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13 Le choix de la structure juridique d’une entreprise ....................................................................

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PROGRAMME ...................................................................................................................................... 3
CorrigÉ ................................................................................................................................................. 3
Page d’ouverture ............................................................................................................................. 3
1. Présentez les motivations et les craintes que tout entrepreneur éprouve lors de la création
de son entreprise......................................................................................................................... 3
2. Proposez des facteurs influençant le choix de la structure juridique d’une entreprise. ........ 4
1. L’influence de l’activité de l’entreprise ....................................................................................... 4
1. Identifiez les trois manières d’entreprendre une activité commerciale. ................................ 4
2. Donnez un exemple d’activité artisanale, commerciale et libérale. ....................................... 4
3. Proposez, pour chaque cas ci-dessus, le type de structure envisageable (entreprise ............ 4
4. Identifiez les structures juridiques qui nécessitent obligatoirement un montant de capital
minimal pour être créées. ........................................................................................................... 4
5. Déterminez le critère, lié à l’activité de l’entreprise, qui motivera le choix de la structure
juridique du créateur d’entreprise. ............................................................................................. 4
POUR FAIRE LE POINT.......................................................................................................................... 5
2. L’impact de la finalité de l’entreprise .......................................................................................... 5
1. Expliquez ce qui caractérise les structures juridiques à but lucratif. ...................................... 5
2. Déterminez à quelles conditions une association peut réaliser des bénéfices. ...................... 5
3. Identifiez les structures juridiques pouvant fonctionner sous le statut de SCOP. .................. 5
4. Montrez qu’une SCOP poursuit une double finalité et précisez laquelle. .............................. 6
5. Précisez le rôle d’une mutuelle santé pour ses assurés. ......................................................... 6
6. Montrez pourquoi les finalités d’une mutuelle diffèrent de celles d’une assurance santé.... 6
POUR FAIRE LE POINT.......................................................................................................................... 6
3. L’influence des considérations patrimoniales ............................................................................. 6
1. Montrez les différences d’étendue du patrimoine d’un créateur d’entreprise selon qu’il
opte pour une entreprise individuelle ou pour une société. ...................................................... 6
2. Montrez qu’un entrepreneur individuel peut tout de même protéger une partie de son ..... 7
3. Déterminez le type de structure juridique le mieux adapté pour un chef d’entreprise ne
souhaitant pas risquer de perdre son patrimoine personnel. .................................................... 7
4. Identifiez le régime matrimonial sous lequel sont des époux qui n’ont pas signé de contrat
de mariage. .................................................................................................................................. 7
5. Déterminez quel régime matrimonial est le plus protecteur pour le patrimoine du conjoint
d’un entrepreneur individuel. Justifiez votre réponse. ............................................................... 7
6. Expliquez dans quelle limite le régime matrimonial de la séparation des biens ne protège
plus le conjoint marié d’un entrepreneur. .................................................................................. 7
7. Identifiez les points communs entre le régime matrimonial et celui du Pacs. ....................... 7
POUR FAIRE LE POINT.......................................................................................................................... 8
Entraînement : La création d’entreprise, un risque pour le conjoint.................................................. 8
13 Le choix de la structure juridique d’une entreprise .................................................................. 11
PROGRAMME .................................................................................................................................... 11
SynthÈse ............................................................................................................................................ 11
1. L’influence de l’activité de l’entreprise ..................................................................................... 11
A. La nature de son activité ....................................................................................................... 11
B. Les moyens financiers à engager .......................................................................................... 12
2. L’impact de la finalité de l’activité de l’entreprise .................................................................... 12
A. Le caractère lucratif ou pas de l’activité ............................................................................... 12
B. Les finalités relevant de l’économie sociale et solidaire ....................................................... 12
3. La prise en compte des considérations patrimoniales .............................................................. 13
A. La protection du patrimoine personnel ................................................................................ 13
B. La protection du patrimoine du conjoint .............................................................................. 13
13 Le choix de la
structure
juridique d’une
entreprise
PROGRAMME
THÈME 3 : Organiser les ressources signifie que l’entreprise coordonne les actions de ses membres, afin de réaliser un
L’ORGANISATION DE objectif commun. Il est important que l’encadrement de tout niveau prenne conscience que gérer une
L’ACTIVITÉ DE entreprise implique de prendre des décisions résultant de choix sous contraintes qui relèvent de différents
L’ENTREPRISE champs, notamment juridique, avec le choix d’une structure adaptée à un contexte/une situation et la gestion
des risques inhérents à l’activité.
Comment choisir une Compétence Savoirs associés
structure juridique  Justifier le choix d’une • Les facteurs de choix d’une structure juridique
pour l’entreprise ? structure juridique • L’entreprise individuelle et les structures sociétaires (SA,
d’entreprise adaptée à une SAS, EURL/SARL)
situation donnée  Les formes juridiques de l’économie sociale et solidaire
(coopératives, mutuelles)

