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« Al Fiqh al Mouyassar »

La jurisprudence simplifiée

1
Sommaire

- Le livre de la Purification……………………….. 3
- Le livre de la prière………………………………..61

- Le livre du Jeûne…………………………………238

- Le livre de la Zakat………………………………275

- Le livre du Mariage………………………………300

- Le livre des Rites Funéraires…………………….411

- Le livre du Testament……………………………474

- Le livre des Nourritures………………………….484

- Le livre des Serments et Vœux…………………..523

2
- Le livre de la Purification-

Cours n°1 - Chapitre des eaux - Des impuretés - Comment nettoyer l’impureté ?

Cours n°2 - Chapitre concernant la manière de nettoyer l’impureté - Les sounnas de la fitra -
La circoncision - La barbe.

Cours n°3 - Chapitre du Siwak - Les règles à respecter lors des besoins.

Cours n°4 - Chapitre des règles à respecter lors des besoins – Les récipients.

Cours n°5 - Chapitre des ablutions - La description des ablutions - Les conditions et
obligations des ablutions -Les choses préférables durant les ablutions.

Cours n°6 - Chapitre des choses préférables durant les ablutions - Ce qui annule les ablutions.

Cours n°7 - Chapitre de ce qui annule les ablutions - Les actes qui nécessitent les ablutions -
les actes où les ablutions sont recommandées - Essuyage sur les « chaussons ».

Cours n°8 - Chapitre de l’essuyage sur les « chaussons » - Les conditions pour l’essuyage -
La durée de l’essuyage - l’endroit de l’essuyage - Ce qui annule l’essuyage.

Cours n°9 - Chapitre du Ghousl (le lavage) - Ce qui oblige le Ghousl - Les piliers du Ghousl
- La description du Ghousl.

Cours n°10 - Chapitre de la description du Ghousl - Les moments où le Ghousl est


recommandé.

Cours n°11 - Chapitre du Tayamoum - Ce qui autorise le tayamoum- Qu’est ce que le « Sa’id
»? – La description du tayamoum - Ce qui annule le tayamoum.

Cours n°12 - Chapitre de l’autorisation du tayamoum avec un mur - Les règles des menstrues
et lochies - Ce qui est interdit de faire en état de menstrues et lochies - L’expiation de celui
qui a eu des rapports conjugaux durant les menstrues.

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Cours n°1
Chapitre des eaux - Des impuretés - Comment nettoyer l’impureté ?

Définition de la purification :

- En arabe : Elle est liée à la propreté, c'est la purification des choses malsaines.

- Religieusement : C'est le fait d'enlever un état d’impureté qu'il soit petit par al woudhou ou
grand par al ghousl. At Tahara veut dire également : nettoyer une saleté, une chose qui n'est
pas propre.

Chapitre des eaux :

Règle de fiqh : Toutes eaux qui descend des cieux ou sort de la terre est pure.
La preuve est la parole d’Allah : « Nous fîmes descendre du ciel une eau pure et
purifiante. » [Sourate Al Fourqan, verset 48]

La preuve aussi est le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui a dit, en parlant de la mer : «
Son eau est pure et ses bêtes mortes nous sont autorisées. » (rapporté par Ibnou Majâh)

De même dans le hadith du puit de Bouda'a, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « L’eau est
pure, rien ne la salit. » (rapporté par At Tirmidhi, An Nassa-i - Authentifié par Cheikh Al
Albani)

L’eau reste pure même si elle a été mélangée avec une substance pure tant que cela reste de
l’eau. La preuve est le hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit aux femmes qui lavaient
une de ses filles décédée : « Lavez-la trois fois, cinq fois ou plus si vous en voyez la nécessité
avec de l eau et du sidr (lotus) et dans le dernier lavage mélangez l’eau au camphre. »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a donc demandé aux femmes de mélanger l'eau à du camphre et
à des feuilles de lotus qui sont des choses pures, et cela n'a pas annulé la pureté de l’eau.

Règle : On juge une eau impure seulement si quelque chose d’impur y a été introduit et
que cette eau a été modifiée dans sa couleur, son goût ou son odeur.
Les savants sont unanimes à ce sujet.

Selon Abou Sa’id Al Khoudry (‫)رضي هللا عنه‬, il a été dit au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: «
Pouvons-nous faire nos ablutions avec l'eau du puit de Bouda'a ? C’était un puit dans lequel
était jeté les serviettes hygiéniques des femmes, ainsi que des cadavres de chiens et autres
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impuretés. » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a répondu : « L’eau est pure, rien ne la salit. »
(rapporté par At Tirmidhi, An Nassa-i)

« était jeté … » : Les savants ont expliqué qu'en aucun cas les compagnons ( ‫ )رضي هللا عنهم‬ne
jetaient ces impuretés dans ce puit car se sont les meilleurs de cette communauté. Ces
impuretés sont arrivées par l'intermédiaire de torrents ou de fortes pluies.
Lorsqu' Abou Sa’id dit : « était jeté … » on pourrait comprendre qu'il s'agissait des gens qui
jetaient ces impuretés, mais le sens est en fait que les impuretés finissaient leurs chemin là-
bas.

« L’eau est pure, rien ne la salit » : On sait que le puit de Bouda'a était un puit d'une grande
contenance, et malgré les impuretés qu'il y avait dedans, celles-ci n'avaient aucune influence
sur cette eau, car ni sa couleur, ni son odeur, ni son goût n'ont changé. Les Savants en ont
déduit donc que lorsque l'eau est en grande quantité et qu'il y a des impuretés dedans, si cette
eau ne change pas, alors l'eau reste pure.

Chapitre des impuretés :

Les impuretés sont toutes choses que répugnent les gens de bonne nature, et dont les gens se
protègent et lavent leurs vêtements quand ils en sont touchés, comme les excréments et
l’urine.

Règle : La base dans toute chose (autre que l’adoration) est l'autorisation et la pureté.

Exemple : Deux personnes qui dialoguent ne savent pas que l'alcool est interdit, aucun d'eux
n'a de preuve à ce sujet et ils n'ont jamais entendu qu'en Islam l'alcool est interdit. L'un d'entre
eux dit que c'est autorisé, l'autre dit que c'est interdit. C'est celui qui dit que c'est autorisé qui a
raison car la base de toute chose est l'autorisation. Cependant, dès que la preuve arrive alors il
devient obligatoire de considérer l'alcool comme interdit. Cet exemple a été cité par cheikh.
De même toute chose est pure jusqu' à preuve du contraire, personne ne peut proclamer qu'une
chose est impure sans en avoir la preuve.

Règle : Concernant les adorations, la base est que toute chose est interdite jusqu'à
preuve du contraire.

On ne peut faire d'adoration sans preuve tirée du Coran ou de la Sunna.


Exemple : Celui qui prie après chaque prière dix rak’ats. Ceci est interdit car il n’y a de
preuve concernant une telle adoration en Islam.

Les choses impures :

Ce sont les choses dont le Coran et la Sunna ont attesté de l'impureté.


Les savants disent qu'il y a trois types d’impuretés :
1- La grosse impureté.
2- L’impureté normale.

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3- L’impureté légère.

Parmi les savants qui ont fait cette distinction il y a cheikh Ibn Al ‘Outhaymin.

1 - Les excréments de l'être humain :

Selon Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un de vous
marche avec ses sandales sur de l'excrément, la terre qu'il touchera avec après sera sa
purification. » (rapporté par Abou Dawoud )

Cela veut dire qu'il suffit d'essuyer cette chose à même le sol.

2 - L'urine de l'être humain :

Selon Anas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Un bédouin a uriné dans la mosquée. Des compagnons se sont
levés vers lui, et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leurs a dit : « Laissez-le. Ne lui coupez pas son
urine. » Et lorsqu'il a fini, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a demandé qu'on amène un sceau
d’eau et qu'on le verse sur son urine. » (rapporté par Al Bukhari, Muslim)

Dans une autre version, le bédouin était étonné par la réaction du Prophète ( ‫)صلى هللا عليه و سلم‬,
sa gentillesse et sa douceur et il lui a dit : « Ô Allah, rentre moi dans Ta miséricorde, moi et
Muhammad et ne rentre personne d’autre avec nous. » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a
répondu : « Tu as rétréci une chose immense. » (rapporté par Al Bukhari, Muslim)

« Tu as rétréci une chose immense. » : Car la miséricorde d'Allah est immense.

Ce hadith nous prouve que l'urine de l’être humain est une impureté et ce parce que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a purifié l'urine de cette homme avec de l'eau.

3 - Al madhi (‫ )ال َمذِي‬:

Al madhi : C’est une eau blanche, légère et gluante qui sort durant la sensation de plaisir. Elle
ne sort pas avec force et elle peut sortir sans que la personne ne s'en rende compte. Ceci est
valable pour l'homme comme pour la femme.
C'est une impureté. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné qu'on lave son sexe du madhi.

La preuve de cette impureté est dans Le hadith de ‘Ali ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J’étais un
homme qui sécrétait beaucoup de madhi, et j’avais honte de demander au Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬par rapport à sa place vis-à-vis de moi. J’ai demandé à El Miqdâd Ibnou-l Aswad
(‫ )رضي هللا عنه‬de poser la question sur un homme qui sécrétait du madhi. Le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Qu' il lave son sexe et qu il fasse ses ablutions. » » (rapporté par Al Bukhari,
Muslim)

« par rapport à sa place vis-à-vis de moi » : car c'était le père de son épouse, Fatima.

Dans une autre version, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Qu’il lave son sexe et ses
testicules. »

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4 - Al wadi (‫الودِي‬
َ ):

Al wadi : C’est une eau blanche, épaisse qui sort après l’urine. Cela ne concerne que
l'homme. Cette eau est impure.

Ibn Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « « Al mani » (le sperme) oblige de faire le ghusl. Quant à « al
wadi » et « al madhi », lave ton sexe et tes testicules, puis fais tes ablutions comme pour la
prière. » (rapporté par Al Bayhaqi)

« al mani il oblige de faire le ghusl » : La plupart des savants disent qu'al mani n'est pas
une impureté. Lorsqu'il sort avec sensation de plaisir il oblige le ghusl mais sans sensation de
plaisir il n’oblige pas le ghusl.

5 - Les excréments des animaux dont la consommation nous est interdite :

La preuve est le hadith de Abdullah ( ‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « Le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
voulait faire ses besoins et m’a dit : « Apporte-moi trois pierres. » Je lui ai ramené deux
pierres et un crottin d'âne dure. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a pris les deux pierres et a jeté
le crottin, et il a dit : « C’est une impureté ». » (rapporté par Ibnou Majah)

« Apporte-moi trois pierres. » : Ceci pour faire al istijmar. C'est le fait de se nettoyer avec
des pierres. A notre époque le papier entre aussi dans al istijmar, il est donc autorisé de ne se
nettoyer qu'avec du papier.

« C’est une impureté » : Car la viande des ânes domestiques est interdite à la
consommation.

On peut en déduire que les excréments des animaux qui nous sont autorisés à la
consommation sont pures comme celui du mouton, de la vache, du chameau. En effet, au
temps du Prophète, un groupe de personnes était venu à Médine et sont tombés malades. Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a donné comme remède de boire de l’urine de chameau. Cela
prouve que l'urine de chameau est pure car on ne peut consommer quelque chose d'impure.

6 - Le sang des menstrues et des lochies :

La preuve est le hadith de Asma bint Abi Bakr ( ‫ )رضي هللا عنها‬qui a dit : « Une femme est venue
voir le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui a dit : « Si l'une d’entre nous a un vêtement taché du
sang des menstrues que doit elle faire ? » Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui répondit : « Elle doit le
frotter puis le nettoyer avec de l'eau en le frottant avec le bout de ses doigts, puis elle doit
l'asperger d’eau et ensuite elle peut prier avec. » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

7- La salive du chien :

Selon Abu Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « La purification de la
vaisselle de l'un d’entre vous lorsqu'elle a été léchée par un chien est de la laver sept fois, la
première fois avec du sable. » (rapporté par Ibnou Majah, et authentifié par cheikh al Albani)

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Parmi les savants qui ont fait une distinction entre 3 types d’impuretés, ils classent la salive de
chien dans la grande impureté du fait qu’il faut la laver 7 fois.

8 - La bête morte :

Une bête morte c'est toute bête qui est morte de façon naturelle sans qu'elle n'ait été tuée d'une
façon juridique (chassée ou égorgée).
La bête morte est impure, la preuve est le hadith de Ibn Abbas ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque la peau de la bête morte est tannée, elle devient
pure. » (rapporté par Ibnou Majah et Abu Dawoud)

La condition pour que la peau d'une bête morte soit pure c'est qu'elle soit tannée.

Il y a des exceptions à cela qui sont :

a - Les bêtes mortes de la mer et les criquets :


Les criquets et les poissons morts de façon naturelle nous sont autorisés à la consommation.
La preuve est qu’Ibn Omar (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il
nous est rendu licite deux bêtes mortes et deux sortes de sang. Quant aux deux bêtes mortes,
ce sont les poissons et les criquets, et quant aux deux sangs ce sont le foi et la rate. »
(rapporté par Al Bayhaqi)

« quant aux deux sangs ce sont le foi et la rate » : Allah dans le Coran nous a interdit
de consommer le sang qui coule d’une bête quand on l'égorge car c'est un sang impur. C'est ce
sang là qui rend la bête morte impure car il n'est pas sorti de celle-ci.
Allah a dit : « Dis : « Je ne trouve dans ce qui m’a été révélé d’autre interdit touchant
les aliments susceptibles d’être consommés que celui qui frappe la bête morte, le sang
répandu, la viande de porc … »
Le sang qui reste à l'intérieur de la bête n'est pas impur, c'est pourquoi nous sont autorisés le
foi et la rate, qui ne sont autre que du sang coagulé.

b – Les bêtes qui n'ont pas de sang circulant dans leur corps :
Comme les mouches, les fourmis, les abeilles, elles sont pures. selon Abu Hourayra ( ‫رضي هللا‬
‫)عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsqu une mouche tombe dans le récipient de l'un
d'entre vous, qu il la plonge entièrement, puis qu’il la retire et la jette, car il y a dans l'une de
ses ailes la maladie et dans l'autre le remède. » (rapporté par Ibnou Majah).

c - Les os des bêtes mortes, les cornes, les poils, les plumes, les griffes :
Tout ceci est pur car nous revenons à la règle qui est « Toute chose est pur jusqu’à preuve du
contraire. »
L’Imam Al Boukhari rapporte que Az-Zouhri a dit concernant les os des bêtes mortes comme
l'éléphant et autre : « J'ai rencontré des gens parmi les savants des salafs qui se peignaient
avec et ils les utilisaient comme récipients dans lesquels ils mettaient de l'huile. Et ils ne
voyaient en cela aucun mal. »
Et Hammâd a dit : « Il n’y a aucun mal dans les plumes des bêtes mortes (pour décoration ou
autre). »

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Comment nettoyer ces impuretés ?

Sache que Le Législateur nous a montré que telle ou telle chose est impure mais Il nous
a également montré comment s'en purifier.
Si le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous dit que les choses doivent être nettoyées de telle sorte
qu’il ne reste plus de couleur, plus d'odeur et plus de goût de cette impureté, alors ça sera de
cette manière que nous devrons la purifier. Les impuretés au sujet desquelles le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬nous a ordonné d'arroser, de frotter, de marcher suffisent... Nous ne sommes pas
obligé d'en faire plus.
L'eau est la base de la purification des impuretés, si aucun hadith n'explique comment
nettoyer une impureté alors on la nettoie avec de l'eau car elle est pure.

Voici la façon de nettoyer les différentes choses impures :

1 – La purification de la peau de la bête morte :

Elle se fait par le tannage. La preuve est le hadith d’Ibn ‘Abbas ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Toute peau de bête morte qui a été tannée est pure. »
(rapporté par Ibnou Majah et Abu Dawoud)

A titre d’information Cheykh Ibnou Baz a dit : « Quant à la peau du porc, du chien ou tout
autre bête qui nous est interdit à la consommation, les savants ont divergé sur leur pureté une
fois tannée. Le plus prudent est de délaisser son utilisation car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « Laisse se qui suscite en toi le doute, pour ce qui ne suscite en toi aucun doute. »
(rapporté par At-Tirmidhi et An-Nassa-i). »

2 – La purification d’un récipient qui a été léché par un chien :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « La purification d’un
récipient qui a été léché par un chien est de le laver 7 fois, dont la 1ère avec du sable. »
(rapporté par Ibnou Majah)

3 - La purification d’un vêtement taché du sang des menstrues :

Selon Asma bint Abi Bakr (‫ )رضي هللا عنها‬qui a dit : « Une femme est venue voir le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui a dit : « Si l'une d’entre nous a un vêtement taché du sang des
menstrues que doit elle faire ? » Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui répondit : « Elle doit le frotter puis le
nettoyer avec de l'eau en le frottant avec le bout de ses doigts, puis elle doit l'asperger d’eau
et ensuite elle peut prier avec. » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et si après cela il reste une trace de ce sang, alors il n’y a pas de mal à cela.
Selon Abu Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬: « Khawla bint Yassar a dit au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: «
Ô Envoyé d'Allah. Je n’ai qu’un vêtement, il a été taché par le sang des menstrues. » Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Lorsque tu seras pure, lave l'endroit du vêtement qui a
été taché par le sang puis fais ta prière avec ce vêtement. » Elle a dit : « O Envoyé d’Allah, et
s’il y a encore des traces de sang ? » Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a répondu : « L’eau te suffit et les
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traces qui restent ne sont pas un mal. » »(rapporté par Abou Dawoud, et authentifié par
cheikh al Albani)

Cours n°2
Chapitre concernant la manière de nettoyer l’impureté - Les sounnas de la fitra -
La circoncision - La barbe.

4 – La purification de la traîne du vêtement de la femme :

La mère d’un des fils d’Ibrahim Ibnou ‘Abdirrahman Ibn ‘Awf a demandé à Oum Salama
(‫)رضي هللا عنها‬, l’épouse du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Je suis une femme qui laisse traîner
ses vêtements et je marche là où il y a de la saleté ? » Oum Salama (‫ )رضي هللا عنها‬lui a dit : «
Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ce qui vient après le purifie. » » » (rapporté par Abou
Dawoud, At-Tirmidhi et Ibnou Majah)

« Ce qui vient après le purifie. » : C’est-à-dire que la terre sur laquelle la traîne frottera
après l’impureté, la purifiera.

5 – La purification d’un vêtement taché par l’urine d’un garçon nourrisson :

Selon Abou As-Samh (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le vêtement taché
par l’urine de la petite fille doit être lavé. Quant à celui qui est taché par l’urine d’un garçon
nourrisson doit être arrosé. » (rapporté par An-Nassa-i et Abou Dawoud)

Le garçon nourrisson : c’est-à-dire que sa nourriture essentiel se compose de lait.

6 - La purification d’un vêtement taché par al madhi :

Sahl Ibnou Hanîf (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « J’étais un homme qui éprouvait beaucoup de difficulté
et de gêne à cause du madhi, et je me lavais souvent. J’ai donc parlé de ce sujet au Prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et il m’a dit : « Il te suffit uniquement de faire el woudhou (les petites
ablutions) » Et je lui ai dit : « Ô Envoyer d’Allah, que dois-je faire lorsque mon vêtement est
atteint par el madhi ? » Il m’a dit : « Il te suffit de prendre une poigné d’eau et d’arroser ton
vêtement de telle sorte que le madhi soit atteint par cette eau. » » (rapporté par Abou
Dawoud, At-Tirmidhi et Ibnou Majah)

« je me lavait souvent » : C’est-à-dire qu’il faisait le ghousl (le grand lavage) à chaque fois
que du madhi sortait de lui.

7 - La purification du dessous des sandales :

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Selon Sa'id (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre vous
arrive à la mosquée, qu’il retourne et vérifie sous ses sandales. S’il voit une impureté, qu’il
les essuie par terre, puis qu’il prie avec. » (rapporté par Abou Dawoud)

8 - La purification du sol :

Selon Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬: « Un homme est entré dans la mosquée et a uriné. Les
gens se sont dirigé vers lui, mais le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a dit : « Laissez-le et versé
sur son urine un sceau d’eau, car vous avez été envoyé pour facilité et non pour rendre les
choses difficiles. » » (rapporté par Al Boukhari, An-Nassa-i, Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné qu’on renverse de l’eau sur l’urine pour accélérer la
purification, car si on avait laissé l’urine jusqu’à ce qu’elle sèche et que toute trace est
disparue, alors la terre sera redevenue pure. La preuve de cela est un athar rapporté par Ibnou
‘Oumar (‫ )رضي هللا عنهما‬qui dit : « Les chiens urinaient dans la mosquée au temps du Prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et ils ne versaient rien dessus. » (rapporté par Al Boukhari et Abou
Dawoud)

Les sounnans de la fitra :

Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬a dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Cinq choses font
partie de la nature saine : raser (couper ou épiler) les poils du pubis, la circoncision,
diminuer la moustache, épiler les aisselles et couper les ongles. » (rapporté par Al Boukhari
et Mouslim)

Selon Zakariya Ibn Abi Zâ-idah (‫)رضي هللا عنه‬, rapporte que Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Dix choses font partie de la nature saine : couper la
moustache, laisser pousser la barbe, le siwak, al istinchâq, couper les ongles, nettoyer les
articulations des doigts, épiler les aisselles, raser le pubis, al istinja – Et Zakariya a dit : « J
ai oublié le dixième si ce n’est se laver la bouche. » » (rapporté par Abou Dawoud, Ibn
Majah, et An-Nassaï)

« al istinchâq » : C’est le fait de rentrer l'eau dans les narines.

« al istinja » : Se laver avec de l'eau après avoir fait ses besoins.

Ibn al Qayim (rahimahoullah) divise la fitra en deux :


1 - celle qui est en rapport avec le coeur, elle purifie du shirk et des péchés.
2 - celle qui est en rapport avec le corps, elle purifie le corps.

1 - La circoncision :

La circoncision est obligatoire pour les hommes comme pour les femmes car cela fait partie
des préceptes de l’Islam.

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Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à un homme qui venait de se convertir : « Débarrasse-toi
des cheveux de la mécréance et circoncis-toi. » (rapporté par Abou Dawoud et Al Bayhaqi -
jugé bon par cheikh al Albani)

« cheveux de la mécréance » : Ici par les cheveux de la mécréance on parle d'une coupe de
cheveux qu'avait cet homme qui était propre à une religion, il avait une partie de ses cheveux
qu’il ne coupait jamais et c'est pourquoi le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les a appelé « cheveux
de la mécréance ».

Ceci est l’avis de l’auteur du livre. Mais il y a 3 avis des savants à ce sujet :
1er avis : La circoncision est autant obligatoire pour l'homme que la femme (c’est l’avis
d’Ibn Al Qayim).
2ème avis : La circoncision est obligatoire pour l'homme et préférable pour la femme (c’est
l’avis de cheikh Al ‘Uthaymin, cheikh Al Albani, cheikh al Fawzan).
3ème avis : La circoncision est préférable pour l'homme comme pour la femme (c’est l’avis
de cheikh Ibn Baz).

La circoncision de l’homme consiste à couper la peau qui recouvre le gland du sexe de


l’homme. Quant à la circoncision de la femme, elle consiste a couper une petite partie du
clitoris.
Rappelons que la circoncision doit se faire par des personnes qualifiées, que ce soit pour
l'homme comme pour la femme.
Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit aux femmes qui pratiquaient la circoncision du clitoris de
ne couper qu'une toute petite partie car cela illuminait le visage et c’était mieux pour le mari.
Mais il ne faut absolument pas le supprimer totalement car il y a en cela un grand mal et le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne vous faites pas de mal et n’en faites pas à autrui. »

La circoncision fait partie de la religion d’Ibrahim ( ‫)عليه السلم‬. Selon Abou Hourayra ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنه‬le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ibrahim (‫)عليه السلم‬, l'ami intime du Tout
Miséricordieux, s'est circoncis après avoir atteint les 80 ans. » Et dans une autre version : « Il
s’est circoncis lui-même avec une hachette. » (rapporté par Boukhari et Mouslim)

Et Allah a dit dans le Coran, en s’adressant à son Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Puis Nous
t’avons révélé : « Suis le culte d’Ibrahim, ce pur monothéiste qui ne s’est jamais compromis
avec les païens. » » (Sourate An-Nahl, verset 123)

Ainsi, Allah ordonne à son Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de suivre la religion d’Ibrahim (‫)عليه السلم‬
et la circoncision fait partie de la sa religion, comme nous l’a appris le hadith précédent.

Il est préférable que la circoncision se fasse le 7ème jour après la naissance. La preuve est le
hadith de Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a égorgé pour Al Hassan
et Al Houssayn, et les a circoncis le 7ème jour. » (rapporté par At-Tabarani)

Et selon Ibnou ‘Abbas ( ‫ )رضي هللا عنه‬: « Sept choses font parties de la sounnah concernant
l’enfant à son 7ème jour : Il doit être nommé, il doit être circoncis… » (jusqu’à la fin du
hadith)

L’auteur dit que même si dans chacun des 2 hadiths il y a une faiblesse dans la chaîne de
transmission, ils se renforcent l’un l’autre car ils viennent de sources différentes et que dans

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leur chaîne de transmetteurs il n’y a pas de menteur.

2 - La barbe :

Laisser pousser la barbe est obligatoire et la raser est interdit car c'est une modification de la
création d'Allah et cela fait partie des actes du diable qui a dit, comme Allah nous en l’a
informé dans le Coran : « Je leur commanderai, et ils altèreront la création d’Allah. » (sourate
An-Nissa, verset 119)

Un homme par sa nature a été créé avec une barbe et la raser rentre dans le cadre de la
modification de la création d'Allah ta'ala. Or la base dans la création d'Allah ta'ala est qu'on ne
peux la modifier jusqu'à la preuve du contraire, et parmi ces preuves, il y a ce que nous avons
cité dans les sunnans relatives à la fitra, qui est une modification autorisée par le Prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Règle : Toute modification dans la création d'Allah est interdite jusqu'à preuve du
contraire.

Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a ordonné de laisser pousser la barbe.

Règle : Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous ordonne une chose, c'est une
obligation jusqu'à preuve du contraire.

Abu Houraïra (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Diminuez vos
moustaches et laissez poussez vos barbes et ne faites comme les mages (ceux qui adorent le
feu). » (rapporté par Mouslim).

Selon Ibn ‘Oumar (‫)رضي هللا عنهما‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne faites pas comme les
associateurs, laissez pousser vos barbes et taillez vos moustaches. » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

Cours n°3
Chapitre du Siwak - Les règles à respecter lors des besoins.

3 - Le siwâk :

Le terme « as-siwâk », comme l'ont définit les savants, parmi eux Cheikh Al ‘Uuthaymin
(rahimahoullah) peut désigner deux choses :
1 - Le fait de se frotter les dents.
2 - L'ustensile utilisé.

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Il est autorisé pour le siwâk d'utiliser toute sorte de bois avec comme conditions :
1 - qu'il soit souple et non dur (pour ne pas blesser)
2 - qu'il purifie
3 - qu'il soit pur
4 - qu'il ne s'effrite pas, sans quoi il n'est d'aucune utilité.

Comme le mentionnent les hadiths, le meilleur bois à utiliser est le bois d’arak, mais on peut
aussi utiliser le bois d'olivier et de dattier. L'utilisation du siwâk est préférable à n'importe
quel moment mais encore plus lors de certains moments :

a - Lors des ablutions :


Aboû Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Si ce n'était
pas une contrainte pour ma communauté, je lui aurais ordonné d'utiliser le siwâk à chaque
ablution. » (rapporté par Ibn Majah)

Et Cheikh ‘Outheimin (rahimahoullah) a dit qu'il est préférable d'utiliser le siwâk avant
chaque prière et pendant les ablutions au moment du rinçage de la bouche.

b - Avant chaque prière :


Aboû Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Si ce n'était
pas une contrainte pour ma communauté, je lui aurais ordonné d'utiliser le siwâk avant
chaque prière. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

c - Avant de lire le Qur'an :


Selon ‘Ali (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a ordonné d'utiliser le siwâk
et a dit : « Lorsqu'un serviteur se lève pour prier, un ange se positionne derrière lui, écoute
sa lecture du Qor'an et se rapproche peu à peu. Il ne cesse d’écouter et de se rapprocher
jusqu' à ce qu'il pose sa bouche sur celle de celui qui lit. Chaque verset qu'il lira atteindra la
bouche de cet ange. » » (rapporté par Al Bayhaqi -authentifié par cheikh al Albani).

On déduit le caractère préférable de l'utilisation le siwâk avant la lecture du Qor'an car la


bouche de celui qui lit le Qur'an doit être propre et pure car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous
a informé dans un autre hadith que les anges subissent le mal et les désagréments que
subissent les fils d'Adam. Donc ce qui répugne les fils d'Adam, comme les mauvaises odeurs
et autre, répugne également les anges et si la personne a une bouche qui dégage une mauvaise
odeur, il n'y a aucun doute que cela portera préjudice à l'ange.

d - Lorsqu'on rentre chez soit :


El Miqdâm Ibn Charîh (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte de son père : « J’ai demandé à 'Aïsha ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬: « Quelle est la première chose que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait en rentrant
chez lui ? » Elle a répondu : « Le siwâk. » » (rapporté par Ibnou Majah, An-Nassa-i, Mouslim
et Abou Dawoud)

e - Lorsque la personne se lève pour prier la nuit :


Selon Houdhayfa (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se levait la nuit pour
prier, il se nettoyait la bouche avec le siwâk. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

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4 – Il est détestable d’arracher les cheveux de vieillesse :

Selon ‘Amr Ibnou Chou’ayb (‫)رضي هللا عنه‬, qui rapporte de son père, qui rapporte de son
grand-père, que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « N’épilez pas les cheveux de vieillesse.
Tout musulman qui vieilli dans l’Islam, ses cheveux de vieillesse seront pour lui une lumière
le Jour du Jugement. » (rapporté par Abou Dawoud, Ibnou Majah et An-Nassa-i)

Il est préférable de teindre ses cheveux blancs avec du Henné, du Katam ou autre, et il est
interdit de les teindre en noir. Al Hafidh Ibn Hajar dans son livre "Fath al Bari" donne la
définition du Katam et dit que c'est un fruit qui est cultivé au Yémen, sa teinte est noire mais
vire vers le rouge.
Selon Abû Dharr (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « La meilleure des choses
avec laquelle vous modifiez les cheveux de vieillesse est le henné ou le Katam. » (rapporté par
Ibn Majâh et At-Tirmidhi)

Selon Abû Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Les juifs et les
chrétiens ne se teignent pas, ne faites pas comme eux. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim,
Abou Dawoud et An-Nassa-i)

Et Jabir (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « On a amené Abi Qouhâfa le jour de la Victoire à la Mecque, ses
cheveux et sa barbe étaient blancs comme « ath-Thaghâma », et le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : « Changez cela avec quelque chose et évitez le noir. » » (rapporté par Mouslim, Abou
Dawoud, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« Abi QouHâfa » : il s’agit du père de Aboû Bakr As-Siddiq.

« le jour de la Victoire » : C'est le jour où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est rentré
victorieux à la Mecque

« ath-Thaghâma » : C’est un arbre qui a des feuilles blanches ainsi que des fruits blancs.

Ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il y aura des gens vers
la fin des temps qui se teindront en noir comme l'abdomen des pigeons, ils ne sentiront pas
l'odeur du paradis. ». (rapporté par Ibnou Majâh, Abou Daoud et An-Nassa-i)

Le comportement à adopter lorsqu'on fait ses besoins :

1 - Il est préférable de dire pour celui qui entre dans les toilettes :

(Bismi l-lâhi). Allâhumma innî a'ûdhu bika mina-l-khubthi wa-l-khabâ’ith.


"[Au nom d’Allah] Ô Seigneur ! Je prends refuge auprès de Toi contre les démons mâles et
femelles."

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La preuve est le hadith de ‘Ali (‫ )رضي هللا عنه‬où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le voile
entre les djinns et les parties intimes des fils d'Adam est lorsque l'un d'entre eux dit
"Bismillah" en entrant aux toilettes. » (rapporté par Ibnou Majâh et At-Thirmidi)

Ce hadith est la preuve concernant le fait de dire « bismillah », quant à l'invocation, elle est
rapportée dans le hadith de Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Lorsque le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬entrait aux toilettes pour faire ses besoins, il disait : « Ô Seigneur ! Je prends refuge
auprès de Toi contre les démons mâles et femelles. » » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim,
Abou Dawoud, Ibnou Majah, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

2 - Il est préférable en sortant des toilettes de dire :

Ghufrânak.
"Ton pardon, Ô Seigneur !"

La preuve est le hadith de 'Aïsha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Lorsque le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
sortait des toilettes, il disait : « Ton pardon, Ô Seigneur ! » » (rapporté par Ibn Majâh et
Abou Daoud)

3 - Il est préférable d'entrer avec le pied gauche et de sortir avec le pied droit :

Ach-Chawkani a dit : « Ceci parce que la droite est utilisée dans les choses respectables et la
gauche dans les choses répugnantes ou non respectables. Des hadiths rapportés à ce sujet
prouvent cela mais en globalité. »

4 - Il est préférable pour celui qui est à l'extérieur ou sur un terrain vague de s'éloigner
jusqu'à ce qu'il ne puisse plus être vu :

La preuve est le hadith de Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Nous étions en voyage avec le Prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et il ne faisait ses besoins que lorsqu'il était caché et que personne ne le
voyait. » (rapporté par Ibnou Majâh et Abou Dawoud)

5 - Il est préférable de lever ses vêtements qu'au moment où la personne s'approche du


sol :

La preuve est le hadith d'Ibn Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬qui dit : « Lorsque le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬voulait faire ses besoins, il ne levait ses vêtements que lorsqu'il s'approchait du sol pour
faire ses besoins. » (rapporté par At-Tirmidhi et Abou Dawoud)

Certains savants disent qu'il est également préférable de lever son vêtement qu’au dernier
moment aussi bien à l'extérieur qu’à l’intérieur, car montrer ses parties intimes est interdit

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sauf en cas de force majeure.

6 - Il est interdit de faire face ou de tourner le dos à la qibla en faisant ses besoins à
l'intérieur comme à l'extérieur :

Abou Ayoub Al Ansâri ( ‫ )رضي هللا عنه‬rapporte que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : «
Lorsque vous allez faire vos besoins, ne faites pas face à la Qibla et ne lui tournez pas le dos,
mais dirigez vous plutôt vers l'occident ou l'orient (l'est ou l'ouest). » (rapporté par Mouslim
et Abou Dawoud)

« mais dirigez vous plutôt vers l'occident ou l'orient » : Lorsque le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit cela, il s’adressait à ses compagnons et ils étaient à Médine. Or, de Médine la Qibla
se trouve au sud, c'est pourquoi il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a dit de se tourner vers l'est ou l'ouest.
En Europe par exemple, la Qibla se trouve au sud-est (et plus vers l'est que le Sud), ou encore
au Maroc la Qibla est à l'est.

Abou Ayoub al Ansâri (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « Nous sommes partis au Cham, et nous avons trouvé
des toilettes construites en direction de la Ka’ba. Nous nous dévions donc de la trajectoire de
la Qibla et nous demandions pardon à Allah. » (rappoté par Al Boukhari et Mouslim)

« Cham » : région de la Syrie, la Palestine et la Jordanie

« nous demandions pardon à Allah » : Les savants ont donné plusieurs explications à cette
parole d'Abou Ayoub. Certains savants disent qu'ils demandaient pardon pour ceux qui ont
construit les toilettes de cette façon et d'autres savants ont dit qu'ils demandaient pardon à
Allah de se retrouver dans cette situation.

7 - Il est interdit de faire ses besoins sur le chemin que les gens empruntent et les
endroits ombragés que les gens utilisent pour se reposer :

La preuve est le hadith rapporté par Abu Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬où le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « Méfiez vous des deux choses qui apportent la malédiction d’Allah. » Les
compagnons ont dit : « Quelles sont ces deux choses, ô Envoyé d"Allah ? » Il (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a répondu : « C'est de faire ses besoins sur le chemin que les gens empruntent et là où il y a
de l’ombre. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Cheikh Al ‘Outhaymin (rahimahoullah) a dit que lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬parle
d'un endroit ombragé, il en est de même en hiver pour les endroits ensoleillés.

8 - Il est détestable de faire ses besoins là où l'on se lave :

Houmayd al Houmayri ( ‫ )رضي هللا عنه‬dit : « J'ai rencontré un homme qui a côtoyé le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬comme la côtoyé Abû Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬. Cet homme a dit : « Le

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Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a interdit de se peigner tous les jours et d'uriner à l’endroit où l'on
se lave. » (rapporté par An-Nassa-i et Abou Dawoud)

9- Il est interdit d'uriner dans une eau stagnante :

La preuve est le hadith de Jabir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a interdit
d'uriner dans une eau stagnante. » (rapporté par Ibn Majâh, An-Nassa-i et Muslim)

10- Il est autorisé d'uriner debout mais s'asseoir est préférable :

Selon Houdhayfa ( ‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est arrivé à un endroit où les
gens jetaient leurs déchés puis il a uriné debout. Je me suis éloigné et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬m’a
dit : « Approche-toi. » Je me suis rapproché de lui jusqu’à atteindre ses talons. Puis le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait ses ablutions et a essuyé sur ses chaussettes. » (rapporté par
Al Boukhari, Muslim, At-Tirmidhi, Ibn Majâh et An-Nassa-i)

Al Hafidh Ibn Hajar dit : « Dans ce hadith, il y a un fait inhabituel du Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫)سلم‬. Les savants ont dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬devait être occupé par les affaires
des musulmans et par conséquent il ne pouvait pas s'éloigner trop loin. De plus, il ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a uriné, ce qui est moindre que faire des excréments. Et Houdhayfa (‫ )رضي هللا عنه‬faisait
dos au Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, c'est pourquoi il dit : « jusqu' à atteindre ses talons. », cela
prouve qu'il marchait en arrière. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a donc dit de s'approcher
pour qu’il soit un voile qui le cache des gens. »

L'imam An-Nawawî a dit dans son explication du sahih Muslim : « Dans ce hadith on retient
beaucoup de chose :
- la preuve que l'on peut essuyer sur ses chaussettes et ce même en n'étant pas voyageur.
- la preuve qu'il est autorisé d'uriner debout (c'est pourquoi l'auteur du livre El Wajiz l'a cité
ici)
- la preuve qu'il autorisé de s'approcher d'une personne qui urine.
- la preuve qu'il est autorisé à une personne qui urine de demander à une autre personne de
s’approcher pour qu'elle le cache.
- la preuve qu'il est préférable de se cacher quand on urine.
- la preuve qu'il est autorisé d'uriner à proximité des maisons (car le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a uriné dans une déchèterie, c'est donc un endroit qui est proche de la maison). »

L'auteur dit après avoir cité ce hadith prouvant mais il précise qu'uriner assis est meilleur, car
c'est ce que Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait le plus souvent, comme le rapporte 'Aïcha
(‫ )رضي هللا عنها‬lorsqu' elle dit : « Celui qui vous rapporte que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
uriné debout, ne le croyez pas, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n'urinait qu'en étant assis. »
(rapporté par An Nassaï et At-Tirmidhi).

La parole de 'Aïsha (‫ )رضي هللا عنها‬ne va pas en contradiction avec la parole d' Houdhayfa, car il
a informé de ce qu'il a vu et 'Aïsha (‫)رضي هللا عنها‬, qui était le plus souvent à la maison, a
informé également de ce qu'elle a vu du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

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Règle : Celui qui affirme une chose prévaut sur celui qui la nie, car celui qui affirme une
chose apporte une science supplémentaire.

Dans cet exemple Houdhayfa (‫ )رضي هللا عنه‬n'a pas nié que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬urinait
assis chez lui. Il a apporté un plus sur la parole de ‘Aïcha ( ‫)رضي هللا عنها‬.

11- Il est obligatoire de se protéger des éclaboussures de l'urine :

Ibn Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬raconte que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est passé à côté de deux
tombes et a dit : « Les personnes qui habitent ces deux tombes sont en train d'être châtiées, et
elles ne sont pas châtiées pour une chose grande. Quant à l'un d'entre eux, il ne se protégeait
pas de son urine et quant à l'autre, il allait voir les gens en faisant de la médisance. »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Cours n°4
Chapitre des règles à respecter lors des besoins – Les récipients

12 - Ne pas tenir son sexe avec la main droite et ne pas nettoyer ses parties intimes avec
la main droite :

La preuve est le hadîth d’Abû Qatâda (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « Lorsque l’un d’entre vous urine, qu’il ne tienne pas son sexe avec sa main droite et
qu’il ne fasse pas al istinja avec la main droite. » (rapporté par Al Boukhârî, Mouslim et
Ibnou Majah)

13 - Il est autorisé de laver ses parties intimes après avoir fait ses besoins avec de l’eau,
des pierres ou ce qui est semblable, et l’eau est meilleure :

El Istinja = Se laver avec de l’eau.


La preuve concernant l’eau est le hadîth d’Anâs (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬entrait dans l’endroit où il faisait ses besoins et moi et un enfant de mon âge, nous
portions un récipient d’eau et « el 'anaza » et il se lavait avec de l’eau. » (rapporté par Al
Boukhârî, Mouslim et An-Nassa-i)

« 'anaza » : C’est un bout de bois avec au bout une pointe en fer. Les savants ont expliqué
qu’Anâs ( ‫ )رضي هللا عنه‬apportait le récipient d’eau afin que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se
nettoie avec. Et il apportait aussi ce morceau de bois avec le bout pointu afin que le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬le plante devant lui et le prenne comme sutrah, ceci car lorsqu’il faisait ses
ablutions, il priait de suite 2 rak’at.

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El Istijmar = Se laver avec un solide (pierre, papier…)
La preuve concernant les pierres est le hadith de 'Aïsha ( ‫ )رضي هللا عنها‬qui rapporte que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre vous va faire ses besoins, qu’il prenne
avec lui 3 pierres et qu’il s’essuie avec, elles lui suffiront. » (rapporté par An-Nassa’î et Abû
Dâwoûd)

On a déjà cité la divergence des savants à ce sujet :


- Certains disent que le mieux est de rassembler les deux, parmi eux Sheykh Ibn Al Uthaymîn,
Sheykh Ibn Bâz ...
- D’autres, comme sheykh Al Albâni, disent que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a jamais
utilisé les deux. Soit il a utilisé l’eau, soit les pierres, mais jamais les deux. Donc, on se doit
de le prendre comme exemple.

14 - Il est interdit de se nettoyer avec moins de trois pierres :

La preuve est le hadîth de Salmân El Fârissî (‫ )رضي هللا عنه‬lorsqu’il lui a été dit : « Votre
prophète vous a enseigné toute chose, même comment faire vos besoins » et Salmân ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنه‬a répondu : « Oui, bien sûr, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a interdit de faire face à la
Qibla en faisant nos besoins, de se laver avec le main droite, de se nettoyer avec moins de
trois pierres et de se nettoyer avec les excréments d’animaux séchés et des os. » (rapporté par
ibn Mâjah, Mouslim et At-Tirmidhi)

Et les savants à notre époque, ont fait l’analogie avec le papier et disent que lorsque la
personne utilise le papier, elle doit s’essuyer au moins 3 fois.

« et il nous a également interdit de nous nettoyer avec des excréments d’animaux séchés et
des os » : Concernant cette interdiction, il y a un hadîth qui nous en explique la cause. Selon
Ibn Mas’oûd (‫ )رضي هللا عنه‬: « Nous étions avec le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬une nuit, puis nous
l’avons perdu. Ensuite nous avons cherché partout après lui (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sans l’avoir
retrouvé. Nous nous sommes dit alors que des djinns l’avaient enlevé ou bien qu’il avait été
secrètement tué. Nous avons passé la pire nuit que puissent passer des gens et au matin, le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est arrivé du côté de Hira (grotte où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
eu la révélation). Je lui ai alors dit : « O Envoyé d’Allâh ! Nous t’avons perdu et nous t’avons
cherché sans t’avoir retrouvé. Nous avons ensuite passé la pire des nuits. » Et le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a répondu : « Un prêcheur parmi les djinns est venu à moi et je suis
parti avec lui. J’ai lu sur eux le Coran ». Puis le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a emmené ses
compagnons et leur a montré l’endroit où il était avec les djinns, et leur a montré les traces
de ces djinns et les traces du feu qu’ils avaient allumé. Ensuite, le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
raconte que les djinns lui ont demandé des provisions et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a
répondu : « Tout os issus d’une bête sur laquelle a été prononcé le nom d’Allâh, qui parvient
entre vos mains sera une nourriture pour vous. Et tout crottin est un fourrage pour vos
bétails. »
Et ensuite le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne vous lavez donc pas avec ces deux choses,
car c’est la nourriture de vos frères. » » (rapporté par Al Boukhari)

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Et les savants ont dit que les djinns musulmans ont le droit de manger que les os issus d’une
bête qui a été égorgée et dont le nom de Dieu a été cité avant. Et quant aux djinns qui ne sont
pas musulmans, eux, cela ne les concerne pas.
Ainsi, l’interdiction d’utiliser des crottins pour se nettoyer ne signifie pas qu’ils soient impurs,
car nous avions vu que les crottins des bêtes autorisées à la consommation sont purs. Il y a
une règle que les savants ont instaurée et qui est que :

Règle : Toute chose impure est interdite à la consommation et d’utilisation. Mais toute
chose interdite n’est pas forcément impure.

15 - Il est interdit de se nettoyer avec des os ou des crottins :

La preuve est le hadîth de Salmân El Fârissî (‫ )رضي هللا عنه‬que nous avons cité mais aussi le
hadith de Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a interdit de nous
essuyer avec un os ou avec un crottin. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Chapitre des récipients et ustensiles :

Il est autorisé tous les ustensiles, tous les récipients sauf les récipients d’or et d’argent. Il est
interdit (Haram*) de boire et de manger dans les récipients d’or et d’argent.

* Petite précision concernant les termes : Les savants utilisent le terme « Haram » lorsqu’une
chose est interdite de façon claire par un verset ou un hadîth du Prophète ( ‫)صلى هللا عليه و سلم‬.
Exemple : l’alcool est haram. Et ils utilisent le terme « layajuz » (non autorisé) dans des cas
où il n’y a pas de preuve claire, mais que l’interdiction a été déduite après un ijtihad (effort
d’interprétation). Exemple : La cigarette n’est pas permise.
Cependant, dans les 2 cas le résultat est le même : l’interdiction.

Il y a une divergence des savants sur l’utilisation des récipients en or et argent :


1- Certains disent que l’interdit est uniquement de boire et de manger dedans, car les hadîth
du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sont précis. Ceci est l’avis de l’auteur, mais aussi de sheykh Al
Albâny et sheykh Al ‘Uthaymîn.
2- D’autres savants, comme sheykh Ibn Bâz et sheykh Al fawzân, disent qu’il est interdit
d’utiliser ces récipients pour n’importe quelle utilisation.

La preuve est le hadîth de Houdhayfa ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « Ne buvez pas dans des récipients d’or et d’argent et ne portez pas la soie et Ad-dîbâj
car elle est pour eux dans cette vie d’ici bas et elle est pour vous dans la vie de l’au-delà. »
(en parlant des récipients d’or, d’argent et de la soie)

« Ad.Dîbâj » : Les savants disent que c’est une sorte de soie de luxe et que si le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’a cité dans ce hadith c’est pour enlever toute ambiguïté, étant donné que le

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nom est différent de la soie.

« à eux » : El Hafidh Ibn Hajar a dit : « c’est-à-dire à ceux qui utilisent ces choses ». Ils ne
l’utiliseront donc que dans cette vie d’ici bas. Et il ne s’agit en aucun cas d’une autorisation
du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour ces personnes, comme les non-musulmans par exemple, car
lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬interdit une chose, l’interdiction s’applique à toute la
communauté.

« la soie » : Concernant la soie, il y a beaucoup de chose à dire dessus. La première, sheykh


al ‘Uthaymîn, sheykh Al Albâny, disent que la soie qui est interdite dans ce hadîth est la soie
traditionnelle (faite à partir des vers à soie) et non la soie artificielle (qui ressemble à de la
soie mais qui n’en est pas).

L’interdiction de boire et de manger dans les récipients d’or et d’argent englobe à la fois
l’homme et la femme. Car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne buvez pas dans les
récipients d’or et d’argent » Et ce hadith est spécifique car il concerne le fait de boire et
manger.
Cependant, concernant leur utilisation pour autre que manger et boire, il y a un où le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a pris dans une de ses mains de l’or et dans l’autre de la soie, et il a dit : «
Ces deux choses sont autorisées pour les femmes de notre communauté et sont interdites pour
ses hommes ». Donc la règle générale est que l’or et la soie sont autorisés pour la femme et
interdites pour l’homme. C’est un hadîth général.

Règle : La chose précise restreint toujours la chose générale.

Selon Oum Salama (‫)رضي هللا عنها‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui boit dans un
récipient d’argent engloutit le feu de la Géhenne. » (rapporté par Al Bukhârî et Muslim)

Concernant le fait de manger dans des récipients d’or et d’argent, sheykh Al Albâny, a dit
qu’il n’y a pas de hadîth authentique à ce sujet mais les savants en ont déduit par analogie. Ils
ont dit que s’il est interdit de boire, il est encore plus interdit de manger dedans.

Anâs (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait un récipient (en bois), qui
était fissuré. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a utilisé une chaîne (ou un fil) d’argent pour réparer l’endroit
fissuré. » (rapporté dans le sahîh al Bukhârî)

Les savants ont dit qu’il est autorisé de boire dans un récipient où il y a une petite partie
d’argent. Les conditions sont :
- que l’argent doit être en petite quantité,
- ce ne doit être que de l’argent (pas avec de l’or)
- l’argent doit être utilisé en cas de besoin, et non pour le décorer.

Cours n°5

22
Chapitre des ablutions - La description des ablutions - Les conditions et
obligations des ablutions -Les choses préférables durant les ablutions.

Chapitre de la purification pour la prière

Ce chapitre contient 5 sous-chapitres, qui sont :

1/ El Woudou (les ablutions)


2/ L’essuyage
3/ El Ghousl (le grand lavage)
4/ At-Tayamoum
5/ Les règles des menstrues et lochies

L’auteur cite le hadîth d’Ibn ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « J’ai entendu le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬dire : « Aucune prière n’est acceptée sans purification. » » (rapporté par Mouslim et
At-Tirmidhi)

La purification est de deux sortes :


1 - La purification avec l’eau
2 - La purification par la terre (‫صعِيد‬
َّ ‫)ال‬

َّ ‫ )ال‬: c’est la terre et tout ce qu’il y a à sa surface qui fait parti de la terre
« As-Sa'id » (‫صعِيد‬
(rocher, pierre,…)

Concernant la purification avec l’eau, il y a deux sortes de purification :


1 - El Woudou (les ablutions)
2 - El Ghousl (le grand lavage)

1/ El Woudou (les ablutions) :

Définition des termes :

El Woudou (‫ )الوُ ضُوء‬: c’est le fait de faire les ablutions, l’acte de faire les ablutions.
El Wadou (‫الوضُوء‬ َ ) : c’est l’eau avec laquelle on fait les ablutions.

La description des ablutions :

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‘Othmân Ibnou 'afân ( ‫)رضي هللا عنه‬, a demandé qu’on lui apporte de l’eau afin qu’il fasse ses
ablutions, puis il a fait ses ablutions.
Houmran décrit la façon avec laquelle ‘Othmân Ibnou 'afân ( ‫ )رضي هللا عنه‬a fait ses ablutions : «
Il a lavé ses mains trois fois. Puis il a lavé sa bouche et a fait el Instinthar, puis il a lavé son
visage trois, puis il a lavé sa main droite jusqu’au coude trois fois, puis il a lavé sa main
gauche de la même façon. Puis, il a essuyé sa tête, puis il a lavé son pied droit jusqu’aux
chevilles trois fois puis il a fait de même pour le pied gauche. Puis il (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « J’ai
vu le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faire les ablutions comme je viens de les faire. » Puis il ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنه‬a dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui fait les ablutions comme je
viens de les faire, puis se lève pour prier deux raka’at, sans qu’il ne parle à lui-même, Allâh
lui pardonnera tous ses péchés antérieurs. » Ibnu Shihâb a dit : « Nos savants ont dit : «
Cette façon de faire les ablutions est la plus complète. » » » (rapporté par Al Boukhari,
Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

« el Instinthar » : c’est le fait de ressortir l’eau des narines. Or pour faire sortir l’eau, il faut
déjà qu’elle soit entrée. Cela signifie donc que ‘Othmân ( ‫ )رضي هللا عنه‬a fait l’instinshaq avant
l’instinthar.
El Instinshaq : c’est le fait d’introduire l’eau dans le nez.
El Instinthar : c’est le fait de ressortir cette eau du nez.
El Hafidh Ibn Hajar dit qu’el instinthar implique el instinshaq. Le fait de ressortir l’eau
implique qu’elle soit entrée. Mais le contraire n’est pas vrai. Une personne qui entre de l’eau
dans son nez ne va pas obligatoirement la ressortir : une personne qui a fait el instinshaq n’a
pas forcément fait el instinthar.

« sa main droite jusqu’au coude » : C’est-à-dire que le coude est compris dans le lavage.
Car dans ce hadith « ilâ-l miffaq » (jusqu’au coude) signifie « ma'a-l mirfaq » (avec le coude).

« sa main gauche de la même façon » : C’est-à-dire jusqu’au coude aussi.

« pied droit jusqu’aux chevilles » : De même les chevilles sont comprises dans le lavage.

« sans qu’il ne parle à lui-même » : c’est-à-dire être distrait par les choses de cette vie d’ici
bas. Comme l’a expliqué sheykh Al 'Abbad, HafidhahuLlâh, il dit : « ..cela signifie : Parler à
sa personne pendant la prière, avoir l’esprit préoccupé par les choses de cette vie d’ici bas. »

« tous ses péchés antérieurs » : Les savants ont expliqué que c’était les petits péchés qui
étaient pardonnés, car pour que les grands péchés soient pardonnés, il faut faire le repentir.

Les conditions des ablutions :

1 – An-Niya (l’intention) :

La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Les actes ne valent que par
l’intention.» (rapporté par Al Boukhârî & Mouslim)

Il n’est pas légiféré de prononcer l’intention car cela n’a pas été rapporté par le Prophète ( ‫صلى‬
‫)هللا عليه و سلم‬. L’intention se situe dans le cœur, elle ne se prononce pas avec la langue. Les

24
savants sont unanimes sur le fait que prononcer l’intention avec la langue est une innovation.

2 - Dire : « BismiLlâh » :

La preuve est le hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Il n’y a pas de prière pour
celui qui n’a pas ses ablutions et pas d’ablutions pour celui qui n’a pas prononcé le nom
d’Allâh. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah)

3 - El Mouwâlâ ( ‫ )الم َُواالة‬:

C’est le fait de faire el woudou en une seule fois, de laver les membres les uns après les
autres. (dans l'ordre)

La preuve est le hadîth de Khâlid Ibn Ma'dân (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a vu un homme prier, et sur le dessus de son pied, il y avait une partie de la taille d’une
pièce d’un dirham qui n’était pas atteint par l’eau. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a
ordonné de recommencer el Woudou et de recommencer sa prière. » (rapporté par Abû
Dâwûd)

« recommencer el Woudou » : La preuve dans ce hadîth qu’el Mouwâlâ fait partie des
conditions, est que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné à cet homme de recommencer les
ablutions et il ne lui a pas ordonné tout simplement de mettre de l’eau sur la partie sèche.

Les savants ont déduit de ce hadîth qu’el Mouwâlâ c’est le fait de laver un membre avant que
le membre précédant n’ait séché.

Les obligations des ablutions :

Obligation signifie que si on le délaisse, les ablutions ne sont pas valides. Or, si celles-ci ne
sont pas valides, cela implique que la prière ne sera pas valide non plus.

1 - Laver le visage :

Parmi le lavage du visage, il y a : laver la bouche et el Instinshaq. Ceci car Allâh :ta'ala: a
ordonné dans le Coran de laver le visage. Et aussi parce que dans toutes les descriptions des
ablutions du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui ont été faites par ses Compagnons, il ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a toujours introduit de l’eau dans sa bouche et a fait l’Instinshaq.

Il a aussi été rapporté l’obligation de ces deux choses, dans la parole du Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬lorsqu’il dit : « Lorsque l’un d’entre vous fait ses ablutions, qu’il mette ou qu’il introduise
de l’eau dans son nez puis qu’il la ressorte ». (rapporté par Ibn Majah et Abû Dâwûd)

Et aussi la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il a ordonné à un de ses Compagnons :
« Et accentue dans El Instinshaq, sauf lorsque tu jeunes. » (rapporté par Aboû Dâwoûd)

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Et aussi un autre hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il a ordonné à un de ses
Compagnons : « Lorsque tu fais tes ablutions, laves ta bouche. » (rapporté par Aboû Dâwoûd)

Les savants ont défini le visage en disant : Sa largeur, c’est entre les oreilles. Sa longueur,
c’est du début du front jusqu’en dessous de la barbe pour les hommes.

2 - Laver les mains jusqu’aux coudes.

3 - Essuyer toute la tête et les oreilles font parties de la tête :

La différence entre le lavage et l’essuyage :


- Le lavage est de prendre de l’eau et de la verser sur le membre.
- L’essuyage est de passer la main mouillée sur le membre.

Concernant la totalité de la tête :

La preuve est la parole d’Allah qui dit : « Et essuyez vos têtes » (sourate Al Maidah, verset 6)

De plus dans un hadith il est rapporté que le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, lorsqu’il essuyait sa
tête, il l’essuyait en totalité. (rapporté dans El Bukhârî & Muslim)
Le sheykh dit : « Et si certains vous disent : « Mais dans le hadîth d’El Moughira le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a seulement essuyé le devant de sa tête, il n’a pas essuyé toute sa tête ». La
réponse est que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s’est contenté d’essuyer sur le devant de sa tête
car il a complété la suite sur le turban ».
Les savants ont donc déduit l’autorisation d’essuyer sur le turban car c’est quelque chose de
diffice à enlever, contrairement à la chachiya ou le ‘outra que les Saoudiens portent. De même
pour les femmes, ses savants disent qu’il est autorisé pour la femme d’essuyer sur Al Khimar
(ce qui recouvre la tête) lorsqu’elle en éprouve le besoin. Et en éprouver le besoin est une
condition, comme par exemple lorsqu’elle est en voyage et ne peut se dévoiler devant les
gens, ou lorsqu’il fait très froid.

Les savants ont défini la tête en disant : Sa largeur, c’est entre les 2 oreilles. Et sa longueur,
c’est entre le début des cheveux jusqu’à la fin des cheveux

Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬essuyait sa tête, il prenait ses deux mains de l’avant vers
l’arrière puis revenait devant. Quant aux femmes, pour qui cela pose problème de revenir de
l’arrière vers l’avant, il n’est pas utile d’appuyer sur les cheveux, mais il suffit de les toucher
très légèrement. Les savants disent aussi que la femme n’est pas obligée d’essuyer ses
cheveux jusqu’au pointe, mais il faut essuyer la racine.

Concernant le fait que les oreilles font partie de la tête :

La preuve est le hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Les oreilles font parties de la
tête. » (rapporté par Ibn Majah)
Donc les oreilles doivent être obligatoirement essuyées.

26
4 - Laver les pieds jusqu’aux chevilles :

La preuve de ces quatre obligations est la parole d’Allah : « Ô vous qui croyez !
Lorsque vous vous disposez à faire la salât, faites d’abord vos ablutions en vous lavant le
visage et les mains jusqu’aux coudes, en vous passant les mains mouillées sur la tête et en
vous lavant les pieds jusqu’aux chevilles.» (Sourate Al Maidah, verset 6)

5 - Frictionner la barbe :

La preuve est le hadîth d’Anâs Ibn Malik (‫)رضي هللا عنه‬, qui rapporte : « Lorsque le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait ses ablutions, il prenait une poignée d’eau, la faisait entrer au niveau
de son menton, puis il frictionnait sa barbe. Et Il a dit : « C’est ainsi que ma ordonné mon
Seigneur 3Aza wa Jal » » (rapporté Abou Dawoud et Al Bayhaqi)

L’avis du sheykh est que le fait de frictionner la barbe est une obligation. Or les savants ont
divergé concernant cela :
- La plupart des savants pensent que cela est uniquement préférable et non obligatoire.

- Certains savants différencient entre la barbe épaisse et la barbe fine. Ils définissent la barbe
épaisse comme étant celle qui ne laisse pas apparaître la peau, et la barbe qui laisse apparaître
la peau est une barbe fine. Ainsi, lorsque la barbe est épaisse, il est obligatoire de la
frictionner, et lorsqu’elle laisse apparaître la peau, il n’est pas obligatoire de la frictionner,
cela est préférable. Ceci est l’avis de sheykh Al Uthaymîn, de sheykh Ibn Bâz et de sheykh Al
Fawzan également et l’avis du sheykh Al 'Abbad.

- Quant au sheykh Al Albâny, rahimahuLlâh, il considère que de frictionner sa barbe est une
obligation.

Sheykh Al Uthaymîn dit : « La barbe doit être frictionnée au moment du lavage du visage. »

6 - Laver entre les doigts et les orteils :

La preuve est le hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit à un de ses Compagnons : «
Accomplis tes ablutions et lave entre les doigts, et accentue dans l’Instinshaq, sauf lorsque tu
es en état de jeûne. »

« entre les doigts » : En arabe le terme désigne à la fois les doigts et les orteils.

La plupart des savants sont tout de même de l’avis que de laver entre les doigts fait partie des
sounnah et non des obligations.

27
Les sounnan (choses préférables) durant les ablutions :

1 - Le Siwak :

La preuve est le hadîth d’Abû Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit que le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : « Si ce n’était une contrainte pour ma communauté, je leur aurais ordonné d’utiliser le
siwâk à chaque ablution. » (rapporté par Mouslim)

Les savants disent que le siwâk, lors des ablutions, s’utilise pendant le lavage de la bouche.

2 - Se laver les mains 3 fois au début des ablutions :

Lorsque 'Othmân ( ‫ )رضي هللا عنه‬a décrit les ablutions du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬, il a lavé ses
mains trois fois. (Cf le Hadîth que l’on a vu auparavant).

3 - Rassembler le lavage de la bouche avec l'Instinshaq :

La sunna est de prendre une poignée d’eau et de laver la bouche et le nez en une fois.
La preuve est le hadith d’‘Abdoullah Ibnou Zayd ( ‫ )رضي هللا عنه‬lorsqu’il enseignait les
ablutions du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, il faisait le lavage de la bouche et l’istinchaq avec une
seule poignée, et répétait cela 3 fois. (rapporté par Mouslim)

Cheykh Al Uthaymîn, rahimahuLlâh, a dit : « Le lavage de la bouche et el Instinshaq se font


avec une seule poignée d’eau. Sauf pour celui qui éprouve une difficulté à faire cela. Dans ce
cas, il est autorisé de laver sa bouche avec une poignée et de laver son nez avec une autre
poignée. »

4 - Accentuer l'Instinshaq :

Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Accentues dans el Instinshaq sauf lorsque tu es en état
de jeûne. »

5 - Commencer par la droite :

La preuve est le hadîth de ‘Aisha (‫)رضي هللا عنها‬, qui dit : « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬aimait
la droite lorsqu’il se chaussait, lorsqu’il se peignait, lorsqu’il se purifiait et dans toutes
situations. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim et an-Nassa-i)

« lorsqu’il se purifiait » : Les savants disent que cela englobe El Woudou & El Ghousl.

« dans toutes situations » : Les savants ont dit qu’il ne fallait pas comprendre ce terme dans

28
sa globalité car il y a des hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné d’utiliser la
gauche. Exemple : Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a interdit de faire l’Instinja (de laver ses parties intimes)
avec la main droite, autrement dit de laver avec la main gauche.

Et aussi parmi les preuves que pendant les ablutions il est préférable de commencer par la
droite puis par la gauche, il y a la description des ablutions de ‘Othmân ( ‫)رضي هللا عنه‬, qui a
commencé par la droite ensuite par la gauche.

Concernant As-Siwâk, qui fait aussi parti de la purification, il y a trois avis différents :
1er avis : Certains savants disent qu’il faut tenir le siwak avec la main gauche, car le but est
de purifier, d’enlever une saleté.
2ème avis : D’autres savants disent qu’il faut tenir le siwak avec la main droite, ils
considèrent as-Siwak comme un acte d’adoration conformémant à la parole du Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬qui dit, en parlant du siwâk : « C’est une purification pour la bouche, mais c’est
une satisfaction pour Allâh ».
3ème avis : Et d’autres savants précisent (et c’est l’avis le plus juste Inchâ ALlâh) que
lorsqu’on l’utilise pour se purifier, on le fait avec la main gauche, et lorsqu’on l’utilise pour
suivre le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et appliquer sa sunna, on le fait avec la main droite.

Concernant l’Instinshaq et l'Instinthar :


Les savants disent de faire l’Instinshaq avec la main droite et l’Instinthar, le fait de faire
ressortir l’eau avec les saletés, avec la main gauche.

6 - Ad-Delk :

Ad-Delk, c’est le fait de passer la main sur le membre avec l’eau. La preuve est le hadîth
d’Abdullâh Ibn Zayd (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « On a rapporté au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬deux
tiers d’un moud d’eau, il a fait ses ablutions et il a passait sa main sur ses bras. » (rapporté
par Ibnou Khouzayma)

« d’un moud » : Un moud est la quantité contenant en rassemblant les deux mains. Les
savants ont dit que c’était la plus petite quantité d’eau qui a été rapporté au prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬pour faire ses ablutions.

7 - Le fait de laver trois fois :

La preuve est le hadîth de ‘Othmân (‫)رضي هللا عنه‬, dans la description des ablutions du Prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬, il a lavé ses membres trois fois.

Il est aussi rapporté dans d’autres hadîth, que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a lavé ses membres
tantôt une fois, tantôt deux fois.

De même qu’il est préférable de temps en temps, d’essuyer sa tête plus d’une fois, car cela a
été rapporté par ‘Othmân (‫)رضي هللا عنه‬, il a fait ses ablutions et a essuyé sa tête trois fois et

29
ensuite a dit : « J’ai vu le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faire ses ablutions ainsi. » (rapporté par
Abou Dawoud)

8 - Respecter l'ordre :

Le fait de laver les membres lors des ablutions dans l’ordre car c’est ce qui a été le plus
rapporté dans la description des ablutions du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Selon El Miqdâm Ibni Ma3d Karib (‫ )رضي هللا عنه‬: « On a apporté au Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬de l’eau afin qu’il fasse ses ablutions. Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a lavé ses mains
trois fois, son visage trois fois, puis ses bras trois fois, puis sa bouche et son nez trois fois,
puis il a essuyé sa tête et ses oreilles… » (rapporté par Abou Dawoud)

Le sheykh dit qu’à partir du moment où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a changé l’ordre, c’est
qu’il est autorisé de temps en temps de ne pas suivre l’ordre et surtout que suivre l’ordre des
membres n’est pas obligatoire mais préférable.
Cependant, beaucoup de savants disent que suivre l’ordre est obligatoire.

9 - L'invocation après les ablutions :

La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit : « Si l’un d’entre vous fait
ses ablutions et les fait de la meilleure des façons puis dit à la fin de ses ablutions : « J’atteste
qu’il n’y a point de divinité qu’Allah l’Unique qui n’a point d’associé et j’atteste que
Muhammad est Son serviteur et Son Messager », les huit portes du Paradis lui seront
ouvertes et il rentrera par celle qu’il désire. » (rapporté par Mouslim)

Et At-Tirmidhî a rajouté dans l’invocation : « O Allah ! Fais que je fasse parti de ceux qui se
repentent et de ceux qui se purifient » .

Une autre invocation qui est légiférée à dire après les ablutions comme cela a été raporté par
Abî Sa’id qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui fait ses ablutions puis qui
dit : « Subhânaka l-lâhumma wa bi-hamdika. Ash-hadu an lâ ilâha illâ anta, astaghfiruka wa
atûbu ilayka. » (Gloire et pureté à Toi, Ô Seigneur, et à Toi la louange. J’atteste qu’il n’y a
pas d’autre divinité que Toi. Je Te demande pardon et me repens à Toi.), Cette personne sera
écrite dans une feuille puis cette feuille sera scellée. Le sceau ne sera pas brisé jusqu’au jour
du Jugement. » (rapporté par Al Hâkim)

Et aucune invocation pendant les ablutions n’est légiférée.

Cours n°6
Chapitre des choses préférables durant les ablutions - Ce qui annule les
ablutions

30
10 - Prier 2 raka't après les ablutions :

La preuve est le hadîth de Othmân (‫)رضي هللا عنه‬, quand il a décrit les ablutions du Prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Il a dit : « Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui fait ses
ablutions comme je viens de le faire, puis fait deux raka’at sans parler à lui-même, Allâh
Subhana wa ta'ala lui pardonnera ses péchés antérieurs. » »(rapporté par Mouslim et At-
Tirmidhi)

La preuve est aussi le hadîth rapporté par Abû Hurayra ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à Bilal (‫ )رضي هللا عنه‬lors de la salât As-subh : « O Bilal ! Informe moi de
l’acte que tu fais et dont tu espères le plus de récompenses en Islâm, car j’ai entendu le bruit
de tes chaussures au Paradis ». Et Bilal (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Je n’ai jamais fait d’acte dont
j’espère le plus la récompense, que de prier ce qu’Allâh Subhana wa ta'ala m’aura autorisé,
après chaques ablutions, que ce soit la nuit ou le jour. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

Les savants ont cité beaucoup de choses à retenir de ce hadîth :


- Bilal (‫ )رضي هللا عنه‬fait parti des gens du Paradis.
- Il est autorisé de prier à toute heure, lorsque la prière a une cause. C'est-à-dire lorsque la
personne fait ses ablutions, il lui est autorisé de faire deux raka’at après quelle que soit l’heure
de la journée, même si ce sont des horaires où il a été rapporté qu’il est déconseillé de prier.

Les annulations des ablutions :

1 - Tout ce qui sort des deux orifices :

Que ce soit de l’urine, de l’excrément ou bien des gaz, cela annule les ablutions. Et
d’autres savants ont dit que même s’il y a une autre substance qui sort, cela annule les
ablutions.
Exemple : ceux qui sont malades et qui peuvent avoir du sang qui sort de l’anus.

La preuve est la parole d’Allâh : « …ou si vous venez de satisfaire vos besoins naturels. »
(Sourate Al Ma’idah verset 6)

La preuve dans la sunna est le hadîth raporté par Abû Hurayra ( ‫ )رضي هللا عنه‬où le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Allâh n’accepte pas la prière de l’un d’entre vous lorsqu’il a al
Ahdath jusqu’à ce qu’il fasse ses ablutions. » Un homme de Hadramout, a demandé : « O Abû
Hurayra, qu’est ce que al Ahdath ? » Il a répondit : « Fousâ-oun aw dourât »

« Ahdatha » : Les savants disent que c’est tout ce qui sort de l’orifice.

« Hadramut » : Ville du Yémen.

31
« Fousâ-oun aw dourât » : Cheykh Al ‘Outhaymîn, rahimahuLlâh a dit : « Fousâ-oun, c’est
un gaz qui sort sans bruit et dourât, c’est un gaz qui sort en faisant du bruit. » Les savants ont
dit qu’Aboû Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬a donné cette réponse à titre d’exemple parce que si on ne
considère pas la réponse d’Abû Hurayra comme un exemple, on restreint Al Hadath au gaz.
Or al Hadath c’est tout ce qui sort des orifices, que ce soit des excréments, de l’urine ou du
gaz.

El Madhî et el Wadî : Ces deux substances annulent les ablutions.

La preuve est la parole d’Ibn 'Abbâs (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « El Manî (qui est le sperme) c’est
celui qui oblige les grandes ablutions. Quant à el Madhî et el Wadî, laves ton sexe et tes
testicules et fais tes ablutions comme pour faire la prière. » (rapporté par Al Bayhaqi)

2 - Le sommeil profond :

Ce qui oblige les ablutions est le sommeil et non la somnolence.


Le sommeil : C’est lorsqu’une personne dort, et qu’elle n’entend ni ne comprend ce qu’il y a
autour d’elle.
La somnolence : C’est lorsque la personne entend mais ne comprend pas.

La preuve de cela est le hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a séparé le sommeil de la
somnolence en disant : « Lorsque l’un d’entre vous somnole pendant sa prière, qu’il dorme
jusqu’à ce que le sommeil s’éloigne de lui car l’un d’entre vous, lorsqu’il prie en état de
somnolence, il ne sait pas ce qu’il dit et il se peut qu’il croit dire : « Astaghfirullâh » alors
qu’il s’insulte lui-même ». (rapporté par Al Boukhârî)

La preuve que le sommeil annule les ablutions, est le hadîth de Safouwan Ibn 'Assâl ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous ordonnait lorsqu’on était en voyage de
garder nos khouf trois jours et trois nuits sauf lorsque l’un d’entre nous est en Janâba. Mais
le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous ordonnait de garder nos khouf lorsqu’on urinait, qu’on
faisait nos besoins ou lorsque l’on dormait. » (rapporté par At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

« khouf » : ce qui couvre le pied et qui est en cuir.

« Janâba » : état de grande impureté

« lorsque l’on dormait » : Ici le Compagnon a mis l’urine, les excréments et le sommeil sur
le même piédestal, c'est-à-dire que ces trois choses annulent les ablutions.

Selon ‘Ali ( ‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « L’œil est wikâ-ou ssa. Celui qui
dort, qu’il fasse ses ablutions. » (rapporté par Ibnou Majah et Abou Dawoud)

« wikâ-ou ssa » : « wikâ-ou » c’est un lien ou une corde qui permet de fermer un sac. « as-
sa », c’est une des façons de dire le derrière. Donc on peut traduire par : « L’œil est le lien du
derrière. » Abû Dâwûd a expliqué le sens de cette phrase en disant : « Le réveil préserve et

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surveille le derrière. » C'est-à-dire que lorsque tu es réveillé, tu sais ce qui sort de toi.

3 - La perte de connaissance :

Que ce soit par enivrement ou par maladie car la négligence ou l’oubli dans ce genre de
situation est plus grand que lors du sommeil.

4 – Toucher le sexe :

La preuve est le hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Celui qui touche son pénis,
qu’il fasse ses ablutions. » (rapporté par abou Dawoud, Ibnou Majah, An-Nassa-i et At-
Tirmidhi)

Cela concerne aussi bien les hommes que les femmes :


La preuve est le hadith de Abou Ayyûb Al Ansari (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Celui qui touche son sexe, qu’il fasse ses ablutions. »

Pour que les ablutions soient annulées, il y a 2 conditions (selon l’auteur) :


a –Toucher sans obstacle :
La preuve est le hadîth rapporté par Abû Hurayra ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui rapporte que le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui touche avec sa main son sexe sans obstacle, il lui est
obligatoire de faire ses ablutions. » (Hadîth authentifié par sheykh Al Albâni)

b –Toucher avec plaisir :


La preuve est un autre hadîth où un Compagnon a demandé au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: «
Est-ce que je dois faire mes ablutions lorsque je touche mon sexe ? » Le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬lui a répondu : « N’est-ce pas un membre de ton corps ? »

Cependant il y a divergence sur ce sujet :


1er avis : Le sexe touché avec ou sans plaisir annule les ablutions.
Certains savants ont dit que le premier hadîth abroge le second. Parmi eux il y a sheykh Ibnu
Bâz rahimahullâh.

2ème avis : Le sexe touché avec plaisir annule les ablutions et le sexe touché sans plaisir
n’annule pas les ablutions.
Sheykh Al Albâni dit en expliquant ce hadîth : « Il est possible de faire ressembler ton sexe à
tes autres membres lorsque tu l’as touché sans sensation de plaisir. Contrairement à lorsque
tu touches ton sexe avec plaisir, dans ce cas là, tu ne peux plus le comparer aux autres
membres de ton corps ».
Cet avis est le plus sûr car lorsque 2 hadiths se contredisent, la première chose à faire avant de
dire que l’un abroge l’autre, est de trouver un terrain d’entente entre les hadîth.

Sheykh Al ‘Uthaymîn donne une autre information et dit : « Toucher ses testicules n’annule
pas ses ablutions » car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui touche son sexe. »

33
5 - Manger de la viande de chameau :

La preuve est le hadîth rapporté par Al Bara Ibnou ‘Azib ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Faites vos ablutions après avoir mangé de la viande de chameau et
ne les faites pas lorsque vous mangez la viande de ghanam. » » (rapporté par Abou Dawoud,
Ibn Majâh et At-Tirmidhî)

« ghanam » : C’est la viande de vache, de mouton, de chèvre …

Selon Jabîr Ibn Samoura (‫ )رضي هللا عنه‬: « Un homme a demandé au Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
: « Est-ce que je dois faire mes ablutions après avoir mangé de ghanam ? » Le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬lui a répondu : « Si tu veux fais tes ablutions et si tu ne veux pas, ne les fais pas. »
Il a ensuite demandé : « Est-ce que je dois refaire mes ablutions après avoir mangé de la
viande de chameau ? » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : « Oui, fais tes ablutions
après avoir mangé de la viande chameau. » »(rapporté par Mouslim)

Cours n°7
Les actes qui nécessitent les ablutions - les actes où les ablutions sont
recommandées - Essuyage sur les « chaussons ».

Les actes qui nécessitent les ablutions :

C’est-à-dire, les choses qu’il est interdit de faire sans être en état de pureté.

1 – As-Salat :

La preuve est la parole d’Allâh : « Ô les croyants ! Lorsque vous vous levez pour la
Ṣalāt, lavez vos visages… » (Sourate Al Ma-idah, verset 6)

Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Allâh n’accepte pas de prière sans ablutions. »
(rapporté par Mouslim et At-Tirmidhi)

2- At-Tawaf (tourner autour de la Ka'ba) :

La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Le Tawaf autour de la Kaaba est une
prière, à part qu’Allâh Subhana wa ta'ala a autorisé de parler. » (rapporté par Ibnou Majah
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et At-Tirmidhi)

Ceci est l’avis de l’auteur, cependant d’autres savants, comme sheykhou-l Islâm Ibn
Taymiyya, Sheykh Al ‘Uthaymîn, ne sont pas de cet avis. Ils considèrent que pour faire At-
tawaf il est préférable d’avoir les ablutions et non obligatoire car Allâh a différencié le tawaf
et la prière dans le Coran. Lorsqu’ Ibrâhîm ( ‫ )عليه السلم‬a fait la du'a, il a dit : « Et quand Nous
indiquâmes pour Ibrâhîm le lieu de la Maison (La Kaaba) [en lui disant] : « Ne M'associe rien
; et purifie Ma Maison pour ceux qui tournent autour, pour qui s'y tiennent debout et pour
ceux qui s'y inclinent et se prosternent. » (sourate Al Hajj, verset 26)

Sheykh Al Islâm dit : « Allâh Subhana wa ta'ala a différencié le tawaf et la prière donc ce
sont deux choses différentes. Et les différences entre At-tawaf et la prière sont innombrables.
»

Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le Tawaf est une prière. » c'est-à-dire Ad-du'a.
En effet, il y a plusieurs choses qui peuvent s'appeler as-Salat mais qui ne signifie pas
forcement la prière en elle-même avec toutes les conditions qu’elle implique. Par exemple,
lorsqu’on dit : « As-salatou 'ala rasoulillah (la prière sur le Prophète) » cela veut dire
l’invocation sur le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Parmi les preuves de ceux qui disent que les ablutions sont obligatoires durant le tawaf, il y a
le fait qu’il a toujours été rapporté que le Prophète ( ‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait At-Tawaf en état
d’ablution. Cheykh Ibn taymiyya dit : « Nous ne nions pas le fait que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a fait le tawaf en état d’ablution au contraire, nous disons que cela est préférable de faire
at-tawaf en état d’ablution et non obligatoire. »

3 – Toucher le Coran :

Sur ce dernier point, il y a une divergence des savants :


La plupart des savants disent que prendre le Coran sans être en état de pureté est interdit car
Allâh Subhana wa ta'ala a dit dans le Coran : « Ne le touche que ceux qui sont en état de
pureté ».

Mais certains savants l’autorisent, même si cela est détestable, comme l’auteur du livre El
Wajiz (puisqu’il n’a cité que les 2 premiers points). C’est également l’avis de sheykh Al
Albâni, rahimahuLlâh, qui se base, entre autre, sur un hadîth où ‘Aishâ ( ‫)رضي هللا عنها‬, qui était
en période de menstrues, a demandé au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ce qu’elle pouvait faire lors
du Hajj. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Fais ce que fait le pélerin sauf le Tawaf et la prière. »

Les actes pour lesquels les ablutions sont recommandées :

1 - Adh-Dhikr :

La preuve est la hadîth de El Mouhâjir Ibnu Qounfoud (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J’ai salué le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬alors qu’il était en train d’uriner. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a pas

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répondu jusqu’à ce qu’il fasse ses ablutions. Puis, il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a répondu et a dit : « La
chose qui m’a empêché de répondre à ton salâm est qu’il m’est détestable de citer le nom
d’Allâh sauf en état de pureté. » » (rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

Les savant en ont déduit qu’il est préférable à une personne qui fait le Dhikr (car le salam
c’est du shikr parce qu’As-Salâm est un des noms d’Allâh) d’être en état de pureté.

2 - Le sommeil :

Il est préférable de dormir en état de pureté. La preuve est le hadîth de Al Bara Ibnu ‘Azib
(‫)رضي هللا عنه‬, où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « Lorsque tu vas te coucher, fais tes
ablutions comme avant la prière puis allonges toi sur ton côté droit. Puis dit : « Ô Allâh ! Je
soumets ma personne à Toi, je dirige mon visage vers Toi et je laisse tout ce qui me concerne
à Ta charge. Je tourne aussi mon dos vers Toi tout en espérant et en ayant peur de Toi. On ne
peut aller que vers Toi et on ne peut fuir de Toi. Ô Allâh ! J’ai la foi au Livre que Tu as
descendu et je crois au Prophète que tu as envoyé. » Et si tu meurs ce soir là, tu seras mort
dans la Fitrah. Fais en sorte que ces paroles soient les dernières que tu prononces avant de
dormir. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

3 – Al jounoub (l’état de grande impureté) :

Celui qui est en état de grande impureté, il lui est préférable de faire ses ablutions lorsqu’il
veut manger, ou boire, ou dormir ou avoir un autre rapport avec sa femme.

La preuve est le hadîth de ‘Aishâ, (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Lorsque le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬était en état de grande impureté et qu’il voulait manger ou bien dormir, il faisait ses
ablutions comme pour faire sa prière. » (rapporté par Mouslim, An-Nasâ’î et Aboû Dâwoûd)

selon ’Ammar Ibnu Yassir (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a autorisé à celui qui
est en état de grande impureté lorsqu’il veut boire, ou bien manger, ou bien dormir, de faire
ses ablutions comme pour la prière. » (rapporté par Aboû Dâwoûd)

Selon Abi Sa'îd (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre vous a
eu un rapport avec sa femme puis veut en avoir un autre, qu’il fasse ses ablutions. » (rapporté
par Abû Dâwûd, At-Tirmidhî, Mouslim, An-Nasâ’î et Ibn Majah)

Sheykh Al ‘Uthaymîn a répondu en disant : « Ce qui prouve que ceci est préférable et non
obligatoire, c’est le fait que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a eu, une nuit, un rapport avec ses
neuf femmes et il n’a pas été rapporté qu’il faisait ses ablutions à chaque fois, mais qu’il ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬a seulement lavé son organe génital. »
Le sheykh Al 'Uthaymîn dit aussi : « Ce qui est encore plus préférable, c'est el ghusl ». Car il
a été rapporté dans le sunan d'Abû Dâwûd que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a visité ses
femmes et qu'il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait el ghusl (le grand lavage) chez chacune d'elle.

36
4 - Avant le ghousl :

Que ce soit un grand lavage obligatoire ou préférable. La preuve est le hadîth de 'Aïshâ ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنها‬qui dit : « Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait le grand lavage après avoir eu
un rapport, il commençait par laver ses mains. Puis, il prenait de l’eau avec sa main droite,
la versait dans sa main gauche puis la verser sur son sexe et il lavait son sexe. Puis, il faisait
ses ablutions comme pour la prière. » (rapporté par Mouslim)

5 - Après avoir mangé ce qui a été cuit ou grillé par le feu :

La preuve est le hadîth d’Abû Hurayra (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J’ai entendu le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬dire : « Faites vos ablutions après avoir consommé ce qui a été touché par le feu. »
» (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)

« touché par le feu » : c'est-à-dire cuit.

Selon ’Amr Ibni Oumaya Ad-doumarî ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J’ai vu le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬coupait l’épaule d’une brebis. Il en a mangé puis il a été appelé à la prière. Il s’est levé, a
jeté le couteau et a ensuite prié et n’a pas refait ses ablutions. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

Dans le 1er hadith, il s’agit d’un ordre du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Or, on a vu que lorsque
le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ordone une chose, elle est obligatoire jusqu’à preuve du
contraire. Cependant, dans le second hadith, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a agit différemment.
La règle dans oussoul el Fiqh est que dans les actes du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬la base est
que cela est préférable jusqu’à preuve du contraire.
Les savants ont donc dit que le deuxième hadîth abroge le premier.

6 - Avant chaque prière :

La preuve est le hadîth d’Abû Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
faisait ses ablutions avant chaque prière. Et le jour de la Victoire, il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait
ses ablutions, a essuyé sur les Khouf, et a prié ses prières en ayant fait ses ablutions qu’une
fois. ‘Omar (‫ )رضي هللا عنه‬lui a dit : « Ô Envoyé d’Allâh ! Tu as fait une chose que tu n’as
jamais faite ? ». Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : « J’ai fait exprès de faire ceci
ô 'Omar. » » (rapporté par Mouslim, Abou Dawoud, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait cela exprès pour montrer que faire ses ablutions avant
chaque prière est préférable, mais non obligatoire.

7 - Après les avoir perdues :

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La preuve est le hadîth de Burayda (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Un matin, le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a appelé Bilâl et lui a dit : « O Bilâl ! Qu’as-tu fait pour m’avoir précédé au Paradis ? Je
suis entré hier au Paradis et j’ai entendu le bruit de tes pas devant moi ». Bilâl (‫)رضي هللا عنه‬
lui a dit : « O Envoyé d’Allâh ! Je n’ai pas fait un adhân sans que je n’ai prié deux raka’at
après. Et il n’y a pas une fois ou j’ai perdu mes ablutions sans que je ne les ai refaite tout de
suite après ». Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « C’est pour cela. » ». (rapporté par
Ibn Majah et At-Tirmidhî)

8 - Après avoir vomi :

La preuve est le hadîth de Mi'dân Ibni Abî Talha ( ‫)رضي هللا عنه‬, selon Abû Darda (‫)رضي هللا عنه‬
qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a vomi, puis a rompu son jeûne et a fait ses ablutions.
» Ensuite Abû Darda (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « J’ai rencontré Thawbân dans une mosquée de
Damas et je lui ai cité ce hadîth. Il m’a dit : « Tu as dit vrai, c’est moi qui ai versé de l’eau au
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour faire ses ablutions. » (rapporté par Abû Dâwûd et At-
Tirmidhi)

9 - Après avoir porté un mort :

La preuve est le hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Celui qui lave un mort, qu’il
fasse le grand lavage. Et celui qui porte un mort qu’il fasse ses ablutions. » (rapporté par at-
Tirmidhi et Al Bayhaqi)

En commentaire, le sheykh cite une parole du sheykh Al Albâni dans son livre « Les règles
concernant les rites funéraires » : « Ce que l’on comprend du hadîth, c’est l’obligation, mais
nous ne disons pas l’obligation car il a y le hadîth d’Ibn 'Abbâs ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque vous lavez un de vos morts, il ne vous est pas
obligatoire de vous laver car votre mort n’est pas une impureté. Il vous suffit juste de laver
vos mains. » » (apporté par Al Bayhaqi et Al Hakîm)

2/ L’essuyage sur al Khufayn :

Définition de al Khouf :

Comme l’a dit sheykh Al ‘Uthaymîn, rahimahuLlâh : « El khuf, c’est ce qui se porte aux pieds
qui soit en cuir ou autre et el Jawrab c’est ce qui porte aux pieds en laine ou autre. »

Sheykh Al ‘Uthaymîn dit aussi : Tout ce qui s’appelle khuf, il est autorisé d’essuyer dessus,
mais il y a des règles :
1 - Le khuf doit être pur et autorisé.
2 - Ce n’est pas une condition qu’il recouvre tout le pied : Même s’il est troué, il est autorisé
d’essuyer dessus.

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3 - De même que ce n’est pas une condition qu’il soit opaque : si le khuf est transparent, il est
autorisé d’essuyer dessus.

Le sheykh cite la parole de l’imam An-Nawâwî tirée de l’explication du Charh Sahîh de


Muslim : « Les gens qui sont une référence sont unanimes sur l’autorisation d’essuyer sur Al
khufayn, que la personne soit en voyage ou non et que la personne en ait le besoin ou non.
Même la femme qui est chez elle, il lui est autorisé d’essuyer sur ses chaussettes, ainsi que la
personne handicapée qui ne marche pas. Mais les seuls qui ont renié l’autorisation d’essuyer
sur Al khufayn sont les chiites et el khawarij. Leur refus : on ne le regarde même pas. »

Hassan Al Basrî, rahimahullâh, a dit : « 70 des Compagnons du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
m’ont rapporté que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬essuyait sur ses khufayn. »

La meilleure que l’on peut utiliser pour prouver qu’il est légiféré d’essuyer sur ses khufayn,
chaussettes ou autres, c’est ce qui a été rapporté dans le sahîh Muslim selon A'mach, selon
Ibrâhîm, selon Hamâm, qui dit : « Jarîr a uriné puis a fait ses ablutions et a essuyé sur ses
khufayn. Il lui a été dit : « Tu fais cela ? » Il a répondu : « Oui, j’ai vu le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬uriné puis faire ses ablutions et essuyer sur ses khufayn. » A'mach a dit : « Ibrâhîm a dit
que : « Ce hadîth lui plaisait beaucoup car Jarîr s’est converti après la descente de la sourate
Al Ma-ida. » » (rapporté par Mouslim)

« Tu fais cela ? » : c'est-à-dire tu essuies sur tes ghufayn.

« Jarîr s’est converti après la descente de la sourate Al Ma-ida » : Et dans la sourate Al


Ma-ida (sourate 5 – La Table Servie) Allâh dit : « Et lavez vos pieds jusqu’aux chevilles. » Si
Jarîr (‫ )رضي هللا عنه‬s’était converti avant, on aurait pu dire que le verset est venu abroger le
hadîth. Mais là, il s’est converti après la révélation de ce verset, cela prouve donc qu’il est
légiféré d’essuyer sur ses khuf.

Cours n°8
Chapitre de l’essuyage sur les « chaussons » - Les conditions pour l’essuyage -
La durée de l’essuyage - l’endroit de l’essuyage - Ce qui annule l’essuyage.

Les conditions pour l’essuyage :

1 – Mettre les khukayn en état de pureté :

La preuve est le hadîth d’El Moughira Ibnou Chou'ba (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « J'étais avec le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬une nuit en voyage et je lui ai versé l'eau afin qu'il fasse ses
ablutions. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a lavé son visage et ses bras, a essuyé sa tête, puis je me suis
abaissé pour lui enlevé ses khuf et il m'a dit : « Laisse-les car je les ai mis alors que mes pieds
étaient en état de pureté. » Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a alors essuyé par-dessus. » (rapporté par Al

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Boukhari et Mouslim)

Les savants ont déduit de ce hadîth qu'il fallait avoir fait ses ablutions entièrement en lavant
ses pieds pour pouvoir essuyer sur le khufayn. Celui qui a fait le tayamum par exemple, ne
peut pas essuyer sur les khufayn.

2 - La durée de l'essuyage :

Selon 'Ali Ibn Abi Talib ( ‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a déterminé pour
l’essuyage sur al khufayn trois jours et trois nuits pour le voyageur et un jour et une nuit pour
le résident. » (rapporté par Al Boukhari et An-Nassa-i)

Les savants disent que la durée commence non pas au moment où la personne a mis ses
chaussettes mais à partir du moment où elle a essuyé sur ses chaussettes la première fois.
Il n'est pas obligatoire de mettre ses chaussettes de suite après les ablutions. Tant que la
personne est en état de pureté, elle peut mettre ses chaussettes.

3 - L’endroit de l’essuyage :

L'endroit qui est légiféré d’essuyer est le dessus du pied. La preuve est la parole de 'Ali Ibn
Abî Talîb ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Si la religion était selon la raison des gens, il aurait été plus
raisonnable d'essuyer le dessous des khouf et non le dessus. Mais j'ai vu le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬essuyait sur le dessus de ses khouf. » (rapporté par Abou Dawoud)

« plus raisonnable d'essuyer le dessous » : car le dessous est ce qui est le plus exposé aux
saletés.

Donc, celui qui essuie sur le dessous de ses khouf a fait une bid'a. Les savants en ont déduit
une règle en Islâm : La religion n'est pas selon l'avis des gens, mais selon le Livre d'Allah
et l'authentique sunna du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Il n'y a pas de façon comme l'a dit sheykh Al Albâny rahimahullah, bien précise d'essuyer.
Sheykh Al Albâny a dit : « Que tu essuies avec un doigt, deux doigts ou avec ta main, à partir
du moment où ça s'appelle un essuyage, ça suffit. »

Le fait d'essuyer sur les chaussettes et sur les sandales :

Les sandales : C’est ce qui est en cuir et qui ne couvre pas les chevilles.

Comme il est autorisé d'essuyer sur al khufayn, il est également autorisé d'essuyer sur les
chaussettes et sur les sandales.
La preuve est le hadîth d’Al Moughira Ibnu Chou'ba ( ‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « Le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬a fait ses ablutions et a essuyé sur ses chaussettes et sur ses sandales. » (rapporté

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par Abû Dâwûd, At-Tirmidhi et Ibnou Majah)

Selon 'Ubayd Ibn Jurayj ( ‫ )رضي هللا عنه‬: « J'ai dit à Ibn 'Umar (‫ )رضي هللا عنه‬: « Je t'ai vu faire
une chose que personne avant toi n'a faite. » Il a dit : « Et quelle est cette chose ? » Il a
répondu : « Nous t'avons vu mettre ‘An-Ni'al as-sabtiya’’ » Et Ibn 'Umar (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : «
J'ai vu le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬porter des sandales comme celles-ci, de faire ses
ablutions et d'essuyer dessus. »

« An-Ni'al as-sabtiya » : Les savants ont dit que ce sont des sandales en cuir démunies de
poils. Car à l'époque, lorsqu'ils prélevaient la peau des bêtes pour le cuir, certains n'enlevaient
pas les poils et d'autres les enlevaient.

Il y a toute de même une divergence des savants concernant l'essuyage sur les sandales :
1er avis : Certains disent qu’il est autorisé d'essuyer sur les sandales. C'est l'avis de sheykh
Al Albâni qui l'autorise.
2ème avis : D'autres savants disent qu'il n'est pas autorisé d'essuyer sur les sandales car elles
ne couvrent pas les chevilles. Or pour pouvoir essuyer, il faut que cette chose recouvre ce qui
est obligatoire de laver, c'est à dire tout le pied jusqu'à la cheville. C'est l'avis de sheykh Al
'Uthaymîn et d'autres savants.
3ème avis : Sheykh Al Islâm Ibn Taymiyya rapporte un troisième avis, rahimahullâh. Il dit :
« Lorsque le pied est nu, il doit être lavé, à l'unanimité des savants. Lorsqu'il est couvert, on
doit l’essuyer. Et lorsqu'une personne porte une sandale, c'est à dire que le pied n'est ni nu ni
couvert, dans ce cas il doit être arrosé. »

Ce qui annule l'essuyage :

1 - La fin du temps autorisé :

Car il est autorisé d'essuyer durant une période bien déterminée comme cela a été
précédemment cité.
Pour le résident => 24 heures
Pour le voyageur => 72 heures

Il n'est pas autorisé d'essuyer pendant une période qui est supérieure à celle prédéfinie par
celle du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

2 - Al jounoub :

Elle annule automatiquement l'essuyage. La preuve est le hadîth de Safwan ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui
dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous ordonnait lorsque l'on était en voyage de ne pas
enlever nos khouf, trois jours et trois nuits sauf lorsque l'on était en état de Jânâba. »
(rapporté par At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

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3 - Enlever ce que l'on porte aux pieds :

L’essuyage est annulé si, après avoir essuyé, la personne retire ce qu’elle a aux pieds. En
effet, parmi les conditions de l’essuyage que nous avons vu, il faut que les khouf aient été
mise après le lavage des pieds et non après leur essuyage.

Le sheykh donne une explication et dit : « Le fait que la durée soit écoulée ou d'enlever les
chaussettes, cela annule le fait d'essuyer dessus et non pas les ablutions. »
Deuxième remarque que le sheykh fait : « Une personne a fait ses ablutions et a mis deux
paires de chaussettes. Lorsqu'il enlève une paire de chaussette, il lui est autorisé de continuer
à essuyer sur la première paire qu'il a mis ».

L'intention n'est pas une condition :

L'intention n'est pas une condition sur le fait d'essuyer. C'est-à-dire qu’on n’est pas obligé
d'avoir l’intention d'essuyer sur les chaussettes avant de les avoir mises. C'est comme pour le
jeûne surérogatoire.

Cours n°9
Chapitre du Ghousl (le lavage) - Ce qui oblige le Ghousl - Les piliers du Ghousl -
La description du Ghousl.

3/ El Ghousl (le grand lavage) :

Ce qui oblige le Ghousl :

1 - La sortie du sperme :

Que ce soit en état d'éveil ou de sommeil. La preuve est le hadîth du Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬qui dit : « L'eau intervient après l'eau. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Les savants ont dit que la première eau que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a citée est l'eau et la
deuxième eau citée est le sperme. Et, il y a un verset dans le Coran qui prouve que le sperme
peut être appelé de l’eau, dans la parole d’Allâh Subhana Wa Ta'ala: « Que l'être humain
regarde de quoi il est créé. Il a été créé d'une eau éjaculée. »

L'autre preuve est le hadîth d'Ummu Salama ( ‫ )رضي هللا عنها‬qui rapporté d’Umm Sulaym ( ‫رضي‬

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‫ )هللا عنها‬: « Ô Envoyé d'Allâh ! Allah n'a pas honte de la vérité. Est-ce que la femme doit se
laver lorsqu'elle a fait un rêve érotique ? » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : «
Oui, elle doit se laver lorsqu'elle a vu l'eau. » (rapporté par Mouslim)

Dans une autre version il est cité qu’ Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬a caché son visage et a dit :
« Ô Envoyé d'Allah ! Est-ce que les femmes font des rêves érotiques et que de l'eau sort d'elles
? » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a répondu : « Oui, et d'où vient la ressemblance de l'enfant à
sa mère ? » (rapporté par Al Boukhari)

« lorsqu'elle a vu l'eau. » : Cette partie de la phrase prouve que lorsqu'une personne a fait
un rêve érotique sans avoir retrouvé du liquide, il ne lui est pas obligatoire de faire le ghousl
et ce même s'il a ressenti du plaisir.
Et inversement, si la personne se lève en voyant le liquide, elle doit faire le ghousl, même si
elle ne se rappelle pas avoir fait de rêve érotique, car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a établi le
jugement en fonction de la vision de l’eau.

« l'eau » : Si la personne constate un liquide, après un rêve érotique, mais doute sur ce
liquide (elle ne sait pas s’il s’agit d’urine, de madi, de madhi ou de sperme) alors elle ne doit
pas faire le ghousl.

Concernant l’état d’éveil, la condition qui oblige le ghousl est l’éjaculation, c’est-à-dire
que le sperme soit sorti avec une sensation de plaisir. La preuve est le hadîth Hassanou Sahîh
rapporté dans « El irwâ » de sheykh AL Albâny, rahimahullâh, où le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « Lorsque le sperme est éjaculé, laves-toi de la grande impureté. Et si tu n'as pas
éjaculé, ne te laves pas. »

Ach-Chawkâni, rahimahullah, a dit dans son livre « Nayl-l Awtâr » : « « Al Hadhfou », c’est
le jet. Et le jet n'a lieu qu'avec une sensation de plaisir. C'est pour cela que l'auteur (il s'agit
de l'auteur de « Moutaqal akhba », qui est le grand-père de Cheykh Al Islam Ibn Taymiyya) a
dit : « Et il y a une insinuation sur le fait que le sperme qui sort sans sensation de plaisir, soit
par maladie ou soit par froid, n'oblige pas le grand lavage. »

Celui qui a fait un rêve érotique sans retrouver de trace de sperme au réveil, il ne doit pas se
laver. Et celui qui trouve des traces de sperme mais ne se rappelle pas avoir fait un rêve
érotique, il doit faire le grand lavage.
La preuve est le hadîth de 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a été
questionné sur un homme qui trouve el balal (c'est à dire le liquide, el many) et il ne se
rappelle pas le rêve érotique. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il fait son grand lavage ».
Il a été questionné sur un homme qui sait qu'il a fait un rêve érotique mais il n'a pas trouvé de
liquide. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il n'a pas de grand lavage à faire. » » (rapporté
par Abû Dâwûd et At-Tirmidhî)

2 - Le rapport sexuel même sans éjaculation :

La preuve est le hadîth d'Abû Hurayra (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « Lorsqu'il se place entre ses quatre membres, puis « jahadaha », alors devient

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obligatoire le grand lavage, même s'il n'a pas éjaculé. » (rapporté par Mouslim)

« jahadahâ » : Cheykh Al ‘Outhaymin a expliqué que c’est lorsque la tête du pénis


disparaît dans l'organe génital de la femme. A partir de ce moment les deux doivent faire le
grand lavage. Et si elle ne disparaît pas, il n'est pas obligé de faire le grand lavage, à condition
qu'il n'y ait pas eu d'éjaculation.

3 - La conversion d'un non musulman :

La preuve est le hadîth de Qays Ibn 'Assim ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit « qu'il s'est converti et le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a ordonné de se laver avec de l'eau et du sidr (jujubier). »
(rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

4 - La fin des menstrues ou des lochies :

La preuve est le hadîth de 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à
Fatima Bint Abî Houbaysh (‫ )رضي هللا عنها‬: « Lorsque les menstrues arrivent, délaisse la prière.
Et lorsqu'elles partent, lave-toi et prie. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud,
At-Tirmidhi, et An-Nassa-i)

Dans ce hadith, il y a la preuve concernant le sang des menstrues. Concernant le sang des
lochies il y a « el 'ijma », le consensus des savants de l'Islâm, qui sont tous unanimes sur le
fait que le sang des menstrues et le sang des lochies sont identiques et que les deux rendent
obligatoire le ghousl.

Les preuves concernant Oussoul El fiqh sont :


1 - Le Coran
2 - La sunna du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
3 - El Qiyas (l'analogie)
4 - El 'ijma (le consensus des savants de l'Islâm).
La preuve que El Ijma’ peut être considéré comme une preuve est le hadîth hassan du
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Ma communauté ne fait pas unanimité sur un égarement.
»

5 - Le jour du Jumu'aa (vendredi) :

La preuve est le hadîth d'Abî Sa'id El Khoudri ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a dit : « Le lavage du jour du vendredi est obligatoire pour toute personne pubère. »
(rapporté par Al Boukhârî et Muslim)

Les savants ont divergé à ce sujet :


1er avis : La plupart des savants disent que le lavage du jour du vendredi est préférable. La
preuve est le hadîth de Samura (‫ )رضي هللا عنه‬où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui

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fait les ablutions le jour du vendredi, c'est une bonne chose. Et celui qui fait le grand lavage,
le grand lavage est meilleur. »

2ème avis : D’autres savants ont dit que cela était obligatoire, comme l'auteur du livre,
sheykh al 'Uthaymîn, sheykh Al Albâny rahimahullâh …. Ils ont pour preuve le hadîth cité
mais d'autres preuves également, comme le hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu'il dit :
« Lorsque l'un d'entre vous s'apprête a aller à la prière du vendredi, qu'il fasse son grand
lavage ». De plus, ils répondent au hadîth de Samura (‫ )رضي هللا عنه‬en disant qu'il ne nie pas
l'obligation du ghousl mais il nie la condition, le fait qu'al ghusl ne soit pas une condition pour
que le jumu'aa ne soit pas accepté.

3ème avis : Et d'autres savants disent qu'il y a une précision et parmi eux sheykh Al Islâm
Ibn Taymiyya, rahimahullâh, et son élève Ibn Al Qayyim, rahimahullâh. Ils disent qu'il y a
une différence entre une personne qui est sale, qui dégage des odeurs, celle-ci le lavage du
jour du vendredi est obligatoire. Par contre, si elle ne dégage pas d'odeur et qu'elle est propre,
le lavage lui est préférable. Ils se basent sur les deux ahadîth cités, et les rassemblent.

A quel moment faire le ghusl le vendredi ?


Les savants ont divergé sur le moment où il est autorisé de faire le ghousl. La plupart des
savants disent que le ghousl doit être fait après el fajr jusqu'à la prière, car son but est pour al
jumu'a. Or, si la prière du vendredi est terminée, il n'y a plus de raison de faire al ghousl.

Celui qui est en état de grande impureté le jour de vendredi, est-ce qu'il doit faire le
lavage de la grande impureté et le lavage du vendredi ou est-ce qu'il peut faire les deux en
même temps ?
Sheykh Al Albâni, rahimahuLlâh, dit qu'il doit faire deux ghousl différents. Le premier pour
el janâba et le second pour el jumu'aa, ceci parce qu'il considère que le ghousl du jumu'aa est
obligatoire.

Il y a une règle dans ussul fiqh qui dit : Une chose obligatoire ne peut pas compenser une
chose obligatoire.

Autrement dit il faut différencier une personne qui considère le lavage du vendredi comme
obligatoire ou non. Les savants disent que celui qui considère que le lavage du vendredi est
préférable, et qu'il est en état de grande impureté le vendredi matin, il peut faire le lavage du
vendredi et celui de la grande impureté en un car l'obligatoire compense le surérogatoire.

Les savants disent aussi : « Lorsqu'une personne fait un acte avec deux intentions différentes,
il a pour le premier acte, la récompense de la niyya (intention) et la récompense de l'acte.
Concernant le deuxième acte, il n'aura que la récompense de l'intention et non de l'acte parce
qu'il ne l'a pas fait. »

Les Piliers du Ghousl :

1 - An-niyya :

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La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Les actes ne valent que par
leur intention » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

2 - Tout le corps sans exception doit être recouvert d'eau (même le nez et la bouche) :

Celui qui renverse de l'eau sur lui de telle sorte que tout son corps est recouvert d'eau, il est
pur, même s'il n'a pas fait les petites ablutions. L'intention et recouvrir tout le corps d'eau sont
deux conditions primordiales au ghousl.

La description du Ghousl :

Selon 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se lavait de la grande
impureté, il commençait par laver ses mains, ensuite il prenait de l'eau avec sa main droite, la
versait sur sa main gauche et lavait son organe génital. Ensuite il faisait ses ablutions comme
pour la prière. Ensuite il prenait de l'eau, la versait sur ses cheveux et frictionnait jusqu'à ce
qu’il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬considère que l'eau avait bien atteint la racine des cheveux. Ensuite, il
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬prenait trois poignées d'eau et les versait sur sa tête. Puis, il (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
versait de l'eau sur tout son corps, et il lavait ses pieds. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

« la versait sur ses cheveux » : Sheykh al 'uthaymîn, rahimahullâh, dit que le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬avait de longs cheveux et il ne les rasait que lorsqu'il était au hajj ou à la 'oumra.

« trois poignées » : avec les deux mains collées.

« et il lavait ses pieds » : Concernant le lavage des pieds dans ce hadîth, sheykh Al
'uthaymîn, rahimahullah, a expliqué qu'à l'époque du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬il n'y avait pas
de salle de bain et que le sol était de terre. C’est pourquoi le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lavait
ses pieds à la fin, car ils étaient recouverts de boue et de poussière.

Les choses que l'on retient de ce hadîth :


- L'autorisation de laver les pieds après le ghousl.
- L'organe génital doit être lavé avec la main gauche.
- Faire ad-delk n'est pas obligatoire.

Fa-ida concernant les nattes de la femme : Il n'est pas obligatoire pour la femme de défaire
ses nattes lors du ghousl suite à un rapport ou autre. Par contre, il lui est obligatoire de défaire
ses nattes après l’interruption de ses menstrues. Ceci car le ghousl après un rapport est plus
fréquent que le ghousl après les menstrues, et c’est une sagesse d’Allah qui a facilité la femme
sur ce point.

La preuve est le hadîth d'Umm Salama (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « J'ai dit : « Ô Envoyé d'Allâh !
Une femme qui a fait des nattes avec ses cheveux, est-ce qu'elle doit les défaire lorsqu'elle se

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lave pour la janaba ? » - Il a dit : « Non. Il te suffit de verser trois poignées d'eau sur tes
cheveux, puis que tu renverses de l'eau sur toi et tu seras pure. » (rapporté par Mouslim,
Abou Dawoud, An-Nassa-i, At-Tirmidhi et Ibnou Majah)

Cours n°10
Chapitre de la description du Ghousl - Les moments où le Ghousl est
recommandé.

Suite fa-ida : Selon de 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit que Asma (‫ )رضي هللا عنها‬a demandé au
Prophète ((‫ )صلى هللا عليه و سلم‬concernant le grand lavage de la femme après la fin de ses
menstrues. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Qu’elle prenne de l'eau et la mélange avec
du sidr (jujubier), puis qu’elle se nettoie avec cette eau et perfectionne le lavage. Ensuite elle
doit verser sur sa tête de l'eau et frictionner fortement ses cheveux jusqu'à ce que l'eau
atteigne son cuir chevelu. Ensuite qu'elle verse de l'eau sur elle, qu'elle prenne un coton
imbibé de musc et qu’elle se nettoie avec. » Asma (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Et comment est-ce que
je dois me laver avec ce coton ? » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Subhana'Allâh !
Nettoie-toi avec. » Et 'Aisha, (‫ )رضي هللا عنها‬qui était présente a dit à Asma, (‫ )رضي هللا عنها‬en
baissant la voix : « Suis avec ce coton les straces du sang. » Ensuite, Asma (‫ )رضي هللا عنها‬a
demandé au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬concernant le lavage après avoir eu des rapports. Il lui
a dit : « Elle prend de l'eau et accentue dans le lavage. Puis elle prend de l'eau et la verse sur
sa tête jusqu'à ce que l'eau atteigne la racine de ses cheveux et ensuite elle renverse de l'eau
sur l'ensemble de son corps. » (rapporté par Mouslim)

Dans ce hadîth El Hafidh Ibn Hajar, rahimahullah, a cité beaucoup de chose que l'on
peut retenir de ce hadît :
- Dire « Subhana'ALlâh » lorsque la personne est étonnée fait partie de la sunna.
- Il est autorisé à la femme de demander aux savants sur des choses que les femmes ont honte
d'aborder.
- Il est préférable de citer les parties intimes de façon indirecte, car le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬dans ce hadîth, n'a pas cité les parties intimes directement.
- Répéter plusieurs fois la réponse à une autre personne. Si répéter plusieurs fois était une
chose mauvaise, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l'aurait pas fait.
- Il est autorisé à une personne qui est en présence d'un savant d'expliquer la réponse de ce
savant en présence de ce savant à condition d'être sûr que cela lui plaira.
- Il est autorisé de prendre d'une personne qui est moins importante qu'une autre. Dans ce
hadîth Asma (‫ )رضي هللا عنها‬a pris en considération la réponse de 'Aisha ( ‫ )رضي هللا عنها‬qui est en
dessous du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.
- Il y a dans ce hadîth le bon comportement du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ainsi que sa
gentillesse.

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L'auteur cite la parole de l'imam Ibn Al Qayyim qui dit que ce hadîth est clair dans la
différence entre le lavage après les menstrues et le lavage après avoir eu un rapport, car le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a bien précisé concernant la femme qui a eu ses menstrues
lorsqu'elle se lave de bien frictionner, chose qu'il n'a pas précisé concernant le lavage après
avoir eu des rapports. A la base, pour une femme lorsqu'elle se lave c'est de défaire ses
cheveux pour être sûr que l'eau atteigne la racine de ses cheveux, sauf qu’elle a été exemptée
de cela durant le lavage après avoir eu des rapports car il est fréquent et ce serait une
contrainte pour la femme de devoir défaire ses cheveux à chaque fois. Contrairement au
lavage qui suit les menstrues, cela n'a lieu qu'une fois dans le mois.

Fa-ida concernant le fait que les époux se lavent ensemble : Il est autorisé aux époux de se
laver ensemble dans un même endroit et que l'un regarde les parties intimes de l'autre.
La preuve est le hadîth de 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Je me lavais, moi et le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬avec un seul récipient alors que nous étions tous les deux en état de grande
impureté. » (rapporté par Al Bukharî & Muslim)

Concernant le hadîth de 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui est connu des gens dans lequel elle ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬aurait dit : « Le Prophète ((‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est mort sans que je n'ai vu de lui et qu'il n'a
vu de moi », c'est à dire les parties intimes. Les savants ont dit que ce hadîth était faible donc
qu'il ne devait pas être pris en considération.
De même qu'un autre hadîth qui est connu des gens, qui dit : « Lorsque l'un d'entre vous a un
rapport avec sa femme, qu'il ne regarde pas sa partie intime, car cela peut apporter la cécité
de la vue. » C'est un hadîth qui a le plus bas degré de faiblesse. C'est pire qu'un hadîth
mensonger car il n'a aucune origine.

Les moments où le Ghousl est recommandé :

1 - Faire le ghusl après chaque rapport :

La preuve est le hadîth de Abou Râri' (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Une nuit, le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a fait le tour de toutes ses femmes et il se lavait chez chacune d'elle. J’ai dit : « O
Envoyé d'Allâh ! Pourquoi n'as-tu pas fait qu'un seul ghousl ? » Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬m’a
répondu : « Car ceci est plus propre et plus pur. » » (rapporté par Abû Dâwûd et Ibn Majah)

2 - El Mustahâda (‫ )المُسْ َتحَ اضَ ة‬:

El Mustahâda (l’hémorragie) : C’est la femme qui perd du sang en dehors des période de
menstrues.
Les savants ont différencié le sang qui sort en dehors de la période de menstrues, qui est rouge
et liquide et celui qui sort durant la période de menstrues, qui est noir et épais.

Concernant El mustahâda, il y a trois cas :


1 - Une femme qui connaît la période de ses menstrues : Elle peut différencier le sang des
menstrues et celui de l'hémorragie.

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2 - La femme qui ne connaît pas la période de ses menstrues mais qui peut différencier les
deux sang : Dans ce cas elle s'abstient de prier, de jeûner ainsi que d'avoir des rapports avec
son mari durant sa période de menstrues et lorsque sa période de menstrues est terminée, elle
est en période d'hémorragie.
3 - La femme qui ne connaît pas la période de ses menstrues et qui ne peut pas différencier les
deux sangs : Les savants disent qu'elle doit revenir aux femmes de sa famille, leur demander
qu'elle est leur période de menstrues et de s'y fier. Si par exemple, les femmes de sa famille
ont leur menstrues durant une période de 6 ou 7 jours, elle s'abstient de prier ou de jeûner
ainsi que d'avoir des rapports avec son mari durant une période de 7 jours.

« Dam al Istihâda » est une hémorragie mais à la base c'est une maladie. Ce n'est pas normal
qu'une femme ait des écoulements de sang en dehors de ses menstrues. Le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Ceci est une veine qui laisse échapper du sang. »

Il est obligatoire à la femme qui a cette hémorragie de faire les ablutions à chaque prière. Et il
lui est préférable de faire le ghousl à chaque prière ou de les rassembler, c’est-à-dire de faire
le ghousl pour les prière de Duhr avec al 'Asr, puis de refaire le ghousl pour les prière de
Maghreb avec el 'Isha, puis de faire le ghousl avant la prière de Subh.

Selon ‘Aïcha ( ‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné à Oum Habiba ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬qui souffrait d’hémorragie de faire le ghousl à chaque prière… (jusqu’à la fin du hadith)
» (rapporté par Abou Dawoud)

Et également selon ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné à une
femme qui souffrait d’hémorragie de rassembler le ‘Asr avec le Dhohr, en ne fesant qu’un
seul ghousl, puis de rassembler le maghreb avec l’Icha, en ne fesant qu’un seul ghousl, et de
faire le ghousl pour la prière de Soubh. » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

Ceci est l’avis de l’auteur, mais d'autres savants ne considèrent pas cela comme préférable à
chaque prière, comme sheykh al fawzan et sheylh al 'uthaymîn rahimahumullâh. Ils
considèrent que cela est une contrainte pour la femme et que si le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit à la femme de rassembler ses prières, c'est justement pour lui alléger la tâche.

3 - Après l'évanouissement :

La preuve est le hadîth de 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était
très malade. Il a demandé : « Est-ce que les gens ont prié ? » Nous lui avons répondu : «
Non. Ils t'attendent ô Envoyé d'Allâh. » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a alors demandé : «
Apportez-moi de l'eau dans « el mikhdab ». » 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬dit : « Nons l’avons fait et le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait le ghousl. Puis, au moment où il voulu se lever, il s'est
évanoui. Puis, il s'est réveillé et a demandé : « Est-ce que les gens ont prié ? » Nous lui avons
répondu : « Non. Ils t'attendent ô Envoyé d'ALlâh ». Il a alors demandé qu'on lui apporte de
l'eau dans le mikhdab, il s'est lavé puis s'apprêtait à se lever et s'évanoui encore une fois.
Puis, il s'est réveillé et a demandé : « Est-ce que les gens ont prié ? » Nous lui avons répondu
: « Non, ils t'attendent ô Envoyé d'ALlâh. » […] C'est à ce moment là que le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a demandé que l'on aille voir Abû Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬pour qu'il préside la prière. »

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(jusqu’à la fin du hadith) (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« mikhdab » : Grand récipient utilisé à l’époque pour laver les vêtements.

4 - Après avoir enterré un non-musulman :

La preuve est le hadîth de 'Ali Ibn Talib ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Je suis venu voir le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et je lui ai dit : « Abu Talib est décédé. » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬m’a
dit : « Va et enterre-le ». Et lorsque je l'ai enterré, je suis revenu vers le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬et il m'a dit : « Lave-toi. » » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

5 - Le jour des deux fêtes et le jour de 'Arafa :

La preuve est ce qui a été rapporté par Al Bayhaqi, selon Ash-Shafi'i qui rapporte que Zadhân
(‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Un homme a questionné 'Ali (‫ )رضي هللا عنه‬sur le lavage. 'Ali (‫)رضي هللا عنه‬
lui a dit : « Lave-toi tous les jours si tu en as envie. » L'homme lui a dit : « Non, je ne te parle
pas du lavage mais du grand lavage par lequel on se rapproche d'Allah. 'Ali (‫ )رضي هللا عنه‬lui a
répondu : « Le jour du vendredi, le jour de 'Arafa, le jour de An-Nahr et le jour d’al-fitr. »

6 - Pour celui qui a lavé un mort :

La preuve est le hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Celui qui lave un mort, qu'il se
lave ». (rapporté par Ibn Majah)

Dans ce hadith, il y a un ordre du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Or, la règle est que lorsque le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ordonne une chose, elle est obligatoire jusqu'à la preuve du
contraire. Cependant, l'auteur l'a considéré comme une chose préférable, car il y a un hadîth
que sheykh Al Albany a cité dans « Ahkam el Jana-iz », selon Ibn 'Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬où le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il ne vous est pas obligatoire, lorsque vous avez lavé vos
morts de vous laver car vos morts ne sont pas impurs. Il vous suffit de laver vos mains. »
Donc en rassemblant ces deux ahadîth, on en déduit que de se laver après avoir laver un mort
est préférable et non obligatoire.

7 - Pour l'état de sacralisation avant le hajj ou la 'oumra :

La preuve est le hadîth de Zayd Ibn Thâbit (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J'ai vu le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬en train d'enlever ses vêtements, et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s'est lavé. » (rapporté par At-
Tirmidhi)

Les savants ont déduit qu'il est préférable pour celui qui veut passer en état de sacralisation de
faire le ghousl.

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8 - Lorsque la personne entre à la Mecque :

La preuve est le hadîth d'Ibn 'Omar (‫)رضي هللا عنهما‬. Lorsqu'il allait à la Mecque, il dormait à
Dhou Touwa, priait subh, faisait le grand lavage et entrait ensuite à la Mecque de jour. Ibn
'Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬a dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait ainsi. » (rapporté par Al
Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

« Dhou Touwa » : c’est un endroit situé à la sortie de la Mecque mais qui entre dans le
cadre d'el Haram, de l'endroit sacré.

Cours n°11
Chapitre du Tayamoum - Ce qui autorise le tayamoum- Qu’est ce que le « Sa’id
»? – La description du tayamoum - Ce qui annule le tayamoum.

4/ At-Tayamoum :

Définitions :

« As-Sa'id » : En arabe c'est tout ce qui est à la surface de la terre et qui en fait parti.

At-Tayamum :
En arabe : c'est Al Qasd (‫)ال َقصْد‬, qui signifie « avoir l’intention de… ». Il y a un verset où
Allâh cite le verbe « Tayammama » dans un autre sens que celui qui est connu dans chari'a. Il
dit selon le sens : « Ô vous qui avez cru ! Donnez des bonnes choses que vous avez récolté et
ce que Nous vous avons fait sortir de la terre. Et ne pensez pas (wa lâ tayamamou) à donner
des mauvaises choses que vous avez récolté. »
Il nous interdit ne serait-ce que d'avoir l'intention de donner des choses mauvaises.

Dans la religion : « At-Tayamum » signifie d'essuyer le visage et les mains avec une partie de
Sa'id.
Allâh dit selon le sens du verset : « Mais si vous êtes malades, ou en voyage, ou si l’un de
vous revient du lieu où il a fait ses besoins ou si vous avez touché aux femmes et que vous ne
trouviez pas d’eau, alors recourez à la terre pure, passez-en sur vos visages et vos mains. »
(sourate Al Ma-idah, verset 6)

C'est le verset où Allâh Subhana Wa Ta'ala légifère le Tayamum.

La preuve également qu'At-Tayamum est légiféré est le hadîth du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
qui dit : « Le sa'id pur est la purification du Musulman lorsqu'il ne trouve pas d'eau, même si
cela dure 10 ans. » (rapporté par At-Tirmidhî, Abû Dâwûd et An-Nasâ'î)

51
Ce qui autorise le tayamoum :

Il est autorisé d'avoir recours au Tayamum lorsque la personne n'a pas la possibilité d'utiliser
l'eau, et ceci pour 3 raisons :

1 - Lorsque l'eau n'est pas présente :

Selon ‘Imrân Ibn Houssayn, (‫ )رضي هللا عنه‬: « Nous étions avec le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬en
voyage, il a présidé la prière et il y avait un homme qui s'est mis à l'écart. Avant la prière, le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Qu'est-ce qui t'empêche de prier avec nous ? » Et
l'homme a répondu : « Je suis en état de grande impureté et il n'y a pas d'eau. » Le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : « Utilise la terre pure, elle te suffira. » »(rapporté par Al
Boukhari, Mouslim et An-Nassa-i)

On peut retenir deux choses dans ce hadîth :


1 - Le fait d'avoir recours au Tayamum lorsqu'il n'y a pas d'eau.
2 - Il est autorisé d'utiliser at-tayamum que la personne soit en grande ou petite impureté.

2 - Lorsque la personne est malade et ne peut pas utiliser l'eau :

Selon Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Nous étions en voyage et l'un d'entre nous, qui était blessé
à la tête par une pierre, fit un rêve érotique. Il a alors demandé à ses compagnons : « Est-ce
qu'il m'est permis d'avoir recours à at-tayammum ? » Ils ont dit : « Nous ne voyons aucune
dérogation à ce faire sachant que tu es en possibilité d'utiliser de l'eau. » Il s'est lavé puis il
est décédé. Lorsque les Compagnons ont informé le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de cela, il ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬a dit : « Ils l'ont tué, qu'Allâh les tue. Pourquoi n'ont-ils pas demandé lorsqu'ils ne
savent pas car la guérison de l'ignorance est de poser des questions. Il lui suffisait tout
simplement de faire at-Tayamum. » » (rapporté par Abou Dawoud)

« Est-ce qu'il m'est permis d'avoir recours à at-tayammum ? » : Cet homme avait peur de
faire el ghusl sachant qu'il était blessé à la tête.

Les savants utilisent beaucoup ce hadîth pour mettre en garde ceux qui parlent sans science et
qui font plus de dégâts qu'ils ne l'imaginent. Allâh interdit de parler sans science lorsqu'il dit :
« Et ne t'aventures pas dans ce dont tu n'as pas de science car la vue, l'ouie et la bouche seront
tous questionnés. »

On retient dans ce hadith :


- L'autorisation d'avoir recours au tayamum lorsque la personne n'est pas en capacité d'utiliser
l'eau alors que l'eau est présente.

Le sheykh a mis en annotation : Il y a une version de ce hadîth qui dit : « Ce qu'il aurait dû
faire, c'est un pansement, de le serrer sur sa tête. Ensuite, d'essuyer sur ce pansement et de
laver l'ensemble de son corps. » (Rapporté par Abû Dâwûd et d'autres)
Les savants ont divergé sur cette version :

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- Certains savants la considèrent comme très faible, comme sheykh Al Albâny, rahimahullah,
qui dit qu'il n'est pas autorisé d'essuyer sur le plâtre ou sur le pansement car il n'y a pas de
preuve authentique
- D’autre la considèrent comme bonne et autorisent d'essuyer sur le plâtre, sur un pansement.

3 – Par temps de grand froid :

Selon 'Amr Ibn Al 'Ass, (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque j'ai été envoyé dans la bataille de « Dhât
assalâsil », j'ai fait un rêve érotique pendant une nuit extrêmement froide. J'ai réfléchi et me
suis dit que si je me lavais, j'allais mourir. J'ai alors fait le tayamum, puis j'ai prié et présidé
la prière de subh. Lorsque l'on est revenu de la bataille, certains sont partis voir le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui ont rapporté cela. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬m’a dit : « Ô 'Amr, tu
as présidé la prière en état de grande impureté ? » Je lui ai cité le verset où Allâh Subhana
Wa Ta'ala dit : « Et ne tuez pas vos personnes, Allâh est envers vous très Miséricordieux. »
Ensuite j'ai fait at-tayamum et j'ai prié. » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a souris et il n'a rien
dit d'autre. » (rapporté par Abou Dawoud, l’Imam Ahamed et Al Hâkim)

« la bataille de « Dhât assalâsil » » : La bataille des chaînes. Certains savants disent que
dans cette bataille, les Compagnons ont enchaînés les prisonniers, de ce fait elle a été appelée
la « bataille des chaînes ».

« Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a souris et il n'a rien dit d'autre » : Autrement dit le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a approuvé la réponse de 'Amr Ibn Al 'Ass ( ‫ )رضي هللا عنه‬et approuvé
le jugement et la chose qu'il a faite. En effet, la sunna c'est tout ce que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a dit, a fait et a laissé faire.

On retient deux choses de ce hadîth :


1 - L'autorisation d'utiliser le tayamum lorsque l'eau est présente et que la personne est dans
l'incapacité de l'utiliser par peur pour sa personne mais aussi pour cause de grand froid.
2 - L'autorisation pour celui qui est en état de tayamum de présider la prière de ceux qui ont
fait leurs ablutions.

Qu'est ce que le Sa'id ?

Dans « Lissânou-l 'arab » (encyclopédie de la langue arabe) il est dit : « As-Sa'id (‫)الصَ عِيد‬, c'est
la terre, la terre pure, toute la poussière pure. Et dans le Coran : « Essuyez-vous avec la terre
pure. » »

Et Abou Ishaq a dit : « As-Sa'id, c'est la surface de la terre. Et lorsque la personne veut faire
at-Tayamum, elle frappe la surface de la terre avec ses mains sans faire attention s'il y a de la
poussière ou non car « as-sa'id » ce n'est pas la poussière, c'est la surface de la terre. Et
même si une terre était recouverte de roches, sans que ces roches ne soient recouvertes de
poussière, il est autorisé à celui qui fait le tayamum d'essuyer dessus. »

Et ceci est l'avis le plus sûr car certains savants donnent comme condition, pour faire at-
tayamum, qu'il y ait de la poussière sur la terre. Leurs preuves sont que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬

53
‫ )و سلم‬a tapé la terre de ses mains puis a soufflé pour enlever la poussière. Puis il a essuyé son
visage et ses mains.

D'autres savants disent que la poussière n'est pas une condition. La condition, c'est as-sa'id,
c’est-à-dire que ce soit à la surface de la terre, que ce soit une roche ou autre.

Sheykh Al Albâny, rahimahullah, a été questionné sur le fait d'essuyer sur un rocher. Il a
répondu : « Oui, même s'il a plu juste avant. » c'est-à-dire : « même si la pluie a enlevé toute
la poussière qui était dessus. »

La description du tayamoum :

Selon Ammâr Ibn Yâssir ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J'étais en état de grande impureté et je n'ai
pas trouvé d'eau. Je me suis alors vautré sur le sol, puis j'ai prié. J'en ai informé le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui m'a dit : « Il te suffisait uniquement de faire comme ceci. » Et le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a frappé la terre avec ses deux mains, ensuite il a soufflé dessus, il
a essuyé son visage avec ses mains et ensuite il a essuyé ses mains. » (rapporté par Al Bukhârî
et Muslim)

« je me suis vautré sur le sol » : C’est-à-dire qu’il s’est roulé par terre.

« le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a frappé la terre » : C’est-à-dire poser ses mains et les
frotter un peu (sur la terre).

Donc pour faire le Tayamum, il suffit de :


• Frapper la terre une seule fois
• Souffler sur les mains après avoir frappé la terre est une sunna
• Essuyer son visage et ensuite les mains.

Fâ-ida : La base dans le tayammum c'est qu'il prend la place d'el woudhou.
- Il est autorisé à la personne qui a fait at-Tayammum de faire tout ce que fait la personne
ayant al woudhou.
- Il est autorisé de faire at-tayammum avant l'entrée de l'heure de la prière.
- Le tayamum est valable jusqu'à ce que tu perdes tes ablutions.

Ce qui annule le tayamoum :

1 - Les choses qui annulent at-tayamum sont celles qui annulent el wudhu :

2 - Le retour de l'eau :

Donc celui qui a fait at-taymmum parce qu'il n'y avait pas d'eau, son tayammum devient nul
au moment où l'eau est de nouveau présente.

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3 – La possibilité d’utiliser l’eau :

Pour celui qui a utilisé le tayammum car il était dans l'incapacité d'utiliser de l'eau, son
tayammum devient nul à partir du moment où il lui est possible d'utiliser de l'eau.

Celui qui a prié et ensuite l'eau et apparue ou il a une possibilité de l'utiliser, sa prière est
valide.
La preuve est le hadîth de Abou Sa'id Al Khoudri ( ‫ )رضي هللا عنه‬lorsqu'il dit : « Deux personnes
sont parties en voyage, et à l'heure de la prière ils n'avaient pas d'eau en leur possession. Ils
ont alors fait tous deux le tayammum avec de la terre pure, puis ils ont prié. Après avoir prié,
ils ont trouvé de l'eau pendant l'heure de la prière. L'un d'entre eux a fait ses ablutions et a
refait sa prière et l'autre n'a rien refait. Puis, ils sont partis voir le Prophète ( ‫)صلى هللا عليه و سلم‬
et lui ont rapporté le fait. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à celui qui n'a pas recommencé
sa prière : « Tu as accompli la sunna et ta prière te suffit. » Et il a dit à celui qui a refait la
prière : « Tu as la double récompense. » » (rapporté par Abû Dâwûd et An-Nassa-i)

Fâ-ida concernant les pansements : Celui qui a une blessure recouverte d'un pansement, ou
qui a une fracture recouverte d'un plâtre, le lavage de cet endroit lui est ôté et il ne lui est pas
obligatoire ni d'essuyer dessus, ni de faire at-tayamum dessus.

Les savants ont divergé au sujet de celui qui a un pansement ou qui a un plâtre :
1er avis : Certains savants disent que la personne fait ses ablutions normalement, et qu’elle
essuie sur le plâtre.
Leur preuve est la version du hadith cité précédemment, qu’ils considèrent comme bonne, où
le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬disait à un homme qu'il lui suffisait de mettre un pansement sur
sa tête, d'essuyer dessus et de laver l'ensemble de son corps. C’est lavis de sheylk ibn bâz, al
uthaymîn, Al Fawzan.

2ème avis : D'autres savants, comme sheykh AL Albâny, l'imam Ibn Hazm, sheykh Al
Islâm Ibn Taymiyya, disent que la version est faible, donc le hadîth ne doit pas être mis en
pratique. Il n'est donc pas autorisé d'essuyer sur le plâtre et il n'y a pas de tayammum à faire
en plus.

3ème avis : D'autres encore disent que la personne fait ses ablutions, elle n'essuie pas sur le
plâtre, mais elle doit faire le tayammum pour compenser la partie qui n'a pas étée lavée, ni
essuyée. Or, rassembler el wudhu et at-tayamum est l’avis le plus faible car il n'y a aucune
preuve.

L'autorisation de faire At-Tayamum sur un mur :

La preuve est le hadîth de Ibn 'Abbâs ( ‫)رضي هللا عنه‬, lorsqu'il dit : « Je suis parti avec 'Abdullâh
ibn Yassâr et nous sommes entrés chez Abû Jouhaym Ibn Al Hârith As-Sam Al Ansâri, qui
nous a dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬venait de Bi'ri Jamal et il a rencontré un homme

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qui l'a salué. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n'a pas rendu le salâm jusqu'à ce qu'il ait touché un mur,
essuyé son visage et ses mains, et ensuite lui a rendu le salâm. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

« Bi'ri Jamal » : Endroit qui est proche de Médine.

« Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n'a pas rendu le salâm » : Nous avions vu dans un cours précédent,
qu'il était détestable de prononcer un des noms d'Allâh en état d'impureté et « As-Salâm » est
un nom d'Allâh.

Les savants ont divergé sur la nature du mur. S’il est recouvert de peinture par exemple. La
plupart des savants l'autorisent parce qu'un mur, c'est un mur. La condition est que ce soit un
mur dont le matériau est issu de la terre.

Cours n°12
Chapitre de l’autorisation du tayamoum avec un mur - Les règles des menstrues
et lochies - Ce qui est interdit de faire en état de menstrues et lochies -
L’expiation de celui qui a eu des rapports conjugaux durant les menstrues.

5/ Les règles des menstrues et lochies :

Le chapitre des menstrues et des lochies est un chapitre important car beaucoup de jugements
en découlent : sur la prière, sur la purification, sur le hajj, sur les rapports entre la femme et
son mari, sur le divorce, etc.

Définition de « El hayd » (‫ )الحَ يْض‬:

C’est la sortie du sang des parties intimes de la femme (l'utérus) chaque mois pendant une
période bien déterminée. Il n'y a pas de limite, c'est à dire qu'en Islâm, il n'y a aucun verset ni
hadîth du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui ne définit un temps minimum et un temps maximum.

Définition de « An-Nifâss » (‫ )ال ِّن َفاس‬:

C'est un sang qui sort après l'accouchement et sa limite est de 40 jours.

La preuve est le hadîth de Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Les femmes qui avaient leurs
lochies au temps du Prophète (‫ « )صلى هللا عليه و سلم‬tajlissou » pendant 40 jours. » (rapporté par
Abou dawoud et At-Tirmidhi)

56
« tajlissou » : Littéralement cela veut dire « elles s’asseyaient », mais dans le contexte cela
signifie : « elles s'abstenaient de prier, de jeûner et d'avoir des rapports avec leur mari. »

Et lorsque la femme voit qu'elle est pure avant ces 40 jours, elle doit alors se laver et devient
pure à partir de ce moment. Si le sang des lochies ne cesse de couler et atteint les 40 jours,
après les 40 jours, la femme doit se laver et considérer le sang qui continu de couler comme
étant une hémorragie, c'est à dire une maladie.

Ce qu’il est interdit de faire en état de menstrues et lochies :

Il est interdit à la femme qui a ses menstrues ou ses lochies de faire ce qui est interdit à une
personne qui n'a pas ses ablutions. C’est-à-dire la prière, tenir le MousHaf (le Coran) et tous
les autres points que l'on avait cité.

Il y a des choses qui lui sont interdites en plus de celles qui sont interdites à la personne en
état d'impureté.

1 - Le jeûne :

Il lui est interdit de jeûner et elle doit rattraper ses jours de jeûne une fois pure. La preuve est
le hadîth de Mu'adha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « J'ai demandé à 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Qu'en est-
il de la femme qui a ses menstrues ? Pourquoi rattrape-t-elle les jours de jeûne manqués et ne
rattrape-t-elle pas la prière ? » 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬lui a répondu : « Cela nous atteignait au
temps du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et il nous ordonnait de rattraper les jours de jeûne
manqués et ne nous ordonnait pas de rattraper la prière. » » (rapporté par Al Bukhârî &
Muslim)

« Cela nous atteignait » : c'est à dire : « que nous avions nos mentrues. »

2 - Les rapports conjugaux :

La preuve est la parole d'Allâh Subhana Wa Ta'ala : « Et ils t’interrogent sur la menstruation
des femmes. – Dis : « C’est un mal. Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues, et
ne les approchez que quand elles sont pures. Quand elles se sont purifiées, alors cohabitez
avec elles suivant les prescriptions d’Allah. » » (Sourate Al Baqara, verset 222)

« Et ils t'interrogent sur les menstrues. » : Dans ce verset, Allâh Subhana Wa Ta'ala dit et
parle à Son Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬

« Dis » : c'est à dire répond leur ô Muhammad.

« C'est un mal » : Pour la femme comme pour l'homme car l'homme qui a des rapports avec
sa femme durant ses menstrues, même médicalement, c'est source de maladie grave.

« Eloignez-vous donc des femmes pendant les menstrues » : C’est-à-dire : « Abstenez-vous

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d'avoir des rapports avec vos femmes pendant les menstrues. » C'est une interdiction d'Allâh
Subhana Wa Ta'ala.

« Et ne les approchez pas jusqu'à ce qu'elles soient pures » : C'est à dire jusqu'à la fin de
leurs menstrues. Lorsque la femme voit les pertes blanches, elle considère donc que sa
période de menstrues est terminée et qu'elle est pure.

« Et lorsqu'elles se sont purifiées » : C'est lorsqu'elles ont fait el ghusl. Et lorsqu'elles ont
fait le grand lavage, « alors cohabitez avec elles selon les prescriptions d'Allâh. »

Les savants ont divergé sur le moment où l'homme peut de nouveau avoir des rapports
avec sa femme :
- Certains savants disent : « A partir du moment où elle n'est plus en période de menstrues, il
est autorisé à son mari d'avoir des rapports avec elle même avant qu'elle ne fasse le grand
lavage. »
- Et d'autres savants disent : « Allâh a bien différencié entre « Jusqu'à ce qu'elle soient pures »
et « lorsqu'elles se sont purifiées. »
Sheykh Al Islâm Ibn Taymiyya a dit : « La preuve que « fa idha taTaharna » (lorsqu'elles se
sont purifiées) veut dire "lorsqu'elles ont fait el ghusl", est un autre verset où Allâh dit : « Et
lorsque vous êtes en état de grande impureté, « attaharu ». »

La preuve dans la sunna est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Faites toute
chose sauf le rapport sexuel. » (rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhî, Ibn Majâh et An-
Nassa-i)

Un autre hadîth où 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬dit que lorsqu'elle était en période de menstrues, le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui demandait de mettre un 'izar (un drap) sur la partie basse de son
corps et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬jouissait de la partie supérieure de son corps.

Jugement pour celui qui a eu des rapports avec sa femme pendant ses menstrues :

L'imam An-Nawâwî a dit dans son livre « Charh sahîh Muslim » : « Si un Musulman
considère qu'il est autorisé d'avoir des rapports sexuels avec la femme qui a ses menstrues, il
est mécréant. Quant à celui qui considère cela interdit, il y a 2 cas : S'il a oublié ou il ignorait
que sa femme était en état de menstrues ou il ignorait l'interdiction ou bien il a été forcé, cette
personne n'a pas de mal et n'a pas de compensation à faire. Mais s’il a un rapport avec sa
femme qui a ses menstrues de son propre gré, en sachant que sa femme a ses mentrues et en
sachant que cela est interdit, il a alors fait un énorme péché. Il doit se repentir de cela et il lui
obligatoire d’expier ce péché. »

« est un mécréant » : Car Allâh Subhana Wa Ta'ala l'a interdit dans le Coran. Et considérer
son autorisation, c'est renier la parole d'Allâh Subhana Wa Ta'ala qui est une mécréance.

« il a alors fait un énorme péché » : L'imam Ash-Shafi'i a qualifié cet acte comme faisant
parti des grands péchés. Et il lui est obligatoire de se repentir s'il veut qu'Allah Subhana Wa
Ta'ala lui pardonne.

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« il lui obligatoire d’expier ce péché » : Et quant à l'expiation (kafâra), c'est à dire que
l'homme doit payer, il y a deux avis :
1 - Certains savants disent qu’elle est obligatoire.
2 - D'autres savants disent qu'il n'y a pas de compensation et que le simple repentir suffit.

L'avis le plus sûr est l'obligation de payer une compensation. La preuve est le hadîth d'Ibn
'Abbâs (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬concernant celui qui a eu un rapport
avec sa femme alors qu'elle avait ses menstrues : « Il doit donner en aumône un dinar ou la
moitié d'un dinar. » (rapporté par Abou Dawoud, Ibnou Majah et An-Nassa-i)

« un dinar » : Au temps du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, c'était des pièces qui étaient en or. A
notre époque, comme l'a dit shekh Al Fawzan, hafidhahullah, c'est aux alentours de 150 Ryals
(environ 40 euros).

Les savants qui disent que l'homme n'a pas de compensation à faire ne considèrent pas ce
hadîth comme authentique jusqu'au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬mais jusqu'à Ibn 'Abbâs ( ‫رضي‬
‫)هللا عنه‬.

Le choix qui était donné dans le hadîth revient à la période dans laquelle l'homme a eu le
rapport avec sa femme, est ce que c'était au début des menstrues ou à la fin ? Comme cela a
été rapporté par la parole d'Ibn 'Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « S’il a eu un rapport au début du sang, il
doit alors donner un dinar. Et s'il a eu un rapport à la fin, il doit alors donner la moitié d'un
dinar. » Cette parole a été authentifiée par sheykh Al Albâny, rahimahullâh.

Il y a une règle dans 'ilmou-l hadîth : Toute parole d'un compagnon est juste et on doit la
prendre.

Tout ceci est aussi valable pour les lochies car AL Hayd et An-nifâs ont le même jugement à
l'unanimité des savants. Or, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ma communauté n'a pas un
avis unanime sur un égarement. »

Chapitre de l’hémorragie :

El istihâda (le sang de l’hémorragie) est un sang qui sort en dehors de la période des
menstrues et des lochies.

Le sang de l’hémorragie, sort en dehors de la période des menstrues donc il est facilement
détectable, une femme peut facilement le reconnaitre car il est en dehors de ses périodes. Le
sang de l’hémorragie peut sortir juste après la période des menstrues, sans interruption. Dans
ce cas il y a trois situations :

1 - Première situation : Lorsque la femme est réglé

C'est-à-dire qu’elle connait sa période de menstrues et de lochies. Le sang qui sort en dehors

59
de cette période, elle sait que c’est un sang d’hémorragie.
La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il a dit à Oum Habiba ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬: « Abstiens-toi le temps que tu t’abstenais pendant tes menstrues, puis lave-toi et prie. »
(rapporté par Mouslim)

2 - Deuxième situation : Lorsque la femme ne connait pas sa période de menstrues, mais


qu’elle peut différencier les 2 sangs

La femme à la possibilité de différencier les deux sangs : le sang des menstrues est noir et
connu, il dégage une mauvaise odeur. L’autre sang qui sort et qui n’est pas noir, la femme
doit le considérer comme un sang de l’hémorragie.

La preuve est le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit à Fatima Bintu Abî
Houbaych ( ‫ )رضي هللا عنها‬: « Si c’est le sang des menstrues, c’est alors un sang noir et connu,
abstiens-toi alors de prier. Et si c’est un autre sang, fait tes ablutions car ce n’est qu’une
hémorragie. » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

3 - Troisième situation : Le cas d’une femme qui avant d’avoir atteint l’âge de la puberté
avait déjà le sang de l’hémorragie

Elle n’a jamais connu sa période de menstrues ni le type de sang. Les savants disent que cette
femme doit se comparer aux femmes de sa famille et de son âge, et de considérer leur période
de menstrues générale comme la sienne.

La preuve est le hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à Himna Binti JaHsh (‫)رضي هللا عنها‬
: « Ceci est une incitation (ou une impulsion) du diable. Considère alors six jours de
menstrues ou alors sept selon la science d’Allah, puis fais ton grand lavage jusqu’à ce que tu
vois que tu es pure dans ton lavage et que tu accentues dans ton lavage. Pries alors 24 jours
ou bien 23 jours et leur nuits et jeûne. Cela te suffira et fais de même chaque mois, comme les
femmes ont leurs menstrues. » (rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhi et Ibnou Majah)

Dans ce hadith, les savants en ont déduit qu’une femme qui n’a ni la possibilité de connaitre
la période de ses menstrues, ni la possibilité de différencier le sang des menstrues du sang de
l’hémorragie, de regarder la période de menstrues des femmes de son âge et de sa famille de
préférence et de prendre cette même période. Car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à Himna
Binti Jahsh (‫ )رضي هللا عنها‬de considérer six jours ou sept comme période de menstrues puis le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit de se laver et ensuite de prier et de jeûner (jeûne
surérogatoire ou jeûne du ramadhan) pendant 24 ou 23 jours et de faire cela chaque mois
comme le font les femmes. C'est-à-dire que les femmes à l’époque du Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬la période de menstrues était de 6 ou 7 jours.

Les jugements relatifs à la femme qui a le sang de l’hémorragie :

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Il n’est pas interdit à la femme qui a le sang de l’hémorragie ce qui est interdit à la femme qui
a ses menstrues. Autrement dit, une femme qui a le sang de l’hémorragie à le droit de prier, de
jeûner, d’avoir des rapports avec son mari…

Sauf qu’elle doit faire ses ablutions avant chaque prière. La preuve est le hadith du prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il a dit à Fatima Bintu Abî Houbaych ( ‫ )رضي هللا عنها‬: « …puis fais tes
ablutions avant chaque prière. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Ces ablutions sont obligatoires. Il est également légiféré de faire el ghousl (le grand lavage)
avant chaque prière comme cela a été vu précédemment.

- Le livre de la prière -

Cours n°1 - Chapitre de la prière - Le statut de la prière - Le jugement de celui qui la


délaisse.

Cours n°2 - Chapitre de celui pour qui la prière est obligatoire - Les heures de prière.

Cours n°3 - Chapitre des heures de prière - Quelle est la prière du milieu ? -
Recommandation de faire la prière au début de son heure.

Cours n°4 - Le rattrapage des prières - Les heures où il est déconseillé de prier.

61
Cours n°5 - Chapitre des heures où il est déconseillé de prier (suite).

Cours n°6 - Chapitre des heures où il est déconseillé de prier (suite) - La défense du prophète
(Paix et bénédictions sur lui).

Cours n°7 - Chapitre des endroits où il est interdit de prier - Chapitre de l’appel à la prière.

Cours n°8 - Chapitre de la description de l’appel à la prière.

Cours n°9 - Chapitre de ce que doit dire celui qui entend l’appel à la prière - Ce qui est
recommandé au « Mouadhin » de faire.

Cours n°10 - Chapitre du laps de temps entre l’ « adhan » et l’ « ikama » - L’interdiction de


sortir de la mosquée après l’appel à la prière - L’adhan et l’ikama pour celui qui a manqué sa
prière - Chapitre des conditions de la prière.

Cours n°11 - Chapitre des conditions de la prière.

Cours n°12 - Chapitre de la description de la prière.

Cours n°13 - Chapitre des piliers de la prière.

Cours n°14 - Chapitre des obligations de la prière.

Cours n°15 - Chapitre des choses recommandées à dire dans la prière.

Cours n°16 - Chapitre des choses recommandées à faire dans la prière.

Cours n°17 - Chapitre des choses détestables ou interdites à faire dans la prière.

Cours n°18 - Chapitre des actes autorisés pendant la prière - Les actes qui annulent la prière.

Cours n°19 - Chapitre des prières surérogatoires - les prières continuelles (rawatib) - la prière
du witr.

Cours n°20 - Chapitre des prières surérogatoires - la prière nocturne.

Cours n°21 - Chapitre de la prière nocturne (suite) - La prière du Douha - La prière des
ablutions - La prière de la consultation - La prière de l'éclipse.

Cours n°22 - Chapitre de la prière de la pluie - La prosternation de la lecture du Coran – La


prosternation du remerciement.

Cours n°23 - Chapitre des prosternations de la distraction.

Cours n°24 - Chapitre de la prière en groupe - Les comportements à adopter en se rendant et


à l’intérieur de la mosquée.

Cours n°25 - Chapitre du moment où la rak’a (unité de prière) est comptabilisée –

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L’inclinaison en dehors du rang – L’allongement de la première rak’a – Qui mérite le plus de
présider la prière ? – Un enfant peut il être imam ? – Un voyageur qui préside la prière d’un
résidant et vice versa – Lorsque l’imam prie assis.

Cours n°26 - Chapitre de l’endroit où se positionner par rapport à l’imam lorsque l’on est
seul, deux ou plus – La position de la femme par rapport à l’imam – L’obligation d’aligner les
rangs – Comment les aligner ? – Les mérites du premier rang – Qui doit se positionner
derrière l’imam ? – Il est déconseillé de prier dans un rang coupé par des piliers – Les excuses
qui permettent de ne pas assister à la prière en groupe.

Cours n°27 - Chapitre de la prière du voyageur – La réduction des rak’ates pour les prière du
Dohr, Asr et Icha en voyage est obligatoire - La distance qui autorise la réduction de la prière
– L’endroit à partir duquel il est autorisé de réduire la prière – Le rassemblement des prières.

Cours n°28 - Chapitre de la prière du Vendredi – Le discours du Vendredi - Les


comportements à adopter le Vendredi – Les invocations et rappels à dire le Vendredi –
Lorsque le Vendredi coïncide avec l’un des deux jours de fêtes.

Cours n°29 - Chapitre de la prière des deux fêtes – Le discours des deux fêtes – Les actes et
paroles recommandés le jour des deux fêtes.

Cours n°30 - Chapitre de la prière de la peur.

Cours n°1

Chapitre de la prière – Le statut de la prière - Le jugement de celui qui la délaisse

Définition du mot prière :

Au niveau de la langue arabe (loughatan) :


Le mot prière signifie l’invocation. La preuve est le verset : « Ô vous qui avez crus priez sur
lui et saluez-le de la meilleure des façons » (Sourate al-Ahzâb, verset 56). « Priez sur lui »
c'est-à-dire invoquez pour lui.

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Il y a un autre verset ou Allah subhanhu ta3ala cite le mot « salah » (prière) dans le sens de «
dou3a » (invocation) : « prend de leur argent une aumône qui les purifiera et fait des
invocations pour eux ».

Au niveau du sens religieux (istilahân) :


La définition de la prière est un ensemble de parole et d’acte qui débute par le takbir et qui se
termine par le taslim.

Les prières obligatoire sont au nombre de cinq :

ad-dhor
al ‘asr
al maghreb
al ‘isha
al fajr

(il y a des ahadith qui nomme el fajr el sobh, ce sont deux termes qui veulent dire la même
chose. Certains disent qu’el sobh est la prière obligatoire du matin et qu’el fajr et la prière
surérogatoire faite avant.)

Selon Anas ibnu malik (‫)رضي هللا عنه‬, il dit : « les prières ont été rendus obligatoire sur le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬la nuit ou il fit l’ascension. Leur nombre été de 50 puis elles ont
été diminués jusqu’à atteindre le nombre de 5. Puis le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬fut appelé, il
lui a été dit : « Ô Muhammad ma parole ne change plus. Tu as maintenant 5 prières pour 50 »
».

C'est-à-dire 5 prières accomplit ont la récompense de 50 prières. Le Sheikh a cité ce hadith


pour prouver que les prières obligatoire sont au nombre de cinq.

Selon talha ibnu ‘ubaydillah, un bédouin est venu vers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬Ce
bédouin avait les cheveux décoiffé, il dit : « Ô envoyé d’Allah ! Informe-moi de ce qu’Allah a
ordonné comme prière ». Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : « 5 prière sauf si tu
veux faire en plus ». Le plus sera considéré comme surérogatoire. Dans ces deux ahadith on
voit bien que le nombre obligatoire de prière est de 5.

Le Sheikh insiste sur le fait que le nombre de prière obligatoire est de 5 parce que d’autres
savants disent qu’il y a plus de 5 prières et considèrent el witr comme obligatoire, notamment
le madhab hanafi. L’avis le plus sur et celui de la plus part des savants et qu’el witr est très
recommandé, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l’a jamais délaissé qu’il soit résident ou
voyageur mais en aucun cas il est obligatoire.

L’auteur débute par ad-dhor parce que la plupart des ahadith du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
lorsqu’il parle des prières et des horaires de prière, il commence par ad-dhor. Mais d’autres
savants ne son pas de cet avis, comme sheikh el islam ibnu Taymiyya (rahimahullah), lui
considère qu’il faut commencer par el fajr car des ahadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ou le
Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬commence par el fajr. Par exemple des ahadith rapportés par muslim ou le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬commence à citer el fajr.

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Il est vrai que la pluparts des ahadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬commence par citer ad-
dhor mais sheikh el isam ibnu Taymiyya rapporte un autre argument pour prouver que la
première prière de la journée est el fajr. Pour que la prière du milieu soit el ‘asr, il faut
obligatoirement commencer par el fajr, ensuite ad-dhor, el ‘asr (milieu), puis el maghreb et el
‘isha. […]

La place de la prière dans la religion :

Selon Abdoullah ibnu ‘Omar, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « l’islam est bâtit sur 5 :
l’attestation qu’il n’y a point de divinité qui mérite d’être adoré si ce n’est Allah et que
Muhammad est l’envoyé d’Allah, d’accomplir la prière, de s’acquitter de la zakat, de faire le
pèlerinage et de jeuner le mois de ramadan ». On en déduit que la prière est un pilier de
l’islam.

Le jugement quant à celui qui la délaisse :

Les savants sont unanimes sur le faites que celui qui nie l’obligation d’accomplir la
prière devient alors mécréant et sort de l’islam.

Car il renie un ordre d’Allah subhanahu ta’âlâ, accomplir la prière est une obligation et celui
qui ne croit pas en cette obligation sort de l’islam.

Et ce sont les savants qui ont le statut de juger si une personne est mécréante ou non.
Il y a une règle en islam qui est : toute personne qui tombe dans la mécréance n’est pas
forcément mécréante.

Les savants disent, pour qu’une personne devienne mécréante, il y a des conditions qui
doivent être respecté et les contraintes doivent être levées.

Un exemple de contrainte : celui qui est forcé, celui qui par exemple est menacé de mort, s’il
ne renie pas l’obligation de la prière il est mort, c’est une contrainte.

Et pour juger quelqu’un de mécréant il faut que toutes les contraintes soient levées et que
toutes les conditions soient appliquées.

Parmi les conditions, on peu citer la science, il faut d’abord que la personne sache que la
prière est obligatoire. A partir du moment ou elle a su et qu’elle l’a renié, là le jugement peut
être fait mais dans tout les cas ceux qui ont le statut de juge si une personne et mécréante ou
pas sont les savants.

Allah subhanahu ta’âlâ n’a pas donné le statut au musulman de rendre un tel mécréant. Il y a
le jugement général : celui qui renie la prière est mécréant mais ensuite appliquer ce jugement
à tel ou tel personne, cela n’est pas de notre ressort, c’est le ressort des grands savants.

Parmi les conditions, il y a également ikamatu l hujja, il faut montrer la vérité à cette personne
sous de bonne forme et clairement. Et ce sont les savants qui montrent la vérité clairement.
Après cette explication si la personne renie, le savant à le statut de dire si cette personne est
mécréante. Cela est du ressort des savants car ce n’est pas quelque chose de facile de rendre

65
quelqu’un mécréants, c’est une énorme responsabilité.

Comme l’a dit l’imam ach-Chawqani (rahimahullah) : « Celui qui rentre dans l’islam est
musulman et son islam est claire comme le soleil en pleine journée. Et celui qui rentre dans
l’islam avec clarté doit en ressortir avec clarté » c'est-à-dire que son koufr doit être quelque
chose de claire.

Et rendre quelqu’un mécréant signifie s’il est marié qu’il doit divorcer ; s’il meurt ses enfants
n’héritent pas de lui, on ne le lave pas, on ne l’enterre pas dans le cimetière musulman …
Dans cette vie cela signifie qu’il est mécréant et dans l’au delà qu’il est en enfer. Et tous les
jugements relatifs à une personne non musulmane.

