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LE CYCLE EPIDEMIOLOGIQUE

Les facteurs généraux

. Les facteurs biogéographiques:


- climat: température, pluviométrie
- géologie: pH, humidité, composition du sol
. Les facteurs anthropologiques:
- professionnels
- sociaux: promiscuité, vie en collectivité
- habitudes culinaires
- pratiques religieuses
Les facteurs individuels

Les facteurs intrinsèques:


age, état physiologique, sexe, pratiques
sexuelles, génotype, états pathologiques
. Les facteurs extrinsèques:
- thérapeutiques
- mécaniques
Les voies d’entrée

- Voie buccale +++


- Voie transcutanée
- Voie pulmonaire
- Voie sexuelle
- Voie sanguine
- Voie trans-placentaire
Les voies de sortie

- Excréta
- Sécréta
- Voie cutanée
- Par intervention de vecteur
LES METHODES DE DIAGNOSTIC
EN PARASITOLOGIE
I. LES METHODES DIRECTES 
I.1. Les prélèvements (1)
fonction des voies de sortie du parasite

I.1.1. Les prélèvements des phanères :


grattage, arrachage, écouvillonnage

I.1.2. Les prélèvements des excréta :


I.1. Les prélèvements (2)

I.1.3. Les prélèvements des secréta :


aspiration ou écouvillonnage muqueuses bronchique, génitale et
buccale, tubage gastrique

I.1.4. Les prélèvements sanguins :


piqûre au bout du doigt, ponction veineuse pour les hémocultures ou
pour faire un enrichissement

I.1.5. Les liquides de ponction et les biopsies :


rigoureusement aseptiques tels que la ponction de moelle osseuse
ou la ponction lombaire ou la biopsie rectale

I.1.6. Le test de Graham ou scotch-test  à la cellophane adhésive :


au niveau de la marge anale avant toute toilette anale ou défécation
ou au niveau de la peau
I.2. Les examens directs (1)

I.2.1. Macroscopiques :

I.2.1.1. Au niveau des cheveux :


recherche d’œufs de poux (lentes)

I.2.1.2. Dans les selles :


recherche d’anneaux de Taenia, oxyure femelle…
I.2. Les examens directs (2)
I.2.2. Microscopiques :

I.2.2.1. La peau et les phanères :


dans une goutte d’éclaircissant (la potasse) qui lyse la kératine

I.2.2.2. Les selles :


petite quantité avec de l’eau physiologique entre lame et lamelle

I.2.2.3. Le LCR :
examen direct à l’encre de chine

I.2.2.4. Les autres prélèvements :


examen soit directement entre lame et lamelle, ou plus souvent
après technique de concentration
I.3. Les techniques de concentration (1)

Elles permettent de concentrer dans un petit volume le maximum d’éléments


parasitaires.

I.3.1. Les méthodes de concentration des selles :

I.3.2. La coproculture :
culture de selles à la recherche de larves d’Anguillule ou d’Ankylostome.
I.3. Les techniques de concentration (2)

I.3.3. Les colorations spécifiques :

MGG, coloration au Trichrome de Weber, coloration de


Ziehl Neelsen modifiée, coloration de Grocott, coloration
au Bleu de Toluidine-O, coloration au MGG
I.3. Les techniques de concentration (3)

I.3.4. La goutte épaisse pour la recherche du Plasmodium :


goutte de sang placée au centre de la lame porte objet; à l’aide de
l’angle d’une lamelle mouvements circulaires et centrifuges
augmentant progressivement de diamètre jusqu’à apparition de
petits caillots de fibrine. La lecture se fait au microscope optique à
l’immersion (X100), après coloration au Giemsa

I.3.5. L’enrichissement du prélèvement sanguin :


centrifugation ou leucoconcentration puis coloration au MGG
I.4. Les cultures :
complément indispensable à l’examen direct permettant de rattraper les faux
négatifs et l’identification de l’espèce; sur des milieux spéciaux à des températures
d’incubation bien précises.

I.4.1. Culture des champignons :


ensemencement systématiquement sur deux milieux : S-C et S-C-A; en général à
37°C pour les prélèvements profonds et à 25°C pour les prélèvements superficiels.

