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L’ENTREPRENEURIAT

PRESENTATION INDIVIDUELLE
•Nom
•Prénom
•Pays
•Attentes
•Projet
INTRODUCTION
Introduction 1
• En Afrique, la question de l’entrepreneuriat a fait l’objet de nombreux débats.
Très souvent, l’absence d’un véritable esprit d’entreprise a enté mise en
exergue comme argument principal, incriminant au passage certaines
caractéristiques culturelles africaines qui seraient incompatibles avec l’esprit
d’entreprise (Hien, 2002).
Introduction 2
En effet, jusqu’à la fin des années 80, l’entrepreneuriat en
Afrique n’a pas intéressé les chercheurs. Suite aux injonctions
des institutions financières internationales2, imposant la
libéralisation économique aux pays en développement, avec le
secteur privé comme moteur de développement, l’intérêt pour
l’entrepreneuriat est né. Pour ces institutions financières, la
Banque mondiale notamment, l’entreprise privée a enté, et ce
pendant longtemps, le chainon manquant au développement
socio- économique de l’Afrique (Ouédraogo, 1999).
Introduction 3
Au Burkina Faso, il a fallu attendre la libéralisation opérée à travers les
programmes d’ajustement structurel (PAS), pour voir se développer des
initiatives de promotion du secteur privé comme moteur du
développement, à travers une reforme profonde de la politique économique
et une libéralisation de l’économie (Zab sonré A., 2015). Le développement
économique et social du Burkina Faso repose désormais sur le dynamisme
du secteur privé et partant celui des Petites et Moyennes Entreprises et
Industries (PME/PMI). Ainsi, la Loi n° 62/95/ADP du 14 décembre 1995
portant code des investissements au Burkina Faso fut adoptée. Le pays s’est
orienté vers une nouvelle organisation ayant pour pierre angulaire
l’encouragement et le développement de l’esprit d’entreprise.
Aussi, les origines des contestations populaires qui se sont produites dans
plusieurs pays de l’Afrique à partir de décembre 2010, d’abord dans le
monde arabe (printemps arabes), ensuite en Afrique de l’Ouest (en Cote
d’Ivoire, au Sénégal et au Burkina Faso en particulier) et enfin en Afrique
centrale, se nourrissent des revendications visant un changement
démocratique mais aussi de faiblesses socioéconomiques qui pesaient
depuis longtemps dans ces pays. Parmi elles les promesses d’emplois non
tenues, qui sont pourtant explicitement inscrites dans la plupart des
stratégies et programmes des pays d’Afrique depuis leur indépendance et
bien plus tard la déclaration de Ouagadougou sur l`emploi et la lutte
contre la pauvreté́ en Afrique en 2004 à laquelle adhèrent plusieurs pays.
L’importance des enjeux économiques et sociaux lies à
l’entrepreneuriat, le rôle moteur que les PMI-PME peuvent jouer dans
l’économie ne sont plus contestes aujourd’hui (Fayolle, 2004). Nul ne
peut ignorer ou sous-évaluer la contribution essentielle du phénomène
de l’entrepreneuriat à la création d’emplois et à la réduction de la
pauvreté́ (S'apporta B., 1994 ; Verstraet, 2000). Les institutions
publiques et les entreprises gérées par l’Etat qui constituent la «
fonction publique » ne sont plus en mesure de satisfaire les besoins en
emplois d’une population qui est en pleine croissance démographique.
PLAN DU COURS
CHAPITRE I- L’ENTREPRISE : DEFINITION, FINALITES ET CLASSIFICATION
CHAPITRE II- L’ENTREPRISE ET SON ENVIRONNEMENT
CHAPITRE III- NOTIONS D’ENTREPRENEURIAT ET D’ENTREPREUNEUR
CHAPITRE IV : LA DYNAMIQUE DE LA PASSION DANS LE PROCESSUS
ENTREPRENEURIAL
CHAPITRE I:

L’ENTREPRISE : DEFINITION,
FINALITES ET CLASSIFICATION
CHAP I: L’ENTREPRISE : DEFINITION,
FINALITES ET CLASSIFICATION 1

Par Groupe de 6, définir les termes suivants:


Entreprise
Esprit d’entreprise
Entrepreneuriat
Entrepreneur ou entrepreneure
CHAP I: L’ENTREPRISE : DEFINITION,
FINALITES ET CLASSIFICATION 2

DEFINITION:
• L’entreprise est une unité économique et juridique qui a pour principale
fonction la production de biens et services destinés à être vendus sur un
marché. L’activité d’une entreprise peut être décomposée en deux
phases distinctes :
• L’activité productive, c’est à dire la création de biens ou services.
• L’activité de répartition des richesses en contrepartie des biens ou
services.
CHAP I: L’ENTREPRISE : DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 3

• L’entreprise en tant qu’unité de production

Par l’opération de production, l’entreprise transforme des flux d’entrée


(Intrants ou Inputs) en flux de sortie (Extrants ou outputs). Les intrants
peuvent être classés en trois catégories :
- Le travail fourni par le personnel de l’entreprise
- Le capital technique : bâtiments, matériels ........etc.
- Les consommations intermédiaires c’est à les matières premières, les
produits semi-finis, énergie.....ou les services (publicité, transport, ...etc.)
incorporés au processus de production.
CHAP I: L’ENTREPRISE : DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 4

