Logistique Durable

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Exposé Sous le thème :

La logistique durable

Réalisé par : sous l’encadrement de :

EL AMRANI Driss Mr Ibrahim Benbba

Belboul hamza

Année Universitaire 2022-2023

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Sommaire :
Introduction :

Axe 1 : généralité sur la logistique durable :

Section 1 : concept de base.

Section 2 : les fondements de la logistique durable.

AXE 2 : Les pratiques de la logistique durable :

Section 1 : les objectifs de la logistique durable.

Section 2 : Les pratique de la logistique durable.

Axe 3 : défis et obstacles à la mise en œuvre de la logistique durable :

Section 1 : Défis techniques et opérationnels.

Section 2 : Défis organisationnels et managériaux.

AXE 4 : les mesures de promotion de la logistique durable au Maroc :

Section 1 : les mesures d'investissement et d'infrastructures.

Section 2 : les mesures de simplification opérationnelle de la logistique durable.

AXE5 : Etude de cas OCP (Office Chérifien des Phosphates) :

Section 1 : présentation de l’entreprise.

Section 2 :Les pratiques de l’OCP en matière de la logistique durable.

Conclusion :

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Introduction générale
L’observation de notre monde montre clairement que les individues, les forces publiques et les
entreprises agissent naturellement de manière totalement irresponsable envers la planète et
nos génération future. Cependant, l’activité économique mondiale est l’un des activités qui
ont un grand impact sur l’environnement et précisément le secteur de la logistique qui est
fortement développé ces dernières années et devient un acteur majeur de l’organisation
économique actuelle puisque c’est lui qui permet la circulation et la gestion des flux de
marchandises et d’informations entre les différents maillions de la chaîne de production et de
distribution autours du monde.

La logistique a crû en parallèle avec la mondialisation de l’économie et de la division du


travail; le volume des échanges en forte augmentation et la complexité croissante des réseaux
ont nécessité la création de services adaptés pour garantir une gestion efficace et compétitive.
Ce développement rapide de la logistique intervient dans une période où les préoccupations
environnementales sont de plus en plus marquées et les impacts de l’activité humaine de plus
en plus inquiétants. La préservation de la terre et la limitation de la pression de l’homme sur
le milieu afin de maintenir une planète vivable pour les générations futures deviennent des
enjeux mondiaux.

Dans ce cadre, il est indispensable de s’interroger sur la question suivante : comment passer
de la logistique traditionnelle a une logistique verte qui respecte les consignes du
développement durable ?

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Axe 1 : généralité sur la logistique durable.
Section 1 : concept de base :
Pour donner une idée générale sur la logistique durable il faut connaitre d’abord d’où
vient ce concept et définir les mots clés liés a ce dernier en commençant par le mot logistique
et le mot développement durable.

a. La logistique :
La logistique peut être définit comme l’activité cherchant à maitriser les flux
physiques d’une entité afin de mettre à disposition et de gérer des ressources correspondant
aux besoins. Il s’agit donc d’optimiser la gestion des moyens pour atteindre les objectifs
prédéfinis. C’est dans le domaine militaire que le terme logistique est apparu, il s’agissait de
l’organisation du ravitaillement des troupes afin qu’elles puissent conserver leurs capacités
opérationnelles dans la durée.

Le terme logistique a connu une évolution durent les années commençant par :

• 1948 : Mouvement de manutention du point de production au point de consommation.


• 1962 : Toutes les activités physiques et administratives nécessaires pour transporter le
produit des lieux de production aux lieux de consommation.
• 1970 : Technologie de contrôle et de gestion des flux de matières et de produits de leur
source d'approvisionnement à leur point de consommation.
• 1978 : La logistique comprend les activités qui contrôlent le flux des produits,
coordonnent les ressources et les points de vente et atteignent un certain niveau de
service au moindre coût.
• 2005 : la logistique est une fonction qui a pour objectif de mettre à disposition, ou
moindre coût et avec la qualité requise, un produit, à l'endroit et au moment où la
demande existe.

b. Le développement durable :
Le concept de développement durable est né vers les années 1970. A cette époque, des
experts expriment une inquiétude forte : le développement économique a un impact négatif
sur l’environnement et pourrait à long terme déséquilibrer fortement nos écosystèmes et
accroître les inégalités humaines.

Une définition est donnée en 1987 : « Le développement durable répond aux besoins des
générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux

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leurs. » (Extrait du Rapport Brundtland 1987 - nom du premier ministre norvégien, rapporteur
du projet de la commission mondiale pour l’environnement et le développement).

La définition en termes d’objet du développement durable s’appuie sur trois piliers


essentiels : L’efficacité économique et la création de richesses, garantir l’équité sociale,
préserver les ressources naturelles et lutter contre la pollution.

c. La logistique durable :
Une logistique (urbaine) durable peut se concevoir comme une prestation logistique
apportant autant des améliorations notables dans les conditions de travail des agents qui s’y
consacrent qu’un bénéfice net pour l’environnement et une plus grande efficacité des services
apportés aux entreprises et à leurs clients. (Dablanc,2007)

La logistique durable est une discipline qui prend en compte à la fois les contraintes
économiques, écologiques et sociales lors de l’élaboration des décisions logistiques.
(Pan,2010)

Section 2 : les fondements de la logistique durable.


Au cours des années, plusieurs événements et constats ont marqué le début d'une prise
de conscience environnementale mondiale, jetant ainsi les bases de ce qui deviendrait
ultérieurement la logistique durable.

a. Émergence des préoccupations environnementales :


Au début des années , des incidents graves de pollution ont eu un impact significatif
sur les populations et l'environnement. Des catastrophes comme la marée noire du Torrey
Canyon en 1967, qui a déversé d'énormes quantités de pétrole dans l'océan Atlantique, ont
suscité une prise de conscience quant aux dommages environnementaux causés par les
activités humaines, en particulier l'industrie.