I.4.2. Culture des protozoaires :

I.4.2.1. Culture des leishmanies :


sur milieu NNN (Novy-Nicolle-McNeal) à 25°C; parfois plusieurs repiquages
I.4.2.2. Culture cellulaire :
sur fibroblastes; réponse rapide en quelques jours
I.4.2.3. Inoculation aux animaux :
souris blanche; réponse plus tardive après quelques semaines
II. LES METHODES INDIRECTES :
basées sur l’exploration de la réponse immunitaire (humorale et cellulaire),
utilisent des techniques immunologiques qui suppléent ou complètent le
diagnostic direct.
A –utilisées lorsque la mee du parasite est impossible ou difficilement
réalisable:
-phase de migration dans l’organisme : soit qu’il n’a pas encore atteint sa
phase mature, soit qu’il ne peut jamais l’atteindre
-quantité infradécelable 
-anatomiquement inaccessible 

B - suivre l’évolutivité d’une parasitose par l’étude de la nature et la cinétique


des anticorps ou la guérison par la décroissance des anticorps

C - intéressantes dans enquêtes épidémiologiques: déterminer prévalence de


la maladie et contrôler efficacité des mesures prophylactiques
II.1. Les antigènes parasitaires :
conditionnent la réalisation pratique des techniques sérologiques et la valeur des résultats

II.1.1. Les antigènes somatiques ou figurés ou membranaires:


préparés à partir du parasite à l’un de ses stades évolutifs; constitués par des parasites
entiers pour les protozoaires ou encore par des fragments parasitaires pour les vers

II.1.2. Les antigènes métaboliques ou cytoplasmiques ou solubles :


excrétés-sécrétés, libérés par le parasite.

l’antigène utilisé peut être homologue, extrait du parasite en cause, ou hétérologue,


provenant de parasites appartenant à d’autres espèces, si l’antigène homologue est
d’obtention difficile.

II.1.3. La spécificité des antigènes parasitaires :


Toutes les fractions antigéniques constitutives d’un parasite n’ont pas la même valeur
spécifique; il existe des communautés antigéniques entre les parasites de même genre),
entre les parasites du même groupe, entre les parasites et les micro-organismes non
parasitaires ou entre le parasite et son hôte.
II.2. Les anticorps antiparasites:

Les anticorps ne sont pratiquement présents que dans les parasitoses


profondes, tissulaires, les seules où le contact hôte-parasite est
suffisamment intense pour induire une réponse immunologique aisément
décelable. Sur le plan qualitatif, ces anticorps appartiennent aux diverses
classes d’immunoglobulines.
IgM, IgA et IgE premiers synthétisés après la contamination:
IgM apparaissent précocement après l’infestation, et persistent peu de
temps après jusqu’à au maximum 1 an: recherche d’IgM spécifiques en
début d’évolution de la maladie.
IgA d’évolution parallèle à celle des IgM mais détectables au maximum
pendant 6 mois; pas d'anticorps naturels aspécifiques mais indétectables
dans 6% de la population
IgE d’ évolution parallèle aux IgA, cinétique très rapide pendant la phase
évolutive de la maladie
IgG plus souvent mis en évidence, car plus abondants; après un certain
délai (latence) par rapport à l’infestation, augmentation rapide et diminution
progressivement après une phase stable en plateau, puis taux faible
résiduel lors de la persistance du parasite (détection de l'état d'"immunité")
II.3. Exploration de l’immunité humorale (1)
vise à mettre en évidence les anticorps circulants dans le sérum ou certains liquides
organiques (humeur aqueuse, liquide céphalo-rachidien…). En fonction du type
d’antigène utilisé:

II.3.1. Les méthodes à antigènes figurés :


utilisent des suspensions de protozoaires ou des coupes de métazoaires

II.3.1.1. Immunofluorescence indirecte (IFI):


consiste à faire réagir les sérums étudiés portés à différentes dilutions sur des
antigènes figurés déposés sur lames. Les anticorps spécifiques sont révélés par des
antiglobulines conjuguées à une substance fluorescente: technique quantitative
applicable à toutes les maladies parasitaires. mais lente et de lecture subjective.

II.3.1.2. Agglutination directe :


consiste à mettre en présence des suspensions de parasites et différentes dilutions
des sérums à étudier. Une réaction positive se présente sous forme d’un voile. En
absence d’anticorps les parasites sédimentent en bouton: méthode simple,
d’exécution facile mais peu sensible.

II.3.1.3. Agglutination Passive (AP):


utilise des antigènes solubles fixés sur des hématies ou du latex (il faut un traitement
préalable du sérum par le 2-MercaptoEthanol ou 2-ME pour apprécier la présence
d'IgM). Elle permet une détection tardive des IgG en raison de l'utilisation d'antigènes
solubles.
II.3. Exploration de l’immunité humorale (2)
II.3.2. Les méthodes à antigènes solubles :

II.3.2.1. Réactions Immuno Enzymatiques (EIA : Enzyme Immunosorbent Assay):


utilisent des antigènes membranaires et cytoplasmiques fixés sur un support. Les anticorps s'y
fixent, puis fixent à leur tour une antiglobuline humaine marquée par une enzyme. Ceci confère
à la méthode une sensibilité extrêmement élevée: technique automatisable se prêtant
particulièrement bien aux grandes séries. La spécificité de la réaction est liée à la pureté de
l’antigène.

