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Abdelhak ANAJAR
Professeur à la FST et ENCG de Settat

Cours
Droit des Affaires
A l'usage des étudiants de 3ème
année Cycle Ingénieur

(Semestre 2)
Définition du DROIT
Qu'est-ce que le droit en général?
Droit = droits / obligations
Le droit est l'ensemble des règles juridiques obligatoires qui organisent et
régissent la vie des hommes en société.
Le droit est une règle de conduite sociale, appelée loi ou règlement et dont le
respect est assuré par l'autorité publique.
Caractéristiques de la règle de droit :
Elle a un caractère obligatoire, général et permanent, c’est-à-dire que toutes
les personnes à qui elle s'applique doivent s'y conformer. Et cette règle de droit
va s'appliquer depuis son entrée en vigueur jusqu'à son abrogation.
Les différents domaines du droit
Indice de définition Type de droit
Par acteur Acteur = Acteur =
Individu Etat
+ +
Sociétés privés Société Almojtama3
DROIT PRIVE DROIT PUBLIC

Par Zone géographique Droit national Droit international


Par secteur / branche N type de droit
Droit maritime
Droit immobilier
Droit commercial
Droit pénal
Droit de travail
Droit à la guerre
Droit d’auteur
Droit civil
Droit administratif

Le droit privé qui a vocation à régir les rapports entre les particuliers et dont
les règles sont édictées principalement par le droit civil, appelé aussi droit
commun.
Le droit public qui a vocation à régir les rapports entre les particuliers et les
institutions de l'état et dont les règles sont principalement édictées par le droit
administratif.
Définition du droit DES AFFAIRES
Appelé aussi parfois « droit économique » ou « droit de l'entreprise », le droit
des affaires est un droit privé d'exception, en ce sens qu'il a édicté des règles
spéciales en vue de régir les relations des personnes qui exercent une activité
économique (ou commerciale).
Cette matière couvre l’essentiel du droit des affaires qui est un droit
pluridisciplinaire et qui s'étend aux activités suivantes :
Le Droit des Affaires
Recouvre
Le Droit Commercial
Le Droit du Travail
Le Droit de la Consommation
Les Droits Intellectuels
Le Droit Pénal des Affaires
Le Droit de la Publicité
Précisions sur le droit des affaires

Le critère essentiel du droit des affaires : c’est le lien de subordination

La relation de travail régie par les règles du droit du travail suppose la


subordination juridique et confère à la personne qui en est l'objet de salarié.
Contrat de société en DROIT COMMERCIAL
D’abord les affaires se font à travers les entreprises, appelées précisément les
sociétés. Les affaires sont incluses directement dans le droit commercial.
Le droit commercial est un droit qui fait partie principalement du droit privé qui
régit les opérations de production et de distribution (circulation) des richesses
effectuées par les commerçants (les sociétaires, les propriétaires de sociétés,
(…)) soit dans leurs relations entre eux, soit dans leurs rapports avec leurs
clients.
Vu la nature du monde des affaires, le droit commercial se distingue du droit
civil par un certain formalisme, et par une certaine souplesse.
C’est quoi une société ?
L'article 982 du D.O.C stipule que " la société est un contrat par lequel deux ou
plusieurs personnes mettent en commun leurs biens ou leur travail ou tous les
deux à la fois, en vue de partager le bénéfice qui pourra en résulter ".
La société est donc considérée comme un contrat soumis aux règles générales
qui régissent les contrats. Le contrat de société est soumis à un cadre
juridiquement strict. Pour qu'il y ait société, il faut satisfaire des règles
spécifiques au contrat de société.

Les conditions/règles de contrat : Les règles de fond :


La validité du contrat suppose l'existence des conditions de fond indispensables
pour sa formation :
1- Le consentement des parties,
2- La capacité,
3- L’objet
4- Et la cause.

