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Principes de bases

Section 1 : Définition juridique :

- L’assurance est une opération par laquelle une partie (L’assuré) se fait promettre, moyennant une
rémunération (La prime), une prestation par une autre partie (L’assureur) en cas de réalisation d’un
risque.

- On énumère quatre raisons de critiquer cette définition :


 Le bénéficiaire est parfois différent du souscripteur.
 L’objet de l’assurance n’est pas toujours un dédommagement. Il peut être un paiement
d’une rente ou d’un capital, hormis tout dommage.
 Le risque n’est pas toujours un événement fortuit ou de force majeure. Il peut être une
simple faute (Cas de responsabilité civile) ou un événement heureux (Natalité).
 La rémunération n’est pas toujours une prime. Elle peut être : Cotisation (En cas d’assurance
mutuelle) ou contribution (En cas de Takaful).

Section 2 : Rôles de l’assurance :

 Une fonction de sécurité et de prévoyance : Une fonction préventive durant la vie du contrat,
ainsi qu’une fonction réparatrice en cas de réalisation du risque.
 Un rôle économique : Rassembler des capitaux, les injecter, …
 Une dimension internationale.

Section 3 : Divers types d’assurances :

- Une classification fondée sur la nature du risque : - Une classification basée sur la forme de l’entreprise :
=> Assurances maritimes : Corps de navires / => Assurances à primes fixes : Sociétés par actions,
Marchandises / RC. (Pas de voyageurs !) donc à objet commercial …
=> Assurances terrestres : Sociales / Privées => Assurances mutuelles : Mutuelles / à forme
terrestres. mutuelle / mutuelles agricoles.
- Une classification juridique : - Une classification technique :
=> Les assurances indemnités : Assurances de => Assurances de répartition.
choses / de responsabilité. => Assurances de capitalisation.
=> Les assurances de personnes : Sur la vie /
contre les accidents corporels.

Section 4 : Sources du droit des assurances :

- Le DOC / DCCM 1919 / Arrêté Viziriel 1934 / Loi 17-99 / Autres lois (Portant création de l’ACAPS,
relative aux accidents de travail, …).
Titre 1 : La formation du contrat d’assurance
- Le contrat d’assurance est défini dans l’art 1 al 30 de la loi 17-99 :
« Convention passée entre l’assureur et le souscripteur pour la couverture d’un risque et
constatant leurs engagements réciproques ».

Chapitre 1 : Les caractères du contrat d’assurances

1. Nommé : Prévu et règlementé par la législation en vigueur. Donc il appartient au juge


d’appliquer la loi en cas de litige.
La loi 17-99 en a cadré tous les aspects. Elle se nourrit du DOC et en adapte les dispositions
par rapport à la matière. Elle reste tout de même une loi spéciale dans la mesure où elle
prévoit des dispositions qui dérogent du droit commun, à l’instar des actions en cas de non-
paiement de la prime.
2. Consensuel : Il est parfait par le seul échange des consentements des parties (Assureur /
Assuré ou souscripteur), manifesté d’une façon quelconque.
Pour l’assurance en cas de décès, le consentement écrit de la tête assurée est obligatoire,
sous peine de nullité.
3. Synallagmatique : Avec des obligations réciproques à la charge des parties.
4. Aléatoire : Pour les parties, les avantages et les pertes dépendent d’un évènement incertain.
Toutefois, le but de l’opération d’assurance est anti-aléatoire puisque la compensation des
risques recourt à la science des probabilités et des statistiques.
5. A titre onéreux : Chacune des parties poursuit un avantage personnel en contrepartie de ce
qu’elle procure à l’autre.
6. Contrat d’adhésion : Il est rédigé et imprimé par l’assureur. L’assuré ne fait qu’adhérer en
remplissant l’imprimé préétabli.
7. Contrat de bonne foi : Pour les deux parties, la bonne foi revêt une importance particulière
dans le contrat d’assurances. La mauvaise foi est sanctionnée conformément à la loi, par la
nullité, des dommages-intérêts, …
8. Successif : Le contrat d’échelonne pendant la durée de la garantie.
9. Individuel ou collectif : Collectif en cas d’assurance de groupe.
10. Commercial ou civil : Voire même mixte.

Chapitre 2 : Les parties au contrat

Section 1 : L’assureur
C’est la partie qui s’engage à garantir l’assuré contre un risque déterminé, et à payer la prestation
d’assurance en cas de sinistre : « Producteur ou vendeur de sécurité ».

Sous-section 1 : Formes
C’est toujours une entreprise agréée (Par arrêté du ministre des finances) pour effectuer des
opérations d’assurance et de réassurance, ou assimilées.
Toutefois, cet agrément ne suffit pas pour pratiquer la couverture des conséquences de sinistres, il
faut en outre la signature d’une convention avec l’Etat et le fond de solidarité. Cette convention fixe
les modalités de la mise en jeu de la garantie (Tarification / Gestion comptable et financière / …).
== > Donc il faut : Un agrément + Une convention.

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1. Sociétés d’assurances : 2. Sociétés d’assurance mutuelles et leurs unions :
Seules les entreprises constituées sous forme de Elles ne cherchent pas un but lucratif, le paiement de la
SA peuvent être agréées. Par dérogation à la loi prestation d’assurance est supporté par l’ensemble des
relative aux SAs, ces entreprises doivent justifier adhérents. Elles sont régies par le code actuel, qui leur a
d’un capital social d’au moins 50.000.000 MaD consacré un dispositif spécifique (Arts 173 -> 227).
entièrement libéré en numéraire à sa souscription. On distingue pour les adhérents : Celles à cotisations fixes /
Ce montant peut être augmenté en fonction des à cotisations variables. Elles ne peuvent pas pratiquer des
opérations pratiquées. opérations d’assurance crédit, de caution ou sur la vie.
3. Organismes de prévoyance sociale : Il leur faut un minimum de 10.000 adhérents, sauf si elles
Ce sont des organismes publics soumis à un statut s’engagent à adhérer à une union de mutuelles. Elles
particulier, non le code des assurances, mais qui doivent justifier d’un fond d’investissement minimum de
sont soumis au contrôle de l’ACAPS. Ils sont : 50.000.000 MaD entièrement libéré en numéraire à sa
== > Des mutuelles : Prestations à court terme + souscription.
Allocations familiales. De ce fait, on peut dire que le code les a soumis aux
== > Des régimes de retraite : Prestations à long mêmes règles à peu près que les SAs (Gestion / Règles
terme. comptables / …) pour préserver l’intérêt des adhérents.
== > La CNSS : Assurant les 3 catégories déjà citées.
4. Société centrale de réassurances :
- Créée en 1960 par Dahir, avec la participation de 5. La société africaine d’assurances.
l’Etat via la CDG (Etablissement public de droit
6. Autres assurances :
commercial).
SMAEX, pour l’export / COFACE, pour l’assurance caution.
= L’assureur principal des sociétés d’assurance
marocaines. 7. L’assistance.
- A côté de la SCR, 12 compagnies d’assurance sont
autorisées à pratiquer la réassurance à titre 8. Organismes participant à la gestion de certaines
accessoire. Au-delà de cette limite, les entreprises opérations :
d’assurance sont libres à se réassurer à l’étranger, - Les fonds de garantie : Des accidents de la circulation / De
solidarité contre les évènements catastrophiques / …
selon l’une des deux formules :
- Le bureau central de tarification.
 Partage proportionnel des primes et sinistres.
 Partage non proportionnel (Où l’assureur 9. Les organismes liés à la profession.
intervient à partir d’un certain seuil de sinistre). 10. Les intermédiaires d’assurances :
- La prestation des opérations d’assurances au public peut
11. Les démarcheurs : être faite directement par les entreprises d’assurances, ou
- Les entreprises d’assurances ou de réassurance, indirectement par l’entremise d’intermédiaires.
les intermédiaires, peuvent autoriser des - Ce sont : Barid Al Maghrib / Banques agréées /
personnes physiques « Démarcheurs » à présenter Associations de micro-crédit / Sociétés de financement
pour leur propre compte et sous leur agréées / Agents / Sociétés de courtage.
responsabilité, les différentes opérations Ils doivent être agréés par l’autorité de tutelle après avis
d’assurance (Art 290 CA). du comité consultatif des assurances.
- Leur mission : Présenter les opérations oralement  L’agent représente une seule entreprise
ou par écrit aux souscripteurs éventuels. d’assurance et de réassurance (Max 2, avec
l’accord de la première). Si c’est une personne
morale, elle doit être constitué en SA ou SARL.
 Le courtier représente les intérêts de ses clients, et
engage sa propre responsabilité professionnelle
(Contrairement à l’agent qui engage la
responsabilité de l’entreprise d’assurance qu’il
représente). Il doit être constitué en SA ou SARL,
mais jamais en personne physique.