CORRIGÉ
PAGE D’OUVERTURE
1. Présentez les motivations et les craintes que tout entrepreneur éprouve lors
de la création de son entreprise.
Un certain nombre de raisons poussent une personne à créer son entreprise, comme par
exemple :
 le désir d’indépendance ;
 l’envie de gagner plus d’argent ;
 la liberté dans l’organisation de son travail ;
 l’envie de se réaliser et de poursuivre un projet.
Cependant, quatre principales craintes dissuadent d’éventuels entrepreneurs de créer leur
entreprise :
 la peur d’échouer, de ne pas être à la hauteur ;
 les problèmes administratifs (lourdeur administrative) ;
 la concurrence sur le marché visé ;
 les difficultés pour financer le lancement de l’entreprise.
2. Proposez des facteurs influençant le choix de la structure juridique d’une
entreprise.
On peut notamment citer le nombre minimum d’associés, l’étendue de la responsabilité des
associés, le montant minimum du capital social, la nécessité de s’associer ou non…

1. L’INFLUENCE DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE


1. Identifiez les trois manières d’entreprendre une activité commerciale.
Il est possible d’entreprendre une activité lucrative sous la forme d’une entreprise
individuelle, d’une société unipersonnelle ou d’une société pluripersonnelle.
2. Donnez un exemple d’activité artisanale, commerciale et libérale.
 Activités artisanales : boulanger-pâtissier, plombier, cordonnier, coiffeur…
 Activités commerciales : vendeur, loueur de voitures, concessionnaire, buraliste…
 Activités libérales : avocat, médecin, infirmière, comptable…
3. Proposez, pour chaque cas ci-dessus, le type de structure envisageable
(entreprise individuelle ou société).
Pour l’activité de débit de tabac et de presse, les structures juridiques autorisées sont
l’entreprise unipersonnelle (régime de l’autoentrepreneur et de l’EIRL inclus) et la SNC.
Pour l’activité de boulangerie-pâtisserie, qui est une activité artisanale, toutes les structures
juridiques sont autorisées.
L’avocat, quant à lui, peut exercer en choisissant comme structure juridique l’EI, l’EURL, la
SARL et la SA.
Enfin, pour l’activité des Taxis du cœur qui poursuit une activité non lucrative, le type de
structure est l’association loi 1901.
4. Identifiez les structures juridiques qui nécessitent obligatoirement un
montant de capital minimal pour être créées.
Les structures juridiques qui nécessitent obligatoirement un montant de capital minimal
pour être créées sont la SA, la SE (société européenne) et la mutuelle.
5. Déterminez le critère, lié à l’activité de l’entreprise, qui motivera le choix de
la structure juridique du créateur d’entreprise.
Lors de la création de la société, le capital social sert à financer son lancement et/ou son
cycle d’exploitation. C’est pourquoi il doit être précisément évalué s’il y a − ou non − des
investissements importants à réaliser.
En cas de difficultés financières, dans la plupart des sociétés, les associés ne sont
financièrement responsables qu’à hauteur de leurs apports dans le capital social. Ainsi, si le
montant du capital social est insuffisant, les créanciers risquent de ne pas être remboursés.
C’est la raison pour laquelle les créanciers (banques ou fournisseurs) accorderont plus
facilement un crédit financier à une entreprise disposant d’un montant de capital social
suffisamment important. Le capital sert donc à afficher la solidité financière de la société aux
partenaires.
POUR FAIRE LE POINT
À l’aide des notions étudiées, rédigez une note argumentée d’une vingtaine de lignes à
destination de deux amis souhaitant s’associer pour créer une entreprise de transport en
autocar. Vous leur indiquerez, d’une part, les différentes structures juridiques leur permettant
d’entreprendre cette activité et, d’autre part, le montant du capital social nécessaire, tout en
les alertant sur les risques liés à la constitution d’une société dotée d’un faible montant de
capital social.
 La structure juridique choisie en fonction du nombre d’associés, de la nature de
l’activité et du montant du capital social
Les deux amis veulent s’associer. Cette activité devra donc être exercée sous la forme d’une
société pluripersonnelle (ni EI, ni EURL). L’activité de transport en autocar est une activité de
service à but lucratif. Ainsi, il faut exclure les structures juridiques à but non lucratif, comme
la mutuelle d’assurance ou l’association. Les deux amis auront donc l’embarras du choix (SA,
SARL, SAS, SNC…). Cependant, si les deux associés choisissent comme structure juridique la
SA ou la SE, ils devront réunir un capital social minimum de 37 000 euros pour la SA et de
120 000 euros pour la SE.
 Le choix d’une structure juridique ne nécessitant pas de capital social minimum
Le capital social sert au moment de la création de la société à financer son lancement et/ou
le cycle d’exploitation de la société. C’est pourquoi il faut précisément évaluer s’il va y avoir
des investissements importants à réaliser.
En cas de difficultés financières, dans la plupart des sociétés, les associés ne sont
financièrement responsables qu’à hauteur de leurs apports dans le capital social. Ainsi, si le
montant du capital social est insuffisant, les créanciers risquent de ne pas être remboursés.
C’est la raison pour laquelle les créanciers (banques ou fournisseurs) accorderont plus
facilement un crédit financier à une entreprise disposant d’un montant de capital social
suffisamment important. Le capital sert donc à afficher la solidité financière de la société aux
partenaires.
En cas de faillite, si le juge estime quʼelle est intervenue faute d’un montant de capital social
minimum réuni au moment de la création de la société, il pourra condamner les associés au
paiement intégral des dettes de celle-ci. Compte tenu de la nature de l’activité (transport par
autocar), il serait préférable de réunir un capital social minimum pour faire face aux
difficultés financières passagères, aux éventuelles réparations matérielles…

2. L’IMPACT DE LA FINALITÉ DE L’ENTREPRISE


1. Expliquez ce qui caractérise les structures juridiques à but lucratif.
Les structures juridiques à but lucratif sont des structures permettant d’entreprendre une
activité dont la finalité est la recherche de profit (c’est-à-dire des bénéfices) et leur
répartition entre les membres d’une organisation.
2. Déterminez à quelles conditions une association peut réaliser des bénéfices.
Une association peut réaliser des bénéfices à condition de les réinvestir ensuite dans les
activités de l’association et de ne pas les répartir entre les membres.
3. Identifiez les structures juridiques pouvant fonctionner sous le statut de
SCOP.
Toutes les structures juridiques pluripersonnelles à but lucratif peuvent fonctionner sous le
statut de SCOP.
4. Montrez qu’une SCOP poursuit une double finalité et précisez laquelle.
La SCOP poursuit une finalité à la fois économique et solidaire. En effet, en plus de la
recherche de profit, son autre finalité est de permettre aux salariés d’être propriétaires de
leur entreprise, de nommer le dirigeant et de prendre part, de manière démocratique
(majorité des droits de vote détenus par les salariés), à la prise des décisions selon le
principe « une personne = une voix ».
5. Précisez le rôle d’une mutuelle santé pour ses assurés.
Une mutuelle est toujours à but non lucratif, ce qui signifie qu’elle ne fait pas de profits « sur
le dos de ses assurés ». Elle fonctionne comme une association et profite à ses membres
lorsque ceux-ci nécessitent des remboursements complémentaires pour combler une partie
de leurs dépenses de santé non prises en charge par la Sécurité sociale.
6. Montrez pourquoi les finalités d’une mutuelle diffèrent de celles d’une
assurance santé.
La mutuelle se distingue de l’assurance commerciale dont le but est lucratif. En effet,
l’assurance commerciale appartient à des actionnaires qui recherchent le profit. En
revanche, la mutuelle santé appartient à ses membres, elle n’est pas censée gagner de
l’argent. Sa finalité n’est donc pas lucrative, mais sociale.

