Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Levier de Compétitivité Et Performance 1
Levier de Compétitivité Et Performance 1
Cette partie sur la revue de littérature comporte tous les travaux préparatoires qui
vont mener à la rédaction de notre projet. Les articles scientifiques traités dans cette
partie théorique concernent la compétitivité des entreprises et la performance
commerciale des entreprises sur le marché public durant le temps ou la période de
crise. Les idées et points de vue des auteurs rassemblés dans chaque ouvrage
choisi devraient fortement contribuer à la résolution de notre problématique.
I. La compétitivité
1. Définitions
8
G. BRISTOW, « Everyone’s a ‘winner’: problematising the discourse of regional competitiveness », Journal of
Economic Geography, vol. 5, no 3, 1er juin 2005, p. 285-304
9
Lachaal L(2001). « La competitivité : Concepts, définitions et applications. In : Laajimi A. (ed.), Arfa L. (ed.). Le
futur des échanges agro-alimentaires dans le bassin méditerranéen : Les enjeux de la mondialisation et les
défis de la compétitivité ». Zaragoza : CIHEAM, 2001. p. 29-36 (Cahiers Options Méditerranéennes; n. 57)
10
J. MANYIKA et al., (2010)How to compete and grow: A sector guide to policy | McKinsey & Company, 2010
sur le plan commercial et ne peut être dissociée de la création de richesse 11. En
général, les deux théories les plus influentes de la compétitivité se basent sur les
ressources et l'approche de positionnement du marché. Si l’approche qui repose sur
l’avantage concurrentiel perçoit l’utilisation efficace des ressources internes comme
la clé de la performance des entreprises (Wernerfelt, (1984), l'approche de
positionnement du marché se concentre sur les facteurs environnementaux de
l’organisation. Cette approche renvoie à l’hypothèse SCP ou Structure – Conduite –
Performance et souligne l’importance d’un positionnement astucieux dans l’atteinte
et le maintien de la notoriété. Par rapport au commerce international, la compétitivité
est perçue comme la capacité d’une entreprise à fabriquer des biens et services qui
répondent aux exigences de la concurrence internationale, en tenant compte de la
croissance régulière et simultanée des niveaux de vie de la population (Council of
Economic Advisors, 1992). B. Scott et D. Lodge (1985) rejoignent cette idée et
définissent la compétitivité comme l’aptitude du pays à créer, fabriquer, distribuer, et
offrir des produits sur le marché du commerce international, en tenant compte de la
croissance simultanée de la profitabilité dans l'utilisation des ressources du pays.
Cependant, il existe également des chercheurs comme Krugman qui pense que la
compétitivité est un mot qui n’a pas de sens et spécialement lorsqu’il est appliqué
aux économies nationales. Il trouve même que « l'obsession de la compétitivité est à
la fois fausse et dangereuse » (Krugman, 1999). Cette peur, révélée par le
chercheur, est quand même assez compréhensible, lorsqu’on s’aperçoit que la
compétitivité peut aller parfois au détriment du respect de la dignité des personnes,
des groupes et de l’environnement12.
Les déterminants sont les facteurs qui affectent la compétitivité. Jusqu’à aujourd’hui,
les résultats de recherche de Brinkman et de Porter sont les plus utilisés pour définir
les déterminants de la compétitivité.
11
EL AMINE S. & BOUAYAD AMINE N. (2021) « Développement durable un levier de compétitivité des
entreprises marocaines : Cas de l’OCP », Revue Française d’Economie et de Gestion « Volume 2: Numéro 5»
pp: 220-241
12
P. R. KRUGMAN, « Making sense of the competitiveness debate », Oxford review of economic policy, vol. 12,
no 3, 1996, p. 17–25
Source : M. Lachaal, 2001 (INRAT, Tunis), P11.
- La part de marché :
La littérature économique estime que la part de marché fait partie des meilleurs
indicateurs de compétitivité d’une économie, car elle peut à la fois prendre en
compte les facteurs prix et hors prix qui peuvent affecter la performance à
l’exportation d’un bien donné. Plusieurs théories existent sur la part de marché en
tant qu’indicateur de compétitivité. Par exemple, la théorie de l’oligopole qui sous-
entend que l'entreprise qui possède une part de marché élevée préfère avoir une
certaine discrétion sur son prix (coûts inférieurs ou des produits plus attrayants que
ceux de ses concurrents). Ou encore, qu’une part de marché élevée est susceptible
de maximiser la richesse de l'entreprise, c’est-à-dire d’avoir une plus grande
incidence sur sa rentabilité. Certaines études affirment que plus les produits offerts
par l’entreprise sont attrayants, plus sa part de marché à l’équilibre est importante.
Dans certains cas, une part de marché élevée ou encore un coût unitaire faible est
un indicateur de réussite et peut indiquer que l'entreprise est en train d'atteindre un
objectif fixé13.
- La rentabilité
À part le maintien ou le gain des parts de marché, la capacité d’une entreprise à
soutenir un gain de rentabilité rend également les entreprises compétitives (Martin et
al (1991)). Plusieurs études indiquent qu’une part de marché élevée a une grande
incidence sur la rentabilité d’une entreprise.
Ainsi, pour définir simplement la rentabilité, on peut dire que c’est la capacité à
procurer un bénéfice. La rentabilité peut être considérée comme un indicateur
suffisant de la compétitivité actuelle d’une entreprise même si elle est plus efficace
sur une période plus longue. Malgré cette relation qui existe entre la compétitivité et
la rentabilité, la compétitive ne garantit pas la rentabilité future d’une entreprise.
- La productivité
La dernière mesure de la compétitivité est la productivité. Cette mesure est
considérée comme le seul concept significatif de la compétitivité au niveau national.