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Sous-section 2 : Les conditions d’exercice

A. Formalités de constitution :

- Quelle que soit la forme de l’entreprise d’assurance, elle doit être constituée d’abord
régulièrement selon la loi : Le DOC, Le Code de commerce, La loi 17-95 (Avec des exigences
particulières : capital social, fonds de garantie, …), La loi 5-96.
- En outre, les entreprises autorisées à présenter les opérations d’assurances (Barid al Maghrib,
Banques, Associations de micro-crédit, Sociétés de financement) doivent être agréées en application
des textes spécifiques.

B. Formalités particulières :

1) L’agrément (octroi, extension, modification, retrait) autorise les entreprises, ayant satisfait les
conditions requises, à exercer les différentes opérations. = C’est un contrôle à priori +un contrôle
formel des contrats et documents destinés au public, des clauses types et des tarifs.

2) En outre, il existe une condition de territorialité == > les risques situés au Maroc, les personnes qui
y sont domiciliées et les responsabilités qui s’y rattachent, doivent être assurés par une entreprise
agréée au Maroc, sous peine de nullité.
Exceptions : Celles qui découlent des accords de libre-échange et des engagements souscrits dans le
cadre des conventions internationales + Celles après accord préalable de l’administration, quand la
couverture d’un risque (maritime ou aérien/ dont la souscription est obligatoire) ne peut être
trouvée au Maroc.

3) Un contrôle de leur fonctionnement, solvabilité et gestion financière, de la bonne application des


règles de gestion, règles comptables et les règles financières. C’est un contrôle à postériori. Ceci a été
renforcé en 2016 par l’entrée en vigueur des dispositions de la loi portant création de l’ACAPS, afin
d’assurer la protection des différents intérêts liés à l’industrie de l’assurance.

Section 2 : Le souscripteur

- C’est la personne physique ou morale qui conclut le contrat d’assurance avec l’assureur, pour le
compte d’une personne déterminée (stipulation pour autrui) ou pour son propre compte, et qui
s’engage avec l’assureur pour le paiement de la prime.
Pour le contrat d’assurance TAKAFUL, il est appelé Participant.

- La stipulation pour autrui en matière d’assurance vie avait pour fondement le DOC. Ceci a changé
après la promulgation de l’arrêté Viziriel en 1934.

Section 3 : L’assuré

- C’est la personne morale ou physique, sur laquelle ou sur l’intérêt de laquelle repose l’assurance.
Elle peut être souscripteur, comme elle peut être un tiers.
- L’assuré varie entre les assurances de personnes, et celles de dommages et de RC. Exemples :
. Assurance RC automobile : Ce sont : souscripteur / proprio automobile / conducteur avec
l’accord de l’un d’eux /…
. Assurance de personnes : C’est la tête assurée.

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- Les assurés, en tant que clients, sont répartis en 2 catégories :
== > Particuliers : habitation, maladie,…
== > Entreprises : accident de travail,…

Section 4 : Le tiers bénéficiaire

Cela est prévu par le mécanisme de la stipulation pour autrui, qui est une exception au principe de
l’effet relatif des contrats consacré par le DOC. Le tiers bénéficiaires est toute personne physique ou
morale, désignée par le souscripteur ou lésés, pour recevoir l’indemnité due par l’assureur si
l’évènement envisagé survient, à condition de respecter les délais, fournir les pièces justificatives, …

- La jurisprudence admet que la SPA produit tous ses effets sans que le tiers ait besoin d’intervenir.

- Principes de la SPA :
1. Le droit né de l’assurance sur la vie au profit de X, nait dès la souscription, avant toute
acceptation. Et ce X peut en disposer librement.
2. Il est censé n’avoir jamais appartenu au stipulant : il ne fait pas partie de sa succession. Le
stipulant ne peut plus disposer du contrat sans le consentement de X.
3. Ce droit ne peut être contesté par personne : héritiers, créanciers,…
4. La rente issue de ce droit ne peut pas faire l’objet d’une action par quiconque prétendant à
un droit sur le patrimoine du stipulant.

Chapitre 3 : Le processus de la formation du contrat

- Le contrat d’assurance est parfait dès l’échange de consentements sur ses différents éléments.
Cependant, une obligation d’information s’impose, aussi bien à l’assureur que l’assuré. Le but étant
d’apprécier le risque et déterminer le tarif convenable. Cette obligation s’impose :
+ Préalablement à la souscription.
+ Au moment de la souscription et après chaque modification.
+ A l’échéance du contrat, soit à la demande du souscripteur soit lors de la résiliation.
- L’obligation d’information s’impose aussi pour les besoins de contrôle. Son manquement est parfois
sanctionné : L’entreprise d’assurances qui ne communique pas au souscripteur les informations
appréciant leurs engagements réciproques, annuellement, risque une amende.

- L’accord de volontés implique la perfection du contrat, sauf si le client se rétracte dans le délai de
30 jours, et obtient de ce fait l’intégralité des sommes versées sur le contrat.
- Cette obligation d’information a pour objet la protection de l’assuré. Elle a lieu dans les opérations
d’assurance à distance, par téléphone ou par voie électronique. On informe le client de : conditions
contractuelles, délai de rétractation, …

Section 1 : L’information préalable

- Le législateur marocain impose à l’assureur cette obligation, ce dernier doit remettre à l’assuré soit
un exemplaire du projet de contrat comportant le prix, soit une notice d’informations qui doit
contenir : Les garanties assorties des exclusions, la prime et les obligations de l’assuré.
Ceci est valable pour tout type d’assurance.

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- La question qui se pose : Cette obligation d’information est-elle facultative ? Est-elle obligatoire
sous peine de sanction ?
== > Aucune disposition expresse n’a été prévue dans ce sens. En outre, aucune sanction
dans l’intérêt du souscripteur n’a été prévue (la solution raisonnable aurait pu être : la
possibilité de rétraction avec restitution de la prime. Mais celle-là n’est prévue par l’ACAPS
qu’en cas de fourniture à distance d’opérations d’assurances).
A- La proposition d’assurance : L’offre de contracter qui émane du futur assuré, elle peut être retirée
tant qu’elle n’est pas acceptée ou si le délai imparti est épuisé. C’est un imprimé mis à disposition par
l’assureur, généralement c’est un questionnaire.
B- La couverture de note : C’est un document concrétisant l’engagement assureur/assuré en
attendant l’établissement de la police. C’est une constatation provisoire d’un accord définitif.
L’accord de l’assureur parvient à l’assuré sous forme de : couverture de note/ lettre affirmative/
envoi d’une police.

