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GRAMMAIRE:

DU SENS VERS LA
FORME.
QU’EST-CE QUE LA GRAMMAIRE?

• Organisation de la langue.
• Description de la langue.
• Ensemble de règles qui constituent une
langue.
• Étude de la forme des mots, des rapports
entre ces mots dans la phrase, et des
fonctions accomplies par les différents
éléments .
Quels sont les mots clés dans ces
définitions?
LANGUE ORGANISATION
RÈGLES FORME
FONCTIONS RELATIONS

ELLES TOURNENT AUTOUR D’UN AXE


MORPHOSYNTAXIQUE.
La FORME n’est pas le seul
constituant à en tenir compte.
• Pour communiquer l’individu met en jeu aussi et
surtout DU SENS.
• Nous voulons développer chez les apprenants une
compétence communciative, qui implique, entre
autres, une compétence lingusitique.
• Cela voudrait dire: sens et forme, union indissoluble.

Alors, QUELLE GRAMMAIRE ENSEIGNER?


COMMENT LE FAIRE? POURQUOI CHOISIR
UNE APPROCHE OU UNE AUTRE?
QUEL CHOIX FAIRE?
• Le choix d’un type de grammaire pour
l’enseignement ne dépend pas réellement et
totalement, comme on le dit parfois, de l’état de
la science linguistique, mais d’un ensemble de
facteurs qui préexistent dans le contexte
social.
• Un premier facteur: grammaire de la langue
maternelle ou grammaire de la langue
étrangère?
Grammaire de la langue maternelle:
traditionnellement , on la présente comme un
ensemble de formes qu’il s’agit de maîtriser
Grammaire de la langue étrangère.
• Dans un premier temps on a calqué sur la grammaire de
la langue maternelle. Puis, il y a eu le développement de
la Didactique des Langues Étrangères et
l’enseignement de la GRAMMAIRE DE LA LANGUE
ÉTRANGÈRE a adopté une approche chaque fois plus
globale et finalisée de la langue.
• Cependant la Grammaire que nous enseignons est
marquée par la conception MORPHOSYNTAXIQUE:
les aspects formels et les fonctions des éléments sont
les premiers et les plus importants à analyser.
Est-ce la seule possibilité?
• Une autre approche serait possible mais il faudrait une
autre conception: une GRAMMAIRE DU SENS ce qui
exige une conception globale sur le langage, un peu
différente.
• Comment un individu s’approprie-t-il de la langue
(maternelle ou non)? Cette langue est le résultat des
interactions que les membres d’une communauté
établissent entre eux pour essayer de SE
COMPRENDRE
• Alors, à force d’échanges langagiers ON CONSTRUIT
des schématisations abstraites qui constituent ce qu’on
appelle UNE LANGUE COMMUNE.
• LA LANGUE RÉSULTE DONC DES USAGES ET
NON, LES USAGES DE LA LANGUE.
Les USAGES sont divers mais ils tendent à se
stabiliser, à se normaliser, dans quel cadre?

• Dans le cadre des SITUATIONS où ces usages


apparaissent.
• Comme il y a une grande variété de situations
d’emploi, il y a autant de NORMES que de
SITUATIONS.
• Donc, pourrait – on parler d’un USAGE
ABSOLU? Non, la LANGUE se réalise de
diverses façons selon la SITUATION .
Ex: Qu’est-ce que c’est?
C’est quoi?
• Pourriez-vous dire • Que veulent-elles?
quelles seraient les • Qu’est-ce qu’elles
différences entre ces
deux phrases veulent?
interrogatives? • Elles veulent quoi?
• Imaginez des situations • Il font quoi ce soir?
où ces phrases seraient • Qu’est’ce qu’ils font
produites.
ce soir?
• Observez les phrases
suivantes et faites une • Que font-ils ce soir?
analyse similaire.
QUAND ON DÉCRIT UNE LANGUE