Les années 1960 et 1970 ont été le théâtre de débats intenses sur la relation entre la
croissance économique et la préservation de l'environnement. Des discussions émergeaient sur
la nécessité de repenser le modèle de développement pour prendre en compte les limites de la
planète en termes de ressources naturelles. Cette période a également vu l'élaboration de
premières lois et réglementations environnementales dans plusieurs pays. Aux États-Unis, par
exemple, la création de l'Agence de protection de l'environnement (EPA) en 1970 a marqué un
tournant dans la régulation des activités industrielles pour réduire la pollution et préserver les
écosystèmes.

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b. Développement des premières pratiques de durabilité :
Au cours des années 1980 et 1990, une évolution significative s'est produite dans le
monde des affaires, où les entreprises ont commencé à accorder une attention plus sérieuse à
leur impact sur l'environnement, intégrant progressivement des pratiques de durabilité dans
leurs opérations logistiques.

Les entreprises ont commencé à publier des rapports de responsabilité sociale des
entreprises (RSE) pour rendre compte de leur performance environnementale, sociale et
économique. Cela a incité à une plus grande transparence et responsabilisation des entreprises
vis-à-vis de leur impact sur l'environnement et ils ont commencé à réfléchir sérieusement aux
choix de leurs modes de transport pour réduire leur empreinte carbone. Elles ont favorisé
l'utilisation du transport ferroviaire et maritime par rapport au transport routier, souvent plus
polluant, pour les distances plus longues. De plus, elles ont commencé à intégrer des
véhicules plus écoénergétiques dans leurs flottes.

Ces changements ont marqué un tournant important vers une approche plus proactive
et responsable en matière de logistique, où les entreprises ont commencé à percevoir la
durabilité comme un élément clé de leur succès à long terme. L'intégration de pratiques de
durabilité dans la logistique était non seulement bénéfique pour l'environnement, mais
souvent aussi pour les résultats financiers des entreprises, renforçant ainsi la reconnaissance
de la logistique durable comme une pratique commerciale judicieuse et essentielle.

c. Pression croissante des consommateurs et des réglementations :


Au tournant du 21e siècle, les préoccupations environnementales ont pris une place
plus centrale dans la conscience des consommateurs. Plusieurs facteurs ont contribué à cette
sensibilisation croissante et ont exercé une pression sur les entreprises pour adopter des
pratiques plus respectueuses de l'environnement :

• Éducation et sensibilisation du public : Les campagnes de sensibilisation, les


informations médiatiques et les programmes éducatifs sur les enjeux
environnementaux ont contribué à élargir la conscience collective. Les consommateurs
ont commencé à mieux comprendre les impacts de leurs choix de consommation sur
l'environnement, suscitant ainsi une demande croissante pour des produits et services
respectueux de la planète.
• Montée du pouvoir des réseaux sociaux et de l'activisme en ligne : Avec
l'avènement des médias sociaux, les consommateurs ont eu un moyen plus rapide et

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plus étendu de partager des informations et de se mobiliser autour de causes
environnementales. Les campagnes virales et les appels à des actions durables ont
amplifié la pression sur les entreprises pour adopter des pratiques plus vertes.
• Exigences réglementaires renforcées : Les gouvernements du monde entier ont
également ressenti la pression pour agir face aux défis environnementaux. Cela s'est
traduit par des réglementations plus strictes imposées aux entreprises, les obligeant à
respecter des normes environnementales plus rigoureuses en matière de gestion des
déchets, d'émissions polluantes et d'utilisation des ressources naturelles.

d. Adoption généralisée de la logistique durable :


De nos jours, la logistique durable s'est imposée comme un principe central pour de
nombreuses entreprises, devenant progressivement une norme plutôt qu'une simple tendance
passagère. Cette adoption généralisée de la logistique durable est le résultat de plusieurs
évolutions et tendances observées dans le monde des affaires.

Les entreprises intègrent de plus en plus la durabilité dans leur vision à long terme. La
logistique durable est désormais considérée comme un pilier stratégique, aligné sur les
objectifs globaux de l'entreprise en matière de responsabilité sociale et environnementale.

Ainsi, ils adoptent des approches plus holistiques de la logistique durable. Cela va au-
delà de la simple réduction des émissions de carbone ou de la gestion des déchets, englobant
également la responsabilité sociale des entreprises (RSE) tout au long de la chaîne
d'approvisionnement. Elles s'efforcent d'évaluer et d'améliorer l'impact social et
environnemental de chaque étape de leur processus logistique.

Les consommateurs sont de plus en plus attentifs aux questions environnementales et


sociales, ce qui pousse les entreprises a répondre à cette demande croissante en proposant des
produits et services qui reflètent des pratiques durables tout au long de leur cycle de vie, y
compris dans leur mode de distribution et de livraison.

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AXE 2 : Les pratiques de la logistique durable
Section 1 : les objectifs de la logistique durable
a. Contrôler l’empreinte carbone :
Les services logistiques sont amenés à trouver des solutions pour réduire la
consommation en énergie et le niveau de pollution engendré à tous les stades du cycle de vie
du produit en effet la maîtrise de l'empreinte carbone consiste à mesurer et réduire les
émissions de gaz à effet de serre tout au long de la chaîne logistique. Des outils de mesure
comme le calcul des émissions de CO2 permettent d'évaluer précisément l'impact carbone de
chaque étape, de la production à la fin de vie. Cela passe par l'analyse des procédés industriels
utilisés, des modes de transport et d'entreposage mis en œuvre, ainsi que des emballages et
conditionnements.