Section 2 : La prise d’effet du contrat

- En principe, le contrat d’assurance prend effet dès sa formation définitive et sa perfection.


Toutefois, les polices d’assurance prévoient des aménagements, notamment les clauses de report de
la prise d’effet. Dans ce cas, le contrat produit ses effets à compter de la date indiquée aux
conditions particulières ou dans l’avenant. Parmi ces clauses :
 Le report de la prise d’effet le lendemain à midi du jour de la conclusion du contrat.
 La prise d’effet à une date fixée (pour satisfaire le désir de l’assuré).

Section 3 : La preuve du contrat

- Selon les articles 10 et 11 CA, seul le contrat (Le contrat d’assurance contenant les conditions
générales, les conditions particulières / l’avenant constatant toute modification) constate les
engagements réciproques des parties (Assureur / Assuré).

- Toutefois, rien n’empêche les parties de s’engager en vertu d’une Note de couverture, à condition
qu’elle soit établie au nom de l’assureur et non un intermédiaire d’assurances.
 L’arrêté ministériel relatif à l’assurance RC automobile prévoit la possibilité de la note de
couverture.
 L’arrêté ministériel relatif à l’assurance accident de travail et maladies professionnelles ne la
prévoit pas, ce qui laisse entendre que seul le contrat ou l’avenant constate l’engagement.

Sous-section 1 : La police

= C’est le document qui constate l’existence et le contenu du contrat d’assurance. Il indique les
conditions générales et particulières, il est rédigé à l’écrit et signé par les parties, il se présente sous
forme d’un imprimé préétabli par l’assureur.

- A ce niveau l’autorité de contrôle dispose de certaines prérogatives, après avis du comité


consultatif d’assurance. Elle peut :
 Déterminer les conditions générales types et les clauses types des contrats.
 Fixer les clauses interdites ou obligatoires.
 Fixer les règles de calcul actuariel applicables au contrat sur la vie ou de capitalisation.

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Les règles de rédaction Les mentions obligatoires
1- La police doit être rédigée à caractères apparents. - Celles issues des articles 12, 13,14 CA. Exemples :
 Date de souscription du contrat.
2- Les clauses relatives aux nullités, déchéances, durée  Nom et domicile des parties.
du contrat, rédigées en caractères très apparents.  Chose ou personne assurée.
 Montant : Prime / Garantie.
3- Certaines mentions à la première page :  Les conditions de résiliation à la suite du
Dénomination sociale et adresse du siège de retrait d’agrément.
l’entreprise / L’avis de paiement des prises / Des  Les clauses relatives aux nullités,
mentions spécifiques au contrat assurance vie /… déchéances, en caractères très apparents.

4- Choisir la couleur de l’attestation d’assurance en - Celles issues de l’arrêté du ministère des finances
fonction de son usage. Ex : jaune = tourisme. de décembre 2004 relatif au contrat d’assurance.
Exemples :
5- Aucune disposition du code, de décret ou arrêté n’a  Les conditions et modes de déclarations
fixé le nombre d’exemplaires de contrat ou avenant. En des sinistres.
principe, autant d’exemplaires que de parties.  L’avis de paiement des primes / cotisations.

Sous-section 2 : L’avenant

= C’est l’accord additionnel entre l’assureur et l’assuré, écrit et signé par eux, modifiant et
complétant une police d’assurance dont il fait partie intégrante. Cette dernière reste applicable sur
tous les points non modifiés.

 Forme :

=> Soit un intercalaire soumis aux mêmes règles de forme que la police.
=> Soit une lettre recommandée (sauf modifications portant sur l’objet du contrat initial, qui
nécessite l’accord expresse de l’assureur). Le silence de l’assureur dix jours après réception vaut
entrée en vigueur de la modification et son opposabilité à l’assureur, par contre l’opposabilité aux
tiers nécessite son enregistrement.

Chapitre 4 : Extinction du contrat

Section 1 : Durée du contrat

Le contrat d’assurance est un contrat qui s’inscrit dans la durée, on parle de la durée des
engagements réciproques de l’assuré et de l’assureur dans le cadre dudit contrat.

1. Elle doit être fixée dans la police : citée au moins une fois, et peu importe où elle figure
(conditions générales / conditions des parties). Chaque partie a le droit de se retirer à l’expiration
d’un an à compter de la date d’effet du contrat, sous réserve d’en informer l’autre partie avec un
préavis de 30 jours.
 A défaut de mention de la durée, le contrat est réputé souscrit pour une année
 La sanction de l’inobservation de cette indication n’est pas la nullité, mais l’inopposabilité de
cette clause à l’assuré. Il peut donc résilier sans indemnités, sous réserve de certaines
conditions dont le préavis.
=> En gros, la durée peut être déterminée ou indéterminée.

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2. La durée doit être mentionnée en caractères très apparents : tel est le cas quand la durée du
contrat est supérieure à un an. Elle doit être rédigée en caractères très apparents par une mention
figurant au-dessus de la signature du souscripteur, en vue d’attirer son attention.
 Aucune formule ambiguë ou imprécise ne peut remplacer cette indication.

3. La reconduction tacite : Elle intervient pour répondre aux inconvénients de l’expiration


normale de la durée du contrat rencontrés par l’assureur (Perte de gestion d’un contrat) et par
l’assuré (Rester sans garantie à son issue ou par négligence). Elle a quatre conditions et deux effets.

Conditions Effets
- Existence d’un contrat à durée déterminée. - Le renouvellement du contrat
- Expiration normale du contrat. pour la période d’un an maximum.
- Insertion de ladite clause dans les conditions particulières. - La formation d’un nouveau
- L’assureur doit aviser l’assuré du paiement des primes et du contrat à compter de la date de
montant, dans le délai convenu au contrat avant chaque échéance. reconduction.

Section 2 : L’extinction du contrat

Cette extinction peut avoir lieu soit de plein droit, soit en étant invoquée par les parties ou l’une
d’entre elles par application aux règles du droit commun.

Sous-section 1 : Extinction de plein droit

Les cas
Tous les contrats souscrits cessent de plein droit. Les primes afférentes à
Retrait total de l’agrément la période entre le jour de résiliation et le jour de l’échéance sont
restituées à l’assurée.
Le contrat prend fin 30 jours après la déclaration de la liquidation. Le
Liquidation de biens ou
souscripteur peut demander le remboursement de la période où
règlement judiciaire
l’assurance ne court plus.
La réquisition de la propriété Toutefois, l’assuré a le droit de demander une suspension du contrat au
de la chose assurée lieu de la résiliation.
La perte totale de la chose Provoquée par un événement non prévu par le contrat. Il y a application
assurée du principe de la divisibilité de la prime.

Sous-section 2 : Extinction invoquée par les parties : La résiliation

o Cas invoqués par l’un ou l’autre :


- L’aliénation de la chose assurée : l’assureur peut ne pas vouloir garantir, et le nouveau propriétaire
peut s’adresser à un nouvel assureur.
- Cas du décès de l’assurée : Faculté accordée à l’assureur et aux héritiers.
- Changement de la situation de l’assurée : domicile, situation matrimoniale, profession, liquidation
judiciaire.
- Résiliation périodique du contrat : assurance vie : dix ans /assurance responsabilité : deux ans.