Il y a un hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « celui qui dit à son frère : anta kafir
(tu es mécréant). La mécréance atteindra obligatoirement l’un d’entre eux » […]

Les savants on divergé quand à celui qui délaisse la prière tout en étant convaincu et en
ayant la foi que cette prière est obligatoire.

Les causes de divergence sont des ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui nomme le faite
de délaisser la prière comme étant de la mécréance sans différencier le pourquoi du
délaissement. Dans le hadith, il n’est pas stipulé pourquoi la personne l’a délaissé. Est-ce
qu’elle l’a délaissé par fainéantise ou elle la délaissé en renient son obligation ?

Les ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sont généraux. Parmi ces ahadith, le hadith de Jâbir
(radhi ALlahu ‘an) qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il y a entre l’homme et la
mécréance le délaissement de la prière » (Hadith rapporté par Muslim & Abû Dawud). Donc
la limite, la chose qui sépare l’homme et la mécréance c’est le délaissement de la prière.

Le second hadith est celui d’Ourayda qui dit : J’ai entendu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire :
« le pacte qu’il y a entre nous et eux (les mécréants) est la prière. Celui qui la délaisse à alors
mécru ».

L’avis le plus probable parmi les avis des savants est que la mécréance cité dans les ahadiths
cités précédemment signifie la petite mécréance qui ne sort pas la personne de l’islam. Ceci
en rassemblant les ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬précédemment cités avec d’autres
ahadith. Les savants qui considèrent que celui qui délaisse la prière est mécréant, leurs
preuves sont les ahadiths cités auparavant.

Il y a de nombreux ahadith ou le terme mécréance est employé et qui signifie la petite


mécréance et non la grande selon l’unanimité des savants. Comme le ahadith qui dit : «
insulter un croyant est une perversité et le tuer est une mécréance », les savants sont
unanimes sur le fait que la mécréance dans ce hadith signifie la petite mécréance et non la
grande. Ceci fait partie de la croyance d’ahlu sunna qui divise la croyance en deux : el koufru
akbar wal koufru asghar (la grande mécréance et la petite mécréance).

Donc l’avis le plus juste est que la mécréance cité dans le hadith signifie la petite mécréance.
Les savants disent que la preuve est que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « il a alors
mécrut » et non « c’est un mécréant » et il y a une différence entre le fait de dire « mécroire
(kafar) » et « mécréant (kafir) ». Ce sont deux termes qui ne veulent pas forcement dire la

66
même chose.

Parmi les autres ahadith, le hadith de ‘Ubayda ibnul Samit qui dit : j’ai entendu le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire : « 5 prières qu’Allah a ordonné et a rendu obligatoire envers Ses
serviteurs. Celui qui les accomplit sans les délaisser et sans manquement à leur égard. Allah
prend alors l’engagement de rentrer cette personne au paradis et celui qui ne les accomplit
pas Allah n’a aucun engagement envers lui. Si Allah veut lui pardonner, Il lui pardonnera. Si
Il veut le châtier, Il le châtiera». (Hadith authentique rapporté par ibnu majah, abû dawud et
l’imam malik dans el mouwatto)

La preuve dans ce hadith que celui qui délaisse la prière par fainéantise n’est pas mécréant est
que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « celui qui ne les accomplit pas Allah n’a aucun
engagement envers lui. S’Il veut le pardonner, Il lui pardonnera. S’Il veut le châtier, Il le
châtiera». Or si c’est un mécréant Allah ne lui pardonne pas. Comme Allah le dit dans le
Coran : « Allah ne pardonne pas à celui qui Lui a associé quelqu’un mais il pardonne à tout
autre personne qu’Il veut » (Sourate An-Nissa’, verset 48).

La personne qui meurt en étant mécréant, Allah ne lui pardonnera pas. Il n’y a pas de
possibilité qu’Allah lui pardonne. Et à partir du moment ou lorsqu’une personne meurt et qu’il
y a possibilité qu’elle soit pardonné ou châtié cela veut dire que cette personne n’est pas
mécréante.

Le Sheikh dit : Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il a considéré celui qui a délaissé la
prière comme étant sous la volonté d’Allah, soit Il lui pardonne soit Il le châtie nous avons
alors su que celui qui la délaisse n’est alors pas mécréant. La preuve est la parole d’Allah : «
Allah ne pardonne pas à celui qui Lui associe quelque chose mais Il pardonne à tout autre
personne qu’il veut » (Sourate An-Nissa’, verset 48).

Abû houreyra dit : j’ai entendu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire : « la première chose par
laquelle le serviteur musulman sera jugé le jour du jugement, sera la prière obligatoire. S’il
ne l’a pas bien accompli, on dira regardez s’il a des prières surérogatoire. S’il a alors des
prières surérogatoires complétez alors ses prières obligatoires. Et il sera fait ainsi avec
chaque acte obligatoire similaire ».

Dans ce hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous dit que la première chose par laquelle nous
seront jugé le jour du jugement sera la prière obligatoire. Si la prière obligatoire été complète,
c'est-à-dire qu’elle a été faite avec sincérité et conformément à la sunna du prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬dans ce cas, on passera au jugement des autres actes. Mais si cette prière obligatoire
n’est pas complète Allah dira aux anges de regardez s’il y a des prières surérogatoires qui
pourront compenser le manque de ses prières obligatoire. Et il sera fait ainsi avec tous les
actes comme le jeune par exemple. Si le jeune obligatoire n’est pas complet Allah demandera
à ce que l’on regarde dans son jeune surérogatoire pour qu’ils viennent compléter le manque
du jeune obligatoire ; ainsi de suite avec tous les actes.

La preuve dans ce hadith que celui qui délaisse la prière n’est pas mécréant est que le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « S’il ne l’a pas bien accompli, on dira : regardez s’il a des
prières surérogatoire. » mais s’il serait mécréant il n’aurait pas besoin de regarder la suite. A
partir du moment où l’on regarde s’il y a éventuellement des prières surérogatoire c'est-à-dire
que cette personne est musulmane et qu’il y a possibilité qu’elle entre au Paradis.

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Le 3 hadith est le hadith d’Hudhayfa ibnul Yamen qui dit : le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit
: « l’islam s’usera comme s’use les broderies (sur les vêtements) jusqu’à ce que les gens ne
savent plus ce qu’est le jeune, la prière, le sacrifice, l’aumône. Le Coran sera ôté de sur la
terre. Il y aura des personne âgées qui diront : nous avons connus nos pères et mère disant
cette parole : laa ilaha illa llah et nous la disons également »

Sillah dit à Hudhayfa le rapporteur du hadith : « Est-ce que laa ilaha illa llah les sauvera alors
qu’ils ne savaient même pas ce qu’était que la prière, le jeune, le sacrifice, l’aumône ? »
Hudhayfa c’est éloigné de Sillah (il l’a esquivé). Sillah lui réitéra sa question et Hudhayfa
l’esquiva trois fois puis à la troisième fois, il lui dit : « Ô Sillah, elle les sauvera du feu de
l’enfer, elle les sauvera du feu de l’enfer, elle les sauver du feu de l’enfer»

Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à comparer l’usure de l’islam à l’usure des broderies sur les
vêtements cela fait référence à la fin des temps : « l’heure de surviendra que sur les pires des
créatures » « l’heure interviendra alors que sur terre personne ne pourra dire : Allah, Allah !
» Il n’y aura plus de musulman, il y ne restera sur terre que le pire des créatures.

Parmi les signes de la fin des temps, il y a le fait qu’Allah enlèvera le Coran et les savants
disent que cela comprend tout les sens, ceux qui l’auront dans leur poitrine ne le connaitront
plus et tout les masahif présent sur terre auront les pages blanches. Il ne restera sur terre ne
serrasse qu’un verset. A cette époque il y aura des personnes âgées qui se rappelleront que
leur parents disaient : laa ilaha illa llah et ils diront : laa ilaha illa llah.

Autrement dit il n’y aura que les personnes âgées qui diront laa ilah illa llah, les jeunes auront
tout oublié. C'est-à-dire que laa ilaha illa llah, les sauveras du feu de l’enfer autrement dit ils
seront musulman même s’ils n’ont pas fais la prière.

C’est un hadith qu’utilisent les savants comme sheikh el albani (rahimahullah) pour
démontrer que celui qui délaisse la prière est musulman. Et d’autre savants qui considèrent
que celui qui délaisse la prière est mécréant rendent ce hadith da’if (faible).Sheikh el albani
(rahimahullah) leur a répondu en démontrant que ce hadith n’est pas faible mais au contraire
authentique.

Un autre hadith que sheikh el albani utilise est le hadith « de la carte » : celui qui viendra le
jour du jugement alors qu’il n’aura accomplie aucun bien. Tous ses péchés seront mis d’un
coté de la balance et il sera sorti une carte qui sera mise sur l’autre plateau de la balance, et
cette carte sera plus lourde que tous les péchés de la personne. Et Allah subhanahu ta’âlâ lui
dira : « aujourd’hui tu ne seras point offensé ». Cette carte est laa ilaha illa llah, cette parole
qu’il avait prononcée et qui le sauvera du feu de l’enfer le jour du jugement alors qu’il n’avait
accomplie aucun bien. A partir du moment où il dit laa ilaha illa llah, il est considéré comme
musulman et donc sous la volonté d’Allah. Soit il le pardonne ou soit Il le châtie, et Allah
subhanahu ta’âlâ lorsqu’Il pardonne à quelqu’un c’est par Son bienfait et lorsqu’Il châtie
quelqu’un c’est par justice.

Les savants qui considèrent celui qui délaisse la prière comme n’étant pas mécréant ne
rabaissent pas l’importance de la prière en disant cela. Au contraire, ils disent qu’il n’est pas
mécréant mais qu’il est fasiq (pervers), il est aux portes de la mécréance et l’imam ibnu l
Qayyim à même cité que celui qui délaisse la prière et pire que celui qui boit de l’alcool, pire
que de faire l’adultère. Et il dit même que c’est pire que de tuer quelqu’un. […]

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Donc lorsque les savants disent que celui qui délaisse la prière n’est pas mécréant, cela ne
veut pas dire que de délaisser la prière n’est pas un grave péché. C’est le plus grave des
péchés après ach-chirkou billah (associer quelqu’un à Allah).

Cours n°2
Chapitre de celui pour qui la prière est obligatoire
Les heures de prière.

Celui pour qui la prière est obligatoire :

La prière est obligatoire envers tous musulmans pubère et qui a sa raison.


La preuve est le hadith de ‘Ali (radhi Allahu ‘an) qui rapporte que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « la plume est levé sur trois personne : celui qui dort jusqu’à ce qu’il se réveille ;
l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de la puberté ; le fou jusqu’à ce qu’il retrouve sa
raison » (hadith authentique rapporté par Abû Dawud).

Dans ce hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « la plume est levé sur trois personne »
c'est-à-dire que les anges n’écrivent pas les actions de trois personnes :

« Celui qui dort jusqu’à ce qu’il se réveille » : une personne qui dors n’est pas responsable
de ses actes.
« l’enfant jusqu’à ce qu’il atteigne l’âge de la puberté » : tant qu’il n’a pas atteint l’âge de
la puberté, les anges ne note pas ses bonnes ou mauvaises action.
« le fou jusqu’à ce qu’il retrouve sa raison »

Donc la prière est obligatoire sur toutes personnes musulmanes hormis ces trois.

Il est obligatoire pour la personne qui a la responsabilité de l’enfant (parents ou tuteur) de lui
ordonner de faire la prière même si elle n’est pas obligatoire envers lui afin qu’il en prenne
l’habitude. La preuve est le hadith de ‘Amr ibnu Chou'aib qui rapporte selon son père qui
rapporte selon son grand père que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « ordonnez à vos
enfants d’accomplir la prière à l’âge de 7 ans, et frappez-les s’ils refusent à l’âge de 10 ans,
et séparez-les dans les lits » (hadith hassen rapporté par Abû Dawud et el Haqim).

Certains savants considèrent le verbe « ordonnez » comme une obligation pour les parents
d’ordonner à leur enfant de faire la prière à l’âge de 7 ans, comme sheikh ‘Uthaymin
(rahimahullah). Car on avait dit que la base dans un ordre du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬c’est
que c’est une obligatoire jusqu’à preuve du contraire.

« à vos enfants » : les savants disent que cela englobe les filles et les garçons. Ce n’est pas
seulement les garçons.

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« d’accomplir la prière » : les savants ont dit qu’a coté de cela il faut également leur
ordonner de faire les ablutions, car il n’y a pas de prière sans ablutions.

« et frappez-les s’ils refusent à l’âge de 10 ans » : les savants ont dit qu’il faut frapper
doucement (tapoter) pour les intimider et il faut que cela apporte un bénéfice et non un
préjudice.

Il y a divergence entre les savants concernant le fait de frapper les enfants en dehors des
prières. Certains savants comme sheikh el Albanie disent qu’il est autorisé de frapper l’enfant
uniquement lorsqu’il délaisse la prière en dehors on n’a pas le droit. D’autres savants disent
que cela dépend du besoin et de l’enfant.

Le fait de frapper l’enfant doit apporter un bénéfice et non empirer la situation. Et c’est à la
personne de voir en fonction de son enfant, du caractère …

Concernant la prière sheikh Uthaymin a été questionné sur le fait de réveiller les enfants pour
salat as-sobh. Sheikh Uthaymin dit que lorsqu’ils ont 10 ans oui, et lorsqu’ils ont 7 ans cela
dépend des situations mais il est préférable de les lever dès l’âge de 7 ans mais pas obligatoire
par contre à l’âge de 10 ans cela devient obligatoire même pour salat as-sobh.

« et séparez-les dans les lits » : A l’âge de 10 ans les enfants ne peuvent plus dormir dans le
même lit. Les savants ont dit qu’il faut séparer les filles entre elles et les garçons entre eux et
séparer les filles des garçons. On ne les sépare pas de la chambre mais du lit. La sagesse de
cela est qu’à 10 ans les enfants commencent à ressentir du plaisir et le fait de les laisser dans
le même lit cela peut créer des masahib.

les signes qui permettent de dire qu'on a atteint l'âge de la puberté :

1- La sortie de sperme avec sensation de plaisir pour l'homme ou la femme

2- L'apparition de poils autours du pubis selon sheikh 'Uthaymin ou l'apparition de la


moustache pour sheikh el Fawzan.

La preuve est le hadith de Attiyah al Qurazi qui dit : "nous avons exposés au Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬le jour de la bataille de qurayza (la bataille du fossé) des soldats. Il nous a ordonné
de tuer ceux qui avaient des poils apparents et d'épargner ceux qui n'en avaient pas".

Autrement dit, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu'il ne voyait pas de poils apparents, il
considérait la personne comme non pubert, donc il ne fallait pas la tuer. En temps de guerre, il
est interdit en islam de tuer les femmes, les vieillards et les enfants.

3- Atteindre 15 ans pour l'homme ou la femme même s'il n'y a pas d'autres signes.

La preuve est le hadith d'ibnu 'Omar qui dit qu'il s'est présenté pour combattre lors d'une
bataille et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l'a pas autorisé car il avait 14 ans. Et le jour de
khandaq (la bataille de la tranchée), ibnu 'Omar c'est présenté au prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬alors qu'il avait 15 ans et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l'a autorisé a combattre.

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Une autre preuve est la parole de nâf'i, qui dit : "je suis parti voir 'Omar ibnu 'Abdel 'Aziz qui
était à l'époque calife des musulmans et je lui ait cité le hadith de ibnu 'Omar." 'Omar ibnu
'Abdel 'Aziz lui répondit : "c'est la limite entre le petit et le grand". Il ('Omar ibnu 'Abdel
'aziz) écrivit aux militaires qui étaient sous son commandement et leur ordonna de faire
combattre ceux qui ont 15 ans et ordonna de laisser ceux qui ont moins de 15 ans avec les
femmes et les enfants. (parole rapporté dans Boukhary et Mouslim)

4- L'apparition des menstrues pour la femme même si elle a moins de 15 ans.

Les heures de prière :

Allah dit dans le Coran : « la prière est prescrite envers les croyants à des heures déterminés »
(Sourate An-Nissa’, verset 103). Dans ce verset Allah nous montre bien à la fois l’obligation
d’accomplir la prière et également qu’elle doit être accomplie a des horaires bien précis.

Preuves des horaires dans le Coran et la sunnah :

Allah dit dans le Coran : « Accomplis la Salat au déclin du soleil jusqu'à l'obscurité de la nuit,
et [fais] aussi la Lecture à l'aube, car la Lecture à l'aube a des témoins. » (Sourate el ‘Isrâ,
verset 78).

Le déclin du soleil est après le zénith lorsque le soleil redescend. Les savant l’appel az-
zawâl, c’est lorsque le soleil dépasse le zénith. C’est là ou débute l’heure du dhor.

« l’obscurité de la nuit » : Le milieu de la nuit.

« et [fais] aussi la Lecture à l'aube, car la Lecture à l'aube a des témoins.» : la lecture à
l’aube fait référence à salat al fajr, les témoins sont les anges.

Dans ce verset Allah dit : « Accomplis la Salat au déclin du soleil jusqu'à l'obscurité de la
nuit » cela englobe 4 prière : ad-dhor, al ‘asr, al maghreb et al ‘isha.

Ensuite Allah dit : « et [fais] aussi la Lecture à l'aube ». Allah a cité les 4 prières ensemble
car elles se succèdent les unes après les autres. Concernant el fajr, il y a une période avant ou
il n’y a pas de prière [obligatoire] et il y a une période après ou il n’y a pas de prière, c’est
pour cela qu’Allah dit : « et [fais] aussi la Lecture à l'aube ».

Sur le fait que les 4 prières se succèdent les unes après les autres, lorsque l’heure du dohr sort
automatiquement l’heure du ‘asr rentre et lorsque l’heure du ‘asr sort automatiquement
l’heure du maghreb rentre et lorsque l’heure du maghreb sort automatiquement l’heure de
l’isha rentre et lorsque l’heure de l’isha sort il y a un laps de temps jusqu’au fajr et après le
fajr, il y a un laps de temps jusqu’au dohr. C’est pour cela qu’Allah subhanahu ta’âla à séparé
dans ce verset.

Ensuite le sheikh cite le hadith de Jabir ibnu ‘Abdillah (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que Jibril (‘alayhi
salam) est venu vers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui dit : « lève toi et pris », et le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié à dohr lorsque le soleil avait dépassé le zénith (lorsqu’il débute son
déclin). Puis Jibril (‘alayhi salam) est venu à l’heure du ‘asr et lui dit : « lève toi et pris », le

71
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié el ‘asr lorsque l’ombre de chaque chose est équivalente à
cette même chose (ex : l’ombre d’un bâton est à la même longueur que le bâton ; l’ombre
d’une personne est à la même taille que la personne). Puis l’ange Jibril (‘alayhi salam) est
venu au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à l’heure du maghreb et lui dit : « lève toi et pris », et le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à prié el maghreb lorsque le soleil c’est couché. Puis Jibril (‘alayhi
salam) est venu vers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à l’heure du ‘isha et lui dit : « lève toi et
pris », le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à prié el ‘isha lorsque le crépuscule à disparu. Puis Jibril
(‘alayhi salam) est venu au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à l’heure du fajr et lui dit : « lève toi et
pris », et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à prié el fajr lorsque l’aube est apparu. Puis Jibril est
venu le lendemain à l’heure de dohr et il dit au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « lève toi et pris
», et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié lorsque l’ombre de chaque chose étaient égale à cette
même chose. Puis Jibril (‘alayhi salam) est venu à l’heure du ‘asr et dit au prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬: « lève toi et pris », le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsque l’ombre de chaque chose
était le double de cette même chose (ex : la longueur de l’ombre d’un bâton est le double de
la longueur réel du bâton ; la longueur de l’ombre d’une personne équivaut au double de la
longueur réel de la personne). Puis Jibril (‘alayhi salam) est venu au prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬pour le maghreb à la même heure [que la veille]. Puis Jibril (‘alayhi salam) est venu au
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à l’heure du ‘isha lorsque la moitié de la nuit fut entamé, ou bien
lorsque le premier tiers à était dépassé ; puis le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à prié el ‘isha. Puis
Jibril (‘alayhi salam) est venu lorsque le soleil était très jaunâtre (cad juste avant qu’il se lève)
et il dit au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « lève toi et pris », le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à prié
el fajr. Puis Jibril (‘alayhi salam) a dit : « entre ces deux tranches d’heures il y a l’heure [de la
prière] »

L’imam at-termidhi à rapporté la parole de l’imam el boukhary qui dit : « le hadith le plus
authentique rapporté en terme de prière est le hadith de Jâbir »

Le crépuscule : il y a deux crépuscules, il y a le crépuscule blanc et le crépuscule rouge.


Le crépuscule c’est la lueur que l’on voit à l’horizon lorsque le soleil se couche. Tant que
cette lueur rougeâtre est présente, c’est l’heure du maghreb. Lorsque le crépuscule rouge
disparait, l’heure du maghreb est passée. Le crépuscule blanc ne doit pas être pris en
considération, il dure beaucoup plus longtemps que le crépuscule rouge.

Les savants estiment la lueur rouge à environ 45 minutes comme sheilkh Mouqbil
(rahimahullah) ; d’autres disent que c’est un peu prêt 1 heure comme sheikh el Albany
(rahimahullah) ; d’autres savants disent que c’est un peu prêt 1 heure et demi comme sheikh
‘Uthaymin (rahimahullah). En fonction des pays, le crépuscule (donc l’heure du maghreb)
dure plus ou moins longtemps. Le crépuscule blanc peut durer jusqu’au premier tiers de la
nuit, c’est une lueur blanche qui reste à l’endroit ou le soleil se couche.

L’aube : il y a deux sortes d’aube, la première aube est ce que les savants appels « l’aube
trompeuse », durant l’aube trompeuse les lueurs sont verticales, elles ne couvrent pas
l’horizon, après ces lueurs la nuit reviens. La deuxième aube est l’aube véridique, c’est une
lueur blanche qui couvre l’horizon du nord au sud. L’aube véridique n’est pas suivie de
ténèbres, la lueur blanche est ininterrompu jusqu’au levé du soleil, il n’y a plus de nuit qui
revient contrairement à l’aube trompeuse.

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Synthèse des horaires :

L’heure du dohr : est du déclin du soleil jusqu’à ce que la longueur de l’ombre d’une
chose est égale à la longueur de cette même chose.

Pour repérer le déclin du soleil : les savants disent que lorsque le soleil est au zénith et que
l’on plante un bâton dans le sol, théoriquement si le sol est droit et que le bâton à bien était
planté, il n’a pas d’ombre. A partir du moment où l’on verra apparaitre qu’un millimètre
d’ombre à droite [du bâton], l’heure du dohr rentre. Et lorsque le bâton est mal planté, par
exemple si l’on voit de l’ombre alors que le soleil est au zénith. Les savants disent que pour
reconnaitre, il faut observer l’ombre, elle va diminuer jusqu’à un moment ou elle ne
diminuera plus et lorsque l’ombre va commencer à dépasser le bâton c’est l’entré du dohr
[explication que sheikh el Albany a apporté].

L’heure du ‘asr : est à partir du moment où l’ombre d’une chose est égale à cette
même chose jusqu’au couché du soleil.

Les savants ont distingués deux types d’horaire pour el ‘asr, il y a l’heure obligatoire qui est à
partir du moment où l’ombre d’une chose est égale à cette même chose jusqu’à ce que le
soleil devienne jaunâtre car il y a un hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui interdit de faire
el ‘asr après que le soleil commence à devenir jaunâtre. Entre ces deux horaires, il est
obligatoire de faire el ‘asr.

Et le savants donnent de façons de reconnaitre cet horaires obligatoire : premièrement soit


lorsque le soleil devient jaunâtre ou bien comme il le cite dans le hadith, lorsque l’ombre de
chaque chose est le double de la chose.

Ensuite il y a l’heure de dernier recours pour celui qui a eu un empêchement légiféré de faire
el ‘asr avant que le soleil soit jaunâtre. Cette heure ce situe entre le moment ou le soleil
commence à devenir jaunâtre ou bien lorsque l’ombre est le double de la chose jusqu’au
couché du soleil.

C’est pour cela que le sheikh dit ici que l’heure du ‘asr est du moment où l’ombre de la chose
est égale à la chose jusqu’au couché du soleil. Parce que c’est effectivement l’heure du ‘asr
mais il cite après le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui interdit de faire le ‘asr après que
le soleil devienne jaunâtre.

L’heure du maghreb : commence du coucher du soleil jusqu’à la disparition du


crépuscule rouge.

La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬jugé bon, rapporté par Muslim et Abou
Dawud ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « l’heure du maghreb est jusqu’à la
disparition du crépuscule ».

L’heure de l’isha : est de la disparition du crépuscule rouge jusqu’à la moitié de la


nuit.

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La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « l’heure de l’isha est jusqu’à
la moitié de la nuit ».

Pour calculer la moitié de la nuit, on calcule le nombre d’heure qu’il y a entre le maghreb et le
fajr est on divise se temps en 2. Puis soit on l’ajoute à l’heure du maghreb ou on le soustrait à
l’heure du fajr, on arrivera toujours à la moitié de la nuit. Supposons que le maghreb par
exemple est à 19 heures et que le fajr est à 7 heures ; ça fait 12 heures, la moitié 6 heures.
Donc on rajoute 6 heures à 19 heures ça faits 1 heure du matin ; si on soustrait 6 heures à 7
heures, ça fait 1 heures du matin.

L’heure du fajr : commence à l’apparition de l’aube véritable jusqu’au levé du soleil.

La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « l’heure de salat as-sobh est de
l’apparition de l’aube jusqu’au lévé du soleil ». (hadith bon rapporté par Muslim, Abou
dawud et An-nasa’i).

Cours n°3
Chapitre quelle est la prière du milieu ?
recommandation de faire la prière au début de son heure.

Quelle est la prière du milieu ? :

Allah dit : « Soyez assidus aux Salâts et surtout la Salât médiane et tenez vous debout devant
Allah, avec humilité » (Sourate Al Baqara, verset 238).

Selon ‘Ali (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le jour des coalisés (yom el
hazab), ils nous ont occupé durant la prière médiane, la prière du ‘asr. Qu’Allah remplisse
leurs maisons et leurs tombes de feu ». Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était occupé à combattre
les moushrikin à tels point qu’il n’a pas eu le temps de faire la prière du ‘asr.

Yom el hazab est le jour des coalisés, ce jour fait référence à la bataille d’el khandaq (la
tranchée), elle eu lieu après la bataille de Ouhoud. Lorsque les musulmans ont été battus par
les moushrikin à Ouhoud car les archets du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui ont désobéis. Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur avait ordonné de rester à leur poste et de ne pas y bouger. Et
lorsqu’ils virent que les musulmans avaient pris le dessus sur les polythéistes et qu’ils
commençaient à se partager le butin, les archets du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ceux qui
étaient postés sur un mont pour protéger les musulmans d’une quelconque attaque des
moushrikin. Lorsqu’ils ont vue que la victoire été quasiment acquise, ils ont délaissés leur
post pour aller prendre leur pars de butin. Et c’est là que les moushrikin ont attaqués les

74
musulmans par derrière. 70 compagnons du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬y ont perdu la vie,
parmi eux hamza (‫)رضي هللا عنه‬.

Les savants parlent beaucoup de cette défaite et ils disent qu’elle a eu lieu car il y a eu
désobéissance au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et la désobéissance au prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬est toujours suivie de défaite. Si les musulmans veulent la victoire, Allah ne l’accorde
qu’à ceux qui Lui obéisse et qui obéisse à Son prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Mais en aucun cas
Allah ne donne la victoire à des personnes qui Lui désobéissent ou qui désobéissent au
prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Allah dit dans le Coran : « Si vous donnez la victoire à Allah,
Allah vous donnera la victoire ».

« donnez la victoire à Allah » : Les savants ont dit, Allah subhanahu ta’âlâ n’a besoin de
personne, il n’a pas besoin qu’on lui donne la victoire. Allah subhanahu ta’âlâ est au dessus
de tous, Il n’a besoin de rien mais tous avons besoin de Lui. Les savants ont expliqués : «
donnez la victoire à Allah », signifie mettre en pratique Ses commandements et de délaisser
Ses interdits. De mettre en pratique ce que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a ordonné de
faire et de délaisser ce qu’il nous a interdit. Donc un musulman qui applique les
commandements d’Allah et délaisse les interdits, il a donné la victoire à Allah et Allah
subhanhu ta’âlâ lui donnera la victoire. Et Allah subhanahu ta’âlâ dit : « Si vous donnez la
victoire à Allah, Allah vous donnera la victoire », c’est une promesse d’Allah, c'est-à-dire
qu’Allah prend l’engagement et la promesse de vous donner la victoire.

Donc après cette défaite des musulmans, les juifs ont profité de cette faiblesse et sont partie
voir les moushrikin de kouraish pour les inciter à attaquer de nouveau les musulmans. Les
juifs ont convaincus kouraish, une autre tribu appelé qatafan et d’autres tribus jusqu’à ce que
le nombre de soldats est atteint 10 000 personnes. Ils ont décidés d’attaquer le prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬qui était à Médine. Lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a apprit cette nouvelle,
que les moushrikin se dirigeaient vers Médine pour réattaquer les musulmans, le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a consulté ses compagnons pour prendre d’eux conseil : comment réagir
fasse à cette attaque des moushrikin qui arrivent par milliers ?

Des compagnons, parmi eux Salâm el Fârisî (‫ )رضي هللا عنه‬ont conseillés au prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬de faire une tranchée autour de Médine pour préserver cette ville et en suite de se
poster à chaque coin de la ville pour empêcher les moushrikin de rentrer dans Médine. Et c’est
ce que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné à ses compagnons de faire, ils ont creusés une
tranchée toute autour de Médine et beaucoup de ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous
montre les miracles du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, la grande force physique qu’il ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬avait. Lorsque les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬creusés la tranchée et qu’ils étaient bloqué
par des gros rochets, ils appelés le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui venait et d’un coup de main
enlevé ces gros rochets qui ne pouvaient pas être déplacé par des dizaines et des dizaines de
compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬. Dans la creusé de cette tranchée, il y eu beaucoup de signe de la
prophétie de notre prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Ensuite lorsque les moushrikin se sont approchés autour de Médine, ils sont restés un mois
75
autour de Médine sans pouvoir attaquer ni s’approcher des musulmans. Parmi eux ‘Amr ibnu
‘Adouad dit : « il y a en cela une ruse que les arabes ne connaissaient pas », car il n’y avait
que des cavaliers et les chevaux ne pouvaient pas traverser de longues tranchées. ‘Amr ibnu
‘Adouad a trouvé une faille dans la tranchée et la traversé avec certains de ses hommes et ‘Ali
(‫)رضي هللا عنه‬, c’est empressé d’aller à son encontre et le tua d’un coup d’épée. Cela fit
beaucoup de mal au moushrikin car il était un grand combattant.

Un des moushrikin est venu au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour lui déclarer son islam et il lui
dit : « dit moi ce que je peux faire pour toi et je le ferais ». Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui
demande de retourner parmi les moushrikin et de semer la zizanie entre eux. C’est ce qu’il fit
: il partit voir kouraïsh pour le dire que les juifs n’avaient pas l’intention de les aider. Il partit
voir les juifs et leur dit que kouraïsh n’avait pas l’intention de les aider, qu’ils attendaient que
parmi eux des personnes meurent afin de voir comment la bataille va se dérouler. Enfin de
compte, ils se sont tous désisté, chacun attendant que l’autre attaque jusqu’à ce qu’Allah
subhanahu ta’âlâ envoie un vent qui sema la zizanie dans leur cœurs et qui expulsa les
moushrikin des alentours de Médine.

Il est préférable de faire l’heure de dohr en début de son temps lorsqu’il ne fait pas
chaud :

La preuve est le hadith de Jâbir ibnu Samoura qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait
dohr lorsque le soleil commencé son déclin du zénith, c'est-à-dire au tout début de l’heure de
dohr. Et c’est ce qui est préférable lorsqu’il ne fait pas chaud.

Il est préférable de retarder l’heure du dohr jusqu’à ce que le temps se rafraichisse


lorsqu’il fait très chaud :

La preuve est le hadith d’Abou Houreyra (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « lorsque la chaleur est grande retardez la prière de dohr jusqu’à ce que le temps
se rafraichisse car les hautes températures sont un souffle de l’enfer ». C’est ainsi que l’ont
expliqué les savants, parmi eux el hafidh ibnu hajr dans son livre fathul bari.

Il est préférable de faire el ‘asr en début de son heure :

La preuve est le hadith de Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait el
‘asr lorsque le soleil était élevé et vif. Une Personne allait à el ‘awari et arrivé à el ‘awari le
soleil était encore élevé (hadith rapporté par el Boukhari & Muslim).

Dans ce hadith, Anas (‫ )رضي هللا عنه‬nous informe que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait el
‘asr lorsque le soleil était élevé c'est-à-dire que l’ombre d’une chose est égale à cette même
76
chose, le soleil était donc encore haut dans le ciel et il avait encore sa force (chaleur, couleur).

Autrement dit, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait la prière d’el ‘asr au début de son temps.
La preuve de cela est lorsque Anas nous dit : « Une Personne allait à el ‘awari et arrivé à el
‘awari le soleil était encore élevé ».

El ‘awari est une région à la périphérie de Médine. Les savants comme el hafidh ibnu hajar
ont dit qu’elle est distante de Médine de 6 km. Donc une personne avait le temps de faire 6
km et le soleil était encore haut dans le ciel. Si le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne faisait pas le
‘asr au début de son heure, une personne qui allait à ‘awari, lorsqu’elle arrivait au bout de 6
km le soleil aurait perdu de sa hauteur. Or ici il reste toujours élevé.

Le mal (péché) pour celui qui a raté la prière du ‘asr :

Selon ‘Abdoullah ibnu ‘Omar (‫ )رضي هللا عنهم‬le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui
manque la prière du ‘asr c’est comme s’il avait perdu sa famille et ses biens » (hadith
authentique rapporté par Muslim).

Dans se hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à comparé celui qui rate la prière du ‘asr à celui
qui perd sa famille et ses biens. A celui qui se retrouve sans rien, sans argent ni biens qui
puisse l’aider à survivre et sans famille qui puisse le soutenir.

Certaines personnes présente leur condoléances à celui qui a raté la prière du ‘asr car c’est
comme s’il venait de perdre sa famille et ses biens. Le fait de souhaiter ses condoléances pour
celui qui a raté la prière du ‘asr n’est pas quelque chose de permis dans la religion car il n’y a
aucunes preuves qui autorise de dire les condoléances à celui qui n’a pas fait la prière du ‘asr
en son temps même si véritablement il les mérite car c’est une personne qui est morte, c’est
une personne qui a un cœur qui a atteint un niveau de foi qui est tellement faible qu’il en vient
à délaisser une prière.

Ce qui montre également la gravité de cela est le hadith de Mourayda (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui délaisse la prière du ‘asr, ses actions son
suspendu » (hadith authentique rapporté par el Boukhari & An-Nasa’i).

Certains savants disent que celui qui délaisse la prière du ‘asr volontairement est mécréant car
ses actions sont suspendu. La plupart des savants disent que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
voulu montré par cela la gravité de celui qui délaisse la prière du ‘asr. Sheikh ‘Uthaymin,
donne une autre explication et dit que les actes suspendu sont les actes de ce jour ou la
personne à délaissé la prière du ‘asr.

Le péché de celui qui retard la prière du ‘asr jusqu’au moment ou le soleil devient
jaunâtre (ou lorsque l’ombre de la chose est égale au double de cette même chose) :
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La preuve est le hadith de Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : j’ai entendu le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬dire : « c’est la prière de l’hypocrite. Il s’assoit et scrute le soleil jusqu’à ce que le soleil
soit entre les deux cornes du diable. Il se lève et picore la prière en se rappelant d’Allah que
très peu ».

Les savants ont expliqués que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a comparé la prière de cette
personne aux picotements de l’oiseau à cause de la rapidité à laquelle il fait la prière et surtout
à la rapidité à laquelle il se prosterne. Il le fait tellement vite que lorsqu’on le voit, on dirait un
oiseau qui picore de la nourriture. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a appelé cette prière : la
prière de l’hypocrite.

Les savants ont donné plusieurs explications pour les cornes du diable. L’imam as-souyouti
(rahimahoullah) a donné une explication et une parole qui est très vrai et qui apaise le cœur :
dans les ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dans lesquels ils nous parle des choses de
l’invisible, comme ici avec les cornes du diable. Toutes les informations que le prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬nous apporte concernant l’invisible, il faut les prendre tels qu’elles nous sont
venus, il n’est pas bon de commencer à faire des interprétations de ces choses. Donc lorsque
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous dit : « entre les cornes du diable » c’est une obligation
pour nous de croire en cela sans chercher à l’interpréter.

Il est préférable de faire la prière du maghreb au début de son heure et il est


détestable de la retarder :

Selon Oqba ibnu ‘Amir (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « ma communauté
ne cessera d’être dans le bien ou sur la fitra tant qu’ils ne retarderont pas la prière du
maghrib jusqu’à ce que les étoiles apparaissent et se mélangent entre elles».

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a voulu dire par : « jusqu’à ce que les étoiles apparaissent et se
mélangent entre elles» jusqu’à ce que le ciel se noircisse. Car on commence à voir les étoiles
lorsque la nuit tombe et que le ciel devient de plus en plus sombre.

Selon Salama ibn el Akwa’ (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a priait le maghreb
lorsque le soleil se couchait.

Dans ce hadith il y a un accent sur le fait que le prophète priait le maghreb juste après le
couché du soleil. D’où le fait qu’il est préférable d’accomplir cette prière au début de son
heure.

Il est préférable de retarder la prière du ‘isha tant qu’il n’y a pas de contrainte :

La preuve est le hadith de ‘aisha (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
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retardé l’heure du ‘isha une nuit jusqu’à ce que passe une grande partie de la nuit au point ou
les gens qui attendaient à la mosquée se sont endormis. Puis le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est
sorti est dit : « c’est son heure si ce n’était une contrainte pour ma communauté ».

Dans une autre version du hadith, il est cité que ceux qui se sont endormis étaient les femmes
et les enfants. Les savants ont cités beaucoup de fawa’id tiré de ce hadith. Parmi ceux-ci, le
fait qu’au temps du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les femmes et les enfants avaient l’habitude de
dormir tôt après l’isha. Les enfants car ce sont des enfants en bas âge et les femmes pour se
réveiller tôt le lendemain et pouvoir accomplir leur devoir de mère.

Il est détestable de dormir avant l’isha et de parler après sauf en cas de besoin :

Selon Abou Barza (‫ )رضي هللا عنه‬le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬détestait dormir avant l’isha et
parler après. (hadith authentique rapporté par el Boukhari & Muslim).

Le hadith nous prouve que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬détestait dormir avant la prière de
l’isha de même qu’il détestait parler après.

La preuve qu’il est autorisé de parlé en cas de nécessité après la prière de l’isha est le hadith
d’Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « nous avons attendu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬une nuit
jusqu’à presque atteindre la moitié de la nuit. Il est venu est nous à guidé pour la prière de
l’isha. Puis nous a exhorté et dit : « les gens ont priés et se sont endormi et vous vous étiez en
prière tant que vous attendiez la prière » » (hadith authentique rapporté par el Boukhari &
Mouslim).

Dans ce hadith le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a exhorté ses compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬et il les
exhorté après la prière. Donc c’est la preuve qu’il est autorisé de parler après l’isha pour celui
qui en a le besoin

Il est préférable de faire soubh au début de son heure :

Selon 'aisha (‫ )رضي هللا عنها‬: les femmes croyantes au temps du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
assistaient à la prière avec le prophète. Elles se couvraient le visage et le corps avec
morouthinna (habit que portaient les femmes à l'époque du prophète). Puis elles retournaient
chez elles après avoir accompli la prière, personnes ne les reconnaissait a cause d'al ghalass
(l'obscurité).

"el ghalass" : les savants ont dit qu'el ghalass était le restes de ténèbres de la nuit. D'autres
savants ont dit que c'était le mélange entre la lumière de soubh et les ténèbres de la nuit. A ce
moment, il ne fait ni jour ni nuit.

"personne ne les reconnaissait a cause d'al ghalass (l'obscurité)" : on ne les reconnaissaient


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pas car il faisait sombre. On comprend du hadith, qu'on ne reconnaissaient pas les femmes à
cause de l'obscurité et non pas par le fait qu'elles portaient el morouthinna . el morouthinna
signifie que les femmes se couvraient le visage et le corps. Certains savants l'ont interprété
comme cela, qu'elles n'étaient pas reconnaissable car elles se couvraient le visage et le corps.
Mais la plupart des savants disent qu'elles n'étaient pas reconnaissable à cause de l'obscurité.

Donc c'est une preuve que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait soubh au début de son heure.
Et lorsque les femmes accomplissaient la prière avec le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, elles
étaient les premières à partir.

El hafidh ibnu hajar a dit concernant ce hadith :

1- Il est préférable de s'empresser de faire soubh au début de son heure.

2- Il est autorisé aux femmes d'aller prier à la mosquée même lorsqu'il fait nuit. Donc il leur
est également autorisé d'assister aux prières du jour.

Il n'est pas interdit à la femmes d'assister aux prières à la mosquée mais sa maison est
meilleures pour elle (référence au hadith). Il est interdit aux hommes d'interdire aux femmes
d'accomplir les prières à la mosquée. Tous ceci lorsqu'elle peut sortir sans crainte et qu'il n'y a
pas de fitna. A partir du moment ou il y a un danger potentiel dehors, une fitna à l'extérieur,
dans ce cas il ne leur est pas autorisé d'assister aux prières à la mosquée.

Cours n°4

Le rattrapage des prières - Les heures où il est déconseillé de prier.

Quand est ce que la personne a accompli la prière à son heure ?

Selon Abou Houreyra, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : "celui qui réalise de la prière de
soubh 1 raka'a avant que le soleil ne se lève, il a alors atteint as-soubh. Et celui qui réalise de
la prière du asr 1 raka'a avant que le soleil ne se couche, il a alors atteint el asr.»

Ceci n'est pas propre à la prière du sobh ou du 'asr mais engobe toutes les prières.

"une raka'a" : c'est à dire avec 2 soujoud. Sheikh 'Uthaymin dit : c'est à dire celui qui
accompli une raka'a avec ses deux prosternation. Le mot raka'a ici ne veut pas dire inclinaison
mais il signifie la raka'a dans sa totalité. D'autre savants ont dit que se qui est prit en
80
considération c'est takbir el ihrâm (formule de sacralisation : "Allahu akbar") mais c'est un
avis qui est marjoûh (faible).

"avant que le soleil ne se lève" : on considère que le soleil est levé lorsque la partie
supérieur du disque solaire apparaît.

"il a alors atteint la prière" : c'est à dire qu'il a fait la prière en son heure même si la 2ème
raka'a est accompli en dehors de l'heure du soubh (après que le soleil soit levé), il a fait soubh
à son heure, car c'est la première raka'a que l'on prend en considération.

"avant que le soleil ne se couche" : c'est à dire dès que la partie supérieur du disque solaire
disparait, lorsqu'on ne voit plus le soleil.

le frère rappelle que dans le temps de la prière du 'asr, il y a deux horaire. L'horaire autorisé et
celui que l'on doit faire qu'en cas de nécessité, en cas de force majeure qui est compris entre le
moment ou le soleil devient jaunâtre jusqu'au couché du soleil. Comme par exemple celui qui
a dormit ou celui qui a repoussé sa prière pour une raison légitime, il a jusqu'à ce que le soleil
s'approche du coucher pour accomplir la prière.

Le fait que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ait dit ce hadith, n'est pas une preuve qu'il est
autorisé de retarder la prière du 'asr jusqu'à ce que le soleil se couche. Mais on déduit de ce
hadith que l'heure du 'asr va jusqu'au couché du soleil. L'heure du 'asr est à partir du moment
où l’ombre d’une chose est égale à cette même chose jusqu’au couché du soleil. Et ce temps
se divise en deux temps, un temps autorisé et un temps ou l'on ne fait la prière qu'en cas de
force majeur.

Un autre hadith rapporté par Abou Hourayra, plus générale qui dit : « celui qui atteint une
raka'a de la prière a alors atteint la prière »

Rattraper les prières manquées :

Selon Anas : le messager d'Allah (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : "celui qui a oublié une prière ou qui
a dormi pendant celle ci, son expiation est de la prier lorsqu'il s'en souvient" (hadith
authentique rapporté par Mouslim)

Celui qui a délaissé la prière volontairement jusqu'à la faire sortir de son temps, doit-
il la rattraper ?

Dans el Mouhallâ ibnu Hazm (rahimahullah) dit : "Allah a défini pour chaque prière
obligatoire un temps bien déterminé. C'est à dire avec un début et une fin bien défini. Il n'y a
pas de différence entre ce lui qui prie avant ou après son heure car dans les deux cas elle a
était réalisé en dehors de son temps. Donc comme Allah a définie l'entrée et la sortie des
81
heures de prière, Il a également définie le fait de la rattraper. Le fait de rattraper une prière,
c'est quelque chose de légiféré. Et seul Allah a le pouvoir de légiférer via le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬. Et si le fait de rattraper, pour celui qui a laissé une prière volontairement été
légiféré, Allah subhanahu ta'âlâ n'aurait pas manqué de nous le signaler, "Ton Seigneur
n'oublie rien". Et toute législation qui n'a pas de source dans le Coran et la sunnah, c'est une
législation qui est nulle et sans valeur".

On comprend de la parole de l'imam ibnu hazm (rahimahullah), qu'Allah subhanahu ta'âlâ


légifère. Comme Il a légiféré les heures de prière, Il a légiféré le fait de rattraper les prières.
Or il n'y a aucun versets, aucun hadith du prophète(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui légifère à la personne
qui a délaissé volontairement la prière jusqu'à ce que son heure sorte de la rattraper.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « celui qui a oublié une prière ou qui a dormi pendant
celle ci, son expiation est de la prier lorsqu'il s'en souvient ». Celui qui oublie ou celui qui
dort durant la prière sont les seules personnes à qui Allah subhanahu ta'âlâ à légiféré le
rattrapage des prières.

Quant à celui qui la délaisse volontairement il ne lui ait pas légiféré de rattraper cette prière.
C'est ce que les savants disent et c'est inshaa'llah l'avis le plus sur. D'autre savants disent qu'il
est autorisé de la rattraper pour sa conscience même s'il sait qu'elle n'est pas accepté. Donc
cela nous montre l'importance que l'on doit donner à la prière, de la faire à son heure car le
plus grand péché après le shirk et de délaisser la prière.

Les heures ou il est interdit de faire la prière :

Selon Ôqba ibnu 'Amir : "3 heures durant lesquelles le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a
interdit d'accomplir la prière ou d'y enterrer nos morts : au moment ou le soleil se lève jusqu'à
ce qu'il s'élève, au moment ou le soleil est au zénith jusqu'à ce qu'il commence le déclin, et
lorsque le soleil commence à se coucher jusqu'à ce qu'il se couche"

Le terme heure dans ce hadith signifie un laps de temps qu'il soit cours ou long

"au moment ou le soleil se lève jusqu'à ce qu'il s'élève" : dans une autre version, le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : "jusqu'à ce que le soleil s'élève de la distance à la taille d'une lance".
Les savants on définie cette distance comme étant d'environ 1 mètre (les lance au temps du
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était connus pour avoir une longueur d'1 mètre). C'est un temps
qui est très cours et qui est estimé entre 10 et 15 minutes, car c'est le temps ou le soleil se lève
jusqu'à ce qu'il s'élève de la longueur d'un mètre.

"au moment ou le soleil est droit sur le zénith" : lorsque le soleil s'accroit sur le zénith, il y
a un temps ou il n'y a pas d'ombre. Ensuite lorsque le soleil commence son déclin, l'ombre
d'une chose commence à grandir jusqu'au couché du soleil. Durant ce laps de temps, on a
l'impression que le soleil s'arrête alors qu'il ne s'arrête pas.
82
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a expliqué la raison de l’interdiction de prier durant ces trois
horaires, lorsqu’il a dit à ‘Amr ibnu ‘Abassa le jour ou il s’est converti : « fais la prière du
sobh, puis abstiens toi de la prière jusqu’à ce que le soleil se lève et s’élève car le soleil se
lève entre les cornes du diable et à se moment les mécréant s’y prosternent. Puis prie car la
prière est assistée et les anges y témoignent jusqu’à ce que l’ombre diminue et soit à la même
longueur que la lance. Puis abstiens toi de la prière car c’est à ce moment que l’Enfer est le
plus chaud jusqu’à ce que l’ombre revienne (el fay). Puis prie car la prière est assistée et les
anges y témoignent jusqu’à ce que tu prie el ‘asr. Puis abstiens toi de la prière jusqu’à ce que
le soleil se couche, car le soleil se couche entre les cornes du diable et à se moment les
mécréant s’y prosternent.»

Dans ce hadih de ‘Amr ibnu ‘Abassa il y a des horaires d’interdiction en plus que l’on peut
déduire qui ne sont pas cité dans le hadith de ‘Oqba ibnu ‘Amir.

Dans le premier hadith le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a cité : « au moment où le soleil se
lève jusqu’à ce qu’il s’élève » et dans le second hadith, il dit : « fais la prière du sobh, puis
abstiens toi de la prière » donc on en déduit qu’il y a deux horaires ou il est interdit de prier.
Il y a après sobh jusqu’à ce que le soleil se lève et au moment ou le soleil se lève jusqu’à ce
qu’il s’élève. Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a expliqué pourquoi, car le soleil se lève entre
les cornes du diable et à se moment les mécréant s’y prosternent.

« jusqu’à ce que l’ombre diminue et soit à la même longueur que la lance. » : les savants
ont expliqués que lorsqu’on plante une lance le matin, l’ombre de la lance ne va cessé de
diminuer jusqu’à disparaitre et se confondre avec la lance. Autrement dit jusqu’à ce que la
lance n’est plus d’ombre ; c'est-à-dire jusqu’au zénith.

« Puis abstiens toi de la prière car c’est à ce moment que l’Enfer est le plus chaud. » : c’est
l’explication de l’interdiction de prier au moment du zénith. Car c’est le moment ou l’Enfer
est le plus chaud.

el fay : c'est l'ombre qui apparait juste après le déclin du soleil du zénith

« Puis abstiens toi de la prière jusqu’à ce que le soleil se couche.» : on en déduit un autre
horaire ou il est interdit de prier : après le ‘asr.

Dans ce hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous explique les raisons pour lesquels il est
interdit de prier durant les 3 horaires qui font l’unanimité des savants. Et dans ce hadith on en
déduit en plus 2 horaires. En tous il y a 5 horaires durant lesquels il est interdit de prier.

83
Cours n°5
Chapitre des heures où il est déconseillé de prier

Divergence des savants concernant l’interdiction de la prière après le ‘asr :

Et l’avis le plus sur inshaa’llah est qu’il est autorisé de prier pour celui qui le désire car il y a
d’autre ahadith qui nous montre et qui nous prouve que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié
après le ‘asr.

Et dans un autre hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « il n’y a pas de prière après le
‘asr tant que le soleil est élevé » autrement dit, tant que le soleil de jaunie pas. Beaucoup de
savants disent que se hadith vient restreindre le premier. On peut regrouper les 2 ahadith,
c'est-à-dire qu’il faut s’abstenir de la prière tant que le soleil est élevé (qu’il n’est pas
jaunâtre) et lorsqu’il devient bas dans le ciel et qu’il commence à jaunir, il faut s’abstenir de
prier.

Les savants disent concernant le fait de rassembler les ahadith du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
et trouver une coïncidence entre eux prévaut sur le fait de prévaloir un hadith sur un autre. Le
mieux est de rassembler les ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et de trouver un terrain
d’entente entre eux même s’il n’y a pas de contradiction entre eux car il n’y a jamais de
contradiction entre les sources divines. Les versets du Coran et les ahadith du prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬ne se contredisent jamais car ce sont des source divine et il n’y a aucune
possibilité de contradiction entre elles. Le savants ont écrits beaucoup de livre pour trouver un
terrain d’entente entre des versets ou des ahadith qui lorsqu’on les lit, on a l’impression qu’ils
sont contradictoire […]. Si une personne y voit une contradiction, elle est dut à sa faiblesse de
science soit au manque d’intelligence de cette personne.

Il y a un autre hadith rapporté par ‘Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬n’a jamais délaissé chez elle les deux raka’a après le ‘asr. Donc c’est une attestation de
‘aisha et beaucoup de compagnons sont de cette avis comme ibnu ‘Abbas, ‘Ali, Az-zoubair …
autant de compagnons qui autorisé de prier après la prière du ‘asr tant que le soleil n’a pas
jaunie.

Il n’y a pas de hadith qui autorise de faire la prière après as-sobh

Sauf pour celui qui arrive à la prière du sobh et n’a pas eu le temps de prier el fajr. Il lui est
autorisé de prier el fajr par la suite.

84
Il est exempté de cette interdiction un laps de temps et un endroit :

Quant au laps de temps : c’est au moment du zénith le jour du vendredi.

La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « lorsqu’un homme se lave le
jour du vendredi, et qu’il se purifie tant qu’il peut, et qu’il se parfum puis sort sans séparer
personne, puis prie se qu’Allah subhanahu ta’âlâ lui a écrit et écoute l’imam lorsqu’il parle.
Ses péchés lui seront pardonnés entre ce vendredi et le suivant. »

La preuve dans ce hadith qu’il est autorisé de prier durant le zénith le jour du vendredi est la
phrase : « puis prie se qu’Allah subhanahu ta’âlâ lui a écrit ». Les savants en ont déduit que
l’heure du zénith le jour du vendredi est un horaire qui est exempté d’interdiction car le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a encouragé à prier se qu’Allah subhanahu ta’âlâ nous a écrit
et se qui nous interdit de prier, c’est le moment ou l’imam apparait. C’est pour cela que
beaucoup de salaf parmi eux ‘Omar ibnul khattab qui a été suivie par la suite par l’imam
Ahmed ibnu Hanbal ont dit : « la sortie de l’imam interdit la prière et sa khotba (prêche)
interdit la parole ». Ils ont donc considéré l’interdiction de la prière par le fait que l’imam sort
et non pas le zénith.

Quant à l’endroit : c’est La Mecque, la prière n’y est pas interdite quelque soit
l’heure.

La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Ô fils d’Abdi Manaf
n’interdisez à personne d’accomplir la circumambulation autour de la ka’ba ou la prière à
n’importe quel heure du jour ou de la nuit. »

« Ô fils d’Abdi Manaf » : Les enfants d’Abdi Manaf sont ceux qui avaient le pouvoir exécutif
sur La Mecque et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les a exhortés en les appelants par leur nom.
Et ‘Abdel Manef était l’arrière arrière grand père du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Certains savants sont d’avis que c’est la prière après la circumambulation qui n’est pas
interdite. Et d’autre disent que c’est la prière et la circumambulation en générale qui n’est pas
interdite et c’est l’avis de l’auteur du livre. Les savants ont prouvé par ce hadih que la
circumambulation n’est pas une prière car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « n’interdisez à
personne d’accomplir la circumambulation autour de la ka’ba ou la prière ».

La prière interdite durant ces horaires est la prière purement surérogatoire, celles qui
n’ont pas de cause :

Il est autorisé durant ces horaires de rattraper une prière qu’elle soit obligatoire ou
surérogatoire, la preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « celui qui a
oublié une prière, qu’il la prie au moment ou il s’en rappel. Il n’y a d’expiation que cela ».
85
Quant au fait de rattraper une prière surérogatoire, il est rapporté que le prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a rattrapé la sunna du dhor après le ‘asr.

De même, il est autorisé de prier après avoir fait ses ablution et ceci à n’importe quelle
heure :

La preuve est le hadith d’Abou Houreyra (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit à Bilel au moment de la prière du sobh : « Ô Bilel informe moi de l’acte que tu fais
par lequel tu espère le plus de récompense car j’ai entendu le bruit de tes pas devant moi au
Paradis. » Bilel lui a répondu : « l’acte par lequel j’espère le plus être récompensé est qu’a
chaque fois que je fais mes ablution à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, je la fait
suivre par un nombre de prière qu’Allah m’a écrit ».

Autrement dit il est autorisé après avoir fais ses ablutions de prier 2 raka’a ou plus à n’importe
quelle heure du jour ou de la nuit même si cela coïncide avec des horaires interdis.

De même qu’il est autorisé de faire les 2 raka’a de salutation de la mosquée :

La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « celui d’entre vous qui rentre
dans la mosquée, qu’il ne s’assoit pas tant qu’il n’a pas prié 2 raka’a » (hadith rapporté par el
Boukhary et Mouslim).

Le savant à cité ces ahadith à titre d’exemple et non parce qu’il n’y a que ces prières qui sont
autorisé. Toutes les prières qui ont une cause, il est autorisé de les faire à n’importe quelle
heure de la journée comme par exemple la prière de l’éclipse ou salat janaza.

Sheikh ‘Uthaymin dit : « l’avis le plus sur concernant le fait de prier durant les horaires
interdits est que toutes prières qui a une cause est exempté de l’interdiction et il est autorisé de
l’accomplir. La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « ne faites pas
exprès de prier au moment du levé ou du couché du soleil ». Cela prouve qu’il est interdit
d’attendre et de patienter jusqu'à ce que le soleil ce lève ou se couche puis de prier car à ce
moment la personne ressemble aux mécréants qui se prosternent devant le soleil durant sont
levé ou son couché. »

Les savants en ont déduit que se qui est interdit est le fait d’attendre, de ne pas avoir de cause
et de ne faire cette prière qu’au moment qui est interdit. Or pour celui qui a fait ses ablutions,
celui qui entre dans la mosquée, il n’a pas attendu, il a une cause pour effectuer la prière.

L’interdiction de prier après l’apparition de l’aube :

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Yassâr (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Ibnu ‘Omar m’a vue entrain de prier après le levé de l’aube et il
me dit : « Ô Yassâr, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est sortie et nous a vue entrain de faire cette
prière [que tu fais] et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « que ceux qui sont présent le rapportent à ceux
qui sont absents, ne priez après l’apparition de l’aube que 2 prosternations ».

Donc dans ce hadith, on en déduit qu’il est interdit de prier après l’apparition de l’aube.

L’interdiction de prier lorsque le rassemblement à la prière (iqâma) est effectué :

Selon Abou Houreyra (‫ )رضي هللا عنه‬le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « lorsque le
rassemblement à la prière est effectué, il n’y a pas de prière hormis la prière obligatoire ».

Que doit faire celui qui est en train de prier alors que le rassemblement à la prière est
effectué ?

Première avis : Less savants disent que la personne doit continuer sa prière lorsqu’il y a
l’iqâma car Allah subhanahu ta’âlâ a dit : « Et n’annulez pas vos actes » donc à partir du
moment où l’on commence un acte, on ne doit pas l’annuler.

Deuxième avis : D’autre savants disent que l’on doit couper la prière quelque soit l’endroit ou
tu ais dans ta prière

Troisième avis : Cet avis se divise en deux.

Lorsque la personne a fait une première raka’a au moment de l’iqâma, il continue la prière.
Si au moment de l’iqâma, il est à la première raka’a mais qu’elle n’est pas complète, il sort de
la prière. C’est l’avis de sheikh ‘Uthaymin est il cite comme preuve le hadith du prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « celui qui atteint un raka’a de la prière a atteint la prière » et cela
est comparable au fait de prier durant un horaire interdit car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
considéré la prière comme étant valide malgré le fait que la deuxième raka’a soit faite pendant
une heure interdite.

Sheikh Albanie considère que cela relève du cas par cas, tout dépend de la manière de prier
de la personne et tout dépend de la manière de présidé de l’imam. Le principal est de finir la
prière avant takbir ul ihrâm si la personne sait qu’elle peut finir sa prière avant takbir ul
ihrâm, elle continue sa prière. Si elle sait qu’elle ne pourra pas atteindre takbir ul ihrâm, elle
coupe sa prière. E dans cela beaucoup de paramètre rentre en jeux.

Pour couper la prière, les savants sont d’avis que la personne sort sans faire le salam car le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « il n’y a pas de prière sauf celle qui est obligatoire » et
dans un autre hadith, il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « les clefs de la prière sont la purification. Ce
87
qui interdit les choses autorisé en dehors de la prière est le takbir et ce qui autorise les choses
interdites dans la prière est le taslim »

Cours n°6
La défense du prophète sur lui la paix et la bénédiction d’Allah

Dans cet audio, le frère fait un rappel sur le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:
ses bienfaits, ses caractéristiques, l'amour que l'on doit avoir envers lui,
l'amour que les compagnons avaient pour lui

Quelques caractéristiques propre au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Selon Abou Houreira (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : "j’ai surpassé les
autres prophètes et envoyés sur 6 points"

En parlant comme cela le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬applique la parole d’Allah subhanahu
ta’âlâ lorsqu’Il dit : « quant aux bienfaits de ton Seigneur, proclame-le » (sourate Ad-douhâ ;
v.11)

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a été privilégié par rapport aux autres prophètes sur plus de 6
choses. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a cité 6 points non pas à titre de restriction mais à titre
d’exemple. L’imam As-souyouti (rahimahullah) à écrit un livre en 3 volumes qui énumère
plus de 200 caractéristiques du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Allah subhanahu ta'âlâ a fait l'éloge de sa langue, en disant : « il ne parle pas en suivant ses
passions mais sa parole est révélation » (Sourate An-najm ; verset 3-4)

Allah subhanahu ta'âlâ à fait l'éloge du cœur du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu'Il dit : «
le cœur n'a pas menti dans se qu'il a vu » (Sourate An-najm ; verset 11-12)

Allah subhanahu ta'âlâ a fait l'éloge de Son prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dans sa totalité
lorsqu'Il dit : " Nûn. Par la plume et par ce que les scribes mettent en lignes ! Par la grâce de
ton Seigneur, tu n'es point un possédé ! En vérité, une récompense sans reproche t'est réservée
et tu es doué d'un caractère élevé." (Sourate Al Qalam ; verset 1 à 4)

Allah subhanahu ta'âlâ a fait l'éloge de Son prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬en disant sur son
comportement qu'il était manifeste.

C'est Allahu subhanahu ta'âlâ, le Seigneur de l'univers qui fit l'éloge du prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬

88
‫ )سلم‬est qu'elle éloge est plus grande, plus véridique que celle du Seigneur de l'univers envers
l'un de Ses serviteur ?

Allah subhanahu ta'âlâ a également juré par la vie du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬en disant :
"Par ta vie ! ils se confondaient dans leur délire" (Sourate Al Hijr ; verset 71). Malgré que les
associateurs voyaient les signes d'Allah, de Son existence, les signes qui prouvent que le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est Son envoyé.

Allah subhanahu ta'âlâ dit a Son prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: tu a beau parler à ces
associateurs, les paroles que tu leur dit ne feront aucun effet. Ils vont te demander des
miracles mais cela n'atteindra pas leur cœur.

Allah subhanahu ta'âlâ n''a jamais appelé le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬par son nom dans le
Coran contrairement aux autres prophètes. Allah subhanahu ta'âlâ dit : "Ô Ibrahim" ; "Ô
Nouh" ; "Ô 'Issa". Quant à notre prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, il l'a appelé en disant : "Ô toi le
Prophète" (Sourate Al Ahzab) ; "Ô toi l'Envoyer" ; "gloire à celui qui a fait l'ascension de Son
serviteur" (Sourate Al Isra). Allah subhanahu ta'âlâ a appelé Mouhammad (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
"Son serviteur" et c'est le seul des envoyé qui fut nommé ainsi dans le Coran.

L'amour que l'on doit avoir pour le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit dans un hadith : " 3 choses, qui lorsqu'elles sont chez une
personne, elle goute à la douceur de la foi : qu'elle aime Allah et Son prophète pus que
quiconque ; lorsqu'elle aime une personne, qu'elle ne l'aime que pour Allah ; qu'elle déteste
retourner à la mécréance après qu'Allah l'en ai préservé comme elle détesterai se jeter dans
le feu"

Ces trois caractéristique lorsqu'elles se trouvent chez une personne, elle goute à la douceur de
la foi. Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a commencé le hadith en citant : "qu'elle aime Allah et
Son prophète pus que quiconque".

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a également dit dans un autre hadith : "l'un d'entre vous ne sera
véritablement croyant que lorsque je serais chez lui aimé plus que ses parents, pus que ses
enfants et plus que n'importe qui". 'Omar (‫ )رضي هللا عنه‬lui a répondu : "Ô envoyé d'Allah, je
t'aime plus que mes parents, mes enfants mais je ne t'aime pas plus que moi même". Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui dit : "tu ne pourra être véritablement croyant et avoir une foi
complète que si tu m'aimes plus que toi même". 'Omar (‫ )رضي هللا عنه‬dit : "Ô envoyer d'Allah,
je t'aime plus que ma personne". Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : "maintenant
'Omar !", c'est à dire : "maintenant tu as atteint une foi complète".

L'amour des compagnons envers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

89
Les compagnons aimaient énormément le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Pendant le pèlerinage,
lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s'est rasé la tête, les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬venaient
presque à se battre pour recueillir les cheveux du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a donné la moitié de ses cheveux à Talha (‫ )رضي هللا عنه‬qui se mit a pleurer
de joie.

Jabir ibnu Samoura (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « j'ai vu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬une nuit éclairée
(par la pleine lune), je regardais la lune et le prophète qui était habillé d'une cape rouge.
Wallahi, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était plus beau que cette pleine lune »

Le plus grand malheur qu'ait connu cette communauté fut la mort du prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫)سلم‬. Et cela fit beaucoup d'effet aux compagnons car ils l'aimaient énormément ; à tels points
qu'Omar ibnul khattab (‫ )رضي هللا عنه‬a juré de couper la tête à celui qui osait dire que le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était mort, il ne voulait pas y croire. Abou Bakr (‫)رضي هللا عنه‬
rétablit la situation en disant : « celui qui adorait Mohammed, Mohamed est désormais mort.
Quant à celui qui adore Allah, Il est Le vivant qui ne meurt jamais ».

Éloges de son comportement (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Allah fit l'éloge de son comportement, Il dit que son comportement était immense : "Certes,
un Messager pris parmi vous, est venu à vous, auquel pèsent lourd les difficultés que vous
subissez, qui est plein de sollicitude pour vous, qui est compatissant et miséricordieux envers
les croyants" (Sourate At-Tawbah ; verset 128)

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait le meilleur comportement avec ses femmes :

Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « le meilleur d'entre vous est celui qui est le meilleur avec sa famille
et moi je suis le meilleur envers ma famille ».

Des femmes sont venus se plaindre du comportement de leurs maris envers elles. Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « des femmes sont venus se plaindre du comportement de leurs maris
chez la famille de Mohammed. Et moi je vous informe que ceux là, ne font pas partis des
meilleurs d'entre vous ».

Anas (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « je n'ai jamais vu une personne plus miséricordieuse, plus douce
envers sa famille que le prophète (‫» )صلى هللا عليه و سلم‬

'Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬a informé que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n'a jamais levé sa main sur
une femme ou un serviteur.

Anas (‫)رضي هللا عنه‬, qui a été au service du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pendant 9 ans rapporte
90
que durant ces années, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l'a jamais repris, il ne lui a jamais
demandé : "pourquoi as-tu fais cela ?" ou "pourquoi as-tu délaissé ceci ?"

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était doux envers les femmes et les enfants :

lorsqu'il présidait la prière et qu'il entendait des pleurs d'enfants, il raccourcissait la prière
pour soulager la mère de l'enfant peinée de ces pleurs.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬visitait el baqiya (le cimetière), se rappelait l'au delà et
pleurait :

Il visitait les cimetière très fréquemment. Il a même priait sur les martyres d'Ouhoud huit
années après (leur morts)

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬visitait les malades :

Il avait pour habitude de visiter les malades, même s'ils faisaient partie des juifs et des
chrétiens.

La modestie du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Il aimait s'asseoir avec les pauvres, contrairement à beaucoup de personnes qui lorsqu'il voit
un pauvre, il s'en éloigne. Il disait aussi : « Ô Allah, ressuscite-moi avec les pauvres »

Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬travaillait chez lui, il faisait la couture de ses vetêments, aidait ses
femmes dans les taches ménagères, aidait les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬lorsqu'ils
construisaient une mosquée.

Il disait : "je ne suis qu'un serviteur, dites le serviteur d'ALLAH et son envoyé." ; "N'abusez
pas sur moi comme ont abusé les chrétiens sur 'Issa ibnu Meriem".

Il y avait des mois et des mois qui passés sans que le feu ne soit allumé chez lui. C'est à dire,
sans qu'un repas n'ai été cuit ou préparé dans sa maison. Son alimentation était l'eau et les
dattes. Une fois un homme est venue voir le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui demandant à
manger, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬fit le tour des maisons de ses femmes qui lui
répondaient : "je n'ai que de l'eau". Les compagnons reconnaissait sa faim à la faiblesse de sa
voix.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬respectait les grands et avait de la compassion pour les
91
petits :

Il dit : « Il ne fait pas parti de nous celui qui ne respectent pas les personnes âgées et qui n'est
pas doux et miséricordieux envers les petits ». Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬saluait les petits et jouait
avec eux.

Un jour, alors qu'il faisait le sermon de jumu'a. Il a vu el Hassan et el Hussein (ses 2 petits
fils) habillés d'une tunique rouge qui courraient et trébuchaient. Le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
est descendu, a prit el Hassan et el Hussein et récita le verset ou Allah subhanahu ta'âlâ dit : «
vos biens et vos enfants sont une tentation ». Puis il dit : "lorsque j'ai vue el Hassan et el
Hussein courir et trébucher, je n'ai pas pu résister à la tentation de descendre et de les mettre
devant moi ".

La générosité du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Il donnait toujours ce qu'on lui demandé.

L'indulgence du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Il a pardonné à celui qui l'a ensorcelé et à celle qui voulait l'empoisonner en mettant du poison
dans sa viande.

Au temps de comportements louables, Sheikh el islam ibnu Taymiyya (rahimahullah) a dit : «


il n'a jamais été connu, il n'a jamais été rapporté du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne seresse
qu'un petit mensonge ou une petite offense »

Caractéristiques physique du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne riait jamais mais était toujours souriant. Comme le disait
'Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬: « quand le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬riait, son rire était un sourire »

Jarir ibnu 'Abdillah ( ‫ )رضي هللا عنه‬a dit : "le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne m'a jamais vue sans
qu'il ne me fasse un sourire".

Il était beau et fort.

Son odeur était la meilleure odeur connue des compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬. Comme le dit
Anas (‫ )رضي هللا عنه‬: « je n'ai jamais senti un parfum, ni une odeur meilleure que celle du
prophète (‫» )صلى هللا عليه و سلم‬

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Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était une personne qui transpirait beaucoup. Il avait pour
habitude de faire souvent el qayloula (sieste) chez Oum Sulaym (‫)رضي هللا عنها‬, la mère d'Anas
ibnu Malik. Un jour alors qu'il dormait chez elle, elle s'approcha de lui et essuya la sueur du
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avec un chiffon. Lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l'a vue, il
lui demanda ce qu'elle faisait. Elle lui répondit : "Ô envoyé d' Allah, je vais mélanger ta sueur
au parfum de la maison". La sueur du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait une odeur très parfumé
et très agréable.

Ses miracles innombrables :

La fente de la lune :

Les associateurs au temps du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, lui ont demandé tant de miracles
qu'ils en sont même venus a demander au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de fendre la lune. Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬fit un signe de sa main vers la lune, et comme Allah subhanahu
ta'âlâ dit : « L'Heure approche et la Lune s'est fendue » (sourate Al-Qamar ; verset 1). Au
point ou des compagnons ont dit qu'ils voyaient la montagne entre les deux bouts de lune.

Malgré cela, les associateurs ne crurent pas au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et dirent qu'il les
avaient ensorcelé. Il demandèrent a des personnes qui étaient éloigné ce qu'elles avaient vu.
Ces derniers avaient vu la même chose mais malgré cela, ils ne crurent toujours pas. Comme
le dit Allah : "Mais ces gens, dans leur délire, avaient perdu tout contrôle sur eux-mêmes".
(Sourate el Hijr ; verset 72)

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nourrissait une armée entière avec une quantité minime
de nourriture :

Comme cela est arrivé durant une bataille alors que les compagnons se plaignaient de la faim,
Anas (‫ )رضي هللا عنه‬lui apporta un peu de nourriture et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬invoqua
sur cette nourriture. L'armée entière mangea, fut rassasier et il rester encore du surplus de
nourriture.

Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sortait de l'eau d'entre les doigts de sa main :

Les compagnons du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬étaient en bataille et manquèrent d'eau pour
boire et se laver. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬prit alors une jar qui contenait un peu d'eau et
les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬voyaient l'eau sortir d'entre les doigts du prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬jaillir comme l'eau d'une rivière qui pouvait abreuver 100 000 personnes.

Les pleurs du tronc de palmier :


93
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait pour habitude de faire son sermon sur un tronc de
palmier. Lorsque ses compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬lui ont construit le minbar, la première fois
ou il monta dessus (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les compagnons entendirent des pleurs provenant du
tronc de palmier. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est descendu du minbar et posa ses mains sur
le tronc qui se tut et se calma.

Les louanges audibles de la nourriture et des pierre :

'Abdullah ibnu Masa'ud (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « nous mangions avec le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
et nous entendions la nourriture faire le tasbih »

Une fois, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était assis avec ses compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬. Parmi
eux, Abou bakr, 'Omar et Othman. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pris des pierres dans sa
main et on entendit les pierres faire le tasbih. Puis le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les a posés et
il demanda à Abou bakr de les prendre, et elles se sont misent à faire le tasbih. Puis Abou bakr
les posa et 'Omar les a prise et elle faisaient le tasbih. De même pour Othman.

'Ali rapporte : « Nous étions à la Mecque avec le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, nous marchions
et a chaque fois que nous croisions un arbre ou une montagne, ceux ci disait : As-salamou
'alek rassouloullah » (hadith authentifié par sheikh el Albani)

Le regroupement de deux arbres éloignés et leur retour à leur position initiale :

Une fois, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sorti pour faire ses besoins, il n'avait rien pour se
cacher hormis 2 arbres qui étaient éloignés l'un de l'autre. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a ordonné
de se joindre et ils se sont joints et ont caché le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pendant qu'il faisait
ses besoins. Puis quand il eu fini, il leur ordonna de se séparer et alors les 2 arbres se sont
divisés et ont laissé le passage au prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

La parole de l'épaule empoisonnée :

Alors que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬mangeait avec ses compagnons de l'épaule de
mouton. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit à ses compagnons : « abstenez-vous de manger car
l'épaule vient de m'informer qu'elle est empoisonnée »

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬demanda à la juive qui a fait cela la raison de son acte. Elle
répondit : « je sais que si tu es l'envoyé d' Allah , tu n'aurais pas consommé se poison. Et que
si tu étais un menteur Allah nous aurait épargné de toi »

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Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait le don de guérison par la grâce d'Allah :

Il soigna 'Ali (‫ )رضي هللا عنه‬qui avait une conjonctivite en mettant de sa salive sur ses yeux et il
guérit aussitôt.

Pendant une bataille ibnu Nu'man (‫ )رضي هللا عنه‬fut atteint à l'œil, celui ci pendait sur sa joue.
Les compagnons voulurent le sectionner mais demandèrent avant l'avis du prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬. Il pris l'œil et le remis à sa place. Ibnu Nu'man (‫ )رضي هللا عنه‬dit : "de mes deux
yeux, c'est celui qui était en meilleure santé".

Un autre miracle :

Pendant la bataille de Hunayn le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pris une poignée de sable et l'a
jeta sur les associateurs. Et par cette poignée de sable, Allah subhanahu ta'âlâ aveugla les
yeux des associateurs qui ont reculés et fait marche arrière en s'essuyant les yeux atteint par la
poussière.

Les arbres, les pierres et les animaux aimaient le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Un homme est venu se plaindre au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de la dureté de son chameau.
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s'est rendu a l'endroit ou se trouvait le chameau qui accouru
vers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬en pleurant. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a posé ses mains
sur ses oreilles et a compris qu'il était offensé par son maitre.
Il demanda à celui ci d'être plus doux et miséricordieux envers son chameau.

Les Ansars se plaignaient de leurs chameaux qui étaient extrêmement agressifs. Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur dit : « levez vous », il alla vers un chameau réputé pour être coriace.
Les Ansars avaient peur pour le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu'il entra dans l'enclos et ils
dirent : « Ô envoyé d'Allah, nous n'avons plus de contrôle sur lui ». Le chameau accouru vers
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et s'est prosterné devant lui. Les Ansars dirent : "Ô envoyé
d'Allah, cet animal qui n'a pas de raison s'est prosterné devant toi. Laisse nous, nous qui
possédons la raison nous prosterner devant toi". Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬répondit : "il
n'est pas légiféré à un homme de se prosterner devant un homme. Et si cela était autorisé,
j'aurais ordonné à la femme de se prosterner devant son mari vu les droits qu'il a sur elle"

Les animaux ont attestés de la prophétie du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

Un homme s'occupait de son troupeau de brebis quand un loup pris une de ses brebis pour
proie. Il se défendit et réussi à libérer sa brebis. Alors, le loup se mit à parler et dit : « tu me
prives d'une pourvoyance qu'Allah m'a accordé ». Le berger c'est étonné. Dans d'autre
version, il est dit que le berger était un juif et s'est étonné : "un loup qui parle la langue des
95
hommes, c'est une choses que je n'ai jamais vue !". Le loup lui a répondu : « il y a une chose
encore plus étonnante que cela. Mohammed (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui parle à ses compagnons
des choses futures et passées ». L'homme se rendit chez le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬et
proclama son islam, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ordonna qu'on appelle à la prière et
demanda à tout le monde de se rassembler et demanda à l homme de raconter, se qu'il avait
vue. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬jura que cela était la vérité.

Les animaux atteste que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est l'envoyé d'Allah et les être humains,
n'ont pas cette raison suffisante qui leur permettent d'attester que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬est belle et bien l'envoyer d'Allah.

Ses invocations étaient exaucées :

Oum Sulaym (‫ )رضي هللا عنها‬dit une fois au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Ô envoyé d'Allah,
fais une invocation pour anas qui est à ton service ». Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : : « Ô
Allah bénie son argent, fais qu'il soit riche et qu'il ait beaucoup d'enfant ». Anas a dit : « je
jure par Allah que j' ai eu beaucoup d'argent. Par Allah j'ai plus de 100 enfants et petits
enfants »

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a invoqué en disant : «Ô Allah donne la puissance à l'islam à
travers l'un de ses deux hommes: Abou Jahl ou 'Omar ibnul khattab. Renforce l'islam par
celui de ces 2 hommes que tu aimes le plus ». Allah subhanahu ta'âlâ aima le plus 'Omar. Ibnu
Mas'ud (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : "nous n'avons connu la puissance et la gloire et n'avons cessé de la
connaître que depuis la conversion de 'Omar"

De même que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬invoqua en faveur d'ibnu 'Abbas (‫)رضي هللا عنه‬,
en disant : «Ô Allah facilite lui la compréhension de la religion et apprends lui l'exégèse ».
Ibnu 'Abbas était connu comme l'interprétateur du Coran.

De même que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬invoqua en faveur de la mère d'Abou houreira
afin qu'Allah apaise son cœur et qu'elle se convertisse à l'islam. Lorsque sa mère se convertie
à l'islam, Abou Houreira (‫ )رضي هللا عنه‬est venu voir le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et dit : « Ô
envoyé d'Allah fais que les croyants nous aime moi et ma mère. Et que nous aimions les
croyants ». Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit: "Ô Allah, fais que les croyants aiment Abou
Houreira et sa mère. Et fais qu'ils aiment les croyants". Abou Houreira dit: "Nous étions aimé
de tout les croyants et nous aimions tout les croyants"

De même que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬invoqua contre 'Utba ibnou abi Lahab qui était
dur envers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et l'a beaucoup offensé. Le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬dit :« Ô Allah mets sur ses traces un chien parmi tes chiens ». 'Utba ibnou abi Lahab fut
dévoré par un lion.

96
De même, alors que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait à la Mecque, Abou Jahl eu l'idée de
verser les boyaux d'une chamelle égorgée la veille sur son dos. Il chargea un homme de le
faire pendant que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était prosterné. Un compagnon raconte la
scène mais il ne pouvait pas agir, il partit informer fâtimah (‫)رضي هللا عنها‬, la fille du prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui s'empressa d'aller à la rencontre de son père et d'ôter les immondices de
son dos et insulta les associateurs qui se moquaient de prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬termina sa prière et dit en élevant la voix : "Allahuma 'alayka bi
Quraysh". Lorsqu'Abou Jahl et ses partisans ont entendu l'invocation du prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫)و سلم‬, ils se sont alors abstenus de rire car ils avaient peur des invocations du prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬.

Allah lui a donné la victoire par la peur :

un hadith relate que les associateurs étaient séparés du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬d'une
distance équivalent à un mois. Allah lui a donné la victoire uniquement par la peur qu'avaient
ses énemis de lui. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : "Allahuma 'alayka bi Quraysh ;
Allahuma 'alayka bi Abi Lahab ...". Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬énuméra 7 personnes. Le
compagnon qui relata ce fait jura par Allah qu'il avait bien vu les cadavres des ces personnes
gisants pendant la bataille de Badr.

Au temps de miracles, et de bienfaits qui nous montre à quelle point il est important nos yeux
et quel point nous devons l'aimer (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Nous devons l'aimer au dessus de toute
personne et nous ne devons en aucun cas accepter que quiconque se moque de lui ( ‫صلى هللا عليه‬
‫)و سلم‬.

Allah subhanahu ta'âlâ dit dans le Coran en parlant au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « nous
t'avons épargnés de ceux qui se moque de toi. Ceux qui prennent des divinités en dehors
d'Allah sauront bientôt. Et Nous savons que ton cœur est dérangé, que ta poitrine est rétrécie
par les paroles de ces gens. Glorifie Allah et fais partie de ceux qui se prosternent. Et adore
ton seigneur jusqu'à ce que la mort te parvienne »

Dans ce verset, Allah nous informe qu'Il a épargné le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de tout ceux
qui pouvaient se moquer de lui. Ceux qui se sont moqué du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était
au nombre de 5. Jibril a détruit ces 5 personnes qui avaient osé se moquer du prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬. Il en est ainsi pour tous ceux qui par la suite osent se moque du prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬, ils risquent de mourir très durement.

Nous devons appeler ces personnes à l'islam avant tout, c'est une chose que malheureusement
nous négligeons (appeler les non musulman à l'islam). C'est une chose que l'on doit prendre
en considération car la récompense est énorme. Guider une personne et meilleure que de
donner en aumône. Et on doit les appeler à se repentir des moqueries qu'ils ont fait à
l'encontre du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
97
Nous demandons à Allah subhanahu ta'âlâ de les guider ou bien de briser leur dos car ils ont
porté atteinte à la meilleure des créatures qu'ait connu ce monde, la meilleure des personnes
qui ait marché sur terre, le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Cours n°7
Chapitre des endroits où il est interdit de prier
Chapitre de l’appel à la prière - Les mérites de l’appel à la prière.

Les endroits où il est interdit de prier :

Selon Abou Houreyra, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « j’ai surpassé les autres
prophètes et envoyés sur 6 points : il m’a été donné l’ensemble des paroles, il m’a été donné
la victoire par la peur, il m’a été autorisé de prendre le butin, et la terre est pour moi un
endroit de pureté et de prière. J’ai été envoyé à l’ensemble des créatures et je suis le sceau
des prophètes ».

« il m’a été donné l’ensemble des paroles » : les savants ont dit que cela faisait référence au
Coran et à la sunnah du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait le
don de dire des paroles qui étaient petite en quantité mais grande en valeur, en moral et en
contenu. Parmi ces paroles, la parole du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « la religion c’est
le conseil » ou le hadith : « ne seras véritablement croyant que celui qui aimera pour son
frère ce qu’il aime pour lui-même ». La plupart de ces paroles, sont cité dans les 40 ahadith
d’An-nawawi. Ces ahadith sont considérés par les savants comme des paroles globale c'est à
dire qu’elles sont petite en quantité mais grandes en valeurs et en contenu.

« il m’a été donné la victoire par la peur » : dans une autre version du hadith, le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « il m’a été donné la victoire par la peur d’une distance d’1 mois
parcouru à dos de chamelle ». Au temps du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, les moushrikin
avaient peur de lui (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬alors qu’ils étaient éloigné mais lorsqu’ils entendaient
parler du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬une peur prenaient leur cœurs et était visible sur leur
visage. Il est cité dans le hadith une distance d’1 mois parcouru à dos de chamelle mais il y a
d’autre ahadith qui prouve que la peur des ennemis du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pouvait être
ressentie à une distance plus lointaine que celle-ci comme cela a été rapporté dans un hadith
authentique ou le roi des romain à l’époque du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait peur du
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬alors qu’il était à Rome et que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se
trouver dans la péninsule arabique. Il dit même une parole très connu qui dit que quelque soit
l’endroit ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬poserait ses pieds, il aurait cet endroit en sa
possession. Il savait que l’islam, allait se propager jusqu’à arriver à l’endroit ou il se trouve.

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« il m’a été autorisé de prendre le butin » : le butin qui est récolté après une bataille.

« et la terre est pour moi un endroit de pureté et de prière. » : la terre est un moyen de
purification qui est utilisé lorsque la personne fait at-tayamoum.

« J’ai été envoyé à l’ensemble des créatures et je suis le sceau des prophètes » : le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a été envoyé à l’ensemble des créatures c’est à dire les djinns et les
humains.

Dans ce hadith, on en déduit que pour la communauté de Muhammed (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬la
terre est considérée comme un moyen de purification et un endroit de prière. La terre est
donc dans son entier un endroit de prière, sauf les endroits qui vont être cités dans les
ahadith qui vont suivre.

Joundoub ibnou ‘Abdillah el Bajali a dit : " j’ai entendu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire
avant qu’il ne meurt de 5 nuits : « ceux qui étaient avant vous prenaient les tombes de leur
ancêtres et de leur saints comme des endroits de prière. Ne prenez pas les tombes comme
endroits de prière, je vous interdit de faire cela »"

On en déduit de ce hadith, que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a interdit de prier dans un endroit
ou se trouve une tombe. Et plus généralement, les savants en ont déduit qu’il est interdit de
prier dans un cimetière ou dans une mosquée ou se trouve une tombe.

Selon Abou Sa’id el Khoudri, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « la terre est entièrement
un endroit de prière hormis les cimetières et les ‘hammâm’ »

« hormis les cimetières » : Les savants ont dit que la cause de l’interdiction de prier dans un
cimetière est que notre religion, nous ferme les portes qui pourraient nous amener vers un
mal. Car le fait de prier dans un cimetière peut amener la personne à faire du shirk, peut
amener la personne à invoquer les morts qui sont dans ce cimetière, on peut être amené petit à
petit à mesure du temps à invoquer ces morts et d’adorer ces morts en dehors d’Allah
subhanahu ta’âlâ.

Il est donc interdit de prier dans l’enceinte d’un cimetière et les savants ont dit même si l’on
prit dans un endroit isolé du cimetière qui ne contient pas de tombe. A partir du moment où
l’on rentre dans l’enceinte du cimetière, il est interdit d’y prié. Les savants ont même dit que
la prière de celui qui prit dans un cimetière est considéré comme nulle.

La seule prière qui est autorisé est salat ul janâza (la prière funéraire). La preuve est le hadith
du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui lorsqu’il fut informé que la femme qui nettoyé la mosquée
était morte de nuit, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬c’est empressé d’aller au pied de sa tombe et
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pria sur elle. Les compagnons du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’avait enterré s’en prévenir le
prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Les savants en ont déduit donc qu’il est autorisé de faire la prière funéraire
dans l’enceinte d’un cimetière.

« et les ‘hammâm’ » : El hammâm en arabe c’est l’endroit ou l’on se lave (la salle de bain)
qui vient du mot el hammim qui est l’eau chaude. Il ne faut pas comprendre de ce hadith que
c’est les hammâm connus à notre époque qui est utilisé pour définir les toilettes.

Les savants ont donnés plusieurs explications concernant l’interdiction d’y prier :

Certains ont dit qu’il est interdit de prier dans la salle de bain car c’est un endroit qui est
sale et qui comporte des impuretés. Et qu’à partir du moment où cet endroit est propre, la
cause de l’interdiction n’existe plus donc l’interdiction est levé car il y a une règle dans ussul
ul fiqh qui dit : la cause suit toujours le jugement qu’il soit existant ou inexistant. Lorsque
la cause est existante, le jugement est existant et lorsque la cause est inexistante, le jugement
est inexistant.

Comme ici, certains savants ont dit qu’il était interdit de prier dans la salle de bain car c’est un
endroit qui comporte des saletés (impuretés). Donc tant qu’il y a la saleté, il est interdit d’y
prier. On a ici la cause qui est l’impureté et le jugement qui est l’interdiction de prier. Lorsque
la cause disparait, lorsqu’il n’y a plus d’impureté, le jugement disparait aussi c'est-à-dire qu’il
n’ait plus interdit de prier dans la salle de bain.

D’autres savants, disent que la cause qui interdit la prière dans la salle de bain est autre que
l’impureté. La cause est que c’est un endroit qui contient des diables. Et tout endroit où il y
est présent des diables, il est interdit d’y prier. Ils ont cité comme preuve le hadith du prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬, lorsqu’il était en voyage avec ses compagnons et qu’ils se sont levés pour
salat as-sobh bien après que le soleil se soit levé. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ainsi que ses
compagnons dormaient tous et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬fut le premier à se réveiller à
cause de la chaleur et de la lumière du soleil. Il a alors ordonné à ses compagnons de se lever,
de faire leur ablutions et ensuite le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur dit de prendre leur monture
et de les déplacer car l’endroit ou ils avaient dormis la nuit était un endroit ou était présent le
diable. Les savants en ont déduit qu’il était interdit de prier dans un endroit qui est connus
pour contenir des diables comme les endroits de turpitude, les églises, tout endroit où il est
susceptible de contenir des diables, il est interdit d’y prier.

Sheikh ‘Uthaymin (rahimahullah) à rassembler les deux avis, il dit que lorsque la salle de
bain est salle, il est interdit d’y prier car il y a de la saleté. Et lorsque la salle de bain est
propre, il est interdit d’y prier car c’est un endroit qui contient des diables. Donc dans les deux
cas, il est interdit de prier dans la salle de bain.

Si il est interdit de prier dans la salle de bain, il est encore plus interdit de prier dans les
toilettes. Les savants l’interdisent par analogie. […]
100
La prière dans une église : La majorité des savants disent que la prière est valide même si
il est déconseillé d’y prier à cause des images qu’elle contient. Lorsque les savants parle de la
prière dans une église, ils citent deux cas : lorsque la personne à le choix et lorsqu’elle ne l’a
pas. Et lorsqu’ils disent que cela est déconseillé, ils parlent de la personne qui à le choix de
prier dans un endroit autre que l’église. Quant à celui qui n’a pas le choix, on ne peut pas dire
que cela est déconseillé car il n’a pas d’autre alternative.

Il y a une règle dans ussul el fiqh qui dit : les cas de force majeur, autorise les choses
interdites. Mais il y a une autre règle qui restreint cette première qui est : le cas de force
majeur doit être pris juste mesure.

Par exemple : celui qui se trouve dans le désert, qui est affamé et qui ne trouve que de l’alcool
pour survivre. Il lui est autorisé de boire l’alcool car c’est un cas de force majeur mais il doit
boire de cet alcool uniquement la quantité qui lui permette de survivre car le surplus qu’il aura
bu ne rentrera pas dans le cadre de la force majeur.

Est-il autorisé de prier dans un endroit qui contient des images (représentation figuré)
?

Fatawa de sheikh ‘Abdullah ibnu Humayd (rahimahullah)

Question : Est-il autorisé de prier dans un endroit qui contient une image ? Sachant que nous
n’avons pas la possibilité de déchirer ou d’enlever ces images.

Réponse : Il n’y a pas de mal à prier dans un endroit ou il y a une image (pour celui qui n’a
pas la possibilité de l’enlever). Surtout si c’est une image que l’on piétine (tapis, tissu …)
comme l’a signifié sheikh el islam ibnu Taymiyya (rahimahullah). Quant au fait que la
personne prie alors que les images sont en face de lui (en direction de la qiblah), cela est
déconseillé (makrour) même si la prière est valable. Si la personne à la possibilité de changer
d’endroit, qu’elle le face car cela est meilleure.

On retient de la fatawa du sheikh, qu’il est déconseillé de prier dans un endroit qui contient
des images pour la personne qui n’a pas la possibilité de retirer ses images lorsqu’elles sont en
face de lui. En aucun cas le sheikh n’a remis en cause la validité de la prière.

Selon el Barâ ibnu Âzib, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬fut question sur la prière dans les
endroits ou stationne les chameaux. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « ne priez pas dans les
endroits ou stationne les chameaux car ils font partie des diables ». Et il fut questionné sur
l’endroit ou stationne les ovins et il dit : « priez y car c’est une bénédiction ». [hadith
authentique rapporté par Abou dawud & Ibnu Maja’]
101
« car ils font partie des diables. » : c'est-à-dire les chameaux.

« priez y car c’est une bénédiction » : c'est-à-dire les ovins.

Concernant l’endroit ou stationnent les chameaux, les savants comme sheikh el ‘Abbad
(rahimahullah) ont dit : « les endroits ou les chameaux stationnent ou qu’ils prennent comme
maison il est interdit d’y prier. La cause de cela n’est pas l’impureté de son urine ou de ses
excréments bien au contraire l’urine et l’excrément du chameau sont pure car les excréments
et l’urine des animaux qui nous sont autorisés à la consommation sont purs. La cause de
l’interdiction est que le chameau est un animal coriace, agité, dangereux qui peut faire du mal
à celui qui prie a proximité. Prier à coté d’un chameau dérange celui qui prie. Contrairement
aux ovins qui sont des animaux calmes, serins même s’ils peuvent parfois s’agiter, cela ne
porte pas préjudice à celui qui prie à coté d’eux […] Concernant le fait que les chameaux font
partie des diables, il ne faut pas comprendre de cela que les composants du chameaux font
partie des composants des diables. Ce qu’il faut comprendre c’est que le chameau fait partie
des diables car il leur ressemble dans leur dureté et dans le mal qu’ils peuvent faire. Que le
chameau soit présent ou non dans cette endroits, il est interdit d’y prier. »

Chapitre de l’appel à la prière :

Beaucoup de personne font l’erreur entre el athan (l’appel à la prière) et el athân (les oreilles).
Il faut être très précis lorsqu’on prononce un terme.

Les savants ont dit que l’athan a été légiféré dans le Coran, dans la sunnah du prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et selon l’unanimité des musulmans. La preuve du athan dans le Coran
est le verset ou Allah dit à Ibrahim : « appel les gens au pèlerinage. Ils viendront a pieds »
(Sourate El hajj ; verset 27). Ainsi que les versets : « et lorsque vous appelez à la prière, ils
prennent cette appel pour un amusement et moquerie » ; « Ô vous qui avez crus, lorsqu’il est
appelé à la prière du vendredi, empressez-vous de faire le rappel d’Allah et des laisser toutes
transactions commercial » ; « quelle parole est meilleur que celui qui appel à Allah et fait de
bonnes actions et qui dit : « je fais partie des musulmans » »

« et lorsque vous appelez à la prière, ils prennent cette appel pour un amusement et
moquerie » : Dans ce verset Allah subhanahu ta’âlâ parle des gens du livre et des hypocrite.
Lorsque les musulmans appelaient à la prière, ils se moquaient d’eux. Et Allah dit : « car ce
sont des gens qui n’ont pas de raison ». La raison se divise en deux, il y a la raison qui
différencie le fou de celui qui ne l’est pas et il y a la raison qui nous permet de faire les
bonnes choses. Allah subhanahu ta’âlâ lorsqu’Il nie la raison de ces personnes, Il nie la raison
qui permet de faire les bonnes œuvres et non la raison qui permet des les différencier des fous.

« quelle parole est meilleur que celui qui appel à Allah et fait de bonnes actions et qui dit :
102
« je fais partie des musulmans » » : L’une des causes de révélation de ce verset et que des
hypocrites ce moquaient de ceux qui appelaient à la prière. Certains savants ont dit que « et
fait de bonnes actions » signifie les deux raka’at sunnah après l’athan.

Le jugement de l’appel à la prière :

L’athan est un appel qui montre l’entrée de l’heure de la prière en utilisant des termes
bien précis. Son jugement est qu’il est obligatoire.

La preuve est le hadith de Malik ibnu Houwariya qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « lorsque l’heure de la prière est arrivé que l’un d’entre vous fasse l’appel à la prière et
que le plus grand d’entre vous préside celle-ci ». Dans ce hadith, le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬à ordonné l’appel à la prière et lorsqu’il ordonne une chose cela signifie qu’elle est
obligatoire.

Selon Anas, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il sortait au combat et qu’il arrivait à
proximité d’un village ou d’un peuple, il ne les attaquait pas et attendait le lendemain. S’il
entendait l’appel à la prière, il s’abstenait de les combattre et s’il n’entendait pas l’appel à la
prière, il attaquait alors ce village ou ce peuple. (hadith authentique rapporté par el Boukhari
et Mouslim)

Les savants ont dit que ce hadith est la preuve la plus forte qui prouve que l’appel à la prière
est une obligation car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬considérait le fait de ne pas faire l’appel à
la prière comme étant un moyen de justification pour attaquer un peuple ou un village.

Il y a divergence des savants concernant le jugement de l’athan


L’avis le plus sur comme le dit l‘auteur c’est qu’il est obligatoire. C’est un fard kifaya envers
une mosquée, un village ou une ville. C'est-à-dire que dans une mosquée, il n’est pas
obligatoire pour chacun de nous de faire l’appel à la prière. Si une personne le fait,
l’obligation est alors levée sur chacun de nous.

Concernant celui qui prie seul :


Il y a divergence des savants. Certains disent qu’il est préférable pour lui de faire l’appel à la
prière et d’autre savants disent qu’il est obligatoire.

Sheikh el Albani (rahimahullah) considère que l’appel à la prière est un fard kifaya pour une
assemblé et que c’est un fard ‘ayn pour celui qui prie seul. La preuve de cela est le hadith d’el
Mousiou salatahou ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui dit : « fais tes ablutions comme Allah
te l’a ordonné, fais la shahada, fais l’iqama, puis fais le takbir ul ihram ».

Dans ce hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné plusieurs choses à cet homme : de
103
faire ses ablutions comme Allah lui a ordonnée, de faire la shahada et les savants ont dit que
cela signifie faire l’athan, de faire l’iqama puis de faire takbir ul ihram.

Les savants disent que l’athan est obligatoire que l’on soit en voyage ou sédentaire.

Concernant l’athan et l’iqama pour les femmes :


Il y a divergence des savants et l’avis le plus sur wa Allahu a’lem est comme le disent sheikh
el Albani et avant lui Sidiq hassen khan que l’athan et l’iqama ont le même jugement pour les
hommes que pour les femmes car le jugement est générale. Il faut un verset ou un hadith du
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui prouve que les femmes en sont exemptées.

Sheikh el Albani considère que toutes les paroles qui interdisent à la femme l’athan et l’iqama
sont faibles. Dans silsila ad-da’ifa dit que le hadith qui est attribué au prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬qui dit : « il n’y a pas d’athan ni d’iqama pour la femme »est un hadith mawdhou’
rapporté par ibnu ‘Omar.

Sheikh el Alabni a également considéré la parole rapporté par ibnu Mas’ud qui interdit l’athan
à la femme comme étant faible. Et il a trouvé d’autre athar comme celui de ‘Aisha qui dit
qu’elle faisait l’athan et l’iqama et qu’elle présider la prière et se mettait au milieu des
femmes. Il y a un autre athar d’ibnu Mas’ud qui fut questionner sur l’appel à la prière pour les
femmes, il répondit violemment : « comment pourrais-je leur interdire le rappel d’Allah ».

Les savants qui l’interdisent disent que l’athan a été légiféré pour appeler les gens à la prière
et ceux qui appeler à la prière au temps du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬étaient les hommes. Il
n’était pas connu que les femmes appelé à la prière et ils citent plusieurs athar comme celui
d’Abdoullah ibnu ‘Omar qui dit : « ordonner à l’un de vos hommes de se lever et d’appeler à
la prière ». D’autres savants disent qu’il est toujours demandé à la femme de baisser sa voie
afin de ne pas être une tentation pour les hommes.

Les savants qui autorisent à la femme de faire l’athan et l’iqama sont unanime sur le faite
qu’une femme ne préside jamais la prière devant les hommes et ne fait jamais l’athan devant
les hommes. Lorsqu’on parle de l’autorisation pour la femme de faire l’iqama ou l’athan c’est
lorsqu’elle se trouve qu’en présence de femmes et que sa voie ne peut être entendu des
hommes.

Les savants disent que l’athan ne doit être fait que pour les cinq prières.
Et entre dans ces cinq prières salat ul jumu’a car elle remplace ad-dhor. Quant à la prière de
l‘éclipse, la prière de demande de pluies, ce n’est pas un athan mais l’appel à la prière en
groupe (salat ul jami’a) qui est fait. Lorsqu’on rassemble les prières, il doit être fait un seul
athan et deux iqama.

104
Les bienfaits de l’appel à la prière :

Selon Mouawiya le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ceux qui appel à la prière seront les
gens qui auront le jour du jugement le cou le plus long »

Selon ‘Abdourrahmen ibnu ‘Abdillah ibnu ‘Abdirrahmen ibnu Sa’sa el Ansari, selon son père
qui lui a informé que Abou Sa’id el Khoudri lui a dit : « je te voie aimer les bovins et la
campagne. Lorsque tu es au milieu de tes bovins dans ta campagne et que tu appel à la prière
élève ta voie dans ton appel car tout djinn, tout être humain, toutes choses qui entendra ton
appel témoignera en ta faveur le jour du jugement. » Puis il (Abou Sa’id ) dit : « j’ai entendu
cela du prophète (‫» )صلى هللا عليه و سلم‬

Les savants en ont déduit comme sheikh el Albani rahimahullah, l’obligation de faire ‘athan
lorsque la personne est seul. Ils répondent avec ce hadith à ceux qui disent que l’athan est
pour appeler les gens en générale et que si tu n’appel personne cela n’est pas une obligation.
Or dans ce hadith le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’a ordonné lorsque la personne est au milieu
de son troupeau dans la campagne de faire l’appel à la prière lorsque l’heure de la prière
arrive d’élever sa voie car ton djinn, tout être humain, toutes choses qui entendront l’appel à
la prière témoignera le jour du jugement en faveur de celui qui a appelé.

Il y a un autre hadith qui est cité dans sahih tarhib wa targhib de sheikh Albani rapporté par
Salman el Farisi qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « lorsqu’un homme est au
milieu d’un endroit isolé et que l’heure de la prière est arrivé qu’il fasse ses ablutions. S’il ne
trouve pas d’eau, qu’il fasse at-tayamoum. Puis s’il fait l’iqama, priera derrière lui ses deux
anges. Et s’il fait l’athan et l’iqama prieront derrière lui les soldats d’Allah et leur bout ne
sera pas visible »

Qu’est ce qui est meilleur : faire l’appel à la prière ou le fait de présider la prière ?
En voyant les bienfaits de l’appel à la prière, les savants se sont posé la question. Certains
savants ont dit que présider la prière est plus méritoire que de faire l’appel à la prière mais
l’avis le plus sur est que l’appel à la prière est meilleur que de présider la prière car il y a un
hadith authentique du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « l’imam est celui qui préserve la
prière et celui qui appel à la prière est digne de confiance. Ô Allah guide les imams et
pardonne à ceux qui appel à la prière»

« l’imam est celui qui préserve la prière » : Qui fait en sorte qu’elle se déroule dans de
bonne condition.

« celui qui appel à la prière est digne de confiance » : Car on lui fait confiance par rapport
à l’heure à laquelle il fait l’athan.

Les savants ont dit que d’être digne de confiance est meilleur que de préserver car celui qui
105
préserve (l’imam), en règle générale sont statut d’imam lui est imposé et celui qui est digne de
confiance le fait de son propre gré. Ils ont également dit que le fait que le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬demande le pardon est meilleur que de demander la guidé.

Ils utilisent également la parole d’Omar ibnu l khattab qui dit : « si je n’étais le guide des
croyants, j’aurais fait l’appel à la prière ».

Ils ont également dit en répondant à ceux qui disent que si l’appel à la prière était meilleur les
compagnons et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se seraient empressés de le faire, or le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a jamais fait l’athan que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était le guide des
croyants et qu’il avait une lourde responsabilité qui ne lui permettait pas de faire l’appel à la
prière car le fait de faire l’appel à la prière est une chose difficile qui demande du temps et de
la précision (il faut scruter le ciel pour savoir si l’heure de la prière est bien rentré). Ceci est
l’avis de sheikh el islam ibnu Taymiyya (rahimahullah).

D’autre savants ont dit que de faire l’appel à la prière est plus difficile que de présider la
prière surtout pour l’appel du fajr qui comprend deux athan et qui demande à la personne qui
le fait de se lever tôt, de scruter le ciel …

Les savants disent également que les paroles que contient l’athan (shahada, appel à la prière,
appel à la félicité …) montre qu’il est plus méritoire que le fait de présider la prière.

Cours n°8
Chapitre de la description de l’appel à la prière
le « tathwib » pendant l’appel du fajr

Les caractéristiques de l'athan :

'Abdoullah ibnou Zayd ibnou 'Abdirabbih a dit : "alors que le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
s'était résolu à faire sonner la cloche alors qu'il détestait cela par sa ressemblance aux
chrétiens. Un homme est venu vers moi alors que je dormais, habillé de 2 vêtements verts. Cet
homme avait dans sa main une cloche, je lui demanda : "Ô esclave d'Allah, vends tu cette
cloche ?". L'homme répondit : "que veux tu faire avec cette cloche ?". Je répondis : "afin que
l'on appel à la prière". L'homme me dit alors : "ne veux tu pas que je te montre une chose
meilleure que cela ?". Je lui dis : "bien sur !". Il dit alors : "dis :

Allahou akbar (x4)

106
ashhadou an lâ ilaha illâ Llâh (x2)
ashhadou anna Muhammadan rasoulou Llâh (x2)
hayya 'alâ s-salât (x2)
hayya 'alâ l-falâh (x2)
Allahou akbar (x2)
lâ ilaha illâ Llâh (x1)"

Puis l'homme recula sans s'éloigner et dit : "lorsque tu t'apprêtes à prier, dis :

Allahou akbar (x2)


ashhadou anna lâ ilaha illâ Llâh (x1)
ashhadou anna Muhammadan rasoulou Llâh (x1)
hayya 'alâ s-salât (X1)
hayya 'alâ l-falâh (X1)
qad qamati s-salat (x2)
Allahou akbar (X2)
lâ ilaha illâ Llâh (X1)"

Le lendemain matin, je partis voir le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour l'informer de ce que j'ai
vue".

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui dit : "c'est une vision véridique inshaa'Llâh". Puis il
ordonna à Bilâl (‫ )رضي هللا عنه‬l'esclave affranchi d'Abou Bakr de faire l'adhan.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait consulté ses compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬afin de trouver le
meilleur moyen pour appeler les gens à la prière. Des compagnons avaient proposés au
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de souffler dans une corne mais le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait
refusé car cela est utilisé par le peuple juif. Il a était proposé au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬la
cloche, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait refusé car cela est une ressemblance au peuple
chrétien. Des compagnons avaient proposé au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬d'allumer un feu
mais le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait refusé car cela est une ressemblance au majouj. Dans
ce hadith, il est dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s'était résolu a faire l'adhan avec la
cloche malgré le fait qu'il déteste cela car il n'avait pas trouvé d'autre moyen. Mais le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l'a jamais utilisé. Après cette consultation d'avec ses compagnons, le soir
même 'Abdoullah ibnou Zayd (‫ )رضي هللا عنه‬a fait ce rêve.

explications du hadith :

"Ô esclave d'Allah" : Les savants ont dit que c'est ainsi que l'on doit appeler celui qu'on ne
connait pas.

"hayya 'alâ s-salât" : cela signifie : venez, accourez à la prière!


107
"hayya 'alâ l-falâh" : cela signifie : venez, accourez à la félicité !

"Puis l'homme recula sans s'éloigner" : les savants ont dit que c'est une preuve que le laps
de temps entre l'athan et l'iqama est court.

"qad qamati s-salat" : c'est à dire : la prière est arrivé

"c'est une vision véridique" : Il y a une règle que les savants ont instaurés qui est : il ne
découle jamais de jugement en ce basant sur une vision (un rêve), sauf si elle a été exposé
au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de son vivant ou mit en concordance avec sa sounnah
après sa mort (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Beaucoup de gens utilisent les rêves et le diable vient leur insuffler des choses fausses et leur
fait croire qu'ils ont vus le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Alors qu'en vérité, ils ne l'ont pas vu.
C'est pour cela qu'Abdoullah ibnou 'Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬qui expliquait les rêves, lorsqu'une
personne venait le voir disant qu'elle avait vu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬en rêve, la
première chose qu'il demandait était de le décrire. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « le
diable ne prend jamais ma vrai apparence »

Beaucoup de gens de l'innovation utilisent les rêves pour appuyer leurs innovations. Ils ne
trouvent pas de preuves dans la sounnah du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, ils utilisent donc les
rêves.

Dans d'autres ahadith, 'Omar ibnoul khattab (‫ )رضي هللا عنه‬est venu voir le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬et lui dit : "Ô envoyer d'Allah, j'ai fais moi aussi ce rêve auparavant".

Il est préférable pour celui qui fait l'adhan de rassembler les 2 takbir dans un seul
souffle :

Selon 'Omar ibnoul khattab (‫ )رضي هللا عنه‬le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « lorsque le
muezzin dit : Allahou akbar (X2), que l'un d'entre vous dise : Allahou akbar (X2). Puis quand
il dit : ashhadou anna lâ ilaha illâ Llâh (X1), que l'un d'entre vous dise : ashhadou anna lâ
ilaha illâ Llâh (X1) [...]" (jusqu'à la fin du hadith).

Il y a dans ce hadith la preuve manifeste que le muezzin doit rassembler les 2 takbir en un
souffle, et celui qui répond doit répondre de la même façon.

Il est préférable de faire at-tarji' :

108
tarji': revenir aux 2 shahadatayn, en les disant 2 fois à voix haute après les avoir dites 2
fois à voix bases.

La preuve est le hadith d'Abou Mahdura (‫)رضي هللا عنه‬.

Lorsque le prophète est rentré à la Mecque la nuit de la victoire, un groupe de jeune de


qouraysh se moquaient de l'appel à la prière. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ordonna à ses
compagnons de ramener ces jeunes vers lui. Pendant que ces jeunes faisaient l'athan, le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬repéra que l'un d'entre eux avait une très belle voix, c'était Abou
Mahdura. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit à tout les jeunes de partir hormis Abou Mahdura.
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui dit de faire l'appel à la prière. Abou Mahdura dit : "le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était la personne que je détestait le plus. Et il me répugnait
d'appliquer l'ordre de celui que je déteste le plus".

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬plaça sa main sur le devant de la tête d'Abou Mahdura, l'essuya
et fit des invocation en sa faveur. Il dit : "après cela, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était la
personne que j'aimais le plus au monde" et il embrassa l'islam. Les savants disent que par la
suite, il n'a jamais coupé ses cheveux à l'endroit ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait posé sa
main car c'est un endroit pour lui qui était bénie.

Abou Mahdura demanda au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de lui apprendre à faire l'athan, et le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui enseigna. Il était très fière que ce soit le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬en personne qui lui apprenne l'appel à la prière.

Il dit : "Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬me dit de dire :

Allahou akbar (x2)


ashhadou an lâ ilaha illâ Llâh (x2)
ashhadou anna Muhammadan rasoulou Llâh (x2)
hayya 'alâ s-salât (x2)
hayya 'alâ l-falâh (x2)
Allahou akbar (x2)
lâ ilaha illâ Llâh (x1)"

Dans la version d'Abou Dawud, on trouve concernant les 2 shahadatayn : " tu les dit à voie
basse puis répète-les en élevant ta voie"

L'auteur du livre a cité uniquement la version de muslim. Il existe d'autres versions dans les
sounan plus explicites ou la description de l'athan que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait à
Abou Mahdura est beaucoup plus détaillée. Entre autre, dans les autres version le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a enseigné à Abou Mahdura 4 takbir. Or dans la version de Muslim il n'est
cité que2 takbir.

Il y a dans cela une « contradiction » (entre "" car il n'y a jamais de contradiction dans les
109
ahadiths). Les savants ont dit que ces versions sont plus authentiques, donc c'est celle-ci qui
doivent être prisent en compte. Comme l'a dit sheikh Fawzan : « l'application des 4 takbir est
l'avis de la majorité des savants ». Sheikh el 'Uthaymin a dit : « les versions qui citent les 4
takbir sont plus authentique et sont en concordance avec le hadith d'Abdoullah ibnou Zayd
(hadith du rêve) ou il est question également de 4 takbir »

Donc la version du hadith d'Abi Mahdura la plus authentique est celle qui cite les 4 takbir, on
doit alors dire :

Allahou akbar (x4)


ashhadou an lâ ilaha illâ Llâh (x2 à voix base)
ashhadou anna Muhammadan rasoulou Llâh (x2 à voix base)
ashhadou an lâ ilaha illâ Llâh (x2 à voix haute)
ashhadou anna Muhammadan rasoulou Llâh (x2 à voix haute)
hayya 'alâ s-salât (x2)
hayya 'alâ l-falâh (x2)
Allahou akbar (x2)
lâ ilaha illâ Llâh (x1)

Après que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ait enseigné l'athan à Abou Mahdura. Il lui ordonna
de faire l'athan à La Mecque. Abou Mahdura était le muezzin de masjid el harâm jusqu'à ce
qu'il décède.

At-tathwib durant l'athan du soubh :

Tathwib : c'est le fais de dire : as-salatou khayroun minal nawm (la prière est meilleure
que le sommeil)

Selon Abou Mahdura, lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a enseigné l'adhan, arrivé a :
"hayya 'alâ l-falâh (x2)" le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui dit de dire le tathwib : "as-salatou
khayroun minal nawm (X2)" dans l'athan du soubh puis de dire : "Allahou akbar (x2) ; lâ ilaha
illâ Llâh (x1)"

El amir as-san'ani a dit dans son livre : "Ibnu Raslan a dit qu'il est légiféré de faire at-tathwib
uniquement dans le premier adhan du fajr car il est fait pour réveiller celui qui dort. Quand au
dexième athan, il est légiféré pour informer de l'entrée de l'heure et appeler les gens à la
prière".

Concernant at-tathwib, les savants ont divergé :


La plupart sont d'accord sur le fait que l'on dit at-tathwid (as-salatou khayroun minal nawm)
après : "hayya 'alâ l-falâh". Car certains savants sont d'avis que le tathwib se dit après l'athan.
110
Mais l'avis le plus sur est l'avis cité dans le hadith d'Abou Mahdura dans la version d'Abou
Dawud. Le hadith est très explicite, le prophète demanda à Abou Mahdura de dire : "as-
salatou khayroun minal nawm" après : "hayya 'alâ l-falâh".

Dans quel athan du fajr doit on dire at-tathwid ?


Les savants ont divergé sur ce point, car il y a deux athan pour le fajr. Un qui ce fait vers la
fin de la nuit avant l'heure du fajr et l'autre qui ce fait à l'heure du fajr. Le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit, lorsqu'il parlait à ses compagnons : "que Bilal fasse l'athan de nuit". Et il dit
dans un autre hadith : "mangez et buvez jusqu'à ce qu'appelle à la prière ibnou Oummi
Maktoum" (pour celui qui a l'intention de jeuner). Ibnou Oummi Maktoum (‫ )رضي هللا عنه‬était
aveugle et il ne faisait l'athan que lorsqu'on lui disait : "l'aube est apparu, l'aube est apparu",
autrement dit à l'heure du fajr.

Lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : " dans le premier athan du soubh". Certains
savants comme sheikh el Albani (rahimahullah) ont dit : "C'est à dire dans le premier athan,
celui qui est fait vers la fin de la nuit, car son but est de réveiller les gens d'où le fait de dire
at-tathwib" . Il faut réveiller les gens durant le premier athan car durant le second, ils sont déjà
tous réveillé. C'est également l'avis d'el amir as-san'ani qui a expliqué souboul s-salam.

La plupart des savants ont dit qu'at-tathwib doit être fait durant le deuxième athan du sobh.
Car comme le dit sheikh el 'Uthaymin (rahimahoullah) : "le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l'a
appelé : "dans le premier athan du sobh" quant à l'athan qui est fait à la fin de la nuit, avant le
sobh. On ne peut pas dire que c'est l'athan du sobh". Et le prophète(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit :
"lorsque la prière arrive, que l'un d'entre vous fasse l'appel à la prière". Ce qui signifie qu'at-
tathwib doit se faire durant le deuxième athan. Sheikh 'Uthaymin dit : "Et si l'on dit que dans
le hadith, il est cité de faire at-tathwib durant le premier athan du sobh. Le deuxième athan du
sobh peut être considéré comme le premier et l'iqama comme le second car l'iqama est aussi
appelé athan". Les savants disent que le tathwib doit être fait durant le second athan car c'est à
ce moment que la prière est meilleure que le sommeil et que c'est donc à ce moment que tout
le monde doit se reveiller. Or une personne qui dort à la fin de la nuit, il est possible que son
sommeil lui soit préférable plutôt que la prière si elle est fatiguée.

Les deux avis sont aussi fort l'un que l'autre, et comme l'a dit sheikh bnou Baz
(rahimahullah) : "dans ce sujet, le choix est vaste". Les ahadith sont clairs et peuvent être
compris des deux façons.

Comment déterminer l'heure du premier athan du soubh ?


'Abdullah ibnou Mas'ud dit en parlant du athan de Bilal et de celui d'Ibni Oummi Maktoum :
"le temps qui séparait les deux athan était le temps que l'un descende et que l'autre monte"

Certains savants ont dit que c'est un peu près un quart d'heure. D'autre savants disent que cela
111
dépend du pays et des habitudes qu'ils ont pris. Par exemple en Arabie saoudite, le premier
athan ce fait une heure avant le second. Il n'y a pas de temps bien défini que l'on doit
absolument respecter.

[...]

Il est préférable de faire l'athan au début de son heure et il est préférable de faire
l'athan du fajr avant son heure :

La preuve qu’il préférable de faire l’athan au début de son heure :


La preuve est le hadith de Jabir ibnou Samoura (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : "Bilal (‫)رضي هللا عنه‬
faisait l'athan au moment ou le soleil commençait à depasser le zenith. Il ne négligeait pas
cela et ne le retardait jamais".

"au moment ou le soleil commençait à depasser le zenith" : c'est à dire au début de l'heure
du dhor.

Comme l'a dit Sheik As-Sindi dans l'explication des sounan d'ibnou Majah : "cela signifie que
la plupart du temps, Bilal (‫ )رضي هللا عنه‬faisait l'appel à la prière à l'heure connus de la prière
(au début de son heure) et ne retardait pas. Et il faisait l'iqama lorsqu'il voyait le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sortir".

Il y a un hadith, rapporté dans sounan d'abi Dawud qui est authentifié par Sheikh el Albani
(rahimahoullah). Qui dit qu'une fois, Bilal (‫ )رضي هللا عنه‬fit l'athan avant l'heure du fajr et le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a ordonné de retourner appeler les gens et de dire : "le serviteur
a dormi, le serviteur a dormi". El hafid ibnou hajr a dit dans son livre fahtou l bâri (shahr
sahih el boukharî) : "c'est à dire que le sommeil a empêché les yeux de Bilal de voir l'aube".
C'est pour cela que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit de dire : "le serviteur a dormi, le
serviteur a dormi" pour dire au gens de ne pas prendre en compte l'appel à la prière qu'il avait
fait. Les savants ont dit que ce fait eu lieu au début de la hijra du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
lorsqu'il n'y avait qu'un seul athan car au début de l'islam il n'y avait pas 2 athan pour la prière
du soubh et c'est pour cela que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬demande à Bilal de revenir et de
dire : "le serviteur a dormi, le serviteur a dormi".

La preuve qu’il est autorisé de faire l’athan avant son heure uniquement pour la
prière du fajr :
Selon ibnu ‘Omar, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Bilal fait l’appel à la prière de nuit.
Mangez et buvez jusqu’à ce qu’Ibnu Oummi Maktoum fasse son appel à la prière »

« Bilal fait l’appel à la prière de nuit. » : c'est-à-dire avant l’apparition de l’aube.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a expliqué la sagesse de cela dans un autre hadith rapporté par
112
el Boukhari et Mouslim ou il dit : « que l’appel de Bilal ne vous interdisse pas votre sohor.
Car il (Bilal) fait son appel de nuit pour que celui qui est debout revienne et pour que celui
qui dorme soit alerté ».

« celui qui est debout revienne » : c'est-à-dire pour que celui qui fait qiyâm el layl (la prière
de la nuit) puisse retourner dormir.

« et pour que celui qui dorme soit alerté » : les savants ont dit que c’est pour alerté celui qui
a l’intention de jeuner, pour qu’il puisse prendre son repas ; ou bien s’il a dormi sans avoir fait
el witr ; ou bien pour alerter celui qui doit faire le grand lavage …

Quand doit ont se lever pour la prière ?

Il y a plusieurs ahadith à ce sujet et plusieurs paroles de compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬:

Le athar d'Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui se levait au moment ou le muezzin disait : "qad qamati s-
salat"

Le hadith d'Abi Hourayra dans sahih mouslim qui dit qu'au temps du prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫)سلم‬, on faisait l'iqama et les gens se levaient pour aligner leur rang alors que le prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬n'était pas encore arrivé dans son lieu de prière. Autrement dit, ils se sont levaient
avant que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n'arrive.

Il y a un autre hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : "quand l'iqama est fait ne vous
levez que lorsque vous m'avez vu".

Les savants ont dit que l'athar d'Anas et le hadith d'Abi hourayra, doivent être compris lorsque
l'imam est dans la mosquée et que les gens savent que l'imam est dans la mosquée. Ils se
lèvent au moment ou le muezzin dit : "qad qamati s-salat" ou bien au moment ou ils le voient.

Concernant le hadith : "quand l'iqama est fait ne vous levez que lorsque vous m'avez vu".
Sheikh el Albani (rahimahullah) dit : "ce hadith doit être compris lorsque l'imam est en dehors
de la mosquée". Lorsque l'imam est en dehors de la mosquée, on applique ce hadith même si
l'iqama a été fait car les savants disent que si les gens se levent, il se peut que l'imam soit
retardé et qu'il arrive en retard et les gens sont beaucoup plus impatients lorsqu'ils sont
debouts que lorsqu'ils sont assis.

Contrairement à lorsque l'imam est dans la mosquée, dès que l'iqama est fait, on peut se lever
car on a vue l'imam et on sait qu'incessamment sous peu il ira dans son endroit de prière et la
présidera. C'est ainsi que sheikh el Albani a rassemblé les ahadith à ce sujet.

113
Cours n°9
Chapitre de ce que doit dire celui qui entend l’appel à la prière
Ce qui est recommandé au « Mouadhin » de faire

Chapitre de ce que doit dire celui qui entend l’appel à la prière :

Il est préférable pour celui qui entend l’athan et l’iqama de dire comme celui qui fait l’appel à
la prière. Selon Abou Sa’id, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « lorsque vous entendez
l’appel à la prière dites comme dit celui qui appel à la prière » (hadith rapporté par el
Boukhari et Mouslim).

La preuve que cela est préférable et non obligatoire : Car comme nous l’avions vue,
lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ordonne une chose, elle est obligatoire jusqu’à preuve
du contraire. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit à ses compagnons alors qu’il était entrain de
leur apprendre : « que l’un d’entre vous fasse l’appel à la prière et que le plus grand d’entre
vous la préside ». Sheikh ‘Uthaymin dit : « le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était là dans un
moment d’apprentissage et il ne leur a pas demandé de répéter après le muezzin. Et le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dans des situations comme celle-ci (d’apprentissage) n’aurait pas
omis de leur dire si cela était obligatoire ».

Parmi les preuves également, il y a le hadith rapporté dans le sahih de Mouslim qui dit que le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait entendu un muezzin faire l’athan et lorsque le muezzin dit : «
Allahou akbar, Allahou akbar », le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « ‘alâ l fitra » et lorsque
le muezzin dit : « ashhadou anna lâ ilaha illa l-Llah (X2) ashhadou anna Muhammmadan
rasouloul-Llâh (X2) », le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « kharaja mina n-nar ». Dans ce
hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a pas répété ce que le muezzin disait ; donc ce fait
rend l’ordre du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬préférable et non obligatoire car dans ce récit, le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l’a pas fait.

[…]

Il y a d’autres ahadith rapportés par Abou Dawud, que sheikh el Albani (rahimahullah) à
authentifié. Lorsque le muezzin disait : « ashhadou anna lâ ilaha illa l-Llah (X2) ashhadou
anna Muhammmadan rasouloul-Llâh (X2) », le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬disait : « wa anna,
wa anna ».

Selon ‘Omar ibnoul khattab (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « lorsque le
muezzin dit : « Allahou akbar (X2) », que l’un d’entre vous dises : « Allahou akbar (X2) ».
Puis lorsqu’il dit : « ashhadou anna lâ ilaha illâ Llâh», que l’un d’entre vous dise : «
ashhadou anna lâ ilaha illâ Llâh». Puis lorsqu’il dit : « ashhadou anna Muhammadan

114
rasoulou Llâh », que l’un d’entre vous dise : « ashhadou anna Muhammadan rasoulou Llâh
». Puis lorsqu’il dit : « hayya 'alâ s-salât », que l’un d’entre vous dise : « lâ hawla wa lâ
qawata illâ bil-Llâh ». Puis lorsqu’il dit : «hayya 'alâ l-falâh », que l’un d’entre vous dise : «
« lâ hawla wa lâ qawata illâ bil-Llâh ». Puis lorsqu’il dit : « Allahou akbar (x2)», que l’un
d’entre vous dise : « Allahou akbar (X2) ». Puis lorsqu’il dit : « lâ ilaha illâ l-Llâh », que l’un
d’entre vous dise : « lâ ilaha illâ l-Llâh » avec son cœur. Il rentrera au paradis. » (hadith
rapporté par Mouslim et Abou Dawud).

Dans ce hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous enseigne de répéter ce que le muezzin dit
sauf pendants el hay‘alatayn (le fait de dire : hayya ‘alâ s-salât, hayya ‘alâ l-falâh).
Cela doit être dit après l’athan et après l’iqama car l’iqama est considéré comme un athan.
Durant l’athan du fajr, on répète également après le muezzin lorsqu’il dit : « as-salatou
khayroun minal nawm »

Il y a un hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬rapporté par Mouslim qui dit : « lorsque le
muezzin dit at-tashahhoud (lâ ilaha illâ l-Llâh) dis : « wa anna ashhadou an lâ ilahâ illâ l-
Llâh wahdahou lâ charika lahu wa ashhadou anna Mouhammadan ‘abdouhou wa
rasoûlouhou. Radîtou bil-Llâhi rabban, wabi-Mouhammadin rasoûlan, wa bil islâmi dînan ».
Tes péchés seront pardonnés ».

Les savants ont divergé sur les paroles que l’on doit prononcer lorsque le muezzin dit
el hay‘alatayn :

Certains disent que l’on doit dire comme le muezzin, car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit
: « lorsque vous entendez l’appel à la prière dites comme dit celui qui appel à la prière ».

D’autres disent que l’on doit répéter ce que le muezzin dit sauf pendant el hay‘alatayn car le
hadith d’Omar ibnul khattab est authentique et précis. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
expliqué avec précision ce que l’on doit dire. Les savants qui sont de cet avis, disent qu’il n’y
a pas de contradiction entre les deux ahadith, mais le hadith d’Omar ibnul khattab apporte un
plus. Le premier hadith est mutlaq (absolu) et le second est mouqayyad (restreint).

Sheikh el Albani rassemble les deux avis, il dit qu’il est préférable de dire de temps en
temps el hay’alatayn et de temps en temps el hawqala (le fait de dire : lâ hawla wa lâ qawata
illâ bil-Llâh). C’est ainsi que l’on met en pratique les deux ahadith. Et le fait de dire el
hay’alatayn et el el hawqala en une seule fois, cela n’a était rapporté dans aucuns ahadith.

Ce que l’on doit dire après avoir entendu et répété l’athan ou l’iqama :

Selon ’Abdullah ibnu ‘Amr qui dit avoir entendu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire « lorsque
vous entendez le muezzin dites comme il dit puis priez sur moi. Car celui qui prie sur moi une
prière, Allah subhanahu ta’âlâ priera sur lui 10 prières. Puis demandez à Allah pour moi el
115
wassila, c’est un degré du paradis qui n’est donné qu’à une seule personne parmi les
serviteurs d’Allah et j’espère être celui-ci. Celui qui demande à Allah el wassila en ma
faveur, l’intercession en sa faveur lui sera autorisé ». (hadith rapporté par Mouslim).

« lorsque vous entendez le muezzin » : Sheikh ‘Uthaymin dit à ce sujet : « celui qui n’a pas
entendu l’appel à la prière, il ne lui est pas légiféré de dire cette invocation ».

« puis priez sur moi » : en disant : « Allâhumma salli ‘alâ Muhammadin wa ‘alâ âli
Muhammadin kamâ sallayta ‘alâ Ibrâhîma wa ‘alâ âli Ibrâhîm. Innaka hamîdun majîd.
Allâhumma bârik ‘alâ Muhammadin wa ‘alâ âli Muhammadin kamâ bârakta ‘alâ Ibâhîma wa
‘alâ âli Ibrâhîma. Innaka hamîdun majîd ». Il y a beaucoup de ahadith dans lequel les
compagnons demandaient au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬comment faire la prière sur lui et le
prophète leur a répondu ainsi.

« Car celui qui prie sur moi une prière, Allah subhanahu ta’âlâ priera sur lui 10 prières » :
La prière sur le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne doit pas être faite à voix haute mais à voix base.
Le fait de dire : « Ô Allah prie sur Muhammad (Allâhumma salli ‘alâ Muhammadin) »
signifie : « Ô Allah fait ses éloges au dessus des 7 cieux ».

« l’intercession en sa faveur lui sera autorisé » : c'est-à-dire qu’il pourra bénéficier de


l’intercession du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬le jour du jugement.

Selon Jabir, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui dit après avoir entendu l’appel à
la prière dans sa totalité : Allâhumma rabba hâdhihi d-da’awati t-tâmmati wa s-salâti l-
qâ’imati. Âti Muhhammadan l-wasîlata wa l-fadîlata wa ba’thahu maqâman mahmoûdan l-
ladhî wa’adtahu. Innaka lâ tuhlifu l-mî’âd. (Ô Seigneur de ce parfait appel et de la prière
présente, octroie à Muhammad le haut rang et le mérite, et ressuscite-le à la noble place que
Tu lui as promise). Mon intercession lui sera autorisé le jour du jugement.»

« da’wati t-tâmmati (ce parfait appel)» : fait référence à l’athan. Les savants disent qu’il
est complet car il débute par le takbir, ensuite il y a l’attestation qu’il n’y a pas de divinité qui
mérite l’adoration sauf Allah, puis l’attestation que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et le
messager d’Allah, puis il contient un appel à la prière, au bien et à la félicité, puis de nouveau
la proclamation de la grande d’Allah (takbir) et il se termine par la parole de tawhid (lâ ilâha
illâ l-Llâh). On déduit de cette phrase que l’athan est quelque chose d’important.

« wa s-salâti l-qâ’imati (et de la prière présente)» : Les savants ont donnés 2 explications.
Beaucoup ont dit que cela signifie la prière qui va avoir lieu. D’autres ont dit que cela fait
référence aux 5 prières car elles resteront toujours jusqu’à la fin du monde et en aucun cas
elles peuvent être modifiés ou abroger.

« wa l-fadîlata (et le mérite)» : c’est à dire : élève-le au dessus de toute les créatures.

116
« wa ba’thahu (et réssuscite-le)» : c'est-à-dire : ressuscite-le, le jour du jugement.

« maqâman mahmoûdan (la noble place que tu lui as promise)» : c’est la grande intercession ;
il n’y aura que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui pourra la formuler le jour du jugement. Allah
dit : « Et de la nuit consacre une partie à des prières surérogatoires, car ton Seigneur, en te
ressuscitant, t'accorde un rang digne de louange». (Sourate el Isra ; v.79). Il y a une règle dans
ussul ul tasfir qui dit que lorsqu’Allah promet quelque chose (terme ‘asa dans le coran), elle
va avoir lieu obligatoirement.

Il est préférable d’accroitre ses invocations entre l’athan et l’iqama car l’invocation à
ce moment est exhaussée :

La preuve est le hadith d’Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : «
l’invocation entre l’athan et l’iqama n’est pas rejeté ». (hadith authentique rapporté par At-
Termidhi et Abou Dawud).

Chapitre de ce qui est préférable de faire pour celui qui appel à la prière :

Il est préférable pour celui qui appel à la prière, d’accomplir ce qui suit :

Ne rechercher que la face d’Allah subhanahu ta’âlâ et ne pas prendre de récompense


en retour :
‘Othman ibnou abi l-‘as dit au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « désigne-moi comme l’imam de
mon peuple ». Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui dit : « tu es leur imam, suis le plus faible
d’entre eux et choisie un muezzin qui ne prend pas de récompense dans son appel ». (hadith
authentique rapporté par Abou Dawud, An-nasa’i et ibnu Majah)

« suis le plus faible d’entre eux » : Les savants ont compris de ce cette phrase qu’il fallait
prendre en considération lorsqu’on dirige la prière, la plus faible des personnes dans les rang.
C'est-à-dire qu’il ne faux pas trop prolonger la lecture si dans les rangs il y a une personne
faible.

Est-il autorisé à celui qui fait l’athan de prendre une récompense :

La réponse à ce sujet et également une réponse à tous ceux qui prennent une récompense
après avoir accompli un acte religieux. Pour qu’un acte religieux soit accepté, il faut qu’il soit
sincère et en concordance avec la sunnah du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Ce sont deux
conditions qui sont inséparables, si l’une manque l’acte est obligatoirement rejeté.

Sheikh el Albani dit que les actes ne valent que pars leur intention. Celui qui prend cet argent
117
en le considérant comme une récompense, il est alors fautif. Et cet argent est interdit. Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « toute viande qui a grandi dans de l’argent interdite
(haram). L’enfer lui est recommandé ». Donc le muezzin lorsqu’il fait l’appel à la prière, il
doit le faire sincèrement pour Allah subhanahu ta’âlâ et non pour avoir une récompense. Car
s’il le fait pour avoir une récompense, son acte n’est plus sincère et sera donc rejeté. Et s’il
prend cet argent, en le considérant comme une compensation de ce qu’il délaisse, il n’y a
alors pas de mal. Si le muezzin prend un salaire car dans le fait qu’il fasse l’athan, il délaisse
un travail, fait des sacrifices et qu’il prend cet argent pour compenser le manque qu’il a, il n’y
a pas de mal. Sheikh el Albani a restreint cela à la condition que le muezzin en est le besoin.
Si le fait qu’il délaisse un travail et qu’il fasse l’athan le rendent nécessiteux dans se cas, il lui
est autorisé de prendre cet argent mais en le prenant en tant que salaire et non en tant que
récompense. Et en aucun cas le fait de prendre se salaire n’a d’influence sur son intention qui
reste pure et sincère envers Allah subhanahu ta’âlâ. Tout est une question d’intention, l’argent
est le même est dans un cas il peut être autorisé et dans l’autre interdit.

Le mieux c’est de ne pas prendre d’argent pour celui qui peut s’en passer. Sheikh el Albani a
cité un hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qu’il a authentifié rapporté par ibnu Majah qui dit
: « Celui qui fait l’appel à la prière durant 12 années, le paradis lui est obligatoire. Et pour
chaque appel à la prière, il lui sera compté 60 hassana. Et pour chaque iqama, il lui sera
accordé 30 hassana »

Etre en état de pureté :


Comme cela l’a été rapporté dans les chapitres précédents, il est préférable de citer le nom
d’Allah en étant en état de pureté. La preuve est le hadith ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit
qu’il lui est détestable de citer le nom d’Allah en état d’impureté. Or l’athan le nom d’Allah
est cité et c’est un rappel d’Allah subhanahu ta’âlâ.

Etre debout et se diriger vers la qiblah :


Ibnou l mounthir a dit : « les savants sont unanimes sur le fait que se tenir debout fait partie de
la sunnah et que cela permet de mieux diffuser les paroles. Et il fait partie de la sunnah de se
diriger vers la qiblah lorsqu’on fait l’athan car ceux qui faisaient l’athan au temps du prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ce dirigeaient vers la qiblah ».

Faire l’athan dans un endroit élevé :


La preuve est une des versions du hadith d’Abdullah ibnou Zayd ibnou Rabbi, lorsque
l’homme lui enseigna l’athan dans son rêve. Dans une autre version il est dit que l’homme
c’était mit sur un muret. Il y a d’autre hadith, comme celui d’Omar ibnul khattab qui rapporte
que le temps qui séparer les deux athan du fajr de Bilel et ibnou oummi Maktoum était le
temps que l’un descende et l’autre monte. Il y a un autre hadith, rapporté par Oum zayd ibnu
Thâbit qui dit que sa maison était la maison la plus haute autour de la mosquée, Bilel montait
sur le toit de sa maison pour y faire l’athan et ceci jusqu’à ce que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
118
‫ )سلم‬construise sa mosquée.

De tourner sa tête et son coup à droite lorsqu’on dit « hayya ‘alâ s-salat » et à gauche
lorsqu’on dit « hayya ‘ala falah » :
La preuve est le hadith d’Abou Juheifa qui dit avoir vu Bilel faire l’appel à la prière et il dit :
« je suivais sa bouche de ce coté (à droite) et de ce coté (à gauche) alors qu’il faisait l’athan ».
La preuve est l’une des versions du hadith rapporté par Mouslim ou il a été clairement notifié
que c’était à droite et à gauche. Certains savants ont dit que le muezzin doit tourner son cou et
sa bouche à droite lorsqu’il dit « hayya ‘alâ s-salat (X2)» et ensuite de se tourner à gauche est
de dire « hayya ‘ala falah (X2) ». L’imam An-Nawawi a dit « cette façon est la plus
authentique et c’est la vie de la plus parts des savants ». Le muezzin doit tourner sa tête et sa
bouche et ne doit pas tourner son torse, ni son corps. Comme l’a dit sheikh el Albanie
(rahimahoullah) : « quand au fait de tourner sa poitrine, cela n’a aucune origine dans la
sunnah du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et cela n’a était stipulé dans aucun hadith ».

Mettre ses deux doigts (indexe) dans ses oreilles :


La preuve est le hadith d’Abou Jouheia qui dit : « j’ai vue Bilel faire l’athan et tourner sa
bouche de ce coté (à droite) et de ce coté (à gauche) et ses deux doigts étaient dans ses oreilles
».

Elever sa voix durant l’appel :


Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « tout ce qui entendra la voix du muezzin, que ce soit un
djinn, un être humain ou toutes choses, témoignera en sa faveur le jour du jugement ».

Cours n°10
Chapitre du laps de temps entre l’adhan et l’ikama
L’interdiction de sortir de la mosquée après l’appel à la prière
L’adhan et l’ikama pour celui qui a manqué sa prière

Chapitre du laps de temps entre l'adhan et l'ikama :

Il doit avoir entre l'adhan et l'iqama un laps de temps qui permet aux personnes de se préparer
et d'assister à la prière car l'adhan a été légiféré pour cela. Si après avoir entendu l'adhan, les
gens n'ont pas le temps de se préparer et de venir à la prière, il n'y a aucun bénéfice à faire
l'adhan.

119
Ibnoul battal a dit : « il n'y a pas de limite dans cela si ce n'est que l'heure doit être rentrée et
que les gens doivent être rassemblés »

Il n'y a pas de limite bien définie par la religion si ce n'est que l'adhan doit être fait après
l'entrée de l'heure et l'iqama doit être fait lorsque les gens sont rassemblés dans la mosquée.

La preuve qu'il y a un laps de temps entre l'adhan et l'iqama et le hadith du rêve d'Abdoullah
ibnou Zayd ibnou 'Abdirabbih. Après lui avoir en enseigner l'adhan, l'homme recula sans
s'élogner et lui enseigna ensuite l'iqama. Les savants en on déduit de ce hadith qu'il doit avoir
un laps de temps entre l'adhan et l'iqama

L’interdiction de sortir de la mosquée après l’appel à la prière :

Selon Abou Sha'fa qui dit : « Nous étions assis dans la mosquée en présence d'Abou Houreira
(‫ )رضي هللا عنه‬quand le muezzin a fait l'appel à la prière. Un homme s'est alors levé de la
mosquée et marché. Abou houreira (‫ )رضي هللا عنه‬l'a suivit du regard jusqu'à ce qu'il soit sorti
de la mosquée et il dit : "quand à celui-ci, il a désobéi à Abou l Qassim" ».

Il y a un autre hadith, rapporté par 'Othman ibnu affan dans sunan ibnu Majah et authentifié
par sheikh el Albani qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui a entendu
l'adhan dans la mosquée puis sort sans aucun besoin ou nécessité et sans vouloir revenir est
un hypocrite ».

Les savants en ont déduit de ce hadith qu'il est autorisé de sortir de la mosquée après l'adhan
si cela est nécessaire avec l'intention de revenir.

L’adhan et l’ikama pour celui qui a manqué la prière à la mosquée :

Celui qui dort pendant la prière ou qui a oublié de prier, il lui est autorisé de faire
l'adhan et l'iqama
La preuve est le hadith rapporté par Abou Dawud qui raconte que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬avait dormi avec ses compagnons pendant pendant l'heure de la prière du fajr alors qu'ils
étaient en voyage. Ils ont été réveillé par la lumière du soleil, le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
lorsqu'il s'est réveillé, il a ordonné à Bilal de faire l'adhan et l'iqama.

Lorsque la personne a manqué plusieurs prières, il lui est légiféré de faire un seul
adhan et un iqama avant chaque prière.
La preuve est le hadith d' Ibnou Mas'oud qui dit que les polythéistes ont occupés le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pendant 4 prières le jour de la bataille de la tranchée jusqu'à ce qu'une partie
de la nuit se soit écoulée. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a alors ordonné à Bilal de faire
l'adhan. Puis Bilal fit l'iqama et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et ses compagnons ont priés ad-
dhur. Puis Bilal fit l'iqama et ils ont prié el 'asr. Puis il fit l'iqama et ils ont prié el maghreb.
Puis Bilal fit l'iqama et ils ont prié el 'isha.

Dans ce hadith, il y a une preuve claire et net qu'une personne qui a raté plusieurs prières, a
dormi durant plusieurs prières ou a oublié plusieurs prière. Lorsqu'il s'en rappel, il doit faire

120
un seul appel à la prière et faire l'iqama avant chacune de celle-ci.

Les erreurs commissent durant l'athan :

El lahnou : c'est un manque, une faute dans la langue arabe, dans la grammaire ou
dans la prononciation des termes qui modifie le sens de la phrases ou des mots.
Ceci est condamnés par les savants à l'unanimité que ce soit pendant l'athan ou pendant la
lecture du Coran. Il y a le athar d'ibnu 'Omar, qui lorsqu'un homme est venu le voir est lui dit :
"je t'aime fillah", 'Abdullah ibnu 'Omar lui a répondu : "quant à moi je te déteste pour Allah
car tu fais el lahn durant ton appel à la prière"

Il y a deux type de lahn :

- La première qui change le sens de la phrase ou des mots. Les savants disent que l'appel à la
prière de celui qui fait cette erreur est nul et il doit le recommencer.

- La deuxième qui malgré la déformation de la phrase ou des mots, cela n'en change pas leur
sens. Les savants disent que ce types d'erreurs sont détestable mais n'influent pas sur la
validité de l'appel à la prière.

At-tatrib : c'est le fait de chantonner l'appel à la prière.


Il y a un athar que beaucoup de savants rapporte qu'un muezzin à fait l'athan, et il a chanter
pendant son appel à la prière. 'Omar ibnu 'Abdel 'Aziz lui dit : "fait un appel à la prière
respectueux ou bien délaisse-le".

Chapitre des conditions de la prière

Définition de la condition : lorsque la condition est inexistante, l'acte est inexistant.


Lorsque la condition est présente, cela ne veut pas dire que l'acte est présent ou
inexistant.

Prenons l'exemple des ablutions : les ablutions sont une condition pour que la prière soit
accepté, sans ablutions il n'y a pas de prière. Mais de faire les ablutions cela ne signifie pas
que la prière est valide car on peut faire ses ablutions sans avoir l'intention de prier [...] Ce
n'est pas parce qu'on a fait nos ablutions qu'automatiquement notre prière est valide. Mais par
contre si on n'a pas fait ses ablutions, automatiquement la prière est invalide.

Différence entre la condition et le pilier : Ils ont le même jugement, si ce n'est que la
condition ne fait pas partie intégrante de l'acte contrairement au pilier.

121
1/ la connaissance de l'entrée de la prière :

La preuve est la parole d'Allah subhanahu ta'âlâ, lorsqu'Il dit : « accomplissez la prière
(normalement), car la prière demeure, pour les croyants, une prescription, à des temps
déterminés » (Sourate An-Nisa' ; verset 103). Ce qui signifie que la prière n'est pas valide
avant son heure ni après son heure sauf si la personne a une excuse.

2/ la purification des 2 impuretés (la grande et la petite impureté) :

La preuve est la parole d'Allah subhanahu ta'âlâ, lorsqu'il dit : « Ô croyants ! Lorsque vous
vous disposez à faire la salât, faites d'abord vos ablutions en vous lavant le visage et les mains
jusqu'aux coudes, en vous passant les mains mouillées sur la tête et en vous lavant les pieds
jusqu'aux chevilles. Mais si vous êtes en état d'impureté, lavez-vous tout le corps. » (Sourate
Al Maidah ; verset 6).
La preuve également est le hadith rapporté par ibnou 'Omar ou le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
dit : « Allah n'accepte pas une prière sans purification ».

Jugement de celui qui se rend compte après avoir fait sa prière qu'il n'était pas en état
de pureté rituel :

Sa prière n'est pas valide et il doit la refaire. La preuve est le verset 6 de Sourate Al Maidah.
At-tahara est une des conditions de la prière et il n'y a pas de preuve qui vient restreindre ou
exempter cela. Les savants disent que la condition ne peut être ignoré par un oublie ou par une
erreur.

3/ la purification des vêtements, du corps et de l'endroit ou l'on prie :

La purification des vêtements : la preuve est la parole d'Allah subhanahu ta'âlâ : « et tes
vêtements purifie-les » (Sourate Al Mouddathir ; verset 4). Ainsi que le hadith du prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « lorsque l'un d'entre vous arrive à la mosquée, qu'il retourne ses
sandales et qu'il les regardes. S'il voit une impureté, qu'il les essuies avec le sol puis qu'il prie
avec ». Dans ce hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous ordonne d'être vigilant est de ne
pas prier en étant en possession d'une impureté. Ce hadith ne concerne pas uniquement les
sandales mais tout les vêtements en général.

[...]

122
La purification du corps : la preuve est le hadith qui selon 'Ali : il était un homme qui
sécrétait beaucoup de madhi. Et avait honte de demander au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬par
rapport à sa place vis à vis de lui (c'était le père de son épouse Fâtima). Il demande donc à
Miqdad ibnoul aswad de demander au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬que doit faire une personne
qui secrète du madhi. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a répondu : "Lave ta partie intime et fais
tes ablutions". Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à celle qui avait l'hémorragie : "nettoie de
toi le sang et prie" (hadith authentique rapporté par el Boukharie et Mouslim).

La purification de l'endroit ou l'on prie : la preuve est le hadith ou le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit à ses compagnons après qu'un bédouin est uriné dans la mosquée : « Versez sur
son urine un seau d'eau ».

Jugement de celui qui prie en ayant une impureté sur lui :

- S'il ne le sais pas et qu'il s'en rend compte après sa prière, la majorité des savants disent
que sa prière est valide et il n'a pas à la recommencer. Sheikh el Albanie (rahimahoullah) est
d'avis qu'il doit refaire sa prière et dit qu'il faut différencier entre une personne qui s'en rend
compte pendant la prière et une personne qui s'en rend compte après la prière.

- S'il s'en rend compte pendant la prière, et qu'il peut enlever cette impureté (par
exemple si l'impureté est présente sur les chaussures, sur un vêtement qui est un surplus dans
le fait de couvrir sa 'awra), il peut continuer sa prière.

- S'il ne peut pas enlever l'impureté, il doit sortir de la prière. Sheikh el Albani dit : "celui
qui prie et durant sa prière constate une impureté et qu'il ne peut pas l'enlever. Il doit couper
sa prière obligatoirement". Sheikh 'Uthaymin dit : "Il doit partir de sa prière car sa prière n'est
pas valide s'il sait que pendant la prière, il y a une impureté sur ses vêtements".

La preuve est le hadith d'Abou Sa'id el khoudri (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a prié et enlevé ses sandales. Les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬derrière lui, ont
également enlevés leur sandales. Lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a terminé sa prière, il
demanda à ses compagnons la raison pour laquelle ils avaient enlevés leurs sandales. Ils ont
répondu qu'ils l'ont vu enlever ses sandales et qu'ils ont voulu faire comme lui. Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur dit : "Jibril est venu et ma informé qu'elles contenaient une impureté.
Lorsque l'un d'entre vous vient à la mosquée, qu'il retourne ses sandales et qu'il les regarde.
S'il voit une impureté, qu'il l'essuie avec le sol puis qu'il prie avec". Dans ce hadith, le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a considéré valide le début de la prière ou il pria avec l'impureté.

La distinction entre tahara el hadath et tahara el khabath :

123
- tahara el hadath : c'est la purification de l'état d'impureté qu'il soit mineur ou majeur.
L'état d'impureté est quelque chose d'abstrait, c'est pour cela que le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : "le croyant n'est pas impure", mais il peut être en état d'impureté. Enlevé l'état
d'impureté est une obligation pour la prière. Si une personne effectue la prière en état
d'impureté mineure ou majeur, il doit refaire sa prière même s'il avait oublié ou pensait avoir
ses ablutions.

- tahara el khabath : c'est la purification des impureté. Concernant la purification de


l'impureté, on applique le hadith de jibril ('alayhi salam) rapporté par Abou Sa'id el khoudri

4/ couvrir sa 'awra :

La preuve est la parole d'Allah subhanahu ta'âlâ, lorsqu'Il dit : «Ô enfants d'Adam, dans
chaque lieu de prière portez vous parure » (Sourate el A'râf ; verset 31).

La cause de la révélation de ce verset est que pendant la periode de jahiliya (pré islamique),
quraish donnait comme condition aux personnes qui souhaitaient entrer à la Mecque :
- de ne manger que de leur repas. Ceux qui arrivés à la Mecque, n'avaient pas le droit de
préparer leur propre repas.
- de ne pas faire le tawaf avec leur propre vêtements mais avec des vêtements fournis par
quraish sinon ils faisaient le tawaf nu (les hommes de jour et les femmes de nuit).

La preuve également est la parole du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : "Allah n'accepte pas
la prière d'une femme pubère sans khimar".

"Allah n'accepte pas" : la règle dans cela est que l'acte est rejeté et nul jusqu'à preuve du
contraire.

"une femme pubère" : c'est à dire une femme qui a eu ses menstrues. Et non qui a ses
menstrues car une femme qui a ses menstrues ne prie pas.

"sans khimar" : le khimar est ce qui couvre la tête. Vient du terme "khamara" en arabe qui
signifie : couvrir. D'où l'appelation de l'alcool, "el khamr" car il couvre l'esprit et la raison.

La 'awra de l'homme : se situe entre le nombril et le genou.


Comme cela a était rapporté par 'Amr ibnou Shou'ayb, selon son père, selon son grand père, le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : "entre le nombril est le genou, c'est une 'awra". Les savants
ont dit que le nombril et le genou ne sont pas compris dans la 'awra car le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : "entre le nombril est le genou". Comme l'a dit sheikh el 'Uthaymin
(rahimahoullah) : "le nombril n'est pas compris dans la partie à cacher et de même pour les
genoux"
124
Selon Jouroud el Aslami, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a vue un homme qui avait sa cuisse
découverte. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « couvre ta cuisse car la cuisse est une
'awra ».

Les savants ont divergés sur le faite que la cuisse soit une 'awra ou non :

- La plupart des savants disent que la cuisse est une 'awra, la preuve est le hadith de Jouroud.

- Les autres savants disent que ce n'est pas une 'awra, ils se basent sur le hadith qui dit que le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était dans la maison de 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬est il avait l'une de ses
cuisses découverte. Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬demande la permission d'entrer et le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l'a autorisé. Puis 'Omar (‫ )رضي هللا عنه‬frappa à la porte et demanda
l'autorisation d'entrer et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a donné l'autorisation. Et lorsque
'Othman (‫ )رضي هللا عنه‬frappa à la porte du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et demanda
l'autorisation d'entrer, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬cacha sa cuisse et lui donna l'autorisation
d'entrer. 'Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬demanda au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pourquoi lorsqu'Abou
Bakr et 'Omar (‫ )رضي هللا عنهم‬sont rentrés, il n'a pas couvert sa cuisse et lorsque 'Othman ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنه‬est rentré, il recouvra sa cuisse. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : "ne dois-je pas
avoir honte de celui envers qui les anges ont honte ?".

Concernant ce hadith, les autres savants (ceux qui considèrent la cuisse comme une 'awra)
disent que ce fait est rare et eu lieu dans un contexte particuliers et restreint. C'est un acte du
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬alors que le hadith précédent est une parole du prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬, et la parole du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est une législation pour l'humanité. Ils
utilisent la règle qui dit que lorsqu'il y a une contradiction entre un acte du prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬et sa parole, c'est la parole qui prévaut sur l'acte. Car le prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a peut être découvert sa cuisse pour une raison précise, ou peut être que c'est une
spécificité du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, ou bien alors il s'agit d'un acte du prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬qui est peut être antérieur à sa parole. Il y a autant d'ambiguïté qui ont poussé les
savants à appliquer cette règle : lorsque un acte du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et l'une de
ses paroles se contredisent, la parole prévaut sur l'acte. Ils utilisent un autre exemple,
sheikh el Alabni (rahimahoullah) dit : "par exemple il a était rapporté dans un hadith
authentique que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait son prêche du vendredi en portant une
bague en or. Or, les ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sur l'interdiction du port de l'or
pour l'homme sont claire. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a porté cette bague avant
l'interdiction".

Jugement sur le fait de prier avec un pantalon :


Les savants condamnent ce fait, ils disent que cela est détestable et est proche de l'interdiction
car on voit apparaitre les formes de celui qui prie avec et cela n'est pas approprié pour le
musulman. Au contraire, lorsqu'il prie et qu'il se présente devant Allah subhanahu ta'âlâ, il
125
doit être le plus présentable et le plus pudique. Hormis les pantalons très lare, il n'est pas
permis au musulman de prier avec un pantalon. Concernant la validité de la prière, malgré le
faite que cela soit très détestable, cela n'influe pas sur sa validité.

La 'awra de la femme envers une autre femme : il y a 2 avis des savants :

1/ Elle ne peut montrer aux autres femmes que ce qu'elle à le droit de montrer à ses
maharim :
La preuve est le verset ou Allah subahahu ta'âlâ dit : "qu'elles ne montrent leurs atours qu'à
leurs maris, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs maris, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs
maris, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs soeurs, ou aux femmes
musulmanes, ou aux esclaves qu'elles possèdent, ou aux domestiques mâles impuissants, ou
aux garçons impubères qui ignorent tout des parties cachées des femmes" (Sourate An-nour ;
verset 31)

"qu'elles ne montrent leurs atours" : Les savants ont dit que les atours (la beauté), concerne
la beauté qui était connue des femmes au temps du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. C'est à dire les
cheveux, les bras, ce qui était connue que les femmes montraient. Sheikh el Albani a dit : "on
peut résumer cela au endroit des ablutions". En aucun cas, il n'était connu des femmes au
temps du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, qu'elles découvraient leur poitrine, leur dos, leur cuisses
... Cet avis est l'avis le plus sur.

2/ La partie à cacher entre les femmes et la partie comprise entre le nombril et le genou :
Les partisans de cet avis, on prit le hadith prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : "entre le
nombril est le genou, c'est une 'awra". Ils disent que c'est un hadith général qui concerne aussi
bien l'homme que la femme. Ils utilisent également d'autres ahadith dans lesquels, le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a autorisé à des femmes d'allé au hammam lorsqu'elle sont malades ou en
état de lochies.

Lorsque les savants ont définis la 'awra du femmes envers une autre femme, ils ne parlent pas
de ce que la femmes à la droit ou non de porter comme vêtements. Et lorsqu'ils disent que la
'awra du femme envers une autre femme est comprise entre le nombril et le genoux, c'est en
cas de nécessité et non une règle générale. Il ne s'agit pas de montrer ces partie pour
s'embellir. Par exemple une femme qui allaite, il lui est autorisé de montrer son sein devant
ses maharim car c'est une nécessité.

