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DIPLOME D’ETUDES SUPERIEURES DE COMPTABILITE ET GESTION

FINANCIERE DE L’UEMOA

(DESCOGEF)

SESSION 2008

EPREUVE DE FISCALITE

DUREE: 02 HEURES NB : Aucun document non distribué


en salle d’examen n’est autorisé.

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Les deux parties sont obligatoires.

1ère PARTIE : FISCALITE DES PERSONNES

Les revenus du foyer de Monsieur DIOP résidant à Bamako sont présentés ci-après. Il est
salarié, est dirigeant dans une autre société et a acquis divers revenus pour lesquels les
impôts suivants seraient dus :

- Impôt sur les revenus salariés,


- Contribution foncière sur les propriétés bâties
- Impôts sur les indemnités de fonction et sur les intérêts perçus sur les dépôts en
compte courant

Son foyer comprend une épouse, salariée imposée séparément et trois enfants mineurs.

1 -1 Revenus salariés (5 points)

Au titre des salaires, les éléments constitutifs de sa rémunération mensuelle sont :

- Salaire de base : 1 200 000


- Prime de responsabilité : 100 000

Dans le cadre de sa fonction, sans être expatrié, il bénéficie de :

- un véhicule de fonction de 15 CV dont les coûts d’amortissements,


assurance, consommations et réparations s’élèvent à 3 600 000 F par an,
- un logement meublé de 4 pièces,
- une prise en charge des frais de scolarité annuels pour deux de ses enfants
scolarisés pour 1 128 000 F, une prise en charge d’eau et d’électricité de
180 000 F par mois en moyenne,
- des frais de voyage congés pour 480 000 F.

Les avantages en nature sont retenus pour le calcul de la base imposable soit de manière
forfaitaire, soit pour leur montant réel. Les retenues effectuées au titre de la retraite
obligatoire sont de 8% du salaire brut, avantages en nature compris. Ce salaire brut est
plafonné à 1.000.000 F

Les abattements pour charge de famille calculés sur le salaire total après déduction des
frais professionnels ou frais inhérents à la fonction sont les suivants :

Nombre de personnes à charge Abattement

1 5%
2 10%
3 12%
4 14%
5 16%
6 18%
7 25%

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Les taux d’imposition au titre de l’impôt progressif sont indiqués ci-après et sont
appliqués sur une base arrondie au millier de F inférieur :

Tranche d’imposition Taux

0 à 25 000 F 2%

25 000 à 50 000 F 4%

50 001 à 100 000 F 10%

100 001 à 150 000 F 12%

150 001 à 250 000 F 30%

250 001 à 300 000 F 35%

Au-delà de 300 000 F 40%

Calculer l’impôt progressif qui serait dû.

Les dispositions relatives à l’imposition des revenus salariés sont présentées à la note
annexe.

1 -2 Contribution foncière sur les propriétés bâties (1 point)

Mr DIOP est propriétaire d’une villa de 5 pièces, achevée il y a moins de 5 ans, qu’il a
apporté comme immeuble professionnel à la société BETAMAX pour une valeur au bilan de
100 000 000 F. Cette villa est construite sur un terrain évalué à 20 000 000 F. La société doit
payer une contribution foncière des propriétés bâties dont les règles de détermination sont les
suivantes :

- elle représente 2,5% de la valeur brute de l’immeuble pour les sociétés,


terrain compris après déduction des charges pour les exploitations
commerciales et 1,5% pour les immeubles appartenant à des personnes
physiques,
- les charges sont formées par le minimum entre 2 000 000 F par pièce et
15% de cette valeur brute,
- les immeubles professionnels de moins de 10 ans bénéficient d’une décote
de 20% de la base amortissable au titre de l’encouragement à
l’investissement

Calculer la Contribution foncière des propriétés bâties due.

1 -3 Indemnités de fonction et intérêts sur compte courant (2 points)

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Au titre de sa participation au conseil d’administration de la société BETAMAX dans laquelle
il est actionnaire, Mr DIOP a perçu des indemnités de fonction nette d’impôt de 3 000 000 F
et des intérêts bruts sur compte courant de 2 500 000 F pour un capital en dépôt de
25 000 000 F.. Les sociétés sont tenues d’opérer une retenue à la source de 25% sur les
indemnités de fonction et de 15% sur les intérêts sur compte courant sur la part n’excédant
pas le taux d’escompte de la BCEAO majoré de 2 points. Les intérêts servis au-delà de ce
taux sont soumis à une retenue à la source de 24%. Le taux d’escompte de la BCEAO s’établit
à 4,75% sur la période concernée. Quels seront les revenus imposables ? Quel sera le montant
des impôts à retenir ?