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o Cas invoqués par l’assureur :
- Non-paiement des primes.
- Aggravation du risque non déclaré par l’assuré.
- Omission ou inexactitude dans la déclaration du risque, mais avant tout sinistre.
- Cas du sinistre, si une clause du contrat le prévoit expressément.

o Cas invoqués par l’assuré :


- Cas de diminution du risque, si l’assureur diminue la prime.
- Cas de résiliation par l’assuré d’un autre contrat après sinistre.

Sous-section 3 : Les conditions de validité

La résiliation est subordonnée au respect de certaines conditions de forme.

=> Pour l’assuré, nonobstant toute clause contraire, il a quatre choix :


Forme de résiliation

1. Déclaration faite contre récépissé au siège social de l’assureur.


2. Acte extrajudiciaire.
3. Lettre recommandée.
4. Tout autre moyen prévu par la police.

=> Pour l’assureur :


Il doit le faire Par lettre recommandée au dernier domicile du souscripteur.
- Le délai de préavis varie selon l’opération d’assurance et selon la durée du contrat (Supérieure
ou inférieure à un an). Il peut être 30 jours / 90 jours / 365 jours.
Délai de
préavis

Exception : Assurances de risques de guerres étrangères ou civiles -> Délai inférieur à 30 jours.

- Ce délai commence à courir à compter de la date d’envoi de la lettre de mise en demeure.


Exception : Lettre adressée en dehors du Maroc.

Sous-section 4 : Les effets de la résiliation

Principalement, elle met fin au contrat d’une manière définitive, les obligations réciproques des
parties n’ont plus raison d’exister.
Deux exceptions :
1/ Cas de l’application du principe de la divisibilité de la prime. L’assureur aura toujours
l’obligation de restituer la fraction de la prime pour la période non garantie.
2/ La résiliation périodique régulière ne donne lieu à aucune indemnité nonobstant toute
clause contraire (Notamment une clause qui prévoit des indemnités dans ce cas).

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Chapitre 5 : Le contentieux du contrat

Section 1 : Les types de litiges

Sous-section 1 : Relatifs à la preuve

D’abord, vu l’obligation légale de rédiger par écrit, rares sont les litiges relatifs à l’inexistence du
contrat (Police, Avenante, Note de couverture). On cite les cas :
- Preuve du contrat ou de son contenu.
- Du respect ou du non-respect des formalités en cas de sinistre, aggravation de risque, paiement de
la prime.
- De l’exactitude ou l’inexactitude des déclarations de l’assuré.
- Des circonstances du sinistre et l’importance des dommages.

Sous-section 2 : Relatifs à l’interprétation

En cas de dispositions légales ou conventionnelles imprécises, le pouvoir d’appréciation appartient


aux tribunaux.
 L’interprétation des textes de lois.
 L’interprétation du contrat en cas de clauses contradictoires.

Sous-section 3 : Relatifs à la qualification

La qualification d’une circonstance nouvelle, d’une circonstance aggravante, ... Elle relève du pouvoir
souverain du juge du fond.

Section 2 : Les règles de compétence

Compétence d’attribution Compétence territoriale


- Le code des assurances ne prévoit rien, donc le droit commun s’applique. - Le code des assurances :
== > Sa détermination dépend de la qualité du défendeur. Silence ! Donc application du
- Le contrat d’assurance peut être civil, commercial ou mixte. code de procédure civile.
- La partie pour laquelle le contrat est civil, a le choix entre le tribunal de Exception : le code
première instance ou le tribunal de commerce, peu importe le défendeur. d’assurance a déterminé la
Exception : La couverture des conséquences des événements juridiction compétente pour
catastrophiques : Tribunal administratif du lieu de leur survenance, lorsque ordonner la fermeture des
la commission des règlements des différends ne prend pas de décision six locaux où le condamné
mois après sa saisine. exerçait ses activités. C’est la
juridiction qui a prononcé la
- Le taux de la compétence en dernier ressort est déterminé par le montant peine d’emprisonnement.
de la demande, selon l’article 11 du code de procédure civile.

Section 3 : La prescription biennale

- Article 36 CA : Les actions dérivant d’un contrat d’assurance sont prescrites par deux ans à compter
de la date de l’événement qui y a donné naissance.
Toutefois, ce délai ne court :

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1. En cas d’omission ou de fausse déclaration sur les risques courus, que le jour où l’assureur en
a eu connaissance.
2. En cas de non payement de primes, que le 10ème jour de son échéance.
3. En cas de sinistre, que le jour où les intéressés en ont eu connaissance, s’ils prouvent qu’ils
l’ont ignoré jusque-là.

- Les délais de prescription ne peuvent être abrégés par les parties : C’est une règle d’ordre public !
- La prescription peut être interrompue. Par exemple en cas de désignation d’un expert suite à un
sinistre, ou tout autre cas prévu par le droit commun.

Sous-section 1 : Domaine de la prescription biennale


Il s’agit des actions dérivant d’un contrat d’assurance et visant sa validité ou son exécution.
 Les actions de l’assureur :
Action en paiement de la prime / Action en nullité du contrat / Action récursoire contre l’assurée.
 Les actions de l’assuré :
- L’action en règlement de l’indemnité du sinistre (intentée soit par l’assuré soit par le tiers
bénéficiaire d’une SPA).
- L’action en responsabilité suite à la mauvaise exécution par l’assureur de la direction du procès en
assurance responsabilité.
- Action en nullité ou en résiliation.
 Actions soumises à la prescription de droit commun :
Exemples : => Action en responsabilité d’un tiers victime contre l’assuré.
=> L’action directe de la victime contre l’assureur de responsabilité.
 Autres délais de prescription :
Exemples :
- L’action en responsabilité contre les administrateurs d’assurance lorsque le fait est qualifié crime :
20 ans.
- L’action dérivant du contrat d’assurance en cas de vie et de capitalisation, quand le bénéficiaire est
différent du souscripteur : 10 ans.

Sous-section 2 : Calcul de la prescription


Le délai se calcule par jours entiers, sans compter le jour de l’événement origine de l’action.
Exceptions :
- Les 3 cas prévus par l’article 36.
- En cas d’action récursoire de l’assuré contre l’assureur, le délai court le jour où le tiers a exercé une
action contre l’assuré, ou a été indemnisé par ce dernier.

Sous-section 3 : Suspension et interruption de la prescription


. La suspension :
En principe, on applique les règles de droit commun. Par exemple, quand l’intéressé est dans
l’impossibilité d’agir, en raison soit d’un cas de force majeure soit de l’ignorance du contrat
d’assurance, le délai est suspendu pendant la période de l’obstacle.
. L’interruption :
- D’abord, elle peut avoir lieu suite aux causes ordinaires d’interruption de la prescription prévues
par le droit commun (381 et 382 DOC).
- Ensuite, l’article 38 du CA prévoit deux causes propres au contrat d’assurance :
== > La désignation d’un expert après le sinistre.
== > L’envoi d’une L.R.A.R adressée à l’assureur (Action en règlement de l’indemnité) ou à
l’assuré (Action en paiement de la prime).

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Titre 2 : Le déroulement du contrat d’assurance

Chapitre 1 : Le risque

L’assureur a besoin de renseigner sur le risque à garantir, la personne de l’assuré et la chose assurée.

Section 1 : Notion du risque

= C’est un élément futur (exceptionnellement passé : vices cachés) et incertain, imprévisible et


aléatoire, et indépendant de la volonté de l’assuré.