• L’entreprise en tant qu’unité de répartition


• 
• La contrepartie de l’activité de production de l’entreprise se traduit par la vente.
• Le produit de cette vente doit permettre à l’entreprise de :
• - rémunérer les facteurs de production ;
• - payer ses charges sociales et fiscales ;
• - réaliser un surplus destiné à assurer son avenir. Une fois les richesses sont créées, l’entreprise
distribue les rémunérations aux agents qui ont participé à la réalisation de la production. Ainsi :
• - les employés perçoivent des salaires ;
• - l’Etat, les organismes sociaux (CNSS, CIMR, CMR) reçoivent les impôts (IGR, IS) et les cotisations
sociales ;
• - les prêteurs reçoivent des intérêts ;
• - les apporteurs de capitaux reçoivent les dividendes ; - l’entreprise garde pour elle les revenus
non distribués.
CHAP I: L’ENTREPRISE : DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 5

• Définition de l’Esprit d’entreprise


• Selon le livre vert sur l’esprit d’entreprise en Europe, « l’esprit d’entreprise désigne un état
d’esprit ainsi que le processus de création et de développement de l’activité ́ économique par la
combinaison de la prise de risques, de la créativité́ et/ou l’innovation et d’une saine gestion,
dans une organisation nouvelle ou existante ».
• Pour Julien P. A. et Marcenay M. (1996) : « L’esprit d’entreprise peut être défini comme
l’aptitude d’un individu, d’un groupe social, d’une communauté,́ à prendre des risques pour
engager des capitaux (pour investir, voire s’investir) dans une sorte d’aventure (une
entreprise), consistant à apporter quelque chose de neuf (l’innovation), de créatif. Ceci en
employant et en combinant de la façon la plus performante possible des ressources diverses ».
• Ils concluent que l’entrepreneuriat constitue au premier chef la consécration directe de
l’esprit d’entreprise, de la volonté́ d’entreprendre dans les affaires.
• Comme le souligne Julien P. A. et Marcenay M. (1996) : « la conséquence logique est que
l’esprit d’entreprise suscite la création d’entreprises ».
CHAP I: L’ENTREPRISE : DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 6

Les finalités de l’entreprise

Qu’est-ce que la finalité?


Quelle est la finalité d’une entreprise?
CHAP I: L’ENTREPRISE :
DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 7
Les finalités, ou missions, de l’entreprise désignent les raisons pour
lesquelles elle est acceptée par son environnement. Ce sont des buts
plus durables que les objectifs, avec des échéances imprécises. Elles
répondent à des questions du type « que voulons-nous devenir ? », «
quelles sont nos motivations ? ». Les finalités contribuent à la cohésion
de l’entreprise et orientent les décisions stratégiques
CHAP I: L’ENTREPRISE :
DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 7

Les différents types de finalités


- Les finalités économiques
- Les finalités humaines
CHAP I: L’ENTREPRISE :
DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 8
• Les finalités économiques
Sont au nombre de trois : - produire et distribuer des biens et services aux
entreprises ou aux consommateurs ; - assurer la survie de l’entreprise et sa croissance
excepté pour certaines entreprises qui sont créées pour une mission précise,
temporaire ; - réaliser un profit.
• Les finalités humaines
Elles concernent aussi bien les ambitions des dirigeants (prestige par exemple) que
l’épanouissement du personnel : bonnes conditions de travail, bien-être des salariés,
participation au pouvoir de gestion, etc.... C. Les finalités sociales Elles peuvent
coexister avec les autres finalités dans la plupart des entreprises, mais pour certaines,
elles constituent des finalités primordiales : le service public ou l’indépendance
nationale sont des finalités principales des entreprises publiques.
CHAP I: L’ENTREPRISE :
DEFINITION, FINALITES ET
CLASSIFICATION 9
Classification des entreprises
Il existe plusieurs façons de classifier une
entreprise. Parmi lesquelles, on cite :
• - la classification selon la nature économique ;
• - la classification selon la taille ;
• - la classification juridique.
La classification selon la nature économique
• Cette classification peut se faire selon trois aspects :
• - classification par secteur.
• - classification par type d’opérations accomplies.
• - classification selon la branche d’activité.
• La classification par secteur
• On distingue :
• Le secteur primaire qui regroupe toutes les entreprises utilisant à titre principal le facteur
naturel. Il englobe l’agriculture, l’élevage, la pêche, etc...
• Le secteur secondaire qui réunit toutes les entreprises ayant comme activité la
transformation de matières premières en produits finis et englobe donc toutes les industries.
• Le secteur tertiaire qui rassemble toutes les entreprises prestataires de services. Sa
composition est très hétérogène car il regroupe tout ce qui n’appartient pas aux deux autres
secteurs, à savoir : les activités de distribution, de transport, de loisir, de crédit, d’assurance,
hôtellerie……,
• La classification selon le type d’opérations accomplies
Les opérations effectuées dans une entreprise peuvent être classées en 5 catégories :
• Les opérations agricoles : ce sont des opérations dans lesquelles le facteur naturel est prédominant.
• Les entreprises industrielles : effectuent des opérations de transformation de la matière en produits
finis.
• Les entreprises commerciales : réalisent les opérations de distribution des biens et assurent la
fonction de grossiste (c’est-à-dire l’achat en grande quantité directement chez le fabricant et la vente
en grande quantité au revendeur) ou de semi-grossistes (stade intermédiaire entre le grossiste et le
détaillant) ou de détaillants qui vendent directement au consommateur.
• Les entreprises de prestations de service : fournissent deux types de services :
• service de production vendue à d’autres entreprises : société d’étude, agences de publicité..
• service de consommation : entreprises rendant des services aux consommateurs (transport,
restaurants, locations...)
• Les entreprises financières : réalisent des opérations financières à savoir : la création, la collecte, la
transformation et la distribution des ressources monétaires et des ressources d’épargne. Elles sont
constituées par les banques.
• 
• La classification selon la branche d’activité :
• 
• À la différence du secteur, qui rassemble des activités variées, la branche ne
regroupe que les entreprises fabriquant, à titre principal, la même catégorie
de biens, entreprises de l’industrie pharmaceutique, industrie...Les
entreprises d’une même branche ont pour points communs :
• - l’usage d’une même technique ;
• - l’utilisation des mêmes matières premières ;
• - des intérêts communs dans certains domaines : ce qui leur permet de
regrouper certaines de leurs activités et de créer des services communs,
notamment de recherche, d’achat ou de vente, filiales communes.
• La classification selon la taille
• Les entreprises ont des tailles différentes. Selon sa dimension, l’entreprise va
du simple atelier jusqu’à la grande entreprise.
a- Effectif du personnel employé :
• Selon ce critère, on distingue :
• - les très petites entreprises (TPE) qui emploient moins de 5 employés ;
• - les petites entreprises (PE) qui emploient un effectif compris entre 5 et 10
salariés ;
• - les moyennes entreprises (ME) employant un effectif compris entre 10 et 100
salariés (ce nombre peut aller à 500) ;
• - les grandes entreprises qui emploient plus de 500 salariés.
b- Selon le chiffre d’affaires
Le chiffre d’affaire permet d’avoir une idée sur le volume des transactions de
l’entreprise avec ses clients. L’importance d’une entreprise peut se définir par le
volume de ses transactions. Ce critère est important pour les raisons suivantes :
- Il est utilisé pour apprécier l’évolution des entreprises et pour les classer par
ordre d’importance selon leur chiffre d’affaires.
- Pour l’entreprise,
- Il constitue un outil de gestion : la variation du chiffre d’affaires permet à
l’entreprise de mesurer la pertinence de ses méthodes de ventes. Ainsi, une
baisse du chiffre d’affaires est souvent interprétée comme un indicateur
important de la mauvaise santé de l’entreprise.
Il est utilisé à des fins comparatives dans la mesure où il permet à l’entreprise de
se positionner par rapport aux autres entreprises de la même branche.
3- La classification juridique  
Cette classification permet de distinguer entre :
a- Les entreprises du secteur public
- Les entreprises publiques : ce sont des entreprises qui appartiennent en totalité
à l’État ; ce dernier détient l’intégralité du capital, le pouvoir de gestion et de
décision.
- Les entreprises semi-publiques : ce sont des entreprises contrôlées par les
pouvoirs publics : choix des investissements, niveau des prix, politique de
l’emploi...etc., mais où des personnes privées participent au financement et/ou à
la gestion.
b- Les entreprises privées
• On distingue :
- L’entreprise individuelle qui appartient en totalité à une seule
personne qui assure la gestion et la direction.
- La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs
personnes conviennent de mettre en commun leurs biens ou
leur travail ou les deux à la fois en vue de partager le bénéfice
qui pourra en résulter.  
- La coopérative réunit des personnes qui désirent mettre en
commun leurs économies ainsi que leurs compétences pour
l’autosatisfaction des besoins spécifiques (logement,
consommation) sans chercher le profit.
CHAPITRE II-
L’ENTREPRISE ET SON
ENVIRONNEMENT
Définition de l’environnement de l’entreprise