Jorgenson et Nishimizu (1978) sont les premiers auteurs à avoir abordé la notion de
la diminution des écarts de productivité entre deux organisations. D’autres
chercheurs tels que Christensen et al (1981), Conrad (1988), et Markusen (1992) se
sont ensuite prononcés sur cette notion. Selon ces auteurs, une branche d'activité
ou un secteur est compétitif, « si la productivité totale de ses facteurs est égale ou
supérieure à celle de ses concurrents étrangers ». Dans ce contexte, la diminution
de l'écart de productivité entre deux institutions s’explique par le fait que la première
entreprise est en train d'améliorer sa position concurrentielle par rapport à la
seconde. Pour Porter (1990), l’innovation vise à améliorer la productivité d’une
entreprise. Ainsi, une plus grande productivité peut s’expliquer à travers l’innovation
par une baisse des coûts, une amélioration des produits, ou les deux à la fois. Caves
et Barton (1990) et Scherer et Ross (1990), p. 668–672, appuient cette idée en
expliquant qu’une gestion moins efficace et une échelle d’exploitation inefficace ou
les deux à la fois peuvent en effet mener à une faible productivité. Pour Aizenman
(1994), la productivité représente la stabilité d’une entreprise. En effet, il pense
qu’une organisation ou une économie qui s'adapte plus facilement aux périodes et
aux temps de crises ou aux chocs devrait normalement bénéficier d'une croissance
13
Donald G. McFetridge, (1995) « La compétitivité : notions et mesures », Département d'économique,
Université Carleton, Document hors-série no Avril 1995
de la productivité plus élevée, puisqu’elle tourne en moyenne très proche des limites
de sa capacité14.
Ainsi, la part du marché, la rentabilité, le coût de revient et la productivité sont tous
des indicateurs de la compétitivité au niveau de l’entreprise. Plusieurs auteurs tels
que McFetridge (1995) et Elamine et Bouayad Amine ; (2021), ont contribués à
identifier ces indicateurs, mais ils rajoutent également quelques facteurs, non
financiers et intangibles qui pourraient servir à mesurer la compétitivité telle que
l'innovation technologique et la qualité des produits. Morris, (1985), soutien leurs
idées et affirme qu’un meilleur indicateur de mesure de la compétitivité doit à la
fois intégrer des facteurs prix et hors prix15.
« Ces indicateurs s’inscrivent dans un cadre général d’analyse commun issu de
l'approche d'Armington (1969) qui résulte de la caractérisation des liens entre les
variables du commerce extérieur tels que le volume d’importation et d’exportation et
les mesures de la compétitivité prix, influant sur ces variables »16. Ils sont calculés
par le département des affaires économiques et statistiques et sont régulièrement
publiés par l’OCDE dans les perspectives économiques. Passons désormais à une
revue de littérature sur la stratégie de compétitivité.
14
Aloui; C, Sassi; H, (2005), Régime de change et croissance économique : une investigation empirique,
Economie internationale, 2005/4 (no 104), p. 97-134
15
Morris. D. J, Stout, D. (1985), Industrial Policy, in D. J. Morris (ed.), The Economic System in the UK. Oxford:
Oxford University Press, PP 851-894
16
Durand; M, Claude; G, (1987), Les indicateurs de compétitivité internationale : aspects conceptuels et
évaluation, revue de l’OCDE, N°9, PP 165-203,
- L’Identification des créneaux porteurs et du positionnement de l’entreprise sur
le marché
- La proposition de produits de qualité qui correspond à la demande mondiale
- Le respect des délais de livraison
- Une connaissance à jour des circuits de commercialisation
- La disposition et la protection de l’information stratégique pour tous les
acteurs économiques
- L’innovation dans les technologies indispensables et capables d’accroître la
capacité d’anticipation des entreprises
- L’adaptation des stratégies d’entreprise aux évolutions du marché.
La concrétisation de ces aspects importants dépend énormément de « la capacité
de l’État et des acteurs économiques à faire respecter des règles transparentes du
marché, de l’existence d’une administration efficace et facilitatrice, de l’amélioration
de l’environnement des affaires, de l’existence d’un système réglementaire adapté et
transparent et de l’existence d’un système de veille performant ». La question qui se
pose désormais est la suivante : quels sont les leviers qui sont susceptibles de
booster la compétitivité d’une entreprise lors de la définition de cette stratégie ?
À partir de ces facteurs, on peut identifier plusieurs leviers qui peuvent être
actionnés pour améliorer la compétitivité d’une entreprise, préserver ses parts
de marché et améliorer ses performances. À l’ère de l’économie industrielle, la
compétitivité des entreprises était actionnée par des leviers concrets et tangibles tels
que la capacité à produire, les systèmes organisationnels, les ressources
financières, la disponibilité des matières premières, la crédibilité des canaux de
distribution, etc. (Aussilloux et collab. 2020 ; Ponsard, Sevy, & Tanguy, 2005).
Toutefois, le débarquement du concept sur l’économie du savoir qui se base
spécialement sur les actifs immatériels a fait évoluer cette théorie en y ajoutant
d’autres leviers susceptibles d’accroitre la compétitivité des entreprises. Elena et
collab. 2020 et Herciu, 2015 citent ces autres leviers de compétitivité tels que : le
capital humain, le savoir, les compétences, la maîtrise des technologies et
l’innovation. Plusieurs auteurs soulignent que pour réussir sur un marché et assurer
sa pérennité, les entreprises doivent désormais apprendre à maîtriser ces facteurs
intangibles (Egedy, Kovács et Szabó, 2018) 17.
La loi OHM18 va un peu plus loin et souligne que les trois leviers primordiaux de la
compétitivité des entreprises sont l’organisation, le capital humain et le
management. Ces trois leviers de compétitivités sont indépendants et signifient que
« la compétitivité est le résultat de l’adaptation de l’organisation de l’entreprise (O),
de la qualification de son capital humain (H) et de la qualité de son management
(M) » 19.
17
Amar HORRI , Abdelmalik MEZHOUDA (2022), « L’évaluation de la performance des ressources humaines: Un
levier de la compétitivité de l’entreprise Human resources appraisal: Lever of corporate competitiveness »,
Revue Administration et Développement Pour les Recherches et les études, Volume: 11 / N°: 01 Juin (2022), P
800 - 817
18
La loi OHM de la compétitivité et ses applications
19
Alain Cadix (2021) « Quelles compétences pour quelle compétitivité ?, Dans Annales des Mines - Réalités
industrielles 2021/4 (Novembre), pages 24 à 28
- L’Organisation (O) : L’adaptation de l’organisation de l’entreprise prend en
compte les règles de délégation, les méthodes de travail, les outils tels que
les systèmes d’information, les réseaux et les plateformes, la qualité de vie au
travail, mais également les liens avec l’écosystème.