POUR FAIRE LE POINT


À l’aide de la vidéo « Les ex-Fralib lancent leur production de thé » et des notions étudiées,
rédigez une courte note dans laquelle vous présenterez les structures juridiques qui
permettraient à cette usine d’exercer son activité. Vous expliquerez ensuite les raisons qui ont
poussé les salariés à choisir le statut de la SCOP.
Les salariés de Fralib (basés à Gémenos) poursuivent une activité lucrative de fabrication de
sachets de thé. Les salariés ont racheté leur entreprise après quatre ans de conflits avec le
groupe Unilever, propriétaire de l’usine. Compte tenu de leur nombre, les salariés auraient
pu s’associer et opter pour l’une des nombreuses structures juridiques sociétaires. Ils
souhaitent à la fois réaliser du profit, que le bénéfice soit redistribué équitablement entre
les salariés devenus associés et qu’une part du profit soit conservée pour être réinvestie
dans le développement de l’entreprise.
Ils ont donc opté pour la structure juridique de la SCOP, car elle permet de poursuivre à la
fois un but lucratif et social, puisque les salariés participent à la prise de décision de manière
démocratique selon le principe « une personne = une voix ».
Contrairement au principe de libre répartition des bénéfices dans les sociétés
traditionnelles, le partage du profit est équitable : une part du bénéfice pour tous les
salariés, sous forme de participation et d’intéressement (au minimum 25 %), une part pour
les salariés associés sous forme de dividendes (au maximum 33 %) et une part réservée au
développement et aux financements de l’entreprise (16 % au minimum).

3. L’INFLUENCE DES CONSIDÉRATIONS PATRIMONIALES


1. Montrez les différences d’étendue du patrimoine d’un créateur d’entreprise
selon qu’il opte pour une entreprise individuelle ou pour une société.
Le patrimoine personnel de l’entrepreneur individuel et celui de son entreprise sont
confondus. Ainsi, en cas de faillite, les créanciers de l’entrepreneur individuel peuvent en
théorie saisir les biens personnels du patrimoine de l’entrepreneur pour se rembourser.
Contrairement à la structure juridique de l’entreprise individuelle, les sociétés présentent
l’avantage d’avoir un patrimoine propre, distinct de celui des associés. Ainsi, sauf à certaines
exceptions, les créanciers de la société ne pourront saisir que l’apport effectué par les
associés au capital social de la société.
2. Montrez qu’un entrepreneur individuel peut tout de même protéger une
partie de son patrimoine personnel.
Des exceptions ont été prévues par la loi. Ainsi, la loi Macron de 2015 instaure
l’insaisissabilité de la résidence principale de tout entrepreneur individuel à l’égard de ses
créanciers professionnels. Sur le reste du patrimoine, la loi ne fait aucune distinction entre le
patrimoine privé et le patrimoine professionnel. Par conséquent, en cas de dettes, vos
créanciers pourront aussi être payés sur vos biens personnels. Un créateur d’entreprise
individuelle peut toutefois renforcer sa protection personnelle en faisant une déclaration
d’insaisissabilité devant notaire de ses biens immeubles non affectés à l’usage professionnel,
ou bien opter pour l’EIRL (entreprise individuelle à responsabilité limitée), ce qui permet de
déclarer une liste des biens qu’il affecte à son activité professionnelle en préservant les
autres biens des poursuites des créanciers professionnels.
3. Déterminez le type de structure juridique le mieux adapté pour un chef
d’entreprise ne souhaitant pas risquer de perdre son patrimoine personnel.
La société est le type de structure le plus adapté pour un entrepreneur ne souhaitant pas
risquer son patrimoine personnel. Cependant, le régime de l’EIRL permet également de
protéger les biens personnels de l’entrepreneur individuel d’une éventuelle saisie des
créanciers.
4. Identifiez le régime matrimonial sous lequel sont des époux qui n’ont pas
signé de contrat de mariage.
Le régime de la communauté réduite aux acquêts est le régime qui s’applique aux époux
mariés qui n’ont signé aucun contrat de mariage.
5. Déterminez quel régime matrimonial est le plus protecteur pour le
patrimoine du conjoint d’un entrepreneur individuel. Justifiez votre réponse.
Le régime de la séparation de biens permet de protéger le patrimoine du conjoint de
l’entrepreneur, puisque les biens de chaque époux sont considérés comme des biens
propres. Ainsi, en cas de dettes, les biens du conjoint sont protégés.
6. Expliquez dans quelle limite le régime matrimonial de la séparation des
biens ne protège plus le conjoint marié d’un entrepreneur.
Le régime de la séparation des biens ne protège plus le patrimoine du conjoint de
l’entrepreneur s’il est prouvé que l’entrepreneur a organisé son insolvabilité en transférant
volontairement une partie de son patrimoine à son conjoint. Il en va de même si le conjoint
se porte caution du remboursement d’un prêt accordé à la société de son conjoint.
7. Identifiez les points communs entre le régime matrimonial et celui du Pacs.
Comme pour le mariage, le Pacs permet aux partenaires d’opter entre un régime de
séparation des biens ou un régime d’indivision (les partenaires partagent le même
patrimoine). Cependant, pour les partenaires pacsés, le régime par défaut est celui de la
séparation des biens, contrairement au régime de la communauté réduite aux acquêts qui
est le régime qui s’applique par défaut aux époux n’ayant pas signé de contrat.