C’est l’ensemble des facteurs extérieurs à l’entreprise et qui ont une influence
sur elle. On distingue :
- le macro-environnement : environnement général de l’entreprise qui intègre
les aspects sociologiques, économiques, juridiques, techniques ... tant
nationaux qu’internationaux.
- le micro-environnement : environnement spécifique de l’entreprise
constitué de ses clients, de ses fournisseurs, de ses sous-traitants, de ses
concurrents...
• Le macro-environnement de l’entreprise

Il existe de nombreux facteurs clés de cet environnement qui ont des


conséquences pour l’entreprise. Celle-ci doit les connaître pour agir
efficacement. Par exemple, une entreprise qui décide de lancer un
nouveau produit doit savoir que la demande future est fonction de
multiples facteurs.
DEMOGRAPHIQUES CULTURELS JURIDIQUES ECONOMIQUES TECHNOLOGIQUES
Structure par âge, natalité, État et évolution des valeurs Règlement, interdiction, conditions de Croissance économique, État et évolution des connaissances, nouveaux
mortalité, projection future de la et des croyances, niveau garantie, conditions de vente,.... évolution des prix, produits, diffusion internationale de l’innovation.
pyramide des âges... d’éducation... politique économiques de
l’Etat (impôt, taux
d’intérêt...)
• Le micro-environnement de l’entreprise
• Le micro-environnement de l’entreprise est constitué par ses partenaires sur le
marché. L’entreprise désirant connaître son environnement spécifique doit
apprécier les différents aspects le concernant. Cette étude de l’environnement
spécifique constitue le contenu essentiel des études de marché réalisées par les
entreprises.