- Le capital humain (H) : le capital humain prend en compte tous les
collaborateurs et les collaboratrices de l’entreprise sans exception telles que
les salarié(es) ; les intérimaires, les chercheurs, techniciens et ingénieurs des
entreprises partenaires, les agents de surface, les consultants ….Le capital
humain se distingue par son niveau de qualification, c’est-à-dire l’ensemble
des connaissances acquises et des compétences justifiées qui permettent à
chaque collaborateur et collaboratrice de réaliser pleinement leur potentiel
que ce soit en « hard skills »20 ou en « soft skills »21 et de devenir des
membres productifs de la société.
- Le management (M) : Le Management correspond à l’ensemble des
hommes, des femmes qui vont diriger des équipes et mettre des actions en
place. Des techniques et des ressources. Ces personnes doivent avoir des
visions futuristes et apprendre à mettre en place une culture propre à chaque
entreprise22.
Il est important de savoir que parmi ces leviers de compétitivité intangible,
l’innovation et la démarche qualité sont des leviers essentiels pour la compétitivité.
Ces leviers peuvent permettre de se distinguer de la concurrence et de conquérir de
nouveaux marchés.
Cette première partie de la revue de littérature a permis de mieux comprendre le
concept de la compétitivité. Passons désormais à la deuxième partie de cette revue
qui concerne la performance commerciale de l’entreprise.
La performance est un concept évolutif qui tient une place centrale dans la
recherche en gestion. Elle a toujours représenté une préoccupation fondamentale
pour les dirigeants des entreprises et des managers (Mushagalusa Nshombo, et al.
2020). Cette notion à caractère multidimensionnel et complexe rassemble un mix :
20
Hard skills = Techniques ou technologiques
21
Soft Skills =Transversales
22
Alain Cadix (2021) « Quelles compétences pour quelle compétitivité ?, Dans Annales des Mines - Réalités
industrielles 2021/4 (Novembre), pages 24 à 28
commerciale, personnelle, sociale, stratégique, concurrentielle, culturelle,
financière…
Tout comme la compétitivité, la performance est également difficile à définir, c’est
pour cela que sa définition varie d’un auteur à un autre (Issor, 2017). (Akrich et al.
2017).
L’action : Pour illustrer l’action dans la performance (dans les petites et moyennes
entreprises), Walker & Brown (2004) l’associe au reflet des motivations
entrepreneuriales du dirigeant. Mais l’action correspond également au processus et
systèmes de réalisation et de pilotage.
Capacité : nombreux auteurs ont décidé d’expliquer le concept de la performance à
partir de la capacité qu’ils perçoivent comme un potentiel à réaliser. En se basant
sur les apports de Barnard à la théorie des organisations, on peut définir la
performance commerciale comme la capacité d’une entreprise à atteindre les
objectifs commerciaux à travers les moyens engagés pour les atteindre. Carter. M. C
et Hoffman. J. J., et Culien. J restent sur cette notion de capacité, mais tends vers la
performance durable. Ils pensent que «la performance durable peut être définie
comme la capacité d’une entreprise à renouveler sur une longue période des
performances satisfaisantes (et non pas exceptionnelles) en termes de croissance et
de marge ». Et enfin Miles (1986) intègre le mode organisationnel et pense que la
notion de performance dépend en grande partie du mode organisationnel de
l’entreprise et de sa capacité à œuvrer ensemble pour pouvoir atteindre un niveau
minimal de satisfaction des attentes des clients.
Les résultats des actions : intégrer les résultats des actions dans la performance
consiste à s’intéresser au processus de réalisation d’une action et au résultat de
celle-ci.
Dans cette optique, nous avons en premier lieu la définition proposée par les
dictionnaires Oxford Clarendon Press & Shorter Oxford English Dictionary (1973)
ainsi que Gallimard/CNRS, (1988) qui définissent la performance commerciale
comme étant la mise en œuvre et la réalisation d’une action. Ensuite, l’auteur
Machesnay (1991) reste dans cette optique et stipule que la performance de
l’entreprise réside dans sa capacité à réaliser les objectifs assignés et enfin, Michel
Lebas (1995), appuie cette idée et définit la performance comme étant « une
question de potentiel de réalisation », c’est-à-dire un concept qui tend vers le futur.
Le succès : Du point de vue de Tchankam, (2000), la performance peut être
identifiée au succès. Dans cette optique, l’auteur ne pense qu’une entreprise
performante « est celle qui fait mieux que ses concurrents », que ce soit sur le court,
le moyen ou le long terme.
Connaitre la performance d’une entreprise est indispensable pour préparer les
décisions de gestion. Cette connaissance nécessite une connaissance de
l’environnement de l’entreprise qui se concrétise souvent à travers une étude de
23
Les études littératures sur la performance révèlent que d
veille. Par ailleurs, Villarmois, (1998) et Bouquin, (2004), pensent que la
performance est associée à deux principes qui sont : l’efficience et l’efficacité. Si
l’efficience se réfère à l’aptitude de l’entreprise à réaliser les objectifs définis à un
coût moindre, l’efficacité correspond à la capacité de l’entreprise à réaliser les
actions définies et obtenir les résultats attendus.
- L’Efficience : lorsqu’on parle de performance, la littérature économique
perçoit l’efficience comme une dimension objective de type économique et
systémique qui peut mener vers la pérennité de l’organisation. Elle accorde
les résultats et les moyens, en reliant un indicateur de résultat avec un
indicateur de mesure des capitaux employés. Marion et collab. (2012)
- Efficacité : l’efficacité dans la performance est perçue comme une dimension
subjective à la fois sociale (ressources humaines) et sociétale (légitimité de
l’organisation). Selon Marion et collab. (2012), la capacité de l’entreprise à
atteindre ses objectifs et à rapporter les résultats aux objectifs se traduit à
travers son efficacité.
la pertinence qui met en relation et accorde les objectifs, les moyens et les
contraintes de l’environnement.