POUR FAIRE LE POINT


Dans une courte note argumentée, conseillez à une entrepreneure individuelle qui va bientôt se
marier deux mesures possibles lui permettant de protéger son patrimoine et celui de son futur
conjoint d’une faillite.
Le régime de la communauté réduite aux acquêts est le régime qui s’applique aux époux
mariés qui n’ont signé aucun contrat de mariage. Selon ce régime, l’époux de l’entrepreneur
sera solidairement responsable des dettes de l’entreprise pendant le mariage. Il est donc
préférable aux époux d’opter pour un régime de séparation des biens, puisque les biens de
chaque époux seront ainsi considérés comme des biens propres. En cas de dettes, les biens
du conjoint seront donc protégés.
La société est le type de structure le mieux adapté pour un entrepreneur ne souhaitant pas
risquer son patrimoine personnel. En effet, une société détient un patrimoine distinct de
celui des associés et, en cas de faillite, l’associé n’engage financièrement sa responsabilité
qu’à hauteur du montant de son apport dans le capital social.
À l’inverse, l’entrepreneur individuel dispose d’un patrimoine qui se confond avec celui
utilisé pour son activité professionnelle. En cas de faillite, l’entrepreneur et son conjoint,
mariés sous le régime de la communauté réduite aux acquêts, seront solidairement et
indéfiniment responsables des dettes.
Cependant, le régime de l’EIRL permet également de protéger les biens personnels d’une
éventuelle saisie des créanciers.