Le consentement ‫التراضى‬
Pour la validité du contrat de société, le consentement des parties est
indispensable. Celui-ci doit être réel et sincère. De même il ne doit pas être
entaché d'un des malformations du consentement, à savoir l'erreur (sur l'objet ou
la personne), la tromperie (mensonges, réticences pouvant induire en erreur) et
la violence (comme contrainte).

La capacité ‫االهلية‬
Les personnes physiques ou morales, voulant s'engager dans un contrat, doivent
avoir la capacité juridique requise. En ce sens, si la capacité des personnes
physiques est subordonnée à la disposition de l'âge légal, à l'absence de
dégradation des facultés mentales ou à l’interdiction d'exercer le commerce, la
capacité des personnes morales dépend de la disposition d'une personnalité
juridique acquise via la désignation d'un représentant légal.
L’objet ‫المحل‬
Tout contrat doit avoir un but déterminé ou déterminable. Tout contrat, ayant
un objet contraire aux bonnes mœurs, à la loi ou à l'ordre public, sera déclaré
nul de plein droit.
L'objet ou "objet social "est représenté par la nature ou le genre d'activité à
exercer par la société. Il doit être déterminé dans les statuts et avoir un but
licite.
La cause ‫السبب‬
Mobile de l'engagement, la cause doit être licite, c'est-à-dire conforme aux
bonnes mœurs à l’ordre public et à la loi. À défaut, toute obligation,
dépourvue de cause ou pourvue d'une cause illicite, est non avenue.
La cause du contrat est liée à la raison qui a poussé les parties à constituer la
société. Il s'agit en fait du motif sur la base duquel les personnes ont décidé de
créer la structure.
De ces règles et suite à la lecture de l'article 982 du D.O.C, on peut dégager
quatre éléments caractéristiques du contrat de société : pluralité d'associés, mise
en commun d'apports (contributions), participation aux résultats de l'exploitation
et la volonté de collaborer.

Les conditions/règles de contrat : Les règles de forme :


Pour exister, une société doit remplir des conditions de forme particulières ;
elles sont presque identiques pour toutes les sociétés.
1- Forme : Le contrat de société doit être écrit, cet écrit est appelé statuts. Les
statuts peuvent être rédigés soit par acte authentique (devant notaire) soit par
acte/signature privé.

2- Contenu : Les statuts doivent contenir les mentions suivantes:


1- La forme de la société (S.N.C.; S.A.R.L.; S.A.), indispensable pour
connaître aussi bien son fonctionnement que les droits et les obligations
des associés.
2- La dénomination sociale précise (S.A. au capital de…), c'est à dire son
appellation.
3- L'objet de la société qui indique l'activité.
4- Le siège social, lieu du principal établissement.
5- Le montant du capital social qui donne indication sur les moyens dont
dispose la société.
6- L’apport de chacun des associés.
7- Les modalités de fonctionnement de la société : gérant, administrateur,
durée d'exercice.
Si les statuts ne contiennent pas toutes les mentions exigées par la loi, une
action en régularisation est ouverte à tout intéressé.

3- Le dépôt des fonds en banque

4- La signature des statuts

5- L’enregistrement des statuts

6- Le dépôt au tribunal

7- La publicité de la constitution
Afin d’assurer une plus grande transparence de la vie des sociétés et de
protéger leurs partenaires commerciaux, des conditions de publicité ont été
rendues obligatoires. Après le dépôt des statuts et autres pièces au tribunal,
les fondateurs doivent faire une demande d’immatriculation au RC qui
permettra à la société d’acquérir la personnalité morale. Ensuite, dans les 30
jours de l'immatriculation de la société au RC, les fondateurs doivent faire
publier un extrait des statuts dans un journal d’annonces légales et au bulletin
officiel.
LA CLASSIFICATION DES SOCIETES

a) Sociétés civiles et sociétés commerciales


Une société qui exerce une activité civile est une société civile et inversement,
une société qui fait des actes de commerce est une société commerciale
Les sociétés civiles se trouvent principalement et essentiellement dans le
domaine agricole et dans certaines professions libérales, telles que les
professions d’avocat, de notaire, d’expert-comptable, de médecin.
-A la différence de la structure commerciale, la société civile n'est soumise à
aucune publicité.
- Les sociétés civiles ne sont pas soumises, à la constitution, aux formalités de
dépôt des apports en numéraire et de publicité (publication au bulletin officiel
et dans un journal d'annonces légales).