Des leviers d'action sont alors possibles pour abaisser cette empreinte. Optimiser les
flux améliore l'efficacité énergétique des usines et des centres de distribution. Moderniser la
flotte de véhicules favorise les motorisations plus propres. Développer le vrac et la
digitalisation limite les emballages inutiles. Enfin, concevoir dès l'origine des produits éco-
conçus et facilitant le recyclage permet de réduire durablement l'impact environnemental
global de l'entreprise sur l'ensemble du cycle de vie.

b. Impliquer les acteurs de la chaîne logistique :


Pour réussir à construire une démarche à la fois économique, sociale et
environnementale, la logistique durable implique la coopération des entreprises de la supply
chain. Tous les intervenants ont un rôle à jouer, y compris :

Les employés peuvent agir via leur engagement au quotidien dans l'application de
bonnes pratiques éco-responsables. Les actionnaires peuvent orienter les choix
d'investissement des entreprises en faveur du développement durable.

Les consommateurs aussi détiennent un pouvoir, à travers leurs achats et leur pression
sur les marques. En faisant connaître leurs attentes vis-à-vis de produits plus respectueux, ils
influencent positivement les stratégies des industriels. L'addition de ces petites actions
collectives à différents maillons de la supply chain permet d'opérer un changement des
mentalités et de tendre progressivement vers une logistique sobre en carbone, créatrice
d'emplois localement et limitant ses impacts environnementaux. Ils contribuent au
changement des consciences et à la conversion vers des pratiques plus « vertes ».

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c. Maîtriser les ressources utilisées :
C’est un enjeu clé pour les acteurs logistiques qui souhaitent réduire leur empreinte
environnementale. Cela passe d'abord par la lutte contre le gaspillage grâce à l'optimisation
des flux et des opérations pour limiter le surplus. L'entreprise doit également revoir son
utilisation des matières premières en misant sur des produits et emballages économes en
ressources comme l'eau.

Le réemploi et le recyclage des emballages et conteneurs sont aussi essentiels. En


instaurant le tri et le réacheminement des emballages vers des filières de recyclage adéquates,
on limite le recours à des matières vierges. Les industriels peuvent s'inscrire dans une
démarche d'écoconception en proposant des produits compatibles avec l'économie circulaire,
dont les matériaux sont issus du recyclage ou compostables. Cela participe à la préservation
de l'écosystème en diminuant la pression sur les ressources naturelles non renouvelables.

d. Positionner l’humain au centre des préoccupations :


Placer l'humain au cœur des préoccupations est essentiel pour une logistique durable.
En veillant au bien-être, à la sécurité et à l'épanouissement des collaborateurs, on crée un
environnement de travail plus agréable et responsabilisant. Cela passe par l'amélioration
concrète des conditions de travail, mais aussi par le respect des droits fondamentaux et le
développement des compétences.

Cette démarche centrée sur le facteur humain apporte de nombreux bénéfices. En


interne, elle renforce l'engagement des équipes et réduit l'absentéisme. En externe, elle
véhicule une image attractive d'employeur responsable qui facilite le recrutement. Les
fournisseurs et clients perçoivent positivement les valeurs d'une entreprise soucieuse du bien-
être de ses collaborateurs. Ainsi, placer l'humain au cœur des priorités contribue à la
performance économique et sociale sur le long terme.

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Section 2 : Les pratique de la logistique durable
La logistique verte se traduit par l’intégration de la démarche écologique dans la
gestion des processus logistiques. Cette association entre « logistique » et « écologie » a
donnée naissance à l’éco-logistique ou Logistique verte. La logistique verte s’étend au-delà
des simples caractéristiques d’une logistique durable avec une finalité : réduire l’impact des
activités de logistique et transport sur l’environnement.

a. Conception d’un produit :


L'écoconception d'un produit est un levier majeur pour réduire son impact
environnemental tout au long de son cycle de vie. En amont, lors de la phase de conception, il
est possible d'optimiser la formulation des produits pour nécessiter moins de matières
premières. C'est l'exemple d'une lessive concentrée qui utilise trois fois moins d'eau,
permettant à la fois de diminuer la taille des emballages et les volumes transportés.

Cette démarche d'écoconception présente de nombreux avantages sur l'ensemble de la


chaîne logistique. Elle engendre des gains en termes de ressource et d'énergie lors de la
production. Les emballages et transports sont moins polluants car moins conséquents. Enfin,
les produits ainsi conçus génèrent moins de déchets en aval, ce qui facilite leur gestion en fin
de vie. En réfléchissant dès l'amont à la conception de produits sobres et efficaces, on parvient
à une logistique plus vertueuse environnementalement à chaque étape du cycle de vie.

b. Acquisition et achat :
Au niveau des achats et de l'acquisition de matières premières ou produits, les actions
clés consistent à orienter ses choix vers des options plus écologiques. Concrètement, il s'agit
de sélectionner prioritairement des fournisseurs dont les procédés et la composition des
produits génèrent moins d'impacts sur l'environnement.

Cela nécessite d'évaluer précisément le profil environnemental de chaque fournisseur,


en analysant par exemple l'empreinte carbone de leurs productions ou leur utilisation de
substances dangereuses. L'entreprise peut aussi exercer une influence positive sur ses
fournisseurs en collaborant avec eux à l'amélioration continue de leurs performances éco-
responsables. Des actions simples comme privilégier le vrac à l'emballage, relocaliser les
approvisionnements ou exiger des certifications environnementales permettent d'orienter
progressivement les achats vers davantage de développement durable.

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c. Production
Au niveau de la production, des évolutions sont possibles pour la rendre plus
respectueuse de l'environnement. Cela passe par la modification des procédés industriels afin
de les rendre plus efficaces et sobres en consommation de ressources. Des investissements
dans des technologies innovantes plus propres permettent par exemple de réduire les déchets,
les rejets ou la consommation énergétique.