Le sujet de la 'awra de la femme envers une autre femme est un sujet très ancien, qui date du
premier siècle de l'islam, ces divergence sont connus depuis longtemps. Mais malgré cela il
n'est pas connu qu'au temps des salafs les femmes avaient pour habitude de découvrir leur dos
ou une partie de leur poitrine devant d'autre femmes, cela ne fait pas partie de l'islam.

Les savants contemporains disent que la femme à notre époque doit se vêtir comme les
126
femmes à l'époque des compagnons car à notre époque les fitan sont encore plus grandes. Ils
citent le hadith dans lequel prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬met en garde la femme de se découvrir
devant d'autres femmes de peur qu'elles ne la décrivent à leur maris comme s'il la voyait.

Fatwa de Sheikh 'Uthaymin concernant le port de vêtements courts et serrés par la


femmes:
http://www.el-ilm.net/la-parure-et-l-habillement-de-la-femme-f38/les-vetements-t49.htm

La 'awra de la femme durant la prière :


Durant la prière, la femme est entièrement une ‘awra hormis son visage et ses mains. La
preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « la femme est une ‘awra » (hadith
authentique rapporté par At-Termithi) et le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : «
Allah n’accepte pas la prière d’une femme pubère sans son khimar ».

La femme doit–elle couvrir ses mains et ses pieds durant la prière ?


Concernant le hadith : « Allah n’accepte pas la prière d’une femme pubère sans son khimar »,
sheikh ‘Uthaymin dit : "le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬c’est tue sur l’ensemble du corps, y
compris les pieds et les mains. On peut comprendre du hadith qu’il est autorisé à la femme de
découvrir les mains et les pieds durant la prière mais de les couvrir est plus judicieux."

La preuve qu’il est autorisé à la femme de découvrir son visage et ses mains durant la prière,
est le hadith d’Oum Salama qui dit qu’elle faisait sa prière vêtue d’un "dir'" (robe de maison)
et d’un khimar. Les savants disent que c’est le vêtement minimum de la femme pour faire sa
prière.

Sheikh el Albanie est d’avis que les pieds de la femme doivent être couverts durant la prière et
que les chaussettes ne suffissent pas car elle montre la forme des pieds, or couvrir signifie : ne
pas montrer sa couleur et sa forme. Il utilise comme preuve un athar d’Oum Salama qui dit
qu’elle priait avec un "dir'" (robe de maison) qui couvrait le dessus de ses pieds et un khimar.

Cours n°11
Chapitre des conditions de la prière

5/ Se diriger vers la qiblah :


La preuve est le verset ou Allah subhanahu ta’âlâ dit : « Tourne donc ton visage vers la
Mosquée sacrée. Où que vous soyez, tournez-y vos visages. » (Sourate al baqarah, verset
144). La preuve également est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu'il dit à celui qui

127
avait mal fait sa prière : "Lorsque tu t'apprête à prier, fais tes ablutions puis dirige toi vers la
qiblah" (hadith authentique rapporté par el Boukhari et Mouslim).

Les moyens qui permettent de déterminer la qiblah :

le soleil : le soleil se lève à l'est ou au sud-est (cela dépend des pays et des saisons) et se
couche à l'ouest. De là, on peut déterminer le nord et le sud et en déduire la direction de la
qiblah.

la lune : la lune se lève à l'est et se couche à l'ouest. Donc d'après cela on peut déterminer la
direction de la qiblah.

les étoiles : il faut trouver l'étoile polaire (c'est l'étoile situé au nord). Pour trouver l'étoile
polaire, il faut d'abord trouver la grande ours (celle en forme de grande casserole). En dessous
de la grande ours, il y a deux étoiles très lumineuse en diagonal. Il faut suivre la diagonal en
prenant la distance de ces deux étoiles et la multiplier par 5 en décalant vers la droite, on
arrive sur l'étoile polaire. Pour vérifier que c'est bien l'étoile polaire, c'est la dernière étoile de
la petite ours (en forme de petite casserole). Et donc en fonction de l'étoile polaire, on
détermine les points cardinaux et on peut donc en déduire la qiblah.

Allah subhanahu ta'âlâ a cité trois intérêt dans les étoiles :


- illuminent le ciel
- guident le voyageur
- lapident le diable

Il est autorisé de ne pas se diriger vers la qiblah en temps de peur, lors d'une prière
surérogatoire en voyage et sur sa monture :
Allah subhanahu ta'âlâ dit : "Et si vous avez peur, alors priez en marchant ou sur vos
montures" (Sourate el Baqarah, verset 239). Ibnu 'Omar (‫ )رضي هللا عنه‬a dit après avoir cité ce
verset : "que vous soyez tournés vers la qibla ou dans une autre direction". Et Nafi' a dit :
"Ibnu 'Omar (‫ )رضي هللا عنه‬n'a pu dire cela que s'il l'a entendu du prophète (‫")صلى هللا عليه و سلم‬.

La preuve pour la prière surérogatoire en voyage et sur sa monture est le hadith d'Ibnu 'Omar
qui dit : "le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait la prière surérogatoire sur sa monture". Et dans
une autre version du hadith'el Boukhari rapporte : "Il faisait des mouvements avec sa tête, et il
ne faisait pas cela dans la prière obligatoire". Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait sur sa monture
quelque soit la direction qu'elle (sa monture) prenait et il faisait el witr sur sa monture.

(Ce hadith est l'une des preuves que le witr n'est pas obligatoire car le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬la faisait sur sa monture)

Celui qui a fait des efforts pour rechercher la qiblah, puis a priait dans une direction qu'il
128
pensait être bonne et ensuite se rend compte que cette direction n'était pas correcte, il ne lui
est pas obligatoire de recommencer sa prière. La preuve est le hadith de 'Amr ibnou Rabi'ah
qui dit : [color=blue]"Nous étions en voyage avec le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬durant une
nuit sombre, nous ne savions pas où se trouvait la qiblah, alors nous avons prié là ou nous
pensions être la bonne direction. Quand le soleil s’est levé, il nous apparu que nous n’avions
pas prié vers la qiblah, alors est descendu le verset : « Où que vous dirigiez, le visage d’Allah
s’y trouve»"

"une nuit sombre" : c'est à dire qu'ils ne voyaient ni lune, ni étoiles, il n'y avait aucun
moyen de s'orienter.

« Où que vous dirigiez, le visage d’Allah s’y trouve» : Les savants ont donnés deux
explications concernant "le visage d'Allah". La plus répandu est que "le visage d'Allah"
signifie la direction vers laquelle Allah nous demande de nous diriger. Et d'autres savants
disent que cela signifie le visage d'Allah proprement dit.

(Fait partie de la croyance du musulman de croire qu'Allah subhanahu ta'âlâ a un visage,


cela fait partie de Ses caractéristique. Mais il y a des règles qui régissent cela par exemple on
ne doit pas demander comment est ce visage. Poser cette question est une innovation.
Certains gens de l'innovation utilise se verset pour dire qu'Allah se trouve partout. Les
savants leur répondent en disant : "le fait de ce trouver en face de quelque chose ne signifie
pas que cette chose n'est pas élevé. La preuve est que le soleil lorsqu'il se couche, on le voit
en face de nous pourtant il est bien au dessus de nous. Et cet exemple (du soleil) et une
créature, que dire alors du Créateur subhanahu ta'âlâ".)

Sheikh 'Uthaymin a cité quelques points concernant ce hadith :

- dans ce hadith, il y a une preuve que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne connait pas l'invisible
car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne connaissait pas la direction de la qiblah.

- celui qui fait un effort pour trouver la qiblah puis s'est trompé, il n'a pas a recommencer sa
prière mais il y a une condition à cela, il ne faut pas qu'il ait négligé ses recherches de la
qiblah.

Cours n°12

Chapitre de la description de la prière.

6/ L’intention :

129
C’est avoir l’intention de prier et de spécifier cette prière dans son cœur.
Il n’est pas légiféré de prononcer cette intention car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l’a
jamais prononcé [avec sa langue]. Lorsqu’il voulait prier, il se levait et disait : « Allahu akbar
» sans dire quoi que ce soit avant. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a jamais prononcé
l’intention, il n’a jamais dit : « je prie pour Allah tel prière, en me dirigeant vers la qiblah, 4
raka’at en tant qu’imam » […] Ceci est une innovation qui n’a jamais été rapporté que ce soit
à travers une chaine de transmissions authentique ou faible [..]. Cela n’a pas été rapporté par
les compagnons et aucuns des tabi’in n’a jugé cela bon de même que les 4 imams. Et si cela
était un bien, les compagnons nous auraient précédés dans cela.

Changer son intention durant la prière :

Changer d’intention lors d’une prière bien précise n’est pas autorisé : par exemple
avoir l’intention d’effectuer la prière du fajr et durant cette prière modifier son intention en
voulant finalement faire la prière sunna après les ablutions

De même qu’il n’est pas autorisé de changer d’intention d’une prière surérogatoire
vers une prière précise : par exemple avoir l’intention d’effectuer une prière purement
surérogatoire (sans raison) et durant cette prière modifier son intention en voulant finalement
faire la prière sunna après les ablutions)

Par contre changer d’intention d’une prière précise vers une prière surérogatoire, cela
est autorisé.

Quant à celui qui prie une prière obligatoire et qui durant cette prière ce rend compte qu’il l’a
déjà prié, il n’est pas obligé de changer son intention car elle passe automatiquement en prière
surérogatoire car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à interdit de faire 2 fois dans la journée la
même prière obligatoire.

Formuler deux intentions :

Il est autorisé de formuler deux intentions à condition que ce soit deux actes
surérogatoires ou bien un acte surérogatoire avec un acte obligatoire. La preuve est le
hadith koudsi : «si mon serviteur à l’intention de faire une bonne action sans l’accomplir, il
lui est compté une bonne action ».

Il n’est pas autorisé de formuler deux intentions pour deux actes obligatoires : par
exemple, celui qui est en état de janaba le vendredi peut faire un seul lavage en formulant
deux intentions (l’intention du khousl du vendredi et l’intention du khousl pour l’état de
janaba) s’il considère que le lavage du vendredi est surérogatoire. Mais s’il considère que le
lavage du vendredi est obligatoire, il doit obligatoirement faire deux lavages bien distincts.

Parmi les conditions de la prière, il ya également les conditions inhérente à tout actes : être
musulman, sain d’esprit et pubert.

Chapitre de la description de la prière :

130
Résumé du livre de sheikh el Albani : la description de la prière du prophète

Lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se levait pour prier, il se dirigé vers la qiblah en se
positionnant devant sa soutra. Il ouvrait sa prière en disant : « Allahu akbar ». Il levait ses
mains au moment du takbir (sois au niveau des épaules, sois au niveau des oreilles ou entre
les deux), les paumes de la main tourné vers la qiblah. Il posait sa main droite sur sa main
gauche et les plaçaient sur sa poitrine. Puis il regardait par terre et commençait sa prière en
récitant diverses invocations qui font l’éloge et remercie Allah subhanahu ta’ala. Puis il
demandait la protection d’Allah contre le diable. Puis il disait la bessmellah à voie basse que
ce soit lord d’une prière à voie basse ou à voie haute. Puis il lisait la fatiha verset par verset.
Et lorsqu’il terminait sa lecture [de la fatiha], il disait : « Amine » à voie haute en le
prolongeant. Puis il récitait une autre sourate, longue ou courte. Il récitait à voie haute durant
la prière du sobh, les deux première raka’a du maghreb et de l’isha. Et à voie basse durant la
prière du dohr, du ‘asr, la 3 raka’ de la prière du maghreb et les deux dernières de la prière du
‘isha. Il lisait également à voie haute durant la prière du jumu’a, la prière des deux fêtes, la
prière de demande de pluie et durant la prière de l’éclipse. Les deux dernière raka’ du
prophète étaient toujours plus courte de moitié que les deux premières (le temps de lire une
quinzaine de verset). De temps en temps, il se contentait de réciter uniquement la fatiha lors
des deux dernières raka’at de la prière.

Puis lorsqu’il terminait sa lecture, il marquait une pose [un silence]. Il levait ses mains, faisait
le takbir et s’incliné. Il posait ses mains sur ses genoux et les tenaient fortement [comme s’il
les attrapait] en écartant ses doigts. Il écartait ses coudes des cotés de son corps. Il tendait son
dos et le tenait droit au point ou si l’on y verserait de l’eau, elle stagnerait. Il était apaisé, il
disait : « subhanahu rabbi l’adhim » (3X) et dans une autre version : « subhanahu rabbi
l’adhim wa bi hamdi » (3X). Durant son inclinaison, il disait diverses invocations. Il est
interdit de réciter le Coran durant l’inclinaison et la prosternation. Puis il se relever de
l’inclinaison en disant : « sami’u Llahu liman hamida » et levait ses mains on moment ou il
relevait son dos. Lorsqu’il était debout, il disait : « rabbana wa laka el hamd » et rajoutait
parfois d’autres invocations.

Après s’être relevé de l’inclinaison, les savants ont divergés concernant le fait de remettre ses
mains sur sa poitrine (el qabl) ou non. Certains savants comme sheikh el Albany disent qu’il
doit laisser ses mains relâchées car il n’a pas était rapporté que le prophète à posé sur sa
poitrine, sa main droite sur sa main gauche. Or la posture de l’être humain à l’état normale est
les mains relâchées. Les autres savants comme sheikh ibnu baz se basent sur un hadith du
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « nous les prophètes, il nous a été ordonnés de laisser
poussez nos barbes et de poser sur notre poitrine notre main droite sur notre main gauche
durant la prière » donc à partir du moment où l’on est debout dans la prière, on doit faire el
qabl car c’est la sunnah des prophètes.

Puis le prophète faisait le takbir et se prosterné, il posait ses mains au sol avant ses genoux. Il
prenait appuis sur ses mains et les posées [à plat], joignait ses doigts et les dirigeait vers la
131
qiblah, plaçait ses mains au niveau de ses épaules ou de ses oreilles. Il touchait le sol avec son
front et son nez, il disait : « j’ai été ordonné de me prosterner sur 7 os : le front [et il fit un
signe de la main pour montrer son nez], les deux mains, les genoux et le bout des orteils. ». Il
dit également : « pas de prière pour celui qui n’a pas toucher la terre avec son nez comme il a
touché la terre avec son front ». Les savants ont dit de ce hadith que cela signifie qu’il n’y a
pas de prière valide ; c'est-à-dire que celui qui se prosterne sur son front uniquement sans que
son nez ne touche le sol, sa prière est nulle et il doit la recommencer. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était
apaisé durant sa prosternation et disait : « subhanna rabbil a’laa » (3X) et ajoutait à cela
diverses invocations. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a ordonné d’accentuer les
invocations durant la prosternation et il dit : « la personne est le plus proche de son seigneur
lorsqu’elle est en prosternation ». Il relevait sa tête en disant le tekbir, allonger son pieds
gauche et s’asseyait dessus toujours en étant apaisé. Il dressait son pieds droit et diriger ses
orteils vers la qiblah et disait : « Allahumma aghfir lî wa rhamnî wa jbournî wa rfa3nî wa
hdinî wa 3âfinî wa rzouqnî ». Puis il faisait le tekbir et se prosterner une seconde fois
exactement comme la première, relevait sa tête en disant le tekbir et s’asseyait sur son pied
gauche jusqu’à ce que chaque os reviennent à sa place. Puis il se relevait en s’appuyant sur le
sol. Il faisait la deuxième raka’at comme il faisait la première excepté la durée. La deuxième
raka’at étant plus courte que la première.

Après la deuxième raka’at, il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s’asseyait pour le tashahoud. Lorsque la prière
était de deux raka’at, il s’asseyait en faisant el iftirach comme il s’asseyait entre les deux
soujoud. Il faisait de même lors du premier tashahoud des prières de 3 ou 4 raka’at. Lorsqu’il
était assis pour le tashahoud, il posait sa main droite sur sa cuisse droite, sa main gauche sur
sa cuisse gauche ; ouvrait sa main gauche et fermer sa main droite, tendait l’indexe et le
regardait. Il bouger son indexe et faisait des invocations, il disait : « il [l’indexe] est plus dur
pour le diable que le fer ». Après chaque 2 raka’at, il faisait at-tahiyya, priait sur lui-même et
à légiféré cela à sa communauté. Après le tashahoud et avant le taslim, il faisait diverse
invocations. Puis il faisait le taslim en tournant sa tête vers la droite et disait : « as-salamou
‘alaykoum wa rahmatoullah » puis il tournait sa tête vers la gauche et disait : « as-salamou
‘alaykoum wa rahmatoullah ». De temps en temps, il ajouter : « wa barakatouhou » lorsqu’il
tournait à droite.

Il y a 4 façons de faire le taslim qui ont étaient rapporté dans la sunnah :


1- « as-salamou ‘alaykoum wa rahmatoullah » à droite et à gauche
2- « as-salamou ‘alaykoum wa rahmatoullah wa barakatouh » à droite et « as-salamou
‘alaykoum wa rahmatoullah » à gauche
3- « as-salamou ‘alaykoum wa rahmatoullah » à droite et « as-salamou ‘alaykoum » à gauche
4- « as-salamou ‘alaykoum » uniquement à droite

132
Cours n°13
Chapitre des piliers de la prière

Chapitre des piliers de la prière :

Le pilier est un acte qui fait partie intégrante de la prière, Lorsqu’il est inexistant l’acte
est inexistant.
Ils sont aux nombres de 14.

La différence entre les piliers et les obligations dans la prière :


Les deux sont obligatoires. Si l’on délaisse l’un des piliers, la prière devient nulle.
Si l’on délaisse l’une des obligations volontairement, la prière est invalide. Celui qui oublie
l’une des obligations, sa prière est valide mais il doit compenser avec les prosternations de la
distraction.

La prière comporte des obligations et des piliers qui constituent celle-ci. Si l’un des piliers
n’est pas accompli, la prière n’est pas considéré valide. Ils sont :

1- tekbir el ihram (premier tekbir de la prière) :

La preuve est le hadith de ‘Ali ibnu ‘Abi Talib qui rapporte que le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : « les clefs de la prière est la purification. Ce qui l’interdit est le tekbir et ce qui
l’autorise est le teslim ».
L’autre preuve est le hadith d’abou houreyra, lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit à celui
qui avait mal accompli sa prière : « lorsque tu te lève pour prier, dis : Allahou akbar ». […]
Les savants ont dit que tous ce que le prophète a enseigné à cet homme dans ce hadith est
obligatoire.

« Ce qui l’interdit est le tekbir » : C'est-à-dire que le tekbir, rend interdit des choses qui
sont autorisé en dehors de la prière. Parmi ces choses : parler, rire, manger, boire …

« ce qui l’autorise est le teslim » : C'est-à-dire ce que le teslim, autorise les choses
interdites durant la prière.

2- prier debout durant les prières obligatoire pour celui qui en est capable :

La preuve est la parole d’Allah, lorsqu’Il dit : « et tenez-vous debout devant Allah, avec
humilité » [sourate Al-Baqarah : 238].

133
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬prié debout et il l’a ordonné, lorsqu’il dit à ‘Imran ibnu Husayn
: « prie debout, si tu ne peux pas alors prie assis, si tu ne peux pas alors prie sur le coté »
(hadith authentique rapporté par el boukhari, Abou Dawud et At termidhi).

« et tenez-vous debout devant Allah, avec humilité » : Ce verset est descendu car lorsque la
prière fut légiférée, il n’était pas interdit de parler et les compagnons parler durant la prière

« et tenez-vous debout devant Allah» : c’est à dire de prier debout.

Prier debout n’est pas un pilier pour les prières surérogatoire. Il est donc autorisé de prier
assis durant les prières surérogatoires même pour celui qui est capable de prier debout. Celui
qui prit assis, aura la moitié de la récompense de celui qui prit debout comme cela a était
rapporté dans sunnan d’ibnu majah, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « la prière de celui
qui prit assis est divisé de moitié ».
Il y a un autre hadith rapporté par el boukhari dans lequel le prophète ( ‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous
informe que celui qui prit assis à la moitié de la récompense de celui qui prit debout et celui
qui prit allongé, à la moitié de la récompense de celui qui prit assis.

« est divisé de moitié » : c'est-à-dire la récompense comparé à celui qui prit debout.

Quant à celui qui n’a pas la possibilité de prier debout et qui prit assit, sa réompense est la
même que celui qui prit debout. La preuve est le hadith rapporté par el boukhari ou le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « lorsque le serviteur est malade ou en voyage, il lui est
comptabilisé les mêmes actes que lorsqu’il était résidant ou en bonne santé. »

3- la lecture de sourate el fatiha à chaque raka’at :

La preuve est le hadith de ‘ubayd ibnu samit qui rapporte que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « point de prière pour celui qui n’a pas lu le prologue du livre ».
De même que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à ordonné à l’homme qui avait mal accompli sa
prière, de lire durant sa prière. Le prophète lui dit : « et fais ainsi à chaque une de tes prière »

« point de prière » : c'est-à-dire que la prière n’est pas valide pour celui qui ne lit pas
sourate el fatiha

« le prologue du livre » : c'est-à-dire sourate el fatiha.

« et fais ainsi à chaque une de tes prière » : c'est-à-dire qu’il faut lire el fatiha à chaque
raka’a

134
Les savants sont unanimes pour dire que la lecture de sourate el fatiha est un pilier de la prière
pour celui qui prie seul que ce soit une prière à voix haute ou à voix basse. S’il ne lit pas el
fatiha, sa raka’a n’est pas acceptée. Ils sont également d’accord pour dire que celui qui prie
derrière un imam, durant une prière à voix basse ou durant les raka’at à voix basse doit lire
sourate el fatiha.

Concernant la prière à voix haute derrière l’imam, les savants ont divergés :

- Certains disent qu’il doit lire el fatiha à voix basse en même temps que l’imam car :
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « point de prière pour celui qui n’a pas lu le prologue
du livre ».
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pria un jour la prière du fajr et entendit des personnes lire
derrière lui et cela le dérangea. A la fin de la prière, il demanda à ses compagnons : n]]« est ce
que vous lisez ? ». [/i]Ils dirent : « Oui ô envoyer d’Allah ». Le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
leur dit : « ne lisez pas sauf pour la mère du livre (sourate el fatiha) ». Les savants ont dit que
ce hadith est une preuve que celui qui prit derrière l’imam durant une prière à voix haute doit
réciter el fatiha à voix basse.

- D’autres savants, ont dit que celui qui prie derrière l’imam doit écouter et ne pas
réciter el fatiha. Ils citent pour preuve :
Le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « celui qui prie derrière l’imam. Sa lecture
[de l’imam] est pour lui une lecture ». (les savants qui sont de l’avis qu’il faut lire el fatiha
derrière l’imam, considèrent ce hadith faible).
Le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit en parlant de l’imam : « lorsqu’il dit :
« Allahou akbar », dites : « Allahou akbar ». Lorsqu’il s’incline, inclinez-vous. Lorsqu’il se
prosterne, prosternez-vous. Et lorsqu’il lit, écoutez-le ».
Le verset 204 de sourate el a’raf : « Lorsque le Coran est récité, observez le silence et
écoutez-le attentivement, afin de mériter la miséricorde du Seigneur ». Ils disent que ce verset
est descendu dans la prière et concerne la prière.
Sheikh el Albani (rahimahuLlah) a démontré que le hadith de la prière du fajr est faible et
qu’il ne doit donc pas être prit en considération. Il a authentifié une autre version de ce hadith,
dans lequel le prophète dit : « ne faites pas sauf si l’un d’entre vous récite el fatiha » et dit :
"réfléchissez sur cette parole du prophète. On comprend que cela n’est pas une obligation, il
est autorisé de lire sourate el fatiha mais le mieux est d’écouter."

Il y a également de nombreux athar des compagnons [qui viennent appuyer cet avis] :
Le athar de Jabir ibnu ‘AbdiLlah lorsqu’il dit : « celui qui prit une raka’at sans lire durant
cette raka’at, [c’est comme] s’il n’a pas prié sauf s’il prie derrière l’imam ».
Le athar de ‘AbdouLlah ibnou ‘Omar qui fut questionné sur le fait de réciter derrière
l’imam, il dit : « si l’un d’entre vous prie derrière l’imam, sa lecture vous suffi. Et si vous
priez seul, alors lisez ». Nafi’ qui était au servisse d’AbduLlah ibnu ‘Omar a dit qu’il ne lisait
pas lorsqu’il était derrière l’imam.
Zayd ibnou Thabit fut questionné sur la lecture derrière l’imam, et il dit : « il n’y a pas de
135
lecture lorsque l’on prie derrière l’imam »
‘AbdouLlah ibnou Mas’oud, lorsqu’il fut questionné sur la lecture derrière l’imam, il
répondit : « écoute le Coran car la prière te préoccupe déjà et la lecture de l’imam te suffi ».

4 & 5- l’inclinaison et le fait d’y être apaisé :

La preuve est la parole d’Allah subhanahu ta’ala qui dit : «ô vous qui avez crus, inclinez vous
et prosternez-vous ».
La preuve également est la parole du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, lorsqu’il dit à l’homme qui
avait mal accompli sa prière : « puis incline toi jusqu’à être apaisé durant ton inclinaison ».

6 & 7- se relever de l’inclinaison et être apaisé :

La preuve est le hadith d’ibnou Mas’oud el Ansari qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « la prière de celui qui n’est pas apaisé durant son inclinaison et sa prosternation, n’est
pas accepté ». […]
La preuve également est le hadith du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, lorsqu’il dit à l’homme qui
avait mal accompli sa prière : « puis relève toi jusqu’à te tenir debout »

« puis relève toi » : c'est-à-dire se relever de l’inclinaison.

8 & 9- la prosternation et l’apaisement durant celle-ci :

La preuve est la parole d’Allah ta’ala lorsqu’Il dit : «ô vous qui avez crus, inclinez vous et
prosternez-vous ».
Et également, la parole du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit à cet homme qui avait mal
accompli sa prière : « puis prosterne toi jusqu’à être apaisé durant ta prosternation. Puis
relève toi jusqu’à être apaisé en étant assis. Puis prosterne toi jusqu’à être apaisé durant ta
prosternation. »

Les membres sur lesquels on doit se prosterner :


Les membres sur lesquels on doit se prosterner sont aux nombres de 7, ils ont étaient cité dans
le hadith d’ibnou ‘Abbas rapporté par el Boukhari et Mouslim qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « j’ai été ordonné de me prosterner sur 7 os : le front [et il fit un signe de la
main pour montrer son nez], les deux mains, les genoux et le bout des orteils ». Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬à également dit : « point de prière pour celui qui n’a pas toucher la terre
avec son nez comme il a touché la terre avec son front ».

10 & 11- s’assoir entre les deux prosternations, et d’y être apaisé :

136
La preuve est la parole du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit à l’homme qui avait mal
accompli sa prière : « puis relève toi jusqu’à être apaisé en étant assis, puis prosterne toi
jusqu’à être apaisé durant ta prosternation »

L’apaisement : c’est le fait que chaque os reviennent à leur place et le sentiment


d’apaisement.

12- le dernier tashahud :

‘AbdouLlah ibnu Mas’oud rapporte qu’avant que le tashahoud ne soit rendu obligatoire, il
disait : « as salamou ‘ala Llah, as salamou ‘ala Jibril wa Mikael » et le prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬leur dit : « ne dites pas ainsi, mais dites : at tahyyatu liLlah … »

C’est le second tashahud qui est considéré par les savants comme un pilier de la prière. Le
premier, les savants le considèrent comme une obligation est non un pilier.

La formule du tashahud qui est la plus authentique, est celle rapporté par ibnou Mas’oud
qui dit comme cela est rapporté dans el Boukhari et Mouslim : « le prophète m’a enseigné le
tashahud, mains dans la main comme il m’a enseigné les sourates du Coran. Il ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬dit : at tahiyyâtou liLlâh wa s-salawâtou wa t-tayyibâtou. As salâmou ‘alayka ayyouhâ n-
nabiyyou wa rahmatou Llâhi wa barakâtouhou. As salâmou ‘alaynâ wa ‘alâ ibâdi Llâhi s-
sâlihîna. Ash hadou an lâ ilâha illâ Llâhu, wa ash hadou anna Mouhammadan ‘abdouhou wa
rasoûlouhou »

El hafid ibnou Hajar a dit qu’il y avait plusieurs version du hadith d’ibnou Mas’oud qui
nous montre qu’il y avait une différence de formulation lors du vivant du prophète et après sa
mort. ‘AbdouLlah ibnou Mas’oud a dit : « nous disions : que la paix soit sur toi ô envoyé
d’Allah lorsqu’il était parmi nous. Lorsqu’il décéda nous disions : que la paix soit sur le
prophète ». Ibnou hajar a également rapporté une parole d’ibnou Jarih qui dit qu’Ata lui a
informé que les compagnons du prophète lorsqu’il était vivant disait : « As salâmou ‘alayka
ayyouhâ n-nabiyyou » et lorsqu’il décéda il disait : « as salâmou ‘alâ n-nabiyyi ».

Sheikh el Albani a soutenu cet avis et que si les compagnons du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬,
ont fait cela ce n’est qu’après que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur ait dit même s’il n’y a
pas de ahadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui le rapporte. Il cite également le hadith
d’Aisha, lorsqu’elle enseignait le tashahud durant la prière, elle disait : « as salâmou ‘alâ n-
nabiyyi ».

Il y a une règle qui dit : lorsque un compagnon affirme une chose, et qu’il n’a pas était
rapporté le contraire par d’autres compagnons, la parole de ce compagnons doit être
prises en considération.

D’autre savants disent que l’on doit dire : « As salâmou ‘alayka ayyouhâ n-nabiyyou » car
137
c’est de cette manière que le prophète l’a enseigné a ibnou Mas’oud. Ils disent que ce
changement de formulation est un effort de la pars d’AbdouLlah ibnou Ma’oud.

Il existe également le tashahoud selon la version d’ibnou ‘Abbas ou encore d’Omar ibnou l-
Khattab. ces divergences de formulation, entre dans le cadre de se que les savants appels : la
divergence variée (ikhtilafou at tana’ou).

Il y a 2 sortes de divergences :
- la divergence contradictoire : c’est lorsqu’un avis contredit l’autre. Et l’un des deux avis est
la vérité.
- la divergence variée : c’est lorsque les avis ne sont pas contradictoire. La vérité est dans
chaque une de ces divergences. La sunna du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, dans cette catégorie
de divergence est de les faire chaque une de temps en temps.

13- la prière sur le prophète après le dernier tashahud :

La preuve est le hadith de Foudal ibnou ‘Oubayd el Ansari qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a vue un homme prier sans dire le tahmid, sans glorifier Allah ta’ala et sans prier sur le
prophète et est parti. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « il s’est précipité celui-ci », il
l’appela et lui dit ainsi qu’aux autres : « lorsque l’un d’entre vous prie, qu’il commence par
glorifier son Seigneur puis qu’il prie sur le prophète et invoque par ce qu’il désire ».
Selon ibnou Mas’oud, un homme est venu vers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬alors que nous
étions en sa compagnie, il c’est assis devant lui et dit : « Ô envoyer d’Allah, quant au salut
d’Allah sur toi nous le connaissons. Comment prier sur toi durant nos prières ? ». Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : « pour prier sur moi dites : Allâhoumma salli ‘alâ
Mouhammadin … »

La meilleure formule pour prier sur le prophète est celle rapporté par Ka’b ibnou ‘Oujra qui
dit : « nous avons dit : ô envoyer d’Allah, nous savons comment te saluer mais comment prier
sur toi ? ». Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur dit : « dites : Allâhoumma salli ‘alâ
Mouhammadin wa ‘alâ âli Mouhammadin kamâ sallayta ‘alâ Ibrâhîma wa ‘alâ âli Ibrâhîma.
Innaka hamidoun majid. Allâhoumma bârik ‘alâ Mouhammadin wa ‘alâ âli Mouhammadin
kamâ bârik ‘alâ Ibrâhîma wa ‘alâ âli Ibrâhîma. Innaka hamidoun majid. »

Concernant le fait de rajouter la parole sayyid pendant le tashahoud durant la prière, cela
n’a était rapporté dans aucun hadith du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. En dehors de la prière, il
n’est pas interdit de le dire et cela est même préférable car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit :
« je suis le meilleur (sayyid) des être humains et point d’ostentation »

14- les salutations :


La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « les clefs de la prière est la

138
purification. Ce qui l’interdit est le tekbir et ce qui l’autorise est le teslim ». Les savants
disent que le pilier est le fait de dire « as salamou ‘alaykoum » à droite.

Cours n°14
Chapitre des obligations dans la prière

Chapitre des obligations dans la prière :

L’obligation durant la prière, si on la délaisse volontairement la prière n’est pas valide,


et lorsque on la délaisse involontairement, ceci est compensé par la prosternation de la
distraction.

1- Takbir al intiqal :

C’est le fait de dire « Allahu Akbar » pendant les mouvements durant la prière, et « Sami'a
Llahu Liman Hamida », « Rabbana wa laka-l-hamd »

"Sami'a Llahu Liman Hamida" : Allah entend ceux qui le loue ; ici le verbe entendre
(sami'ou) signifie l'exaucement (el istijaba'). C'est à dire qu'Allah exauce ceux qui le loue en
leur donnant la récompense [de la prière] qui est au minimum de 10 et au maximum de 700.
La preuve dans le Coran qu'entendre (sami'ou) signifie l'exaucement (el istijaba') est le verset
: « Car Tu es Celui qui entend bien la prière ». Et dans la sunnah, la preuve est la parole du
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : "Recherchez la protection contre 4 choses [...] contre une
invocation qui n'est pas entendu."

"Rabbana wa laka-l-hamd " : Il y a 4 façons de le dire :


- rabbanâ lakal-hamd
- rabbanâ wa lakal-hamd
- allahumma rabbanâ lakal-hamd
- allahuma rabbanâ wa lakal-hamd

La preuve de cette obligation est le hadith d'abou Hureyra (‫ )رضي هللا عنه‬qui rapporte que le
prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, lorsqu’il se levait pour prier disait : « Allahu Akbar », lorsqu'il
était debout. Puis il disait : « Allahu Akbar », lorsqu’il s’incliner. Ensuite il disait : « Sami'a
Llahu Liman Hamida », lorsqu’il relevait son dos de l'inclinaison. Puis il disait alors que son
dos était debout : « Rabbana wa laka-l-hamd ». Puis il disait : « Allahu Akbar », lorsqu’il

139
descendait [pour se prosterner]. Puis il disait : « Allahu Akbar », lorsqu’il relevait sa tête de la
prosternation. Puis il disait : « Allahu Akbar », lorsqu’il se prosternait. Puis il disait : « Allahu
Akbar », lorsqu’il se relevait [de sa deuxième prosternation]. Puis il faisait ainsi pendant sa
prière jusqu’à la terminer et il disait « Allahu Akbar », lorsqu’il se levait après le 1er
tachahoud.
Et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Priez comme vous m’avez vu priez » (rapporé par Al Boukhari
et Mouslim)

Les savants disent que le takbir doit se dire durant le mouvement (exemple : entre le moment
ou on est debout et ou l'on s'incline).

Cheikh Al Albani il dit : « Il est autorisé de le dire avant le mouvement mais le meilleure est
de le dire durant le mouvement, et il faut le commencer pendant le pilier et le finir avant la fin
de se pilier. »

Et beaucoup d'imams font une erreur : ils disent « Allahu Akbar » au moment où ils sont déjà
en inclinaison par exemple, car ils disent s’ils le disent avant les prieurs vont le précéder. Or
les savants sont catégoriques sur cette erreur, car ils contredisent la Sunna. Certains savants
sont même allez jusqu’à dire que celui qui fait cela sa prière n’est pas valide, mais la plupart
disent qu’elle est valide, tel est l’avis de Cheikh Al ‘Utheymine.

Concernant le fait de se relever après la 2ème prosternation, il est connu qu'il faut faire une
légère pause (assis) avant de se relever (debout). Donc a quel moment faut-il dire le takbir ?
Cheikh Al Albani a dit : « Il faut dire le Takbir au moment où on se relève de la 2ème
prosternation, puis on observe une pause et on se relève. »

L'autre preuve est le l'hadith de l'homme qui avait mal accompli sa prière. Le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬lui a dit : "La prière d’une personne ne peut être complète que si elle a fait ses
ablutions et qu’elle les ai faites correctement, puis qu’elle dise "Allahou akbar" (le 1er
Takbir) et remercie Allah et Le loue, et qu’elle fasse ses éloges, et qu’elle lise ce qu’elle veut
du Qur’an, puis qu’elle dise « Allahu Akbar », puis qu’elle s’incline jusqu’à que ses os soient
apaisé, puis dit « Sami3a Llahu liman hamida » jusqu’à être debout, puis dit : « Allahu Akbar
», puis qu’elle se prosterne jusqu’à que ses os reprennent leur place, puis qu’elle dise «
Allahu Akbar » puis qu’elle relève sa tête jusqu’à s’asseoir , puis qu’elle dise « Allahu Akbar
» puis qu’elle se prosterne jusqu’à ce que ses os reprennent leur place, puis qu’elle relève sa
tête en disant « Allahu Akbar » et s’il fait cela sa prière est alors complète. »" (Sahih rapporté
par Abou Dawoud.)

Quand est-ce que la personne dit « Sami3a Llahu Liman Hamida » ? Quand elle prit
seul, ou derrière l’imam ou quand elle dirige la prière ? Ou bien les trois ?
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Quand l’imam dit « Sami3a Llahu Liman Hamida »
dites « Rabbanâ wa laka-l-hamd »
Beaucoup de savants disent que lorsque tu pries derrière l’imam et quand il dit « Sami3a
140
Llahu Liman Hamida » ne le dit pas mais dit « Rabbanâ wa laka-l-hamd»
L’imam Ash shafi3 et, à notre époque, Cheikh Al Albani disent que l’on doit aussi le dire, ils
disent que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬disait les deux, qu’il ne l’a pas interdit. Il n’est pas
mentionné que l’imam doit dire uniquement « Sami3a Llahu Liman Hamida » alors qu’il dit
aussi « Rabbanâ wa laka-l-hamd»

2- At tachâhûdu-l- Awwâl (le 1er tachahoud) :

La preuve que le 1er tachahoud n'est pas un pilier est le hadith où le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a oublié celui-ci. Il s'est relevé, les compagnons l'ont averti, mais il n'est pas redescendu et
a terminé sa prière. Puis il a fait les 2 prosternations de la distraction avant le taslim.
Les savants ont déduit 2 choses de ce hadith :
1- Lorsque l'imam oublie le 1er tachahoud et que les gens le reprennent, il doit poursuivre sa
prière.
2- Le 1er tachahoud n'est pas un pilier, puisqu'un pilier n'est pas compensé par les
prosternations de la distraction.

La preuve que le 1er tachahoud est bien une obligation est le hadith d'Ibn Mas'oud ( ‫رضي هللا‬
‫)عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque vous vous asseyez toutes les deux unités
de prières (rak3atayni) dites : « Attahiyâtu Lillahi wa ssalawâtu wa ttayyibât, as salamu
3aleyka ayyuha nnabiyu wa rahmatuLlâhi wa barakatuhu, as salamu 3aleyka wa 3ala
3ibaduLlahi sâlihin, ach-hadu an la ilâha illa Llah wahdahu lâ sharika Lahu, wa ach-hadu
anna Muhammadan 3abduhu wa rasuluh », puis que l’un d’entre vous choisisse l’invocation
qui lui plait le plus et qu’il invoque par celle-ci son Seigneur 3azawajall ». (rapporté par An
nassa’i)

On déduit aussi de ce hadith qu'il est autorisé de dire des invocations même dans le 1er
tachahud (et pas seulement le 2ème tachahoud).

3- As Sutra :

C’est l’obstacle que met le prieur devant lui et il se dirige vers elle. L’obligation de la sutra se
fait avant la prière. Il est obligatoire pour celui qui se lève pour prier de positionner devant lui
une sutra. Cette sutra permet d'empéccher les gens ou les choses de passer devant lui et de ne
pas préoccuper le prieur par ce qui se passe derrière cette obstacle.

Saïd Abi Atma (‫ )رضي هللا عنه‬a dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’entre
vous prie qu’il prie vers une sutra, et qu’il s’en approche afin que le diable ne coupe pas sa
prière. » (rapporté par Hâkim et An Nassa’i)

141
« afin que le diable ne coupe pas ta prière », il y a plusieurs explications à ce sujet :
1- pour ne pas que le diable vienne en apparence de djinn ou humain.
2- afin que le diable ne passe pas devant toi ou ne soit pas la cause que quelqu’un passe
devant toi et coupe ta prière.
3- il parle du chat noir car dans un hadith il est dit que le chat noir c’est Chaytan.
4- pour ne pas qu’il coupe ta prière en te distrayant durant celle-ci.

Selon Ibn ‘Umar (‫)رضي هللا عنه‬, il dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne pries que
devant une sutra et ne laisse personne passer devant toi et s’il s’obstine alors combats-le, car
il y a avec lui le diable. ».

« combats-le » : Les savants ont dit que cela veut dire « pousse le violemment aussi fort que
possible »
S’il essaye de passer une fois repousse-le gentiment, car peut-être qu’il ne t’as pas vu, ensuite
si la personne persiste, alors pousse-la aussi fort que possible.

Il y a cependant une divergence des savants concernant l'obligation de la soutra. Certains


disent qu'elle est obligatoire et d'autres seulement une sounnah, mais l'avis le plus sûre est
qu'elle est obligatoire d'après la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Ne pries que devant
une sutra... ».

Qu’est-ce qui fait guise d’obstacle ?

L’obstacle peut-être un mur, un pilier, un bout de bois planté dans le sol, une monture…
La hauteur minimale que doit avoir l'obstacle est la hauteur de "mou-akhiratou errahli", c'est
une planche qui est présente à l'arrière d'une selle de chameau, contre laquelle on s’adosse3.
Cette planche représente une coudée de long.

Moussa Ibnou Talha (‫ )رضي هللا عنه‬a dit, selon son père, que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit
: « Lorsque l’un d’entre vous mets devant lui un obstacle d’une hauteur comparable à celle de
la planche située derrière la selle, qu’il prie et ne fasse pas attention à ceux qui marche
derrière. »

Le fait de s’approcher de sa sutra fait parti de la sunna :

Selon Bilal (‫)رضي هللا عنه‬, il dit : « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait et il y avait entre lui et
le mur vers lequel il priait la distance équivalente à trois coudées. » (rapporté par Al
Boukhari)
Selon Sahl Ibn Sa3d (‫)رضي هللا عنه‬, il dit : « Il y avait entre l’endroit où le prophète ( ‫صلى هللا‬
142
‫ )عليه و سلم‬priait et le mur, la distance suffisante pour qu’une brebis passe. » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

Pour rassembler les deux hadiths, on peut dire que lorsque le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
était debout, la distance entre lui et le mur était de 3 coudées. Et lorsqu’il était prosterné la
distance était celle qui suffit à laisser passer une brebis.

Concernant le fait de passer devant une personne qui prie sans sutra, les savants ont dit que
l'on dois voir l’endroit où le prieur pose son front, puis, de cet endroit, mesurer la distance
suffisante pour laisser passer une brebis. Il est possible de passer au-delà de cette distance.
Et d'autre savant , comme Cheikh Al Albani, ont dit : « Tu passes derrière l’endroit où il pose
son front. »

Ce qui annule la prière de celui qui n'a pas de sutra :

Celui qui n’a pas de sutra devant lui alors, si une femme, un âne ou un chien noir passe devant
lui, cela coupe sa prière.

‘Abdullah Ibn Sâmid (‫ )رضي هللا عنه‬a dit selon son père Abi Dhar, que le prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre vous se lève pour prier, le protégera alors s’il a devant lui
un obstacle d’une hauteur semblable au dossier de la selle d’un chameau et s’il n’y a pas
devant lui un obstacle similaire au dossier de la selle d’un chameau, alors coupe sa prière,
l’âne, la femme, et le chien noir. » Abdullah Ibn Sâmid demanda à Abu Dhar : « Ô Aba Dhar
qu’en est-il du chien noir ? Quelle est la différence entre le chien noir, rouge ou jaune ? » Et
il lui répondit : « J’ai posé cette même question au prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et il m’a dit : «
Le chien noir c'est le diable. » »

On pourait alors mentionner les hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait alors que Aïcha
(‫ )رضي هللا عنها‬était couchée devant lui. Les savants ont dit que cela n'était pas un passage
comme cela est mentionné dans le hadith.

Celui qui prie sans sutra et que quelqu'un passe devant lui, la récompense de sa prière sera
diminuée.

L’interdiction de passer devant le prieur :

Abi Juhayn (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Si celui qui passe
devant le prieur savait le péché qu’il avait fait, il préférerait rester debout 40 plutôt que de
passer devant lui » (il ne sait plus si c'est 40 jours ou mois ou années) (rapporté par Muslim et
Al Boukhari)

Lorsqu’une personne met une sutra devant lui, qu’il ne laisse alors personne passer devant lui
143
et sa sutra.

Ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Un jour le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié et une brebis
s’est avancée et a voulu passer devant lui. Il s’est avancé vers le mur jusqu’à coller son
ventre au mur et la brebis est passée derrière lui. »

Abou Sa'id al Khudri (‫ )رضي هللا عنه‬rapporte que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque
l’un d’entre vous prie, qu’il ne laisse personne passer devant lui et qui l’en empêche autant
qu’il peut, s’il s’obstine alors qu’il le combatte, car il y a avec lui le diable » (rapporté par
Muslim)

L’obstacle de l’Imam est le même pour ceux qui prient derrière lui :

Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « Je suis venu, je me suis approché en étant sur ma monture
(la femelle d’un âne) et je m’approchais à cette époque là de l'âge de la puberté, le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬présidé la prière à Mina. Je suis passé devant le rang, puis je suis descendu
et j’ai envoyé mon ânesse afin qu’elle mange et qu’elle boive, et je suis rentré dans le rang et
personne ne m’a rien dit. » (rapporté par Muslim et Al Boukhari)

Il est passé devant les rangs personne ne lui a fait de reproche, donc cela était quelque chose
de connu et non une chose étrangère à cette époque. C'est pourquoi les savants ont déduit que
la soutra de l'imam était suffisant pour ceux qui prient derrière lui.

Cours n°15
Chapitre des choses recommandées à dire dans la prière

Les sounan dans la prière :

La définition du terme souna chez les savants du fiqh (fuqaha): celui qui le fait est
récompensé, et celui qui le délaisse n’est pas châtié.

Les savants sont unanime pour dire qu'il faut prier comme le prophète
même si ce n'est qu'un actes recommandés (souna) et que celui qui la délaisse n'est pas châtié.
Car le prophète a dit : "priez comme vous m'avez vu priez" donc plus on
prit comme le prophète l'a fait et plus on sera récompensé. La distinction
entre pilier, obligations et sunnans n'est valable que dans le cas ou on a oublié d'accomplir un
acte dans la salat, pour savoir comment le rattraper. Mais la règle générale est de prier comme
le prophète a prié.

144
L'auteur à divisé les sunnans en deux : sounan qawliya (dans la parole) et sounan fi3liya (dans
l'acte)

1- Les sounan dans la parole (sounan qawliya) :

1 - Dou3â oul istiftâh (L’invocation d’ouverture de la prière) :

La meilleure est celle rapporté par Abou Houreyra qui dit que le prophète
observait un petit silence avant sa lecture. Il lui dit : "Ô Envoyé d’Allah !
Je vois que tu observe un silence entre le Takbir et la récitation, qu’est-ce que tu dis ?" Il dit :
« Je dis : Ô Allah, éloigne-moi des péchés, comme Tu as éloigné l’Orient de l’Occident. Ô
Allah purifie-moi de mes péchés comme on purifie le vêtement blanc de la souillure. Ô Allah,
lave-moi de mes péchés avec la neige, l’eau et la grêle."
‫ اَللّهُ َّم نَقِّنِي ِم ْن‬، ‫ب‬
ِ ‫ق َو الْ َم ْغ ِر‬
ِ ‫ت بَ ْينَ ْال َم ْش ِر‬ َ ‫اَللَّهُ َّم بَا ِع ْد بَ ْينِي َو بَ ْينَ َخطَايَا‬
َ ‫ي َك َما بَا َع ْد‬
ِ ‫ي بِالثّ ْل‬
‫ج َو‬ َ ‫ اَللّهُ َّم ا ْغ ِس ْلنِي ِم ْن َخطَايَا‬،‫س‬ ِ َ‫ثوبُ األَ ْبيَضُ ِمنَ ال َّدن‬ْ ّ‫ي َك َما يُنَقَّي ال‬ َ ‫َخطَايَا‬
‫ْالما ِء َو ْالبَ َر ِد‬

2 - Al isti3adha (la demande de protection contre le diable) :

Allah dit : "Lorsque tu lis le Coran, demande alors la protection d’Allah contre Satan le
lapidé" [Sourate An Nahl ; v.98]

Selon Abi Sayîd Al Khoudrî : "Le prophète se levait pour la


prière, il disait l’invocation de l’ouverture, puis il disait : Je cherche refuge auprès d’Allah
contre le diable banni, contre ses insufflations, contre son inspiration et sa tentation"
ِ ‫أَعـو ُذ بِاهللِ ِمنَ ال َّشـيْطا ِن ِم ْن نَ ْف ِخـ ِه َونَ ْفـثِ ِه َوهَ ْم‬
‫ـزه‬

Certains savants comme sheikh el Albany (rahimahu Llah) concidérent el isti3adha comme
une obligation. Mais l'avis majoritaire est que cela est preférable.

Est-ce qu’on doit le dire uniquement à la 1ère unité de prière ou à chaque unité de
prière ?

Certains savants ont dit que le prophète le disait après l’invocation de


l’ouverture, donc il doit être dit uniquement à ce moment là (c’est l’avis de Cheikh Ibn Baz)
D’autres savants ont dit qu'il doit être dit à chaque unité de prière par rapport à la parole
d’Allah

145
3 - Al besmeLlah (le fait de dire : bismiLlahi r-rahmani r-rahim) :

Pour celui qui considère el besmeLlah comme étant un verset de la fatiha, il doit
obligatoirement le dire. Quant à celui qui considère qu'elle ne fait pas partie de sourate el
fatiha, cela est recommandé.

Il y a divergence des savants sur le fait que la besmeLlah fait partie ou non de sourate el
fatiha. L'avis le plus sur est qu'elle ne fait pas partie car le prophète a dit
dans un hadith : "lorsque l'un d'entre vous lit el fatiha et qu'il dit : el hamdou liLlahi rabbi l
3alamin. Allah dit : mon serviteur m'a remercié". Il n'a pas commencé par la besmeLlah.
L'autre preuve est la parole des compagnons qui rapportent de la prière du prophète
, d'abou Bakr et de Omar qu'il débutaient par : el hamdou liLlahi rabbi l
3alamin.

4 - At ta’mîne (le fait de dire Amîne) :

Selon Ibn Houjour, lorsque le prophète disait : "wa lâ d-dâlîne ", il disait :
"amîne" et élevé la voix. (hadith authentique rapporté par abou Dawoud et Tirmithi)

Abu Houreyra, rapporte que le prophète a dit : "Lorsque l’imam dit :


"amîne" ; dite : "amîne ". Car celui dont le "amîne" coïncide avec celui des anges alors ses
pêchés antérieures lui seront pardonnés". (hadith authentique rapporté par el Boukhari et
Mouslim)

Cheikh Al Albani a dit : "Il ne faut ni précéder l'imam, ni tarder à le dire. Lorsque l’imam
commence à dire : "amîne", dites : "amîne". "

5 - Al qira’atu ba3da al fâtiha (la lecture après al fatiha) :

Selon Abi Qatâda : "lorsque le prophète lisait durant les deux premières
raka'at de la prière de dhohor, al fatiha et deux sourates [une dans chaque raka'at]. Il allongeait
la 1ère et raccourcissait la 2ème. Il faisait entendre de temps en temps des versets et il faisait
pareil pour la prière du 3asr et du soubh."

La deuxième raka'at du prophète était toujours plus courte que la première,


que ce soit durant la prière du dhohor, du 3asr ou du sobh.

Dans un autre hadith, il est rapporté que le prophète lisait durant les deux
premières raka'at du dhohor et du 3asr la fathia est une autre sourate, et il faisait de temps en
temps entendre un verset. Il lisait durant les deux dernière raka'at du dhohor et du 3asr

146
uniquement el fatiha.

Il est autorisé de lire de temps en temps une sourate après al fatiha durant les deux dernières
unités de prières du dhohor et du 3asr. La preuve est le hadith rapporté par abi Sayîd, qui dit :
"Le prophète lisait pendant les deux premières raka'at de la prière du
dhohor environ 30 versets, et dans les deux dernières la moitié (cad 15 versets). Et de même
pour al 3asr, le prophète lisait durant les deux premières raka'at un peu
près 15 versets et la moitié durant les deux dernières."

La sunnah est de prier à voix haute durant la prière du sobh, durant les deux premières raka'at
du maghreb et de l'3isha. Et de lire à voix basse pendant la prière du dhohor, du 3asr, durant la
troisième raka'at du maghreb et les deux dernières raka'at de la prière de l'3isha.

Pour celui qui ne connait pas al fatiha :


Il doit dire à la place de la sourate : " Al hamdulilah, subhanallah, wa la ilâha illa Llah"

6 - At tasbih fil roukoû3i was soujoûd (le fait de dire : subhanna rabbi al 3adhîm pendant
l’inclinaison ; et : subhannah rabbi al a3lâ pendant la prosternation) :

Selon Houdeyfa , qui dit : "J’ai prié avec le prophète , il disait


lorsqu’il était en état d’inclinaison : "soubhannah rabbi l 3adhîm" et lorsqu’il était en état de
prosternation : "soubhannah rabbi l a3lâ"."

Selon ‘Outba Ibn ‘Amir : "Lorsque le prophète était en état


d’inclinaison, il disait : soubhannah rabbi l 3adhîm wa bihamdih" et en état de prosternation :
"subhannah rabbi al 3alâ wa bihamdih".

7 - Ajouter après avoir dit : "rabbana wa laka al hamd", lorsque l’on s'est relevé de
l’inclinaison :

"Notre Seigneur, à Toi la louange, [une louange digne de] remplir les cieux, la terre et
l'espace qui existe entre eux, et autant que Tu désires en plus de cela. Tu es Digne d'éloges et
de gloire. C'est [la parole] la plus véridique qu'un serviteur puisse prononcer. Nous sommes
tous Tes serviteurs. O Allah, nul ne peut empêcher ce que Tu as donné ni ni donner ce que Tu
as empêché. La fortune du riche ne saurait lui profiter [sans Ton aide] car, toute richesse ne
provient que de Toi."

‫ت ِم ْن‬ َ ‫ َو ِملْ َء َما ِش ْئ‬،‫ َو ِملْ َء َما بَينَهُ َما‬،‫ض‬ ِ ْ‫ َو ِملْ َء اْألَر‬،‫ت‬ ِ ‫ ِملْ َء السَّم َوا‬،‫ك الْ َح ْم ُد‬ َ َ‫َربَّناَ ل‬
َ َ‫ َو ُكلُّنَا ل‬،‫ق َما قَا َل الْ َع ْب ُد‬
‫ اَللَّهُ َّم الَ َمان َع لِ َما‬،‫ك َع ْب ٌد‬ ُّ ‫ أَ َح‬،‫ أَ ْه َل ْالثَّنَا ِء َو ْال َمجْ ِد‬،‫َش ْي ٍء بَ ْع ُد‬
‫ك الْ َج ُّد‬
َ ‫ َو الَ يَ ْنفَ ُع َذا الْ َج َّد ِم ْن‬،‫ْت‬ َ ‫ْت َوالَ ُم ْع ِط َي لِ َما َمنَع‬ َ ‫أَ ْعطَي‬
ou "Notre Seigneur, à Toi la louange, des louanges abondantes, pures et bénies"

147
‫ك ْال َح ْم ُد َح ْم ًدا َكثِيرًا طَيِّبًا ُمبَا َر ًكا فِي ِه‬
َ َ‫َربَّنَا َول‬

8 - Ad du3â bayna s-sajdatayn (l’invocation entre les deux prosternations):

Selon Hudeyfa , le prophète disait entre les deux


prosternations : "Seigneur, pardonne-moi. Seigneur, pardonne-moi"

‫ َربِّ ْغفِرلِي‬،‫َربِّ ا ْغفِرلِي‬

Les savants disent qu'il est autorisé de le dire plus d'une fois

Al maghfira (la demande de pardon) signifie à la fois, la demande de protection des péchés et
la demande de pardon des péchés.

Selon Ibn ‘Abbas , le prophète disait entre les deux


prosternations : "O Allah, pardonne-moi, fais-moi miséricorde, dispenses-moi de tout
manquement, élève-moi, guide-moi, accorde-moi le salut et accorde-moi ma subsistance"

‫ َوارْ ُز ْقنِي‬،‫ َوعَافِنِي‬،‫ َواهُ ِدنِي‬،‫ َوارْ فَ ْعنِي‬،‫ َوارْ َح ْمنِي‬،‫اَللَّهُ َّم ا ْغفِرلِي‬

Les savants disent que lorsque les mots maghfira (demande de pardon) et rahma (miséricorde
d'Allah) sont dans la même phrase, ils ont le même sens. Et lorsqu'ils sont séparés, ils ont
chacun une signification particulière.

9 - As salâtou 3ala n-nabiyyi ba3da t-tachahoud l awwâl (La prière sur


le Prophète après le premier tashahud) :

Selon ‘Aicha, qui dit : “ Nous préparions au prophète son siwâk et l’eau
avec laquelle il faisait les ablutions. Lorsqu’il se levait la nuit [quand Allah le voulait], il
utilisé le siwâk et faisait ses ablutions, puis priez 9 unités de prières et il ne s’asseyait qu’au
moment de la 8ème. Il invoquait son Seigneur et priait sur Son envoyé. Puis, il se levait pour
la 9 ème unités de prière, s’asseyait et remercier Allah, priez sur lui-même, invoquait et faisait
le taslim ».

10 - Ad du3â’ ba3da at tachahoud l awwâl wa ath thânî siwâ’ (dire l’invocation après le
premier tashahud comme celle après le second) :

148
Selon ‘Abdallah Ibn Mass3ud , qui dit que Mohammed a dit :
"Lorsque vous vous asseyez toute les 2 unités de prières dites : "Les salutations, les prières et
les oeuvres pures appartiennent à Allah. Que la paix, la miséricorde d'Allah ainsi que Ses
bénédictions soient sur toi, ô Prophète. Que la paix soit sur nous et sur les serviteurs vertueux
d'Allah. J'atteste qu'il n'y a point de divinité digne d'adoration en dehors d'Allah et j'atteste
que Muhammad est Son Serviteur et Messager"

،ُ‫هللاِ َوب َر َكاتُه‬ َّ ُ‫ي َو َرحْ َمة‬ ُ ِ‫ك أَيُّهَا الَّنب‬ ُ َ‫وات َوالَّطيِّب‬
َ ‫ات اَل َّسالَ ُم عَل ْي‬ ُ َ ‫صل‬َ َّ‫ًات ِ َّهللِ َوال‬
ُ ‫اَلَّت ِحي‬
ُ‫ َوأَ ْشهَ ُد أَ َّن ُم َح َّم ًدا َع ْب ُده‬،ُ‫هللا‬
َّ َّ‫ أَ ْشهَ ُد أَ ْن الَ إِلهَ إِال‬،‫هللاِ الَّصالِ ِحيْن‬ َّ ‫اَسالَ ُم َعلَ ْينَا َو َعلَي ِعبَا ِد‬
‫َو َرسُولُه‬
Puis que l'un d'entre vous choisisse l'invocation qui lui plait le plus. Et qu'il invoque par
celle-ci son Seigneur"

11 - Dou3a’ ba3da t-tachahoud ath thânî (l'invocation après le 2ème tachahud) :

Selon Abou Houreyra , le prophète a dit : "Lorsque l’un


d’entre vous fini le dernier tachahud, qu’il demande la protection d’Allah contre 4 choses : le
châtiment de l’enfer, de la tombe, contre les tentations de la vie et les tentations de la mort et
contre la tentation du faux messie"

12 - At taslîmatou th-thânî (le second taslîm [à gauche]) :

Le prophète faisait deux taslim, comme cela a été rapporté par ibnou
Mas3oud. Il disait : "as salamou 3alaykoum wa rahmatouLlah" à droite puis "as salamou
3alaykoum wa rahmatouLlah" à gauche, de tel sorte que la blancheur de sa joue était visible.

Cours n°16
Chapitre des choses recommandées à faire dans la prière.

149
2 - Les sounan dans les actes (sounan fi3liya)

1 - Lever ses mains au moment du takbir :

La preuve est le hadith d’ibnou ‘Omar qui dit : « Le prophète


levait ses mains au niveau de ses épaules lorsqu’il ouvrait la prière (c-à-d au moment du
takbiratoul ihram), lorsqu’il disait le takbir avant de s’incliner et lorsqu’il levait sa tête de
l’inclinaison. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Il y a d’autres ahadith qui nous montrent comment le prophète levait ses


mains durant la prière. Il ne les écartait pas ni ne les serraient, il les laissait entre ouvertes.

Il y a trois façons rapporté dans la sounna de lever les mains :


- Au niveau des épaules
- Au niveau des lobes des oreilles
- Au niveau du haut des oreilles

Il y a trois moments où l’on peut toujours lever les mains :


- Au moment du takbir
- Avant le takbir
- Après le takbir

Nafi’ rapporte : « Lorsqu’ibnou ‘Omar entrait en prière, il faisait le


takbir et levait ses mains. Il levait également ses mains lorsqu’il s’inclinait, lorsqu’il disait : «
sami’ou Llahou liman hamida » et lorsqu’il se levait de la deuxième raka’at vers la troisième.
Et il attribua cela au prophète » (rapporté par Al Boukhari et Abou
Dawoud)

Ce hadith est un hadith mawqouf, c’est un fait d’un compagnon qui a le jugement d’un hadith
rapporté du prophète .

Les savants ont dit qu’il fallait toujours lever ses mains au moment du takbiratoul ihram, au
moment de l’inclinaison, en se relevant de l’inclinaison et après le premier tashahoud (après la
deuxième raka’at vers la troisième), car il a été rapporté que le prophète ne
les a jamais délaissé.

Il est légiféré de levait de temps en temps ses mains durant chaque mouvement, que l’on
s’abaisse ou que l’on se relève. La preuve est le hadith de Malik ibnou-l Houwayrith
qui dit avoir vue le prophète levait ses mains pendant sa

150
prière, lorsqu’il s’inclinait, lorsqu’il relevait sa tête de l’inclinaison, lorsqu’il se prosternait,
lorsqu’il relevait sa tête de la prosternation. Il levait ses mains jusqu’au haut de ses oreilles.
(rapporté par An-Nassa-i)

2 - Poser sa main droite sur sa main gauche sur sa poitrine :

Selon Sahl ibnou Sa’d : « Les gens ont reçu l’ordre de poser leur main droite sur
leur avant bras gauche pendant la prière » (rapporté par Al Boukhari et l’Imam Malik)

Selon Wa’il ibnoul Houjour , qui dit : « J’ai prié avec le Prophète
, il posa sa main droite sur sa main gauche sur sa poitrine. » (rapporté par
Ibnou Khouzayma)

Il y a d’autres ahadith du prophète authentifiés par sheikh el Albany


(rahimahouLlah) qui rapportent que le prophète posait le milieu de sa main
droite sur son poignet (donc la main droite touche à la fois la main, le poignet et l’avant bras).

Sheikh el Albany, considère comme obligatoire le fait de poser sa main droite sur sa main
gauche et considère comme sounna la façon de le faire.

Les savants, ont cité certaines sagesses sur le fait de poser sa main droite sur sa main gauche :
- cela est une posture d’humilité envers Allah
- cette position, encercle le cœur pour préserver l’intention, comme l’a cité Ibnou Hajar dans
fathoul bari

Concernant le fait de poser ses mains en dessous du nombril, les savants du hadith sont
unanimes sur la faiblesse de ces ahadith.

3 - Regarder l’endroit de la prosternation :

La preuve est le hadith d’Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Lorsque le prophète
est entré dans la Ka’ba, son regard n’a pas dévié de l’endroit où il posait
son front lors de la prosternation, jusqu’à en être sortie. » (rapporté par Hakim)

Le jugement de fermer les yeux durant la prière :


De nombreux ahadith nous prouvent que le prophète priait les yeux ouvert.

151
Les savants disent que cela est détestable (makrouh) car cela n’a pas été rapporté dans la
sounna du prophète .

Certains savants comme l’Imam ibnou-l Qayyim (rahimahouLlah), sheikh el ‘Outhaymin


(rahimahouLlah) disent que lorsque la personne éprouve la nécessité de fermer ses yeux car il
y a une chose qui est susceptible de la distraire dans sa prière, il lui est autorisé de les fermer
et cela peut même être préférable. Sheikh el ‘Outhaymin a donné l’exemple de celui qui prie
avec des enfants qui jouent dans la même pièce.

Le jugement concernant le fait de regarder l’imam durant la prière :


Les savants disent que cela est autorisé car les compagnons regardaient le prophète
durant la prière. Sheikh el ‘Outhaymin dit que l’on déduit des ahadith où
les compagnons décrivent la prière du prophète , qu’il est autorisé à celui
qui prie derrière l’imam de le regarder avec l’intention d’apprendre de sa prière et à condition
de ne pas avoir à tourner sa tête [pour le voir].

4 - Faire, durant l’inclinaison, ce qui est rapportée dans les ahadith suivants :

‘Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬rapporte : « Le prophète ne levait ni ne baissait sa tête


lorsqu’il était en état d’inclinaison mais, il la mettait entre les deux. » (rapporté par Mouslim
et Abou Dawoud)

Selon Abou Houmay , décrit la prière du prophète et dit : «


Lorsqu’il s’inclinait, il saisissait ses genoux et alignait son dos. » (rapporté par Al Boukhari
et Abou Dawoud)

Wa’il ibnou Houjour , rapporte : « Lorsque le prophète


s’inclinait, il écartait ses doigts. » (rapporté par Ibnou Khouzayma)

Abou Houmayd , rapporte : « Lorsque le prophète s’inclinait,


il posait ses mains sur ses genoux comme s’il les attrapaient. Et il tendait ses bras comme est
tendu la corde d’un arc. Il écartait ses bras de ses côtes. » (rapporté par Abou Dawoud et At-
Tirmidhi)

Les savants disent que lorsque le musulman prie et qu’il est en état d’inclinaison, son côté est
comparable à un arc et ses bras à une corde.

152
Récapitulatif : Lors de l’inclinaison il faut :
- la tête doit être aligné avec le dos
- saisir les genoux en écartant les doigts
- tendre les bras

5 -Faire précéder [la pose] des mains avant les genoux lors de la prosternation :

Selon Abou Hourayra , le prophète a dit : “Lorsque l’un


d’entre vous se prosterne, qu’il ne se prosterne pas comme s’abaisse le chameau mais qu’il
pose ses mains avant ses genoux » (hadith authentique rapporté par An-Nasa’i et Abou
Dawud)

Il y a divergence des savants sur ce point :


1er avis : On doit faire précéder la pose des genoux avant les mains.
La preuve est le hadith de Wa’il ibnou Houjour qui dit : « J’ai vue le prophète
se prosterner et poser ses genoux avant ses mains ». Les savants qui sont
de cet avis disent que lorsque le chameau s’abaisse, il fait précéder ses pattes devant (pour
nous les mains) avant ses pattes de derrière (qui sont pour nous les genoux).

Les savants qui sont de cet avis disent que le rapporteur du hadith d’Abou Hourayra
, s’est trompé et à inversé les termes (genoux/mains). Comme l’a soutenu l’imam
ibnou l Qayyim (rahimahouLlah) dans son livre « Zad el Ma’at ». Sheikh ibnou l’Outhaymin
dit : « On ne nie pas que les genoux du chameau se situe sur ses pattes avant. Mais le
prophète a dit : « …qu’il ne s’abaisse pas comme s’abaisse le chameau. »
[…] et cela fait référence à l’image du chameau lorsqu’il s’abaisse. Lorsqu’il s’abaisse, il
précède le devant puis l’arrière. Quand tu poses tes mains avant tes genoux, ta descente est
comparable à celle du chameau ».

2ème avis : On doit faire précéder la pose des mains avant les genoux.
La preuve est le hadith d’Abou Houreyra où le prophète a dit :
« …qu’il pose ses mains avant ses genoux ». Les savants qui sont de cet avis disent que les
genoux du chameau (et des animaux en générale) sont sur leur pattes avant car l’articulation
du genou de l’être humain est articulé vers l’avant tandis que son coude vers l’arrière. Et les
pattes avant du chameau sont articulées vers l’avant et ses pattes arrière vers l’arrière.

Les savants qui sont de cet avis, disent du hadith de Wa’il ibnou Houjour qu’il
est faible.

153
3ème avis : Les deux sont autorisé.
De temps en temps, on fait précéder la pose des genoux et de temps en temps la pose des
mains pour rassembler les deux ahadith.

Sheikh el ‘Abad a dit : « Le prophète nous a interdit de s’abaisser comme


s’abaisse le chameau, c'est-à-dire avec force. Le prophète nous interdit de descendre
rapidement comme le fait le chameau. »

6 - Faire, durant la prosternation, ce qui est rapporté dans les ahadith suivant :

Selon Abou Houmayd , lorsqu’il a rapporté la description de la prière du


prophète , il dit : « Lorsqu’il se prosternait, il posait ses mains sans les
allonger ni les rapprocher, il ne collait pas ses bras à son corps, mais les écartait et il
dirigeait ses orteils vers la qiblah ». (hadith authentique rapporté par el Boukhari et Abou
Dawoud)

« sans les allonger ni les rapprocher » : C'est-à-dire que le prophète ne


posait pas ses avant-bras par terre car cela est une ressemblance au chiens en particulier et aux
animaux de manière générale.

Selon Al Barâ’ , qui rapporte que le prophète a dit : « Lorsque


tu te prosternes, poses tes mains et lèves tes coudes. » (rapporté par Mouslim)

Selon ‘Abdillah ibnou Malik Ibnou Bahiynah : « Lorsque le prophète


priait, il écartait ses mains jusqu’à faire apparaître la blancheur de ses
aisselles. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim et An-Nassa-i)
Autrement dit, le prophète écartait ses bras durant la prosternation.

Dans un autre hadith, rapporté par Mouslim, les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬ont dit que le
prophète écartait ses bras durant la prosternation de telle sorte qu’un
agneau pouvait passer sous son bras.

Selon ‘Aisha (‫)رضي هللا عنها‬, qui dit : « Je ne trouvai pas le prophète alors
qu’il dormait à mes cotés. Je le trouvai alors en prosternation, ses talons étaient collés [entre
eux] et ses orteils étaient dirigés vers la Qiblah ». (rapporté par Ibnou Khouzayma et Al
Bayhaqi)

154
Selon Wa’il ibnou Houjour : « Lorsque je suis arrivé à Médine, je me suis dit : «
Je vais voir la prière du Prophète . » » Et il a dit : « Puis il s’est abaissé,
s’est prosterné et sa tête était entre ses 2 mains. » (rapporté par Ibnou Khouzayma)

Selon Wa’il ibnou Houjour , également : « Lorsque le Prophète


était prosterné, il joignait ses doigts. » (rapporté par Ibnou Khouzayma et
Al Bayhaqi)

Et selon Al Barâ’ : « Lorsque le Prophète se prosternait, il


posait ses mains sur le sol et les dirigeait, ainsi que ses doigts, vers la Qiblah. » (rapporté par
Al Bayhaqi)

Il est rapporté que Ibn ‘Oumar était un de ceux qui faisaient le plus attention à
diriger tous ses membres vers la Qibla, à tel point qu’il ne négligeait même pas son pouce et
qu’il le joignait avec ses doigts.

Récapitulatif : Lors de la prosternation, il faut :


- ne pas poser les avant-bras sur le sol
- écarter les bras du corps
- diriger les orteils et tous les doigts vers la Qiblah
- coller les talons
- poser la tête entre les 2 mains

7 – S’asseoir entre les 2 prosternations :

Selon ‘Aïcha (‫)رضي هللا عنها‬, qui a dit : « Le Prophète s’asseyait sur son
pied gauche et relevait son pied droit. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Cette posture est appelée par les savants el Iftirach.

Selon Ibnou ‘Oumar : « Fait partie de la sounah dans la prière, de lever le pied
droit, de diriger les orteils vers la Qiblah et de s’asseoir sur le pied gauche. » (rapporté par
An-Nassa-i)

Selon Tâwouss : « Nous interrogeâmes Ibnou ‘Abbas sur el Iq3a. Il


dit : « Elle fait partie de la sounnah. » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi et Abou Dawoud)

155
El ‘iq3a (‫ = )ا ِإل ْق َعاء‬c’est de joindre les talons, les orteils dirigés vers la Qiblah, et s’asseoir sur
ses talons.
Il y a 2 sortes de ‘iq3a :
1- une qui est autorisée : c’est celle que nous avons décrite.
2- une qui est interdite : c’est de d’écarter les jambes et de s’asseoir par terre. Le Prophète a
interdit cela car il a dit que c’est comparable au chien.

8 – Ne pas se relever de la prosternation avant de s’asseoir :

Selon Abi Qilâba : « Malik Ibnoul Houwayrith m’a informé qu’il a


vu le Prophète prier, et que lorsqu’il était dans les rak’ats impaires, il ne
se levait pas tant qu’il ne s’était pas assis. » (rapporté par Al Boukhari et Abou Dawoud)

« il ne se levait pas tant qu’il ne s’était pas assis » : autrement dit, le prophète
marquait un temps très court en s’asseyant avant de se lever, et ne se levait
pas d’un coup.
Certains savants ont dit que le prophète a fait cela vers la fin de sa vie,
parce qu’il était fatigué. Mais beaucoup d’autres savants ne sont pas de cet avis.

9 - S’aider de ses mains pour se relever de la prosternation :

Selon Ayoub, selon Abi Qilâba : « Malik Ibnoul Houwayrith est


venu à nous et a présidé la prière dans notre mosquée. Puis il a dit : « Je préside la prière,
mais je ne veux pas la prière. Je fais cela car je veux vous montrer comment j’ai vu le
prophète accomplir sa prière. » Ayoub dit : « Et j’ai dit à Abou Qilâba : « Comment était sa
prière ? » Il a dit : « Comme l’exemple de ce cheykh (homme âgé) – en parlant de ‘Amr Ibnou
Salama – » Et Ayoub dit : « Ce cheykh disait le takbir (dans sa totalité) et
lorsqu’il relevait sa tête de la 2ème prosternation, il s’asseyait, s’appuyait sur le sol, puis se
levait. » (rapporté par Al Boukhari et Al Bayhaqi)

« je ne veux pas la prière » : mon but n’est pas de prier et de présider la prière pour vous

« Ce cheykh disait le takbir (dans sa totalité) » : ceci car il y a des gens qui, lorsqu’ils
s’inclinent ou se prosternent, ne disent que « Allah » sous entendu « Akbar ». Ceci est une
innovation. Et ‘Amr Ibnou Salama , lui, le disait dans sa totalité.

156
L’Imam ash-Shafi3i (rahimahoullah) a dit dans son livre « El Oum » : « Nous prenons en
considération cela (c’est-à-dire le faite de s’aider du sol en se relevant), et nous ordonnons
cela à celui qui se lève de la 2ème prosternation vers la 3ème rak’at, ou de celui qui est assis
(pour le Tachahoud) et qui se lève pour la 3ème rak’at, pour 3 raisons :
1- C’est d’abord une preuve de modestie dans la prière.
2- Cela permet à la personne de ne pas tomber en arrière.
3- Car on se doit de suivre la sounnah du Prophète .

Concernant la manière de poser les mains sur le sol, les savants ont divergé :
- Certains disent qu’il faut poser la paume des mains sur le sol.
- D’autres savants, parmi eux Cheykh Al Albani, disent qu’il faut poser les poins sur le sol.
Dans un hadith, il est rapporté que lorsque le Prophète se relevait il s’aidait de ses poins. Et ce
hadith a été authentifié par cheykh Al Albani.

10 – S’asseoir pendant les 2 Tachahoud :

Selon Abou Houmayd : « Lorsqu’il s’asseyait toutes les 2 rak’at, le prophète


s’asseyait sur son pied gauche et relevait son pied droit. Et lorsqu’il
s’asseyait à la dernière rak’at, il passait son pied gauche en dessous son pied droit, et
s’asseyait sur son coté. » (rapporté par Al Boukhari)

« à la dernière rak’at » : c’est-à-dire au dernier tachahoud, des prière à 3 ou 4 rak’at.

« il passait son pied gauche en dessous son pied droit, et s’asseyait sur son coté » : C’est ce
que les savants appellent At-Tawarouk.

Selon Ibnou ‘Oumar : « Lorsque le Prophète s’asseyait lors


de la prière, il posait sa main droite sur sa cuisse droite, fermait tous ses doigt et tendait
l’index. Et il posait sa main gauche sur sa cuisse gauche. » (rapporté par Mouslim et Abou
Dawoud)

Et selon Nâfi3 : « Lorsqu’‘Abdoullah Ibn ‘Oumar s’asseyait dans


la prière, il posait ses mains sur ses genoux, tendait son doigt et le suivait du regard. Puis il a
dit : « Le Prophète a dit : « Il est plus dure pour le Diable que le fer. » » »

Récapitulatif : Nous avons donc vu 3 manières de s’asseoir lors de la prière :


1- El ‘iq3a (‫ = )ا ِإل ْق َعاء‬c’est de joindre les talons, les orteils dirigés vers la Qiblah, et s’asseoir

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sur ses talons. Ceci se fait entre les 2 prosternations.
2- El Iftirach = c’est de s’asseoir sur le pied gauche et relevait le pied droit. Ceci se fait entre
les 2 prosternations et lors du 1er Tachahoud.
3- At-Tawarouk = c’est de passer le pied gauche en dessous le pied droit, et s’asseoir sur le
coté. Ceci se fait lors du dernier tachahoud.

Cours n°17

Chapitre des choses détestables ou interdites à faire dans la prière

Les invocations et rappel légiférés après la prière :

1 – Selon Thawbân : « Lorsque le Prophète finissait sa prière


il disait 3 fois : « Astaghfirou-llah (Allah pardonne-moi) » Et disait : « Allahouma anta
ssalamou wa minka ssalamou tabarakta dha-l jalâli wa-l ikrâm » (Ô Allah Tu est la Paix et
de Toi vient la Paix. Bénis sois-Tu ô Détenteur de la majesté et de la générosité.) Et Al Walîd
a dit à Al Awzâ3i : « Comment faisait-il el istighfâr ? » Il a dit : « En disant : « Astaghfir
llahou, Astaghfir llahou » » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi, An-Nassa-i Abou Dawoud
et Ibnou Majah)

2 – Selon Abou Az-Zoubayr : « Ibnou Zzoubayr disait après


chaque prière, une fois qu’il saluait : « lâ ilaha ila-llah waHdahou lâ charîka lahou, lahou-l
moulk wa lahou-l Hamd, wa houwa 3alâ koulli chay-in qadîr, lâHawla wa lâ qouwata illa
billahi, lâ ilaha ila-llah, wa lâ na3boudou illa iyyâhou, lahou-n ni3matou wa lhou-l faDlou,
wa lahou-th thanâ-ou-l Hassan, lâ ilaha ila-llah moukhliSîna lahou-d dîna wa law kariha-l
kâfirôun. (Point de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah, l’unique sans assovié. A Lui
la Royauté et la louange, Il est Omnipotent. Il n’y a de force ni de puissance que par Allah.
Point de divinité digne d’adoration en dehors d’Allah et nous n’adorons que Lui. C’est à Lui
qu’appartiennent la grâce, la faveur et les bonnes éloges. Point de divinité digne d’adoration
en dehors d’Allah, nous Lui vouons un culte exclusif même si cela déplait aux mécréants.) » Il
a dit : « Le Prophète faisait ainsi après chaque prière. » » (rapporté par
Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

3 – Selon El Moughira Ibnou Chou3ba , lorsqu’il a écrit à Mou3âwiya


: « Lorsque le Prophète terminait sa prière et saluait, il disait
158
: « lâ ilaha ila-llah waHdahou lâ charîka lahou, lahou-l moulk wa lahou-l Hamd, wa houwa
3alâ koulli chay-in qadîr, Allahouma lâ mâni3a limâa3Tayta, wa lâ mou3Tiya limâ mana3ta,
wa lâ yanfa3ou dhâ-l jaddi minka-l jaddou. (Point de divinité digne d’adoration en dehors
d’Allah, l’unique sans assovié. A Lui la Royauté et la louange, Il est Omnipotent. Ô Allah, nul
ne peut empêcher ce que Tu as donné, ni donner ce que Tu as empêché. La fortune du riche
ne saurait lui profiter 5sans Ton aide], car toute richesse ne provient que de Toi.) » (rapporté
par Al Boukhari et Mouslim)

4 – Selon Ka3b Ibnou 3Ajoura , le Prophète a dit : « Celui qui


prononce ces paroles ne sera point lésé : « Soubhannallah, 33 fois, Al Hamdoulillah, 33 fois,
Allahou akbar, 33 fois, après chaque prière. » » (rapporté par Mouslim At-Tirmidhi et An-
Nassa-i)
Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit : « Celui qui dit «
Soubhannallah », 33 fois, après chaque prière, « Al Hamdoulillah », 33 fois, « Allahou akbar
», 33 fois, elles sont au nombre de 99 et qui complète à la 100ème « lâ ilaha ila-llah
waHdahou lâ charîka lahou, lahou-l moulk wa lahou-l Hamd, wa houwa 3alâ koulli chay-in
qadîr » ses péchés seront pardonnés, même ceux qui sont de la taille de l’écume de la mer. »
(rapporté par Mouslim)

5 – Selon Mou3adh Ibnou Jabal : « Un jour, le Prophète m’a


pris par la main et m’a dit : « Ô Mou3adh, par Allah je t’aime. » Et je lui ai dit : « Par Allah,
je t’aime ô Envoyer d’Allah. » Puis il m’a dit : « Ô Mou3adh, je te conseille de ne jamais
délaisser de dire après chaque prière : « Allahouma a3inni 3ala dhikrika wa choukrika wa
housni 3ibâdatika. (Ô Allah, aide-moi à me rappeler de Toi, à T’être reconnaissant et à mieux
T’adorer.) » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

6 – Abou Oumâma rapporte que le Prophète a dit : « Celui qui


récite Ayat al Koursi après chaque prière obligatoire, la seule chose qui l’empêchera d’entrer
au Paradis sera la mort. » (rapporté par Ibnou Majah et At-Tabarani)
Mohammed Ibnou Ibrahim, un des rapporteur du hadith, a dit : « Et ‘Qoul houwa-llahou ahad
‘ » C’est-à-dire qu’en plus de réciter le verset du Trône, il faut également réciter la sourate El
Ikhlass.
Mais Cheykh Al Albani a considéré cet ajout comme faible. Cependant la preuve de réciter la
sourate El Ikhlass après chaque prière se trouve dans le hadith suivant, authentifié par le
Cheykh.

7 – ‘Ouqba Ibnou ‘Amir a dit : « Le prophète m’a ordonné de


réciter ‘al Mou3awidhât’ à la fin de chaque prière. » (rapporté par Abou Dawoud et An-
Nassa-i)
‘al Mou3awidhât’ (les protectrices) sont les 3 dernières sourates du Coran.

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8 – Selon Oum Salama : « Lorsque le Prophète priait la
prière de Sobh, et une fois avoir salué, il disait : « Allahouma inni as-alouka 3ikmâ nâfi3â,
wa 3amalâ moutaqabbalâ, wa rizqan Tayyiban. (Ô Allah, je Te demande une science utile,
une œuvre exaucée et une bonne subsistance.) » » (rapporté par Ibnou Majah)

Les choses déconseillées pendant la prière :

1 - S’amuser avec ses vêtements ou avec son corps sans en éprouver le besoin :

La preuve est le hadith de Mou3ayqîb , qui dit : « Le Prophète


a dit à l’homme qui voulait ajuster le sable avant de se prosterner : « Si tu
en éprouve le besoin, fais-le qu’une seule fois. » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

َ ِ‫)اإل ْخت‬:
2 – El Ikhtisâr (‫صار‬ ِ

El Ikhtisâr, c’est le faite de poser ses mains sur ses hanches.


Abou Houreyra a dit : « Il a été interdit à l’homme de prier en posant ses mains
sur ses hanches. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

3 - Lever le regard vers le ciel :

L’auteur est d’avis que cet acte est déconseillé mais l’avis le plus juste est que ceci est
interdit.
Abou Houreyra rapporte que le prophète a dit : « Que les
peuples s’abstiennent de lever leur regard vers le ciel pendant l’invocation durant la prière
sinon leur vu sera ôtée. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)

Dans d’autre hadith le prophète n’a pas précisé en cas d’invocation, mais
dans la prière entière. Donc les savants en ont déduit que l’interdiction est générale, que l’on
soit en invocation ou non. De plus, le fait qu’il y ait un châtiment prouve l’interdiction de cet
acte.

4 - Le fait de se détourner sans raison valable :

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Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬dit : « J’ai questionnais le prophète au sujet du
détournement dans la prière, il a dit : « C’est un vol du Chaytan sur la prière du serviteur. »
» (rapporté Al Boukhari, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

Sa prière en sera diminuée, car le diable a volé la récompense de sa prière.


Le détournement se divise en deux :
1- le détournement du cœur : il est pire que le détournement du corps, car la prière ne sera
plus bénéfique pour le serviteur.
2- le détournement physique : détourner son corps entièrement annule la prière, car son corps
sera détourné de la Qibla et le détournement partiel (tête…) est permis en cas de nécessité
(celui qui tourne sa tête pour crachoter sur sa gauche lorsqu’il a des insufflations pendant sa
prière)
Ce hadith prouve que le diable a un pouvoir sur les actes des serviteurs.

5 - Regarder des choses qui peuvent distraire :

Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬dit que le prophète a prié dans une tunique qui avait
des traits de couleurs et il a dit : « Les traits de celle-ci m’ont préoccupé, prenez-la, donnez-la
à Abou Jahm et apportez-moi sa tunique. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, Abou
Dawoud, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

Le Prophète a ordonné de donner cette tunique à Abou Jahm ,


car c’est lui qui lui avait offert. Et s’il a également ordonné qu’on lui apporte sa tunique, c’est
pour ne pas que ce dernier se sente lésé, ou qu’il pense que le Prophète
n’acceptait pas son cadeau.

Les savants disent qu’il est déconseillé de prier dans un endroit où l’on pourrait être distrait,
comme des lieux où se trouvent des images, ou des gens qui parlent fort, etc.

6 - As Sadl et de couvrir sa bouche :

Selon Abou Houreyra : « Le prophète a interdit as-sadl


pendant la prière et que l’homme couvre sa bouche. » (rapporté par Abou Dawoud et At-
Tirmidhi)

As sadl a deux définitions :

161
1- laisser traîner son vêtement jusqu’à ce qu’il touche le sol.
2- le fait que l’homme est emprisonné dans son vêtement à un point où il ne peut pas sortir ses
mains pour se prosterner.

« l’homme » : Ici le mot homme est général est s’applique également à la femme.

7 - Le bâillement :

Abou Houreyra rapporte que le prophète a dit : « Le


bâillement pendant la prière provient du diable, lorsque l’un d’entre vous baille qu’il se
retienne autant qu’il peut. » (rapporté par At-Tirmidhi et Ibnou Khouzayma)

« Le bâillement pendant la prière provient du diable » : Les savants en ont déduit que le
diable a une influence sur le corps du serviteur.
« qu’il l’empêche » : qui le retienne, résiste…

8 - Cracher face à la qibla ou à sa droite :

L’auteur est d’avis que cet acte est déconseillé mais l’avis le plus juste est que ceci est
interdit.

Jâbir rapporte que le prophète a dit : « Lorsque l’un d’entre


vous prie, Allah est devant lui. Ne crachez pas devant vous, ni à votre droite, mais crachez
plutôt à votre gauche, en dessous de votre pied gauche. Et lorsque le crachat est
insurmontable qu’il face avec son vêtement ainsi. » (rapporté Mouslim et Abou Dawoud)

Dans une autre version le prophète a montré en mettant son vêtement sur sa
bouche puis l’a retroussé.
Et lorsque la personne n’a pas la possibilité de cracher sur sa gauche, alors il est autorisé de
prendre un mouchoir.

Les savants disent que ceci est interdit, car il a été rapporté que le prophète
a vu un homme, qui dirigeait la prière, cracher devant lui. De ce fait, le prophète
a interdit aux gens de laisser cet homme présider leur prière. Si cela n’était
pas interdit, le prophète n’aurait pas fait cette interdiction.

162
9 - Entremêlé les doigts :

Abou Houreyra rapporte que le prophète a dit : « Lorsque l’un


d’entre vous fait ses ablutions chez lui puis se dirige vers la mosquée, il est en prière jusqu’à
ce qu’il revienne. Qu’il ne fasse pas ainsi. » Et il a entremêlé ses doigts.

10 - Attacher ses cheveux et plier ses vêtements :

Ibnou ‘Abbas rapporte que le prophète a dit : « J’ai était


ordonné de me prosterné sur sept (membres), de ne pas attacher mes cheveux et de ne pas
plier mes vêtements. »

« ne pas attacher mes cheveux » : Les savants disent qu’il est déconseillé à l’homme qui a
de longs cheveux de prier les cheveux attachés, et doit les relâcher. La sagesse dans cela, est
que lorsque tu te prosternes, tout en toi se prosterne (les cheveux, les vêtements...)

« ne pas plier mes vêtements » : comme le fait de laisser ses manches retroussées après les
ablutions et de prier ainsi.

11 - Précéder les genoux avant les mains pendant la prosternation :

Abou houreyra rapporte que le prophète a dit : « Lorsque l’un


d’entre vous se prosterne qu’il ne s’abaisse pas comme s’abaisse le chameau, mais qu’il
précède ses mains avant ces genoux. »

Nous avions cité la divergence des savants à ce sujet lors du cours précédant.

12 - Allonger et poser les avants bras pendant la prosternation :

Anas rapporte que le prophète a dit : « Soyez équilibrés


pendant la prosternation, et que l’un d’entre vous ne pose pas ses avant bras comme le fait le
chien. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, At-Tirmidhi, Abou Dawoud, Ibnou Najah et
An-Nassa-i)

163
13 - Prier en présence d’un repas ou lorsqu’on est poussé par l’un des deux orifices :

Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « J’ai entendu le prophète dire : « Point de
prière en présence du repas et lorsque les deux orifices le pousse. » » (rapporté par Mouslim
et Abou Dawoud)

« Point de prière » : Il y a une divergence des savants sur ce point : est-ce que c’est « point
de prière acceptée » ou « point de prière complète » ?
La divergence provient du jugement sur al khushu3 (la concentration et la crainte dans la
prière). Certains savants disent que al khushu3 est une obligation pour la prière, et ils
comprennent de ce hadith : « point de prière acceptée ». Quant aux autres, ils disent que c’est
une sunna fortement recommandée.

« en présence du repas » : Il faut ajouter 2 conditions qui sont :


1- un repas que l’on désire.
2- un repas qui est autorisé à la consommation.
Cependant, si la personne craint que l’heure de la prière ne passe, alors elle doit d’abord prier
même en présence du repas.

« lorsque les deux orifices le pousse » : C’est-à-dire l’envie d’uriner ou d'aller à la selle. Si
ce n’est pas une envie présente mais si c’est un ressentit alors il est autorisé de prier. Mais si
l’envie arrive pendant la prière, tout dépend de l’envie mais si elle est forte le mieux est de
sortir de la prière, comme le dit Cheikh al 3utheymine.

14 - Précéder l’imam :

L’auteur est d’avis que cet acte est déconseillé mais l’avis le plus juste est que ceci est
interdit.

Abou Houreyra rapporte que le prophète a dit : « L’un de vous


n’a-t-il pas peur lorsqu’il relève sa tête avant l’imam qu’Allah transforme sa tête en celle
d’un âne ou transforme son image en celle d’un âne. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim,
Abou Dawoud, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

Ici il y a un châtiment d’Allah donc ceci prouve que c’est une interdiction.

Cours n° 18

164
Chapitre des actes autorisés pendant la prière - Les actes qui annulent la prière

Ce qui est autorisé de faire durant la prière :

La règle durant la prière est que l’on ne doit pas faire de mouvement, si ce n’est ce qui
sont propres à la prière ou des mouvements que l’on fait pour préserver sa prière.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « soyez serein durant votre prière »

« soyez serein durant votre prière » : Cela veut dire qu’il ne faut pas faire de gestes et de
mouvements qui ne sont pas en concordance avec la prière et avec le fait d’être craintif durant
celle-ci. (explication de sheikh el Albani)

1- Marcher en cas de besoin :


La preuve est le hadith d’Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait
dans sa maison la porte fermée, je suis arrivé et lui demanda de m’ouvrir la porte. Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬marcha et m’ouvrit la porte puis est revenu à l’endroit ou il priait. La porte
était en direction de la qiblah. » Les savants en ont donc déduit, qu’il était autorisé de marcher
durant la prière en cas de besoin à condition de ne pas se dévier de la direction de la qiblah
même si la porte ce trouve à droite ou à gauche. Car ‘Aisha a informé que la porte était en
direction de la qiblah.

2- Porter un enfant :
La preuve est le hadith d’Abou Qatada (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : «le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
priait en portant Oumama bintou Zayneb. Lorsqu’il était debout, il la portait et lorsqu’il se
prosternait, la posait. »

3- De tuer les deux noires :


La preuve est le hadith d’Abou Houreira (‫ )رضي هللا عنه‬qui que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
ordonné de tuer les deux noires durant la prière.

« le prophète a ordonné » : Les savants ont dit que cela est préférable et non obligatoire.

« les deux noires » : c'est-à-dire le scorpion et le serpent quels qu’ils soient. Le prophète à
utilisé le terme noir car c’est la couleur la plus rependu.

Les savants en ont déduit, qu’il est autorisé de tuer tous ce qui pourrait nuire à la santé ou à la
vie.

165
Il y a d’autres ahadith dans lesquels le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous interdit de tuer les
serpents présents dans les maisons sauf celui qui a deux très blanc sur son dos et celui qui a
une petit queue, il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « car ils portent atteinte à la vue et sont responsable
de fausse couche ».

« ils portent atteinte à la vue » : les savants ont dit que lorsque n’autre regard croise le
regard de ces serpents, il porte atteinte à la vue. Cela est comparable a celui qui porte le
mauvais œil (el ‘ain)

« et sont responsable de fausse couche » : c'est-à-dire que les femmes enceinte, lorsqu’elles
voient ce type de serpent, elles sont prises par une peur qui en général ont pour conséquence
une fausse couche.

Quant aux autres types de serpents présents dans la maison, le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
nous dit de le défier ou de le mettre en garde trois fois en lui parlant directement. Car il se
peut que ce serpent soit un djinn et en lui disant de sortir trois fois, il va comprendre et partir.
Si au bout de trois fois, il ne part pas, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « tuez le car c’est
sois un serpents ordinaire ou un diable » .

La preuve de cela est un hadith rapporté dans sunan abou Dawud et authentifié par sheikh el
Albani qui dit qu’un homme était chez un compagnon du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et il
sentit des mouvements sous le lit. Il se leva et le compagnon lui dit : « que fais-tu ? » , il dit :
« je vais tuer le serpent sous le lit » . Le compagnon lui dit : « dans la maison dans face, il y
avait un homme qui venait de se marier. Il partit à l’un des batailles avec le prophète et lui
demanda l’autorisation d’aller voir sa femme. Le prophète lui autorisa et lui dit : « retourne
avec ton arme ». Lorsqu’il arriva près de chez lui, il trouva sa femme dehors. Il lui demanda
ce qu’elle faisait ici et elle lui dit : « rentre à la maison et tu verras pourquoi je suis dehors ».
Il rentra et vit un serpent. Il lui planta sa lance et sorti de sa maison avec le serpent sur la
lance qui n’était pas encore mort et je ne sais pas lequel des deux est mort en premier » . Les
gens de la tribu de cet homme partir voir le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour lui demander de
le ressusciter. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « demander pour lui le pardon. Il y a un groupe de
djinn qui c’est converti à Médine. Lorsque l’un d’entre vous voie un serpent chez lui, qu’il le
mette en garde trois fois. S’il ne pars pas, tuez- le » .

« je ne sais pas lequel des deux est mort en premier » : Les savants ont dit que cet homme
avait tué un djinn musulman et que les autres djinn musulmans avaient appliqué la loi du
talion sur lui.

Dans un hadith rapporté par ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
interdit de tuer 4 bêtes : les fourmis, les abeilles, la huppe et la pie

les fourmis : les savants ont dit que si elles nuisent à la personne, il est autorisé de les tuer
mais qu’il fallait avant cela utiliser tous les moyens possible pour empêcher cela.
166
la huppe et la pie : les savants ont dit qu’elles nous étaient interdites à la consommation car
tout animal qui nous est interdit de tuer, il nous est interdit de le manger. Sauf le criquet, il
nous est interdit de le tuer mais il est autorisé à la consommation. Le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « ne tuer pas le criquet car il fait partie d’une immense armée d’Allah» et dans un
autre hafdith, il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : «il nous est autorisé deux bêtes mortes : le poisson et le
criquet »

Dans d’autres ahadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a interdit de tuer la grenouille et le
criquet. Dans des ahadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous ordonne de tuer le corbeau, le
milan, la souris, le chien qui mord (les savants ont élargie cela avec le loup, le tigre …), le
scorpion car se sont des animaux nuisibles et ils nous sont interdit à la consommation.

4- Tourner sa tête ou faire un signe qui peut être compris en cas de besoin :
La preuve est le hadith de Jabir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : «le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était
malade. Nous prions derrière lui alors qu’il était assis. Il tourna sa tête et vit que nous prions
debout, il nous fit un signe de s’assoir et nous nous sommes assis »

C’est la sunnah de prier assis lorsque l’imam prie assis. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : «
Ne faites pas comme les romains. Lorsque l’imam prie assis priez également assis » car ils
priait debout alors que leur rois étaient assis.

Il y a également un hadith dans lequel il est rapporté que le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
attendait un éclaireur. Alors qu’ll priait salat el fajr, il tourna sa tête en direction de la
montagne d’où devait venir l’éclaireur.

5- De cracher sur son vêtement ou un mouchoir :


Selon Jabir (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « lorsque l’un d’entre vous est
debout en prière, Allah subhannahu ta’âlâ est devant lui. Qu’il ne crache pas devant lui ni à
sa droite mais qu’il crache en dessous de son pied gauche. Si son cracha ne peut être retenu,
qu’il fasse avec son vêtement ainsi (il crache dans son vêtement et ensuite il le frotte) » . Ou à
notre époque, il peut sortir un mouchoir et cracher dedans.

6- Faire un geste de la main pour répondre à celui qui nous a salué :


Selon ‘AbdouLlah ibnou ‘Omar (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sortit à Kouba
pour y prier. Les Ansar son passé à proximité du prophète et l’on salué alors qu’il était en
prière. J’ai dit (‘AbdouLlah ibnou ‘Omar) à Bilel : « comment le prophète a-t-il répondu à
leur salue alors qu’il était en prière ? ». Bilel a tendu sa main, la paume de la main vers le sol
et les doigts dirigés vers le ciel.

167
Il y a d’autres versions du hadith qui rapportent que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a répondu
en faisant un signe de sa tête (en haussant la tête).

Les savants en ont déduis qu’il y avait deux façons de répondre au salem :
- en tendant la main (la paume de la main vers le sol et les doigts dirigés vers le ciel)
- en faisant un mouvement de la tête

Sheikh el Albany dit que cela dépend de la situation et de l’endroit ou se trouve celui
qui nous salue :
- s’il vient de devant, il faut lui répondre en faisant un signe de la main car il le verra
- s’il vient de derrière, il faut lui répondre en faisant un signe de la tête car il le verra

7- Dire Subhanna Llah pour les hommes et de frapper des mains pour les femmes
lorsqu’un fait intervient durant la prière:
Selon Sahl ibnou Sa’d (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ô vous les gens
qu’avez-vous à frapper des mains lorsqu’une chose intervient durant la prière ? De frapper
des mains est une chose propres aux femmes. Lorsque quelque chose survient durant la prière
dites : subhanna Llah. En disant subhanna Llah, ceux qui l’entendront seront interpellés » .

8- Souffler à l’imam lorsqu’il se trompe dans sa lecture :


La preuve est le hadith d’ibnou ‘Omar qui rapporte que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a priait
une prière et il s’est trompé [dans la lecture]. Lorsqu’il eu fini sa prière, il dit à ‘Obayd ibnou
ka’b : « as-tu priais avec nous ? . Il lui dit oui et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui dit : «
qu’est ce qui t’as empeché ? .

Obayd ibnou ka’b : c’est l’un des compagnons qui connaissait le Coran par cœur

« qu’est ce qui t’as empêché ? » : c'est-à-dire, qu’est ce qui l’empêcha de lui souffler durant
sa lecture.

9- Toucher le pied de celui qui dort :


‘Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬rapporte : « j’avais allongé mes pieds en direction de la qiblah alors que
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était en prière. Lorsqu’il voulait se prosterner il touchait mes
pieds, je les levais et lorsqu’il se relevait je les rallongeais » (hadith authentique rapporté par
el Boukhari et Mouslim).

10- Repousser celui qui veux passer devant le prieur :


Selon Abou Sa’id (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit « si l’un d’entre vous prie
vers une chose qui le préserve des gens et que quelqu’un veux passer devant lui, qu’il le
repusse au niveau de son coup. S’il refuse, qu’il le combatte car c’est un diable » (hadith
168
authentique rapporté par Mouslim).

«une chose qui le préserve des gens » : c'est-à-dire une soutra

11- De pleurer:
La preuve est le hadith de ‘Ali (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit qu’après le jour de la bataille de Badr, les
compagnons étaient tous très fatigués. Tous le monde dormait sauf le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬qui priait sous un arbre et pleurait jusqu’au soubh.

Il y a également comme preuve le hadith qui rapporte que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬étant
malade avait demandé à abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬de présider la prière et ‘Aisha dit : « Ô
envoyer d’Allah, ses pleures l’empêcheront de prier et les gens ne comprendrons pas ce qu’il
dit » . le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « dites à abou Bakr qu’il prie et qu’il préside la
prière » . ‘Aisha à alors réitéré sa remarque et le prophète à ordonné qu’abou Bakr préside la
prière. ‘Aisha qui connaissait la sensibilité de son père (abou Bakr) demanda à Hafsa de faire
la même remarque au prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et il dit : « Ordonnez à abou Bakr de
présider la prière ».

Les choses qui annulent la prière :

1- La certitude d’avoir perdu ses ablutions:


La preuve est le hadith d’Obayd ibnu Tamid (‫)رضي هللا عنه‬, qui rapporte que son oncle a
exposé au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬le cas d’un homme qui prie et a qui on a fait croire qu’il
avait sortie quelque chose durant sa prière. Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : «qu’il ne
sorte pas de la prière jusqu’à ce qu’il entend un bruit ou s’entend une odeur» (hadith
authentique rapporté par el Boukhari et Mouslim).

on a fait croire : c'est-à-dire le diable. Dans un hadith, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit :
«le diable fait croire à la personne qu’elle a perdu ses ablution ».

Les savants ont déduits de ce hadith que la certitude prévaut sur le doute. Une chose dont
on est sur ne doit être contredite que par une autre certitude.

2- Le délaissement d’un pilier ou d’une condition :


Et également celui qui délaisse une obligation volontairement.

La preuve est le hadith de « celui qui avait mal accompli sa prière », le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬lui dit : « retourne faire ta prière car tu n’étais pas en train de prier ».

La preuve également est le hadith ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné à un homme de
refaire ses ablutions et sa prière car une partie de son pied n’avait pas été atteint par l’eau lors
169
de ses ablutions.

3- Le fait de boire ou de manger volontairement :


La preuve est le consensus des savants. Comme l’a dit ibnou l Moundir : « les savants sont
unanime sur le fait que celui qui mange ou qui boit volontairement durant une prière
obligatoire doit la recommencer. De même pour la prière surérogatoire selon la plus part des
savants car ce qui annule une prière obligatoire, annule également une prière surérogatoire »

En islam il y a 4 sortes de preuves :


- le Coran
- la sunnah
- el ijma’ (le consensus des savants)
- el qiyas (l’analogie)

La preuve que le consensus des savants est une preuve est le hadith du prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬qui dit : « ma communauté n’est jamais unanime sur une chose égaré ».

4- Parler volontairement :
La preuve est la parole de Zayd ibnou l Ahkam (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « nous parlions durant
la prière. L’homme parlait à son compagnon qui était à coté de lui jusqu’à ce qu’Allah révèle
le verset : « et levez vous pour Allah en toute humilité ». Nous avons était ordonné de nous
taire et il nous a était interdit de parler »

Les seules paroles autorisé sont comme nous l’avons vue précédemment : le tasbih, et de
souffler à l’imam.

5- Le rire :
La preuve est l’unanimité des savants comme l’a rapporté ibnou l Moundir.
Le sourire n’annule pas la prière mais est déconseillé. Ceci est l’avis majoritaire des savants

6- Le passage d’une femme pubère, d’un âne ou d’un chient noir devant le prieure :
La preuve est le hadith du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « lorsque l’un d’entre vous se
lève pour prier, et qu’il n’a pas devant lui pour préserve sa prière un obstacle qui a la taille
du dossier de la selle d’un chameau. Coupe sa prière la femme pubère, l’âne et le chien noir
s’ils passent devant lui ».

Cours n°19

170
Chapitre des prières surérogatoires - les prières continuelles (rawatib) - la prière
du witr

Définition et mérite des prières surérogatoires :

Les prières surérogatoires sont toutes les prières qui ne sont pas obligatoires. Le mérite de la
prière surérogatoire est cité dans le hadith rapporté par Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit
que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « La première chose sur laquelle sera jugé le
serviteur le Jour du Jugement sera sa prière. Si elle était bonne, alors il aura gagné, et si elle
était mauvaise, il aura alors perdu. Et lorsque dans ses prières obligatoires il y aura un
manque, Allah (soubhanna wa ta’ala) dira à ses anges : « Regardez si mon serviteur a des
prières surérogatoires afin de combler le manque de ses prières obligatoires. » Et il en sera
de même pour toutes les obligations, comme le jeûne, la zakat, le hajj… »

Ainsi le mérites des prières surérogatoires est que plus on en fait et plus on a de chance au
Jour du Jugement qu’Allah (soubhanna wa ta’ala) accepte les prières obligatoires. Car comme
il est dit dans un hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Une personne prie et elle n’a de sa
prière que la moitié, le quart, le sixième, le huitième… » Donc en fonction de la façon dont on
accompli la prière, que ce soit à cause d’un manque de concentration ou à cause d’un
manquement dans le suivi du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬, il se peut qu’on en récolte que le
huitième ! Les prières surérogatoires sont donc utiles pour le Jour du Jugement.

La préférence d’accomplir les prières surérogatoires à la maison :

La preuve qu’il est préférable de faire ses prières surérogatoires dans les maisons est le hadith
de Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre
vous à terminé sa prière dans sa mosquée, qu’il donne une part de cette prière chez lui, car
Allah fait de cette prière (donc la prière surérogatoire) une lumière dans ta maison. » (Hadith
authentique rapporté par Mouslim.)
Un autre hadith de Zayd Ibnou Thâbit dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Faites vos
prières chez vous, car la meilleure des prières que peut faire une personne c’est celle qu’il
fait chez lui, hormis la prière obligatoire (la prière obligatoire pour les hommes car ils
doivent l’accomplir obligatoirement à la mosquée). »
Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a également dit : « Ne faites pas de vos maisons des tombes.
» c’est-à-dire des endroits où il n’y a pas de prière.

Les savants ont cité comme sagesse sur le fait de prier les prières surérogatoires à la maison,
le fait de se préserver de l’ostentation. Car chez toi personne ne te voit, et ta prière est faite

171
avec plus de sincérité, que si tu la faisais à la mosquée aux yeux de tous.

Les différentes sortes de prières surérogatoires :

La prière surérogatoire se divise en deux :

1- La prière non restreinte (an-nawafil moutlaqah) :

Ce sont celles qui ne sont pas restreintes ni par la quantité ni par la période. On peut en faire
autant qu’on le souhaite et les faire quand on le souhaite, sauf pendant les 3 moments de la
journée où il n’est pas permis de prier (voir cours n°4 et 5)

2- La prière restreinte (an-nawafil mouqayyadah) :

Elles sont restreintes par la quantité et le temps. Elles sont connues chez les savants sous le
nom de « sounnan ar-rawatib », avant et après la prière. Elles se divisent en 2, celles qui sont
recommandées, et celles qui sont préférables.
Le recommandé se situe au dessus du préférable mais en dessous de l’obligatoire. Donc
lorsqu’on dit qu’elles sont recommandées, cela signifie que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne
les a jamais délaissées ou qu’il a conseillé à sa communauté de les faire et de ne pas les
négliger.

a- Les prières restreintes recommandées (mou’akkadah) :

Elles sont aux nombres de 10 rak’at. Et là l’auteur a cité le nombre de 10 pour citer un
minimum, cependant ce qui est connu de la sounna du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est le
nombre de 12 rak’at. Et la preuve est le hadith d’Oum Habiba (‫ )رضي هللا عنها‬qui a dit qu’elle a
entendu le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire : « Celui qui prie 12 raka’t le jour et la nuit, Allah
–soubhanna wa ta’ala- lui construira une maison au Paradis. »
Et dans une autre version de ce hadith, Oum Habiba (‫ )رضي هللا عنها‬a détaillé cela en disant : «
4 rak’at avant la prière de Dohr, 2 rak’at après celle-ci, 2 rak’at après le Maghreb, 2 rak’at
après la ‘Icha, et 2 rak’at avant Sobh. »

Et l’auteur a cité le hadith d’Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J’ai appris du Prophète
(01 )‫ صلى هللا عليه و سلم‬rak’at, 2 avant Dohr, 2 après Dohr, 2 après le Maghreb, 2 après la
‘Icha, et 2 avant Sobh. » (rapporté par At-Tirmidhi et Al Boukhari) Et Ibnou ‘Oumar a dit que
la période avant salat ad-dohr était une heure ou personne ne dérangeait le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬.
Et Hafsa, l’épouse du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a informé que lorsque le muezzin faisait
l’appel à la prière du Fajr, il priait 2 rak’at.
Un autre hadith qui prouve le nombre de 12 rak’at, est celui de Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : «
172
Le Prophète ne délaissé jamais 4 rak’at avant dohr et 2 rak’at avant Sobh. » Or si on
rassemble ce hadith avec celui d’Ibnou ‘Oumar, on voit que le nombre des arrawatib est de 12
rak’at.

Pendant le voyage :
Les prières arrawatib attachées aux prières du dohr, maghreb et ‘icha sont déconseillées.
Autrement dit les seules prières surérogatoires a faire pendant le voyage sont les 2 rak’at
avant sobh et la prière du Witr. Cependant, selon cheykh ibn Al Outhaymin dit qu’il est
permis de prier avant ou après dohr, ou après maghreb et ‘icha, à condition de ne pas avoir
l’intention d’accomplir une prière arrawatib, mais d’avoir l’intention de faire une prière non
restreinte.

Les rawatib attachées à la prière du vendredi :


Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬dit que lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait el joumou’a, il
rentrait chez lui et priait 2 rak’at. Et dans un autre hadith du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, il est
dit : « Celui qui a prié el joumou’a qu’il prie après 4 rak’at. »
Certains savants ont dit que si tu rentres chez toi, tu en fait 2, et si pries à la mosquée, tu en
fais 4 (et c’est l’avis de cheykh Al ‘Outhaymin).

Est-il permis de rattraper arrawatib ?


Si la personne a une excuse valable, elle a oublié ou a dormi, il lui est permis de les rattraper
et cela est prouvé par le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Lorsqu’une personne
dort ou oublie une prière, qu’elle la fasse au moment ou elle s’en rappelle. »
Et celui qui les a laissés volontairement, il ne lui est pas légiféré de les rattrapées, car ce sont
des prières restreintes.

b- Les prières restreintes préférables :

Ce sont les 2 rak’at avant ‘Asr, 2 rak’at avant Maghreb et 2 rak’at avant ‘Icha. La preuve est
le hadith ‘Abdillah ibn Moughafal (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit
: « Entre les deux adhan il y a une prière, Entre les deux adhan il y a une prière. » Puis la
3ème fois il a dit « Pour celui qui le désire. » (hadith authentique rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)
Les 2 adhans sont el adhan et el iqama. Et les savants ont jugé ces prières préférables
seulement car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit « Pour celui qui le désire. »

Et il est préférable de faire 4 rak’at avant l’’Asr, car ‘Ali (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait avant la prière de ‘Asr 4 rak’at, il les séparait par at-taslim (le salut)
sur les anges rapprochés et de ceux qui les ont suivi parmi les musulmans et les croyants. »
(hadith authentique rapporté par At-Tirmidhi)
173
Et il y a aussi le hadith d’Ibn ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « Qu’Allah fasse entrer dans Sa miséricorde toute personne qui a prié avant salat ‘asr 4
rak’at. » (hadith jugé bon, rapporté par At-Tirmidhi et Abou Dawoud).

La manière dont on accompli les 4 rak’at :


Sur ce sujet les savants ont divergé. Mais la majorité disent que le mieux est de prier ces 4
rak’at en les séparant par une taslim, c’est-à-dire de faire 2 rak’at, puis de se relever pour en
accomplir 2 autres. Et ils disent qu’il est cependant autorisé de faire ces 4 rak’at avec un
tachahoud au mileu (comme la prière de Dohr par exemple).
Certains vont dire, qu’en faisant les 4 rak’at dans une seule prière, celle-ci sera une
ressemblance avec la prière de Dohr. Et ils s’appuient sur la parole du Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬qui dit : « Ne faites pas le Witr (en 3 rak’at) de la même façon que le Maghreb. » C’est-à-
dire ne pas faire le witr en 3 rak’at avec 2 tachahoud, ce qui serait une ressemblance avec la
prière du Maghreb. Or dans ce hadith le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a parlé spécifiquement du
Maghreb et il n’a pas parlé de façon générale. Les savants disent que dans des cas comme
celui-ci il n’est pas bon de faire l’analogie.

Ce qui est rapporté des lectures du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pendant ses prières :

Selon Aïcha (‫)رضي هللا عنها‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Quelles belles sourates que
sont les 2 sourates lues lors des 2 rak’at avant el Fajr : « Qoul houwa Allahou ahad »
(sourate Al Ikhlâss) et « Qoul yâ ayyouhal kâfiroun » (sourate Al Kafiroun). »

Et selon Ibnou ‘Abbas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lisait dans les 2 rak’at
avant salat al Fajr « qoulou âmannâ billah wa mâ ounzila ilaynâ… » (sourate Al Baqara, v.
136) dans la 1ère rak’a et « âmannâ billah wach had bi-annâ mouslimoun » (sourate Ali
‘Imran, v. 52) dans la 2ème rak’a. (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Et dans une autre version il est dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬récitait aussi dans la
2ème rak’a le verset 64 de la sourate Ali ‘Imran (au lieu du verset 52).
Ibnou Mas’oud (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Je ne compte plus les fois ou j’ai entendu le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬réciter pendant les 2 rak’at après la prière du Maghreb et pendant les 2
rak’at avant la prière du Fajr, « Qoul yâ ayyouhal kâfiroun » et « Qoul houwa Allahou ahad
». »

Ce qui est également rapporté comme sounnah lors des 2 rak’at avant Fajr, et qu’elles soient
accomplies rapidement, comme la rapporté Aïcha (‫)رضي هللا عنها‬. En décrivant la prière du
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬elle s’est demandée s’il récitait sourate Al Fatiha tellement sa
prière lui semblait courte en comparaison des autres prières surérogatoires qu’il effectuait,
notamment celles de la nuit qu’il faisait très longue.

174
La prière du Witr

Jugement de la prière du Witr :

C’est une sounnah fortement recommandé, c’est-à-dire que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’a
conseillée et a insisté dans cela.
La preuve de cette prière est le hadith d’Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Allah est witr (impaire, c-à-d unique) et Il aime el witr (c-à-d les
chose qui sont impaires). » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
Et selon ‘Ali (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Witr (la prière du witr) n’est pas une chose obligatoire et ce
n’est pas une chose prescrit obligatoire comme le sont les prières obligatoires. Mais le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait le witr et a dit : « Ô vous les gens du Coran ! Faites Al Witr
car Allah est unique et Il aime les choses qui sont impaires. » »
Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s’est adressé ici aux gens du Coran, ceux qui le connaissent
par cœur ou le connaissent en grande partie, car ce sont ceux qui prient le plus la nuit et qui
préservent cette sounnah. Et les savants ont dit que la meilleure des prières surérogatoires est
celle qui est faite la nuit. Et dans ce hadith il y a la preuve que l’amour est un des caractères
d’Allah (soubhanna wa ta’ala), mais Il aime pas comme ses serviteurs, car rien en Lui
ressemble.

L’heure de la prière du Witr :

Il est autorisé de prier el witr après la prière de ‘Icha jusqu’à l’apparition de l’aube. Et le
meilleur moment est le dernier tiers de la nuit car c’est à ce moment qu’Allah (soubhanna wa
ta’ala) descend jusqu’au 1er ciel et Il dit : « Y a-t-il une personne qui M’invoque afin que Je
l’exauce, y a-t-il une personne pour Me demander afin que Je lui donne, y a-t-il une personne
qui me demande le pardon afin que Je lui pardonne. » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit :
« Et Allah ne cesse de dire cela jusqu’à l’apparition de l’aube. »
Et Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait el witr à tous les moments
de la nuit, au début, au milieu et à la fin.
Il est conseillé de faire le witr au début de la nuit pour celui qui craint de ne pas se réveiller à
la fin de la nuit, comme il est préférable de retarder le witr à la fin de la nuit pour celui qui
pense se lever.

Selon Abou Qatâda (‫)رضي هللا عنه‬, Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a demandé à Abou Bakr : «
Quand fais-tu le witr ? » Il a répondu : « Je fais le witr avant de dormir. » Et le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬a demandé à ‘Oumar : « Quand fais-tu le witr ? » Il a répondu : « Je dors puis je
fais le witr. » Alors le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à Abou Bakr : « Tu as pris tes
précautions. » Et il a dit à ‘Oumar : « Tu as pris par la force (c-à-d tu as préféré utiliser la
force de ta volonté et de ta motivation pour faire le witr à la fin de la nuit). »
175
Et Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait alors que je dormait sur le
lit. Lorsqu’il voulait faire le witr (autrement vers la fin de la nuit) il me réveillait et faisait
mon witr. » (authentique rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
De ce hadith les savants ont déduit qu’il n’est pas obligatoire de réveiller sa famille pour prier,
car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait alors que sa femme Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬dormait.
Cependant ceci est préférable de temps en temps.

Concernant celui qui a prié le witr au début de la nuit car il craignait de ne pas se réveiller,
puis qui finalement s’est réveillé, celui-ci peut prier 2 rak’at mais il ne lui est pas permis de
refaire un witr car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il n’y a pas 2 witr dans une nuit. »

Cours n°20
Chapitre des prières surérogatoires - la prière nocturne

Le nombre de rak’at du witr ainsi que sa description :

Le nombre minimum de rak’at lors de la prière du Witr est de une. La preuve de cela est le
hadith d’Abdoullah Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit
: « La prière de nuit se fait par deux. Si l’un d’entre vous à peur de ne pas se lever avant le
Sobh qu’il prie alors une rak’a qui sera considérée pour lui comme le witr de ce qu’il a prié
auparavant. »
Et il est autorisé de faire le witr en 3, 5, 7 ou 9 rak’at.

La preuve qu’il est permis de faire le witr en 3 rak’at est le hadith de Aïcha ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne faisait pas plus de 11 rak’at que ce soit
pendant ou en dehors du Ramadhan. Il priait 4 rak’at. Ne demande pas sur leurs perfection
ou sur leur longueur. Puis il priait encore 4 rak’at. Ne demande pas sur leurs perfection ou
sur leur longueur. Puis il priait 3 rak’at. » (rapporté par Al Boukhar et Mouslim)

Donc dans ce hadith on en déduit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait le witr en 3 rak’at.
Et concernant le witr en 3 rak’at, il y a 2 façons différentes rapportées dans la sounnah du
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:
1- soit de faire les 3 rak’at d’affilées, de s’asseoir et de faire le taslim
2- soit de faire 2 rak’at de s’asseoir et de faire taslim, puis de se lever et de faire une rak’a.

La preuve qu’il est aussi permis de faire le witr en 5 rak’at est le hadith de Aïcha ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنها‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait la nuit 13 rak’at. Il faisait le witr en
faisant 5 rak’at et ne s’asseyait, durant ces 5 rak’at, qu’à la dernière. » (rapporté par
Mouslim, Abou Dawoud et at-Tirmidhi)
Dans d’autres hadith Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬a décrit les 8 rak’at précédant les 5 du witr en disant
qu’il les avait faite 2 par 2.

176
Certains savants ont dit que parmi ces 8 rak’at, il y en a 2 qui sont sounnat el ‘icha, les 2
rak’at après la prière de l’Icha, et qui ne rentre pas dans la prière de la nuit. D’autres savants
ont dit que ce sont 2 rak’at que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait en guise d’ouverture de la
prière de la nuit. Il n’y a donc pas de contradiction entre les 2 hadith de Aïcha (‫)رضي هللا عنها‬
ou elle dit d’une part que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait 13 rak’at et d’autre part qu’il ne
dépassait pas 11 rak’at.

La preuve qu’il est aussi permis de faire le witr en 7 et 9 rak’at est le hadith d’Aïcha
(‫ )رضي هللا عنها‬également, lorsqu’un jeune tabi’i (*) est venu lui demander comment le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait la nuit. Elle lui a répondu : « Nous lui préparions son siwak
ainsi que l’eau avec laquelle il faisait ses ablutions, puis le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
dormait ce qu’Allah (soubhanna wa ta’ala) Lui avait permis de dormir. Puis il se réveillait,
utilisait le siwak, faisait ses ablutions et il priait 9 rak’at. Il ne s’asseyait que durant la 8ème,
puis il faisait le rappel d’Allah, Le remerciait et L’invoquait (autrement dit il faisait at-
Tachahoud), puis il se levait sans taslim pour prier la 9ème rak’at. Puis il s’asseyait, faisait
le rappel d’Allah, Le remerciait et L’invoquait (= at-Tachahoud), puis il faisait at-taslim à
voix haute. Puis il priait 2 rak’at en étant assis. Ce qui fait un total de 11 rak’at ô mon enfant
! Et lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a vieilli et pris du poids il faisait le witr en 7
rak’at. Il priait 6 rak’at d’affilés s’asseyait pour le tachahoud, puis il se relevait pour la 7ème
rak’a, s’asseyait, faisait le tachahoud et le taslim. Puis il faisait 2 rak’at en étant assis. Ce qui
fait un total de 9 rak’at ô mon enfant ! » (rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et an-Nassa-i)

(*) tabi’i = c-à-d une personne qui est venue après les compagnons, qui n’a pas eu la chance
de rencontrer le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬mais qui a cru en lui.

Ce que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬récitait dans la prière du witr :

Selon Abdoullah Ibn ‘Abbas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lisait dans le witr (en
3 rak’at) « sabbihi ssmi rabbikal a’la » (sourate al A’lâ), et « qoul ya ayyouhal kafiroun » et «
qoul houwallahou ahad », chacune dans une rak’at.
Il y a d’autres hadiths qui disent que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬rajoutait dans la dernière
rak’at « qoul a’oudhou birabbil falaq » et « qoul a’oudhou birabbin nâss » en plus de la
sourate Al Ikhlass. Il est également rapporté qu’il a récité durant le witr les 100 premiers
versets de la sourate An-Nissa.

Le qounout durant le Witr :

Le qounout est une invocation. Selon Al Hassan ibnou ‘Ali (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬m’a enseigné des paroles à dire durant el witr : « Ô Allah ! Fais que je sois du
nombre de ceux que Tu as embrassés de Ta guidé, de ceux à qui Tu as accordé la santé et de
ceux que Tu as pris en charge. Accorde-moi la bénédiction dans ce que Tu m’as octroyé et
préserve-moi du mal que Tu m’as destiné. C’est à Toi que revient la décision et personne ne
pourrait décider de quoi que ce soit à Ta place. Celui que Tu prends en charge ne pourrait se
voir humilié [alors que celui que Tu prends pour ennemi ne pourrait se voir honoré] Béni et
Elevé sois-Tu, ô Toi qui est notre seigneur ! » »

177
، ‫ َوتَ َولَّـني فـي َم ْن تَ َولَّـيْت‬،‫ َوعـافِنـي فـي َم ْن عافَـيْت‬،‫اللّهُـ َّم ا ْهـ ِدنـي فـي َم ْن هَـ َديْـت‬
‫ك تَ ْقـضي َوال يُ ْقـضى َعلَـيْك‬ َ َ‫ َوقِـني َش َّر ما ق‬،‫بار ْك لـي فـيما أَ ْعطَـيْت‬
َ ‫ فَإِنَّـ‬،‫ضـيْت‬ ِ ‫َو‬
َ ‫ تَبـا َر ْك‬،] ‫ـز َمن عـا َديْت‬
‫ـت َربَّـنا َوتَعـالَـيْت‬ ُّ ‫ [ َوال يَ ِع‬،‫ إِنَّـهُ ال يَـ ِذلُّ َم ْن والَـيْت‬،

Et la sounnah dans cette invocation est de la faire avant l’inclinaison (donc après la récitation
du Coran). La preuve est le hadith de ‘Oubayd ibn ka’b (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait le qounout pendant le witr, avant l’inclinaison.
Et il n’est pas légiféré de faire le qounout dans les prières obligatoires, si ce n’est lorsqu’un
mal atteint les musulmans.

Par conséquent il y a 2 sortes de qounout :


1 - qounout el witr : elle se fait dans la prière du witr, avant l’inclinaison
2 - qounout an-nazila : elle se fait lorsqu’un mal atteint les musulmans dans la dernières
rak’a de n’importe quelle prière obligatoire, après l’inclinaison.

La preuve est le hadith d’Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit que lorsque le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬voulait invoquer contre quelqu’un ou en faveur de quelqu’un, il faisait le qounout
après l’inclinaison.

Quant au fait de faire le qounout systématiquement lors de la prière de Fajr, l’avis le plus sure
est que cela est une innovation comme l’ont démontrés les compagnons du Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬. La preuve de cela est le hadith de Abi Malik el Achjâ’i Sa’d ibnou târiq ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنه‬qui dit : « Ô père ! Tu as prié derrière le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, derrière Abou Bakr,
derrière ‘Oumar, derrière ‘Othman et derrière ‘Ali, ici (en irak) pendant 5 ans (et les 5 ans
font uniquement référence à ‘Ali), est-ce qu’il faisait le qounout au fajr ? » Il a répondit : « Ô
mon fils ! Ceci est une innovation. » (hadith authentique rapporté par Ibn Majah et Ahmed)

L’Imam Al Qayyim (rahimahoullah) a dit : "Il est inconcevable que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬ait pu faire el qounout dans toutes les prières du Fajr et qu’aucun compagnon n’a
pratiquait cela, et que cela soit une chose inconnue de la communauté à tel point que des
compagnons aient parlé d’innovation."

La prière de nuit

Les mérites de la prière de nuit :

La prière de nuit est une sounnah préférable, et c’est une des plus importantes caractéristiques
des personnes pieuses. En effet Allah (ta’ala) a dit : {Les pieux seront dans des Jardins et
[parmi] des sources, recevant ce que leur Seigneur leur aura donné. Car ils ont été auparavant
des bienfaisants : ils dormaient peu, la nuit, et aux dernières heures de la nuit ils imploraient le
178
pardon [d’Allah]; et dans leurs biens, il y avait un droit au mendiant et au déshérité.} (sourate
Adh-Dhariyat, v. 15 à 19)

« ils dormaient peu, la nuit » : cela signifie qu’ils priaient beaucoup.

Parmi les ahadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui montre les mérites de la prière de la nuit,
il y a le hadith de Abou Malik Al Harith Al Ach’ari (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬a dit : « Il y a au Paradis des chambres dont l’intérieur est visible de l’extérieur,
et l’extérieur est visible de l’intérieur. Allah (soubhanna wa ta’ala) les a préparées pour ceux
qui ont donné à mangé à ceux qui le demandaient, pour ceux qui étaient doux dans leurs
paroles, ceux qui jeûnent continuellement, ainsi qu’à ceux qui prient la nuit lorsque les gens
dorment. » (Hadith bon rapporté par Ibnou Majah)

« donné à mangé à ceux qui le demandaient » : Les savants ont dit qu’il s’agit de donner à
manger à sa famille, aux pauvres et aux invités. Les 3 catégories de personnes entrent dans ce
cas.

« ceux qui jeûnent continuellement » : c’est-à-dire ceux qui font des jeûnes surérogatoires
après le Ramadan.

La prière nocturne est encore plus recommandée les nuits de Ramadan :

Selon Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous conseillait
fortement, sans pour autant nous l’ordonner, de prier la nuit pendant le Ramadan. Il disait : «
Celui qui prie pendant le Ramadan en y croyant, en suivant la sounnah du Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬, et en espérant la récompense d’Allah (ta’ala), alors ses péchés antérieurs lui
seront pardonnés. » »

Le nombre de rak’at de la prière de nuit :

Le minimum est de une rak’a et la maximum est de 11, comme cela a déjà été précisé dans le
hadith de Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne faisait pas plus de
11 rak’at que ce soit pendant ou en dehors du Ramadhan. »

Il est légiféré de prier la prière de nuit en groupe pendant le Ramadan :

La preuve est le hadith de Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié

179
une nuit à la mosquée et certaines personnes ont prié derrière lui. La nuit suivante, les gens
sont venus plus nombreux. Puis la 3ème nuit, les gens se sont aussi rassemblés, mais cette
fois-ci le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’est pas sorti. Au matin, à l’heure du Sobh, il dit : « J’ai
vu ce que vous avez fait et la seule chose qui m’a empêché de sortir c’est que j’ai eu peur que
cette prière ne devienne pour vous obligatoire ou qu’Allah (soubhanna wa ta’ala) rende cette
prière obligatoire pour vous. » Et ceci pendant le Ramadan. »

L’autre preuve est le hadith d’Abdourrahman Ibnou Qari (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J’étais sorti
avec ‘Oumar Ibnoul Khattab (‫ )رضي هللا عنه‬une nuit de Ramadan à la mosquée. Les gens
priaient séparés, certains seuls, d’autre derrière un imam en groupes de 3 à 10 hommes. Et
‘Oumar a dit : « Si toutes ces personnes étaient réunies derrière un seul imam, cela serait
meilleur. » Et ‘Oumar a donc ordonné à ‘Oubayd ibn Qa’b de présider la prière et aux gens
de prier derrière lui. Puis je suis sorti une autre nuit avec ‘Oumar Ibnoul Khattab ( ‫رضي هللا‬
‫)عنه‬, cette fois-ci les gens priaient derrière un seul prière. Et ‘Oumar a dit (cette parole
célèbre) : « Quelle belle innovation que celle-ci ! Et la prière dans laquelle ils dorment est
meilleure que celle qu’ils prient. »

« Et la prière dans laquelle ils dorment est meilleure que celle qu’ils prient. » : c’est-à-dire
que la prière de la fin de la nuit est meilleure que celle du début de la nuit. Or les gens,
lorsqu’ils priaient en groupe pendant ramadan, priaient au début de la nuit et non à la fin.

« Quelle belle innovation que celle-ci ! » : Beaucoup de gens de l’innovation ont utilisé
cette parole de ‘Oumar pour dire qu’en Islam il y a de bonne innovation. Or cela est faux, car
la règle en Islam est que toute innovation est mauvaise. En effet le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : « Toute innovation est égarement, et tout égarement conduit au feu. »
Alors qu’à voulu dire ‘Oumar Ibnoul Khattab par cette phrase ? Car en réalité cela n’était pas
une innovation puisque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait déjà prié en groupe la prière de la
nuit pendant Ramadan ; Il s’agit donc d’une sounnah. Et il y a un autre hadith du Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « L’homme qui prie derrière son Imam, jusqu’à ce que celui-ci
parte, Allah (ta’ala) lui donnera la récompense d’une prière de toute la nuit. » Cela prouve
bien que cela était légiféré. Donc lorsque ‘Oumar a parlé d’innovation, il a employé ce terme
dans le sens littéraire du mot et non dans le sens juridique. Et à cette époque, cette sounnah
avait été tellement délaissée que le faite de la reprendre est presque considérée comme une
chose nouvelle.

En dehors du Ramadan il est préférable pour l’homme de prier avec sa famille :

La preuve est le hadith de Abou Sa’id (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « Lorsqu’un homme réveille sa famille puis prie ensemble 2 rak’at, ils seront inscrit
parmi ceux et celles qui se rappellent beaucoup Allah. »

Et Allah (ta’ala) a dit : {Les Musulmans et Musulmanes, croyants et croyantes, obéissants et


180
obéissantes, loyaux et loyales, endurants et endurantes, craignants et craignantes, donneurs et
donneuses d’aumône, jeûnants et jeûnantes, gardiens de leur chasteté et gardiennes,
invocateurs souvent d’Allah et invocatrices : Allah a préparé pour eux un pardon et une
énorme récompense.} (Sourate Al Ahzab, v. 35)

Et dans un autre hadith que l’auteur n’a pas cité, rapporté par Abou Dawoud, selon Abou
Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Qu’Allah fasse entrer dans Sa
miséricorde un homme qui s’est levé la nuit pour prier et a réveillé sa femme. Et si elle refuse
de se lever, qu’il verse de l’eau sur son visage. Qu’Allah (soubhanna wa ta’ala) fasse
miséricorde à une femme qui s’est levée la nuit pour prier et à réveillé son mari. Et s’il refuse
de se lever, qu’elle verse de l’eau sur son visage. »
Dans un autre hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬il est dit : « Allah (soubhanna wa ta’ala)
souri à trois personnes et leur annonce la bonne nouvelle … (et parmi ces trois) un homme
qui a une belle femme et un lit confortable qui se lève et prie, Allah dit de lui en souriant : « Il
a délaissé son plaisir et son sommeil pour prier. » »

Rattraper la prière de nuit :

Selon Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne priait pas la nuit pour
cause de maladie ou autre, il priait la journée 12 rak’at. » (rapporté par Mouslim et Ibnou
Majah)

On déduit de ce hadith qu’il est possible de rattraper la prière de la nuit la journée lorsqu’elle
n’a pas été faite pour des raisons valables. Le moment de la journée où il faut rattraper cette
prière est indiqué dans le hadith de ‘Oumar Ibnoul Khattab (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui a dormi sur ce qu’il priait pendant la nuit ou
une partie de cette prière, qu’il la prie entre salat Fajr et salat Dohr. Il lui sera alors inscrit
comme récompense, comme si il l’avait accompli la nuit. »
Et dans un autre hadith de Abou Darda que l’auteur n’a pas cité, le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : « Celui qui s’allonge dans son lit pour dormir avec l’intention de se lever pour prier la
nuit, et qui a été pris par le sommeil jusqu’à l’heure du Sobh, il lui sera alors inscrit pour
récompense ce qu’il avait pour intention et son sommeil est une aumône (sadaqa) de Son
Seigneur à son égard. » (rapporté par An-Nassa-i, Ibnou Majah)

Et concernant la prière du Witr, les savants ont dit, comme cheykh Al ‘Outhaymin
(rahimahoullah), que celui qui a l’habitude de prier le witr en 3 rak’at, il rattrape la journée 4,
celui qui a l’habitude de prier le witr en 5 rak’at, il rattrape 6, etc… La journée il n’y a pas de
witr.

Il est détestable de délaisser la prière de la nuit pour celui qui avait l’habitude de la
faire :

181
Selon ‘Abdoullah ibn ‘Amr ibnil ‘Âss qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬m’a dit : « Ô
‘Abdallah ! Ne sois pas comme untel, il priait la nuit puis a délaissé la prière de nuit. » »

Cours n°21

Chapitre de la prière nocturne - La prière du Douha - La prière des ablutions -


La prière de la consultation - La prière de l'éclipse

Les différentes façons de faire la prière de nuit :

Il y en a 6.
1- Faire 13 rak’at : En commençant par 2 rak’at en guise d’ouverture ou bien en considérant
ces 2 rak’at comme étant les celles après la prière de l’Icha. Puis en faisant 10 rak’at (2 par 2),
et en finissant par 1 rak’a.
2- Faire 13 rak’at : En faisant 8 rak’at (2 par 2), puis de faire 5 rak’at d’affilées.
3- Faire 11 rak’at : En faisant 10 rak’at (2 par 2), puis 1 rak’a.
4- Faire 11 rak’at : En faisant 4 rak’at, puis 4, puis 3. Et les 3 dernières rak’at on a le choix
entre les faire 2 puis 1, ou les 3 d’affilées.
5- Faire 11 rak’at : En faisant 9 rak’at avec un tachahoud à la 8ème rak’at et le taslim à la
9ème. Puis finir par 2 rak’at.
6- Faire 9 rak’at : En faisant 7 rak’at avec un tachahoud à la 6ème rak’at et le taslim à la
7ème. Puis finir par 2 rak’at.

La prière du Douha

Jugement et mérites de cette prière :

Cette prière a une autre appellation qui est « Salatou al awwabin », qui signifie littéralement :
la prière du repentant. Le terme « awwab » signifie : celui qui revient vers Allah (soubhanna
wa ta’ala), celui qui reconnaît ses tors.
La preuve que la prière de Douha est légiférée est le hadith d’Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬,
qui dit : « Mon ami (en parlant du Prophète (‫ ))صلى هللا عليه و سلم‬m’a recommandé 3 choses :
jeûner 3 jours de chaque mois, faire as-Salat ad-Douha, et de faire le witr avant de dormir. »
(rapporté par Mouslim).

Selon Abou Dharr (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Chaque matin,
chacune des articulations de l’un d’entre nous méritent une aumône. Chaque Tasbiha (le fait
182
de dire « soubhannallah ») est une aumône, chaque Tahmid (le fait de dire « Al hamdoulillah
») est une aumône, chaque Tahlil (le fait de dire « Lâ ilâha illâ-llah ») est une aumône,
chaque Takbir (le fait de dire « Allahou akbar ») est une aumône, ordonner un bien est une
aumône, interdire un mal est une aumône, et suffit comme aumône à chacune de nos
articulation, les 2 rak’at de la prière de Douha. »

Il y a un autre hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « Chaque personne a 360
articulations et on doit donner une aumône à chacune de ces articulations tous les jours. »

Quand doit-on faire la prière de Douha ?

Aucun hadith ne prouve que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait le prière du Douha tous les
jours. Cependant, d’après le hadith cité précédemment, le hadith d’Abou Dharr, il y a un
preuve qu’il est permis de la faire tous les jours, car il est dit : « Chaque matin, chacune des
articulations de l’un d’entre nous méritent une aumône. » Donc selon l’avis de cheykh Al
Albani, ainsi que de Cheykh Al Outhaymin, il est possible de prier Ad-Douha tous les jours.

Le nombre de rak’at de la prière de Douha :

L’avis de l’auteur est que le minimum est de 2 rak’at, et le maximum est de 8. Il y a une
divergence des savants à ce sujet, mais ils sont tous unanimes sur le fait que le minimum est
de 2 rak’at comme il est dit dans le hadith d’Abou Dharr (vu précédemment).

Certains savants ont dit qu’il n’y a pas de limite, quant au maximum. C’est l’avis de
Cheykh Al ‘Outhaymin (rahimahoullah) qui s’appuie sur le hadith d’Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui
dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait salatou Douha en 4 rak’at et rajoutait ce qu’Allah
(ta’ala) voulait. » (rapporté par Mouslim)

D’autres savants on dit que le maximum est de 8. Et c’est l’avis de l’auteur du livre, qui
s’appuis sur le hadith d’Oum Hani (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit que le jour de la victoire à La
Mecque, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s’est lavé chez elle et a prié 8 rak’at de salat Ad-
Douha.

Et l’avis le plus sure est que le maximum est de 12, car il y a un hadith du Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬qui dit : « Celui qui prie Ad-Douha en 2 rak’at, il ne sera pas inscrit parmi les
négligents, celui qui prie 4 rak’at, il sera inscrit parmi les adorateurs, celui qui prie 6 rak’at,
il sera épargné ce jour là, celui qui prie 8 rak’at, Allah (soubhanna wa ta’ala) l’inscrira
parmi les dévoués, celui qui prie 12 rak’at, Allah lui bâtira une maison au Paradis. » (hadith
jugé bon par Al Albani)

Le meilleur moment pour accomplir la prière de Douha :


183
Le temps de cette prière est compris entre après le levé du soleil lorsqu’il s’est élevé (environ
15 minutes après le levé du soleil), jusqu’à avant la prière de Dohr (environ 45 minutes avant
Dohr). Et le meilleur moment est celui cité dans le hadith de Zayd Ibnou Arqam (‫)رضي هللا عنه‬
qui dit que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est sorti visiter les gens de Qouba, et lorsqu’il est
parti les voir il priait la prière de Douha. Et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le prière des
repentants c’est lorsque le sable chaud est ressenti par les chameaux de bas âge à l’heure de
Douha. »

C’est-à-dire à un moment où le sable est chaud, autrement dit c’est vers la fin de l’heure, le
moment le plus proche de Dohr.

La prière des ablutions

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à Bilel (‫)رضي هللا عنه‬
après la prière de Fajr : « Ô Bilel, informe-moi de l’acte que tu fais et par lequel tu espères le
plus être récompensé, car j’ai entendu le bruit de tes sandales devant moi au Paradis ? » Et
Bilel (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « L’acte par lequel j’espère le plus être récompensé c’est, qu’à
chaque fois que je fais mes ablutions, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, je les fais
suivre par ce qu’Allah (soubhanna wa ta’ala) m’a accordé comme prière. » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)
Ce hadith est donc une preuve que la prière des ablutions est une sounnah.

La prière de la consultation (salat el Istikhara)

Il est préférable pour celui qui est décidé d’accomplir une chose de consulter Allah
(soubhanna wa ta’ala) sur cette chose. Les savants disent que l’istikhara tu l’as fait sur une
chose que tu t’apprêtes à faire. Si ce n’est pas une chose que tu t’apprêtes à faire, il n’est pas
légiféré de faire cette salat, comme le dit Cheykh Al Abani.
Selon Jâbir ibnou ‘Abadillah (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a enseigné
la consultation (c-à-d la prière de la consultation) dans chaque chose comme il nous
enseignait une sourate du Coran. Et il disait : « Lorsque l’un d’entre vous à l’intention de
faire quelque chose, qu’il fasse 2 rak’at en dehors des prières obligatoires, puis qu’il dise : «
Ô Allah, je Te consulte en vertu de Ta science, je Te demande en vertu de ton pouvoir, je
T’implore de me faire bénéficier de Tes immenses faveurs, car Tu as pouvoir sur toute chose
et j'en suis dépourvu. Tu sais alors que moi je ne sais pas, et Tu es le Parfait Connaisseur de
l'invisible. Ô Allah, si Tu sais que cette affaire (en citant l'affaire dont il s'agit) est un bien
pour moi, dans ma religion et dans ma vie, pour mon avenir immédiat et lointain, destine-la
moi, facilite-la moi, et bénis-la pour moi. Et si tu sais que cette affaire (en citant l'affaire dont
il s'agit) est un mal pour moi, dans ma religion, ma vie et ma fin, alors éloigne-la de moi et
184
éloigne-moi d'elle. Puis destine-moi le bien où qu'il se trouve et fais que j'en sois satisfait. » »
» (rapporté par Al Boukhari, at-Tirmidhi et Abou Dawoud)
Cette invocation doit être dite après la prière.

Concernant le faite de lever les mains pendant la dou’a, cela est variable. Car il y a des
invocations ou le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a toujours levé les mains comme par exemple
lors de la demande de la pluie, lors du qounout el witr ou pendant l’invocation du Hajj sur un
des monts As-Safa et Al Marwa. Pour ces cas là il est légiféré de lever ses mains. Cependant
dans d’autres moments le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a pas levé les mains. Et les savants ont
dit qu’il est autorisé de lever ses mains de temps en temps, car il y a un hadith du Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Allah (ta’ala) a honte de ne pas exaucer l’invocation de celui qui
l’invoque en levant ses mains. » (hadith authentique) Ce hadith nous prouve qu’on faire cela
mais pas tout le temps au risque de tomber dans l’innovation.

La prière de l'éclipse

Lorsqu’il y a une éclipse solaire ou une éclipse lunaire, il est recommandé de dire « As-
Salatou jami’a » (« prière en groupe » : parole dite par le Muezzin). L’éclipse solaire, c’est
lorsque la lune passe entre le soleil et la terre, le soleil est alors caché par la lune. Et l’éclipse
lunaire, c’est lorsque la terre se situe entre le soleil et la lune, faisant ainsi de l’ombre à la lune
qui disparaît. Durant ces deux éclipses, qu’elles soient partielles ou totales, il est légiféré de
faire la prière de l’éclipse comme cela est prouvé par le hadith de ‘Abdoullah ibnou ‘Amr
(‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Lorsqu’il y a eu l’éclipse solaire au temps du Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫)سلم‬, les gens ont été appelé en disant « inna ssalata jami’a ». » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

Description de la prière de l'éclipse :

Lorsque les gens sont rassemblés à la mosquée, ils doivent prier avec l’imam 2 rak’at, comme
cela est cité dans le hadith de Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Lorsqu’il y a eu l’éclipse solaire
du vivant du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, il est sorti à la mosquée, les gens ont fait des rangs
derrière lui, il a fait le takbir (dire Allahou akbar). Puis le Prophète ( ‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a lu
très longuement, il a fait le takbir et s’est incliné très longuement, puis a dit « samiyallahou
lima hamida », il s’est relevé et ne s’est pas prosterné. Et il a de nouveau lu très longtemps,
mais pas aussi longtemps que la 1ère fois. Ensuite il a fait le takbir et s’est incliné
longuement, mais pas aussi longtemps que la 1ère inclinaison, puis il s’est relevé en disant : «
samiyallahou lima hamida », et « rabban wa lakal hamd », puis il s’est prosterné. Puis il a
fait pendant le seconde rak’at la même chose que dans la 1ère. Il a donc fait 4 soukou’
(inclinaisons) et 4 soujoud (prosternations), et le soleil était réapparu avant que le le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne finisse sa prière. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

185
Tout comme l’éclipse est une chose particulière, la prière de l’éclipse est une prière
particulière. En effet, c’est la seule prière où il y a 2 roukou’ dans une même rak’a. La lecture
du Coran y est très longue, au point que certains des Compagnons du Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬en tombaient de fatigue.
Et la sounnah dans cette prière est de lire à voix haute comme cela a été rapporté dans une
autre version de ce hadith d’Aïcha (‫)رضي هللا عنها‬. De même il est légiféré de faire cette prière à
la mosquée, comme cela est prouvé par l’appel « inna ssalata jami’a » et aussi par le faite que
le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬soit sorti à la mosquée, mais rien n’interdit de la faire chez soi.

Jugement de la prière de l'éclipse :

Quant au jugement de cette prière, certains savants disent qu’elle est recommandée, d’autres
disent qu’elle est obligatoire pour une partie de la communauté.

Ceux qui ne l’a considère pas obligatoire se basent sur 2 hadiths, un où le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Cinq prières, Allah les a rendu obligatoire. », et un autre hadith où un
homme vint interroger le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour lui demander ce qui était
obligatoire, et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit de prier 5 prières. Et l’homme lui a dit : «
Est-ce qu’il y a autre chose ? ». Il a répondu : « Non si ce n’est des prières surérogatoires. »
Or ceux qui jugent cette prière obligatoire ont dit que dans ce hadith lorsque le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬parle des 5 prières obligatoires, il parle des prières obligatoires tous les jours. Il
n’a pas parlé des choses qui sont obligatoire de temps en temps.

Et l’avis le plus sur, est qu’elle est obligatoire, comme le dit Cheykh Al Albani
(rahimahoullah). Ceci parce que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné de prier, et la base
en islam c’est que lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ordonne une chose c’est qu’elle est
obligatoire jusqu’à preuve du contraire. Mais aussi parce qu’à la base une éclipse est un
évènement qui fait peur, et dont le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait peur car cela lui rappelait
la fin de l’Heure, et qu’il se précipitait à la prière.

Cours n°22

Chapitre de la prière de l'éclipse – La prière de la pluie – La prosternation de la


lecture du Coran – La prosternation du remerciement

Le sermon après la prière de l'éclipse :

186
Il est légiféré pour l’imam de faire un sermon après la prière de l’éclipse, afin de rappeler et
d’exhorter les gens. Après avoir décrit la prière du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, Aïcha ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬a dit : « …puis il a fait le salut une fois que le soleil avait réapparu. Puis il a exhorté les
gens et leur a dit : « L’éclipse solaire et l’éclipse lunaire sont deux signes parmi les signes
d’Allah, ils ne s’éclipsent pas à cause de la mort de quelqu’un, ou de sa vie, ou de sa
naissance. Lorsque vous les voyez, précipitez-vous avec peur vers la prière. » » (hadith
authentique rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« ils ne s’éclipsent pas à cause de la mort de quelqu’un, ou de sa vie, ou de sa naissance » :


Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit cela afin d’éviter tout doute, car cette éclipse eut lieu au
moment où son fils Ibrahim est né.

Et selon Asma (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné d’affranchir
pendant l’éclipse solaire. » (hadith authentique rapporté par Al Boukhari)

« d’affranchir » : affranchir des esclaves pour ceux qui en avaient.

Et selon Abou Moussa (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬s’est levé effrayé, il eu
peur de l’heure, il parti à la mosquée, il est resté debout très longtemps, s’est incliné et
prosterné d’une durée la plus longue que je n’avais jamais vu, puis il a dit : « Les éclipses
sont des signes qu’Allah (ta’ala) envoi, elles ne sont pas dû la mort ou la naissance de
quelqu’un, mais Allah (ta’ala) fait peur à ses serviteurs à travers elles, et lorsque vous les
voyez, accourez avec peur vers le rappel d’Allah, Son invocation et Son pardon. » (hadith
authentique rapporté par Al Boukhari)

La prière de la pluie

Lorsqu’il cesse de pleuvoir ou que la terre ne produit plus de fruit, il est préférable de sortir
vers le Moussala. Le moussala est un endroit en plein air, un terrain vague que l’on prend
pour lieu de prière.

La demande de la pluie, peut se faire de plusieurs façons :


1- Lors de la prière de la pluie
2- Pendant le khoutba du joumou’a
Ceci est rapporté dans Sahih Al Boukhari, lorsqu’un homme vint trouver le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬lors du khoutba du joumou’a et lui dit qu’il n’y avait plus de pluie, que les récoltes
étaient asséchées et il a dit au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Invoques Allah pour nous. » Et le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a levé ses mains et a invoqué Allah afin qu’Il fasse descendre la
pluie. Les compagnons ayant décrit cette scène ont dit qu’à peine était-il (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
descendu du minbar, l’eau de la pluie coulait sur sa barbe.
3- Par des invocations

187
Description de cette prière :

L’imam prie 2 rak’at et il accentue dans les invocations et dans l’« istighfar » (la demande de
pardon). Et il retourne ses vêtements, en mettant la droite sur la gauche.
Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se rendait au moussala, il s’y rendait humblement,
c’est-à-dire en baissant la tête, en étant humilié devant Allah (soubhanna wa ta’ala). Ceci car
l’une des causes de l’absence de pluie est l’abondance des péchés, le fait de ne pas s’acquitter
de la zakat ou le fait de tromper dans la balance.

Il a été rapporté dans la sounnah du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, qu’il a également fait un
sermon après cette prière. Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a exhorté les gens, en leur promettant le rendez-
vous du jour du Jugement et en leur ordonnant de se repentir.

L’invocation de l’istisqâ (de la demande de la pluie) peut être fait avant ou après la prière, car
dans la sounnah il est rapporté les 2 façons de faire. L’imam doit invoquer longtemps, en
levant haut ses mains.
Puis l’imam doit se retourner (tourner le dos au gens) et retourner ses vêtements comme cela
est rapporté dans des hadiths. Et les savants ont dit que si le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait
cela, c’est pour montrer un changement d’état, l’état d’avant la prière, et celui d’après comme
si on avait tourné la page et pris un engagement. Cet acte est un acte propre à l’imam, et les
gens présents ne doivent pas le faire.

La prosternation de la lecture du Coran

L’imam Ibnou Hazm a dit dans son livre « el Mouhalâ » : « Il y a dans le Coran 14 sajida
(prosternations), la 1er c’est à la fin de la sourate Al A’raf, puis dans s. Les Abeilles, puis
dans s. L’Ascension, puis dans s. Maryam, puis au début de s. Al Hajj, et il n’y a pas d’autre
sajida, puis dans s. Le discernement, puis dans s. La Fourmie, puis dans s. La Prosternation,
puis dans s. Sad, puis dans s. Fussilat, puis dans la fin de la s. l’Etoile, puis dans s. Inshiqaq
quand il est dit : {Et qu’ont-ils à ne pas se prosterner lorsque le Coran leur est lu ?}, puis à la
fin de s. Iqra. »

Il y a divergence des savants sur le nombre de sajida dans la s. Al Hajj, l’avis le plus sure
étant qu’il n’y en a qu’une (la 1ère des 2)

Jugement de cette prosternation :

Ce n’est pas une obligation, mais elle est préférable. La preuve de cela est qu’une fois, le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a lu sourate An-Najm (l’Etoile) et il s’est prosterné. Puis une autre
fois, Zayd Ibnou Thabit (‫ )رضي هللا عنه‬a lu sur le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et ni Zayd ni le
188
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne se sont prosternés. Les savants en ont déduit que cela était
préférable et non obligatoire.
Il est légiféré de faire la prosternation de la lecture dans les prières obligatoires comme dans
les prières surérogatoires et en dehors des prières, à toute heure, que ce soit au moment du
levé du soleil, de son couché, ou de son zénith, qu’elle soit en direction de la Qibla ou non, et
que la personne soit en état de pureté ou non.

Lors des prières obligatoires à voix basse, il est détestable que l’imam fasse la prosternation
de la lecture, car cela va créer un désordre et déstabiliser les gens.

Y a-t-il des conditions ?

Quant au faite de se prosterner sans être en état de pureté et sans être en direction de la Qibla,
cela est autorisé car cela n’est pas une prière. Il s’agit en fait d’un dhikr (un rappel)
En effet, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Les prières du jour et de la nuit sont au
nombres de deux, au nombre de deux. »
L’imam Ibnou Hazm dit : « Toute prière qui est inférieure à 2 rak’at n’est pas une prière sauf
s’il y a une preuve dans le Coran et la sounnah qui nous prouve que c’est une prière, comme
« rak’at el khawf » (la rak’at de la peur*). Et il n’y a aucune preuve qui montre que la
prosternation de la lecture est une prière. »
Ainsi, puisque cela n’est pas une prière, aucune des conditions de la prière n’est requise pour
cela, on n’est pas obligé d’être en état de prureté, en direction de la Qibla, de porter le voile
pour la femme, etc.

* rak’at de la peur : C’est une prière effectuée en période de guerre, l’imam effectue une
rak’at avec un groupe pendant que les autres sont au combat. Puisque celui-ci se lève pour la
seconde rak’a, les gens se lèvent pour aller combattre pendant que ceux qui combattaient
prennent leur place. Les prieurs ont donc effectué qu’une seule rak’a.

L’écoute de la récitation du Coran :

Concernant ceux qui écoutent la récitation du Coran, il leur est également légiféré de se
prosterner, comme cela a été rapporté par Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lisait sur nous des sourates comportant des prosternations, il se prosternait
et nous nous prosternions alors que certains d’entre nous ne trouvaient pas d’endroit où
poser leur front. »

Le takbir :

Certains savants disent que pendant la prière, lorsqu’on lit un verset contenant une
prosternation de la lecture, on doit dire le takbir en se prosternant et en se relevant. Leur
189
preuve est un hadith où les Compagnons disent : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬disait «
Allahou akbar » à tous les moments où il se relevait et où il s’abaissait. » Il s’agit d’un hadith
général.

D’autres savants disent qu’il ne faut pas faire le takbir, car, comme le dit Cheykh Al Albani,
le hadith rapporté à ce sujet est faible. Cependant, Cheykh Al Albani dit qu’il ne faut pas être
dure envers ceux qui font le takbir car cela a été rapporté de façon authentique que
‘Abdoullah Ibnou Mas’oud (‫ )رضي هللا عنه‬le faisait.
Mais le mieux est de suivre la sounnah du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Or aucun des
Compagnons n’a rapporté que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait dit « Allahou akbar »
pendant la prosternation.