b) Sociétés de personnes et sociétés de capitaux


A l’intérieur des sociétés commerciales, on retrouve 3 catégories de société :
Les sociétés de personnes
Les Sociétés de capitaux
La SARL

Les sociétés de personnes sont au nombre de 3 :


La société en nom collectif
La société en commandite simple
La société en participation
Les sociétés de capitaux
Les sociétés de capitaux sont au nombre de 2 :
Société anonyme (SA et SAS)
Société en commandite par action SCA

La Société en nom collectif (SNC)


Définition :
La société en nom collectif est une société dont les associés ont tous la qualité
de commerçants et répondent indéfiniment et solidairement des dettes
sociales (Art 3). Elle est régie par la loi 05-96 promulguée par le Dahir du 13
février 1997.
Caractéristiques :
• La société en nom collectif est désignée par une dénomination sociale, à
laquelle peut être incorporé le nom d’un ou plusieurs associés, et qui doit être
précédée ou suivie immédiatement de la mention « Société en nom collectif ».
• Tous les associés sont gérants, sauf stipulation contraire des statuts qui
peuvent désigner un ou plusieurs gérants associés ou non, ou en prévoir la
désignation par acte ultérieur ; (art 6 loi 5-96)
• On peut participer au capital d’une société par trois types d’apports appelés
(parts sociales) :
- Les apports en nature : concernent tous les biens mobiliers et
immobiliers : exemples : un local, une voiture de service, les machines de
production,
- Les apports en numéraire : concernent l’argent,
- Les apports en industrie : concernent les brevets d’invention, l’expertise
et le savoir-faire au service de l’entreprise.
• Un capital minimum légal n’est pas requis pour créer une SNC, il est possible
d’effectuer des apports en industrie, il n’y a pas d’exigence d’une valeur
minimale des parts sociales.
• Les associés peuvent nommer à la majorité des associés un ou plusieurs
commissaires aux comptes. Cependant, les sociétés dont le chiffre d’affaires à
la clôture de l’exercice social dépasse le montant de 50 millions de DH, sont
tenues de désigner un commissaire au moins ; (art 12 loi 5-96)
• La révocation des gérants ne peut être décidée qu’à l’unanimité des associés.
Cette révocation entraîne la dissolution de la société, à moins que sa
continuation ne soit prévue par les statuts de la société ou que les autres
associés ne la décident à l’unanimité ; (art 14 loi 5-96)
• Les parts sociales sont nominatives et ne peuvent être cédées qu’avec le
consentement de tous les associés ; (art 15 loi 5-96)
• La société prend fin par le décès de l’un des associés sauf s’il a été stipulé que
la société continuerait, soit avec les associés seulement, soit avec un ou
plusieurs héritiers, ou toute autre personne désignée par les statuts ; (art 17 loi
5-96)

La Société en Commandite Simple (SCS)