B. La performance commerciale
Les périodes de crise sont inévitables dans la vie d’une entreprise. Le choc pétrolier
de 1974, la crise alimentaire mondiale de 2007, l’effondrement commercial de 2008,
la guerre commerciale ou encore l’éclatement de la bulle de valeur de l’année 2001
ne sont que quelques exemples pour rappeler les crises de ces dernières
décennies24. Les travaux de recherche traitant les périodes de crise sont encore très
imités, il en est de même pour sa définition. Néanmoins, le référendum grec du 05
Juillet 2015 a permis d’identifier les quatre principaux critères suivants pour
24
Richard Baldwin, « les leçons des grands chocs commerciaux du passé. », la vie économique 6, 2020
connaitre une situation de crise qui sont l’instabilité, le changement, l’incertitude, et
la prise de décision (Eugénia Kopsidi, 2015).
Dans le secteur commercial, nous avons également détecter une simple définition
avancée par Clément Juglar, Léon Say et Joseph Chailley (1891) qui définissent les
crises commerciales comme les périodes durant lesquelles on ne trouve plus de
nouveaux preneurs pour les produits ou services et qu’on remarque un arrêt dans la
hausse des prix25. En se basant sur cette définition, on obtient les indicateurs de
crise relatifs aux relations avec l’extérieur (la fluctuation des taux de change nominal
et/ou réel et la volatilité des taux d’intérêt), mais également plusieurs facteurs
internes (un ralentissement de l'activité, une diminution de la vitesse de circulation
de la monnaie, une hausse de taux d’intérêt, des crises de liquidité, diminution du
prix des valeurs mobilières). La crise sanitaire engendrée par la pandémie COVID-
19 est considérée comme la plus grande crise mondiale depuis des siècles. Cette
pandémie a créé à la fois un choc social et économique (Bartik et al. 2020).
Les périodes de crise entrainent toujours une compétitivité entre les entreprises. Et
l’incertitude engendrée par les crises (monétaire, financier, boursier ou sanitaire …)
pousse toujours les entreprises à prêter une attention particulière aux performances
réalisées durant cette période. Ces périodes de crise peuvent effectivement
représenter une menace ou une opportunité pour améliorer leurs relations avec
les partenaires et renforcer la réputation et l’image de marque.
La performance des entreprises durant les périodes de crise est un sujet qui
intéresse particulièrement les chercheurs. L’illustration la plus claire pour expliquer
cette situation est celle proposée par Spence & al (2011) qui explique « qu’une
entreprise doit toujours impliquer toutes les parties prenantes dans le processus
décisionnel et s'efforcer de répondre à leurs attentes dans toutes les situations,
particulièrement en temps de crise ». Durant la crise sanitaire provoquée par la
pandémie COVID-19, plusieurs chercheurs ont également cherché à comprendre
l’influence de la crise sanitaire sur la performance. Les points de vue diffèrent par
rapport aux conséquences de la pandémie sur la performance des entreprises. Les
auteurs comme Nafzaoui et collab. (2020) pensent que les dépenses engagées pour
la mise en place de stratégies de lutte contre la pandémie découlent de la
25
Clément Juglar (1891), « Crises commerciales », Nouveau dictionnaire de l’économie politique, Léon Say et
Joseph Chailley dir., Paris, Guillaumin, 1891.
performance sociale et des investissements socialement responsables (ISR) et
peuvent avoir un impact sur la performance de l’entreprise. L’auteur Fadil (2020),
n’est pas de même avis que lui. Pesqueux (2020) préfère se concentrer sur les
aspects positifs de la Covid-19. Il pense en effet que les investissements engagés
durant cette période de pandémie auront un impact positif sur l’environnement de
l’entreprise et peut contribuer à accroitre sa performance. Toujours dans le cadre de
cette recherche de performance, les auteurs Ngoungo Kengni et Fomo (2021)
placent leur inquiétude dans les changements des habitudes de consommation des
clients. En effet, ils se soucient de la psychose engendrée par la pandémie et des
conséquences négatives ou positives que cela pourrait entraîner sur les
préférences, les perceptions. En plus de tous ces facteurs, les auteurs parlent
également des pressions sociales induites qui peuvent avoir une influence sur la
performance des entreprises26.
La pandémie a affecté tous les secteurs privés et publics du monde entier. Les
parties suivantes vont donner quelques informations sur la manifestation de cette
crise sur les marchés publics ainsi que sur les leviers de compétitivité qui peuvent
aider les entreprises de négoce sur ce marché à développer leur performance
commerciale durant les périodes de crise.
26
ADANKANHOUNDE T. M. (2022) «Impact perçu de la pandémie du coronavirus sur la performance
commerciale des Très petites entreprises artisanales de contact», Revue Française d’Economie et de Gestion
«Volume 3 : Numéro 5» pp : 388 – 409.
27
https://www.economie.gouv.fr/entreprises/definition-marche-public#
lever les ambiguïtés qui peuvent exister sur différents cas de marché en rapport
avec les origines des fonds ou le versement des fonds, il est important de
comprendre les catégories d’acheteurs.
Les acheteurs peuvent être séparés en deux grandes catégories : les pouvoirs
adjudicateur et les entités adjudicatrices.
Selon cette même ordonnance, les pouvoirs adjudicateur comprennent : les
personnes morales de droit public, ou les personnes morales de droit privé, créées
pour satisfaire des besoins d’intérêt général ayant un caractère autre qu’industriel et
commercial (activité financée par un pouvoir adjudicateur soit une gestion soumise à
son contrôle soit les membres de l’administration, de direction ou de surveillance
sont désignés majoritairement, plus de la moitié, par un pouvoir adjudicateur), ou
des organismes de droit privé dotés de la personnalité juridique constituée par des
pouvoirs adjudicateur en vue de réaliser des activités en commun.