LES CLIENTS LES FOURNISSEURS LES CONCURRENTS


- Identifier les besoins - Déterminer leur nombre - Evaluer leur taille et -Déterminer les concurrents directs (biens similaires) et les concurrents indirects
- Déterminer leur nombre leur pouvoir -Apprécier les fournisseurs qui (biens de substitution)
- Évaluer leurs forces et leur disposent d’un monopole... - Envisager les -Apprécier leur force et leur pouvoir
pouvoir évolutions -Envisager les évolutions en termes de rapport de force -Déterminer s’il est
- Envisager les évolutions difficile d’entrer dans le secteur (barrières à l’entrée) ou d’en sortir (barrières à la
sortie)
CHAPITRE III- NOTIONS D’ENTREPRENEURIAT
ET D’ENTREPREUNEUR
I- Définitions
• Entreprendre
Entreprendre, c’est se mettre en mouvement. Être capable de rêver un projet
qui nous ressemble, qui nous fait vibrer et dans lequel on a envie de s’investir.
C’est être capable de mettre en œuvre un certain nombre de choses : des
actions et de l’énergie pour réaliser ce projet. Quel que soit le domaine dans
lequel on a envie de se lancer : artistique, social, sociétal, humanitaire, sportif
ou économique… C’est la personne qui est au cœur de l’acte d’entreprendre et
c’est elle, avec ses talents, ses atouts, ses zones lumineuses et ses zones
d’ombre qui va donner sa couleur à l’entreprise qu’elle va développer.
• Un entrepreneur
Le terme « entrepreneur » a connu plusieurs conceptions selon les auteurs.
En effet, selon Kizner I., les entrepreneurs sont ces individus plus rapides dans leur
compréhension et, voyant plus loin que les autres hommes, ils cherchent autour d’eux
des sources de profits.
Drucker P. (1985) quant à lui, considère comme « entrepreneur », toute personne
animée de l’esprit d’entreprise. Cet entrepreneur dispose de plusieurs traits de caractère
qui représentent des valeurs et des attitudes face à l’environnement socio-économique
dans lequel il opère. Il s’agit notamment de son sens de l’autonomie en recherchant son
indépendance, de la forte confiance dont il dispose généralement en étant optimiste et
en exerçant un self contrôle, de sa persévérance qui l’incite à une grande patience et à
jouer avec le temps tout en fournissant beaucoup d’énergies pour arriver à ses fins.
Pour Ouédraogo A. (1999), « l’entrepreneur est un chef d’entreprise, que l’entreprise soit
formelle ou informelle ». Le concept d’entrepreneur ici englobe surtout les créateurs ou
propriétaires d’entreprise.
• À la suite de Fillion L. J. (1997), qui soutient qu’« à ce jour, on n’a pas encore établi un profil
psychologique scientifique absolu de l’entrepreneur », ceci en critique aux études
empiriques focalisées sur les caractéristiques psychologiques de l’entrepreneur, Ouédraogo
A. (1999) fait remarquer que l’entrepreneur ne peut être étudié de manière isolée,
indépendamment de ses interrelations avec son environnement. L’entrepreneur est avant
tout un produit social. La création de l’entreprise sera la résultante des valeurs éducatives,
de la culture, de l’itinéraire scolaire et professionnel de l’entrepreneur.
• Toutefois, nous retiendrons avec Drucker P. (1985) que « l’entrepreneur est animé de l’esprit
d’entreprise ».
• Aujourd’hui, le Petit Robert donne trois définitions du mot « entrepreneur »:
La première définition fait référence à l’acte d’entreprendre: « est entrepreneur » celui qui
entreprend quelque chose.
La seconde voit dans l’entrepreneur «une personne qui se charge de l’exécution d’un travail
».
La troisième, dans une perspective économique, est entrepreneur «toute personne qui
dirige une entreprise pour son propre compte, et qui met en œuvre les divers facteurs de
production (agents naturels, capital, travail), en vue de vendre des produits ou des services
».
II- Typologie des profils d’entrepreneurs

• La littérature scientifique identifie deux principaux profils d’entrepreneurs :


l’entrepreneur par nécessité, et l’entrepreneur par opportunité́, qui est lui un
peu l’image type de l’entrepreneur dans l’esprit des gens et dans le langage
courant.
• Mais il y a une multitude d’autres formes d’entrepreneuriat, en termes de
motivations, conditions professionnelles, milieu social, objectifs, origine
ethnique, religieuse, etc. comme l’expliquent Stewart et Horthy (2003) en
parlant d’un « entrepreneuriat multiple ».
Nous nous cantonnerons à aborder spécifiquement les deux profils évoqués ci-
avant, et à parler plus précisément de la catégorie que nous allons voir après :
les entrepreneurs par nécessité́.
1- Les entrepreneurs par
opportunité
Les entrepreneurs par opportunité́ sont définis dans la littérature comme des
personnes à la poursuite d’une « opportunité́ entrepreneuriale » selon des
facteurs « pull » (Admit et Muller, 1995). On entend par là des facteurs positifs
tels que l’autonomie, l’indépendance, la liberté́, l’argent, le défi, le statut social
ou encore la reconnaissance (Fayolle et Nzakara, 2012 ; Carter et al., 2003 ;
Kolvereid, 1996 ; Wilson et al., 2004). L’entrepreneur par opportunité́ s’apparente
très certainement à l’entrepreneur classique que l’on se représente dans
l’imaginaire courant.
L’entrepreneur par opportunité́ a cette fibre entrepreneuriale, il est conscient de
sa capacité à gérer des hommes, fédérer autour de lui et de son projet, pour
mener à bien ce projet. Il a conscience de la charge de travail, il a une grande
confiance en lui et en ses chances de réussite, une grande motivation et maitrise
finalement son sujet. Il a une certaine expérience du domaine dans lequel il
entreprend, une connaissance du secteur, etc.
2- Les entrepreneurs par nécessité :

• A l’opposé de l’entrepreneur par opportunité́, nous retrouvons l’entrepreneur par