Les mérites de la prosternation de la lecture :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque le fils
d’Adam lit un verset comportant une prosternation et se prosterne, le Diable s’éloigne en
pleurant et dit : « Malheur à moi, il lui a été ordonné de se prosterné, il s’est prosterné, il
aura alors le Paradis. Et moi j’ai reçu l’ordre de me prosterner, j’ai désobéi, à moi l’Enfer. »
(rapporté par Mouslim)

Ce que dit la personne pendant le soujoud :

Selon Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se prosternait
pendant la lecture du Coran la nuit, il disait plusieurs fois : « Mon visage se prosterne devant
Celui qui l’a créé, et Celui qui lui a accordé la vue et l’ouïe par Sa force. » » (rapporté par
Abou Dawoud)

Et selon ‘Ali (‫)رضي هللا عنه‬, lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬se prosternait il disait : « Ô
Allah, je me prosterne devant Toi, c’est en Toi que je crois, à Toi que je me soumet. Tu es
Mon Seigneur. Mon visage se prosterne pour Celui qui lui a accordé l’ouïe et la vue. Que soit
exalté le meilleur des Créateur. » (rapporté par Mouslim et Ibn Majah)

Et selon Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’étais avec le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, puis un
homme est venu à lui et lui a demandé : « J’ai vu hier dans mon rêve que j’ai prié au pied
d’un arbre. J’ai lu un verset comportant une prosternation, alors je me suis prosterné. Et
l’arbre s’est prosterné en même temps que moi et je l’ai entendu dire : « Ô Allah, efface-moi
par celle-ci mes péchés, et inscris-moi par celle-ci des bonnes récompenses, et fais qu’elle
soit pour moi une provision chez Toi. » Et Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Et j’ai vu le
avec le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lire un verset comportant une prosternation, se prosterner.
Et je l’ai entendu dire la même invocation que l’homme lui avait dit. » (rapporté par At-
Tirmidhi et Ibnou Majah)

190
La prosternation du remerciement

Il est préférable pour celui qui a reçu un bienfait, ou qui a été épargné d’un mal, ou à celui à
qui on a annoncé une bonne nouvelle qui le rend heureux de se prosterner comme le faisait le
Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.
Selon Abou Bakrah (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsqu’une chose rendait le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
heureux, ou qu’une chose qui rend heureux (tout le monde) arrivait, il tombait prosterné en
remerciement à Allah (ta’ala). » (rapporté Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Et le jugement de la prosternation du remerciement est le même que celui de la prosternation


de la lecture du Coran (c-à-d qu’elle est préférable)

Il n’y a pas d’invocation spécifique, rapportée dans la sounnah du Prophète, à dire lors de
cette prosternation.

Cours n°23
Chapitre des prosternations de la distraction

En arabe « distraction » se dit « as-sahou », et ce mot en Islam peut avoir 2 sens :

1- Le sens de « négligence » :
Lorsque « as-sahou » est précédé par la lettre « ‘an », elle a une connotation mauvaise, c’est-
à-dire que cette distraction est mauvaise et condamnée par la religion.
La preuve de cela est la parole d’Allah qui dit : « Malheur donc, à ceux qui prient tout en
َ ‫‘ =ٱل َّ ِذينَ هُمۡ عَن‬an … sâhoûn) leur Ṣalāt » [sourate Al Ma’oun, verset
َ ۡ‫ص َالتِ ِہم‬
négligeant ( َ‫ساهُون‬
4 et 5]
Dans ce cas le terme « sahou », signifie plutôt en français « négligence »

2- Le sens de « distraction » ou « l’oubli » :


Lorsque « as-sahou » est précédé de « fi », dans ce cas ce n’est pas un mal en Islam. En effet,
cela ne peut pas être blâmable car cela fait partie de la nature de l’homme. De plus, le
Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, qui est la meilleur des créatures, il lui est arrivait plusieurs fois
d’être distrait dans sa prière.
Il est rapporté de façon authentique que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Je suis un
homme comme vous, j’oublie comme vous oubliez, et lorsque j’oublie, rappelez-moi »
(rapporté par ibn Majah, et authentifié par Cheykh al Albani)

191
Donc la distraction dans la prière n’est autre qu’un oubli. Les savants ont dit que la différence
entre l’oublie et la distraction, c’est que lorsqu’on parle de la chose (oubliée) à la personne,
elle s’en rappelle tout de suite. Alors que la distraction, lorsqu’on la rappelle à la personne,
elle ne s’en souviens pas.
Ainsi toute distraction est un oubli, mais tout oubli n’est pas forcement une distraction.

D’après le hadith cité, les savants ont dit qu’il est possible à un envoyer ou un prophète
d’oublier des choses de la vie d’ici-bas. Quant aux choses qui ont attraits à la religion, au
jugement d’Allah (ta’ala), ils ne peuvent pas oublier. En effet, le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
n’a pas oublié de transmettre le moindre détail du message d’Allah, et la preuve de cela est
qu’il n’y a aucune contradiction dans ses paroles.

Les causes des prosternations de la distraction :

Les cas généraux ou il est autorisé, voir obligatoire de faire les prosternations de la distraction
sont au nombre de 3 :
1- En cas d’ajout dans la prière
2- En cas d’oublie dans la prière
3- En cas de doute dans la prière

Parmi les exemples, il y a :

1- Lorsque la personne oublie le 1er tachahoud


La preuve est le hadith de ‘Abdoullah ibnou Bouhayna (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « Le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié 2 rak’at puis s’est levé sans s’asseoir, et les gens se sont levés avec
lui. Et lorsqu’il terminait sa prière et que nous attendions son taslim, il a fait le takbir avant
le taslim et a accompli 2 prosternations en étant assis, puis il a fait le taslim. »

Les savants ont déduit de ce hadith 2 choses :


1- Lorsqu’on se lève de la 2ème rak’at, sans faire le tachahoud, il ne faut pas se rassoire, car
le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne l’a pas fait.
2- Pour compenser ce manque la personne doit faire les prosternations de la distraction avant
le taslim.

Et selon El Moughayra Ibnou Chou’bah (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre vous se lève après les 2 rak’at, s’il n’est pas complètement
debout, qu’il s’assoit, et s’il est debout, qu’il ne s’assoit pas et qu’il fasse les 2 prosternations
de la distraction. »

Les savants ont dit de ce hadith, que si l’on est plus proche de la position debout que celle
d’assise alors, il vaut mieux rester debout. Par contre, si l’on est plus proche de la position
192
assise, il vaut mieux rester assis. Mais il n’y a pas de preuve précise de cela.

2- Lorsque la personne prie 5 rak’at.


Selon ‘Abdillah Ibn Mas’oud (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié un jours
la prière de Dohr en 5 rak’at. Il a été dit au Prophète : « Est-ce qu’il y a eu un ajout dans la
prière ? (car les compagnons pensaient qu’il y avait eu une révélation et que la prière de
Dohr n’était plus de 4 mais de 5 rak’at) » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Pourquoi,
que se passe-t-il ? » Un homme lui a dit : « Tu as prié 5 rak’at. » Alors le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a fait les 2 prosternations de la distraction après le taslim. » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

3- Lorsque la personne fini sa prière au bout de 2 rak’at ou de 3.


C’est-à-dire, de terminer sa prière avant de l’avoir fini entièrement.
Selon Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a terminé sa prière au
bout de 2 rak’at. Dhou-l Yadayn (littéralement : « celui qui a les 2 mains » car il avait de
longues mains) lui a dit : « Est-ce que la prière a été diminué, ou tu as oublié Ô Messager
d’Allah ? » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a demandé (à ceux qui étaient présent) : « Est-ce
que Dhou-l Yadayn dit la vérité ? » les gens lui ont dit : « Oui. » Le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬s’est alors levé, a prié les 2 rak’at manquantes, a fait le taslim, puis il a fait le takbir et
s’est prosterné comme il se prosterne durant la prière, voir plus long. Puis il s’est relevé de
sa prosternation. »
Et dans une autre version de Al Boukhari il est ajouté : « Puis le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
de nouveau fait le takbir, et s’est de nouveau prosterné, puis il a fait le takbir et s’est relevé.
Et enfin il a fait le taslim. »

Il a donc effectué 2 prosternations et 4 takbir. Et il a fait les 2 prosternations après le salam.

Il y a un autre hadith, celui de ‘Imran Ibn Houssayn ( ‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬a prié al ‘Asr en 3 rak’at, puis il est rentré chez lui. Un homme qu’on appelait Al
Khirbâq, qui avait de longues mains, est parti chez lui pour lui dire : « Ô Messager d’Allah,
tu as prié 3 rak’at. » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est sorti énervé, laissant traîner son «
ridâ », vers les gens. Il a dit : « Est-ce que c’est vrai ? » Ils ont répondu : « Oui. » Il a alors
prié une rak’at, puis a fait le taslim, puis 2 prosternations, et enfin le taslim. » (rapporté par
Ibn Majah, Abou Dawoud et Mouslim)

« qui avait de longues mains » : autrement dit il s’agit de Dhou-l Yadayn, le même
Compagnon (‫ )رضي هللا عنه‬qui était très courageux, car n’avait pas peur d’aller voir le Prophète
pour lui dire qu’il s’était trompé.

« le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est sorti énervé » : car il se sentait coupable ou gêné de ne
pas avoir terminé une adoration.

193
« ridâ » : Vêtement qui se porte sur la partie supérieure du corps. Contrairement au « izar »
qui est le vêtement qui se porte sur le partir inférieure du corps.

4- Lorsque la personne doute


Selon Ibrahim, selon ‘Alqama qui dit que ‘Abdoullah Ibn Mas’oud (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié (Et Ibrahim a dit : « il a ajouté ou diminué ») et lorsqu’il a
fait le taslim, il lui a été dit : « Ô Envoyer d’Allah, est-ce qu’il y a eu quelque chose vis-à-vis
de la prière ? » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Pourquoi, que se passe-t-il ? » Ils lui
ont dit : « Tu as prié tant et tant. » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a plié ses pieds, les a
joint et les a dirigé vers la Qibla, a fait 2 prosternations puis a fait le taslim. Ensuite, il s’est
retourné vers ses compagnons et leur a dit : « Si quelque chose ou un nouveau jugement
arrive concernant la prière, je vous en informerais. Mais je suis un être humain, j’oublie
comme vous oubliez, et lorsque j’oublie, rappelez-moi. Et lorsque l’un d’entre vous doute
dans sa prière, qu’il recherche la vérité, et qu’il complète sa prière à partir de cette vérité,
puis qu’il fasse 2 prosternations. » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« Ibrahim a dit : « il a ajouté ou diminué » » : c’est-à-dire que le rapporteur du hadith ne


sait plus si le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait ajouté ou diminué dans sa prière.

Ainsi on voit de ce hadith qu’il est légiféré de faire 2 prosternations lorsque la personne doute.
Cheykh Al Islam Ibn Taymiyya (rahimahoullah) a dit concernant la parole du prophète ( ‫صلى‬
‫ « )هللا عليه و سلم‬qu’il recherche la vérité » : « La recherche de la vérité se fait en se rappelant
de ce qu’on a lu pendant la prière. Et la personne peut également se rappeler en se souvenant
qu’elle a fait le 1er tachahoud, dans ce cas elle saura qu’elle a prié 2 rak’at et non une. De
même la personne peut se souvenir qu’elle a lu la Fatiha toute seule dans une rak’at et de
même dans une autre, ce qui signifie qu’elle aura prié 4 rak’at. Et il n’y a pas de différence
que la personne soit imam ou pas. Et si après avoir recherché la vérité, mais qu’aucune des 2
suppositions n’est plus forte, il doit se baser sur la certitude, autrement dit sur le minimum. »

La preuve est le hadith d’Abou Sa’id Al Khoudri (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre vous doute dans sa prière et qu’il ne sais combien il a
prié, 3 ou 4, alors qu’il enlève le doute et qu’il se base sur la certitude, puis qu’il fasse 2
prosternations avant de faire le taslim. S’il avait prié 5 alors ces 2 prosternations seront pour
lui une intercession et une compensation de sa prière. Et si il avait prié la totalité de sa prière
sans faire d’erreur, alors ces 2 prosternations seront une humiliation pour Shaytan. »
(rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

Le jugement de la prosternation de la distraction :

La prosternation de distraction est une obligation, car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’a
ordonné. Or l’ordre du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est une obligation jusqu’à preuve du
194
contraire. En effet, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a toujours fait les prosternations de la
distraction et ne les a jamais délaissé ne serait-ce qu’une seule fois.

Cependant, il est utile de noter que ce jugement varie selon la distraction. En effet si la
personne délaisse un pilier ou une obligation ces prosternations de la distraction sont
obligatoires, alors que si elle a délaissé une sounnah, elles sont seulement préférables et non
obligatoires.

A quels moments doit-on faire les prosternations de distraction ?

L’auteur cite la parole du Cheykh Al Islam Ibn Taymiyya (rahimahoullah) qui explique à quel
moment il faut faire ces prosternations. Il dit : « L’avis qui semble être le plus judicieux, c’est
la différence entre la diminution, l’augmentation et le doute avec ou sans présomption. Dans
cela il y a l’application de tous les hadiths, ainsi que preuve venant de la raison… »

Le cheykh Al Islam Ibn Taymiyya cite donc 4 situations :


1- la diminution, le fait d’enlever quelque chose dans sa prière
2- l’augmentation, le fait d’ajouter quelque chose
3- le doute avec présomption, lorsque la personne pense qu’un avis est plus fort que l’autre
4- le doute sans présomption, lorsque la personne, après avoir recherchée, ne trouve pas d’avis
dominant et se base sur la certitude.

Puis le cheykh explique les situations une à une :


1- La diminution
Lorsqu’il y a une diminution dans la prière, comme par exemple le délaissement du 1er
tachahoud, la prière a alors besoin d’être réparée, compensée. Et sa compensation doit être
faite avant le taslim, afin de compléter et parfaire la prière.

2- L’augmentation
En cas d’ajout dans la prière, comme l’ajout d’une rak’at par exemple, les prosternations
doivent être faites après le taslim afin d’éviter un 2ème ajout dans la prière. Et ces 2
prosternations sont une humiliation pour Shaytan.

3- Le doute avec présomption


Lorsque la personne a douté mais a privilégié un avis sur un autre, il fini sa prière. Il n’y a
alors plus de doute. Mais malgré cela le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit de faire 2
prosternations après le taslim, ceci pour rabaisser le diable.

4- Le doute sans présomption


Dans ce cas, il faut faire les 2 prosternations avant le taslim.

Et cheykh Al Islam dit : « Cet avis que nous crions fort et l’avis qui utilise l’ensemble des
195
hadiths, et utilise une vraie analogie. »

A noté également, que cette façon de procéder, en divisant les distractions au cours de la
prière en 4 situations, est l’avis de cheykh Al Islam Ibn Taymiyya. Il considère donc les
moments cités précédemment comme obligatoires. Mais la majorité des savants sont d’avis
que cette façon de choisir le moment où faire les prosternations, est seulement
préférable.

Il a été posé la question au Cheykh Ibn Al ‘Outhaymin (rahimahollah) : « Quel est le


jugement concernant une personne qui a fait les prosternations de la distraction avant le taslim
alors qu’il devait les faire après ? »
Il a répondu : « L’avis de la plupart des savants est que ces règles sont préférables, mais il lui
est autorisé de faire les prosternations avant ou après le taslim. » Puis il a cité l’avis du cheykh
Ibn Taymiyya.

Différentes situations possibles et cas particuliers :

Lors de l’oublie du 1er tachahoud :


Dans le hadith d’Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬cité plus haut, où il est dit que le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬a prié 2 rak’at pour le Dohr. Quand le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a entendu son
erreur, il a prié les 2 rak’at manquantes puis à fait les 2 prosternations après le taslim.
Pourquoi ? Avait-il diminué ou ajouté dans sa prière ?
Les savants disent, qu’en complétant sa prière, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait un ajout,
qui est celui du taslim. En effet, il a fait un 1er taslim après les 2 premières rak’at, puis un
2ème taslim après les 2 rak’at complétées.

Pendant la prière en groupe :


Lorsque l’Imam s’est trompé au cours de la prière, mais qu’un fidèle est arrivé en retard à
cette prière. Le fidèle doit-il faire les prosternations de la distraction avec l’imam ou non ?
Les savants disent que si l’Imam fait les 2 prosternations de la distraction avant le taslim, le
fidèle en retard doit suivre l’imam. Car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « L’imam est là
pour être suivi, ne divergez pas avec lui. »
Par contre si l’Imam fait les prosternations de la distraction après le taslim, il se pose deux
situation :
1- le fidèle a vu et a participé à la distraction de l’Imam, dans ce cas il doit faire les
prosternations
2- Sinon le fidèle n’est pas obligé de se prosterner avec l’Imam

La personne qui oublie de faire les 2 prosternations :


Si une personne a été distraite pendant sa prière, elle doit faire les prosternations de la

196
distraction. Cependant si elle oublie de les faire, les savants disent que selon la durée, si celle-
ci est courte, elle doit accomplir ses prosternations, mais si celle-ci est longue, elle en est
dispensée et sa prière est valide.
De même si la personne, n’accompli pas les prosternations de la distraction volontairement, sa
prière est également valide à condition qu’elle est compensée sa prière (c-à-d que si elle a
oublié un des piliers de la prière ou une rak’at, elle l’a ajouté). Cependant les savants disent
que la personne a commis un péché car les prosternations de la distraction sont obligatoires.

Celui qui s’est trompé dans la lecture du Coran :


Cheykh al Outhaymin a dit qu’il ne fallait pas faire les prosternations de la distraction en cas
d’erreur dans la récitation du Coran, car cela ne fait pas partie de la façon de faire la prière Et
ce qui a été rapporté dans la sounnah sur l’Imam qui se trompe dans sa lecture est de lui
souffler, et non pas de faire les prosternations.

Concernant l’oublie d’un pilier dans la prière :


Par exemple prenant le cas d’une personne qui a oublié une inclinaison. Si elle se souviens de
cet oublie pendant le soujoud de cette même rak’at, dans ce cas elle se lève accomplir
l’inclinaison oublié puis refait les 2 soujoud qui suivent. Par contre si elle se souviens de cet
oublie lors du soujoud de la 2ème rak’at, alors dans ce cas elle considère cette rak’at comme
étant la 1ère, puis complète une autre rak’at.
Et il y a des savants, comme cheykh Al Outhaymin (rahimahoullah) qui disent que si la
personne a oublié un pilier et n’a pas atteint le même pilier de la rak’at suivante, elle doit
s’acquitter de ce pilier, mais si elle s’en est rappelé après avoir accompli ce même pilier de la
rak’at suivante, alors dans ce cas elle considère cette rak’at comme étant la 1ère.

Lorsque la personne a fait un ajout et un oubli :


Dans ce cas les savants ont dit que les 2 prosternations avant le taslim prévalent sur les
prosternations après le taslim, car le manque doit être compensé.
Quant à cheykh Al Albani, il est d’avis que le musulman a le choix de les faire avant ou après.

Concernant l’oublie d’une sounnah dans la prière :


Celui qui délaisse une sounnah dans la prière, il lui est autorisé de faire les 2 prosternations de
la distraction. La preuve de cela est le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Pour
toute distraction, 2 prosternations. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibn Majah).
Mais dans ce cas elles ne sont plus obligatoires, puisque la chose oubliée n’est pas obligatoire.

Celui qui s’est distrait pendant les prosternations de la distraction :


Par exemple, la personne se prosterne et en se relevant, elle ne sait plus si c’était la 1ère ou la
2ème proternation. Dans ce cas les savants, la l’unanimité, ont dit qu’il n’y a pas de
prosternation de la distraction pour une distraction dans les prosternations de la distraction.

197
Cours n°24

Chapitre de la prière en groupe – Son jugement – Ses mérites – La présence des


femmes à la prière en groupe – Les comportements à adopter en se rendant et à
l’intérieur de la mosquée

Jugement de la prière en groupe :

La prière en groupe est une obligation pour toutes les prières, pour l’homme, pubère, libre, et
résident.
La preuve que la prière en groupe n’est pas obligatoire pour les femmes, les garçons non
pubères, les esclaves et les voyageurs, c’est le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : «
La prière en groupe est obligatoire sauf pour 4 personnes : un esclave, une femme, un enfant
et un malade. » (hadith rapporté par Abou Dawoud et authentifié par Cheykh Al Albani)

La preuve de cette obligation est le hadith d’Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Je jure par Celui qui détient mon âme entre Ses mains,
j’ai pensé à ordonner qu’on m’apporte du bois que je brûlerais, puis que j’ordonne qu’on
appelle à la prière et qu’un homme dirige celle-ci, puis que j’aille à l’encontre des hommes
qui prient chez eux et les brûler dans leur maison. Je jure par Celui qui détient mon âme entre
Ses mains, si l’un d’entre eux savait qu’il pourrait trouver un os recouvert de viande ou la
quantité de viande trouvée entre les côtes d’une brebis, il aurait assisté à la prière de l’Icha.
» (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« un os recouvert de viande ou la quantité de viande trouvée entre les côtes d’une brebis » :
les savants expliquent qu’il s’agit là d’une quantité infime et dérisoire. Cela pour dire que si
ces hommes trouvé un quelconque intérêt à venir à la prière en groupe, même si petit soit-il, il
viendrait.

« les brûler dans leur maison » : Cette pensée du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous prouve
l’importance de la prière en commun et son obligation. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a
cependant pas brûlé les maisons, et ceci pour 2 raisons :
1- Parce que ces maisons peuvent aussi contenir des femmes et des enfants pour qui la prière
en commun n’est pas une obligation.
2- Parce que le fait de châtier avec le Feu est propre à Allah (soubhanna wa ta’ala), et aucune
créature ne peut le faire.

198
La 2ème preuve est le hadith d’Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « On a amener un
homme aveugle auprès du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui lui a dit : « Ô Message d’Allah, je
n’ai personne pour me guider vers la mosquée, puis-je prier chez moi ? » Le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬lui a accordé cette faveur. Puis lorsque l’homme s’est retourné pour partir, le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’a appelé et lui a demandé : « Entends-tu l’appel à la prière ? »
Il a répondu : « Oui. » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Alors réponds (à cette appel). »
» (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)

Et selon ‘Abdoullah Ibn Mas’oud (‫ )رضي هللا عنه‬: « Celui qui espère rencontrer Son seigneur
demain en étant musulman, qu’il prenne soin de ses prières au moment où elles sont appelées,
car Allah (ta’ala) a légiféré à votre Prophète les voies de la guidée, et elles (les prières) font
parties des voies de la guidée. Et si vous priez dans vos maisons comme le prie celui qui est
en retrait, vous délaisserez la voie de votre Prophète, et en délaissant la voie de votre
Prophète, vous serez égarés. Et chaque homme qui fait ses ablutions de façon parfaite, puis se
dirige vers la mosquée, Allah lui comptera pour chaque pas effectué une bonne action,
l’élèvera d’un degré, et lui effacera un péché. A notre époque seule les hypocrites délaissaient
la prière en groupe. A notre époque, un homme venait appuyé sur 2 hommes jusqu’à ce qu’il
soit en position dans le rang. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)

Les savants ont dit que celui qui délaisse toutes les prières en connaissant son jugement, est
un hypocrite ou est très fortement soupçonné d’hypocrisie.

Et selon Ibn ‘Abbas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui entend
l’appel à la prière et ne viens pas, il n’a point de prière sauf si il a une excuse. »

« il n’a point de prière » : C’est-à-dire, il n’a pas de prière complète. Cela signifie que si
cet homme prie chez lui alors qu’il entend l’adhan, il n’aura pas toute la récompense de sa
prière. Et certains savants ont même dit que dans ce cas, sa prière n’est pas exceptée, comme
le dit Cheykh Al Islam Ibn taymiyya (rahimahoullah)

Les mérites de la prière en groupe :

Selon ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « La prière
en groupe prévaut sur la prière individuelle de 27 degrés. » (hadith authentique rapporté par
Ibn Majah)

Et selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « La prière en
groupe est multipliée par rapport à la prière faite à la maison, ou au marché (c-à-d à son
travail) de 25 fois. Lorsque la personne fait ses ablutions de façon parfaite, puis sort vers la
mosquée dont la seule intention est de faire la prière, chaque pas qu’il fera l’élèvera d’un
199
degré et lui effacera un péché. Et les anges ne cesseront de prier pour lui tant qu’il restera
dans son lieu de prière, et les anges diront : « Ô Allah prie sur lui, Ô Allah entre-le dans Ta
miséricorde. » Et l’un d’entre vous reste en état de prière tant qu’il attend la prière suivante.
»

Les savants ont dit qu’il faut comprendre du 1er hadith le fait que la prière en groupe équivaut
à 27 prières effectuées à la maison. Puis dans le 2ème hadith il est dit 25. Donc comment
rassembler les 2 hadiths ? Les savants ont donné 2 explications :
- La première, c‘est que les 25 entre dans les 27, et qu’il n’y a pas de contradiction dans cela.
- La deuxième, c’est que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a été informé au début que c’était 25,
puis par la suite de 27 degrés. Et qu’Allah (soubhanna wa ta’ala) a voulu combler ses
serviteurs en leur ajoutant 2 degrés.

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui va à la
mosquée et en reviens, Allah (soubhanna wa ta’ala) lui réserve « an-nazlah » (dans le hadith
« nouzlahou ») au Paradis à chaque fois qu’il part et reviens. »

« nazlah » : les savants ont dit que c’est ce que les gens préparent pour son invité, comme
sa nourriture, sa place etc. Donc Allah (soubhanna wa ta’ala) prépare cela mais au Paradis.

La présence des femmes à la prière en groupe :

Il est autorisé aux femmes de se rendre à la mosquée et de participer à la prière en groupe à


condition de délaisser tout ce qui pourrait attirer ou apporter de la fitna, comme le faite de
s’embellir ou de se parfumer.
Selon ‘Abdoullah Ibn ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : «
N’interdisez pas à vos femmes de venir à la mosquée et leur maison est meilleure pour elles. »
(rapporté par Abou Dawoud)

Et selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Si une femme
touche à un parfum, qu’elle n’assiste pas avec nous à la dernière prière de ‘Icha. »
Et ce n’est pas parce que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a cité la prière du ‘icha que ce hadith
est propre qu’à cette prière. Il faut comprendre de cela que la femme ne peut assister à toutes
les prières si elle est parfumée.

Selon Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬également, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : «
N’interdisez pas au servantes d’Allah les mosquées d’Allah, mais si elles sortent qu’elles ne
soient pas parfumées. »

Le parfum pour les femmes n’est cependant pas interdit, il est uniquement interdit pour sortir.
Quant au fait de se parfumer à la maison cela n’est pas illicite.

200
Leurs maisons sont meilleures pour elles :
La femme, même si il lui est autorisé de sortir à la mosquée, sa prière chez elle est meilleure
et plus récompensée.
La preuve est le hadith cité précédemment, mais également un hadith plus explicite de Oum
Houmayd As-Sâ’idiya qui dit qu’elle est venue voir le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui a dit :
« Ô Envoyer d’Allah, j’aime faire la prière avec toi. » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit :
« Je sais que tu aimes faire la prière avec moi, mais ta prière dans ta chambre est meilleure
que ta prière dans ta salle (fi houjratiki), et ta prière dans ta salle est meilleure que ta prière
dans ta maison (c-à-d tout autres endroits de ta maison), et ta prière chez toi est meilleure
que ta prière dans la mosquée de ton peuple (proche de chez toi), et ta prière dans la mosquée
proche de chez toi est meilleure que ta prière dans ma mosquée. » (rapporté par Ahmed et Ibn
Khouzeyma)

« meilleure que ta prière dans ma mosquée » : Or on sait que la prière effectuée dans la
mosquée du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬équivaut à 1 000 prières dans les autres mosquées
(sauf pour la mosquée de Jérusalem et celle de La Mecque). Ainsi la prière d’une femme dans
une mosquée proche de chez elle vaut plus que 1 000.

Les comportements à adopter en se rendant à la mosquée :

Selon Abou Qatâda (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque nous prions avec le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬,
il a entendu le bruit qu’ont fait des hommes en entrant de façon précipitée dans la mosquée. Il
leur a dit : « Qu’avez-vous ? » Ils ont répondu : « Nous étions précipités pour la prière. » Et
le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a dit : « Ne vous précipitez pas. Lorsque vous vous rendez
à la mosquée, faites-le en étant serein. Ce que vous avez attrapé, priez-le, et ce que vous avez
raté, complétez-le. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque vous
entendez al iqamah, marchez vers la prière en étant serein et tranquille, et ne vous précipitez
pas. Ce que vous avez attrapé, priez-le, et ce que vous avez raté, complétez-le. » (rapporté par
Al Boukhari et Mouslim)

Et selon Ka’b Ibn ‘Oujra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un
d’entre vous fait ses ablutions de façon parfaite et qu’il sort pour se rendre à la mosquée,
qu’il n’entremêle pas ses doigts car il est en prière. »

Ce qu’il faut dire au moment de sortir de chez soit :

Selon Anas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui dit lorsqu’il sort de
chez lui : « Bismillahi tawakaltou ‘ala llahi wa la hawla wa la qouwata illa billah » (au nom
d’Allah, je place ma confiance en Allah en dehors duquel il n’y a de force ni de puissance.), il
201
lui sera dit : « Tu es guidé, tu auras ta subsistance, et tu seras épargné de tout mal, et le
diable s’éloigner de lui. » (rapporté par Abou Dawoud et Tirmidhi)

« il lui sera dit » : c’est-à-dire les anges lui diront.


Ce hadith est général et il n’est pas propre à celui qui se sort pour se rendre à la mosquée. Il
est possible de dire cette invocation chaque fois que la personne sort de chez elle.

Et lorsque ‘Abdallah Ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬a dormi chez le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬,
qu’il a décrit sa prière de la nuit, puis il a dit : « Puis le muezzin a fait l’appel à la prière. Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est sorti en disant : « Ô Allah fait entrer dans mon cœur la
lumière, et dans ma langue la lumière, fait entrer dans mon ouïe la lumière, fait entrer dans
ma vue la lumière, mets de la lumière derrière moi, devant moi, au dessus de moi et en
dessous de moi, Ô Allah, donne moi de la lumière. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Ce qu’il faut dire au moment d’entrer dans la mosquée :

Selon ‘Abdoullah ibnou ‘Amrou ibn al ‘Ass (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬entrait dans la mosquée il disait : « Je cherche refuge auprès d’Allah le Très Grand,
auprès de Son noble Visage et de Son pouvoir éternel, contre le diable banni. » (traduction
tirée du livre « les invocations authentiques » Cheykh Al Albani)

Selon Fatima (‫)رضي هللا عنها‬, la fille du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Lorsqu’il entrait dans la
mosquée il disait : « Au nom d’Allah. Que la prière et le salut soient sur le Messager d’Allah.
Ô Allah pardonne-moi mes péchés et ouvre-moi les portes de Ta miséricorde. » Et lorsqu’il
sortait il disait : « Au nom d’Allah, que le salut soit sur le Messager d’Allah. Ô Allah
pardonne-moi mes péchés et ouvre-moi les portes de Tes bienfaits. » (rapporté par Mouslim et
at-Tirmidhi)

Il y a également une autre sounna que l’auteur n’a pas cité qui est connue d’après la parole de
Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Fait partie de la sounnah du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬,
d’entrée dans la mosquée par le pied droit, et d’en sortir par le pied gauche. » (authentifié
par Cheykh Al Albani)

La prière de la salutation de la mosquée (tahiyatoul masjid) :

Il s’agit de 2 rak’at dont l’intention peut différer. En entrant dans la mosquée on peut
accomplir 2 rak’at avec l’intention de faire « tahiyatoul masjid », ou avec l’intention de faire
une râtiba. Il n’est pas obligatoire de faire 2 rak’at proprement dédiées à la mosquée, puisque
le but est d’occuper l’endroit où on va s’asseoir par une prière.
Lorsque la personne entre dans la mosquée, elle doit obligatoirement prier 2 rak’at avant de
s’assoire. La preuve de cela est le hadith de Abou Qatâda (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète
202
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un d’entre vous entre dans la mosquée, qu’il ne s’assied
pas avant d’avoir accompli 2 rak’at. » (rapporté par Mouslim et Al Boukhari)

L’auteur pense que cette prière est obligatoire d’après l’ordre du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.
Ceux qui jugent que cette prière n’est pas obligatoire se base sur le hadith où un homme vint
interroger le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour lui demander ce qui était obligatoire, et le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit de prier 5 prières. Et l’homme lui a dit : « Est-ce qu’il y a
autre chose ? ». Il a répondu : « Non si ce n’est des prières surérogatoires. » Cependant nous
avons déjà vu comment les autres savants ont répondu à cet argument (voir cours n°21, la
prière de l’éclipse)

Même si l’Imam fait son discours :


Selon Jâbir Ibnou ‘Abdillah (‫ )رضي هللا عنه‬: « Un homme est venu alors que le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬faisait son discours du vendredi. Et il lui a dit : « As-tu prié ô untel ? » Il a
répondu : « Non. ». Alors le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Lève-toi et prie. »

Lorsqu’on appel (au 2ème appel) à la prière, il n’y a plus de prière :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsqu’on appel à
la prière (l’iqama), il n’y a point de prière sauf la prière obligatoire. » (rapporté par
Mouslim)
Et selon Mâlik ibn Bouhayna (‫ )رضي هللا عنه‬: « le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a vu un homme
en train de prier alors que l’iqama avait été faite. Et lorsque le Prophète est parti, les gens
ont entouré cet homme et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Est-ce que le Sobh est de 4 rak’at ?
Est-ce que le Sobh est de 4 rak’at ? » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Concernant le 1er adhan, il est permis de prier les 2 rak’a pendant l’appel, mais il est
préférable d’attendre pour pouvoir faire les sounnan relatives à l’adhan, puis après celui-ci
faire ses 2 rak’at. Sauf pour l’adhan du vendredi ou il est préférable de faire les 2 rak’at au
cours de l’adhan, afin de pouvoir écouter le discours du vendredi qui est obligatoire.

Le mérite de faire le 1er takbir avec l’Imam :

Selon Anas Ibn Mâlik (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui prie pour
Allah pendant 40 jours en groupe en faisant le 1er takbir avec l’Imam, il lui sera exempté de
2 choses : le Feu de l’Enfer, et l’hypocrisie. » (rapporté par At-Tirmidhi, jugé bon)
Dans une autre version, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui prie pour Allah
pendant 40 jours dans la mosquée de son quartier (proche de chez toi)… »

203
Celui qui arrive alors que l’imam a terminé sa prière :

Selon Sa’id Ibnoul Mousayib (‫ )رضي هللا عنه‬: « Un homme parmi les Ansars (les gens de
Médine) agonisait et a dit : « Je vais vous rapporté un hadith que je vous cite en espérant la
récompense. J’ai entendu le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire : « Lorsque l’un d’entre vous fait
ses ablutions de façon parfaite, puis sort pour la prière, chaque pas qu’il fera avec son pied
droit, Allah (soubhanna wa ta’ala) lui écrira par cela une bonne action. Chaque fois qu’il
posera son pied gauche, Allah (soubhanna wa ta’ala) lui effacera un péché. Que l’un d’entre
vous habite loin de la mosquée ou qu’il en soit proche. S’il arrive à la mosquée et prie en
groupe, alors ses péchés lui seront pardonnés. Et s’il arrive à la mosquée, prie une partie de
la prière et rattrape ce qu’il a raté, il aura la même récompense. Et s’il arrive à la mosquée et
que les autres ont déjà prié, il prie et il aura la même récompense. » (rapporté par Abou
Dawoud)

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un
d’entre vous fait ses ablutions de façon parfaite, puis se dirige vers la mosquée et trouve les
gens ayant fini leur prière, Allah (soubhanna wa ta’ala) lui accordera la même récompense
que ceux qui ont prié et assisté à la prière, sans que la récompense de ceux-ci ne soit
diminuée de quoi que ce soit. » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

Entrer avec l’imam quelque soit sa position :

Selon ‘Ali Ibn Abi Tâlib et Mou’adh Ibnou Jabal (‫)رضي هللا عنهما‬, le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : « Lorsque l’un d’entre vous arrive à la prière et que l’Imam est dans une position, qu’il
fasse la même position que lui. » (rapporté par At-Tirmidhi)

Par exemple s’il trouve l’imam prosterné, il commence par le takbir de l’ouverture, qui est un
pilier de la prière, puis il fait le takbir et se prosterne comme l’Imam.

Cours n°25
Chapitre du moment où la rak’a (unité de prière) est comptabilisée -
L’inclinaison en dehors du rang
- L’allongement de la première rak’a - Qui mérite le plus de présider la prière ? -
Un enfant peut il être imam ?
- Un voyageur qui préside la prière d’un résidant et vice versa - Lorsque l’imam
prie assis

204
Le moment où la rak’a est comptabilisée :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque vous
arrivez à la prière et que nous sommes prosternés, prosternez-vous, et ne comptabilisez pas la
rak’at, et celui qui a atteint l’inclinaison, a alors atteint la prière. » (rapporté par Abou
Dawoud)
Et dans une autre version le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « …Celui qui a atteint de le
rouk’ou, a atteint la rak’a. »

« celui qui a atteint l’inclinaison » : Les savants ont ici interprété le mot « ar-rak’at »,
comme étant « ar-rouk’ou », c-à-d l’inclinaison.

Donc ce qui fait que l’on a atteint une rak’a ou non, c’est le faite d’avoir fait le rouk’ou avec
l’imam ou non. Comme l’a dit Ibn Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque tu poses tes mains sur tes
genoux et que l’Imam est encore incliné, alors tu as atteint la rak’a. » Et à partir du moment
ou l’imam relève sa tête et que tu n’es pas encore en inclinaison, alors tu ne dois pas
comptabiliser cette rak’a.

Celui qui fait l’inclinaison en dehors du rang :

Selon Abou Bakra (‫( )رضي هللا عنه‬ce n’est pas Abou Bakr) : « J’ai atteint le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬alors qu’il était en inclinaison et je me suis incliné avant d’avoir atteint le rang.
Puis j’en ai averti le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui m’a dit : « Qu’Allah augmente ton
courage, mais ne recommence pas. » » (rapporté par Abou Majah, Al Boukhari et An-Nassa-
i)

Il y a deux explications des savants concernant la parole du Prophète (‫« )صلى هللا عليه و سلم‬
Qu’Allah augmente ton courage, mais ne recommence pas. » :
1- Certains ont dit que cela voulait dire « …ne recommence pas à t’incliner en dehors du
rang. »
2- D’autres savants ont dit que cela voulait dire « …ne recommence pas à te précipiter. »
Et ce deuxième avis est le plus sûre car, d’autres preuves qui soutiennent cela, comme la
parole de ‘Atâh qui dit qu’il a entendu ‘Abdoullah Ibn Zoubayr (‫ )رضي هللا عنه‬dire, alors qu’il
était sur le minbar : « Lorsque l’un d’entre vous entre à la mosquée et les gens sont inclinés,
qu’il s’incline, puis qu’il s’approche du rang tout en étant incliné. Car c’est ainsi la sounnah.
» (authentifié par Cheykh Al Albani)

Il y a une autre preuve qui soutient cela, qui est le hadith de Zayd Ibn Wahb (‫ )رضي هللا عنه‬qui
dit : « Je suis sorti avec ‘Abdallah Ibn Mas’oud, de chez lui vers la mosquée. Lorsque nous
sommes arrivés à la moitié de la mosquée, l’imam s’est incliné. ‘Abdallah a fait le takbir et
s’est incliné, et je me suis incliné avec lui. Puis nous avons marché jusqu’à arriver au rang au
moment où les gens ont relevé leur tête. Puis lorsque l’imam a terminé sa prière, je me levais,
car j’ai considéré que je n’avais pas atteint la rak’a, mais ‘Abdallah m’a pris par la main et
m’a fait m’assoire. Puis il a dit : « Tu as atteint la rak’at. »

On peut déduire de ce hadith 2 choses :


1- La première c’est que l’on comptabilise une rak’a à partir du moment où on atteint le

205
rouk’ou.
2- La deuxième c’est qu’il est autorisé de faire l’inclinaison avant d’avoir atteint le rang et de
marcher en étant incliner jusqu’au rang.

Par contre, ce qui est interdit c’est de prier tout seul derrière les rangs. En effet, le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il n’y a pas de prière pour celui qui prie seul derrière le rang. » La
prière de cette personne est donc nulle, sauf dans un cas, qui est lorsqu’il n’y a plus du tout de
place dans le rang.

Ce que l’imam doit alléger de la prière :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Lorsque l’un d’entre
vous préside la prière, et prie devant les gens, qu’il allège. Car il y a parmi ces gens : le
faible, le malade et la personne âgée. Et s’il prie tout seul, alors qu’il allonge sa prière autan
qu’il le désire. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Concernant l’allègement, il faut se fier à la sounnah du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et non aux
désirs des gens. En effet, beaucoup de gens se trompent aujourd’hui en prenant ce hadith et en
interprétant l’allègement comme ce qui les arrange eux. Or il est déjà arrivé au Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬de prier sobh avec la sourate As-Sajida dans une rak’a par exemple, ce qui
pourrait sembler long pour les gens. Mais le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a pas pu ordonner
une chose et faire le contraire. Ainsi il faut se fier à sa sounnah.

L’allongement de la première rak’a :

Selon Abou Sa’id (‫ )رضي هللا عنه‬: « Alors qu’on commençait la prière de Dohr, l’un d’entre
nous pouvait aller à « al Baqi’ » (au cimetière proche la mosquée du prophète) faire ses
besoins, puis faire ses ablutions, puis reviens à la mosquée, alors que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬était encore à la première rak’a. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)

L’obligation de suivre l’imam et l’interdiction de la précéder :

Selon Anas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « L’imam est fait pour être
suivi, lorsqu’il dit « Allahou akbar » dites « Allahou akbar », lorsqu’il se prosterne,
prosternez-nous, lorsqu’il se relève, relevez-vous. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « L’un d’entre
vous n’a-t-il pas peur que, lorsqu’il lève sa tête avant celle de l’imam, qu’Allah ne la
transforme en celle d’un âne (ou qu’Il transforme son apparence en celle d’un âne). »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

On déduit de ce hadith que le fait de précéder l’imam fait partie des grands péchés, car le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a mis en grade contre cela et a donné un châtiment.
Quant au faite de faire les mouvements en même temps que l’Imam, les savants ont dit que

206
cela était interdit pour les uns et déconseillé pour les autres.

Qui mérite le plus de présider la prière ?

Selon Abou Mas’oud Al Ansari (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui
préside le peuple est celui qui connaît le mieux le Livre d’Allah, et s’ils sont égaux dans la
connaissance du Livre d’Allah, alors c’est celui qui connaît le mieux la sounnah, et s’ils sont
égaux dans la connaissance de la sounnah, alors c’est le premier qui a émigré, et s’ils sont
identique dans leur période d’émigration, alors c’est celui qui s’est converti le premier.
Qu’un homme ne préside pas un autre dans son territoire, et qu’il ne s’assoit pas à des
endroits qui lui sont chers sans son autorisation. » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi, Abou
Dawoud et An-Nassa-i)
Et dans une autre version de Mouslim il est dit : « … et s’ils sont identique dans leur période
d’émigration, alors c’est le plus âgé qui présidera la prière. »

« celui qui connaît le mieux le Livre d’Allah » : c’est-à-dire celui qui en a le plus mémorisé.
La preuve de cela est le hadith de ’Amr Ibnou Salama qui dit que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « Et que préside à votre prière, celui qui a le plus de Coran. » Donc il s’agit de
Coran en quantité et non de la meilleure récitation.
Et les savants ont dit que si 2 connaissent la même quantité de Coran alors on choisira celui
qui récite le mieux.

« dans son territoire » : Cela peut vouloir dire par exemple un homme qui est désigné
Imam dans sa mosquée. Donc même si un jour vient un savant ou une personne qui connaît le
Coran en entier dans sa mosquée, il ne pourra présider la prière dans sa mosquée sauf si
l’imam l’y autorise. De même, lorsqu’une personne est invitée chez une autre.

« qu’il ne s’assoit pas à des endroits qui lui sont chers sans son autorisation » : Cela est un
signe de bon comportement qui est d’attendre qu’on nous autorise à nous asseoir, que ce soit
lorsque l’on est invité ou lorsqu’on se rend à un rendez-vous administratif ou autre.

Et dans ce hadith il y a la preuve, que le propriétaire d’une maison ou l’imam attitré mérite le
plus de présider la prière sauf s’il autorise une autre personne à cela.

L’imamat de l’enfant :

Selon ‘Amr Ibnou Salama (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsqu’il y a eu la bataille de « ahloul fath »,
chaque personne est retourné vers son peuple pour s’occuper d’eux et de leur conversion. Et
mon père s’est dirigé vers son peuple et leur a dit : « Je jure par Allah, que je suis venu à
vous de la part de l’Envoyé d’Allah véridique. » et il disait : « Priez telle prière à telle heure,
et priez telle prière à telle heure, et lorsque l’heure de la prière est arrivée, que l’un d’entre
vous fasse l’appel à la prière, et que celui qui connaisse le plus de Coran préside la prière. »
Et mon peuple a regardé qui d’entre eux connaissait le plus de Coran et ils trouvèrent que
c’était moi. Ils m’ont alors avancé devant eux, et à l’époque je n’avais que 6 ou 7 ans. »

Les savants en ont déduit qu’il est autorisé à un enfant d’être imam si c’est lui qui connaît le

207
plus de Coran, même s’il n’a pas atteint l’âge de la puberté.
Malgré cela il y a divergence des savants sur le fait de prier derrière un enfant qui n’a pas
encore atteint l’âge de puberté.

Certains disent que cela n’est pas autorisé, et ils disent concernant le hadith où le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Que celui qui connasse le plus de Coran préside la prière. » que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne savait pas que celui-là était un enfant. Et ils disent que le fait
que cet enfant est présidé la prière est du à un effort de recherche des compagnons, mais ce
n’est pas une parole du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

D’autres disent que cela est autorisé, car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬certes ne le savait
pas, mais Allah Lui le savait. Et si l’imamat d’un enfant rendait caduc la prière de ceux qui le
suivent, Allah (soubhanna wa ta’ala) l’aurait révélé à son Prophète.

Il est permis de présider une prière obligatoire pour ceux qui prient une prière
surérogatoire et vice versa :

Selon Jabir (‫ )رضي هللا عنه‬: « Mou’dh Ibn Jabal (‫ )رضي هللا عنه‬priait avec le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫)عليه و سلم‬, puis retournait vers son peuple et présidait leur prière. » (rapporté par Al Boukhari
et Mouslim)

Autrement dit, Mou’dh Ibn Jabal (‫ )رضي هللا عنه‬priait avec le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬en
ayant l’intention de faire une prière obligatoire. Puis il retournait vers son peuple pour
présider leur prière, qui pour eux était obligatoire, alors que pour lui elle était surérogatoire
car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a interdit de faire une prière obligatoire 2 fois dans la
même journée.

Selon Yazid Ibnou-l Aswad (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’ai priais avec le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
alors que j’étais très jeune. Et lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a terminé sa prière, il a
vu qu’il y avait 2 hommes dans un coin de la mosquée qui n’avaient pas prié avec lui. Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les a fait appeler. On les a amené au Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
tout tremblant de peur et il leur a dit : « Qu’est-ce qui vous a empêché de prier avec nous ? »
Ils ont répondu : « Nous avons prié chez nous. » Alors le Prophète ( ‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : «
Ne faites pas cela. Si l’un d’entre vous prie chez lui, puis vient à la mosquée et atteint l’imam
dans sa prière, qu’il prie avec lui, elle sera pour lui une prière surérogatoire. » (Rapporté par
Abou Dawoud, An-Nassa-i et At-Tirmidhi)

Un voyageur qui préside la prière d’un résidant et vice versa :

La preuve qu’il est permis le voyageur de présider la prière des gens résidents, est le hadith
d’Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « ‘Oumar (donc son père) a présidé la prière de Dohr
pour les gens de Mecca. Il a terminé sa prière au bout de 2 rak’at et a dit : « Terminez votre
prière ô gens de La Mecque, car nous sommes en voyage. » »

Un fois que le voyageur a fini sa prière, les gens résidents se lèvent donc et terminent leur
prière chacun pour soit.

208
Quant au voyageur qui prie derrière un imam résident, il doit compléter sa prière. La preuve
est le hadith de Moussa Ibnou Salama Al Houdhali (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « J’ai demandé à
Ibnou ‘Abbas : « Comment dois-je prier à La Mecque lorsque je ne prie pas avec un imam ? »
Il m’a répondu : « Deux rak’at, car c’est la sounna d’Aboul Qassim (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. » »

« Comment dois-je prier à La Mecque » : Autrement dit, lorsque je suis voyageur.


La preuve est le faite que Moussa Ibnou Salama Al Houdhali (‫ )رضي هللا عنه‬a précisé « lorsque
je ne prie pas avec un imam », car il est sous-entendu que s’il prie avec un imam, il ne prierait
pas 2 rak’at mais il ferait comme l’imam.

Et il y a une autre preuve qui vient appuyer cela, c’est le hadith de Abou Majlaz (‫)رضي هللا عنه‬
qui dit : « J’ai dit à ‘Abdallah Ibnou ‘Oumar : « Un voyageur qui atteint 2 rak’at d’une prière
de gens résidents, est-ce que 2 rak’at lui suffisent ou doit-il prier comme les gens résidents ?
» Et ‘Abdallah Ibnou ‘Oumar a souri et lui a dit : « Il doit prier comme eux. » »

Lorsque l’imam prie assis :

Lorsque l’imam prie assis, ceux qui prient derrière lui doivent également prier assis. La
preuve est le hadith de Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié
assis dans sa maison lorsqu’il était malade. Des gens ont prié derrière lui debout, et le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a fait un signe de la main pour leur dire de s’assoire.
Lorsqu’il eu fini sa prière, il dit : « L’imam est fait pour être suivi, lorsqu’il s’incline,
inclinez-vous, lorsqu’il se relève, relevez-vous, et lorsqu’il prie assis, priez assis. » »

« des gens » : Certains savants ont dit que ces gens étaient des personnes venus rendre
visite au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬parce qu’il était malade, et d’autres savants ont dit qu’il
s’agissait de gens qui étaient chez lui et de gens qui étaient à la mosquée, car c’était dans la
maison de Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui était collé à la mosquée.

« le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a fait un signe de la main » : Les savants ont déduit
qu’il était permis à l’imam de faire des gestes pour le bien de la prière.

Et selon Anas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est tombé d’un cheval, et s’est
blessé sur tout son flanc droit. Nous sommes entrés chez lui pour lui rendre visite alors que
c’était l’heure de la prière. Il a prié assis, et nous avons prié derrière lui assis également. Et
lorsqu’il eu fini sa prière, il dit : « L’imam est fait pour être suivi, lorsqu’il dit « Allahou
akbar », dites « Allahou akbar », lorsqu’il se prosterne, prosternez-vous, lorsqu’il se relève,
relevez-vous, lorsqu’il dit « sami’allahou liman hamida », dites « rabbana wa lakal hamd » et
lorsqu’il prie assis, priez tous ensemble assis. » »

Il y a 2 avis des savants concernant le faite de prier assis derrière un imam qui prie assis
:

- Le premier avis : c’est l’avis de l’auteur et les preuves sont les 2 hadith cités.

- Le deuxième avis : c’est que ce jugement a été abrogé par un autre hadith qui est survenu

209
vers la fin de la vie du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Lors de la dernière maladie du Prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬, il a ordonné à Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬de présider la prière à sa place. Puis
il s’est senti un peu mieux, s’est dirigé vers la mosquée et s’est positionné à gauche de Abou
Bakr (‫( )رضي هللا عنه‬Donc le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬était l’imam). Abou Bakr ( ‫رضي هللا‬
‫)عنه‬, qui était debout, suivait la prière du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui, lui, était assis, et les
gens suivaient Abou Bakr (‫)رضي هللا عنه‬.

Les savants ont déduit beaucoup de choses de ce hadith :


1- Il est permis à un imam attitré, qui a autorisé une autre personne à présider la prière, de
reprendre sa place.
2- Il doit poursuivre la prière au même point que l’imam qui a débuté la prière.
3- Il est permis de prier debout derrière un imam qui prie assis, car le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬était assis, tandis que Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬était debout.

Les savants ont donc déduit que comme tous les gens ont prié debout et que le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a rien dit, prier assis derrière un imam assis, cela avait été abrogé.

Mais certains savants, comme l’Imam Ahmed, ont répondu à cela, en disant qu’il s’agissait
ici d’un cas précis. En effet, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est entré alors qu’Abou Bakr ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنه‬était déjà en prière. Et ils se servent de ce hadith pour dire, que lorsque l’imam est
touché par un malaise ou autre au cours de la prière, qui l’oblige à s’assoire, les gens doivent
rester debout. Par contre lorsqu’il débute sa prière déjà assis, les gens derrière lui doivent prier
assis également.
Et c’est l’avis le plus sûre car, il rassemble tous les hadiths.

Cours n°26
Chapitre de l’endroit où se positionner par rapport à l’imam lorsque l’on est seul,
deux ou plus
- La position de la femme par rapport à l’imam - L’obligation d’aligner les rangs
- Comment les aligner ?
- Les mérites du premier rang - Qui doit se positionner derrière l’imam ?
- Il est déconseillé de prier dans un rang coupé par des piliers
- Les excuses qui permettent de ne pas assister à la prière en groupe.

Chapitre de l’endroit où se positionner par rapport à l’imam :

Lorsqu’une personne prie seule avec l’imam, elle doit se positionner à la droite de ce
dernier. La preuve de cela est le hadith d’Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنهما‬qui dit : « J’ai dormi

210
dans la maison de ma tante Maymouna (la femme du Prophète), et le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a prié la prière de ‘Icha, puis a fait 4 rak’at et a dormi. Ensuite il s’est levé pour prier et
je me suis positionné à sa gauche. Mais il m’a positionné à sa droite. » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

La personne se positionne donc à droite de l’imam et l’auteur à précisé en plus : au même


niveau que lui. Car certaine personne pense que l’imam doit être plus avancé que le prieur qui
l’accompagne. Or cela est faux et il n’y a aucune preuve de cela.

Lorsque les prieurs sont aux nombres de 2 ou plus, ils doivent former un rang derrière
l’imam. La preuve de cela est le hadith de Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬s’est levé pour prier, je me suis levé et me suis positionné à sa gauche. Il m’a pris
par la main et m’a positionné à sa droite. Puis Jabbâr Ibnou Sakhar est venu et s’est
positionné à sa gauche. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a pris par la main tous le deux et
nous a poussé vers l’arrière jusqu’à ce que nous nous sommes positionnés derrière lui. »
(rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Lorsque la personne qui prie avec l’imam est une femme, elle doit se placer derrière lui.
La preuve est le hadith d’Anas Ibnou Malik (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a prié avec moi, ma mère et ma tante. Il m’a positionné à sa droite et les femmes derrière
nous. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

L’obligation d’aligner les rangs :

Il est obligatoire à l’imam de ne pas entrer en prière tant que les rangs ne sont pas alignés. Il
doit même prendre en charge cet alignement ou léguer à quelqu’un cette tache.
Selon Anas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Alignez vos rangs car
l’alignement du rang fait partie de la perfection dans la prière. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

Et selon Abi Mas’oud Al Ansari (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬essuyait nos
épaules en prière, et il a dit : « Alignez-vous et ne vous divergez pas de peur que vos cœur se
divergent. » » (rapporté par Mouslim)

« essuyait nos épaules en prière » : C’est-à-dire qu’avant d’entrer en prière le prophète


(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬touchait leur épaules lorsque cela était nécessaire afin de mieux les aligner.

Selon An-Nou’man Ibnou Bachir (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
alignait nos rangs comme s’il alignait « el qidâh » (c’est le bois qui supporte la pointe d’une
flèche) jusqu’à ce qu’il voyait que nous avions compris ce qu’il voulait. Alors dans ce cas il
commençait la prière. Et une fois, alors qu’il était sur le point de faire le takbir (d’entrer
dans la prière), il a vu la poitrine d’un homme qui dépassait du rang. Il a alors dit : «
211
Serviteur d’Allah, alignez vos rangs, ou bien Allah (soubhanna wa ta’ala) mettra de la
discorde entre vos visage. » » (rapporté par Mouslim)

Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Alignez
vos rangs, mettez vos épaules à la même hauteur, fermez les espaces, et soyez doux avec les
mains de vos frères. Et ne laissez pas d’espace au diable. Et celui qui complète un rang, il
sera suivi de la miséricorde d’Allah. Et celui qui coupe un rang, Allah le coupera (de Sa
miséricorde). » (rapporté par Abou Dawoud)

« soyez doux avec les mains de vos frères » : c’est-à-dire acceptez les mains de vos frères
lorsqu’ils les utilisent pour aligner les rangs, acceptez cela avec douceur et ne soyez pas
orgueilleux.

Selon Anas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Entassez vos rangs
(rapprochez-vous), rapprochez les rangs (entre eux), alignez vos cous. Je jure par Celui qui
tient mon âme entre ses mains, que je vois le diable entrer entre les espaces présents dans le
rang, comme si c’était « el Hadhaf ». » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

« rapprochez les rangs » : Selon Cheykh Al Outhaymin, la distance entre 2 rangs doit être
la distance utile pour faire la prosternation.

« alignez vos cous » : Cela est une sounnah peu connue des gens, car ce qui est le plus
répandu dans l’alignement des rangs c’est l’alignements des épaules et des chevilles. Et à ce
propos, les savants disent bien qu’il faut que ce soit les chevilles qui doivent être collées et
non pas le bout des pieds. Et dans un autre hadith le Prophète nous parle de l’alignement des
genoux.

« el Hadhaf » : Les savants ont dit que c’est une petite brebis, un mouton, ou une petite
chèvre de couleur noire.

Et selon Aïcha (‫)رضي هللا عنها‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui comble l’espace
dans un rang, Allah (soubhanna wa ta’ala) l’élèvera d’un degré et lui bâtira une demeure au
Paradis. »

Comment aligner les rangs ?

Selon Anas (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Alignez vos rangs car je vous
vois derrière mon dos. » Anas a dit : « Au temps du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous collions
nos épaules et nos pieds. »

An-Nou’man Ibnou Bachir (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « Au temps du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, les
212
hommes collaient leurs chevilles aux chevilles de ses compagnons. » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

Les meilleurs rangs pour les hommes et les femmes :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Les meilleurs rangs
pour les hommes sont les premiers, les pires sont les derniers, et les meilleurs rangs pour les
femmes sont les derniers, les pires sont les premiers. » (rapporté par Mouslim)

Pourquoi le pire rang pour les femmes est le premier ? Car au temps du Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫)و سلم‬, les femmes priaient derrière les hommes, et le premier rang des femmes était le plus
rapproché des hommes.
Certains savants, comme cheykh Al Albani, disent qu’il n’est pas légiféré de mettre les
femmes dans une salle à part, car au temps du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les femmes priaient
derrière les hommes. Cette sounnah doit être respectée.

Concernant les femmes, ce hadith s’applique uniquement lorsqu’elles prient derrière les
hommes. Lorsque les femmes prient entre elles, alors le meilleur des rangs est le premier. La
preuve de cela est le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Si les gens connaissaient
le mérite de l’adhan et du 1er rang, les gens feraient même des tirages au sort. » Ce hadith est
un hadith général qui s’applique aux femmes lorsqu’elles prient entre elles.

Les mérites du premier rang et de la partie droite du rang :

Selon Bara Ibnou ‘Azib (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Allah est ses
Anges prient sur les premiers rangs. » (rapporté par Abou Dawoud)

« Allah est ses Anges prient » : c’est-à-dire qu’Ils font les éloges des personnes aux
premiers rangs.

« sur les premiers rangs » : Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a parlé ici au pluriel, et il y a
plusieurs explications possibles :
1- Certains savants ont dit : « le 1er rang de chaque mosquée ou de chaque groupe de prière.
»
2- D’autres ont dit : « Tous les rangs en dehors du dernier. »

Dans une autre version de An-Nassa-i, le hadith vient renforcer la 2ème explication : « Allah
et ses anges prient sur les rangs de devant. »

Selon Bara Ibnou ‘Azib (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque nous prions derrière le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬nous aimions être à sa droite, car lorsque le Prophète faisait le taslim, il le faisait
du coté droit en premier, et je l’ai entendu dire : « Ô Allah épargne moi de Ton châtiment le
213
jour où Tu ressusciteras tes serviteurs. » » (rapporté par Mouslim)

Donc la seule preuve de la valeur du coté droit du rang est la parole des compagnons qui
aimaient se positionner à droite.

Qui doit se positionner derrière l’imam ?

Selon Abou Mas’oud Al Ansari (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬disait : « Que prie
derrière moi, ceux qui sont pubères et ceux qui sont doués de raison, puis ceux qui les suivent,
puis ceux qui les suivent. »

« puis ceux qui les suivent » : c’est-à-dire ceux qui les suivent dans leur raison.

Comment reconnaît-on une personne pubère ?


- la sortie du sperme avec plaisir (pour les hommes et les femmes)
- l’apparition des poils du pubis, ou l’apparition de la moustache
- l’âge de 15 ans si aucun des autres signes ne sont apparus
- l’apparition des règles pour la femme, peu importe son âge ou l’apparition ou non des autres
signes

Il est détestable de prier dans un rang coupé par des piliers :

Selon Mou’awiya Ibnou Qourah (‫)رضي هللا عنه‬, selon son père, il dit : « On nous interdisait au
temps du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de faire un rang entre des piliers. Et nous étions
expulsés de ces rangs violemment. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Cela est détestable pour des personnes qui prient en groupe. Quant à une personne seule, il lui
est autorisé de prier entre 2 piliers à condition de prendre une soutra. La preuve de cela est le
hadith de Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est entré dans
la ka’ba, et Oussam Ibnou Zayd, Outhman Ibnou Talha et Bilel étaient avec lui à l’interieur
où ils sont resté un long moment. Puis il est sorti. J’étais le 1er à rentrer et j’ai demandé à
Bilel où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait prié. Il m’a répondu : « Il a prié entre les 2
piliers qui sont situés devant. » » (rapporté par Al Boukhari)

Les excuses qui permettent de ne pas assister à la prière en groupe :

1- Le froid ou la pluie :
Selon Nafi’(‫ )رضي هللا عنه‬: « Ibnou ‘Oumar a appelé à la prière lors d’une nuit glaciale ou il y
avait beaucoup de vent. Il a dit : « Priez dans vos maison ». Le Prophète ( ‫)صلى هللا عليه و سلم‬
ordonnait au Mouazzin de dire « Priez dans vos maison », lorsque la nuit était très froide ou
pluvieuse. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
214
2- La présence d’un repas :
Selon Ibnou ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque le dîner de
l’un d’entre vous est servi et que l’on appel à la prière (le 2ème appel), qu’il commence par le
dîner et qu’il ne se précipite pas jusqu’à ce qu’il est terminé. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

3- Avoir une envie pressante :


Selon Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « J’ai entendu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire : « Point de
prière en présence d’un repas ou lorsque la personne est poussée par un des deux orifices. »
» (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

Cours n°27
Chapitre de la prière du voyageur - La réduction des rak’ates pour les prière du
Dohr, Asr et Icha en voyage est obligatoire - La distance qui autorise la réduction
de la prière - L’endroit à partir duquel il est autorisé de réduire la prière - Le
rassemblement des prières.

Chapitre de la prière du voyageur :

1- Le raccourcissement de la prière :

Le raccourcissement est obligatoire pour les prières du Dohr, du ‘Asr, et du ‘Icha. Cela
signifie qu’on raccourci les prière de 4 rak’at à 2 rak’at. Autrement dit il y a des prières qui ne
sont pas raccourcies, comme le Fajr et celle du Maghreb.
L’auteur considère que le raccourcissement est une obligation pour le voyeur. Et ce qu’il faut
savoir c’est que les savants ont dit que le raccourcissement est autorisé pour le voyageur qui
ne voyage pas pour commettre un péché. Quant à celui qui voyage pour désobéir à Allah, il
n’a pas le droit de raccourcir ses prières, car cela est une aumône qu’Allah (soubhanna wa
ta’ala) a fait pour ses serviteur afin qu’ils l’utilisent dans le bien.

La preuve de cela est la parole d’Allah : « Et lorsque vous parcourez la terre, il n’y a pas de
mal pour vous à raccourcir la prière si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à
l’épreuve. » (sourate An-Nissa, v. 101)

« si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à l’épreuve » : Allah a restreint le
raccourcissement à la crainte des mécréants. On comprend de ce verset que lorsqu’on ne
craint rien, le raccourcissement n’est pas permis.

215
Concernant cette restriction, Ya’la Ibnou Oumayya (‫ )رضي هللا عنه‬a demandé à ‘Oumar Ibnou-l
Khattab (‫ )رضي هللا عنه‬: « Allah a dit : « si vous craignez que les mécréants ne vous mettent à
l’épreuve », cependant maintenant les gens sont en sécurité. » ‘Oumar Ibnou-l Khattab ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنه‬lui a répondu : « Je me suis moi aussi posé la question et j’ai demandé au Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sur cela et il m’a répondu : « C’est une aumône qu’Allah vous fait, acceptez
donc l’aumône d’Allah. » » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi, Ibnou Majah et An-Nassa-i)

Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Allah a prescrit la prière par la bouche de votre
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsque vous être résident de 4 (raka’t), lorsque vous êtes en
voyage de 2 (rak’at) et lorsque vous êtes en état de peur de 1 (rak’at) » (rapporté par
Mouslim, Ibnou Majah, An-Nassa-i et Abous Dawoud)

« Allah a prescrit » : Autrement il a rendu obligatoire

Et selon ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬: « La prière du voyageur est de 2 rak’at, la prière du
vendredi est de 2 rak’at, la prière des 2 fêtes est de 2 rak’at, elles sont complètes et non
réduites, par la bouche du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. »

Cheykh Al Albani, après avoir cité ce hadith, dit : « Et ce qui prouve que la prière du
voyageur est une obligation c’est que la prière du voyageur n’est pas réduite, elle est à la
base de 2 raka’at. Comme la prière du vendredi n’est pas une prière réduite, elle est à la base
de 2 rak’at, comme les 2 prières des fêtes. »

Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬dit : « Au début, la prière obligatoire était de 2 rak’at. Elle est restée
ainsi pour la prière du voyageur, mais a été complété pour le résident (à 4 rak’at). » (rapporté
par Al Boukhari et Mouslim)

Selon Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬: « j’ai accompagné le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
pendant son voyage, il n’a pas prié plus de 2 rak’at jusqu ‘à ce qu’Allah (soubhanna wa
ta’ala) l’ai repris. Puis j’ai côtoyé Abou Bakr, il n’a pas prié plus de 2 rak’at jusqu ‘à ce
qu’Allah l’ai repris. Puis j’ai côtoyé ‘Oumar, il n’a pas prié plus de 2 rak’at jusqu ‘à ce
qu’Allah l’ai repris. Puis j’ai côtoyé ‘Othman, il n’a pas prié plus de 2 rak’at jusqu ‘à ce
qu’Allah l’ai repris. Et Allah a dit : « Il y a dans le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬le meilleur
exemple. » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« jusqu‘à ce qu’Allah l’ai repris » : c’est-à-dire « jusqu ‘à ce que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬ait quitté ce monde.

La distance qui permet le raccourcissement de la prière :

L’auteur rapporte une parole de l’Imam Ibnou Hazm dans son livre « El Mouhala » : « Les
216
savants ont beaucoup divergé sur la délimitation de la distance pour laquelle il est permis de
raccourcir la prière, au point que l’Imam Ibnou Moundhar et autre que lui, ont rapporté plus
que 20 avis différents. Et l’avis le plus sûr est qu’il n’y a pas de distance limite, sauf pour ce
qui est appelé en langue arabe comme étant un voyage. Car s’il y avait une délimitation
connue, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’aurait pas manqué de nous la définir, et les
compagnons n’auraient pas manqué de demander au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬quelle est
cette distance. »

Ainsi cette distance est ce qui est connu des gens, selon le lieu où ils vivent, car ce qui est
connu des gens peut diverger d’un pays à un autre.

Beaucoup disent que l’avis de cheykh Al Outhaymin est que cette distance doit être de 80
kilomètres, mais ils omettent de dire que le cheykh mentionne l’avis de Cheykh Ibn Taymiyya
comme étant « la vérité » (c-àd l’avis qui dit qu’il faut suivre ce qui est connu des gens). Il ne
mentionne la distance de 80 kilomètre seulement dans le cas où les gens n’ont pas de position
connue sur cette distance.

Cas particulier : Pour les gens de Mecca qui font le Hajj, lorsqu’ils se rendent à Mina, ils
doivent raccourcir et rassembler les prières bien qu’ils vivent à Mecca. Les savants disent que
c’est uniquement pendant la période du Hajj, lorsqu’ils se rendent à Mina.

Le moment à partir duquel il est autorisé de réduire la prière :

Il est rapporté dans Fiqh as-sounna de Sa’id Sabiq : « La plupart des savants considèrent que
le fait de diminuer sa prière est légiféré à partir du moment où la personne quitte sa ville, et
que cela est une condition. Et elle complète ses prières, à son retour, une fois qu’elle est
entrée dans sa ville. »

Ibnou Moudhir a dit : « Je ne connaît du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, qu’il n’a réduit ses
prières qu’une fois qu’il avait quitté Médine. »
Anas a dit : « J’ai prié avec le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬la prière de Dohr à Médine en 4
rak’at, et à Dhoul Houlayfa (c’est un endroit qui est proche de Médine, à environ 5 km) en 2
rak’at (autrement dit la prière du ‘Asr). »

Lorsque le voyageur stationne dans un endroit sans intention d’y résider, il doit
raccourcir sa prière jusqu’à ce qu’il en reparte :

Jabir (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a stationné à Tabouk 20 jours, et il
raccourcissait sa prière. » (rapporté par Abou Dawoud)

Ibnou-l Qayyim (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a pas dit à sa

217
communauté de ne pas réduire sa prière si elle reste plus que cela. Mais le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬est resté pendant cette durée car c’est le temps qui lui était nécessaire. »

Puis l’auteur dit : « Si la personne reste plus que 19 jours, elle doit compléter sa prière, car
comme le dit Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est resté 19 jours
en réduisant sa prière, et lorsque nous voyagions, nous réduisions nos prières pendant 19
jours. Et si nous voyagions plus que 19 jours, alors nous complétions notre prière. » »
(rapporté par Al Boukhari et At-Tirmidhi)

Sur ce sujet, il y a une divergence des savants :


1- Lorsque la personne voyage pour une affaire : Les savants sont d’accord pour dire que
cette personne réduit ses prières jusqu’à ce que son affaire soit terminée, même si elle est
amenée à rester des années.

2- Lorsque la personne voyage en savant combien de temps elle va rester : Là il y a une


divergence des savants. Certains ont dit que si elle reste plus de 4 jours, elle doit compléter sa
prière. D’autres ont parlé de 15 jours, d’autre de 19 et d’autre de 20 jours. Et l’avis le plus sûr
(Allahou a’lem) c’est qu’il n’y a pas de délimitation, comme le dit Cheykh al Albani
(rahimahoullah). Et sa preuve, c’est que lorsque Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬était à «
Adribijen » (54 : 28), il était bloqué par la neige pendant 6 mois au cours desquels il a réduit
ses prières.
Et Cheykh al Albani (rahimahoullah) dit : « Lorsque la personne voyage vers un endroit et
qu’elle connaît la durée de son stationnement dans cet endroit, il lui est autorisé de réduire
ses prières, car elle n’a pas l’intention d’y habiter. »

Sauf dans un cas ou, lorsque tu voyages d’un endroit à un autre, et que dans cet endroit tu n’es
pas considéré comme étant voyageur, comme par exemple lorsque tu possèdes une autre
maison dans un autre pays. De même, lorsqu’il était questionné à ce sujet le Cheykh al Albani
(rahimahoullah) disait que lorsqu’il se rendait chez sa fille à La Mecque, il ne raccourcissait
pas ses prières, car ne se considérait pas comme voyageur.

2- Le rassemblement des prières :

Les causes permettant de rassembler les prières :

1- Le voyage :
La preuve est le hadith de Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Lorsque le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
partait en voyage avant que le soleil ne dépasse le Zénith, il retardait la prière du Dohr
jusqu’à la prière du ‘Asr. Lorsqu’il s’arrêtait, il rassemblait les 2 prières. Et lorsque le soleil
avait dépassé son zénith, il priait d’abord Dohr puis il voyageait. »

Et selon Mou’adh Ibnou Jabal (‫ )رضي هللا عنه‬: « Pendant la batail de Tabouk, lorsque le
218
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬voyageait avant le zénith, il retardait la prière de Dohr jusqu’à la
prière de ‘Asr, puis il les priait ensemble. Et lorsqu’il partait après le zénith, il priait Dohr et
‘Asr ensemble avant de partir. Et lorsqu’il partait avant le Maghreb, il reculait la prière
jusqu’à la prière du ‘Icha, et lorsqu’il partait, et lorsqu’il partait après l’heure de la prière
du Maghreb, il avançait el ‘Icha et la priait avec le Maghreb. » (rapporté par Abou Dawoud
et At-Tirmidhi)

Le rassemblement des prières est préférable et non obligatoire

2- La pluie :
Selon Nâfi’ (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque les Emirs rassemblaient la prière de Maghreb et de
l’Icha par temps de pluie, Abdallah Ibnou ‘Oumar rassemblait la prière avec eux. »

Selon Moussa Ibnou ‘Ouqba (‫ )رضي هللا عنه‬: « ‘Oumar Ibnou ‘Abdel ‘Aziz rassemblait le
Maghreb et l’Icha lorsqu’il pleuvait. Et Sa’id Ibnou-l Moussayab, ‘Ourwah Ibnou Zzoubayr,
Abou Bakr Ibnou ‘Abdarrahman et les chouyoukh de cet époque, lorsqu’ils priaient avec lui,
il ne condamnaient pas cela. »

Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié Ad-Dohr
et el ‘Asr ensemble, et el Maghreb et el ‘Icha ensemble, sans peur ni voyage. »
On peut déduire 2 choses de ce hadith :
1- La première, c’est qu’on peut rassembler les prières sans raison.
2- La deuxième, c’est que la peur est une des causes qui permettent le rassemblement des
prières.

Puis ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬dit dans un autre hadith : « Le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a rassemblé Ad-Dohr et el ‘Asr ensemble, et el Maghreb et el ‘Icha ensemble, à
Médine, sans peur ni pluie. »
On en déduit aussi que la peur et la pluie sont des causes qui permettent le rassemblement des
prières. Cheykh Al Albani a dit : « On comprend de cela, que de rassembler les prières en
temps de pluie, était connu au temps du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. »

Certains savants, et parmi eux Cheykh Ibn Taymiyya, ont dit qu’il est permis de rassembler
les prières même lorsqu’il y a des vents violent et un froid glacial.

Le rassemblement des prières pour cause de pluie n'est valable que pour celui qui se rend à la
mosquée et qui prie avec l'imam. Car celui qui est chez lui, il est excusé de ne pas aller à la
mosquée à cause de la pluie (comme nous l'avions vu précédemment), mais il ne lui est pas
légiféré de rassembler les prières.

3- La peur :
D'après le hadith précédent

4- Le besoin occasionnel :
219
Dans le hadith précédemment cité de ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a rassemblé Ad-Dohr et el ‘Asr ensemble, et el Maghreb et el ‘Icha
ensemble, à Médine, sans peur ni pluie. » Puis ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas a été questionné sur le
fait que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a rassemblé les prières sans raison, et il a dit : « Il
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne veut pas causer de gène à qui que ce soit de sa communauté. »

L’Imam An-Nawawi a dit dans son livre « Charh Sahih El Mouslim » : « L’avis d’une partie
des imams est l’autorisation de rassembler les prières en étant résident pour celui qui en a le
besoin, à condition qu’il ne prenne pas cela comme une habitude. »

Et il ne faut pas en prendre l’habitude en effet car Allah (soubhanna wa ta’ala) a dit : « Et la
prière est prescrite pour les croyants à des heures bien définies. »

Cours n°28
Chapitre de la prière du Vendredi - Ses mérites - La mise en garde contre son
délaissement - Son heure
- Le discours du Vendredi - Les comportements à adopter le Vendredi - Les
invocations et rappels à dire le Vendredi
- Lorsque le Vendredi coïncide avec l’un des deux jours de fêtes.

Chapitre de la prière du Vendredi :

Les savants donnent 2 explications au nom donné à ce jour de « Joumou’a » :


1- Certains savants disent que c’est le jour où Allah (soubhanna wa ta’ala) a rassemblé la
création de Adam (‘alayhi salam)
2- D’autre ont dit que « el joumou’a » est appelé ainsi car c’est le jour où les gens se
rassemble.

Jugement de la prière du Vendredi :

Assister à la prière du vendredi est obligatoire pour chaque musulman, sauf 5 personnes :
l’esclave, la femme, l’enfant, le malade et le voyageur. La preuve de cela est la parole d’Allah
(soubhanna wa ta’ala) : « Ô vous qui avez cru, lorsqu’on appelle à la prière du jour du
vendredi, accourez vers le rappel d’Allah et délaissez tout négoce. Cela est bien meilleur pour
vous, si vous saviez ! » (sourate El Joumou’a, v. 9)

« accourez vers le rappel d’Allah » : C’est-à-dire la prière et la khoutba (le sermont)

« délaissez tout négoce » : Ceci est valable pour tout autre occupation, pas seulement pour

220
le commerce. Allah (soubhanna wa ta’ala) a cité le commerce ici car c’est le métier de
beaucoup de gens.

Selon Târiq Ibnou Shihâb (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le joumou’a (c-
à-d la prière du vendredi) est une obligation et un devoir pour chaque musulman, en groupe,
sauf pour 4 personnes : l’esclave, la femme, l’enfant ou le malade. » (rapporté par Abou
Dawoud et d’autres)

Et selon ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il n’y a pas de prière du
vendredi pour le voyageur. »

Les mérites de cette prière :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui se lave
le jour du vendredi, puis se rend à la prière et prie ce qu’Allah lui aura destiné, puis écoute
jusqu’à ce que l’imam termine sa prière et prie avec l’imam, Allah lui pardonnera ses péchés
entre ce vendredi et le précédant, et 3 jours de plus. »

« prie ce qu’Allah lui aura destiné » : C’est-à-dire les prières surérogatoires avant la
khoutba (car nous allons voir que faisait partie de la sounnah de prier avant la khoutba, autan
qu’on le souhaite et il n’y a pas de limite au nombre de rak’at)

« et 3 jours de plus » : Donc 10 jours en tout. Les savants ont dit que le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit cela car la bonne action est multipliée par 10 au minimum.

Selon Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬également, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Entre
les 5 prières, du vendredi jusqu’au vendredi, du Ramadan jusqu’au Ramadan, sont des
période où les péchés sont expiés et pardonnés, tant que la personne s’abstient des grands
péchés. » (rapporté par Mouslim et A-Tirmidhi)

« tant que la personne s’abstient des grands péchés » : car les grands péchés ne sont
pardonné qu’avec at-Tawba (le repentir)

La mise en garde contre son délaissement :

Selon Ibnou ‘Oumar et Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنها‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit
alors qu’il était sur le Minbar : « Que les peuples cessent de délaisser le vendredi (= les
prières du vendredi), ou Allah tamponnera leur cœur et ils feront partie des personnes
négligentes. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)

« Allah tamponnera leur cœur » : c’est-à-dire que leur cœur ne sera plus atteint par les
bonnes paroles et les bonnes actions.

Les savants ont déduit de ce hadith :

221
1- Que de délaisser la prière du joumou’a fait partie des grands péchés. En effet, à partir du
moment où il y a un châtiment, une malédiction ou une sentence cités pour une chose, alors
c’est qu’il s’agit d’un grand péché. Et dans ce hadith le châtiment est
2- Que d’assister à la prière du joumou’a est obligatoire pour chacun des musulmans, car le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a mis en garde contre celui qui la délaisse. S’il s’agissait d’une
obligation pour une partie des musulmans seulement, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬aurait
obligeait de la faire mais n’aurait pas réprimandé ceux qui la délaissent.

Selon ‘Abdallah Ibnou Mas’oud (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « J’ai eu
l’intention d’ordonner à un homme de diriger la prière à ma place, puis de me rendre chez
des hommes qui délaissent la prière du vendredi et de les brûler dans leur maison. » (rapporté
par Mouslim)
On connaissait ce hadith dans le cadre de la prière en groupe, car il y a 2 versions de ce
hadith, une où il est dit : « 3anil jama’a » (délaissent la prière en commun), l’autre où il est dit
: « 3anil joumou’a » (délaissent le vendredi). Les 2 versions sont authentiques.

Selon Abou-l Ja’d Ad-Doumari (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui
qui délaisse 3 prières du vendredi, en les négligent, Allah tamponnera alors son cœur. »
(rapporté par Abou Dawoud et A-Tirmidhi)

Selon Oussama Ibnou Zayd (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui
délaisse 3 vendredis sans excuse, il sera inscrit parmi les hypocrites. »

Et beaucoup pensent que ce hadith signifie 3 joumou’a d’affilés. Or ceci est faux, dans aucun
hadith le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a dit « 3 joumou’a d’affilés ».

L’heure du joumou’a :

Son heure est l’heure du Dohr.


La preuve est le hadith de Anas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait
le joumou’a lorsque le soleil dépassait le zénith. » (rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud
et A-Tirmidhi)

Il est même autorisé de faire le joumou’a avant l’heure de Dohr.


La preuve de cela est le hadith de Jâbir Ibnou ‘Abdillah (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit qu’il a été
question sur l’heure où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait le joumou’a. Il a répondu : « Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬priait, puis nous sortions et allions vers nos chameaux pour les
abreuver, au moment où le soleil avait dépassé son zénith. » (rapporté par Mouslim)

On comprend de ce hadith, que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬avait déjà le khtouba et la prière
du vendredi lorsque le soleil dépassait son zénith, donc autrement, il avait commencé avant
l’heure du Dohr.

El Khoutba (le discours du Vendredi) :

222
C’est une obligation, car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’a toujours fait et ne l’a jamais
délaissé. Et dans un de ces hadith il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous dit : « Priez comme vous m’avez
vu prier. » Et ce qui est connu du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬c’est qu’il précédait toujours la
prière du vendredi de 2 khoutba.

Comment faisait-il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬le khoutba ?

Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬disait pour le khoutba, comme cela est rapporté dans sahih Mouslim : «
Le fait qu’un homme allonge la prière du vendredi et raccourci le discours, est une preuve de
sa compréhension de la religion. Allongez donc la prière et réduisez le discours, et il y a dans
l’explication une sorcellerie. » (rapporté par Mouslim)

« Allongez donc la prière » : Et cet allongement est jugé en fonction de la sounnah. Or le


Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬récitait dans le prière du joumou’a soit :
- sourate El Joumou’a dans la 1ère rak’at et sourate El Mounafiqoun dans la 2ème ou,
- sourate El A’lâ dans la 1ère rak’at et sourate Al Ghâchiya dans la 2ème

« réduisez le discours » : De même la mesure est de prendre la sounnah, et le Prophète


(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il faisait la khoutba il avait pour habitude de lire la sourate Qaf. Et il
a également lu la sourate At-Tawba.

« il y a dans l’explication une sorcellerie » : Les savants ont dit qu’il faut prendre le terme
« sorcellerie » dans son sens littéraire. En arabe « sahara » (sorcellerie) ça veut dire « dévier
», « détourner ». En effet si une personne est éloquente dans sa khoutba, le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit que cela est un bien car les yeux et le cœur des gens sont détournés vers ce
bien.

Jâbir Ibnou Samoura (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Je priait avec le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les
prières, et ses prières étaient « qassdan » et ses discours étaient « qassdan ». » (rapporté par
Mouslim)

« qassdan » : c’est-à-dire « le juste milieu », donc ses prières étaient ni longues ni courtes
et ses khoutbas étaient ni longs ni courts.

Jâbir Ibnou ‘Abdallah (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « Le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, lorsqu’il exhortait,
ses yeux devenaient rouges, sa voix s’élevé, sa colère s’agrandissait, comme s’il mettait en
garde une armée en leur disant : « Attention l’ennemi arrive ce matin » ou « Attention
l’ennemi arrive ce soir. » » (rapporté par Mouslim et At-Tirmidhi)

El Khoutbatou-l Hâja (le discours du besoin ou aussi la dou’a d’ouverture) :

Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬débutait ses khoutbas, ses exhortations, et ses cours par cette
formule connu sous le nom de « koutbatoul Hajâ », et ceci est préférable.

Cette formule est la suivante :

223
،‫ت أَ ْع َمالِنَا‬ ِ ‫ُور أَ ْنف ُ ِسنَا َو ِم ْن َسيِّئَا‬
ِ ‫ َونَعُو ُذ بِاهللِ ِم ْن ُشر‬،ُ‫إِ َّن ال َح ْم َد هللِ ؛ نَحْ َم ُدهُ َونَ ْستَ ْغفِ ُره‬
ُ‫ي له‬ َ ‫ َو َم ْن يُضْ لِلْ فَالَ هَا ِد‬،ُ‫ض َّل لَه‬ ِ ‫ َم ْن يَ ْه ِد ِه هللاُ فَالَ ُم‬.
ُ‫ َوأَ ْشهَ ُد أَ َّن ُم َح َّمداً َع ْب ُدهُ َو َرسُولُه‬.-ُ ‫ك لَه‬ َ ‫ َوحْ َدهُ الَ َش ِري‬- ُ‫ َوأَ ْشهَ ُد أَ ْن الَ إِلَهَ إِالَّ هللا‬.
{ : ‫ق تُقَاتِ ِه َوالَ تَ ُموتُ َّن إِالَّ َوأَ ْنتُ ْم ُم ْسلِ ُمونَ } [آل عمران‬ َّ ‫يَا أَيُّهَا الَّ ِذينَ آ َمنُوا اتَّقُوا هللاَ َح‬
011].
{‫ث‬ َّ َ‫ق ِم ْنهَا َز ْو َجهَا َوب‬ َ َ‫س َوا ِح َد ٍة َو َخل‬ ٍ ‫يَا أَيُّهَا النَّاسُ اتَّقُوا َربَّ ُك ُم الَّ ِذي َخلَقَ ُك ْم ِم ْن نَ ْف‬
‫ِم ْنهُ َما ِر َجاالً َكثِيراً َونِسا ًء َواتَّقُوا هللاَ الَّ ِذي تَ َسا َءلُونَ بِ ِه َواألَرْ َحا َم إِ َّن هللاَ َكانَ َعلَ ْي ُك ْم‬
0 : ‫] َرقِيباً} [النساء‬.
{ ‫ يُصْ لِحْ لَ ُك ْم أَ ْع َمالَ ُك ْم َويَ ْغفِرْ لَ ُك ْم‬.ً‫يَا أَيُّهَا الَّ ِذينَ آ َمنُوا اتَّقُوا هللاَ َوقُولُوا قَ ْوالً َس ِديدا‬
00-01 : ‫] ُذنُوبَ ُك ْم َو َم ْن يُ ِط ِع هللاَ َو َرسُولَهُ فَقَ ْد فَا َز فَ ْوزاً َع ِظيماً} [األَحزاب‬.
‫ أَ َّما بَ ْع ُد‬:
‫ َو َش َّر‬،‫ي ُم َح َّم ٍد صلى هللا عليه وسلم‬ ُ ‫ي هَ ْد‬
ِ ‫ َوخير الهَ ْد‬،ِ‫ث ِكتَابُ هللا‬ ِ ‫ق ال َح ِدي‬ َ ‫فَإِ َّن أَصْ َد‬
َ ‫ضالَلَةٌ و ُك َّل‬ َ ‫ َو ُك َّل بِ ْد َع ٍة‬،ٌ‫ َو ُك َّل ُمحْ َدثَ ٍة بِ ْد َعة‬،‫ور ُمحْ َدثَاتُهَا‬ ُ
ِ َّ‫ضالَلَ ٍة فِي الن‬
‫ار‬ ِ ‫األ ُم‬

"Louange à ALLAH, nous le louons et nous lui demandons pardon, et nous cherchons refuge
auprés d'ALLAH contre nous même, et contre nos mauvaises actions. Celui qu'ALLAH quide,
il ne sera point perdu, et celui qu'ALLAH égare, il ne sera point guidé. Et je témoigne que LE
Seul qui mérite l'adoration est ALLAH et que Mouhammed est Son serviteur et Son messager.
"O vous qui avez cru!Craignez ALAH comme IL doit être craint. Et ne mourez qu'en pleine
soumission." (sourate ali imran v102) "O vous les hommes!Craignez votre Seigneur qui vous
a crées d'un seul être, et a crée de celui-ci son épouse, et qui de ces deux-là a fait répandre
beaucoup d'hommes et de femmes. Craignez ALLAH au nom duquel vous vous implorez les
uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang. Certes ALLAH vous observe
parfaitement." (sourate annissa v1) "O vous qui avez cru! Craignez ALLAH et parlez avec
droiture afin qu'IL améliore vos actions et vous pardonne vos péchés. Quiconque obéit à
ALLAH et à Son Messager obtient certes une grande réussite." (sourate al ahzab v70-71)
Puis : La plus véridique des paroles est celle d'ALLAH, et la meilleur des voies est celle du
prophéte , et la plus mauvaise des choses est la nouveauté, et toute nouveauté est innovation
et toute innovation est égarement, et tout égarement est au feu."

L’obligation d’écouter et l’interdiction de parler pendant la khoutba :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque tu dis à
ton compagnon, le jour du vendredi : « Ecoute », alors que l’imam est en train de faire son
prêche, tu dis une mauvaise parole. » (rapporté par An-Nassa-i et Ibnou Majah)

On déduit de ce hadith 2 choses :


1- qu’il est obligatoire d’écouter l’imam pendant la khoutba
224
2- le faite de dire à son compagnon, que l’on voit en train de parler, de se taire, cela est
considéré comme une mauvaise parole pendant la khoutba (alors qu’au fond ce n’est pas une
parole comportant du mal).

Quand rattrape-t-on le pripère du joumou’a :

La prière du joumou’a est de 2 rak’at et se prie obligatoirement en groupe. Celui qui n’assiste
pas à la prière en groupe parmi ceux pour qui elle n’est pas obligatoire, ou celui qui a une
excuse valable, il doit prier Dohr en 4 rak’at.
Quant à celui qui n’est pas de ceux pour qui la prière n’est pas obligatoire et qui n’a pas
d’excuse valable, alors il doit faire at-Tawba (il ne prie ni le joumou’a ni le Dohr)

Celui qui arrive a prier une rak’at avec l’imam, il a atteint la prière de joumou’a, comme cela
est dit dans le hadith de Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit :
« Celui qui a atteint une rak’at de la prière du joumou’a a atteint la prière (dans sa totalité) »
(rapporté par An-Nassa-i)

La prière avant et après la prière du vendredi :

Avant la prière du vendredi :


Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui se lave le
jour du vendredi, puis se rend à la prière et prie ce qu’Allah lui aura destiné, ... »

On déduit de ce hadith qu’il est autorisé de prier avant la prière du joumou’a autant de rak’at
qu’on le peut.
Cependant, le fait de faire 2 rak’at en pensant que se sont 2 rak’at sounna en relation avec la
prière de joumou’a, ceci est une innovation. On peut faire autant de rak’at qu’on le veut, mais
il n’y a pas de prière sounnah particulière.

Après la prière du vendredi :


Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque l’un
d’entre vous a prié le joumou’a, qu’il prie après 4 (rak’at). »
Et selon Ibnou ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne priait pas après le
joumou’a jusqu’à ce qu’il parte et il priait 2 rak’at chez lui. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

Donc selon les savants, soit tu pries 4 rak’at à la mosquée, ou soit tu pries 2 rak’at en rentrant
chez toi.

225
Les comportements à adopter le Vendredi :

Selon Salman El Fârissi (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Un homme qui se
lave le jour du vendredi, puis se purifie autant qu’il le peut, qui peigne ses cheveux avec de
l’huile, ou qui mette du parfum de sa maison, et qui sort (se rend à la mosquée) sans séparer
2 personnes, puis prie ce qu’Allah lui a écrit, puis écoute lorsque l’imam parle, Allah
(soubhanna wa ta’ala) lui pardonnera alors ses péchés du vendredi au vendredi suivant. »
(rapporté par Al Boukhari)

Selon Abi Sa’id (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui se lave le jour
du vendredi, et mets ses plus beaux vêtements, et se parfum s’il a du parfum en sa possession,
puis se rend à la prière du vendredi sans passer au-dessus des épaules des gens, puis prie ce
qu’Allah lui a écrit, puis écoute l’imam lorsqu’il sort jusqu’à ce qu’il est terminé sa prière, sa
sera alors pour lui une expiation des péchés entre ce vendredi et celui qui l’a précédé. »

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le jour du vendredi
il y a devant chaque porte, parmi les portes de la mosquée, des anges qui inscrivent les gens
selon leur degrés, le premier puis le suivant. Et lorsque l’imam s’assoie, les anges referment
les feuilles et viennent pour écouter le rappel. El Mouhajir (c’est celui qui se rend à la prière
avant les gens) est comparable a celui qui fait l’aumône d’un chamelle, puis celui qui vient
après c’est comme s’il avait donné en aumône une vache, puis celui qui vient après c’est
comme s’il avait donné en aumône un mouton, puis celui qui vient après c’est comme s’il
avait donné en aumône une poule, puis celui qui vient après c’est comme s’il avait donné en
aumône un œuf. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Il y a d’autre comportement à avoir le jour du vendredi que l’auteur n’a pas cité qui sont :
l’utilisation du siwak, aller à la mosquée à pied (sans utiliser de monture)

Les invocations et rappels à dire le Vendredi :

1- Accentuer les prières et le salut sur le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬:

La preuve est le hadith de Awss Ibn Awss (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « Parmi les meilleurs de vos jours, il y a le jour de vendredi, c’est le jour où Allah
a créé Adam, c’est le jour où il est mort, c’est le jour du soufflement dans la Trompe (le 2ème
souffle), c’est le jour de « As-Sa’qa » (c’est le 1er souffle dans la trompe), et multipliez sur
moi les prières, car vos prières me seront exposées. » Les compagnons ont dit : « Ô Messager
d’Allah, comment elles te seront exposées alors que tu seras mangé par la terre (mort) ? » Il
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬répondit : « Allah a interdit à la terre de manger les corps des envoyer et
prophètes. »

226
2- La lecture de la sourate El Kahf (sourate La Caverne) :

Selon Abou Sa’id El Khoudri (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui lis
sourate la Caverne le jour du Vendredi, Allah soubhanna wa ta’ala l’illuminera par une
lumière, entre les 2 vendredis. »

« le jour du Vendredi » : il débute du fajr jusqu’au maghreb.

Dans une autre version authentifiée par Cheykh Al Albani (rahimahoullah) il est dit : « Celui
qui lis sourate la Caverne la nuit du Vendredi, Allah soubhanna wa ta’ala lui accordera une
lumière entre lui et la ka’ba. »

« la nuit du Vendredi » : qui est donc le jeudi soir à partir de maghreb, jusqu’au fajr

3- Multiplier les invocations en espérant qu’elles coïncident avec l’heure d’exaucement :

Selon Jâbir (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il y a dans le jour du vendredi
12h. Il n’y pas de serviteur musulman qui demande à Allah durant une de ces heures sans
qu’Allah ne lui donne ce qu’il a demandé. Et rechercher-la (cette heure) durant la dernière
heure après la prière de ‘Asr. »

La prière du joumou’a dans la grande mosquée :

Selon ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Les gens, au temps du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, le jour du
vendredi, venaient de chez eux par groupe, et ils venaient de « al ‘awâli » »

« al ‘awâli » : ce sont des contrées à l’extérieure de Médine, dont la plus proche est à
environ 6 km. Cela veut dire que ces gens étaient éloigné de Médine, mais ils venaient quand
même assister à la prière du vendredi dans la mosquée du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Selon Az-Zouhri (‫ )رضي هللا عنه‬: « Les gens de Dhoul Houlayfa priaient le joumou’a avec le
Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, alors qu’ils sont éloignés de Médine de 6 « amyal » (environ 10
km). »

Et selon ‘Atâ (‫ )رضي هللا عنه‬: « Les gens de Mina assistaient à la prière du vendredi à Mekka. »

Donc ce qui est connu c’est que les gens, le jour du vendredi, se rassemblaient le plus dans
une seule mosquée, celle du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. La prière du joumou’a doit donc se
faire dans la grande mosquée de la ville, sauf dans des cas particuliers, comme par exemple
227
dans une grande ville où la mosquée ne peut pas contenir tout le monde.

Et El Hafidh Ibnou Hajar a dit dans son livre « At-Talkhiss » : « Il n’a pas été rapporté que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ait autorisé à quiconque de faire la prière du vendredi dans
quelconque mosquée de Médine, ni dans les contrées avoisinantes. »

Lorsque le Vendredi coïncide avec l’un des deux jours de fêtes :

Lorsque le Vendredi coïncide avec l’un des deux jours de fêtes, la prière du vendredi n’est pas
obligatoire pour celui qui a prié la prière de l’Aïd. La preuve est le hadith de Zayd Ibnou
Arqam (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié la prière de l’Aïd, puis a
autorisé à ne pas assister à la prière du vendredi. Il a dit : « Celui qui veut prier, qu’il prie. »
»

Il est préférable à l’imam de faire la prière du vendredi, pour qu’y assistent ceux qui le
veulent, ou ceux qui n’ont pas prié la prière de l’Aïd. Car la condition pour ne pas prier
joumou’a c’est d’avoir prié El ‘Id.

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il a été réuni dans
ce jour 2 fêtes, pour celui qui le désire, la prière de l’Aïd l’exempte de la prière du vendredi.
Quant à nous, nous prierons le joumou’a. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Cours n°29
Chapitre de la prière des deux fêtes - Son heure - Sa description - Le discours des
deux fêtes
- Les actes et paroles recommandés le jour des deux fêtes

Chapitre de la prière des deux fêtes :

En Islam, il y a 3 fêtes :
1- ‘Id al ‘Adha : Le 10 de Dhoul Hijja, c’est le jour qui suit ‘Arafat
2- ‘Idoul Fitr : Le 1er de Chawal, cette fête clôture le jeûne de Ramadhan
3- Le jour du vendredi : c’est une fête hebdomadaire.

Ces fêtes ont lieu avant ou pendant un acte religieux. Le musulman célèbre donc ces fêtes en

228
adorant Allah (soubhanna wa ta’ala), en l’invoquant et en montrant sa joie.

Le jugement des prières des 2 fêtes :

Les prières des 2 fêtes sont obligatoires pour les hommes et pour les femmes, car le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne les a jamais délaissé et a ordonné que l’on s’y rende.

Il y a pourtant à ce sujet 3 avis des savants :


1- Ces prières sont Fard kifaya, c’est-à-dire obligatoire pour une partie des musulmans
uniquement.
La preuve de ceux qui ont cet avis est que la prière de l’’Id est un acte qui permet de montrer
et proclamer l’Islam, comme par exemple l’adhan. Ainsi tout acte qui proclame l’Islam et le
proclame au grand jour, n’est pas un acte obligatoire pour tous les musulmans.

2- Elles sont Fard 'ayn, c'est-à-dire obligatoires pour tous les musulmans.
C’est l’avis le plus sûr, car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné même aux femmes qui
avaient pour habitude de ne pas sortir de chez elle, ou à celles qui avaient leurs menstrues, de
sortir et de se rendre à l’endroit du rasemblement.

3- Ces prières sont une sounnah fortement recommandée.


La preuve est le hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à un bédoin qu’il y avait 5
prières obligatoires a accomplir et quand ce dernier lui demandé s’il avait d’autre prière
obligatoire a accomplir, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a répondu : « Non, sauf si tu veux en
faire des surérogatoires. »
Nous avons déjà vu comment répondre à cette ambiguité, nous avions dit que le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬parlait des prières obligatoires à faire dans une journée, mais que cela ne
voulait pas dire qu’il n’y a pas d’autre prière qui soit obligatoire selon les situations.

La preuve que les prières de l’’Id sont obligatoires est le hadith d’Oum ‘Atiya (‫)رضي هللا عنها‬
qui dit : « On nous a ordonné de sortir, que ce soit les femmes pubères non mariées et les
femmes qui avaient pour habitude de rester chez elle. »

Selon Hafsa Bint Sîrin (‫ )رضي هللا عنها‬: « Nous interdisions aux filles de sortir le jour de l’’Id.
Et une femme est venue dans le palais de Bani Khalaf (c’est un lieu qui se trouve en Iraq). Je
suis partie la voir. Cette femme m’a informé que le mari de sa sœur avait combattu avec le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬au cours de 12 batails. Et sa sœur était avec lui (son mari) dans 6
batails, et elle a dit : « Nous nous occupions des malades et nous soignons les blessés. » Et
elle a demandé au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Ô Envoyer d’Allah, est-ce qu’il y a un mal
pour l’une d’entre nous qui n’a pas d’habit à mettre pour sortir, de rester chez elle (le jour de
l’’Id) ? » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Que sa sœur lui donne des vêtements à
porter afin qu’elles assistent au bien et aux invocations des croyants. »
229
Autrement dit le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a pas autorisé cette femme a rester chez elle le
jour de l’’Id.

Il y a aussi une autre preuve qui vient renforcer l’obligation de la prière de l’’Id, c’est lorsque
celle-ci coïncide avec le jour du vendredi. En effet nous avions vu que dans ce cas la prière du
vendredi n’est pas obligatoire pour celui qui a effectué la prière de l’’Id. Or un acte
surérogatoire ne peut pas annuler un acte obligatoire. Seul un acte obligatoire peut annuler un
autre acte obligatoire, et la prière du vendredi est obligatoire.

L’heure de la prière de l’’Id :

Selon Yazid Ibnou Khoumayr Ar-Rahabi (‫ )رضي هللا عنه‬: « ‘Abdoullah Ibnou Boussour ( ‫رضي‬
‫)هللا عنه‬, un des compagnons du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est sorti avec les gens un jour de
l’’Id el Fitr ou de l’’Id Adha, et il a critiqué le retard de l’imam en disant : « Au temps du
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous avions déjà fini la prière de l’’Id à cette heure-ci. » et ceci
au moment du tasbih. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah)

« au moment du tasbih » : C’est le moment ou il est autorisé de faire la prière « as-soubha


», et « as-soubha » c’est un des noms des prières surérogatoires.
Donc cela signifie qu’il est préférable de faire la prière de ‘Id au moment où le soleil s’est
levé et élevé dans le ciel. Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬la faisait au début de cette heure.

Sortir vers le Moussala :

La prière de l’’Id doit se faire dans une moussoula, qui est un terrain vague. Cependant en cas
de nécessité ou de force majeur il est permis de prier dans la mosquée, comme par exemple
lorsqu’il y a une forte pluie ou un grand froid.
De même, il y a une exception pour la mosquée de Mekka, car c’est une mosquée qui est
vraiment immense et qui n’est entourée que de montagnes. Donc l’endroit le plus vaste à
Mekka pour y rassemble le plus de gens est la mosquée.

Pas d’adhan ni d’iqama pour la prière de l’’id :

Selon Ibnou ‘Abbas et Jâbir Ibnou ‘Abdillah (‫ )رضي هللا عنهما‬: « Il n’y avait pas d’adhan le jour
de la fête du Fitr et le jour du sacrifice. »

Et selon Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬: « Il n’y a pas d’adhan pour la prière le jour de l’’Id el Fitr, ni au
230
moment où l’imam sort, ni au moment où il est sorti, il n’y a pas d’iqama, il n’y a pas d’appel
(comme la prière de l’éclipse), ni rien, il n’y a pas d’appel ni d’iqama ce jour-là. » (rapporté
par Mouslim)

La description de la prière de l’’Id :

Nombre de rak’at et de takbir dans cette prière :

La prière de l’’Id se compose de 2 rak’at, et 12 takbir :


- 7 takbir dans la 1ère rak’at : après le takbiratoul ihrâm et avant la lecture du Coran.
- 5 takbir dans la 2ème rak’at : avant la lecture du Coran.

‘Amr Ibnou Chou’ayb dit, selon son père, selon son grand-père, que : « Le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a fait le takbir lors de la prière des deux fêtes, 7 fois dans la 1ère rak’at et 5 fois
dans la dernière. » (rapporté par Ibnou Majah)

Et selon ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait le takbir lors de la
prière des deux fêtes, 7 et 5, sans compter les 2 takbirs avant le rouk’ou. » (rapporté par Ibnou
Majah et Abou Dawoud)

Il y a une autre sounnah qui est peu connu qui est que le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬faisait 4
takbir dans la 1ère rak’at et 4 dans la 2ème.

La lecture pendant cette prière :

Selon An-Nou’man Ibn Bachir (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lisait
dans la prière des deux fêtes et pendant la prière du vendredi, « sabbihi sma rabbika-l a’la »
dans la 1ère rak’at et « hal atâka hadîthou-l ghachiya » dans la 2ème rak’at. » (rapporté par
Abou Dawoud et Mouslim).

Et selon ‘Oubaydillah Ibnou ‘Abdillah (‫ )رضي هللا عنه‬: « ‘Oumar est sorti le jour de l’’Id et a
fait demandé à Abi Waqid Al-Laythi cette question : « Qu’est-ce que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬lisait pendant ce jour ? » Il a répondu : « Le Prophète ( ‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lisait sourate
Qaf et sourate iqtarabat (qui est la sourate Al Qamar). » »

Le discours après la prière des deux fêtes :

Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (‫)رضي هللا عنه‬, il dit : « J’ai assisté à la prière de la fête avec le
Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, avec Abou Bakr, avec ‘Oumar, avec ‘Othmen, et tous priait avant
231
le discours. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

La prière avant et après la prière des 2 fêtes :

Selon ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a prié le jour
de l’’Id el Fitr, 2 rak’at, et il n’a prié ni avant ni après. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

On déduit de ce hadith que l’imam n’a pas de prière surérogatoire à faire avant ou après la
prière de l’’Id, mais il n’y a rien qui interdit aux fidèles de prier en attendant l’arrivée de
l’imam.

Les actes et paroles recommandés le jour des deux fêtes

1- Le lavage :

‘Ali (‫ )رضي هللا عنه‬a été questionné concernant le ghousl (le lavage), il a dit : « Le jour du
vendredi, le jour de ‘Arafa, le jour d’el Fitr et le jour d’el Adha. » (jugé bon par Al Albani)
Il n’y a pas de hadith authentique qui nous prouve que le lavage le jour de l’’Id est légiféré.

2- Mettre ses plus beaux vêtements :

Selon Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬portait le jour de l’’Id, un
manteau à rayure rouge. »

3- Manger avant de sortir le jour de l’’Id el Fitr :

Selon Anas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne sortait pas le jour d’’Id el Fitr
jusqu’à ce qu’il ait mangé des dattes. » (rapporté par Al Boukhari et At-Tirmidhi)

4- Retarder le fait de manger le jour de l’’Id el Adha jusqu’à manger de la bête sacrifiée
:

Selon Abou Bourayda (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne sortait le jour d’’Id
el Fitr jusqu’à avoir mangé, et il ne mangeait pas le jour du sacrifice jusqu’à avoir égorgé. »
(rapporté par At-Tirmidhi)

232
5- Changer de chemin :

Selon Jâbir (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, le jour de l’’Id, changeait de
chemin. » (rapporté par Al Boukhari)
Cela signifie que le chemin du retour était différent que le chemin de l’allée.
Et selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, il dit que : « Lorsque le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
sortait le jour des deux fêtes, il revenait par un autre chemin. »

6- Multiplier le Takbir :

Pour le jour d'el Fitr Allah ta’ala dit : « Afin que vous complétiez le nombre, et que vous
proclamiez la grandeur d’Allah pour vous avoir guidés, afin que vous soyez reconnaissant. »
(sourate Al Baqara, v. 185)

« complétiez le nombre » : c’est-à-dire le nombre de jours de jeûne. Ce verset est donc une
preuve qu’il faut multiplier le Takbir le jour d’el Fitr.

Et concernant le jour d’el Adha, Allah ta’ala a dit : « Et rappelez-vous Allah pendant des
jours bien définis. » (sourate Al Baqara, v. 203)

« des jours bien définis » : Il s’agit des jour de l’’Id ainsi que des jours de Tachriq. Et les
jours de Tachriq sont les 3 jours qui suivent le jour de l’’Id el Adha.

Et Il (ta’ala) a dit : « Ainsi vous les a-t-Il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur
d’Allah, pour vous avoir mis sur le droit chemin. » (sourate Al Hajj, v. 37)

« les a-t-Il assujettis » : « les » fait référence aux bêtes comme on peut le constater en lisant
le verset précédant qui est : « Nous vous avons désigné les chameaux (et les vaches) bien
portants pour certains rites établis par Allah. Il y a en eux pour vous un bien. Prononcez donc
sur eux le nom d’Allah, quand ils ont eu la patte attachée, [prêts à être immolés]. Puis,
lorsqu’ils gisent sur le flanc, mangez-en, et nourrissez-en le besogneux discret et le mendiant.
Ainsi Nous vous les avons assujettis afin que vous soyez reconnaissants. (36) Ni leurs chairs
ni leurs sangs n’atteindront Allah, mais ce qui L’atteint de votre part c’est la piété. Ainsi vous
les a-t-Il assujettis afin que vous proclamiez la grandeur d’Allah, pour vous avoir mis sur le
droit chemin. Et annonce la bonne nouvelle aux bienfaisants. (37) »

A partir de quand la personne doit commencer à faire le takbir ?

Le jour de l’’Id el fitr L’heure du takbir commence au moment de sortir jusqu’à la


prière.
233
Ibnou Abi Chayba a dit : « Yazid Ibnou Haroun, rapporte selon Ibnou Abi Dhi°b, selon Az-
Zouhri : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sortait le jour d’el Fitr en faisant le takbir jusqu’à
arriver au Moussala, et jusqu’à ce qu’il termine la prière, et lorsqu’il terminait la prière, il
arrêtait le takbir. » »
Cheykh Al Albani a dit : « Ce hadith est authentique mais il est « moursal » (C’est un hadith
dont il manque la dernière personne avant le prophète dans la chaîne de transmission, don cil
devient Da’if). Un autre hadith, qui est authentique vient appuyer ce hadith, c’est le hadith de
‘Abadallah Ibnou ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sortait le
jour des 2 fêtes avec Al Fadl Ibnou ‘Abbas, ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas, ‘Ali, Jaf’ar, Al Hassan,
Al Houssin, Oussama Ibnou Zayd, Zayd Ibnou Haritha, Aymen Ibnou Oum Aymen ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنهم‬et il élevait sa voix en disant le Tahlil (le fait de dire « La ilaha illa llah ») et le Takbir
(le fait de dire « Allahou akbar »). Il passait par un chemin appelé El Hadha-in, jusqu’à
arriver au Moussala. Et lorsqu’il terminait sa prière, il retournait par le chemin El Hadha-in
jusqu’à arriver cher lui. »

Le jour de l’’Id el Adha L’heure du takbir commence de l’heure de Sobh le jour de


‘Arafa, jusqu’à l’heure d’el ‘Asr du dernier jour de Tachriq
Comme cela a été rapporté de façon authentique par ‘Ali, ‘Abdallah Ibnou ‘Abbas, et Ibnou
Mas’oud (‫)رضي هللا عنهم‬.
Donc il est possible de faire le Takbir à partir du jour de ‘Arafa qui est le 9ème jour de Dhoul
Hijja, donc la veille de l’’Id, puis le jour de l’’Id, puis les 3 jours de Tachriq. Ce qui fait en
tout 5 jours.

Cours n°30
Chapitre de la prière de la peur

Les savants disent « el Khawf » (la peur) c’est le contraire de la sécurité.


La prière de la peur se fait en cas de guerre, mais pas seulement. Elle peut se faire dès
l’instant où la personne ressent de la peur, elle peut être poursuivie par quelqu’un qui lui veut
du mal, elle peut fuir une inondation, etc …

Allah soubhanna wa ta’ala a dit : « Et lorsque tu (Muḥammad) te trouves parmi eux, et que tu
les diriges dans la Ṣalāt, qu’un groupe d’entre eux se mette debout en ta compagnie, en
gardant leurs armes. Puis lorsqu’ils ont terminé la prosternation, qu’ils passent derrière vous
et que vienne l’autre groupe, ceux qui n’ont pas encore célébré la Ṣalāt. A ceux-ci alors
d’accomplir la Ṣalāt avec toi, prenant leurs précautions et leurs armes... » (sourate An-Nissa,
v.102)

Ce-ci est la mention faite part Allah de la prière de la peur dans le Coran. Mais il faut savoir

234
qu’il y a à peu près 15 versions différentes de la description de la prière de la peur, dont 6 ou
7 d’entres elles sont authentiques.

Description de la prière de la peur :

Al Khatâbi a dit : « La prière de la peur est de différentes sortes, le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬l’a prié dans des jours différents et de façon différentes suivant la situation… »

L’auteur cite 3 hadith du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, donc 3 descriptions différentes.

Cependant, Ibnou-l Qayyim, dans son livre « Zaidoul ma’at… », donne les différentes
descriptions de la prière de la peur du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, dont les 3 cité par l’auteur
en font partie.

Parmi la sounna du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pendant la prièr, c’est qu’Allah a autorisé de
réduire le nombre des rak’at :
- lorsque l’état de peur est réuni avec l’état de voyage.
- lorsqu’il y a un voyage sans état de peur.
- lorsqu’il y a un état de peur sans voyage.

Ainsi la prière de la peur n’est autre que les prières obligatoires quotidiennes raccourcies. Il
s’agit donc de salat ad-Dohr, el ‘Asr, et el ‘Icha.
Concernant la prière de Maghreb, les savants ont dit que cette prière ne se raccourcie pas. Il y
a une divergence des savants quant à la faire avec 1 rak’at puis 2, ou bien 2 rak’at puis 1. Il
n’y a pas de hadith bien précis concernant cela, donc les savants disent que la personne a le
choix.

1ère description : Lorsque l’ennemi se trouve entre l’imam et la Qibla.

Tous les musulmans se placent derrière l’Imam qui fait le takbir et tous le font avec lui, puis il
fait l’inclinaison et tous le font avec lui, puis il se relevait de l’inclinaison et tous le font avec
lui, puis il se prosternait et seul le 1er rang le fait avec lui, le 2ème rang restant debout (pour
protéger les musulmans), puis il fait la 2ème prosternation et lorsqu’il se relève, le 2ème rang
commencent ses 2 prosternations pendant que l’imam récite. Ensuite, le 1er rang va prendre la
place du 2ème et vice versa, afin que la prière soit le plus juste possible. Puis la 2ème rak’at
se fait de la même façon que la 1ère.

2ème description : Lorsque l’ennemi ne se trouve pas entre l’imam et la Qibla.

Il y a 2 groupes. Le 1er prie avec l’imam la 1ère rak’at pendant que l’autre fait face à
235
l’ennemi. A la fin de la 1ère rak’at, le 1er groupe part faire face à l’ennemi, sans faire de
taslim (cela veut dire qu’il est toujours en prière), et le second prend sa place, fait le takbir
pour la 2ème rak’at de l’imam. Puis l’imam fait le tachahoud et le taslim, mais le 2ème
groupe se relève pour la 2ème rak’at. Chacun fini sa prière tout seul car il n’y a plus d’imam.
Puis le 1er groupe revient pour finir sa prière.

3ème description : Lorsque l’ennemi ne se trouve pas entre l’imam et la Qibla.

Comme dans la 2ème description, il y a 2 groupes, le 1er priant avec l’imam et le 2ème
faisant face à l’ennemi. A la fin de la 1ère rak’at, le 1er groupe termine sa prière avec le 2ème
rak’at pendant que l’imam est debout et attend. Puis le 2ème groupe vient à la place du 1er,
entre dans la prière avec le takbir et prie avec l’imam. Puis l’imam fait le tachahoud, et à ce
moment là, le 2ème groupe se lève pour faire sa 2ème rak’at. L’imam quant à lui attend en
position assise que le groupe arrive au tachahoud, puis ils finissent leur prière ensemble par le
taslim.

4ème description :

Toujours avec 2 groupes. L’imam prie 2 rak’at avec le 1er groupe, puis il se lève pour la 3ème
rak’at (sans faire de tachahoud) pendant que le 1er groupe fait le tachahoud et fini sa prière.
Puis le 2ème groupe prend la place du 1er, et prie 2 raka’at qui sont : les 2 premières rak’at
pour le groupe et les 3ème et 4ème pour l’imam. Et ils finissent leur prière ensemble.
L’imam a donc prié 4 rak’at et les fidèles 2 rak’at.

5ème description :

C’est exactement la même que la 4ème sauf que l’imam fait 2 prière bien précises. Il fait 2
rak’at avec le 1er groupe et termine avec le tachahoud et le taslim. Puis Il fait encore 2 rak’at
avec le 2ème groupe et termine avec le tachahoud et le taslim.

6ème description :

L’imam fait la 1ère rak’at avec un 1er groupe. Puis l’imam se lève pour la 2ème rak’at, tandis
que le groupe reste assis et fini sa prière. Il a donc prié un seule rak’at. Puis vient le 2ème
groupe qui suit l’imam dans sa 2ème rak’at, et ils finissent leur prière ensemble.
L’imam a donc prié 2 rak’at et les fidèles 1 seule rak’at.

7ème description :

236
Selon le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit : « Si la peur est trop grande, alors c’est
soit en marchant soit sur une monture. »
Ainsi il est possible de prier dans l’état dans lequel la personne se trouve et comment elle le
peut.

Les savants disent que lorsque la peur est trop intense et que le combat est trop important, il
est permis de retarder la prière, car la personne n’est pas en état, elle n’a pas le tête ni le cœur
à la prière. Et cela est arrivé au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lors de la batail des tranchés,
lorsqu’il a prié les prières de Dohr, ‘Asr, Maghreb et l’Icha alors que la nuit était déjà tombée.

D’autres savants, ont dit qu’il n’est pas permis de retarder la prière et que la personne doit
prier tout en combattant, en faisant des mouvements de la tête (pour l’inclinaison et la
prosternation). Ou bien si elle ne peut pas faire cela qu’elle fasse le Takbir, le Tahmid, le
Tasbih, et le Tahlil.

La particularité de cette prière :

La particularité est qu’il y a des choses qui diffèrent de la prière habituelle, comme par
exemple :
- La 2ème rak’at est plus longue que la 1ère compte tenu du faite que l’imam attend le
changement du groupe qui prie derrière lui, et contrairement aux autres prières où
généralement la 1ère rak’at est toujours plus longue que la seconde.
- lorsque le 1er groupe part faire face à l’ennemi, il lui est permis de faire des mouvements,
même s’ils sont nombreux, ainsi que de parler, alors qu’il est encore en état de prière.

237
- Le livre du Jeûne -

Cours n°1 - Le livre du Jeûne - Le jugement du jeûne - Les mérites du jeûne - L’obligation de
jeûner à la vue de la lune – Comment définir le début du mois du Ramadan ?

Cours n°2 - Chapitre de ceux pour qui le jeûne est obligatoire – Le jeûne du voyageur et du
malade – L’interdiction de jeûner pour la femme ayant ses menstrues ou lochies – Que
doivent faire les personnes âgées, les personnes atteintes d’une maladie incurable, les femmes
enceintes et les femmes qui allaitent lorsqu’elles ne peuvent pas jeûner ?

Cours n°3 - Chapitre des piliers du Jeûne – Les actes qui annulent le jeûne – Les
comportements à observer en état de jeûne.

Cours n°4 - Chapitre des comportements à observer en état de jeûne (suite) – Chapitre des
choses autorisées pour le jeûneur.

Cours n°5 - Chapitre du jeûne surérogatoire – Chapitre des jours dans lesquels il est interdit
ou déconseillé de jeûner

Cours n°6 - Chapitre de la retraite spirituelle – La nuit du destin.

238
Cours n°1
Le livre du Jeûne - Le jugement du jeûne - Les mérites du jeûne - L’obligation de
jeûner à la vue de la lune – Comment définir le début du mois du Ramadan ?

Définition :

As siyam dans la langue arabe veut dire :


- "el imsak" qui signifie "s'abstenir"
- ou de se taire (ne pas parler). D’où la parole d'Allah (sobhana wa ta3ala) lorsqu'Il parle de
Maryam (Aleyha salam) qui a dit : « J'ai fait le vœux pour Allah de faire assiyam. » Le terme
assiyam ici signifie se taire. Elle a donc fait un signe à son peuple qu'elle ne parlerait pas pour
laisser les explications à 'Issa (aleyhi salam). Celui-ci a parlé alors qu'il était dans le berceau
de sa mère.

Au sens juridique le terme As siyam veut dire : Adorer Allah en s'abstenant de


boire, de manger et de tout acte qui annulerait le jeune, de l'apparition de l'aube jusqu'au
coucher du soleil.
Et beaucoup se trompe lorsqu'il donne la définition du siyam et des autres adorations (ils
disent que c'est le fait de s'abstenir de boire, de manger ou d'avoir des rapport avec sa femme
de l'apparition de l'aube jusqu'au coucher du soleil alors que ce n'est pas une définition
précise) alors que le but du jeûne c'est d'adorer Allah. La preuve de cela est la parole d'Allah :
« afin que vous le craignez » Donc il est important de le noter dans la définition (ce qu'on fait
les savants)

Le jugement du jeûne :

Le jeune du mois de ramadan est un pilier parmi les piliers de l'islam et une des obligations de
l'islam.

Le jeune se divise en 2 : Le jeune obligatoire et je jeune surérogatoire. Et le jeune obligatoire


se divise en 3 :
1) Le jeune de ramadan : qui est un pilier de l'islam.
2) Le jeune de l'expiation : C'est quelqu'un qui a commis un péché et pour réparer ce péché
il doit jeûner. (Exemple : celui qui jure, celui qui tue un musulman par erreur)
3) Le jeune à la suite d'un vœu (avec condition ou sans) : (exemple : si j'ai mon examen je
jeune un mois pour Allah si tu as ton examen il te sera obligatoire de jeuner un mois) Ce
genre de vœux est déconseillé car ce genre de vœux vient de l’avare (qui fait le bien que

239
quand il en a)

La preuve que le jeûne de Ramadan est une obligation est la parole d'Allah : « O vous
qui avez cru, on vous a prescrit As-siyam comme on l'a prescrit à ceux qui vous on précéder
afin que vous craignez Allah. » (sourate Al Baqara, v.183)
Jusqu’au verset ou Allah a dit : « (Ces jours sont) le mois de Ramadān au cours duquel le
Coran a été descendu comme guide pour les gens, et preuves claires de la bonne direction et
du discernement. Donc, quiconque d’entre vous est présent en ce mois, qu’il jeûne ! » (sourate
Al Baqara, v 185)

Selon ibn 'Omar le prophète a dit : "L’islam est basé sur 5 :


l’attestation qu’il n’y a de vrai divinité qu’Allah et que Mohamed est son envoyé, d’accomplir
la salat, d’acquittez la zakat, d’accomplir le pèlerinage et de jeûner le mois de Ramadan »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et il y a consensus des savants sur le fait que le jeune est obligatoire. Il n’y a aucune
divergence là dessus. (Ce n’est pas un point ou on peu être tolérant). D’où la parole de
l’auteur qui dit : « Et celui qui renie le jeune de mois de ramadan est un mécréant qui sort de
l’islam »

Lorsque les savants disent d’un sujet qu’il fait partie des choses que la communauté (les
savants de l’islam) sont unanimes sur une chose, celui qui renient cette choses il est mécréant.
Comme par exemple : « les savants sont unanimes sur le fait que l’alcool est haram. » Et celui
qui dit que l’alcool n’est pas haram alors que la preuve lui est apportée, il devient mécréant et
sort de l’islam et doit refaire la shahada.

Les mérites du jeune :

Selon Abu hurayra le Prophète a dit : « Celui qui jeune le


mois de ramadan avec foi en Allah et en rendant véridique ses paroles et en espérant la
récompense de son jeûne, ses péchés antérieurs seront pardonnés."

"ses péchés antérieurs seront pardonnés" : Et les savant disent qu'il s'agit des petits péchés
car pour que les grands péchés soit pardonnés il faut absolument faire tawba (le repentir).

Selon Abu Hurayra , le PROPHÈTE a dit : « Allah


240
dit : « Tous les actes du fils d’Adam sont à lui sauf le jeûne car il est à Moi et c’est Moi qui en
donne la récompense. » (Puis le Prophète dit :) Et le jeûne est une
protection et lorsque l’un d’entre vous jeune qu’il ne dise pas des paroles vulgaires, de crier
ou s’énerver et qu’il ne fasse pas des actes des personnes ignorantes. Et si une personne lui
porte atteinte soit par la langue soit par les mains, qu’il dise : « Je jeune, je jeune. », (2 fois).
Et je jure par Celui qui détient l'âme de Mouhammed entre ses mains que l’haleine du
jeûneur est meilleure auprès d'Allah le jour du jugement, que l’odeur du musk. Et pour le
jeuneur il y a deux joies : lorsqu'il romp son jeûne, il est content de manger et lorsqu'il
rencontrera son Seigneur, il sera contentent d’avoir jeuné. » (rapporté par Al Bukhari et
Mouslim)

« Tous les actes du fils d’Adam sont à lui sauf le jeûne car il est à Moi et c’est Moi qui en
donne la récompense. » : il y a 3 explications possible de cette phrase :
1 - Tous les actes des fils d’Adam sont à lui (la bonne action est multiplié par 10 jusqu'à 700
voir plus) sauf le jeûne car il est à Moi et c’est moi qui en donne la récompense : la
récompense qu’Allah peut attribué n’a pas de limite.

2 - Tous les actes du fils d’Adam sont a lui, c'est-à-dire qu’ils, lui appartiennent et le jour du
jugement on pourra enlever de ses bonnes actions pour les donner à qui il aura éventuellement
fait du tord. Cette explication est soutenu par le hadith du PROPHÈTE qui
dit : « A votre avis qui est le pauvre d’entre vous ? » Les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬diront : «
Celui qui n’a ni dinar ni dirham en sa possession. » Le Prophète a dit : «
Non ! Le pauvre est celui qui viendra le jour du Jugement et ses bonnes actions seront en
grande quantité comparable à des montagnes. Il viendra le Jour du jugement alors qu’il aura
offencé, frappé, insulter, pris l’argent de tel ou tel personne, et chacune des personnes qui
aurra été offensé par cette personne prendra de ses bonnes actions. Lorsqu’il n’aura plus de
bonne action à donner alors il prendra des mauvaises actions des gens qu’il a offensé et il
sera jeté en Enfer. »
Sauf pour le jeune " car il est à Moi ", on prendra donc de toutes ses bonnes actions sauf celles
qu'il a eu grâce au jeune.

3 - Tous les actes du fils d’Adam sont à lui, c-à-d que tous les actes peuvent être fait en
espérant une récompense ici-bas sauf le jeune car il le fait pour Allah. Par exemple quelqu’un
peut très bien faire la prière par ostentation afin que les gens disent de lui: « Regarde il est
pieux. » Car la prière est une adoration qui se voit. Contrairement au jeûne où celui qui
l'accompli, doit le faire obligatoirement par sincérité pour Allah, car c'est une adoration qui
est invisible, et elle reste entre la personne et son Seigneur.

« qu’il dise : « Je jeune, je jeune. » » : Les savants ont divergé sur le fait de dire « Je jeune,
je jeune. » à voix haute ou à voix basse. L’imam An-nawawi a dit : " Certains
241
savants ont dit qu'il faut le dire à voix haute afin que celui qui l'insulte, sache qu'il est en état
de jeûne et qu'il le laisse tranquille. Et d'autres savants ont dit qu'il faut le dire dans son for
intérieur. Celui qui peu faire les 2 c’est encore mieux. "

« l’haleine du jeûneur est meilleure auprès d'Allah » : Certains savants on déduit de ce


hadith la caractéristique de l’odorat d’Allah . L’auteur dit que cela n’est pas aussi clair
que cela dans ce hadith et le mieux est de délaisser cela. Car si les salafs ne ce sont pas poser
la question ce n’est pas à nous de nous la poser.

Certains savants en ont déduit qu’il était déconseillé à la personne d’utiliser le siwak pendant
le jour de jeûne. Mais cet avis est faible, car il y a d’autres hadiths qui nous ordonne presque
d’utiliser le siwak. En effet, le Prophète a dit : « Si ce n’était une contrainte
pour ma communauté je leur aurai ordonné d’utiliser le siwak avant chaque prière (ou avant
chaque ablutions dans une autre version) » Les savants ont dit que l’utilisation du siwak est
fortement recommandée que la personne soit jeûneur ou non.

Et selon Sahl Ibn Sa'd , le PROPHÈTE a dit : « Il y a dans


le paradis une porte appelé Ar rayâne par laquelle entreront les jeûneurs le jour du jugement.
Personne autre que les jeuneurs ne traverseront cette porte et il sera dit : " où sont les
jeûneurs ? " Ils se lèveront, et personne hormi eux n’entrera par cette porte. Et lorsqu’ils
entreront au paradis par cette porte cette prote sera fermé et plus personne ne traversera
cette porte par la suite.» (Rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

L’obligation de jeûner à la vue de la lune :

Selon Abou Hourayra , le PROPHÈTE a dit : « Jeunez lors de


sa vision (la vision de la lune) et abstenez-vous du jeûne lors de sa vision. Et si elle est
cachée, comptez le mois comme étant 30 jours. » (Rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

L'unanimité des savants concernant la vision de la lune avec les yeux :


Les savants ont dit qu’attester l’entrée du mois de ramadan est un acte religieux dont le
PROPHÈTE nous a demandé de le constater avec nos propres yeux. Le
cheikh Al Islam Ibn Taymiya a rapporté à l’unanimité des savants que les calculs
astronomiques ne sont pas pris en compte dans les choses religieuses, comme le fait d’attester
le 1er jour du mois de ramadan.

242
Certains savants ont autorisé le fait que l’on utilise un télescope ou des jumelles pour scruter
le ciel de son oeil. Cheikh Al Albani, quantà lui, ne l’autorise pas et dit que la lune doit être
vue à l’ oeil nu.

Divergences sur la vision de la lune d'un pays à un autre :


Ensuite il y a un sujet où les savants ont divergé, qui est le fait de savoir si tous les pays
doivent jeûner lorsque la lune est vue dans un pays, ou seulement en question.
1er avis : Certains savants disent que si un pays musulman a vu la lune alors il est du
devoir de l’ensemble des musulmans de jeûner car le PROPHÈTE a dit : "
Jeunez à sa vision." il parle à tous les musulmans.

2ème avis : D’autres savants disent que lorsqu'un pays voit la lune, les pays qui sont
éloginé n'ont pas l'obligation de jeûner et chaque pays jeûne en fonction de sa vison de la
lune. Seuls les pays qui se situent dans la même zone (latitude longitude) doivent jeûner. Et
ces savants qui disent utilisent le hadith de Qourayb lorsque Oummoul Fadh
(‫ )رضي هللا عنها‬l’a envoyé dans la région du sham pour une affaire. Elle l’a envoyé chez
Mou'awya qui était le gouverneur du sham à cette époque. Et Qourayb a assister
au premier jour du ramadan lorsqu’il était dans le sham puis il est revenu à Médine. Lorsqu'il
a vu 'Abdallah ibn 'Abbas , celui-ci lui a demandé : « Quand avez-vous jeuner ?
» et Qourayb lui a répondu : « Vendredi. » 'Abdallah ibn 'Abbas lui a demandé : « As-tu vu la
lune ? » « Oui je l’ai vu et les gens l’ont vu et Mou'awya a ordonné au gens de jeûner
également » 'Abdallah ibn 'Abbas a dit : « Quant à nous, nous avons jeûner
samedi, et nous allons continuer 30 jours à moins que nous voyons la lune le 29ème jour. » Et
Qourayb lui a dit : « Ne prends-tu pas en considération que Mou'awya ait jeuné vendredi ? »
Il a répondu : « Non car c’est ainsi que le PROPHÈTE nous a appris. »

3ème avis : qui est l'avis le plus répandu à notre époque, c’est que chaque pays jeûne en
fonction de ce qu'a décidé le gouverneur, même si d’autres pays jeûnent avant ou après, et
surtout même si le gouverneur atteste du 1er jour du ramadan sans fondement islamique.
Comme par exemple l'utilisation des calcules astronomiques. Bien qu'il y ait unanimité des
savants concernant le fait que ces calcules ne sont pas pris en compte, il est du devoir de toute
personne sous son pouvoir d'obéir et donc de jeûner. Les savants ont été contraints de dire
cela car les musulmans à l’échelle mondiale ne peuvent pas se mettre d'accord sur un seul
jour. Donc si on ne peut pas réunir les musulmans à l’échelle internationale, il faut au moins
les réunir à l’échelle nationale, c'est-à-dire que tous les habitants d'un même pays jeûnent le
même jours.

Cheikh otheymine, qui n'est pas de cet avis, a dit : « Celui qui est convaincu que chaque pays
a sa vision, et que dans son pays le gouverneur atteste que le 1er jour de ramadan n’est pas
celui que cette personne considère comme étant le 1er, il lui est autorisé de ne pas jeûner.

243
Cepenadnt il doit le faire secrètement et ne pas le montrer au grand jour afin de ne pas faire
de fiten (désordre). »

Les savants ont parlé de cela pour les pays musulman (ibn baz, otheymine.)

Cheykh Al Albani, quant à lui, dit : « Tu dois suivre le pays dans lequel tu es, car le
PROPHÈTE a dit : « Le jeûne est le jour où les gens jeunent et el Fitr,
c’est le jour où les gens (en majorité) ont arrêté de jeûner. » »

Concernant les pays non musulmans : Tout dépend de l’avis que la personne prend en
compte :
1 - Soit le 1er pays musulman qui jeune, on jeune avec lui. (c'est le 1er avis)
2 - Soit on prend le pays musulman le plus proche et on jeune en même temps que lui à la
vision de la lune. (c'est le 2ème avis)
3 - Et concernant le 3ème avis, Cheykh Al Fawzan qui a été interrogé sur le sujet, à dit qu'il
fallait suivre le CFCM (instance représentative des musulmans de France) car c'est un moyen
de réunir les musulmans même si cette instance se base sur les calculs astronomiques.

Comment définir le début du mois du Ramadan ?

Le début du mois de ramadan est attesté par la vision de la lune ne serait-ce que par une
personne juste, ou lorsque le Cha'bân a atteint 30 jours.

La preuve de cela est le hadith d'ibn 'Omar : « Les gens regardaient la lune. J’ai
informé le PROPHÈTE que je l'avais vu. Il a jeuner et a
ordonné aux gens de jeuner. » (rapporté par Abou Dawoud)

Une personne juste islamiquement parlant doit être musulman. C’est une personne qui fait ses
obligations, qui s’acquitte des actes obligatoires, qu’Allah a prescrit, qui ne fait pas de
grand péché et qui ne persiste pas à faire de petit péché.

Il y a donc 2 façons de connaitre l’entrée du moi de Ramadan :


1 - Par la vision de la lune,
2- Lorsque le moi de Cha'bâne a atteint 30 jours donc le jour suivant sera obligatoirement le
1er de ramadan. Car les mois lunaire ne peuvent pas faire 31 jours.

Et s’ils ne voient pas la lune à cause de nuage ou autre, ils doivent compléter le mois de
Cha'bân à 30 jours.

244
Quant au mois de Chawal (1er jour d’aïd) il est attesté au minimum par 2 témoins.

La preuve est le hadith d'Abdourrahman Ibn Zayd ibnou-l Khatâb qui dit : « Le jour où ils ont
douté de la fin du ramadan, je me suis assis avec les compagnons du PROPHÈTE
et je les ai questionné. Ils m’ont informé que le PROPHÈTE
a dit : « Jeunez à sa vision et arrêtez le jeûne à sa vision. Et si la lune vous
est cachée, complétez 30 jours et si 2 témoins musulmans attestent, alors jeunez et abstenez-
vous du jeûne. » »

Selon l'Emir de Mekka, El Harith Ibn Hâtib : « Le Prophète


nous a dit d'égorger la bête en fonction de la lune. Si nous ne la voyons pas et que 2 témoins
justes attestent alors nous considérerons le jour du sacrifice grâce à leur attestation. »

De ces 2 derniers hadith on comprend qu’il n’est pas autorisé de considéré l’attestation d’une
seule personne, que se soit pour l’entrée ou la sortie d'un mois. Exception faite pour l'entrée
du mois de Ramadan car le 1er hadith, celui de Ibn 'Oumar, nous montre qu’une personne
suffit pour l’entré du ramadan.

Quant à celui qui voit la lune seul, il ne doit jeûner que lorsque les gens jeûnent et s'abstenir
de jeûner que lorsque les gens se sont abstenus.
Selon Abu Hurayra le PROPHÈTE a dit : « Le jeune, c’est
le jour où ils jeunent. Et al fitr (1er jour de l'aid) c’est le jour où les gens considèrent cela
comme le jour d'al fitr. Et le jour du sacrifice c’est le jour où les gens sacrifient. » (rapporté
par At-Tirmidhi)

Les savants ont fait une exception pour celui qui vit dans une campagne et qui ne côtoie pas
les gens.

Cours n°2
Chapitre de ceux pour qui le jeûne est obligatoire – Le jeûne du voyageur et du
malade – L’interdiction de jeûner pour la femme ayant ses menstrues ou lochies
– Que doivent faire les personnes âgées, les personnes atteintes d’une maladie
incurable, les femmes enceintes et les femmes qui allaitent lorsqu’elles ne
peuvent pas jeûner ?

245
Ceux pour qui le jeûne est obligatoire :

Les savants sont unanimes sur le fait que le jeune est obligatoire pour tout musulman qui a la
raison, qui est pubère, en bonne santé et résident. En ce qui concerne la femme elle doit être
purifiée des menstrues et des lochies.

Le musulman :

Ce n'est pas obligatoire pour le mécréant. En effet le jeune d'un mécréant n'est pas accépté car
Allah a dit : " Si tu associes à Allah tes actes seront vains." et Il dit aussi : " Celui qui
prend une religion autre que l'Islam, rien ne sera accepté de lui. "

Les savants ont divergé sur le fait que les mécréants doivent appliquer la religion dans sa
totalité ou non. Et l'avis le plus sûre est que oui, et qu'ils auront le péché de ne pas avoir jeuné,
même si ce jeûne n'est pas accépté. Ainsi lorsque les savants disent que le jeune d'un mécréant
n'est pas obligatoire, cela signifie que s'il se converti, il ne lui sera pas demandé de rattrapé ce
jeune. La preuve de cela est la parole d'Allah : " Dis à ceux qui ont mécru, s'il
s'abstiennent de leur méccréance, alors tout ce qu'ils auront fait avant leur sera pardonné." Et
il est rapporté de façon authentique que le Prophète ne demandait pas à
ceux qui se convertissaient de rattraper les choses obligatoires.

Il est également interdit de nourrir un mécréant durant Ramadan.

Celui qui a la raison :

C'est-à-dire que le fou et celui qui s'est évanouie plus d'une journée ne sont pas obligés de
jeuner.
La preuve de cela est la parole du prophète qui dit : " La plume est levée
sur 3 personnes : le fou jusqu'à ce qu'il retrouve la raison, celui qui dort jusqu'à ce qu'il se
réveille et sur l'enfant jusqu'à ce qu'il atteigne l'âge de la puberté. " (Hadith authentique
rapporté par Ibn Majah et At Tirmidhi)

La personne pubère :

Il est cependant préférable d'encourager l'enfant à jeuner.


La preuve
Le prophète avait envoyé ses compagnons le matin de 3achoura ,autour de

246
médine, pour qu'ils disent aux gens de jeuner : que ceux qui n'ont pas encore mangé jeunent et
que ceux qui ont mangé, s'ils veulent jeuner, qu'ils jeunent et s'ils veulent continuer de
manger, qu'ils continuent.
Ar Roubay’ Bintou Mou'awwidh Ibnou 'Afrâ (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : " Nous jeunions et nous
ordonnions aussi à nos enfants de jeuner. Nous leur fabriquions des jouets de laine et
lorsqu'ils se plaignaient et pleuraient à cause de la faim, on leur donnait ces jouets pour
qu'ils soient distraient jusqu'à l'heure de l'iftar."
El Hafidh Ibnou Majah a dit que dans ce hadith il y a le fait qu'il est autorisé d'entrainer les
petits enfants à jeuner, afin de leur donner l'habitude.

La personne en bonne santé :

Il n'est donc pas obligatoire pour le malade qui doit rattraper son jeune lorsqu'il sera guérit.

La personne résidente :

Donc il n'est donc pas obligatoire pour le voyageur mais il devra rattrapper son jeune.

Le jeûne du voyageur et du malade :

Le malade ou le voyageur ne sont pas obligés de jeuner. En effet Allah a dit : " Et celui
d'entre vous qui est malade ou en voyage, devra jeuner un nombre égal d'autres jours. " (
sourate Al Baqara, v 184)

Si le malade ou le voyageur jeune, son jeune est accepté car le fait de manger est une
autorisation d'Allah et non une obligation.
S'ils n'ont pas de difficulté à jeuner, alors jeuner est meilleur, et inversement s'ils trouvent de
la difficulté à jeuner, alors manger est meilleur.
La preuve de cela est le hadith de Abou Sa3id Al Khoudri qui dit : " Nous
sortions en bataille avec le prophète :saws: pendant le ramadan et il y avait parmi nous des
jeuneurs et d'autres qui ne jeunaient pas. Celui qui jeunait ne s'énervait pas sur celui qui
mangeait et celui qui mangeait n'avait pas de colère envers celui qui jeunait. Il disait aussi
que celui qui avait la possibilité de jeuner et qu'il jeune, cela est un bien pour lui, et celui qui
éprouve une difficulté qu'il mange et ceci est un bien." (Hadith authentique rapporté par
Muslim et At Tirmidhi)

247
L’interdiction de jeûner pour la femme ayant ses menstrues ou lochies :

Il n'est pas obligatoire pour la femme qui a ses menstrues ou ses lochies de jeuner.
La preuve est le Hadith d'Abu Sa'id qui dit : " Le prophète :saws: a dit : "
Lorsqu'elle a ses menstrues ne prie-t-elle pas et ne jeune-t-elle pas ? ceci est son manque
dans la religion. " "

Et si elle jeune son jeune ne sera pas accepté et il lui est obligatoire de rattraper les jours
manquants.
Selon Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬: " Au temps du prophète :saws: , lorsque nous avions nos
menstrues, il nous ordonnait de rattraper le jeûne et de ne pas rattraper les prières
manquées. " (Hadith authentique rapporté par Mouslim, Abu Dawud et At Tirmidhi)

A l'unanimité des savants le jugement qui découle des menstrues et le même que pour les
lochies.

Que doivent faire les personnes âgées, les personnes atteintes d’une maladie incurable,
les femmes enceintes et les femmes qui allaitent lorsqu’elles ne peuvent pas jeûner ?

Les personnes âgées et celles atteintes d’une maladie incurable :

Celui qui n'a pas la possibilité de jeûner pour cause de vieillesse ou autre, il doit manger et
nourrir un pauvre pour chaque jour non jeuné. La preuve de cela est la parole d'Allah :
" Pour ceux qui peuvent jeûner (wa 'ala lladhina youtîqoun) il y a une compensation : nourrir
un pauvre. Et si quelqu’un fait plus de son propre gré, c’est pour lui ; mais il est mieux pour
vous de jeûner ; si vous saviez ! " (sourate Al Baqara, v. 184)

Il faut savoir que l'obligation du jeûne est descendu progressivement. En effet au début Allah
avait donné le choix aux gens soit jeûner ou soit de nourrire un pauvre, même à ceux
qui avaient la possiblité de jeûner. Et il y a 3 explications de ce verset :

1- il est dit que ceux qui ont la capacité de jeuner, peuvent nourrir un pauvre en compensation.
Cette explication est soutenue par le hadith de Salam Ibnoul Akwa' qui dit : "
Lorsque ce verset est descendu celui qui voulait manger et nourrir un pauvre pour
compenser, il avait le droit de le faire. Jusqu'à ce que le verset qui vienne après abroge le
premier. " (rapporté par Al Boukhari)
Et le verset qui abroge le premier est : " Celui qui atteste de ce mois, qu’il jeûne ! " (sourate
Al baqara, v.185)

2- Selon Ibnou 'Abbas , qui explique ce verset : " "wa 'ala lladhina youtîqoun"
248
cela signifie : "pour ceux qui éprouve une grande difficulté à jeûner" alors qu'ils nourrissent
un pauvre."

3- Et la 3ème explication, qui est faible : "et pour ceux qui ne peuvent pas jeuner qu'ils
nourrissent un pauvre."

La femme enceinte et celle qui allaite :

Lorsqu'elles ne peuvent jeuner ou ont peur pour leur enfant, il leur est alors autorisé de
manger et doivent nourrir un pauvre pour chaque jour non jeuné et elles n'ont pas a rattraper
ce jour.

Il y a divergence sur le fait qu'elles doivent ou non rattraper les jours manqués. Certains sont
d'avis, comme cheykh Ibnou Baz et Cheykh Al 'Outhaymin, qu'elles doivent rattraper les jours
de jeûne manqué, car elles sont comparable au voyageur ou au malade. Mais la plupart des
savants (comme Albani et beaucoup d'autres), 'Abdullah Ibn 'Abbas et 'Abdullah Ibn 'Omar
sont d'avis qu'elles ne doivent pas rattraper les jours car il n'est connu aucune parole de
compagnons qui vienne contredir la parole d'Ibnou 'Abbas (que l'on va citer après).

Il y a également une divergence des savants lorsque la femme mange car elle a peur pour elle-
même ou lorsqu'elle a peur pour son enfant. Certains sont d'avis que si elle a peur pour elle,
elle doit rattraper son jeûne et si elle a peur pour son enfant, elle doit rattraper et nourrire un
pauvre.

Selon Ibn 'Abbas : " Lorsque la femme enceinte a peur pour elle même et celle
qui allaite pour son enfant pendant ramadan, elles mangent et nourrissent un pauvre pour
chaque jour mangé et elles ne rattrapent pas leur jeune." (Authentifié par Albani)

Selon Nafi3 : " Une des filles de Ibn 'Omar était mariée à un qouraich et elle
était enceinte. Elle fut atteinte d'une grande soif pendant ramadan, et 'Abdullah Ibn 'Omar lui
a alors ordonné de manger et de nourrir un pauvre à la place de chaque jour. " (Authentifié
par Albani)

La mesure obligatoire pour nourrir un pauvre :

Les savants on dit que pour nourrir un pauvre on doit lui offrir un repas : soit un déjeuné ou
soit un dîner, il n'est pas obligatoire de nourrire la personne une journée entière. Quant à la
quantité :
- soit un moud (ce que comporte les deux mains lorsqu'elle sont jointes l'une à l'autre) de
froment

249
- ou la moitié d'un sa3* = 2 mouds d'autre nourriture

D'aprés Anas Ibn Malik : " Lorsqu'il n'avait plus la possibilité de jeuner une
année, il a fait une grande gamelle de "tharîd" (pain avec de la viande), puis il a appellé 30
pauvres et les a nourris jusqu'à les rassasier." (Authentifié par Albani)

De ce hadith on peut déduire qu'il est permis de nourrire 30 pauvre en une seule fois et ainsi
expier tout le mois d'un coup.
Et selon l'avis des savants, il n'est pas permis de donner de l'argent, mais il faut donner de la
nourriture, car Allah dans le Coran parle de nourriture.

* 1 sa3 = 4 moud (donc la moitier d'1 sa3 = 2 moud)

Cours n°3
Chapitre des piliers du Jeûne – Les actes qui annulent le jeûne – Les
comportements à observer en état de jeûne – Le sahour

Chapitre des piliers du Jeûne :

Le jeûne comporte 2 piliers :

1 - An Niyya = L'intention :

La preuve est la parole d'Allah : " Il ne leur a été ordonné que d'adorer Allah en Lui
vouant un culte exclusif. " (sourate Al bayina, v. 5)

Et selon 'Omar , le Prophète a dit : " Les actes ne valent que


par leur intention, et à chacun son intention." (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Concernant l'intention pendant ramadan il y a le hadith de Hafsa (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit que le
Prophète a dit : " Celui qui n'a pas l'intention de jeûner avant l'apparition
de l'aube, point de jeûne pour lui. " (rapporté par At-tirmidhi, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

" avant l'apparition de l'aube " : ici le Prophète parle de de l'aube


véridique. (car il y a 2 aubes : l'aube mensongère et l'aube véridique qui se reconnait aux

250
lueurs horizontales. Alors que lors de l'aube mensongère, on peut voir apparaitre des lueurs
verticales pendant un laps de temps court, puis vient les ténèbres, c'est-à-dire que le noir
revient avant l'aube véritable.)

" point de jeûne pour lui " : point de jeune accépté.

Concernant la personne qui ne sait pas que le ramadan est entré et n'en a connaissance
qu'après le levé du soleil, il lui ai obligatoire de jeûner le reste de la journée, cependant il
devra rattraper son jeûne car il n'a pas au l'intention de jeûner avant l'aube.

Il y a une divergence des savants à l'intention du jeûne du Ramadhan :


- Certains ont dit que la personne doit avoir l'intention de jeûner chaque veille de jour de
ramadan. Leur preuve est le hadith précédant car chaque jour du mois de ramadan est une
adoration à part entière, pour laquelle il faut une intention précise.
- D'autres savants comme, cheikh 'Otheymine, considèrent que l'intention du début de
ramadan est suffisante pour tout le mois.

L'intention ne conserne que le jeûne obligatoire, et non le jeûne surérogatoire. La preuve de


cela est le hadith de 'Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit que le prophète est venu
chez elle et a dit : " Y a-t-il quelque chose à manger ? " Elle (‫ )رضي هللا عنها‬a répondu : " Non,
Ô Envoyer d'Allah. " Et il a dit : " Donc je jeûne. "

Donc si la personne n'a pas mangé avant, il lui est permis de jeûner même sans en avoir fait
l'intention. Cependant, sa récompense ne sera pas entière, mais elle sera proportionnelle au
temps qu'elle a jeûné.

2 - El Imsak = l'abstention :

C'est-à-dire s'abstenir de boire, manger et délaisser tout ce qui annule le jeûne, de l'apparition
de l'aube jusqu'au coucher du soleil (quand le disque solaire disparait de l'horizon)

La preuve est la parole d'Allah : " Maintenant, cohabitez donc avec elles, et cherchez ce
qu’Allah a prescrit en votre faveur ; mangez et buvez jusqu’à ce que se distingue, pour vous,
le fil blanc de l’aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu’à la nuit. "
(sourate Al Baqara, v. 187)

Lorsque ce verset est descendu, certains n'ont pas compris le sens de " jusqu’à ce que se
distingue, pour vous, le fil blanc de l’aube du fil noir ". Un des compagnons a mis une corde
noire et une corde blanche sous son oreillé, puis les a observé afin de les distinguer mais il n'a
rien vu dans la nuit. Il est alors parti voir le prophète , qui a sourri et a dit
(en plaisantant) : " Ton oreillé est large. C'est le jour et la nuit " (rapporté par Abou Dawoud)

251
" Ton oreillé est large. " : autrement dit "ta nuit sera très longue", car pour qu'il puisse
distinguer les 2 cordes il faudra attendre qu'il fasse presque jour.

Les actes qui annulent le jeûne (Al Moufatirat) :

L'auteur dit que les choses qui annulent le jeûne sont au nombre de 6 : 3 choses principales
sont cités dans le verset précédant, à savoir : - manger - boire - avoir des rapports sexuels avec
sa femme. L'acte le plus grave est d'avoir des rapports sexuels avec sa femme durant la
journée de ramadan.

Ces actes annulatifs n’invalident le jeûne qu’à 3 conditions :


1 - La science = savoir que cette chose annule le jeûne.
2 - La présence d’esprit = ne pas avoir oublié au moment où on commet l’acte.
3 - La volonté = vouloir commettre l’acte en sachant qu’il annule le jeûne, et ne pas le faire
par contrainte.

1 et 2 - Boire et manger volontairement :


Cela annule le jeûne uniquement pour celui qui le fait volontairement, en étant consient et en
le faiant exprès. Celui qui le fait par oublie, il n'a pas à rattraper et n'a pas d'expiation à faire.
La preuve de cela est le hadith d'Abou Hourayra qui dit que le prophète
a dit : " Celui qui a oublié et qui a mangé ou bu pendant le jeûne, qu'il
termine son jeûne, car c'est Allah qui l'a nourrit et lui a donné à boire. " (rapporté par
Mouslim et Al Boukhari)

La signification de boire et manger, c'est toute chose qui entre dans la bouche et arrive à
l'estomac, que cette chose soit nourrissante ou non.

Ce qui entre par le nez et arrive à l'estomac, cela annule également le jeûne. La preuve est le
hadith ou le Prophète dit : " Et insiste dans l'instinchaq (aspirez de l'eau
par ses narines durant les ablutions) sauf en état de jeûne. " Cela de peur que l'eau n'arrive à
l'estomac.

Quant aux glaires, certains savants l'autorisent mais cela est détestable. La plupart disent que
cela n'annule pas le jeûne mais qu'il est préférable de le recracher.

Concernant certains médicaments qui ne passent pas par l'estomac, la plupart des savants
disent qu'il est permis de les utiliser en cas de maladie, à condition qu'il ne soit pas dans le but
de nourrire, comme par exemple : les suppositoires, les gouttes pour les yeux, les injections

252
etc...

3 - Vomissement volontairement :
Le vomissement annule le jeûne s'il est provoqué volontairement mais s'il est involontaire cela
n'annule pas le jeûne. La preuve est le hadith d'Abou Hourayra qui dit que le
prophète a dit : " Celui dont le vomissement a été plus fort que lui, il n'a
pas à rattraper ce jour. Et Celui qui se fait vomir volontairement, alors qu'il le rattrape. "
(rapporté par At-Timridhi, Abou Dawoud et Ibnou Majah)

4 et 5 - Les menstrues et les lochies :


L'apparition du sang des menstrues ou des lochies, même s'il apparait dans les dernières
minutes avant le maghreb.

6 - Les rapports sexuels pendant la journée :


Il est obligatoire à la personne commettant ce péché de faire une expiation, si cette personne
fait partie de celles dont le jeûne est obligatoire. En effet si l'on prend l'exemple du voyageur
pour qui le jeûne n'est pas obligatoire, s'il a des rapports avec son épouse, il n'aura pas
d'expiation à faire. De même, pour celui qui a oublié (qu'on est le 1er jour du ramadhan par
exemple), celui qui ne connait pas le jugement, ou celui qui a été contraint.

Les savants disent que l'expiation n'intervient que si la personne a eu des rapports pendant le
jour du ramadan. Ainsi, si une personne fait un jeûne d'expiation ou si elle rattrape des jours
de jeûne obligatoire pendant le mois de chawal, elle n'aura pas à faire d'expiation.

Selon Abou Hourayra : " Alors que nous étions assis avec le Messager d'Allah
, un homme est venu et lui a dit : " O Envoyer d'Allah, je suis voué à la
perte. " Le prophète lui a demandé : - " Qu'as tu ? " - " J'ai eu des rapports
avec ma femme." - " As tu un esclave à affranchir ? " - " Non. " - " As tu la possibilité de
jeûner 2 mois ? " - " Non. " - " As tu la possibilité de nourrir 60 pauvres ? " - " Non. " Le
Prophète s'assit alors et attendit. Alors que nous étions ainsi, on apporta
au prophète un panier de dattes. Le Prophète dit à
l'homme qui eu des rapports avec sa femme : - " Prend cela et donne-le en aumône. " - " Ô
envoyer d'Allah, veux-tu que je donne ces dattes à des gens dont je suis plus pauvre qu'eux ?
Par Allah, il n'y a pas à Médine de maison plus pauvre que la mienne. " Le Prophète
souri et dit : " Pars et donne-les à ta famille pour les nourrir. " " (rapporté
par Al Boukhari et Mouslim)

253
" Le Prophète s'assit alors et attendit " : Ici les savants donnent 2
explications :
- soit le prophète attendait un révélation, car c'était une situation qu'il ne
connaissait pas.
- soit il savait que quelque chose allait venir comme nourriture et qu'il
l'attendait.

Il y a divergence des savants concernant qui doit faire l'expiation :


Certains savants disent que l'expiation n'est que pour l'homme, car si la femme devait
également faire une expiation le Prophète n'aurait pas manqué d'en
informer le mari pour qu'elle le sache. Or il y a une règle en Islam qui dit : " Il est interdit de
cacher une information au moment où la personne en a le plus besoin. "

D'autres savants disent que l'expiation est valable pour l'homme et la femme. Ils prennent
pour preuve ce même hadith car le Prophète a répondu à une question qui lui a été posé. Donc
il a agit en moufti, a donné une fatwa et il n'a pas agit comme un comme juge car le juge a
besoin de connaitre les 2 versions. Cet homme est venu l'interrogé sur son cas à lui, et le
prophète lui a répondu sur son cas à lui. Or la base dans le jugement, c'est
que lorsqu'une chose est légiférée pour les hommes, elle l'est aussi pour les femmes,
jusqu'à preuve du contraire.