ENTRAÎNEMENT : LA CRÉATION D’ENTREPRISE, UN RISQUE


POUR LE CONJOINT
Présentez dans une note structurée, à l’aide des documents et de vos connaissances :
– la ou les structures juridiques les plus adaptées aux besoins de l’entrepreneur ;
– le régime matrimonial le plus approprié ;
– les atténuations au principe de limitation de la responsabilité.
 Introduction
Pour exercer une activité lucrative, le droit impose de choisir une structure juridique. Il en
existe plusieurs qui ne présentent pas les mêmes caractéristiques.
Un futur entrepreneur souhaite obtenir des conseils quant au choix de la structure juridique
la plus adaptée à ses exigences. Il souhaite, d’une part, protéger son patrimoine personnel
et, d’autre part, celui de son conjoint.
(Annonce du plan)
Nous étudierons dans un premier temps les structures juridiques permettant à un
entrepreneur de protéger son patrimoine personnel et celui de son conjoint. Puis, dans une
seconde partie, nous expliquerons pourquoi le régime matrimonial de la séparation des
biens est le plus protecteur pour le conjoint de l’entrepreneur. Enfin, nous verrons, dans une
troisième partie, les atténuations au principe de limitation de la responsabilité financière de
l’entrepreneur et de son conjoint.
 Quelles structures juridiques sont les plus adaptées aux besoins d’un entrepreneur
souhaitant protéger son patrimoine personnel et celui de son conjoint ?
Pour exercer une activité lucrative tout en protégeant son patrimoine personnel, un créateur
d’entreprise peut choisir la structure juridique de l’entreprise individuelle.
L’entreprise individuelle n’a pas de patrimoine distinct du patrimoine personnel de
l’entrepreneur, personne physique. Ainsi, aucune distinction n’est opérée entre le
patrimoine affecté à l’activité professionnelle et la part du patrimoine qui est utilisée à des
fins personnelles. Cependant, la loi a créé le régime de l’EIRL qui permet à un entrepreneur
individuel de lister les biens qu’il affecte à son activité professionnelle (DOC 1). Ainsi, en cas
de difficultés financières, les créanciers ne pourront saisir que les biens de l’entrepreneur
dédiés à son activité professionnelle, et non les autres.
Le créateur d’entreprise désireux de protéger son patrimoine personnel de la saisie des
créanciers peut également opter pour la société comme structure juridique. La société
dispose en effet de la personnalité juridique. Il s’agit d’une personne morale et, comme
toute personne physique, la société dispose d’un patrimoine. Ainsi, en principe, en cas de
poursuite des créanciers, seuls les biens appartenant à la société peuvent être saisis.
L’entrepreneur, associé de la société, ne perdra donc que la somme d’argent apportée au
capital social de la société.
Cependant, selon le DOC 2, certains types de société, comme la SNC, présentent une
exception à ce principe. Dans une SNC, tout associé est financièrement responsable
indéfiniment des dettes de la société, peu importe l’apport financier effectué dans le capital.
En conclusion, il est préférable que l’entrepreneur qui souhaite sauvegarder son patrimoine
personnel opte pour une entreprise individuelle, en prenant soin de déclarer les éléments
affectés à son activité professionnelle, afin de mettre à l’abri des créanciers les éléments de
son patrimoine personnel. L’entrepreneur pourra également opter pour la création d’une
société à condition de ne pas choisir la SNC.
 Le régime matrimonial le plus adapté
Le choix du régime matrimonial représente un enjeu important pour l’entrepreneur et son
conjoint. En effet, il existe deux principaux régimes matrimoniaux : le régime de la
communauté réduite aux acquêts et celui de la séparation des biens.
Si les époux optent pour le régime de la communauté réduite aux acquêts, ils conservent la
propriété des biens qu’ils ont acquis avant le mariage, mais partagent la propriété de tous
les biens acquis pendant le mariage. Ils partagent donc le même patrimoine (actif et passif).
Ainsi, si l’un des époux souhaite contracter un prêt ou bien créer une entreprise, l’accord de
l’autre époux devient nécessaire. Cela peut constituer un frein au pouvoir de décision d’un
entrepreneur qui devra dès lors obtenir l’accord de l’autre époux.
Par ailleurs, en cas de faillite de l’entreprise, les créanciers d’un entrepreneur individuel ou