L'usine peut optimiser les flux afin de limiter les transports internes inutiles. Le suivi
des performances environnementales des lignes de production doit être renforcé pour
progresser en continu. L'automatisation de certaines tâches limite par ailleurs les risques pour
la santé des employés. En se recentrant sur une production à la fois plus performante
économiquement et écologiquement, ces évolutions participent d'une logistique bas carbone
sur l'ensemble du cycle de vie du produit.

d. Emballage
Il s'agit de diminuer la quantité d'emballage utilisée en privilégiant les formats
réutilisables ou tout simplement en utilisant moins de matière dans la conception. La taille des
emballages peut également être optimisée pour qu'elle soit ajustée au contenu.

Le recours à des matériaux éco-responsables comme le papier ou le carton recyclé est


aussi une piste à explorer. Le développement d'emballages consignés incite les utilisateurs à
les rapporter pour qu'ils soient réemployés. Enfin, le tri et le recyclage en fin de vie doivent
être facilités par une conception facilitant le geste de tri. En agissant à tous les stades du cycle
de vie de l'emballage, de sa conception au traitement en fin de vie, on peut notablement
réduire son impact environnemental.

e. Entreposage
Une gestion optimisée des stocks et un agencement intelligent des marchandises dans
les allées permettent de réduire les distances parcourues par les préparateurs de commandes.

L'utilisation d'équipements électroniques comme des chariots élévateurs électriques


plutôt que thermiques est aussi une piste pour verdir les opérations. Le suivi de consommation
d'énergie des bâtiments logistiques permet d'engager des travaux pour renforcer leur
performance énergétique (isolation, LED, panneaux solaires...). En automatisant certaines
tâches, on limite aussi la pénibilité physique des métiers de la manutention. En repensant
l'organisation de l'entrepôt, on parvient à une logistique plus efficace économiquement et plus
durable écologiquement

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f. Distribution et Transport
La distribution et le transport représentent incontestablement l'un des postes clés sur
lesquels agir en logistique durable. De nombreuses entreprises optimisent au maximum le
remplissage des camions pour limiter les retours à vide, ou mutualisent les livraisons auprès
de clients proches.

Le transport ferroviaire ou fluvial est privilégié chaque fois que possible pour des
longues distances, de même que le regroupement en plateformes de proximité pour la desserte
finale en camion. Le suivi des tournées est affiné en continue pour raccourcir les itinéraires.
Certains acteurs testent aussi des modes de transport plus propres comme le GNV (est un
carburant alternatif utilisé dans certains véhicules, notamment des camions, pour réduire les
émissions polluantes par rapport aux moteurs diesel traditionnels.) ou l'électrique pour les
derniers kilomètres. En planifiant au mieux les flux et en diversifiant les modes, la
distribution décarbonée participe pleinement à une chaîne logistique respectueuse de
l'environnement.

g. Recyclage
Le recyclage est devenu incontournable dans une logistique soucieuse de son impact
environnemental. Autrefois perçu comme trop onéreux, il est désormais perçu comme une
étape clé de l'économie circulaire. Mettre en place une filière de collecte et de traitement des
déchets en fin de vie permet à la fois de valoriser les matières mais aussi d'en préserver les
ressources.

Pour les entreprises, organiser le recyclage en interne ou en partenariat avec des


filières spécialisées requiert certes un investissement initial mais s'avère rentable sur le long
terme. Cela peut passer par exemple par la reprise et la revalorisation des emballages, ou le
reconditionnement de certains produits. En bouclant la boucle via le recyclage, on allonge le
cycle de vie des matières et on donne une seconde vie aux produits. C'est une étape essentielle
d'une logistique qui inscrit durablement les entreprises dans une démarche d'économie
circulaire.

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Axe 3 : défis et obstacles à la mise en œuvre de la logistique durable
Section 1 : Défis techniques et opérationnels :
a. Complexité de la planification et de l'optimisation des flux logistiques
La planification et l'optimisation des flux logistiques. En effet, de nombreux paramètres
additionnels liés au développement durable doivent désormais être analysés, comme les
émissions de CO2, la pollution, les conditions de travail ou encore l'impact social des
infrastructures. Ces données extra-financières sont souvent qualitatives et difficiles à intégrer
dans les outils de modélisation classiques. De plus, il faut arbitrer entre des objectifs parfois
contradictoires en termes de coût, délais et performance durable. L'horizon de planification
doit également dépasser le court-terme pour une vision systémique sur l'ensemble du cycle de
vie.

Cette complexification est renforcée par l'interdépendance accrue des maillons de la


chaîne logistique, nécessitant une coordination et une gestion prospective des risques à une
échelle bien plus large. Certains leviers d'action durables manquent par ailleurs de maturité.
La planification doit aussi s'adapter en continu à l'évolution des normes et des attentes. Des
capacités d'analyse de données massives sont indispensables pour relever ces défis techniques
mais aussi managériaux. Une approche transverse est requise afin d'appréhender de façon
systémique cette problématique en pleine évolution.

b. Coûts initiaux élevés des infrastructures et équipements plus respectueux


Un des principaux défis de la logistique durable réside dans les coûts initiaux élevés que
nécessite la mise en place d'infrastructures et d'équipements plus respectueux de
l'environnement. En effet, le déploiement à grande échelle de bâtiments respectant les normes
de haute performance énergétique (isolation renforcée, systèmes de chauffage/climatisation
efficaces, éclairage LED...) représente un investissement financier considérable par rapport à
des constructions standards. De même, le renouvellement des flottes de véhicules utilitaires
pour s'équiper progressivement de camions plus propres (GNV, électriques...) alourdit les
budgets d'achat. Ces surcoûts initiaux, bien qu'amortis sur le long terme par les économies
réalisées sur la facture énergétique et les coûts d'entretien, demeurent un obstacle majeur au
déploiement accéléré d'une logistique bas-carbone. Des financements et des mesures fiscales
sont souvent nécessaires pour accompagner les acteurs et franchir ce seuil d'investissement de
départ.