L'expiation est donc d'affranchir un esclave, puis si on n'en a pas, de jeûner 2 mois
consécutifs, puis si on n'est pas capable, de nourrir 60 pauvres, et si on ne peut pas alors
l'explication est levée pour lui (pour celui qui ne peut faire aucune de ces choses). La preuve
est la parole d'Allah qui dit : " Allah n'impose pas à une âme ce qu'elle ne peut pas
supporter. "

Les comportements à observer en état de jeûne :

1 - As Sahour = le repas que l'on prend le matin :

As Souhour, c'est le fait de manger pendant un moment précis (avant fajr), et As-Sahour, c'est
le repas que l'on mange avant le fajr.

Selon Anas le Prophète a dit : " Mangez le sahour car il y a


dans le sahour une baraka (bénédiction)." (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

254
Les savants ont dit que la bénédiction s'explique par plusieurs choses :
1 - C'est le fait d'applique l'ordre du Prophète Tout acte fait en obeissance à
Allah et à Son Prophète est source de bénédiction.
2 - C'est une bénédiction car le sahour permet de renforcer le corps de la personne qui jeûne,
et aide à adorer Allah .
3 - C'est également une bénédiction car le sahour différenci le jeûne des musulmans de celui
des gens du livre, comme l'a dit le Prophète : " La différence entre notre
jeûne et celui des gens du Livre est le sahour. "

Le meilleur sahour est de manger des dattes et il doit être fait ne serait-ce qu'avec une gorgée
d'eau, comme il est dit dans le hadith d''Abdoullah Ibnou 'Amr où le prophète
a dit : " Mangez le sahour ne serait-ce qu'avec une gorgée d'eau. "

Il a également dit : " Le meilleur des sahour pour le croyant ce sont les
dattes. "

Il est préférable de faire le sahour le plus tard possible, jusqu'à un peu avant l'apparition de
l'aube. Selon Anas Ibnou Zayd Ibnou Thâbit qui dit : " Nous mangions le sahour
avec le prophète , puis il était appelé." On l'interrogea sur le laps de temps
entre la fin du sahour et l'adhan, il a répondu : " C'était un laps de temps
équivalent à la lecture de 50 versets. " (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et lorsqu'une personne entend l'adhan et qu'il a encore une nourriture dans sa main, il lui est
autorisé de la manger. La preuve est le hadith d'Abou Hourayra qui dit : Le
prophète a dit : " Lorsque l'un d'entre vous entend l'adhan et que le
récipient est encore dans sa main, qu'il ne le pose pas avant d'avoir fini (son contenu). "
(rapporté par Abou Dawoud et Al Hakim)

Cheikh Al Albani a dit de ce hadith qu'il est une preuve que "el imsak" est une innovation en
islam. "El imsak", c'est une durée de 15 minutes avant fajr ou des gens disent qu'il ne faut plus
manger. et le cheykh dit : "Ils font cela car ils ont peur d'entendre l'adhan du fajr en
mangeant. Mais s'ils connaissaient cette facilité de la religion (ce hadith que l'on vient de
citer), ils n'auraient pas fait cette innovation."

Cours n°4

255
Chapitre des comportements à observer en état de jeûne – Chapitre des choses
autorisées pour le jeûneur

2 - S’abstenir de dire ou de faire du mal :

D'après Abou Hourayra le Prophète a dit : " Lorsque l'un


d'entre vous jeûne, qu'il ne dise pas de mauvaises paroles, qu'il n'élève pas sa voix en
s'énervant, qu'il n'agisse pas comme les ignorants. Si quelqu'un lui porte atteinte ou le
combat, qu'il lui dise : " Je suis jeûneur, je suis jeûneur. " " (rapporté par Al Bukhari et
Mouslim)

" qu'il n'agisse pas comme les ignorants " : Les savants ont dit que les actes des ignorants
sont des actes ou des paroles qui ne sont pas interdits mais mal polis, déplacés.

" Si quelqu'un lui porte atteinte " : verbalement ou physiquement selon les savants.

" qu'il lui dise : " Je suis jeûneur, je suis jeûneur. "" : Les savants ont divergé sur le fait de
dire « Je jeune, je jeune. » à voix haute ou à voix basse. L’imam An-nawawi a dit : " Certains
savants ont dit qu'il faut le dire à voix haute afin que celui qui l'insulte, sache qu'il est en état
de jeûne et qu'il le laisse tranquille. Et d'autres savants ont dit qu'il faut le dire dans son for
intérieur. Celui qui peu faire les 2 c’est encore mieux. "

Selon Abou Hourayra également, le Prophète a dit : " Celui


qui ne délaisse pas des paroles qui dévient de la vérité et le fait de les mettre en pratique,
Allah n'a pas besoin qu'il s'abstienne de manger et de boire. " (rapporté par Al Boukhari,
Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

" des paroles qui dévient de la vérité " : Par exemple : médisance, mensonge, insulte,
accuser quelqu'un a tort...

" Allah n'a pas besoin qu'il s'abstienne de manger et de boire " : Allah n'a pas besoin de
quiconque, dans tous les cas, mais Ses serviteurs ont besoin de Lui. Selon les savants, "Allah
n'a pas besoin" signifie Allah ne veut pas et n'aime pas cela.

On peut déduir de ce hadith :


1 - les actes ont une influence sur le jeûne, ils ne l'annulent pas mais diminuent sa
récompense.
2 - La sagesse du jeûne qui est d'acquérir la piété.

256
3 - Une règle : Lorsqu'une chose interdite de façon générale dans la religion est faite dans
un acte d'adoration, cela n'annule pas cet acte. Par exemple, le mensonge, la médisance etc
sont interdits en islam. Ces choses sont interdites de façon générale, que l'on jeûne ou non.
Ainsi elles n'annulent pas le jeûne contrairement au faite de manger et boire qui sont des
choses interdites uniquement lorsque l'on jeûne et qui l'annule.

3 - D’être généreux et d’apprendre le Coran :

D'après Ibn 'Abbas : " Le Prophète faisait parti des gens qui
étaient les plus généreux dans le bien, et il l'était encore plus durant ramadan lorsqu'il
rencontrait Djibril ('alayhi salam). Il le rencontrait chaque nuit de ce mois
béni jusqu'à ce qu'il se termine. Le Prophète lisait et récitait le Coran sur
l'ange Djibril envers qui il était très généreux dans le bien lorsqu'il le rencontrait. Le
Prophète accourait vers le bien et était plus généreux qu'un vent doux. " (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

" plus généreux qu'un vent doux " : Selon les savants Ibn 'Abbas a comparé la
bonté du Prophète à un vent pour montrer qu'il apportait son bien avec
empressement et d'une manière étendue, tout comme le vent. Et le vent peut arriver avec des
bonnes nouvelles, comme le dit Allah : "Et c'est Lui qui envoie le vent en bonne
nouvelle de ce qu'il précède." c'est-à-dire : Le vent précède la pluie.

4 - S’empresser de rompre le jeûne :

D'après Sahl Ibn Sa'ad le Prophète a dit : "Les gens ne


cesseront d'être dans le bien tant qu'ils s'empresseront de rompre leur jeune". (rapporté par
Al Boukhari, Mouslim et At-Tirmidhi)

"Les gens ne cesseront d'être dans le bien" : Lorsque le Prophète parle


des gens, il parle des musulmans et des jeûneurs. Ici, on ne peut pas parler des non
musulmans car ils ne sont pas dans le bien. "gens" : c'est un terme général mais qui est destiné
a une chose précise, à savoir les musulmans. Le Prophète a utilisé le terme
"gens" mais il voulait dire par là les jeuneurs musulmans. Pour ce qui est du terme "bien" , les
savants expliquent ce terme en disant que les gens seront bien dans la religion.

Les savants ont dit qu'il est interdit de rompre le jeûne dans 2 cas :
1 - lorsque la personne est sûre que le soleil ne s'est pas couché,
2 - lorsque la personne doute si le soleil s'est couché, car il faut avoir la certitude.
257
Les savants ont dit qu'il est autorisé de rompre le jeûne dans 2 cas :
1 - lorsque la personne a une forte suspicion. La preuve est le hadith de Asma Bint Abi Bakr
(‫ )رضي هللا عنها‬qui a dit : " Au temps du Prophète , ils ont rompu leur jeûne
alors que le ciel était nuageux. " Ils pensaient que le soleil s'était couché. Puis Asma Bint Abi
Bakr (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : "Le soleil s'est levé (c'est-à-dire est réapparu)". Cela prouve que le
soleil ne s'était pas encore couché. Et les savants ont déduit la preuve que celui qui a une forte
suspicion peu rompre son jeune.
Néanmoins lorsqu'on se rend compte que le soleil n'était pas encore couché, il faut continuer à
jeûner. Selon la majorité des savants il n'est pas obligatoire de le rattraper ce jour, wa Allahou
a'lem.

2 - celui qui voit le soleil se coucher mais que le muezzin n'a pas encore fait l'adhan, a le droit
de manger. Car le fait d'entendre le muezzin n'est pas une condition pour pouvoir rompre le
jeune. En effet, le Prophète a dit : "Lorsque la nuit apparait de ce côté, que
le jour disparait de l'autre et que le soleil s'est couché. Alors il est autorisé aux jeûneurs de
rompre son jeune. "

5 - Rompre le jeûne avec des dattes ou de l’eau :

Selon Anas : " Le Prophète rompait son jeûne avec des dates
mûres et fraiches avant de prier. S'il n'en trouvait pas, il rompait avec des dates sèches et s'il
n'en trouvait pas, il buvait quelques gorgées d'eau. " (rapporté par et At-Tirmidhi)

6 - L’invocation à dire lors de la rupture du jeûne :

Selon Ibn 'Omar : " Lorsque le Prophète rompait son jeûne, il


disait : "La soif s'est en allée, et les veines se sont remplies et la récompense est présente par
la volonté d'Allah. " " (rapporté par Abou Dawoud)

Certains savant, comme cheikh Uteymine, disent que cette invocation doit se dire que en
période d'été, lorsque les journées sont longues car c'est à ce moment que les gens éprouvent
de la soif et que leurs veines se sèchent. Cheikh Al Otheymine dit aussi qu'il n'est
pas légiféré de dire cette invocation en dehors de cette période car cela devient un mensonge.
En effet, lorsque les journées sont courtes, on n'a pas forcément soif.

Alors que d'autres savants ont dit que cette invocation se dit toujours, que les journées soient
longues ou courtes. Car lorsque l'on fait soujoud, on demande à Allah de nous épargner

258
du mal, alors que l'on n'a pas mal. On suit le Prophète dans cette
invocation.

Chapitre des choses autorisées pour le jeûneur :

1 - Se laver pour se rafraichir :

La preuve est que Abi Bakr Ibn Abderahmen a dit selon certains compagnons : "
J'ai vu le Prophète verser de l'eau sur sa tête alors qu'il était en état de
jeûne. Ceci à cause de la soif ou de la chaleur. " (rapporté par Abou Dawoud)

2 - Rincer sa bouche et son nez :

Il est autorisé d'inspirer de l'eau dans son nez sans exagérer. La preuve est le hadith : " Et
insiste sur l'instishaq sauf quand tu es en état de jeune. "

Pour ce qui est de se rincer la bouche il y a 3 cas :


1 - Obligatoire : lors des ablutions et du grand lavage.
2 - Autoriser : lorsque la bouche est desséchée.
3 - Interdit ou déconseiller : sans raison valable ou pour s'amuser.

3 - La saignée (Hijama) :

Selon Ibn 'Abbas : " Le Prophète a fait la saignée alors qu'il


était en état de jeûne. " (rapporté par Al Bukhari, At-Tirmidhi et Abu Daoud)

L'auteur dit qu'il est autorisé de faire la saignée, mais cela est déconseillé si la personne a peur
pour sa santé. Car retirer du sang peut affaiblir la personne.

Et il y a divergence des savants sur le fait que la saigné annule le jeune ou pas :

Cheikh Al Islam Ibn Taymiya ne l'autorise pas car il y a un hadith authentique rapporté par Al
Bukhari qui dit : " Celui qui pratique et celui qui se fait faire la saignée son jeûne est annulé.
"

Les savants qui l'autorisé disent que ce hadith est abrogé par celui d'Ibn 'Abbas

259
qui rapporte que " le Prophète a autorisé la saignée pour le jeûneur. " Or
on ne peut autoriser qu'une chose qui était interdite auparavant.

Ceux qui sont de l'autre avis, disent que le 1er hadith est plus authentique, car il a été rapporté
par plus de compagnons. Ils disent également que cela est interdit pour le bien du jeûneur,
sauf en cas de force majeure.

L'avis le plus sûr est l'avis de cheikh Al albani qui dit que la saignée n'annule pas le jeûne.

Dans le hadith qui dit que "celui qui pratique la saignée a aussi rompu son jeûne", il faut
savoir qu'au temps du Prophète on utilisait des cornes pour "aspirer" le
sang par la bouche. Or celui qui aspire ne peut pas être sûr à 100 % de ne pas avoir avalé des
gouttes de sang. Alors qu'à notre époque le hadith ne s'applique pas car on utilise du matériel
plus "sophistiqué".

4 - Embrasser en état de jeûne :

La preuve est le hadith de Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬: " Le prophète embrassait,
"youbachir" (c'est tout ce qu'un homme fait avec sa femme sauf le rapport sexuel), alors qu'il
était en état de jeûne. Et c'est lui qui savait le plus se retenir. " (rapporté par Al Boukhari,
Mouslim, Abou Dawoud et at-Tirmidhi)

Ce qu'on en déduit est :


- qu'il est autorisé de dire des choses dont on a honte pour montré la vérité, car Aïcha ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬parlait d'elle avec le Prophète
- qu'il est autorisé pour le jeûneur d'embrasser son épouse à condition qu'il sache se retenir.
- qu'il n'y a pas de différence entre un homme âgé et une personne jeune. (Le Prophète
avait une force physique réelle de 30 hommes, donc on le compare plus à
un jeune homme qu'à un homme âgé.)
- que celui qui éjacule alors qu'il a embrassé sa femme sont jeûne est annulé.

Sur ce dernier point, il y a 2 cas :

1 - Celui qui éjacule juste en pensant, les savants sont d'accord pour dire que son jeûne n'est
pas annulé. En effet un péché est pris en considération que lorsque tu le mets en pratique, et
pas si tu y penses seulement.

2 - Quant à celui qui éjacule parce qu'il a embrassé sa femme, il a fait un acte et ne la pas
seulement pensé, donc cela annule le jeûne.

260
Certains savants, dont Cheikh Al Albani, disent que la seule choses qui annule le jeûne est
l'éjaculation lors du rapport et pas par d'autres moyens (masturbation ou autre...)
L'avis le plus sûr c'est que quelque soit le moyen de l'éjaculation (sauf pour la personne qui
pense ou qui dort), le jeune est annulé.

5 - Il est permis d'être en état de janaba pendant le jeûne :

Selon Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬et Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬: " L'heure du fajr arrivait alors
qu'il était toujours en état de grande impuretée suite aux rapports avec sa femme. Puis le
Prophète se lavait et jeûnait. " (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Autrement dit, le Prophète était en état de janaba avant l'apparition de


l'aube mais ne s'est lavé qu'après l'apparition de l'aube.

6 - Poursuivre le jeune jusqu'au sahar :

Il est autorisé de continuer le jeûne jusqu'au sahar : c'est-à-dire qu'on peut ne rien manger au
Maghreb et manger qu'au sahar du lendemain.

D'après Abi Sa'id El Khoudri qui a entendu le Prophète dire :


" Ne faites pas el wissal et pour celui qui veut relier 2 jours l'un à l'autre, qu'il le lie jusqu'au
sahar." Les compagnons du Prophète ont dit : " Mais fais-tu le wissal toi Ô
Prophète ? " Il a répondu : " Je ne suis pas comme vous, car moi je dors et on m'alimente, et
on m'abreuve. " (rapporté par Al Bukhari et Abou Dawoud)

" el wissal " : c'est de relier 2 jours de jeûne consécutifs.

" Je ne suis pas comme vous " : en ce qui concerne la patiente et le fait de supporter la faim.

Dans ce hadith ce n'est pas de la nourriture réelle, car si cela était de la nourriture réelle, ça ne
serait plus un wissl. Certains savants ont dit que cette nourriture était le dhikr. En effet, il y a
un hadith où Fatima (‫ )رضي هللا عنها‬et 'Ali ont demandé au Prophète
de trouver une femme qui aiderait Fatima dans ses taches ménagères. Le
Prophète leur a répondu : " Ne voulez vous pas que je vous guide vers une
chose qui est meilleure que ce que vous avez commandé ? Lorsque vous vous apprêtez à
dormir dite : " Soubhan allah 33 fois, al hamdulillah 33 fois , allahu akbar 34 fois, car cela
sera meilleur pour vous qu'une ménagère." Les savants en ont déduit que le dhirk donne une
force mentale, spirituelle mais aussi une force physique.

261
7 - As siwak, se parfumer, de l'huile sur ces cheveux, le khol, les goutes qu'on met sur les
yeux et les supositoires :

Et l'auteur dit que la base dans toutes ces choses c'est l'autorisation jusqu'à la preuve du
contraire. Et si cette chose faisait partie des choses interdites pour les jeûneurs Il
l'aurait mentionné. La preuve est le verset : " Et ton Seigneur n'oublie
jamais. "

Le Prophète conseille d'utiliser el imide (comme du khol qui tend vers le


rouge) qui a des spécificités pour l'œil.

Cours n°5
Chapitre du jeûne surérogatoire – Chapitre des jours dans lesquels il est interdit
ou déconseillé de jeûner

Chapitre du jeûne surérogatoire :

1- Le jeûne des six jours de Chawal :

Abou Ayoub Al Ansari a dit que le Prophète a dit : « Celui


qui jeûne le mois de Ramadan, puis le fait suivre par 6 jours du mois de Chawal, c’est comme
s’il avait jeûné toute l’année. » (rapporté par Mouslim)

« Celui qui jeûne le mois de Ramadan » : Sous-entendu : le mois en entier. Donc on déduit
de ce hadith qu’il faut déjà avoir rattrapé les jours de Ramadan manqués avant de pouvoir
jeûner les jours de Chawal.

« puis le fait suivre par 6 jours du mois de Chawal » : Ces 6 jours peuvent être jeûné de
façon consécutif ou non, car le Prophète n’a pas fait de précision.

« c’est comme s’il avait jeûné toute l’année » : cette récompense est propre au mois de
Chawal, donc jeûner 6 jours dans un autre mois que celui-ci n’apporte pas la même
récompense. Les savants expliquent cela en disant que le fait de jeûner le mois de ramadan
équivaut à 10 mois (car la bonne action est récompensée au moins par 10) et que les 6 jours de

262
Chawal sont équivalent à 2 mois (6 multiplié par 10 font 60 jours, d’où 2 mois), ce qui fait 12
mois au total.

2- Le jeûne du jour de ‘Arafa :

Selon Abou Qatada : « Le Prophète a été questionné sur le


jeûne du jour de ‘Arafat. Il a répondu : « Il expie les péchés de l’année précédente et de
l’année futur. » Et il a été questionné sur le jeûne du jour de ‘Achoura, et il
a répondu : « Il expie les péchés d’une année passée. » » (rapporté par Mouslim)

Jeûner le jour de ‘Arafa est sounna pour celui qui n’est pas pèlerin, la preuve est le hadith
d’Oumoul Fadhl Binti-l Harith (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Les gens ont divergé chez moi à
propos du jeûne du Prophète le jour de ‘Arafa. Certains ont dit : « Il jeûne.
» d’autres ont dit : « il ne jeûne pas. » Alors je lui ai envoyé un récipient contenant du lait,
alors qu’il se trouvait sur sa monture à ‘Arafa, et il bu de ce lait. »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« il se trouvait sur sa monture à ‘Arafa, et il bu de ce lait » : On déduit donc que lorsque le


Prophète faisait le pèlerinage, il ne jeûnait pas le jour de ‘Arafa. Or il n’a
fait qu’un seul pèlerinage dans sa vie.

3- Le jour de ‘Achoura :

Il s’agit du 10ème jour du mois de Mouharram.

Selon Abou Ghatafân Ibn Tarîfin Al Mourî : « J’ai entendu Ibnou ‘Abbas
dire : « Lorsque le Prophète a jeûné le jour de ‘Achoura et a
ordonné qu’on le jeûne, ils ont dit : « Ô Messager d’Allah, c’est un jour de grande
importance chez les juifs et les chrétiens. » Et le Prophète a dit : « Si je
suis encore vivant l’année prochaine In Chaa-a-llah, nous jeûnerons également le 9ème jour.
» Et Ibnou ‘Abbas a dit : « Mais le Prophète est décédé avant. » » (rapporté par
Mouslim et Abou Dawoud)

4- Jeûner une grande partie du mois Mouharram :

Selon Abou Hourayra , Le Prophète a dit : « Le meilleur des

263
jeûnes après celui du mois de Ramdan et celui du mois d’Allah El Mouharram. Et la
meilleure prière après la prière obligatoire, est la prière nocturne. » (rapporté par Mouslim,
Abou Dawoud et An-Nassa-i)

5- Le jeûne durant le mois de Cha’bane :

Cha’bane étant le mois qui précède celui de Ramdan.

‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Je n’ai jamais vu le Prophète terminer le


jeûne d’un mois entier sauf celui du mois de Ramadan, et je ne l’ai pas vu jeûner plus de
jours dans un mois que celui de Cha’bane. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« sauf celui du mois de Ramadan » : Donc si l’on prend le hadith précédent concernant le
jeûne du mois de Mouharram, il est bien de le jeûner en grande partie mais pas en entier, car
fait aussi partie de la sounna de délaisser ce que le Prophète a délaissé.

Oussama Ibnou Zayd a dit : « O Messager d’Allah je ne t’ai pas vu jeûner un


mois plus que le mois de Cha’ban. » Et le Prophète a dit : « C’est un mois
dans lequel les gens sont distraits, entre Rajab et Ramadan. Et c’est un mois dans lequel les
actes sont élevés vers le Seigneurs des Mondes et j’aime que mes actes soient élevés alors que
je suis en état de jeûne. » (authentifié par Cheykh Al Albani)

6- Le jeûne du Lundi et du Jeudi :

Oussama Ibnou Zayd a dit : « L’envoyer d’Allah jeûnait le


lundi et le jeudi, et lorsqu’il fut questionné sur cela il a répondu : « Car les actes des
serviteurs sont exposés les lundi et jeudi. » (rapporté par Abou Dawoud)

Selon Abou Qatada , le Prophète a été interrogé sur le jeûne


du lundi, et il a répondu : « C’est le jour où je suis né et c’est le jour où la révélation m’est
parvenue. »

7- Le jeûne des 13ème, 14ème et 15ème jour de chaque mois lunaire :

Selon ‘Abdoullah Ibnou ‘Amr , le Prophète a dit : « Jeûne 3


jours de chaque mois, car la bonne action est récompensée par 10. Cela est alors comparable
au jeûne d’une année entière. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

264
Et il est préférable que ces trois jours soient les 13ème, 14ème et 15ème jour du mois lunaire,
qui sont appelés les « jours blancs » car ce sont les jours où la lune est pleine.
Selon Abou Dhar , le Prophète a dit : « Ô Abou Dhar, lorsque
tu jeûne trois de chaque mois, alors jeûne le 13ème, 14ème et 15ème jours. » (rapporté par
At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

8- Jeûner un jour sur deux :

Selon ‘Abdoullah Ibnou ‘Amr , le Prophète a dit : « Le jeûne


le plus aimé auprès d’Allah, est celui de Dawoud (‘alayhi salam). Il jeûnait un jour et ne
jeûnait pas un jour. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

9- Jeûner les neuf premiers jours du mois de Dhoul Hijja :

Ici les savants emploient souvent l’expression « ‘achra dhou-l Hijja » (10 de dhou-l Hijja),
mais cela signifie la dizaine. Et 9 fait partie de la dizaine puisque cela est approximatif. En
effet on ne peut pas dire qu’il faut jeûner les 10 premiers jours de Dhoul Hijja étant donné que
le 10ème jours est le jour de l’’Id, jour où il est interdit de jeûner.

Selon Hounayd Ibnou Khalid , selon sa femme : « Certaines des épouses du


Prophète ont dit : « Le Prophète jeûnait les 9 premiers
jours de Dhou-l Hijja, le jour de ‘Achoura, 3 jours de chaque mois, le 1er lundi du mois et le
jeudi. » » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

On voit donc que le Prophète jeûnait les 9 premiers jours, bien que les
mérites des 10 premiers jours soient reconnus. En effet, le Prophète a dit : «
Les jours dans lesquels les actes pieux sont les plus aimé auprès d’Allah sont ces jours (en
parlant des 10 premiers jours de dhou-l Hijja). » (rapporté par Al Boukhari)
Et Cheykh Ibn Taymiyya a été questionné ainsi : « Est-ce que les 10 premiers jours
de Dhou-l Hijja sont les meilleurs ou bien est-ce les 10 derniers jours de Ramadan ? » Il a
répondu : « Les 10 premiers jours de Dhou-l Hijja sont les meilleurs concernant la journée et
quant aux 10 derniers de Ramadan, ils sont les meilleurs concernant la nuit. »

Chapitre des jours dans lesquels il est interdit ou déconseillé de jeûner :

265
1- Le jour des deux fêtes :

Selon Abou ‘Oubayd Mawla Ibnou Azhar : « J’ai assisté à un jour de fête avec
‘Oumar Ibnou Khattab qui a dit : « Ce sont 2 jours dans lesquels le Prophète
nous a interdit de jeûne : le jour où vous rompez le jeûne et le jour où vous
mangez de vos bêtes sacrifiées. » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

2- Les trois jours de tachrik :

Ce sont les 3 jours qui suivent le jour de l’’Id el AdHa. Ils sont appelés at-tachrik car ce sont
les jours où les gens séchaient la viande au soleil.

Selon Abou Moura , l’esclave de Oum Hânî (‫ )رضي هللا عنها‬: « Je suis rentré avec
‘Abdallah Ibnou ‘Amr chez son père ‘Amr Ibn Al ‘Ass qui nous a
présenté à mangé en disant : « Mange. » ‘Abdallah Ibnou ‘Amr a dit : « Je jeûne. » ‘Amr Ibn
Al ‘Ass lui a dit : « Mange, car ce sont dans ces jours que le Prophète nous a ordonné de
manger et nous a interdit de jeûner. » »

« ce sont dans ces jours » : L’imam Malik a expliqué que ce sont les jours de Tachrik.

Et le Prophète a dit : « Les jours de tachrik sont des jours de nourriture, de


boisson et de rappels d’Allah. » (rapporté par Al Boukhari)

Fait exception à cette interdiction, celui qui n’a pas trouvé de bête à égorger. La preuve est le
hadith de Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬et selon Ibnou ‘Omar : « Il n’a été autorisé de
jeûner les jours de tachrik qu’à celui qui n’a pas trouvé de bête à égorger. » (rapporté par Al
Boukhari)

Ceci est valable pour celui qui fait le Hajj et la 'Oumara en même temps, car pour lui, égorger
un bête est obligatoire et Allah a dit : " S’il n’a pas les moyens qu’il jeûne trois jours
pendant le Hajj et sept jours une fois rentré chez lui, soit en tout dix jours. " (sourate Al
Baqara, v 196)

3- Le Vendredi seul :

Selon Abou Hourayra : « J’ai entendu le Prophète dire : «


Que l’un d’entre vous ne jeûne pas le vendredi sauf s’il jeûne un jour avant ou un jour après.
» » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)
266
Pour celui qui a l’habitude de jeûner le jeûne de Dawoud (‘alayhi salam), les savants disent
qu’il lui est permis de jeûner le vendredi même seul. Pour cela ils se basent sur un hadith où le
Prophète a dit : « Ne spécifiez pas le jour du vendredi comme étant un jour
de jeûne par rapport aux autres jours de la semaine, et ne spécifiez pas la nuit du vendredi
comme étant une nuit de prière par rapport aux autres nuits de la semaine. Sauf si c’est un
jeûne que vous avez l’habitude de faire. » (hadith authentique rapporté par Mouslim)

4- Le Samedi seul :

Selon ‘Abdoullah Ibnou Bousr As-Soulmî , selon sa sœur, le prophète


a dit : « Ne jeûnez le jour du samedi que lorsque c’est un jour de jeûne
obligatoire. Si l’un d’entre vous ne trouve que la peau d’un raison ou un bout de bois, qu’il le
mange. »

Ce hadith nous prouve seulement qu’il n’est pas permis de jeûner un jeûne surérogatoire le
samedi. Quant au fait qu’il n’est pas permis de jeûner ce jour seul, il y a le hadith où
Jouweriya (‫ )رضي هللا عنها‬a jeûné le vendredi et le Prophète lui a dit : « As-
tu jeûné hier ? » Elle a dit : « Non. » Il lui a dit : « As-tu l’intention de jeûner demain ? » Elle
a dit : « Non. » Il a dit : « Alors rompt ton jeûne. »

« As-tu l’intention de jeûner demain ? » : demain étant le samedi, ce hadith rejoint celui
d’Abou Hourayra où le prophète a dit concernant le jeûne du
vendredi : « Que l’un d’entre vous ne jeûne pas le vendredi sauf s’il jeûne un jour avant ou un
jour après. »
Ainsi, en rassemblant ces 2 hadith avec celui de ‘Abdoullah Ibnou Bousr As-Soulmî
, on en déduit qu’il est permis de jeûner le samedi si c’est avec un autre jour.

Il y a d’autres savants, comme cheykh Al Albani , qui considèrent que le jeûne du


samedi, en dehors du jeûne obligatoire, est toujours interdit qu’il soit précédé ou non d’un
autre jour. Cheykh Al Albani dit même que si le jour de ‘Arafa tombe un samedi il ne faut le
jeûner.

5- La seconde moitié du mois de Cha’bane :

Abou Hourayra rapporte que le Prophète a dit : « Lorsque la


2ème moitié de Cha’ban arrive, ne jeûnez pas. » (rapporté par Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

267
Il y a une divergence sur l’authenticité de ce hadith. Cheykh Al ‘Outhaymin
considère ce hadith faible, et il dit que le hadith de ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Je ne l’ai
pas vu jeûner plus de jours dans un mois que celui de Cha’bane. », est une preuve de la
faiblesse du hadith, car si le Prophète a jeûné le plus dans ce mois, cela
signifie qu’il a jeûné plus de la moitié. Wallahou a’lem.

Et selon Abou Hourayra également, le Prophète a dit : « Ne


précédez pas le Ramadan d’un jour ou deux, sauf si un homme a l’habitude de jeûner, alors
qu’il jeûne ces jours. »

6- Le jour du doute :

Selon ‘Amar Ibnou Yâssir : « Celui qui jeûne le jour du doute, il a alors désobéi
à Abou-l Qassim. » (rapporté par At-Tirmidhi et Abou Dawoud)

Le jour du doute ne peut être que le 30ème jour d’un mois. En effet, si la nuit du 30ème jour
est couverte et qu’on ne peut pas voir la lune, alors le 30ème jour est un jour de doute (la nuit
précède toujours le jour), car on ne sait pas si c’est effectivement le 30ème du mois ou si c’est
le 1er jour du mois suivant. Donc lorsqu’il y a ce doute, il n’est pas permis de jeûner, et de
compléter le mois de Cha’bane à 30 jours (car les mois lunaire son de 29 ou 30 jours).

7- Le jeûne continuel :

C’est-à-dire de jeûner toute l’année, même si la personne mange les jours où le jeûne est
interdit.

Selon ‘Abdoullah Ibnou ‘Amr : « Le Prophète m’a dit : « Ô


‘Abdoullah Ibou ‘Amr, tu jeûnes toute l’année et tu pris toute la nuit. En faisant cela tu portes
atteinte à tes yeux et tu t’affaiblis. Point de jeûne pour celui qui jeûne continuellement. » »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Ce jeûne n’est pas accepté comme l’a dit le Prophète , car il lui manque
une des conditions d’acceptations des œuvres qui est le suivi de la sounna du Prophète
et ausi car le Prophète a dit qu’il n’y avait pas de
meilleur jeûne que celui de Dawoud (‘alayhi salam).

Et selon Abou Qatada : « Un homme est venu vers le Prophète et lui a demandé :
« Ô Messager d’Allah, comment jeûnes-tu ? » Le Prophète s’est énervé. ‘Omar a vu le

268
Prophète énervé et a dit : « Nous approuvons Allah comme Seigneur, l’Islam comme religion,
Mouhammed comme Envoyer, nous demandons la protection d’Allah contre le courroux et la
colère d’Allah, nous demandons la protection d’Allah contre la colère de Son Prophète. »
‘Omar ne cessait de répéter ces phrases jusqu’à ce que la colère du Prophète se soit apaisée,
puis il a dit : « Ô Messager d’Allah, qu’en est-il de celui qui jeûne toute l’année ? » Le
Prophète a répondu : « Il n’a ni jeûné ni mangé. » » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

« Le Prophète s’est énervé » : Les savants ont donné 2 explications possibles au fait que le
Prophète se soit énervé :
1- Soit parce qu’il ne souhaitait pas dire comment il adorait Allah car cela
est personnel entre lui et Allah.
2- Soit parce que cet homme risquerait de prendre la réponse du Prophète
comme une obligation pour lui et qu’il ne pourrait pas la mettre en pratique.

8- L’interdiction à la femme de jeûner sans l’autorisation de son mari lorsqu’il est


présent :

Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit : « Que la femme ne


pas jeûne en présence de son mari sans son autorisation. » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

La plupart des savants disent cela est propre au jeûne surérogatoire seulement.

Cours n°6
Chapitre de la retraite spirituelle – La nuit du destin

Définition de la retraite spirituelle :

Définition dans la langue arabe : Retraite spirituelle se dit en arabe El I’tikâf (‫)اإل ْعتِ َكاف‬,
qui vient de I’takafa signifiant : rester dans un endroit et y rester.

Définition au sens religieux : C’est de rester dans une mosquée pour se consacrer
entièrement à l’adoration d’Allah .

269
Quand a lieu la retraite spirituelle ?

La retraite spirituelle a lieu pendant les 10 derniers jours du Ramadan.

Il y a divergence des savants concernant cela :

Certains pensent que la retraite spirituelle peut se faire à n’importe quel moment de
l’année.

Leur preuve est qu’il a été rapporté dans Sahih el Boukhari que le Prophète
a fait la retraite spirituelle pendant le Ramadan mais aussi pendant les 10
premiers jours de Chawal, ceci en guise de rattrapage (car il n’avait pas put la faire pendant le
Ramadan).
De plus il y un hadith de ‘Oumar Ibnou-l Khattab qui est venu voir le Prophète
et lui a dit : « Ô Envoyer d’Allah, j’ai fait un vœu pendant la période
antéislamique, qui est de faire une nuit de retraite spirituelle dans la mosquée sacrée de La
Mecque. » Et le Prophète lui a dit : « Accompli ton vœu. » Et les savants ont
dit qu’il n’y a pas de preuve dans ce hadith que cela était pendant le ramadan.
Ainsi, cela est permis à n’importe quel moment, mais le mieux est de l’accomplir pendant le
Ramadan, car il est rapporté dans un hadith authentique que le Prophète a
fait la retraite spirituelle durant les 10 premiers jours du Ramadan, et une autre année il l’a fait
entre le 10ème et le 20ème jour du Ramadan, puis lorsqu’il a été informé
que la nuit du Destin se trouvait dans les 10 derniers jours, il l’a toujours
fait pendant cette période, jusqu’à sa mort.

Les autres savants disent que la retraite spirituelle ne peut se faire que pendant les 10
derniers jours de Ramadan.

Et c'est l'avis de Cheykh Al ‘Outhaymin , ceci car le Prophète l’a


fait à cette période jusqu’à sa mort. Concernant le hadith où le Prophète a
fait la retraite spirituelle pendant le mois de Chawal, Cheykh Al ‘Outhaymin dit que
l’on ne peut pas comparer une chose rattraper avec une chose que l’on fait. Et pour le hadith
d’Oumar Ibnou-l Khattab , il dit que le Prophète a accepté ce
fait sans pour autant le légiférer à sa communauté (c’est-à-dire qu’il n’a pas appelé les gens à
faire cela).

270
Le jugement de la retraite spirituelle :

L’unanimité des savants dit que la retraite spirituelle est une sounna recommandée.

La nuit du destin :

La recherche de la nuit du destin :

Le but de la retraite spirituelle est d’atteindre le bien et pour que cela coïncide avec la nuit du
destin, qui est une nuit ayant beaucoup de mérites.

Allah a dit : « Nous l’avons certes, fait descendre (le Coran) pendant la nuit d’Al-Qadr.
Et qui te dira ce qu’est la nuit d’Al-Qadr ? La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois.
Durant celle-ci descendent les Anges ainsi que l’Esprit, par permission de leur Seigneur pour
tout ordre. Elle est paix et salut jusqu’à l’apparition de l’aube. » (sourate Al Qadr)

« la nuit d’Al-Qadr » : Il y a 2 sens possibles à ce terme :


1 - La nuit de valeur (c-à-d qui a de la valeur), car elle est meilleure que 1 000 mois.
2 - La nuit du destin, c’est-à-dire une dans laquelle est écrite la destinée des gens pour l’année
à venir.

Il faut savoir que l’Ecriture se divise en 3 :


1 - l’Ecriture dans le Livre Préservé, qui est auprès d’Allah et qui a été écrit 50 mille
ans avant la création des cieux et de la terre. Tout ce qui y est écrit dedans ne peut être
modifié.
2 - l’Ecriture qui est faite pour l’enfant au 4ème mois de grossesse. En effet, à ce moment un
ange est envoyé à l’enfant, qui reçoit l’ordre d’écrire 4 choses le concernant : Sa subsistance,
sa durée de vie, ses actes et sa condition heureuse ou malheureuse.
3 - l’Ecriture annuelle, qui a lieu pendant la nuit du destin, comme a dit Allah : « Nous
l’avons fait descendre en une nuit bénie, Nous sommes en vérité Celui qui avertit, durant
laquelle est décidé tout ordre sage. » (sourate Ad-Duhan, v. 3 et 4)

« l’Esprit » : Il s’agit soit de Jibril (‘alayhi salam) soit une catégorie d’ange bien précise.

Détermination de la nuit du destin :

Selon ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète accentuait ses adorations


271
pendant les 10 derniers jours du Ramadan et disait : « Recherchez la nuit du Destin pendant
les 10 derniers jours de Ramadan. » » (rapporté par Al Boukhari)

Selon ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬également, le Prophète a dit : « Recherchez la


nuit du Destin pendant les nuits paires des 10 dernières nuits du Ramadan. » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

Il y a une divergence des savants quant à la détermination de cette nuit. Il y a même près
de 40 avis différents. Cependant, il y a des moyens de reconnaître cette nuit par des signes que
nous a donnés le Prophète et par des athars des compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬,
comme :
- le Prophète a dit dans un hadith que le lendemain de cette nuit, lorsque le
soleil se lève, il est net et n’a pas de rayons autour de lui.
- le Prophète a dit dans un hadith : « C’est une nuit où il ne fait ni chaud ni
froid. »
- dans un hadith le Prophète a rêvé qu’il priait la nuit du destin alors qu’il
avait de la boue sur son front. Et ceci est arrivé une fois que le Prophète
prie alors qu’il pleuvait, et l’eau est entrée par le toit ce qui donna de la boue au sol. Cette nuit
là était la 21ème nuit du Ramadan.
- des compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬ont rêvé avoir vu la nuit du destin dans les 7 derniers nuit du
Ramadan (et les savants disent qu’il est possible de voir la nuit du destin en rêve)
- des compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬, et parmi eux Anas, ont juré de façon ferme (c-à-d sans dire «
incha-a Llah) que la nuit du destin était la 27ème nuit du Ramadan.

Certains savants disent que la nuit du destin est la 27ème nuit du Ramadan et d’autres disent
qu’elle change d’année en année. Et cheykh Al ‘Outhaymin dit concernant ce
dernier avis : « C’est l’avis qui rassemble tous les hadith. »

Mérites de la nuit du destin :

Allah a dit : « La nuit d’Al-Qadr est meilleure que mille mois. » (sourate Al Qadr)

Cela signifie que l'adoration d'Allah pendant la nuit du Destin est meilleure que l'adoration
d'Allah nuit et jour pendant 1000 mois, c'est-à-dire plus de 83 ans.

Selon Abou Hourayra , le Prophète a dit : « Celui qui veille


(en prière) pendant la nuit du destin, en ayant foi en Allah et en espérant Sa
récompense, ses péchés antérieurs lui seront pardonnés. » (rapporté par Al Boukhari et

272
Mouslim)

La retraite spirituelle ne peut avoir lieu que dans une mosquée :

Allah a dit : « Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite
spirituelle dans les mosquées. » (sourate Al Baqara, v. 187)

De plus le Prophète n’a fait la retraite spirituelle que dans une mosquée.

Ce qu’il faut faire et ne pas faire pendant la retraite spirituelle :

Il est préférable et recommandé de se consacrer entièrement à l’adoration d’Allah ,


comme la prière, la lecture du Coran, les faire des adhkar (c’est-à-dire le tasbih, le tahmid, le
tahlil, le takbir), les invocations, la prière sur le Prophète , les discussions
en rapport avec la science religieuse, et autre que cela.

Concernant « les discussions en rapport avec la science religieuse », les savants ont été
interrogé sur le fait qu’une personne en retraite spirituelle assiste à des cours. Ils ont dit que,
bien que l’apprentissage de la science soit une adoration qui est même très méritoire, ce n’est
pas ce type d’adoration qui est demandé le plus pendant la retraite spirituelle. Il est permis
d’assister à 1 ou 2 cours mais il ne faut pas faire que cela, car ce qui est connu comme
adoration à faire pendant la retraite spirituelle, c’est la prière, l’invocation etc…

Il est détestable de parler ou de s’occuper des choses qui ne nous concernes pas. De même
qu’il est déconseiller de s’abstenir de parler en pensant que cela rapproche d’Allah ,
car cela n’est pas une pratique à faire en Islam. En effet, le Prophète a
interdit à une personne de ne pas parler toute une journée. Contrairement aux législations qui
nous ont précédées où le faite de jeûner signifiait également le fait de ne pas parler. La preuve
de cela est la parole d’Allah qui dit : « Dis (lui) : « Assurément, j’ai voué un jeûne au
Tout Miséricordieux : je ne parlerai donc aujourd’hui à aucun être humain. » » (sourate
Maryam, v. 26) Dans ce verset le terme jeûner signifie également de ne pas parler.

Il est autorisé à celui qui fait une retraite spirituelle de sortir de l’endroit où il s’est recueilli
lorsqu’il a un besoin imminent. De même qu’il lui est autorisé de se peigner les cheveux, de
se raser la tête, de se couper les ongles et de laver son corps.
Par besoin imminent il y a par exemple le fait de sortir pour se nourrir, pour faire ses besoins

273
si les toilettes se situent en dehors de la mosquée

Ce qui annule la retraite spirituelle, c’est de sortir sans besoin et d’avoir un rapport avec
son épouse.

Il est autorisé à une femme de faire la retraite spirituelle, de même que de rendre visite à
son époux dans la mosquée. La preuve de cela est que Safiya (‫ )رضي هللا عنها‬est venue rendre
visite au Prophète alors qu’il était en retraite spirituelle. Il
a accepté sa visite, lui a accordé son temps et même plus, il l’a
raccompagné jusqu’à la porte de la mosquée. Et à ce moment là, 2 hommes parmi les Ansars
sont passés en marchant rapidement, alors qu’il faisait nuit. Le Prophète
leur a dit : « Ralentissez. » Puis il leur a informé que c’était son épouse Safiya avec lui. Ces
hommes ont dit, étonné : « Ô Messager d’Allah, pourquoi nous dis-tu cela ? Jamais nous ne
pourrions imaginer que la femme qui est avec n’est pas une de tes épouses. » Et le Prophète
leur a dit : « Le Diable circule dans les fils d’Adam comme le sang circule
dans les veines. Et j’ai peur que le Diable vous insuffle quelque chose. »

274
- Le livre de la Zakat -

Cours n°1- Le Livre de la Zakat – Le statut de la Zakat en Islam – L'obligation de la donner –


La mise en garde de s'en abstenir – Le jugement de celui qui la délaisse – Pour qui la Zakat
est obligatoire? - Les différentes catégories de bien concernées par la Zakat – La Zakat de l'or
et de l'argent.

Cours n°2 - Chapitre de la Zakat des bijoux – La Zakat des cultures – Le seuil (Nissab)
rendant obligatoire la Zakat sur les cultures – La quantité des récoltes à donner en Zakat –
L'autorisation d'estimer les cultures avant la récolte – La Zakat des chameaux.

Cours n°3 - Chapitre de celui qui doit en Zakat une chamelle d'un âge précis sans la posséder
- La Zakat des vaches – La Zakat des ovins – Les conditions à remplir pour donner la Zakat
sur les bestiaux – Ce qui en doit pas être pris pour la Zakat – Le Jugement du mélange – La
Zakat du « Rikaz » - Les 8 catégories autorisées à percevoir la Zakat.

Cours n°4 - Chapitre des 8 catégories autorisées à percevoir la Zakat – Les pauvres – Les
nécessiteux – Ceux qui travaillent pour la Zakat – Ceux dont les cœurs sont à gagner – Pour
l'affranchissement d'un esclave.

Cours n°5 - Reconversion d'une personne à l'islam - Chapitre des 8 catégories autorisées à
percevoir la Zakat – Les personnes endettées – Ceux qui sont dans le sentier d'Allah – Le
voyageur – Chapitre de Zakat Al Fitr – Son jugement – La sagesse de Zakat Al Fitr – Les
personnes qui doivent la donner – La quantité à donner – Le moment où il faut la donner –
Les personnes qui ont le droit d'en bénéficier.

275
Cours n°1
Le Livre de la Zakat – Le statut de la Zakat en Islam – L'obligation de la donner
– La mise en garde de s'en abstenir – Le jugement de celui qui la délaisse – Pour
qui la Zakat est obligatoire ? - Les différentes catégories de bien concernées par
la Zakat – La Zakat de l'or et de l'argent

Le statut de la Zakat en Islam :

Définition :

Dans la langue : Le terme « Az-zakat » en arabe signifie la croissance et l’augmentation.


En Islam : C’est adorer Allah (‫ )تعالى‬en donnant, de façon obligatoire, une part d’argent ou de
bien défini par l’Islam, à des personnes bien précises.

La zakat est aussi appelée Sadaqa. Ce sont 2 termes qui veulent dire la même chose, comme
Allah l’a dit dans le Coran : « Prélève de leurs biens une Ṣadaqa par laquelle tu les purifies. »
(Sourate At-Tawba, verset 103)

C’est un pilier de l’Islam :

La zakat est un des piliers de l’Islam et une obligation. C’est le 3ème pilier de l’Islam, après
les attestations et la prière.
La preuve est le hadith d’Ibn ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنهما‬qui dit que le Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a dit : « L’Islam est basé sur 5 piliers : L’attestation qu’il n’y a de divinité digne d’être
adorée si ce n’est Allah et que Mohammed est Son Envoyer, de faire la prière, de acquitter de
l’aumône, de faire le pèlerinage de la Maison et de jeûner le mois de Ramadhan. » (rapporté
par Al Boukhari et Mouslim)

Et la zakat a été citée avec la prière dans 82 versets du Coran.

L'obligation de la donner :

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Prélève de leurs biens une Ṣadaqa par laquelle tu les purifies. » (Sourate
At-Tawba, verset 103)

276
Et Allah (‫ )تعالى‬a dit également : « Tout ce que vous donnerez à usure pour augmenter vos
biens aux dépens des biens d’autrui ne les accroît pas auprès d’Allah, mais ce que vous
donnez comme Zakāt, tout en cherchant la Face d’Allah (Sa satisfaction)... Ceux-là verront
[leurs récompenses] multipliées. » (Sourate Ar-Roum, verset 39)

Et selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui donne
en aumône l’équivalent d’une datte provenant d’un argent licite, et Allah n’accepte que le
bon, Allah l’acceptera par Sa main droite. Puis Il la fera augmenter, comme l’un d’entre vous
élève un poulain jusqu’à l’âge adulte, et l’augmentera jusqu’à ce qu’elle atteigne la taille
d’une montagne. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

« Allah n’accepte que le bon » : Parmi les conditions pour qu’une sadaqa soit acceptée, il
faut qu’elle soit donné avec un argent licite, ou obtenu de façon licite.

« Allah l’acceptera par Sa main droite » : Il y a dans ce hadith un preuve que la Main
droite fait partie des attributs d’Allah.

Et dans la zakat il y a beaucoup de bienfaits pour le musulman, parmi eux :


- elle permet au musulman de compléter sa foi et sa religion, car c’est un pilier de l’Islam. Or
plus on accompli de piliers et plus cela renforce la religion.
- c’est une preuve de la sincérité du musulman, car l’argent est aimé des gens de façon
excessive.
- cela permet de purifier le comportement
- cela apaise le cœur de la personne
- cela permet à la communauté musulmane d’être comme une seule famille
- cela permet d’apaiser la colère des pauvres et de leur donner une bonne image des personnes
riches
- cela préserve la société musulmane de nombreux délis, comme le vole par exemple

La mise en garde de s'en abstenir :

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Que ceux qui gardent avec avarice ce qu’Allah leur donne par Sa grâce,
ne comptent point cela comme bon pour eux. Au contraire, c’est mauvais pour eux: au Jour de
la Résurrection, on leur attachera autour du cou ce qu’ils ont gardé avec avarice. C’est Allah
qui a l’héritage des cieux et de la terre. Et Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous
faites. » (Sourate Ali ‘Imran, verset 180)

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui à qui Allah a
277
donné de l’argent et ne donne pas l’aumône qu’il doit donner, il lui sera apporté, le Jour du
Jugement, « choujâ3a aqra3 » qui aura 2 taches noires au dessus de ses yeux, et qui le
serrera autour du cou. Puis il dira : « Je suis ton trésor, je suis ton argent. » Puis le Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬récita le verset : « Que ceux qui gardent avec avarice ce qu’Allah leur
donne par Sa grâce, ne comptent point cela comme bon pour eux… » » (rapporté par Al
Boukhari)

« choujâ3a aqra3 » : C’est un immense serpent qui n’a pas de poils, à tête lisse. Ce sont
ceux dont le venin est le plus dangereux.

Et Allah (‫ )تعالى‬a dit : « A ceux qui thésaurisent l’or et l’argent et ne les dépensent pas dans le
sentier d’Allah, annonce un châtiment douloureux, * le jour où (ces trésors) seront portés à
l’incandescence dans le feu de l’Enfer et qu’ils en seront cautérisés, front, flancs et dos : «
Voici ce que vous avez thésaurisé pour vous-mêmes. Goûtez de ce que vous thésaurisiez. » »
(Sourate At-Tawba, verset 34 – 35)

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Toute personne
possédant de l’or ou de l’argent sans en donner les droits, le Jour du Jugement, ce qu’elle
n’aura pas donné aura la forme de plaques de feu chauffées par le feu de l’Enfer. Elles lui
seront appliquées sur son front, ses flancs et son dos. A chaque fois que ces plaques
refroidiront, elles seront de nouveau réchauffées par le feu de l’Enfer. (Ce châtiment durera)
dans un jour dont la durée est de 50 000 ans, jusqu’à ce que le jugement soit fait entre les
gens et que chacun voit sa destinée : soit au Paradis, soit en Enfer. » Il a été dit au Prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Ô Envoyer d’Allah, qu’en est-il des chamelles ? » Il
répondit : « Toute personne possédant un chameau sans en donner les droits, et parmi ces
droits de donner son lait lorsqu’elle s’abreuve, le Jour du Jugement, toutes les chamelles
qu’elle possédait seront amenées dans un endroit vaste et plat, elles seront bien portantes et
grasses, et il ne manquera aucune d’elle ne serait-ce un chamelon. Et ce troupeau piétinera et
mordra cette personne, au point que lorsque le dernier chameau sera passé sur elle, le
premier repassera à nouveau. (Ce châtiment durera) dans un jour dont la durée est de 50 000
ans, jusqu’à ce que le jugement soit fait entre les gens et que chacun voit sa destinée : soit au
Paradis, soit en Enfer. » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)

« sans en donner les droits » : C’est-à-dire sans en donner les droits d’Allah sur cet argent.
Et il y a 2 types de droits :
1- les droits obligatoires, comme la zakat, les dépenses du à la famille, ou le remboursement
des dettes…
2- les droits qui ne sont pas obligatoires, mais préférable, comme le fait de prêter de
l’argent…
Dans ce hadith il est question du droit obligatoire.

278
« et parmi ces droits de donner son lait lorsqu’elle s’abreuve » : C’est-à-dire de donner du
lait de la chamelle aux pauvres après qu’elle se soit abreuver. Ceci est un des droits
préférables.

Le jugement de celui qui la délaisse :

La zakat fait partie des obligations qui fait l’unanimité de la communauté musulmane. Elle est
connue de tout le monde au point qu’elle fasse partie des choses essentielles de la religion. Et
celui qui renie l’obligation de la zakat sort de l’Islam, sauf pour celui qui a embrassé l’islam
récemment et qui ne connaît pas son jugement.

Quant à celui qui s’abstient de la donner, tout en attestant son obligation, il a alors commis un
grave péché, sans que cela ne le fasse sortir de l’Islam. Il est du devoir du gouverneur de
prendre la zakat de cet homme, même contre son gré, et de prendre la moitié de ses biens en
guise de punition et d’amende. La preuve de cela est le hadith de Bahz Ibn Hakim ( ‫رضي هللا‬
‫)عنه‬, selon son père, selon son grand-père, qui dit : « J’ai entendu le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬dire : « Pour chaque chamelle « sâ-ima », pour chaque 40, la zakat est le chamelon de 2
ans, et les chameaux ne doivent pas être séparé dans leur compte. Celui qui la donne (cette
zakat) en espérant la récompense, alors il l’aura. Et celui qui ne la donne pas, alors nous la
prendrons, ainsi que la moitié de son argent, car ceci est une obligation d’Allah. Et ce qui
sera pris sera interdit à la famille de Mohammed (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. » » (rapporté par Abou
Dawoud, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« sâ-ima » : C’est-à-dire qui se nourrie du pâturage, et non d’une nourriture préparée ou


apportée par l’homme.

« pour chaque 40 » : c’est-à-dire lorsque leur nombre atteint les 40.

« le chamelon de 2 ans » : Littéralement, c’est « le petit de celle qui allaite », car en général
sa mère a déjà un autre petit qui allaite.

« les chameaux ne doivent pas être séparé dans leur compte » : Nous verrons ces détails
par la suite, mais cela veut dire que si 2 personnes possèdent chacun 20 chameaux, qui se
nourrissent dans le même pâturage et sont toujours ensemble, alors les 2 propriétaires doivent
payer la zakat car leurs chameaux atteignent les 40.

« Et ce qui sera pris sera interdit à la famille de Mohammed » : ceci car l’argent de la zakat
est interdit au Prophète et sa famille.

Et ceux qui s’abstiennent de donner la zakat, tout en considérant l’obligation de celle-ci, et qui

279
ont une capacité à se défendre, alors ils doivent être combattus jusqu’à ce qu’ils la donnent.
En effet, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens
jusqu’à ce qu’ils attestent qu’il n’y a pas de divinité digne d’être adoré en dehors d’Allah et
que Mohammed (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est Son envoyer, qu’ils fassent la prière, qu’ils versent la
zakat. S’ils s’en acquittent, alors leur sang et leurs biens seront sacrés, excepté dans les cas
où ils sont coupables au regard de l’Islam, et Allah les jugera en dernier ressort. » (rapporté
par Al Boukhari et Mouslim)

Et selon Abou Hourayra (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est décédé,
Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬a repris les reines. Et lorsque les mécréants parmi les arabes ont
mécru, ‘Oumar Ibn Al Khattab (‫ )رضي هللا عنه‬lui a dit : « Pourquoi combats-tu les gens, alors
que le Prophète a dit : « J’ai reçu l’ordre de combattre les gens jusqu’à ce qu’ils disent ‘lâ
ilaha illa-llah’ et celui qui l’a dit alors son argent et sa personne sont sacrés, sauf dans les
droit de l’Islam, et Allah est le seul juge dans ce qu’ils cachent. » Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬a
dit : « Par Allah, je combattrais ceux qui séparent la prière de la zakat, car la zakat est le
droit sur l’argent. Et je jure par Allah que s’ils refusent de donner une corde qu’ils avaient
l’habitude de donner au Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, je les combattrais pour cela. » Puis
‘oumar (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Je jure par Allah, que le simple fait qu’Allah ait apaisé le cœur
d’Abou Bakr dans cela, j’ai su que c’était la vérité. » » (rapporté par Al Boukhari et
Mouslim)

Pour qui la Zakat est obligatoire ?

Elle est obligatoire pour tout musulman, libre, possédant le seuil minimum imposable. Ce
minimum doit être en possession de la personne pendant une durée de un an, pour l’argent, les
bestiaux,… Mais pas pour les cultures, la zakat doit être donné le jour de la récolte si le seuil
est atteint ou dépassé.
Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Mangez de leurs fruits, quand ils en produisent ; et acquittez-en les droits
le jour de la récolte. » (Sourate Al An’am, verset 141)

Les différentes catégories de bien concernées par la Zakat :

La zakat est obligatoire sur l’or et l’argent, sur ce qui est moissonné, sur les fruits, sur les
animaux, et sur les trésors enterrés.

1 - La Zakat de l'or et de l'argent :


280
Le seuil minimum (Nissab) :

Le seuil minimum pour l’or est de 20 Dinars. Un dinar islamique est équivalent à 4,25
grammes (4 grammes et ¼), donc 20 Dinars correspond à 85 grammes d’or. Et le seuil pour
l’argent est de 200 Dirhams, c’est-à-dire 595 grammes.
Une fois le seuil atteint et en possession de la personne pendant un an, la zakat sur l’or et
l’argent est le quart du dixième, ou 2,5%.

La preuve est le hadith de ‘Ali Ibn Abi Talib (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a dit : « Lorsque tu as 200 Dirhams en ta possession pendant 1 an, alors tu dois donner
en zakat 5 Dirhams. Et pour l’or, tu n’as rien à donner que lorsque tu auras en ta possession
20 Dinars pendant 1 an. A ce moment là tu devras payer la moitié d’un Dinar. » (rapporté par
Abou Dawoud)

« en ta possession pendant 1 an » : Pendant 1 an, cela signifie que la personne devra


posséder au moins 85 gr d’or au cours de l’année pour devoir payer la zakat. Si cette quantité
augmente ou reste égale au moins à 85 gr alors cela n’aura pas d’influence. Mais si la quantité
baisse en dessous du seuil minimum, c’est seulement après avoir atteint à nouveau le seuil que
la personne devra comptabiliser la durée de un an.

Si une personne possède les 2, l’or et l’argent, mais ne possède pas le seuil minimum ni pour
l’un, ni pour l’autre, elle ne doit pas payer de zakat. Elle n’a pas à rassembler les 2 pour
atteindre le seuil car l’or et l’argent sont différents.

Cours n°2
Chapitre de la Zakat des bijoux – La Zakat des cultures – Le seuil (Nissab)
rendant obligatoire la Zakat sur les cultures – La quantité des récoltes à donner
en Zakat – L'autorisation d'estimer les cultures avant la récolte – La Zakat des
chameaux

La Zakat sur les bijoux :

La zakat des bijoux est obligatoire. La preuve est la globalité du verset, ainsi que les ahadith
rapportés à ce sujet. Et il n’y a aucune preuve que les bijoux soit exclus du verset : « Et ceux
qui gardent l’argent et l’or… » Au contraire, il y a même des ahadith qui prouvent que cela est

281
obligatoire.
Parmi ces ahadith il y a le hadith de Oum Salama (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Je portais des
bijoux brillant d’or. Et j’ai dit : « Ô Messager d’Allah, est-ce que ceci est un trésor ? » Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Lorsque tu as en possession des bijoux dont la valeur
dépasse le seuil, alors donne en aumône sur ces biens et ce ne sera pas considéré comme un
trésor. » » (rapporté par Abou Dawoud et Daraqoutni)

On déduit plusieurs choses de ce hadith :


- la permission aux femmes de porter de l’or.
- les trésors ne sont pas forcement ce qui est enterré.

Et selon ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬est entré et a vu de grosses
bagues d’argent dans mes mains. Et il m’a dit : « Qu’est-ce que cela Ô ‘Aïcha ? » » Elle a dit
: « Je les ai fabriqué pour m’embellir pour toi. » Il a dit : « Est-ce que tu donnes la zakat
dessus ? » Elle a dit : « Non, ou mâchallah » Et le Prophète ( ‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : «
C’est ce qui te suffit pour l’Enfer. » (rapporté par Abou Dawoud et Daraqoutni)

« ou mâchallah » : C’est-à-dire : elle a dit « non » ou autre que cela.

Il y a une divergence des savants concernant la zakat sur les bijoux :


- La majorité des savants considèrent que les bijoux qui sont utilisés par la femme ne sont pas
sujets à la zakat. Ils utilisent comme preuve le hadith du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Il n’y
a pas dans les bijoux de zakat. » Et c’est sur ce hadith que porte la divergence car d’autres
savants, comme cheykh Al Albani, considèrent ce hadith comme faible voir nul. Mais ils
disent également que c’est parce que la femme les utilise, et que ce n’est pas quelque chose
qui croit comme un salaire ou autre.
- Et les 3 grands savants qui considèrent la zakat sur les bijoux sont Cheykh Al Albani,
Cheykh Al ‘Outhaymin et Cheykh Ibnou Baz.

C’est le propriétaire du bien qui doit payer la zakat dessus. Donc concernant les bijoux, c’est à
la femme de la payer. Certains savants disent qu’il est autorisé au mari de la payer à sa place
si elle lui donne l’autorisation. Et si elle possède des bijoux dont la valeur a atteint le nissab
mais qu’elle ne possède pas d’argent (liquide) pour payer la zakat, alors elle doit vendre ou
donner de ses bijoux.

2 - La Zakat des cultures et fruits :

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « C’est Lui qui a créé les jardins, treillagés et non treillagés ; ainsi que les
palmiers et la culture aux récoltes diverses ; [de même que] l’olive et la grenade, d’espèce
semblables et différentes. Mangez de leurs fruits, quand ils en produisent ; et acquittez-en les
282
droits le jour de la récolte. Et ne gaspillez point car Il n’aime pas les gaspilleurs. » (Sourate Al
An’am, verset 141)

Les catégories pour lesquelles sortir la zakat :

La zakat ne doit être sortie que sur 4 catégories, qui sont citées dans le hadith suivant :
Selon Abou Bourayda (‫)رضي هللا عنه‬, qui rapporte de Abou Moussa Al Ach’ari et de Mou’adh
Ibnou Jabal (‫ )رضي هللا عنهما‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les a envoyé au Yémen afin
d’enseigner aux gens les choses de la religion. Et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a ordonné de ne
prendre la zakat que de ces 4 choses : le blé, l’orge, les dattes et le raisin sec. » (rapporté par
Al Hakim et Al Bayhaqi)

Il y a divergence des savants à ce sujet :


- Certains pensent que seul ces 4 catégories sont concernées par la zakat, et ceci en se basant
sur le hadith cité.
- D’autres savants considèrent ce hadith faible et ils pensent que la zakat concerne tout ce qui
sort de la terre mais à 2 conditions :
1 – que cela soit utilisé comme un aliment. Par exemple, les épices ne sont pas comptées dans
la zakat car cela est utilisé uniquement pour donner du goût aux aliments.
2 – que cela se conserve. Par exemple : la tomate ne se conserve pas donc il n’y a pas de zakat
dessus.

Le seuil minimum (Nissab) :

Selon Abou Sa3id Al Khoudri ( ‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il n’y a pas
de zakat pour celui qui possède moins de 5 chamelles. Il n’y a pas de zakat pour moins de 5 «
awâq » et il il n’y a pas de zakat pour moins de 5 « awsouq ». » (rapporté par Al Boukhari,
Mouslim, At-Tirmidhi, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« awâq » : pluriel de « ouqiya » qui correspond, à l’unanimité des savants, à 40 Dirhams.


Donc, le seuil pour l’argent est de 200 Dirhams (40x5=200)

« awsouq » : pluriel de « wasaq » qui correspond à 60 sa3a. (1 sa’ = 4 Moud = 2 kg et 40


gr) Et 1 moud c’est la contenance des 2 mains jointes. Donc 5 awsouq correspond à 300 sa3a,
donc 612 Kilos.

La quantité des récoltes à donner en Zakat :

Selon Jâbir (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ce qui est arrosé par les
rivières ou par la pluie, la zakat est le dixième. Et ce qui est arrosé à l’aide du chameau, la
zakat est la moitié du dixième. » (rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)
283
Selon Ibnou ‘Oumar (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ce qui est arrosé par
le ciel ou les rivières ou qui est « 3athari », la zakat est le dixième. Et ce qui a été arrosé, la
zakat est la moitié du dixième. » (rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud, At-Tirmidhi, An-
Nassa-i et Ibnou Majah)

« 3athari » : c’est-à-dire qui possède des racines peu profondes et donc qui s’alimente par
lui-même.

L’estimation concernant les palmiers et les vignes :

Il est autorisé d'estimer la quantité de zakat à donner avant la récolte, pour éviter que certaines
personnes ne cachent une partie des récoltes au moment de la payer.
Selon Abou Houmayd As-Sâ3idi (‫ )رضي هللا عنه‬: « Nous sommes sortis avec le Prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬lors de la bataille de Tabouk et lorsque nous arrivâmes à Wâdi-l Qourâ, nous
vîmes une femme dans son jardin. Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à ses Compagnons :
« Estimez. » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a estimé que les dattes seraient de 10 « awsouq
». Il a alors dit à cette femme : « Compte le nombre de « awsouq » lorsque
tes dattes seront mures. » […] Au retour, en passant de nouveau à Wâdi-l Qourâ, il ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬dit à la femme : « Combien t’as rapporté ton jardin ? » Elle a dit : « 10 « awsouq »,
l’estimation du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. » (rapporté par Al Boukhari)

« Wâdi-l Qourâ » : Ville se situant entre Médine et Tabouk.

Selon ‘Aïcha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬envoyait ‘Abdallah Ibn RawâHa
afin d’estimer les palmiers des juifs avant que les dattes ne soient mures. Il leur a donné le
choix entre de donner la moitié de ce qu’il avait estimé en datte ou de prendre la moitié de
leur palmier. Et à chaque fois le peuple juif choisissait de donner l’équivalent en dattes. »
(rapporté par Abou Dawoud)

3 - La Zakat d’el Mawâchi :

El Mawâchi comporte 3 catégories : la chamelle, la vache et les ovins (mouton, brebis, chèvre
et bouc).

A – La Zakat des chameaux :

Nissab :

284
Selon Abou Sa3id Al Khoudri (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il n’y a pas
de zakat dans moins de 5 chamelles. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, At-Tirmidhi, An-
Nassa-i et Ibnou Majah)

La quantité à donner en zakat :

Selon Anas Ibnou Malik (‫ )رضي هللا عنه‬: Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬a écrit un livre lorsqu’il m’a
envoyé à BaHrayn : « Bismillahi R-rahmani R-rahim. Ceci est la zakat obligatoire que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné aux musulmans, et qui a été ordonné par Allah à
Son Envoyer. Celui parmi les musulmans à qui on demande cette zakat légalement, qu’il la
donne. Et celui à qui on demande plus que ce qu’il ne doit donner, alors qu’il ne la donne pas
: Jusqu’à 24 chameaux, pour chaque 5 chamelles, donner en zakat une brebis. A partir de 25
chameaux jusqu’à 35, donner une bint MakhâD. A partir de 36 jusqu’à 45, donner une bint
Laboûn. A partir de 46 jusqu’à 60, donner une Hiqqa. A partir de 61 jusqu’à 75, donner une
Jadh3a. A partir de 76 jusqu’à 90, donner 2 bint Laboûn. A partir de 91 jusqu’à 120, donner
2 Hiqqa. Au delà de 120, donner pour chaque 40aine une bint Laboûn, et donner pour chaque
50aine, une Hiqqa. » (rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« bint MakhâD » : c’est une femelle âgée de 1 an ce qui signifie que la zakat n'est pas
acceptée pour le chameau du même âge.

« bint Laboûn » : c’est une femelle âgée de 2 ans.

« Hiqqa » : c’est une femelle âgée de 3 ans.

« Jadh3a » : c’est une femelle âgée de 4 ans.

Exemple : Une personne à 130 chameaux. Elle doit donner 2 femelles de 2 ans et une femelle
de 3 ans (2x40 et 1x50)

Cours n°3
Chapitre de celui qui doit en Zakat une chamelle d'un âge précis sans la posséder
- La Zakat des vaches – La Zakat des ovins – Les conditions à remplir pour
donner la Zakat sur les bestiaux – Ce qui ne doit pas être pris pour la Zakat – Le
Jugement du mélange – La Zakat du « Rikaz » - Les 8 catégories autorisées à
percevoir la Zakat

285
Celui qui doit en Zakat une chamelle d'un âge précis sans la posséder :

Selon Anas (‫)رضي هللا عنه‬, Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬lui a écrit un livre dans lequel est précisé
l’obligation de la zakat qu’a ordonné Allah et Son Messager (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et dans lequel
il est écrit : « Celui qui doit donner en zakat une Jadh3a (femelle de 4 ans), mais qui n’en
possède pas, s’il possède une Hiqqa (femelle de 3 ans), celle-ci est acceptée de lui et il doit y
ajouter 2 brebis ou alors 20 Dirhams. Celui qui doit donner une Hiqqa, mais qui n’en
possède pas, s’il possède une Jadh3a, celle-ci est acceptée de lui et la personne qui relève la
zakat doit lui donner en compensation 2 brebis ou alors 20 Dirhams.
Et celui qui doit donner une Hiqqa, mais qui n’en possède pas, s’il possède une bint Laboûn
(femelle de 2 ans), celle-ci est acceptée de lui et il doit y ajouter 2 brebies ou alors 20
Dirhams. Celui qui doit donner une bint Laboûn, mais qui n’en possède pas, s’il possède une
Hiqqa, celle-ci est acceptée de lui et la personne qui prélève la zakat doit lui donner en
compensation 2 brebies ou alors 20 Dirhams.
Et celui qui doit donner une bint Laboûn, mais qui n’en possède pas, s’il possède une bint
MakhâD (femelle d’1 an), celle-ci est acceptée de lui et il doit y ajouter 2 brebies ou alors 20
Dirhams. » (rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

B - La Zakat des vaches :

Nissab et quantité à donner en zakat :

Selon Mou3adh Ibn Jabal (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬m’a envoyé au
Yémen, et il m’a ordonné de prendre comme zakat sur les vaches, pour chaque 40, une «
Moussinna », et pour chaque 30, une vache d’un an ou un veau d’un an. » (rapporté par At-
Tirmidhi, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« Moussinna » : C’est une femelle âgée de 2 ans.

Dans ce hadith on déduit que le nissab est de 30 vaches. Pour 40 vaches, il faut donner une
femelle de 2 ans, et là le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a pas donné de choix entre un mâle et
une femelle.

C - La Zakat des ovins :

Nissab et quantité à donner en zakat :

286
Selon Anas (‫)رضي هللا عنه‬, Abou Bakr (‫ )رضي هللا عنه‬lui a écrit un livre dans lequel est précisé
l’obligation de la zakat qu’a ordonné Allah et Son Messager (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, et dans lequel
il est écrit : « Pour les ovins « sâ-im », de 40 à 120, la zakat est d’une brebis. De 121 à 200,
la zakat est de 2 brebis. De 200 à 300, la zakat est de 3 brebis. Au-delà de 300, on donne une
brebis par centaine. Et lorsque la personne possède 40 moins un (c-à-d 39), il n’est pas
obligé de donner la zakat, sauf s’il le souhaite. » (rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud,
An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« sâ-im » : C’est-à-dire qui se nourrissent du pâturage et dont le propriétaire n’a pas la


charge de les nourrir.

« de 40 à 120 » : on déduit que le nissab est de 40, car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
commencé par 40 et non en dessous.

Les conditions à remplir pour donner la Zakat sur les bestiaux :

Il y a 3 conditions :

1 – Atteindre le nissab :
Pour chaque catégorie il y a un nissab bien défini.

2 – Que le(s) bien(s) soit en possession de la personne pendant 1 an révolu :


La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Il n’y a pas de zakat dans un bien
jusqu’à ce qu’il ait fait un an. » (rapporté par Ibn Majah, Daraqoutni et Al Bayhaqi)
Cette condition est valable pour tous les types de biens sauf pour les récoltes qui doivent être
données le jour de la récolte.

3 – Les bêtes doivent être « sâ-ima » :


C’est-à-dire que les bêtes sujettes à la zakat sont celles qui se nourrissent dans un pâturage
libre la plupart du temps. Donc si un fermier nourrit ses bêtes pendant 6 mois de l’année,
tandis que les autres 6 mois elles se nourrissent du pâturage, il n’aura pas de zakat à payer.
La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬quand il dit : « Pour les ovins « sâ-im »,
de 40 à 120, la zakat est d’une brebis… »
Et lorsqu’il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit : « Pour chaque chamelle « sâ-ima », pour chaque 40, la
zakat est le chamelon de 2 ans… »

Ce qui ne doit pas être pris pour la Zakat :

Selon ‘Abdoullah Ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a envoyé
Mou’adh Ibn Jabal (‫ )رضي هللا عنه‬au Yémen, il lui a dit : « Fais attention à leurs biens
287
précieux. » » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, At-Tirmidhi, Abou Dawoud et An-Nassa-
i)

« leurs biens précieux » : C’est-à-dire que celui qui prélève la zakat doit prendre d’un
troupeau, une bête qui remplit les conditions, mais il ne doit pas prendre la bête qui est le plus
aimée et la plus chère auprès de son propriétaire.

Dans le hadith de Anas (‫ )رضي هللا عنه‬déjà cité, il est dit : « Ne doit pas être donné en zakat « el
harima », ou la bête borgne, ou « at-Tays », sauf ce que le moussadiq veut prendre. »
(rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« el harima » : c’est la bête qui est vielle au point d’avoir perdu ses dents.

« at-Tays » : c’est le bouc âgé dont la viande est difficilement consommable.

« sauf ce que le moussadiq veut prendre » : c’est-à-dire : sauf ce que le moussadiq (celui
qui prélève la zakat) accepte de prendre, pour des circonstances bien précises, comme par
exemple une bête malade ou âgée, etc.

Le Jugement du mélange :

Lorsque 2 personnes possèdent chacun un troupeau, et que ces 2 troupeaux se mélangent,


mangent du même pâturage, de telle sorte que les biens de l’un ne soient pas distingués des
biens de l’autre, le jour du paiement de la zakat ils doivent donner la zakat d’une personne si
le nissab est atteint.
La preuve est toujours le hadith de Anas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Et on ne doit pas rassembler 2 biens
différents, ou séparer 2 biens identiques de peur de donner la zakat. Et ce qui est mélangé,
chacun doit donner sa juste part. » (rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud, An-Nassa-i et
Ibnou Majah)

« de peur de donner la zakat » : c’est-à-dire qu’il ne faut pas séparer ou rassembler des
troupeaux dans le but de ne pas payer ce qui est dû de la zakat.
Exemple : une personne possède 1 troupeau de 40 brebis dans une ville et 1 autre troupeau de
40 brebis dans une autre ville. Au lieu de payer 2 brebis, soit une brebis par quarantaine, il
décide de les rassembler car la zakat sur un troupeau de 80 brebis et d’une seule brebis (au
lieu de 2).
De même qu’il est interdit de séparer pour ne pas payer la zakat. Exemple : une personne qui
possède un troupeau de 40 brebis et pour éviter de payer la zakat, il les sépare en mettant 20
brebis dans une ville et les 20 autres dans une autre ville.

288
« chacun doit donner sa juste part » : C’est-à-dire que lorsque 2 personnes sont associées
ou que leurs bêtes mangent du même pâturage, chacun doit verser la zakat selon sa part. Si
l’un possède 20 brebis et l’autre en possède 40, c’est celui qui en possède 40 qui aura la plus
grande part à payer.

4 - La Zakat du « Rikaz » :

« Ar-Rikaz » : C’est ce qui a été enterré avant l’arrivée de l’Islam et qui est extrait de la terre
sans compensation financière ou sans trop de travail. Pour savoir si cela provient de la période
anté-islamique, il faut qu’il y ait des signes de reconnaissance (comme par exemple des bijoux
comportant des croix). En l’absence de tout signe, l’objet est considéré comme un objet
trouvé et celui-ci sera soumis à des règles bien précises.

La zakat sur Ar-Rikaz est de un cinquième. Il est obligatoire de verser la zakat de suite, sans
la condition d’être en la possession de la personne pendant 1 an, et sans condition d’atteindre
le nissab. La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬: « Et dans ar-rikaz, le
cinquième. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, At-Tirmidhi, An-Nassa-i, Ibnou Majah et
Abou Dawoud)

Les personnes à qui la zakat est destinée :

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Les Ṣadaqāts ne sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux
qui y travaillent, ceux dont les cœurs sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs,
ceux qui sont lourdement endettés, dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse).
C’est un décret d’Allah ! Et Allah est Omniscient et Sage. » (Sourate At-Tawba, verset 60)

« ceux qui y travaillent » : c’est-à-dire ceux qui sont chargés de récolter la zakat, ou de la
distribuer et autre.

« ceux dont les cœurs sont à gagner » : Cela peut-être un non musulman qui est proche de
l’Islam, ou pour un musulman qui a une foi fragile, comme par exemple un nouveau converti.
Ceci pour les encourager a aimer l’Islam.

Ibnou Kathir – rahimahoullah - a dit dans l’explication de ce verset : « Lorsqu’Allah,


soubhanna wa ta’ala, a cité le fait que les hypocrites ont contredit le Prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬et se sont moqués de lui concernant la distribution de la zakat, Allah a informé que
c’est Lui qui a fait ce partage, c’est Lui qui a montré le jugement de la zakat et c’est Lui qui
en prend la responsabilité. »

289
Est-il obligatoire de distribuer la zakat à l’ensemble des ces catégories ?

Ibnou Kathir – rahimahoullah - a dit : « Les savants ont divergé concernant le fait de
distribuer la zakat à chacune des 8 catégories de personnes ou seulement à celle dont on a la
possibilité.
1er avis : Cela est obligatoire pour les 8 catégories, comme l’a dit l’Imam Ach-Chafi’i et
d’autres savants.
2ème avis : Cela n’est pas obligatoire et il est autorisé de donner la zakat à une seule de
ces catégories, même la totalité et même si les autres catégories sont présentes. C’est l’avis
de l’Imam Malik, et beaucoup de personnes parmi les salafs. […]
Et nous allons citer les ahadiths en rapport avec chacune des 8 catégories de personnes… »

Cours n°4
Chapitre des 8 catégories autorisées à percevoir la Zakat – Les pauvres – Les
nécessiteux – Ceux qui travaillent pour la Zakat –Ceux dont les cœurs sont à
gagner – Pour l'affranchissement d'un esclave

Chapitre des 8 catégories autorisées à percevoir la Zakat :

1 - Les pauvres :

Selon Ibn ‘Amr (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « La sadaqa n’est pas
autorisée à toute personne riche ou en bonne santé pouvant subvenir à ses besoins. »
(rapporté par At-Tirmidhi, Abou Dawoud, Ibnou Majah et An-Nassa-i)

Et selon ‘Oubaydillah Ibn ‘Adi Ibnou-l Khiyâr (‫ )رضي هللا عنه‬: « Deux hommes m’ont informé
qu’ils sont allés voir le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour lui demander de la Sadaqa. Le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les a regardé de haut en bas et leur a dit : « Si vous voulez, je
vous donne, mais il n’y a aucune part pour les personnes riches et celles qui sont fortes
physiquement pour subvenir à leur besoin. » » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

Les savants ont définit le pauvre comme étant celui qui ne possède rien, ou qui possède la
moitié ou moins de la moitié de ce qui lui ait nécessaire pour vivre.

On comprend de ces 2 hadiths qu’il y a 2 types de richesse :

290
1- la richesse des biens
2- la richesse physique.
Mais il se peut qu’une personne soit forte et en bonne santé, mais qu’elle ne parvient pas à
trouver de travail malgré ses recherches. Dans ce cas il est permis de lui donner de la zakat.

2 - Les nécessiteux :

Selon Abou Hourayra (‫)رضي هللا عنه‬, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le nécessiteux, ce
n’est pas celui qui tourne chez les gens, et à qui lui parvient une bouchée ou deux, et une
dattes ou deux. » Ils ont dit alors : « Mais qui est le nécessiteux alors, Ô Messager d’Allah ? »
Il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « C’est celui qui ne trouve pas de richesse qui pourrait l’enrichir,
celui dont les gens ne savent pas qu’il est nécessiteux et celui qui ne demande pas aux gens. »
(rapporté par Al Boukhari, Mouslim, An-Nassa-i et Abou Dawoud)

Le nécessiteux est donc la personne qui possède quelque chose mais cela ne lui suffit pas pour
vivre.

3 - Ceux qui travaillent pour la Zakat :

Il s’agit de toute personne qui travaille pour la zakat, que ce soit pour la récupérer, ou pour la
distribuer, ou pour surveiller les biens prélevés etc… Toutes ces personnes ont le droit de
toucher une part de la zakat à condition qu’elles ne touchent pas déjà pour cela un salaire de
l’état.
Et les proches du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’ont pas le droit à la zakat. La preuve est le
hadith de ‘Abdel Moutalib Ibn Rabî3a Ibnou-l Hârith (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit qu’il est parti avec
Al Fadhl Ibnou-l’Abbas demander au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬de les faire travailler dans la
zakat. Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a dit : « La zakat n’est autorisée ni à Mohammed,
ni à la famille de Mohammed, car la zakat est la « saleté des gens ». » (rapporté par Mouslim,
An-Nassa-i et Abou Dawoud)

« saleté des gens » : Il faut comprendre par là que la zakat purifie l’argent des gens.

4 - Ceux dont les cœurs sont à gagner :

Ils sont de plusieurs catégories :

a - Il y a celui à qui on donne pour qu’il se convertisse, comme l’a fait le Prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬avec Safwan Ibnou Oumayya (‫)رضي هللا عنه‬, à qui il a donné des butins de la Bataille de
291
Hounayn. Safwan Ibnou Oumayya (‫ )رضي هللا عنه‬avait participé à cette bataille en étant non
musulman et il a dit : « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a cessé de me donner de ces butins
jusqu’à ce qu’il fasse partie des gens que j’aime le plus, après avoir fait parti des gens que je
détestais le plus. » (rapporté par Mouslim, An-Nassa-i et Abou Dawoud)

Les savants ont déduit de ce hadith qu’il est autorisé de donner la zakat à un non musulman
dont le cœur est proche de l’Islam, même s’il est riche.

b - Il y a également celui dont la foi est faible, afin que son Islam se raffermisse, comme le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait avec les gens de Toulaqa (‫)الطُّلَ ًقاء‬. Ce sont les personnes qui
se sont converties le jour de la Victoire, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬leur a donné 100
chamelles et leur a dit : « Je donne à des personnes, et j’en laisse d’autres qui sont plus
chères à mon cœur, de peur qu’Allah fasse plonger leurs visages dans le feu de l’Enfer. »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« j’en laisse d’autres qui sont plus chères à mon cœur » : car ce jour-là, les Ansars étaient
présents mais le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne leur a rien donné.

Et selon Abou Sa3id (‫)رضي هللا عنه‬, ‘Ali a envoyé au Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬un morceau
d’or du Yémen, qui était encore recouvert de terre. Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a divisé ce
morceau d’or en 4 et les a donné à Al Aqra3 Ibn Hâbis, à 3Ouyana Ibn Badr, à 3Alqama Ibn
3Alâtha et à Zayd Al Kayr, et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Je leur donne pour que leurs cœurs
se rapprochent. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

c - Il est aussi permis de donner la zakat de façon indirect, c’est-à-dire de donner à un type de
personne dans le but que d’autres personnes soient attirées vers l’Islam.

d- Ou encore de donner la zakat à une personne influente dans le but que ceux qui sont sous
sa responsabilité donnent eux-même de la zakat. Exemple : une tribu qui ne donne pas la
zakat, on peut donner de la zakat au chef de la tribu dans le but qu’il ordonne à sa tribu de
verser la zakat.

e - Ou de donner de la zakat à un gouverneur oppresseur, dans le but qu’il arrête d'oppresser


son peuple.

Est-il autorisé de donner à ceux dont les cœurs sont à gagner après le Prophète ( ‫صلى هللا‬
‫? )عليه و سلم‬
L’Imam Ibn Kathir –rahimahoullah- a dit : « Il y a dans cela divergence. »
Il a été rapporté de ‘Oumar, de ‘Amir, de Cha3bi et d’un groupe d’autres personnes : « On ne
292
doit pas donner la zakat à ceux dont les cœurs sont à gagner après la mort du Prophète ( ‫صلى‬
‫)هللا عليه و سلم‬, car Allah (‫ )تعالى‬a déjà donné la victoire à l’Islam et aux musulmans… »
Et d’autres on dit : « Non, on doit leur donner car le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a donné à ces
personnes même après la Victoire de Mekka (donc après qu’Allah a donné la victoire aux
musulmans). »

5 - Pour l'affranchissement d'un esclave :

L’affranchissement (‫ )ال ِرقَاب‬en Islam se divise en 4 types :


a- Acheter un esclave chez son maître pour le libérer.
b- El moukâtab, c’est l’esclave qui demande un contrat d’affranchissement à son maître.
C’est-à-dire que les 2 se mettent d’accord sur une somme qui permettra de libérer l’esclave.
Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Ceux dont vos esclaves cherchent à conclure un contrat
d’affranchissement, alors faites-leur le contrat si vous ne connaissez d’eux que du bien. »
c- Donner le l’argent pour libérer les prisonniers musulmans qui sont entre les mains des non
musulmans.
d- Payer la rançon du musulman qui a été kidnappé.

Selon Al Hassan Al Bassri, Mouqâtilou Ibn Hayân, ‘Oumar Ibn ‘Abdel’Aziz, Sa’id Ibn
Joubayr, An-Nakha3i et AzZouhri Ibnou Zayd, il s’agit là des moukâtaboun, c’est-à-dire les
esclaves qui sont sous un contrat d’affranchissement.

Et Ibnou ‘Abbas et Al Hassan ont dit : « Il n’y a pas de mal à affranchir un esclave de la
zakat (c’est-à-dire de le racheter). »

Et il y a beaucoup de ahadith qui montrent les mérites d’affranchir les esclaves.

Cours n° 5
Les personnes endettées – Ceux qui sont dans le sentier d'Allah – Le voyageur –
Chapitre de Zakat Al Fitr – Son jugement – La sagesse de Zakat Al Fitr – Les
personnes qui doivent la donner – La quantité à donner – Le moment où il faut
la donner – Les personnes qui ont le droit d'en bénéficier - Chapitre des aumônes
surérogatoires

6 - Les personnes endettées :

293
La personne endettée c’est celle qui a pris un engagement pour réconcilier des gens, ou celle
qui a pris la dette d’une personne sous sa responsabilité, ou celle qui n’arrive pas à
rembourser ses dettes, ou celle qui a été endettée à cause d’un péché puis qui s’est repentie de
ce péché.

Les conditions pour recevoir la zakat sont :


- que la personne soit pauvre, sauf en ce qui concerne la personne qui a pris un engagement.
- que la personne n’est pas la possibilité de rembourser ses dettes.

Dans le verset concernant ceux à qui la zakat doit être donné, il est dit : « Les Ṣadaqāts ne
sont destinés que pour les pauvres, les indigents, ceux qui y travaillent, ceux dont les cœurs
sont à gagner (à l’Islam), l’affranchissement des jougs, ceux qui sont lourdement endettés,
dans le sentier d’Allah, et pour le voyageur (en détresse). »
« que pour les pauvres » : en arabe « lilfouqara » (‫ ) ِل ۡلفُقَ َرآ ِء‬, et le « li » en début de mot implique
l’appartenance. Cela signifie que cette sadaqa leur appartient, que c’est leur propriété.

Ensuite entre chacun des termes il y a le mot « wa », qui implique la répétition du « li » pour
les indigents, ceux qui y travaillent et ceux dont les cœurs sont à gagner.
ِ ‫)و ِفى ٱل ِّر َقا‬
Mais arrivé à « l’affranchissement », Allah (‫ )تعالى‬dit : « wa fil rriqâbi » (‫ب‬ َ qui
signifie littéralement « dans l’affranchissement ». Cela implique que l’argent qui sera verser à
pour but l’affranchissement, donc que cet argent peut être versé soit directement au maître,
comme nous l’avions vu, soit à l’esclave pour qu’il se rachète.

Et concernant les personnes endettées, le « wa » implique également la répétition du « fi »


qui le précède. Le principe est donc le même, le but de la sadaqa sera de rembourser les
dettes, soit en donnant à la personne endettée, soit en donnant à la personne qui a prêtée
l’argent.

Concernant la dette de la personne qui est décédée, il n’est pas permis de prendre de la
zakat pour la rembourser. La preuve de cela est le hadith où le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
dit : « Celui qui laisse de l’argent, c’est pour ses héritiers, et celui qui laisse une dette, elle est
pour moi. » Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬remboursait souvent les dettes des défunts. De
plus si cela était permis, le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’aurait pas manqué de le faire.

La base dans tout cela est le hadith de Qabîsa Ibn Moukhâriqin Al Hilâli (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit :
« J’ai pris un engagement et je suis venu voir le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬pour lui
demander à propos de cela. Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬m’a dit : « Patiente jusqu’à ce
que la zakat nous parvienne et nous ordonnerons alors de te la donner. » Puis il ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « Ô Qabîsa, il n’est pas autorisé de demander aux gens sauf pour 3 personnes :
L’homme qui a pris un engagement, il lui est autorisé de demander jusqu’à ce qu’il obtienne
294
ce qu’il doit, puis il s’abstient (de demander). L’homme victime d’une catastrophe, il lui est
autorisé de demander jusqu’à ce qu’il obtienne de quoi vivre. Et l’homme atteint d’un grand
besoin au point que 3 personnes de son peuple se lèvent en disant : « Un malheur a frappé tel
personne. » il lui est autorisé de demander jusqu’à ce qu’il trouve de quoi combler sa
pauvreté. Et tout ceux qui demandent en dehors de ces 3 cas, Ô Qabîsa, c’est alors une chose
interdite. » » (rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

« pour lui demander à propos de cela » : C’est-à-dire pour lui demander l’argent qui lui
permettra de remplir son engagement.

7 - Ceux qui sont dans le sentier d'Allah :

De façon générale, le sentier d’Allah est tout ce qui mène à Allah, toute bonne action faite
pour Lui, comme la construction d’une mosquée, d’un puits, d’une route, etc. Mais dans ce
verset, les savants ont expliqué que le sens est plus précis et implique 2 catégories :
1- ceux qui combattent dans le sentier d’Allah et qui n’ont pas de salaire (comme les
militaires), ou que leur salaire ne leur suffit pas
2- ceux qui font le Hajj. Ceci est l’avis de l’Imam Ahmed, Al Hassan et Ishâq, qui s’appuient
sur le hadith de ‘Abdoullah Ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬voulait
accomplir le hajj, et une femme a dit à son mari : « Fais que je puisse accomplir le hajj avec
l’Envoyé d’Allah (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. » Et son mari lui a répondu : « Je n’ai pas les moyens qui
me le permette. » Elle a dit : « Fais que je puisse accomplir la hajj en prenant ton chameau
untel. » Il a dit : « Ce chameau, je l’ai donné fissabilillah (en zakat). » Il est donc parti voir le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui a dit : « Ma femme te passe le salut d’Allah, et elle m’a
demandé de faire le Hajj avec toi en me disant : « Fais que je fasse le hajj avec l’Envoyer
d’Allah (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. » Je lui ai dit que je n’avais pas les moyens. Elle m’a dit : « Fais
que je puisse accomplir la hajj en prenant ton chameau untel. » Et je lui ai dit que c’était une
donation dans le sentier d’Allah. » Le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Si tu lui permet de
faire le Hajj sur ce chameau, alors ce sera considéré dans le sentier d’Allah. » » (rapporté par
Abou Dawoud, Al Hakim et Al Bayhaqi)

8 - Le voyageur :

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « wa bnou ssabîl ». Si on traduit littéralement cela veut dire « l’enfant du
chemin », donc quelqu’un qui a l’habitude de voyager.
Ici dans le verset, il s’agit du voyageur qui est bloqué dans un pays et qui n’a rien pour
retourner dans son pays. Il est autorisé de donner à cet homme de l’argent de la zakat, même
si c’est une personne riche dans son pays. De même qu’il est autorisé de donner à celui qui a
besoin de voyager mais qui n’en a pas les moyens, de lui donner de quoi partir et revenir. La
preuve de cela est dans le verset : « wa bnou ssabîl »
295
La zakat est interdite pour les riches sauf dans 5 cas. La preuve est le hadith rapporté par
Yazid Ibnou Aslam, selon ‘ATâ Ibnou Yassâr, selon Abou Sa3id (‫)رضي هللا عنهم‬, qui dit que le
Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Les sadaqas sont interdites pour les riches, sauf pour 5 :
Ceux qui travaillent pour la zakat, un homme qui l’achète de son argent, un endetté, un
combattant dans le sentier d’Allah, ou un pauvre, à qui on a donné la zakat, souhaite en
donner (en cadeau) à un riche. » (rapporté par Ibnou Majah et Abou Dawoud)

« un homme qui l’achète de son argent » : C’est-à-dire une personne riche qui achète de
son argent un bien de la zakat, comme un chameau par exemple. Les savants ont dit par contre
qu’il n’est pas permis de l’acheter au pauvre à qui il l’a donné, car cela est source
d’escroquerie cachée (comme la personne qui doit donner un chameau en zakat, puis rachète
ce chameau à celui à qui il l’a donné).

Concernant les personnes à charge, il n’est pas permis de leur donner la zakat car subvenir à
leur besoin est déjà une obligation. Il y a une règle dans la zakat qui dit : « Il n’est pas
autorisé d’abolir une chose obligatoire par la zakat. »
Par contre, la femme a le droit de donner de la zakat à son mari car elle n’est pas tenue de
subvenir à ses besoins. De même, il est permis à une personne de donner sa zakat à son père
ou à son fils qui est endetté car cela n’enlève pas l’obligation de cette personne sur son père
ou son fils.

Chapitre de Zakat Al Fitr :

Son jugement :

La zakat Al Fitr est une obligation pour tout musulman. La preuve est le hadith de ‘Abdallah
Ibn ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنهما‬qui dit : « Le Messager d’Allah (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a rendu
obligatoire la zakat Al Fitr par un saa’ de dattes ou un saa’ d’orge, pour chaque esclave ou
personne libre, mâle ou femelle, petit ou grand parmi les musulmans. Puis il a ordonné
qu’elle soit remise avant que les gens ne se rendent à la prière (de l’Aïd). » (rapporté par Al
Boukhari et Mouslim)

L’homme doit donc sortir la zakat Al Fitr pour toutes les personnes musulmanes sous sa
responsabilité.

La sagesse de Zakat Al Fitr :

296
Selon Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Messager d’Allah (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné la
zakat Al Fitr car elle purifie le jeûneur des paroles futiles et indécentes, de même qu’elle est
une nourriture pour les pauvres. Celui qui l’accomplit avant la prière, elle sera une Zakat
acceptée, quant à celui qui la donne après la prière, elle ne sera qu’une aumône parmi les
aumônes » (rapporté par Ibnou Majah et Abou Dawoud)

Dans ce hadith il y a 2 règles que les savants ont déduites :


1- Toute adoration qui doit être accomplie dans un temps bien déterminé, n’est pas
acceptée en dehors de ce temps, sauf pour celui qui a une excuse.
2- Ce qui n’apparaît pas comme obligatoire devient surérogatoire. Par exemple : une
personne prie la prière de Dhor qui est pour lui obligatoire, mais une fois fini, elle se rend
compte que l’heure de la prière n’était pas arrivée. La prière qu’elle a effectuée n’était donc
pas obligatoire (puisqu’elle doit la refaire) et elle se transforme pour elle en prière
surérogatoire.

Les personnes qui doivent la donner :

Elle est un devoir pour tout musulman libre, qui a de quoi se nourrir lui et sa famille pour au
moins un jour et une nuit et qui dispose d’un surplus de nourriture. Celui-ci se doit de la sortir
pour lui et tout ceux qui sont à sa charge, tels que sa femme, ses enfants, ses employés… s’ils
sont musulmans. La preuve est le hadith de Ibn ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنهما‬qui dit : « Le Messager
d’Allah (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a rendu obligatoire la zakat Al Fitr sur le petit, le grand, le libre et
l’esclave qui sont sous sa charge. » (rapporté par Daraqoutni et Al Bayhaqi)

La quantité à donner :

Pour chaque personne à sa charge, la quantité est de ½ saa’ de blé (Qamh) ou 1 saa’ de
dattes,1 saa’ d’orges ou 1 saa’ de lait desséché (fromage) ou d’autres aliments que mangent
les gens du pays, tels que le riz, les graines, les raisins secs…

Concernant la quantité d’un demi saa’ pour le blé, la preuve est le hadith de ‘Ourwa Ibn Az-
Zoubayr (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Au temps du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, Asma Bint Abi Bakr
(‫ )رضي هللا عنها‬sortait la zakat pour sa famille, les esclaves comme les libres, 2 moud de blé, ou
1 saa’ de datte. Et le moud et le saa’ étaient connu des gens. » (rapporté par At-TaHawi)

« 2 moud » : Correspond à un demi saa’.

« 1 saa’ » : Correspond à environ 2 Kg et 40 grammes.

297
Et la preuve que pour tout autre aliment la quantité est de 1 saa’, est le hadith de Abou Sa’id
Al Koudri (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Au temps du Prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, nous sortions la
Zakat Al Fitr d’un saa’ de nourriture, ou bien un saa’ d’orge, ou un saa’ de datte, ou un saa’
de 3aqit, ou un saa’ de raisins sec. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

La plupart des savants n'autorisent pas de sortir l’équivalent de la zakat en argent, sauf l’Imam
Abou Hanifa qui est le seul à le permettre. Et l’auteur dit que la parole d’Abou Hanifa ne doit
pas être prise en compte, car si cela était permis, Allah et Son Envoyer l’aurait démontré. Il
est donc obligatoire de s'arrêter sur les textes sans dévier ni interpréter.

Le moment où il faut la donner :

Selon Ibn ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنهما‬: « Le Messager d’Allah (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné qu’elle
soit remise avant que les gens ne se rendent à la prière (de l’Aïd). » (rapporté par Al Boukhari
et Mouslim)

Il est cependant autorisé de la donner en avance d’un jour ou 2, à ceux qui acceptent de la
prendre.
Selon Nafi3 (‫ )رضي هللا عنه‬: « Ibn ‘Oumar (‫ )رضي هللا عنهما‬donnait à ceux qui l’acceptaient un
ou deux jours avant le jour de Al Fitr. » (rapporté par Al Boukhari)

Et il est interdit de la retarder sans excuse valable.


Selon Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le Messager d’Allah (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné la
zakat Al Fitr car elle purifie le jeûneur des paroles futiles et indécentes, de même qu’elle est
une nourriture pour les pauvres. Celui qui l’accomplit avant la prière, elle sera une Zakat
acceptée, quant à celui qui la donne après la prière, elle ne sera qu’une aumône parmi les
aumônes » (rapporté par Ibnou Majah et Abou Dawoud)

Les personnes qui ont le droit d'en bénéficier :

Concernant la Zakat Al Fitr, elle ne doit être donnée que pour les pauvres et les nécessiteux.
La preuve de cela est la parole d’Ibnou ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « …elle est une nourriture pour
les pauvres. »

Chapitre des aumônes surérogatoires :

Il est préférable de donner beaucoup d’aumônes surérogatoires. La preuve est la parole


298
d’Allah (‫ )تعالى‬qui dit : « Ceux qui dépensent leurs biens dans le sentier d’Allah ressemblent à
un grain d’où naissent sept épis, à cent grains l’épi. Car Allah multiplie la récompense à qui Il
veut et la grâce d’Allah est immense, et Il est Omniscient. » (Sourate Al Baqara, verset 261)

« d’où naissent sept épis, à cent grains l’épi » : C’est-à-dire que la récompense de l’aumône
surérogatoire est multipliée par 700.

Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il n’y a pas un jour que vivent les serviteurs sans que
2 anges ne descendent et l’un dit : « Ô Allah donne à celui qui donne en aumône. » et l’autre
dit : « Ô Allah, donne à l’avar la perte. » » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Chaque personne sera sous l’ombre de son aumône le Jour du
Jugement jusqu’à ce que le jugement commence. » (rapporté par At-Tirmidhi)

De même il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « L’aumône efface le péché comme l’eau étteind le feu. »
(rapporté par At-Tirmidhi)

Les personnes qui méritent le plus l’aumône du musulman sont celles de sa famille et ses
proches. La preuve est la parole du Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit : « L’aumône
envers le pauvre c’est une aumône, et l’aumône envers le proche c’est 2 choses : c’est une
aumône et c’est un moyen de nouer les liens de parenté. » (rapporté par At-Tirmidhi)

299
- Le livre du Mariage -

Cours n°1 - Le Livre du mariage – La définition du mariage – Chapitre du jugement du


mariage - Comment choisir son épouse ou son époux ?

Cours n°2 - Chapitre de l'autorisation de voir la femme que l'on désire épouser - Les règles à
respecter lors de la demande en mariage - Les piliers et conditions de l'acte de mariage -
L'obligation de demander l'autorisation de la femme et d'avoir son accord avant de la marier.

Cours n°3 - Chapitre du discours à prononcer avant l'acte de mariage – Comment féliciter un
mariage ? – Les règles régissant la dot – Le moment où il est préférable de consommer le
mariage - Les comportements à respecter avant et pendant la consommation du mariage.

Cours n°4 - Chapitre des comportements à respecter avant et pendant la consommation du


mariage - L'obligation du repas de mariage - La composition du repas de mariage –
L'obligation de répondre à l'invitation au repas du mariage – Les cas dans lesquels il est
interdit de répondre à l'invitation – L'autorisation aux femmes d'utiliser le tambourin et de
chanter pour annoncer le mariage - L'obligation d'offrir à son épouse une vie conjugale
agréable.

Cours n°5 - Chapitre de l'obligation d'offrir à son épouse une vie conjugale agréable -
L'obligation d'être juste avec ses épouses dans les choses matérielles - Le nombre de femmes
autorisées au mariage en islam - Les femmes qui nous sont interdites pour cause de parenté -
Les femmes qui nous sont interdites pour cause d'alliance – Les femmes qui nous sont
interdites pour cause d'allaitement.

Cours n°6 - Chapitre de la définition de l'allaitement qui interdit - Les femmes interdites
temporairement au mariage - Les mariages invalides.

Cours n°7 - Chapitre du mariage de jouissance – Jugement du mariage avec l'intention de


divorcer – Les droits de la femme sur l'homme.

Cours n°8 - Chapitre des droits de la femme sur l'homme – Les droits de l'homme sur la
femme.

Cours n°9 - Chapitre des droits de l'homme sur la femme - Les divergences conjugales -
Chapitre du jugement de celui qui s'interdit son épouse - Chapitre de celui qui jure de ne pas
avoir de rapports intimes avec son épouse.

Cours n°10 - Chapitre du Dihar (Comparer son épouse au dos de sa mère) - Son jugement -
Chapitre du divorce - Les différentes formules de prononciation du divorce - Le divorce
prenant effet immédiatement - Le divorce sous condition.

300
Cours n°11 - Chapitre du divorce conforme à la sounna - Le divorce innové - Jugement du
divorce prononcé trois fois en une seule phrase, ou dans une seule assise - Le divorce qui
autorise au mari de reprendre son épouse – Le divorce qui ne permet pas au mari de reprendre
son épouse.

Cours n°12 - Chapitre du « Khoul' » - Définition du « Khoul' » - Le « Khoul' » est une


annulation de l'acte de mariage et n'est pas considéré comme un divorce – La période d'attente
en cas de « Khoul' » - Chapitre de la « 'Idda » ( Période d'attente après un divorce ou un
décès) - Sa définition – Les différentes sortes de « 'Idda » - Les comportements que doit
respecter la veuve pendant la « 'Idda » – Les comportements que doit respecter la femme
divorcée pendant la « 'Idda ».

301
Cours n°1
La définition du mariage – Chapitre du jugement du mariage - Comment choisir
son épouse ou son époux ?

Définition du terme Nikah :

Dans la langue arabe : c’est le fait de rassembler et de réunir.

Au niveau de la religion : contrat ou acte établit par Allah et son prophète qui autorise à un
homme de jouir dans tous les sens du terme d’une femme et inversement.
Dans le coran il à été cité en voulant dire deux choses :

1- le contrat (acte de mariage) :

« Et ne vous mariez pas avec celles dont vos pères se sont mariés »

Cela veut dire qu’il est interdit de se mariés avec toutes les femmes avec qui le père c’est
marié et cela que le père est consommer le mariage avec ou non. C’est idem pour le grand
père, arrière grand père etc …
Et cela même si le père divorce de ces femmes par la suite, elles restent quand même
"maharam" pour l’homme. Autrement dit, elles peuvent se dévoiler devant l’homme, rester en
tête a tête avec lui, voyager avec etc. Mais pas pour le père.

2- les rapports intimes avec son épouse :

Allah dit : « et s’il la répudie pour la troisième fois elle ne lui est plus autorisé et licite
jusqu'à ce qu’elle épouse un autre homme que lui »

Ici le terme « nakaha zawjan » signifie avoir des rapports avec le mari.

La preuve dans un Hadith rapporté par Al Bukhary et Mouslim :


Aicha a dit que la femme de Rifa3a (un compagnon du prophète
) qui est venue voir le prophète et lui a dit « O envoyé
d’Allah rifa3a m’a répudié pour la troisième fois ». Et s’est plaint
qu’Abdullah ibn Zabir ne l’approchait pas et lui a cité un détail concernant la taille de la
verge. Le prophète a sourit et a dit : « Veux-tu retourner avec rifa3a ? », la
réponse était oui. Le prophète a dit : « Non jusqu'à ce que tu goutes son
302
miel et que lui goute ton miel. » (autrement dit jusqu'à ce que le mariage soit consommé)

Il a donné l’image du miel car c’est quelque chose de doux et de bon. Dans
ce hadith il est clair que lorsqu’une femme a été divorcée trois fois par son mari et veut que
son mari la récupère elle doit avant cela se marier d’un mariage sincère avec un autre homme,
puis que le mariage soit consommé, puis qu’elle soit répudiée et que le terme de la répudiation
se termine, soit une période de 3 menstrues.

Et il est interdit dans l’islam de faire des mariages d’autorisation « nikah tahlil »
Le prophète a dit : « Allah maudit celui qui fait un mariage pour autorisé
et celui pour qui il a été fait. »

Exemple un homme demande à un autre homme d’épouser sa femme puis ensuite de la


répudier pour la récupérer. Ces deux hommes sont maudits.

Pour généraliser : le terme "nakaha" lorsqu’il est suivi d’une personne étrangère il signifie le
fait de faire un acte de mariage mais si il y a un terme précis comme sa femme alors il signifie
la consommation du mariage.

Le jugement du mariage :

Le mariage fait parti des sunnan les plus recommandées parmi les sunnan des prophètes et
envoyés. Il peut être obligatoire (pour se préserver et pour celui qui en a les moyens),
recommandé ou interdit (ex : avec une femme qu’on a répudié et dont la période n’est pas
finie)

Allah dit : « Et nous avons envoyés des prophètes avant toi et nous leur avons donné
des femmes et une descendance (une progéniture) »

Donc tous les prophètes et envoyés se sont tous mariés et Allah leur a accordé une
descendance.

Concernant le monachisme :

Le monachisme , c'est le fait de vivre comme un moine et de se retiré de tout. Cela n’existe
dans aucune des religions que ce soit chrétienne ou juive.

Allah dit : « et un monachisme qu’ils ont eux-mêmes instaurés (légiférés), nous ne leur
avons pas rendu obligatoire cela et ils n’ont pas fait cela comme ils devaient le faire »

303
Ils ont fait cela pour avoir la satisfaction d’Allah mais ils n’ont fait qu’instaurer une chose
qu’Allah n’a jamais ordonnée et ont fait preuve d’innovation. Le fait d’avoir une bonne
intention ne suffit pas.
Dans d’autres hadith (le frère n'en cite pas) on comprend qu’ils font cela pour atteindre le
pouvoir et pour qu’ils soient respectés des gens et ensuite demander le pouvoir.
Allah dit : « Beaucoup de rabbins et de moines mangent l’argent des gens dans le faux
et ils dévient les gens du chemin d’Allah et font cela pour qu’ils soient élevés aux yeux des
gens »
Le prophète à dit : « Il n’y a pas de monachisme en islam. »

Il est détestable de délaisser le mariage sans excuse :

Anas ibn malik dit : « Un groupe de trois hommes sont venus demander aux
femmes du prophète sur l’adoration du prophète et lorsqu’ils ont été
informés des adorations et de la façon dont laquelle le prophète adorait Allah, ils ont constaté
que l’adoration du prophète n’était pas aussi importante qu’ils le pensaient « mais ou
sommes nous par rapport au prophète , lui ses péchés passé et futur lui ont
été pardonnés » et ils ont trouvé une explication à cette constatation qu’ils ont fait « mais
c’est vrai comment est-ce qu’on peut se comparer au prophète alors que lui, Allah lui a déjà
pardonné tous ses péchés, passés et ceux a venir donc c’est normal que le prophète
ne se prenne pas la peine de faire des adorations de façon abondante et en
grand nombre" Et l’un d'eux a dit : « Quant à moi je prie toute la nuit. » Et l’autre a dit : « Et
moi je jeûne toute l’année et je ne mange pas. » Et l’autre a dit : « Quant à moi je m’abstient
des femmes et je ne me marierait jamais ! » Puis ses paroles sont venues aux oreilles du
prophète et dans une autre versions le prophète , quand
il a entendu ça s’est levé et a parlé solennellement aux gens et a fait les éloges d’Allah. Et
dans ce hadith le prophète leur a dit : « Est-ce vous qui avez dit telle et
telle paroles ? » et le prophète a dit : « Quant à moi je jure par Allah que
je suis parmi vous celui qui craint le plus Allah, mais je jeûne et je mange, je prie et je dors,
et je me marie avec les femmes. Celui qui se dévie de ma sunna, ne fait pas parti de moi. » »

Dans ce hadith il a été catégorique et a montré que le fait d’abuser dans la


religion est une chose interdite et ceux qui abusent, qui se forcent à faire des choses qu’ils
n’ont pas la capacité de faire, leur sort se finira d’une des 2 façons :
- Ils retourneront au juste milieu.
- ils vont tout lâcher.

304
Et celui qui est dur envers lui, Allah est dur envers lui. Le musulman doit toujours voir le
juste milieu quelque soit le domaine ou le sujet.

De ce hadith les savants ont déduit qu’il était détestable, voir interdit, que celui qui n’a pas
d’excuse ne se marie pas. Et le mariage est obligatoire pour celui qui en a la possibilité et qui
a peur pour sa personne de commettre l’adultère ou la fornication.

Allah a dit : « Et n’approchez pas l’adultère »

En islam il y a une règle de Fiqh qui dit : Une chose qui mène à une chose obligatoire rend
cette 1ère chose obligatoire.
Autrement dit : « lorsque pour une chose obligatoire tu dois en faire une autre, cette chose que
tu dois faire est obligatoire »
S’abstenir de l’adultère est une chose obligatoire et si le seul moyen de se préserver de
l’adultère est de se marier alors le mariage devient obligatoire.

On parle d’adultère lorsque la personne est mariée et de fornication lorsqu’elle n’est pas
mariée.
Si un homme a besoin d’une deuxième femme pour assouvir ses envies alors pour lui c’est
une obligation d’épouser une autre femme.

Abdullah Ibn massa’oud rapporte que le prophète a dit : « O


vous les jeunes, celui d’entre vous qui a la capacité ou les moyens alors qu’il se marie car le
mariage aide à baisser le regard et a préserver les organes génitaux. Et celui qui n’a pas la
possibilité de se marier, alors qu’il jeûne car ce jeûne sera pour lui une protection. »
(Rapporté par Al bukhary et Mouslim)

Et les savants lorsqu’ils parlent de la capacité ils parlent de la capacité physique et financière.

Quelles sont les meilleures femmes avec qui se marier ?

Celui qui veut se marier qu’il cherche les qualités suivante :

Première caractéristique : qu’elle soit une femme dotée de religion

Abu Hurayra rapporte du prophète a dit : « On se marie avec


une femme pour 4 choses, pour son argent, pour ses origines nobles, pour sa beauté et pour
sa religion. Accroches-toi à celle qui est dotée de religion, que tes mains touchent la
poussière » (Al bukhary wa Mouslim)

"tes mains touchent la poussière" : Il y a deux explications :


305
1- C’est une expression utilisée en arabe pour appuyer une chose, par cela le prophète
voulait dire la pauvreté car ce sont les pauvres qui touchent la poussière.
Ce n’est pas pour vouloir une chose mais seulement pour appuyer, pour insister sur le fait que
la femme qui a la religion est ce qu’il y a de plus important.
2- C'est-à-dire "tes mains vont toucher la poussière si tu choisis une femme qui n’est pas
dotée de religion", "sinon tu connaîtras la pauvreté".

Deuxième caractéristique : Que la femme soit vierge sauf s’il y a un bien et un


avantage dans le fait de se marier avec une femme qui n’est pas vierge.

La preuve de cela est le hadith de Jabir ibn abdillah qui a dit : « Je me suis marié
avec une femme au temps du prophète , je l’ai rencontré et il
m’a dit : « Ô Jabir t’es-tu marié ? » Je lui ai dit : « Oui » Il
m’a dit : « Est-elle vierge ou non ? » Je lui ai répondu : « Non, elle n’est
pas vierge » Il répondit : « Pourquoi ne te maries-tu pas avec une vierge
afin que tu t’amuses ou que tu joues avec elle ? » J’ai dit : « O Envoyé d’Allah, j’ai des sœurs
et j’avais peur qu’elle (la femme vierge) entre, entre moi et elles et qu’elle (la femme vierge)
n’est pas d’influence sur elles. » Le prophète a dit : « Et bien c’est ce qu’il
fallait faire alors. » (rapporté par Al bukhary et Mouslim)

"afin que tu t’amuses ou que tu joues avec elle " : Les savants ont expliqué afin qu’il y ai
un amour plus fort entre toi et elle car une femme qui n’est plus vierge son cœur peu être
attaché encore a son ancien mari

Il s’est donc marié avec une femme non vierge avec qu’elle puisse s’occupée de ses sœurs et
qu’elle les éduque.

Troisième caractéristique : qu’elle soit féconde

La preuve de cela est le hadith d’Anas ibn Malik qui dit que le prophète
a dit : « Mariez-vous avec "al wadud" (femme qui aime son mari) "al
walud" (qui est féconde) car je veux être la communauté qui sera la plus nombreuse parmi
toutes les communautés » (An nassai wa Abu dawud)

Quel est le meilleur des hommes à prendre en mariage ?

306
Le tuteur doit rechercher pour la femme :

Il est demandé au tuteur de la femme de rechercher pour la femme un homme pieux,


vertueux et qui à un bon comportement.
La preuve de cela est le hadith de Abu Hatim al Mouzani qui dit que le prophète
a dit : « Si vient à vous celui dont vous agréez la religion et le
comportement alors mariez-le, si vous ne le faite pas alors il y aura sur terre des turpitudes et
un grand mal » (rapporté par At tirmidhi)

Le tuteur doit être satisfait de la religion et du comportement de l’homme qui vient demander
sa fille ou la fille qu’il a sous sa tutelle.

Il existe 3 moyens de connaitre véritablement une personne. Ces moyens sont :


1• De voyager avec lui (meilleure des moyens) car lorsqu’il est chez lui on voit que du bien
alors qu’en voyage on peut le voir réagir face aux épreuves. Ainsi on voit si la personne
accepte les épreuves et si elle est patiente. Le prophète a dit : « le voyage
est une partie de supplice. »
2• De travailler avec lui, avoir des relations commerciales avec lui. Cela permet de voir
comment sont les comptes, s’il n’y a pas de tricherie etc.
3 • De demander au voisinage : Il faut demander aux voisins afin de savoir comment la
personne est, ils pourront donner une image ou un avis sur l’homme.

Il est également autorisé de recommander sa fille :

La preuve de cela est le hadith de Ibn Omar qui dit que : « Omar ibn khattab
lorsque sa fille Hafsa à perdu son mari Khounays, qui faisait parti des
compagnons du prophète , mort à Médine après la bataille de Badr et que
le terme des 4 mois et 10 jours se termina, il alla voir Uthman ibn 'Affan et lui à
proposé Hafsa. 'Uthman a dit : « Je vais réfléchir » et 'Omar ibn khattab a dit : "Je suis resté
quelques jour puis 'Uthman m’a rencontré et m’a dit : "il m’est apparu que je ne veux pas me
marier pour le moment. » "Omar a dit : "j’ai rencontré alors Abu bakr as sadiq et je lui ai dit
: "Si tu le désires et si tu veux je te mari a Hasfa la fille de Omar."" Abu bakr n’a rien dit et
Omar a dit : " Il ne m’a fait aucun retour." Et j’étais plus énervé contre lui que contre
Uthman." Puis Omar a attendu quelques jours, puis le prophète demanda
Hafsa en mariage et Omar a marié sa fille au prophète . Ensuite Omar dit :
« Et Abu bakr m’a rencontré par la suite et m’a dit : "Peut être que tu es énervé contre moi
lorsque tu m'as proposé ta fille Hafsa et que je ne t’ai donné aucun retour." Il a dit : « Oui
c’est vrai que je suis énervé contre toi lorsque je t’ai proposé ma fille et que tu ne m’a fait
aucun retour » et Abu bakr a dit : « Ce qui m’a empêché de te donner une réponse lorsque tu
307
m’a proposé ta fille c’est le fait que je savais que le prophète l’avait cité et
il était hors de question que je dévoile un secret du prophète et s’il l’avait délaissé ou ne
s’était pas marié avec elle alors j’aurais accepté ta demande. » (Hadith rapporté par An
nassai et Al bukhary)

"Et j’étais plus énervé contre lui que contre Uthman " : Les savants on dit qu’il était plus
énervé contre Abu bakr pour deux choses :
1- soit parce que abu bakr et Omar étaient très proches et se silence le blessa
2- et/ou le fait qu’il n’est pas répondu

On déduit aussi l’importance qu’il y a de garder les secrets et aussi qu’il est autorisé de se
taire lorsque l’on juge que la réponse n’est pas appropriée.
C’est pour cela que le prophète a dit : « Que celui qui croit en Allah et au
jour du jugement qu’il dise du bien ou qu’il se taise »

Cours n°2
Chapitre de l'autorisation de voir la femme que l'on désire épouser - Les règles à
respecter lors de la demande en mariage - Les piliers et conditions de l'acte de
mariage - L'obligation de demander l'autorisation de la femme et d'avoir son
accord avant de la marier

Chapitre de l'autorisation de voir la femme que l'on désire épouser :

Et celui qui à l’intention de se marier il lui est légiféré de la regarder avant de la demander en
mariage.

La preuve est le hadith de Muhammad ibn Maslama qui dit : « J’ai demandé en
mariage une femme et je me cachait derrière elle jusqu'à l’avoir vu dans des palmiers qui lui
appartenait. Et on m'a dit : « Fais-tu cela alors que tu es un compagnon du prophète ? » J'ai
répondu : « J’ai entendu le prophète dire : " Lorsqu’Allah met dans le
cœur d’une persone la volonté de demander une femme en mariage il n’y a pas de mal à ce
qu’il la regarde. » » (Hadith authentique rapporté par Ibn Majah)

"Fais-tu cela alors que tu es un compagnon du prophète ?" : c'est-à-dire : "N’as-tu pas honte
308
?", "Fais-tu ce genre de chose en te cachant alors que tu fais parti des compagnons"

Et selon El Moughîra Ibnou Chou'ba , le prophète a dit : "Je


suis venue vers le prophète et je lui ai parlé d’une femme que j’avais
l’intention de demandé en mariage et il m'a dit : « Pars et vas la voir car cela est plus propice
à ce que l’union perdure entre vous. » " (rapporté par An-nassai et At tirmidhi)

Il y a divergence des savants :


- Certains disent que quand tu vas la voir avec la présence de son tuteur, tu as le droit
de voir que son visage et ses mains et si tu la regardes sans qu’elle en ait la connaissance
alors il est autorisé de voir ce que tu peux.

- D’autres disent qu’il est autorisé de voir plus que le visage et les mains même
lorsqu’elle en a connaissance. Ils utilsent comme preuve le hadith de Omar ibn al khattab
lorsqu’il est venu demander en mariage la fille d’un des compagnons appelé Ali
. Omar ibn al khattab a découvert le mollet de cette fille et elle a dit : "je ne
l’aurai pas accepté si tu n’étais pas le guide des croyants."
Et si Omar ibn al khattab a découvert le mollet de cette fille c’est que cela était autorisé.
N’oublions pas qu’il est le n°3 de la communauté musulmane après Le prophète
et Abu bakr.

Parmi les autres preuves, il y a :


Le prophète a dit : "Lorsqu’Allah met dans le cœur d’une personne la
volonté de demander une femme en mariage il n’y pas de mal a ce qu’il la regarde. » Il n’y a
pas ici de délimitation particulière.

Il a aussi dit : « Lorsque l’un d’entre vous veut demander en mariage une
femme et qu’il a la possibilité de voir d’elle ce qui lui profitera dans le mariage (ou ce qui
l’aidera a prendre sa décision pour le mariage) alors qu’il le fasse. »

Mais ceux qui autorisent disent que cela est meilleur car beaucoup de divorces ont lieu par le
fait que des maris voient des choses qu’ils n’ont pas vu avant le mariage.

Les règles à respecter lors de la demande en mariage (Al khitba) :

Définition de Khitba :

El Khitba c'est de demander en mariage une femme à son tuteur en utilisant des moyens
309
connus chez les gens et ceci en fonction de différentes traditions et coutumes en fonction du
pays où ils habitent.

Et s’il y a l’acceptation de la famille ou du tuteur de la fille alors « Al khitba » signifie une


promesse de mariage.

Pour qu’une femme soit considérée comme « makhtouba » il faut que l’homme vienne la
demandé ou exprimé son désire de ce marier avec elle et que le tueur accepte le principe.
Alors cette personne est considérée comme « khâtib » et la fille comme « makhtouba ».

Et le fait qu’il promette de se marier avec cette fille ne rend en aucun cas cette fille licite pour
lui, elle reste comme même étrangère pour lui jusqu'à l’acte de mariage. Et c’est une erreur de
considéré une fille comme son épouse après que « les fiançailles » soient conclus.
Cela interdit seulement que d’autres hommes viennent demander la femme en mariage, il
s’agit en faite d’une "réservation".

Plusieurs femmes sont interdites pour la demande en mariage :

Interdiction de demander une femme qui a déjà été demandé par son frère :

Selon Ibn Omar qui dit : « Le prophète a interdit de vendre


sur la vente d’autrui et il est interdit à un homme de demander en mariage une femme qui a
déjà été demandé par son frère jusqu'à ce que celui qui à demandé en premier délaisse la
femme ou bien que cette personne lui autorise. »

Et pour pouvoir demandé en mariage il faut que l’homme cède de bon cœur et non par honte
ou par peur de représailles.

On sait qu’en islam il est autorisé de se marier avec une chrétienne ou une juive qui rentre
dans les conditions, c'est-à-dire une femme qui se préserve. Si cette femme à déjà été
demandée en mariage par un chrétien, est-il autoriser de la demander en mariage ?
Certains savants l’autorisent et d’autre non.
- Ceux qui l’autorisent se basent sur la parole d’ibn Omar « il est interdit à un
homme de demander en mariage une femme qui a déjà été demandé par son frère » Or les
chrétiens et juifs ne sont pas nos frères.
- Ceux qui l’interdisent disent que cela est ce qu’il y a de plus raisonnable et ceci également
le fait de demander en mariage une femme qui a été demandée par un chrétien montrerait une
mauvaise image de l’islam à ces derniers, celle de l’irrespect. Cela est entre autre l’avis de
Sheykh Utheimine.
Cela par respect pour lui sauf en temps de guerre ou les non musulmans ne sont pas respectés.
L’avis le plus sûr est que ce hadith est beaucoup plus vaste et qu’il englobe aussi les non
musulmans wa allahu a3llem.
310
Interdiction de demander une femme qui est en période de « divorce avec possibilité
de retour » (al 3idda) :

Cette période appelée « el 3idda », qui est de 3 menstrues, est lorsqu’il s’agit du premier ou
second divorce avec le mari. Cette femme doit rester dans la maison de son mari et non pas
repartir chez ses parents. Pendant cette période, elle est encore considérée comme sa femme
car il a le droit de la récupérer à n’importe quel moment. S’il la récupère pendant la période il
ne doit pas refaire l’acte de mariage mais si c’est après la période de 3 menstrues alors il doit
refaire l’acte de mariage.

Concernant la femme "mou3atada", qui est dans la période « de divorce avec possibilité de
retour », il n’est pas autoriser de demander de façon claire, ni de faire des allusions au
mariage, car elle est toujours considérée mariée.

Interdiction de demander une femme qui est en période de « divorce sans retour » :

Il est aussi interdit de demander de façon claire et évidente en mariage une femme qui en est
période de « divorce sans retour », c'est-à-dire au bout de la troisième répudiation. Il faut
respecter la période de 3ida. A ce moment là, la période de 3idda doit se faire chez ses parents
car elle n’est plus mariée.

Interdiction de demander en mariage une veuve pendant sa période d’attente :

Il est aussi interdit de demandé une femme qui a perdu son mari en mariage pendant une
période de 4 mois et 10 jours.

Mais il n’y a pas de mal à faire des allusions (at ta3rid) au mariage à une femme qui est
pendant sa 3ème période de divorce ou d’une veuve.
Comme de dire par ex : « je suis dans le besoin de me marier » ou « après ta 3ida je te
contacterais ». Ainsi elle comprend ce que l'homme veut dire mais il n’y a pas de demande
claire. Et ceci par respect pour le mari qui est décédé ou pour l’ancien mari.

La preuve que l'allusion de mariage est permise est la parole d'Allah : « Et on ne vous
reprochera pas de faire, aux femmes, allusion à une proposition de mariage, ou d´en garder
secrète l´intention (…) » (Sourat 2, verset 235)

Les piliers et conditions de l'acte de mariage :

311
1- Les piliers :

Al ijâb : C'est le fait que le tueur de la femme dise : « je te mari à avec ma fille untel (on
dit le nom de la fille) »
Si le wali n’a qu’une fille il n’est pas obligé de la nommer.
Si le wali ne dit pas cela l’acte n’est pas considéré comme valide.

Al qaboul : C'est l’acceptation. Cela provient du mari qui dit : « j’accepte le mariage avec
ta fille untel (on dit le nom de la fille) »
Il est autorisé au tuteur de léguer quelqu’un c'est-à-dire de laisser parler quelqu’un en son
nom, mais le mieux est qu’il fasse cela de lui-même. Et c’est aussi autorisé au mari de laisser
par exemple son père parler en son nom.

2- Les conditions :

L’accord du tuteur :

Allah a dit : « Et n´épousez pas les femmes associatrices tant qu´elles n´auront pas la
foi, et certes, une esclave croyante vaut mieux qu´une associatrice, même si elle vous
enchante. Et ne donnez pas d´épouses aux associateurs tant qu´ils n´auront pas la foi (…) »
(Sourat 2 verset 221)

"Et ne donnez pas d´épouses" : Allah a dit de ne pas donner c'est-à-dire l’accord.

Selon Aicha (‫)رضي هللا عنها‬, le prophète a dit : « Toute femme qui n’a pas été
mariée par son tuteur, son mariage est nul, son mariage est nul, son mariage est nul ! Et si
l’homme avec lequel elle s’est mariée à eu des rapports avec elle alors la dot qui a été
accepté de part et d’autre doit être donné à la femme en compensation de ce rapport intime
qui à été fait. » (rapporté par ibn majah, abu dawud, at tirmidhi)

Les savants disent que la femme qui s’est mariée sans son tueur alors elle doit être séparée de
l’homme et donc si le mariage était nul leur relation était haram (interdite).

Mais lorsqu’il ya un désacord entre les tuteurs (par exemple entre les frères si le père est mort)
la discorde doit être exposée aux gouverneurs et c’est lui qui désigne un tuteur ou qui se
désigne wali.
Les savants disent aussi que les tuteurs ne sont plus tuteurs en cas de discorde et que la tutelle
du gouverneur passe au dessus. De même dans le cas ou le tuteur refuse à jamais le mariage
pour la femme. Sauf si le refus est légitime par exemple en refusant de la marier à un homme

312
qui ne fait pas la prière.

Dans un pays non musulman les savants disent que se sont les institutions musulmanes (ex :
imam ou quelqu'un qui est connu dans la communauté musulmane pour être une personne
pieuse etc...) qui sont les gouverneurs.
Le prophète à dit : « Le gouverneur est le tuteur de celui qui n’a pas de
tuteur. »

Il y a plusieurs conditions au tuteur :


1 - il doit être un homme
2 - il doit être pubère
3 - il doit avoir la raison
4 - il doit être droit en matière du bien qu’il veut pour la femme
5 - il doit être de la même religion que la fille c'est-à-dire musulman. Car le prophète
à dit : « Il n’y a pas de tutelle pour un non musulman envers un musulman.
»

Pour celle qui est reconvertie elle doit prendre parmi les personnes considérées pieuses parmi
les musulmans et les institutions islamiques. Mais si la femme est juive ou chrétienne il faut
demander au père.

L’islam demande l’accord du tuteur car la femme peut se laisser tenter par ses passions et ses
désirs.

La présence de 2 témoins :

Selon Aicha (‫)رضي هللا عنها‬, le prophète a dit : « Point de mariage sans
l’accord du tuteur et la présence de deux témoins justes. »

3 conditions pour être témoin :


1 - Ils doivent être 2 au minimum
2 - Ils doivent être des hommes
3 - Ils doivent être justes, c'est-à-dire délaisser les grands péchés et la plupart des petits.

Certains savants considèrent la dot comme une condition mais l’avis le plus sûr est qu’il s’agit
d’une obligation. On éclaircira cela dans le cours suivant Inshâ’allah

L'obligation de demander l'autorisation de la femme et d'avoir son accord avant de la

313
marier :

C’est le tuteur qui doit demander l’autorisation.


Après avoir pris connaissance qu’il n’y a pas de mariage sans l’autorisation du tuteur il faut
néanmoins demander l'accord de celle qui sont sous sa tutelle avant le mariage et il est interdit
de forcer la femme au mariage. Et une femme est mariée contre son gré, elle a le droit de
rompre l’acte de mariage.

Donc l’islam n’interdit pas seulement de forcer le mariage mais autorise aussi à la femme de
rompre l’acte de mariage.

Selon Abu Hurayra , le prophète a dit : « La femme qui a déjà


été mariée ne doit être mariée que lorsqu’elle en donnera l’ordre et on ne doit pas mariée la
fille vierge jusqu'à ce qu’on lui demande son avis. Ils ont dit : « Ô envoyés d’Allah, comment
connait-on son acceptation ? » Le prophète a dit : « Son silence signifie
son acceptation. »

"Son silence signifie son acceptation" : Car en général les femmes vierges sont pudiques
alors elles ne disent rien par honte

Et selon Khamsa bint Khidâm al Ansarya (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit que son père l’a mariée alors
qu’elle avait déjà été mariée et divorcée et elle a détesté que son père l’a mari sans son accord
et sans lui demander son avis. Cela lui déplaisant, elle parti voir le prophète
et il rompu son mariage car son père l’avait mariée de force sans son avis.

Et selon 'Abdullah Ibnou 'Abbas : "Une fille vierge est venue vers le prophète
et lui a informé que son père l’avait mariée alors qu’elle ne le voulait pas.
Et le prophète lui a donné le choix, soit de rester soit de partir."

Ces ahadith sont donc des preuves évidentes qu’il est interdit au tuteur de forcer sa fille au
mariage et qu’il est interdit de la mariée sans son avis et qu’il est autorisé à la femme de
rompre le mariage.

Cours n°3
Chapitre du discours à prononcer avant l'acte de mariage – Comment féliciter un
mariage ? – Les règles régissant la dot – Le moment où il est préférable de
consommer le mariage - Les comportements à respecter avant et pendant la
consommation du mariage
314
Chapitre du discours à prononcer avant l'acte de mariage :

Le discours est préférable avant l’acte de mariage, il s'agit de réciter khoutbatou-l hajjah
(appelé dou'as d'ouverture), celle que le prophète disait avant de
commencer ses exhortations.

Et le fait de réciter Al Fatiha, cela n’a pas été rapporté dans la sunna du prophète
. Le discours suffit.

Féliciter les personnes qui se marient :

Selon Abou Hourayra , lorsque le prophète voulait féliciter et


invoquer en la faveur d’une personne qui se mariait, il disait : « Qu’Allah vous bénisse et
qu’Allah descende sur vous la bénédiction et qu’il vous unisse dans le bonheur » (Rapporté
par Abu dawud et At tirmidhi)

Les règles régissant la dot (As sadâq)

Comme vu précédemment il y a deux avis concernant la dot, certains disent qu’il s’agit d’une
obligation et d’autres disent que c’est une condition du mariage.

La preuve de son obligation est la parole d'Allah : « Et donnez aux épouses leur mahr,
de bonne grâce. Si de bon gré elles vous en abandonnent quelque chose, disposez-en alors à
votre aise et de bon cœur. » (Sourat 4, verset 4)

Allah ordonne de donner la dot aux femmes et autorise aux hommes d’utiliser cette dot
à condition que la femme l’autorise et donne son accord car cette dot est sa propriété. En effet
le prophète à dit dans un hadith authentique plus général : « L’argent d’une
personne n’est licite que lorsque cette personne le donne de bon gré. »

La dot est le droit de la femme sur l’homme et c’est sa propriété. Et il n’est autorisé a
personne, que se soit le père ou autre, de prendre quelque chose de cette dote sans qu’elle ne

315
donne son accord.

Le montant de la dot :

L’islam n’a pas donné ni de maximum ni de minimum quant à sa quantité mais l’islam a
fortement conseillé de réduire la somme pour ne pas rentrer dans l’excès et aussi pour faciliter
le mariage. En effet le prophète a dit : « Celui qui montre le chemin du bien
c’est comme si il l’avait fait. »

Et Allah a dit : « Si vous voulez substituer une épouse à une autre et que vous ayez
donnez à l’une d’elle un qintar n'en prenez rien. Le reprendriez-vous par injustice et péché
manifeste ? » (sourate An-Nissa, verset 20

"Si vous voulez substituer une épouse à une autre" : c'est-à-dire si vous voulez épousé une
autre femme après avoir divorcé la première.

"un qintar" : c'est de l'argent en grande quantité

Pour la fixation de la dot, il doit y avoir un accord entre l’homme qui demande en mariage et
la famille de la fille.

Anas ibn Malik rapporte qu’Abdourrahmane Ibn Awf est venu


vers le prophète et avait sur ses vêtements une trace jaunâtre. Le prophète
l'a interrogé sur cette tâche et cette tâche jaunâtre était la trace d’un parfum.
Abderrahmane répondit donc qu’il s’était marié avec une femme des Ansar. Et le prophète
lui a dit : « Combien lui as-tu donné (en dot) ? » il dit : « Je lui ai donné le
poids d’un noyau d’or. » Ensuite le prophète a dit : « Fais la walima ne
serait-ce qu’avec une brebis. » Et dans une autre version le prophète lui a
dit l’invocation en faveur du nouveau marié. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

"cette tâche jaunâtre était la trace d’un parfum" : Il s'agit surement de safran, car il laisse
une couleur jaunâtre sur les vêtements. Et à l'époque du Prophète il était
connu que ce sont les hommes mariés qui se parfumait.

« le poids d’un noyau d’or » : Certains savants l’estiment à 5 ou 3 dirham d’or et d’autres
disent qu’il n’y a pas de preuve.

316
Et selon Sahl ibn Sa'd : « J’étais avec un groupe chez le prophète
lorsqu’une femme s’est levée et a dit : « Ô envoyé d’Allah, elle se donne à
toi (en parlant d’elle même) donne moi ton avis. » Et le prophète ne lui a
pas répondu, alors elle s’est assise. Puis elle s’est relevée et a dit : « Ô envoyé d’Allah, elle
s’offre à toi, donne ton avis. » Il ne lui a pas répondu puis elle s’est assise. Elle s’est relevée
une troisième fois et a dit : « Ô envoyé d'Allah, elle s’offre a toi donne ton avis » Et il n’a pas
répondu. Au bout de la troisième fois, un compagnon s’est levé puis a dit : « Ô envoyé
d’Allah, marie-moi à elle. » Puis le prophète a dit : « As-tu quelque chose
à lui donner en dot ? » Il dit : « non. » Le prophète lui a dit : « Pars, va
rechercher autour de toi, autour de ta famille s’il n’y a pas une chose que tu pourrais donner
en guise de dot ne serai-ce qu’une bague en fer. » Puis ce compagnon est parti et a demandé
à son entourage puis est revenu vers le prophète et a dit : « Je n’ai rien
trouvé O envoyé d’Allah même pas une bague en fer. » Puis le prophète
lui a dit : « As-tu du coran en ta possession ? » Le compagnon lui a
répondu : « Oui je connais telle et telle sourate » Le prophète a dit : «
Pars, je te mari à elle pour ce que tu as du coran. » » (rapporté par Al bukhary et Mouslim)

"Et il n’a pas répondu" : Les savants disent qu’il n’a pas répondu car il ne voulait pas la
vexer.

"As-tu du coran en ta possession" : autrement dit connais-tu des sourate par coeur.

"je te mari à elle pour ce que tu as du coran" : c'est-à-dire que la dot est le fait qu’il
apprenne a sa femme ce qu’il connait du coran.

NB : Une des spécificités qui est propre au prophète c’est que si une
femme s’offre à lui et qu’il accepte il n’a pas le besoin de faire une
compensation (dot).

Concernant le fait de porter une bague en fer :

Cela est interdit car le prophète a vu un homme qui portait une bague en fer
et il lui a dit que cela était les bijoux des gens de l’enfer. Puis cet homme a jeté cette bague de
fer puis a prit une bague d’argent. Et le prophète s’est tû.

317
Concernant le hadith précédant, pourquoi le prophète ne lui a demandé ne
serai-ce qu’une bague en fer ? Il y a deux explications à cela :
1 - ce fait a eu lieu avant l’interdiction
2 - le prophète ne lui a demandé cela non pas pour qu’elle la porte mais
seulement pour qu’elle l’ai en sa procession.

Comment peut-on payer la dot ?

Et il est autorisé de payer la dot :


- entièrement, en une seule fois
- de retarder son paiement totalement
- de payer une partie de suite et une autre plus tard
- de consommer le mariage sans avoir donné la dot
Mais dans tous les cas, la dot doit être donnée entièrement car cela fait parti des grands péchés
de ne pas donné la dot à sa femme.

Et si le montant n’a pas été défini alors on doit donner comme dot à la femme le montant
connu chez les proches de cette femme, en fonction du pays et de la région ou elle réside. Et si
le montant a été déterminé alors c’est une obligation de donner cette somme pour le mari.

Il est cependant fortement recommandé de ce dépêché le paiement de la Dot, car le prophète


a considéré la dot comme étant la chose qui rendait licite les parties intimes
de la femme comme dans le hadith où il a dit : « L’engagement que vous
avez prononcé et qui a le plus le droit d’être respecté est l’engagement que vous avez pris et
qui rend licite les parties génitales. »

En cas de divorce avant la consommation du mariage, la moitié de la dot revient à la


femme.

Si le mari meurt après l’acte de mariage et avant la consommation alors la dot appartient à
la femme dans sa totalité.
La preuve est le hadith de 'Ilqima qui dit : « On a apporté à 'Abdullah Ibn
Mas’oud une femme qui était mariée à un homme puis qui est décédé sans que cet homme
n’est défini de dot et sans qu'il n’est consommé le mariage. Ils ont divergé, et plusieurs
personnes sont venus voir Abdullah pour lui demander son avis. Il dit : « Je pense que sa dot
est la dot similaires à ces femmes. » Et Mi'qal Ibnou sinân Al Achja'i a attesté
que le prophète a fait le même jugement sur Birwa3a bint Washiq ( ‫رضي هللا‬
‫)عنها‬. » (rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhi, Ibnou Majah et An-Nassa-i)

318
"la dot similaires à ces femmes" : c'est-à-dire aux femmes de son entourage, de sa région,
ou de sa ville et elle hérite de son mari et elle doit observer la période de 4 mois et 10 jours.

Le moment où il est préférable de consommer le mariage :

Selon Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le prophète s’est marié avec moi pendant le
mois de chawwal (c'est-à-dire l’acte de mariage) et il a consommé le
mariage le mois de chawwal. Et quelles sont les femmes du prophète qui
étaient plus appréciées chez le prophète que moi ? »
Et Aisha jugeait préférable et recommandé que les femmes de son entourage consomment le
mariage le mois de Chawwal et de se marier ce mois.
Les savants disent qu’elle a insisté sur le mois de chawwal car pendant la "jahiliya" les
associateurs prenaient ce mois comme un mois de malheur et que leur mariage ne serait pas
réussi. Cela est du shirk et n’a aucune valeur en Islam.

Les comportements à respecter avant et pendant la consommation du mariage :

L’auteur va citer des faits du résumé du livre « les règles du mariage » de sheikh Al Albany.

L’homme doit avoir plusieurs comportements :

1 • Il doit être doux et gentil lorsque l’il est avec elle comme de lui offrir à boire ou autre
:

La preuve est le hadith de Asma bint Yazid (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « J’ai préparé Aisha ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنها‬pour le prophète . Puis je suis venue et j’ai invité le prophète
à venir à ses coté. Le prophète est venu et s’est assis à côté d’Aisha puis on
lui a apporté un récipient qui contenait du lait. Le prophète a bu de ce récipient puis a tendu
ce récipient à Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui a baissé sa tête par honte. Et je lui ai dit : « Prend ce
récipient de la main du prophète », elle a alors pris de ce récipient et a bu
de ce lait. » (Hadith rapporté par Al Humaydi et cité dans le livre « adab zafaf » de Sheikh Al
Albany)

Il est donc demandé à l’homme d’être doux et attentionné, d’offrir à boire ou manger, de
mettre à l’aise son épouse avant la consommation du mariage.

319
2 • Poser sa main sur le dessus de la tête de sa femme :

Il doit dire « bismillah » et invoquer la bénédiction d’Allah, et dire comme cela est rapporté
dans la parole du prophète : « Lorsque l’un d’entre vous se marie à une
femme ou achète une esclave, qu’il la tienne par le devant de sa tète et qu’il cite le nom
d’Allah et qu’il invoque la bénédiction sur lui et sur sa famille et qu’il dise : « Ô Allah je te
demande son bien et le bien que tu as crée en elle et je demande la protection contre son mal
et le mal que tu as crée en elle » (Jugé bon et rapporté par abou dawud et ibn majah)

Et il est demandé à l’homme d’enseigné cette invocation à sa femme afin qu’elle ne soit pas
surprise car cela pourrait l'étonner si elle entend invoquer contre son mal et le mal qu’il y a en
elle. Donc soit il l’informe de cette sunna du prophète , soit il dit
l’invocation à voix basse.

Et Cette invocation ne doit être dite qu'au moment de la nuit de noce.

3 • Prier deux raka ‘at :

L’homme devant et la femme derrière car cela est rapporté par les salaf.
Il y a deux athar pour prouver cela :

Le premier : Selon Abou Saïd Mawla Abi Asid qui dit : « Je me suis marié en
étant esclave et j’ai invité des personnes, parmi eux des compagnons du prophète
et figurait entre autre Abdullah ibn mass’oud, Abu dhar al ghifary,
Houdayfa ibn al-yaman (‫)رضي هللا عنهم‬. Et Abu Sa'id a dit : « L’appel à la prière
a été faite et Abu dhar s’est avancé pour présider la prière (alors qu’ils étaient
chez Abu Sa'id). Les compagnons du prophète ont dit : « Non, que fais-tu ?
» Abu Saïd a dit alors : « Et je me suis avancé pour présider la prière alors que
j’étais un esclave puis ils m’ont enseigné et m’ont dit : "Lorsque tu seras en présence de ta
famille (autrement dit sa femme) prie 2 raka’at et demande à Allah le bien de ta famille et
demande la protection d’Allah contre le mal de ta famille puis le reste est entre toi et ta
famille." »

Le deuxième : Selon Shaqîq , il dit : « Un homme appelé Abou Hourayz est


venu et a dit : « Je me suis marié avec une jeune fille vierge et j’ai peur qu’elle m’énerve. »
'Abdullah ibn Mass’oud lui a dit : « La tranquillité et la sérénité viennent d’Allah et
l’énervement vient du diable, il veut vous faire détester ce qu’Allah vous a autorisé.
Lorsqu’elle viendra à toi, dit lui alors de prier derrière toi 2 raka’at. » et dans une autre
320
version il lui a dit : « Et dit : "O Allah bénis moi dans ma famille, et bénis les en moi. O Allah
réuni nous tant que notre union est dans le bien et sépare nous si la séparation ce fait vers un
bien. »

« j’ai peur qu’elle m’énerve » : il a dit cela car c’est une impression qu’il avait eu.

« il veut vous faire détester ce qu’Allah vous a autorisé » : Les pensés de cet homme venait
donc de Sheytan, qui voulait lui faire détester quelque chose qu’Allah lui a autorisé.

4 • Faire l'invocation :

Et il est demandé a l’homme avant de consommer le mariage de dire : "Bismillah (au nom
d’Allah), Allâhumma jannibnâ sh-shaytâna, wa jannibi sh-shaytâna mâ razaqtanâ" (O Allah
épargne nous le diable et épargne le diable de ce que Tu nous accorderas (c.à.d. un enfant)) Et
le prophète a dit : "Et si suite à ce rapport un enfant viendra il ne sera
jamais atteint par le diable"
C’est pour cela qu’il est recommandé à l’homme de toujours dire cette invocation avant
d’avoir des rapports avec son épouse.

5 • Avoir des rapports uniquement dans l’endroit autorisé par Allah :

Et il est autorisé d’avoir des rapports uniquement dans l’endroit autorisé par Allah et ceci
quelque soit la position de devant ou de derrière car Allah a dit : « Vos épouses sont
pour vous un champ de labour ; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez (…) »
(Sourat 2, verset 223)

« champ de labour » : ce terme est une image pour désigner les épouses et on ne labour
qu’un champ qui donnera des fruits.
Le terme champ dans le coran est le mot Harth (‫) َحرْ ث‬, or ce mot en arabe signifie une terre
fertile, qui produit.

« Allez a votre champs » : signifie, utilisez l’endroit chez la femme d’où sort l’enfant et
Allah a voulu dire par cela le vagin de la femme qui est le seul endroit autorisé pour l’homme
afin d’avoir des rapports quelque soit la position.
Il ne faut pas comprendre « par derrière » qu’il est autorisé d’avoir des rapports par autre que
le vagin. La sodomie est un grand péché en islam et l’endroit par lequel s’introduisent ceux
qui la pratique est un endroit de saleté et non un endroit de production. Or le seul endroit qui
correspond à la métaphore qu’Allah a donné est celui qui produira des fruits.

321
Et selon Jâbir il dit : « Les juifs disaient : "Lorsqu’un homme a des rapports avec
sa femme par derrière (mais toujours dans l’endroit autorisé), l’enfant qui naitra louchera ou
il biglera." Et à ce moment, Allah a révélé à son prophète le verset : « Vos
épouses sont pour vous un champ de labour; allez à votre champ comme [et quand] vous le
voulez (…) » »

Selon 'Abdullah Ibn 'Abbas , il dit : « A l’époque il y avait un quartier parmi les
Ansars qui vivait à proximité d’un quartier de juifs qui sont des gens du livre. Et Al ansar à
l’époque adoraient des divinités, et ils imitaient les juifs dans beaucoup de leurs faits et gestes
car ils les considéraient comme des gens de science. Et parmi les choses que faisaient les
gens du livre, c’est qu’ils n’avaient des rapports avec leurs femmes qu’en position couchée
car ils disaient que c’est ce qui cachait le mieux la femme. Et ce quartier d’Al Ansar a été
imprégné de ce que faisait ces juifs. Quant aux Qouraich, eux, faisaient autrement durant leur
rapports avec leurs femmes. Ils pratiquaient plusieurs positions. Et lorsque les muhajiroun
sont arrivés a Médine, un homme parmi eux s’est marié avec une femme parmi les Ansars. Et
cet homme de quraich a voulu pratiquer avec sa femme ce qui était connu comme pratiques
chez lui. Elle lui a repproché cela et lui a dit : « Nous, nous ne faisons des rapports, la femme
n’étant que coucher. Fais cela ou bien délaisses-moi. » jusqu'à ce que cela soit parvenu au
prophète puis Allah a révélé le verset : « Vos épouses sont pour vous un
champ de labour; allez à votre champ comme [et quand] vous le voulez (…) » » (c'est-à-dire
de devant de derrière, ou sur les cotés toujours de l’endroit ou l’enfant sortira, cela est une
explication d’Abdullah ibn Abbas)

Et il est interdit de pratiquer la sodomie car le prophète a dit : « Celui qui a


des rapports avec une femme qui a ses menstrues ou qui pratique la sodomie ou qui va voir
un astrologue et croit en ce qu’il lui a dit, il a alors mécru en ce qui a été révélé à
Muhammad. »

« il a alors mécru en ce qui a été a Muhammad » : Les savants ont dit que le prophète a dit
cela pour montrer la gravité de ces actes mais que celui qui fait ces actes ne sort pas de
l’islam, il s’agit d’une petite mécréance. Parmi les preuves de cela, il y a hadith du le prophète
qui dit : « Que celui qui a des rapports avec sa femme qui a ses menstrues,
qu’il donne un dinar ou la moitié d’un dinar » Orsi le prophète a donné une expiation, cela
prouve que cette personne est toujours musulmane. Sauf dans un cas : lorsque la personne
considère l’acte comme autorisé alors qu’Allah l’a interdite.

322
Cours n°4
L'obligation du repas de mariage - La composition du repas de mariage –
L'obligation de répondre à l'invitation au repas du mariage – Les cas dans
lesquels il est interdit de répondre à l'invitation – L'autorisation aux femmes
d'utiliser le tambourin et de chanter pour annoncer le mariage - L'obligation
d'offrir à son épouse une vie conjugale agréable

L’intention de se préserver par le mariage :

Il est demandé au mari et à son épouse d’avoir l’intention dans leur mariage de préserver leur
personne et de se protéger des interdit d’Allah car en se mariant et en ayant cette intention
leur récompense sera multipliées.

Abu Dhar rapporté : dit des gens parmi les compagnons du prophète
ont dit :« Ô envoyé d’Allah les gens riches repartent
avec plus de récompenses, ils prient comme nous prions, ils jeunent comme nous jeunons et
ils donnent en aumônes de leur argent. » Les compagnons du prophète on
dit : « Ô envoyé d’Allah les gens riches ont du mérite sur nous car ils
prient comme nous prions, ils jeunent comme nous jeunons mais nous contrairement a eux
nous ne pouvons pas donner en aumône de notre argent » et le prophète
leur a dit : « Allah ne vous a-t-Il pas accorder de quoi faire l'aumône ? Il y a dans tout
Tasbih (dire "subhan’allah") une sadaqa, et dans chaque Takbir (Allahu akbar), une sadaqa
et dans tout Tahlil (La ilaha ill Allah) , une sadaqa et tout Tahmid (Al hamduliLlah), une
sadaqa et le fait d’ordonner le bien est considéré comme une sadaqa et d’interdire un mal est
aussi une sadaqa et d’avoir des rapports intimes avec son épouse est également une sadaqa. »
Ils ont dit : « O envoyé d’Allah ! L’un d’entre nous assouvi ses désirs et en
même temps il en est récompensé ? » Et le prophète a dit : « Ne voyez-vous
pas s’il assouvissait ses désirs dans le haram n’aurait-il pas des péchés et bien il en est de
même lorsqu’il assouvi ses désirs dans le halel et bien il en sera récompensé. » (Rapporté par
Mouslim)

L’obligation de célébrer al Walima (repas du mariage)

Walima vient en arabe de « al walm » qui signifie le rassemblement, rassembler quelque


chose de façon à ce qu’il se complète.
En islam la walima est le repas du mariage.

323
Et il est obligatoire d’accomplir le repas du mariage et de s’en acquitter après la
consommation du mariage, car le prophète a ordonné a Abderrahman ibn
Awf de faire al walima comme cela était cité dans le cours précédant en lui
disant : « fait la walima ne serait-ce qu’avec une brebis. » Ce qui veut dire « fait un repas
pour célébrer le mariage. »

L’auteur considère que ce repas est une obligation mais d’autres savants considèrent cela
simplement comme recommandé. C’est l’avis de la plupart des savants qui disent que c’est
préférable.
La plupart des savants qui considèrent qu’Al walima est préférable disent que l’ordre
ici n’est pas un ordre dont on comprend l’obligation mais dont on comprend le caractère
préférentiel car le repas du mariage permet de célébrer un moment de joie. Et non une chose
obligatoire comme c’est le cas pour la zakat ou le fait de subvenir aux besoins de sa famille.
Et les autres savants qui disent que c’est obligatoire et allahu 3allem c’est l’avis le plus
sûre, Ils disent que c’est un ordre du prophète et qu'à la base ses ordres sont une obligation
jusqu'à preuve du contraire.

Et il y a d’autres ahadith qui viennent appuyer l’obligation de la walima :

Burayda ibnou-l Houssayb dit : " Lorsqu’ ’Ali a demandé en


mariage Fatima la fille du prophète , le prophète a dit : « il est obligatoire
pour chaque mariage d’avoir un repas. » (rapporté par Ibn majah)

Et des remarques doivent êtres apportées concernant Al walima :

1- La walima doit avoir lieu 3 jours après la consommation du mariage :

Ceci est préférable et non obligatoire. La preuve de cela est le hadith de Anas qui
dit : « Le prophète s’est marié à Safiyya (‫ )رضي هللا عنها‬et le prophète
a fait de son affranchissement sa dot et le prophète a fait
al walima 3 jours après avoir consommé le mariage. » (authentifié par Abu Yahla et Al
Albani)

(On verra plus loin les détails de la walima avec Safiyya)

Rappel : Safiyya (‫ )رضي هللا عنها‬était la fille du chef de banou Nadir, un peuple juif habitant à
Khaybar. Lorsque le prophète a combattu les juifs et les a vaincu, ils
voulurent rester dans leur maison et s’occuper de leur culture. Le prophète
a accepté a condition qu’ils donnent la moitié de leur récolte. Et le prophète
a dit : « nous acceptons votre présent tant que nous le voudrons. ».
Lors de khalifa d’Omar ibn al khatab , les banir Nadir ont porté atteinte à
'Abdullah ibn Omar et donc 'Omar ibn al khattab a décidé de les
expulser de Khaybar. Safiyya (‫ )رضي هللا عنها‬faisait parti des prisonnières lorsque le prophète

324
a combattu les Bani Nadir. Le prophète l’a choisi parmi
les prisonnières car elle était blessée par ce qui venait de lui arriver puis l'a affranchi et a
considéré son affranchissement comme sa dot, puis il s’est marié a elle.
Saffiya (‫ )رضي هللا عنها‬fait parti de la descendance de Haroun, le frère de Mousa (3alayhi
salam). Et parmi les mérites de Saffiya (‫ )رضي هللا عنها‬c’est qu’elle fait parti de la descendance
d’un prophète et que le prophète l’a choisi parmi les prisonnières, et aussi
qu’elle a été affranchie par le prophète et qu’il a fait
d’elle une des mères des croyantes dont les mérites sont innombrables.

2- Seul les personnes vertueuses qu’elles soient pauvres ou riches doivent être invités :

Le prophète a dit : « ne côtois qu’un croyant et ne mange ton repas qu’un


pieux. » (rapporté par Abu dawud et at tirmidhi)

Dans cela le prophète conseil et ordonne de ne prendre comme ami que des
croyants, une personne qui crains Allah et qui ne t’incite pas à faire des péchés mais a rester
dans l’obéissance d’Allah. Et le fait d’avoir des amis pervers cela n’est pas demandé car tu
mets ta personnes en danger et au fur et à mesure du temps le diable te fera voir les péchés
comme de moins en moins graves et te ferra rentrer dans ces péchés.

Les savants ont expliqué cette parole « ne côtois qu’un croyant et ne mange ton repas qu’un
pieux » en disant que le prophète veut dire par là : « ne côtoie que des
personnes pieuses qui mangeront de ton repas ». Et que ceux qui mangent ton repas doivent
être la plupart du temps des personnes pieuses mais cela ne veut pas dire que de temps en
temps des pervers ou des mécréants ne peuvent pas manger du repas s’il y a dans cela un bien
comme de faire un rappel et d’essayer de la raisonner vers le droit chemin.