nécessité. Il est selon Bowling et By grave (2002) une « personne qui ne perçoit
aucune alternative appropriée d’emploi à la création d’entreprise », il n’a donc
plus d’autre choix pour sortir de sa situation de non-emploi que de créer le sien
via la création d’une entreprise. Bosman et Levie (2009) rejoignent cette idée
puisque pour eux l’entrepreneur par nécessité est « toute personne qui décide de
s’impliquer dans une activité́ entrepreneuriale parce qu’elle ne dispose pas
d’autres alternatives pour trouver un travail ». Ce qui pour entre plus précis
désigne des individus qui répondent à des facteurs « push » cette fois, et se
voient dans une situation critique où leur seule échappatoire, leur seule issue
digne, s’avère entre la création d’entreprise. Ils sont complètement passifs dans
leur décision et leur motivation de création. Comme le disent Blackburn et Ram
(2006), tous les « exclus » de notre société́ n’ont pas forcement les ressources
pour entreprendre, ni même l’envie.
• Les conclusions du travail conduit par Fayolle et Nzakara (2012), interrogeant des entrepreneurs
par nécessité, montrent des traits communs à ce type d’entrepreneurs comme un grand
manque de confiance, une situation d’isolement, d’exclusion, de nombreux traumatismes, et
une grande fragilité́.
• Ces caractéristiques sont liées au passé de ces néo-entrepreneurs. Ils sont souvent en manque
de confiance, isolés, exclus parce qu’ils ont connu le licenciement et autres accidents de la vie.
• Ces entrepreneurs par nécessité́ portent des projets sans grande innovation, souvent contraints
par les évènements, sans grande motivation réelle et avec un taux de réussite faible (Caliendo,
2009). Ça rejoint ce que disaient Fayolle et Nakara (2010, sur le fait que les projets de ces
entrepreneurs ne sont « ni porteurs d’innovation, ni créateurs d’emplois ». Dans son travail, Paul
Couteret (2010) définit les entrepreneurs contraints, distincts pour lui des entrepreneurs par
nécessité́, mais leurs caractéristiques sont pour nous intrinsèquement similaires. Il énonce qu’il
n’y a pas de « désir » entrepreneurial, qu’il manque cette « propension au risque », cette
recherche d’un « accomplissement ». Il remet en cause leur engagement, qu’il juge « insuffisant
et trop fragile », sans projection dans l’avenir (son étude révèle en effet que 60% des profils
étudies renonceraient à leur projet si une offre d’emploi sérieuse se présentait demain), une
forte réticence au changement et avec un faible taux de réussite. Ils manquent de ressources
stratégiques que sont les réseaux et le financement (Fayolle et Nzakara, 2010). Nous retrouvons
bien des caractéristiques ici qui correspondent fortement à celles qui définissent les
entrepreneurs par nécessité.
III- Qualités d’un entrepreneur

• Voici une liste non exhaustive des qualités les plus attendues d’un entrepreneur :
• – imagination, innovation, originalité, vision, créativité mais aussi action
• – proactivité : anticipation de l’événement plutôt que réactivité
• – pouvoir à surpasser ses préjugés, pouvant changer les paradigmes
• – maîtrise de soi, confiance en soi, un ego surdéveloppé
• – niveau élevé de sensibilité, cultivé, curieux, toujours à l’affût de l’information
• – esprit d’entreprise : réaliser, associer les autres à son idée
• – esprit d’entreprendre : virtualiser, sortir du réel pour imaginer des situations différentes
• – leadership : savoir mener et mobiliser ses partenaires
• – capacité de négociation : savoir convaincre les autres à adhérer à son projet
• – auto motivation, volonté, ambition et passion, dynamisme, enthousiasme, persévérance
• – forte capacité de travail
• – goût du risque : l’aptitude à la prise de risque à condition que le risque en vaille la peine
• – capacité à décider dans un univers incertain
• – capacité à fixer et à atteindre ses buts
• – capacité à supporter et à surmonter l’échec, l’erreur et le stress
• – volonté d’indépendance tout en gardant une interdépendance
IV- Entrepreneuriat et esprit entrepreneurial
1- L’entrepreneuriat
• L’Entrepreneuriat est aussi un concept complexe et peut entre abordé de différentes
manières. De nombreuses littératures sur l’entrepreneuriat sont presque
exclusivement centrées sur les cas européens et américains. C’est seulement
récemment que les recherches ont commencé à étudier les caractéristiques de
l’entrepreneuriat en Afrique. Ce regain d’intérêt pour l’entrepreneuriat africain est né
sur le sillage du renforcement du débat consécutif à la croissance du secteur privé.
Promouvoir le secteur privé, et spécialement l’entrepreneuriat est devenu l’objectif clé́
de la politique du développement en Afrique depuis le lancement au milieu des
années 1980 du Programme d’Ajustement Structurel (Commission Africaine, 2009 ;
PNUD, 2004). L’entrepreneuriat est essentiellement vu comme une solution à une série
de problèmes économiques et aussi comme une force motrice des changements
sociaux. Particulièrement en Afrique, l’entrepreneuriat fut perçu comme la solution à
la montée du chômage des jeunes (Commission Africaine, 2009 ; Banque Mondiale,
2013).
Une définition professionnelle de l’entrepreneuriat perçoit les entrepreneurs comme
des personnes qui s’auto-emploient. Cette définition est basée sur la conception
selon laquelle une personne est soit sans emploi, auto-employée ou salariée chez
une tierce personne. Cette définition est fréquente dans la littérature sur le
développement, du fait du grand nombre de personnes qui gagnent leur vie à
travers l’auto-emploi dans les micros et petites entreprises (Naudet,́ 2008). En effet,
en Afrique, comme l’affirment Chignât et al. (2005), le terme « entrepreneuriat » est
utilisé pour designer l’auto-emploi. En plus, les critiques de cette perception
soutiennent que l’entrepreneuriat va au-delà̀ de ‘faire du business’ ou de ‘s’auto
employer’. Mais, elle se réfère à des traits de comportement, à la façon de raisonner
et d’agir des hommes actifs (Olmi, 2009). Cette perspective psychologique et
culturelle met l’accent sur les fonctions et les actions des entrepreneurs tout en
soulignant les capacités de créativité́ et d’innovation de l’entrepreneur. Nous
retiendrons ici la définition professionnelle qui perçoit l’entrepreneuriat comme un
processus par lequel des hommes et des femmes optent consciemment pour une
carrière fondée sur l’auto-emploi. Ceux-ci acceptent de prendre des risques,
d’apprendre l’art de faire des affaires au cours du développement de leur entreprise.
Au sens large, l’entrepreneuriat est la capacité de concrétiser
une idée, de se mettre en projet, ce qui peut mener, entre autres,
à la création d’une entreprise, mais cela peut mener également à
l’intrapreneuriat (capacité collective et organisationnelle pour
encourager et accompagner la prise d’initiatives, à tous niveaux
dans une entreprise) ainsi qu’à une plus grande employabilité
(capacité d'évoluer de façon autonome à l'intérieur du marché du
travail, de façon à réaliser, de manière durable, par l'emploi, le
potentiel qu'on a en soi…). La finalité éducative de l’Éducation à
l’Entrepreneuriat au sens large est de rendre le jeune plus
entreprenant. C’est l’éducation PAR l’entrepreneuriat.
2-Esprit entrepreneurial
• « L’esprit entrepreneurial est la volonté d’essayer de nouvelles choses ou de faire les choses
différemment simplement parce qu’il existe une possibilité de changement » (citée par Léger-Jarniou,
2000)
• Développer une capacité à composer avec le changement, expérimenter leurs idées et agir avec
beaucoup d’ouverture et de flexibilité.
• « c’est observer son environnement et à être sensible à ses besoins non satisfaits, à analyser ses
compétences et à améliorer sa formation, à avoir travaillé en équipe, participer à des groupes de
projets, à créer des réseaux et les animer, être ouvert prêt à s’investir et être conscient qu’il faudra
toujours se remettre en question et s’améliorer».
• L’esprit d’entreprendre ne doit pas se limiter à la création d’entreprise mais, doit être perçu comme
étant une attitude générale qui peut être ultimement adaptée par chacun tous les jours et dans toutes
les activités professionnelles.
• « Le terme d’esprit entrepreneurial est aussi employé pour qualifier les pensées ou les actions des
personnes qui évoluent dans d’autres milieux que celui des affaires : le scientifique, le culturel,
l’artistique, etc. Ainsi, un chercheur qui possède l’esprit entrepreneurial n’est pas forcément une
personne qui va créer une nouvelle organisation, mais un individu qui prend des risques ou qui fait
preuve d’initiative dans son travail ou au sein de son laboratoire. »
3-La créativité et l’innovation dans le processus entrepreneurial