Définition :
La société en commandite simple est constituée d’associés commandités
(financés) et d’associés commanditaires (prêteurs). Elle est désignée par une
dénomination sociale à laquelle peut être incorporé le nom d’un ou plusieurs
associés commandités et qui doit être précédée ou suivie immédiatement de la
mention « Société en commandite simple ».
La SCS se caractérise par la présence de deux types d’associés : à savoir les
commandités et les commanditaires
Les Commandités : LES MANAGERS MAIS AVEC UNE PART SOCIALE
(argent/bien…)
•Les associés commandités sont tenus indéfiniment et solidairement des dettes
sociales sur leurs biens personnels et sont investis du pouvoir de gérer la
société et jouissent de la qualité de commerçant.
Les Commanditaires :
• Les associés commanditaires n’ont pas la qualité de commerçant
• L’associé commanditaire ne peut faire aucun acte de gestion engageant la
société vis à vis des tiers, même en vertu d’une procuration.
• Toute modification des statuts est décidée avec le consentement de tous les
commandités et de la majorité en nombre et en capital des commanditaires.
• La société continue malgré le décès d’un commanditaire.
La SCS est régie par un régime juridique établi en référence à la réglementation
de la société en nom collectif (art.21 de la loi5-96), sous réserve des règles
prévues au titre III chapitre I de la loi 5-96.

La Société à Responsabilité Limitée (SARL)


Définition :
• La SARL peut être définie comme : Une société commerciale par la forme,
quel que soit l’objet, constituée par des associés qui n’ont pas la qualité de
commerçant, et dont la responsabilité est limitée aux parts détenus.
Caractéristiques :
• La SARL est une société hybride, un type intermédiaire entre les sociétés de
personnes et de capitaux. Elle est d’habitude de taille moyenne, parfaitement
adaptée pour des sociétés familiales et des PME.
• Cette forme sociale est largement diffusée dans le tissu économique, elle bat
le record en termes de constitution et d’enregistrement. IL faut souligner que
la loi (art 44) l’interdit pour certaines activités ayant un caractère financier,
c’est le cas pour la banque, le crédit, l’investissement, l’assurance, la
capitalisation et l’épargne.
• Une seule personne dite - associée unique- peut constituer la SARL.
• Le nombre maximum d’associés ne peut dépasser 50. Si une SARL dépasse ce
maximum, elle doit dans les deux ans opter pour l’une de ces trois solutions :
1. Soit la transformation en SA ;
2. Soit la dissolution ;
3. Soit la régularisation.
Explication : La SARL est la seule forme de société dans laquelle la loi n’exige
pas un minimum de deux associés au moins. Autrement dit, la SARL peut être
constituée d’un seul associé. C’est donc une société unipersonnelle à
responsabilité limitée (atteinte au principe de l’unité du patrimoine). Par
ailleurs, le nombre d’associés ne peut être supérieur à 50. Si ce chiffre vient à
être dépassé, la société doit être transformée en SA dans un délai de 2 ans
(délai pour revenir à 50 associés soit pour la transformer en société anonyme).
Si à l’expiration de ce délai il n’y a pas eu de transformation, la société est
dissoute de plein droit.
• Le montant du capital social : La question du capital social était révisée à
plusieurs reprises. Aujourd’hui avec la version de la loi 24.10, il a été rendu
libre. Il faut également signaler que selon la dernière version de l’art 46, les
associés restent libres de fixer la valeur du montant nominal des parts sociales.
Ainsi, dans la version de la loi 24.10, l’art 46 dispose : « Le capital de la SARL est