Preuve de l’autorisation de donner à manger aux mécréants :


Allah dit : « Ils accomplissent leurs vœux et ils redoutent un jour dont le mal s´étendra
partout. » - « et offrent la nourriture, malgré son amour (pour la nourriture), au pauvre, à
l´orphelin et au prisonnier. » (sourat al Insan, versets 7 et 8)

"prisonnier" : et parmi les prisonniers il y a des mécréants.

3 - Faire le repas en étant composé d’une brebis ou plus si la personne en a la possibilité


:

Et la preuve est toujours la parole du prophète : « fait la walima ne serait-


ce qu’avec une brebis. »

Si la personne a cette possibilité d’égorger une brebis ou plus est préférable alors de le faire.

Anas ibn malik dit : « Je n’ai pas vu le prophète faire une


325
walima d’une femme parmi ses femmes comme la walima qu’il a faite lors
de son mariage avec Zaynab (bintu Jahch) car il a égorgé une brebis. »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Autrement dit Anas dit que le repas était le plus important des repas parmi les
mariages du prophète car il avait égorgé une brebis. Nous comprenons que
dans les autres walima le repas était moins qu’une brebis.

La composition du repas de mariage :

Et il est autorisé de faire comme repas du mariage que ce qui est possible pour la personne
quelque soit la nature de la nourriture, même si le repas ne comporte pas de viande, cela n’est
pas une obligation.
La preuve est le hadith de Anas ibn Malik qui dit : « Le prophète
a résidé entre Khaybar et Médine 3 nuits et durant lesquels le prophète
consomma le mariage avec Saffiya Bint Houyay (‫)رضي هللا عنها‬. J'ai invité
les gens au repas du mariage du prophète et il n’y avait dans ce repas ni pain ni viande. Puis
le prophète a ordonné que les nappes soient étalées où on y déposa des
dates, du lait séché (fromage) et du beurre. Et ainsi était le repas du mariage du prophète
.» (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

" Le prophète a résidé entre Khaybar et Médine" : il


revenait de la bataille de Khaybar qu’il venait de remporter et après laquelle il avait épousé
Saffiya. Khaybar est située à environ 120 km au Nord de Médine.

" J'ai invité les gens " : car Anas était au service du Prophète

Et dans ce hadith on peut déduire deux choses :


1 - il est autorisé au mari de consommer le mariage en étant en voyage (ce n’est pas une
condition de consommer le mariage chez soit)
2 - il est autorisé de léguer quelqu’un pour qu’il invite les gens à la walima.

L'obligation de répondre à l'invitation au repas du mariage :

Le prophète a dit : « Le pire des repas est le repas d’al walima dans
lequel ont interdit ceux qui viennent et on invite ceux qui ne veulent pas venir. Et celui qui ne
répond pas a l’invitation d’un mariage il a alors désobéit à Allah et à son prophète. »
(Rapporté par Al Boukhary wa Mouslim)

Et il est interdit de n’inviter que les riches et de délaisser les pauvres. Dans une autre version
326
d’al Bukhari que l’auteur n’a pas cité : « Le pire des repas est un repas du mariage dans
lesquels sont invités les riches et sont délaissé les pauvres. »

Et nous voyons qu’il est obligatoire de répondre à l’invitation sauf si l’on à une excuse qui
Islamiquement est acceptée.

Le prophète a dit : « Lorsque l’un d’entre vous est invité à un repas du


mariage qu’il y aille. » (rapporté par Al Boukhary et Mouslim)

Et il doit également répondre a cette invitation même s’il est en état de jeûne car le prophète
a dit : « Lorsque l’un d’entre vous est invité à un repas qu’il réponde. S’il
ne jeûne pas, alors qu’il mange et s’il jeûne alors qu’il prie (c'est-à-dire qu’il invoque en
faveur de cette personne qui l’a invité) » (Hadith authentique rapporté par Al Bayaqi,
Mouslim et Abu Dawud)

Et il est autorisé au jeûneur de rompre son jeûne quand il est surérogatoire et il lui est
demander plus fortement de rompre son jeûne lorsqu’il est invité à un repas et que celui qui
l’invite insiste pour qu’il mange. Le prophète a dit : « Lorsque l’un d’entre
vous est invité à un repas qu’il réponde, s’il veut il mange s’il veut il délaisse. »

Quant au jeûne obligatoire, par exemple lorsqu’il faut rattraper des jours de jeûne, la personne
ne doit pas rompre mais se contenter de faire des invocations.

Il est préférable pour celui qui répond à l’invitation de faire 2 choses :

La première : d’invoquer envers celui qui l’a invité après avoir fini le repas.
Il y a plusieurs formules :
« O Allah pardonne-leur, entre-les dans Ta miséricorde et béni-les dans ce que Tu leur as
accordé. » (Rapporté par Mouslim)
« O Allah nourrit celui qui ma nourrit et abreuve celui qui m’a abreuvé. » (Rapporté par
Mouslim)
« Ont mangé vos repas des personnes pieuses et on priez sur vous les anges et on mangez
chez vous des jeûneurs. » (Rapporté par Abu Dawud)

La deuxième : d’invoquer en faveur de celui qui t’a invité si c’est une walima ainsi
qu’envers son épouse.
« Qu’Allah bénisse pour toi (ton mariage), te bénisse et vous unisse dans le bonheur. »

Les cas pour lesquels il est interdit de répondre à l'invitation :

Il est interdit de répondre lorsqu’il y a des désobéissances à Allah dans le mariage, sauf en
ayant l’intention d’interdire ce mal et de l’enlever. S’il arrive à faire arrêter cette
désobéissance alors qu’il reste mais s’il ne peut pas, alors qu’il retourne de là ou il est venu.

Selon ‘Ali : « J’avais préparé un repas puis j’ai invité le prophète


. Il est venu et a vu dans la maison des
327
images(représentations), alors il est retourné. J’ai dit : « Ô envoyé d’Allah
qu’est ce qui t’as fait retourné ? » Il a dit : « Il y a dans la maison un
rideau qui comporte des représentations et les anges n’entrent pas dans les maisons ou il y a
des photos ou des représentations. » » (Rapporté par Ibn majah)

Et concernant les représentations, les savants disent qu’il s’agit de toute chose qui a une âme.
Et dans un autre hadith le prophète a dit : « La photo (représentation) c’est
la tête. »

Et ainsi ce sont comportés nos salafs parmi eux : « Selon Abu Mas’oud 'Ouqba ibn 'Amr qui
dit qu’un homme lui avait préparé un repas puis l’avait invité. 'Ouqba ibn 'Amr lui a dit : «
Est ce qu’il y a dans la maison des photos ou des représentations ? » Il lui a répondu : « oui
». Il a alors refusé d’entrer jusqu'à ce qu’il supprime cette représentation et ce n’est que par
la suite que ’Ouqba ibn 'Amr est rentré pour répondre à l’invitation de cet homme. »
(Rapporté par al Bayaqi)

Et Al Boukhary cite dans son sahih qu’ibn Omar a invité Abu Ayoub al ansary
qui a vu dans la maison d’ibn Omar un rideau qui cachait un mur. Ibn Omar a dit
en expliquant à Abu ayoub : « Les femmes ont été plus fortes que nous sur ce point. » Et Abu
Ayoub a dit : « Je ne pensais pas que cela pouvais arriver dans ta maison. » Puis il a dit : «
Je jure par Allah que je ne mangerai pas de ton repas. » Puis il est parti.

« Les femmes ont été plus fortes que nous sur ce point. » : Ibn 'Omar a dit cela
car il y a un hadith du Prophète qui interdit de recouvrir les murs : Le prophète
est entré chez ‘Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬et elle a vu dans le visage du prophète
qu’il était mécontent puis il a dit : « Recouvres-tu les murs de draps, de
rideaux ou de tapisseries qui comportent des images ? » Puis le prophète a
dit à Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Allah ne nous a pas ordonné de recouvrir les murs. » Et dans une
autre version : « Allah ne nous a pas ordonné de recouvrir la terre cuite de chose qu’Allah
nous a accordé. »

Nous en déduisons donc que la personne ne doit pas répondre a l’invitation d ‘un mariage ou
d’un repas lorsqu’il sait que cette chose comportera des désobéissances a Allah.

Et lorsqu’une personne est invitée par deux personnes elle doit répondre à la première qui a
donné l’invitation.

L'autorisation aux femmes d'utiliser le tambourin et de chanter pour annoncer le


mariage :

L’auteur dit qu’il est autorisé de permettre aux femmes pendant le mariage de proclamer le
mariage en utilisant le tambour uniquement et de pratiquer des chants autorisés qui ne
comportent pas des choses obscènes.

328
Le prophète a dit : « Proclamez le mariage. » (rapporté par Ibnu iban)

Et la parole du prophète : « La séparation entre le licite et l’illicite c’est


"ad duff" (le tambourin) ainsi que les chants autorisées, et ceci pendant le mariage. » (Hadith
jugé bon, rapporté par An nassai, Ibn majah et At-Tirmidhi)

Et concernant le tambourin dont l’une des deux parties est recouverte de cuir et l’autre est
ouverte c’est celui-ci qui est autorisé. Mais celui qui est recouvert des deux côtés de cuir est
interdit et fait parti d’Al qouba qui a été interdit par le prophète dans un
hadith authentifié par cheikh Al Albany, ou le prophète a dit : « Allah a
interdit à ma communauté le vin, les jeux de hasard, le mizr (bière d’orge), al quba (tambour
recouvert des 2 côtés) et al qinin (sorte de guitare) et il m’a ajouté en plus des autres
communautés la prière du witr »

Et selon Khalid ibn Dhakwân il dit : « Ar Roubay’ Bintou Mou'awwidh Ibnou


'Afrâ (‫ )رضي هللا عنها‬lui a dit : « Le prophète est venu chez moi après que
j’ai consommé le mariage et il s’est assis au même endroit où tu es assis.
Et des petites filles parmi al ansar frappaient du tambourin et faisaient les éloges de mes
pères qui sont morts le jour de badr jusqu’au moment où une de ses petites filles parmi a dit :
« Il y a parmi nous un prophète qui connait ce qui se passera demain. » Et le prophète
a dit : « Délaisse cette phrase et dit ce que tu disait auparavant. » »(Hadith
rapporté par Abu dawud et at tirmidhi) Et dans une autre version : « Quant à cela ne le dite
pas, ne sait ce qui se passera demain qu’Allah. » (rapporté par Ibn Majah)

On déduit donc qu’il est autorisé d’utiliser le tambourin et de chanter des chants qui ne
comportent pas de mauvaises choses, et ni de choses interdites comme du shirk, des
désobéissances etc.

Mariage avec une deuxième femme :

Et la sunna du prophète lorsqu’un homme se mari avec une deuxième


femme alors que sa première femme n’était pas vierge au moment du mariage alors cet
homme à le droit de rester avec cette deuxième femme vierge pendant 7 jours puis, qu’il
continu à donner à chacune sa part.

Et s’il prend comme deuxième épouse une femme non vierge alors que la première l’était
alors il lui est autorisé avec sa seconde épouse de rester 3 jours puis il donne ensuite à
chacune sa part.

L'obligation d'offrir à son épouse une vie conjugale agréable :

329
Le bon comportement :
Et il est obligatoire pour l’homme de bien se comporter avec son épouse et de s’occuper d’elle
dans les choses qui sont autorisées par Allah d’autant plus quand cette femme est jeune.

Le prophète a dit : « Le meilleur d’entre vous est celui qui est le meilleur
envers sa famille et moi je suis celui qui est le meilleur envers sa famille. »

« Al 3ishra » au sens littéraire signifie le rassemblement mais au sens islamique signifie le


fait de vivre avec sa femme, les rapports conjugaux et surtout les sentiments et l’amour qu’il
peut y avoir entre le mari et sa femme.
Dans le chapitre du mariage « Al 3ishra » est un point important car Allah a ordonné cela en
disant : « et comportez vous avec elles de la meilleur des façons. » Cela est également
obligatoire pour la femme de se comporter de la meilleure des façons envers son mari « Et
elles aussi doivent se comporter comme vous, vous vous comportez avec elles. »
Et le fait d’avoir un bon comportement envers son épouse fait parti des comportements
louables en Islam et cela permet de préserver les relations conjugales, les sentiments et le
mariage.

Et le mari doit prendre en considération cela car il doit avoir le même comportement qu’il
aimerait qu’on ait envers sa fille ou sa sœur. Et lorsqu’il a en tête le fait qu’il aime pour les
autres ce qu’il aime pour lui cela le poussera à être irréprochable dans son comportement.

Et le prophète a beaucoup insister sur cela lorsqu’un homme est venu le


voir et a dit : « Ô envoyé d’Allah autorise moi de faire l’adultère. » Le
prophète lui a dit : « Est-ce que tu aimerais qu’on fasse ainsi avec ta mère ?
» Il a dit : « non ». « Pour ta sœur ? » il a dit : « non ». « Aimerais-tu cela pour ta fille ? » il a
dit : « non ». Le prophète n’a pas arrêté de lui cité « aimerais-tu cela pour
untel ? Aimerais-tu cela pour untel ? » Puis à chaque fois ce jeune disait : « non » Puis le
prophète a dit : « Déteste ce qu’Allah déteste et aime pour ton frère ce que
tu aimes pour toi. »

Et également le fait d’avoir une vie heureuse et des rapports conjugaux tranquilles, cela aide
dans l’éducation des enfants. Des enfants qui voient les parents se disputer va les déstabiliser
et les déranger contrairement aux enfants qui voient les parents se respecter et se sourire
mutuellement.

Patienter sur les défauts de l'autre :


Et il est demandé à l’homme et à la femme de patienter sur les défauts de chacun car personne
n’est parfait contrairement au prophète qui lui l’était. Il faut essayer de changer les défauts
mais si l’on y arrive pas il faut patienter car Allah a dit : « Et comportez vous avec elles
de la meilleure des façons et si vous voyez en elles des choses détestables … »

et il n’a pas dit « si vous les détestez ». Car on ne doit pas détester la femme mais
seulement ses défauts. Et il se peut que dans ces défauts se cache un bien.

330
Et le prophète a dit : « Un croyant ne s’énerve pas envers une croyante, s’il
voit en elle un comportement détestable il aime en elle d’autres comportements louables. »
Et malheureusement beaucoup de gens qui par leur manque de science et aussi par leur
manque d’éducation islamique s’énerve pour des choses banales. Et cela entraine des
divorces.

Cela est la preuve d’une foi faible et d’un comportement islamique qui n’est pas respecté.
Combien divorcent de leur femme pendant qu’elles ont leurs menstrues, combien divorcent de
leur femme pendant un mois dans lesquels il a eu des rapports conjugaux avec elle alors que
le prophète l'a interdit. Ou bien une femme qui demande le divorce et ne respecte pas le fait
qu’elle doit rester dans la maison de son mari pendant les 3 mois de menstrues.

Ne pas retarder l'accomplissement des devoirs envers son époux ou épouse :


Il est demandé à l’homme et à la femme d’accomplir ses devoirs et de ne pas retarder leur
accomplissement. De ne pas faire ce qui est appelé en arabe « al matlou » qui vient de « al
matl » qui signifie le retardement. Et le prophète a dit : « Le retardement du
riche est une offense » (rapporté par Mouslim)
C'est-à-dire le fait que le riche retarde ses dettes est une offense. De même que l’homme qui
retarde les obligations qu’il a envers sa femme est une offense. Et inversement pour la femme
envers son mari.

Ex : si la femme a besoin d’un vêtement et que cela est justifier puis que l’homme dit
"Inshâ’allah" et que quelques jours plus tard le vêtement n’est toujours pas acheté, cela est
une offense qu’il fait envers son épouse et c’est interdit en islam.

De même il ne faut pas s’acquitter des choses obligatoire en étant mécontent. Par exemple un
homme qui rapporte le vêtement que sa femme lui avait demandé en lui jettant a la figure.
Cela est appelé « Al mina » et le prophète a dit : « 3 personnes Allah ne les
regardera pas, ne les purifiera pas, et ils auront un châtiment douloureux. Le premier al
mousbil (celui qui laisse trainer ses vêtements), Al manan (celui qui donne une chose qu’il
doit donner en étant mécontent) et la troisième personne sera une personne qui aura vendu
quelque chose en jurant d’une chose fausse. »

Donc la vie conjugale est une chose importante qu’il ne faut négliger en aucun cas et le
prophète à encourager les hommes en disant : « Le meilleur d’entre vous
est celui qui est le meilleur envers sa famille et moi je suis celui qui est le meilleur envers sa
famille. »

Cours n°5

331
Chapitre de l'obligation d'offrir à son épouse une vie conjugale agréable -
L'obligation d'être juste avec ses épouses dans les choses matérielles - Le nombre
de femmes autorisées au mariage en islam - Les femmes qui nous sont interdites
pour cause de parenté - Les femmes qui nous sont interdites pour cause
d'alliance – Les femmes qui nous sont interdites pour cause d'allaitement.

Suite du bon comportement envers son épouse :


Le prophète a dit : « Les croyants qui ont la foi la plus complète sont ceux
qui ont le meilleur comportement, et les meilleurs d’entre vous ceux qui sont les meilleurs
avec leur femme » (Hadith authentique rapporté par At-Tirmidhi)

Le prophète nous montre pour qu’un croyant réussisse à atteindre une foi
complète il doit avoir un comportement louable et ceci de façon général.
Le prophète a dit : « Celui qui a un bon comportement atteint le degré de
ceux qui jeunent le jour et prient la nuit. »

Et cela pour montrer le mérite du bon comportement. Il est montré ici l’importance du bon
comportement en le comparant au jeune qui a une grande récompense et également à la prière
de nuit qui est la prière la plus importante après les prières obligatoires.

Puis le prophète a précisé en disant : « et les meilleurs d’entre vous ceux


qui sont les meilleurs avec leur femme »
Il a donc parlé de manière générale puis précise.

Le prophète a donné conseil aux compagnons et à la communauté toute


entière, durant pèlerinage d’adieu en disant : « Et acceptez mon conseil qui est de bien se
comporter avec les femmes car elles sont prisonnières chez vous. Vous n’avez envers elles à
faire que cela, sauf si elles font des péchés avérés »

« Car elles sont prisonnières chez vous » : Il a comparé la femme à une prisonnière c'est-à-
dire il a utilisé une métaphore pour ire que l’homme s’occupe de sa femme, a autorité sur elle,
subvient à ses besoins. Mais l’autorité que l’homme a sur sa femme ne doit pas l’empêcher de
demander conseil auprès de sa femme pour une décision.

« Vous n’avez envers à faire que cela » C'est-à-dire, l’homme ne doit pas offenser sa
femme moi doit s’acquitter des devoirs qu’il a envers son épouse.

L'autorité de l'époux sur sa femme :

Allah dit « Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance (ou celles qui
s’élèvent), exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. Si elles arrivent à
332
vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles. Et Allah est Le Très Haut et Le Plus
Grand ! » (sourate An-Nissa, v. 34)

" celles qui s’élèvent " : Allah a cité ici un mal, c’est le fait que la femme
s’enorgueillisse devant son mari. Ceci a lieu lorsque la femme manque aux devoir qu’elle a
envers son mari ou alors lorsqu’elle s’acquitte de ses devoirs en étant mécontente. Ceci est un
mauvais comportement que la femme ne doit pas avoir.

« exhortez-les » : 1ère étape = Allah a d’abord fait un constat puis Il donne la


solution : L’exhortation (Al wa3d). C’est de parler de façon claire et posée en lui expliquant
les devoirs qu’elle a envers son mari. En lui expliquant que si elle obéit à son mari c’est avant
tout une obéissance envers Allah et si elle obéit à son mari elle obéit à Allah puis
elle sera récompensé.
Le prophète nous dit : « Lorsqu’une femme prie ses 5 prières, jeune son
mois de ramadhan, préserve ses parties et obéit à son mari alors il lui sera dit « entre au
paradis par la porte que tu désiras » Et si elle désobéit à son mari elle a désobéit à Allah
et encoure le châtiment.

" éloignez-vous d’elles dans leurs lits " : 2ème étape = Si l’exhortation ne porte pas ses
fruits alors Allah a dit de s'écarter d'elles dans les lits et cela implique de ne pas avoir
de rapports conjugaux afin de montrer à la femme que le mari est mécontent d’elle. Ainsi elle
résonnera.

" et frappez-les " : 3ème étape = Et le Prophète n’a jamais frapper une
femme comme le dit ‘Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le Prophète n’a jamais
frappé ni une femme ni un de ses serviteurs » Et beaucoup de gens par leur manque de science
ou de comportement passent à la 3ème étape voir la 4ème qui est le divorce. Certains
lorsqu’ils voient leur femme ainsi, divorcent au lieu de les exhorter.

" Si elles arrivent à vous obéir, alors ne cherchez plus de voie contre elles " : Comme l’a dit
Sheykh Utheimine « faite comme ci rien n’avait eu lieu » et ne revenez plus sur le sujet.

« Et Allah est Le Très Haut et Le Plus Grand » Pourquoi Allah a terminé ce verset
ainsi ? Comme le disent les savants, Allah a fini ainsi pour dire aux hommes qui
seraient amené à abuser des choses qu’Allah leur a accordées de ne pas dépasser les limites.
En effet certains hommes aussi vont être prit d’orgueil et abuser de certaines choses
concernant l’éducation de leur épouses. Allah leur dit de faire attention et Allah
ne leur a pas dit de les insulter ou de leur crier dessus mais de les exhorter calmement.

Le Prophète a dit : « Et ci elles font cela (les péchés ou si elles s’élèvent)


alors séparez-vous d’elles dans les lits et si elles vous écoutent et obéissent alors passez cela.
Et sachez que vous avez envers vos femmes des droits et que vos femmes ont envers vous des
droits. Et parmi les droits que vous avez sur vos femmes c’est, qu’elles n’ont pas le droit de
333
faire rentrer chez vous des personnes que vous détestez. Et quant aux droit que vos femmes
ont envers vous ; de bien vous comportez envers elles ainsi que de les habiller et de les
nourrir » (Hadith jugé bon, rapporté par At-Tirmidhi)

« Qu’elles n’ont pas le droit de faire rentrer chez vous des personnes que vous détestez » :
Il n’est pas autorisé de faire entrer des personnes que son mari déteste ou avec qui il ne
s’entend pas. Ceci est aussi valable pour le mari.

L'obligation d'être juste avec ses épouses dans les choses matérielles :

Que ce soit dans la nourriture, les maisons qui sont mises à disposition, dans les vêtements,
dans la résidence avec elles soit plus précisément dans toutes les choses qui sont matérielle,
l’homme se doit d’être juste envers ses épouses.
Et s’il tend vers une de ses femmes pour les choses matérielles plus qu’une autre alors la
menace du prophète pèse sur lui.

Le prophète dit : « Celui qui a deux femme et qui penche vers une plus que
l’autre il viendra le jour du jugement avec la moitié de son corps qui sera abaissée vis à vis
de l’autre. »

Cela signifie que son corps sera disforme et une partie sera plus basse que l’autre partie de son
corps. Cette menace pèse sur les choses matérielles et l’auteur a cité des exemples :
- La nourriture
- Le logement
- Les vêtements
- Dormir chez l’une plus que chez l’autre

Et il n’y a pas de mal à pencher vers une femme plus que l’autre lorsqu’il s’agit des
sentiments. Car l’homme ne peut pas contrôler l’amour qu’il éprouve ainsi que ce qu’il
ressent. Mais cela ne doit pas être fait de sorte qu’il fasse du favoritisme matériel envers une
de ses femmes. La preuve de cela est la parole d'Allah qui dit en parlant aux hommes :
« Vous ne pourrez jamais être équitable envers vos femmes, même si vous en êtes soucieux.
Ne vous penchez pas tout à fait vers l’une d’elles au point de laisser l’autre en suspens; »
(sourate An-Nissa, v.129)

" Vous ne pourrez jamais être équitable envers vos femmes " : Allah parle ici des
sentiments et non des choses matérielles comme l’ont mal comprit des personnes qui
s’aventurent à expliquer le Coran sans l’avoir étudié.

Certains ont cité ce verset pour abolir la polygamie, car dans le début de Sourate An-Nissa,
Allah dit : « si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule. »
(sourate An-Nissa, v. 3) Puis ils citent : « Vous ne pourrez jamais être équitable envers vos
femmes. »
Alors les gens concluent : On ne peut pas se marier avec plusieurs femmes.

334
Or il est interdit à l’homme de se marier avec plusieurs femmes s’il sait qu’il ne pourra pas
être juste envers elles. Et par cela il s’expose au danger du châtiment cité par le prophète.

Et Allah parle des sentiments et non des choses matérielles lorsqu’il dit : « Vous
ne pourrez jamais être équitable envers vos femmes, même si vous en êtes soucieux. »

Et le prophète était juste dans les choses matérielles envers toutes ses
épouses. Il ne faisait pas de différence entre elles. Mais malgré cela ‘Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬était
la femme la plus aimée chez le prophète.

Selon 'Amr ibn Al 'Ass qui dit que le Prophète l’avait envoyé
pour aller rejoindre l’armée qui était présente à la bataille de Datu Salasil. Il en profita pour
poser une question au prophète : « Qui parmi les gens aimes-tu le plus ? »
et le prophète a dit « Aisha (‫ » )رضي هللا عنها‬et 'Amr ibn Al 'Ass
a dit : « Et chez les hommes ? » Et le prophète a dit : « Son
père (c'est-à-dire Abu Bakr) » Et 'Amr ibn Al 'Ass a dit : « Puis ensuite ? » et le prophète
dit : « Omar Ibn Al Khattab » puis le prophète a cité
d’autres hommes qui étaient aimé chez lui. »

Salasil : Nom d’un fleuve des gens de Bani Joudam présent dans la région du Chem.

Ici le prophète a bien dit que la femme qu’il aimait le plus était Aisha ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنها‬mais le fait qu’il l’aimait plus que ses autres épouses ne l’a pas empêché d’être juste
envers elles toutes, même dans la maladie qui a précédé sa mort car il passait la nuit chez
chacunes d’entres elles. Et c’était les hommes qui le déplaçaient d’une maison à l’autre.
Lorsque sa maladie devint très douloureuse et qu’il devint difficile pour lui de se déplacer il
disait : « Ou serai-je demain ? Ou serai-je demain ? » Et le prophète
disait cela car il était pressé d’être dans la maison de ‘Aisha (‫)رضي هللا عنها‬.
Et lorsque sa maladie devint de plus en plus insupportable et que les déplacements devinrent
difficiles, il demanda la permission à ses épouses d’être soigner dans la maison de ‘Aisha
(‫)رضي هللا عنها‬. Et dans une version, c’est sa fille Fatima (‫ )رضي هللا عنها‬qui a parlé aux épouses
pour qu’elles donnent leur autorisation au prophète d'être soigné chez
‘Aisha (‫)رضي هللا عنها‬.

Les savants ont déduit de cela qu’il est autorisé à un homme qui a plusieurs épouses et qui est
malade de se soigner dans la maison d’une de ses épouses à condition que les autres donnent
leur autorisation.

Puis le prophète est mort dans la maison de Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬un Lundi et
elle a dit : « Le Prophète est décédé le jour ou il avait l’habitude d’être
chez moi. »

335
Donc cela prouve que même si l’homme est malade il n’a pas le droit d’être injuste envers ses
épouses.

Le nombre de femmes autorisées au mariage en islam :

Il n’est pas autoriser de se marier avec plus de 4 femmes. La preuve est la parole d’Allah
qui dit : « Il est permis d’épouser deux, trois ou quatre, parmi les femmes qui vous
plaisent, mais, si vous craignez de n’être pas justes avec celles-ci, alors une seule. » (sourate
An-Nissa, v. 3)

Le maximum qu’Allah ait cité est de 4 donc cela prouve la limite imposée.

Une autre preuve est la parole du prophète :swas:au compagnon Ghaylan ibn Salama
lorsqu’il s’est converti et qu’il avait sous sa tutelle 10 femmes : « Garde-en 4 et
sépare toi des autres. » (Hadith authentique rapporté par At-Tirmidhi et Ibn Majah)

Et également la parole de Qais ibn Al Harith qui dit « Je me suis converti et


j’avais 8 femmes, je suis venu vers le prophète et je l’ai informé de cela et
il m’a dit : « Choisis-en 4 parmi ces femmes. » (Hadith authentique
rapporté par Ibn Majah wa Abu Dawud)

Les femmes qui nous sont interdites au mariage :

Allah dit : « Et n’épousez pas les femmes que vos pères ont épousées, exception faite
pour le passé. C’est une turpitude, une abomination, et quelle mauvaise conduite ! »

« Vous sont interdites vos mères, filles, sœurs, tantes paternelles et tantes maternelles, filles
d’un frère et filles d’une sœur, mères qui vous ont allaités, sœurs de lait, mères de vos
femmes, belles-filles sous votre tutelle et issues des femmes avec qui vous avez consommé le
mariage; si le mariage n’a pas été consommé, ceci n’est pas un péché de votre part; les
femmes de vos fils nés de vos reins; de même que deux sœurs réunies - exception faite pour le
passé. Car vraiment Allah est Pardonneur et Miséricordieux »

« Et, parmi les femmes, les dames (qui ont un mari), sauf si elles sont vos esclaves en toute
propriété. Prescription d’Allah sur vous ! A part cela, il vous est permis de les rechercher, en
vous servant de vos biens et en concluant mariage, non en débauchés. Puis, de même que vous
jouissez d’elles, donnez-leur leur mahr comme une chose due. Il n’y a aucun péché contre
vous à ce que vous concluez un accord quelconque entre vous après la fixation du mahr Car
Allah est, certes, Omniscient et Sage. » (Soorat An nissa, verset 22 à 24)

336
« Exception faite pour le passé » : Cela signifie avant la révélation de ce verset. Allah
pardonne ceci mais cela ne veut pas dire qu’il faut rester avec ces femmes, au contraire il faut
s’en séparer.

« Belles-filles sous votre tutelle » : c'est-à-dire la fille de sa femme (qui n’est pas sa fille) si
le mariage a été consommé. Mais s’il y a divorce avant que le mariage soit consommé les
filles sous tutelle deviennent licites.

« Les femmes de vos fils nés de vos reins » : Les belles filles.

« De même que deux sœurs réunies » : soit 2 sœurs avec qui ont se mari en même temps.

« Sauf si elles sont vos esclaves » : le mot esclave doit être ici interprété comme le mot
prisonnier.

« A part cela, il vous est permis de les rechercher en vous servant de vos biens et en
concluant mariage, non en débauchés » : Cela montre qu’il est autorisé même à l’homme
marié de rechercher une femme à condition qu'il ne soit pas de ceux qui font l'adultère. En
effet, il n'est pas permis à un fournicateur ou un homme qui commet l'adultère d'épouser une
femme croyante.
Car Allah dit Sourat An nour verset 3 : « Le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice
ou une associatrice. Et la fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur
; et cela a été interdit aux croyants »

En examinant ce verset on remarque que les femmes interdites au mariage se divisent en 2


catégories :

- La première : Les femmes dont l’interdiction est perpétuelle.


- La deuxième : Les femmes dont l’interdiction est temporaire. Cette femme est interdite tant
qu’elle remplie des conditions précises qui l’a mette dans l’état d’interdiction ponctuelle.
Quand cet état s’enlève elle devient licite.

A - Les femmes dont l’interdiction est perpétuelle :

Les causes de l’interdiction perpétuelle sont au nombre de 3 :


- « An nassab » (‫ )النَّ َسب‬qui est la parenté
- « Al mouSahara » (‫صاه ََرة‬ َ ‫ )ال ُم‬qui est l’alliance
- « Ar raDa3 » (‫َّضاع‬
َ ‫ )الر‬qui est l’allaitement

1 • Les femmes interdites par le lien de parenté :

Elles sont au nombre de 7 : Les mères, les filles, les sœurs, les tantes maternelles, les tantes
paternelles, les filles du frère et les filles de la sœur.
Et les tantes et les mères sont interdites en montant (grand-mère, grande tante…) et les filles
et nièces en descendant (petite-fille, arrière petite-fille etc).

337
2 • Les femmes interdites par l’alliance :

Elles sont au nombre de 4 :


1 - La mère de l’épouse (la belle-mère) : Il ne fait pas parti des conditions d’avoir
consommé le mariage avec l’épouse pour que la belle-mère soit interdite mais à partir du
moment où l’acte de mariage a été conclu elle devient interdite à jamais. L’homme devient un
maharam pour la belle-mère.

2 - La fille de la femme avec qui le mariage a été consommé : mais si l’acte a été conclu
mais que le mariage n’a pas été consommé, la fille devient donc licite à l’homme. Mais si le
mariage a été consommé et même si par la suite l’homme divorce de cette femme, sa fille
restera interdite à jamais. Il devient un maharam pour elle.

3 - La femme du fils (la belle fille) : interdite à partir du moment où l’acte a été conclu
même si le mariage n’a pas été consommé.

4 - La femme du père (la belle mère) : interdite à partir du moment où l’acte a été conclu
même si le mariage n’a pas été consommé. Et même si le père divorce de cette femme, que le
mariage ait été consommé ou non, cette femme devient interdite à jamais. L’homme restera
toujours un maharam pour elle.

Les savants disent que cela monte à l’infini et que cela descend à l’infini. Comme ils disent
également cela englobe : « Al oussoulou wal fourou3 » soit « les bases et les branches ». Par
exemple il n’est pas autorisé de se marier avec la femme de son père comme il n’est pas
autorisé de se marier avec la femme de son grand père, ou de son arrière grand père.
Ou pour le père, il lui est interdit de se marier avec la femme de son fils tout comme il lui est
interdit de se marier avec la femme de son petit-fils, etc.

3 • Les femmes interdites par l’allaitement :

Allah a dit : « Vous sont interdites ... mères qui vous ont allaités, ... » (sourate An-
Nissa, v.23)

Dans ce verset Allah ne parle que de la mère et des soeurs de lait. Or le Prophète
a dit : « L’allaitement interdit ce qu’interdit l’accouchement. » (Hadith
authentique rapporté par Al Bukhary wa Mouslim)

Cela signifie que les personnes qui sont interdites par les liens de sang sont aussi interdites par
les liens de lait. Donc sachant cela et en connaissant ce hadith du prophète
on peut en déduire que la mère de lait a le même statut que la mère de sang. Cette mère de lait
est interdite à l’enfant qu’elle a allaité de même que la mère est interdite à son enfant.

Elles sont donc au nombre de 7 : La mère de lait, la mère de la mère de lait (grand-mère
maternelle de lait), la mère du mari de la mère de lait (la grand-mère paternelle de lait), les
sœurs de la mère de lait (tantes maternelles de lait), les sœurs du mari de la mère de lait
(tantes paternelles de lait), les filles de ses filles et les filles de ses fils (les nièces de lait), et
338
les sœurs de lait.

Les sœurs de lait sont les filles de la mère de lait même si elles sont de pères différents.

Cela est pareil pour la grand-mère de lait ainsi que pour la mère du mari de la mère de lait (la
grand-mère paternelle de lait). Donc cela signifie que le mari de la mère de lait devient
également un père.

Les liens de lait n’impacte que l’enfant allaité et non les proches de cet enfant. Cela signifie
par exemple que le frère de l’enfant allaité ne considérera pas cette femme comme sa mère de
lait.

Et pour toutes les femmes interdites au mariage l’homme est un Maharam pour elles c'est-à-
dire qu’il peut rester en tête à tête avec elles, ainsi que de voyager avec elles et ces femmes
peuvent aussi se dévoiler devant lui.

Cours n°6
Chapitre de la définition de l'allaitement qui interdit - Les femmes interdites
temporairement au mariage - Les mariages invalides.

Définition de l'allaitement qui interdit :

Selon ‘Aisha (‫)رضي هللا عنها‬, le prophète a dit : « Ne rend pas interdit (les
femmes) un allaitement ou deux. » (hadith authentique rapporté par Mouslim wa An Nassai).

Il y a divergence des savants sur 2 points :

1 - Qu’est ce que l’allaitement ? Les 2 avis sont :

- La tété : C’est lorsque le nourrisson tète le sein de la femme qui l’allaite en enlevant la
bouche puis en la remettant puis en l’enlevant puis en la remettant (avec un laps de temps
court entre chaque, ex : 1minute). Chaque fois que l’enfant met la bouche après l’avoir enlevé
est considérée comme une tétée.
- L’assise : C'est-à-dire que la femme allaite son enfant jusqu'à ce qu’il soit rassasié que
l’enfant est retiré la bouche ou non plusieurs fois cela est considéré comme une seule tétée.
Et l’avis le plus sûre des savants wa Allahu a3llem c’est l’assise qui défini l’allaitement. C’est
notamment l’avis de Sheykh Utheimin et Sheykh Al Albany
339
2 - Combien d’allaitement rend cet enfant interdit à la femme ?

Certains disent 3 et d’autres 5. Ceux qui disent 3 se basent sur le hadith d’Aisha (‫)رضي هللا عنها‬
qui dit que le prophète a dit « ne rend pas interdit une tétée ou deux »
Autrement dit la troisième rend interdit.
Mais ce n’est pas l’avis le plus sûre car il y a un autre hadith de Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : «
Lorsqu’il a été révélé dans le coran « 10 tétées bien définies » ce sont ses 10 tétés qui rend
interdit cet enfant à cette femme qui l’allaite, puis ces 10 tétées ont été abrogées par 5 bien
définies. Et lorsque le prophète est décédé cela est resté sur ce dernier
point. » (Rapporté par Mouslim.)
Et comment répondre à ceux qui disent 3 ? La preuve est une règle dans le Fiqh que les
savants ont instauré qui est : « Ce qui est dit clairement prévaut sur ce qui est déduit ».

Ce qui rend valide l’allaitement :

Ce qui rend valide l’allaitement est que le nourrisson soit allaité pendant les 2 premières
années.

Allah dit : « Et les mères, qui veulent donner un allaitement complet, allaiteront leurs
bébés deux ans complets. » (sourate Al Baqara, v. 233)

Ummu Salama ( ‫ )رضي هللا عنها‬dit : " Le prophète a dit : « N’interdit de


l’allaitement que ce qui nourrit les intestins depuis le sein et ceci avant Al fitam. » (rappoté
par At-Tirmidhi)

« Ce qui nourrit les intestins depuis le sein » : autrement dit le lait.

« Al Fitam » : est la période à partir de laquelle le lait n’est plus l’aliment principal du
nourrisson.

De ce Hadith il y a une divergence d’opinion des savants :

Certains n’ont pas considéré, après la connaissance de ce Hadith, les 2 ans et ont dit que
pour que l’allaitement soit complet il faut que l’enfant soit Fatim (c'est-à-dire un nourrisson =
qui se nourri que de lait) même si cela entre dans les 2 ans.
Cela est l’avis de Sheykh Utheimin car il dit que si l’enfant dépend du lait alors oui
l’allaitement est considéré et si l’enfant ne dépend plus du lait comme nourriture principale
alors il n’est plus considéré comme valide. Il rahimahuLlah dit parmi ses preuves que
l’allaitement est prit en considération car il a de l’effet sur l’enfant quand c’est sa source
340
principale de nourriture. Mais lorsqu’elle n’est plus la source principale de nourriture le lait
n’a plus l’effet désiré, qui est l’une des causes que l’enfant devient interdit pour cette femme
qui l’allaite.

Mais Sheykh Al Albany ainsi que Sheykh Al Fawzan considèrent qu’il faut 2 ans pour que
l’allaitement soit valide.
Lorsque l’enfant boit du lait il peut également être nourrit d’autres chosse sans que ce ne soit
son alimentation principale comme l’est le lait.

L’allaitement de celui qui à dépassé les 2 ans :

Sahla bint Souhayl (‫ )رضي هللا عنها‬avait depuis son plus jeune âge chez elle Salim
qui était le serviteur d’Abu Hudayfa (le mari de Sahla). Et lorsque Salim grandit
dans leur maison et qu’il eu atteint l’âge de la puberté, Sahla bint Souhayl (‫ )رضي هللا عنها‬a
posé la question au prophète et lui a expliqué le problème en disant que cet
enfant était chez eux depuis tout petit et que maintenant il avait atteint l’âge de la puberté.
Cela était pour elle un poids difficile à surmonter car elle devait se couvrir devant lui. Le
prophète lui a dit : « Allaite-le et tu seras interdite pour lui. » (Hadith
authentique)

Concernant ce Hadith il y a 3 avis des savants dessus :


- Certains disent que ce Hadith a été abrogé par d’autre Ahadith où le prophète définie la
période d’allaitement comme le hadith vu précédemment : « n’interdit de l’allaitement que ce
qui nourrit les intestins depuis le sein et ceci avant Al fitam. »
- Certains disent que cela est propre à Salim le serviteur d’Abu Hudayfa.
- Certains disent que cela peut être fait si la personne se trouve dans la même situation que
Salim ainsi que la femme qui l’a éduqué (ici Sahla bint Souhayl)

La majorité des savants pensent que cela est propre à Salim comme Sheykh
Utheimine.

Mais d’autres savants comme Al Albany ou Sheykh Al Islam Ibn Taymiyya considèrent que
cela peut être fait si la personne se trouve dans un cas similaire à celui de Salim
afin de faciliter la vie dans la maison.
Ex : un enfant qui grandit chez sa tante et son oncle tout en pensant que ce sont ses parents et
c’est seulement à l’âge de la puberté qu’il découvre que ce ne sont pas ses véritables parents.
Afin de facilité la vie dans la maison cela peut être fait.

Et les savants mettent en garde sur ceux qui prendraient des facilités et se précipiterait dans
n’importe quel cas d’utiliser ce moyen alors qu’il doit être utilisé en cas de force majeur. Et

341
avant cela il est nécessaire de consulter un savant pour demander si cela est autoriser ou non.

Et faire cela de son propre gré entraine des conséquences très importantes comme le fait de
devenir interdit à une femme est une chose qui ne doit pas venir de la personne elle-même
mais ce jugement doit être donné par un savant de l’Islam comme l’a fait Sahla bint Souhayl
(‫ )رضي هللا عنها‬en demandant au prophète .

Différence entre les liens de parenté et de lait :

Les liens de lait et de parentés interdisent les mêmes catégories de femmes mais ne donnent
pas les mêmes jugements. Notamment pour le testament, la mère de lait n’hérite pas des biens
de l’homme, de même l'homme n'est pas obligé de subvenir au besoin de sa mère de lait
comme pour sa mère de sang.

Le prophète en disant : « L’allaitement interdit ce qu’interdit


l’accouchement » n’a pas dit que tous les jugements en rapport avec les liens de sang sont les
mêmes pour les liens de lait.

Ex : La loi du talion n’est pas appliquée sur une mère qui tue son fils mais si une mère de lait
tue cet homme alors la loi du talion s’applique sur elle.

• Concernant les femmes interdites de façon perpétuelle il y a une autre catégorie de


femme que l’auteur n’a pas cité qui est : La femme qui risque la malédiction

Ce cas arrive lorsqu’un homme accuse sa femme d’adultère. Il doit alors apporté 4 témoins
oculaires c'est-à-dire qui ont vu la scène. Comme l’a dit Omar ibn al Khattab :«
Comme un saut entre dans un puit. »
Cela montre la gravité d’accuser quelqu’un d’adultère et pour ramener 4 témoins oculaires est
quelque chose de très rare. Et celui qui accuse quelqu’un d’adultère sans apporter les témoins
il doit recevoir 80 coups de fouet et un témoignage venant de lui ne sera jamais accepté. Mais
cette punition ne s’appliquera pas dans 1 cas : Le mari et la femme acceptent de jurer chacun
d’eux 4 fois. Autrement dit que le mari dise « Je jure par Allah que ma femme a fait
l’adultère » 4 fois et à la 5ème qu’il dise « Et que la malédiction d’Allah soit sur moi si je fais
parti des menteurs » Puis le juge s’adresse à la femme et elle doit dire « Je jure par Allah
qu’il n’a pas dit vrai » 4 fois et la 5ème « Et que le courroux d’Allah soit sur moi si il fait
parti des véridiques »
Et à ce moment le juge doit séparer cet homme de cette femme. Ils seront séparés à vie.

342
B - Les femmes dont l’interdiction est temporaire :

Ce sont des femmes qui sont dans une situation particulière qui les rendent illicite à l’homme.
Elles sont de 5 catégories :

Première : Etre le mari de 2 sœurs en même temps. Mais s'il se sépare d'une d'elle, il peut
épouse l'autre.

Deuxième : Se marier avec une femme et sa tante maternelle ou paternelle en même temps.

Abu Hourayra rapporte du prophète qui dit : « On ne


rassemble pas entre une femme et sa tante paternelle, ni entre une femme et sa tante
maternelle. » (Hadith authentique rapporté par Al Bukhary wa Mouslim.)

La sagesse de cela est comme l’ont dit les savants : Pour éviter de couper les liens de parenté
car ce qui est connu de façon générale c’est qu’entre la première femme et la seconde les
relations ne sont pas toujours très bonnes. Cette explication est aussi valable pour les deux
sœurs.

Troisième : Les femmes déjà mariées ou en période de 3ida sauf les prisonnières en temps de
guerre. Ces femmes sont interdites de façon ponctuelle car à partir du moment où l’homme
divorce de sa femme, ou que la période de 'ida se termine, ces femmes (sœurs, tantes…)
deviennent licites.

Quatrième : Celles qui ont été divorcées 3 fois. Pour que ces femmes puissent retourner à
leur premier mari elles doivent se marier d’un mariage sincère avec un autre homme tout en
ayant consommé le mariage avec ce dernier.
Ceci montre la sagesse de l’islam car avant l’islam les associateurs divorçaient beaucoup de
leurs femmes. Ainsi avec l’arrivée de l’Islam, Allah a dit qu’après 3 divorces du même
mari, les femmes doivent se marier avec un autre homme d’un mariage valide et sincère. Et
cela est quelque chose de difficile à supporter pour le mari d’autant plus si le mariage doit être
consommé.

Cinquième : La fornicatrice sauf si elle se repent.


L’auteur dit qu’il n’est pas autorisé pour l’homme comme pour la femme de se marier avec
une fornicatrice ou un fornicateur sauf si les deux proclament leur repentir en s’abstenant de
ce péché, en le regrettant et en ayant la conviction de ne plus recommencer. Cela si les deux
sont fornicateurs et qu’ils veulent se marier.
343
Mais si un croyant veut se marier avec une fornicatrice il n’a pas le droit jusqu'à ce qu’elle se
repente. De même pour la femme.

La preuve est la parole d'Allah qui dit : « Le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice
ou une associatrice. Et la fornicatrice ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur
; et cela a été interdit aux croyants » (sourate An-Nour, v. 3)

De même selon 'Amr ibn Shou'ayb selon son père, selon son grand père qui
rapporte que Marthad Ibn Abi Marthad Al Ghanawi un des compagnons du
prophète avait pour fonction de transférer les prisonniers qui étaient à la
Mecque vers Médine. A la Mecque il y avait une prostituée qui se faisait appelée « 'Anâq » et
cette femme était une amie de Marthad lorsqu’il n’était pas musulman. Marthad
est venu voir le prophète et lui a dit : « O envoyé d’Allah puis-je me marier
avec 'Anâq ? » Le prophète s’est tût. Et Allah a fait descendre le
verset : « Le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice ou une associatrice. Et la fornicatrice
ne sera épousée que par un fornicateur ou un associateur ; et cela a été interdit aux croyants »
et à ce moment le prophète a appelé Marthad, lui a lu ce verset et lui a dit :
« Ne te mari pas avec elle. » (Version d’Abu Dawud)

Les mariages invalides :

1 • Nikahu sh-shighâr (‫شغَار‬


ِّ ‫ )ال‬:

C’est le fait qu’un homme mari une femme qui est sous sa tutelle à un homme à condition que
cet homme mari une femme qui est sous sa tutelle avec lui (le 1er homme).

Par exemple 2 pères de famille chacun ayant une fille, l’un dit à l’autre « je te mari à ma fille
si toi tu me maris à ta fille. » Ou « je mari mon fils à ta fille si tu maris ton fils à ma fille. » Et
d’autres exemples comme cela sont possibles.

Ce type d’acte de mariage est nul qu’une dote est été conclu ou non car le prophète
a interdit et a mis en garde contre cela.
Allah dit : « Prenez ce que le Messager vous donne; et ce qu’il vous interdit, abstenez-
vous en. » (sourate Al Hachr, v. 7)

Et Selon Ibn ‘Omar le prophète a interdit « Ash shighâr ».


(Hadith authentique rapporté par Al Bukhary wa Mouslim)
344
Et Abu Hurayra dit que le prophète a interdit « ash-shighâr »
puis Abu Hurayra dit : « Ash shighâr c’est le fait qu’un homme dise à un autre «
mari moi à ta fille et je te mari à la mienne » ou « mari moi à ta sœur et je te mari à ma sœur
» Et le Prophète a dit : « Point de Shighâr en Islam. » (Hadith authentique
rapporté par Mouslim)

Comme le dit l’auteur cela prouve qu’Ash Shighâr est contraire à la législation d’Allah
. Et le Prophète n’a pas dit que le Shighâr qui est interdit est celui ou il n’y
a pas de dot car la plupart des mariages qui sont dans cette catégorie de Shighâr considèrent la
dot comme le fait de se mettre en accord. Mais certes le fait qu’aucune dot n’ait été donné est
pire encore malgré que la dot ne rende pas licite ce type de mariage puisqu’il s’agit d’une
offense pour la femme.

L’auteur cite une parole de Cheykh Ibn Baz rahimahuLlah dans son livre "Le jugement du
voile islamique et du mariage appelé mariage Ash shighâr", il dit : « Quant à ce qui a été
rapporté dans le Hadith d’Ibn’Omar rapporté par Al bukhary wa Mouslim, il a
été cité après le Hadith que ceci est le fait qu’un homme dise à un autre homme « je te mari
ma fille si tu me mari à la tienne » sans qu’il n’y ait entre eux de dot ainsi a été rapporté
d'après la version de Ibn ‘Omar , ou il a expliqué ce qu’était Ash Shighâr. » Et
Sheykh Ibn Baz dit : « Quant à ce qui a été rapporté dans le hadith d’Ibn’Omar
dans l’explication de ce qu’est Ash Shighâr quand un homme dit à un autre homme « je te
mari ma fille si tu me mari à la tienne sans qu’il n’y ait entre eux de dot » ceci fait parti
comme l’ont dit les savants, des paroles de Nâfi3 qui est le rapporteur d’Ibn ’Omar. Et Nafi3
était celui qui était au service d’Ibn ’Omar . Et ce n’est en aucun cas la parole
du prophète et le prophète a expliqué cela comme il est cité dans le Hadith
de Abou Hourayra (cité précédemment) »

Donc en regardant le Hadith d’Abu Hourayra où le fait de donner la dot n’a pas
été cité, prouve que celle-ci soit donné ou non, n’influence pas sur la licité du mariage. Et ce
qui est pervers dans ce type de mariage c’est l’échange qui est conclu.

Cela est une grande turpitude car ceci amène les femmes à se marier avec des hommes
qu’elles ne désirent pas en favorisant le bien des tuteurs au bonheur des femmes. Et le fait
qu’en plus de cela la dot ne soit pas donnée prive la femme de son droit. Cela est également
une source de problème après le mariage. Et le fait que les problèmes interviennent par la
suite est une punition de la part d’Allah ici bas pour ceux qui ont contredit sa

345
législation.

2 • Nikahu al MuHalil (‫ )ال ُم َحلِل‬:

Mariage de l’autorisation qui est le fait qu’un homme se mari avec une femme divorcée 3 fois
après la fin de sa période de divorce dans le seul but qu’elle puisse retourner ensuite avec son
premier mari.

L’auteur dit que ce type de mariage fait parti des grands péchés et des grandes turpitudes et il
est interdit que ces personnes donnent cela comme condition dans l’acte de mariage. Et que
cela soit stipuler oralement ou bien que l’intention soit dans le cœur sans rien dire, ce mariage
est tout de même nul. Celui qui se mari et fait ce genre de mariage est maudit par le prophète
.

Selon ‘Ali : « Le prophète a maudit « Al MuHallil » wa « Al


MuHallala » » (Hadith authentique rapporté par Abu Dawud wa At-Tirmidhi.)

Al MuHallil : celui qui se mari pour rendre licite la femme à son premier mari.
Al MuHallala : celui pour qui on s’est marié, soit le premier mari.

Selon 'Uqba ibn ‘Amir , il dit que le prophète a dit : « Voulez-


vous que je vous informe du "at-tisu mousta'ar" ? » Ils ont dit : « Bien sûre O envoyé d’Allah
» et il dit : « C’est celui qui se mari avec une femme uniquement pour rendre cette femme
autorisé au premier mari. » Puis le prophète a dit : « Et Allah a maudit le
premier mari comme le second » (Hadith Hassan rapporté par Ibn Majah, Al Hakim wa Al
Bayaqi)

"At-tisu mousta'ar" : Signifie le bouc emprunté ou bélier emprunté. Autrement dit un


éleveur qui n’a que des femelles qui va voir un autre éleveur et lui dit : « prête moi ton bouc
afin qu’il monte sur mes brebis ou chèvres. »

On voit donc à travers ce Hadith que le prophète a considéré le MuHallil


comme un animal et pas n’importe quel animal mais un animal qu’on emprunte pour assouvir
ses désirs et pour que les femelles mettent bas.

En Islam il y a une règle dite par les savants qui est que lorsqu’un homme est comparé à un
animal cette comparaison est toujours un mal et un rabaissement pour lui. Et Sheykh al Islam

346
Ibn Taymiyya a affirmé cela par des preuves du Coran et de la Sunna. Allah
a lui-même considéré ceux qui ne croient pas en lui comme des « chiens assoiffés ». Et dans
beaucoup de Ahadith lorsque le prophète met en garde il dit : « Ne faites
pas comme tel animal » ; « Ne vous prosternez pas comme le chien en posant vos avants bras
sur le sol » ; « ne priez pas comme le coq » etc. Les preuves qu’elles soient dans le Qur’an ou
dans la Sunna sont irréfutables.

Et selon ‘Omar ibn Nâfi3 , selon son père, il rapporte qu’un homme est venu
vers Ibn ’Omar et lui a demandé au sujet d’un homme qui a divorcé de sa femme 3 fois. Puis
un des frères de l’homme s’est marié sans en avoir l’utilité, le besoin et sans être motivé, ceci
uniquement pour rendre cette femme licite à son frère. « Est-ce que cette femme malgré que
son frère se soit marié devient licite pour son premier mari ? » Et Ibn ’Omar a dit
: « Non, elle ne devient pas licite pour lui sauf si c’est un mariage voulu. » Et Ibn ’Omar
a dit : « Et nous considérions cela comme de la fornication au temps du prophète
. » (Hadith sahih, rapporté par Al Bayaqi et Al Hakim).

Ceci vient expliquez la parole du prophète lorsqu’il dit : « voulez vous que
je vous informe qui est le bélier (ou le bouc) emprunté ? »
Nous voyons donc qu’au temps du prophète cela était considéré comme de la fornication.

Cours n°7
Chapitre du mariage de jouissance – Jugement du mariage avec l'intention de
divorcer – Les droits de la femme sur l'homme.

3 • Nikah Muta3a (‫ )ال ُمتَ َعة‬: Le mariage de Jouissance

Al Muta3a en arabe signifie : le fait de profiter de quelque chose et d’en jouir.


Ce mariage est aussi appelé le mariage temporaire ou « à rupture », et il signifie qu’un homme
conclu un acte de mariage avec une femme pour une durée d’un jour, une semaine, un mois
ou une autre période bien définie et déterminée. C’est un mariage dont les savants sont
unanimes sur son interdiction. Ce mariage s’il est conclu sera donc nul même si la femme
donne son autorisation.

347
Selon Saboura : « Le prophète nous a ordonné de faire al
Muta3a l’année de l’fatH (la victoire), lorsque nous sommes rentrés à la Mecque et nous
sommes sortis au moment ou le prophète nous l’a interdit. » (rapporté par
Mouslim)

Cette parole nous montre que l’autorisation du mariage de jouissance fut abrogée.

Dans un autre hadith le prophète nous dit : « O vous les gens je vous avais
autorisé le mariage de jouissance maintenant Allah l’a interdit jusqu’au jour du
jugement. » (rapporté par Mouslim)

On comprend donc de façon claire que c’était une chose autorisée avant et qui a été interdit
par Allah
Les savants disent que cela est interdit car cela va à l’encontre des préceptes du mariage.
Comme Allah l’a dit : « Et parmi ses signes c’est qu’il a créé de vous et pour vous des
femmes pour que vous viviez en tranquillité avec elles. »

Le fait de vivre avec son épouse est un des buts du mariage ce qui est donc contradictoire
avec le mariage de jouissance.
Allah dit aussi : « Et il a crée entre vous de l’affection et de la miséricorde. »

Cette pratique est beaucoup utilisée chez les chiites au point que cela est presque un
amusement pour eux.

Jugement du mariage avec l'intention de divorcer :

Cette question a beaucoup été posée aux savants notamment ceux qui sont amenés à étudier
dans des pays non musulmans de peur de tomber dans l’interdit, ils posent la question de
savoir s’ils ont le droit ou non de se marier avec une femme (chrétienne, juive ou musulmane)
en ayant l’intention de divorcer ensuite avec elle le jour ou ils auront fini leurs études et qu’ils
pourront de nouveau retourner vivre dans leur pays.

Sheykh Sayd Saabiq, l’auteur du livre Fiqh us Sunna dit dans son livre que : " Les juristes
sont d’accord sur le fait que celui qui se mari avec une femme sans poser la condition d’une
période bien déterminée mais qu’il a l’intention de divorcer d’avec elle après la fin de ses
études et de retourner ensuite dans son pays, alors le mariage est valide. "

Et Al Awza3i rahimuhuLlah a considéré ce mariage comme étant un mariage de jouissance.

348
Concernant ce mariage, Sheykh Sayd dit que le fait que les savants se soient mis d’accord sur
ce mariage n’est pas totalement vrai. En fait il s’agit seulement de l’avis de la plupart des
savants. C'est-à-dire que le mariage est valide quand la personne se marie avec toutes les
condition à savoir : l’accord du tuteur, en donnant la dot et avec les 2 témoins. Mais cette
intention de divorcer rend-il se mariage invalide ? Si la période est stipulée alors cela est
interdit mais pour celui dont toutes les conditions sont réunies bien qu’il ait l’intention de
divorcer alors selon l’avis de la plupart des savants son mariage n’est pas invalide.

Sheikh Ibn Utheimin dit que cela est interdit tout en étant valide. Il est valide car les
conditions sont respectées mais interdit car il y a de la tricherie dans se mariage. En effet cet
homme a l’intention au moment où il se mari avec la femme de divorcer d’elle après une
certaine période donc pour la femme il s’agit d’une trahison. Or le prophète
dit : « Celui qui triche ne fait pas parti de nous. » Et Sheikh Ibn Utheimin
dit aussi quant à l’interdiction de ce mariage : " Si la femme avait été au courant de l’intention
de l’homme au moment de l’épouser, elle n’aurait pas accepté de faire de lui son époux. Du
moins la plupart des gens n’auraient pas accepté."

Sheykh Al albany qui est du même avis que Sheykh Ibn Utheimin a donné une réponse
claire. Il (rahimahuLlah) dit : « Pose cette question à ceux qui ont cette intention : « Pourquoi
veux-tu te marier avec l’intention de divorcer ? Pourquoi ne pas se marier avec la femme en
ayant l’intention de rester avec elle et si après il rencontre des difficultés avec elle alors la il
lui sera autorisé de divorcer. » Mais il ne doit pas se marier avec elle avec l’intention de
divorcer et lors de son retour qu’il fasse tout son possible pour l’a ramené avec lui et pour la
garder en tant que femme. S’il y a des tensions et si le seul moyen d’arrêter cela est le divorce
alors qu’il le fasse. »

Sheykh Rashid Rida dit dans son livre appelé « Tafsir Al manar » ou il explique le Coran,
que parmi les choses qui rendent interdit ce mariage c’est le fait qu’il y a de la tricherie, de la
tromperie, de la trahison dans cela et que cela porte atteinte à la plus sacrée des liaisons en
Islam qui est celle du Mariage et l’alliance. Cela peut avoir de graves conséquences,
notamment que les gens se détestent entre eux, qu’ils n’aient plus confiance entre eux, car
celui qui se mari en ayant cette intention, la femme au moment ou elle apprendra que son mari
avait l’intention de divorcer d’elle, elle n’aura plus confiance en les hommes de même que
pour les tuteurs n’auront plus confiance également.
De plus si cette information circule parmi les musulmans il y aura des dégâts énormes et il y
aura un manque de confiance entre eux. Davantage encore s’il s’agissait d’une femme qui
avait l’intention de se marier et fonder une famille.

L’auteur du livre dit : « Et viens appuyer l’avis de Sheykh Rashid Rida le athar de Omar
Ibn Nafi3 »
Selon son père qui dit qu’un homme est venu vers Ibn Omar et a posé la question

349
sur un homme qui a divorcé de sa femme 3 fois puis un des frères du premier mari s’est marié
avec elle sans le vouloir pour qu’elle soit licite pour son frère. « Est-ce que cette femme
redevient licite au premier mari ? » Et il a répondu : « Non, sauf si c’est un
mariage voulu et sincère. Nous considérions cela comme de la fornication au temps du
prophète »

Chapitre des devoirs conjugaux (Al huququ zawjiya) :

La famille est la première pièce de la société. Lorsqu’elle est pieuse et bonne alors la société
devient pieuse, droite et juste. Mais si la famille dévie du droit chemin et est mauvaise alors la
société le sera aussi car la société est composée de familles. C’est pour cette raison que
l’islam donne une grande importance à la famille et ordonne tout ce qui fera en sorte de
préserver la paix et le bonheur de celle-ci.

Et l’islam considère la famille comme étant une société qui est bâtie par 2 associés. Le
premier responsable de cette société est l’homme car Allah dit :
« Et les hommes ont autorité sur les femmes en raisons des faveurs qu’Allah accorde à
ceux-là sur celles-ci et aussi à cause des dépenses qu’ils font de leur biens, les femmes
vertueuses sont obéissantes à leur mari et protègent ce qui doit être protégé pendant l’absence
de leur époux avec la protection d’Allah » (sorate An-Nissa, v. 34)

Ici Allah montre que l’homme a autorité sur la femme et ce qui fait que l’homme est
considéré comme le premier responsable c’est le fait qu’Allah lui ai donné autorité
mais aussi le fait que l’homme doit subvenir aux besoin de sa famille pour qu’elle ne soit pas
dans le besoin.

L’islam a donné à chacun de ces associés des devoirs qu’il a envers l’autre pour que cette «
entreprise » perdure et pour qu’elle produise. L’islam a également encouragé et ordonné à
chacun de ces 2 associés de s’acquitter de ses devoirs et de savoir fermer les yeux lorsque l’un
des 2, manque à ses devoirs de temps en temps.

Après avoir comparé la famille à une société composée de 2 associés qui ont des devoirs l’un
envers l’autre, l’auteur sépare cela en 2 chapitres.
- Le premier : Les droits de la femme sur son mari
- Le deuxième : Les droits du mari sur sa femme

350
Et Allah dit : « Et parmi ses signes il a créé de vous et pour vous des épouses pour que
vous viviez en tranquillité avec elles et a mit entre vous de l’affection et de la miséricorde. »
(sourate Ar-Roum, v. 21)

Ce qui est présent comme affection et miséricorde entre des époux ne se trouve pas entre deux
autres personnes. Allah aime pour les époux que cela (cette affection) reste entre eux
c’est pour cela qu’Allah a légiféré des devoirs que chacun a envers l’autre pour
protéger cet amour et cette miséricorde de la séparation et de la discorde.

Allah a dit : « Quant à elles, elles ont des droits équivalents à leurs obligations,
conformément à la bienséance. » (sourate Al Baqara, v. 228)

Ainsi Allah montre que la femme a autant de droits que de devoirs. Cette règle globale
montre que la femme est égale à l’homme dans l’ensemble des devoirs sauf dans un cas
qu’Allah a cité lorsqu’il dit : « Mais les hommes ont cependant une prédominance sur
elles. » (sourate Al Baqara, v. 228)

« une prédominance sur elles. » : Cette prépondérance ce compose de deux choses :


1 - L’autorité qu’Allah a donné à l’homme.
2 - Le fait que l’homme dépense de ses biens et de son argent pour son épouse

Allah dans ce verset dirige et donne des directions et fait comprendre aux hommes que
les droits qu’il a sur sa femme sont également des devoirs qu’il a envers elle et vis-versa.
Lorsque l’homme demande une chose à son épouse il faut qu’il sache que celle-ci a aussi le
droit de demander.

Ibn ‘Abbas dit : « Je m’embellis pour ma femme comme elle s’embellit pour moi.
»
Si tu demandes à ta femme de se faire belle pour toi, fait en sorte de te faire beau pour elle.
Lorsque tu demandes des choses à ta femme fait en sorte de lui offrir et de lui accorder ce que
toi tu demandes, ainsi doit être l’homme avec son épouse.

Le vrai musulman est celui qui reconnait les droits que sa femme a sur lui, comme Allah
dit : « Quant à elles, elles ont des droits équivalent à leurs obligations conformément au
bien »
Et comme le dit le prophète : « Sachez que vous avez des droits envers vos
femmes et que vos femmes ont des droits envers vous. Le musulman fervent, celui qui est
351
motivé à offrir à son épouse une vie conjugale paisible fait toujours en sorte de s’acquitter
des devoirs qu’il a envers son épouse sans regarder si son épouse s’acquitte de ses droits ou
non, car il a la volonté et la motivation de préserver cette affection et cette miséricorde entre
eux, de même qu’il est motivé de ne donner aucune opportunité au diable pour qu’il tente de
le séparer de son épouse. » (hadith jugé bon rapporté par At-tirmidhi wa Ibn Majah)

Le prophète dit aussi dans un Hadith authentique, que : " Le Diable qui est
installé sur son trône au dessus de l’eau et qui a une armée envoi ses soldats. Assis sur son
trône, ses soldats reviennent après leurs missions et chacun fait acte de ce qu’il a fait ou de ce
qu’il a tenté de faire. Ceux qui sont proches de lui sont ceux qui auront fait le plus grand mal.
Certains soldats viennent et font leur rapport et le diable dit « tu n’as rien fait ». Jusqu'à ce
qu’un soldat vienne au diable et dise « j’étais sous ses trousses, je ne l’ai pas lâché (en
parlant de l’homme) jusqu'à ce qu’il divorce de sa femme ». Et la le diable dit « toi, toi qui a
fait le grand mal qui va faire en sorte que tu seras l’un de mes proches, approches toi. »

Le prophète nous explique de façon claire que le mal qui réjouit le plus le
diable est le fait qu’un homme divorce de sa femme, car les conséquences qui en suivent son
très souvent néfastes.

Partie 1 : Les droits de la femme sur son mari (= Les devoirs du mari envers sa femmes)

Allah a dit : " Vos femmes ont des droits sur vous. " Et le premier de ces droit est :

1 - L’homme doit offrir à sa femme une vie conjugale paisible dans le bien :

Car Allah a dit : « Et comportez-vous convenablement envers elles. » (sourate An-


Nissa, v.19)

" comportez-vous convenablement " : Cela signifie de la nourrir lorsque que l’homme se
nourris, de la vêtir lorsque l’homme se vêtit, de l’éduquer selon les préceptes qu’Allah
a ordonné dans le coran lorsque l’homme a peur qu’elle s’élève et transgresse les limites.

Parmi cette éducation il y a le fait de lui parler d’une façon correcte sans l’insulter, la charrier
ou sans manquer à son honneur. Si suite à cela la femme revient des limites transgressées,
qu’il se réjouisse sinon qu’il se sépare d’elle dans le lit.

Le prophète dit dans un Hadith rapporté par Abu Dawud et Ibn Majah qu’il

352
a été questionné sur les droits qu’une femme a sur son mari et il a dit : « C’est de la nourrir
lorsque tu te nourris, de la vêtir lorsque tu te vêtis, et ne frappe pas le visage, ne l’insulte pas
et ne te sépare d’elle que dans la maison. »

Et Allah a dit « Et séparez vous d’elles dans les lits »


Ce n’est pas parce qu’il y a un différent entre les époux qu’il faut partir de la maison mais ce
qui est autorisé est de se séparer du lit.

Ce qui montre le summum du bon comportement et l’augmentation de la foi est le fait que
l’homme soit doux et gentil avec son épouse comme l’a dit le prophète :«
Les croyants qui ont la foi la plus complète sont ceux qui ont le meilleur comportement et les
meilleurs d’entre vous sont ceux qui sont les meilleurs avec leurs épouses. » (Hadith jugé bon,
rapporté par At-tirmidhi)

Le fait de bien se comporter envers son épouse est une preuve pour l’homme qu’il a une foi et
un comportement complet. Quant à celui qui dénigre sa femme ceci est un signe de sa
bassesse et d’un grand manque dans son comportement.

L’homme doit être doux et gentil avec son épouse et doit s'amuser avec. Ceci en prenant en
exemple le prophète car il était doux avec Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬et courrait
avec elle.

Le prophète a demandé a Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬de faire une course avec lui
et Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Et je l’ai dépassé puis une période s’est écoulée et lorsque j’ai
prit du poids le prophète m’a alors redemandé de faire une course avec lui
et il m’a précédé et il a dit : « Celle-ci est une réponse à l’autre. »
(rapporté par Abou Dawoud)

Les savants ont suivit le prophète dans cela notamment Sheikh Mouqbil
RahimahuLlah (je pense avoir bien entendu) qui faisait des courses à pied avec ses épouses
dans la salle réservée pour les femmes à la mosquée après la prière de Fajr.

Le Prophète a considéré l’amusement comme étant nul sauf lorsqu’il est


fait avec la famille. En effet il a dit : « Tout amusement que fait le fils
d’Adam est nul sauf 3 : de lancer l’arc, d’entrainer son cheval et de s’amuser avec sa famille
car elles font partie du vrai. » (Rapporté par An Nassai wa At Tabarany)

353
« Tout amusement que fait le fils d’Adam est nul »: Il ne faut pas considéré que cela est
interdit car le Prophète n’a pas dit cela dans ce sens mais plutôt dans le
sens ou il n’y a pas d’intérêt et de bénéfice pour la religion sauf les 3 choses cités ci-dessus.
- Le tir à l’arc et l’entrainement du cheval permettent de s’entrainer pour la guerre.
- L’amusement avec la famille permet de maintenir l’affection et la miséricorde qu’il y a entre
le mari sa femme et sa famille. Ainsi l’amusement de la famille est un amusement
récompensé par Allah tabaraka wa ta’ala.

Quant aux autres amusements, par exemple de courir, faire des concours avec sa femme ou
autre cela est autorisé tant que les interdits d’Allah ne sont pas dépassés et que
l’homme ne néglige pas ses prières.

2 - Que le mari patiente sur le mal qu’elle pourrait faire et qu'il lui pardonne se qui
pourrait émaner d’elle comme erreur ou déviation :

Le prophète a dit : « Qu’un croyant ne s’énerve pas envers une croyante.


S’il déteste en elle certains comportement il en accepte et agrée d’autres » (rapporté par
Mouslim)

Le prophète dit aussi : « Acceptez mon conseil envers les femmes qui est de
bien se comporter envers elles car elles ont été crée d’une côte et ce qu’il y a de plus tordu
dans une côte c’est sa partie supérieure. Si tu t’empresses de la redresser alors tu la casseras
et si tu laisses cette côte comme elle est, elle ne cessera de se tordre. Comportez vous avec
vos femmes de la meilleure des façons. »

Ainsi le prophète nous montre que si l’homme voit en sa femme des


comportements mauvais il ne doit pas s’empresser d’être dur car cela ferra casser cette côte.
Et dans une autre version du Hadith le prophète a dit :« Et sa cassure est le
divorce. »

« Si tu laisses cette cote comme elle est, elle ne cessera de se tordre » : Cela montre que
l’homme doit conseiller sa femme et trouver le juste milieu qui permettra de préserver le lien
avec son épouse mais également des conseils qui lui permettront de revenir de son égarement.

Certains Salafs (qu'Allah leur fasse miséricorde) ont dit : « Sache que le bon comportement
avec ta femme ce n’est pas le simple fait de ne pas lui porter atteinte mais c’est de patienter
sur le mal qui pourrait émaner d’elle et d’être doux et gentil lorsqu’elle s’élève et lorsqu’elle
s’énerve. »
354
Certaines femmes du prophète le reprenaient et s’éloignaient de lui jusqu'à
la nuit. Le prophète lui aussi était confronté à cela, ses épouses avaient de
la répartie envers lui. Malgré cela le prophète patientait et était doux envers
elles et répondait de la meilleure des façons. Et le fait que certaines de ses épouses le reprenait
et s’éloignaient de lui durant toute une journée est authentique car rapporté dans Al Bukhary
wa Mouslim.

3 - Que le mari la protège de tout ce qui pourrait lui porter atteinte :

Le mari doit l’interdire de sortir dévoilée et de montrer aux autres ce que, ni Allah ni
son prophète n’ont autorisé de montrer. De même elle ne doit pas se
mélanger aux hommes qui lui sont autorisés au mariage. Il doit la protéger et faire en sorte
qu’elle préserve son bon comportement et une religion droite.
Il ne doit pas mettre à sa disposition ce qui pourrait la faire dévier et lui faire désobéir à Allah
et à son messager car il est responsable de sa femme et doit la protéger.

Allah dit : « Les hommes ont autorité sur les femmes. » (sourate An-Nissa, v. 34)

Le fait d’avoir autorité n’est pas simplement le fait d’avoir le dernier mot lorsqu’il y a
divergence sur un sujet. Qui dit autorité, dit responsabilité, et l’homme aura à rendre des
comptes pour les actes de sa femme.

Le prophète a dit : « Et l’homme est un berger dans sa famille et il est


responsable de son troupeau. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Ainsi nous voyons que le mot autorité a bien 2 sens :


- le fait que l’homme est prépondérance sur sa femme.
- le fait que l’homme protège sa femme du blâmable et de la désobéissance envers Allah.

4 - Le mari doit enseigner à sa femme les choses obligatoires de la religion et lui


autoriser d’assister aux assises de science :

Ceci car le besoin qu’elle a de rectifier sa religion et de purifier sa personne et son âme n’est
pas moins important que le besoin de boire ou de manger que son mari doit lui offrir.
Autrement dit le besoin qu’a la femme d’apprendre sa religion et de purifier son âme n’est pas

355
plus petit que celui qu’elle a de se nourrir. Et cela est un devoir du mari envers sa femme.

Allah dit : « Ô vous qui avez cru! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu
dont le combustible sera les gens et les pierres. » (sourate At-Tahrîm, v.6)

La femme fait parti de la famille et la préservation du feu se fait avec la foi et les actes pieux.
Or pour que les actes soit pieux ils doivent être précédés de science et de connaissance afin
qu’ils soient fait selon les préceptes de la religion.

Pour qu’un acte soit pieux il faut :


- qu’il soit sincère.
- qu’il soit en concordance avec la sunna du prophète . Et pour qu’un acte
soit en concordance avec la Sunna de notre prophète il faut au préalable
avoir la science et la connaissance de comment le prophète effectuait un
acte pour ensuite pouvoir l’appliquer de la même façon.

Cours n°8
Chapitre des droits de la femme sur l'homme – Les droits de l'homme sur la
femme.

5 - Le mari doit lui ordonner d’appliquer la loi d’Allah et d’être droite dans la
religion d’Allah

Le mari doit également faire en sorte que son épouse préserve ses prières car Allah dit
dans le Qur’an : « Et commande à ta famille la Ṣalāt, et fais-la avec persévérance (Al istibar).
» (sourate Ta-ha, v. 132)

" Al istibar " : C'est le fait de redoubler de patience.

Le fait d’ordonner à sa famille de faire la prière est quelque chose que l’homme devra faire
sans cesse et si Allah demande de redoubler d’effort dans la prière cela prouve que
c’est quelque chose de difficile. L’homme devra souvent dire de faire la prière l’heure, de la
faire correctement et de la faire en concordance avec la sunna du prophète .
Mais le fait de redoubler de patience s’applique plus aux enfants qu’a l’épouse car si elle est
356
pieuse quelques rappels suffisent pour la reprendre.

Comme l’a dit le prophète : « Ordonnez à vos enfants de faire la prière à


l’âge de 7 ans »
Et les enfants ont besoin d’un rappel quotidien.

6 - L’homme doit autoriser à la femme de sortir en cas de besoin :

Ex : rendre visite à sa famille, si elle désire assister à la prière en groupe de la mosquée, de


rendre visite aux voisins.

Conditions : L’homme accepte cela si lorsque sa femme sort il :


- Lui ordonne de mettre son voile islamique et de ne pas sortir dévoilée
- Lui interdit de se parfumer
- La met en garde contre le fait de se mélanger aux hommes et de leur serrer la main
- La met en garde de ne pas regarder la télévision et d’écouter la musique
- De ne pas désobéir à Allah subhan wa ta’ala de manière générale.

Mais l’homme ne doit pas interdire à sa femme d’assister à la prière à la mosquée lorsqu’elle
le demande comme l’a dit le prophète : « N’interdisez pas aux servantes
d’Allah les maisons d’Allah »

7 - Le mari ne doit pas dévoiler les secrets de sa femme et ne pas dire ses défauts :

Ceci car il est le garant de sa femme et il doit la préserver et la défendre. Les secrets les plus
interdits au dévoilement sont les secrets lors des relations intimes entre les époux.

Asma bint Yazid (‫ )رضي هللا عنها‬était chez le prophète et il y avait des
hommes et des femmes qui étaient assis. Le prophète s’est exprimé : « Peut
être qu’un homme dit ce qu’il fait avec sa famille ou peut être qu’une femme informe de ce
qu’elle a fait avec son mari. » Ils se sont alors tous tu. Et Asma bint Yazid (‫ )رضي هللا عنها‬a dit
: « Oui je jure par Allah, O envoyé d’Allah elles disent ce qu’elles font et ils disent ce qu’ils
font. » Le prophète a dit : « Ne le faite pas car cela est comparable à un
diable qui rencontre une diablesse dans la rue et qui a des rapports avec elle aux yeux des
gens. » Hadith Sahih

« Peut-être qu’un homme dit ce qu’il fait avec sa famille » : Signifie les rapports intimes

357
8 - Le mari doit se concerter avec son épouse lorsque des décisions doivent être prises :

La concertation est davantage demandée lorsque la décision concerne le couple ou les enfants.
Ceci doit être fait en prenant pour exemple le prophète car il concertait ses
épouses et prenait en compte leurs avis. Ainsi si l’homme fait cela il suit le prophète
.

(Rapporté par Al Bukhary wa Abu Dawud dans un Hadith authentique)


Le jour d’Al Hudaybiya, lorsque le prophète termina d’écrire un accord de
paix entre lui et les mushrikin, il :swas:consulta son épouse Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬sur
un problème rencontré.

" Al Hudaybiya " : Endroit proche de la Mecque. Il se nomme ainsi car il y a un puit du
même nom.
Comme cela est rapporté dans un long Hadith rapporté dans Sahih Al Bukhary. Le prophète
et ses compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬s’étaient rendu à Al Hudaybiya pour faire
une Omra. Arrivés là bas des hommes de Kuraich sont venus vers le prophète
et lui ont dit que Kuraich s'était préparé à le combattre. Le prophète
a dit : « Nous ne sommes pas venu pour combattre mais nous sommes
venus pour faire la Omra. ». Les Kuraich refusèrent cela et donc le prophète
proposa de faire un accord de paix et dit qu’il acceptait
de ne pas faire la guerre avec eux mais que s’ils refusaient alors il serait
contraint de les combattre. Les Kuraich ont donc accepté à condition que les musulmans
acceptent d’autres clauses.

Des émissaires ont été envoyés par Kuraich vers le prophète pour imposer
certaines choses au prophète . Celui-ci dit aux Kuraich de les laisser faire la
Omra. Les Kuraich refusèrent mais dirent qu’ils les laisseraient faire la Omra l’année
suivante. Et le prophète accepta.

Une des conditions données par les Kuraich était que ceux qui viendraient de la Mecque vers
Médine ne devraient pas être acceptés par le prophète et qu’il devrait leur
dire de retourner d’où ils venaient. Une autre condition était que ceux qui viendraient de
Médine vers La Mecque devraient restés avec les Kuraich et ne pourraient plus retourner.

358
Le prophète accepta et cela étonna les compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬.
Comment des personnes qui partent en embrassant l’Islam de la Mecque vers Médine
devraient retournés d’où ils venaient ?

Omar a même dit : « Tu es l’envoyé d’Allah. » Le prophète a


dit : « Oui je suis l’envoyé d’Allah ». « Pourquoi alors rends-tu aux mouskrikin des personnes
qui viennent vers toi ? » dit Omar. Le prophète dit : « Je suis l’envoyé
d’Allah et je ne lui désobéit pas. »

Les savants ont déduit de cela que le prophète prit ces décisions qui sont
difficiles par révélation d’Allah. Ainsi ces décisions ont été prises par Allah. Cela a beaucoup
marqué les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬car le prophète leur avait dit qu’ils
ferraient l’Omra, le Tawwaf… Omar a dit : « Ne nous as-tu pas dit que nous
allions faire l’Omra et que nous allions faire le Tawwaf autour de la Kaaba ? » Le prophète
a dit : « Oui mais l’année prochaine. »

Après le prophète a donc écrit un pacte avec Kuraich et le prophète


a dit à celui qui écrivait d’écrire « BismiLlahi ar-Rahman ar-Rahim ». Les
Kuraich ont dit : « On ne connaît pas Ar Rahman. Ecrit plutôt : « Bismika-Llahoum – Au nom
de toi O Allah ». Les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬ont dit « Non on écrira BismiLlahi ar-
Rahman ar-Rahim » Le prophète a dit : « Ecrivez Bismika-Llahoum puis
Muhammadoun RassoulouLlah ». Kuraich ont dit : « Nous n’acceptons pas ce terme
RassoulouLlah car si nous l’acceptions nous ne t’aurions pas empêchez d’entrer à la Mecque
» Le prophète a dit : « N’écris pas RassoullouLlah mais Muhammad Ibn
AbdiLlah » Puis il a ajouté : « Je jure par Allah que je suis l’envoyé d’Allah même si vous me
traitez de menteur. » Et il dit à celui qui écrivait le pacte « Ecrit
Muhammad Ibn AbdiLlah. »

Ce pacte de paix d’Al Hudaybiya était très difficile pour les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬car ils
voulaient faire l’Omra et s’étaient préparés pour cela. Par le refus de Kuraich ils se sont sentis
humiliés et abaissés. Une fois le pacte écrit le prophète dit à ses
compagnons : « Levez-vous et égorgez vos bêtes et rasez vos têtes. » autrement dit l’Omra se
termine ici. Le prophète dit cela 3 fois, mais personne ne s’est levé.
Une fois rentré chez lui, le prophète a rencontré Ummu Salama ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬son épouse et lui a rapporté ce qui s’était passé lorsqu’il avait demandé à ses
compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬de se lever mais que ceux-ci refusèrent.

359
Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Aimerais-tu O envoyé d’Allah qu’ils
t’obéissent ? Sors et ne parle à personne jusqu'à ce que tu égorges ta bête, que tu appelles ton
coiffeur et qu’il te rase la tête. ». Le prophète sorti et fit cela puis en le
voyant ses compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬en firent de même.

Al Hafidh Ibnou Hajar, dans son livre « Fathul Bari » (explication de Sahih Al Bukhary), a
rapporté beaucoup de choses que l’on peut tirer de ce long Hadith :

Quant au refus des compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬de faire ce que le prophète
leur avait demandé l’on peut comprendre que :
- Peut être que les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬ont cru que cela était une chose préférable.
- Ils (‫ )رضي هللا عنهم‬espéraient qu’une révélation arrive au prophète pour
abolir cet acte de paix ou le restreindre afin de pouvoir faire l’Omra. Cela car ils étaient en
état d’Ihram et que les révélations descendait souvent sur le prophète à
cette époque.
- Les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬étaient tellement destabilisés par ce qui leur était arrivé qu’ils
étaient prit par leurs pensées et n’ont pas fait attention à ce que le prophète
leur avait dit.

Et l’auteur dit : « Et ainsi Allah a fait en sorte qu’après que le prophète


ait prit l’avis d’Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬un grand bien s’en suit c'est-
à-dire que le prophète a obtenu de ses compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬se qu’il
voulait. »

9 - Le mari doit rentrer de suite après la prière de l’Ishaa et ne doit pas rester tard la
nuit en dehors de la maison conjugal car cela porte atteinte à la femme et la dérange :

Si l’homme rentre tard la nuit et si cela arrive très souvent cela peut faire que la femme ait des
doutes sur son mari et sur ce qu’il fait. Plus encore l’homme ne doit pas veiller la nuit dans la
maison loin de sa femme sans dormir avec elle. Ceci même si l’homme veille en prière, il doit
donner son droit à son épouse sans être empêcher de prier tout de même une partie de la nuit
comme l’a dit le prophète : « Quant à moi je dors et je prie. »

Le prophète a reproché à AbduLlah ibn Amr le fait qu’il veille


trop longtemps la nuit et qu’il s’éloigne de sa femme en priant Allah toute la nuit. Il
doit trouver le juste milieu entre l’adoration nocturne et le fait de dormir au coté de sa femme.

360
Il dit : « Tu as envers ton épouses des devoirs »

10 - Le mari doit être juste envers elle et sa coépouse si elle en a une :

Cela dans la nourriture, la boisson, les vêtements, leur maison, dans le fait de dormir avec
elle... Il est interdit à l’homme de manquer à cela et d’être injuste envers l’une de ses femmes.

Le prophète a dit : « Celui qui a deux femmes et qui penche vers une plus
que l’autre il viendra le jour du jugement avec la moitié de son corps qui sera abaissée vis à
vis de l’autre. » (rapporté par Abou Dawoud, at-Tirmidhi et An-Nassa-i)

L’auteur parle aux hommes et dit : « Mes frères en Islam, ceci sont les droits de vos femmes
envers vous et il est obligatoire pour vous de redoubler d’efforts pour vous acquittez de ses
devoirs envers elles et de ne pas diminuer vos efforts dans cela car de vous acquitter de ses
devoirs envers vos femmes seront la cause d'une vie conjugale agréable et joyeuse. Cela
permet d’avoir une stabilité dans les maisons et d’avoir une paix ainsi que d’éliminer des
maisons conjugales tout problème qui souvent vous énervent, vous préoccupent et éliminent
votre repos, votre sérénité, l’affection que vous avez avec vos épouses et la miséricorde qui
est dans le couple. Et de même que nous rappelons aux femmes de l’importance de savoirs
fermer les yeux sur certains manquements de leurs époux sur leurs droits et de répondre à un
manquement de leur mari par le fait de mieux les servir et d’être à leur service. »

L’auteur dit donc que la femme ne doit pas répondre aux manquements de son mari sur ses
droits par un manquement envers les droits que son mari a sur elle. Au contraire elle doit
répondre au mal par le bien. Cela doit la motiver pour accomplir les devoirs qu’elle a envers
son mari pour qu’elle n’ait rien à se reprocher et que la seule personne blâmable par la suite
soit son mari. La bonne entente sera de la sorte préservée.

Ainsi cela pourra faire réfléchir l’homme quant à ses manquements. Or si la femme répond au
mal par le mal, le couple rentrera dans un troue noir duquel ils ne pourront sortir.

Partie 2 : Les droits de l’homme sur sa femme (= les devoirs de la femme envers son
mari)

Le droit que l’homme a envers sa femme est immense et cela est montré dans le Hadith d'Abu
Said qui dit que le prophète a dit : « Le droit que le mari a
envers sa femme est que si sa femme léchait un ulcère sur la peau de son mari elle ne se serait

361
pas acquitté des droits que son mari a sur elle. » (rapporté par Al Hakim et autres)

1 - La femme doit obéir à son mari dans le bien tant qu’il ne s’agit pas d’une chose
blâmable dans la religion :

La femme intelligente est celle qui rend immense ce qu’Allah et son prophète
ont rendu immense. C’est celle qui donne à son mari la valeur qu’il a. C’est
celle qui fait des efforts pour obéir à son mari car l’obéissance à son mari est un acte qui lui
permet d’entrer au paradis.

Le prophète a dit : « Lorsque la femme prie ses 5 prières, jeune son mois
de ramadan, préserve ses parties génitales et obéit à son mari il lui sera dit : " Entre au
paradis par la porte que tu voudras." »

Puis l’auteur dit : « Réfléchis donc chère sœur musulmane comment le prophète
a fait de l’obéissance au mari un acte qui permet d’accéder au paradis,
comme la prière et le jeûne. Accentue donc dans son obéissance et évite de désobéir à ton
mari car dans la désobéissance au mari il y a la colère d’Allah »

Le prophète a dit : « Je jure par celui qui détient mon âme dans sa main
que nul homme qui appelle sa femme pour un rapport intime et qu'elle refuse sans que Celui
qui est dans les cieux ne soit en colère contre elle jusqu'à ce qu’il soit satisfait d’elle. »
(Rapporté par Mouslim)

« Jusqu’à ce qu’il soit satisfait d’elle » : signifie jusqu'à ce que le mari soit satisfait de sa
femme.

Il est donc obligatoire à la sœur musulmane d’adorer Allah en obéissant à son mari tant que ce
qu’il ordonne n’est pas contraire à la religion. Les savants disent que l’obéissance de la
femme envers son mari est une obéissance totale dans le bien. Par exemple, si l’homme dit à
sa femme la nuit « lève toi et prie 10 raka’at » alors ces 10 raka’at deviennent obligatoires
pour elle. Donc la femme qui obéit à son mari est une femme qui obéit à Allah et à son
envoyé. Si elle ne fait pas ce que sont mari lui a ordonné elle est une femme qui a commit un
péché.

Mais l’homme demande à sa femme de prier 10 raka’at (ou un autre ordre) ne doit pas
manquer de comportement vis-à-vis d’elle. Par exemple il ne doit pas être en train de ronfler

362
lorsqu’elle prie mais la moindre des choses est de prier aussi avec elle. Allah a dit : « O
vous qui avez cru pourquoi dites-vous ce que vous ne faites pas. » Et c’est un grave péché
auprès Allah de dire quelque chose que l’on ne fait pas.

L'obéissance au mari ne s'applique pas dans la désobéisance à Allah :


Parmi les choses interdites que la femme ne doit pas faire, même avec l'ordre de son mari, il y
a:

• Interdiction de s’épiler les sourcils : Si la femme obéit à son mari lorsqu’il lui demande de
s’épiler les poils du visage (le plus souvent les sourcils) pour qu’elle soit plus belle à ses yeux
elle ne doit pas le faire. Le prophète à maudit celles qui s’épilent les poils
du visage et celles qui les épilent.

• Interdiction d’enlever son voile même si le mari le demande par envie de se venter sur
la beauté de sa femme aux gens : Le prophète a dit : « Il y a deux
catégories de gens faisant partie de ma communauté et qui feront parti des gens de l’enfer
que je n’ai pas encore vu. Des hommes qui ont des fouets semblables à des queues de vaches
avec laquelle ils frappent les gens, et des femmes qui sont habillées et nues en même temps,
leurs têtes sont comparables à des bosses de dromadaires qui penchent à droite à gauche.
Elles n’entreront pas au paradis et n’en sentiront pas l’odeur alors que son odeur peut être
sentie de telle ou telle distance » (Rapporté par Mouslim)

« Hommes qui ont des fouets semblables à des queues de vaches avec laquelle ils frappent
les gens » : signifie les gouverneurs qui envoient des gens pour fouetter le peuple pour
l’offenser.

« Femmes qui sont habillées et nues » : Les savants disent que se sont soit des femmes qui
sont habillées de façon moulante de telle sorte que les formes du corps apparaissent. Ou bien
des vêtements courts qui ne cachent pratiquement rien.

« Leurs têtes sont comparables à des bosses de dromadaires » : Les savants ont dit que se
sont les femmes qui font des coupes et qui mettent leurs cheveux au dessus de leur tête de
telle sorte que lorsqu’elles marchent leurs cheveux vont à droite, à gauche.

• Interdiction d’avoir des rapports avec son mari tout en ayant ses menstrues : ou d’avoir
des rapports dans un endroit non autorisé par Allah (autre que le vagin, voir cours 3).
S’il nous ordonne cela il convient donc de lui désobéir.
Le prophète a dit : « Celui qui a des rapports avec une femme qui a ses
menstrues ou qui pratique la sodomie ou qui va voir un astrologue et croit en ce qu’il lui a
dit, il a alors mécru en ce qui a été révélé à Muhammad. »
363
• Interdiction de se montrer devant les hommes si le mari nous le demande et de se
mélanger à eux ainsi que de leur serrer la main :
Allah a dit : « Et si vous leur demandez (à ses femmes) quelque objet, demandez-le leur
derrière un rideau. » (sourate Al ahzab, v. 53)

Le prophète a dit en parlant aux hommes : « Faites attention à ne pas


entrer chez les femmes. » Il a été dit : « O envoyé d’Allah ! Que penses-tu
d’Al Hamu ? ». Le prophète a dit « Al Hamu c’est la mort. » (Hadith
authentique rapporté par Al Bukhary wa Mouslim)

« Al Hamu » : c’est-à-dire les proches du mari : Neveux, cousins, frères, oncles…

L’auteur dit en parlant à la femme musulmane : « Fait de même pour tout ce qui est une
désobéissance et tout ce qui contredit la religion d’Allah , c’est à dire fait ainsi pour
toutes les désobéissances d’Allah lorsque ton mari t’appel à cela. Ne lui obéit pas ! Et
ne soit pas la victime de ton obéissance à ton mari et que ton obéissance à ton mari ne te
pousses pas à lui obéir dans la désobéissance à Allah car comme l’a dit le prophète
: « L’obéissance est dans le bien et point d’obéissance à une créature
lorsqu’il appel à une désobéissance du créateur »

2 - La femme doit préserver l’honneur de son mari ainsi que son propre honneur :

Car lorsqu’elle porte atteinte à son honneur, elle porte atteinte à celui de son mari. La femme
doit prendre soin de l’argent de son mari, de ses biens, de ses enfants ainsi que de toutes les
tâches en rapport avec la maison.

Allah dit : « Et les vertueuses, celles qui préservent ce qu’Allah leur a autorisé de
préserver »

Le prophète a dit : « La femme est une bergère dans la maison de son mari
et elle est responsable de son troupeau. »

3 - La femme doit s’embellir devant lui et se faire belle pour lui et doit être souriante
envers lui :

364
La femme ne doit pas se montrer à l’homme dans une apparence qu’il déteste car At-Tabarani
(rahimahuLlah) a rapporté dans son Mu3jam :

Selon AbdiLlah ibn Salam , le prophète a dit : « Les


meilleures des femmes sont celles qui te réjouissent lorsque tu les regardes, qui t’obéissent
lorsque tu leur ordonnes et celle qui prennent soin de ta famille et de tes biens lorsque tu es
absent. » (Hadith authentifié par Al Albany dans Sahih Jami3)

Le plus étonnant est lorsque sa femme se laisse aller dans sa maison en présence de son mari
et ne prend pas soin d’elle. Alors que lorsqu’elle sort elle s’embellit au point que des
personnes ont dit vrai lorsqu’ils disent « un singe dans la maison et une gazelle dehors. »
« Un singe dans la maison et une gazelle dehors » : Il s’agit d’un proverbe encore présent à
notre époque désignant les femmes qui agissent de la sorte.

4 - La femme doit rester chez elle dans sa maison et ne doit pas en sortir même pour
aller à la mosquée qu’après avoir eu sa permission :

Allah dit : « Restez dans vos foyers » (en parlant aux femmes) (sourate Al Ahzab, v.33)

5 - La femme ne doit pas autoriser à quelqu’un d’entrer chez elle sans l’autorisation
de son mari :

Le prophète a dit : « Il est parmi vos droits sur elles, qu’elles ne doivent
pas faire rentrer chez vous des personnes que vous détestez »

Même s’il s’agit par exemple d’une tante de la femme, qui est susceptible d’apporter du mal
et si le mari a interdit de la faire entrer alors il ne faut pas le faire.
Et ceci n’est pas considéré comme de couper les liens avec la famille car rien ne l’empêche
d’aller la voir chez elle.

6 - La femme doit préserver son argent et prendre soin de celui-ci ainsi que de ses
biens. De plus elle ne doit donner en aumône de ses biens qu’après son autorisation :

Le prophète a dit : « Qu’une femme ne donne pas en aumône des choses


étant dans la maison de son mari sauf après son autorisation. » Il a été dit : « O Envoyé

365
d’Allah ! Même la nourriture ? ». Il a dit : « Ceci est le
meilleur de nos biens. » (Hadith Hassan, Rapporté par At-Tirmidhi, Abu Dawud wa Ibn
Majah)

La femme n’a également pas le droit de donner en aumône de son propre argent (celui de la
femme) sans que le mari en ait donné l’autorisation.

Le prophète a dit : « Il n’appartient pas à une femme de donner de son


argent sauf avec l’autorisation de son mari. » (Hadith jugé bon par Sheykh Al Albany dans
Sahiha)

7 - La femme ne doit pas jeûner un jeûne surérogatoire en présence de son mari sans
son autorisation :

Le prophète a dit : « Il n’est pas autorisé à une femme de jeuner en


présence de son mari sans son autorisation » (Hadith authentique rapporté par Al Bukhary)

8 - La femme ne doit pas rappeler à son mari un bien qu’elle aurait donné pour sa
maison ou ses enfants :

Le fait de rappeler un bienfait annule la récompense. La preuve est la parole d'Allah :«


Ô les croyants ! N’annulez pas vos aumônes par un rappel ou un tort, comme celui qui
dépense son bien par ostentation devant les gens sans croire en Allah et au Jour dernier. Il
ressemble à un rocher recouvert de terre: qu’une averse l’atteigne, elle le laisse dénué. De
pareils hommes ne tirent aucun profit de leurs actes. » (sourate Al Baqara, v. 264)

Autrement dit, Allah dit que celui qui rappel à quelqu’un un bienfait qu’il a fait, est
comparable à un rocher ou il y a de la terre (La terre = récompense) puis ensuite la pluie
efface la terre, donc la récompense disparait.

9 - La femme doit se contenter du peu et accepter ce qu’il y a de présent et elle ne doit


pas demander à son mari de donner plus qu’il ne le peut :

Allah dit : « Que celui qui est aisé dépense de sa fortune; et que celui dont les biens
sont restreints dépense selon ce qu’Allah lui a accordé. Allah n’impose à personne que selon

366
ce qu’Il lui a donné, et Allah fera succéder l’aisance à la gêne. » (sourate At-Talâq, v. 7)

« Allah fera succéder l’aisance à la gêne » : Ferra passé de la facilitée à la difficulté.

Dans ce verset Allah dit de celui qui a de l’argent qu’il lui est autorisé de profiter de
son argent, il a le droit de se faire plaisir. Quant à celui qui a des moyens restreints Allah
ne veut pas lui imposer plus qu’il ne le peut.

Ainsi la femme doit savoir se contenter de ce qu’il y a à la maison, doit prendre en


considération le revenu de son mari et ne doit pas demander des choses que son mari ne peut
acheter.

Cours n°9
Chapitre des droits de l'homme sur la femme - Les divergences conjugales -
Chapitre du jugement de celui qui s'interdit son épouse - Chapitre de celui qui
jure de ne pas avoir de rapports intimes avec son épouse.

10 - La femme doit procéder à l’éducation de ses enfants de la meilleure des façons :

Ceci en patientant et en ne s’énervant pas contre eux devant son mari. Elle ne doit également
pas invoquer Allah ta’ala contre eux ni les insulter car cela porterait atteinte à son mari.

Le prophète a dit : « Lorsqu’une femme porte atteinte à son mari dans cette
vie d’ici bas, une de ses femmes parmi Al Huru al 3ayn (les houris) dit (à l'épouse) : « Ne lui
porte pas atteinte, qu’Allah te tue car ce n’est qu’un invité chez toi et il va bientôt se
séparer de toi pour venir à nous. » (Hadith authentique rapporté par At-Tirmidhi)

« Qu’Allah te tue » : Cela est cité ainsi pour montrer l’importance de la chose mais le
sens même de la phrase n’est pas voulu (cela fait partie des expressions arabes, comme
lorsque le Prophète a dit à Mou'adh : "Que ta mère te perde Ô Mou'adh")

Concernant Al Huru-l-3ayn, les savants disent que la femme pieuse qui rentrera au paradis
sera meilleure que les Houris.

Sheykh Utheymin RahimahuLlah dit : « La femme pieuse a un degré élevé chez Allah .

367
Lorsqu’elle entrera au paradis elle aura un degrés plus élevé que les femmes d’Al Huru-l-
3ayn ».

Est-ce que l’homme sera avec sa femme au paradis ?


Oui ! La preuve est entre autre la parole du prophète qui dit : « La personne
sera avec celui qu’il aura aimé dans cette vie d’ici bas. »
Mais il y a aussi la parole d’Allah lorsqu’Il parle de l’invocation des anges faites envers
les gens du paradis : « O Allah fait les entrer dans le paradis de 3adn que tu leur a promis ainsi
que ceux qui ont été vertueux parmi leurs pères, leurs épouses et leurs progénitures. »
Allah ta’ala dit également : « Et ceux qui ont cru et ceux qui les auront suivi parmi leur
progéniture dans la foi nous les rassembleront avec leur progéniture. »

Autre preuve de la sunna, l’invocation faite lors de la prière funéraire : « Change lui une
maison au paradis par une maison meilleure que sa maison d’ici bas. Par une famille
meilleure au paradis que sa famille d’ici bas et une femme qui sera meilleure que sa femme
d’ici bas. »
Lorsque l’on prie sur une femme on demande pour elle un mari meilleur au paradis que celui
qu’elle avait ici-bas.
Les savants disent que l’invocation envers la femme doit être comprise par : « O Allah !
Accorde-lui le même mari qui aura des qualités meilleures que celles qu’il avait dans cette vie
d’ici bas » Donc la femme aura toujours le même mari que celui qu’elle avait ici bas sauf
qu’il sera meilleur.

La question a été posée aux savants quant au fait de savoir si la femme aura plusieurs maris au
paradis. Il faut savoir que c’est une question qui à la base ne doit pas être posée car il n’y a
aucun texte la dessus et un musulman doit croire en Allah et avoir confiance en lui. Les
savants ont donc dit qu’elle sera avec son mari au paradis, quant au fait de savoir si elle aura
plusieurs maris ou non Allahu a3llem.

Le prophète a dit : « Il y a au paradis ce que nul œil n’a vu, nul oreille n’a
entendu et ce qu’aucun cœur n’a ressenti. »

11 - La femme doit avoir de bonnes relations avec les parents du mari ainsi que ses
proches :

Celle qui a de mauvaises relations ou un mauvais comportement envers eux alors elle ne se
sera pas bien comporter envers son Mari. Un manque de comportement envers ses proches
relève d’un manque de comportement envers lui.
Ceci est valable aussi dans le sens contraire bien que cela n’est pas été cité plus haut.

368
L’homme doit bien se comporter envers les parents et les proches de son épouse.

12 - La femme ne doit pas se refuser à lui lorsqu’il l’a demande :

Le prophète a dit : « Lorsqu’un homme fait des avances à sa femme et


l’appelle pour avoir des relations intimes et qu’elle ne répond pas à son appel, puis qu’il
s’endorme en étant en colère contre elle, alors les anges la maudissent jusqu’au matin. »
(Rapporté par Al Bukhary wa Mouslim)

Le prophète dit aussi : « Lorsqu’un homme fait des avances à son épouse
pour avoir des rapports intimes, qu’elle lui réponde même si elle est au four. » (Hadith
authentique rapporté par At-Tirmidhi)

« Même si elle est au four » : même si la femme prépare du pain (à manger), qu’elle le
pétrie et est au four alors elle doit abandonner cela et répondre aux avances de son mari.

13 - La femme ne doit pas trahir les secrets de son mari comme les secrets de la
maison. :

Elle ne doit rien dire de cela et comme vu précédemment le plus dangereux des secrets est
celui concernant les rapports intimes

Asma bint Yazid (‫ )رضي هللا عنها‬était chez le prophète et il y avait des
hommes et des femmes qui étaient assis. Le prophète s’est exprimé : « Peut
être qu’un homme dit ce qu’il fait avec sa famille ou peut être qu’une femme informe de ce
qu’elle a fait avec son mari. » Ils se sont alors tous tu. Et Asma bint Yazid (‫ )رضي هللا عنها‬a dit
: « Oui je jure par Allah, O envoyé d’Allah elles disent ce qu’elles font et
ils disent ce qu’ils font. » Le prophète a dit : « Ne le faite pas car cela est
comparable à un diable qui rencontre une diablesse dans la rue et qui a des rapports avec
elle aux yeux des gens. » (Hadith Sahih rapporté par Ahmad)

14 - La femme doit faire tout son possible pour préserver la vie conjugale et elle ne
doit pas demander le divorce sans raison valable sauf en cas de grande nécessité :

369
Selon Thawbân , le prophète a dit : « Toute femme qui
demande le divorce à son mari dans une chose lorsqu’il n’y a pas de mal, alors l’odeur du
paradis lui sera interdite. » (Hadith authentique rapporté par At-Tirmidhi et Abu Dawud)

Le prophète dit aussi : « Al Mukhtali3at (celles qui demandent Al Khu3l) se


sont elles les hypocrites. » (rapporté par at-Tirmidhi)

« Al Mukhtali3at » : celles qui demandent Al Khu3l qui est le fait de se retirer de son mari
en donnant une compensation afin de le dédommager du préjudice. Ce Hadith doit être
compris dans le sens ou ce sont des femmes qui demandent Al Khu3l sans raison valable.

Lorsqu’une femme ne peut plus supporter son mari et que cela est justifié alors elle a le droit
de faire Al Khu3l. Cela est appelé Al Khu3l car la femme est considérée comme un vêtement
pour son mari tout comme son mari l’est pour elle. Comme dit Allah : « Elles sont un
vêtement pour vous et vous êtes un vêtement pour elles »

Al Khu3l n’est pas considéré comme un divorce. Une compensation doit être faite, soit la
femme rend la dot, soit elle rend plus que la dot. Si la femme n’a pas les moyens alors il est
autorisé à son tuteur de payer pour elle ou à un étranger de payer aussi pour elle à condition
qu’il n’y ait pas dans cela de complot. (Ex : que la femme puisse se libérer de son mari pour
ensuite ce marier avec cet homme.) Nous verrons el Khu3l plus en détail par la suite.

L’auteur dit : « Voici chère sœur musulmane les droits de ton mari sur toi ! Tu dois faire des
efforts et ton possible pour t’acquitter de tes devoirs envers ton mari et de savoir fermer les
yeux sur certains manquement qui pourraient émaner de ton mari car c’est en faisant ce
genre de comportement, en sachant fermer les yeux que la miséricorde et l’affection perdure
dans le couple et c’est comme cela que les maisons deviennent pieuses et que par la suite la
société devient pieuse également. »

Les mères doivent prendre connaissances qu’il est obligatoire pour elles d’enseigner à leurs
filles les droits de leur mari sur elles. Chaque mère doit faire se rappel à sa fille avant son
mariage car c’est ainsi que faisait les femmes des salafs (qu’Allah les agrées).

Lorsqu’Amr ibn Hijr qui était le roi de Kinda (tribut arabe présente au Yémen)
demanda en mariage Ummu Iyyes binti Awf Ash-Shaybani (‫ )رضي هللا عنها‬et que le mariage
allait avoir lieu, sa mère s’est isolée avec elle et lui a donné des conseils dans lesquels elle a
montré les choses sur lesquels repose la vie conjugale heureuse et sur les devoirs qu’elle
devrait avoir envers son mari.
Elle lui dit « O ma fille ! C’est un rappel que je te fais ne le prend pas mal et si je te fais ce
rappel c’est un rappel pour toi si tu es négligente et c’est un soutien si tu faits parti des

370
femmes intelligentes et qui ont leur raison. Si une femme pouvait se passer d’un homme en se
contentant de la richesse de ses parents et du besoin que ses parents ont d’elle, alors tu
n’aurais pas besoin de te marier. Mais les femmes ont été crées pour les hommes de même
que les hommes ont été crées pour les femmes. O ma fille, tu t’es détachée d’un
environnement dans lequel tu sors et tu as délaissé derrière toi un nid dans lequel tu as
grandi vers un nid que tu ne connais pas. Et tu as un compagnon que tu ne connais pas
encore et qui t’auras en sa possession. Il sera proche de toi, soit alors pour lui une servante,
il sera pour toi un esclave dans un futur proche. »

Autrement dit la mère dit à sa fille que le contexte dans lequel elle a vécu et celui dans lequel
elle va vivre sont deux environnements différents. Elle vivra avec un homme qui a des droits
sur elle et elle aussi aura des droits sur lui. Cette mère a comparé le mari à un roi en disant à
sa fille d’être une servante pour lui, ainsi ce roi sera pour elle un esclave si elle est correcte et
s’acquitte de ses devoirs envers lui.

La mère dit ensuite : « Et préserves 10 comportements, tu ne le regretteras pas ! Ca sera pour


toi un grand acquis.
1 - Quant à la première et la deuxième de ces choses que tu dois préserver c’est de te
rabaisser et d’être douce envers lui. De ne pas élever la voix contre lui en te contentant de ce
que tu as.
2 - La deuxième chose que tu dois préserver c’est son écoute et son obéissance.
3 - 4 - La troisième et quatrième chose que tu dois préserver c’est que tu dois surveiller ce
qu’il voit et ce qu’il sent et que ses yeux ne voient pas des choses blâmables et que ses narines
ne sentent pas de toi une odeur nauséabonde.
5 - 6 - Et quant à la cinquième et sixième chose que tu dois préserver c’est d’être vigilante sur
le moment ou il dort et le moment ou il mange car la faim apporte des flammes et le manque
de sommeil rend nerveux.
7 - 8 - Et la septième et huitième chose que tu dois préserver c’est de prendre soin et de
garder son argent, de même, de bien se comporter avec sa famille.
9 - 10 - La neuvième et dixième chose que tu dois préserver et dans laquelle tu dois faire
attention c’est de ne pas lui désobéir lorsqu’il t’ordonne et de ne pas dévoiler des secrets car
si tu désobéis à son commandement tu rétréciras sa poitrine et si tu dévoiles un secret alors tu
ne seras pas à l’abri de sa trahison. Et prend garde à ne pas montrer ta joie lorsqu’il est
malheureux et de ne pas montrer ton mécontentement lorsqu’il est heureux. »

« Être vigilante sur le moment ou il dort et sur le moment ou il mange » : Autrement dit
choisit les moments ou tu parles avec ton mari. Ne dit pas des choses importantes ou ne le
sollicite pas lorsque la faim le gagne de même que lorsque la fatigue l’emporte. Lorsqu’il est
dans cet état l’homme peut avoir un mauvais comportement et amené à être nerveux.

« Préserver son argent » : c'est-à-dire de l’utiliser à juste mesure.

« Bien se comporter avec sa famille » : Leur donner l’importance qu’ils ont.

371
Après cela l’auteur a cité une invocation lorsqu’il dit : « O Allah ! Fait que nos femmes et nos
enfants soient la prunelle de nos yeux et fasse que les pieux soient pour nous des exemples et
des guides. »

Les divergences conjugales (Al khilafatu zawjiya)

Il est rare de trouver des familles qui sont exemptes de problèmes conjugaux et de
divergences. Mais les familles se différencient dans l’ampleur que prend ces problèmes et ces
divergences. L’islam encourage les époux à trouver des solutions à leur problèmes et à mettre
un terme aux divergences qu’il y a entre eux et l’islam appel chacun des époux à trouver une
solution, à emprunter le chemin de la guérison ou de la négociation qui doit être entreprise
vis-à-vis de l’autre. De même que l’islam nous encourage à s’empresser à trouver une solution
aux problèmes et aux divergences au moment ou cela commence, dés le début car Allah
a dit : « Et quant à celles dont vous craignez la désobéissance (qu'elles s'élèvent),
exhortez-les, éloignez-vous d’elles dans leurs lits et frappez-les. » (sourate An-Nissa, v.34)

« Et celles dont vs avez peur qu’elles s’élèvent contre vous » : Et non pas celles qui
s’élèvent mais celles dont on a peur qu’elles s’élèvent. C'est-à-dire lorsque l’homme voit un
signe chez sa femme dans son comportement qui pourrait l’amener à s’élever ou à ne plus
écouter et être désobéissante.

Allah a également parlé aux femmes en disant : « Et si une femme craint de son mari
abandon ou indifférence, alors ce n’est pas un péché pour les deux s’ils se réconcilient par un
compromis quelconque, et la réconciliation est meilleure. » (sourate An-Nissa, v. 128)

Cela montre que la femme doit entreprendre la voie de la négociation lorsqu’elle a peur que
son mari soit indifférent vis-à-vis d’elle ou qu’il dévie du droit chemin en sentant des
comportements chez lui étrange. Ainsi elle doit essayer de trouver une solution dés le début et
non pas attendre que les choses s’aggravent pour agir.

L’auteur cite ensuite des longues citations tiré du livre : « Sous l’ombre du Coran » écrit par
Sayd Qoutb (rahimahuLlah)
L’auteur aurait pu se passer de citer ce passage notamment car les savants nous ont mit en
garde contre lui car il a commit de nombreuses erreurs. Le premier à avoir démontrée ses
erreurs est AbduLlah Duwaish RahimahuLlah rahimahuLlah (un sheykh mort très jeune mais
qui à son jeune âge était presque déjà un savant).
Ensuite celui qui est le plus connu à notre époque pour avoir démontré ses erreurs est Sheikh
Rabi' Al Madkhali (qu’Allah le préserve).

Parmi les erreurs que Sayd Qutb (rahimahuLlah) a faites :


372
- Il rend mécréantes la plupart des sociétés musulmanes en les comparants à l’époque
antéislamique (Jahiliyya).
- Au niveau de l’explication de « La ilaha Ill Allah » il dit : « Il n’y a point de juge qu’Allah
». Expliquer cela ainsi est une erreur car cela fait parti du Tawhid Ar-Rububiyya. Le fait que
le jugement appartienne qu’à Allah ta’ala est vrai mais dire que « La ilaha ill Allah » ne
signifie que ça est une erreur et les savants n’ont jamais donné cette explication là. Au
contraire ils disent que cela signifie qu’il n’y a aucune divinité digne d’être adorée qu’Allah
subhanahu wa ta’ala.
- Il dit que le Qur’an a été crée.
- Il appuie la thèse que tout ce que l’on voit est Allah.
- Il n’accepte pas Al Akhbar il Ahad car les Hadith du prophète sont divisés en 2 : Al Hadith
al Ahad et Al Hadith Al Mutawatir (degré d’authenticité du Hadith le plus haut).
- Il a également manqué de respect à Moussa (‘alayhi salam) ainsi qu’envers certains
compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬.
Donc tout cela pour en venir au jugement final qui est que les savants mettent en garde contre
ses livres, mais aussi les musulmans de manière générale, les débutant dans l’Islam ainsi que
les Talibatul-3ilm.

Quant à ceux qui ont atteint un niveau de science élevé, qui distinguent le bien du mal, qui, en
lisant un livre, peuvent différencier le vrai du faux sans difficultés et avec certitude ; à ceux-là
alors il leur est autorisé de lire n’importe quel livre si pour cela ils sont amenés à connaitre
l’égarement.

Ex : Un savant qui veut connaitre l’égarement des chiites alors il peut livre leurs livres car le
but est d’apprendre leur égarement. Comme l’a dit un poète : « d’apprendre le mal non pas
pour le mal en lui-même mais pour se préserver » Mais pour les débutants comme nous, les
savants nous déconseillent de lire ses livres !
Pour ce qui est des savants qui suivent Al Qur’an et la Sunna authentique, qui sont réputés
pour être dans le droit chemin et qui commettent quelques erreurs dans leurs livres, leurs
livres ne nous sont pas interdits. Il est donc très important de différencier entre les savants
connus pour le droit chemin et entre un savant réputés pour être dans l’égarement !

Ainsi le frère qui fait les cours ne récitera pas le passage de Sayd Qutb pour les raisons
que nous venons de voir.

Chapitre du jugement de celui qui s'interdit son épouse :

Selon Anas Ibn Malik : " Le prophète avait une esclave avec
qui il avait des rapports. Et Aisha et Hafsa (‫ )رضي هللا عنهما‬ont fait pression sur le prophète
jusqu'à ce qu’il se soit interdit cette femme à lui-même. Allah dit : «
O toi le prophète, pourquoi interdis-tu ce qu’Allah t'a autorisé et ceci pour satisfaire tes
373
femmes. » (rapporté par Nassa-i)

Et Abdullah ibn ‘Abbas a dit : " Lorsqu’un homme dit que sa femme lui est
interdite, cela est considéré comme un juron qu’il doit expier. " Puis il a dit : " Il y a dans le
prophète pour vous le meilleur des exemples." (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et celui qui dit à sa femme : « tu es pour moi interdite » alors il doit donner l’expiation du
serment, qui est citée dans le verset suivant : « Allah ne vous sanctionne pas pour la frivolité
dans vos serments, mais Il vous sanctionne pour les serments que vous avez l’intention
d’exécuter. L’expiation en sera de nourrir dix pauvres, de ce dont vous nourrissez
normalement vos familles, ou de les habiller, ou de libérer un esclave. Quiconque n’en trouve
pas les moyens devra jeûner trois jours. Voilà l’expiation pour vos serments, lorsque vous
avez juré. » (sourate Ma-ida, v. 89)

L’auteur dit que celui qui dit à sa femme « tu es pour moi interdite » alors que celle-ci est la
femme qui lui est le plus autorisé ; il doit réparer son erreur en expient son juron comme vu
dans le verset ci-dessus.

Chapitre de celui qui jure de ne pas avoir de rapports intimes avec son épouse :

Définition de « Al Ila » (‫اإليالء‬


ِ ):

- Dans la langue arabe : Signifie le serment, le fait de jurer.


- En Islam : Signifie le fait qu’un homme qui a la possibilité d’avoir des rapports avec sa
femme, jure par Allah qu’il ne va pas avoir de rapport dans une durée qui est supérieur à 4
mois ou pendant une période déterminée.

S'interdit son épouse pour une période inférieure à 4 mois :

Lorsqu’un homme jure qu’il ne va pas avoir de rapports avec son épouse pendant une période
inférieur à 4 mois, alors le mieux pour lui c’est de faire l’expiation de son juron et d’avoir des
rapports avec son épouse, car le prophète a dit : « Celui qui jure de faire
quelque chose puis par la suite il lui apparait qu’il y a une chose encore meilleure alors qu’il
fasse l’expiation de son juron » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-i)

Cette expiation doit être faite avant d’avoir des rapports avec son épouse.

Si l’homme ne veut pas faire l’expiation de son serment alors la femme doit patienter.

374
Autrement dit si l’homme a juré de ne pas avoir de rapports avec sa femme pendant une durée
inférieure à 4 mois, cela est autorisé si cela est justifié.

On retient donc que si l’homme s’interdit cela pour une durée inférieure à 4 mois ceci est
permis car avant l’arrivée de l’Islam, Al Ila était pratiqué par les arabes mais leur période
variait entre 1 an et 2 ans. Mais l’Islam est venu et Allah a limité cette période à 4
mois. Donc celui qui jure de ne pas avoir de rapports avec son épouse parce qu’elle a un
manque de comportement et qu’il sait que de ne pas avoir des rapports avec elle la ferra
réfléchir, raisonner et ferra qu’elle revienne sur le droit chemin. Il a le droit à condition que la
période ne dépasse pas 4 mois et après cette période il n’a pas à faire d’expiation.

Le mieux c’est d’expier ce juron et ensuite d’avoir des rapports avec son épouse de façon
normal mais si il voit vraiment un intérêt dans cela alors sa femme n’a d’autre choix que de
patienter jusqu'à ce que la période soit finie. Et lui n’a pas le droit d’avoir de rapports avec
elle avant que la durée ne soit écoulée ou qu’il ait expié son juron.

Le prophète a fait "Al Ila" envers ses épouses et à cette époque le prophète
avait une blessure à son pied et il est resté dans une pièce élevée, 29 jours
et s’est isolé de ses épouses. Après le 29ème jour le prophète est descendu
et ses femmes ont dit : « O envoyé d’Allah ! Mais tu as fait "Al Ila" de 1
mois et tu es descendu au bout du 29ème jour. » Le prophète a dit : « Le
mois est de 29 jours. »[/i]. (Hadith Sahih, rapporté par Al Bukhary, An-Nassai wa At-
Tirmidhi)

« À cette époque le prophète avait une blessure à son pied » : Cela est du
au fait que le prophète était tombé de son cheval, alors il
pria ainsi et c’est dans ce contexte que les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬ont
prié debout alors que le prophète ne l’était pas. Le prophète
leur a fait un signe de s'assoir et cet épisode se passa pendant la période
d’Al Ila. (Hadith qui est rapporté par Mouslim)

« Le mois est de 29 jours » : signifie qu’à l’époque ou le prophète a fait


"Al Ila" il s’agissait d’un mois de 29 jours car les mois sont soit de 29 ou 30 jours.

Pourquoi le prophète a-t-il fait "Al Ila" ? Il a fait cela car certaines de ses
femmes lui avaient demandé An Nafaqa (des subsistances au dessus de sa capacité) et le
prophète n’a pas apprécié cela et il a jurer de ne pas avoir de rapports avec

375
elles pour les éduquer.
Une fois cette période finie le prophète est redescendu et retourné à sa vie
normale.

S'interdit son épouse pour une période supérieure à 4 mois :

Et lorsque l'homme a juré de ne plus jamais avoir de rapports avec elle ou bien de ne pas avoir
de rapports avec elle pendant une durée supérieure à 4 mois alors :
- soit il fait Al Kafara (expiation) et peut avoir des rapports avec son épouse,
- soit elle doit attendre 4 mois.

La preuve est la parole d’Allah subhanahu wa ta’ala qui dit : « Pour ceux qui font le serment
de se priver de leurs femmes, il y a un délai d’attente de quatre mois. Et s’ils reviennent (de
leur serment) celui-ci sera annulé, car Allah est certes Pardonneur et Miséricordieux ! Mais
s’ils se décident au divorce, (celui-ci devient exécutoire) car Allah est certes Audient et
Omniscient. » (sourate Al Baqara, v.226 et 227)

Donc lorsque l’homme jure de ne plus avoir de rapport avec son épouse de manière générale
ou pour une période supérieure à 4 mois alors la femme doit patienter pendant les 4 mois puis
elle lui donne le choix :
- Soit d’avoir des rapports avec elle.
- Soit de la divorcer.

Comme Allah dit : « Soit l’homme la garde dans le bien ou soit alors il libère son
chemin. »
Et Allah a légiféré cela pour préserver les droits de la femme et pour montrer qu’elle
n’est pas un objet que l’on garde à sa guise.

Elle a des droits, un honneur, donc elle lui laisse le choix entre les rapports ou un divorce ;
mais si l’homme refuse de divorcer tout en refusant d’avoir aussi des rapports avec elle alors
c’est au juge musulman de proclamer ce divorce même si l’époux ne veut pas, en disant : « Je
proclame qu’untel n’est plus le mari d’unetelle, que le mariage est rompu suite au refus de cet
homme d’avoir des rapports ou de divorcer ».

De la certains savants ont dit qu’il est déconseillé de ne pas avoir des rapports avec son
épouse au-delà de 4 mois.

Cela a aussi été rapporté par Omar Ibn Al Khattab lorsqu’il était le guide des
croyants et qu’il y avait beaucoup de guerres, il a demandé à sa fille Hafsa ( ‫رضي‬
‫ )هللا عنها‬combien de temps une femme peut se passer de son mari. Elle (‫ )رضي هللا عنها‬a dit que

376
cette période était de 4 mois.

Selon Nafi3, Ibn Omar disait dans Al Ila : « Celui qui a juré par Allah de
ne plus avoir de rapports avec son épouse, une fois la période achevé, il se doit de garder son
épouse (avoir des rapports avec elle) ou bien alors de la divorcer comme Allah (aza wajjel)
l’a ordonné (dans Soorat Al Baqara, verset 226). »

Cours n°10
Chapitre du Dhihar (Comparer son épouse au dos de sa mère) - Son jugement -
Chapitre du divorce - Les différentes formules de prononciation du divorce - Le
divorce prenant effet immédiatement - Le divorce sous condition.

Chapitre d’Adh-dhihar :

Définition :

En arabe : vient du mot Adh-Dhahru qui signifie le dos.


En islam : le fait qu’un homme dise à sa femme « tu es pour moi comme le dos de ma mère »
: autrement dit, tu es interdite pour moi comme ma mère est interdite pour moi.

Divergence des savants quant à Adh-dhihar :


- Premier avis : certains disent qu’Adh-dhihar est prit en compte seulement lorsque l’on parle
de la mère.
- Deuxième avis : La plupart des savants disent que cela comprend toutes les femmes
interdites de façon continuelle au mariage.

Quelle est la différence entre Adh-dhihar et le fait qu’un homme dise à sa femme « tu es
pour moi interdite » ?
La différence est que l’expiation de celui qui dit à sa femme « tu es pour moi interdite » est
celle du juron comme vu dans le cours précédant tandis que l’expiation de celui qui dit à sa
femme « tu es pour moi comme le dos de ma mère », son expiation est d’affranchir un
esclave, s’il ne peut pas qu’il jeune 2 mois consécutif et s’il ne peut pas de nourrir 60 pauvres.

Ainsi la différence est que Al maharim (les femmes qui sont interdites définitivement à
l’homme) sont plus interdites que les autres. Ainsi, celui qui à des rapports avec sa mère
commet un péché plus grave que d’avoir des rapports avec une femme autre que celles qui lui
sont interdites. Donc le fait qu’un homme dise à sa femme « tu es pour moi interdite comme le
377
dos de ma mère » est une chose très grave d’où l’expiation qui s’en suit.

A partir du moment où l’homme dit cela à sa femme alors elle lui devient interdite. Il n’a plus
le droit d’avoir des rapports avec elle ni de profiter ou de jouir d’elle jusqu'à ce qu’il fasse
l’expiation qu’Allah a cité dans le Qur’an. Et lorsque l’on parle de profiter d’elle on ne
parle pas seulement des rapports conjugaux mais cela comprend également le fait qu’il
l'embrasse par exemple.

Concernant l’homme qui dit à sa femme « tu es pour moi interdite comme le dos de ma tante
», cela rentre également dans Adh-Dhihar puisqu’Adh-Dhihar concerne toutes les femmes qui
sont interdites au mariage. (Pour plus de détails revoir le cours 5 ou cela est bien expliqué)

Allah dit : « Ceux qui comparent leurs femmes au dos de leurs mères puis reviennent
sur ce qu’ils ont dit, doivent affranchir un esclave avant d’avoir aucun contact [conjugal] avec
leur femme. C’est ce dont on vous exhorte. Et Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que
vous faites. Mais celui qui n’en trouve pas les moyens doit jeûner alors deux mois consécutifs
avant d’avoir aucun contact [conjugal] avec sa femme. Mais s’il ne peut le faire non plus,
alors qu’il nourrisse soixante pauvres. Cela, pour que vous croyiez en Allah et en Son
messager. Voilà les limites imposées par Allah. Et les mécréants auront un châtiment
douloureux. » (sourate Al Moujadala, v. 3 et 4)

Quant à celui qui a fait Adh-Dhihar et qui, avant la fin des 2 mois de jeûne, a eu des rapports
avec son épouse, il doit jeûner de nouveau durant 2 mois consécutifs. Car Allah a dit : «
Que celui qui ne peut pas jeûne deux mois consécutifs avant qu’il ait des rapports avec son
épouse. » (sourate Al Moujadala, v. 4)
Allah a donné une condition, elle doit donc être respectée.

Le jugement d’Adh-Dhihar :

Le jugement est que cela est interdit dans le Qur’an, la sunna ainsi qu’à l’unanimité des
savants.

Allah a qualifier adh-dhihar de parole mensongère et blâmable, Il a dit : « Ceux d’entre


vous qui répudient leurs femmes, en déclarant qu’elles sont pour eux comme le dos de leurs
mères… alors qu’elles ne sont nullement leurs mères, car ils n’ont pour mères que celles qui
les ont enfantés. Ils prononcent certes une parole blâmable et mensongère. Allah cependant
est Indulgent et Pardonneur. » (sourate Al Moujadala, v. 2)

378
Dans la Sunna, Khouwayla Binti Malik Ibni Tha3laba (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Mon mari a fait
sur moi Adh-Dhihar. Je suis donc allée me plaindre au prophète qui m'a
dit : « Crains Allah car c’est le fils de ton oncle paternel ». Je n’ai pas eu le temps de partir
jusqu'à ce que le coran soit descendu où Allah a dit : « Allah a certes entendu les paroles de
celle qui se plaignait de son mari. » jusqu'à la fin du verset où Allah a décrit l’expiation de
celui qui fait Adh-Dhihar.
Après la révélation de ce verset le prophète a dit à Khouwayla bint Malik
(‫ )رضي هللا عنها‬: « Alors qu’il affranchisse un esclave ». Elle dit : « Il ne peut pas, O envoyé
d’Allah ». Il dit : « Alors qu’il jeûne deux mois consécutifs ». Elle dit « O
Envoyé d’Allah, c’est un vieillard et il n’a pas la force de jeûner ». Il dit : «
Alors qu’il nourrisse 60 pauvres ». Elle dit : « il n’a rien en sa possession qu’il puisse donner
en aumône ».
A ce moment là il a été apporté à Aws Ibn Samit un panier fait de feuilles de palmier qui
contenait des dattes. Lorsque ce panier a été rapporté à Aws Ibn Samit sa femme dit : « O
envoyé d’Allah, je vais l’aider avec un autre panier de dattes ». Le prophète
dit : « Tu as fait une chose bien. Pars et nourrit pour lui 60 pauvres et
retourne chez le fils de ton oncle ». (Hadith jugé bon par Sheykh Al Albany RahimahuLlah,
sunnan Abu Dawud)

" Mon mari " : Il s'agit de Aws ibn Sâmit, le frère d’Ubada ibn Samit.

« O envoyé d’Allah, je vais l’aider avec un autre panier de dattes » : Cela car le premier
panier n’était pas suffisant pour nourrir 60 pauvres.
Le rapporteur de ce Hadith dit qu’Al 3araq (panier fait de feuilles de palmier) contenait 60
Sa3. Et c’est cette parole que Sheykh Al Albany n’a pas jugée authentique
contrairement au reste du Hadith qu’il a qualifié comme bon. La version authentique est que
ce panier avait une contenance d’environ 15 Sa3.
Ainsi Khouwayla Bint Malik (‫ )رضي هللا عنها‬a complété par un autre panier afin que le total soit
de 15 Sa3 puisque le premier panier était incomplet, donc insuffisant pour l’expiation.
Les savants ont donc dit que l’expiation de celui qui fait Adh-Dhihar est qu’il doit donner
l’équivalent d’un Mud par pauvre. Ils ont déduit cela du fait qu’Al 3araq contient environ 15
Sa3.

Selon 'Ourwa Ibn Zubayr , il dit : « Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Gloire à Celui
dont l’ouïe englobe toute chose. J’ai entendu la parole de Khawoula bint Tha3laba ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬et certaines paroles je n’ai pas pu les entendre. Elle s’est plaint de son mari au prophète
en disant : « O Envoyé d’Allah il a usé ma jeunesse, je lui ai donné le plus

379
d’enfants possible et j’étais une femme féconde. Au moment où j’ai vieilli, que mon âge a
grandit et que je n’eu plus la possibilité d'avoir d’enfant il a fait Adh-Dhihar sur moi, il a dit
que j’étais comme le dos de sa mère. O Allah je me plains à toi de lui. » Et elle n’a pas eu le
temps de sortir jusqu'à ce que Jibril (‘alayhi salam) ait révélé au prophète
ces versets : « Allah a certes entendu les paroles de celle qui se plaignait de son mari. »

« Gloire à Celui dont l’ouïe englobe toute chose. » : Autrement dit Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬dit "
Gloire à Allah qui entend toute chose alors qu’il aza wajjal est au dessus du trône, même les
chuchotements notamment ceux de Khawoula lorsqu’elle s’est plaint au prophète
".

Celui qui dit « tu es pour moi interdite comme le dos de ma mère » pour une période
déterminée :

Celui qui dit à sa femme « tu es interdite pour moi comme le dos de ma mère pour une durée
de … » que ce soit un jour, un mois ou toute autre durée cela est également considéré comme
Adh-Dhihar.

Par exemple si un homme dit à sa femme qu’elle est interdite pour lui comme le dos de sa
mère pendant 1 mois alors, s’il tient sa parole il n’aura rien d’autre à faire et ne sera pas
réprimandé (il n’aura pas d’expiation à faire). Mais s’il a des rapports avec elle durant cette
période alors il doit faire l’expiation d’Adh-Dhihar.

La preuve de cela est le hadith de Salama ibn Sakhar Al Bayâdi qui dit : « J’étais
un homme qui avait beaucoup de désirs vis-à-vis des femmes. Et je ne vois pas un homme qui
aurait des désirs plus forts que ceux que j’ai. Et lorsque le Ramadhan est arrivé j’ai fais Adh-
Dhihar sur ma femme jusqu'à ce que le Ramadhan passe ». Et il dit : « Une nuit je parlais
avec elle et une partie de son corps est apparue devant moi et j’ai eu des rapports avec elle
suite à cette vision. Le matin ije suis parti voir les gens de ma tribu et je leur ai informé de ce
qui s’était passé la nuit passée. J'ai demandé à ces personnes d’aller poser la question au
prophète . Ils m'ont répondu : « Nous ne ferrons pas cela, nous avons peur
qu’Allah descende un verset sur nous suite à cette question ou que le prophète
nous réprimande fortement. Nous allons te laisser toi et ton péché et va
voir le prophète toi-même et raconte lui ce qui s’est passé ». Je suis donc
sorti voir le prophète et lui ai informé de ce qui s’était passé. Le prophète
a dit : « Est-ce toi qui a fait cela ? » J'ai répondu : « Oui c’est moi O
Envoyé d’Allah et je patienterais sur le jugement d’Allah sur moi ». Le prophète a dit : «
Affranchis un esclave ». J'ai répondu : « Par celui qui t’a envoyé par la vérité, je suis une

380
personne qui n’a plus d’esclave en sa possession et je ne possède que mes épaules ». Le
prophète a dit alors : « Jeûne 2 mois consécutifs ». J'ai répondu : « O
envoyé d’Allah n’est-ce pas le jeûne qui a fait que je sois dans cette situation ? » Et le
prophète a dit : « Donne en aumône à 60 pauvres ou alors nourrit 60
pauvres ». J'ai dit : « O envoyé d’Allah ! Par celui qui t’a envoyé par la vérité nous avons
passé la nuit dernière sans dîner ». Et le prophète a dit : « Va vers celui
qui s’occupe des aumônes parmi les Bani Zourayq qui sont des gens de Médine et informe-le
de la situation et dit lui qu’il te donne de l’aumône et de cette aumône nourrit 60 pauvres. Et
le reste de la nourriture utilise la pour toi et ta famille ». » (Hadith authentique rapporté par
Ibn Majah, Abu Dawud et At-Tirmidhi)

« lorsque le Ramadhan est arrivé j’ai fais Adh-Dhihar sur ma femme » : Il a fait cela de
peur qu’il ait des rapports avec son épouse pendant la journée de Ramadhan. Il a donc voulu
mettre une barrière devant lui se connaissant comme étant un homme qui avait beaucoup de
désirs.

« Nous ne ferrons pas cela, nous avons peur qu’Allah descende un verset sur nous, suite à
cette question ou que le prophète nous réprimande fortement » . : Ils n’ont
pas été poser la question car pour eux il s’agissait de quelque chose de grave et ils avaient
peur pour eux.

« O envoyé d’Allah , n’est-ce pas le jeune qui a fait que je sois dans cette
situation ? » : autrement dit il ne pourra pas tenir 2 mois consécutifs sans avoir de rapports
avec son épouse.

Nous voyons qu’à travers ce Hadith le prophète ne l’a pas réprimandé


d’avoir fait Adh-Dhihar mais il lui a reproché le fait d’avoir eu des rapports avec son épouse.
Ici nous voyons qu’il a été réprimandé pour un Juron non tenu et que malgré le fait qu’Adh-
Dhihar soit interdit, lorsqu’il est dit pour une période il doit être respecté. Et si l’homme ne le
respecte pas alors une expiation doit être faite. Mais dans tous les cas l’homme doit se repentir
pour cela.

Adh-Dhihar est une chose propre à l’homme :

Adh-Dhihar est une chose propre à l’homme qui ne peut pas être appliqué à la femme. Ainsi,
si la femme dit à son mari « tu es pour moi comme le dos de mon père » cela n’est pas
considéré comme Adh-Dhihar.

381
La preuve est la parole d’Allah : « Ceux d’entre vous qui répudient leurs femmes, en déclarant
qu’elles sont pour eux comme le dos de leurs mères… alors qu’elles ne sont nullement leurs
mères. » (sourate Al Moujadala, v. 2)

Chapitre du Divorce : At-Talaq

Définition :

En Arabe: Vient du mot « Al Itlaq » ce qui signifie le fait de délaisser une chose et de s’en
séparer. Signifie aussi le fait de dénouer un nœud.
En Islam : Cela signifie « halu aqdi Nikâh », le fait d’ouvrir le nœud du mariage si l’on
compare le mariage à un nœud.

Le jugement d’At-Talaq :

Le divorce est légiféré par le Qur’an, la Sunna, l’unanimité des savants mais également pas
l’analogie (Al Qiyas).

Qu'est-ce que l’analogie (Al Qiyas) ? Il s’agit de la 4ème source en Islam.


Par exemple : Allah dit en parlant des parents : « Et ne leur dit pas ‘ Ouf ’ » Est-il
autorisé de les frapper ? La réponse est non, car s’il est interdit de leur dire ‘ Ouf ‘ alors à plus
forte raison il est interdit de les frapper. Cela est de l’analogie.

Attention : Cela est différent d’Al Ishtihad (L’interprétation) car dans Al Ishtihad il n’y a
pas de Dalil. Les savants doivent faire un effort d’interprétation lorsqu’il n’y a pas de preuves
dans un sujet traité.

Ainsi, parmi les preuves du divorce il y a donc Al Qiyas. Comme le mariage est autorisé pour
un bien et bien par analogie le divorce est autorisé pour un bien aussi. Ceci est donc la preuve
qu’At-Talaq est autorisé.

Nous avons vu dans ce qui a précédé l’importance que l’islam donne à la famille musulmane
et au fait que cette famille soit préservée de tout problème et que la vie conjugale reste et
perdure le plus longtemps possible. Et nous avons vu également les différentes solutions qui
ont été légiférés pour venir à bout des divergences qui apparaissent dans le couple musulman,
que le problème vienne d’un des 2 époux ou bien des 2 en même temps. Sauf qu’il y a un
certains cas dans lequel toutes ces solutions n’apportent pas de réponses ou de suites

382
positives. Lorsque la divergence est beaucoup trop vaste ou lorsque les discordes sont
beaucoup trop graves alors à ce moment il n’y a d’autres solutions que d’utiliser le moyen fort
qui est le divorce. Et celui qui réfléchit et qui médite sur les règles du divorce se rendra
compte comment l’islam, encore une fois, donne de l’importance à la maison et à la famille
musulmane. Ainsi qu'à la motivation que l’islam a de garder l’union entre les deux époux. Et
ceci lorsque l’islam a autorisé le divorce il ne l’a pas autorisé qu’une seule fois de sorte
qu’après ce divorce la relation conjugale se termine de façon définitive mais Al Islam a non
seulement autorisé le divorce mais a aussi ordonné que le divorce se fasse en plusieurs fois.

La preuve est la parole d’Allah : « Le divorce est permis pour seulement deux fois.
Alors, c’est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec gentillesse. »
(sourate Al Baqara, v. 229)

Ici Allah parle du divorce qui peut être suivi de la réconciliation. Ce divorce est au
nombre de 2 car après le 3ème divorce il n’y a plus de réconciliation. Et lorsqu’un homme
divorce la première ou deuxième fois, il ne doit pas expulser sa femme de chez lui jusqu'à ce
que sa période (3idaa) soit terminée. Et elle aussi n’a pas le droit de partir. Malheureusement
beaucoup ne prennent pas en compte ce jugement de l’Islam.

Et la raison pour laquelle la femme ne doit pas quitter la maison de son mari durant la période
de 3idaa c’est afin d’espérer que la colère qui a été la cause de ce divorce disparaisse. Pour
forcer les 2 époux à essayer de trouver un terrain d’entente afin de redevenir comme avant.

C’est ce qu’Allah a dit lorsqu’il parle au prophète puis par la suite


parle à l’ensemble de sa communauté, dans le Qur’an en disant : « Ô Prophète ! Quand vous
répudiez les femmes, répudiez-les conformément à leur période d’attente prescrite; et comptez
la période ; et craignez Allah votre Seigneur. Ne les faites pas sortir de leurs maisons, et
qu’elles n’en sortent pas, à moins qu’elles n’aient commis une turpitude prouvée. Telles sont
les lois d’Allah. Quiconque cependant transgresse les lois d’Allah, se fait du tort à lui-même.
Tu ne sais pas si d’ici là Allah ne suscitera pas quelque chose de nouveau !» (sourate At-
Talâq, v. 1)

Ici nous voyons donc qu’Allah dit aux hommes de ne pas faire sortir leurs épouses de
leur maison pendant la période de 3idaa de même qu’Il dit aux femmes de ne pas en
sortir également.

Il ne faut pas non plus transgresser les limites d’Allah car dans toute chose qu’Il a légiféré il y
a un bien. Si Allah interdit cela c’est qu’Allah veut le bien.

Concernant la reprise s’il la reprend pendant la période de 3idaa qui est de 3 menstrues alors il

383
n’a pas besoin de refaire un nouvel acte de mariage ; mais s’il la reprend après que la période
soit terminée alors il doit refaire une nouvelle demande de mariage avec toutes les conditions
du mariage à respectées (c'est-à-dire : tuteur, témoins, acceptation de la femme, dot…).

Il faut savoir également que si l’homme souhaite reprendre sa femme pendant cette période
alors que la femme et le tuteur de celle-ci ne veulent pas, l’homme a tout de même droit de la
récupérer car elle reste son épouse.

En ce qui concerne la réconciliation, elle se fait de deux sortes :


- La parole : L’homme dit à sa femme « C’est bon, je te reprends. »
- L’acte : L’homme a des rapports intimes avec son épouse.

Les différentes catégories de divorces :

Il y a 2 sortes de divorce concernant la prononciation :


1 - Les prononciations directes.
2 - Les prononciations indirectes.

1/ La prononciation directe :

C’est la parole qui est prononcée de façon claire, sans aucun doute et qui après l’avoir
prononcé on ne peut comprendre qu’une seule chose : Le divorce.
Ex : Dire « Tu es divorcée » ; « Je te divorce » ; « Je te répudie ». Ou toute autre chose qui est
tirée du mot divorce.

Lorsque l’homme dit cela à sa femme, à partir de ce moment le divorce est prit en compte et
même si cela est dit pour plaisanter et sans en avoir l’intention.

Selon Abu Hurayra , le prophète a dit : « Il y a 3 types de


choses qui sont prises en compte même lorsqu’elles sont dites pour plaisanter : Le mariage, le
divorce et la reprise. » (Hadith Hassan, Rapporté par Ibn Majah, Abu Dawud et At-Tirmidhi)

« Comme un Jid » : " Jid " signifie des paroles qui sont choisies et dont le sens est voulu
même si la personne ne le voulait pas. Exemple : Lorsqu’un homme dit à un autre pour
plaisanter : « Je te marie à ma fille » et que l’autre répond « j’accepte ». Les savants disent
que le mariage est conclu.
De même lorsqu’un homme dit à sa femme pour plaisanter : « Aujourd’hui j’ai décidé de te
divorcer », le divorce est prit en compte. De même si l’homme dit pour plaisanter à sa femme
en période de 3idaa des mots comme « je te reprend » alors il doit la reprendre.

384
Le prophète a insisté sur cela pour dire que ce sont des sujets importants
sur lesquels l’on ne plaisante pas.

Certains savants ont ajouté une quatrième chose sur laquelle il ne faut pas plaisanter qui est Al
3Itaq (Affranchissement d’un esclave), car dans un autre Hadith le prophète
a dit concernant les 3 choses sur lesquelles il ne faut pas plaisanter : " Le
mariage, le divorce et l’affranchissement d’un esclave. "

Attention : Si l’homme dit à sa femme sous l’emprise de la colère « je te divorce » cela


ne compte pas car il y a un autre Hadith du prophète spécifique à cela.

2/ La prononciation indirecte = Al Kinaya :

C'est-à-dire des paroles que l’homme dit dans lesquels on peut comprendre le divorce, comme
on peut comprendre autre chose que celui-ci. Ce sont des paroles ambigües.
Ex : L’homme qui dit à sa femme « Rentre chez toi » ; « retourne chez ta famille » ou toute
autre parole qui peut laisser sous-entendre autre chose.

Concernant la prononciation indirecte, lorsque l’homme dit à sa femme « retourne chez ta


mère » avec l’intention du divorce alors cela est considéré comme un divorce mais s’il n’en a
pas l’intention alors cela n’est pas considéré comme tel. Deux hadith viennent prouver cela :

- Avec intention de divorce :

Selon Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬, lorsque le prophète s’est marié avec la fille de
Al Ja3oun (‫ )رضي هللا عنها‬et a voulu consommer le mariage avec elle, elle lui a dit : « Je
demande la protection d’Allah contre toi. » Le prophète a dit alors : « Tu
as demandé la protection de celui qui est immense, retourne chez ta famille. » (Hadith
rapporté par Al Bukhary wa An-Nassai)

« Je demande la protection d’Allah contre toi. » : Les savants disent qu’elle a dit cette
parole car c’était la fille d’un roi et qu’elle a dit cela par dénigrement.
D’autres savants disent aussi que cette femme a dit cela au prophète car
c’était un piège qui lui avait été tendu. Une femme lui dit de dire lorsqu’elle serait devant le
prophète « Je demande la protection d’Allah contre toi » en lui faisant
croire qu’il aimait entendre cela.
D’autres savants disent également que le prophète avait dit à cette femme :

385
« Donne-toi à moi. » En générale la parole « Donne toi à moi » est dite pour les esclaves alors
cette dernière s’est senti rabaissée et répondit « Je demande la protection d’Allah contre toi »
au prophète .

« retourne chez ta famille » : Le prophète a dit cela pour la divorcer, on


voit donc la preuve que celui qui dit cela de façon indirecte tout en ayant l’intention de
divorcer alors le divorce est prit en compte.

Comment se fait-il qu’ici le prophète l’a divorcé en lui disant de rentrer


chez sa famille sachant que lorsqu’un divorce est prononcé la femme doit rester auprès de son
mari pendant la période de 3idaa ? Cela est du au fait que le mariage n’a pas été consommé.
Donc lorsqu’un homme divorce d’une femme sans que le mariage n’ait été consommé alors il
n’y a pas de 3idaa à respecter.

Allah a dit : « O vous les croyants lorsque vous vous mariez avec des croyantes puis
que vous divorcez d’elles avant de les avoir touchées, vous n’avez pas de durée d’attente à
respecter. »

- Sans intention de divorce :

Selon Ka'b Ibn Malik , lorsque le prophète l’a mit de coté (a


fait al hajar), ainsi que 2 autres compagnons (‫)رضي هللا عنهما‬, car ils n’avaient pas assisté à la
bataille de Taboûk sans raison valable, il a même envoyé un compagnon
pour lui dire de s’abstenir de tout rapport avec sa femme. Ka'b Ibn Malik a dit : «
Que dois-je faire ? Est-ce que je dois la divorcer ? ». Le prophète a dit : «
Non, éloigne toi d’elle mais ne divorce pas. ». Ka'b Ibn Malik a dit à sa femme :
« Retourne chez ta famille. »

" Al Hajar " : c'est le fait de s’éloigner d’une personne, de la mettre de côté, de ne plus
prêter attention à elle. Al Hajar peut même aller jusqu'à ne plus passer le Salam. Les savants
disent notamment que ceux qui appellent aux innovations doivent être isolés.
Le Prophète a fait al hajar sur ces 3 compagnons afin de montrer la gravité
de cette chose. Il avait demandé aux autres compagnons de ne pas leur
parler ainsi que de ne pas les inviter.

Nous voyons donc à travers ce deuxième Hadith que celui qui dit cela sans avoir l’intention
de divorcer alors le divorce ne compte pas.
386
Concernant le Hadith : « L’autorisation la plus détestée chez Allah est le divorce », il s’agit
ici d’un Hadith faible (Da’if).
De même que cet autre Hadith : « Mariez-vous, ne divorcez pas car le divorce fait trembler le
trône d’Allah » est considéré comme Da’if Jidan (très faible) et il est interdit de l’attribuer au
prophète . De plus nous pouvons voir le mensonge de ce Hadith
puisqu’Allah a autorisé le divorce.

De même comment le prophète aurait-il pu dire cela puisqu’il a lui-même


divorcé de Hafsa Bint Omar (‫ )رضي هللا عنها‬et que Djibril est venu le voir et lui a dit : « Tu as
divorcé d’une femme qui prie la nuit et qui jeune beaucoup la journée. Reprends-la ». Et le
prophète la reprise.

Les différentes sortes de divorce :

Il y a 2 sortes de divorce :
1 - le divorce direct sans condition.
2 - le divorce avec condition.

1/ Les divorces directs sans conditions :

Définition :
Celui dont les paroles émanent et qui a l’intention de divorcer sur le champ.
Ex : un mari qui dit « Tu es divorcée » à son épouse, là il n’y a pas de condition.

Le jugement de ce divorce :
Il est prit en compte de suite tant qu’il provient de celui qui a le pouvoir de divorcer c'est-à-
dire : l’homme. Seul l’homme demande le divorce, comme l’a dit le prophète
: « Ne demande le divorce que celui qui prend les mollets. »

« Celui qui prend les mollets » : C'est-à-dire les mollets de la femme.

L’homme qui demande le divorce doit :


Savoir ce qu’il dit : par exemple un chinois disant à sa femme en français « je te divorce »
sans même savoir la signification de ce qu’il dit et bien le divorce ne compte pas.

387
Doit être sain d’esprit : Un homme qui est Majnoun s’il demande le divorce celui-ci ne sera
pas accepté.
Doit être consentent : C'est-à-dire que l’homme ne doit pas prononcer le divorce par
pression ou par peur de représailles.

En Islam pour le divorce il n’est pas nécessaire d’aller voir un juge. A partir du moment où
l’homme dit à sa femme « tu es divorcée », le divorce entre en compte.

2/ Le divorce avec conditions :

Définition :
Lorsqu’un homme divorce de sa femme en donnant une condition comme le fait de dire « Si
tu vas à tel endroit tu es divorcée ».

Le jugement de ce divorce :
Si l’homme voulait vraiment le divorce au moment où il cite cette condition alors il s’agira
d’un divorce si son épouse se rend à cet endroit. Mais s’il n’avait pas l’intention du divorce et
qu’il a dit cela simplement pour lui faire peur ou l’interdire d’aller à tel endroit, dans ce cas
cela est considéré comme un juron si son épouse lui désobéit en y allant et il doit faire
l’expiation qui s’en suit. Cependant si son épouse lui obéit et qu’elle ne s’y rend pas alors il
n’aura rien à faire.

Le divorce sous condition dépend donc de l’intention que l’homme met dans ses paroles au
moment où il les dit.

Cours n°11
Chapitre du divorce conforme à la sounna - Le divorce innové - Jugement du
divorce prononcé trois fois en une seule phrase, ou dans une seule assise - Le
divorce qui autorise au mari de reprendre son épouse – Le divorce qui ne permet
pas au mari de reprendre son épouse.

Le divorce se divise également en deux catégories :


- Le divorce conforme à la Sunna du prophète
- Le divorce innové

388
Le divorce conforme à la Sunna :

Définition :

C’est lorsque l’homme divorce une seule fois dans une période ou sa femme est pure et dans
laquelle l’homme n’a pas eu de rapports avec elle.
« L’homme divorce une fois » : C'est-à-dire que l’homme prononce la formule de divorce
qu’une seule fois.
« Où sa femme est pure » : Signifie qu’elle n’est pas en période de menstrues.

Allah dit : « Le divorce (réconciliable) est permis pour seulement deux fois. Alors,
c’est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec gentillesse. » (sourate
Al Baqara, v. 229)

Allah dit aussi : « Ô Prophète! Quand vous répudiez les femmes, répudiez-les
conformément à leur période d’attente prescrite. » (sourate At-Talâq, v.1)

Le prophète a expliqué ce verset en disant que « conformément à leur


période d’attente » signifie dans une période de pureté dans laquelle les hommes n’ont pas eu
de rapports avec leurs épouses.

Le prophète a également expliqué ce verset lorsqu’Ibn ‘Omar


a divorcé de sa femme alors qu’elle avait ces menstrues. Et ‘Omar ibn Al Khattab
qui est le père d‘Abdullah ibn Omar a demandé au prophète
et ce dernier a dit : « Ordonne lui de la récupérer, puis qu’il la garde
jusqu'à ce qu’elle se purifie, puis qu’elle ait ses menstrues puis qu’elle devienne pure et
ensuite il a le choix soit de la garder ou soit de la divorcer avant d’avoir des rapports avec
elle. Et c’est dans cette période qu’Allah a ordonné qu’on divorce des femmes. »
(Hadith authentique rapporté par Al Bukhary, Mouslim, abou Dawoud et An-Nassa-i)

Dans ce Hadith nous voyons donc qu’Abdullah ibn Omar a divorcé de sa femme
alors qu’elle était en état de menstrues, et Omar Ibn al Khattab a questionné le
prophète sur ce fait. Le prophète suite à cela lui a
ordonné de la récupérer.

On retient que l’homme :


- qui divorce de sa femme alors qu’elle a ses menstrues doit la récupérer.

389
- doit la garder jusqu'à ce qu’elle soit pure.
- doit attendre que les prochaines menstrues arrivent
- doit attendre que ses deuxièmes menstrues arrivent à terme et qu’elle soit pure.
- puis s’il veut il garde sa femme ou s’il veut il divorce avant d’avoir des rapports avec elle
car s’il divorce d’elle en ayant eu des rapports avec, il aura divorcé dans une période ou la
femme sera pure mais dans laquelle il aura eu des rapports.

C’est donc dans cette période qu’Allah a ordonné aux hommes de divorcer de leurs
femmes s’ils désirent.

Nous pouvons déduire plusieurs choses de ce Hadith :


1 - L'autorisation de demander à un savant sur les péchés d’autrui : à condition que cette
demande soit faite pour conseiller la personne. Ainsi il n’y a pas de mal à dire par exemple «
telle personne a fait un péché, que me conseillez-vous ? ». Mais cela ne doit nullement être
fait pour divulguer les péchés d’autrui ou pour montrer les défauts des gens. Ceci est interdit
en Islam.

2 - L'autorisation de léguer quelqu’un pour transmettre un jugement juridique : Comme l’a


fait le prophète à Omar Ibn Al Khattab pour qu’il transmette
par la suite le message à Ibn ‘Omar .

3 - La sunna du prophète vient expliquer le Coran : Dans ce Hadith le


prophète a expliqué la parole d’Allah : « Divorcez d’elles pendant
leur période »

Le divorce innové :

En Islam toute innovation est un égarement ! Le prophète dit : « Toute


innovation est un égarement et tout égarement mène au feu. »

Le divorce innové est le divorce qui comporte des contradictions avec la législation
musulmane, comme le fait :
- de divorcer de sa femme lorsqu’elle a ses menstrues.
- de divorcer d’avec sa femme dans une période ou elle est pure mais dans laquelle il a eu des
rapports avec elle.
- de divorcer d’elle 3 fois en prononçant qu’une seule parole ou de le dire dans une même
assise comme le fait de dire « Je te divorce 3 fois » ; « je te divorce, je te divorce, je te divorce

390
» etc.

Ce type de divorce est interdit en Islam et celui qui le prononce à commit un péché et encoure
un châtiment.

Celui qui divorce de son épouse alors qu’elle a ses menstrues, le divorce est prononcé donc
cela est comptabilisé comme un divorce. S’il s’agit d’un divorce ou il y a un retour possible,
c'est-à-dire le premier ou second divorce, il doit récupérer sa femme jusqu'à ce qu’elle se
purifie, puis qu’elle ait de nouveau ses menstrues et qu’elle se re-purifie.

S’il la divorce avant d’avoir eu des rapports mais que par la suite il en a avec elle durant la
période de 3idaa alors ceci est considéré comme une raja3a (reprise).

La preuve que ce divorce est comptabilisé est ce qui est rapporté par Al Bukhary selon Saïd
Ibn Jubair et selon Abdullah ibn Omar qui a dit : « Elle m’a été
comptabilité comme un divorce ».

Ibn Hajar dit dans son Livre « Al Fath » ou il explique Sahih Al Bukhary, que le
prophète a ordonné à Abdullah ibn Omar de reprendre sa
femme et c’est également lui qui lui a montré quoi faire par la suite s’il désirait divorcer
d’elle. Abdullah Ibn Omar a informé lui-même que cela était comptabilisé
comme un divorce or il ne pouvait pas être informé de quelque chose à son insu mais s’il a dit
cela c’est que le prophète le lui a enseigné.