• La créativité est l’un des outils les plus importants. L’entrepreneur est souvent un PIONNIER. Ce
n’est qu’après la concrétisation d’une idée d’affaires par un entrepreneur que tout le monde se
demande pourquoi je n’ai pas trouvé cela en premier !
• Etre créatif suppose la capacité de réfléchir et d’agir au-delà des paradigmes. Un entrepreneur
pense et agit autrement. C’est-à-dire, il sorte des sentiers battus. Il a une manière de faire
différente de ce qu’on lui a apprise à l’école et dans la communauté. Il ose surpasser les limites.
• Tout le monde n’est pas né créatif. Il y a des outils qui peuvent améliorer ou susciter la créativité.
• Les questions qui se posent à l’entrepreneur et qui font appel à sa créativité sont les suivantes:
• - comment trouver une idée originale?
• - comment concevoir une proposition de valeur qui correspond à un besoin?
• - comment avoir un business model qui va marcher?
• - comment mobiliser les ressources?
• L’entrepreneur a pour mot d’ordre « innover ou périr »
• L’entrepreneuriat et l’innovation sont fortement reliés. Cela a été démontré par J.
Schumpeter. Ce dernier a parlé de « destruction créatrice » qui résulte de l’innovation. En
fait, l’apparition de nouvelles entreprises innovantes peut remettre en cause, ou bien
entraîner la disparition des vieilles entreprises déjà présentes dans le paysage, si ces
dernières n’ont pas pu suivre l’évolution technologique.
•   Ce sont les entrepreneurs qui sont au cœur de cette dynamique de « destruction
créatrice », car ils saisissent avant les autres agents les opportunités qu’ils peuvent exploiter.
C’est ainsi qu’ils contribuent à l’émergence de nouvelles activités génératrices d’emploi.    
•   Ainsi, l’innovation est un des éléments fondamentaux de la croissance économique. Les
nouvelles entreprises innovantes vont pousser les autres entreprises à être plus
performantes du fait de la concurrence. Elles participent au dynamisme économique.
L’entrepreneur est le plus souvent l’instigateur de l’innovation. On peut dire qu’il est poussé
par la curiosité, il n’aime pas trop les sentiers battus.
•   L’innovation, de façon générale, résulte d’un certain nombre d’éléments : 
• -l’inattendu : le succès ou le revers ;
• -le bouleversement de la structure général de l’économie (l’industrie, le
marché…) ;
• -les modifications démographiques ;
• -les changements culturels ;
• -les avancées technologiques (par exemple l’essor des nouvelles technologies de
l’information et de la communication).
•    Pour conclure on peut dire que l’innovation est un vecteur important de la
croissance économique. Or cette innovation est entreprise par les entrepreneurs.
Donc ces derniers sont indispensables pour entretenir la dynamique. Compte
tenu  de l’importance des entrepreneurs pour l’économie, il faut promouvoir
l’esprit d’entreprendre auprès de la population, notamment auprès  des jeunes,
pour qu’ils soient les futurs entrepreneurs (et futurs innovateurs). Qu’en est-il du
rôle de l’entrepreneuriat dans le développement des territoires ?
Esprit d’entreprendre