2ème PARTIE : FISCALITE DES SOCIETES

2- 1 Impôt sur les bénéfices (7 points)

La société AFRIBEF a réalisé au titre de l'exercice clos au 31 décembre 2007 un


résultat comptable bénéficiaire de 29 500 000 FCFA pour un chiffre d'affaires de
612 000 000 FCFA HT.

Le montant total des dotations aux amortissements comptables s'élève à 33 000 000
F. Ces dotations déduites pour la détermination du résultat comptable comprennent :

- 15 500 000 F se rapportant à la quote-part d’amortissement de l’exercice


de la plus value réinvestie au cours de l’exercice précédent,
- 5 250 000 F se rapporte à un véhicule de tourisme acquis à 21 000 000 F
TTC

L'analyse des comptes de l'exercice permet de dégager les informations suivantes :

- des dividendes perçus d’une filiale détenue depuis plus de cinq ans à hauteur de
75% pour 3 000 000 F,

- Les dons et libéralités à des organismes d’intérêt général et reconnus comme tel par
les autorités compétentes pour 2 500 000 F,

- Les intérêts des comptes courants associés au taux de 10% s'élèvent à 3 800 000 F
pour un dépôt permanent en compte de 38.000.000 F avec un capital social
entièrement libéré de 50.000 000 F.

- Une plus-value de cession a été comptabilisée pour 5 000 000 F. La société a pris
l’engagement de réinvestir dans les trois années à venir.

Renseignements divers : les déficits antérieurs sont reportables sur trois ans et se
présentent comme suit:

2005 : résultat déficitaire de 5 000 000 F. Les dotations fiscalement déductibles


constatées au cours de cet exercice sont de 7 500 000 F..

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Pour 2006, le résultat était déficitaire de 11 500 000 F. L’entreprise a constaté des
dotations aux amortissements fiscaux en période déficitaire pour 6 500 000 F.

Taux d’escompte BCEAO : - 4,50% du 22 mars 2004 au 24 août 2006,


- 4,75% du 24 août 2006 au 15 août 2008,
- 6,75% à compter du 16 août 2008.

Taux de l’impôt minimum forfaitaire : voir note en annexe


La base de calcul des amortissements déductibles pour les véhicules de tourisme est
de 15 000 000 F.
Plafond de déduction des dons : voir note en annexe.

Travail à faire :

1- Déterminer le résultat fiscal pour l'année 2007 (ci-jointe en annexe, une note sur
les dispositions fiscales applicables).

2- Quel est le montant de l'impôt sur les bénéfices à payer avant déduction des
acomptes ?

2 – 2 Taxes indirectes : TVA (5 points)

La société AFRIBEF a importé un véhicule utilitaire acquis en 2002 au prix d’acquisition


rendu port d’arrivée de 60 000 KF. Les droits et taxes payées sont :
- droit de douanes pour 9 444,44 KF
- TVA 18% calculée sur le prix d’achat majoré du droit de douanes
- Autres taxes : 3 055,56 KF

Le prorata général de déduction provisoire pour 2002 est de 82% et le prorata définitif de la
même année est de 80%. Les proratas définitifs sont successivement de 60%, 70%, 80% et
82% pour 2003, 2004, 2005 et 2006. La régularisation de la TVA suite à une évolution entre
le prorata provisoire et le prorata définitif est obligatoire quelque soit le taux de variation y
compris sur les immobilisations. La régularisation de la TVA sur les immobilisations devient
obligatoire sur 5 ans lorsque la variation du prorata définitif excède 5 points.

a) Quels sont les montants des régularisations de la TVA sur cette immobilisation pour
chacune de ces 5 années ?
b) Si ce véhicule était vendu en 2005, quel aurait été le montant de la TVA à reverser ?

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ANNEXE
----------------

Note sur les dispositions fiscales applicables


-=-=-=-=-

1 - La plus-value provenant de la cession d’un élément de l’actif est en sursis d’imposition,


lorsque le contribuable prend l’engagement de réinvestir en immobilisations dans
l’entreprise et dont il a la propriété, dans le délai de trois ans à partir de la clôture de
l’exercice au cours duquel a été réalisée la plus-value, une somme égale au montant de
cette plus-value ajoutée au prix de revient des éléments cédés. Les amortissements
équivalents à la plus-value non taxée au cours de l’exercice de sa réalisation ne sont pas
déductibles.