Dans d’autres versions le prophète était énervé par cet acte d’Abdullah ibn
Omar lorsqu’il a divorcé de son épouse alors qu’elle avait ses menstrues, il a
donc montré les démarches à suivre pour réparer cette erreur. Et Lorsqu’Abdullah ibn Omar
a dit : « Elle m’a été comptabilité comme un divorce » c’est que c’est le prophète
lui-même qui a comptabilisé cela comme tel.

Ibn Hajar apporte une autre version de ce Hadith dans son Mousnad où le prophète
a dit à Omar lorsqu’il était venu l’interroger au sujet de l’acte
fait par son fils, : « c’est la première ». (Hadith authentifié par Sheykh Al Albany
RahimahuLlah, Hadith également rapporté par Adaraqoutni)

« C’est la première » : Cela est dit dans le sens ou il s’agit d’un divorce.

391
Ibn Hajar dit à propos de ce Hadith qu’il est authentique dans un sujet de divergence. Donc
lorsque l’on trouve des Hadith authentiques dans des sujets de divergence il faut retourner aux
Ahadith, se cramponner à eux et les mettre en pratique.

La divergence quant à ce Hadith vient du terme « qu’il l’a récupère ».

Les deux avis sont :


1 - Qu’il faut récupérer la femme dans le sens juridique c'est-à-dire de la récupérer d’un
divorce.
2 - Et ceux qui ne comptabilisent pas cela comme un divorce notamment des savants
contemporains comme Cheykh Utheimine mais aussi Cheykh Ibn Taymiyya
disent qu’il faut comprendre cela au sens littéraire, c'est-à-dire que l’homme doit
récupérer sa femme, attendre qu’elle soit purifiée puis qu’il attende qu’elle ait ses menstrues
et qu’elle se re-purifie pour ensuite s’il le désire divorcer ou non.

Mais l’avis de la plupart des savants est que le divorce est comptabilisé.

Chapitre du divorce fait à 3 reprises :

Quant au divorce dit à 3 reprises dans une seule phrase ou dans une même assise, l’avis le
plus sûr des savants est que cela est comptabilisé comme un seul divorce et non comme 3.

La preuve est le hadith de Abdullah ibn ‘Abbas qui dit : « Pendant la période ou
Abu Bakr a été le gouverneur des musulmans, après la mort du prophète
et durant les 2 premières années du Kalif d’Omar Ibn Al Khattab
, le divorce qui était prononcé à 3 reprises dans une seule phrase ou dans une
même assise était considéré comme 1 divorce. Et Omar Ibn Al Khattab a dit : «
les gens se précipitaient dans une chose ou ils savaient qu’il y avait un retour ». Omar Ibn Al
Khattab en voyant l’ampleur de cela et le fait que les gens divorçaient en
prononçant un divorce innové a dit : « Et si nous leur imposions cela ? » il a alors imposé
cela aux hommes. » (Rapporté par Mouslim)

« Où Abu Bakr a été le gouverneur des musulmans » : Cette période était de 2 ans et 1
mois.

« Les gens se précipitaient dans une chose ou ils savaient qu’il y avait un retour » :
autrement dit à cette époque les hommes disaient souvent 3 fois de suite à leur femme « je te
divorce, je te divorce, je te divorce » car ils savaient que cela n’était considéré que comme 1

392
seul divorce.

« Et si nous leur imposions cela » : c'est-à-dire « et si nous leur imposions cela comme 3
divorces ? »
Est-ce une erreur d’Omar Ibn Al Khattab ? Non car il a jugé selon la situation qui était
présente à son époque. Le juge a le droit d’instaurer des règles pour minimiser un mal ou pour
augmenter un bien.
Ex : lorsque toutes les Zakats sont acquittées mais qu’elles ne suffisent pas et qu’une famine
s’installe alors il est autorisé au gouverneur de demander plus car cela réduira le mal et
augmentera le bien.

Le prophète nous a dit : « accrochez-vous à ma sunna et celle des kalifes


bien guides »

« Celle des kalifes bien guides » : Ils sont au nombre de 4 : Abu Bakr, Omar ibn al Khattab,
Uthman ibn Affan et ‘Ali Ibn Abi Talib (‫)رضي هللا عنهم‬.
Donc les choses qu’ils mettent en pratique et qu’ils instaurent sont des sunnan de leur part que
le prophète nous a encouragé voir ordonné de suivre.

L’avis d’Omar est un effort de sa part et le but d’avoir instauré cela est pour un
bien qu’il a jugé bon et juste d’instauré. Et il n’est pas autorisé malgré cette légifération
d’Omar de délaisser ce qui était connu au temps du prophète
et au temps du Kalifa de Abu Bakr et durant les 2 premières années d’Omar ibn
Al Khattab .

Jugement du divorce qui est dit 3 fois dans une même parole ou dans une même assise
:

La plupart des savants considèrent qu’il est comptabilisé comme 3 divorces, parmi eux les 4
imams (Malik, Abu Hanifa, Chafi’i et Ahmad).

Mais comme l’a dit l’auteur, l’avis le plus sûr, wa Allahu a’llem, est qu’il n’est considéré que
comme un seul. C’est l’avis notamment de plusieurs savants et compagnons comme Abu
Mousa Al Achari , Abdullah Ibn Abbas, Abdullah ibn Massa’oud, Abderrahmane ibn Awf
mais également Sheykh Al Islam Ibn Taymiyya de même que son élève Ibn Al Qayyim al
Jawziyya.

Sheykh Al Islam ibn Taymiyya a même été persécuté à cause de cette Fatwa, a été en prison
pour cela car il avait prit en compte le Hadith d’Abdullah ibn ‘Abbas rapporté
393
dans Sahih Mouslim vu précédemment. Sheykh Al Islam ibn Taymiyya a subit cela car il était
en totale contradiction avec le gouverneur de son époque qui lui jugeait que cela était
considéré comme 3 divorces.

Quant à son élève Ibn Al Qayyim al Jawziyya, pour être humilié, il a été mis sur un chameau
en faisant le tour de la ville afin d’être pointé du doigt.

Cheykh Al Albany considère également cela comme un seul divorce et a dit qu’Omar Ibn Al
Khattab a fait cela en fonction de la situation de son époque.

Le divorce avec ou sans possibilité de retour :

Le divorce sans retour :

Le divorce sans retour, appelé en arabe « Al Ba-in » se divise en deux :


1 - La petite séparation :
- Soit lorsqu’un homme divorce de sa femme alors que le mariage n’a pas été consommé. Il a
le droit de la récupérer mais s'il veut la reprendre il doit refaire un nouvel acte de mariage.
- Soit lorsque la femme demande Al Khu3l, sa 3idaa est d’une menstrues et pour qu'elle
revienne l’acte de mariage doit être refait.

2 - La grande séparation :
C’est le fait qu’un homme, après qu’il y ait eu 3 divorces, ne puisse récupérer sa femme
qu’une fois qu’elle s’est mariée, d’un mariage sincère, avec un autre homme et après avoir
consommé le mariage avec ce dernier.

Le divorce avec retour (premier ou deuxième divorce) :

Définition :
C’est le fait de divorcer d’une femme avec qui le mariage a été consommé sans compensation
financière, car lorsqu’il y a une compensation financière cela est appelé « Al Khu3l ».
Il n’est également pas précédé d’un divorce, ou alors que d’un seul.
Le divorce avec retour concerne l’homme qui divorce de sa femme une ou deux fois.
Il a le droit de la récupérer :
- soit pendant sa période de 3idaa, dans ce cas le mariage n’a pas besoin d’être refait.
- soit après la période de 3idaa dans ce cas l'acte de mariage doit être refait.

La preuve de ce divorce est la parole d'Allah qui dit : « Le divorce (réconciliable) est
permis pour seulement deux fois. Alors, c’est soit la reprise conformément à la bienséance, ou
la libération avec gentillesse. » (sourate Al Baqara, v. 229)

394
Durant ce divorce la femme est toujours considérée comme l’épouse de l’homme tant qu’elle
est dans la période de 3idaa. L’homme a le droit de la reprendre au moment ou il le désire
même si la femme ou son tuteur ne sont pas d’accord.

Allah a dit : « Et les femmes divorcées doivent observer un délai d’attente de trois
menstrues;(3) et il ne leur est pas permis de taire ce qu’Allah a créé dans leurs ventres, si elles
croient en Allah et au Jour dernier. Et leurs époux seront plus en droit de les reprendre
pendant cette période, s’ils veulent la réconciliation. » (sourate Al Baqara, v. 228)

« Il ne leur est pas permis de cacher ce qu’Allah a créé dans leur ventre » : autrement dit si
elle est enceinte elle ne doit pas cacher sa grossesse.

Un homme a également le droit de divorcer sa femme même si elle est enceinte par contre sa
3idaa sera jusqu’à la fin de son accouchement.
Comme les savants disent : « Il n’y a pas de divorce innové concernant la femme enceinte ».

Donc le fait que l’homme ait le droit de récupérer sa femme à tout moment durant la période
de 3idaa est un droit qu’Allah leur a donné.

Cours n°12
Chapitre du « Khoul' » - Définition du « Khoul' » - Le « Khoul' » est une
annulation de l'acte de mariage et n'est pas considéré comme un divorce – La
période d'attente en cas de « Khoul' » - Chapitre de la « 'Idda » ( Période
d'attente après un divorce ou un décès) - Sa définition – Les différentes sortes de
« 'Idda » - Les comportements que doit respecter la veuve pendant la « 'Idda » –
Les comportements que doit respecter la femme divorcée pendant la « 'Idda ». Le
Chapitre d'Al Hadhana (garde d'enfant)

Les autres types de divorce :

Il existe d’autres types de divorces que l’auteur n’a pas cité notamment :

1 - Le divorce de celui qui divorce avant même d’être marié :

395
Ex : une personne dit : « je divorcerais avec toutes les femmes avec qui je me marierais. »

Le jugement de ce divorce est qu’il n’est pas prit en compte ! Il n’est pas légiféré car le
mariage n’a pas été conclu. Le prophète a dit dans un Hadith : « Et il n’y a
pas de divorce dans ce que tu ne possèdes pas ». Autrement il ne peut pas y avoir de divorce
s’il n’y a pas de mariage !

Allah dit aussi : « O vous les croyants lorsque vous vous mariez avec des croyantes
puis que vous divorcez » Allah atteste donc qu’il y a d’abord un mariage et il faut qu’il soit
conclu pour que le divorce soit valide.

2 - Le divorce fait à l’écrit :

Ex : un homme qui écrit à sa femme « je te divorce ».


Le jugement de ce divorce est qu’il est considéré comme Al Kinaya comme le disent les
savants. Ainsi il rentre dans le divorce fait d’une façon ambiguë. Ce qui comptera alors, ce
sera l’intention.

3 - Le divorce en état de colère :

Concernant l’état de colère, les savants le divisent en 3 :


1. Le début de la colère.
2. L’état entre la colère et le calme.
3. La grande colère qui fait que la personne ne sait plus ce qu’elle dit.

Concernant le premier état les savants sont unanimes quant au fait que le divorce est prononcé
et ils sont unanimes également en ce qui concerne le troisième état quant au fait qu’il n’est pas
prononcé.
Pour ce qui est de l’état intermédiaire, il y a une divergence. Certains disent qu’il est prononcé
car l’homme sait ce qu’il dit mais la plupart disent, et Allahu a’llem il s’agit de l’avis le plus
sur, c’est qu’il n’est pas prononcé car le prophète dit : « Il n’y a pas de
divorce lorsque la personne est enfermée ». Et une personne qui est en dispute avec son
épouse est dans un état qui favorise le divorce.
Mais il y a aussi la preuve : « Que le juge ne prononce pas de sentence lorsqu’il est énervé »
Car le fait d’être dans un état d’énervement restreint la faculté de réfléchir. Certes on sait ce
que l’on dit mais l’état d’énervement réduit At-Tafkir.

396
Chapitre d’Al Khu3l : Le retirement de la femme de son Mari

Définition du « Khoul' » :

En Arabe : Vient du terme enlevé « Khala3a thawb » ( ‫الثُّ ْوب‬ ‫ ) َخلَ َع‬c'est-à-dire : enlever son
vêtement. Car Allah dit : « Elles sont des vêtements pour vous et vous êtes des
vêtements pour elles » (sourate Al Baqara, v. 187)

En Islam : C’est le fait qu’un homme se sépare de sa femme en prenant une compensation
financière ou matérielle que sa femme doit lui donner. Cela est aussi appelé chez les savants
Al Fidiya ou Al Iftidah, qui est le fait de se racheter, c’est comme ci la femme se rachetait à
son mari.

Lorsque la divergence et les disputes deviennent de plus en plus importantes et plus fortes
entre les époux et qu’il n’y a pas une possibilité de les réconcilier et ni de trouver un état
d’entente entre les deux et que la femme désire la séparation, il lui est alors autorisé de se
racheter à son mari en donnant de l’argent pour compenser le mal que subira le mari de cette
séparation.
Dans le Coran, Allah dit : « Et il ne vous est pas permis de reprendre quoi que ce soit de ce
que vous leur aviez donné à moins que tous deux ne craignent de ne pouvoir se conformer aux
ordres d’Allah alors ils ne commettent aucun péché à ce que la femme se rachète avec
quelques biens » (Sourate Al Baqara, v. 229)

" il ne vous est pas permis de reprendre quoi que ce soit " : L’homme n’a donc pas le droit
de récupérer quelque chose qu’il avait donné à sa femme, à savoir la dot.
Donc Allah dit que si le fait de rester ensemble est une chose mauvaise qui ferra en sorte que
le mari ou la femme n’adorent pas Allah comme il se doit, autrement dit si l’union n’est pas
possible et que cela dégradera l’état de l’un comme de l’autre alors Allah dit qu’il n’y a pas de
mal à ce que la femme demande la séparation d’avec son mari en donnant une compensation
financière.

'Abdullah Ibn ‘Abbas a dit : « La femme de Thabit Ibn Qays Ibn Shammas
est venue vers le prophète et lui a dit : « O envoyé d’Allah ! Je
n’ai rien à reprocher à Thabit, ni dans sa religion, ni dans son comportement. Si ce n’est que
j’ai peur de la mécréance ». Le prophète lui a alors dit : « Est-ce que tu
vas lui rendre son jardin ? » Elle a répondu : « Oui ». Le prophète a alors
ordonné à Thabit Ibn Qays de se séparer de sa femme avec en compensation ce jardin. »
(Hadith Sahih rapporté par Al Bukhary)

397
" Thabit Ibn Qays Ibn Shamas " : Il était un poète à la voix portante qui parlait au nom du
prophète . C’est entre autre pour cela que le prophète l'a
choisi comme porte parole mais également pour répondre aux moushrikin à travers des vers
poétiques.
Il avait également une grande piété et parmi les faits qui montrent cela, il y a le fait qu’il avait
peur d’être concerné et de rentrer dans l’interdiction lorsqu’Allah a descendu la parole :
« O vous qui avez cru n’élevez pas vos voix au dessus de la voix du prophète et ne parlez pas
avec lui comme vous l’haussez quand vous parlez entres vous. Car si vous faites cela vous
risquez alors que vos actes soient suspendus sans que vous ne vous en rendiez compte ».
Suite à ce verset il ne sortit plus de chez lui. En ne le voyant plus le prophète
demanda après lui et les compagnons lui répondirent : « Depuis que ce
verset a été révélé il n’est plus sorti de chez lui car il a peur en parlant avec toi que ses actes
soient suspendus sans qu’il ne s’en rende compte ». Le prophète envoya
des compagnons chez Thabit Ibn Qays afin qu’il vienne et le prophète lui
dit : « Tu vas vivre joyeux et tu mourras martyr et tu entreras au paradis. » Il fait donc parti
de ceux qui entreront au paradis et il y a beaucoup plus que 10 compagnons à qui Al Jenna a
été promis.

« Je n’ai rien à reprocher à Thabit, ni dans sa religion, ni dans son comportement » : Ici ce
qui ne plaisait pas à la femme de Thabit Ibn Qays c’était son apparence physique. Il ne
l’attirait plus physiquement. Elle a dit au prophète que cela pouvait
l’amener à renier les biens que Thabit faisait envers elle.

« Si ce n’est que j’ai peur de la mécréance » : Il ne faut pas comprendre de cela qu’elle a
peur de tomber dans la mécréance. On ne peut pas dire cela des compagnons car le prophète
a dit : « Parmi les 3 signes qui font que la personne goute à la douceur de
la foi : le fait que la personne déteste retourner à la mécréance comme elle déteste qu’elle
soit jeté au feu … »
Donc pour compléter cela dans une autre version de ce Hadith elle a dit : « Si ce n’est que j’ai
peur de la mécréance dans l’Islam » Et le terme "Koufr" a deux significations : la Mécréance,
et celle qui concerne ce Hadith c’est l’ingratitude. Elle avait donc peur d'être une épouse
ingrate envers son mari.

« Est-ce que tu vas lui rendre son jardin ? » : Thabit Ibn Qays lui avait donné comme dot
un jardin. Cela prouve que lorsqu’une femme souhaite se séparer de son mari lorsqu’elle ne le
supporte plus, cela est justifié.

La mise en garde contre la femme qui demande Al Khu3l sans raison :

398
Lorsqu’Al Khu3l est demandé sans raison il est interdit !

Selon Thawban , le prophète a dit : « Toute femme demandant


à son mari le divorce sans qu’il n’y ait de mal alors, l’odeur du paradis lui sera interdite. »
(Hadith authentique rapporté par Ibn Majah, Abu Dawud et At-Thirmidhi)

Toujours selon Thawban , le prophète a dit : « Celles qui


demandent Al Khu3l sans raison valable se sont elles les hypocrites. » (Hadith authentique
rapporté par At-Tirmidhi)

La mise en garde contre l'homme qui emprisonne sa femme :

C'est-à-dire les empêcher de se remarier et de les garder avec eux, non pas parce qu’il veut
vivre avec elle mais pour lui porter atteinte et pour retarder au maximum l’échéance. Comme
par exemple : un homme qui divorce de sa femme une première fois à sa demande tout en
n’ayant plus le désire de vivre avec elle mais il la récupère pendant sa 3idaa, non pas parce
qu’il s’est réconcilié avec elle, mais uniquement pour la bloquer et l’empêcher de la libérer de
sa 3idaa afin qu’elle ne se remarie pas avec un autre homme. Ceci est interdit en islam.

Lorsqu’un homme n’a plus d’attirance pour sa femme et déteste sa femme et qu’il n’y a plus
rien en elle qui l’attire pour une cause ou une autre il doit alors se séparer d’elle dans le bien
comme Allah la ordonné. Il lui est interdit de l’emprisonner ni de lui faire du mal et de
lui porter atteinte lorsqu’elle veut se racheter à lui. Allah dit dans le Coran : « Et quand
vous divorcez d’avec vos épouses, et que leur délai expire, alors, reprenez-les conformément
à la bienséance ou libérez-les conformément à la bienséance. Mais ne les retenez pas pour leur
faire du tort: vous transgresseriez alors et quiconque agit ainsi se fait du tort à lui-même. Ne
prenez pas en moquerie les versets d’Allah. Et rappelez-vous le bienfait d’Allah envers vous,
ainsi que le Livre et la Sagesse qu’Il vous a fait descendre; par lesquels Il vous exhorte. Et
craignez Allah, et sachez qu’Allah est Omniscient. » (Sourate Al Baqara, v. 231)

« Et quiconque agit ainsi se fait du tord à lui-même » : Certes la femme est offensée par
cela mais l’homme n’offense que sa personne avant tout !

« Ne prenez pas en moquerie les versets d’Allah » : Les paroles d’Allah ne doivent
pas être prises en moquerie. Il ne faut pas s’amuser avec les jugements d’Allah en
reprenant les femmes seulement pour leur faire du mal.

« Et rappelez-vous le bienfait d’Allah envers vous, ainsi que le Livre et la Sagesse...» :

399
Allah dit cela car il est permis aux hommes de se marier mais le fait qu’ils fassent des
péchés risque de le priver de ses bienfaits.

Allah dit aussi : « Ô les croyants! Il ne vous est pas licite d’hériter des femmes contre leur gré.
Ne les empêchez pas de se remarier dans le but de leur ravir une partie de ce que vous aviez
donné. » (Sourate An-Nissa, v. 19)

Autrement dit : « ne les gardez pas en leur faisait du tord soit disant pour compenser l’argent
que vous leur avez donné » car certains disent : « Je t’ai donné telle dot, je ne peux pas te
laisser partir gratuitement. »

L’islam est une religion de juste milieu, elle interdit à la femme de divorcer de son mari sans
raison valable mais interdit aussi à l’homme d’empêcher sa femme de divorcer si elle a une
raison valable.
Le juste milieu doit être respecté et ceux qui trouvent une offense en islam sont soit :
- des personnes qui ne connaissent pas cette religion.
- des personnes qui abusent dans cette religion.

Al Khu3l n’est pas considéré comme un divorce :

Lorsque la femme se rachète et que son mari se sépare d’elle, elle est alors libre et son mari
n’a pas le droit de la récupérer sans son autorisation. Et cette séparation n’est pas considérée
comme étant un divorce même si cette séparation a été formulée par les formules de divorce.

La différence entre le divorce et Al Khu3l :


Dans tous les cas c’est l’homme lui seul qui prononce la formule de séparation mais la
différence est qu’il y a une compensation financière.
Même si l’homme dit à sa femme « Je te divorce avec une compensation financière », dans ce
cas cela est aussi considéré comme Al Khu3l.

Donc ceci n’est pas considéré comme un divorce. Al Khu3l, c’est une annulation de l’acte de
mariage pour le bien de la femme avec une compensation.

L’imam Ibn Al Qayyim dans son livre « zadoul ma'ad fi hady kheyr al 'ibad » qui
est un livre très important et immense en Islam où il explique la sunna du prophète
quasiment dans sa totalité mais où il parle aussi de l’ensemble des chapitres
du Fiqh en utilisant comme méthode la voie que le prophète empruntait
dans tel ou tel chapitre…

400
Il dit : « Et ce qui prouve que le Faskh (annulation du mariage) n’est pas un Talâq
(divorce) c’est qu’Allah a donné des jugements bien précis pour le divorce fait après la
consommation et avant d'atteindre le nombre de 3 (divorces). Et tous ses jugements ne
s’appliquent pas au Khu3l.
Le premier jugement : c’est que le mari a le droit de reprendre sa femme durant la 3idaa.
Le deuxième jugement : c’est que le nombre de divorce est limité à 3 et après ce nombre de
3, la femme doit épousé un autre mari et qu’il y ait eu consommation, avant que l’homme ait
le droit de la récupérer.
Le troisième jugement : est que la 3idaa est de trois menstrues.Il est rapporté dans la sunna
du prophète et à l’unanimité des savants qu’il n’y a pas de récupération
possible après le Khu3l.
Il est aussi rapporté dans la Sunna et dans les paroles des compagnons que la période
d’attente pour Al Khu3l est de 1 menstrues.
Il est également rapporté dans le Coran l’autorisation de faire Al Khu3l après 2 divorces puis
de faire un troisième divorce par la suite.
Et ceci est très explicite, car Allah dit : « Le divorce est permis pour seulement deux
fois. Alors, c'est soit la reprise conformément à la bienséance, ou la libération avec
gentillesse. Et il ne vous est pas permis de reprendre quoi que ce soit de ce que vous leur
aviez donné, - à moins que tous deux ne craignent de ne point pouvoir se conformer aux
ordres imposés par Dieu. Si donc vous craignez que tous deux ne puissent se conformer aux
ordres de Dieu, alors ils ne commettent aucun péché si la femme se rachète avec quelque bien.
Voilà les ordres de Dieu. Ne les transgressez donc pas. Et ceux qui transgressent les ordres de
Dieu ceux-là sont les injustes. » (Sourate Al Baqara, verset 229) »

Puis Allah dit dans le verset 230 : « S'il divorce avec elle (la troisième fois) alors elle ne lui
sera plus licite tant qu'elle n'aura pas épousé un autre… »
Donc ici Allah a bien cité 2 divorce, un Khu3l et un autre divorce qui suit.

" qu’il n’y a pas de récupération possible après le Khu3l " : C'est-à-dire pendant la 3idaa.
Tout ceci prouve encore une fois que ce sont 2 choses bien distinctes.

" puis de faire un troisième divorce par la suite " : Cela fait donc un total de 4 séparations.
Si le Khu3l était un divorce on n’aurait pas pu dépasser le nombre de trois d’où la preuve
qu’il n’est pas comptabilisé comme tel.

" Et ceci est très explicite " : "ceci", c'est-à-dire le fait qu’Al Khu3l n’est pas un divorce.

L’imam Ibn al Qayyim clôture son argumentation en disant qu’Allah a dit : « S'il
divorce avec elle (la troisième fois) alors elle ne lui sera plus licite tant qu'elle n'aura pas

401
épousé un autre… » Il dit que c’est ainsi qu’AbduLlah ibn ‘Abbas a compris ces
versets, lui qui est l’exégète du Coran par définition. Et le prophète a
invoqué en sa faveur afin qu’Allah lui enseigne l’interprétation du coran. C’est une
invocation qui a sans aucun doute été exaucée.
Donc après la preuve d’AbduLlah ibn ‘Abbas , il y a l’analogie car le fait que
des jugements soient propres au divorce et d’autre propres au Khu3l, ceci prouve que ce sont
2 choses différentes.

Attention : Concernant la période de 3idaa du Khu3l qui est de un mois, la femme doit
retourner chez ses parents car elle n’est plus considérée comme son épouse. Quelle est l’utilité
de cette période d’attente ?
Avant toute chose il est interdit à la femme de se remarier durant cette période. Cette période
est utile à l’homme bien que la femme n’est plus son épouse car ceci est pour être sur qu’elle
n’est pas enceinte car sinon sa 3idaa serait jusqu'à l’accouchement.

Chapitre de la « 'Idda » :

Définition de la « 'Idda » :

En arabe : vient du terme « nombre » et « comptabiliser ». C'est-à-dire ce que la femme


comptabilise comme jours ou menstrues.

En Islam : C’est une période dans laquelle la femme attend avant de se remarier. Cette
période intervient après la mort de son mari ou bien après la séparation avec son mari.

Cette période est comptabilisé soit :


- par une grossesse.
- par des menstrues.
- par des mois.

Les différentes sortes de « 'Idda » :

1 - La 3idaa de la femme veuve :

Sa période d’attente est donc de 4 mois et 10 jours que le mariage ait été consommé ou non.

402
Allah dit : « Ceux des vôtres que la mort frappe et qui laissent des épouses : celles-ci
doivent observer une période d'attente de quatre mois et dix jours. » (Sourat Al Baqarah verset
234)

Mais pour celles qui sont enceinte, leur période d’attente est jusqu'à l’accouchement car Allah
dit : « Et quant à celles qui sont enceintes, leur période d’attente se terminera à leur
accouchement. » (Sourate At-Talâq, v. 4)

Al Mousawir Ibn Makhrama rapporte : « Soubay3a Al Aslamiya (‫ )رضي هللا عنها‬a


accouché après la mort de son mari de quelques nuits. Elle parti voir le prophète
et lui demanda l’autorisation de pouvoir se marier, le prophète
lui donna l’autorisation et elle se maria. » (Hadith authentique rapporté par
Al Bukhary wa Mouslim)

2 - La 3idaa de la femme divorcée :

a) Pour la femme dont le mariage n’a pas été consommé :

Quant à la femme qui est divorcée avant la consommation du mariage il n’y a pas de période
d’attente à respecter.
En effet Allah dit : « Ô vous qui croyez ! Quand vous vous mariez avec des croyantes
et qu’ensuite vous divorcez d’avec elles avant de les avoir touchées, vous ne pouvez leur
imposer un délai d’attente. » (Sourate Al Ahzab, v. 49)

b) Pour la femme enceinte :

Sa période d’attente est jusqu'à ce qu’elle accouche.


Allah dit : « Et quant à celles qui sont enceintes, leur période d’attente se terminera à
leur accouchement. » (Sourate At-Talâq, v. 4)

Az-Zoubayr ibn Awâm raconte qu'il était marié à Oum Koulthoum bintou 'Uqba et elle lui a
dit alors qu’elle était enceinte : « Libère-moi en me divorçant ». Il l’a alors divorcé puis il est
sorti à la prière. Et en revenant elle avait alors accouché. Il dit alors : « Qu’a-t-elle ? Elle m’a
trompé ! Qu’Allah la trompe » . Puis il est parti voir le prophète et lui
informa de la chose et le prophète dit : « Le destin a précédé la période, tu
n’auras d’autre solution maintenant que de la demander en mariage car ce n’est plus ta
femme ». (Hadith rapporté par Ibn Majah)

403
Nous voyons qu’entre la période du divorce et de l’accouchement il y avait une durée d’un
aller à la mosquée et d’un retour.

« Qu’Allah la trompe » : Il faut comprendre par cela « Qu’Allah l’a juge sur l’acte qu’elle a
fait ».

« Le destin a précédé la période » : Les savants ont expliqué cela en disant que la durée de
3idaa a été terminée avant qu’il ne s’en rendre compte que le divorce a été prononcé. Il ne
s'attendait pas à ce que cela arrive si vite, car il avait peut-être l’intention de la reprendre,
mais le destin a précédé cette décision.

c) Pour la femme qui a ses menstrues (qui n’est pas enceinte) :

La période d’attente est de 3 menstrues.


Allah dit : « Et les femmes divorcées doivent observer un délai d’attente de 3
menstrues. » (Sourate Al Baqara, v. 228)

Allah a dit « Thalathata qurru » (3 menstrues). Et (ُ ‫ضة‬


َ ‫)ال َح ْي‬. La preuve est le hadith de Aisha
(‫ )رضي هللا عنها‬qui rapporte : « Oum Habiba (‫ )رضي هللا عنها‬était une femme qui avait des
hémorragies. Elle a demandé au prophète concernant cela et le prophète
lui a dit de s’abstenir de la prière pendant la période de menstrues
uniquement. » (rapporté par Abou Dawoud)

" Hémorragies " : écoulement de sang autres que ceux des menstrues. La femme qui a des
hémorragies ne doit pas s’abstenir de prier.

L’auteur a cité ce Hadith pour prouver qu’Al Qourr c’est Al Hayd, car Al qurru peut se
comprendre de plusieurs façons mais cela étant expliqué dans la sunna du prophète
on doit comprendre « Thalathata qurru » comme 3 périodes de menstrues.

d) Pour la femme qui n’a pas encore ses menstrues ou qui est ménopausée :

Sa période de 3idaa est donc de 3 mois. On ne parle plus de menstrues mais de mois !
Allah a dit : « Si vous avez des doutes à propos (de la période d’attente) de vos femmes
qui n’espèrent plus avoir de règles, leur délai est de trois mois. De même pour celles qui n’ont
pas encore de règles. » (Sourate At-Talâq, v. 4)

NB : Concernant la femme malade qui a des pertes de sang en dehors des menstrues :
- soit elle sait différencier le sang des menstrues de l’autre sang.
404
- soit elle compte en mois si elle n’a jamais eu de sang de menstrues.
- soit elle se compare avec les femmes de sa famille et estime sa période de menstrues comme
les leurs.

Les comportements que doit respecter la veuve pendant la « 'Idda » :

La femme veuve durant la période de 3idaa doit faire ce que les savants appellent « Al Ihdad
». Elle doit alors respecter plusieurs choses.

Définition d’Al IHdad :


En arabe : signifie Al Mana3 = l’abstention.
En Islam : signifie le fait que la femme ne s’embellisse pas, ne se parfume pas, ne porte pas de
bijoux, de vêtements colorés, ni ne se teint les cheveux, ni ne met Al Kohl.

Oum 3atiya (‫( )رضي هللا عنها‬femme d’Al Ansar qui lavait les morts au temps du prophète) a dit
: « On nous interdisait de faire Al IHdad sur un mort au dessus de 3 jours et nous ne mettions
pas Al Kohl, nous ne nous parfumions pas et nous ne portions pas de vêtements colorés sauf
un vêtement appelé Hasb. Et il nous a été autorisé au moment de se purifier des menstrues
d’utiliser nubdha. Et on nous interdisaient également de suivre les cortèges funèbres ».
(rapporté par Al Boukhari, Mouslim, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

« On nous interdisait » : Autrement dit le prophète interdisait.

« Au dessus de 3 jours » : soit plus de 3 jours. Ceci concernant uniquement les proches
comme les oncles, frères, pères… Pour ce qui est du mari la période d’abstention est bien de 4
mois et 10 jours.

« Ne portions pas de vêtements colorés » : Au temps du prophète ce type


de vêtements étaient fait pour s’embellir. Les femmes achetaient des vêtements puis mettaient
de la couleur dessus.

« Sauf un vêtement appelé Hasb » : Il s’agissait d’un vêtement connu au temps du prophète
dont la texture était déjà colorée à l’origine. Donc les savants ont déduit
que l’interdiction est seulement pour les vêtements que l’on colore soit même.

« D’utiliser nubdha » : C'est-à-dire un petit peu de Kust qui en arabe est une sorte de
parfum utilisé en le brulant (encens). Ce parfum avait une forme d’ongle.

405
« De suivre les cortèges funèbres » : Ceci ne concerne pas seulement la femme en état
d’iHdad mais ceci est une interdiction de manière générale.

Oum Salama (‫ )رضي هللا عنها‬rapporte que le prophète a dit : « La veuve ne


doit pas porter des vêtements colorés par du safran, ni un vêtement mishq, ni de bijoux et ne
doit pas se teindre les cheveux avec du henné, ni mettre Al Kohl ». (rapporté par Abou
Dawoud, et An-Nassa-i)

" Vêtement Mishq dit Mumashaq " : Vêtement coloré par une sorte d’argile rouge connu et
utilisé au temps du prophète .

Concernant Al Kohl, les savants disent que la femme ne doit pas en mettre de jour comme de
nuit pour s’embellir ou non comme le dit Sheykh Utheymin car le prophète
a dit : « Et qu’elles ne mettent pas du Kohl » c'est-à-dire quelque en soit
l’utilisation et les circonstances.

De plus la femme ne doit pas sortir de chez elle sauf en cas d’extrême nécessitée. Sheykh
Utheimin dit : « Une femme veuve qui est en période de 3idaa ne doit sortir de chez
elle le jour qu’en cas de nécessité et la nuit qu’en cas de force majeure ».

Concernant le fait que la veuve doit porter des vêtements blancs pendant la période de 3idaa
ceci n’a pas été rapporté ni dans le Coran, ni dans la sunna du prophète ni
dans les paroles et les actes des compagnons (‫)رضي هللا عنهم‬.

La femme veuve qui souhaite se remarier doit refaire un nouvel acte de mariage donc elle doit
avoir l’autorisation du Wali et doit respecter toutes les conditions du contrat de mariage.

Les comportements que doit respecter la femme divorcée avec possibilité de


récupération pendant la « 'Idda » :

a) Pour la femme divorcée avec possibilité de récupération :

Il est obligatoire pour cette femme de rester dans la maison conjugale jusqu'à ce que la
période se termine. Il lui est interdit de partir de la maison de même qu’il est interdit au mari
de l’expulser. Il doit aussi subvenir à ses besoins etc.
Allah dit : « Ô Prophète ! Quand vous répudiez les femmes, répudiez-les conformément à leur
période d’attente prescrite; et comptez la période; et craignez Allah votre Seigneur. Ne les
faites pas sortir de leurs maisons, et qu’elles n’en sortent pas ». (sourate At-Talâq, v. 1)
406
b) Pour la femme qui a été divorcée 3 fois :

L’homme n’est pas obligé de la loger ni de subvenir à ses besoins.


Fatima Bint Qays (‫ )رضي هللا عنها‬rapporte du prophète quant à la femme qui
a été divorcée 3 fois qu’il a dit : « Il n’est pas obligatoire (pour l’homme) de la loger et de
subvenir à ses besoins. » (rapporté par Mouslim)

L’auteur a cité ici seulement la fin du Hadith mais concernant le contexte du Hadith
brièvement : Lorsque le mari de Fatima bint Qays (‫ )رضي هللا عنها‬l'a divorcé 3 fois, il lui a
envoyé certaines choses. Elle refusa ces choses car elle considérait que cela n’était pas assez.
Elle partit donc se plaindre au prophète et il lui répondit cela. Et lorsque le
mari donna ces biens, c’était de son propre gré.

Nous voyons donc que ceci n’est absolument pas une obligation pour l’homme subvenir au
besoin de son ex-femme, sauf dans un cas, lorsque la femme est divorcée 3 fois et qu'elle est
enceinte. Dans ce cas elle doit respecter la période de 3idaa chez ses parents également mais
l’homme doit subvenir à ses besoins jusqu'à son accouchement.
Allah dit : « Et si elles sont enceinte alors subvenez a leurs besoins, dépensez pour elles
jusqu'à ce qu’elles accouchent ».
Cela est obligatoire vis-à-vis de sa grossesse car si c’était vis-à-vis de la femme il aurait été
obligatoire pour l’homme de la loger et de subvenir à ses besoins.

Il est obligatoire à la femme qui a été divorcée 3 fois de respecter cette période d’attente dans
la maison de ses parents. De plus elle ne doit pas sortir de la maison mis à part en cas
d’extrême nécessité.

La preuve de l’autorisation de sortir en cas de nécessité est le hadith de Jabir ibn Abdillah
qui dit : « Ma tante maternelle a été divorcée (c’est à dire 3 fois) et a voulu
s’occuper de ses palmiers. Un homme l’a fortement réprimandée et lui a interdit de sortir.
Elle parti alors voir le prophète qui lui a dit : « Bien au contraire occupe
toi de tes palmiers car tu pourras donner en aumône de ses dattes ou faire un bien. » ».
(rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Les savants ont donc déduit de ce Hadith qu’il est autorisé à la femme divorcée 3 fois de sortir
de la maison de ses parents en cas de nécessité.

407
Al istibra ( ‫اإل ْستِ ْب َرا ُء‬
ِ ):

Al Istibra : c’est le fait de s’assurer que la femme n’est pas enceinte ou si elle est enceinte
d’attendre qu’elle accouche.
Ceci concernait au temps du prophète un homme qui pouvait avoir en sa
possession une esclave, ce qui aujourd’hui n’est plus possible.

Lorsqu’un homme achète une esclave avec laquelle il peut avoir des rapports, il lui est interdit
d’avoir des rapports avec elle jusqu'à ce qu’il fasse Al Istibra. Al Istibra signifie si elle est
enceinte d’attendre qu’elle accouche et si elle fait partie des femmes qui ont leur menstrues
alors d’attendre une période de menstrues.

Selon Rouweyf3 ibn Thâbit (‫ثابت‬ ‫)رويفع بن‬ , le prophète

a dit : « Celui qui croit en Allah et au jugement dernier, qu’il ne fasse pas
entrer son eau dans l’enfant d’autre que lui ». (rapporté par At-Tirmidhi et Abou Dawoud)

Autrement dit : celui qui a en sa possession une esclave qu’il vient d’acquérir ne doit pas
mélanger son eau avec l’enfant d’autre que lui. Autrement dit encore, l’homme ne doit pas
avoir de rapports avec cette femme tant qu’elle est enceinte.

Et Selon Abou Sa3id , le prophète a dit concernant les


prisonniers de Awtas : « La femme enceinte ne doit pas être approchée jusqu'à ce qu’elle
accouche et celle qui n’est pas enceinte jusqu'à ce qu’elle ait une menstrues ». (rapporté par
Abou Dawoud)

Et Abdullah ibn Omar dit : « Lorsqu’une esclave avec laquelle on peut avoir des
rapports est donnée ou bien lorsqu’elle est vendue ou lorsqu’elle est affranchie, il doit y avoir
Al Istibra qui doit se faire en attendant une période de menstrues et concernant celles qui sont
vierges il n’y a pas d’istibra à faire. » (rapporté par Al Bukhary)

Le Chapitre d'Al Hadhana (‫ضانَة‬


َ ‫الح‬
َ ):

En Islam Al Hadhana est le fait de préserver l’enfant de ce qui peut lui nuire et de s’acquitter
de ce qui peut être bénéfique pour lui. Donc d’une part le protéger d’un mal et d’un autre coté
de faire en sorte de subvenir à ses besoins et de s’occuper de lui.

408
Lorsqu’un homme se sépare de sa femme et qu’il a avec elle un enfant, la femme a le plus de
droit de garder cet enfant jusqu'à ce qu’il atteigne l’âge de 7 ans et ceci tant qu’elle ne s’est
pas remarier.

Lorsque l’enfant atteint l’âge de 7 ans on lui demande de choisir entre son père et sa mère et
en fonction de celui qu’il aura choisit il restera avec lui.

Selon 'Amr ibn Chou'ayb, selon son père et son grand père (‫)رضي هللا عنهم‬, une femme a dit : «
Ô envoyé d’Allah, mon ventre était pour mon enfant une protection et mes seins étaient sa
source de boisson et mes cuisses étaient pour lui des consolations. Et son père a divorcé de
moi et il veut me le prendre ». Le prophète lui a dit : « Tu es celle qui a le
plus le droit de le garder tant que tu ne te remarie pas. » (Hadith jugé bon rapporté par Abu
Dawud)

Ce Hadith prouve que tant que la femme n’est pas remariée elle est celle qui a le plus le droit
de garder son enfant.

Selon Abu Hurayra : « Une femme est venue vers le prophète


et lui a dit : « O envoyé d’Allah mon ex-mari veut partir avec mon fils alors qu'il m’aidait à
rapporter de l’eau du puits (appelé) abi 3utba et m’a apporter beaucoup d’aide dans cela ».
Et le prophète a dit en parlant à cet enfant : « Lui c’est ton père et elle
c’est ta mère. Prend la main de celui d’entre les deux que tu désires. » Il prit la main de sa
mère et elle est partie avec lui. » (rapporté par An-Nassa-i, Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

« m’apportait beaucoup d’aide dans cela » : Autrement dit cette mère avait besoin de son
fils qui lui rendait beaucoup de services et entre autre récupérer l’eau du puits.

Le prophète , dans ce Hadith, a jugé que le parent choisi par l’enfant


repartirai avec lui et après que l’enfant soit reparti avec sa mère, le père n’a pas contredit le
jugement du prophète car Allah a dit : « Il n’appartient pas ni
croyants ni aux croyantes lorsqu’Allah et son prophète ont jugé une chose d’avoir encore le
choix sur ce qu’ils veulent ou non ».

Lorsque l’on dit que la mère mérite le plus d’avoir la garde de l’enfant c’est lorsqu’il y a une
divergence entre les parents mais lorsqu’il y a un accord entre les 2 le problème ne se pose
pas.
Si l’enfant ne sait pas qui choisir lorsqu’il a atteint l’âge de 7 ans, les savants disent qu’il faut
faire le tirage au sort car le tirage au sort est prit en compte en Islam et le résultat de celui-ci

409
doit être respecté.

La preuve de l’autorisation du tirage au sort est dans Sourat Ali 'Imran : Lorsque Maryam est
née elle était orpheline. En raison des énormes bienfaits accordés à ceux qui prennent en
charge un orphelin beaucoup d’hommes voulaient la prendre en charge. Un tirage au sort fut
donc mit en place et ce fut Zakariya qui gagna ce tirage au sort et qui prit donc ensuite en
charge Maryam.

Si lors du tirage au sort le parent choisi ne voulait pas avoir la garde, les savants disent qu’il
doit s’occuper de l’enfant même si c’est contre son gré.

Il faut savoir aussi que bien que l’enfant soit gardé par la mère, le père a tout à fait le droit de
voir l’enfant et de le garder de temps en temps. Ce n’est pas parce qu’il y a un divorce que les
liens de sang doivent être coupés. Et il est interdit à la femme de défendre à son ancien mari
de voir son fils ou d’interdir à son fils de voir son père car ceci est un appel à couper les liens.

Et si la femme décède, le père doit alors prendre la garde de l’enfant car l’enfant ne peut pas
être laissé seul.

410
- Le livre des Rites Funéraires -

Cours n°1 - Le livre des rites funéraires – Chapitre sur le fait de fermer les yeux du défunt et
d’invoquer en sa faveur – Couvrir l’ensemble de son corps – S’empresser de le préparer et le
sortir – Rembourser ses dettes de son argent – Ce qui est autorisé à faire en présence du
défunt – Ce qui est obligatoire à faire pour la famille du défunt.

Cours n°2 - Chapitre de ce qui est interdit à faire pour la famille du défunt – L’obligation de
laver le mort – La description du lavage mortuaire.

Cours n°3 - Chapitre de qui doit procéder à la toilette mortuaire - Le martyr ne doit pas être
laver - Le Linceul - Les choses recommandées en matière de linceul - La prière funéraire -
Les personnes sur qui il n’est pas obligatoire de prier - Plus le nombre des prieurs est grand,
plus cela est bénéfique pour le défunt - La recommandation de faire trois rangs même si les
prieurs sont peu nombreux.

Cours n°4 - Chapitre de l’autorisation d’accomplir la prière funéraire à la mosquée - Où doit


se positionner l’imam - La description de la prière funéraire.

Cours n°5 - Chapitre de l’interdiction d’accomplir la prière funéraire durant les horaires
interdites - Le mérite de prier sur un défunt et de suivre son cortège - Presser le pas pour
emmener le défunt au cimetière - L’invocation à dire dans le cimetière - Chapitre de
l’enterrement - Les cas où l’enterrement ne doit se faire qu’en cas de force majeur - La tombe
doit être creusée profonde, large et droite - Il est autorisé au mari d’enterrer son épouse -
Comment enterrer un mort?

Cours n°6 - Chapitre des actes à accomplir après l’enterrement - Les délices et châtiments de
la tombe.

Cours n°7 - Chapitre des condoléances - Les actes bénéfiques au défunt - La visite des
tombes - Ce qui est interdit de faire vis-à-vis des tombes.

Cours n°8 - Les innovations relatives aux rites funéraires.

411
Cours n°1
Chapitre sur le fait de fermer les yeux du défunt et d’invoquer en sa faveur –
Couvrir l’ensemble de son corps – S’empresser de le préparer et le sortir –
Rembourser ses dettes de son argent – Ce qui est autorisé à faire en présence du
défunt – Ce qui est obligatoire à la famille du défunt de faire

Définition de Janaza et Jinaza :

"Al Jana-iz" est le pluriel de Janaza ou Jinaza. Certains savants disent que Janaza et Jinaza
veulent dire la même chose soit : « le défunt », alors que d’autres disent que ce sont deux
mots différents : Janaza signifie le défunt et Jinaza signifie la civière mortuaire, le brancard
sur lequel on pose le mort et qu’on le porte par la suite.

Pour se rappeler, il y a sur le mot « Janaza » il y a la Fatha (qui se trouve en haut) sur le Jim :
c’est le mort qui est au-dessus de la civière. Et sur le mot « Jinaza » il y a une Kasra (voyelle
qui se trouve en bas) sous le Jim : c’est la civière qui est en-dessous du mort.

Janaza vient du terme Janiza qui signifie « couvrir ». Or le mort est une personne que l’Islam
demande de couvrir.

Les règles funéraires, en rapport avec la mort et le défunt, commencent au moment où la


personne agonise et s’apprête à mourir.

Définition de la mort : .

C'est lorsque l’âme se sépare du corps. L’âme est une chose qui ne meurt pas, elle est
éternelle. Le corps, lui, est amené à mourir, à se décomposer, à pourrir.
Certains corps meurent et se décomposent et d’autres non, comme le corps des Prophètes. En
effet Allah a interdit à la terre de manger le corps des Prophètes et des Envoyés. Et le
Prophète nous a conseillé de nous rappeler de la mort et nous l’a dit dans
un hadîth sahih : « Accentuez le rappel de la mort. Rappelez-vous souvent celle qui casse les
délices et les désirs. »

« celle qui casse les désirs, qui brise les délices de cette vie d’ici bas » : Lorsqu’une
personne meurt, tout ce qu’elle avait ici bas est vain, elle n’a plus la possibilité d’y accéder
d’où le fait que le Prophète a appelé la mort « Celle qui brise les désirs et

412
les délices ».

Il y a des choses qui précèdent la mort qui sont :

- La vieillesse : une personne qui est vieille, c’est un signe pour elle que sa vie arrive à terme.
C’est donc un signe précurseur pour elle et elle doit s’y préparer.

- La mort subite : Lorsque vous constatez que les morts subites, deviennent de plus en plus
récurrentes, alors sachez que l’heure approche, car c'est un des signes de la fin du monde.

- La maladie : c'est ce qui précède le plus souvent la mort. Le Prophète a


ordonné à sa communauté de se soigner, il a dit : « Allahu n’a pas fait descendre une
maladie sans qu’Il ne l’ait accompagné d’un remède. Donc soignez-vous, mais abstenez-vous
des choses interdites ».

" mais abstenez-vous des choses interdites " : Et la chose la plus interdite est le shirk,
comme invoquer autre qu’Allah pour obtenir la guérison. Et parmi les interdits il y a
également l'utilisation de substances interdites. Le meilleur remède pour le musulman de se
guérir est la roqiya Sharia3a qui sont les versets du Coran et les invocations qui sont
rapportées de la sunnah authentique.

Quant au fait de se soigner pour le malade, cela peut être une obligation, préférable ou
alors autorisé :

. Se soigner est obligatoirelorsque si tu délaisses le traitement, les médicaments et le remède


alors tu es voué(e) à la perte.
Exemple : Celui qui est atteint d’un cancer est voué à la perte s’il ne se soigne pas. Celui qui a
une tumeur doit soigner cette tumeur, c’est une obligation pour lui. Et s’il ne le fait pas, il est
considéré comme désobéissant à Allah . Le Prophète a dit : «
Soignez-vous ô serviteurs d’Allah ! »

. Se soigner est préférable lorsque si tu délaisses ce remède, tu n’es pas voué(e) à la perte.

. Se soigner est autorisé lorsque tu as un doute sur l’efficacité du remède et que tu n’es pas
en danger de mort. Il est autorisé et non pas préférable car il est préférable quand le remède a
une influence efficace sur ta maladie et que cette dernière ne te mène pas à la mort.

La visite du malade est un droit du musulman :

413
L’avis le plus sûr des savants est que c’est une obligation (fardh kifa.i = où lorsqu’une partie
des musulmans s’en acquitte, l’obligation est levée sur le reste des Musulmans) de visiter le
malade. Pour un Musulman qui est malade, il est du devoir pour son frère Musulman de lui
rendre visite et c’est son droit.
« Les droits du Musulmans envers le Musulman sont sains ».

Et lorsque le musulman rend visite au malade, il lui incombe plusieurs comportement :

- Il faut redonner espoir au malade, et le réconforter.


- Il faut lui dire des invocations : Comme nous en a informé le Prophète :«
Dis : « Il n’y a pas de mal et insha’Allah il y aura bientôt la guérison. »
-Lorsque l'état du malade est grave et que la mort approche, lui conseiller de faire son
testament. Et le testament est utile pour donner à ceux qui ne font pas partis des héritiers, car
concernant les héritiers, leur part est déjà définie dans le Coran et dans la Sunnah d’où le
hadîth du Prophète : « Point de testament pour les héritiers. »
- Conseiller au malade de se repentir à Allah, lui demander de patienter et d’avoir une bonne
intention envers Allah car le Prophète a dit : « Que l’un d’entre vous
ne rencontre pas son Seigneur en pensant du mal de Lui. »

Faire répéter la shahada à l'agonisant :

Et celui parmi les Musulmans pour qui la mort approche, il est alors recommandé à sa famille
de lui faire répéter l’attestation qu’il n’y a de divinité digne d’adoration qu’Allah.
Selon Abou Sa’id Al Khoudry , le prophète a dit : « Faites
répéter à vos morts : Laa ilaha illa-llah » (rapporté par Mouslim et Abou Dawoud)
Wa At-talqin c’est le fait de dire une chose pour que la personne le répète.

Il y a deux explications des savants cocnernant At-talqin :


1 - C’est le fait de dire Laa Ilaha Ila l-lah en présence du mourant, dans le but qu'il le répète et
que ce soit sa dernière parole .
2 - D’autres savants, comme sheykh Al Albany (rahimahu Allah), ont dit qu'il faut lui
ordonner de le dire, et pas seuleemnt le dire en sa présence.

Selon Mu'adh Ibn Jabal , le prophète a dit : « Celui dont la


dernière parole est : « Laa Ilaha Ila l-lah » entrera au Paradis. »

Si la personne prononce prononce la shahada, il faut faire en sorte qu’elle se taise. Puis si elle
reparle et dit une autre parole que Laa Ilaha Ila l-lah, alors il faut recommencer At-talqin et
lorsqu’elle le redit, faire de nouveau en sorte qu’elle se taise, le but étant que laa ilaha ila l-lah
soit sa dernière parole et qu’elle entre au Paradis.

414
Lorsque la personne agonisante meurt et que son âme sort, il y a plusieurs choses à faire pour
la famille de ce défunt ou ceux qui sont présents au moment de sa mort.

Fermer les yeux du défunt et d’invoquer en sa faveur :

Selon Ummu Salama (‫)رضي هللا عنها‬, le Prophète est entré chez Abî Salama
(le mari d’Ummu Salama qui était une des femmes du Prophète après la
mort de son mari) : « Le Prophète est entré chez Abî Salama alors que ses
yeux étaient grand ouverts et étaient figés vers une seule et même direction. Le Prophète
lui a fermé les paupières puis a dit : « Lorsque l'âme est prise par les
anges, le regard la suit. » Des personnes parmi la famille d’Abû Salama ont commencé à
crier et à élever leurs voix car ils ont compris que c’était la fin. Le Prophète
leur a dit : « Ne faites des invocations sur vos personnes qu’en bien car les
anges disent « Amîn » à tout ce que vous dîtes. » Puis le Prophète a ensuite
fait une invocation pour Abû Salama : « O Allah ! Pardonne à Abû Salama et élève-le en
degrés parmi ceux que tu as guidés. Et accorde-lui un successeur parmi ceux qui restent. Et
pardonne-nous et à lui ô Seigneur des Mondes, fasse que sa tombe soit large et vaste. Et
illumine-le dans sa tombe. » » (rapporté par Abou Dawoud)

« Et accorde-lui un successeur parmi ceux qui restent » : c’est-à-dire parmi ceux qui sont
vivants. "Ghâbir" veut dire « rester » d’où la parole d’Allah lorsqu’Il parle de Lot
(3alayhi salaam) : « Nous l’avons épargné lui et sa famille sauf sa femme car elle fait partie
de ceux qui restent (et qui subissent le chatîment d’Allah) »

Lorsque le Prophète a demandé à Allah de lui choisir un successeur


parmi ceux qui restent, son invocation a sans aucun doute était exaucée car Allah a
donné comme successeur à Abû Salama, sa famille et ses biens : le Prophète
qui est le meilleur des successeurs. En effet, il a épousé par la suite Ummu
Salama (‫)رضي هللا عنها‬.

On déduit de ce hadîth que :


- Le Prophète avait l’habitude de rendre visite aux malades car il est venu
chez Abû Salama pour lui rendre visite le connaissant malade.

415
- Il est préférable de fermer les yeux du mort lorsqu’ils sont ouverts.
- L’âme est quelque chose qui peut être vue : elle n’est pas totalement invisible car le regard
la suit lorsqu’elle sort.
- Il peut rester dans le corps un signe de vie même après que l’âme soit sortie : les yeux
suivent l’âme. Si l’âme est à l’extérieure c’est qu’elle est sortie, mais le prophète
nous dit que le regard suit l’âme, donc les yeux bougent encore.
- On ne doit invoquer qu’en bien : on ne doit prononcer que des paroles bénéfiques que ce soit
en notre faveur ou en faveur du défunt et de le faire en la faveur du défunt est préférable.
- Il ne faut pas faire de reproche à la famille du défunt lorsqu’elle crie de tristesse car des cris
sont autorisés et d’autres non.
Dans le hadîth Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬a bien dit que des gens de sa famille ont crié et
malgré qu’ils aient crié, le Prophète ne leur a pas fait le reproche en disant :
« Ne criez pas, n’hurlez pas ». Donc lorsque tu assistes à la mort de quelqu’un et que sa
famille crie de tristesse, ne leur fait pas de reproche et respecte cela car c’est un moment
difficile pour eux.

Couvrir l’ensemble de son corps :

Couvrir le mort d’un vêtement qui recouvre l’ensemble de son corps. La preuve est le hadîth
de 'Aïsha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Lorsque le Prophète est décédé, il a été
recouvert d’un vêtement qui avait des rayures. » (Hadîth sahih rapporté par Al Bukhaari)

" vêtement " : el Bourd = vêtement du Yémen que le Prophète aimait


particulièrement.

On peut déduire de ce hadîth que si les Compagnons du Prophète l’ont


recouvert avec un vêtement qu’il aimait, alors il est préférable de recouvrir le mort avec un
vêtement qu’il affectionne particulièrement (mais ce n’est pas une condition).

Le Prophète a été recouvert sur ses vêtements. Lorsque les Compagnons


l’ont lavé, ils ne l’ont pas déshabillé, comme l'a dit 'Aaîsha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Lorsque le
Prophète est décédé, les Compagnons se sont dit : « Devons-nous ôter les
vêtements du Prophète comme on les enlève à nos morts ? »
Certains Compagnons ont divergé sur ce point : certains ont dit oui et d’autres ont dit non.
Allah a fait en sorte que les Compagnons soient pris de sommeil. Et 'Aaîsha ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬a dit : « Il n’y avait pas un menton qui n’était pas collé à la poitrine. » Tous les
Compagnons du Prophète qui étaient présent, dormaient : ils étaient pris de

416
sommeil. Leurs mentons touchaient leurs poitrines. « Et là, un appeleur a appelé et l’appel
provenait du mort (c’est-à-dire du Prophète : la voix d’un ange venait de
là où était le Prophète sans que ce soit lui et les Compagnons ne savaient
pas qui était cet appeleur). »
Cette voix a dit : « Lavez le Prophète dans ses vêtements. » Les
compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬se sont alors levés et ont lavé le Prophète sur
ses vêtements. Ils ont versé de l’eau sur son qamis, ont essuyé le Prophèt
sur son qamis ». Et 'Aaîsha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Si j’avais su ce que j’ai su tardivement
alors, n’auraient lavé le Prophète que ses femmes. » 'Aaîsha (‫)رضي هللا عنها‬
s’est rappelée de la parole du Prophète lorsqu’il lui a dit : « O 'Aaîsha,
n’aimerais-tu pas, si tu meurs avant moi, que je te lave et que je te mette al kafan (le linceul)
? »'Aaîsha ne s’est rappelée de cette parole du Prophète qu’après que les
Compagnons aient lavé le Prophète . Si elle avait su cela avant le lavage du
prophète , le fait de lui ôter les vêtements n’aurait pas été un sujet de
divergence car ça auraient été ses femmes qui l’auraient lavé.

" Leurs mentons touchaient leurs poitrines " : autrement dit leurs têtes étaient affaissées,
car ils dormaient.

Les autres défunts pour qui il nous est interdit de les déshabiller sont :
- Ceux qui meurt en état d’Ihram : que ce soit pour la 3umra ou le hajj, la personne doit être
enterrée telle qu’elle est. On ne doit ni la parfumer, ni lui couvrir la tête car au temps du
Prophète , un homme est tombé de sa chamelle et est décédé sur le coup.
Le Prophète a interdit qu’on le parfume et qu’on lui couvre la tête et a dit :
« Il sera ressuscité le jour du jugement en faisant la talbiya (qui est de dire : Labayk
Allahumma Labayk, Labayk Allah la sharika labayk, inna l hamdu lillah ni3mata laka wa l
mulk la sharika lak) »

S’empresser de le préparer et le sortir :

Selon Abû Hurayra , le Prophète a dit : « Précipitez-vous


quant aux funérailles ; si le défunt était une personne vertueuse, c’est alors un bien que vous
lui apporterez et que vous lui donnerez. Et si ce défunt n’était pas une personne vertueuse et
pieuse, c’est alors un mal que vous enlevez de vos épaules. » (Hadîth authentique rapporté par
Al Bukhaari et Muslim)

417
« Précipitez-vous quant aux funérailles » : le terme « Janaza » signifie ici, à la fois de le
laver, de le parfumer, de lui mettre son linceul et de s’empresser à l’enterrer. Le fait de se
précipiter lorsque le mort a été lavé et mis dans son linceul, il est de la sunnah du Prophète
lorsque l’on amène ce défunt au cimetière, de presser le pas à condition que
cela ne porte pas atteinte au mort.

« Car si cette personne décédée est une personne pieuse et vertueuse, alors c’est un bien
que vous lui apportez » : Plus tôt elle sera dans sa tombe et plus tôt elle sera heureuse.

« Et si cette personne décédée n’est pas une personne pieuse et vertueuse, alors c’est un
mal duquel vous vous débarrasserez. » : Les savants ont déduit de ce hadîth que le Musulman
ne doit pas côtoyer les personnes qui ne sont pas pieuses et vertueuses, qu’elles soient
vivantes ou mortes. Si le Prophète nous ordonne de nous débarrassez de ce
mal de nos épaules alors que la personne est morte, que dire alors si cette personne est vivante
est qu’elle peut apporter son mal de façon directe : il t’est encore plus demandé de t’éloigner
de ces personnes et de te rapprocher des personnes pieuses et vertueuses celles qui, lorsque tu
les vois, te font rappeler Allah .

Rembourser ses dettes avec son argent :

S’empresser de rembourser les dettes du défunt avec son argent (au défunt) même si nous
sommes amenés à dépenser tout son argent en remboursant ses dettes.

Jâbir Ibn 'Abdillah a dit : « Un homme est mort : nous lavons lavé, nous
l’avons mis dans son linceul, nous l’avons parfumé et nous l’avons posé pour le prophète
dans l’endroit appelé « Maqaam ul Jibril ». Puis, nous avons appelé le
prophète pour qu’il prie sur lui. Il est venu avec nous à pieds puis a dit : «
Est-ce que votre compagnon a des dettes ? » Ils ont dit : « Oui, il a deux dinars. » Le
Prophète s’est reculé. » Un homme parmi nous, appelé Abû Qatada a dit :
« Ils sont pour moi ô envoyé d’Allah. » Le prophète a dit : « Ils sont pour
toi et de ton argent. Et le mort en est maintenant exempt. » Le prophète a
répété plusieurs fois cette phrase et l’homme a dit : « Oui, ô Envoyé d’Allah ». C’est à ce
moment que le prophète a prié sur lui. » Et lorsque le prophète
rencontrait Abû Qatada par la suite, il lui disait : « Qu’as-tu fait des deux
dinars ? » Jusqu’à ce qu’Abû Qatada lui dise : « Je les ai remboursé ô Envoyé d’Allah » Et le
Prophète de lui dire : « C’est maintenant que sa peau s’est rafraîchie ».

418
« Maqaam ul Jibril » : c’était un endroit à médine où les morts étaient posés pour que le
prophète puisse prier dessus.

« Le Prophète s’est reculé. » : Le prophète ne priait


pas sur des personnes qui avaient des dettes. Les savants en ont déduit qu’il est demandé aux
personnes qui ont de l’influence, aux personnes qui sont pieuses, respectées chez les gens, de
ne pas prier sur une personne qui a des dettes pour montrer l’importance de cela et la gravité
de laisser des dettes.

Les savants en ont déduit qu’il est autorisé de prier sur le mort même si sa dette n’a pas
encore été remboursée mais si quelqu’un a prie l’engagement de le faire, alors cela suffit pour
prier sur le défunt.

« C’est maintenant que sa peau s’est rafraîchie » : Et ceci car il était châtié dans sa tombe
et ce jusqu’à ce que la dette qu’il a laissé a été remboursée. Cela montre l’importance et la
gravité de laisser des dettes pour celui qui a la possibilité de les rembourser. Et celui qui ne
peut rembourser sa dette : Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa
capacité. Mais néanmoins, si la dette ne peut pas être remboursée par le propre argent du
défunt alors ses proches doivent rembourser pour lui. Et si ses proches ne le peuvent pas, il est
autorisé de faire une récolte pour rembourser ses dettes et si les gens ne peuvent pas alors il
est du devoir de l’autorité du pays dans lequel il est de rembourser ses dettes.

Ce qui est autorisé à faire en présence du défunt :

Il est autorisé à ceux qui sont en présence du défunt de découvrir son visage (du défunt), de
l’embrasser et de pleurer sur lui trois jours.

Selon 'Aaîsha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Le prophète est rentré chez ‘Othman Ibnu
Madh'oun qui était mort. Le Prophète a découvert son visage, a penché sa
tête et l’a embrassé. Le prophète a pleuré jusqu’à ce que je voie couler ses
larmes sur ses joues (à 'othman Ibnu Madh3un). » (Hadîth authentique rapporté par Ibn
Majah, Abû Dawûd et At.Timidhî.)

'Othman Ibnu Madh'oun était le frère de lait du prophète et un compagnon


qui avait fait les deux hijra : La première vers l’Abyssinie, la deuxième vers Médine. 'Othman
Ibnu Madh'oun était le premier des Muhajirins à mourir à Médine, 30 mois à peu près, après

419
la hijra du prophète .

Selon 'Abdullah Ibnu Ja'faar : « Le prophète a laissé la


famille de Ja'faar, qui était décédé, seule, et il leur a dit qu’il reviendrait dans trois jours. Au
bout de trois jours, le prophète est venu leur rendre visite et a dit : « Ne
pleurez pas sur mon frère après aujourd’hui. » » (rapporté par Abou Dawoud et An-Nassa-i)

" seule " : il les a laissé pleurer en leur accordant un moment de solitude
(intimité)

Les savants en ont déduit que le deuil d’une personne est de trois jours sauf le deuil d’une
femme envers son mari qui est de 4 mois et 10 jours.

Ce qu'il est obligatoire de faire pour la famille du défunt :

Il est du devoir des proches du défunt lorsque l’annonce de sa mort leur parvient, de faire
deux choses :

1 - S’armer de patience et accepter le destin d’Allah :

La preuve est la parole d’Allah : « Et Nous vous éprouverons par des choses comme la
peur, la faim, une diminution des biens et des êtres (des âmes), des bienfaits, des fruits »
Et Allah a dit : « Et annonce la bonne nouvelle aux patients. Lorsqu’un malheur les
touche, ils disent : « Nous appartenons à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons ». Sur
cela, ils auront les prières de leur Seigneur et Sa miséricorde. Et ce sont eux les biens guidés.
»

Anas Ibn Malik , a dit : “ Le Prophète est passé à proximité


d’une femme qui était au pied d’une tombe et pleurait. Il a dit : « Crains
Allah et patiente » Et cette femme a dit : « Eloigne-toi de moi car tu n’es pas atteint du
malheur dont je suis atteinte. » Et elle ne savait pas qui c’était. Il lui fut dit par la suite : «
C’est l’envoyé d’Allah qui est venu te dire : « Crains Allah et patiente » et c’est à lui que tu as
dit : « éloigne-toi de moi. » Cette femme a été prise d’une sensation comme la mort, prise
d’un regret, d’un dégoût et d’une sensation de vouloir se détruire comme quelqu’un qui est
mort. Elle était tellement attristée et avait des regrets d’avoir parlé de la sorte au prophète
même si elle ne savait pas que c’était lui. Elle s’est rendue à la maison du
prophète et n’a pas trouvé de portier. Elle a dit : « O Envoyé d’Allah ! Je
420
ne savais pas que c’était toi. » Et le prophète lui a dit : « La patience est
l’or du premier coup (de la première frappe). » » (rapporté par Al boukhari et Mouslim)

« Crains Allah et patiente » : Les savants ont dit que le prophète avait dit
cela car cette femme avait dépassé la limité des trois jours dans les pleurs.

" elle n’a pas trouvé de portier " : Les savants ont dit dans cela qu’il y avait la modestie du
prophète car les rois et les empereurs ont toujours des portiers devant chez
eux : des gardes du corps qui accueillent ou refoulent les gens.

« La patience est l’or du premier coup (de la première frappe). » : Le prophète


voulait dire par là que c'est juste après l’annonce de la mort d’un proche
que la patience est le plus récompensée.

Patienter sur la mort des enfants a une récompense énorme :

Selon Abu Sa’id Al Khudri , des femmes ont dit au prophète


: « Accorde-nous un jour » Et le prophète leur a fait une
exhortation ce jour-là et leur a dit : « Toute femme dont trois de ses enfants meurent, ils seront
pour elle un voile et une protection contre l’enfer ». Une femme a dit : « Et deux ô envoyé
d’Allah ? » Il a dit : « Et deux. »

Et cela n’est pas propre aux femmes. Le prophète a parlé des femmes car il
s’adressait aux femmes, mais ce n’est pas un jugement propre aux femmes mais il est aussi
étendu à l’homme. La preuve est un autre hadîth authentique du prophète ,
authentifié par sheykh AL Albany (rahimahullah) où il dit : « Il n’y a pas deux musulmans
(c’est-à-dire un homme et sa femme) qui ont perdu trois de leurs enfants qui n’ont pas atteint
l’âge de la puberté, sans qu’Allah ne les entre eux et ses parents en haut du Paradis et ceci
par Sa Miséricorde. »
Il est clair que ce hadîth englobe à la fois l’homme et la femme.

2 - Faire l’Istirja3 :

L’Istirja3 est le faite de dire : « A Allah nous appartenons et à Allah nous retournerons »
comme cela est cité dans le verset que nous avons cité précédemment. Il est possible d'ajouter
à cette invocation : « O Allah récompense moi dans mon malheur et accorde moi une chose
meilleure. »

421
Ummu Salama (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « J’ai entendu le Prophète dire : « Il
n'y a pas de musulman atteint d’un malheur qui ne dit, comme Allah lui a ordonné : « Nous
appartenons à Allah et c’est vers Lui que nous retournerons. O Allah récompense moi dans
mon malheur et accorde moi un successeur meilleur » sans qu’Allah ne lui accorde un
meilleur successeur. » » Et Ummu Salama a dit : « Et lorsqu’Abû Salama est décédé, j’ai dit :
« Qui parmi les musulmans est meilleur qu’Abû Salama ? La première maison qui a émigré
vers le prophète Puis je l'ai dit (l'invocation). Et Allah m’a donné comme
successeur à Abû Salama, le prophète . » (Hadîth authentique rapporté par
Muslim)

Ummu Salama s’est demandée en regardant autour d’elle : « Qui est meilleur qu’Abû Salama
? », mais elle a tout de même dit l’invocation du prophète

Cours n°2
Chapitre de ce qui est interdit de faire pour la famille du défunt – L’obligation de
laver le mort – La description du lavage mortuaire

Chapitre de ce qui est interdit de faire pour la famille du défunt :

َ َ‫ )النِّي‬:
1 - An-Niyâha (‫احة‬

C'est lefait de pleurer en émettant beaucoup de bruit et que cela soit semblable aux
roucoulements de pigeon. Cela est il interdit car cela montre le désagrément de la personne
envers le décret d’Allah , orun musulman n’est pas ainsi : il y a des annonces et des
nouvelles qui font mal mais dans tous les cas, le musulman l’accepte, il accepte ce qu’Allah
lui a destiné.

Selon Abû Malik Al Ashaarî , le prophète a dit : « Quatre


choses que fait ma communauté et qu’elle ne délaissera pas font parties des actes
préislamiques (Al Jahiliyya) : se vanter de son statut, critiquer les origines, demander la pluie
aux étoiles et de pleurer en faisant du bruit. » Et il a a ajouté : « La femme
qui pleure de façon excessive en faisant beaucoup de bruit, si elle ne se repent pas avant sa
mort, elle sera debout le jour du jugement, portera des vêtements de goudron et des vêtements
de la gâle. » (rapporté par Mouslim)
422
" Al Jahiliyya " : Cette époque est appelée ainsi car c’était une époque pleine d’ignorance :
il y avait un très grand laps de temps entre la révélation de 3Issa (3alayhi salaam) et la
prophétie de Muhammad . Les gens ont oublié la religion avec laquelle
était venu 3Issa (3alayhi salaam) d’où l’appellation « El Jahiliyya » et plus les gens sont
ignorants et plus ils font des erreurs. Le simple fait que le Prophète ait
appelé ces quatre choses comme étant accomplies dans l’époque antéislamique, cela nous
suffit pour voir que ce sont des choses mauvaises.

« Se vanter de son statut » : Exemple : être chef d’une tribu, responsable de tel et tel
service, en islam, cela est interdit. Les savants disent qu’au contraire, nous devons nous vanter
de notre science et de nos actes pieux mais pas du statut que l'on a parmi les gens.

« Critiquer les origines » : ou insulter ses origines. Exemple : « Untel est le fils d’untel qui
fait parti de telle tribu et quelle mauvaise tribu. »

« Demander la pluie aux étoiles » : cela fait partie du grand shirk. Demander la pluie aux
étoiles se divise en 3 :
1 - Soit dire que la pluie tombe grâce à l’étoile ou soit la personne demande aux étoiles en
disant : « O telle étoile, fais descendre la pluie » c’est un grand polythéisme qui fait sortir la
personne de l’Islam
2 - Quant à celui qui croit que c’est Allah qui fait tomber la pluie mais qu’une des étoiles en
est la cause : cela est interdit en Islam, cela fait partie du petit polythéisme qui ne fait pas
sortir la personne de l’Islam bien que cela n’abaisse pas la gravité de l’acte : cela reste du
shirk et donc un grand péché et un repentir doit donc obligatoirement être fait.
3 - Dire la pluie est tombée car telle étoile est apparue : cela est autorisé. La pluie n’est pas
tombée parce que l’étoile est apparue mais parce que l’étoile est apparue pendant une saison
de pluie. Donc dire que la pluie tombe car telle étoile est apparue pendant telle saison de pluie
est compréhensible mais en aucun cas l’étoile a une influence sur la pluie.

Allah a créé les étoiles :


- Pour protéger le ciel des jinns qui voudraient écouter les informations qui se disent dans les
cieux.
- Pour s’orienter : comme dit Allahu : « Et grâce aux étoiles, ils se guident (ils
s’orientent, se dirigent) »
- Pour embellir le ciel.

« La femme qui pleure de façon excessive » : Le Prophète a parlé de la


femme car le plus souvent ces pleurs sont faits par la femme, mais un homme qui pleurer

423
également de cette façon entre également dans l’interdiction.

« et des vêtements de la gâle » : Le prophète a voulu dire par là que son


corps sera atteint par la maladie de la gâle au point de croire que c’est un de ses vêtements. Sa
peau sera atteinte dans sa totalement, ce qui est très douloureux, et par dessus elle portera des
vêtements de goudron. Et le goudron est une matière qui absorbe la chaleur et attire le feu et
le préserve.

2 et 3 - Se frapper les joues et déchirer ses vêtements :

Selon Abdullah Ibn Mas3ud , le prophète a dit : « Ne fait pas parti de nous
celui qui se frappe les joues et déchire ses vêtements et invoque en faisant des invocations que
faisaient les gens à l’époque anté-islamique. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, At-
Tirmidhi et An-Nassa-i)

« El Juyub » : est la fente qu’il y a sur les vêtements et par laquelle on entre la tête. Le
Prophète a voulu donné une image pour dire que c’est ceux qui déchirent
leurs vêtements en les prenant par le cou. En effet, celui qui veut déchirer ses vêtements va
commencer l’endroit qu’il tiendra en premier et qui est le plus dur.

« Celui qui se frappe les joues » : Les savants disent que cela n’était pas propre à la joues
car le prophète a voulu dire celui qui se fait du mal en se frappant, que ce
soit la joue ou une autre partie de ton corps.

« Et invoque en faisant des invocations que faisaient les gens à l’époque anté-islamique » :
Les savants ont dit que c’était comme le fait de dire « Et malheur à moi ». Donc ne pas faire
des invocations comme dans la période antéislamique qui est de se maudire et de se souhaiter
le mal.

Ces trois choses font parties des grands péchés. En effet le Prophète a dit :
« Ne fait pas parti de nous » ce qui prouve que cela fait parti des grands péchés et que la
personne qui les fait doit les faire suivre d’un repentir sincère.

4 - Se raser la tête à la perte d’un défunt :

Selon Abu Burda Ibn Abu Mussa : « Lorsqu’Abu Mûssaa a été atteint de la
maladie qui a précédé sa mort, il s’est évanoui et sa tête était posée sur le genou d’une femme
424
de sa famille. Cette femme a crié de toutes ses forces, de douleur et s’est lamentée. Abû
Mûssaa, vu son état faible, n’avait pas la possibilité de répondre à cette femme et de lui
montrer le jugement de l’islam sur ce qu’elle venait de faire. Lorsqu’il s’est réveillé, il a dit :
« Je me désavoue de ceux dont s’est désavoués le Prophète . Et le Prophète
s’est désavoué de As.Sâliqa, Al Hâliqa, et Ash.Shâqa » (rapporté par Al
Boukhari, Mouslim et An-Nassa-i)

As.Sâliqa = celle qui élève sa voix lorsqu’une mauvaise nouvelle lui parvient.
Al Hâliqa = celle qui se rase les cheveux lorsque l’annonce de la mort de quelqu’un lui
parvient et ce par déprime. Certaines s’arrachent même les cheveux sans se les raser.
Ash.Shâqa = celle qui déchire ses vêtements lorsqu’une mauvaise nouvelle lui parvient.

Donc tout ceci est interdit en Islam et va à l’encontre de la patience qui est demandée aux
croyants, aux proches de la famille et de l’acceptation du destin qu’Allah a écrit.

5 - Se détacher et s'ébouriffer les cheveux :

La preuve de cela est le hadîth d’une femme parmi celles qui ont fait le pacte d’allégeance au
Prophète , qui a dit : « Parmi les choses de bien auxquelles le prophète
nous demandait (de respecter) il y avait : de ne pas nous griffer le visage
(lorsqu’une mauvaise nouvelle nous arrive), de ne pas invoquer le malheur sur nous, de ne
pas déchirer nos vêtements et de ne pas défaire nos cheveux et les mettre dans un sale état. »
(rapporté par Abou Dawoud)

" femme parmi celles qui ont fait le pacte d’allégeance " : Les savants n’ont pas réussi à
définir cette femme et à savoir qui elle était mais cela n’a aucune influence car dans la science
du hadîth, tous les compagnons sont justes et leur hadîth doivent être accepté. Or il est dit que
cette femme faisait partie de celles qui ont fait le pacte d’allégeance, ce qui signifie qu'elle
faisait partie des sahabiyates.

Il y a deux conditions pour qu'une personne soit considéré comme sahaba :


1 - Avoir rencontré le Prophète
2 - Avoir cru en lui.
Une personne qui a cru au prophète de son vivant mais qui ne la jamais
rencontré ne fait pas partie des compagnons. Et une personne qui l’a rencontré mais qui n’a
pas cru en lui ne fait pas partie de ses compagnons également.

425
Ce qui est obligatoire de faire pour le mort :

Il est obligatoire pour ceux qui sont en présence du mort, que ce soit sa famille ou toute autre
personne, de faire quatre choses vis-à-vis du mort :
1 / Le laver
2/ Lui mettre son linceul
3/ Prier sur lui
4/ L’enterrer

1/ Le Lavage le défunt :

L’obligation de laver le mort :

Cette obligation est déduite dans beaucoup de ahadîth, mais l'auteur n'en cite que 2 :

1 - La première preuve citée est la parole du prophète lorsque cet homme


qui était en état de sacralisation, est tombé de sa chamelle et qui est mort sur le coup : il
a dit : « Lavez-le avec de l’eau et du sidr (les feuilles du jujubier) » (Hadîth
authentique rapporté par Al Bukhaari & Muslim)

Cet homme était en état de sacralisation et est mort le jour de 3Arafa. Cet épisode a eu lieu
durant le seul pèlerinage qu’a accompli le prophète , ce qui signifie qu’il
était à la fin de sa vie. Cela nous prouve que cette obligation n’a pas été abrogée, puisque
quelque mois après avoir ordonné de laver cet homme il est décédé.

On peut déduir beaucoup de choses de ce hadîth :


1. Il est autorisé de poser des questions aux savants même le jour de 3arafa car lorsque cet
homme est décédé, les compagnons du prophète sont partis le voir et l’ont
informé qu’un homme était tombé et était mort en état d’ihram. C’était une situation inconnue
pour les compagnons et ils ne savaient pas s’ils pouvaient le laver alors qu’ils étaient en état
d’ihram etc … Le prophète leur a répondu : « Lavez-le avec de l’eau et du
jujubier et prenez comme linceul ses deux vêtements » qui sont Ar.Ridaa et Al Ihzaar (les
deux étoffes blanches que porte la personne en état d’ihram.) Dans d’autres ahadîth, le
prophète a dit : « Et abstenez-vous de le parfumer et ne lui couvrez pas sa
tête car il sera ressuscité le jour du jugement en faisant la talbiya ».
Certains disent qu’il n’est pas autorisé de poser des questions aux savants le jour de 3Arafa
car c’est un jour qui doit être consacré au dhikr et à l’invocation : cela est faux ; le prophète
426
a parlé de science, il a répondu à la question qui lui été posée et si cela lui
était interdit, le prophète n’aurait pas délaissé le rappel d’Allah et
l’invocation pour répondre aux questions.

2. Il est obligatoire de laver le mort car le prophète a dit : « Et lavez-le. » et


lorsque le prophète ordonne une chose c’est qu’elle est obligatoire jusqu’à
la preuve du contraire.

Le Prophète (salallahu 3alayhi wa salaam) a dit : « Lavez-le avec de l’eau mélangée avec des
feuilles de jujubier ». Les savants ont dit que s’il n’y avait pas d’eau, on ne devait pas faire le
tayyamum au mort car certains savants le disent. Cela est faux car le but de laver le mort est
de la purifier et enlever la saleté. Ce n’est pas comme le fait de faire le grand lavage du
vendredi où on peut le faire en étant propre, ce lavage est une forme d’adoration pour Allah
. Et c’est justement lorsque l’on ne peut pas faire le grand lavage qui est une forme
d’adoration que l’on fait le tayamum lorsqu’il n’y a pas d’eau.

3. Lorsqu'une chose pure est mélangée à de l'eau, elle reste pure. Car le Prophète
a dit de mélanger l'eau avec du jujubier et cela a modifié sa couleur et son
odeur mais l'eau était tout de même pure car le jujubier est pur.

4. Il est autorisé à la personne en état de sacralisation de laver un mort. Les Compagnons


(‫ )رضي هللا عنهم‬venus questionner le Prophète l'ont questionné le jour de
'Arafa et ce jour-là, tous les gens sont en état d'Ihram.

5. L'obligation de mettre le mort dans son linceul car le Prophète a dit par
la suite : « Et mettez-le dans son linceul ».

6. Laver un mort et le mettre dans son linceul est une obligation pour une partie des
Musulmans et non pour l'ensemble. Si l'obligation concernée toute la communauté, le
Prophète se serait empressait d'aller laver et mettre le compagnon décédé
dans son linceul.

7. Il est légiféré dans la sunnah pour une personne en état d'ihram qui meurt, que son linceul
soit son ridha et son ahzar (les vêtements qu'il porte en état d'ihram).

2 - La première preuve citée est lorsque le Prophète a dit aux femmes qui
ont lavé sa fille Zaynab (‫ )رضي هللا عنها‬: « Lavez-la trois fois, cinq fois ou sept fois » (Rapporté
par Al Bukhaari & Muslim)

427
C'est dans le sahîh de Muslim qu'est rapporté le nom de Zaynab (‫ )رضي هللا عنها‬car dans
d'autres hadith il n'est pas précisé le nom de sa fille. Or les filles du Prophète
décédées de son vivat sont au nombre de trois : Zaynab, Ruqayya & Oum
Koulthoum.

La description du lavage mortuaire :

1 - Vider ce que contient le ventre du défunt :

Lorsqu'on laves un mort, le but de ce lavage est de le purifier et la première chose à faire est
de vider ce qu'il y a dans son ventre. Cela se fait en mettant la main sous la tête du défunt et le
soulever en le mettant presque en position assise pour masser très doucement son ventre afin
de faire sortir ce que ce dernier contient.
Une fois que les orifices sont lavés et que quelque chose sort à nouveau, on lave la partie
impure et éventuellement la recouvrir d'un bout de tissu ou d'une serviette ou de coton.
Sheykh Al 'Uthaymîn rahimahullah a dit qu'il n'y avait pas besoin de relaver le mort si
quelque chose sortait à nouveau de lui mais qu'il suffisait de relaver cette partie et de la
boucher.

2 - Nettoyer les parties intimes :

Ensuite, on prend un gant afin de nettoyer ses parties intimes sans les dévoiler. C'est-à-dire
qu'on le recouvres d'un drap qui va de son nombril à ses genoux, afin de le déshabiller mais en
toute intimité. Beaucoup négligent cela, or le mort à sa dignité et a le droit au respect.
Ensuite change de gant et commences à nettoyer ses parties des ablutions.

3 - Nettoyer les membres des ablutions :

Selon Ummu 'Atiya (‫ )رضي هللا عنها‬: " Le Prophète nous a dit : « Commencez par ses parties
droites et les membres de ses ablutions. » (Rapporté par Al Bukhaari & Muslim)

Les savants disent que cela est préférable et non obligatoire. La preuve de cette non obligation
est le premier hadîth que l'on a vu lorsque le compagnon est tombé de sa chamelle, le
Prophète a dit : « Lavez-le. » et non : « Faîtes lui les petites ablutions. » Ce
qui est obligatoire c'est le lavage et non les ablutions (el wudhu).

Les membres des ablutions sont au nombre de quatre : Le visage, les mains, la tête et les
pieds.
428
Concernant le visage, les savants disent qu'on ne dois pas introduire d'eau dans son corps. On
lave son visage, passe de l'eau sur sa bouche, voire rentrer son doigt dans sa bouche afin de
l'humidifier et frotter ses dents. Idem pour les narines car il peut y avoir des réactions dans
son ventre et faire sortir de son corps des choses qui ne devraient pas en sortir.
Lorsque l'on fait nos ablutions, on essuie nos cheveux mais pour le mort, on les lave. De plus
s'il y a besoin de laver autre chose, on le fait. Par exemple si le défunt ne s'est pas taillé la
moustache, épiler les aisselles ou couper les ongles, on le fait pour lui car le but est que le
mort soit le plus propre possible et le plus présentable possible.

4 - Nettoyer le corps :

Selon Ummu 'Atiyya (‫ )رضي هللا عنها‬également : « Le Prophète est entré


alors que nous lavions sa fille et a dit : « Lavez-la trois fois, cinq fois ou bien plus si vous en
voyez la nécessité mais lavez-la avec de l'eau et du jujubier et mettez dans l'eau que vous
utiliserez pour le dernier lavage du camphre ou un peu de camphre. Puis lorsque vous aurez
terminé appelez-moi ». Lorsque nous eûmes terminé de la laver, nous l'avons appelé et il
nous a jeté son izar en disant : « Recouvrez-la de ce izar et que ce soit le
premier des vêtements par lequel elle sera recouverte. » » (rapporté par Al Boukhari,
Mouslim, Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

Lorsque les "ablutions" sont faites, on commence à laver son corps en débutant par la droite
avec de l'eau mélangée à du jujubier et de laver autant de fois que nécessaire. Tant que le
défunt n'est pas propre alors il faut le relaver : trois fois, cinq fois, sept fois ou plus. On peut
laver un défunt avec du savon, cela est autorisé à notre époque. Et lors du dernier lavage,
mélanger l'eau à du camphre car le camphre rafraîchit le corps du défunt et fait fuir toutes les
bêtes et bestioles présentes dans la terre. S'il n'y a pas de camphre on utilise du parfum.

5 - Faire 3 nattes avec les cheveux de la femme :

Il y a une particularité pour les femmes qui est de faire trois nattes. Selon Ummu 'Atiyya
(‫ )رضي هللا عنها‬: « Et nous avons fait de ses cheveux trois nattes (les cheveux de Zaynab ( ‫رضي‬
‫))هللا عنها‬, une de chaque côté et une autre derrière. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, et
An-Nassa-i)

La sunnah est de rassembler les nattes et les mettre derrière la tête de la défunte. Cela est
prouvait dans l'autre hadîth d'Ummu 'Atiyya (‫ )رضي هللا عنها‬: « Nous avons fait trois nattes et
nous les avons mis derrière elle. » (Rapporté par Al Bukhaari & Muslim)

Ainsi se déroule le lavage du défunt. Il faut :


429
- Respecter le défunt, car le prophète a dit : « Celui qui brise l'os de son
frère Musulman décédé, c'est comme s'il le lui avait brisé lors de son
vivant. »
- Respecter son intimité.

Il est important pour nous de savoir ce qu'il faut faire et ne pas faire durant un lavage
mortuaire. Certaines personnes, par exemple, disent qu'il faut utiliser de l'eau chaude alors que
cela n'est pas nécessairement. Si certaines choses ne partent pas facilement avec de l'eau
froide, utilise de l'eau chaude.
Les savants disent qu'en dehors de cela nous devons utiliser une eau douce pour nous car ce
qui est doux pour nous le sera également pour le défunt.

Cours n°3
Chapitre de qui doit procéder à la toilette mortuaire - Le martyr ne doit pas être
laver - Le Linceul - Les choses recommandées en matière de linceul - La prière
funéraire - Les personnes sur qui il n’est pas obligatoire de prier - Plus le
nombre des prieurs est grand, plus cela est bénéfique pour le défunt - La
recommandation de faire trois rangs même si les prieurs sont peu nombreux.

Chapitre de qui doit procéder à la toilette mortuaire :

Procède à la toilette du mort celui qui connaît le mieux la sunna du prophète


en matière de toilette et d’autant plus si cette personne fait partie de ces
proches et de sa famille, car ceux qui ont lavé le prophète faisait partie de sa famille.

La preuve est le hadith de 'Ali Ibn Abi Talib : « J’ai lavé le prophète
et je le regardais pour voir ce qui apparaît d’un mort et je n’ai rien vu. Le
prophète était bon et beau, vivant et mort. » (rapporté par Ibnou Majah)

C’est 'Ali Ibn Abi Talib qui a lavé le Prophète. Or il est son gendre et son cousin.
'Ali Ibn Abi Talib regardait ce qui pouvait apparaitre du défunt car en générale
quand une personne décède sa couleur change, son visage change, son corps est emmené a
gonfler et grossir en volume… Et quand il a vu la dépouille du prophète , il
n’a pas vu de différence : on n’aurait pas dit qu’il était mort, il était beau et bon qu’il soit mort

430
ou vivant.

Ceux qui méritent encore plus de laver le mort sont ceux qui ont été cités dans le testament
du défunt. Ces personnes sont prioritaires, car mettre en pratique la parole du défunt est
prioritaire avant tout.

Et il est obligatoire que des hommes procède à la toilette des hommes et les femmes à celle
des femmes, sauf dans 2 cas :

1 - Les époux :
Il est autorisé à chacun d’eux de laver l’autre. La preuve est le hadith de Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬:
« Si j’avais la possibilité de revenir en arrière, n’auraient lavé le prophète
que ses épouses. » (rapporté par Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Une autre preuve qu’il est autorisé à l’un des époux de laver l’autre est le hadith de Aicha
(‫ )رضي هللا عنها‬lorsqu’elle dit : « Le prophète est revenu d’une prière
funéraire et de funérailles qui ont eu lieu au cimetière d’El Baqi’ (qui se situe à proximité de
la mosquée du prophète ) et j’avais un mal de tête insupportable et je
disais : « Oh ma tête ! Oh ma tête ! » Le prophète a dit : « C’est plutôt à
moi de dire « Oh ma tête ! Oh ma tête ! ». Il n’y a pas de mal si tu meurs avant moi que je te
lave, que je te mette dans ton linceul, que je prie sur toi et que je t’enterre. » (rapporté par
Ibnou Majah)

« C’est plutôt à moi de dire « Oh ma tête ! Oh ma tête ! » ». : Les savants ont dit que le mal
de tête de Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬était un mal de tête passager alors celui du prophète
était dû à la maladie qui à précédée sa mort.
Les savants ont déduit de ce hadith qu’il est autorisé à celui qui est malade et souffre de la
douleur, de se plaindre et de le montrer et de le dire comme a fait le prophète
.

« Il n’y a pas de mal si tu meurs avant moi que je te lave … » : Il y a dans ce hadith une
preuve évidente qu’il est autorisé au mari de laver sa femme et à la femme de laver son mari.

2 - Les enfants en bas âge :


Il est autorisé à une femme de laver un garçon en bas âge et à un homme de laver une fillette.
Certains savants disent qu’il faut que l’enfant ait moins de 7 ans, comme Sheikh Ibnou
Outheimin .

431
Le martyr ne doit pas être lavé :

Il n’est pas légiféré de laver le martyr qui est mort au combat.


Selon Jabir , le prophète a dit : « Enterrez-les avec leur sang
».

« Enterrez-les » : « les » se rapporte aux compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬décédés le jour de la


bataille de Ouhoud (il y en a eu beaucoup)

« avec leur sang » : Le prophète a ordonné d’enterrer les martyrs avec


leur sang et de ne pas les laver, puis il a expliqué qu’ils seront ressuscités le jour du jugement
avec leur sang qui coulera de leur corps et l’odeur de ce sang sera plus agréable et plus douce
que l’odeur du musc.

Le martyr, c’est celui qui est mort au combat et celui qui a combattu pour que la parole
d’Allah soit la plus haute. Quant à celui qui combat pour une terre ou pour une doctrine
ou autre, il n’est pas considéré comme étant martyr.

Concernant celui qui meurt au combat en état de grande impureté, les savants disent que si on
a la preuve qu’il était en état de janaba, on ne doit pas le laver quand même. En effet, le jour
de Ouhoud, le prophète a vu qu’un des compagnons était lavé par des
anges et il a demandé aux compagnons d’aller questionner sa femme. Celle-ci leur répondit
qu’il était sorti au combat en état de grande impureté. Et le prophète a dit :
« C’est pour cela que les anges l’ont lavé. » De même pour Hamza (l’oncle du
prophète), le prophète a vu les anges le laver.

Ne rentre pas dans cette catégorie ceux qui sont mort noyés ou sous les décombres ou d’une
maladie du ventre. Ce type de personne, le prophète les a appelé chahid
(martyrs) mais il faut les laver, la seule catégorie qu’il ne faut pas laver parmi les martyrs ce
sont ceux qui sont mort au combat.

Faire le ghousl pour celui qui a lavé le défunt :

Il est préférable et recommandé à la personne qui lave un mort de faire le ghusl après l’avoir

432
l’avait. Car le prophète a dit : « Que celui qui lave un mort, se lave. »

Lorsque le prophète ordonne quelque chose, c’est obligatoire jusqu'à la


preuve du contraire. Or, comme nous l’avons vu dans les cours précédents (cf livre de la
purification) cela est préférable. La preuve est la parole du prophète qui dit
: « Que celui qui lave n’a pas besoin de se laver celui qui a laver le mort qu’il se contente de
se laver les mains » et le prophète a donné l’explication : « car vos morts
ne sont pas des impures. » Les savants ont donc déduit que le minimum était de se laver les
mains.
Et l’autre preuve est le hadith de ‘Omar Ibnoul Khattab qui dit : « Au temps du
prophète , nous lavions les morts, puis, certains d’entre nous se lavaient et
d’autres ne se lavaient pas. »

Le frère ajoute que ce n’est pas une condition d’avoir les ablutions pour effectuer le lavage
mortuaire.

2/ Le Linceul

Al kafan ou bien Al kaftou en arabe, signifie le faite de recouvrir, d’où la parole d’Allah
: « Que la terre rassemble les morts comme les vivants. » (Sourate Al Insan) Et les
savants ont dit qu’elle rassemble les vivants à sa surface et les morts sous elle (la terre). Le
linceul est donc appelé ainsi car il recouvre le mort.

Le linceul est une obligation. La preuve de cela est l’ordre qu’a donné le prophète
dans le hadith de l’homme qui est tombé de sa chamelle. Le prophète
a dit à ses compagnons : « Lavez-le avec de l’eau mélangée à du jujubier et
prenez ses 2 vêtements comme linceul. »

Les choses obligatoires en matière de linceul :

1 – Le linceul doit provenir des biens du défunt :


Le linceul, ou bien l’argent avec lequel il est acheté, doit être pris de l’argent du défunt, même
s’il ne laisse que cela.
La preuve de cela est le 1er hadith, lorsque l’homme est tombé de sa chamelle, le prophète
a dit : « Prenez ses 2 vêtements comme linceul. »

433
L’autre preuve est le hadith de Khabbâb Ibnou Art qui dit : « Nous émigrâmes
avec le Prophète sans avoir autre chose en vue que la face d’Allah. […]
Mus’ab Ibn ‘Oumayr fut tué à la bataille de Uhud. Pour l’ensevelir, nous ne
trouvâmes rien qu’un manteau, si court que si l’on en couvrait sa tête, ses pieds restaient
découvert, et que si l’on en couvrait ses pieds, sa tête restait à découvert. Alors le Prophète
donna l’ordre de couvrir la tête du défunt et de placer sur ses pieds de l’Idhkhir
(une sorte de jonc). » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

On déduit de ce hadith :
- Le linceul doit provenir des biens du défunt.
- Il est autorisé d’utiliser des vêtements comme linceul car le manteau est un vêtement.
- Il est autorisé d’utiliser comme linceul ne serait-ce qu’un seul vêtement (donc utiliser 3
étoffes n’est pas obligatoire mais recommandé)

2 – Le linceul doit être au moins un vêtement :


Ceci est déduit du hadith précédent.

3 – Le linceul doit recouvrir la totalité du corps :


Il est obligatoire que le linceul recouvre la totalité du corps (comme on l’a vu dans le hadith).
Les savants ont dit que si le prophète a dit aux compagnons de recouvrir les
pieds, c’est que le linceul devait obligatoirement recouvrir l’ensemble du corps du défunt. En
effet, si on ne trouve qu’un vêtement qui ne recouvre pas entièrement le corps du défunt, on
couvre sa tête et on met sur ses pieds du jonc (grandes herbes rigides qui sont parfumées) ou
tout autre feuillage.

Les choses recommandées en matière de linceul :

1- Il est préférable qu'il soit de couleur blanche :


La preuve est le hadith du prophète : « Portez des vêtements de couleur
blanche car c’est la meilleure des couleurs et utilisez-les comme linceul. » (rapporté par At-
Tirmidhi et Abou Dawoud)

2 - Il est préférable que le linceul soit composé de 3 étoffes :


Le minimum est un seul vêtement, et le mieux est 3. La preuve est le hadith de Aicha ( ‫رضي هللا‬
‫ )عنها‬qui dit : « Le prophète a été mis dans son linceul composé de 3 étoffes,
de tissus yéménites, de couleur blanche, en coton. Il n’y avait ni qamis ni imama (le vêtement
434
qui recouvre la tête). » (rapporté par Al Boukhari)

Donc le prophète a été mis dans son linceul par ‘Ali et Ibn ‘Abbas ( ‫رضي هللا‬
‫)عنهما‬. On déduit de ce hadith que le prophète a été lavé par ‘Ali
dans ses vêtements et les compagnons lui on mit son linceul sans qamis ni
himama. (Donc sa qamis a été enlevée pour le mettre dans son linceul)

3 - Une partie de ces 3 étoffes doit comporter des rayures :


La preuve est le hadith de Jâbir Ibnou ‘Abdillah qui rapporte que le Prophète
a dit : « Lorsque l’un d’entre vous meurt qu’il prenne comme linceul un
vêtement comportant des rayures. » (rapporté par Ibnou Majah et Abou Dawoud)

4 - Il est préférable de parfumer le linceul 3 fois :


Le prophète a dit : « Lorsque vous parfumez le défunt parfumez-le trois
fois. »

Et concernant la façon de mettre le linceul au défunt, il faut prendre 3 grands bouts de tissus
blancs et les mettre les uns sur les autres et mettre le défunt dessus. Puis prendre la première
étoffe de recouvrir sa partie gauche et prendre l’autre coté et de couvrir la partie droite, et
ainsi de suite pour les 3 étoffes. Et si il reste du tissu, les savants disent qu’il doit être focalisé
au niveau de la tête. Ensuite, attacher le linceul au niveau des pieds, puis au niveau de la
moitié du corps et au niveau de la tête ou des épaules pour ne pas que le linceul se défasse. Et
il faut défaire les nœuds avant d’enterrer le défunt.

Ce jugement est valable pour l’homme comme pour la femme


Et le hadith qui stipule qu’une des filles du prophète a été mis dans un
linceul constitué de 5 étoffes est faible. Cheikh Al ‘Outheimin la rendu faible et
c’est le seul hadith qu’utilisent certains savants pour dire que la femme doit utiliser 5 étoffes
et non 3 comme pour l’homme.
Il y a une exception : Ceux qui sont morts en état de Ihram (sacralisation pour le hajj), on
doit les laver et mettre leur linceul mais il y a 2 choses qu'on ne doit pas faire :
- Les parfumer
- Leur couvrir la tête

Il est également autorisé d’utiliser un linceul pour plusieurs défunts comme la fait le prophète
durant la bataille de Ouhoud. Le prophète enterrait
plusieurs personnes, 2 voir 3 hommes, dans la même tombe et il faisait précéder vers la qibla
les personnes qui connaissaient le plus le coran. Et dans le hadith il a décidé qu’on utilise un

435
tissu pour 2 ou 3 défunts. Certains savants ont compris de ce hadith que pour un seul tissu on
pouvait mettre 3 défunts. Mais cela n’est pas une compréhension véridique comme l’a dit
cheikh al Albani : « Il ne faut pas comprendre ce hadith qu’on utilise 1 ou 2 tissus
et que l’on recouvre 3 morts, mais ce qu’il faut comprendre c’est qu’on utilise une étoffe et
qu’on la divise en trois, puis on recouvre chaque mort avec ce bout du tissus même s’il ne
recouvre pas l’intégralité du corps, car c’est un cas de force majeur. »
Et la preuve de cela, c’est que le prophète faisait précéder celui qui
connaissait le mieux le coran. Si celui-ci était recouvert dans une même étoffe avec 1 ou 2
d’autres hommes, on aurait dû défaire le linceul. En effet, le prophète
demandait lequel d’entre eux connaissait le mieux le Coran au moment d’enterrer et non pas
au moment de mettre le linceul. Ce qui prouve que chaque personne avait son linceul, même
s’il ne recouvrait pas l’intégralité de son corps.

Le frère rajoute qu’il n’y a pas de preuve dans la sunna concernant les nœuds, mais que c’est
une nécessité car sinon le linceul risquerait de se défaire pendant le trajet et que la nudité du
défunt pourait être visible.

3/ La prière funéraire :

La prière sur le défunt musulman est une obligation appelée : fard kifaya, ce qui signifie que
lorsqu’une partie de la communauté s’en acquitte, l’autre partie en est dispensée.
Elle est obligatoire car le prophète l’a ordonné dans beaucoup de hadith.

La preuve que de prier sur le mort est un fard kifaya est le hadith de Zayd Ibnou Khalid Al
Jouhani qui dit : « Un homme parmi les compagnons du prophète
est décédé pendant la bataille de Khaybar. Ils ont informé le prophète
de ce compagnon qui est décédé. Le prophète leur a dit :
« Priez sur votre compagnon. » Les gens n’ont pas compris cela et leur visage ce sont crispés.
Le prophète a dit : « Votre compagnon a fait "el ghaloul" dans le sentier
d'Allah. » (rapporté par Abou Dawoud, Ibnou Majah, et An-Nassa-i)

« Les gens n’ont pas compris cela et leur visage ce sont crispés » : Ils étaient étonnés que le
prophète leur disent de prier sur lui alors que lui ne le ferait pas, car
lorsqu’il refusait de prier sur une personne c’est qu’elle avait fait une chose de très grave qui
justifie cela.

436
« el ghaloul » : C’est le faite de prendre ou de voler du butin, car le butin doit être déposé
au gouverneur, ce n’est pas sa propriété.
C'est la raison pour laquelle le prophète a refusé de prier sur ce compagnon. Les autres
compagnons l'ont alors fouillé et ont trouvé sur lui des bijoux et des perles des ennemis juifs.
Le prophète a dit que cela ne vallait même pas 2 dirhams mais malgré cela
il n’a pas prié sur lui.

Ce hadith prouve que si une partie des musulmans s’acquitte de la prière sur le mort l’autre en
est dispensé. Car le prophète n’a pas prié sur ce compagnon mais il a
ordonné à ses compagnons de le faire. Et les savants ont dit que lorsque des personnes qui ont
de l’influence et sont respectées s’abstiennent de prier dans des cas comme celui-ci ou dans
des cas où la personne se suicide, cela fait peur aux gens, et cela les fait réfléchir.

Il n’est pas obligatoire de prier sur 2 catégories de personne :

La 1ère catégorie de personne est les enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la puberté. La
preuve est le hadith de Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬qui dit : « Ibrahim, le fils du prophète est décédé à
l’âge de 18 mois et le prophète n’a pas prier sur lui. » (rapporté par Abou
Dawoud)

La 2ème catégorie est les martyrs. La preuve est le hadith de Anas qui dit : «
Les martyrs de Ouhoud n’ont pas été lavés, ils ont été enterrés avec leur sang et il n’y pas eu
de prière mortuaire sur eux ». (rapporté par Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

Mais le faite qu’il n’est pas obligatoire de prier sur eux ne signifie pas qu’il n’est pas que c’est
une interdiction. La preuve pour les enfants qui n’ont pas atteint l’âge de la puberté est le
hadith de Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Nous avons apporté au prophète un
enfant parmi les enfants des Ansars et il a prié sur lui. » (rapporté par Mouslim et An-Nassa-
i)
Et la 2ème preuve pour les martyrs, est le hadith d'Abdoullah Ibn A-Zoubeyr qui
dit : « Le prophète a ordonné le jour d’Ouhoud qu’on lui apporte Hamza
(son oncle) et le prophète a prié sur lui et a fait 9 takbir. (Ce qui est le
nombre maximum de takbir rapporté dans la sunna du prophète concernant la prière
mortuaire) Puis les martyrs de Ouhoud ont été apportés devant le prophète
en rang et le prophète priait sur eux. » (Hadith jugé bon
par Cheikh Al Albani)

437
Plus le nombre des prieurs est grand, plus cela est bénéfique pour le défunt :

Le prophète a dit : « Tout mort sur qui prie une communauté de musulmans
qui atteint le nombre de 100, tous intercèdent en sa faveur, et Allah accepte leur intercession
en sa faveur. » (rapporté par Mouslim, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

Et dans un autre hadith, le prophète a dit : « Il n’y a pas un homme


musulman qui meurt et que prient sur lui 40 hommes qui n’associent rien à Allah, sans qu’Il
n’accepte leur intercession en sa faveur. » (rapporté par Mouslim, Abou dawoud et Ibnou
Majah)

La recommandation de faire trois rangs même si les prieurs sont peu nombreux :

Selon Malik ibnou Houbeyra , le prophète a dit : « Il n'y a pas


un mort qui décède et que prient sur lui 3 rangs parmi les musulmans sans qu’Il ne soit obligé
sur lui. » Et Malik a dit : « Lorsque les gens qui priaient sur le mort étaient en
petite quantité, il les séparait en 3 rangs. » (rapporté par Abou dawoud, At-Tirmidhi et Ibnou
Majah)

« sans qu’Il ne soit obligé sur lui. » : c’est à dire sans qu’Allah ordonne qu’on lui pardonne
et qu’on le fasse entrer au paradis.

« 3 rangs. » : Et le minimum d’un rang est de 2 personnes et il n’y a pas de maximum.

Lorsqu’il y a plusieurs personnes défuntes parmi les hommes ou les femmes, le fait de prier
sur chacun des morts est la base (si il y a possibilité) et c’est ce qu’il y a de mieux à faire. (Ex
: 4 morts 4 prières) Mais il est autorisé de faire 1 prière pour l’ensemble des morts. (Il faut
respecter le fait de mettre les hommes défunts devant l’imam et les femmes défuntes au plus
loin)

Si parmi les hommes il y a des enfants, ils doivent être déposés au milieu, c’est-à-dire entre
les hommes défunts et les femmes défuntes.
Selon Ibn ‘Oumar il a prié sur 9 personnes décédées en une seule fois, et il a mis
les hommes devant l’imam et les femmes derrière les hommes vers la qibla et a fait un seul
rang. Puis la dépouille de Oum Koulthoum Bintou ‘Ali qui était la femme de ‘Oumar Ibnoul
Khattab ainsi que celle de son fils Zayd ont été déposées au même niveau.

438
L'imam à cette époque était Sa'id Ibnoul 'Ass et parmi les gens qui ont prié il y avait Ibn
‘Abbas, Abou Houreyra, Abou said Al khoudri, Abou Qatada. Et un homme a contre dit cela
(que l’enfant soit mis devant l’imam et que sa mère soit mis après) Ibn ‘Oumar a
dit : "J'ai regardé Ibn ‘Abbas, Abou houreira, Abou said Al khoudri et Abou qatada et je leur
ai dit : « Qu’est-ce que cela ? »" Ils lui ont répondu : « Ainsi est la sunna ».

Cours n°4
Où doit-on prier sur le mort ? - Chapitre de l’autorisation d’accomplir la prière
funéraire à la mosquée - Où doit se positionner l’imam ? - La description de la
prière funéraire.

Où doit-on prier sur le mort ?

L’autorisation d’accomplir la prière funéraire à la mosquée :

Il est autorisé de prier sur un mort dans une mosquée.


Selon Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬: « Lorsque Sa’d Ibn Abi Waqâs est décédé, les femmes
du prophète ont envoyé des personnes afin que sa dépouille soit déposées dans
la mosquée afin qu’elles puissent prier sur lui. Et les compagnons ont fait cela, elles ont prié
sur lui, et il a été sorti par la porte « funéraire ». Puis, il leur a été rapporté que les gens
critiquaient ce faite, et disaient : « Il n’a pas été connu auparavant que les morts soit rentrer
dans les mosquées. » Ces paroles sont parvenues à Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬qui a dit : « Comment
les gens se précipitent pour critiquer une chose dont ils n’ont pas la science ? Ils critiquent le
fait qu’un mort ait été déposé dans une mosquée alors que le prophète n’a prié
sur Souhayl Ibn Bayda que dans l’enceinte d’une mosquée ! » » (rapporté par
Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

Prier à l’extérieur est préférable :

Il est pourtant préférable de prier sur le mort à l’extérieur de la mosquée, dans un endroit
spécifique à ce type de prière comme cela était courant au temps du Prophète .
En effet, à son époque il y avait un endroit propre et spécifique à la prière mortuaire.

La preuve est le hadith de Abou Houreyra qui dit : « Le prophète a


informé ses compagnons de la mort de An-Najachi le jour où il est mort. Il est sorti vers le
Moussala, il a fait des rangs avec ses compagnons et a fait 4 takbir. » (rapporté par Al
439
Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

« le jour où il est mort » : Les savants disent qu’il y a en cela un miracle du Prophète
, car An-Najachi se trouvait en Abyssinie lorsqu’il est décédé, et le Prophète
à Médine. Or à l’époque le moyen le plus rapide pour transmettre une
information entre l’Abyssinie et Médine ne pouvait en aucun ce faire en un seul jour.

« An-Najachi » : qui était le rois d’Abyssinie.

« Moussala » : c’est-à-dire l’endroit où on priait sur les morts.

Il y a dans ce hadith la preuve qu’il est autorisé de prier sur l’absent (c’est-à-dire lorsque le
mort n’est pas présent). Et dans ce cas l’imam doit se diriger vers la qibla et non dans la
direction du mort.
Concernant la prière sur l’absent, il y a 3 avis des savants :
1 - Certains disent qu’il est permis de prier sur tous les absents, dans tous les cas. Mais cet
avis est faible.
2 – D’autres savants disent qu’il est permis de prier sur l’absent si celui-ci était quelqu’un qui
a apporté beaucoup de bien pour l’Islam, comme un savant, un gouverneur…
3 – Et le 3ème avis, qui est le plus sur, c’est l’avis de Cheykh Ibn Taymiyya, Cheykh Al
Albani et beaucoup d’autres, qui est qu’on doit prier sur l’absent lorsque personne n’a prié sur
lui. Le Prophète n’a fait la prière de l’absent qu’une seule fois, pour An-
Najachi qui est mort au sein de son peuple non musulman. Le Prophète savait
donc que personne dans son pays n’avait prier sur lui, c’est la raison pour laquelle le Prophète
a effectué cette prière.

Ainsi, si une personne décède dans un pays dont on sait que la prière mortuaire sera effectuée,
il n’est pas permis de la faire la prière sur l’absent. Dans le cas où cette personne décédée est
un membre de ta famille et que tu n’as pas eu l’occasion de prier sur elle, il est alors autorisé
lorsque tu te rends au pays, d’aller sur sa tombe et de prier sur elle.

Il n’est pas autorisé de prier sur un mort entre les tombes :

La preuve est le hadith de Anas qui dit : « Le prophète a interdit de


prier sur un mort entre les tombes. » (Hadith jugé bon par Cheykh Al Albani)

Cela est interdit sauf, pour celui qui n’a pas pu assisté à la prière mortuaire. Dans ce cas, la
tombe doit se trouver entre le prieur et la Qibla.

Où doit se positionner l’imam ?

Selon Abou Ghâlib Al Khayât , qui dit : « J’ai vu Anas Ibnou Mâlik
440
prier sur un homme défunt, il s’est positionné au niveau de sa tête. Puis on lui a apporté une
femme défunte parmi les Qouraych ou les Ansars, et on lui a dit : « Ô Abou Hamza ! Ceci est
la dépouille de untel fille d’untel, prie sur elle. » Il a prié sur elle et s’est positionné au milieu
d’elle. Parmi nous il y avait Al ‘Alâ Ibn Ziyâd Al ‘Adawi , et lorsqu’il a vu la
différence de position pour l’homme et la femme, il a dit : « Ô Abou Hamza ! Est-ce ainsi que
faisait le Prophète ? Est-ce qu’il se positionnait où tu te positionnais, que ce
soit devant un homme ou devant une femme ? » Il répondit : « Oui. » Et Al ‘Alâ
s’est retourné et a dit : « Apprenez. » »

« Abou Hamza » : C’est la kouniya de Anas Ibnou Mâlik.

La description de la prière funéraire :

Le nombre de takbir :
Il est légiféré pendant la prière mortuaire de faire entre 4 et jusqu’à 9 takbir, et de faire tantôt
un nombre et tantôt un autre.

Quant au 4 takbir, la preuve est le hadith de Abou Houreyra que nous avons déjà
cité où le Prophète à priait sur An-Najachi et a fait 4 takbir.

Quant au 5 takbir, la preuve est le hadith d’Abdourrahman Ibnou Abi Layla qui dit
: « Zayd Ibnou Arqam faisait 4 takbir sur les morts. Une fois il en a fait 5, et je l’ai
interrogé sur cela. Il m’a dit : « Le Prophète faisait ainsi. » » (rapporté par
Mouslim, Ibnou Majah, Abou Dawoud, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

Quant au 6 et au 7 takbir, il y a des Athar El Mawqouf (lorsque la parole s’arrête à un


compagnon et n’est donc pas attribuée au prophète) qui ont le jugement de Marfou3 (lorsque
la parole remonte jusqu’au prophète ), car certains parmi les grands
Compagnons ont fait cela (6 ou 7 takbir) en présence d’autres Compagnons sans qu’aucun ne
contredise ce fait.
Selon ‘Abdallah Ibnou Mi’qal : « ‘Ali Ibn Abi Talib a prié sur Sahl Ibn
Hanîf , et il a fait sur lui 6 takbir. Puis il s’est retourné vers nous et a dit : «
Innahou Badri. (il a fait la Bataille de Badr) » »
Et selon Moussa Ibnou ‘Abdillah Ibnou Yazid : « ‘Ali a prié sur Abou
Qatâda , a fait sur lui 7 takbir et il faisait partie des gens de Badr. »
Selon ‘AbdouKhayr : « ‘Ali faisait sur les gens de Badr, 6 takbir, sur les
Compagnons du Prophète 5 takbir et sur le reste des gens 4 takbir. »
(Rapporté par Daraqoutni)

Quant au 9 takbir, la preuve est le hadith de ‘Abdoullah Ibn Joubayr qui dit : « Le
Prophète a prié sur Hamza (son oncle) et a fait 9 takbir… »

441
Lever les mains lors du premier takbir :
Selon ‘Abdoullah Ibnou ‘Abbas : « Le Prophète ne levait ses mains,
durant la prière sur un mort, que lors du premier takbir, puis ne recommençait pas. » (Hadith
dont les rapporteurs sont dignes de confiance, comme le dit Cheykh Al Albani)

Poser sa main droite sur le dessus de sa main gauche, son poignet et son avant-bras, de
les tenir et de les poser sur sa poitrine.
(cf voir le livre de la prière)
Selon Sahl Ibn Sa’d : « Il a été ordonné aux gens de poser leur main droite sur leur
avant-bras gauche durant la prière. »

Lire la Fatiha et une autre Sourate :


Selon Talha Ibn ‘Abdillah Ibn ‘Awf : « J’ai prié derrière ‘Abdoullah Ibn ‘Abbas
sur un mort. Il a lu Al Fatiha puis une sourate à voix haute, de telle sorte que nous
entendions. Lorsqu’il a terminé, je l’ai pris par sa main et je l’ai interrogé. Il m’a répondu : «
J’ai élevé ma voix afin que vous sachiez que c’est une sounnah et que c’est la vérité. » »
(rapporté par An-Nassa-i)

On déduit de se hadith que :


- Il est permis de réciter une autre sourate avec La Fatiha.
- Il n’est pas légiféré de réciter l’invocation de l’ouverture.

La prière sur le mort doit être faite à voix basse :


La preuve est le hadith de Abou Amâma Ibn Salh qui dit : « La sounna dans la
prière sur le mort est de lire, après le 1er takbir, la Mère du Livre (Al Fatiha) à voix basse,
puis de faire 3 takbir et de faire le taslim après le dernier takbir (le 4ème). » (rapporté par
An-Nassa-i)

Comment rassembler ces 2 derniers hadith ?


La base dans prière sur le mort est qu’elle doit être faite à voix basse. Mais il est permis pour
celui qui a besoin de montrer et enseigner au gens ce qu’il doit être dit dans la prière, de
réciter à vois haute de façon occasionnelle.

Faire le second takbir et prier sur le Prophète :


Il n’y a pas de prière sur le Prophète qui soit spécifique à la prière mortuaire, il
est possible d’utiliser une des formules connues pour le tachahoud dans la prière.
La preuve est le hadith de Abou Oumâma cité précédemment, où il dit qu’un
homme parmi les Compagnons du Prophète lui a dit : « La sounna dans la
prière sur le mort est que l’imam fasse le takbir, puis qu’il lise Al Fatiha après le 1er takbir à
442
voix basse, puis qu’il prie sur le Prophète et qu’il soit sincère dans son invocation sur le mort
après le 3ème takbir, et qu’il ne lise pas après chacun de ces takbirs, puis qu’il fasse le taslim
à voix basse. » (Rapporté par Bayhaqi)

Puis faire le reste des takbir et des invocations sincères sur le mort :
Le Prophète a dit : « Lorsque vous priez sur le mort, soyez sincère dans les
invocations que vous faites en sa faveur. » (Hadith jugé bon par Cheykh Al Albani, rapporté
par Abou Dawoud et Ibnou Majah)

Le mieux est de faire des invocations sur le mort qui ont été rapporté dans la sounnah du
Prophète , comme dans le hadith de ‘Awf Ibnou Mâlik qui dit : «
J’ai prié avec le Prophète sur un mort et j’ai appris des ses invocations, celle-ci : « Ô Allah !
Pardonne-le et entre-le dans Ta Miséricorde. Accorde-lui une belle récompense et de l’espace
dans sa tombe. Purifie-le avec de l’eau, de la neige et de la grêle. Purifie-le de ses péchés
comme Tu as purifié le vêtement blanc de la souillure. Donne-lui en échange une demeure
meilleure que la sienne, une famille meilleure que la sienne et une épouse meilleure que la
sienne. Mets-le au Paradis et préserve-le du châtiment de la tombe, et celui de l’Enfer.(*) »
J’ai espéré être à la place de ce mort. » (rapporté par Mouslim, An-Nassa-i et Ibnou Majah)

(*) Traduction de l’invocation prise du livre « Les invocations authentiques, Tirées des livres
de l’Imam Al Albani »

Il est autorisé de faire une invocation entre le dernier takbir et le taslim. La preuve est le
hadith de Abi Ya’fôur où, selon ‘Abdoullah Ibn Abi Awfâ qui dit : « Je
l’ai vu faire sur un mort 4 takbir, puis il s’est tu, c’est-à-dire qu’il invoquait. Puis il a dit : «
Vous pensez que j’allais faire le 5ème ? » Ils ont répondu : « Non. » Et il a dit : « Le Prophète
faisait 4 takbir. » » (Rapporté par Al Bayhaqi)

Faire les 2 taslim :


La preuve est le hadith de ‘Abdoullah Ibn Mas’oud qui dit : « Le Prophète
faisait trois choses, mais que les gens ont délaissé. Parmi ces choses, il y a le
fait de faire le taslim pendant la prière mortuaire comme durant la prière (en général). »
(Rapporté par Al Bayhaqi)

Il est autorisé de ne faire qu’un seul taslim, car cela est rapporté dans le hadith de Abou
Hourayra qui dit : « Le Prophète a prié sur un mort, a fait 4 takbir
et n’a fait qu’un seul taslim. » (Rapporté par Hakim et Al Bayhaqi, jugé bon par Cheykh Al
Albani)

443
Cours n°5
Chapitre de l’interdiction d’accomplir la prière funéraire durant les horaires
interdites - Le mérite de prier sur un défunt et de suivre son cortège - Presser le
pas pour emmener le défunt au cimetière - L’invocation à dire dans le cimetière -
Chapitre de l’enterrement - Les cas où l’enterrement ne doit se faire qu’en cas de
force majeur - La tombe doit être creusée profonde, large et droite - Il est
autorisé au mari d’enterrer son épouse - Comment enterrer un mort ?

L’interdiction d’accomplir la prière funéraire durant les horaires interdites :

Il n’est pas autoriser de prier sur un mort durant les heures ou il est interdit de prier sauf en
cas de force majeur. La preuve est le hadith de 'Ouqba Ibnou 'Amr : « Il y a 3
heures dans lesquelles le Prophète nous interdisait de prier et d’y enterrer
nos morts : au moment où le seoleil se lève jusqu'à ce qu'il s'élève, au moment où le soleil est
à son zénith jusqu'à ce qu’il dépasse son zénith et au moment où le soleil se couche jusqu'à ce
qu’il se couche. »

" 3 heures " : "thalâthou sâ'â", en islam lorsqu'on pas de sa'a, c'est un laps de temps bien
déterminé qui peut être court ou long. Mais il ne s'agit pas de 60 minutes.

« Qâ-imou Dhohîra » : c’est au moment ou le soleil est au zénith, au moment ou la


chamelle ne peut plus rester assise à cause de la chaleur du sable. c’est un des moments de la
journée ou il fait le plus chaud. Certains savants ont expliqué Qâ-imou Dhohîra en disant : «
Que le soleil atteint le zénith et qu’il se déplace tout doucement au point ou on a l’impression
qu’il est fixe. »

« le prophète y a interdit d’enterrer nos morts » : Certains savants, comme cheikh Al


Albani, disent que cela englobe aussi le fait de prier sur eux et d’autres savants ont dit qu'il est
seulement déconseiller de faire la prière mortuaire à ses horaires, ce qui est interdit c’est
d’enterrer le mort wa Allahu alem.

Le mérite de prier sur un défunt et de suivre son cortège :

Selon Abou houreira le prophète a dit : " Celui qui prie sur un
mort sans pour autant le suivre (jusqu'à ce qu'il soit enterré) il a alors un qîrât, et s'il prie sur

444
lui et le suis, il a alors 2 qîrât. » On demanda au prophète : " Qu’est-ce que
2 qîrât ? " Il répondit : « Le plus petit des qîrât est équivalent à la montagne de Ouhoud. »
(rapporté par Mouslim)

Et quand 'AbdAllah ibn 'Oumar entendit ce hadith il a envoyé des personnes


demander à Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬et elle a répondu que le prophète avait bien
dit cela. Et Il tapa des mains sur le sol et dit : « O combien de qîrât avons-nous manqué !! »
(S’il avait su cela il n’aurait raté aucune prière sur un mort)

Et ce mérite de suivre le cortège funèbre est un mérite qui est propre au homme et non aux
femmes car le prophète a interdit aux femmes de suivre le cortège funèbre,
comme l'a dit Oum 'ATiya (‫ )رضي هللا عنها‬: " Il nous a était interdit de suivre les morts
lorsqu’on les emmène au cimetière, mais cette interdiction n’a pas été appuyée. "

Les savants ont déduit que c’est fortement déconseillé mais que ce n’est pas haram. Il est
interdit de suivre le cortège funèbre et d’accompagner ce cortège avec des choses, des actes
qui vont a l’encontre de la législation musulmane. Il a était rapporté 2 choses interdites dans la
sunna du prophète :
1 - élever sa voix en pleurant
2 - suivre le cortège avec de la fumée ou de l’encens.

La preuve est le hadith du prophète : « Le mort ne doit pas être


accompagné de sons (élever la voix en pleurant) et de feu (feu allumer ou encens qui
dégagerai de la fumée) » (hadith jugée bon par cheikh al albani)

Et il est interdit d’élever sa voix en pleurant comme d’élever sa voix en faisant le rappelle
d’Allah c’est interdit et c’est même une innovation.
Qays ibn 'Abâd a dit : « Les compagnons du Prophète détestaient qu’on
élève la voix à proximité du mort. »

Cela est interdit car c’est une ressemblance aux chrétiens. En effet, il élèvent la voix en
récitant leur évangile, en chantant et montrant leur tristesse. Et pire que cela, de suivre le
cortège funèbre accompagné de musique qui connote la tristesse, comme le font certains pays
musulmans qui ne font que ressembler au mécréants, wAllahu mousta3ane.

Presser le pas pour emmener le défunt au cimetière :

Il est obligatoire de s’empresser lorsqu’on emmène le mort au cimetière sans courir, car le

445
prophète a dit : « Précipitez-vous quand aux funérailles, car si le défunt
était une personne vertueuse, c’est alors un bien que vous lui apporterez et si le défunt n’était
pas une personne vertueuse, c’est alors un mal que vous enlèverez de vos épaules. » (rapporté
par bukhari et mouslim)

Il est autoriser de marcher devant le cortège, derrière, à droite et à gauche, de s’approcher du


cortège, sauf pour celui qui est sur une monture. Celui-ci doit se positionner derrière.
La preuve est le hadith de El Moughîra Ibnou Chou'ba qui dit : « Le prophète
a dit : « Celui qui est sur une monture doit se mettre derrière le cortège et
celui qui marche, qu’il se positionne où il veut par rapport au cortège. » » (rapporté par At-
Tirmidhi et An-Nassa-i)

Le mieux est d’être derrière le cortège funèbre car le Prophète a dit : « Et


suivez le cortège funèbre » et quand on suit quelqu’un on est derrière lui. Et la parole d’Ali
vient appuyer cela lorsqu’il dit : « Marcher derrière le cortège funèbre est
meilleur que de marcher devant, comme la prière qu’un homme fait en groupe par rapport à
la prière qu’il fait seul. »

L’invocation à dire dans le cimetière :

Que doit dire la personne lorsqu’il entre dans le cimetière ou lorsqu’il passe à proximité ?
Aïsha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « J’ai dis au prophète : " Que dois-je leur dire
(aux morts) O Messager d'Allah ? " Il répondi : " Dis : " As Salamu 'ala ahli d-diyâri mina-l
mou°minin wal mouslimin, wa yarHamou llahi-l moustaqdimina minâ wal mousta°khirîn, wa
innâ in châ-a llahou bikoum lalâHiqoun. " (Salut à vous les occupants de ces lieux parmi les
croyants et les musulmans, et qu’Allah entre dans la miséricorde les premiers d’entre nous
ainsi que ceux qui viendront par la suite, et nous, nous vous rejoindrons par la permission
d’Allah (insha’Allah) » »

" nous vous rejoindrons par la permission d’Allah (insha’Allah) " : Pourquoi dire
insha’Allah si la mort est une certitude ? Le prophète a dit cela par rapport
à l’heure, c'est-à-dire : "nous vous rejoindrons au moment où Allah l’aura décidé ",
mais dans tous les cas nous vous rejoindrons.

Selon Souleyman Ibn Bourayda , selon son père, il dit : " Le prophète
enseignait à ses compagnons, lorsqu’il sortait pour aller au cimetière, de

446
dire : « Salut à vous les occupants de ces lieux parmi les croyants et les musulmans, et nous
vous rejoindrons par la permission d’Allah, et je demande à Allah pour nous et pour vous
d’être préserver. » "(rapporté par Mouslim et An nassaï)

" je demande à Allah pour nous " : Pendant notre vous, nous demandons à Allah d'être
préservé des maladies et des péchés.

" et pour vous " : Pour les morts, nous demandons à Allah de vous préserver du châtiment
de la tombe...

4/ L’enterrement ([size=24] ُ‫ )ال َّد ْفن‬:[/size]

C'est la 4ème des obligations à faire envers le mort, les 4 étant : de le laver, lui mettre son
linceul, prier sur lui, et l’enterrer.

Il est obligatoire d’enterrer le mort même si il est non musulman car le prophète
a dit a 'Ali ibn Abi Talib lorsque Abou Talib est décédé : « Va
l’enterrer. » (rapporté par An nassaï)

Et la sunna concernant l’enterrement c’est d’enterrer le mort dans le cimetière car c’est ce que
fessait le prophète comme cela a été rapporté. Il n’a pas été rapporté par
aucun des salafs qu’ils ont été enterré ailleurs que dans un cimetière sauf les ahadith disant
que le prophète a été enterré dans sa chambre. Et ceci est propre et
spécifique au Prophète .
Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : " Lorsque le Prophète est décédé, ils ont divergé
sur son enterrement. Abou bakr a dit : " j’ai entendu du prophète
une chose que je n’ai pas oublier, il a dit : " Allah ne prend l’âme
d’un prophète qu'à l’endroit où il aimerait qu’il soit enterré. " Ils l’ont alors enterré à
l’endroit où était le lit du prophète ." (rapporté par At-Tirmidhi)

Et fait exception à cela ceux qui sont morts au combat, car ils doivent être enterré à l’endroit
où ils sont morts et ne doivent pas être transférer vers un cimetière. La preuve est le hadith de
Jabir ibnou 'Abdillah qui dit : " Le jour de Ouhoud, les morts ont été transporté
pour être enterré dans le cimetière d' al Baqi3i (situé à proximité de la mosquée du Prophète
). Un homme qui était envoyé par le prophète a dit : " Le
prophète vous ordonne d’enterrer les morts à l’endroit où ils étaient

447
allongés." » (rapporté par At-Tirmidhi et An nassaï)

Les cas où l’enterrement ne doit se faire qu’en cas de force majeur :

Et il n’est pas autoriser d’enterrer les morts dans les situations suivantes sauf en cas de force
majeur :

• 1ère situation : Lors des 3 laps de temps pour lesquels le prophète a


interdit à ses compagnons de prier et d’enterrer les morts : au moment ou le soleil se lève
jusqu'à ce qu’il s’élève, au moment où il est au zénith jusqu'à ce qu’il le dépasse et au moment
où il s’apprête a se coucher jusqu'à ce qu’il se couche.

• 2ème situation : D'enterrer la nuit.


La preuve est le hadith de Jabir ibnou 'Abdillah qui dit : " Il a été rapporté au
prophète qu’un homme parmi ses compagnons est mort et qu’il a été mis
dans un linceul qui n’était pas assez long pour couvrir l’ensemble de son corps. Il a été
enterré de nuit et le Prophète a fortement condamné qu’un homme soit
enterrer de nuit jusqu'à temps qu’on prie sur lui, sauf si la personne n’a pas d’autre choix
que de faire cela. " (rapporté par Mouslim, Abou Dawoud et An nassaï)

" sauf si la personne n’a pas d’autre choix que de faire cela " : Par exemple : en temps de
jihad ou s'il fait une grande chaleur (la température accélère la décomposition)

Concernant ce hadith certains savants ne considèrent pas l’interdiction d’enterrer le mort de


nuit. C'est l'avis de cheikh Al Outheimine qui dit qu’il est autoriser d’enterrer de nuit, car le
prophète a été enterré de nuit, de même qu'Abou Bakr .
Cheikh Al Albani considère, tout comme l'auteur, qu’il est interdit d'enterrer de nuit, car le
prophète a fortement condamné qu’un homme soit enterrer de nuit jusqu'à
ce qu’on prie sur lui. Or lorsqu’on prie sur un mort de nuit les gens sont peu nombreux. Il est
donc autorisé de prier de jour et de l’enterrer de nuit, mais si un cas de force majeur nous
pousse, alors il est autorisé d’enterrer de nuit et de prier de nuit wa Allahu alem.

Et si ils sont amenés à enterrer de nuit cela est autorisé il est même autorisé d’utiliser des
lampes et de descendre avec dans la tombe pour facilité l’enterrement. La preuve est le hadith
d’Abdullah ibnou 'Abbas qui dit : " Le prophète a mis un
homme dans sa tombe de nuit et a descendu avec lui une bougie dans la tombe. " (hadith jugé
bon rapporté par At-Tirmidhi)

448
La tombe doit être creusée profonde, large et droite :

Il est obligatoire de creuser la tombe et qu'elle soit profonde, de l’élargir et de ajuster :


Selon Hicham ibnou 'Amir : " Le jour de Ouhoud beaucoup de musulmans ont
été atteints et beaucoup de gens ont été blessés et nous avons dit : « Ô Envoyé d’Allah,
creuser les tombes est difficile pour nous, nous qui sommes blessés, que nous ordonnes-tu ? »
Le prophète a dit : « Creusez et élargissez, et creusez avec profondeur,
ajustez et enterrez 2 à 3 dans chaque tombe. Précédez celui d’entre eux qui connait le plus de
coran. " Hicham a dit : " Mon père était le 3ème dans la tombe et c’était celui
des 3 qui connaissait le plus le coran. Il a alors été avancé. » (rapporté par At Tirmidhi et
Abou Daoud)

Et il est autorisé de faire "el laHdou" ou "el chaq" :


• " el laHdou " signifie de faire un trou sur le coté de la tombe en direction de la qibla, creuser
le trou (assez large pour que le mort puisse passée), en forme de L.
• " el Chaq " c’est de creuser un trou assez large de mettre directement le mort.

Ces 2 façons sont autorisées, car elles ont été mise en pratique au temps du prophète
. Cependant la 1ère méthode est la meilleure car Anas ibnou Malik
a dit : " Lorsque le prophète est décédé il y avait a Médine un
homme qui faisait al laHda et un homme qui faisait al chaq et les compagnons ont dit : "
Nous allons consulter notre seigneur, et nous allons envoyé une personne en même temps vers
chacun de ces hommes et le premier qui arrivera nous le laisserons faire ce qu’il a l’habitude
de faire. " On a alors envoyé des personnes pour les prévenir et c’est celui qui avait
l’habitude de faire el laHda qui est venu avant et ils ont fait el laHd pour le Prophète
."

Les savants ont dit qu'il y a dans cela une preuve que el laHd est meilleure que el chaq, car
c'est l'homme qui faisait el laHd qui est arrivé en premier par la permission d'Allah .
Donc Allah a voulu montrer par la qu’Il aimait plus el lahad que el chaq.

Et ceux qui procèdent à la descente du corps dans sa tombe, sont les hommes, même si c’est
une femme, car c’est ce qui était connu au temps du prophète . Ceux qui
ont le plus le droit de descendre le mort dans sa tombe sont les proches hommes de sa famille
car Allah ta3ala a dit : " Les liens du sang ont la priorité [sur les liens] unissant les croyants
[de Médine] et les émigrés [de la Mecque] selon le livre d’Allah. » (sourate Al Ahzab, v. 6)

449
Parmi les autres preuves que les proches du défunt ont plus le droit de le descendre dans sa
tombe est le hadith de 'Ali qui dit : " J’ai lavé le prophète puis
je suis parti le voir, pour voir ce que les gens voient d’un mort, et je n’ai rien vu. Il
était bon, aussi bien vivant que mort. Et ceux qui ont procédé à son
enterrement étaient au nombre de 4 : 'Ali, 'Abbas, Al Fadhl, et Salih (‫)رضي هللا عنهم‬. On a fait
al laHd et on a posé des briques de façons droite. " (rapporté par Al Hakim, et Al Baynaqi)

" et je n’ai rien vu " : c'est-à-dire qu'il n'a pas vu de changement sur le prophète
bien qu'il soit mort.

" On a fait al laHd et on a posé des briques de façons droite " : La sunna du prophète
en matière de laHd est de mettre le mort dans sa tombe et de refermer sa
tombe avec des briques de terre cuite posées verticalement, pour qu'elles tiennent mieux.

Il est autorisé au mari d’enterrer son épouse :

Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬rapporte que prophète est revenu d’une janaza et
qu'elle s’est plein d’un mal de tête. Et le prophète lui a dit : " Il n’y a pas de
mal si tu mourrais avant moi, que je te lave, que je prie sur toi et que je t’enterre. » (rapporté
par Al boukhari et Mouslim)

Il est autoriser a l’homme d’enterrer sa femme mais à une seule condition, c’est qu’il n’est pas
eu de rapport cette nuit-là. Si c’est le cas, il ne lui est pas légiféré de l’enterrer et autre que lui
mérite plus de l’enterrer même s'il est étrangé vis-à-vis d'elle et si lui-même n’a pas eu de
rapport avec son épouse cette nuit-là. La preuve est le hadith de Anas qui dit : "
Nous avons assisté à la mort d’une des filles du prophète et il
était assis sur le bord de sa tombe. J’ai vu alors les yeux du prophète
qui versaient des larmes et il dit : " Y a-t-il un homme
parmi vous qui n’a pas eu de rapport conjugal cette nuit ? " Et Abou Talha répondit : " Moi
Ô envoyé d’Allah. " Le prophète a dit : " Descend." Il est alors descendu
dans sa tombe pour l’enterrer. " (hadith authentique rapporté par Al Bukhari)

Comment enterrer un mort ?

450
La sunna est de rentrer le mort du coté de la tombe où seront les pieds du mort.
La preuve est le hadith de Abi Ishâq qui dit : " Al Harith a demandé
que prie sur lui 'Abdullah ibnou Yazid . Celui-ci a prier sur lui, puis l'a fait
rentrer dans sa tombe par l’endroit où les pieds seront posés, et il a dit : " Ceci fait partie de
la sunna. " " (rapporté par Abou Daoud)

Le mort doit être positionné dans sa tombe sur son coté droit, son visage dirigé vers la
qibla, sa tête à droite de la Qibla et ses pieds à gauche de la Qibla.
(c-à-d lorsqu'on est dos à lui, sa tête est à droite de la qibla et ses pieds à gauche) Ainsi
faisaient les musulmans depuis l’époque du prophète jusqu'à nos jours.

Celui qui dépose le mort dans sa tombe, doit dire : " Bismillah wa 3ala sunnati
rassoulillah " (Au nom d’ALlah, selon la sunna du prophète ) Selon Ali
ibn 'Oumar : " Lorsque le prophète déposait un mort dans sa
tombe, il disait : " Bismillah wa 3ala sunnati rasoulillah. " " (rapporté par Abou Dawoud et
At-Tirmidhi)

Et selon Al Bayâdi : " Le prophète a dit : " Lorsque le mort


est posé dans sa tombe, que ceux qui le posent disent, au moment où ils le mettent : "
Bismillah wa billah wa 3ala sunnati rasoulillah. " (Au nom d’Allah, par Allah, et selon la
sunna du messager d’Allah.) " (rapporté par Al Hakim)

Lorsque le mort est enterré, il est préférable de prendre du sable avec ses 2 mains et
de le jeter à 3 reprises au niveau de sa tête.
La preuve est le hadith d’Abou Houreira qui dit : « Le prophète
a prié sur un mort, est venu à proximité de la tombe et a jeté trois fois du
sable au niveau de sa tête. » (rapporté par Ibnou Majah)

Cours n°6
Chapitre des actes à accomplir après l’enterrement - Les délices et châtiments de
la tombe

Chapitre des actes à accomplir après l’enterrement

451
Après avoir enterré le mort il est bien d’accomplir certaines choses.

1 • Eléver la tombe d'un empan :

La première chose à faire lorsque l’enterrement est terminé est d’élever la tombe du sol de la
hauteur d'un empan (distance entre le pouce et le majeur lorsque la main est ouverte). C’est le
maximum, les savants disent que la tombe ne doit pas être élevé plus qu’un empan. Elle ne
doit pas être a même le sol, et doit être visible et distinguée afin d'être protégée et non
proférée.
La preuve est le hadith de Jâbir qui dit : « Le prophète a était
enterré de la manière du lahd. Les briques et les dalles de terre cuite qui ont refermé sa
tombe ont été posées de façon verticale et sa tombe a été élevée d’à peu près un empan. »
(rapporté par Ibnou Hiban et Bayhaqi)

2 • La tombe doit être "mousanam" :

"Mousanam" vient du terme "sanam" qui signifie en arabe la bosse du chameau. Donc la
tombe doit avoir la forme de la bosse d’un chameau, c'est-à-dire que son milieu doit être plus
élevé que ses extrémités, elle doit être bombée. Et c’est cette partie bombée qui ne doit pas
être supérieure à un empan.
La preuve est le hadith de Sofiane At-timâr qui dit : « J’ai vu la tombe du prophète
étant mousanama. » (rapporté par Al Boukhari)

3 • Distiguer la tombe en y mettant des pierres ou des choses semblable :

Ceci afin de pouvoir enterrer les proches de ce défunt à coté de lui et pour cela il faut que la
tombe soit reconnue.
La preuve est le hadith de Al Moutalib Ibnou Abi Wadâ3a qui dit : « Lorsque
Outhman Ibn Madh3oun a été enterré, le prophète a ordonner
a un homme d’apporter une pierre. Mais l’homme n’a pas pu prendre cette pierre, et le
prophète s’est levé pour aller la prendre, il a retroussé ses manches et a
laissé paraitre ses avants bras. » Al Moutalib a ajouté : « Et celui qui m’a informé de cela au
sujet du prophète a dit : « Je regarder la blancheur des avants bras du prophète
lorsqu’il les a découvert. » Puis le prophète a pris cette
pierre et l'a déposé au niveau de la tête (du défunt) sur la tombe. Et il a dit
: « Avec cette pierre, je reconnaitrais la tombe de mon frère et j’enterrerais à ses cotés ceux
de ma famille qui mourront. » » (rapporté par Abou Dawoud)

452
" Outhman Ibn Madh3oun " : c'est le frère de lait du prophète :swas.

" l’homme n’a pas pu prendre cette pierre " : car elle était trop lourde et trop grosse.

4 • Invoquer pour le défunt :

Il est bon de se positionner debout au niveau de la tombe et d’invoquer en faveur du défunt,


de demander à Allah de le raffermir, de lui pardonner et d’ordonner à ceux qui sont présents
de faire de même.
Selon 'Outhman ibnou 3Afân : « Lorsque le prophète
terminait d’enterrer un mort, il se positionnait au niveau de la tombe et disait : « Demandez
le pardon à votre frère et demandez également qu’il soit raffermi dans ses paroles, car il est,
en ce moment même, en train d’être questionné. » » (rapporté par Abou Dawoud)

Et il est autoriser de s’assoir au niveau de la tombe au moment de l’enterrement pour faire un


rappel sur la mort à ceux qui sont présent.
Et il n'est pas permis de s'assoir lorsqu'on attends le défunt au cimetière et lorsqu'on suit le
cortège, car le prophète a dit : « Lorsque vous suivez un cortège funèbre, ne
vous asseyez pas jusqu'à ce que le défunt soit posé à terre. »
Dans d’autres versions : « ...jusqu'à ce qu’il soit enterré. » (mais la version la plus
authentique est la précédente).

Donc la preuve de cette permission est le hadith de Al Barâ Ibn Âzîb qui est un
hadith très long dans lequel le Prophète décrit de façon très détaillée ce qui
attend chacun d'entre nous lorsque son âme quitte son corps.

Les délices et châtiments de la tombe :

L'imam Ahmed rapporte, d'après Al-Barâ ibn Âzib , qu'il a dit : « Nous sommes
sortis vers Baqi' (le cimetière de Médine), (un jour) à l'occasion d'un enterrement, en
compagnie du Prophète . Lorsque nous arrivâmes, la tombe n'était pas
encore creusée. Le Prophète s'assit et nous nous assîmes autour de lui,
(nous étions tellement silencieux et tranquilles que c'était) comme s'il y avait des oiseaux sur
nos têtes. Il avait un bâton dans sa main qu'il utilisait pour gratter la terre.
Il leva alors la tête et dit, en deux ou trois fois : « Demandez la protection d'Allah contre le

453
châtiment de la tombe. »

Puis il dit : « Le serviteur croyant, lorsqu'il est sur le point de quitter ce


monde et de passer dans l'Autre (Al Âkhirah), des anges au visage resplendissant descendent
du ciel – c'est comme si leur visage était un véritable soleil - , emportant avec eux un linceul
et du parfum provenant du Paradis. Ils s'asseyent avec lui (et ils sont tellement nombreux
qu'ils arrivent) jusqu'où porte le regard. Puis, vient l'ange de la mort qui s'assoit auprès de sa
tête et dit : « Ô âme pure ! Sors et viens rejoindre un pardon et un agrément venant d'Allah. »
Le Prophète ajouta: « Elle (l'âme) s'écoule et sort alors aisément comme la
goutte coule de l'outre. (L'ange de la mort) la saisit ; (mais) dès qu'il l'a prise, (les autres
anges présents) ne la laisse pas entre ses mains un instant ; ils la portent à leur tour et la
posent dans le linceul et la parfument. Emane alors d'elle (un parfum comparable) à la
meilleure flagrance de musc qui puisse être trouvée sur terre. Ils (les anges concernés)
montent alors en l'emportant. Ils ne passent en sa compagnie auprès d'aucun groupe d'anges
sans que ceux-ci ne s'enquièrent: "Quelle est donc cette âme pure ?" Ils répondent alors : «
(C'est celle de) Un tel, fils d'untel", et ils la nomment en citant les plus beaux prénoms par
lesquels on le désignait dans ce monde, jusqu'à ce qu'ils arrivent avec elle au ciel le plus
proche. Ils demandent la permission d'entrer et celle-ci leur est accordée. L'accueillent alors
ceux qui vont la conduire au ciel suivant, jusqu'à ce qu'elle parvienne au septième ciel. Allah
dit : "Consignez le Livre de mon serviteur dans le 'illiyîn (au sujet duquel le Qour'aane
dit qu'il s'agit d' un livre cacheté ! Les rapprochés (d'Allah : les Anges) en témoignent ", c'est
à dire le Livre des bons serviteurs…) et retournez le vers la terre, parce que c'est d'elle que je
les ai créé, c'est vers elle que je les retourne, et c'est d'elle que je les retirerai une nouvelle
fois" »
Il continua : « Son âme est donc ramené à son corps. Deux anges viennent
alors, le font s'asseoir et lui demandent : "Qui est ton seigneur ?" Il répond : "Mon Seigneur
est Allah." Il lui demandent ensuite : "Quelle est ta religion ?" Il réplique : "Mon dîn est
l'Islam". Il le questionnent encore : "Qui est cet homme qui a été envoyé vers vous ?" Il dit : "
Il est le Messager d'Allah." Il lui demandent enfin : "Et (d'où tiens-tu) ta connaissance (au
sujet de ce que tu affirmes) ? " Il réplique : " J'ai lu le Livre d'Allah, j'ai apporté foi en lui et
j'ai attesté de sa véracité." Un appel est alors lancé du ciel : "Mon Serviteur a dit la vérité.
Tapissez donc le Paradis pour lui, habillez-le de vêtements du Paradis et ouvrez lui une porte
celle-ci." Lui parviennent alors sa brise et son parfum ; sa tombe est élargie jusqu’où porte le
regard. »
Il ajouta : « Et un homme au beau visage, bien habillé et parfumé vient
auprès de lui et lui dit : "Accepte la bonne nouvelle qui va te réjouir: Voici le jour qui t’avait
été promis." Il (le défunt) lui dit alors : "Qui es-tu ? Ton visage est celui (de la personne) qui
apporte le bien." Il répondra : "Je suis (la matérialisation de) tes bonnes œuvres." Il (le
défunt) demandera alors: "Ô mon Seigneur ! Fais survenir l’Heure (dernière), afin que je
puisse retourner auprès de ma famille et de mes biens." »

454
Le Prophète dit (ensuite) : « Et le serviteur kâfir, lorsqu’il est sur le point
de quitter ce monde et de passer dans l'Autre, des anges au visage noirci descendent du ciel
vers lui avec de la bure. Ils s'asseyent avec lui (et ils sont tellement nombreux qu'ils arrivent)
jusqu'où porte le regard. Puis, vient l'ange de la mort (malak oul mawt) qui s'assoit auprès de
sa tête et dit : "Ô âme répugnante ! Sors vers la colère et le mécontentement d’Allah." L’âme
se répand alors partout dans son corps et il l’arrache comme on arrache une broche de la
laine trempée. Il la saisit ; (mais) dès qu'il l'a prise, (les autres anges présents) ne la laisse
pas entre ses mains un instant; ils la portent à leur tour et la posent dans cette bure. Emane
alors d'elle (une puanteur comparable) à la pire pestilence d'un cadavre qui puisse être
trouvée sur terre. Ils (les anges concernés) montent alors en l'emportant. Ils ne passent en sa
compagnie auprès d'aucun groupe d'anges sans que ceux-ci ne s'enquièrent : "Quelle est
donc cette âme répugnante ?" Ils répondent alors : "(C'est celle de) Un tel, fils d'untel", et ils
la nomment en citant les pires prénoms par lesquels on le désignait dans ce monde, jusqu'à ce
qu'ils arrivent avec elle au ciel le plus proche. Ils demandent la permission d'entrer et celle-ci
leur est refusée. Le Prophète récita alors : "(…) les portes du ciel ne leur
seront pas ouvertes, et ils n'entreront au Paradis que quand le chameau pénètre dans le chas
de l'aiguille." (Sourate 7 / Verset 40)
Allah dit : "Consignez Son Livre dans le sidjîn (au sujet duquel le Qour'aane dit qu'il
s'agit d' "un livre déjà cacheté (achevé)", le Livre des libertins…) dans la terre inférieure (ou
profonde)." Son âme est alors jetée – puis le Prophète récita : "(…) car
quiconque associe à Allah, c'est comme s'il tombait du haut du ciel et que les oiseaux le
happaient, ou que le vent le précipitait dans un abîme très profond." (Sourate 22 / Verset 31)
Son âme est donc ramenée à son corps et deux anges viennent alors, le font s'asseoir et lui
demandent : "Qui est ton seigneur ?" Il répond : "Ah ! Ah ! Je ne sais pas…" Il lui demandent
ensuite : "Quelle est ta religion ?" Il réplique : "Ah ! Ah ! Je ne sais pas…". Il le questionnent
encore : "Qui est cet homme qui a été envoyé vers vous ?" Il dit : "Ah ! Ah ! Je ne sais pas..."
Un appel est alors lancé du ciel : " Il a menti. Tapissez donc l'Enfer pour lui et ouvrez lui une
porte vers le Feu." Lui parviennent alors (les effets de) sa chaleur et son vent brûlant; sa
tombe se rétrécit sur lui au point où ses côtes se retrouvent emboîtés (les uns dans les autres).
Un homme au visage laid, mal vêtu et puant vient auprès de lui et lui dit : "Accepte la
nouvelle qui va te déplaire: Voici le jour qui t’avait été promis." Il (le défunt) lui dira alors :
"Qui es-tu ? Ton visage est celui (de la personne) qui apporte le mal." Il répondra : "Je suis
(la matérialisation de) tes œuvres malsaines." Il (le défunt) demandera alors : "Ô mon
Seigneur ! Ne fais pas survenir l’Heure (dernière, et ce, apparemment, afin qu'il ne soit pas
jugé définitivement et qu'il n'ait pas à supporter des tourments encore plus terribles.)" »

Dans la version d'Abou Daoud il est dit : " Puis on lui affectera un ange aveugle, muet et
sourd, et dans la main de cette ange il y aura une matraque si il frappait avec une montagne
elle serait réduit en poussière. Et il le frappera une seul fois et il sera réduit en poussière puis
Allah remettra son corps dans son état initiale et il le frappera encore et cet homme

455
hurlera dans sa tombe et tout le monde l’entendra sauf les hommes et les djinns. "

"un ange aveugle sourd et muet " : car c’est la pire des compagnies et parce qu’il frappera
sans voir ni entendre les cris de cet homme. Ainsi il n’aura pas de compassion pour cet
homme pervers et il ne pourra pas l’aider en lui parlant.

Cours n°7
Chapitre des condoléances - Les actes bénéfiques au défunt - La visite des tombes
- Ce qui est interdit de faire vis-à-vis des tombes

Chapitre des condoléances :

Et les condoléances "At-Ta3ziya" en arabe, signifie "le renforcement", cest-à-dire le fait de


renforcer la famille et les proches du défunt en leur disant des paroles qui les consolent et les
renforcent dans leur malheur. Et pour les condoléances, il n’y a pas de limites dans le temps.
Certains pensent qu’il faut le faire dans les 3 jours qui suivent la mort, or c’est faux. Il y a une
différence entre le deuil et les condoléances.

Le deuil d’une femme dont le mari décède est de 4 mois et 10 jours, et le deuil d’une famille
envers un proche est de 3 jours. Quant aux condoléances, elles se font lorsqu'on rencontre un
proche du défunt, et il n’y as pas de limite dans cela (même si cela arrive 2 ans après) comme
le dis Sheikh Al Albani .

Il est légiféré de faire les condoléances aux proches du mort en utilisant des formules qui
réconforteront et consoleront cette famille. De même que des formules qui poussent à
accepter le destin d’Allah et de patienter dans le malheur. Le mieux est de dire des
paroles rapportées dans les sounnas du Prophète sinon n’importe quelle
formule qu'on pense bénéfiques aux proches du défunt. Et il faut s’abstenir de dire des choses
qui vont a l’encontre de la religion.

Oussâma Ibnou Zayd a dit : « Nous étions chez le Prophète et


une ses filles a envoyé quelqu’un pour l'informer qu'un de ses enfants était décédé. Le
Prophète a dit à cette personne : « Retourne chez elle et informe-la qu'à
Allah appartient ce qu’Il prend, à Lui appartient ce qu’Il donne, toute chose auprès de Lui a
un terme bien déterminé et ordonne-lui de patienter et d’espérer la récompense d’Allah

456
» » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

" un de ses enfants était décédé " : C'est-à-dire un des petits enfants du Prophète

Les choses dont il faut s'abstenir lors des condoléances :

Il est obligatoire de s’abstenir de 2 choses même si les gens on l’habitude de les faire.

1 - Se rassembler pour faire les condoléances à la famille du proche dans un endroit


précis :
Comme la maison, le cimetière ou la mosquée (ou dans des tentes devant chez eux). Cela est
interdit en islam, cela ne fait pas partie de la sunna du Prophète , et il est du
devoir de chaque musulman de s’en abstenir.

2 - Que les proches de la famille fassent à manger pour les gens qui viennent leur faire
les condoléances :
La famille du défunt a autre chose à faire que de faire à manger. Et ceux qui viennent faire les
condoléances, qu’ils fassent les condoléances et qu’ils repartent. Rester chez eux s’assoir pour
qu’on leur serve le thé ou le déjeuner, cela ne fait pas partie de la sunna du Prophète
.
La preuve de cela est le hadith de Jarir Ibn Abdillah Al Bajali a dit : « Nous
considérions (au temps du prophète ) le rassemblement chez les proches du
mort et de préparer des repas après l’enterrement, comme an niyaHa ( ‫)ا ِّنيَا َحة‬. » (rapporté
par Ibnou Majah)

" an niyaHa " : Le fait de pleurer de se lamenter et de pleurer de façon abusive (en criant
etc..). Concernant an-niyaHa, le Prophète a dit : « Le mort est châtié par les
pleurs de sa famille. » (rapporté par Al Bukhari et mouslim)
Comment comprendre le terme « il est châtiée » ? Car une personne lorsqu’elle meurt n’est
plus responsable de ses actes et des actes d’autrui mais pourquoi est elle châtiée pour les
pleurs de ces proches ? Les savants ont expliqué cela de 4 façons :
1 -Certains savants ont dit : Est châtié celui qui aura demandé à ses proches de pleurer sur lui,
en disant par ex : « Quand je mourrais, pleurez et lamentez vous sur moi ».
2 - D’autres savants ont dit c’est celui qui savait que c’était une habitude dans son entourage
de pleurer sur les morts, et malgré cela il n’a pas mis ses proches en garde contre cela en leur
expliquant que c’était interdit.
3 - Les savants que le Prophète parlait du non musulman. Il est donc châtié
lorsque ses proches le pleure.
457
4 - Le châtiment ici ce n’est pas un châtiment mais plus un dérangement, et une crispation car
le Prophète a dit dans un autre hadith : « Le voyage c’est une partie du
châtiment. » Or celui qui voyage n’est pas châtié mais il est fatigué et éprouve de la gène.
Ainsi ont expliqué certains savants, et insha’Allah c’est l’avis le plus sûr.

