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UNIVERSITE ABDELMALEK ESSADI

ECOLE NATIONALE DE COMMERCE ET DE GESTION TANGER

Le paradigme fonctionnaliste

Réalisée par : HOUDA LAAMRANI / FGO Encadré par : Mr.TAHROUCH MOHAMED


LOUBNA MOULOUD / FGO
WIAME SKHAIRI /LT
ARIJ EL IDRISSI EL BERKANI / LT
Introduction
Contexte historique
I- Définition des concepts de base :

 La notion de fonction dans le fonctionnalisme turingien :


La première notion de fonction qui a été utilisée pour formuler l’approche fonctionnaliste est
une notion mathématique de fonction combinée à une notion de fonction comprise comme rôle
causal.
 La notion de fonction dans le téléofonctionnalisme :
Cette appellation s’explique précisément par l’emploi d’un concept de fonction biologique qui
a la caractéristique d’être téléologique.
 Fonctionnalisme :
Le terme de fonctionnalisme est aujourd’hui omniprésent en psychologie cognitive et
philosophie de l’esprit. L’idée principale du fonctionnalisme est que ce qui importe pour
caractériser la nature d’une entité n’est pas la composition matérielle, mais la fonction des
éléments qui la constituent.
 Paradigme :
le concept paradigme provient du grec paradeigma, qui veut dire « exemple » ou « modèle ». A
partir des années 60, il a commencé à être employé pour définir un modèle ou patron dans une
discipline scientifique ou un contexte épistémologique quelconque.
II- Fonctionnalisme dans différentes
disciplines :
 Le fonctionnalisme en anthropologie :
Il a été initié par Bronislaw Malinowski et Radcliffe-Brown.
 Ce courant veut apposer à chaque fait social une ou des fonctions qui le déterminent.
Autrement dit, chaque élément de la culture possède une certaine tâche à accomplir -une
fonction-, qui présente une part irremplaçable de la totalité organique.
 Malinowski veut ce courant de pensée au confluent de trois disciplines, pour une étude de
l'homme tridimensionnelle et totale. Le fonctionnalisme utilise des idées et des méthodes
de l'anthropologie, de la psychanalyse et des sciences naturelles.
 Le paradigme fonctionnaliste :
- Il s’agit de considérer l’organisation exclusivement comme un instrument mis en place
délibérément afin d’atteindre un ou plusieurs buts. Dans ce cas, l’organisation apparaît comme
une unité fonctionnelle, puisque chacune des parties qui la constitue doit être parfaitement
intégrée aux autres de sorte que l’ensemble atteigne effectivement les buts assignés. Pour y
arriver, l’organisation doit imposer à chacun des membres qui la compose, de partager ses
buts. Dans ces conditions, l’organisation prend les traits d’une véritable mécanique, d’un
système quasi-stable (c’est-à-dire susceptible de très peu de modifications) et donc prédictible,
et dont il est aisé de faire l’analyse.
 L’apogée du fonctionnalisme en sociologie :
Le succès du fonctionnalisme peut sembler paradoxal dans la mesure où les deux grands
auteurs qui l'ont fait connaître ont eu des positions relativement différentes. D'un côté, Talcott
Parsons produisit une « théorie générale de l'action » qui visait à dépasser les clivages
disciplinaires et à saisir les relations entre personnalité, culture, système social et économie, de
l'autre, Robert K. Merton propose un fonctionnalisme « modéré » et appelle de ses vœux la
naissance de « théories de moyenne portée ». Les deux sociologues produiront cependant leurs
ouvrages essentiels à la même période et partagent tout de même quelques conceptions
communes.
 Fonctionnalisme en politique :
Dès 1960, G. Almond et J.S. Coleman prirent l’initiative d’intégrer l’étude du développement
politique au sein de la théorie fonctionnaliste. Dans son acception la plus classique, celle-ci
envisage la société, ou le système politique, comme un ensemble d’éléments interdépendants.
Chacun de ces éléments contribue, d’une manière spécifique, à l’organisation et au
fonctionnement de l’ensemble dont il fait partie. L’analyse fonctionnelle se propose, dès lors,
de repérer ces contributions (ou fonctions) et d’apprécier les satisfactions qu’elles apportent
aux exigences de maintien et d’adaptation propres à l’ensemble considéré.
 Fonctionnalisme en philosophie d’esprit :
En philosophie de l'esprit, le fonctionnalisme est une théorie qui, pour des raisons
méthodologiques, conçoit l'esprit comme un système de traitement de l'information et compare
la pensée à un calcul (en anglais, computation ; Hobbes concevait la raison de cette façon1).
Issu des recherches en intelligence artificielle, le fonctionnalisme ajoute en outre une théorie
causale des états mentaux : les états mentaux sont reliés entre eux par le principe de causalité.
 La théorie fonctionnaliste comporte trois types de spécification :
• les spécifications d’entrées (input), les spécifications qui stipulent le genre de choses qui
causent les états mentaux chez les personnes ;
• les spécifications des états internes qui décrivent les interactions causales des états
mentaux ;
• les spécifications de sorties (output) qui disent quels genres d’action ou de
comportements sont causés par les états mentaux.
III- Paradigme fonctionnaliste et analyse des
organisations :
L’organisation est considérée comme un système en équilibre à l’intérieur duquel règnent
l’ordre, l’harmonie et le consensus.
 4 écoles sont distinguées à l’intérieur du paradigme fonctionnaliste :
•L’école classique et la théorie wébérienne de la bureaucratie.
•L’école des relations humaines et la théorie des cercles vicieux de la bureaucratie.
•L’école de la prise de décision.
•L’école systémique.
1 – L’école classique et la théorie wébérienne
de la bureaucratie :
 L’école classique s’est développée au début du 20éme siècle et a pris deux directions
différentes :
• L’organisation scientifique du travail (OST)
• L’organisation administrative du travail (OAT)
 Le modèle wébérien de bureaucratie ou d’organisation moderne, présente des similitudes
avec l’école classique.
2 – L’école des relations humaines et la théorie
des cercles vicieux de la bureaucratie :
 Les principales études portant sur les cercles vicieux bureaucratiques sont celles de :
• MERTON
• GOULDNER
• SELZNICK
• CROZIER
3 – L’école de la prise de décision :