d’un associé d’une SNC saisiront les biens personnels de l’entrepreneur individuel. Étant
donné que deux époux mariés sous le régime de la communauté des biens partagent le
même patrimoine, l’époux de l’entrepreneur sera personnellement touché par les difficultés
financières de l’entreprise de son conjoint.
Un entrepreneur souhaitant sauvegarder le patrimoine de son époux aura tout intérêt à
opter pour le régime de la séparation des biens.
En effet, les époux mariés sous le régime de la séparation des biens ne partagent pas le
même patrimoine. Chacun d’eux conserve la propriété des biens acquis avant et pendant le
mariage. L’avantage est ici de protéger le conjoint des aléas économiques de la vie d’une
entreprise et de laisser une plus grande liberté à l’entrepreneur dans la gestion de son
entreprise.
 Les atténuations au principe de limitation de la responsabilité
Après avoir étudié les cas où la responsabilité financière de l’entrepreneur et de son conjoint
peut être limitée, il importe de s’intéresser à toutes les exceptions.
En principe, un entrepreneur qui opte pour l’EIRL ou une société dont la responsabilité
financière est limitée à l’apport ne peut pas craindre une saisie des biens personnels par les
créanciers de l’entreprise.
Pourtant, selon le DOC 3, ce principe n’opère plus si l’entrepreneur ou son époux se portent
personnellement caution des dettes contractées par l’entreprise. De même, le DOC 3 fait
référence à deux autres exceptions : la faute de gestion d’un dirigeant d’entreprise et la
constitution d’un capital social insuffisant.
En effet, si le dirigeant commet des fautes de gestion, sa responsabilité personnelle peut
être engagée. La faute de gestion est une notion qui n’est pas définie par la loi, elle est
laissée à l’appréciation souveraine des juges du fond. Au regard de la jurisprudence, la faute
de gestion est constituée par exemple lorsque le dirigeant finance des travaux excessifs par
rapport aux besoins et à la situation de l’entreprise, la poursuite d’une exploitation
déficitaire, le paiement de dépenses personnelles du dirigeant par la société, la tenue d’une
comptabilité incomplète ou irrégulière, des emprunts manifestement supérieurs aux
capacités financières de l’entreprise, l’absence de convocation des assemblées des associés,
le défaut de déclaration de la cessation des paiements lorsque l’entreprise ne peut faire face
au passif exigible avec son actif disponible…
Par ailleurs, un dirigeant d’entreprise peut être tenu de rembourser personnellement les
dettes de l’entreprise lorsqu’il n’a pas constitué un montant de capital social suffisamment
important par rapport aux besoins financiers de la société en début d’activité ou pour qu’elle
puisse faire face à des difficultés financières passagères.
 Conclusion
Il est conseillé au créateur d’entreprise d’opter pour une structure juridique présentant
l’avantage de limiter sa responsabilité financière. Toutefois, l’entrepreneur doit prendre soin
de constituer un montant de capital social suffisant, de ne pas se porter caution des dettes
de l’entreprise et de s’abstenir de toute faute de gestion s’il ne veut pas engager sa
responsabilité financière. Par ailleurs, le régime de la séparation des biens est le régime le
plus adapté au créateur d’entreprise qui ne souhaite pas causer de tort à son conjoint, à
condition que celui-ci ne se porte pas caution des dettes de l’entreprise.
13 Le choix de la
structure
juridique d’une
entreprise
PROGRAMME
THÈME 3 : Organiser les ressources signifie que l’entreprise coordonne les actions de ses membres, afin de réaliser un
L’ORGANISATION DE objectif commun. Il est important que l’encadrement de tout niveau prenne conscience que gérer une
L’ACTIVITÉ DE entreprise implique de prendre des décisions résultant de choix sous contraintes qui relèvent de différents
L’ENTREPRISE champs, notamment juridique, avec le choix d’une structure adaptée à un contexte/une situation et la gestion
des risques inhérents à l’activité.
Comment choisir une Compétence Savoirs associés
structure juridique  Justifier le choix d’une • Les facteurs de choix d’une structure juridique
pour l’entreprise ? structure juridique • L’entreprise individuelle et les structures sociétaires (SA,
d’entreprise adaptée à une SAS, EURL/SARL)
situation donnée  Les formes juridiques de l’économie sociale et solidaire
(coopératives, mutuelles)