Les entités adjudicatrices, quant à elles, constituent les pouvoirs adjudicateur qui
exercent des activités d’opérateurs de réseaux. Elles comprennent aussi les
entreprises publiques qui ne sont pas des pouvoirs adjudicateur, exerçant des
activités d’opérateur de réseaux et les organismes de droit privé disposant
légalement de droits spéciaux leur permettant d’exercer une activité d’opérateur de
réseaux sociaux.
Un marché peut être conclu avec un ou plusieurs opérateurs économiques, qui
peuvent être une personne physique ou morale, publique ou privée, ou un
groupement de personnes doté ou non de la personnalité morale. Dans le processus
de passation d’un marché, cet opérateur est soit un candidat, soit un
soumissionnaire. C’est celui qui offre les fournitures de produit ou la prestation de
services.
Il importe peu que l’opérateur économique soit privé ou public, tant que l’acheteur
remplit les critères énoncés plutôt, on peut alors parler de marché public. Par
ailleurs, étant donné qu’un marché peut se conclure avec plusieurs opérateurs
économiques, il est possible que ce dernier se groupe sous forme conjointe et
solidaire. Dans ces cas-là, ils doivent être alors mandatés par un représentant
désigné par les membres du groupement et il n’y a qu’un seul contrat.
Le marché public représente une part importante du commerce international. Ainsi,
on voit souvent des sociétés de commerce internationales, des entreprises de
négoce sur ce marché. Ces entreprises de négoce sont spécialisées dans la
commercialisation et dans l’échange des biens et services. Concrètement, le rôle
des entreprises de négoce consiste à discuter d’un prix auprès d’un producteur ou
fournisseur (bien ou service) pour ensuite effectuer un achat en gros et revendre ces
biens et services à un prix compétitif (le meilleur rapport qualité/prix) en fonction des
besoins sur un marché.
Sur un marché public, ces entreprises de négoce répondent à des appels d’offres
pour revendre des biens et services. La concurrence est rude et spécialement avec
les opérateurs économiques qui répondent directement à ces offres. De plus, le
domaine du négoce est assez complexe, car il prend à la fois en compte les
éléments financiers, commerciaux, juridiques et culturels.
Pour être compétitif sur un marché d’appel d’offres, il est important de bien connaître
les procédures à suivre et cibler les leviers de compétitivité qu’il faut optimiser.
En général, les leviers de compétitivité sur les marchés publics sont nombreux, mais
ils dépendent en général du type de marché et du choix de la procédure de la
passation du marché.
Les leviers de la compétitivité se cachent souvent dans les précisions apportées par
les acheteurs dans les appels d’offres. En effet, les acheteurs font toujours de leur
mieux pour identifier les freins à la participation des candidats. Il est donc très
important de participer aux échanges préalables « sourcing » organisés par les
acheteurs. Ces rencontres permettent à l’acheteur de mieux cerner l’offre et
d’apprécier la capacité professionnelle, technique ou financière des opérateurs
économiques. Ces rencontres permettent également de connaître les démarches de
simplification nécessaires selon le marché.
En se reposant sur les leviers, trois leviers primordiaux de la compétitivité des
entreprises qui sont l’organisation, le capital humain et le management, les leviers
de compétitivité qui pourraient booster la compétitivité d’une entreprise de négoce
sur un marché public de fournitures avec un appel d’offres ouvert ou restreint sont
les suivants :
32
Code de la commande publique
Les leviers de
Les éléments qui composent les leviers de compétitivité
compétitivité
primordiaux
primordiaux
technologies nécessaires pour bien organiser les appels
d’offres.
Le management En ce qui concerne le management, les actions tendent de plus en
(M) plus vers le développement durable.
-La prise en compte des critères sociaux et environnementaux
sont de plus en plus appréciés sur le marché des appels d’offres.
-Recyclage, upcycling, la transition vers l’économie circulaire
et le respect des droits des travailleurs dans les lieux de
production des biens et services présentés sur le marché font
désormais gagner des points auprès des acheteurs. -Le recours à
l’innovation et à la démarche qualité permettent également de se
différencier.
- Innovation (technologique ou au niveau des produits)
- Démarche qualité
Relation prix, la À part les trois leviers primordiaux, le prix, la qualité et le coût
qualité et coût jouent également sur un marché d’appel d’offres et ne doivent pas
être délaissés. Les opérateurs économiques devraient être en
mesure de trouver un rapport parfait entre ces facteurs afin de
répondre parfaitement aux besoins des acheteurs sans pour autant
risquer leur viabilité économique.
En 2014, les nouvelles directives européennes (la directive 2014/24/UE) font des
marchés publics des instruments pour parvenir à une « croissance intelligente,
durable et inclusive » tout en garantissant l’utilisation optimale des fonds publics. Les
objectifs recherchés à travers ce changement sont de rendre efficace la dépense
publique, faciliter l’accès des PME aux marchés publics, de réaliser des objectifs
sociétaux communs (directive 2014/24/UE, 26 février 2014, cons. 2), de contribuer à
la protection de l’environnement et au développement durable (directive 2014/24/UE,
26 février 2014, art. 18.2 et cons. 37), de promouvoir l’emploi et le travail en vue de
l’insertion des individus dans la société (directive 2014/24/UE, 26 févr. 2014, cons.
36) et de promouvoir la recherche et l’innovation, principaux moteurs de la
croissance (directive 2014/24/UE, 26 févr. 2014, cons. 47 et 49). Pour rester
compétitif sur un marché d’appel d’offres, il est important de prendre en
considération ces nouvelles directives.
Selon le type de marché public, l’identification de ces leviers de performance permet
aux opérateurs économiques d’accéder facilement aux appels d’offres, de gagner
des parts de marché et de se développer. Mais ces leviers peuvent-ils participer
efficacement à la performance commerciale des entreprises ? Pour pouvoir répondre
à cette question, il faut d’abord connaître la relation entre la compétitivité et la
performance commerciale des entreprises.