- Il est qualifié de « composite ». Il est à la fois :


 L’événement générateur du sinistre (accident, décès, maladie) entraînant des dégâts
matériels ou corporels. Cet événement peut revêtir la forme d’un événement catastrophique
(l’événement catastrophique est tout fait générateur de dommages directs survenus au
Maroc, dont l’origine est l’intensité anormale d’un agent naturel ou l’action violente de
l’Homme. Sa qualification relève de l’administration sur proposition de l’ACAPS).
 L’objet de la garantie ou de l’assurance.
 Le dommage causé par le sinistre.

Section 2 : Détermination conventionnelle du risque

Les parties au contrat déterminent le risque assuré, les circonstances et les conséquences pour
déclencher la garantie. Le souscripteur ou l’assuré doit faire une déclaration initiale, plus une autre
en cours du contrat en cas d’aggravation (application du principe de la bonne foi).

Sous-section 1 : La déclaration initiale

Son objet Ses modalités


En droit marocain, elle est limitée aux circonstances connues de En l’absence de toute disposition légale, la
l’assuré (par contre en France, on opte pour le système de la déclaration se fait par :
déclaration provoquée). Donc si une circonstance est inconnue 1) Questionnaire limitatif et précis
de l’assuré, l’assureur doit couvrir les conséquences du risque. (L’assuré a le droit de s’informer
On distingue : d’avantage sur les questions
 Circonstances objectives : portent sur des éléments imprécises) élaborée par
objectifs de l’objet du contrat (modèle véhicule, âge et l’assureur, rempli et dûment signé
sexe de personne assurée,…). par l’assuré.
 Circonstances subjectives : relatives à la personne de 2) Lettre ou tout autre document
l’assuré (son passé judiciaire, antécédents du risque,…). écrit.
3) Déclaration verbale.

Sous-section 2 : Déclaration en cours de contrat


- En vue de rétablir le contrat initial, le souscripteur ou l’assuré est tenu de déclarer les circonstances
nouvelles aggravant ou diminuant les risques connus de lui. Toutefois, le code marocain limite cette
obligation aux cas d’aggravation uniquement (Les cas de diminution ne sont pas prévus, ce qui nous
paraît injustifié!).

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 Circonstances spécifiques d’aggravation :
. La règle : Ces circonstances peuvent être qualifiées tantôt d’aggravation de risque, tantôt
d’exclusion de risque (non assurance). Il n’est pas facile de distinguer et trancher entre les deux. On
retient : la circonstance est aggravante d’un risque garanti lorsqu’elle influe sensiblement sur le coût
de l’assurance.

. L’exception : Cette déclaration n’est pas applicable sur les assurances vie, peu importe les
aggravations (vieillissement, maladie,…).

 Modalités : Prévues par l’article 24 du CA.


. Forme : lettre recommandée, et ce pour éviter toute difficulté de preuve (cas de déclaration
verbale), et ce en profit de l’assuré. L’accusé de réception n’est pas requis.
. Délai : Deux situations :
o Aggravation par le fait de l’assuré : la déclaration doit être immédiate.
o Aggravation sans le fait de l’assuré : 8 jours à partir du moment où il en a eu connaissance.

 Les conséquences de la déclaration :


L’assureur a 3 options. Le contrat initial produit ses effets sans surprise jusqu’à notification de la
décision à l’assuré ou nouvel accord. L’assureur peut :
 Maintenir le contrat sans surprime.
 Le maintien en proposant un nouveau taux de prime. Si l’assuré refuse, l’assureur peut
résilier ou maintenir le taux de prime initiale.
 Résilier le contrat et réclamer des dommages-intérêts quand l’aggravation est par le fait de
l’assuré.

Sous-section 3 : Sanctions aux manquements de l’assuré


La déclaration revêt un intérêt particulier. En cas de fausses déclarations, l’assuré est sanctionné peu
importe si elles étaient intentionnelles ou pas.

 Cas de mauvaise foi :


Quand la réticence ou la fausse déclaration est faite dans l’intention de tromper l’assureur, deux
sanctions sont prévues :
 La nullité du contrat :
- Elle suppose deux conditions, d’abord le caractère intentionnel de la réticence ou fausse
déclaration. Le juge du fond apprécie la mauvaise foi de manière souveraine, au cas par cas.
Deuxièmement, cette déclaration doit changer l’objet du risque ou diminuer l’opinion pour
l’assureur.
- Sa preuve incombe à l’assureur qui l’invoque (il peut se baser sur les réponses faites lors de la
déclaration initiale, des révélations faites à un tiers,…). Toutefois, la charge de la preuve se heurte
parfois à des difficultés (notamment en cas d’assurance sur la personne suite au principe du secret
médical. On peut recourir à des clauses expresses autorisant la levée dudit secret, voire même une
ordonnance judiciaire).
- Cette nullité implique : soit la disparition rétroactive de la garantie à compter de la déclaration
initiale, avec toutes ces conséquences (exemple : restitution des indemnités pour sinistres
antérieurs), soit qui ressemble à la résolution plutôt qu’à la résiliation, elle rétroagit à la date où
l’aggravation a été connu de l’assuré (restitution des indemnités postérieures à cette date).
 Non restitution des primes :
- L’assureur conserve toutes les primes payées et perçoit les primes échues à titre de dommages-
intérêts.

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 Cas de bonne foi :
Quand la mauvaise foi n’est pas établie, et que l’assureur n’arrive pas à apporter sa preuve, le
contrat ne peut pas faire objet de nullité. La loi distingue deux situations :
. Irrégularité découverte avant le sinistre : l’assureur a le choix entre : maintenir le contrat
avec augmentation de la prime (si l’assuré refuse l’augmentation, l’assureur peut résilier et
demander des dommages-intérêts) / résilier le contrat avec restitution de prime afférente à la
période non garantie.
. Irrégularité découverte après le sinistre : est sanctionnée par la réduction de l’indemnité en
proportion du taux des primes payées par rapport au taux des primes qui avaient dû être payées.

Section 3 : Les exclusions du risque

Plusieurs risques sont exclus de plein droit (exclusions légales), ou par suite de faute dolosive ou
intentionnelle de l’assuré, ou par application d’une clause expresse de la police.

Sous-section 1 : Exclusions légales


On distingue les exclusions légales sauf convention contraire (non impératives), et les cas où il y a
présomption d’assurance sauf exclusion formelle.
Il existe aussi des exclusions légales impératives (notamment en cas d’événements catastrophiques).

Risques exclus sauf convention


Risques garantis sauf exclusion formelle
contraire
1. Risques de guerre : pertes et  Le contrat peut stipuler certaines exclusions en vue de
dommages occasionnés par la délimiter l’étendue du risque garanti. Elles peuvent porter
guerre civile, la guerre étrangère, les sur :
émeutes ou les mouvements . L’objet de la garantie : objets précieux dans l’assurance multirisque
populaires. habitation, …
2. Vice propre de la chose assurée. . La nature du dommage : dommages immatériels, …
3. Action de la chaleur ou contact . Les personnes bénéficiaires de la garantie : conducteur d’un véhicule
direct du feu : contact direct et assuré, salariés,…
immédiat, quand il n’y a pas . Les risques couverts : dommages en pratiquant des sports
d’incendie. dangereux, …
4. Dommages autres que matériels
résultant de l’incendie.  Ces clauses # Clauses instaurant des conditions de la garantie
5. Effets des éruptions volcaniques : (installation d’un système d’alarme, utilisation d’un emballage
ainsi que les tremblements de terre. déterminé,…) # Clauses de prise d’effet du contrat (paiement
de la prime,…).

Sous-section 1 : La faute intentionnelle ou dolosive

Vu que le risque est un événement aléatoire et incertain, sa réalisation ne peut dépendre de la


volonté de l’assuré ou du bénéficiaire du contrat. But : préserver l’équilibre technique de l’opération.
Donc le législateur a interdit l’assurance de la faute intentionnelle ou dolosive, nonobstant toute
convention contraire.