SYNTHÈSE
1. L’INFLUENCE DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE
A. La nature de son activité
Le terme « entreprise » a plusieurs significations. Il désigne entre autres les différentes
structures juridiques permettant d’entreprendre une activité lucrative.
Il peut s’agir d’un seul entrepreneur qui souhaite entreprendre une activité sous la forme
d’une entreprise individuelle (EI). Dans ce cas, l’entrepreneur et l’entreprise ne forment
qu’une seule et même personne et il n’existe qu’un seul patrimoine qui englobe les biens
personnels de l’entrepreneur et ceux qu’il dédie à son activité professionnelle.
Mais un entrepreneur peut également créer seul une société : lʼEURL (entreprise
unipersonnelle à responsabilité limitée).
Enfin, un entrepreneur peut aussi fonder son entreprise en s’associant à d’autres
entrepreneurs en créant une société comme la SA (société anonyme), la SARL (société
anonyme à responsabilité limitée), la SAS (société par actions simplifiée), la SE (société
européenne), etc. Cependant, le choix de la structure juridique dépend parfois de la nature
de l’activité entreprise. À titre d’exemple, un débit de tabac ne peut être exploité sous la
forme d’une EURL, SARL, SA ou SAS.
B. Les moyens financiers à engager
Lors de la création de la société, le capital social sert à financer son lancement et/ou son
cycle d’exploitation. C’est pourquoi il doit être précisément évalué s’il y a des
investissements importants à réaliser.
En cas de difficultés financières, dans la plupart des sociétés, les associés ne sont
financièrement responsables qu’à hauteur de leurs apports dans le capital social. Toutefois,
s’il est nécessaire de constituer un montant de capital d’au moins 37 000 euros pour créer
une société anonyme (SA), toutes les structures juridiques ne nécessitent pas un montant
minimum de capital social. Depuis plusieurs années, la loi tend d’ailleurs à faciliter et à
encourager la création d’entreprise en supprimant le montant minimum de capital
nécessaire pour certaines sociétés (la création d’une SARL à 1 euro est possible depuis 2003).
Or, si le montant du capital social est insuffisant, les créanciers risquent de ne pas être
remboursés. C’est la raison pour laquelle les créanciers (banques ou fournisseurs)
accorderont plus facilement un crédit financier à une entreprise disposant d’un montant de
capital social suffisamment important. Le capital sert donc à afficher la solidité financière de
la société aux partenaires.