 Pour SIMON , c’est la prise de décision qui donne cohérence et consistance à


l’organisation.
 L’analyse organisationnelle par le biais de la prise de décision est un moyen de réconcilier
le type de rationalité mis de l’avant par l’OST et l’OAT.
 SIMON rejette le concept de rationalité illimitée pour le remplacer par celui d’une
rationalité limitée et partagée.
 La rationalité est limitée puisque les individus ont des connaissances et des habiletés
limitées et qu’ils ont des valeurs personnelles les incitant à choisir certaines directions
plutôt que d’autres.
 La rationalité est partagée puisqu’elle n’est pas le propre seulement de l’entrepreneur et du
dirigeant d’entreprise, mais oriente les choix de tous les membres de l’organisation, quel
que soit le niveau auquel ils se trouvent.
 L’approche de SIMON bien que remettant en cause la rationalité illimitée de l’école
classique, chercher à faire reculer les frontières de la rationalité limitée, principalement par
ses travaux sur l’intelligence artificielle qui visent à programmer les processus de prise de
décision.
 La rationalité devient à nouveau illimitée par le biais d’une rationalité programmé
 L’école de la prise de décisions est fondamentalement fonctionnaliste :
• Elaborer des politiques dont l’impact est déterminant pour l’organisation.
• Les échelons inférieurs traduisent ces décisions en un ensemble de décisions détaillées.
• L’organisation est maintenue en équilibre par l’existence d’une balance entre la
contribution et la rétribution des différents individus et groupes.
• L’existence de rationalités différentes ne conduit nullement à élaborer une théorie des
relations de pouvoir et de conflit au sein des organisations.
4 – L’école systémique :

 Dans les années 60, la théorie des systèmes est devenue une des grilles analytiques les
plus utilisées pour l’étude de l’organisation formelle.
 Considérer l’organisation comme un système consiste à la définir comme « un
ensemble de parties reliées les unes aux autres et en interaction les unes avec les autres ».
 L’organisation peut être définie aussi comme un système qui importe certains
éléments de son environnement, les transforme et les exporte vers l’environnement.
 Lorsqu’une organisation formelle est définie comme un système ouvert, ceci ne signifie
pas simplement que cette organisation est engagée dans un processus d’échange avec les
divers éléments de son environnement, mais que ces échanges sont essentiels pour assurer
la viabilité du système, sa capacité de se reproduire et de se transformer.
 L’approche systémique est essentiellement fonctionnaliste :
• L’organisation doit maintenir un équilibre entre ses intrants, son processus de
transformation et ses extrants.
• Ce sont les processus de feed-back qui permettent à l’organisation d’atteindre un
équilibre à la fois interne et externe face à son environnement.
IV- Les courants du fonctionnalisme :

 Origines: anthropologie et fonctionnalisme absolu :