2 - Les charges financières, les intérêts versés par une société, quelle que soit sa forme, au
titre des sommes que les associés mettent à la disposition de cette société, en sus du
capital initial, ne sont déductibles que dans la limite du taux des avances à terme fixe sur
effets publics de l’institut d’émission, majoré de deux points.

En outre, les intérêts des apports en compte courant effectués par les associés des SARL et SA
ne sont déductibles que dans la mesure où le capital social a été entièrement libéré.

3 - Les libéralités, dons et subventions

Les versements effectués au profit d’œuvre ou d’organismes d’intérêt général à caractère


philanthropique, éducatif, scientifique, social ou familial reconnus d’utilité publique sont
déductibles dans la limite de 0,5% du chiffre d’affaires. La liste de ces organismes est fixée
par le Ministre des Finances.

4 - Report déficitaire

Le déficit d’un exercice est reportable sur les bénéfices des trois exercices suivants :

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Toutefois, les amortissements comptabilisés en période déficitaire sont reportables sans
limitation de durée. Les amortissements retenus pour ce report sont les amortissements
déductibles fiscalement.

Le caractère bénéficiaire ou déficitaire d’un exercice doit s’apprécier par référence au résultat
comptable augmenté des réintégrations extracomptables et diminué des déductions
extracomptables, non compris les déficits des exercices antérieurs.

5 - Régime des sociétés mères et filiales

Les produits bruts des participations d’une société mère dans le capital d’une société filiale ne
sont pas imposables, sous réserve d’une quote-part pour frais et charges égale à 5% du
produit total des participations.

Les conditions pour bénéficier du régime des sociétés mères et filiales sont les suivantes :

. la société mère et la filiale sont constituées sous la forme de SA ou SARL,


. la mère a son siège dans le pays et est passible de l’impôt sur les sociétés,
. la participation de la mère est d’au moins 20% du capital,
. les titres sont détenus au moins depuis deux années consécutives.

6 – Le taux de l’Impôt Minimum Forfaitaire est fixé à 1% du chiffre d’affaires hors


taxes réalisé l’année précédant celle de l’imposition.

7 - Imposition en matière de revenus salariés

Il s’agit des traitements publics ou privés, soldes, indemnités et primes de toute nature,
émoluments, salaires et avantages en argent ou en nature payés ou accordés au cours de
l’année, ainsi que les rémunérations versées aux associés gérants majoritaires de SARL et aux
associés gérants commandités.

Les avantages en nature sont évalués forfaitairement de la manière suivante :

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Nature des avantages Evaluations mensuelles
(F CFA)
Logement :
1ère pièce 60 000
Par pièce supplémentaire : 40 000
Mobilier de logement 25% des avantages sur le logement
Domesticité :

. Gardien - Jardinier 50.000


. Cuisinier 90.000
. Autres gens de maison 60.000

Eau 15% des avantages sur le logement


Electricité (par habitation principale) 20% des avantages sur le logement

Véhicule de fonction : l’utilisation privative du véhicule de fonction n’est pas un avantage


imposable.

De cette base sont déduits :

. Les retenues faites par l’employeur ou les cotisations versées à titre obligatoire pour la
constitution d’une retraite s’élèvent à 8% du total des traitements et salaires, indemnités,
émoluments et avantages en nature avec un plafond de la base de calcul limitée à
1.000.000 F par mois.

. Les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi lorsqu’ils ne sont pas couverts par une
allocation ou une indemnité spéciale sont déductibles. Cette déduction est forfaitairement
fixée à 10% du revenu brut, après défalcation des retenues ou cotisations pour la
constitution d’une retraite.

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8 - Imposition en matière de revenus de capitaux mobiliers

Le revenu imposable est déterminé :

. pour les actions et les indemnités de fonction des administrateurs : d’après les comptes
rendus des assemblées générales et des conseils d’administration,

. pour les obligations, les dépôts en compte courant ou emprunts : par l’intérêt ou le revenu
distribué dans l’année ;

Les revenus de capitaux mobiliers sont imposables à l’impôt sur le revenu des personnes
physiques (IRPP).

Toutefois, les personnes morales qui distribuent des revenus de valeurs mobilières imposables
sont tenues d’effectuer une retenue à la source libératoire de l’IRPP dont le taux varie en
fonction des revenus visés :

- revenus d’actions : 10 %
- revenus d’obligations : 13 %
- autres revenus : 25% (notamment, indemnités de
fonction et autres rémunérations d’administrateurs)
- revenus de créances dépôts et cautionnements :15% dans la limite du taux d’escompte de
la BCEAO majoré de 2 points
-

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