• On rend compte des SCHÉMATISATIONS


ABSTRAITES (RÈGLES) et des
VARIÉTÉS DES USAGES EN SITUATION
(NORMES).
• CES DEUX TERMES,
RÈGLES/NORMES, SONT DES
SYNONYMES?
• NON. POURQUOI?
DANS LE CAS DE L’INTERROGATION EN
FRANÇAIS, ON DIT GÉNÉRALEMENT:
INTERROGATION SANS MAIS peut être ne décrit-on pas
MOT INTERROGATIF: les normes qui régissent
quand, où, pourquoi, on dit,
• INVERSION DU VERBE,
par exemple:
• STRUCTURE “Est-ce que...”, • Que dites-vous? ou
• INTONATION. • Qu’est-ce que vous dites? ou
INTERROGATION AVEC • Vous dites quoi?
MOT INTERROGATIF: Pourquoi le locuteur choisit
• INVERSION DU VERBE l’une ou l’autre? CE SONT
• STRUCTURE “Est-ce que...” LES SITUATIONS , LES
RAPPORTS ENTRE LES
INTERLOCUTEURS, QUI
DÉCIDENT.
CE SONT LES RÈGLES. CE SONT LES NORMES.
Analysez cette situation:
Mlle.Lebrun, assistante du Directeur d’une agence de
publicité, reçoit un appel de M. Martin, PDG d’une
entreprise. Le Directeur est absent. Pendant la
conversation, elle doit demander à M. Martin de
téléphoner plus tard. La(les)quelle(s) de ces formules
devrait-elle choisir?
• Vous voulez téléphoner plus tard?
• Voudriez-vous téléphoner plus tard?
• Est-ce que vous voudriez téléphoner plus tard?
Pourquoi? Les trois “formes” seraient grammaticalement
correctes, la règle l’établit. Mais la première ne serait
pas en accord avec la situation, avec la norme.
Est-ce qu’il y a un BIEN PARLER absolu par
opposition à ces parlers “familiers”, “populaires”,
considérés “incorrects”, “fautifs”?
• La réponse est négative. • Le fait d’utiliser l’oral ou
• Parler, c’est une affaire l’écrit n’est pas conditionné
d’adéquation à la par des niveaux de langue
situation d’emploi. mais par des SITUATIONS
D’EMPLOI et d’ENJEUX
• Parler implique un DES INTERLOCUTEURS à
ajustement entre l’intérieur de ces situations.
l’intention, les moyens, • L’écrit n’est pas un niveau
d’expression, la supérieur par rapport à
situation. l’oral. On écrit dans X
• Il n’y a pas donc, de situations. On parle dans X
BON PARLER absolu. situations.
PARLER N’EST PAS UN PROCESSUS
LINÉAIRE ET CHRONOLOGIQUE

1. UN VOULOIR DIRE PARFAITEMENT


DÉTERMINÉ À L’AVANCE.
(RÈGLES?)

NE CONDUIRAIT PAS À

2. UNE FAÇON DE DIRE.


PARLER, C’EST UN PROCESSUS DE CONSTITUTION DU
FAIT DE LANGAGE, AUTOUR DE TROIS PÔLES QUI
INTERAGIRAIENT RÉCIPROQUEMENT L’UN SUR
L’AUTRE