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c. Manque de maturité de certaines technologies vertes en logistique
Un autre défi de taille réside dans le manque de maturité technologique de certaines
solutions devant permettre la décarbonation de la logistique. C'est notamment le cas des
véhicules électriques lourds dont l'autonomie et les capacités de charge des batteries restent à
ce jour insuffisantes pour concurrencer pleinement les camions diesel sur longue distance. De
même, des motorisations alternatives prometteuses comme l'hydrogène connaissent encore
des difficultés dans leur développement à grande échelle, entre coûts de production élevés et
absence locale d'infrastructures de distribution. Ces freins technologiques repoussent
l'adoption massive de ces innovations par les logisticiens et transporteurs, peu enclins à
prendre le risque d'investir dans des technologies pas encore assez au point. Un effort soutenu
en recherche & développement est donc nécessaire pour accélérer la maturité de ces solutions
indispensables à la massification des normes environnementales dans le secteur.

d. Formation du personnel
La mise en place réussie d'une logistique durable requiert également de former l'ensemble
du personnel opérationnel aux nouvelles pratiques à adopter. Que ce soit dans les entrepôts,
sur les plateformes de transport ou sur la route, les collaborateurs doivent pouvoir maîtriser
les technologies et outils mis en œuvre mais aussi adopter les bons réflexes en matière
environnementale et énergétique. Il s'agit par exemple de sensibiliser à la conduite écologique
les chauffeurs routiers, d'apprendre à trier et valoriser les déchets en entrepôt, ou encore
d'optimiser les tournées de livraison pour réduire les kilomètres parcourus. Cette formation
représente un investissement nécessaire mais non négligeable pour les entreprises. Elle
conditionne en grande partie la réussite des transformations opérationnelles vers des processus
logistiques plus responsables et efficients.

Section 2 : Défis organisationnels et managériaux :


a. Culture d'entreprise
Un obstacle majeur à la généralisation d'une logistique durable provient des cultures
d'entreprise encore très axées sur la rentabilité économique à court terme. Traditionnellement,
les services logistiques et supply chain sont évalués selon des critères comme les coûts, les
délais ou la qualité de service, sans intégrer pleinement les impacts extra-financiers. Or la
transition vers le développement durable requiert des investissements significatifs qui ne
porteront leurs fruits que sur le moyen/long terme. Il est donc difficile pour la direction
comme pour les opérationnels de s'inscrire dans cette logique, préférant différer les dépenses
liées à la transition écologique. Un effort important de sensibilisation et de transformation des

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mentalités est nécessaire pour ancrer les principes du développement durable au cœur des
modèles d'affaires et de la culture de chaque organisation logistique.

b. Implication de l'ensemble des parties prenantes


La transition durable de la logistique ne peut réussir sans l'implication de l'ensemble des
acteurs de la chaîne, des fournisseurs aux transporteurs en passant par les clients. Or obtenir
un engagement commun et coordonné sur le long terme reste ardu, tant les intérêts peuvent
diverger selon les parties prenantes. Si certains opérateurs logistiques pionniers ont fait leur
mue écologique, de nombreux prestataires restent encore réticents face aux investissements à
consentir. De même, certains clients refusent d'intégrer des critères extra-financiers dans leur
politique d'achat. Il faut parvenir à une synchronisation des stratégies par une communication
transparente sur les objectifs de chacun. La mise en place de réglementations
environnementales contraignantes pourrait aussi harmoniser les intentions et accélérer cette
transition collaborative indispensable mais complexe à déployer.

c. Coordination accrue nécessaire entre services


La prise en compte des enjeux environnementaux et sociaux dans la logistique requiert
une coordination renforcée entre les différents services concernés au sein des entreprises. En
effet, les achats, la production, la gestion de la chaîne d'approvisionnement, les opérations de
transport doivent désormais travailler de manière transverse et cohérente dans une perspective
de développement durable. Là où les optimisations étaient auparavant menées de façon
cloisonnée, il s'agit maintenant d'adopter une vision systémique en intégrant les impacts à
l'échelle de l'ensemble du cycle de vie des produits. Cette coordination accrue passe par le
partage d'informations mais également par l'établissement d'objectifs communs en matière
environnementale et sociale. Des instances de concertation dédiées doivent être mises en
place pour garantir cette collaboration renforcée entre les processus opérationnels.

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AXE 4 : les mesures de promotion de la logistique durable au Maroc
Section 1 : les mesures d'investissement et d'infrastructures
a. Stratégie de compétitivité logistique :
Le Maroc s'est doté d'une stratégie ambitieuse visant à renforcer son positionnement
logistique aux échelles régionale et internationale. Piloté par les ministères de l'Industrie et du
Transport, ce plan mobilise les acteurs publics et privés autour d'objectifs clairs à l'horizon
2030.

Les axes stratégiques portent sur le renforcement et la modernisation des


infrastructures de transport, le développement de zones logistiques aux normes mondiales, la
dématérialisation des processus et la transition écologique des opérations. Des investissements
public-privé grands de l'ordre de 30 milliards de DH sont prévus.

Les conséquences économiques escomptées sont la montée en gamme de la logistique


nationale, avec une valeur ajoutée portée à 7,5% du PIB contre 4% actuellement. 1 million
d'emplois directs et indirects devraient être générés à l'horizon 2030. L'objectif est également
de réduire les coûts logistiques marocains de 25% pour stimuler les investissements.

Sur le plan stratégique, le Maroc souhaite devenir un hub logistique majeur, capable
d'attirer de nouveaux flux commerciaux en provenance d'Europe, d'Afrique et du Moyen-
Orient, grâce à sa situation géographique et à la qualité de ses infrastructures de demain.

b. L’initiative "Moroccan Green Logistics" :


L'initiative encourage le développement de bonnes pratiques en matière de logistique
durable, comme l'utilisation de véhicules moins polluants, le report modal vers le ferroviaire,
la construction de bâtiments éco-responsables ou le traitement des déchets.