Lorsque la détection se fait par une coloration, il s'agit de l'ELISA (Enzyme Linked Immuno
Sorbent Assay).

Concernant les techniques précitées (IFI, AP, EIA):


- elles sont rendues quantitatives par la méthode des dilutions,
- les résultats en sont exprimées en UI par comparaison avec un sérum positif étalon (uniquement
pour les IgG),
- elles sont généralement valables pour la détection des IgG (appréciation d'un état d'immunité)

Mais entraînent des risques d'erreur pour l'appréciation des IgM (faux négatifs souvent en
raison d'un problème de compétition entre IgM et IgG trop abondantes qui saturent les sites de
fixation des IgM, ou faux positifs dûs à la présence du facteur rhumatoïde ou d'IgM naturelles
préexistant chez le sujet).
II.3. Exploration de l’immunité humorale (2)

II.3.2.2. Techniques d’immunoprécipitation :


L’immunoélectrophorèse, l’électrosynérèse,
l’ELIEDA (Enzyme Linked ElectroDiffusion
Assay), l’ELIFA (Enzyme Linked Immuno
Filtration Assay) offrent l’avantage d’être très
spécifiques, mais présentent l’inconvénient
d’être peu sensibles et de consommer beaucoup
d’antigènes.
II.3. Exploration de l’immunité humorale (3)

II.3.3. Exploration de l’immunité cellulaire :


L’Intradermo-réaction ou les tests d’hypersensibilité retardée sont
des tests faits in vivo. Ils sont appliqués à de nombreuses
parasitoses. Ce sont des tests rapides et d’exécution simple.
L’inconvénient majeur est qu’ils demeurent très longtemps, ou
même indéfiniment, positifs, ce qui exclut la possibilité d’un
diagnostic de parasitose évolutive.
II.3. Exploration de l’immunité humorale (4)

II.3.2.3. Western-blot :
Il s’agit d’une électrophorèse de protéines parasitaires révélée par
une technique immuno-enzymatique. Il permet de détecter des
fractions protéiniques parasitaires spécifiques et de comparer
plusieurs sérums (mère et enfant ou plusieurs prélèvements
successifs d'une même personne)
II.4. La recherche des antigènes circulants 
Différentes techniques sérologiques permettent de mettre en évidence les
antigènes circulants dans le sérum ou certains liquides biologiques
(humeur aqueuse, liquide céphalo-rachidien….). La recherche de ces
antigènes circulants trouve tout son intérêt chez l’immunodéprimé, où les
réactions sérologiques sont parfois difficilement interprétables ou
faussement négatives.

II.4.1. Immunofluorescence directe :


Elle recherche les antigènes parasitaires figurés. Un frottis de sang, de
selles ou d’organe (ou une coupe de tissus) dans lequel on recherche le
parasite est recouvert dans un premier temps, d’un anticorps monoclonal
spécifique de l’antigène parasitaire recherché et dans un deuxième temps,
d’un conjugué fluorescent spécifique de l’Ig du monoclonal. 

II.4.2. ELISA « capture » :
Elle recherche les antigènes parasitaires solubles. Le support solide est
sensibilisé par un anti-sérum poly- ou monoclonal dirigé contre l’antigène
recherché. Les antigènes s'y fixent, puis fixent à leur tour un anticorps
marqué par une enzyme. La détection se fait par une coloration.
II.5. Amplification de séquence 

La PCR ou Polymerase chain reaction permet la synthèse in vitro


de multiples copies d’une courte séquence choisie d’acides
nucléiques appartenant au génome connu du parasite recherché.
Le produit d’amplification est analysé par électrophorèse et la
séquence amplifiée apparaît sous forme d’une bande. Cette
détection de l'ADN parasitaire est très sensible, elle détecte le
parasite mort ou vivant dans le prélèvement.
LA PROPHYLAXIE
La prophylaxie individuelle

• Hygiène alimentaire
• Hygiène corporelle
• Hygiène vestimentaire
• Hygiène d’habitation
• Chimioprophylaxie
• Vaccination !!!
La prophylaxie collective

• Dépistage et traitement de masse


• Lutte antivectorielle
• Lutte contre les réservoirs animaux
domestiques ou sauvages
• Plans d’aménagement
• Éducation sanitaire

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