V. Compétitivité et performance commerciale sur un marché d’appel
d’offres
Plusieurs ouvrages en science de gestion ont déjà démontré que la performance est
positivement liée à la compétitivité. Effectivement, nombreux auteurs tels que
Krugmann P (1994), L’OECD (1992), J.L. Mucchielli, (2002) ont même défini la
compétitivité en termes de performance commerciale, c’est-à-dire sur sa capacité à
maintenir ou à gagner des parts de marché. D’autres auteurs comme Plauchu. V,
(2006), pense que la notion de performance implique toujours en quelque sorte la
comparaison avec un concurrent, une compétition. Charreaux, (1998), est
également de cet avis et souligne que « la performance de l’entreprise s’inscrit dans
le cadre du référentiel classique de compétition », ce qui signifie que l’évolution des
parts de marché dépend énormément de la compétitivité (prix, coût) d’une entreprise
sur un marché. Zhu et Nakata, 2007, préfèrent prouver cette relation à travers les
relations clients et pensent que lorsque les entreprises sont orientées vers ses
clients et à la création de valeur pour eux en s’intéressant à leurs besoins et leurs
préférences, ils gagnent un avantage concurrentiel susceptible d’améliorer sa
performance commerciale. Kohli et Jaworski, 1990 et Fons, 2006 restent soutiennent
ce point de vue et affirme que l’orientation-concurrent influe positivement sur la
performance de l’entreprise, car elle contribue fortement à la construction de
l’avantage concurrentiel et au maintien de l’écart avec la concurrence.
Quant à Bouliane, Guindon, Morin, (1996), ils perçoivent la compétitivité comme un
critère de mesure de la performance des entreprises. Pour démontrer cette relation,
l’auteur Miles (1986) a préféré passer par un des trois leviers primordiaux de la
compétitivité, c’est-à-dire l’organisation. Il mentionne que « la notion de
performance » dépend de l’aptitude de l’entreprise et de son mode organisationnel à
œuvrer ensemble pour atteindre un niveau minimal de satisfaction des attentes des
clients.
Cette revue de littérature se termine avec la présentation des relations qui existent
entre ces deux variables. Grâce aux nombreux ouvrages traités dans cette première
partie, on a pu dégager les idées suivantes. Tout d’abord, les revues de littérature
sur la compétitivité ont permis de mieux comprendre cette notion. Elles ont
également contribué à identifier les leviers primordiaux de compétitivité des
entreprises qui sont : l’Organisation, le Capital Humain et le Management. Ensuite,
on a pu comprendre le concept sur la performance, la performance commerciale et
dégager les indicateurs qualitatifs et quantitatifs qui s’y rapportent. Les informations
recueillies ont révélé que la performance commerciale englobe la performance
globale de l’entreprise. Les définitions proposées par les ouvrages précédents ont
également révélé l’existence d’un lien étroit entre les concepts de compétitivité et de
performance commerciale. D’ailleurs, la définition proposée par J.L. Mucchielli,
(2002) exprime clairement cette relation en soulignant que la compétitivité d’une
entreprise sert à exprimer les performances d’une entreprise sur long terme. En
d’autres termes, les produits ou services de bonne qualités proposés au bon prix, au
bon moment et au bon endroit (sur un marché) pour satisfaire la clientèle en
s’intéressant à son besoin et à ses performances contribueront à faire gagner des
parts de marché à l’entreprise, à assurer sa croissance et par conséquent à conduire
l’entreprise vers la pérennité sur le long terme.
En 2020, tout allait de mieux en mieux pour le secteur du marché public qui a connu
une réelle évolution. Les acteurs du marché ont même profité de cette période pour
fournir des efforts et répondre à des enjeux considérables qui tendent vers les
développements durables tels que la transition vers une économie circulaire, le
recours à la technologie pour améliorer les modalités de passation, la sortie des
guides dans le but de faciliter l’accès des PME aux marchés publics, et bien d’autres
encore…33. Cette année devait être une année de consolidation, d’études et
d’observations à tous les niveaux pour le marché public. Mais comme plusieurs
secteurs du monde entier, le secteur du marché public et tous ses acteurs ont dû
revoir et reporter leurs plans pour les prochaines années.
En France, l’état d’urgence sanitaire a conduit le gouvernement a adopté « la loi
n°2020-290 du 23 mars 2020 », l’ordonnance « n° 2020-319 du 25 mars 2020 »
33
http://www.marchespublicspme.com/avant-la-reponse/acceder-facilement-aux-appels-d-offres-publics/
actualites/2021/03/25/marches-publics-apercu-sur-les-consequences-de-la-crise-du-covid-19_15804.html
Consulté le 12/09/2022
compris qui s’applique jusqu’à la fin de la crise afin de permettre aux entreprises de
faire face aux conséquences financières, économiques, et sociales de la
propagation de l’épidémie de covid-19. Cette loi autorise le gouvernement à déroger
aux règles de la commande publique durant la crise. 34. Elle comporte entre autres,
les règles de passation, de délais de paiement, d’exécution et de résiliation sur les
marchés publics et s’applique à tous les contrats définis par l’article L2 du code de la
commande publique, passés par une personne pouvant être qualifiés d’acheteur.
L’État a également adopté la loi du 7 décembre 2020 qui simplifie l'accès à la
commande publique des PME. Et enfin, l’État a adopté la loi ASAP : promulguée le 7
décembre 2020. Cette loi comporte les mesures relatives au droit de la commande
publique, destinées à soutenir les opérateurs économiques dans le cadre du plan de
relance et à pérenniser les dispositions de simplification mises en place pendant
l’état d’urgence sanitaire, pour les mesures spécifiques à la commande publique.
D’une manière générale et selon le secteur d’activités, les entreprises se sont
adaptées à leur situation et ont réagi très rapidement dans la prise des mesures face
à la crise. Durant cette crise, la demande dans le secteur du pétrole brut, du gaz, de
l’électricité et de l’énergie nucléaire a connu une baisse considérable. Par
conséquent, de nombreux producteurs ont dû réduire sensiblement leur production,
notamment en France et dans les pays producteurs, ce qui a eu pour effet
d’accroître la compétitivité des entreprises de négoce.