 Détermination de l’assuré :
- C’est la personne sur la tête de qui repose l’assurance ou sur les intérêts de laquelle pèse le risque,
personne physique ou morale.

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=> En assurance de choses, c’est la personne qui bénéficie de la garantie ou qui a intérêt à la
conservation de la chose.
=> En assurance de personnes, c’est celle qui a droit à l’indemnité.
=> En assurance de responsabilité, c’est celle dont la responsabilité est garantie.

- Quand la faute intentionnelle ou dolosive résulte du fait des personnes dont l’assuré est civilement
responsable, la garantie est maintenue. Toutefois, l’assureur qui a payé l’indemnité d’assurance se
subroge à l’assuré jusqu’à concurrence de cette somme, contre son conjoint, ses descendants, ses
employés, …

 Détermination de la faute :
. La faute intentionnelle suppose : un état de conscience + un caractère volontaire de la faute = le
dommage est recherché.

. Quant à la faute dolosive, la jurisprudence exige tantôt la volonté tendue vers le résultat
dommageable, tantôt l’intention de nuire. En revanche, la faute issue d’une imprudence, la faute
lourde, la faute inexcusable et la faute volontaire non intentionnelle, sont garanties.

. Exemples de fautes intentionnelles :


 Le suicide de l’assuré : c’est un risque inassurable, sauf convention des parties.
 Meurtre de l’assuré : est exclu de toute garantie, quand le bénéficiaire est auteur ou
complice du meurtre. Mais quand le décès résulte d’un homicide involontaire, la garantie va
subsister.
 Heurt volontaire d’un piéton : au niveau de l’assurance de responsabilité, la garantie n’a pas
lieu vu que l’assuré a voulu le dommage.
 Coups et blessures par un joueur d’une équipe sportive.

Chapitre 2 : La prime

La prime (pour sociétés anonymes commerciales) ou la cotisation (pour sociétés mutuelles) ou la


contribution (pour entreprises d’assurance et de réassurance Takaful), est l’élément en vertu duquel
l’assureur accepte de garantir le risque. C’est la somme payée par le souscripteur en contre partie de
la garantie promise de l’assureur.

Section 1 : Détermination de la prime

- Le montant et la périodicité de la prime varient selon le type d’assurances.


 En assurance de personnes : la prime est fonction de l’âge de l’assuré, de la durée du contrat
… Elle est une sorte d’épargne consentie par l’assureur, et donc l’assureur a besoin d’avoir
des réserves pour répondre à ses engagements en cas de réalisation du risque.
 En assurance de responsabilité : elle est fonction du risque garanti.
 En assurance de choses : elle est fonction de la valeur réelle des biens, ou la valeur déclarée
par le souscripteur.
- Le contrat d’assurance peut garantir plusieurs risques à la fois. Il faut dans ce cas indiquer la prime
d’assurance ventilée (répartie) par risque ou groupe de risques.

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Sous-section 1 : La liberté de fixer le taux de prime
. Principe : liberté des prix ! Toutefois, par dérogation à ce principe, les pouvoirs publics peuvent
fixer la liste des produits et services dont les prix sont réglementés, après consultation du conseil de
la concurrence. Exemple : Assurance auto obligatoire.
. L’administration dispose de certaines prérogatives en la matière. Exemple : en cas de refus
opposé par l’assureur à une personne assujettie à l’obligation d’assurance RC auto, cette personne
peut saisir l’administration pour fixer la prime afin que l’entreprise garantisse le risque proposé.
. En dehors des cas où il y’a une sorte d’intervention externe, l’entreprise d’assurance est tenue
d’accompagner sa demande d’agrément d’une note technique exposant le mode d’établissement des
tarifs + Bases de calcul des diverses catégories de primes ou cotisations.

Sous-section 2 : Principaux traits de la prime


Peuvent être résumés en deux : variabilité de la prime et sa divisibilité.
—> On peut ajouter aussi : révision de la prime, lieu du paiement, …

A. Variabilité de la prime / cotisation :


. La prime peut être fixe ou variable. La variabilité est prévue soit par la convention des parties
(clause d’indexation ou d’ajustement de la prime) soit par les statuts de l’entreprise d’assurances, et
dans ce cas, vu que l’assureur n’est pas censé décider unilatéralement, l’assuré conserve son droit de
résilier immédiatement son contrat.
 En cas d’assurance mutuelle : la loi prévoit des limites à cette variabilité, en outre elle
distingue selon que les sociétés soient à cotisation fixe ou variable.
 Celles à cotisation variable : en cas de déséquilibre des comptes de la société,
l’assureur peut procéder à un rappel de cotisations dans les conditions et délais
prévus par la loi, mais tant que ses statuts l’envisagent.
 Celles à cotisation fixe : la variabilité n’a pas lieu, même en cas de déséquilibre des
comptes.
 En cas d’assurance Takaful : l’entreprise doit combler cette insuffisance par des avances
Takaful, selon les modalités fixées par circulaire de l’ACAPS.
. Cette variabilité est prévue aussi par voie réglementaire. Exemples : RC auto, RC garagiste.

B. Divisibilité de la prime :
= Principe par lequel l’assureur doit rembourser à l’assuré la portion de la prime afférente à la
période pendant laquelle le risque n’a pas couru. C’est un remboursement partiel. Les cas :
i. Cas de résiliation pour aggravation ou diminution du risque.
ii. Déconfiture ou liquidation judiciaire de l’assuré.
iii. Liquidation judiciaire de l’assureur.
iv. Faculté de résiliation après sinistre en vertu d’une clause du contrat (ouverte par assuré /
assureur).
. Certaines exceptions se greffent à ce principe, par exemple : la nullité du contrat pour déclaration
inexacte des circonstances du risque, par mauvaise foi de l’assuré.

C. Eléments de base :
. La prime totale = somme totale payée par le souscripteur et qui donne lieu à l’établissement de la
quittance de prime.
= Prime commerciale + Taxes collectés au profit de l’Etat.
. La prime commerciale équivaut à la prime d’inventaire. Elle se compose d’une prime pure qui
correspond idéalement au coût probable du risque garanti, plus d’autres frais et chargements.
 Parmi ces frais : frais d’acquisition suite à la conclusion du contrat, chargements de gestion,
chargements de règlement.

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D. Bases techniques :
Ce sont des outils techniques servant comme base au calcul de la prime dans les assurances de
personnes. Il s’agit de :
. Tables de mortalité ou de survie : élément statistique, la probabilité qu’a une personne de
tel âge d’être en vie à telle date.
. Taux d’intérêt technique.

Section 2 : Le paiement de la prime

- Selon l’article 20 de la loi 17-99, l’assuré a l’obligation du paiement de la prime/cotisation.


Cependant, ce principe souffre d’une exception : Assurances vie.
- L’obligation de paiement de la prime est la cause de l’obligation réciproque de garantie qui incombe
à l’assureur. Cette obligation de paiement est renforcée par une procédure particulière, notamment
en cas de non-paiement. Toutefois, il convient de préciser que l’assureur n’a pas d’action pour exiger
le paiement des primes. Même en cas de défaut de paiement, il ne peut pas poursuivre le
souscripteur en justice par rapport à ceci.