1. UN VOULOIR DIRE SE DÉFINISSANT À


TRAVERS

1. UN COMMENT DIRE, EN FONCTION D’

3. UN POUVOIR DIRE, DONNÉ PAR LA


SITUATION.
CETTE INTERACTION PERMETTRAIT DE CONSTRUIRE
LE SENS COMME PHÉNOMÈNE D’INTENTIONALITÉ
ET D’EXPRESSION.
GRAMMAIRE DU SENS.
1. C’EST UNE GRAMMAIRE DU
SUJET PARLANT.
2. ELLE MET EN ÉVIDENCE QUE LA
LANGUE EST AU SERCICE DU
DISCOURS.
3. ELLE EST EXPLICATIVE
4. ELLE REND COMPTE DES USAGES
DE LA LANGUE.
1. C’EST UNE GRAMMAIRE DU SUJET
PARLANT ET DE L’INTENTION DU
LOCUTEUR .
• LE SUJET PARLANT EST AU COEUR DE
CE QUI FAIT L’INTENTIONALITÉ DU
LANGAGE. LE PROCESSUS
D’ÉNONCIATION DÉPEND DES CHOIX
PLUS OU MOINS CONSCIENTS QUE LE
SUJET PARLANT OPÈRE POUR
CONSTRUIRE DU SENS, DANS L’ESPOIR
DE SE FAIRE COMPRENDRE.
1. C’EST UNE GRAMMAIRE DU SUJET
PARLANT ET DE L’INTENTION DU
LOCUTEUR .
• LA GRAMMAIRE DU SENS FAIT UNE
DESCRIPTION À PARTIR DES OPÉRATIONS
CONCEPTUELLES QUE FAIT LE SUJET
PARLANT QUAND IL COMMUNIQUE.
• ON PART DES CATÉGORIES QUI
CORRESPONDENT À DES INTENTIONS DE
COMMUNICATION (LE SENS) AU REGARD
DESQUELLES SERONT REGROUPÉES LES
FORMES QUI PERMETTENT DE LES
EXPRIMER.
UN EXEMPLE: LES
DÉTERMINANTS .

• L’ARTICLE, LE POSSESSIF, LE
DÉMONSTRATIF, SONT DES
CATÉGORIES DE FORME. NON
D’INTENTION. C’EST L’OPÉRATION
“IDENTIFIER LES ÈTRES DU MONDE
DONT ON PARLE” QUI CORRESPOND À
UNE INTENTION (ET DONC À UNE
CATÉGORIE DE SENS).
• L’ARTICLE, LE POSSESSIF, LE
DÉMONSTRATIF, NE SONT QUE DES FORMES,
PARMI D’AUTRES, QUI PERMETTENT
D’EXPRIMER CETTE INTENTION.
• CHACUNE ÉTANT PARTICULIÈRE, ELLE
APPORTE UNE SPÉCIFICITÉ DE SENS QUI
PERMET DE DISTINGUER DIFFÉRENTES
FAÇONS D’IDENTIFIER LES ÊTRES:
L’ARTICLE DU POINT DE VUE DE
L’ACTUALISATION, LE POSSESSIF DU POINT
DE VUE DE LA DÉPENDANCE, LE
DÉMONSTRATIF DU POINT DE VUE DE LA
DÉSIGNATION.
QUELLES CATÉGORIES D’INTENTION?
• NOMMER LES ÊTRES
• LES IDENTIFIER
• LES QUALIFIER
• DÉCRIRE LES ÉVÉNEMENTS
• LES SITUER DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS
• DONNER LES MOTIFS ET/OU LES CONSÉQUENCES DE
CES ACTIONS
• PRÉCISER QUI PARLE ET QUEL EST LE POINT DE VUE
DU SUJET PARLANT.

À CES CATÉGORIES D’INTENTION CORRESPONDRAIENT DES


FORMES GRAMMATICALES. SITUER DES ÉVÉNEMENTS
DANS L’ESPACE ET DANS LE TEMPS... PRÉPOSITIONS,
ADVERBES, CONJONCTIONS, TEMPS DES VERBES.
2. LA LANGUE EST AU SERVICE DU DISCOURS.