Le marché public est un marché complexe ou reine les fraudes, la corruption, et les
peaux de vins. Les principes du marché qui prône la liberté d’accès à la commande
publique, l’égalité de traitement des candidats, et la transparence des procédures
sont souvent bafoués par les entreprises ou les opérateurs économiques qui
souhaitent à tout prix obtenir le marché. L’arrivée de la crise a encore plus accentué
cette compétitivité qui est déjà omniprésent sur le marché. Avec l’arrêt, des activités
et de l’incapacité à se déplacer, les acteurs sont incapables d’honorer certains
contrats (livraison, exécution de travaux etc.), seuls les besoins urgents étaient
priorisés. Les seuls réconforts des opérateurs résidaient dans les instruments
juridiques, dans les aides apportées par l’État et les collectivités et dans l’utilisation
des outils dématérialisés qui ont facilités les échanges entre les acteurs. Une
entreprise qui souhaite évoluer dans ces conditions doit impérativement penser à
des leviers de compétitivité qui pourraient développer sa performance.
A. Synthèse
Cette revue de littérature comporte la présentation des idées, des études et des
informations des auteurs dans des ouvrages relatifs à la contribution des leviers de
compétitivité sur la performance commerciale d’une entreprise de négoce. Ainsi, la
première partie de cette revue de littérature comporte des informations sur le
concept de la compétitivité (sa définition, ses déterminants, ses indicateurs), les
34
Article L1220-1 du code de la commande publique
stratégies de compétitivité, mais surtout sur l’identification des leviers de
compétitivité qui contribuent fortement à l’atteinte des objectifs de l’entreprise. Cet
ouvrage traite la compétitivité des entreprises au niveau de l’entreprise et cette
première partie a permis de dégager les idées suivantes selon les points de vue des
auteurs qui ont déjà traité ce thème : la compétitivité est un concept non statique
avec un aspect multidimensionnel relié à la capacité des entreprises à se surpasser
et à exprimer la performance des entreprises sur le long terme.
La deuxième partie du mémoire comporte des informations sur les déterminants de
la performance commerciale. Pour comprendre la performance commerciale, il est
important de comprendre le concept de la performance. Aussi, cette deuxième partie
de la revue de littérature a débuté avec une notion sur la performance avant de
passer à la définition de la performance commerciale et les indicateurs de la
performance commerciale. Les idées et indicateurs de performances démontrent
recensées dans cette partie démontrent que les sociétés qui espèrent atteindre une
meilleure performance commerciale doivent en même temps se soucier des besoins
de leurs clients et des stratégies de leurs concurrents. C’est en prenant en compte
ces deux facteurs qu’elles pourraient conserver leur part de mâché ou les
développer.
Ce travail de recherche concerne la compétitivité et la performance des entreprises
de négoce sur un marché public et d’appel d’offres en temps de crise. Par
conséquent, la troisième partie de la revue de littérature présente une notion sur les
périodes de crise. Nettement, sur le concept de la crise, la compétitivité des
entreprises en temps et période de crise et la performance des entreprises en temps
et période de crise, spécialement durant la crise sanitaire du Corona virus en 2020.
Cette partie est directement suivie par la présentation des informations nécessaires
qu’il faut connaître pour être compétitif sur un marché public, tel que les acteurs du
marché, les procédures à suivre pour une passation sur un marché d’appel d’offres
et les leviers de compétitivité qui se trouve sur ce marché.
Enfin, la cinquième partie de cette revue est consacrée à une explication de la
relation qui existe entre la compétitivité et la performance. Elle explique entres autre
la contribution des leviers de compétitivité sur la performance commerciale de
l’entreprise et la situation du marché public durant la pandémie du coronavirus.
Les éléments recueillis dans cette revue de littérature a permis de comprendre que
les leviers de compétitivité agissent sur la performance commerciale en augmentant
le profit de l’entreprise pour maintenir ou gagner des parts de marché, en
adoptant les leviers de compétitivité à son mode organisationnel pour améliorer la
qualité de la relation clientèle ou seulement en étant une simple unité de mesure
pour mesurer la performance commerciale de l’entreprise.
En transposant ces informations dans le tableau des leviers de compétitivité sur un
marché pour développer sa performance commerciale, l’entreprise peut agir un à un
ou sur l’ensemble des leviers de compétitivité. C’est-à-dire : l’Organisation, le Capital
Humain, le management et le trio prix, qualité, coût.
Les entreprises sur les marchés d’offre devraient toujours s’adapter à la situation du
marché et particulièrement durant les périodes de crise. En prenant en compte les
dispositions prises par les acteurs du marché avant l’apparition de la crise sanitaire
et la situation du marché durant la crise, les leviers de compétitivité qui devraient
être adopté en premier lieu sont les suivants : le prix, la qualité du produit,
l’avancement vers une économie circulaire, les facteurs relatifs à la RSE et eu
respect de l’environnement, la digitalisation des processus pour assurer la gestion et
le suivi optimal des procédures et enfin l’innovation.
En effet, pour un appel d’offres sur un marché public, les prix proposés pour les
biens et services ou les fournitures sont les premiers critères de sélection. Pour
optimiser ce levier, il doit toujours s’accompagner du levier relatif à la qualité pour
pouvoir mettre en avant un bon rapport qualité/prix. Ce rapport qualité/prix doit
toujours s’accompagner d’un service après-vente de qualité d’où la nécessité de
disposer d’une équipe commerciale professionnelle, efficace et compétent qui
maîtrise le marché d’appel d’offres et peut intervenir en cas d’urgence à tous les
niveaux.
Ensuite, l’entreprise peut également intervenir sur la RSE c’est-à-dire sur la
Responsabilité Sociétale et Environnementale de l’entreprise. Cet aspect est très
important, car en plus d’être indissociable avec le marché public, il contribue
fortement à la performance de l’entreprise. Cet aspect est très important pour les
acheteurs sur un marché public, car ils prennent en compte le respect des droits
humains et des travailleurs, les engagements prends en matière d’apprentissage, la
détention d’un label ou d’un écolabel, le bilan carbone de l’entreprise, l’existence
d’un système de traitement de déchet des produits proposés, ou l’analyse du cycle
de vie ainsi que son impact sur l’environnement. Une entreprise de négoce qui traite
dans les domaines du pétrole, du gaz, de l’électricité et de l’énergie nucléaire doit
prendre très au sérieux ces aspects.