Sous-section 1 : L’obligation de payer les primes

Le débiteur . Le code utilise l’expression « Assuré », ce qui est partiellement inexacte, vu que souvent
de elle coïncide avec la qualité de « souscripteur », mais ce n’est pas toujours le cas.
l’obligation . L’obligation de paiement incombe au souscripteur, auquel on assimile son représentant
de paiement légal, son mandataire ou son gérant d’affaires.
A qui la . En droit civil : le paiement est fait au créancier ou à une personne autorisée à recevoir pour
prime doit lui.
être . En droit des assurances : « sauf CONVENTION CONTRAIRE, la prime est payable au domicile
valablement de l’assureur ou du mandataire désigné par lui à cet effet ».
payée ?
. Principe : portabilité au domicile de l’assureur. L’assuré doit se rendre au domicile de
l’assureur ou de son mandataire pour le paiement de sa prime.
. Exception : Les parties au contrat peuvent convenir du lieu du paiement, et ce par une
clause spécifique. Elles peuvent par exemple opter pour la quérabilité de la prime.
Lieu du
paiement . On entend par ‘Domicile’ de l’assureur : siège social, succursales, délégations, courtiers
mandatés à cet effet.
. Quand le paiement est fait entre les mains d’un courtier non mandaté pour recevoir, mais
apparent, le paiement est réputé valable et opposable à l’assureur, lorsque le souscripteur
n’a pas été informé à cette restriction.
- Le paiement peut être effectué par :
 Espèces : en monnaie ayant cours forcé au Maroc.
 Chèque, virement bancaire ou postal, carte de crédit, traites, tant que l’assureur
accepte ces instruments de paiement.
Mode de - En cas de paiement par chèque, il est réputé effectué au moment de l’encaissement. Le
paiement paiement par chèque sans provision ou avec provision insuffisante est sans valeur !
- Certaines présomptions de paiement profitent au débiteur :
o Quand le débiteur détient un document qu’il ne peut avoir sans le paiement de
contrepartie.
o Quand le paiement est inscrit au registre de l’agent général des assurances.

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Sous-section 2 : Les conséquences du défaut de paiement

- En matière de contrats synallagmatiques, la solution à l’inexécution des obligations est le recours en


justice, soit pour l’exécution forcée soit pour la résolution du contrat. Les deux procédures sont
souvent précédées par une mise en demeure ou une injonction de paiement.
- Le code des assurances a institué un système spécifique de suspension de garantie pour l’assureur
suivi du droit de résilier le contrat, à moins qu’il ne s’agisse d’un contrat d’assurance sur la vie vu
qu’il présente certaines particularités.
Cette procédure doit être précédée d’une mise en demeure, nonobstant toute disposition contraire.

1. La mise en demeure du souscripteur :


- Pour obtenir suspension ou résiliation en cas de non-paiement de la prime ou d’une fraction de la
prime, l’assureur accomplit une formalité impérative : Mettre l’assuré en demeure de payer la prime
non réglée à l’échéance.
- Elle se fait par lettre recommandée (avec ou sans accusé) adressée soit à l’assuré soit à la personne
chargée du paiement de la prime (en vertu d’un mandat / ou car elle effectue habituellement le
règlement) à leur dernier domicile connu de l’assureur.

 Contenu de la lettre recommandée :


. « À l’expiration d’un délai minimal de 20 jours, le défaut de paiement = suspension de la garantie. »
. En cas de sinistre, aucune indemnité ne sera versée.
. Le contrat reprend ses effets le lendemain à midi du jour du règlement.

 4 effets de la mise en demeure régulière :


- Les primes impayées deviennent portables, même quand elles sont quérables au niveau du contrat.
- La mise en demeure est le point de départ des intérêts moratoires au profit de l’assureur.
- La prescription de l’action en paiement des primes est interrompue.
- La mise en demeure est le point de départ du délai de la suspension de garantie.

 Divers :
. Quand la mise en demeure est adressée en dehors du Maroc, le délai de 20 j est doublé et l’accusé
de réception est indispensable.
. En cas de liquidation judiciaire de l’assuré, la mise en demeure est adressée au liquidateur, et
l’assurance subsiste au profit de la masse des créanciers. Idem pour les héritiers en cas de décès de
l’assuré, et pour les acquéreurs en cas d’aliénation de la chose assurée par l’assuré.

2. La suspension de la garantie :
- La garantie est suspendue 20 jours (ou 40 j si l’assuré est domicilié à l’étranger) après l’envoi de
la mise en demeure. Ce délai est franc (le jour de l’envoi n’est pas compté) et si l’expiration coïncide
avec un jour férié, le délai est prorogé au lendemain.
- Suspension de la garantie  Suspension du contrat, qui est résultat de la convention des parties,
et permet de surseoir l’exécution des obligations réciproques du contrat. Elle est possible dans
plusieurs cas à l’initiative de l’assureur ou de l’assuré, ou même de plein droit.
- Quand le contrat est en vigueur (ni expiré ni résilié), la suspension ne prend fin que par l’un des
événements :
 Paiement des primes dues.
 Expiration de la période annuelle.
 Renonciation de l’assureur à la sanction.

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3. La résiliation du contrat :
- C’est une mesure assez grave de conséquences, elle intervient 10 jours après la date de la
suspension de la garantie (donc 30j ou 50j après l’envoi de la lettre recommandée de mise en
demeure, selon le lieu où l’assuré est domicilié). Elle doit avoir lieu par une nouvelle lettre
recommandée marquant la cessation des effets du contrat, mais en pratique, l’assureur adresse à
l’assuré une seule lettre recommandée de mise en demeure lui ouvrant le droit aux deux options
(suspension + résiliation) dans les délais impartis à l’article 21 du code.

- En cas de non-paiement des primes, l’assureur a 3 possibilités :


 Simple menace pendant 20 ou 40 jours.
 Suspension de la garantie pendant les 10 jours suivant.
 Résiliation du contrat à partir du 11ème jour à zéro heure de la date de suspension de la
garantie.

- Le code considère ces délais comme d’ordre public. Il interdit toute clause réduisant ces délais ou
dispensant de la mise en demeure, sous peine d’être réputée non écrite. Autrement dit, les clauses
plus favorables aux assurés sont valables.

Sous-section 3 : Les sanctions particulières des assurances sur la vie

- Vu les particularités de ces assurances (existence d’une provision mathématique/caractère


facultatif du paiement des primes/absence d’action en paiement au profit de l’assureur), les
sanctions prévues à l’article 21 ne leur sont pas applicables. Toutefois, l’accomplissement des mêmes
formalités (envoi d’une lettre recommandée avec accusé de réception, délai de 20 jours, …) s’impose.

- Quant aux sanctions, l’article 86 dans sa version initiale prévoit en cas de défaut de paiement des
primes : soit la réduction du capital ou de la rente soit la résiliation pure et simple de l’assurance en
cas d’inexistence ou d’insuffisance de la valeur de rachat du capital ou de la rente garantie. Or, la loi
59-13 a modifié cet article, la nouvelle version prévoit uniquement la réduction de la rente ou du
capital.

- L’envoi de la lettre recommandée rend la prime portable dans tous les cas.

Chapitre 3 : Le sinistre

Définition : Le sinistre est le fait dommageable pour l’assuré ou pour autrui de nature à
entrainer la garantie de l’assureur. A partir du moment de la réalisation du risque, l’obligation de
l’assureur est constituée, même quand les conséquences du sinistre sont en cours de
développement. Dans ce dernier cas, l’état définitif déterminera la dette de l’assuré.

Le sinistre peut revêtir la forme d’un « sinistre en série » (ou en chaine), c'est-à-dire plusieurs
dommages dont l’origine se situe dans un seul et même événement générateur. Ce fait générateur
commun produit des dommages matériels et / ou immatériels de même nature à une multitude de
personnes et de biens. Le code des assurances a passé sous silence cette notion de sinistre en chaine.
Toutefois certaines dispositions dudit code reconnaissent cette forme de sinistres. Exemples :
indemnités allouées aux personnes transportées / les autres frais en cas d’accident.