• IL FAUT DÉMONTRER QUE L’EMPLOI


DES DIFFÉRENTES FORMES QUI
APPARTIENNENT À UNE MÊME
CATÉGORIE DE SENS, PRODUISENT DES
EFFETS DE SENS PARTICULIERS SELON
QU’ELLES SONT EMPLOYÉES DANS TEL
OU TEL CONTEXTE, DANS TELLE OU
TELLE SITUATION.
2. LA LANGUE EST AU SERVICE DU DISCOURS.
• L’ARTICLE : LA GRAMMAIRE PARLE DE
L’ARTICLE DÉFINI ET DE L’ARTICLE INDÉFINI.
ON LES OPPOSE. ON A LA TENDANCE À DIRE
QUE LE PREMIER PARTICULARISE ET QUE LE
DEUXIÈME GÉNÉRALISE.
• ANALYSONS LES DIFFÉRENTS EFFETS DE
SENS QUE CES CATÉGORIES PRODUISENT
SELON LA SITUATION DANS LAQUELLE ON
LES UTILISE.
• VOYONS AUSSI CE QUI POURRAIT ARRIVER
DANS LE CAS D’UN PRONOM, PAR EXEMPLE
“ON”.
3. C’EST UNE GRAMMAIRE EXPLICATIVE.
Quel type d’explication?
• Historique? Explication de l’origine et de
l’évolution. .
• Descriptive ? Explication des lois de
composition des mots et de leur agencement.
• Sémantique? Expliquer quelle est la visée
fondamentale de l’intention de communication
globale, à quoi elle sert, quelles sont les
différences de sens qui caractérisent chaque
façon de l’exprimer.
Explication sémantique
Exemple: la quantification.
• 1)Expliquer d’abord ce que veut dire
globalement “quantifier”, 2)Expliquer les
particularités sémantiques de chaque forme
d’expression.
• Cela voudrait dire: distinguer l’opération de
“quantification” de l’opération d’
“intensification”; distinguer divers “degrés”de
quantification (fort, faible, moyen); définir des
“modes” de quantification (déterminés/
indéterminés).
Explication sémantique

• On pourrait alors expliquer les particularités


sémantiques de chaque forme d’expression.
Ex: le singulier peut servir à exprimer une
quantité: “Il y a de la voiture à Paris”. Et cette
quantité est particlièrement importante
(singulier associé à une forme partitive à propos
d’objets dénombrables exprime une “quantité
massive”.
Explication sémantique
Exemple. Les possessifs.
La relation entre les termes n’est pas toujours
la même.
• Nature. Sa tête va exploser.
• Appropriation. Voici sa voiture.
• Parenté. Je te présente sa femme.
• Affect. Sa passion est extrême.
• Typification. Son style ne me plaît pas.
4. Une grammaire des usages.
• Une grammaire du sens doit témoigner, à travers
ses exemples, d’une part de la contemporanéité des
usages de la langue, d’autre part de la diversité des
situations de communication dans lesquelles le sujet
parlant est amené à s’exprimer.
• Les exemples doivent être empruntés à des textes
issus de situation de communciation orales et
écrites, appartenant à différents genres discursifs
(littéraires, non littéraires, conversationnels).
• Les exemples doivent provenir de différents espaces
socioculturels francophones.
Quelles incidences pédagogiques?
Ce type de grammaire devrait permettre d’enseigner
la langue dans son triple rôle:
• De découverte des formes de l’autre langue en
rapport avec les sens qu’elles véhiculent.
• D’expression des intentions de communciation du
sujet parlant qui correspondent aux particularités
de la situation de communciation dans laquelle il se
trouve.
• De mise en oeuvre des stratégies de discours qui
permettront au sujet parlant de persuader ou de
séduire l’autre en fonction des particularités de la
culture étrangère.
Comment agir?
• Mettre en oeuvre des activités pédagogiques qui
amènent l’apprenant à repérer et à manipuler des
formes mais en s’interdisant de le faire si ce n’est pas
pour mettre celles-ci en relation avec des enjeux de
sens.
• On peut centrer le travail et les exercices sur la
découverte et le repérage des formes pour les faire
reproduire, mais cela devra être fait sans oublier que
c’est pour accéder au sens.
• On peut travailler directement sur le sens, sans
oublier que celui-ci est exprimé à l’aide de formes
particulières et que chaque forme apporte sa propre
nuance de sens.
Comment agir?
• On peut travailler à partir des modes
d’organisation du discours pour permettre aux
apprenants d’acquérir une compétence orale
ou écrite, selon qu’il s’agira de décrire,
raconter ou argumenter.
• Il est opportun d’aborder les faits de langue à
partir de situations de communication
déterminées et des textes qui leur
correspondent, selon une certaine typologie.
• Cette grammaire doit servir en même temps à
s’exprimer et à réfléchir.
Pourriez-vous définir la
« grammaire du sens »?
• Quelles applications pédagogiques
pourraient être faites de cette
conception de l’étude grammaticale?

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