Enfin, l’innovation doit également être prise en considération que ce soit au niveau
des produits ou de l’entreprise en général. Cette innovation peut prendre la forme
d’une innovation des procédés (la digitalisation pour faciliter « les sourcing » et le
suivi des procédures de passation). En plus de développer la performance
commerciale, elle sert d’outil de différenciation. Désormais, il existe différentes
sortes d’outils pour gérer et suivre les appels d’offres tels que les signatures
électroniques ou les outils de CRM (Customer Relationship Management).
C. Hypothèse
Conclusion
Plusieurs revues de littérature ont déjà traité les relations qui existent entre la
compétitivité et la performance des entreprises. Cet ouvrage traite principalement la
contribution des leviers de compétitivité au développement de la performance
commerciale d’une entreprise de négoce sur un marché d’appel d’offres. L’objectif
principal de cette revue est dans ce cas de comprendre le concept de la
compétitivité des entreprises et de la performance, de connaître le marché de l’appel
d’offres ainsi que les procédures y afférentes et enfin de comprendre la situation du
marché de l’appel d’offres durant la crise sanitaire entraînée par la pandémie du
Corona virus.
Tout d’abord, les informations recueillies dans les ouvrages ont permis de
comprendre qu’il existe une relation très étroite entre la compétitivité des entreprises
et la performance des entreprises. En effet, plusieurs ouvrages ont rapporté que la
compétitivité exprime sur le long terme la performance de l’entreprise. C’est-à-dire
que les leviers de compétitivité sur un marché contribuent sur le long terme à la
pérennisation de l’entreprise.
Les objectifs de ce mémoire étaient d’identifier les leviers de compétitivité qui existe
sur un marché d’appel d’offres, de comprendre la relation entre la compétitivité et la
performance et de choisir les leviers de compétitivité qui peuvent contribuer à
développer la performance commerciale de l’entreprise.
Tout d’abord, le dépouillement des revues de littérature dans la première et
quatrième chapitre de cette revue de littérature ont permis de recenser les leviers de
compétitivité en général qui est basé sur « l’adaptation de l’organisation de
l’entreprise (O), de la qualification de son capital humain (H) et de la qualité de son
management (M) » 35 ainsi que les leviers de compétitivité sur un marché d’appel
d’offres.
Ensuite, la relation entre la compétitivité et la performance est expliquée dans la
cinquième partie. Les études de littérature qui ont déjà traités cette relation ont
permis de savoir que les leviers d compétitivités contribuent à la performance d’une
entreprise sur trois niveaux : à travers sa capacité à augmenter le profit, à travers
son aptitude à maintenir ou à augmenter la part de marché des entreprises et à
travers sa capacité à satisfaire la clientèle. En croisant ces facteurs avec le tableau
de compétitivité sur un marché d’appel d’offres, on comprend que les leviers de
compétitivité qui agissent sur la satisfaction de la clientèle durant les périodes de
crise comme la crise sanitaire de la Corona virus sont : la proposition d’un prix
compétitif, la qualité du produit, l’incorporation de la responsabilité sociétale de
l’entreprise et le respect de l’environnement dans les appels d’offres tandis que
l’innovation et la digitalisation du processus de gestion et de suivi de la procédure de
passation différencient l’entreprise et contribuent à augmenter son profit et sa part
de marché.
Tous les objectifs fixés au début de la rédaction de cette revue de littérature sont
atteints. Ainsi, on peut dire que la compétitivité contribue fortement à la performance
commerciale des entreprises même durant les périodes de crise.
La question qui se pose désormais est la suivante : Comment la digitalisation du
processus de gestion et de suivi de la procédure de passation des marchés publics
et des appels d’offres pourrait-elle contribuer à lutter contre les fraudes, la
corruption, et les peaux de vins présents sur le marché depuis déjà des années ?
Bibliographie
1) ADANKANHOUNDE T. M. (2022) «Impact perçu de la pandémie du
coronavirus sur la performance commerciale des Très petites entreprises
artisanales de contact», Revue Française d’Économie et de Gestion «Volume
3 : Numéro 5» pp : 388 – 409.
15)EL HARRANE MC. (2022) « Les entreprises labélisées RSE / CGEM face à la
crise de la Covid 19 », Revue Française d’Economie et de Gestion «Numéro
spécial : Publication des actes du colloque "L'entrepreneuriat innovant à l'ère
de la Covid-19 : Quelle réalité et quelles actions à entreprendre ?"» pp : 125-
138
16)Enrique Claver Cortés, José Francisco Molina Azorin, Diego Quer Ramón,
(2003) « Stratégie compétitive et environnement sectoriel , Lavoisier , «
Revue française de gestion »
https://www.cairn.info/revue-francaise-de-gestion-2003-4-page-93.htm
28)ID BOUFAKIR, A., AKRICH, S., & AAZZAB, A. (2022). L’impact du capital
immatériel sur la performance commerciale des entreprises marocaines : Cas
des PME du Grand Agadir. International Journal of Accounting, Finance,
Auditing, Management and Economics, 3(4-3), 79-97.
https://doi.org/10.5281/zenodo.6916207
31)J. MANYIKA et al., (2010), « How to compete and grow: A sector guide to
policy” , McKinsey & Company, 2010
https://www.mckinsey.com/industries/public-and-social-sector/our-insights/how-to-
compete-and-grow
50)Yao GAFA (2019), Effet médiateur des services autour du produit dans la
relation orientation-marché et performance commerciale des entreprises de
distribution des produits informatiques au Togo, Revue Afriaine de Gestion
(RAG) – Volume 2, Numéro 2, décembre 2019
http://rag.sn/wp-content/uploads/2022/04/Vol2_Num2_RAG-Template-Yao-
GAFA.pdf