Les choses à faire lors des condoléances :

La sounna est de faire à manger pour les proches du défunt, de leur préparer un repas qui
suffit à les rassasier.
La preuve est le hadith de 'Abdoullah Ibnou Ja3far qui dit : « Lorsque la mort de
Ja3far est parvenue après qu’il ait été tué, le prophète a dit :
« Préparez à la famille de Ja3far un repas car il est arrivé une chose qui va les préoccuper. »
» (rapporté par Abou Dawoud, At-Tirmidhi et Ibnou Majah)

Le prophète a dit de faire un repas pour la famille de Ja3far car ils vont être
préoccupé, et non pas à ceux qui viennent présenter leur condoléances, ces derniers étant peu
ou moins préoccupés. Et les savants ont même dit que ceux qui ne sont pas préoccupé par la
mort d’un de leur proche (et cela peu arriver par ex si le défunt était une personne méchante
ou mécréante etc...), qu’il n’y a plus de nécessité de leur faire un repas.

Et il y a une autre chose à faire, que l’auteur n’a pas cité, c’est qu’il est légiféré lorsque tu vas
faire les condoléances de toucher les cheveux de l’orphelin et de lui offrir des cadeaux car le
Prophète a fait ainsi.

Les actes bénéfiques au défunt :

1 - L’invocation du musulman en faveur du défunt :

La preuve est la parole d’Allah : « Et [il appartient également] à ceux qui sont venus
après eux en disant : « Seigneur, pardonne-nous, ainsi qu’à nos frères qui nous ont précédés
dans la foi; et ne mets dans nos cœurs aucune rancœur pour ceux qui ont cru. Seigneur, Tu es
Compatissant et Très Miséricordieux ». » (Sourate Al Hachr, v. 10)

" ceux qui sont venus après " : C'est-à-dire ceux qui sont venus près les mouhajirine et les
ansars.

458
Le prophète a dit : « L’invocation du musulman envers son frère en se
cachant de lui est exaucer. Au niveau sa tête il y a un ange. Chaque fois qu'il fait une
invocation en bien en faveur de son frère, cet ange dis : « Amine et tu auras la même chose. »
» (rapporté par Mouslim)

" en se cachant de lui " : c'est à dire faire une invocation pour son frère lorsqu’il est absent,
qu’il soit vivant ou mort.

" Au niveau sa tête " :C'est-à-dire la tête de celui qui invoque.

2 - Rembourser ses dettes quelque soit la personne qui les rembourse :

La preuve est le hadith où Abou Qatada s'était porté volontaire pour rembourser
la dette de 2 dinars d'un homme décédé. (voir cours n°1)
Les savants en ont déduit qu’il est autorisé à n’importe quelle personne de rembourser les
dettes de son frère musulman qu’il soit de sa famille ou qu’il n’est aucun lien de parenté.

3 - Accomplir le vœu qu’a fait le défunt avant de mourir :

Si un musulman avait fait le vœu de faire un jeûne ou autre, par exemple si il avait dit : " Si
Allah me donne telle chose je jeûnerais 1 mois", mais il n’a pas pu le faire, alors un des
proches de sa famille doit jeûner 1 mois.
La preuve est le hadith de Sa3d Ibn 'Oubada qui a demandait au Prophète
: « Ô Envoyé d’Allah, ma mère est décédée en ayant fait un vœu. » Le
Prophète a dit : « Rattrape-le pour elle. » (rapporté par Al Boukari et
Mouslim)

Et selon Aicha (‫)رضي هللا عنها‬, le prophète a dit : « Celui qui meurt alors
qu'il doit jeûner, que son tuteur ou que celui de sa famille jeûne pour lui. »

« alors qu'il doit jeûner » : Un jeûne obligatoire comme le mois de ramadan ou un jeûne
suite à un vœu.
Et il faut différencier, concernant le jeûne du Ramadan :
- celui qui est mort d’une maladie incurable
- celui qui est mort d'une maladie dont il espérait guérir et rattraper son jeûne mais il est mort
de cette maladie = on ne rattrape pas son jeûne. Mais s'il a connu la guérison, puis il est mort

459
par la suite, alors il faut le rattraper. C’est une obligation pour les proches du défunt, s’ils ne
le font pas ils commettent un péché.

Il y a un autre hadith : 'Abdoullah Ibn 'Abbas a dit : « Une femme a pris la mer et
fit le vœu que, si Allah l’épargne du naufrage, elle jeûnerait 1 mois. Et Allah l’a épargné du
naufrage mais elle n’a pas jeûné ce mois et est décédée. Une personne de sa famille, sa fille
ou sa sœur, est venue vers le Prophète et lui a expliqué le fait. Il
lui a dit : « Si elle avait une dette l’aurais-tu remboursé pour elle ? » Elle
a dit : « Oui, si elle en avait une, je l’aurais remboursé pour elle. » Et le prophète
a dit : « La dette vis-à-vis d’Allah mérite plus d’être remboursée, rattrape
ou compense-la de ta mère. » » (rapporté par An Nassai, Abou Dawoud, et authentifié par
cheikh Al Albani)

4 - Les actes pieux des enfants du défunt :

La preuve est la parole d’Allah : « Et en vérité l’homme n’obtient que le fruit de ses
efforts. » (Sourate An-Najm, v. 39)

Le prophète a dit : « Ce que la personne mange de meilleur est ce qu’elle


mange de son travail qu’elle a fourni. Et ses enfants sont le fruit de son travail. » (rapporté
par Abou Dawoud, At-Tirmidhi, Ibnou Majah et An Nassai)

Et les enfants, ici le terme « walad », englobe les filles et les garçons, il ne faut pas
comprendre uniquement « le fils » d’où l’importance de bien éduquer ses enfants, car s’ils
adorent Allah comme il se doit, à chacune de leurs adorations les parents auront une
récompense.

5 - Ce que laisse le défunt comme bonnes traces et aumône continuelle (sadaqa jariya)
:

Comme bonnes traces il y a par exemple : si le défunt a été la cause de la conversion de


quelqu’un à l’islam, en mourant il aura laissé une trace vertueuse et il en sera récompensé.
Pour les aumônes continuelles, il y a comme exemple : celui qui construit une mosquée ou qui
paye la construction, aura une récompense pour chacune des personnes qui viendra y prier.
Ou encore celui qui plante un arbre fruiter, aura une récompense lorsque d'autres (humains ou

460
animaux) en profiteront.

Selon Abou Hourayra le prophète a dit : « Lorsque l’être


humain meurt ces actes sont suspendus sauf 3 : une aumône continuelle, une science
profitable, ou un enfant pieu qui invoque en sa faveur. » (rapporté par Mouslim)

La visite des tombes :

La visite les tombes est légiférée en islam afin de prendre cela comme un rappel de l’au-delà,
à condition de ne pas dire pendant cette visite ce qui énerve Allah comme d’invoquer les
morts, demander le secours auprès des morts en dehors d’Allah ou toute chose similaire.

Selon Abou Sa3id Al Khoudri , le prophète a dit : « Je vous


avais interdit de visiter les tombes, maintenant visitez-les car c’est un rappel et ne dites pas ce
qui énerve Allah » (rapporté par Al hakim et Al Bayhaqi)

« Je vous avais interdit de visiter les tombes » : Le Prophète au début de


l’islam avait interdit à ses compagnons de visiter les tombes car ils venaient de se convertir a
l’islam et leur foi était encore fragile. Le prophète :swas:avait donc peur que leur cœur ne
s’attache aux morts ou qu’ils soient amener à invoquer les morts ou à leur demander le
secours. Mais une fois que la foi s’est encrée dans leur cœur et qu’ils ont connu la différence
entre ash-shirk et at-tawhid, le prophète leur a autorisé de visiter les tombes
et a même fortement conseilleé de le faire car cela leur rappellera l’au-delà.

Il est également permis aux femmes de visiter les tombes car elles sont comme les hommes au
niveau du rappel de l’au delà. La preuve de cela est le hadith où le prophète
a enseigné à Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬l’invocation à dire lorsqu’on visite les
tombes, ou le cimetière. Et ce hadith est un long hadith, rapporté par Mouslim, qui dit :
« Le Prophète a dormi une nuit chez elle, il s’est allongé, a enlevé ses sandales, les a mises au
niveau de ses pieds et s’est endormi auprès d’Aisha. Le Prophète pensait
que Aicha dormait, alors il s’est levé discrètement, a mis ses sandales, a ouvert la porte et la
fermer discrètement. Mais Aisha ne dormait pas, elle est donc sortie pour suivre le prophète
jusqu'à Al Baqi3 et elle a vu le prophète levé ses mains 3
fois et invoquer longuement. Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬était devant le prophète et
le regardait de loin. Puis il s’est retourné, alors elle s’est retournée, puis il

461
a marché et elle a marché et le prophète a accéléré le pas, elle a accéléré
le pas, et elle a précédé le prophète en rentrant chez elle. Une fois le
prophète rentré, il a vu Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬essoufflée et lui a dit : " Qu’as-
tu Ô Aicha ? " Elle a dit : " Il n’y a rien Ô Envoyé d’Allah. " Le prophète a
dit : " Soit tu vas m’informer de ce que tu as ou bien alors m’en informera Celui qui est le
Doux et Parfaitement Connaisseur. Penses-tu que j’allais dormir chez une autre femme ?
Penses-tu que Allah et Son Envoyer feraient cela ? " Et le prophète a
expliqué à Aisha que Jibril ('alayhi salam) est venu informer le prophète discrètement afin de
ne pas réveiller Aisha. Le prophète lui a répondu et est sorti discrètement.
Il a dit : " Jibril m’a ordonné d’aller à Al Baqi3 afin de demander à ceux
qui sont enterrés, qu’Allah leur pardonne. " Ensuite, Aisha a demandé : "Que dois-je
dire, Ô Envoyer d’Allah, lorsqu’on va au cimetière ?" Et il lui a enseigné la dou3a. »

Le prophète lui a donc enseigné la dou3a, ce qui prouve l’autorisation pour


les femmes. Et il y a beaucou d'autres hadith prouvant cela.

Certains savants disent que c’est interdit, il sont pour preuve est le hadith qui dit : « Et
qu’Allah maudisse celle qui visite les tombes. » et dans une autre « celle qui accentue dans les
visites des tombes (qui visite trop souvent). »
Ces savants, dont Cheikh Al outheimin et cheikh Al Islam Ibn Taymiyya ont dit que le
prophète a parlé de 2 types de femmes : celle qui visite et celle qui
accentue les visites. Ils ont répondu au hadith de Aicha lorsqu’elle a été visiter la tombe de
son frère, que c’était un ijtihad (un effort de réflexion) de Aicha et que la parole du prophète
passe avant tout. Ils ont de même expliqué le hadith où Aicha a suivi le
prophète à Al Baqi3a, en disant que Aicha est sortie pour le suivre et non
pour visiter la tombe.

Wa Allahu 3alem il y a ikhtilaf (divergence). L’avis le plus sûr est qu’il est autorisé à la
femme, de temps en temps, de visiter la tombes vu toutes les preuves à ce sujet et qu’il leur
est interdit de visiter beaucoup les tombes. La cause de cela est que les femmes sont des êtres
faibles et sensibles.

Celui qui visite les tombes doit enlever ses sandales car le prophète a vu un
homme marcher entre les tombes et lui a dit : « O toi qui portes les 2 sandales, enlève-les ».
C'est-à-dire que lorsqu'on entre dans un cimetière on doit enlever ses sandales, même s'il y a
des chemins exprès pour marcher.

462
Ce qui est interdit de faire vis-à-vis des tombes :

1 - Egorger pour Allah au niveau des tombes :

Et égorger pour autre qu'Allah est interdit dans tous les cas, comme Allah dit : « Dis :
ma prière, mes sacrifices, ma vie et ma mort sont pour Allah. » (Sourate Al An'am, v. 162)
Mais au niveau des tombes, il est interdit d’égorger une bête, même si cela est fait uniquement
pour Allah, car le Prophète a dit : « Il n’y a pas dégorgement en islam »
(c'est-à-dire au niveau des tombes)

Abderrazaq Ibnou Hamam a expliqué : « Ils égorgeaient au niveau de la tombe une vache ou
un mouton. » (rapporté par Abou Dawoud)

C'est-à-dire, qu'avant l'apparition de l'Islam les gens avaient pour habitude d'égorger une bête
proche des tombes et ils disaient : " Nous égorgeons la chamelle qu’il (le défunt) avait
l’habitude d’égorger pour ses invités. Nous l’égorgeons maintenant pour lui, afin qu'en
mangent les animaux sauvages."

2 à 6 - Ce qui est contenu dans ce hadith :

Jâbir a dit : « Le prophète a interdit que l’on plâtre les


tombes, de s’assoir dessus, de construire dessus ou de l'élever ou de d'écrire dessus. »
(rapporté par Mouslim, Abou Dawoud, An-Nassa-i et At-Tirmidhi)

" Le prophète a interdit que l’on plâtre les tombes " : C'est à dire qu’on
recouvre les tombes de plâtre qui est une sorte d’embellissement, car quand les gens vont voir
une tombe embellie de cette façon ils vont croire que c’est quelqu’un de particulier ou un
saint. Ils risquent de l’invoquer et donc de faire du shirk.
Quant au faite de recouvrir la tombe de terre cuite ou de boue, il y a ikhtilaf :
- Certains disent que c’est détestable.
- D’autres pensent que c'est autorisé. Et l’avis de cheikh Al Albani est que c’est autorisé si il y
a une nécessité, car la sunna du prophète est que la tombe doit être élevée
d’un empan mais certaines terres sont sableuses et il suffit de quelques mois ou d’un grand
vent pour que le sable parte. Dans ce cas, il est donc autorisé d’utiliser de la terre ou de la
boue pour la mélanger au sable afin que ce soit rigide pour laisser la tombe toujours en

463
apparence.

" de s’assoir dessus " : Le prophète a dit dans un autre hadith : « Que
l’un d’entre vous s’assie sur du charbon qui lui brûle ses vêtements et déchiquete sa peau et
meilleur pour lui que de s’assoir sur une tombe » dans un autre hadith : « de marcher sur du
charbon rouge ou sur une épée ou de coudre les chaussures au pied, est préférable que de
marcher sur la tombe d’un musulman. » (rapporté par Ibn Majah, authentifié par cheikh Al
Albani)
Dans cette hadith on voit bien le juste milieu de cette religion où le Prophète
:
1 - Nous interdit d’abuser sur les tombes ou d’élever les morts au dessus de leur rang et de
leur grade mais
2 - Nous interdit de manquer de respect envers les tombes

" de construire dessus " : Que ce soit une chambre, un édifice, un emblème, une mosquée,
etc. Le prophète a interdit qu’on construise quoi que ce soit.

" ou de l'élever " : c'est-à-dire au dessus de ce qui est autoriser (1 empan).

" ou bien d’écrire dessus " : Comme par exemple : un tel fils de un tel mort tel date. En
islam on n’écrit pas sur les tombes sauf dans 1 cas : si de mettre une pierre n’est pas suffisant
pour reconnaitre la tome de son proche, comme lorsque le cimetière contient beaucoup de
tombes. Si cela est possible, on peut mettre plusieurs pierre mais si cela n’est plus efficace,
dans ce cas il est autorisé d’écrire sur la pierre quelques choses qui aide à reconnaitre la
tombe.

7 - Prier en direction de la tombe :

C’est-à-dire de mettre la tombe entre toi et la qibla, car le Prophète a dit : «


Ne priez pas vers les tombes... » (rapporté par Mouslim)

8 - Prier dans un cimetière :

Et ceci, même lorsqu'on ne prie pas en direction de la tombe.


Selon Abou Sa'id Al Khoudri , le prophète a dit : « La terre
est entièrement un lieu de prière, hormis les cimetières et les salles de bain. » (rapporté par
Abou daoud et At-Timidhi)

464
" hormis les salles de bain " : Et les toilettes entrent également dans ce hadith.

Exception faite pour celui qui n’a pas pu prier sur un mort car il n’était pas présent, il lui est
autorisé d’aller sur la tombe et de prier sur le mort comme la fait le prophète avec la femme
qui nettoyer la mosquée.

9 - Construire une mosquée sur la tombe :

La preuve est le hadith de Aicha (‫ )رضي هللا عنها‬qui a dit : « Durant la maladie [précédant sa
mort], le Prophète avait l'habitude de placer un de ses vêtements sur son visage, puis lorsque
celui-ci le gêner au point de l'étouffer, il l'ôtait et disait : « Que la malédiction d'Allah soit sur
les juifs et les chrétiens, car ils ont pris les tombes de leurs prophètes comme lieux de prière
», afin de mettre en garde contre le fait de se comporter de la sorte. Si ce n'avait été cette
recommandation, sa tombe aurait été creusée, à l'extérieur de sa demeure, mais l'on craignit
qu'elle ne soit adoptée comme lieu de prière. » (rapporté par Al Boukhar et Mouslim)

Concernant la tombe du prophète , il a été enterré là où il est mort (où était


son lit), car d’après Abou Bakr , le prophète a dit : « Les
prophètes sont enterrés à l’endroit où il aimerait être enterré. »
Et à l’époque du prophète sa maison était collée à la mosquée, mais à notre
époque, la mosquée a été agrandi du coté la maison, l'englobanr entièrement. Or ce qu’il faut
savoir c’est que la maison du prophète est bien délimitée par plusieurs
murs, grillages, et porte. Ainsi, elle ne fait pas partie de la mosquée.

10 - Prendre la tombe comme un lieu de fêtes ('Id) :

C'est-à-dire de visiter les tombes pendant des moments bien déterminés et dans des
événements bien connus pour adorer Allah à proximité de celle-ci. Donc de considérer
la tombe comme un lieu de fêtes pour faire des adorations même si c’est pour adorer Allah.

La preuve est le hadith de Abou Hourayra qui dit que le prophète


a dit : « Ne faites pas de vos demeures des tombes, et ne faites pas de ma
tombe un lieu de fête ('Id). Invoquez les bénédictions divines pour moi, car vos invocations me
parviennent où que vous soyez. » (Rapporté par Abû Dâwûd)

465
11 - De voyager pour visiter une tombe :

Abou Hourayra a dit : « Le prophète a dit : « Ne voyagez pas


sauf vers 3 mosquées : La mosquée sacrée , la mosquée du prophète et la
mosquée Al Aqsa. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

" la mosquée sacrée " : de La Mecque, " la mosquée du prophète ":à


Médine.
Ceux qui vont à Médine il faut que leur intention soit de prier dans la mosquée du prophète
et en aucun cas il ne faut que leur intention soit de visiter la tombe du
prophète , car il est interdit de voyager pour visiter une tombe.

12 - Allumer des bougies autour de la tombe :

Ceci car c’est une innovation que ne connaissait pas nos pieux prédécesseurs. En effet,
d’après Aicha (‫)رضي هللا عنها‬, le prophète a dit : « Toute innovation est
égarement, et tout égarement mène au Feu. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Et c’est aussi du gaspillage d’argent et le gaspillage est interdit en islam, car le prophète
a dit : « Allah déteste pour vous 3 choses : de dire untel a dit, de gaspiller
l’argent, et de poser trop de questions. » (rapporté par al Boukhari et Mouslim)

Notes de la retranscription :
Dans Kitabou Tawhid, le Cheykh Mohammed Ibn AbdelWahhab cite également cette parole
d'Ibn 'Abbas qui dit : « Le Prophète a maudit les femmes qui
visitent les tombes, ainsi que ceux qui prennent ces dernières comme lieux de prière et les
ornent de lampes. » (Rapporté par les auteurs des Sunan)

13 - Casser ou briser les os d’un défunt :

Le Prophète a dit : « Casser l’os d’un croyant mort est pareil que de lui
casser de son vivant. » (rapporté par AbouDawoud et Ibnou Majah)

466
Il faut donc respecter le mort. Pour appuyer cela il y a le récit où le prophète a vu un homme
qui creusait une tombe et fut arrêté par la découverte d'un os. Cet homme voulu casser l’os
pour continuer à creuser mais le prophète le lui interdit en lui disant : "
Pose-le et recouvre-le. "

Certains savants ont même dit que le mort ressent la douleur comme si il était vivant. Et ils
utilisent cela pour dire que les dons d’organe ne sont pas autorisé en Islam.

Cours n°8
Les innovations relatives aux rites funéraires

Le livre des rites funéraires se termine sur « Ce qui est interdit de faire vis-à-vis des tombes ».
Or le frère Abou Anas a jugé utile d’ajouter à cela les innovations relatives aux rites
funéraires, qu’il a pris du Livre « Ahkamoul Jana-iz wa bida’ahou » (les règles funéraires et
leurs innovations) du Cheykh Al Albani. Le cheykh a énuméré environ 260 innovations qui
sont liées ou en rapport avec les règles funéraires, afin de mettre en garde les gens. Nous n’en
citerons que quelqu’une incha’Allah.

Les innovations relatives aux rites funéraires :

L’innovation qui a été cité comme un égarement dans la religion est :

1 - Tout ce qui contredit la sounnah du Prophète, que ce soit des paroles, des actes ou des
croyances, même si elles émanent d’effort de certains savants.
2 – Tout ce que le Prophète a interdit et que les gens font pour adorer Allah.
3 – Tout acte d’adoration effectué sans aucune preuve, ni du Coran, ni de la sounnah, sauf ce
qui a été rapporté d’un compagnon.
4 – Tout ce qui a été ajouté aux innovations parmi les habitudes des mécréants.
5 – Ce que certains savants contemporains ont jugé comme étant préférable sans avoir de
preuve.
6 – Tout acte d’adoration dont la description n’a été rapporté que dans des hadiths faibles ou
mensongers.
7 – L’abus dans les actes d’adoration.
8 – Tout acte d’adoration que l’Islam a légiféré de façon générale mais que les gens ont
spécifié à des moments précis, ou des lieux précis, ou encore d’une façon précise.

467
Cheikh al Albani a divisé les innovations par thème : avant la mort, après la mort, au moment
du lavage, à l’enterrement.

1 - Avant la mort :

• Croire que les diables viennent a proximité de celui qui agonise, sous la forme de ses
parents, l’un ressemblant à un juif et l’autre à un chrétien, chacun d'eux lui ordonnant de le
suivre. Cette croyance est fausse et le hadith est Mawdou' (inventé).
• Poser le coran (un mushaf) au niveau de la tête de celui qui agonise.
• De lire sourate Yasin sur celui qui agonise.
• De diriger celui qui agonise en direction de la qibla.

2 - Après la mort :

• Certains expulsent les femmes qui ont leurs menstrues ou leurs lochies, ou ceux qui sont en
état de grande impureté. On leur dit de sortir et de s’éloigner du mort comme si c’était des
monstres ou des personnes indésirables. Ceci n’a aucune source dans l’islam.
• Ceux qui ont assisté à la mort de la personne délaissent le travail pendant 7 jours en pensant
que cela est interdit pour eux.
• Certains pensent que l’âme du défunt tourne autour de l’endroit où il est mort.
• De laisser une bougie auprès du défunt la nuit où il est mort et ceci jusqu’au lendemain.
• De poser des branches vertes dans la chambre où il est mort.
• De lire le coran sur le mort jusqu'à ce qu’on entame son lavage.
• Couper les ongles du mort et raser son pubis.
• De rentrer du coton dans son anus, sa gorge et son nez. On a parlé de ce sujet. Or, certains
morts connaissent des écoulements perpétuels et il est nécessaire de boucher les orifices avec
du coton afin de ne pas salir le linceul, Wa Allahu 3alem. Cheikh al Albani a cité cette
innovation dans le laps de temps qui est après la mort et non pas dans le lavage mortuaire et
les oulémas, en particulier les savants de ahl al hadith, sont très précis dans ce qu’ils disent.
Ainsi, il faut comprendre que Sheikh al Albani lorsqu’il cite le fait de couvrir les orifices avec
du coton, il parle d’après la mort car là il n’y a pas de nécessité. Mais concernant le lavage,
certains savants, comme cheikh Al outhemin, ont dit de façon claire et nette que cela était
autorisé lorsqu’il y en avait la nécessité. De même, pour le faite de couper les ongles avant le
lavage, cela n'est pas nécessaire, mais pendant le lavage, si cela est nécessaire, alors c’est
autoriser.
• De prendre du sable et de le verser sur les yeux du mort en disant a ce moment : « Ne
remplis les yeux des fils d’Adam que la terre et le sable. »
• Le faite que les proches du mort s’abstiennent de manger jusqu'à ce qu’il soit enterrer.
• De pleurer au moment du déjeuner et au moment du dîner.
• Certains laissent pousser leur barbe pour montrer leur tristesse suite à la perte d’un proche.
Or, se laisser pousser la barbe, est une chose vraie mais qui est faite pour une chose fausse, ce
468
qui est interdit en islam. En effet, l’homme doit se laisser pousser la barbe car le prophète
a dit : « Laissez pousser vos barbes... » dans plusieurs hadiths.
• Certains délaissent et n’utilisent pas l’eau qui est présente dans la maison où est mort le
défunt, car il pense que lorsque l’âme est sortie elle a plongé dedans.
• Certains ne mangent pas de viande cuite ou de viande grillée.
• Certains ne lavent pas les vêtements du mort jusqu’au 3ème jour en pensant que sa lui
évitera le châtiment de la tombe.
• Certains disent que celui qui meurt le jour du vendredi ou la nuit du vendredi ne sera châtié
qu’une heure et qu’ensuite le châtiment s’arrêtera et ne reviendra que le jour du jugement.
• D’annoncer la mort de quelqu’un en montant sur le minbar.
• Certains disent lorsqu’on leur annonce la mort de quelqu’un : « Al Fatiha 3ala rouhi foulan
» cest-à-dire : "la lecture de la Fatiha sur l’âme de telle personne" (qui est décédée). La sunna
du prophète lorsqu’on nous annonce la mort de quelqu’un est de dire « Ina
lillahi wa ina ilayhi raji3oun »

3 - Les innovations lors du lavage mortuaire :

• De poser du pain ainsi que de l’eau à l’endroit où a été lavé le mort et ceci dans les 3 nuits
qui ont suivi sa mort.
• Certains allument des bougies et des lampes à l’endroit où a été lavé le mort, pendant 7 nuit
etc.. et également dans l’endroit où est mort le défunt.
• De faire des rappels et des invocations bien précises lorsqu’ils lavent des membres bien
précis (une dou3a lorsqu’ils lavent ses mains, une dou3a lorsqu’ils lavent ses pieds…) ceci
n’a aucune source.
• D’élever sa voix en faisant du dhikr lors du lavage du mort ou lorsque son convoi funèbre
est suivi.
• De lâcher les cheveux de la femme et de les mettre entre ses seins, car la sunna du prophète
est de lui faire 3 nattes et de les mettre derrière.

4 - Les innovations en matière de linceul et lorsque l’on sort le mort pour l’emmener
au cimetière :

• D’écrire des invocations sur le linceul.


• D’embellir le convoi funèbre (fleurs, roses…).
• De porter des drapeaux devant les cortèges funèbres.
• De porter des couronnes, de mettre des roses et des photos du mort devant le cortège
funèbre.
• D’égorger un mouton au moment ou le mort est sorti de chez lui ou lorsqu'il est au niveau de
la porte.
• Certains prennent du pain et un mouton devant le cortège, puis égorgent le mouton une fois

469
le mort enterré et distribuent la viande et le pain aux gens.
• Certains pensent que quand le mort était quelqu’un de vertueux, sont corps s’allège et ceux
qui le portent ne ressentent pas le poids et le ramènent de façon rapide au cimetière.
• Certains sortent la sadaqa au moment ou le cortège funèbre est sorti.
• Certains disent qu’il faut absolument prendre d'abord le coté droit de la civière, certains
disent que c’est obligatoire, cela n’a aucune source dans la religion.
• De transporter le cortège funèbre de façon lente (cela ne fait pas parti de la sunna du
prophète , au contraire il faut s’empresser selon le hadith que la personne
soit vertueuse, pieuse ou non)
• De délaisser le rapprochement du cortège funèbre.
• De délaisser le silence lorsque l’on suit le cortège funèbre (et ceci que se soit en élevant la
voix en lisant du coran, des invocations ou autre…. Et encore plus interdit lorsque les gens
discutent entre eux.)
• De lire à voix haute des rappels du coran ou "al burda" (qui est un livre connu)
• De crier derrière le cortège funèbre : « Demandez le pardon d’Allah pour Lui qu’Allah vous
pardonne »
• Certains pensent que lorsqu’on porte le cortège funèbre d’une personne pieuse le cortège
s’arrêtera lorsqu’il passera a proximité d’une tombe d’une personne pieuse et cela même si
ceux qui le portent ne le veulent pas.
• De suivre le cortège funèbre en ayant un brûle parfum (le charbon utilisé pour brulé le
parfum)
• Certains font le Tawaf 7 fois avec salat al janaza.
• D’annoncer la venue du cortège funèbre au porte des mosquées.
• De transporter de façon systématique le mort dans une voiture et d’escorter également sont
cortège avec des voitures.
• Certains mettent les morts dans des chars (militaire).

5 - Les innovations en matière de prière sur le mort :

• De prier sur l’ensemble des morts des musulmans qui sont morts dans n’importe quel coin
de la terre et cela chaque jour après al maghreb, certains font cela (la prière de l’absent pour
l’ensemble des musulmans qui sont mort ce jour la)
• D’enlever ses sandales lors de la prière sur le mort même s’il n’y a pas de saletés, puis de
poser ses pieds dessus.
• De lire dou3a al istifta, cela n’a pas été rapporté dans la sunna du prophète
.

6 - Les innovations en matière d’enterrement et ce qui suit :

• De verser dans la tombe le sang de la bête qui a été égorgée au moment où le mort est sorti
de chez lui.
470
• De faire des invocations autour de la civière du mort avant son enterrement.
• De faire l’adhan au moment où le mort entre dans sa tombe.
• De mettre le mort en commençant par le devant de la tombe et non par l'avant de la tombe
où sera déposée sa tête (car on a vu que la sunna du prophète était de
commencer para rentrer le mort par la fin de la tombe qui est l’endroit ou seront ses pieds)
• De mettre un oreiller ou toute autre chose semblable pour le mort dans sa tombe.
• D’arroser le mort avec de l’eau de rose dans sa tombe.
• De lire sourate al Fatiha au niveau de la tête du mort dans sa tombe et de lire le début d’al
baqara au niveau de ses pieds.
• De lire du coran lorsque le mort est recouvert de terre.
• De faire at talqin (de dire la ilaha illa Allah) pour le mort (normalement on le fait pour celui
qui agonise afin qu'il le répète et d’autres savants ont dit de lui ordonner de dire la ilaha illa
Allah) mais une fois mort à quoi sert de faire pour lui at talqin.
• D’habiter pendant une certaine période près de l’endroit où le défunt a été enterré.
• Certains s’interdisent de rentrer chez eux après l’enterrement jusqu'à avoir effacé toutes les
traces du mort.
• De poser de la nourriture et des boissons au niveau de la tombe pour que les gens les
prennent.
• De faire l’aumône au niveau de la tombe.

7 - Les innovations en matière de condoléances :

• Faire les condoléances au niveau de la tombe.


• Se rassembler dans un endroit pour faire les condoléances.
• De restreindre les condoléances à 3 jours.
• D’inviter les gens à venir faire les condoléances chez les proches du mort.
• D’inviter les gens chez les proches de la famille le 1er jour le 7ème jour et le 40ème jour et
la 1ere année pour se remémorer le mort.
• Pour les proches du défunt, d’inviter les gens le 1er jeudi qui suit sa mort.
• De répondre à l’invitation des proches du mort pour manger.
• De faire des aumônes pour l’âme du mort pendant les mois de Cha'ban, Rajab et Ramadan.
• De monter une tente sur la tombe.
• De creuser la tombe avant notre mort.

8 - Les innovations concernant la visite des tombes :

• De visiter la tombe des parents tous les vendredis.


• De visiter les tombes le jour d’Achoura.
• De visiter les tombes la nuit du 15ème jour de Cha'ban et d’allumer du feu à proximité.
• D’aller visiter les tombes uniquement les 2 jours de fêtes ou bien le mois de Cha'ban , Rajab
ou Ramadan.

471
• De visiter les tombes uniquement le lundi et le jeudi.
• Certains, avant d’entrer dans le cimetière, s’arrêtent, baissent leur tête et se concentrent
comme si ils attendaient l’autorisation de rentrer (non rentre directement)
• Certains se lèvent devant la tombe et posent leurs mains sur la poitrine comme si ils priaient
puis s’assoient.
• Certains font at tayamoum lorsqu’ils vont visiter les tombes.
• Lire sourate al Fatiha pour les morts.
• Lire sourate Yasin dans les cimetières.
• Lire sourate al Ikhlas 11 fois lorsqu'on visite les tombes.
• Lorsque certains passent dans les cimetières des gens du livre (des kouffars), ils lisent : «
Ceux qui ont mécru prétendent qu’ ils ne seront point ressuscités. Dis : "Mais si ! Par mon
Seigneur ! Vous serez très certainement ressuscités » (Sourate Taghaboune, v 7).
• De crier La ilaha illa Allah entre les tombes.
• De considérer comme sacré ceux qu’il y a autours de la tombe de la personne pieuse, comme
les arbres, les pierres et de croire que celui qui coupe un arbre, sera atteint d’un mal.
• Certains arrosent d’eau la tombe de la femme qui est morte en laissant son mari et une fois
son mari s’étant remarié, ils versent de l’eau dans la tombe de la femme en disant que cela
éteint le feu de la jalousie.
• De voyager pour aller visiter les tombes des prophètes et des pieux.
• Embellir la tombe.
• De prendre un mushaf au cimetière et de lire sur le mort.
• D’essuyer ou de frotter la tombe ou bien de l’embrasser.
• D’égorger au pied de la tombe.
• De se diriger lors de l’invocation qui est faite dans le cimetière vers la tombe d’un homme
pieux.
• Certains s’interdisent de tourner le dos de la tombe d’un homme pieux.
• D’utiliser ou de prendre le mort comme un intermédiaire avec Allah lors des invocations.
• Sotir du cimetière en marchant à reculons.
• De mettre du plâtre sur les tombes.
• De graver le nom du mort et la date de sa mort sur sa tombe.
• De construire une mosquée ou monument sur les tombes.
• De se diriger vers la tombe pendant la prière en tournant le dos à la qibla.
• De voyager pour aller visiter la tombe du prophète .
• De prendre le prophète comme intermédiaire pendant les invocations.
• D’essuyer ou de passer la main sur la tombe du prophète .
• De tourner autour (tawaf) de la tombe du prophète .
• Ou de mettre ses mains ou d’attraper les barres de fer qui entoure la tombe du prophète
.
• De rester longtemps debout devant la tombe du prophète pour invoquer
en sa faveur et ceci en se mettant devant sa tombe.

472
• De se rassembler autour de la tombe du prophète pour lire du coran ou
des poèmes.
• Certains disent qu’il n’y a pas de différence quant au prophète , qu’il soit
mort ou vivant dans sa connaissance qu’il a de la communauté, il connait
l’état de sa communauté, leur problème ou ce qui les rend malheureux. Or, c’est une croyance
fausse.

Voici une partie des innovations que Cheikh al Albani a citées dans son livre.

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- Le livre du Testament -

Cours n°1 - Le livre du testament - La part de bien qu’il est autorisé de tester - La définition
du testament - Son jugement - Point de testament à l’héritier - Quand le testament est-il
obligatoire ? - Ce qui doit être inscrit dans le testament

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Cours n°1
Le livre du testament - La définition du testament - Son jugement - La part de
bien qu’il est autorisé de tester - Point de testament à l’héritier - Quand le
testament est-il obligatoire ? - Ce qui doit être inscrit dans le testament

La définition du testament :

En langue arabe : d’Al Wassîyyatu c’est le fait de faire suivre quelque chose. Celui qui
fait son testament fait suivre ce qu’il y avait dans son vivant après sa mort, c’est-à-dire que les
biens qu’il avait en sa possession, il les fait suivre après sa mort.
El Wassîya veut aussi également dire « l’ordre », le fait d’ordonner. Comme Allah a dit
dans la sourate Al Baqara : « Lorsqu’Ibrahîm a ordonné à ses enfants de n’adorer que Lui »

En Islam : El Wassîyya (le Testament) c’est le fait qu’une personne donne à une autre un
bien ou une dette ou un service. Et ceci pour que celui à qui on a fait le testament ou celui à
qui on a légué le bien puisse en profiter après la mort de celui qui fait le testament. Tant que
celui qui fait le testament n’est pas mort, celui qui bénéficiera de ses biens ne peut en profiter.

- Un bien : Cela peut-être de l’argent, une maison, quelque chose d’existant.


- Une dette : Par exemple en disant : « J’ai une dette de telle somme envers telle personne »
ou bien de dire : « Telle personne a une dette envers moi » s’il y a besoin de récupérer
quelque chose. Ou alors de dire : « La dette qu’untel a envers moi : je l’annule. »
- Un service : Exemple : « Je permets à untel d’habiter dans mon appartement qui se situe à
telle adresse pour le service », le défunt autorise telle personne à loger dans son appartement
sans le lui donner.

Son Jugement :

Le testament est obligatoire pour celui qui a un bien et qu’il veut léguer.

Allah a dit : « On vous a prescrit, quand la mort est proche de l’un de vous et s’il laisse
des biens, de faire un testament en règle en faveur de ses père et mère et de ses plus proches.
C’est un devoir pour les pieux. » (Sourate Al Baqara, v. 180)

475
« On vous a prescrit » : C’est donc une obligation.

« s’il laisse des biens » : Pour faire un testament il faut avoir des biens à léguer. Celui qui
n’a pas de bien à léguer, il n’est pas dans l’obligation d’en faire un.

Mais la plupart des savants considèrent le testament comme Mustahab (préférable) et non
comme obligatoire.

Comment peut-on rassembler le verset 180 de la Sourate Al Baqara où Allah dit : « …faire un
testament en règle en faveur de ses père et mère… » avec le hadîth authentique du Prophète
, lorsqu’il dit : « Point de testament pour l’héritier » ?

Car ceux qui héritent sont :


El oussoul (Les bases) : à savoir les pères et mères, les grands-pères et les grands-mères.
El Fourou3 (Les enfants) : garçons et filles ainsi que leur descendance.
El Hawashi : les frères et les sœurs.

Les parents sont donc des héritiers mais pourquoi Allah ta 'ala a-t-Il dit que c’est une
obligation de leur faire une wassîyya et le Prophète nous dit : « Point de
testament pour l’héritier » ?

Il y a divergence des savants à ce sujet :


La plupart des savants considèrent que ce verset a été abrogé par les 3 versets de l’héritage
qui sont dans la surate An-Nissa.

D’autres savants, notamment ‘Abdullah Ibn ‘Abbas , disent que ce verset n’est
pas abrogé et que l’on peut faire un testament pour les parents lorsque ceux-ci ne sont pas
héritiers.
Par exemple lorsque les parents ne sont pas musulmans, car parmi les choses qui interdisent
l’héritage, il y a la différence de religion. En effet, le musulman n’hérite pas du non
musulman et le non musulman n’hérite pas du musulman. Donc des parents non musulmans
n’hériteront pas de leur fils musulman.
‘Abdullah Ibn ‘Abbas a dit que ce verset concernait les parents qui n’étaient pas
héritiers et qu’à ceux-là il leur était autorisé de leur léguer des biens comme il est autorisé aux
parents non musulmans de léguer des biens à leur enfant musulman.

Il y a donc une différence entre l’héritage et le testament.

On ne peut léguer quelque chose à un héritier parce qu’Allah a déjà fixé les parts des

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héritiers et le fait de donner quelque chose en plus que ce qui a déjà été légué à cet héritier-là,
fait que l’on enfreint le partage qu’Allah a cité dans la sourate An-Nissa et c’est pour cela que
le Prophète a dit : « Point de testament pour l’héritier ».
Il est donc permis de léguer des biens à des personnes qui ne sont pas héritières.

La condition dans le testament est qu’il n’est pas permis de léguer plus que le tiers de tes
biens (de ton patrimoine).

Les savants disent que le testament contient les 5 jugements en Islam, qui sont : l’interdit,
l’obligatoire, le recommandé, le détestable, l’autorisé. Ces cinq jugements peuvent
s’appliquer au testament c’est-à-dire qu’un testament peut être :
- Interdit : léguer plus que le tiers, ou un bien pour une utilisation interdite (exemple : « Je
loue tel local pour en faire une cave à vin. »)
- Recommandé ou obligatoire : léguer un bien à ses proches qui ne sont pas ses héritiers
(recommandé pour certains et obligatoire pour d’autres : cf. la divergence citée plus haut).
- Détestable ou déconseillé : pour un pauvre qui n’a pas grand-chose en sa possession et qui
lègue un bien en laissant des héritiers nécessiteux.
- Autorisé : pour le testament du pauvre qui a des héritiers riches.

L’auteur cite ensuite ce hadith de ‘Abdallah Ibn ‘Amr , qui dit que le Prophète
a dit : « La personne musulmane qui a quelque chose à léguer, il ne lui
appartient pas de rester deux nuits sans que son testament ne soit écrit auprès de lui. »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

Dans une autre version du hadîth : « Il n’appartient pas à un musulman qui a quelque chose
qu’il désire léguer dans son testament, de rester deux nuits sans que son testament ne soit
écrit auprès de lui ». (Authentique rapporté par Al Bukhaarî et Muslim)

« rester deux nuits » : C’est-à-dire qu’il faut faire cela le plus vite possible. D’autres
savants disent que la personne a deux nuits pour pouvoir écrire son testament et réfléchir à qui
donner tel ou tel bien.

« sans que son testament ne soit écrit auprès de lui » : c’est-à-dire qu’il sache où il est,
qu’il soit en lieu sûr, dans un endroit protégé et qu’il puisse le corriger à tout moment. Car il
est permis de modifier, corriger ou même d’annuler un testament tant que tu es en vie et les
savants disent même : « Tant que ton âme n’a pas atteint la gorge ».

On déduit de ce hadith :
- L’Islam nous encourage à faire les choses dès que possible et à ne pas les retarder.

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- La divergence sur le jugement du testament, car le prophète a dit : « S’il
désire » ce qui prouve que cela n’est pas obligatoire. D’autres savants ont dit que la volonté
dans ce hadîth revient à son acte et non pas au jugement de celui-ci. Exemple : « Lorsque tu
veux prier, fais tes ablutions ». Cela ne veut pas dire que la prière n’est pas obligatoire.

- Il est autorisé de prendre en compte l’écriture d’une personne lorsque celle-ci est
authentifiée.

- L’écriture doit être authentifiée, soit elle ne fait l’ombre d’aucun doute, soit il est permis de
légaliser le testament auprès des autorités pour qu’il soit officiel et reconnu comme tel.

- Il est conseiller au musulman de garder précieusement ses papiers administratifs.

La part de bien qu’il est autorisé de tester :

Selon Sa’d Ibn Abî Waqâs : « Le Prophète est venu me rendre


visite lorsque j’étais à Mekka et lui, il déteste mourir sur la terre d’où il a émigré. » Le
Prophète a dit : « Qu’Allah fasse miséricorde au fils de ‘Afra » (qui était
mort à Mekka.) J’ai dit : « O Envoyé d’Allah, dois-je léguer dans mon testament l’ensemble
de mes biens ? » Le Prophète a dit : « Non. » J’ai dit : « La moitié ? » Il
a dit : « non » J’ai dit : « Le tiers ? » et le Prophète a dit
: « Le tiers, et le tiers est beaucoup trop. Que tu laisses tes héritiers riches est meilleur que de
les laisser pauvres et qu’ils tendent la main aux gens (en mendiant). Et saches qu’à chaque
fois que tu fais une dépense pour ta famille, c’est une aumône, même la bouchée que tu mets
dans la bouche de ta femme. Et Allah t’élèvera peut-être et tu profiteras à des gens et d’autres
souffriront de toi » .»

« il déteste mourir sur la terre d’où il a émigré » : Le Prophète et ses


Compagnons détestaient mourir sur la terre d’où ils avaient émigré. Sa’d Ibn Abî Waqâs
était un Muhâjir et lorsqu’il est tombé malade il eu peur de mourir à Mekka.

« Et Allah t’élèvera peut être » : Cela veut dire : « Peut être qu’Allah te guérira et fera en
sorte que tu vives longtemps ». C’est effectivement ce qui s’est passé, car Sa’d Ibn Abî
Waqâs a vécu après cela plus de 40 années (45 ans précisément). Il est mort l’année 55 H et il
a eu cette maladie en l’an 10 de l’Hégire.

« Et tu profiteras à des gens » : Sa’d Ibn Abî Waqâs a effectivement profité à

478
des gens et notamment lorsqu’il était chef de guerre dans les batailles et les croisades dans
lesquelles les musulmans ont combattu les Perses.

« et d’autres souffriront de toi » : c’est-à-dire des gens parmi les polythéistes.

Et Sa’d Ibn Abî Waqâs n’avait qu’une fille le jour où il a voulu écrire son
testament.
Dans ce hadîth, les savants ont déduit de façon claire que la limite dans les biens qu’il est
autorisé de léguer dans le testament est d’un tiers, ce qui est déjà beaucoup.

C’est pour cela qu’Abû Bakr , ordonnait aux gens de ne donner que le 5ème car
il disait : « C’est la part d’Allah dans le butin ».
« Et sachez que lorsque vous acquerrez des butins, le 5ème revient à Allah ».

Point de testament à l’héritier :

Selon Abû Oumâma Al Bahili qui dit : « J’ai entendu l’Envoyé d’Allah
dire dans son discours du Jour du Pèlerinage d’adieu : « Allah a donné à
chacun son droit : Point de testament pour l’héritier ! » » (Rapporté par Ibnou Majah, Abou
Dawoud et At.Tirmidhi)

Est-ce qu’une personne a le droit de léguer un bien à un héritier s’il a l’accord des autres ?
Exemple : Un père a trois enfants : les deux plus grands travaillent et ont des revenus aisés
tandis que le dernier est pauvre. Le père réunit ses enfants et dit qu’il aimerait léguer une
partie de ses biens à son enfant qui est pauvre. Il leur demande l’autorisation pour finir.

Il y a divergence à ce sujet et cette dernière a lieu sur le hadîth du Prophète


dans une version où il dit : « Sauf si les héritiers le veulent et l’autorisent » .

Les savants qui ont considéré ce hadîth comme hassan, l’ont pris en compte et ont dit qu’il
était autorisé de faire un testament à un héritier à condition que tous les héritiers soient
d’accord et l’acceptent.

D’autres savants, comme sheykh Al Albany, ont dit que le hadîth était faible et que cela
n’était pas permis.

Et d’autres savants encore n’ont pas pris en compte ce hadîth et ont dit qu’il n’était pas permis
de faire cela car Allah a donné à chacun sa part. En faisant ce genre de demande, les
479
héritiers peuvent accepter mais à contre cœur et cela peut être une source de problème par la
suite.

Ceux qui l’interdisent (et c’est l’avis le plus sûr) disent que ce n’est pas autorisé car le bien
légué dans le testament devient la propriété de la personne après la mort et ici, le père
demande à ses héritiers de se prononcer sur quelque chose qui ne leur appartient pas encore,
donc on ne peut pas prendre en compte la parole de quelqu’un qui se prononce sur quelque
chose qui à la base ne lui appartient pas.

Ce qui doit être inscrit dans le testament :

Anas , a dit : « Ils (les Compagnons du Prophète ) écrivaient


dans leur testament : « Bismillahi Ar.Rahmani Ar.Rahim [Au nom d’Allah, le Tout
Miséricordieux, le Très Miséricordieux] Ceci est ce que teste untel fils d’untel. J’atteste qu’il
n’y a de vraie divinité digne d’être adorée qu’Allah, Seul sans ne rien Lui associer et que
Muhammad est Son Prophète et Son Envoyé, Son Esclave et Son Envoyé, que l’heure
arrivera, point de doute dans cela, et qu’Allah ressuscitera ce qu’il y a dans les tombes. Je
conseille à ceux que je laisse derrière moi parmi les membres de ma famille de craindre Allah
et de se réconcilier entre eux, d’obéir à Allah et à Son Envoyé s’ils sont croyants. Je leur
ordonne ce qu’a ordonné Ibrahîm à ses enfants ainsi que Ya’qoûb : « O mes enfants ! Allah a
choisi pour vous la religion : ne mourez qu’en étant Musulman ». » (Athar sahîh rapporté par
Al Bayhaqî dans ses sunans.)

« Ceci est ce que teste untel fils d’untel » : ici c’est celui qui rédige le testament qui parle.

Les savants appellent ceci le testament général, c’est-à-dire que ce sont les conseils généraux
qu’adresse la personne à ceux qu’il va laisser derrière lui après sa mort parmi les membres de
sa famille.

Après avoir écrit ceci, il y a à écrire ce que la personne souhaite, ce qu’elle veut léguer
comme bien à telle et telle personne, ce qu’elle a comme dette et ce qu’elle efface comme
dette etc.
Les savants disent que vu l’époque à laquelle on vit, où les innovations sont répandues, il est
bon de conseiller les membres de sa famille de s’accrocher à la sunnah du Prophète et
également d’exprimer le souhait de vouloir avoir des funérailles qui soient en totale
concordance avec la sunnah et qu’il n’y ait, dans ses funérailles, ni innovations, ni
associationnisme, ni désobéissance à Allah .
Il peut aussi dire tous ses souhaits comme par exemple : « Je veux qu’untel me lave, qu’untel
s’occupe de mon linceul, etc »

480
Dans son testament, sheykh Al Albany a cité le nom d’un de ses voisins qu’il
considérait comme une personne pieuse et qu’il souhaitait que ce soit lui qui le lave.
Le testament et les souhaits du défunt doivent être appliqués.

Quand le testament est-il applicable ?

Les biens qui sont légués dans le testament reviennent à celui à qui on a légué qu’après la
mort du testateur et après le remboursement des dettes. Si le remboursement des dettes utilise
l’ensemble des biens laissés par le défunt, alors celui à qui il a légué un bien n’aura rien.

La preuve est le hadîth de ‘Alî qui dit : « Le Prophète a jugé


que la dette précéde le testament, et vous lisez ceci (dans le Coran) : « ceci après un bien
qu’il a légué dans son testament ou une dette ». » (rapporte par Ibn Hajra et At-Tirmidhi)

Allah a commencé par citer le testament et ensuite la dette. Le Prophète


a jugé que la dette précédait le testament. Comment pouvons-nous réunir le
hadîth et le verset ?

Les savants disent qu’Allah a commencé par le testament pour mettre en garde ceux qui
seraient amenés à ne pas le mettre en pratique et à cacher des biens qui doivent être donnés à
autrui. Car pour ce qui est de la dette, quelqu’un la réclamera mais personne ne réclamera le
testament car personne ne sait ce qui est contenu dans un testament, ce dernier n’est connu
que lorsque la personne décède.
Les savants disent que c’est pour cela qu’Allah a commencé par le testament car c’est
quelque chose qui n’est pas demandée, réclamée par les gens et c’est donc une chose sur
laquelle les gens, et en particulier les héritiers, doivent être très prudents et ne doivent pas
prendre les biens qui ne leur appartiennent pas.

Quant au hadîth, il est clair, le testament vient après les dettes. Les savants ont un mot qui se
tient sur 4 lettres et qui montre l’ordre de priorité des biens du défunt : cet ordre est réuni dans
le mot « tadûmu » => ta-del-waw-mim
- Ta comme Tajhiz : Toutes les dépenses du linceul et de l’enterrement doivent être issues de
l’argent du défunt.
- Del comme dayn (dette)
- Waw comme wassîyya (testament)
- Mim comme mirath (l’héritage).

481
Puis l’auteur fait deux Remarques :

1ère remarque :

Lorsque ce qui est connu de la plupart des gens à notre époque étant l’innovation dans notre
religion et en particulier tout ce qui concerne les funérailles, il fait donc partie des obligations
pour les Musulmans d’inscrire cela dans son testament et de demander à ce que ses funérailles
et son enterrement soient réalisés en concordance avec la sunnah du Prophète
et ceci en appliquant la parole d’Allah lorsqu’Il dit : « Ô vous qui
avez cru! Préservez vos personnes et vos familles, d’un Feu dont le combustible sera les gens
et les pierres, surveillé par des Anges rudes, durs, ne désobéissant jamais à Allah en ce qu’Il
leur commande, et faisant strictement ce qu’on leur ordonne.» (Sourat At-Tahrîm, v. 6)

C’est pour cela que les Compagnons du Prophète inscrivaient cela dans
leur testament. Les athars à ce sujet sont nombreux et, parmi eux : La parole de ‘Amr ibnu
Sa’d ibn Abî Waqâs que son père a dit dans la maladie qui a précédée sa mort : «
Entrez-moi dans al-Lahd, et fermez-le avec des briques de terre cuite comme cela a été fait
pour le Prophète. »

(Lahd : fait de creuser un trou dans la tombe et un autre sur le côté)

2ème remarque :

Lorsqu’un homme a des enfants héritiers qui sont morts durant son vivant, il doit alors
inscrire dans son testament pour les petits-enfants ce que devait percevoir le mort (c’est-à-dire
l’enfant) ou de donner une partie de son argent dans la limite du tiers. Si cet homme meurt
sans avoir inscrit cela dans son testament pour ses petits-enfants, alors on doit leur donner ce
qui doit être leur dû car ceci est une dette. C’est ce qui est appliqué dans les tribunaux actuels.

Les cinq choses qui annulent le testament :

(C’est 5 choses ne sont pas cité par l’auteur du livre, il s’agit d’un ajout du frère)

1 - La rétraction du testateur :
Celui qui rédige son testament a le droit de modifier, ajouter, enlever, annuler son testament et
ceci tant que l’âme n’atteint pas la gorge, car le repentir de celui dont l’âme a atteint la gorge
n’est pas accepté et ses actes ne sont plus comptés pour lui.

2 - Lorsque celui à qui on lègue décède avant le testateur :

482
Le testateur lègue un bien à une personne qui meurt avant lui, là la chose léguée est annulée.

3 - Lorsque celui à qui on a légué le bien tue le testateur :


Le testament est annulé. Une personne peut très bien savoir ce que le testateur lui a légué dans
son testament et désire le tuer pour pouvoir récupérer les biens le plus vite possible. Les
savants disent qu’il n’a pas le bien, qu’il le tue volontairement ou involontairement.

4 - Celui à qui on a légué refuse le bien qui lui est légué :


Le testateur lègue une maison à quelqu’un et lorsqu’il décède, le bénéficiaire de la maison la
refuse. Cette maison revient alors à l’héritage c’est-à-dire qu’elle est considérée comme objet
dans l’héritage. Et s’il accepte et qu’une semaine plus tard il ne la veut plus, cette dernière
n’est plus un héritage mais une donation.
La différence entre l’héritage et la donation c’est que dans l’héritage, la part du garçon est le
double de celle de la fille mais dans la donation les parts sont équitables.
Pourquoi est-ce une donation et non pas un héritage ? Dans le premier cas c’est un héritage
car la personne n’a pas accepté d’office. Le bien n’a donc jamais été le sien.
Dans le deuxième cas, il a accepté la maison qui est devenue sa propriété. Une semaine après,
il revient sur sa décision alors ce n’est plus un héritage mais un bien qu’il restitue ou qu’il
donne aux héritiers.

5 - Le bien légué n’est plus existant :


Lorsqu’il a été volé, brûlé dans un incendie, perdu … . On ne donne rien en échange car si le
bien disparaît, le bien légué devient nul automatiquement.

483
- Le livre des Nourritures -

Cours n°1- Le livre des nourritures – Définition – La base dans les nourritures est
l’autorisation – Les nourritures interdites – Ce qui a le même jugement que la bête morte –
Quels sont les exceptions dans les bêtes mortes et les sangs ? - L’interdiction de l’âne
domestique – L’interdiction de consommer les animaux dotés de crocs ou de serres –
L’interdiction de « Al Jallalah » (Animal se nourrissant en majorité de souillure et choses
malsaines) – Quand « Al Jallalah » devient licite.

Cours n°2 - Chapitre de l’autorisation de consommer l’interdit en cas de force majeur – Le


sacrifice religieux – Sa définition – Les personnes dont les sacrifices sont licites – Les outils à
utiliser pour le sacrifice.

Cours n°3 – La description du sacrifice - Chapitre du sacrifice de l’embryon animal –


Prononcer le nom d’Allah lors du sacrifice – Diriger la bête en direction de la Qibla - Chapitre
de la chasse – Les armes à utiliser pour la chasse – La chasse avec un chien non dressé à la
chasse – Lorsque la proie tombe dans l’eau – Lorsque la proie disparaît pendant deux ou trois
jours.

Cours n°4 - Chapitre du sacrifice de « ‘Id Al Adha » - Définition et Jugement – Quelle bête
peux t-on sacrifier ? - Pour combien de personne suffisent chamelle et vache ? – La brebis
suffit pour un homme et sa famille – Les bêtes qui ne valent pas pour le sacrifice de « ‘Id Al
Adha ».

Cours n°5 - Chapitre de la « ‘Aqiqa » - Définition - Son moment – Les recommandations à


l’égard du nouveau né.

484
Cours n°1
Le livre des nourritures – Définition – La base dans les nourritures est
l’autorisation – Les nourritures interdites – Ce qui a le même jugement que la
bête morte – Quels sont les exceptions dans les bêtes mortes et les sangs ? -
L’interdiction de l’âne domestique – L’interdiction de consommer les animaux
dotés de crocs ou de serres – L’interdiction de « Al Jallalah » (Animal se
nourrissant en majorité de souillure et choses malsaines) – Quand « Al Jallalah
» devient licite.

Définition du la nourriture :

ْ َ‫ )األ‬est le pluriel de Ta3âm (‫)طَ َعام‬, qui signifie le nourriture.


Al aT3ima (‫ط ِع َمة‬
C’est ce que l’être humain mange comme nourriture, que cette nourriture fasse partie des
denrées non périssables comme le blé, l’orge, etc ou tout autre chose avec laquelle se nourrit
l’être humain.

D’autres savants disent que Al aT3ima englobe ce qui se mange et ce qui se boit car ils
considèrent que ce qui se boit est considéré comme de la nourriture. Pour montrer cela
certains savants se sont appuyés sur un verset de Sourat Al Baqarah :
Allah (‫ )تعالى‬a cité l’histoire de Talout et de Dawoud ‘alayhi salam et dit : « Celui qui en boit
ne fait pas parti des miens et celui qui ne le mange pas fait parti des miens. »
Les savants ont donc déduit que le fait de boire était aussi considéré comme de la nourriture.

La nourriture : une faiblesse de l’être humain

Le fait que l’être humain mange fait parti de sa nature. C’est une preuve que l’être humain est
faible car il a besoin de se nourrir pour vivre. C’est pour cela qu’Allah (‫ )تعالى‬a dit en parlant
de Jésus (‫ )عليه السلم‬et Maryam : « Ils mangeaient la nourriture. » Cela est une preuve contre les
chrétiens qui considèrent Issa comme une divinité.

Allah (‫ )تعالى‬fait l’éloge de lui-même en disant : « C’est Allah qui donne à manger et lui ne
mange pas. »

Le fait de ne pas se nourrir est aussi une faiblesse de l’être humain car c’est un défaut. Ne pas
se nourrir ne fait pas parti de la nature de l’homme. De même que le sommeil est également

485
une faiblesse pour l’homme. Mais le manque de sommeil est aussi une faiblesse. Allah (‫)تعالى‬
dit dans le verset du trône : « Ni somnolence ni sommeil ne Le saisissent. »
Ceci est une éloge d’Allah (‫ )تعالى‬et ceci fait parti de ses attributs les plus parfaits. C’est le fait
d’attribuer à Allah (‫ )تعالى‬les meilleurs attributs et le fait de nier tout attribut de faiblesse.
Et parmi les attributs de faiblesse il y a notamment le sommeil et la nourriture.

La base dans les nourritures est l’autorisation :

Allah (‫ )تعالى‬dit : « Ô gens ! De ce qui existe sur la terre, mangez le licite et le pur ; ne suivez
point les pas du Diable car il est vraiment pour vous, un ennemi déclaré. » (Sourate Al
Baqara, verset 168)

Ainsi les savants ont déduit cela de ce verset ! Et de même pour les boissons la base est
l’autorisation jusqu'à preuve du contraire.

Nous avons donc le droit de boire ou manger tout ce que l’on souhaite à condition que cela
n’ait pas été interdit par Allah (‫ )تعالى‬ou son prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Si quelqu’un dit « tu
n’as pas le droit de manger ou boire telle ou telle chose » une preuve doit être apportée. S’il y
a un débat entre 2 personnes suite à cela, et qu’aucune preuve n’est apporté, celui qui aura
raison est celui qui dit que cela est autorisé, car la base est l’autorisation.

Interdire une nourriture sans preuve :

Allah (‫ )تعالى‬dit également : « Et mangez et buvez; et ne commettez pas d'excès, car Il [Allah]
n'aime pas ceux qui commettent des excès. * Dis : « Qui a interdit la parure d’Allah, qu'Il a
produite pour Ses serviteurs, ainsi que les bonnes nourritures ? » (Sourate Al A’raf, verset 31
et 32)

« parure » : Ce dernier verset signifie : « Qui se permettrait d’interdire les parures qu’Allah
(‫ )تعالى‬a produite pour ses serviteurs ? » Les savants ont expliqué que le terme « parure » qui
signifie les vêtements et la base dans les vêtements est également l’autorisation jusqu'à la
preuve du contraire.

Dans les nourritures, il n’est donc interdit que ce qu’Allah a interdit dans son livre ou ce qu’a
interdit son prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Et le fait d’interdire ce qu’Allah n’a pas interdit est un
mensonge sur Allah. La preuve est la parole d’Allah : « Que dites-vous de ce qu’Allah a fait
descendre pour vous comme subsistance et dont vous avez alors fait des choses licites et des
choses interdites ? - Dis : « Est-ce Allah qui vous l'a permis ? Ou bien forgez vous (des
mensonges) contre Allah ? » * Et que penseront, au Jour de la Résurrection, ceux qui forgent
486
le mensonge contre Allah ? » (Sourate Younous, versets 59-60)

« Est-ce Allah qui vous l'a permis ? » : Autrement dit : est-ce Allah (‫ )تعالى‬qui vous a
permis de dire cela ? Avez-vous une preuve dans le Coran ou la Sunna qui vous permet de
dire que ceci est interdit ou bien dites vous un mensonge contre Allah (‫? )تعالى‬

Et Allah (‫ )تعالى‬dit aussi : « Et ne dites pas, conformément aux mensonges proférés par vos
langues : « Ceci est licite, et cela est illicite », pour forger le mensonge contre Allah. Certes,
ceux qui forgent le mensonge contre Allah ne réussiront pas. * Ce sera pour eux une piètre
jouissance, mais un douloureux châtiment les attend. » (Sourate An-Nahl, versets 116 à 117)
Ces versets sont claires et sont une mise en garde forte contre toute personne qui s’avance à
autoriser ou interdire à tout va tout ce qui lui passe par la tête sans preuve du livre d’Allah ni
de la sunna du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

Cette personne doit craindre Allah (‫ )تعالى‬et doit savoir qu’il sera questionné sur toute parole
qu’il aura prononcée et sur tout jugement contraire à la loi d’Allah qu’il aura proféré.

Chapitre des nourritures interdites à la consommation :

1er verset :

Allah (‫ )تعالى‬dit : « Qu'avez-vous à ne pas manger de ce sur quoi le nom de Allah a été
prononcé ? Alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous a interdit, à moins que vous ne soyez
contraints d'y recourir. » (Sourat Al-An'am, verset 119)

« Qu'avez-vous à ne pas manger… » : Ceci veut dire : Pourquoi avez-vous un doute pour
consommer une viande qui a été égorgée en prononçant le nom d’Allah alors qu’Allah (‫)تعالى‬
a détaillé de façon précise dans le coran les choses qui nous sont interdite à la consommation.

« Alors qu'Il vous a détaillé ce qu'Il vous a interdit » : Pourquoi Allah (‫ )تعالى‬a-t-Il décrit les
choses interdites de façon précise et non les choses autorisées ? Car les choses autorisées sont
beaucoup plus nombreuses que les choses interdites. Donc il est plus facile et plus logique de
détailler ce qui est interdit et nous comprenons que tout ce qui n’est pas cité est donc licite.
Ceci est une preuve contre ceux qui disent « en Islam tout est interdit ».

2ème verset :

Allah (‫ )تعالى‬nous a donc décrit de façon précise, d’une précision qui est suffisante, les choses
487
qui nous sont interdites.
Allah (‫ )تعالى‬dit : « Vous sont interdits la bête trouvée morte, le sang, la chair de porc, ce sur
quoi on a invoqué un autre nom que celui d’Allah, la bête étouffée, la bête assommée ou
morte d'une chute ou morte d'un coup de corne, et celle qu'une bête féroce a dévorée - sauf
celle que vous égorgez avant qu'elle ne soit morte -. (Vous sont interdits aussi la bête) qu'on a
immolée sur les pierres dressées, ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen
de flèches. Car cela est perversité. (…) » (Sourat Al Ma’idah, verset 3)

« Vous sont interdit » : C’est Allah aza wajjal qui a interdit.

« La bête trouvée morte » : Les savants disent que c’est la bête qui est morte contre son gré
ou une bête qui est morte de mort naturelle, c'est-à-dire une mort non causée par une cause
extérieure. Les savants disent aussi que c’est toute bête égorgée de façon non islamique (ex :
une bête égorgée sans prononcer le nom d’Allah (‫))تعالى‬. De même une personne qui prononce
le nom d’Allah (‫ )تعالى‬mais qui n’égorge pas la bête comme elle aurait du être égorgée et
d’une manière contraire aux préceptes de l’islam.
Les savants ont divergé concernant l’égorgement :
- Certains disent : « c’est trancher l’œsophage. »
- D’autres disent : « C’est trancher les veines jugulaires » : grosses veines qui suivent la
trajectoire de l’œsophage.
- Ou d’autres encore disent : « trancher la gorge ».

Certains disent qu’il faut au moins 3 de ses 4 choses sectionnées, d’autres disent 4/4. L’avis le
plus sur wa Allahu a’llem c’est que le minimum est que les veines jugulaires soient tranchées.
Si le reste est tranché cela est meilleur mais si seulement les deux veines sont sectionnées cela
suffit pour considérer l’égorgement comme islamique.

« Le sang » : Les savants disent qu’Allah (‫ )تعالى‬a expliqué le terme « sang » dans un autre
verset : « ou le sang qu'on a fait couler. » (Sourat An An’am, verset 145) c'est-à-dire le sang
qui jaillit, qui coule lors de l’égorgement, c’est ce sang-là qui est interdit. En effet, le reste du
sang qui se trouve dans le corps est autorisé à la consommation.
Un autre sang est interdit, c’est celui de la bête qui n’est pas morte car à l’époque anté-
islamique, lorsque les polythéistes voyageaient et qu’ils étaient en pénurie de nourriture, ils
tranchaient une des veines du chameau et suçaient le sang car celui-ci nourrit. Allah aza
wajjal a interdit cela dans ce verset.

En cas de force majeur par contre cela est autorisé si par exemple on se trouve dans le désert,
que l’on à rien pour se nourrir et que l’on sent la mort arriver.

« La chaire de porc » : La raison qui doit nous pousser à ne pas consommer la chaire de
488
porc c’est l’interdiction d’Allah (‫ )تعالى‬et toutes les sagesses citées à coté ne doivent pas être
une cause de l’interdiction car il faut différencier entre une cause et une sagesse.
La cause : c’est l’interdiction d’Allah (‫)تعالى‬
La sagesse : c'est une viande parasitée, car le porc mange ses excréments, c’est un animal
répugnant…
Donc il faut faire la distinction entre les deux car par exemple le jour ou l’on prouvera que la
chaire de porc n’est pas parasitée cela n’autorisera pas la consommation de la viande car la
cause c’est l’interdiction d’Allah (‫)تعالى‬. Toutes les sagesses qui viennent qu’elles soient
avérées ou non, cela ne remettra jamais en cause le jugement de l’interdiction d’Allah (‫)تعالى‬
sur cette viande.

« Et ce sur quoi on a invoqué un autre nom que celui d’Allah » : C'est-à-dire toutes bêtes
qui ont été égorgées et dont au moment de l’égorgement un autre nom que celui d’Allah
(‫ )تعالى‬a été prononcé. Et ce même si la bête a été égorgée le plus islamiquement possible.

« La bête étouffée » : C’est la bête par exemple à qui on a attaché une corde autour de son
cou et qui essaye de s’enfuir, puis s’étrangle et s’étouffe. Ou, comme le disent certains salafs,
le fait qu’une bête se retrouve la tête coincée entre deux arbres et en essayant de se débattre
elle s’étouffe. Cette bête est interdite à la consommation.

« La bête assommée » : C'est-à-dire celle qu’on a rouée de coups, qu’on a frappé


violemment et qui est morte suite à cela.

« La bête morte d’une chute » : C'est-à-dire une bête qui, sur un pâturage ou sur une
montagne, tombe d’une falaise puis meurt. Elle est interdite.

« La bête morte d’un coup de corne » : C’est la bête tuée par une autre bête, par un coup de
corne ou autre. Exemple : deux bêtes qui combattent et l’une des deux meurt par la suite,
celle-ci sera donc interdite.

« Et celle qu’une bête féroce a dévoré » : Cette parole doit être comprise dans le sens qu’il
s’agit de la bête attaquée et dévorée partiellement par une bête féroce. Les restes de la bête
attaquée ne nous sont pas licites.

« Sauf celle que vous avez égorgé avant qu’elle ne soit morte » : Allah (‫ )تعالى‬a fait une
exception. Il (‫ )تعالى‬parle ici :

489
- de la bête qui s’étouffe alors qu’elle est encore en vie
- de la bête assommée à condition de l’avoir égorgé avant qu’elle ne meurt
- de la bête qui a fait une chute et qui n’est pas encore morte suite à celle-ci
- de la bête attaquée par une bête féroce et qui par exemple lui manque une patte, tant qu’elle
n’est pas morte
- de la bête blessée par un coup de corne mais qui n’est pas morte

Comment sait-on qu’une bête est encore vivante ? La plupart des savants considèrent que
la bête qui est vivante est celle qui bouge encore lorsqu’on l’égorge.
D’autres savants comme Sheykh Al Islam ibn Taymiyya ont dit que ceci n’est pas une
condition car lorsqu’une bête tombe, elle peut par exemple être paralysée et donc ne plus
bouger. Donc, il faut égorger la bête et les signes qui permettent de reconnaître si la bête est
vivante sont que :
- le sang doit jaillir
- le sang doit être chaud
- le sang doit être d’une couleur rouge vif.
Lorsque la bête est morte, son sang ne jaillit pas, il est noir et son sang refroidit.

« La bête qu'on a immolée sur les pierres dressées » : C'est-à-dire des idoles car à l’époque
lorsque les polythéistes faisaient des offrandes ils égorgeaient la bête sur cette statue même.
Et ce même si le nom d’Allah (‫ )تعالى‬a été prononcé et si l’égorgement c’est fait de manière
islamique. Ceci est valable également pour les bêtes égorgées pour des morts, sur les tombes.

« Ainsi que de procéder au partage par tirage au sort au moyen de flèches » : Ceci n’a pas
de rapport avec la bête. Ceci était une pratique courante avant l’arrivée de l’islam. Lorsque les
personnes voulaient faire quelque chose ils faisaient « At Tiyara ». Et le prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬a dit : « il n’y a pas de Tiyara en Islam ».
At Tiyara c’est lorsque quelqu’un voulait partir en voyage il regardait les oiseaux dans le ciel,
s’ils allaient à droite il continuait, et s’ils allaient à gauche, il rebroussait chemin ou changeait
de direction.

Al Istiqsam était aussi une pratique très courante. L’homme prenait 3 flèches, sur l’un d’elle il
écrivait : « fait » sur la seconde il écrivait : « ne fait pas ». Dans la troisième flèche il ne
mettait rien car c’était pour faire durer le suspens. Ainsi il faisait en fonction de ce qu’il y
avait écrit sur la flèche qu’il avait tiré.
Ou alors ils écrivaient : « mon seigneur m’a ordonné » et dans l’autre « mon seigneur m’a
interdit ».

« Car cela est perversité » : C'est-à-dire tout ce qui a été cité est perversité (Fisq). Et la
définition de perversité est : C’est le fait de sortir de l’obéissance.

490
3ème verset :

Et Il a dit aussi : « Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom de Dieu n'a pas été prononcé, car
ce serait (assurément) une perversité (…) » (Sourat An An’am, verset 121)

Quelle est la différence entre ce verset et celui cité ci-dessus ?


Le premier verset parle de celui qui a égorgé une bête en prononçant un nom autre que celui
d’Allah et le deuxième verset concerne l’égorgement d’une bête sans que rien n’ait été
prononcé, ni le nom d’Allah, ni le nom d’autre qu’Allah. Ce verset apporte donc une
information supplémentaire.

4ème verset :

Et Il a dit aussi : « Dis : « Dans ce qui m'a été révélé, je ne trouve d'interdit, à aucun mangeur
d'en manger, que la bête (trouvée) morte, ou le sang qu'on a fait couler, ou la chair de porc -
car c'est une souillure - ou ce qui, par perversité, a été sacrifié à autre qu’Allah. » Quiconque
est contraint, sans toutefois abuser ou transgresser, ton Seigneur est certes Pardonneur et
Miséricordieux. » (Sourat An An’am, verset 145)

Dans ce verset une autre information supplémentaire s’ajoute :


« C’est une souillure » : Autrement dit une bête morte, le sang qui sort au moment du
sacrifice, ainsi que la chaire de porc sont des choses impures.

5ème verset :

Allah (‫ )تعالى‬dit aussi : « Et vous est interdit de chasser les bêtes terrestres en état de
sacralisation. » (Sourate Al Ma-idah, verset 96)

« Bêtes terrestres » : aussi bien les animaux sur terre que dans les airs.

Ce verset montre que même si l’on tue un animal d’une façon licite, si nous sommes en état
de sacralisation elle nous sera interdite à la consommation.

Allah (‫ )تعالى‬nous a décrit de façon très précise dans ces 5 versets les choses qui nous sont
interdites à la consommation.
491
Si quelqu’un demande : pourquoi ne mangez vous pas la graisse de porc puisqu’Allah (‫)تعالى‬
a interdit la chaire dans le coran, que répond-on ?
Tout d’abord les preuves en Islam sont :
- Le coran
- La sunna
- Le consensus (Al Ijma3)
- Al Qiyas (l’analogie)

Dans le Coran la preuve que la chaire de porc est interdite est claire, quelle est donc la preuve
que la graisse de porc est également interdite à la consommation ?

Ce qui prouve cela est Al Ijma3, aucun musulman, aucun savant n’a dit que la graisse de porc
était autorisée. Cela est une preuve puisqu’il y a unanimité des savants.

Autre preuve de cela dans la sunna du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui a dit : « Celui qui joue à
an-nard c’est comme s’il avait plongé sa main dans la viande de porc et son sang. »

« An-nard » : c’est un jeu de dames, ou de dés.


On comprend donc de ce Hadith que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬considère à la fois interdite
la viande de porc mais aussi son sang. Donc nous pouvons voir qu’autre que la viande est
interdit.

Ce qui a le même jugement que la bête morte :

Dans l’interdiction, ce qui a le même jugement que la bête morte c’est ce qui est coupé de la
bête alors qu’elle est vivante.

La preuve est le hadith d’Abi Wâqid Al Laythi (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Ce qui est coupé de la bête alors qu’elle est vivante est une bête morte ».
(rapporté par Ibnou Majah et Abou Dawoud)

Par exemple si l’on ampute une brebis de sa patte et qu’on désire la manger, cela est interdit
en Islam car la bête n’a pas été tuée.

Ceci fait parti des droits de cette bête sur l’homme car un Hadith du prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬dit : « Celui qui tue al 3ousfour (oiseau) sans raison valable il aura des comptes à rendre
en ne respectant pas ses droits ». Un compagnon (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « O envoyé d’Allah, quel
est son droit ? ». Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « c’est de l’égorger, de la manger, de
492
ne pas couper sa tête et de jeter son corps. » (Hadith authentique).

« Ses droits » : c'est-à-dire les droits de l’oiseau.

En Islam, on respecte les êtres humains mais aussi les animaux et les bêtes.

Les exceptions dans la bête morte et le sang :

Selon ‘Abdullah Ibn ‘Omar (‫)رضي هللا عنهما‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Il nous est
autorisé deux bêtes mortes et deux sangs. Quant aux deux bêtes mortes se sont les poissons et
le cricket et quant aux 2 sangs, se sont le foie et la rate. » (rapporté par Ibnou Majah)

« Il nous est autorisé » : Les savants disent que lorsque le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit
cela, cette formule signifie que c’est Allah (‫ )تعالى‬qui l’a autorisé.
Mais lorsque c’est un compagnon du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui dit « il nous a été autorisé
» ou « il nous a été ordonné » et bien alors c’est le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬qui l’a autorisé.

« les poissons » : Al Hout (poissons) : Les savants disent que ce sont tous les animaux
marins. Ainsi la bête morte est autorisée à la consommation quelle que soit l’espèce de celui-
ci. Allah (‫ )تعالى‬dit dans le Coran que la chasse de la mer est autorisée.
Il existe beaucoup de preuve dans les Hadith notamment un Hadith dans Sahih Mouslim qui
raconte que les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬étaient en voyage et ont vu une énorme baleine
échouée sur la plage, ils ont prit de cette viande, en ont mangé et en ont donné au prophète
(‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Cette baleine était tellement énorme qu’un des compagnons était rentré
dans l’orbite de son œil.

« le cricket » : Al Jaraat : Les crickets trouvés morts sont également autorisés. Les savants
disent à une condition, sauf si le cricket à été tué par des produits chimiques ou insecticides.
Dans ce cas nous ne pouvons les consommer car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne
faites pas de mal à vous-même et n’en faites pas à autrui. »

« la rate » : C’est un organe qui ressemble au foie et qui est collé à l’estomac.

L’interdiction de consommer la viande des ânes domestiques :

Âne domestique est le contraire d’âne sauvage qui lui est autorisé à la consommation.

Selon Anas ibn Malik (‫ )رضي هللا عنه‬: « Une personne est venue vers le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
493
‫ )سلم‬et lui a dit : « Les ânes ont été mangés. » Puis une autre personne est venue au prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui a dit : « Les ânes ont été mangés. » Puis une autre personne est venue
vers le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et lui a dit : « Il n’y a plus d’ânes. » Le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬reçut alors la révélation et envoya une personne dire aux gens : « Allah (‫ )تعالى‬et
son envoyé (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬vous interdisent de manger la viande des ânes domestiques car
c’est une impureté. » Alors les marmites ont été renversées tandis que la viande était en train
de bouillir. » (rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« Il n’y a plus d’ânes » : cela signifie que tous les ânes qui étaient présents ont été égorgés
et mangés. Ceci a eu lieu pendant Khazwat Khaybar, le jour de la bataille de Khaybar ou les
compagnons étaient tombés dans une période de famine, en l’année 6 de l’hégire.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’a rien dit lorsque l’on est venu l’informer que les ânes étaient
mangés, car il n’avait pas encore reçu de révélation. Ce n’est qu’au moment ou l’on est venu
lui dire qu’il n’y avait plus d’ânes qu’il reçu cette révélation. Ceci est la sagesse d’Allah
(‫)تعالى‬, qui rend une chose impure le soir alors qu’elle était pure le matin. Et les compagnons
(‫ )رضي هللا عنهم‬n’ont pas essayé de comprendre pourquoi cela était interdit mais se sont
directement exécutés.

Cela s’est passé de la même façon pour le vin et l’alcool, lorsque le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬reçut l’interdiction de consommer les boissons enivrantes, les rues de Médine ruisselaient
d’alcool. Les compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬n’ont pas hésité une seule seconde à se débarrasser
d’une chose interdite par Allah (‫)تعالى‬.

L’interdiction de consommer les animaux dotés de crocs ou de serres :

Selon ‘Abdullah ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit : « Le prophète a interdit (la consommation
de) tout prédateur ayant des crocs et tout oiseau doté de serres (griffes). » (rapporté par
Mouslim, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

« ayant des crocs » : Les savants ont dit que ce sont tous les animaux qui ont des crocs
qu’ils utilisent pour chasser comme le lion, la panthère, le chien, le chat... A la différence de
la yenne qui a des cros mais qui ne s’en sert pas pour chasser. Les savants ont donc déduit
qu’il est autorisé de consommer la viande de la Yenne, surtout que si une yenne est tuée sur la
terre sacrée, une compensation doit être faite qui est le sacrifice d’un bélier.

« doté de serres » : Ceci en est de même pour les oiseaux, la plupart ont des griffes mais
ceux qui sont interdits sont ceux qui utilisent leurs griffes pour chasser, comme les aigles, les
faucons, les vautours…
Si cela n’est pas expliqué il se peut qu’on dise que les poules sont interdites à la
consommation car elles ont des griffes, mais comme elles ne s’en servent pas pour chasser
494
elles deviennent donc autorisées.

L’interdiction de « Al Jallalah » (Animal se nourrissant en majorité de souillure et


choses malsaines) :

Définition : « Al Jallalah » sont les bêtes ou animaux dont la plus grande partie de leur
nourriture est impure.

Il est interdit de :
- manger cette bête
- boire de son lait
- de la monter

Selon ‘Abdullah ibn ‘Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬: « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a interdit la
viande de Al Jallalah et son lait. » (rapporté par Ibnou Majah, Abou Dawoud et At-Tirmidhi)

Dans un autre hadith de ‘Abdullah ibn ‘Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬: « Le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
a interdit Al Jallalah parmi les chameau, de monté sur elle ou bien de boire de leur lait. »
(rapporté Abou Dawoud)

« prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a interdit la viande de Al Jallalah » : Car la plus grande partie
de sa nourriture est la souillure et cela aura de l’influence sur sa viande et sur son lait.

« de monté sur elle » : Concernant le fait de monter dessus les savants disent que c’est
interdit pour s’éloigner d’elle (de la bête) et pour faire en sorte que si on a besoin d’une
monture, que celle-ci ne mange que des choses seines.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a ordonné de ne pas les prendre pour des montures (ces bêtes)
pour le bien de ces animaux.

Ceci ne concerne pas un animal en particulier, peu importe l’animal, que se soit un bœuf, un
chameau, un cheval, s’il mange des souillures alors il devient interdit.

Quand « Al Jallalah » devient licite ?

Ce qui rend « Al Jallalah » autorisé c’est lorsqu’on ne lui donne pas à manger pendant 3 jours
et ensuite qu’on lui donne une nourriture saine. Alors il est autorisée d’égorge la bête et de la
495
manger.

La preuve est le hadith où Abdullah ibn ‘Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬a mit en quarantaine une poule
qui était Jallalah pendant 3 jours.

Les savants ont dit que ce Hathar d’Abdullah ibn Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬est propre à la poule et
que si l’animal est plus grand et plus consistant alors la durée sera plus grande. Si l’on
considère qu’il faut 3 jours pour une poule afin ne plus être influencé par toutes les souillures
qu’elle aurait pu consommer alors il est logique que pour un mouton la durée augmente, pour
une vache encore plus, ainsi de suite.

Lorsque l’on met en quarantaine c'est-à-dire que l’on déplace l’animal et qu’on le met dans un
endroit à part de la ou il avait l’habitude de manger et dans cet endroit il ne consommera que
des choses saines qu’on lui proposera.

Il n’y a pas de texte bien précis pour les autres animaux que la poule mais la personne doit
voir les effets positifs d’elle-même. Lorsque la personne voit qu’elle a donné assez d’aliment
sain à l’animal et qu’elle considère que cela est suffisant et que la bête est licite alors elle peu
la consommer.

Si la personne ne sait pas cela d’elle-même, elle peut demander aux personnes connaisseuses
des animaux.

Cours n°2
Chapitre de l’autorisation de consommer l’interdit en cas de force majeur – Le
sacrifice religieux – Sa définition – Les personnes dont les sacrifices sont licites –
Les outils à utiliser pour le sacrifice

Chapitre de l’autorisation de consommer l’interdit en cas de force majeur :

Il est autorisé de consommer en cas de force majeur toutes les bêtes qu’Allah (‫ )تعالى‬nous a
interdit dans le verset vu dans le cours précédant de Soorat Al Ma’ida.

Allah (‫ )تعالى‬dit : « Il n'y a pas de péché sur celui qui est contraint sans toutefois abuser ni

496
transgresser. » (Soorat Al Baqara verset 173)

« Qui est contraint » : c'est-à-dire qui se trouve dans un cas extrême, de force majeure. Pour
lui alors il n’y a pas de péché à commettre ou consommer des choses interdites.

Il est important de différencier :


- le besoin / la nécessité : C’est un plus. On a besoin de cette chose mais si on ne l’a pas rien
ne nous arrivera.
- le cas de force majeur : une situation extrême dans laquelle on se situe et dans laquelle on
n’a pas le choix sinon une chose très grave arrive.

Beaucoup à notre époque trompent les musulmans en utilisant cette règle à mauvais escient en
disant aux gens : « les cas de forces majeurs autorisent les choses interdites ». Ceci est vrai,
mais il ne faut pas faire croire aux musulmans que lorsqu’ils ont besoin de quelque chose et
que c’est important pour eux alors ils ont le droit de désobéir à Allah. C’est seulement en cas
de force majeur, lorsque l’on se met en péril ou que l’on met en péril sa famille, lorsqu’elle
s’expose à un danger grave.

La règle est que : Les choses interdites sont autorisées dans des cas extrêmes mais que
l’urgence doit être pesée et mesurée.

Ce n’est par parce qu’on est en état grave ou en danger de mort que tout est permis à
n’importe quelle échelle. Il faut savoir que cette règle est restreinte. Il ne faut user de ces
choses interdites que ce qui suffit pour éloigner le danger, il faut prendre ce qui nous permet
de survivre.

On donne souvent l’exemple de celui qui est dans le désert, qui n’a plus de nourriture donc
qui est en danger de mort puis trouve une bête morte sur son chemin. Cet homme a le droit de
consommer cette bête. Les savants ont même autorisé cette personne à manger jusqu'à être
rassasié et de prendre le plus de provisions possible avec elle, car elle risque de ne pas trouver
autre chose.

« sans toutefois abuser ni transgresser » : C'est-à-dire sans toute fois transgresser les
َ » C’est sans abuser. Il y a beaucoup d’explications de la
limites. Les savants ont dit : « ٍ‫غ ْي َر بَاغ‬
parole « ‫اغ‬ ٍ َ‫ »ب‬chez les savants. L’avis le plus sur wa Allahu a’llem c’est que c’est celui qui
mange sans vouloir. C'est-à-dire qu’il n’aime pas la chose qu’il mange. Il la mange tout en
sachant que c’est quelque chose d’interdit. Il ne faut pas qu’il se dise s’il se trouve dans un cas
de force majeur et qu’il n’a d’autre chose à consommer que le porc : « aujourd’hui c’est enfin
le jour ou je vais pouvoir me régaler en toute légalité ». S’il mange dans cette intention la, il
n’a pas le droit de manger car il ne faut pas que la personne veuille cela. C’est quelque chose
qu’elle fait car elle n’a pas le choix et elle doit détester cette chose même si elle la consomme
! « ‫ » َوالَ عَا ٍد‬: c'est-à-dire sans dépasser les limites.

497
Puis Allah a dit : « Si quelqu'un est contraint par la faim, sans inclination vers le péché...
alors, Dieu est Pardonneur et Miséricordieux. » (Soorat Al Ma’idah, verset 3)

َ ‫ » َم ْخ َم‬: explique comme les savants le disent « ‫اغ‬


« ‫ص ٍة فِي‬ ٍ َ‫ » َغ ْي َر ب‬c'est-à-dire sans aimer
cette chose, s’en prendre plaisir, sans savourer le fait de la consommer.

L’imam Ibn Kathir a dit en expliquant ce verset : « c'est-à-dire celui qui a besoin de manger
des choses parmi ces choses interdites qu’Allah a cité et ceci par un cas de force majeur qui
lui est arrivé alors il a le droit de le consommer et Allah est pardonneur et miséricordieux
envers lui et également car Allah est parfaitement connaisseur du besoin de son serviteur en
cas de force majeur et de sa dépendance envers ceci. Allah aza wajjal lui pardonnera donc et
sera clément envers lui. Il est rapporté dans le Mousnad et dans le Sahih de l’imam Ibn Iban,
selon ‘Abdullah ibn ‘Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬qui dit que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : «
Allah aime que l’on utilise ses dérogations comme Il déteste que l’on fasse ses interdits ».
Et c’est pour cela que les juristes ont dit : le fait de consommer la bête morte peut être
obligatoire en certains cas et ceci lorsque la personne a peur pour sa vie et qu’elle ne trouve
rien d’autre et le fait de consommer peut être aussi recommandé sans être obligatoire et peut
être également autorisé et ceci en fonction des différentes situations. Et ils ont divergé sur
cette question : est-ce-que la personne qui se trouve dans cette situation de force majeure doit
consommer ce qu’il lui suffit pour se maintenir en vie ou bien lui est-il autorisé de se
rassasier, ou bien de se rassasier et de prendre des provisions. Il y a différents avis des
savants comme ceci est cité dans les livres de fiqh.
Et ce n’est pas une condition ou il n’est pas une condition pour manger la bête morte,
d’attendre 3 jours ou de ne pas trouver de la nourriture pendant 3 jours comme peuvent le
penser beaucoup de musulmans. Mais la règle est que quand il n’a d’autre choix et qu’il est
contraint alors il est autorisé. »

« Envers ceci » : c'est-à-dire si on se trouve en danger de mort, nous sommes dépendants de


la nourriture interdite qui est devant nous, s’il n’y a que cette nourriture interdite.

« Allah aime que l’on utilise ses dérogations » : Car Il (‫ )تعالى‬a donné des dérogations pour
ceux qui sont en cas de force majeure, a permis de faire des choses interdites et dans ces
situations-la Allah aime que ses serviteurs usent de ces dérogations.
C’est pour cela que les savants qui considèrent qu’il est obligatoire au voyageur de raccourcir
ses prières, ils utilisent ce hadith car c’est une dérogation d’Allah et il faut l’utiliser.

« d’attendre 3 jours » : En effet certains disent qu’il faut que 3 jours soient passés pour que
cette viande puisse être consommée et les savants ont dit qu’il n’y a aucune preuve dans cela.
La règle est que lorsque l’on est contraint on mange. Il n’y a pas de limite dans le temps.

498
Le sacrifice Islamique :

La définition du sacrifice :

Dans la langue arabe : "Adh-Dhakâtu" signifie « At taTayoub » c'est-à-dire le fait de se


parfumer.

Dans la religion : Le sacrifice (l’égorgement) est appelé ainsi car en égorgeant une bête nous
la rendons licite islamiquement c'est-à-dire qu’en l’égorgeant cette bête devient "bonne à la
consommation". Le but du sacrifice c’est d’égorger une bête, un animal en faisant « adh
dhabh » ou « an nahar ».

Quelle est la différence entre « Adh dhabH – ‫ » ذبح‬et « An nahar – ‫? » نحر‬


Les savants disent que « adh dhabH » c’est le fait de couper le haut du cou et « An nahar »
c’est le fait de couper le bas du cou. Tous les animaux doivent être égorgés c'est-à-dire dans la
partie supérieur du cou sauf le chameau ou on doit faire « an nahar » soit couper le bas du
cou.

Les animaux donc qu’il est autorisé de consommer, ne peuvent être consommés qu’après les
avoir sacrifiés sauf pour le poisson et le criquet.

Les personnes dont les sacrifices sont licites :

Il est autorisé le sacrifice de tout musulman ou de toute personne parmi les gens du livre que
ce soit un homme ou une femme.

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Vous est permise la nourriture des gens du livre et votre nourriture leur
est permise »

Al Bukhary a dit : Abdullah ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬a dit : « Leur nourriture : c'est-à-dire
celle qu’ils ont égorgé ». (rapporté par Al Boukhari)

« des gens du livre » : Les gens du livre sont les juifs et les chrétiens.
Et les mages (les adorateurs du feu) n’entrent pas dans les gens du livre. Ce n'est pas parce
dans beaucoup de ahadith il est autorisé d'accépter la Jiziya (impôt que l’on demande aux non
musulmans de payer afin de rester dans le pays musulman) de la part des mages, qu'il est
également autorisé de manger leur viande. En effet, il ne faut pas mélanger le sujet d’Al Jiziya
et d’Adh dhabh.
499
il y a divergence des savants concernant la définition d'un juif ou d'un chrétien :
Faut-il que son père soit chrétien ou sa mère, ou ni l'un ni l'autre s'il se converti ? Sheykh Ibn
Utheymin rahimahullah dit que c’est qu’à partir du moment ou lui est chrétien ou juif, il est
autorisé de consommer la bête qu’il a égorgé même si ses parents sont athée, bouddhiste ou
autre. Et les savants disent que tous chrétiens est chrétien et tous juifs est juif tant qu’il le
prétend et même s'ils adorent d’autres divinités en dehors d’Allah aza wajjal.

En effet Allah a dit :« Ce sont certes des mécréants, ceux qui disent : "En vérité, Dieu est le
troisième de trois." Alors qu'il n'y a de divinité qu'Une Divinité Unique ! » (Sourate Al
Maidah verset 73)
Allah a donc attesté dans le coran que les chrétiens sont des mécréants, qu'ils sont dans
l’égarement et ne sont pas comme devraient être ceux qui ont suivi ‘issa (‫)عليه السلم‬. Et Allah
dans la même sourate a dit : « Et la nourriture des gens du livre vous sont licites ».
Lorsqu'Allah a révélé ce verset au prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, les chrétiens et les juifs étaient
déjà égarés à son époque. Leur bible était déjà falsifiée, leur torah également, donc ils étaient
déjà sortis de la vérité. Ils sont rentrés dans la mécréance mais Allah les a quand même
considérés comme des gens du livre. C’est pour cela que les savants disent que le seul que
l’on ne considère pas comme juif ou chrétien est celui qui se désavoue en disant « je ne suis ni
juif ni chrétien » et s’il égorge une bête on ne doit pas la consommer.

Ensuite il y a la divergence des savants sur la condition de dire "bismillah" ou si


l'égorgement suffit.
- Certains savants considèrent que même s’ils ne prononcent pas le nom d’Allah il est autorisé
de consommer leur nourriture car comment leur demander de dire le nom d’Allah alors qu’ils
n’y croient pas ?
- D’autres savants ont dit : « Non ! Comment rendez vous interdite la viande d’un musulman
qui l’a égorgée sans prononcer le nom d’Allah et que vous rendez licite la viande d’un non
musulman qui ne prononce pas le nom d’Allah ? ».

Selon Ka3b ibn Malik (‫ )رضي هللا عنه‬: « Une femme a égorgé une brebis avec une pierre. Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a été questionné sur ceci et il a ordonné de la consommer. »
(Hadith authentique rapporté par Al Bukhary)

Les savants ont déduit beaucoup de Fawa-id sur ce Hadith, certains plus de 10 :
1 - il est autorisé d’égorger avec une pierre à condition que la pierre soit tranchante.
2 - il est autorisé à une femme d’égorger.
3 - il est autorisé de manger la bête égorgée par une femme qui a ses menstrues.
4 - Il est autorisé de consommé la bête égorgée par un homme en état de grande impureté.
La preuve de ceci est que la question a été posée au prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sans préciser
l’état de la femme c'est-à-dire si elle avait ses menstrues ou non. Donc si ceci avait été interdit
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬l’aurait dit car il y a la règle qui dit : « il est interdit de
500
retarder l’explication d’une chose lorsque l’on en a besoin ».
Les savants utilisent cette règle pour dire que par exemple dans ce hadith s’il était interdit de
consommer la viande d’une femme qui a ses menstrues le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬n’aurait
pas manqué de le dire car il n’est pas concevable de retarder de dire une information qui est
importante au moment ou on la pose et selon le contexte bien précis.

5 - Il est autorisé à celui a qui ont a confié quelque chose de prendre des décisions.
Pour comprendre cette faida des savants il faut connaitre le contexte de ce hadith qui est
qu’une jeune fille à Médine s’occupait de son troupeau de brebis ou du troupeau de brebis de
son maitre et un loup a attaqué le troupeau de brebis et a commencer à en dévorer une. Cette
jeune fille est venue avec une pierre et a égorgé cette bête avant qu’elle ne meurt et le
prophète ne la pas reprise. Les savants ont déduit que lorsqu’on te confie quelque chose c'est-
à-dire ici dans le cas précis un troupeau de brebis, une brebis a été dévorée, la jeune fille l’a
égorgée sans en demander l’autorisation de son propriétaire mais elle a fait cela pour le bien
de cette brebis et pour le bien de ce propriétaire qui va pouvoir profiter de la viande, même si
cette bête a été attaquée par un loup.

6 - Une bête qui a été atteinte et dévorée ou attaquée par une bête puis qu’elle est égorgée
avant qu’elle ne meurt alors cette viande devient licite.
7 - On déduit également la piété des compagnons (‫ )رضي هللا عنهم‬qui lorsqu’ils ont vu cela
n’ont pas consommé cette viande mais ont préféré demander au prophète.

Les outils à utiliser pour le sacrifice :

La règle est : Il est autorisé de sacrifier avec tout ce qui blesse sauf les dents et les ongles.

Selon ‘Abâya ibn Rifâ3a (‫)رضي هللا عنه‬, selon son grand père qui dit : « J’ai dit : « O envoyé
d’Allah, nous n’avons pas de couteau ». Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celle dont
le sang a giclé et sur lequel le nom d’Allah a été prononcé alors mange, sauf les ongles et les
dents. Quant à l’ongle c’est le couteau d’Al Habasha et quant aux dents ce sont des os ». »
(rapporté par Al Boukhari et Mouslim)

« ce qui fait gicler le sang » : c'est-à-dire : quelque soit le moyen utilisé pour trancher la
gorge de l’animal que se soit une pierre, une lame, un bout de bois, un bout de verre, de l’or
ou de l’argent, du moment que le sang gicle, cela est valable.

« Al Habasha » : ce sont les éthiopiens. Soit à l’époque les gens de l’Abyssinie, l’Ethiopie
actuelle.

« Quant à l’ongle c’est le couteau d’Al Habasha » : c'est-à-dire qu’ils égorgeaient leurs
bêtes avec leurs ongles. Ils laissaient pousser leurs ongles et égorgeaient leurs bêtes avec. Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a interdit de ressembler aux moushrikin et également dans ce
501
cas qui est d’égorger avec ses ongles. Mais cela aussi car dans l’islam, il nous est interdit de
laisser pousser nos ongles au delà de 40 jours.
Mais également car le fait d’égorger avec un ongle qui ne sont pas tranchantes, risque de
porter atteinte à la bête.

« quant aux dents ce sont des os » : Les savants disent que se soient des dents (c'est-à-dire
qui se suivent) ou bien une dent isolée, ceci est interdit car il s’agit d’un os. Or le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Les os sont la nourriture pour vos frères les Djinn ».

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a donc donné deux conditions :


La première : que le sang gicle
La deuxième : que le nom d’Allah soit prononcé

Prononcer le nom d'Allah :

Il y a divergence des savants concernant le nom à utiliser:


- Certains savants disent qu’il faut dire "Bismillah", c'est-à-dire utiliser le nom Allah qui est le
nom premier d’Allah, celui qui ne désigne que Lui et ainsi a fait le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫)سلم‬, lorsqu’il a égorgé il a dit : « Bismillah wa Allahu Akbar ».

- D’autres savants disent qu’il est autorisé d'utiliser d'autres noms à partir du moment ou il
s'agit d'un nom qui ne peut être propre qu’à Allah, comme par exemple « Bismi-Rahmân », ou
« bismillah Ar-Rahmân » ou bien de dire « Bismi rabbi-l3alamine » (au nom du seigneur des
mondes).

Ils ont également divergé sur le fait que la Tasmiya (dire le nom d’Allah avant
l’égorgement) soit une condition ou non :
- Ceux qui considèrent la Tasmiya comme une condition, cela signifie que la bête ne peut être
licite qu'en prononçant le nom d'Allah.
Quant à celui qui oublie de la dire, il n'aura pas de péché car Allah ne blame pas ses serviteurs
lorqu'ils oublient ou qu'ils font des erreurs, mais la viande ne lui sera pas licite pour autant.

- D'autre savants ne considèrent pas que la Tasmiya soit une condition.

Soulager la bête :

Selon Shaddâd ibn Aws (‫ )رضي هللا عنه‬: « Deux choses que j’ai apprit du prophète ( ‫صلى هللا عليه‬
‫ )و سلم‬qui a dit : « Allah a prescrit la bienfaisance dans toute chose. Ainsi, lorsque vous tuez,
soyez bienfaisant dans le fait de tuer et lorsque vous égorgez, égorgez de façon bienfaisante.
502
Que l’un d’entre vous aiguise son couteau et qu’il soulage la bête qu’il sacrifie. » » (rapporté
par Mouslim, At-Tirmidhi, Abou Dawoud et An-Nassa-i)

« Allah a prescrit la bienfaisance dans toute chose » : Dans ce Hadith le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit qu’Allah a ordonné la bienfaisance dans toute chose puis il a parlé aussi de tuer
et d’égorger. On parle de tuer lorsqu’il s’agit d’une bête qu’il nous est interdit de consommer
et on parle d’égorger quand on parle d’une bête qu’il nous est autorisé de consommer.

« lorsque vous tuez, soyez bienfaisant dans le fait de tuer » : Si par exemple on est attaqué
par un animal qui nous est interdit à la consommation comme le lion ou un chien et que l’on
est amené à le tuer il faut le tuer de la meilleure des façons, sans le mutiler ou sans essayer de
le torturer.

« et lorsque vous égorgez, égorgez de façon bienfaisante » : Et lorsque vous égorgez,


égorgez aussi de la meilleure des façons c'est-à-dire de l’égorger avec un couteau aiguisé.

« Et qu’il soulage sa bête » : Cela signifie qu’il lui épargne la souffrance en égorgeant de
façon rapide et brève, de mettre un coup violent ou fort qui permet en un seul coup de
trancher la gorge de cet animal.

Parmi les choses qui rentrent également dans le soulagement de la bête :


- le fait de ne pas casser sa nuque
- le fait de ne pas dépecer la bête avant qu’elle ne meurt
- le fait de ne pas l’attacher (les pattes) lorsqu’on l’égorge : si on a la possibilité de laisser les
4 pattes libres. Les savants disent que cela permettra de mieux laisser le sang s’écouler. Et le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il a égorgé, il a posé son pied sur le cou, il a soulevé la tête
et a égorgé. Il n’a pas tenu ni attaché les pattes de cet animal sauf si c’est un animal excité,
qui s’avère dangereux cela est autorisé.

Cours n°3
La description du sacrifice - Chapitre du sacrifice de l’embryon animal –
Prononcer le nom d’Allah lors du sacrifice – Diriger la bête en direction de la
Qibla - Chapitre de la chasse – Les armes à utiliser pour la chasse – La chasse
avec un chien non dressé à la chasse – Lorsque la proie tombe dans l’eau –
Lorsque la proie disparaît pendant deux ou trois jours.

503
La description du sacrifice :

Les animaux sont de deux sortes :


- ceux qu’il est possible d’égorger : l’égorgement doit se faire au niveau de la gorge et des
vaines jugulaires.
- ceux qu’il n’est pas possible, qui ne sont pas autorisé d’égorger : son sacrifice est le fait de
le planter dans l’endroit où cela est possible.

Selon ‘Abdullah ibn ‘Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le sacrifice à lieu au niveau de la gorge et des
vaines jugulaires »
Et Abdullah ibn ‘Omar (‫ )رضي هللا عنه‬ainsi que Abdullah ibn Abbas et Anas ibn Malik ont dit :
« Si la tête est coupé il n’y a pas de mal. »

« Si la tête est coupé il n’y a pas de mal » : C'est-à-dire que la bête est licite à la
consommation.

Selon Râfi3 Ibn Khadîj (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’ai dis « O envoyé d’Allah, nous allons rencontrer
l’ennemi demain et nous n’avons pas de couteau avec nous. » Et le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬lui a dit : « Égorge avec ce que tu peux et fait cela de façon brève, rapide et forte. La bête
dont le sang a coulé et le nom d’Allah prononcé, Mange ! Sauf les dents et les ongles et je
vais t’expliquer. Quant aux dents ce sont des os et quant aux ongles ce sont les ustensiles des
gens d’Abyssinie. », puis Rafi3 ibn Khadij à dit : « Et nous avons égorgé un troupeau de
chameau et de bestiaux. Et de ce troupeau s’est sauvé un chameau et un homme a visé ce
chameau avec une flèche et l’a arrêté. » Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Le chameau
a un instinct sauvage comme l’instinct sauvage des animaux féroce et lorsque parmi ces
chameaux certains sont plus forts que vous, faites avec celui-ci comme l’a fait untel. »
(rapporté par Ibnou Majah)

Autrement dit Rafi3 ibn Khadij a dit « O envoyé d’Allah nous allons demain combattre
l’ennemi » et ils n’avaient pas encore mangé or ils avaient besoin de forces pour pouvoir
combattre l’ennemi le lendemain.

« Égorge avec ce que tu peux et fait cela de façon brève, rapide et forte » : C'est-à-dire
pour ne pas faire de mal à la bête et pour que le premier coup soit amplement suffisant.

« Et je vais t’expliquer » : c'est-à-dire le pourquoi de l’interdiction des dents et les ongles


comme outils de sacrifice.

« De bestiaux » : Entre dedans : la brebis, le bélier et la chèvre.

« Et lorsque parmi ces chameaux certains sont plus forts que vous » : c'est-à-dire qu’ils
n’obéissent pas et se sauvent.
504
« Faite avec celui-ci comme la fait untel » : autrement dit, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
autorisé de viser avec une flèche un chameau.
Normalement l’arc et la flèche sont utilisés dans le contexte de la chasse.

[Ici Abou Anas parle de la Chasse mais ce chapitre sera vu plus loin dans le cours
Inshaa’allah.]

Les savants ont déduit de la parole du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lorsqu’il dit qu’il est
autorisé de viser un chameau avec une flèche lorsqu’il se sauve, que : l’animal que tu peux
égorger, égorge-le, celui que tu ne peux pas égorger (celui dont on a plus le contrôle) alors
son sacrifice c’est le fait de le blesser, de le planter quel que soit l’endroit.

On déduit de ce Hadith :
- il est autorisé d’égorger avec n’importe quel moyen (couteau, lance, flèche, pierre, bout de
bois ou de verre…) la règle est : Tout ce qui fait couler le sang.
- un animal domestique dont l’instinct sauvage se réveille, il peut être tué à n’importe quel
endroit de son corps.

Le sacrifice de l’embryon animal : Zakat ul Janin :

Al Janin = C'est le petit qui est encore dans le ventre de sa mère. Janin Vient du terme
Jounna. Or Al Jounna, c'est le bouclier qui est utilisé pour le combat. Il est appelé ainsi car il
est caché (d’où le terme aussi Djinn).

Lorsque l’embryon ou fœtus sort du ventre de sa mère et qu’il est vivant, il doit être sacrifié.
Mais lorsqu’il sort mort, alors le sacrifice de sa mère est considéré comme son sacrifice à lui.
La preuve est le hadith d'Abi Sa’id (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « Nous avons questionné le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬sur le fœtus. Il (‫)صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Mangez-le si vous voulez car son
sacrifice c’est le sacrifice de sa mère. » (rapporté par Abou dawoud)

Les savants sont d’accord sur cela sauf l’Imam Abu Hanifa qui dit que dans le Hadith du
prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬, il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a voulu dire qu’il doit être sacrifié comme a
été sacrifié sa mère. Les savants ont dit que cette explication n’avait pas de sens car elle
n’apportait rien du tout comme information.

Chapitre de la Tasmiyya : Prononcer le nom d’Allah lors du sacrifice :

Le fait de prononcer le nom d’Allah au moment du sacrifice est une condition pour que la bête
soit autorisée à la consommation. Celui qui délaisse cela volontairement alors la bête sacrifiée
505
n’est pas licite.

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Mangez donc de ce sur quoi on a prononcé le nom d’Allah si vous êtes
croyants en Ses versets (le Coran). » (Sourate Al An'am, verset 118)

Et Allah (‫ )تعالى‬dit également : « Et ne mangez pas de ce sur quoi le nom d’Allah n’a pas été
prononcé, car ce serait (assurément) une perversité. Les diables inspirent à leurs alliés de
disputer avec vous. Si vous leur obéissez, vous deviendrez certes des associateurs. » (Sourate
Al An'am, verset 121)

Les versets sont clairs et l’ordre d’Allah est évident, à savoir que l’on doit consommer la bête
dont le nom d’Allah a été prononcé.
Des savants ont dit que si celui qui n’a pas prononcé le nom d’Allah n’a pas été prononcé par
oubli, la bête n’est pas autorisée car une condition ne peut être compensée par un oubli. (Voir
cours précédant)

Et Selon Rafi3 ibn Khadij (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit « La bête dont
le sang a été coulé et le nom d’Allah prononcé alors mange. » (rapporté par Ibnou Majah)

Diriger la bête en direction de la Qibla :

Il est préférable de diriger la bête à sacrifier en direction de la Qibla et de dire comme a dit le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dans le Hadith suivant :

Selon Jabir ibn ‘Adbillah (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a égorgé le jour du
sacrifice 2 béliers cornus, amlaHayn, et castrés. Lorsqu’il les a dirigés il a dit : « Je dirige
ma face vers celui qui a crée les cieux et la terre et ceci selon la religion d’Ibrahim (‫)عليه السلم‬
et je ne fait pas parti des polythéistes. » Puis il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ma prière et mon
sacrifice, ma vie et ma mort, sont a Allah le seigneur des mondes, je n’associe rien à lui et
c’est cela dont j’ai été ordonné et je fais parti des musulmans. O Allah, de toi et pour toi en
toute sincérité, de la part de Muhammad et de sa communauté. Au nom d’Allah et Allah est le
plus grand. » Puis le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a égorgé. » (rapporté par Abou dawoud)

« Le jour du sacrifice » : Aid al AdHa.

« AmlaHayn » : c'est-à-dire qu'il s'agit de bélier noir et blanc dont la couleur blanche est
plus présente que la couleur noir.

« castrés » : Les savants ont déduit de ce Hadith qu’il est autorisé de consommer un animal
castré, car certains l’ont interdit ou déconseillé en disant que c’était un animal qui avait des
506
membres en moins, or cela a été réfuté par ce Hadith. D’autres rapportent la vertu de
consommer un bélier castré car sa viande est plus tendre.

« Lorsqu’il les a dirigé » : c'est-à-dire en direction de la Qibla.

« Selon la religion d’Ibrahim » : Par cela le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬voulait dire qu’il y a
des similitudes dans les bases entre notre religion et la religion d’Ibrahim et la plus grande
base est le Tawhid.

« O Allah de toi et pour toi » : C'est-à-dire que les béliers égorgés proviennent d’Allah.
C’est une pourvoyance et s’Il (‫ )تعالى‬ne l’avait pas voulu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬ne les
aurait pas eu. Pour toi : c'est-à-dire que les béliers sont sacrifiés pour Allah.

De ce Hadith est donc déduit le caractère préférentiel de diriger les bêtes vers la Qibla.

Chapitre de la chasse (As Sayid) :

Comme le disent les savants, la chasse concerne :


- les animaux qui nous sont autorisés de consommer
- les animaux terrestres (ceux qui ont des pates et les oiseaux)
- les animaux sauvages (est exclu du terme sauvage les animaux domestiques, car pour ces
derniers on ne parle pas de chasse mais de sacrifice)

Les savants disent que l’animal chassé doit être un animal sauvage par nature, c'est-à-dire
qu’à la base il est sauvage et que même s’il est apprivoisé et qu’il est devenu domestique, il
n’a pas le droit d’être tué lorsque l’on se trouve en état d’ihram car à la base il est sauvage.
C’est le cas par exemple du Lapin ou du lièvre.
Ceci est valable dans le sens inverse, si un animal à la base est domestique, qu’il s’enfui et
devient sauvage, il est autorisé de le tuer en état de sacralisation.

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « Et une fois désacralisé vous êtes libre de chasser ». (Sourate Al Ma-idah,
verset 2)

Allah (‫ )تعالى‬dit également : « Ils t’interrogent sur ce qui leur est permis. Dis : « Vous sont
permises les bonnes nourritures, ainsi que ce que capturent les carnassiers que vous avez
dressés, en leur apprenant ce qu’Allah vous a appris. Mangez donc de ce qu’elles capturent
pour vous et prononcez dessus le nom d’Allah. » » (Sourate Al Ma-idah, verset 4)

« Ce que capture les carnassiers que vous avez dressés » : autrement dit les chiens dressés
pour la chasse.
507
Les savants disent que 3 choses permettent de reconnaitre un chien comme étant apprivoisé et
entrainé pour la chasse :
1 – Lorsque tu lui ordonnes d’aller chasser la proie, il part.
2 – Lorsque tu lui dis de s’arrêter, il s’arrête.
3 – Lorsqu’il attrape la proie, il ne la mange pas.

Et la chasse marine est autorisée en toute circonstance, c'est-à-dire quelque soit l’animal
marin qui est chassé et quelque soit l'état du chasseur (en état de sacralisation ou non). Et
également la chasse terrestre sauf en état de sacralisation. Allah (‫ )تعالى‬a dit : « La chasse en
mer vous est permise, et aussi d’en manger, pour votre jouissance et celle des voyageurs. Et
vous est illicite la chasse à terre tant que vous êtes en état d’Iḥram. » (Sourate Al Ma-idah,
verset 96)

Il est autorisé de chasser les animaux qui nous sont autorisé de sacrifier.

Les armes à utiliser pour la chasse :

La chasse peut être faite avec :


- des armes tranchantes : le couteau, l’épée, la flèche...
- des carnassiers : des chiens de chasse.

Allah (‫ )تعالى‬dit : « Ô les croyants ! Allah va certainement vous éprouver par quelque gibier à
la portée de vos mains et de vos lances. C’est pour qu’Allah sache celui qui Le craint en
secret. » (Sourate Al Ma-idah, verset 94)

« Allah va certainement vous éprouver » : Allah va les éprouver lorsqu'ils sont en état
d'Ihram, de même que lorsqu’ils seront en terre sacrée de la Mecque et de Médine, car dans
ces circonstance, la chasse y est interdite.

« en secret » : Lorsqu’ils ne sont vu de personne. C’est dans ces moments que la personne
peut véritablement mesurer sa crainte envers Allah.

Les savants disent en général que les animaux qui sont à la porté des mains sont les animaux
terrestres qui ont des pates et ceux qui sont à la porté des lances sont ceux qui volent.

Allah (‫ )تعالى‬dit aussi : « Ainsi que ce que capturent les carnassiers que vous avez dressez
après leur avoir apprit ce qu’Allah vous a apprit, mangez donc de ce qu’elles capturent pour
vous. » (Sourate Al Ma-idah, verset 4)

Parmi les conditions de la chasse à l'arme, il y a :


508
- que la peau soit transpercée
- que le moyen de chasse soit planté dans l’animal et qu’il le pénètre
Par exemple : un animal tué par une flèche mais non pas par la pointe de la flèche mais par
son coté alors l’animal fait parti de Al mawquda, c-à-d la bête qui est battue, frappée. (Voir
cour 1)

Parmi les conditions de la chasse avec carnassier, il y a :


- que les chiens soient dressés à la chasse
- que les chiens ne mangent pas de la proie
- qu'il n 'y ait pas la présence d'autres chiens, lorsque la proie est récupérée

Autre condition :
Prononcé le nom d’Allah est aussi une condition pour que la chasse soit licite. Il doit être
prononcé au moment où la flèche ou le chien de chasse est lancé.

Selon 3Adi ibn Hâtim (‫)رضي هللا عنه‬, il dit : « J’ai questionné le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
concernant Al Mi3râD et il a dit : « Si tu as touché l’animal avec le coté aiguisé de cette
lance, alors mange. Mais si tu as touché l’animal avec le coté de cette lance et que l’animal
est mort de ce coup, alors il est considéré comme un animal tué par un coup. N'en mange pas.
» J'ai dit : « Et si j’envoi mon chien ? » le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Si tu envois ton
chien et que tu prononces le nom d’Allah alors mange. » Puis j'ai dit : « Et si il en mange ? ».
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne mange pas, car il n’a pas capturé pour toi mais il a
capturé pour lui. » Et j’ai dit : « J’envoi mon chien et je trouve avec lui d’autres chiens ». Le
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Ne mange pas car tu as prononcé le nom d’Allah sur ton
chien et tu ne l’as pas prononcé sur les autres. » » (Rapporté par Al Bukhary wa Mouslim)

3Adi ibn Hâtim (‫ )رضي هللا عنه‬: c’est le compagnon qui est le plus rapporté dans le chapitre
de la chasse.

« Al Mi3râD » : sorte de lance en bois lourd dont le bout est aiguisé.

« Et si il en mange ? » : c'est-à-dire et si le chien mange de la proie qu’il a capturé ?

« Ne mange pas car tu as prononcé le nom d’Allah sur ton chien et tu ne l’as pas prononcé
sur les autres » : Les savants disent concernant ce point qu’il ne faut pas manger lorsque l’on
a un doute, c'est-à-dire si on ne sait pas si c’est notre chien ou un autre qui a capturé la proie.
Par contre si on est persuadé que c’est notre chien qui l’a capturée, en le voyant ou autre, alors
il est autorisé de la consommer, même si en arrivant sur place on constate qu’il y a d’autres
chiens.

La chasse avec un chien non dressé :

509
La proie capturée par un chien non dressé à la chasse, n'est pas permise, sauf si la proie est
encore vivante, dans ce cas il est autorisé de l’égorger et de la consommer.

Par contre si le chien apporte la proie morte sans qu’il soit dressé alors, il n’est pas autorisé de
la consommer.

Selon Abi Tha3laba Al Khouchani (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’ai dit : « O envoyé d’Allah, nous
sommes dans une terre des gens du livre, nous est-il autorisé de manger dans leurs ustensiles
? Et nous sommes dans une terre de chasse, je chasse avec mon arc et mon chien qui n’est
pas entrainé et dressé et avec mon chien qui est entrainé, que m’est-il autorisé de faire ? » Et
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Quant à ce que tu as cité concernant les gens du
livre, si vous trouvez d'autres ustensiles, ne mangez pas dans les leurs, et si vous n'en trouvez
pas d'autre, lavez-les et mangez dedans. Et ce que tu chasses avec ton arc, sur lequel tu as
prononcé le nom d’Allah, alors mange. Ce que tu as chassé avec ton chien de chasse dressé et
entrainé, sur lequel tu as prononcé le nom d’Allah, alors mange. Et ce que tu as chassé avec
ton chien qui n’a pas été dressé pour la chasse, mais que tu parviends à égorger et à sacrifier
avant de mourir, alors mange. » » (Hadith authentique rapporté par Al Boukhary wa
Mouslim)

« ce que tu chasses avec ton arc, sur lequel tu as prononcé le nom d’Allah, alors mange » :
Les savants disent que le nom d’Allah doit être prononcé au moment de lancer la flèche et non
pas au moment où on prend l’arc et on le prépare. Ceci de même pour le chien de chasse.

Lorsque la proie tombe dans l’eau :

Lorsque la proie tombe dans l’eau il est interdit de la consommer. La preuve est le hadith où
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à 3Adi ibn Hâtim (‫ )رضي هللا عنه‬: « Lorsque tu lances ta
flèche prononces le nom d’Allah. Si tu trouves la proie tuée alors mange, sauf si tu la trouves
dans l’eau, car tu ne sais si c'est l’eau qui l’a tuée ou bien si c'est ta flèche. » (rapporté par
Mouslim)

Ici les savants ont dit également que l’on n’a pas le droit de consommer la proie retrouvée
dans l’eau lorsque l’on doute de la cause de la mort de cette proie, mais si on sait que c’est la
flèche qui l’a tuée et qu’ensuite la bête est tombée dans l’eau alors il est autorisé de la manger.

Lorsque la proie disparaît pendant deux ou trois jours :

Celui qui lance une flèche et qui touche sa proie, puis qu’il ne la retrouve pas pendant 2 ou 3
jours. Une fois ce temps passé, il la retrouve alors il est autorisé de manger de cette proie à
condition qu’elle n’ait pas pourrie et qu’elle soit encore bonne à la consommation.
510
La preuve est le hadith de 3Adi ibn Hâtim (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬lui a dit : « Et si tu vises une proie que tu as eu et que tu l’as retrouves après un jour ou
deux et que cette proie ne comporte d’autres traces que celle de ta flèche, alors mange. »
(rapporté par Al Boukhari)

Autrement dit, si on trouve une autre trace pouvant expliquer la mort, comme une blessure
causée par une bête qui l’a attaquée, alors la proie ne doit pas être consommée. Et celle-ci est
rentre alors dans la parole d’Allah : « Et celles qui ont été dévorées par les bêtes féroces. »

Ceci prouve qu’il est autorisé de consommer la proie lorsqu’on est sure qu’elle a été tuée par
la flèche uniquement.

Et l’autre preuve est le Hadith d’Abi Tha3laba (‫ )رضي هللا عنه‬qui dit que le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Lorsque tu lances ta flèches, que la proie disparait et que tu la retrouves,
mange-la tant qu’elle est encore bonne à la consommation. » (rapporté par Mouslim)

Cours n°4
Chapitre du sacrifice de « ‘Id Al Adha » - Définition et Jugement – Quelle bête
peux t-on sacrifier ? - Pour combien de personne suffisent chamelle et vache ? –
La brebis suffit pour un homme et sa famille – Les bêtes qui ne valent pas pour le
sacrifice de « ‘Id Al Adha ».

Chapitre du sacrifice de « ‘Id Al Adha » (appelé aussi Yawm an NaHar) :

La différence entre « Al HudHiya » et « Al Hadi » :


- « Al Hadi » : c’est la bête qui est sacrifiée lors du Hajj, plus précisément celle qui est
sacrifiée dans la terre sacrée de la Mecque.
- « Al HudHiya » : C’est plus général, c’est le sacrifice fait le jour de l’3aid. Dans ce mot on
retrouve les mots « AdHa » et « Doha » qui est le levé du soleil. Or la salat al 3aid se fait
normalement juste après le lever du soleil.

L’auteur dit que c’est ce qui est égorgé parmi les bestiaux le jour du sacrifice et également les
jours de Tashriq, qui sont les 3 jours qui suivent le jour de l’3aid, ceci en guise d’adoration à
Allah (‫)تعالى‬.

Son jugement :

511
Ce sacrifice est obligatoire pour celui qui a la possibilité de le faire. Ceci est l’avis de l’auteur
et aussi du Sheykh Al Islam ibn Taymiyya. Mais, pour la plupart des savants, c’est une sunna
mu-akkada (fortement recommandée).

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui a une aisance et qui ne sacrifie pas, qu’il
n’approche pas notre lieu de prière. » (rapporté par Ibnou Majah)
On comprend de ce hadith que la personne a délaissé quelque chose d’obligatoire et qu’il n’y
a donc pas de bénéfices pour elle à s’approcher de la prière.

Selon Mikhfaf ibn Sulaym (‫ )رضي هللا عنه‬: « Nous étions debout à proximité du prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬le jour de 'Arafa et il a dit : « O vous les gens, il incombe à chaque famille
(d'une même maison), chaque année une "OudHiya" et une "3Atîra". » Et le prophète ( ‫صلى هللا‬
‫ )عليه و سلم‬a dit : « Savez-vous ce qu’est "Al 3Atîra" ? C’est celle que les gens appel "Ar
rajabiya". » » (rapporté par At-Tirmidhi, Abou Dawoud, Ibnou Majah et An-Nassa-i)

« Pour chaque famille d’une même maison » : Les savants ont dit qu’il faut sacrifier une
bête pour chaque famille qui vie ou qui mange sous le même toit. Par exemple si un enfant
habite en dehors du domicile familiale alors le sacrifice de son père ne sera pas prit en compte
pour lui.

« Ar Rajabiya » : C’était un sacrifice fait le premier jour ou le premier vendredi du mois de


Rajab en guise d’adoration à Allah. Mais Al 3Atîra a été abrogée dans un autre hadith
authentique ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Point de Fara3 et point de 3Atîra. »
(Rapporté par Al Bukhary et Mouslim)
Le fait qu’Al 3Atîra ait été abrogée ne veut pas dire qu’Al HudHiya l’a été également.
Et "Al Fara3" était une coutume chez les arabes : ils sacrifiaient le premier petit mis au monde
par une femelle pour leurs idoles. Ils prétendaient en faisant cela que ceci allait contribuer à la
fertilité de la femelle.

Selon Djounoud ibn Sufyân Al Bajali (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’étais en présence du prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬le jour de NaHar et il a dit : « Celui qui a égorgé avant d’avoir prié, qu’il égorge
une autre à sa place. Et celui qui n’a pas égorgé, qu’il égorge. » » (Hadith authentique
rapporté par Al Bukhary wa Mouslim)

« une autre à la place » : Les savants ont déduit que la parole du prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ « )سلم‬une autre à la place » signifie une autre bête semblable. C'est-à-dire que quelqu’un qui
égorge un bélier bien portant doit égorger une bête similaire et non pas, par exemple une
brebis.

Quelle bête peux-t-on sacrifier ?

Al OudHiya ne peut être que des vaches, des ovins, des chameaux et chamelles.

Allah (‫ )تعالى‬a dit : « A chaque communauté, Nous avons assigné un rite sacrificiel, afin qu'ils
prononcent le nom d'Allah sur la bête de cheptel qu'Il leur a attribuée. » (Sourate Al Hajj,

512
verset 34)

« Et à chaque communauté » : Cela signifie que ce n’est pas un rite propre à la religion
musulmane mais que c’était aussi un rite connu dans chacune des communautés et des
religions qui nous ont précédé. Et An Nousouk fait aussi parti de la religion d’Ibrahim ( ‫عليه‬
‫)السلم‬.

Pour combien de personnes suffisent la chamelle et la vache ?

Selon ‘Abdullah ibn Abbas (‫ )رضي هللا عنه‬: « Nous étions avec le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬en
voyage, al AdHa est venue, nous nous sommes réunis sur l’achat et le sacrifice d’un chameau
et ceci pour 10 et la vache vaut pour 7. » (rapporté par Ibnou Majah, At-Tirmidhi et An-
Nassa-i)

« Al AdHa » : autrement dit l’3aid.

« et ceci pour 10 » : c'est-à-dire que l’achat d’un chameau vaut pour 10 familles.

« la vache vaut pour 7 » : c'est-à-dire 7 familles.

La brebis suffit pour un homme et sa famille :

Le mouton, la brebis, la chèvre ou le bouc valent pour une famille.

Selon 'Atâ ibn Yassâr (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’ai questionné Abou Ayoub al Ansari : « Comment
était les bêtes sacrifiées au temps du prophète (‫ » ? )صلى هللا عليه و سلم‬Il a dit : « L’homme au
temps du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬égorgeait une brebis (ash shat) pour lui et pour sa
famille habitant dans sa maison. Il en mangeait et en donnait à manger. Puis les gens se sont
ostentés et c’est ce qui explique la situation que tu vois. » (rapporté par Ibnou Majah et At-
Tirmidhi)

« Ash shat » : Quand elle est dite comme ça, elle englobe : Le mouton, la brebis, la chèvre
et le bouc.

« Se sont ostentés » : c'est-à-dire qu’ils égorgeaient plus qu’une brebis. On comprend


qu’après la mort du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬les gens ne se contentaient plus de sacrifier
qu’une brebis le jour de l’3aid mais en sacrifiaient plus. Les savants ont dit qu’il est autorisé
de sacrifier plus qu’une bête à condition que cela ne soit pas fait par orgueil, en se disant par
exemple : « Je suis plus riche ou plus méritant que l’autre ». Mais si cela est fait dans le but
d’avoir plus de récompense auprès d’Allah et car on en a les moyens, alors cela est autorisé.

Les bêtes qui ne valent pas pour le sacrifice de « ‘Id Al Adha » :

- 4 catégories citées dans le hadith suivant :

513
Selon ‘Ubayd ibnou Feyrouz (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’ai demandé à Al Bara ibn 'Âzib (‫ )رضي هللا عنه‬:
« Informe-moi de ce qu’a déconseillé ou interdit le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬comme bête
pour le sacrifice de l’3aid » Il a dit : « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait ainsi avec ses
mains et ma main est plus petite que la main du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬. Et le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Quatre, ne sont pas valables concernant al HudHiya : la borgne
dont le caractère borgne est évident, la malade dont la maladie est claire et évidente, celle
qui boite dont le caractère boiteux est visible et celle qui est maigre au point que la moelle
épinière présente dans ses os est quasiment inexistante » Puis Ubayd ibn Feyrouz a dit : «
Quant à moi je déteste lorsqu’il lui manque un bout d’oreille. » Et Al Bara ibn 'Âzib lui a dit :
« Ce que tu détestes délaisses le mais par contre ne l’interdit à personne. » » (Hadith Sahih
rapporté Ibn Majah, Abu Daoud, An Nassai et At Tirmidhi)

« A fait ainsi avec ses mains » : Il a montré le chiffre 4.

« Ne sont pas valables » : c'est-à-dire qu’elles ne sont pas considérées comme al OudHiya
pour le jour de l’3aid, bien qu'il est autorisé de les sacrifier pour sa famille ou de les donner en
aumône.

« La borgne dont le caractère borgne est évident » : c'est-à-dire que la bête ne voit que
d’un œil. Elle n’est pas valable pour Al OudHiya car elle a un défaut et aussi car ce sera une
bête qui se nourri moins bien que les autres bêtes.
Il y a 2 façons de savoir si une bête est borgne :
1 - Cela se voit de façon claire : il lui manque un œil, quand un œil est fermé, quand son œil
est éteint.
2 - L’œil est intact mais la bête tourne toujours son cou.

« La malade dont la maladie est claire et évidente » : On reconnait une bête malade si elle a
de la fièvre, si elle ne mange pas beaucoup, de ce qui peut apparaitre de son corps
(hématome…), ou encore si elle est faible, fainéante.

« Celle qui boite et dont le caractère boiteux est visible » : Les savants ont dit que la bête
qui n’est pas valable pour Al OudHiya c’est celle qui ne peut pas marcher avec celle qui ne
boite pas. C'est-à-dire suivre les bêtes qui ne boitent pas. Celle qui est amputées de 2 pates par
exemple entre aussi dans le Hadith.

« Au point que la moelle épinière présente dans ses os est quasiment inexistante » : Pour
reconnaitre une bête qui n’a pas de moelle, il n’y a pas d’autres solutions que de la sacrifier et
de casser les os pour vérifier cela. Celle qui est maigre et qui a de la moelle dans ses os, quant
à elle, elle est autorisée.

Et n’est pas valable non plus pour al OudHiya, "al Jad3u minal Maz". C’est la bête qui
a entre 6 mois et moins de 1 an.
La preuve est le hadith de Bara ibn 'Âzib (‫ )رضي هللا عنه‬dit : « Un de mes oncles appelé Abu
Burda a égorgé le jour de l’3aid avant la prière et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : «
Ta brebis est une brebis de viande. » Et il a dit : « O envoyé d’Allah, j’ai une chèvre qui a
entre 6 mois et 1 ans ‘dâjinan’ » Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬lui a dit : « Egorge-la et
cela ne vaut pas pour autre que toi. » Puis il (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui égorge
avant la prière il a alors égorgé pour lui et celui qui égorge après la prière il a alors
accompli son sacrifice et a pratiqué la sunna des musulmans. » » (rapporté par Al Boukhari,

514
Mouslim, Abu Daoud, An Nassai et At Tirmidhi)

« Ta brebis est une brebis de viande » c'est-à-dire que ce n’est pas considéré comme un
sacrifice mais simplement de la viande dont on pourra en profiter.

« Dâjinan » : c'est-à-dire que la chèvre est élevée directement dans la maison autrement dit
elle ne mange pas dans les pâturages.

« Et cela ne vaut pas pour autre que toi » : c’est une dérogation qu’a fait le prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬à lui spécifiquement.

Les savants ont divergé sur ce Hadith et ont dit : « Comment cela peut être propre à un
homme ? Car en islam, il n’y a pas de jugement qui est propre à une personne en particulier
mais seulement des jugements concernant des catégories de gens. Le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a des particularités mais parce qu’il est l’envoyé d’Allah, qu’il est un prophète et qu’il a
des spécificités.
Donc des savants qui ont divergé ont dit :
- Ceci est propre à Abu Burda
- Si une situation similaire arrive à une personne, alors elle peut faire comme a fait Abu Burda
c'est-à-dire égorger une chèvre qui a moins d’un an.

On déduit de ce Hadith qu’Al Jad3 (la chèvre qui a moins d’1 an), n’est pas valable
concernant Al OudHiya.

L'âge minimum pour pouvoir égorger une bête pour l'3Aîd:


• Pour ce qui est du mouton et de la brebis :
Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « N’égorgez qu’une moussina. » Concernant le mot «
moussina » les savants ont dit que c’est Ad Dan (le mouton et la brebis) et Al Maz (la chèvre
et le bouc) qui a 1 an.
• Pour ce qui est de la vache et du bœuf : al moussina c’est 2 ans.
• Pour le chameau et la chamelle : c’est 5 ans.

La base est que ces animaux en fonction de la catégorie doivent avoir 1 an, 2 ans ou bien 5
ans.

Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « N’égorgez qu’une moussina, sauf si vous avez du mal
alors égorgez al Jad3a parmi les brebis ou les moutons, celles qui ont plus de 6 mois. »
Cette dérogation s’applique au mouton et à la brebis uniquement.

Les savants sont unanimes sur le fait que dans ce Hadith on a le droit d’égorger un mouton ou
une brebis qui a entre 6 mois et 1 an, même si on trouve autre car le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « sauf si cela est pour vous difficile. »
On pourrait comprendre que lorsque ce n’est pas difficile il n’y a pas de dérogation mais
d’autres hadiths dans la sunna montrent que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a autorisé
l’égorgement de brebis qui avaient entre 6 mois et 1 an.

Comment reconnaitre un mouton ou une brebis qui a entre 6 mois et 1 an ?


Les savants disent que c’est par les poils du dos. Lorsqu’ils sont debout le mouton et la brebis

515
ont moins de 6 mois mais lorsque les poils sont couchés sur le dos on sait alors qu’ils ont
entre 6 mois et 1 an. Allahu a’llem.

Cours n°5
Chapitre de la « ‘Aqiqa » - Définition - Son moment – Les recommandations à
l’égard du nouveau né.

Chapitre de la « ‘Aqiqa » :

Définition :

En Islam : c’est le nom qui est donné à la bête qui est égorgée lors de la naissance d’un
nouveau née.
Dans la langue arabe : vient du mot « 3aq » qui veut dire « couper » d’où le fait que l’on
parle de "3ouqouq el walidayn" (rompre les liens avec les parents et proches parents).

Les savants disent que c’est appelé ‘Aqiqa car ses veines sont coupées au moment de
l’égorgement.

Son jugement :

Al ‘Aqiqa est obligatoire pour celui qui a eu un enfant. Pour le garçon 2 brebis semblables et
similaires et pour la fille une brebis. Le bélier peut aussi remplacer la brebis.

Selon Selmân ibn ‘Amir ( ‫ )رضي هللا عنه‬: « J’ai entendu l’envoyé d’Allah (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
dire : « Pour chaque enfant, une ‘Aqiqa. Versez pour lui du sang et enlevez de lui le mal. » »
(rapporté par Al Boukhari, Abou Dawoud, At-Tirmidhi et An-Nassa-i)

« Versez pour lui du sang » : C'est-à-dire égorgez pour Allah (‫ )تعالى‬afin de le remercier de
ce qu’Il (‫ )تعالى‬a accordé, soit pour l’enfant.

« Ecoulez pour lui » : Ceci est un ordre du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.

« Enlevez de lui le mal » : Certains savants ont dit que le fait d’égorger Al ‘Aqiqa pour lui

516
sera une cause de sa libération, c'est-à-dire que ce sera un enfant épanoui, intelligent, qui ne
connaitra pas d’obstacle. D’autres savants ont dit que cela signifie qu’il faut lui raser la tête
comme le dit Allah (‫ )عز وجل‬: « Celui qui a un mal dans sa tête ».

‘Aisha (‫ )رضي هللا عنها‬a dit : « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬nous a ordonné de faire Al
Aqiqa, pour le garçon 2 brebis et pour la fille 1 brebis. » (rapporté par Ibnou Majah et At-
Tirmidhi)

Et selon Al Hassan ibn Samoura (‫)رضي هللا عنه‬, qui rapporte que le prophète ( ‫صلى هللا عليه و‬
‫ )سلم‬a dit : « Tout enfant est suspendu à sa ‘Aqiqa, on doit égorger pour lui le 7ème jour, raser
ses cheveux et le nommer. » (rapporté par Ibnou Majah, Abou Dawoud, An-Nassa-i et At-
Tirmidhi)

« Est suspendu » : c'est-à-dire que l’enfant est comme un gage vis-à-vis de la ‘Aqiqa,
comme si il était suspendu vis-à-vis d’elle. Les savants disent par « il est suspendu » c'est-à-
dire qu’il ne sera pas épanoui et d’autres encore ont dit qu’il ne pourra pas intercéder en
faveur de ses parents au jour du jugement.

Les savants ont divergés sur le jugement d’Al ‘Aqiqa :


- L'auteur du livre pense qu'il s'agit d'une obligation car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a
ordonné cela. Il utilise les 3 hadith cités.
- Mais la plupart des savants considèrent que c’est une sunna fortement recommandée : Leur
preuve est le Hadith ou le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui d’entre vous qui désire
sacrifier une bête pour son enfant qu’il le fasse, pour le garçon 2 brebis et pour la fille une ».
(Hadith authentifié par Sheykh Al Albany)
Ici le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit celui qui désire et qui souhaite, cela prouve donc que ce
n’est pas une obligation.

Concernant le nombre de brebis à égorger, il y a divergence des savants sur le caractère


préférable ou non :
- Certains pensent que 2 brebis pour le garçon est seulement préférable : Il y a des ahadiths
où le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a égorgé pour Al Hassan et Al Hussayn, ses petits fils, une
brebis et une brebis. Et L’imam ash Shawkani dans son livre « Nayl al awtar » dit qu’on
déduit de ce Hadith que la base est d'une brebis (c'est donc le minimum). On déduit également
du Hadith où le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dit « pour le garçon 2 brebis et pour une fille une.
» que les 2 brebis est quelque chose de préférable.

- D'autres pensent que 2 brebis pour le garçon est obligatoire : Sheykh Al Albany, quant à
lui, dit que non car il y a une version plus authentique rapporté par An Nassai qui rapporte que
le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a égorgé pour Al Hassan et Al Hussayn 2 brebis, 2 brebis. Puis
517
Sheykh Al Albany dit : « Là, la parole du prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬vient en concordance
avec son acte ». Donc pour le garçon il faut égorger 2 brebis et pour la fille une seule.
Pour ce qui est des 2 brebis elles doivent être similaires c'est-à-dire, du même âge, de la même
corpulence et de la même catégorie.

Pour qui la ‘Aqiqa est une obligation ? Pour le père ou pour l’enfant ?
Cette obligation incombe au père uniquement. Si l’enfant dont le père n’a pas sacrifié, veut le
faire pour lui-même une fois adulte, alors cela est préférable car le prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬
l’a fait pour lui. Mais s’il ne le fait pas, il n’a pas commis de péché, car en Islam on ne peut
pas blâmer quelqu’un pour le péché d’autre.

Son moment :

Le sacrifice doit avoir lieu de préférence le 7ème jour. S’il n’est pas possible, alors le 14ème
jour et si cela n’est pas possible non plus alors le 21ème.

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Elle doit être égorgée pour lui le septième jour. »

C'est-à-dire 7 jours après la naissance. Les savants ont dit que c’est le septième jour de sa
naissance. La règle est : C’est le jour précédant de la semaine suivante. Par exemple : Si
l’enfant est né le jeudi alors la ‘Aqiqa sera le mercredi de la semaine suivante. Les savants
disent que parmi les sagesses de cela est que l’enfant aura vécu tous les jours de la semaine

Selon Burayda (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Al Aqiqa doit être sacrifiée
le 7ème jour ou bien le 14ème ou bien le 21ème. » (Hadith authentique rapporté par Al
Bayhaqi)

Quant à celui qui ne peut pas égorger le 21ème jour, il le fait quand il peut, car le prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait la ‘Aqiqa pour lui-même après avoir reçu la révélation.
Et celui qui égorge avant le 7ème jour par exemple le 6ème il a également le droit, les jours
que l’on a vu sont seulement préférables.

La ‘Aqiqa doit elle être faite pour le nouveau né qui est mort le jour de l’accouchement ?
Il y a divergence :
- Certains disent qu’il faut faire la ‘Aqiqa à partir du moment où l’enfant a atteint les 4 mois
car c’est le 4ème mois que l’ange insuffle l’âme dans le corps. C’est l’avis le plus sur Allahu
a’llem car c’est à ce moment que l’enfant devient un être humain à part entière. Et lorsqu’il
décède au bout de 4 mois minimum on doit lui donner un nom, le laver et prier sur lui.
- D’autres disent que non, qu’il faut seulement le nommer, le laver et prier sur lui.
518
Donc certains disent qu’il faut la faire et d’autres disent qu’il faut faire la ‘Aqiqa que pour
celui qui est né vivant.

Si la bête à sacrifier est léguée à une autre personne doit-elle formuler oralement pour qui est
la bête ?
Non tout est dans l’intention il n’est pas obligatoire de dire par exemple « j’égorge pour untel,
pour son enfant untel né le … »

NB : Pour ce qui est de faire l’iqama dans l’oreille gauche du nouveau né le Hadith est faible
et pour ce qui est de faire l’adhan il y a divergence des savants certains le considère Hassan et
d’autres Daif.
Sheykh Al Albany au début le considérait Hassan mais est revenu sur son TaHsin car il à
découvert une autre version ou il s’était fié à une parole de l’imam Ibn Al Qayyim concernant
la version du Hadith ou il disait qu’elle était faible.
Quant à Sheykh Utheymin et Sheykh Ibn Baz ils disent qu’il n’y a pas de mal à faire l’Adhan
sur l’oreille droite du nouveau né car ils considèrent le Hadith Hassan.

Les recommandations à l’égard du nouveau né :

1 - Il est recommandé de faire At tahnik :

C’est le fait de frotter le palais et les gencives du nouveau-né avec une datte mâchée.

Selon Abou Moussa Al Ach'ari (‫ )رضي هللا عنه‬: « J’ai eu un garçon, je l’ai apporté au prophète
(‫ )صلى هللا عليه و سلم‬et il l'a nommé Ibrahim. Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a fait At Tahnik
avec une datte. » (rapporté par Al Boukhari, Mouslim)

Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a invoqué ensuite Allah pour qu’il bénisse cet enfant puis il l’a
rendu à son père Abu Moussa dont il était le premier enfant.

Concernant At Tahnik il y a 2 avis des savants:


- 1er avis : Certains savants, comme Sheykh Utheymin, considèrent que cela est propre au
prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬car les gens lui apportaient les enfants afin de bénéficier de la
bénédiction de sa salive (la datte était mâchée par lui). Le prophète était une bénédiction en
lui-même c'est-à-dire que toutes les parties de son corps étaient bénédiction. Les savants
utilisent aussi l’argument qu’il a été rapporté de Tahnik que du prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬.
- 2ème avis : Les autres savants comme, c’est le cas pour Sheykh Al Albany, ont dit que le
Tahnik n’est pas propre au prophète (‫)صلى هللا عليه و سلم‬puisque rien dans les ahadiths ne
prouvent que les gens lui apportaient les enfants pour bénéficier de la bénédiction de sa salive,
car dans ce Hadith le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a invoqué en sa faveur. De plus, ils disent
519
que la vertu du Tahnik est le fait de donner au nouveau né quelque chose de sucré, et que cela
doit être fait par la famille du nouveau né, à savoir son père ou sa mère.

2 - Il faut raser les cheveux du nouveau né le septième jour et donner en aumône le poids
en argent (en matériau) :

Le rasage des cheveux se fait avec un rasoir et par une personne qualifiée. Si on n’a pas la
possibilité de le faire le 7ème jour, alors il n’y a pas de mal à le faire par exemple le 9ème
mais le 7ème reste tout de même préférable.

Selon Hassan ibn Samoura (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Tout enfant est
suspendu à sa ‘Aqiqa, on doit égorger pour lui le 7ème jour, raser ses cheveux et le nommer.
» (rapporté par Ibnou Majah, Abou Dawoud, An-Nassa-i et At-Tirmidhi)

Selon Abi Râfi3 (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit à Fatima (‫)رضي هللا عنها‬
lorsqu’elle a mit au monde Al Hassan : « Rase ses cheveux et donne en aumône le poids de
ses cheveux en argent et ceci aux pauvres. » (rapporté par Al Bayhaqi)

Le fait de raser les cheveux est-t-il propre au garçon ou cela concerne le garçon et la fille
?
- Certains savants disent que cela est propre au garçon car cela n’est pas connu qu’il faut raser
la tête de la fille. Wa Allahu a’llem
- D’autres savants disent que cela englobe les 2 car le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dans le
Hadith n’a pas parlé du garçon spécifiquement.

Celui qui ne peut pas raser les cheveux de son enfant peut les estimer comme le dit Sheykh Al
Utheymin. En effet, les savants disent que ce n’est pas n’importe quelle personne qui rase la
tête du nouveau né, il faut l’emmener chez un coiffeur ou chez quelqu’un qui en a l’habitude,
qui est spécialisé dans cela car sa tête est très fragile.

Ce qu’on comprend de ce Hadith également est que l’on donne ensuite l’argent le jour même.

3 - Le nommer :

Dans le hadith de Hassan ibn Samoura (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : «
Tout enfant est suspendu à sa ‘Aqiqa, on doit égorger pour lui le 7ème jour, raser ses cheveux
et le nommer. » (rapporté par Ibnou Majah, Abou Dawoud, An-Nassa-i et At-Tirmidhi)

520
Et le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a également dit : « Il m’a été donné cette nuit un enfant que
j’ai appelé Ibrahim. »
Ce Hadith prouve que le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a nommé l’un de ses enfants le premier
jour.

Pour concilier les 2 hadiths, les savants disent que tout dépend de si le nom est prêt ou pas :
- Si les parents sont prêts et sont d’accord alors ils le nomment le premier jour.
- Si les parents sont indécis et qu’ils hésitent alors ils le font le septième jour.

4 - Il est recommandé de circoncire l’enfant le septième jour :

Selon Jabir (‫ )رضي هللا عنه‬: « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a sacrifié une ‘Aqiqa pour Al
Hassan et Al Hussayn, et les a circoncit le 7ème jour. » (Rapporté par At Tabarany)

Et ce qui est également rapporté dans Mou3jam al awthar de l’imam At Tabarany, selon
‘Abdullah ibn ‘Abbas (‫)رضي هللا عنه‬, qui dit : « 7 choses font partis de la sunna concernant
l’enfant le 7ème jour : il doit être nommé, circoncit, on doit enlever de lui le mal et les
souillures, son oreille doit être percée, on doit sacrifier pour lui, ses cheveux doivent être
rasés et il doit être imbibé du sang de sa ‘Aqiqa et de donner en aumône le poids de ses
cheveux en or ou en argent. » (rapporté par At-Tabarani)

« Enlever de lui le mal et les souillures » : autrement dit il doit être lavé.

L’auteur dit que ce Hadith a été cité par Sheykh Al Albany qui a dit que ces 2 Hadiths sont
faibles quand ils sont prit distinctement et que l’un renforce l’autre en les rassemblant.
L’auteur dit aussi que ce qu’il faut faire comme remarque c’est que le fait de recouvrir le
nouveau né du sang de la bête qui a été sacrifiée est quelque chose d’interdit.

Toujours par rapport à ce hadith certains jugements sont en suspend, comme le fait de percer
l’oreille le 7ème jour et le fait de donner en aumône l’équivalent en or. Wa Allahu a’llem.

Pour le repas fait lors de la circoncision ceci n’est pas rapporté dans la sunna mais tout dépend
de l’intention de la personne. Elle peut si elle fait cela dans le but de montrer sa joie mais non
pas si elle le fait dans le but de montrer que c’est légiféré et que c’est une sunna.

Points divers :

Concernant ce qui est connu chez les gens à savoir qu’il est interdit de casser les os de la
‘Aqiqa et que lorsque l’on découpe la bête on doit le découper selon ses articulations, le
521
Hadith sur cela est faible, il n’est pas authentique, donc rien dans la sunna du prophète ( ‫صلى‬
‫ )هللا عليه و سلم‬n’interdit de casser les os si cela est nécessaire.

Concernant Al ‘Aqiqa elle a le même jugement que Al OudHiya dans le fait qu’elle doit faire
partie des ovins, des bovins et des camélidés. L’animal doit avoir l’âge minimum requis et
doit être sein de tout défaut (voir cours 4 : comment doit être la bête à égorger).
La ‘Aqiqa diffère de Al OudHiya quant au fait que l’animal sacrifié n’est que pour une
famille et non pour plusieurs en fonction de sa catégorie (voir cours précédant).

La sunna pour la viande d’Al ’Aqiqa :


Les savants disent que l’on peut la donner aux pauvres, on peut en garder et on peut la
préparer pour inviter des proches.
Certains savants disent que c’est le même jugement qu’Al OudHiya mais pas tous. C'est-à-
dire que l’on consacre 1 tiers pour la famille, 1 tiers pour les amis et 1 tiers pour les pauvres.
Les savants disent aussi que concernant la ‘Aqiqa on a le choix et que si l’on désire on peut
tout donner en aumône.

522
- Le livre des Serments et Vœux -

Cours n°1- Le Livre des serments et voeux – Chapitre des serments – Définition – Par quelle
formule le serment est contracté ? – Jurer par autre qu’Allah est de l’associationnisme.

Cours n°2 - Chapitre de jurer par une religion autre que l’islam – Celui à qui on jure doit être
satisfait – Les différentes sortes de serments –Le serment non intentionnel – Le serment
mensonger avec préméditation.

Cours n°3 - Chapitre du serment contracté et valide – Le serment repose sur l’intention -
Point de parjure suite à un oubli ou une erreur – « Al istithna » (le faire de dire Incha Allah)
dans le serment – Celui qui fait le serment d’une chose, puis qu’une chose meilleur lui
apparaît.

Cours n°4 - Chapitre de l’interdiction de persister dans un serment qui comporte un mal –
L’expiation du serment – Le jugement de jurer en s’interdisant un acte licite – Chapitre du
voeu – Sa définition – Son jugement – L’interdiction du voeu conditionné – Quand le voeu est
contracté ou non ? – Celui qui fait un voeu qu’il ne peux pas tenir – Celui qui fait un voeu
puis meurt.

523
Cours n°1
Le Livre des serments et voeux – Chapitre des serments – Définition – Par quelle
formule le serment est contracté ? – Jurer par autre qu’Allah est de
l’associationnisme.

Souvent les savants rassemblent le vœu avec le serment car pour les deux il y a des
obligations. Celui qui a juré, cela lui impose de tenir son serment, tout comme celui qui a fait
le vœu, cela lui impose de respecter son vœu.

Chapitre des serments :

Définition :

Dans la langue : « Al aymân » (‫ )األَ ْي َمان‬est le pluriel d’al yamin. « Al yamin » en arabe c’est
la main. Le terme yamin a été utilisé pour le serment, car lorsqu’ils juraient, chacun prenait la
main droite de l’autre. Même à notre époque cela se fait encore, les gens se serrent la main en
guise d’accord.

Dans la religion : C’est attester et appuyer quelque chose par le Nom d’Allah ou un de Ses
Attributs.

Par quelle formule le serment est contracté ?

Il ne peut être conclu que lorsqu’il est fait par Allah, par un de Ses Noms ou un de Ses
Attributs.
Selon ‘Abdallah ibnu ‘Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬: « Le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a rencontrer
‘Omar ibnul Khattab (‫ )رضي هللا عنه‬alors qu’il se déplaçait « fî rakbi », et il l’a entendu jurer
par son père. Et le Prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Sachez qu’Allah vous a interdit de
jurer par vos pères ! Celui qui jure, qu’il jure par Allah ou bien qu’il se taise. » » [Rapporté
par Al Bukhary et Muslim]

« fî rakbi » : dans une caravane. C’est-à-dire qu’il était sur un chameau au milieu de
d’autres personnes qui elles aussi étaient à dos de chamelle. Et le terme « rakbou » désigne
environ un nombre de 10 (chameaux) ou plus.

524
On déduit de ce hadith :
- la volonté du Prophète a interdire le mal, car il n’a pas hésité a condamner cette parole
d’Omar et de montrer la vérité.
- on ne doit pas réprimender, injurier ou manquer de respect à celui qui fait une erreure par
ignorance.
- lorsqu’on interdit quelque chose on doit apporter ce qui le remplace ou le compense.

Selon Anas ibnu Malik (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Gehenna ne
cessera de dire : « Y a-t-il quelque chose à ajouter ? Y a-t-il quelque chose à ajouter ? »
Jusqu’à ce que Celui qui est doté de la Puissance mette Son Pied au-dessus. Et l’enfer dira : «
Ca suffit ! Ca suffit par Ta Puissance ! » Et à ce moment, l’Enfer se contractera de part et
d’autre et sera ainsi rassasié. » [Rapporté par al Bukhary et Muslim, hadith authentique.]

Ici l’enfer a juré par un Attribut d’Allah qui est La Puissance.

(Le frère Abou Anas fait une longue explication dans ce hadith sur le Pied d’Allah et donc
concernant la croyance en Ses Attributs, à écouter incha’Allah)

Jurer par autre qu’Allah est de l’associationnisme :

Selon Ibn ‘Omar (‫ )رضي هللا عنهما‬a dit : « J’ai entendu le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬dire : «
Celui qui jure par autre qu’Allah, il a alors mécru ou a associé. » » [Hadith authentique
rapporté par At Tirmidhi dans ses sunnan]

« … autre qu’Allah… » : cela englobe tout en dehors d’Allah ahzawajjal que ce soit un
objet, une personne, un animal,… Même par le prophète !

« Allah » : cela englobe Allah Lui-même et Ses Attributs. Car certains peuvent comprendre
qu’on peut jurer uniquement par le Nom « Allah » alors qu’on peut jurer par d’autre Noms
d’Allah et par Ses Attributs.
Allah ahzawajjal, quant à Lui, a le droit de jurer par ce qu’Il veut et lorsqu’Il jure par une
créature, c’est pour montrer son importance. Il peut faire ceci car Il n’aura nul compte à
rendre.

« il a alors mécru ou a associé » : Ici il s’agit d’un doute du rapporteur du hadith.


Concernant le fait que ce soit une petite ou une grande mécréance ou association, cela dépend
l’intention de la personne :
- Si elle pense que ce sur quoi elle a juré est aussi, voir plus, important qu’Allah, alors il s’agit
de « shirk akbar » (grande association).
- et si elle jure par une chose qu’elle ne compare pas à Allah, alors il s’agit de « shirk asghar »
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(petite association).

Selon Abu Hurayra (‫)رضي هللا عنه‬, le prophète (‫ )صلى هللا عليه و سلم‬a dit : « Celui qui, dans son
serment, jure par Al Lath qu’il dise : « Lâ illaha ill Allah ». Celui qui dit à son compagnon : «
Vient que je fasse al qimar avec toi » alors qu’il donne en aumône. » (rapporté par Mouslim,
An-Nassa-i et Abou Dawoud)

« al Lath » : l’une des divinités les plus adorées par les polythéistes.

« al qimar » : c’est le fait de faire une transaction ou chacune des 2 personnes donnent un
apport et à la suite des transactions, une des personnes ressort victorieuse et l’autre perdante.

« doit donner en aumône » : Certains savants ont dit qu’il doit donner en aumône ce qu’il
voulait mettre en jeu. Mais d’autres disent qu’il doit donner en aumône ce qu’il peut et ce qui
sera suffisant pour qu’il soit apaisé.

Concernant le fait de jurer par le Coran en ayant l’intention que c’est le livre avec ses pages et
ses feuilles, le livre est une créature alors il est interdit de jurer par Lui ! Mais si la personne
jure par le Coran en ayant l’intention de jurer par la Parole d’Allah –QalamuLlah- alors cela
est permis. Mais que la personne fasse très attention de la niyya qu’elle met dans son cœur.

Certain s’excuse de jurer par autre qu’Allah de peur de tomber dans le mensonge en prenant
ce verset : « Et n’usez pas du Nom d’Allah dans vos serments. »
Selon Ibnu Kathir –rahimahuLlah-, le sens de ce verset est : « N’use pas du Nom d’Allah dans
tes serments pour ne pas faire de bien, mais expie ton serment et fait ce bien. »

Selon ‘Abdallah ibnu Mass’oud (‫ )رضي هللا عنه‬: « Jurer par Allah en étant menteur est
préférable pour moi que de jurer par autre qu’Allah en étant véridique. »

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