Elle vise également à renforcer l'attractivité du Maroc en mettant en exergue ses atouts
logistiques écologiques, aussi bien auprès des investisseurs que des donneurs d'ordre
internationaux soucieux de réduire leur impact.

Des mesures concrètes ont été déployées comme le développement d'infrastructures de


recharge électrique, le soutien à la conversion du parc de poids-lourds ou la certification verte
des hubs logistiques. L'ambition est de placer le Maroc en tête de la logistique décarbonée en
Méditerranée.

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c. Charte marocaine en faveur de la Logistique verte :
Conscient des enjeux environnementaux, le Maroc s'est doté d'une Charte marocaine
en faveur de la Logistique verte. Élaborée en partenariat avec la CGEM (Confédération
Générale des Entreprises du Maroc) et les professionnels du secteur, elle vise à coordonner
les actions de réduction de l'empreinte carbone du transport de marchandises.

La charte définit plusieurs axes prioritaires comme le développement de solutions de


transport plus propres, l'amélioration de l'efficacité énergétique des infrastructures logistiques
ou le renforcement de l'économie circulaire. L'objectif est de progresser vers une logistique
bas-carbone.

Les signataires s'engagent à mettre en œuvre des pratiques RSE vertueuses et à


rapporter annuellement leurs indicateurs de performance environnementale. L'ensemble des
acteurs de la chaîne logistique, des commissionnaires aux gestionnaires de plateformes, sont
concernés.

Un comité de suivi évalue chaque année sous l'égide du ministère le respect des
engagements souscrits. Il s'agit d'une première marocaine fédératrice visant à coordonner la
transition écologique d'un secteur pesant 10% des émissions nationales.

d. Développement des infrastructures de transport


Pour assurer son développement logistique, le Maroc a beaucoup investi dans le
développement de ses infrastructures de transport. On compte plus de 55 000 km de routes, en
cours de renforcement avec de grands projets autoroutiers tels que la liaison Tanger-
Casablanca.

Le réseau portuaire connaît aussi une rénovation de ses principaux ports (Casablanca,
Tanger-Med, Jorf Lasfar) qui figurent dans le top 100 mondial. L'objectif est d'en faire une
plaque tournante maritime à l'échelle internationale.

Le transport aérien bénéficie de plus de 50 aéroports, dont les hubs de Casablanca et


Marrakech en forte croissance. Le Maroc ambitionne de devenir un hub mondial du fret aérien
à l'horizon 2030.

Le réseau ferroviaire de plus de 2 600 km est également modernisé, avec le


doublement de lignes stratégiques telles que le TGV Casablanca-Tanger. Un système
multimodale efficace combinant routes, rails et aviation se développe.

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Section 2 : les mesures de simplification opérationnelle de la logistique durable
a. La plateforme digitale de suivi environnemental :
L'Agence Marocaine de Développement de la Logistique a développé une plateforme
digitale de suivi environnemental en partenariat avec les acteurs logistiques.

Cette plateforme permet aux entreprises de renseigner en ligne de manière


standardisée leurs indicateurs clés de performance écologique comme les émissions, la
consommation énergétique ou le tri des déchets.

Les données sont centralisées de façon anonymisée pour établir des tableaux de bord
sectoriels et guider les politiques publiques vers plus de durabilité.

Les logisticiens obtiennent en retour leur profil environnemental détaillé avec des
pistes d'amélioration continue.

La certification ISO 14001 notamment devient ainsi dématérialisée via cette


plateforme.
Un accompagnement personnalisé est aussi proposé pour soutenir la transition écologique des
entreprises.

b. La traçabilité des flux :


Un système de géolocalisation par GPS et de capteurs intelligents a été mis en place
pour suivre en temps réel la localisation et le chargement des véhicules logistiques.

Les données sont centralisées sur une plateforme ligne permettant aux transporteurs
d'accéder à un tableau de bord détaillé de l'utilisation de leur flotte.

Des algorithmes d'optimisation calculent les tournées les plus efficientes maximisant
le taux de remplissage grâce au regroupement dynamique des livraisons.

Le suivi des indicateurs facilite le suivi des progrès réalisés en termes d'empreinte
carbone et d'économies financières.

Un volet formation complète ce dispositif afin de tirer pleinement parti des capacités
de la traçabilité numérique.

Celle-ci constitue donc un levier clé pour rationaliser et verdir les opérations de
transport de marchandises.

18
c. Les subventions aux solutions logistiques durables
Le Maroc lance des appels à projets pour stimuler le transfert du transport de
marchandises de la route vers le rail et développer un réseau d'autoroutes ferroviaires.

Les investissements en matériel, plates-formes et digitalisation ferroviaires bénéficient


de subventions pouvant atteindre 30% des coûts engagés.

Pour la livraison du "last mile", les camions propres, hubs de consolidation urbains et
applications collaboratives sont également subventionnés.

La dématérialisation des dossiers de demande se fait via un guichet unique en ligne lié
à la plateforme de suivi environnemental.

L'instruction priorise les projets les plus écologiques selon une grille notation. Le
versement est conditionné à l'atteinte d'objectifs chiffrés.

Un comité de suivi évalue régulièrement l'avancée et l'efficacité des projets subsidiés


sur la décarbonation logistique.

19
AXE5 : Etude de cas OCP (Office Chérifien des Phosphates)
Section 1 : présentation de l’entreprise :
L'Office Chérifien des Phosphates (OCP) est le premier exportateur mondial de
phosphates et un acteur logistique incontournable au Maroc.

Fondation : Fondé en 1921, l'OCP est une entreprise publique marocaine placée sous tutelle
du Ministère de l'Energie et des Mines.

Activité : L'OCP est leader mondial dans l'extraction, la transformation et la


commercialisation de phosphate. Il exploite d'immenses gisements situés au Maroc.