• « L’esprit d’entreprendre est la mentalité et la façon de penser qui conduisent un


individu (ou un groupe d’individus) à repérer des opportunités et à réunir les moyens
nécessaires pour les exploiter en vue de créer de la valeur...L’esprit d’entreprendre est
de ce fait la mentalité qui conduit un individu passif à prendre l’initiative, à relever des
défis et de devenir un acteur de son propre avenir personnel et professionnel ».
• -«L’esprit d’entreprendre puise son énergie dans les attitudes qui le définissent: la
persévérance, la créativité, l’optimisme, la responsabilité, l’esprit d’équipe, l’énergie-
autonome, l’initiative et repose avant tout le savoir être de l’individu.
• -L’esprit d’entreprendre se définit principalement à travers des aptitudes et des attitudes
dans lesquelles il puise son énergie, à savoir : la confiance en soi, la persévérance, la
créativité, l’optimisme, la responsabilité, l’esprit d’équipe, l’énergie autonome et
l’initiative.
• « Entreprendre, c’est oser ses envies de vie ». L’esprit d’entreprendre, c’est donc avant
tout entreprendre son projet de vie. Cette mise en projet peut se concrétiser dans
différents types d’engagements : économie, économie sociale, secteur culturel, sport...».
• « L’esprit d’entreprendre est avant tout une attitude générale qui
repose certes sur des compétences liées au savoir et au savoir-
faire mais qui se fonde avant tout sur des compétences liées au
savoir être de l’individu tels que par exemple la persévérance, la
créativité, l’esprit d’initiative ou la responsabilité.
• L’esprit d’entreprendre est la mentalité et la façon de penser qui
conduisent un individu (ou un groupe d’individus) à repérer des
opportunités et à réunir les moyens nécessaires pour les
exploiter en vue de créer de la valeur...-L’esprit d’entreprendre
est de ce fait la mentalité qui conduit un individu passif à
prendre l’initiative, à relever des défis et de devenir un acteur de
son propre avenir personnel et professionnel. »
Entrepreneuriat et croissance économique

•  L’entrepreneuriat est un des facteurs important pour une économie en pleine


croissance. En effet, la création de nouvelles entreprises est un moteur essentiel de la
croissance économique et permet de dynamiser le tissu économique.
•   Les entrepreneurs jouent un rôle fondamental dans une économie de marché  mais
aussi dans toute autre économie. La présence des entrepreneurs permet d’accroître
l’efficacité d’une économie car ces derniers interviennent pour permettre et faciliter
les transactions entre des agents dont les préférences et les disponibilités en
ressources ne sont pas identiques.
• Ils jouent un rôle important dans le renouvellement du parc d’entreprises. Nécessaires
au développement économique, à la création d'emplois, les entreprises nouvelles
aujourd'hui ne sont pas assez nombreuses. Il faut donc susciter des vocations de
nouveaux entrepreneurs, constituer un vivier de créateurs, disposer d'une pépinière
de nouvelles pousses entrepreneuriales. C’est pour cette raison qu’il faut promouvoir
l’esprit d’entreprendre chez la population en général, et chez les jeunes en particulier.
En effet les jeunes d’aujourd’hui sont les acteurs (entrepreneurs) de demain.
L’entreprenariat peut être un moyen de lutter contre le chômage et la précarité des
jeunes. Cette solution permet de réduire la dépendance et la passivité. A travers la
création d’entreprise, les jeunes peuvent créer eux-mêmes leur emploi.
V- Valeurs et qualités entrepreneuriales

1- Valeurs entrepreneuriales
• La culture entrepreneuriale se compose de caractéristiques qui ont le pouvoir de favoriser une action
efficace et qui contribuent à l’actualisation du potentiel. Ces caractéristiques sont la confiance en soi, le
leadership, l’esprit d’équipe, la motivation, le sens des responsabilités, la solidarité, la débrouillardise,
l’effort, l’initiative, le sens de l’organisation, la créativité, la détermination et la persévérance. La culture
entrepreneuriale se décline en trois éléments:
• Des connaissances partagées par des individus d’une même société qui veulent relever des défis ;
• Des attitudes et des valeurs (créativité, sens de la responsabilité, autonomie, confiance en soi, solidarité,
leadership, tolérance à l’échec, etc.);
• Des compétences des savoir-faire, savoir être et savoir agir. La culture entrepreneuriale a comme but
l’accomplissement d’une société responsable et en mesure de s’assumer pleinement. Dans la sensibilisation
à l’entrepreneuriat, les entrepreneurs jouent un rôle capital. En effet, l’expérience des entrepreneurs peut
être exposée et faire l’objet de témoignage, d’exemples à suivre par les jeunes générations.
La culture entrepreneuriale est basée sur les valeurs
suivantes : créativité et innovation, interdépendance,
croissance et développement, responsabilité, prise
d’initiative, optimisme, orientation résultat et profit. En
ayant cette culture, les gens allient esprit d’entreprendre et
esprit d’entreprise. L’esprit d’entreprendre c’est la capacité
de virtualiser le réel, sortir du réel pour imaginer des
situations différentes, concevoir un projet. L’esprit
d’entreprise c’est la capacité de réaliser le virtuel, associer les
autres à son idée, réaliser un projet. 
Principales caractéristiques
entrepreneuriales
• Désir d’accomplissement
• Recherche du pouvoir
• L’autonomie
• La confiance en soi
• Haut niveau d’Energie et de dynamisme
• Persévérance malgré́ les obstacles
• T oléracé au stress
• Capable de faire face à la concurrence
• Personne orientée vers l’action
• Innovateur
• Capacité de concevoir des projets, de conceptualiser et de se projeter dans l’avenir
CHAPITRE IV: LA DYNAMIQUE DE
LA PASSION DANS LE
PROCESSUS ENTREPRENEURIAL
• La recherche en entrepreneuriat a enté caractérisée par la prise en compte de
l’individu entrepreneur en tant qu’acteur principal dans le processus
entrepreneurial. Les premiers chercheurs dans ce domaine (ex. Schumpeter, 1934
et McClelland, 1967) ont proposé́ une approche psychologique qui a privilégié́
l’individu en tant qu’objet principal de la recherche en entrepreneuriat.
• L’approche psychologique revêt une importance particulière dans la recherche en
entrepreneuriat pour plusieurs raisons
• D’abord, l’étude des traits de la personnalité́ de l’entrepreneur a démontré́ une
contribution fructueuse dans la compréhension de l’action entrepreneuriale
(Carter et al, 2003; Chelly et al, 1991; Rauch et Frese, 2007; Zhao et Seibert, 2006).
Ensuite, plusieurs chercheurs en psychologie faisant de l’entrepreneuriat leur
domaine de recherche, ont apporté́ des éclaircissements sur les variables
psychologiques, en relation avec l’entrepreneur, à partir des études et des résultats
empiriques. Enfin, la psychologie a fait valoir que les actions entrepreneuriales
doivent être étudiées selon une approche psychologique, que ces actions soient
nécessaires pour créer une entreprise ou qu’elles soient déterminantes pour sa
réussite (Rauch et Frese, 2000).
• La psychologie a traditionnellement pour objectif d’atteindre une compréhension
des perceptions, des cognitions, des émotions, des motivations et des
comportements des individus, il est donc envident de se pencher sur la
psychologie pour appréhender davantage les différentes étapes du processus
entrepreneurial, dans lequel l’entrepreneur occupe une place de premier rang
(Frese et Gielnik, 2014).
• En nous inscrivant dans cette approche psychologique, nous nous concentrons
sur la question de la dynamique de la passion dans le processus entrepreneurial.
La passion entrepreneuriale est un état affectif intense d'un entrepreneur qui est
accompagné par des manifestations cognitives et comportementales, vécue tout
au long du processus entrepreneurial (Chen et al 2009).
1. La passion et la passion entrepreneuriale

