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DE MANAGEMENT PUBLIC
(MED 4)
« Fiscalité et Régionalisation :
Résumé :
Dans ce contexte de projet de régionalisation avancée, nous tenterons d’examiner le lien fort
entre la fiscalité et développement territorial en zoomant sur l’exemple de la taxe sur les
services portuaires au profit de la région. Il s’agit, en effet, d’une taxe dont le taux varie entre
2 et 5% déterminée sur la base du chiffre d’affaires des prestataires de services dans l’enceinte
portuaire et versée trimestriellement au receveur de la région du port concerné.
Nous nous efforcerons d’apporter un examen critique, par le biais d’une méthodologie
comparative, à cette taxe à travers :
- Les règles d’assiette, de taux et de recouvrement ;
- L’exigence d’impliquer les régions et les collectivités locales dans le système de
gouvernance portuaire (ports de pêche, de plaisance …)
Abstract :
The report of the Advisory commission of the Regionalization has emphasized the need to
strengthen and enhance the local tax. Indeed, diversification of taxes and quasi-fiscal
resources and upgrading and improving the performance of local taxation will allow the
regions and local authorities to fulfill their missions by providing the appropriate resources.
In this context of regionalization project forward, we attempt to explore the strong link
between taxation and territorial development. We will try to analyze the example of the tax on
port services. It is a tax whose rate varies between 2 and 5% and determined on the basis of
turnover of service providers in the port and paid quarterly to the collector of the port area
concerned.
- The requirement to involve the regions and local authorities in the governance system of
Moroccan ports.
En outre, La littérature en la matière met l’accent sur l’influence des inégalités des potentiels
fiscaux entre régions. Le potentiel fiscal mesure le montant par tête des taxes directes
qu'obtiendrait une région si les taux moyens nationaux étaient substitués à ses propres taux
d'imposition. Le potentiel fiscal caractérise par conséquent la richesse fiscale par habitant de
la localité. C’est un instrument de comparaison des richesses fiscales.
En considérant la mobilité des agents, la théorie économique nous enseigne qu’il faut taxer
une nouvelle entreprise ou ménage qui décide de migrer vers une commune au coût marginal
d'urbanisation et de congestion provoqué par sa décision d'implantation. Ces droits d’entrée
peuvent être soit capitalisés ou récurrents (annuels ou périodiques). Une solution alternative
serait de répartir les coûts globaux au niveau national des différents agents mobiles entre les
différentes collectivités. Mais, cette deuxième forme a l’inconvénient d’encourager les agents
à migrer davantage, sachant que toute la difficulté dans l’une ou l’autre cas est de cerner les
coûts marginaux.
La mobilité des facteurs et des agents nécessite une intervention étatique pour redistribuer les
richesses sous forme de dotations. Les communes résidentielles recevraient une allocation
compensatrice d'externalité fiscale pour les salariés habitant sur leur territoire mais travaillant
dans un groupement voisin. Aussi, le financement doit provenir d'un partage d'impôts
nationaux entre l'Etat et les régions. La superposition fiscale (et non la spécialisation) est ici la
règle. Mais, il est souvent difficile de définir les règles du partage (bases, produits…).
Afin de corriger ces inégalités, des réformes s’imposent. Si les réformes fiscales locales mises
en place par différents pays entendent toutes mettre en place plus de justice entre
contribuables, d'améliorer la compétitivité des entreprises, de favoriser le développement
local ou encore de promouvoir un aménagement cohérent du territoire, il n’en demeure pas
moins que les notions d'équité, d'efficacité, de compétitivité, de développement local ou
d'aménagement du territoire ne veulent pas dire la même chose pour tout le monde. Plus
généralement, nous proposons les réformes suivantes :
€ Poursuivre des politiques d’harmonisation de la fiscalité ;
€ Mettre en place des mesures d’accompagnement (élargissement et modernisation de
l’assiette, simplification, renforcement du contrôle, limitation des exonérations…) ;
€ Assurer un partage efficace de certains impôts nationaux ;
€ Faire de la péréquation un élément de base pour la gestion de la fiscalité locale ;
€ Améliorer la gouvernance fiscale : clarifier la répartition des pouvoirs fiscaux entre les
différents niveaux de collectivités territoriales et mettre en place des mesures qui
pourraient utilement moderniser la gestion financière locale (placements
financiers,…).
Dans le deuxième paragraphe de cette communication nous traiterons un aspect particulier de
la finance régionale. Il s’agit d’une taxe instaurée au Maroc au profit des régions et qui a
comme assiette le volume global des services assurés dans les ports existants dans chaque
région.
2. Cas de la fiscalité régionale : la taxe sur les services portuaires au profit de la région
Nous tenterons de décrypter la portée régionale d’une mesure fiscale ; en l’occurrence la taxe
sur les services portuaires au profit de la région, entrée en vigueur au Maroc en 1998. Cette
taxe appliquée à toute prestation portuaire est instituée pour alimenter les budgets des régions
à partir des services assurés par les ports qui appartiennent à ces régions.
Les questions que nous tenterons d’aborder sont :
- Cette taxe répond-elle à la logique de gestion régionale ?
- Les régions jouent-elles réellement un rôle dans la gestion et l’administration des
ports ?
- Quelles mesures peut-on envisager pour améliorer l’apport de cette taxe aux finances
des régions et au mode de gouvernance portuaire ?
Aussi, l’existence de taux différents par région n’est-elle pas un facteur d’iniquité
fiscale ?
2.3. Suggestions :
Au terme de notre analyse nous avons dresse quelques axes d’amélioration des textes
régissant cette taxe pour en faire un vrai vecteur d’ancrage du rôle que peut jouer la notion de
régionalisation dans le développement d’une activité aussi névralgique que l’activité
portuaire :
(1).Impliquer les régions dans la gestion ou l’administration des ports (ports de pêche,
ports de plaisance) ;
(2).Sensibiliser la région sur la nécessité de développer l’attractivité commerciale des
ports. Ce développement induira une amélioration de recette en TSP ;
(3).Fixer un taux maximum unique avec une marge de manœuvre (à la baisse) (5% par
exemple) laissée à l’application des services régionaux en perspectives d’actions
promotionnelles.
(4).Prévoir un mécanisme de rémunération des services des prestataires qui collectent
cette taxe au profit des régions ;
(5).Exonérer expressément cette taxe de la TVA.
Conclusion :
La politique financière et fiscale apporte une bonne traduction de la vision globale et générale
adoptée en matière de centralisation, décentralisation ou régionalisation. En effet, la fiscalité
joue un rôle central dans l’accomplissement de tout projet de régionalisation puisqu’elle
permet de procurer aux régions des ressources financières nécessaires au bon fonctionnement
à l’achèvement de leurs projets.
Néanmoins, un parallélisme entre contribution et rétribution devrait être observé pour les
recettes escomptées aient comme contrepartie une implication des instances régionales dans le
fonctionnement des ports. a travers l’examen du mode de gouvernance actuellement en
vigueur dans les ports marocains, on peut conclure que la région est quasi-absente.
Par ailleurs, dans le projet de régionalisation avancée, les régions sont appelées à jouer un rôle
catalyseur dans le développement des activités économiques et sociales. Elles sont sollicitées
à se procurer et développer les ressources nécessaires à l’accomplissement des missions qui
leurs sont dévouées. C’est dans cette logique que la taxe sur les services portuaires au profit
de la région devrait être perçue comme un produit à développer et non pas une recette à
recouvrer. Ce changement de perception impliquerait un effort commercial à déployer par la
région pour drainer davantage de trafics portuaires et développer les activités commerciales
des ports qui en dépondent.
Biblio :