Chiffres clés :

➢ 1er producteur mondial de phosphate naturel


➢ Plus de 30% de parts de marché mondial
➢ Plus de 13 000 collaborateurs
➢ CA de 61 milliards de dirhams en 2023

Sites de production : L'OCP dispose de 3 mines à ciel ouvert dans les régions de Khouribga,
Benguerir et Boucraa. Il exploite également 6 usines de traitement au Maroc.

Produits : L'OCP commercialise du phosphate naturel brut mais aussi des engrais phosphatés
complexes adaptés aux différents types de culture.

Marchés : L'OCP exporte ses produits vers plus de 140 clients répartis dans le monde entier,
notamment en Afrique, Amérique, Asie.

Engagements RSE : L'OCP a fait de la transition écologique un enjeu stratégique via des
investissements dans les énergies renouvelables et une logistique durable.

Projets de développement : L'OCP contribue activement à la sécurité alimentaire mondiale


et au progrès économique et social du Maroc.

La mise en œuvre d'une logistique optimisée se révèle donc cruciale pour l'efficacité et la
performance économique et environnementale du leader mondial du phosphate.

20
section 2 :Les pratiques de l’OCP en matière de la logistique durable
1. Soucieux des défis écologiques actuels et futurs, l'OCP a fait de la transition vers une
logistique bas-carbone un axe stratégique majeur. C'est ainsi qu'en 2015, le groupe a
initié son ambitieux programme "Logistique Durable" dont l'objectif principal est de
réduire de 30% les émissions de gaz à effet de serre liées à ses opérations logistiques
d'ici 2030 par rapport à 2010. Cette démarche s'inscrit pleinement dans la volonté du
Maroc d'atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050. Elle témoigne de la prise de
conscience environnementale de l'OCP, premier importateur d'énergie du pays. A travers
ce programme, le leader phosphatier entend concilier performance industrielle et
responsabilité écologique, en déployant des solutions concrètes pour verdir
progressivement l'ensemble de sa chaîne logistique.
2. Un des axes phares du programme "Logistique Durable" de l'OCP est le volet "transport
multimodal", qui encourage activement le report modal de la route vers le ferroviaire. En
effet, le recours au chemin de fer pour le transport des marchandises présente de
nombreux avantages environnementaux et économiques par rapport à la route. Grâce à
d'importants investissements dans le matériel roulant et les infrastructures ferroviaires
dédiées, l'OCP est désormais capable d'expédier plus de 10 millions de tonnes de
phosphate et d'engrais par an via le rail. Cette massification du ferroviaire a permis de
réduire de manière significative l'empreinte carbone du transport terrestre sur de longues
distances. Elle contribue aussi à soulager le réseau routier national du trafic induit par les
opérations du géant minier.
3. Grâce à l'utilisation d'outils avancés de planification et d'optimisation des itinéraires,
l'OCP a considérablement rationalisé son organisation logistique routière. En effet, le
regroupement dynamique et la coordination des tournées de livraison ont permis de
mutualiser jusqu'à 600 destinations quotidiennes, évitant ainsi une succession de trajets
en camion à vide.
Ce savoir-faire dans l'ajustement spatio-temporel des flux a généré d'importantes
synergies, se traduisant par une baisse structurelle du kilométrage parcouru estimée à
15% par rapport à la situation initiale. Outre des économies de carburant substantielles,
cette optimisation répond également à des objectifs environnementaux comme la
réduction des émissions de CO2. Grâce aux nouveaux algorithmes déployés, l'OCP a
ainsi simplifié et rendu plus durable la gestion de sa chaîne logistique terrestre.
4. Dans le but de réduire l'impact de ses activités sur la qualité de l'air, l'OCP a entrepris un
vaste renouvellement de son parc camion. L'entreprise a progressivement substitué les
21
anciens véhicules diesel plus polluants par une flotte neuve d'environ 350 camions
répondant aux strictes normes environnementales.
Ces nouveaux poids lourds, équipés des technologies de dépollution les plus avancées,
émettent jusqu'à 95% de particules fines et 80% d'oxydes d'azote en moins que la
génération précédente. Installés sur les principaux axes routiers empruntés par l'OCP, ces
camions à faibles émissions permettent de diminuer de façon substantielle la pollution
atmosphérique locale dans les régions minières et industrialo-portuaires.
Grâce à cet investissement conséquent, le leader phosphatier démontre sa volonté
d'adopter des standards environnementaux toujours plus exigeants, au bénéfice des
populations riveraines de ses activités.
5. Dans une démarche d'amélioration continue, l'OCP s'appuie sur des solutions digitales
avancées pour optimiser en permanence sa performance logistique. L'entreprise a
déployé des outils modernes de géolocalisation, de traçabilité satellite et d'internet des
objets, permettant un suivi en temps réel des flux et des actifs. Les nombreuses données
récoltées sont agrégées dans un entrepôt logistique puis analysées grâce à des
algorithmes d'intelligence artificielle. Ces systèmes intelligents identifient les principaux
leviers d'optimisation en termes de chargement, d'itinéraires ou d'affectation des
ressources. Sur la base de ces analyses prédictives, l'OCP ajuste en continu ses processus
opérationnels. Cette digitalisation poussée de la logistique ore à l'entreprise des gains
supplémentaires d'efficacité, dans le respect constant de ses engagements de
développement durable.
6. Bien que son programme "Logistique Durable" permette à l'OCP de réduire de manière
conséquente son empreinte carbone logistique, l'entreprise souhaite aller plus loin dans
sa démarche environnementale. Ainsi, elle mène en parallèle des actions de
compensation des émissions résiduelles. Un vaste plan de reforestation de zones
dégradées avec des essences locales à croissance rapide a été lancé. Ces nouvelles
surfaces boisées absorbent naturellement le CO2 restant. De plus, l'OCP investit dans des
unités de traitement tertiaire innovantes permettant d'épurer davantage les eaux usées de
ses sites avant rejet. Grâce à ces initiatives complémentaires, le leader phosphatier vise
la neutralité carbone totale de ses activités à horizon 2050, en ligne avec les ambitions
nationales et internationales de lutte contre le changement climatique.