Les résultats des travaux de recherche empiriques ont révèlé que la passion est
au cœur de l’action entrepreneuriale (Cardon et al, 2013). En effet, la passion
permet aux entrepreneurs l’acquisition des ressources comme le capital (Chen et
al. 2009) et les compétences humaines adéquates et nécessaires (Cardon, 2008).
Elle contribue à l’identification des opportunités entrepreneuriales (Baron, 2008 ;
Baron et Ward, 2004) et facilite l’innovation à travers l’engagement (Bielyï et al,
2000). Elle constitue une force pour la concrétisation des rêves et des visions des
entrepreneurs (Chang, 2001 ; Ma et Tan, 2006 ; Shane et al, 2003). Elle encourage
la motivation et l’engagement des employés et des partenaires (Breugst et al,
2012 ; Cardon 2008) et influence la persuasion des entrepreneurs dans la cadre
de la présentation des plans d’affaires auprès des pourvoyeurs de capitaux (Els
Bach et Kramer, 2003 ; Chen et al, 2009). Elle permet de créer un climat
d’optimisme (Bird 1989) et facilite pour les entrepreneurs la persévérance et la
persistance dans l’aboutissement de leurs objectifs (Cardon, 2008 ; Chen et al,
2009).
• Dans ce sens, la passion est un critère utilisé par les entrepreneurs pour définir
leurs performances (Schindehutte et al, 2006) et pour décrire et qualifier
l’expérience personnelle des fondateurs des entreprises familiales (Morris
2010). Enfin, la passion explique également pourquoi les entrepreneurs ne
réussissent pas nécessairement dans toutes les phases du processus
entrepreneurial.
• Compte tenu du rôle important joué par la passion dans les activités
entrepreneuriales, il sera judicieux de montrer les mécanismes cognitifs et
comportementaux qui conduisent à ses effets dans le cadre du processus
entrepreneurial.
2. La théorie de l’identité́ et la passion entrepreneuriale

• S’appuyant sur la théorie de l’identité́ selon laquelle les individus choisissent leurs
comportements conformément aux rôles valorises (Stryker et Burke, 2000), Cardon et ses
collègues (2009) ont montré pourquoi les entrepreneurs ont des préférences pour des rôles
particuliers dans le processus entrepreneurial. Ces rôles sont très significatifs de l’identité́
entrepreneuriale. L’entrepreneur exprimera des sentiments positifs et intenses concernent les
activités associées à ces rôles centraux à son identité́, d’où la relation de congruence entre
l’identité́ et les sentiments (Farmer et al, 2011 ; Fauchant et Gruber, 2011 ; Murines et al,
2012). Cardon et ses collègues (2009) ont montré que l’entrepreneur peut jouer trois rôles en
fonction de son identité́ :
• -Un rôle d’inventeur (Inventor) ;
• -Un roule de créateur (Founder) ;
• - Un Rolle de développeur (Developper).
3. Les émotions positives et la
passion entrepreneuriale
Parallèlement à l’identité́, les sentiments positifs et intenses représentent une
dimension de la passion. Selon Rony (1980) et Laupies (2004), la passion ne
peut se concevoir sans la prolifération d’émotions qu’elle provoque ou subit.
Les émotions font partie des manifestations affectives qui s’imposent de
manière automatique dans le cours de l’adaptation et qui suscitent
l’expérience du plaisir ou de la peine (Rimé, 2005). La passion repose sur la
recherche d’émotions plus ou moins vives (Bromberger, 1998).
La passion vécue par les entrepreneurs permet de transférer les émotions positives
et l’optimisme aux employés et aux partenaires de l’entreprise nouvellement créée,
c’est l’effet contagion de la passion (Cardon, 2008). La passion pousse un individu à
travailler avec acharnement (Baum et al, 2001) et à augmenter son dévouement
pour se distinguer (Bielyï et al, 2000). De même, la passion contribue à la ténacité́
dans le travail, à la volonté́ de persévérer pour de longues heures et à accomplir
des sacrifices dans l’exercice de son activité́ (Cooper et al, 1988 ; Odore, 1991), à la
réalisation des niveaux enlevés d’initiative, d’engagement et de persistance pour
l’atteinte des objectifs (Utsch et Rauch, 2000).

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