librement fixé par les associés dans les statuts. Le capital social est divisé en
parts sociales à valeur nominale égale » Néanmoins, Le montant doit être au
moins de 100 000 dirhams. S’il est réduit à un montant inférieur, il doit être
obligatoirement ramené au montant de 100 000 dirhams dans un délai d’un an.
• La gestion d’une SARL peut être assumée par une ou plusieurs personnes
physiques responsables individuellement ou solidairement envers la société ou
vis à vis des tiers.
• Les décisions sont prises en assemblée générale sauf disposition contraire
prévue par les statuts.
• Le contrôle de la gestion d’une SARL est confié à un ou plusieurs
commissaires aux comptes si le chiffre d'affaire dépasse 50 millions de dirham :
On institue le commissaire aux comptes si le CA d’un exercice comptable (an)
dépasse 50.000.000 DH
• Par rapport aux sociétés de personnes :
La SARL est une société de taille moyenne adaptée aux PME (petites et
moyennes entreprises), elle ne peut pas regrouper plus de 50 associés, le
capital minimum est de 100 000 dirhams.
La SARL ne peut jamais émettre des titres négociables (donc ne peut jamais
être cotée en Bourse).
• Par rapport aux sociétés de capitaux :
Les événements affectant la situation juridique personnelle des associés tel que
le décès, l’incapacité n’ont pas en principe (voir plus loin) de répercussions sur
la vie de la société.
Le capital peut être constitué par des apports en numéraire, en nature, aussi,
les parts peuvent être représentées par des apports en industrie.
En premier lieu, les apports en numéraire doivent être intégralement libérés le
jour de la signature des statuts. Ce capital doit être déposé dans un compte
bancaire bloqué et il ne peut être retiré qu’après l’immatriculation de la société
au registre du commerce. Si la société n’est pas constituée dans un délai de six
mois à compter du dépôt des fonds, chaque apporteur peut demander au
tribunal l’autorisation de retirer le montant de son apport.
En second lieu, les apports en nature : Les statuts doivent contenir l’évaluation
de chaque apport en nature. Cette évaluation est effective au vu d’un rapport
établi, sous sa responsabilité, par un commissaire aux apports désigné à
l’unanimité par les associés parmi les experts-comptables. A défaut
d’unanimité, le commissaire est désigné par le tribunal.
En troisième lieu, les apports en industrie : sont admis dans le cas
exceptionnel quand l’objet de la société doit porter sur l’exploitation d’un
fonds de commerce ou d’une entreprise artisanale apportée à la société.
Les parts sociales en SARL sont nominatives. Elles ne peuvent être cédées à des
tiers qu’à la majorité des associés représentant au moins les trois-quarts du
capital social.
Section 3 : dissolution
La SARL est soumise aux causes de dissolution communes à toutes les sociétés,
et en outre pour les causes suivantes :
1/ lorsque le capital tombe au-dessous du seuil minimum qui est de 100 000
dirhams.
2/ lorsque la société compte plus de 50 associés.
3/ lorsque la situation nette de la société devient inférieure au quart du capital
social. Lorsqu’à la suite de pertes le capital social est absorbé pour plus de 75 %
de son montant, à défaut, la société est dissoute.
La Société Anonyme (SA)
La société anonyme regroupe plusieurs personnes au moins cinq, et a vocation
à réunir une multitude d’actions. Elle repose sur une structure pyramidale.
Trois organes participent au fonctionnement de la société anonyme :
1/ les organes délibérants : les assemblées générales
2/ les organes de gestion à savoir le conseil d’administration et le président
3/ l’organe de contrôle : le commissaire aux comptes

