arnaud Tisseyre, « Bâle II et les PME : Prospective sur les conditions
d’accès au crédit des PME », Revue Banque, n ° 669, mai 2005, pages 50-52.

Pour poursuivre cette analyse et comprendre les progrès faits par les
banques pour analyser le risque des crédits, nous ne saurions trop
conseiller à notre lecteur de consulter, dans le numéro d’octobre de la
Revue Echange(1), l’article de Thomas d’Archimbaud et plus généralement
l’ensemble de ce numéro consacré à Banques et risques d’entreprise.
(1) Publiée par l’Association des Directeurs Financiers et des Contrôleurs de Gestion (DFCG)

***
Au sommaire de la Vernimmen.com Newsletter
de septembre

• NEWS: Should companies set a target rating?


• THIS MONTH'S TABLE: Corporate income tax rates worldwide
• RESEARCH: Will Basel II induce a reduction in loans to small and
medium companies?
• Q&A: The financial structure used by Procter & Gamble to acquire Gillette

Pour la consulter cliquez ici

***
Nouveau sur le site Vernimmen.net

Les données statistiques concernant plus de 10 000 sociétés cotées


européennes et américaines ont été mises à jour. Chaque fiche des
entreprises répertoriées présente une quarantaine d’éléments financiers
significatifs fournis par Infinancials.
6
LA LETTRE VERNIMMEN.NET
QUESTION ET REPONSE :
N° 41
Comment choisir entre augmentation de capital avec
Septembre 2005 DPS ou avec BSA ?

A peu près au même moment, France Télécom et Suez ont annoncé la mise
Par Pascal Quiry en œuvre d’une augmentation de capital d’un montant similaire (3 Md€ et
et Yann Le Fur 2,4 Md€ respectivement) destinée à financer partiellement deux opérations
de croissance externe récentes : le rachat de l’opérateur espagnol de
téléphonie Amena et les intérêts minoritaires de sa filiale belge Electrabel.

Dans les deux cas, les actionnaires actuels ont bénéficié d’une priorité de
souscription, mais qui a pris deux formes différentes :

• l’attribution par France Télécom de bons de souscription d’actions


(BSA(1)) exerçables pendant une durée de 13 jours civils. A défaut
d’exercice, les BSA sont automatiquement rachetés par France Télécom
pour le compte du syndicat de garantie de cette opération,
immédiatement exercés par celui-ci, qui replace alors dans le marché les
actions nouvelles ainsi obtenues. L’écart entre le prix de vente de ces
actions nouvelles et leur prix de souscription, ajusté de la parité de
souscription, est versé aux détenteurs des BSA non exercés.

• l’attribution plus classique de Droits Préférentiels de Souscription


(DPS)(2) par Suez.

Quels sont donc les facteurs qui conduisent à choisir telle ou telle
technique ?

Traditionnellement l’argument de la vitesse de réalisation de l’opération, et


donc la minimisation des risques du marché pris par le garant de l’émission,
favorisait la technique du BSA. Depuis la réforme du droit des valeurs
mobilières de juillet 2004, cet argument est en grande partie tombé car la
période minimum de souscription par DPS a été réduite de 10 jours de
bourse à 5 jours. Compte tenu du reclassement des actions nouvelles
correspondantes aux BSA non-exercés, les opérations France Télécom et
Suez ont été ou seront bouclées dans un delai similaire de moins d’un mois

Dès lors, le principal critère de choix entre ces deux techniques est la
volonté ou non des principaux actionnaires actuels de suivre ou non
l’augmentation de capital.

Pour Suez, les grand actionnaires (Crédit Agricole, CDC, Areva, Caixa, CNP)
voulaient suivre l’opération à hauteur de leurs droits, certains même au-
delà (GBL, Sofina). Dès lors, la technique du DPS semble mieux indiquée
car elle autorise les souscriptions à titre réductible sans qu’il y ait besoin de
se porter acheteur de BSA sur un marché peu liquide comme cela aurait dû
être le cas si la technique des BSA avait été utilisée.

(1) Pour plus de détails sur les BSA, voir le chapitre 30 du Vernimmen 2005.
(2) Pour plus de détails sur les BSA, voir le chapitre 31 du Vernimmen 2005.
LA LETTRE VERNIMMEN.NET

N° 41 Pour France Télécom, l’état ayant indiqué qu’il ne souhaitait pas suivre
l’augmentation de capital, la technique de BSA évitait le reclassement des
Septembre 2005
DPS, opération plus lourde que le simple exercice des BSA puis le
reclassement des actions obtenues. Il lui a suffi de ne rien faire pour être
automatiquement indemnisé de l’abandon de ses BSA sans avoir besoin de
Par Pascal Quiry
les vendre. Les esprits facétieux y verront une prime à la paresse car
et Yann Le Fur dans l’opération avec DPS, il faut vendre ses DPS pour toucher leur
contrevaleur. Ils auront tort, ce n’est qu’un meilleur service apporté par
les banques à leurs clients !

***

22ème édition du Concours du Meilleur Mémoire Financier

Organisé par le Club des Jeunes Financiers du Centre National des


Professions Financières.

Depuis 1983, le Club des Jeunes Financiers organise chaque année le


Concours du Meilleur Mémoire Financier du Centre National des
Professions Financières (CNPF). Ce concours décerne un « Grand Prix »
d'un montant de 10.000 €. Par ailleurs, six prix spécialisés de 5.000 € sont
attribués par de grandes associations professionnelles collaborant avec le
CNPF.

Ces prix, décernés par un jury prestigieux, récompensent les meilleurs


mémoires financiers de 2ème et 3ème cycles d'Universités ou de Grandes
Ecoles.

La date limite de dépôt des mémoires est fixée au 9 décembre. Pour en


savoir plus connectez-vous sur le site du CNPF : www.centre-phi.com
rubrique Concours ou écrivez à concours@jeunesfinanciers.com

Au sommaire du ***
prochain numéro : Séminaire d’évaluation financière

- ACTUALITE : Jean Pierre Colle, l’expert indépendant bien connu, organise avec l’EFE un
Les titres super- séminaire d’évaluation les 24 et 25 novembre à Paris dont la conclusion
subordonnés sera assurée par Pascal Quiry.

Pour découvrir le programme et vous inscrire cliquez ici.


- TABLEAU DU MOIS :
Les leviers L’édition 2005 du Vernimmen sera offerte par l’EFE aux participants.
d’endettement

- RECHERCHE :
L’horizon de temps des
investisseurs

- QUESTION & REPONSE LA LETTRE VERNIMMEN.NET : ET DU SITE


Le sens d’une fusion
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