 Bronislaw Malinowski

 Alfred Reginald Radcliffe-Brown


 Bronislaw Malinowski (1884-1942), l’un des pères fondateurs de l’anthropologie
moderne, est l’auteur du célèbre Argonauts of the Western Pacific (1922), ouvrage
phare qui fait de l’observation participante un impératif méthodologique et
réinvente l’ethnographie en tant que genre littéraire. D’origine polonaise, il
contribue à façonner une nouvelle sensibilité anthropologique à travers ses
séminaires socratiques à la London School of Economics. Personnalité à multiples
facettes, participant à de nombreux débats, il œuvre à une deuxième révolution
lorsqu’il promeut l’étude prioritaire des changements en contexte colonial. Fustigée
par la critique postcoloniale, sa figure demeure légendaire.
 Il est considéré par certains comme le père du fonctionnalisme grâce à une nouvelle vision de la
société: celle-ci est conçue comme un ensemble dont il est impossible d’isoler un trait, une fonction
en particulier, car elles sont toutes dépendantes les unes des autres. Par ailleurs, les fonctions de la
société répondent à deux types de besoins: les besoins primaires physiologiques et les besoins
culturels qui sont comblés une fois les besoins primaires satisfaits. L’étude d’une société, des
phénomènes sociaux, passe donc par l’étude de la manière dont celle-ci comble ses besoins.
 Il élabore, à partir de ces éléments, trois postulats à la base de sa théorie:
• Postulat de l’unité fonctionnelle: tout élément d’un système est fonctionnel pour le système
social tout entier.
• Postulat du fonctionnalisme universel: chaque élément social et culturel remplit une fonction dans
le système.
• Postulat de nécessité: chaque élément est indispensable au système.
 Alfred Reginald Radcliffe-Brown (Birmingham, 17 janvier 1881 -
Londres, 24 octobre 1955) est un anthropologue et ethnographe britannique.
Il participe à la fondation de la tradition britannique de l'anthropologie sociale
en opposition à l'ancienne ethnologie évolutionniste. Se positionnant dans
l'héritage d'Émile Durkheim, il développe une théorie structuro-
fonctionnaliste du social qui s'opposera au fonctionnalisme de Bronislaw
Malinowski dans les premiers temps de l'anthropologie sociale britannique.
 Alfred Reginald Radcliffe-Brown élabore ses travaux dans la même lignée que ceux de
Malinowski, mais introduit néanmoins une nuance dans le postulat du fonctionnalisme
universel et dans le postulat de nécessité: tout élément du système ne remplit pas
nécessairement une fonction et des éléments identiques peuvent remplir une fonction
différente.
 Fonctionnalisme de moyenne portée :
 Robert King Merton (1910-2003): sociologue américain, est le père du fonctionnalisme dit
de moyenne portée. Il nuance les trois postulats de Malinowski et de Radcliffe-Brown :
• Postulat d’unité fonctionnelle : un élément n’est pas forcément positif pour le système, il
peut, par exemple, être dysfonctionnel ou avoir plusieurs fonctions.
• Postulat du fonctionnalisme universel : un élément peut être fonctionnel pour un groupe,
et dysfonctionnel pour un autre.
• Postulat de nécessité : il existe des substituts fonctionnels, c’est-à-dire que plusieurs
éléments peuvent occuper une même fonction dans un système.
 Parsons et le structuro-fonctionnalisme :
- Talcott Parsons (Colorado Springs, 1902 – Munich, 1979),
 Parsons cherche à établir une théorie sociologique générale, une théorie qui pourrait
expliquer tous les comportements sociaux. Son questionnement principal porte sur
comment l’ordre est maintenu dans la société. On distingue généralement trois grands
moments dans l’œuvre de Talcott Parsons :
• Théorie volontariste de l’action :
• Théorie des systèmes et structuro-fonctionnalisme(voir Figure 1). :
• L’évolution des sociétés :
Figure 1: Schéma AGIL. Adapté depuis la version allemande réalisée par Bernd
Oliver Suenderhauf, licence CC-by-SA.
Conclusion :
Bibliographie :

 Delas, J.-P., & Milly, B. (2005). Histoire des pensées sociologiques. Paris: Armand Colin.
 Guillo, D. (2006). Fonctionnalisme. In S. Mesure & P. Savidan (dir.), Dictionnaire des
sciences humaines (p. 460-462). Paris: Presses universitaires de France.
 Letonturier, E. (s. d.). Le système social, livre de Talcott Parsons. In Encyclopaedia
Universalis [en ligne]. Consulté à l’adresse http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/le-
systeme-social/
 Rocher, G. (1972). Talcott Parsons et la sociologie américaine. Paris: Presses
universitaires de France.
 Vandenberghe, F. (2006). Parsons Talcott, 1902-1979. In S. Mesure & P. Savidan (dir.),
Dictionnaire des sciences humaines (p. 838-840). Paris: Presses universitaires de France.
 https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/fonction/34452
 Fonction et fonctionnalisme dans la philosophie de l'esprit contemporaine Marie-Claude Lorne Dans Les
fonctions en psychologie (2008), pages 187 à 201 Idem
 Chapitre V - Qu’est-ce que le fonctionnalisme ? Elisabeth Pacherie Dans Naturaliser l'intentionnalité (1993),
pages 123 à 140.
 https://lesdefinitions.fr/paradigme
 http://amets.e-monsite.com/medias/files/le-fonctionnalisme-en-anthropologie.docx.
 http://dictionnaire.sensagent.leparisien.fr/Fonctionnalisme%20(sociologie)/fr-
fr/#L.E2.80.99apog.C3.A9e_du_fonctionnalisme_en_sociologie.
 III. La théorie fonctionnaliste du développement ,Bertrand Badie Dans Le développement politique (1994),
pages 43 à 56.
 Jean Laberge, Le problème de la relation du corps et de l’esprit, IVe partie: Le fonctionnalisme [archive],
Cégep du Vieux Montréal . Idem
 http://unt.unice.fr/aunege/M2/Psychosociologie_des_Organisations/Psycho/112.htm

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