22
✓ Des recommandations
➢ Impliquer davantage les fournisseurs et sous-traitants dans une démarche RSE
commune via des objectifs partagés.
➢ Sensibiliser l'encadrement et les opérateurs à l'éco-conduite et à l'entretien éco-
responsable du matériel.
➢ Communication : Valoriser les retours d'expérience à travers des publications
scientifiques, interventions dans des conférences pour donner de la visibilité aux
innovations développées.
➢ Compensation carbone : Participer à des projets agroforestiers ou de méthanisation au
Maroc pour séquestrer du CO2 en complément des activités existantes de
reforestation.
➢ Consolidation des flux : Mettre en place une plateforme logistique de groupage au
niveau des principales zones industrielles permettrait de mieux optimiser les transports
en amont et aval des sites.

23
Conclusion
Les stratégies commerciales contemporaines accordent une importance grandissante aux
questions de durabilité.Les entreprises intègrent de plus en plus ces enjeux dans leur vision
globale, et la gestion de la chaîne logistique se révèle cruciale à cet égard. Notamment, les
fonctions de production et de transport au sein de cette chaîne occupent une position centrale,
dictant souvent les performances environnementales et la responsabilité sociale des
entreprises. Les premières études dans ce domaine, principalement issues des institutions
publiques, ont initialement ciblé les solutions de transport axées sur l'innovation, la réduction
de la pollution et la gestion de la congestion. Toutefois, ce champ de recherche s'est peu à peu
élargi pour englober les aspects plus organisationnels et stratégiques d'une chaîne logistique
durable, bien que la dimension sociale reste encore relativement moins explorée.

La prise de conscience croissante concernant les défis du développement durable se traduit


par une intégration progressive de ces considérations au cœur des stratégies des entreprises.
La chaîne logistique, par ses fonctions de production et de transport, émerge comme un pivot
fondamental dans cette évolution vers des pratiques plus durables. Les efforts initiaux de
recherche dans ce domaine, principalement initiés par les organismes publics, ont concentré
leur attention sur l'optimisation des modes de transport, mettant l'accent sur l'innovation, la
réduction des impacts environnementaux et la gestion des problèmes de congestion.
Néanmoins, cette recherche s'est progressivement étendue pour englober des dimensions plus
larges liées à l'organisation et à la stratégie de la chaîne logistique durable, bien que l'aspect
social de cette dynamique demeure pour l'instant moins exploré et intégré.

24
Table des matières
.................................................................................................................................................... 1

Sommaire : ................................................................................................................................. 2

Introduction générale .................................................................................................................. 3

Axe 1 : généralité sur la logistique durable. ............................................................................... 4

Section 1 : concept de base : .................................................................................................. 4

a. La logistique : .............................................................................................................. 4

b. Le développement durable : ..................................................................................... 4

c. La logistique durable : ................................................................................................. 5

Section 2 : les fondements de la logistique durable. .............................................................. 5

a. Émergence des préoccupations environnementales : .................................................. 5

b. Développement des premières pratiques de durabilité : .......................................... 6

c. Pression croissante des consommateurs et des réglementations : ............................... 6

d. Adoption généralisée de la logistique durable : ....................................................... 7

AXE 2 : Les pratiques de la logistique durable .......................................................................... 8

Section 1 : les objectifs de la logistique durable .................................................................... 8

a. Contrôler l’empreinte carbone : ................................................................................... 8

b. Impliquer les acteurs de la chaîne logistique : ......................................................... 8

c. Maîtriser les ressources utilisées : ............................................................................... 9

d. Positionner l’humain au centre des préoccupations : ............................................... 9

Section 2 : Les pratique de la logistique durable ................................................................. 10

a. Conception d’un produit : .......................................................................................... 10

b. Acquisition et achat : ............................................................................................. 10

c. Production .................................................................................................................. 11

d. Emballage .............................................................................................................. 11

e. Entreposage ............................................................................................................... 11

f. Distribution et Transport ............................................................................................ 12

25
g. Recyclage ............................................................................................................... 12

Axe 3 : défis et obstacles à la mise en œuvre de la logistique durable ................................... 13

Section 1 : Défis techniques et opérationnels : .................................................................... 13

a. Complexité de la planification et de l'optimisation des flux logistiques ................... 13

b. Coûts initiaux élevés des infrastructures et équipements plus respectueux ........... 13

c. Manque de maturité de certaines technologies vertes en logistique .......................... 14

d. Formation du personnel ......................................................................................... 14

Section 2 : Défis organisationnels et managériaux : ............................................................ 14

a. Culture d'entreprise .................................................................................................... 14

b. Implication de l'ensemble des parties prenantes .................................................... 15

c. Coordination accrue nécessaire entre services .......................................................... 15

AXE 4 : les mesures de promotion de la logistique durable au Maroc .................................... 16

Section 1 : les mesures d'investissement et d'infrastructures ............................................... 16

a. Stratégie de compétitivité logistique : ....................................................................... 16

b. L’initiative "Moroccan Green Logistics" : ............................................................. 16

c. Charte marocaine en faveur de la Logistique verte : ................................................. 17

d. Développement des infrastructures de transport .................................................... 17

Section 2 : les mesures de simplification opérationnelle de la logistique durable ............... 18

a. La plateforme digitale de suivi environnemental : .................................................... 18

b. La traçabilité des flux :........................................................................................... 18

c. Les subventions aux solutions logistiques durables .................................................. 19

AXE5 : Etude de cas OCP (Office Chérifien des Phosphates) ................................................ 20

Section 1 : présentation de l’entreprise : .............................................................................. 20

section 2 :Les pratiques de l’OCP en matière de la logistique durable ................................ 21

Conclusion ................................................................................................................................ 24

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