Les assemblées générales d’actionnaires


Les assemblées générales détiennent le pouvoir suprême dans la société, c’est
l’organe le plus élevé dans la hiérarchie, les autres organes de la société
(conseil d’administration et commissaire aux comptes) ne sont que l’émanation
des assemblées générales. C’est dans le cadre des assemblées générales que le
simple actionnaire peut intervenir dans le fonctionnement de la société et ce
par l’exercice du droit de vote. C’est la loi de la majorité qui préside aux
décisions de l’assemblée. La loi distingue trois sortes d’assemblées, les
assemblées générales ordinaires (AGO), les assemblées générales
extraordinaires (AGE) et les assemblées spéciales. Les deux premières sont
dites générales parce qu’elles regroupent l’ensemble des actionnaires et leurs
décisions s’imposent à tous. En revanche, les assemblées spéciales ne
réunissent que les titulaires d’une même catégorie d’actions. Toutes ces
assemblées obéissent à un ensemble de règles qui leur sont communes, mais
elles se distinguent les unes des autres par certaines règles spécifiques.

Tenue des assemblées générales


Toute réunion d’une assemblée doit être nécessairement précédée par la
convocation des actionnaires. En règle générale, c’est le conseil
d’administration qui convoque l’assemblée. La convocation doit contenir la
date, l’heure et le lieu de la réunion ainsi que l’ordre du jour c'est à dire
l’énumération claire et précise de toutes les questions sur lesquelles
l’assemblée est appelée à délibérer.

L’assemblée ne peut délibérer valablement que sur les points inscrits à l’ordre
du jour. Les convocations sont faites par un avis inséré dans un journal
d’annonces légales. Cette publication par voie de presse peut être remplacée
par des convocations individuelles adressées aux actionnaires si toutes les
actions sont nominatives. Entre la date de la convocation et le jour de la
réunion, il doit s’écouler un délai minimum de 15 jours francs. Ce délai a été
institué pour permettre aux actionnaires de prendre leurs dispositions
suffisamment à l’avance pour assister à l’assemblée et pour exercer leur droit
d’information.
Le droit de prendre connaissance emporte celui de prendre copie. Dans
l’exercice de son droit d’information, l’actionnaire peut se faire assister d’un
conseil.
Seuls les actionnaires sont admis à participer à l’assemblée. Toutefois, la loi
permet à un actionnaire de se faire représenter soit par un autre actionnaire,
soit par son conjoint ou par un ascendant ou un descendant.
Au début de chaque assemblée, les actionnaires doivent signer la feuille de
présence qui indique le nom des actionnaires et le nombre d’actions qu’ils
possèdent. Ce document permet de constater le nombre de participants à
l’assemblée pour déterminer si la majorité est réunie.
Délibérations
L’assemblée ne pourra valablement délibérer que si une fraction minimum du
capital est présente ou représentée, c’est cette fraction qu’on appelle le
quorum. Ce quorum permet de savoir si l’assemblée est suffisamment
représentative pour débattre des questions à l’ordre du jour et prendre les
résolutions qui s’imposent à tous. Le quorum varie suivant la nature de
l’assemblée, il est fixé par la loi mais les statuts peuvent prévoir un quorum
plus renforcé.
Les résolutions sont prises à la majorité des voix exprimées, c’est-à-dire qu’il
n’est pas tenu compte des refus ou des bulletins blancs. La majorité est fixée
par la loi, elle est plus ou moins large en fonction de la nature de l’assemblée.
Pour le calcul de la majorité, chaque action donne droit à une voix, et un
actionnaire a autant de voix qu’il possède d’actions. C’est la règle de la
proportionnalité du vote au nombre d’actions.
L’actionnaire doit pouvoir exercer son droit de vote en toute liberté. Toute
clause ou toute convention qui porte atteinte au libre droit de vote est nulle.

Les résolutions (non pas décisions) votées par l’assemblée font l’objet de
procès-verbaux signés par les membres du bureau.
Le conseil d'administration
Le conseil d'administration doit être composé de trois membres au moins et de
12 membres au plus appelés administrateurs. Entre ce minimum de ce
maximum, les statuts peuvent fixer librement le nombre d'administrateurs.
Toutefois, lorsque la société est cotée en bourse, le nombre d'administrateurs
peut être porté à 15.
Les administrateurs peuvent être désignés de trois manières soit dans les
statuts, soit par l’assemblée générale soit par la cooptation.
1- lors de la constitution de la société, les administrateurs sont nommés dans
les statuts pour une durée maximum de trois ans.
2- au cours de la vie sociale, les administrateurs sont nommés par l'assemblée
générale ordinaire pour une durée maximum de six ans.
3- lorsqu’un ou plusieurs sièges d’administrateurs deviennent vacants soit par
démission soit par décès, la loi donne au conseil d’administration le droit de
choisir lui-même les remplaçants en attendant la réunion de l'assemblée
générale ordinaire.
En d'autres termes, cette cooptation est faite à titre provisoire, la nomination
des remplaçants par le conseil d’administration doit être soumise à la
ratification de la prochaine assemblée générale ordinaire.

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