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La réalisation du risque peut être soit contemporaine du sinistre (vol, accident) soit
concomitante (dégâts des eaux, RC professionnelle). Dans le 1er cas, la relation de conformité est
immédiatement prouvée. Dans le 2ème cas, il faut apporter la preuve de la date de survenance, des
circonstances et conséquences du sinistre afin d’établir cette relation de conformité.

La mise en œuvre de la garantie suppose d’abord un contrat valable en cours d’exécution,


avec l’accomplissement de certaines formalités (exemple : déclaration du sinistre), également il faut
l’exécution de certaines obligations qui peuvent être conventionnelles. Toutefois, rien n’empêche
l’assureur d’apporter la preuve de sa non implication. (Condition de garantie non réunies).

Section 1 : La déclaration du sinistre

. Selon l’alinéa 5 de l’article 20, l’assuré doit prévenir l’assureur, dès qu’il en a eu connaissance et au
plus tard dans les 5 jours qui suivent la survenance de tout sinistre de nature à entrainer la garantie
de l’assureur. Cet alinéa ne s’applique pas aux assurances-vie, et en cas d’évènement catastrophique.
Toutefois, les délais légaux peuvent être plus réduits (cas d’accident de travail -> au plus tard 48H
sauf en cas d’impossibilité ou de force majeure).

- En matière d’événements catastrophiques, les victimes sont enregistrées dans un registre spécial
dans un délai, sauf cas de force majeure, de 90 jours à compter de la date de publication de l’acte
administratif reconnaissant l’événement catastrophique dûment publié au bulletin officiel.

Sous-section 1 : Objet de la déclaration


a. La réalisation de tout sinistre : La déclaration suppose la réalisation de tout sinistre dont le
sens et la portée sont définis au contrat.
b. L’assuré doit avoir eu connaissance : Donc la seule réalisation ne suffit pas, l’assuré doit en
avoir connaissance. D’autres formalités peuvent être exigées. (Exemple réclamation
judiciaire ou amiable faite à l’assuré par la victime).

Sous-section 2 : Forme de la déclaration


Aucune formalité n’est exigée, elle peut être écrite ou orale, sauf à craindre des problèmes de
preuve. Dans la pratique, elle se fait souvent par déclaration verbale contre récépissé ou par lettre
recommandé.

Sous-section 3 : Délai de la déclaration

Délai de droit commun Délai particulier


- Au plus tard 5 jours à compter du moment de connaissance du Qui peut être prévu
sinistre, sauf impossibilité ou force majeure. par le code, en vue de
- Le point de départ diffère selon le type d’assurance (assurance la protection des
responsabilité : jour de la réclamation amiable ou judiciaire. Assurance intérêts de l’assureur.
de dommage : jour où les conséquences dommageables sont évaluées.)
- Il ne peut être prolongé d’un commun accord sauf s’il profite à
l’assuré.

Sous-section 4 : Sanction du défaut de déclaration


L’inobservation par l’assuré du délai de déclaration est sanctionnée par la déchéance. Cependant,
cette sanction ne peut être opposée à l’assuré quand il apporte la preuve d’une impossibilité ou d’un
cas de force majeur à cause duquel il a raté le délai.

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- Notion de déchéance : est une sanction spécifique des fautes commises par l’assuré après
sinistre. Elle signifie la perte du droit à la garantie. Elle est différente de la nullité ou de la
suspension de garantie.
- Droit à l’indemnité proportionnée : l’article 35 prévoit la nullité de certaines clauses du
contrat d’assurance (exemple : toute clause frappant de déchéance l’assuré en cas de
violation des textes législatifs ou réglementaires, à moins qu’il ne s’agisse d’un délit ou crime
intentionnel). Cependant, l’assureur, peut réclamer une indemnité en cas de préjudice subi.

Section 2 : Le règlement du sinistre

L’obligation principale de l’assureur est de régler le sinistre au créancier de la prestation, de manière


amiable ou judiciaire. Il faut couvrir le risque dès le déclenchement de la garantie.

Sous-section 1 : Le créancier de la prestation

Généralement, c’est le souscripteur. Mais en cas de SPA (stipulation pour autrui), c’est soit l’assuré
pour le compte duquel le contrat est souscrit, soit le tiers bénéficiaire en cas d’assurance de
personne, y compris les ayants droit.
Il peut aussi être la victime du dommage quand l’assuré est responsable dans l’assurance de
responsabilité.

Sous-section 2 : Le montant de la prestation


- Il dépend de la convention des parties, ainsi que la nature du contrat.

- Généralement, la prestation est sous forme d’argent mais elle peut être un paiement en nature.
- Quant au montant de l’indemnisation, il varie selon la catégorie d’assurance. Beaucoup de
questions se posent en la matière, notamment pour les clauses de globalisation de sinistre (un
plafond à ne pas dépasser même quand des victimes restent sans indemnités), ainsi que la
couverture de l’ensemble des risques peu importe le nombre de victimes …
Ceci varie d’une catégorie d’assurance à une autre :
 La responsabilité du chasseur : l’assurance couvre tous les accidents causés par le chasseur.
 Assurance de personne (vie par exemple) : les sommes assurées sont fixées par le contrat.
 Assurance de dommages : elle est régie par le principe indemnitaire (indemnisation à
hauteur du préjudice subi) ainsi que par les limitations conventionnelles (plafond, franchises)
 Assurance des conséquences d’un événement catastrophique : l’indemnisation des victimes
est déterminée selon les dispositions du Dahir régissant la matière.

Sous-section 3 : Le paiement de la prestation


Le paiement de la prestation se fait en argent ou en nature (assistance, réparation de dommages, …).
Dans les assurances vol, dommages aux véhicules, l’évaluation de l’indemnité se fait de gré à gré par
négociation directe entre l’assureur et l’assuré. En cas de désaccord, les parties recourent à
l’expertise amiable, avant d’emprunter les voies judiciaires.
En bref, l’indemnité varie selon la nature de l’assurance. [Voir ci-dessus (2)].

Délai de paiement :
- L’indemnité d’assurance doit être payée dans les délais et au lieu impartis au contrat, le délai
d’usage est d’un mois à compter de l’arrangement amiable ou de la décision définitive du juge du
fond.

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- Ce délai concerne l’assurance de dommages, de personnes et ne concerne pas l’assurance de
responsabilité. Il concerne aussi l’assurance de catastrophe, et court à compter de la date de la
réception du dossier complet d’indemnisation adressé au fonds de solidarité.

Dommages-intérêts :
Ces dommages-intérêts sont de deux sortes, mais rien n’empêche le cumul. Ils sont versés à compter
de la mise en demeure, soit au profit du tiers lésé soit au profit de l’assuré.
. Les intérêts compensatoires : pour indemniser le dommage supplémentaire, en cas de retard du
paiement quand l’assureur est de mauvaise foi (Il y a appréciation du juge de fond).
. Les intérêts moratoires : ce sont les intérêts au taux légal (fixé par la loi), en cas de retard
d’exécution du paiement. Ils ne sont accordés que sur demande de la partie civile.

Quittance de règlement :
. Le règlement effectif de l’indemnité d’assurance donne lieu à l’établissement d’une quittance de
règlement dûment signé par l’assuré, peu importe la forme de l’acte (authentique/ sous seing privé).
. La signature de l’assuré vaut acceptation du montant et preuve du paiement.

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