2. L’IMPACT DE LA FINALITÉ DE L’ACTIVITÉ DE L’ENTREPRISE


A. Le caractère lucratif ou pas de l’activité
Une organisation peut chercher à poursuivre une finalité non lucrative. Dans ce cas, la
structure juridique la plus adéquate est l’association, puisqu’elle permet à l’organisation de
ne pas être imposée sur ses bénéfices.
Les associations peuvent exercer leur activité dans des secteurs très variés : l’humanitaire, le
sport, la santé, le social… Mais ces activités entrent parfois en concurrence avec les activités
des entreprises privées. Pour ne pas concurrencer de manière déloyale les entreprises
commerciales, dont les bénéfices sont soumis à l’impôt, une association peut réaliser des
bénéfices, mais elle ne doit pas les distribuer à ses membres. Ainsi, le bénéfice réalisé par
l’association doit obligatoirement être réinvesti pour financer ses activités.
Par exemple, une association dont l’activité serait la poterie pourrait vendre ses poteries au
public, mais les bénéfices réalisés à cette occasion ne pourront pas être distribués à ses
membres. Ils devront obligatoirement servir au fonctionnement de l’association (achat de
matériel, location d’un atelier…).
En cas de doute sur la finalité non lucrative de l’association, l’administration fiscale peut
enquêter. L’association devra alors prouver la légitimité de la qualification d’activité non
lucrative en répondant à l’un des deux critères suivants :
 ne pas faire concurrence à une entreprise commerciale proposant les mêmes biens et/ou
services ;
 présenter une utilité sociale bien établie (avec des tarifs, des publics cibles, des modes
de publicité et des projets cohérents de réemploi des bénéfices).
À défaut de prouver le caractère non lucratif de son activité, l’association pourra être
requalifiée d’entreprise à but lucratif et devra alors s’acquitter de l’impôt au même titre
qu’une société commerciale.
B. Les finalités relevant de l’économie sociale et solidaire
La finalité poursuivie par les membres d’une organisation peut aussi conduire au choix d’une
structure juridique particulière qui permet de poursuivre une finalité à la fois économique et
sociale. C’est par exemple le cas de la SCOP, dont la finalité est lucrative mais qui permet
aussi d’organiser le fonctionnement de l’entreprise en fonction des intérêts des salariés qui
en sont propriétaires et qui prennent les décisions de manière démocratique selon le
principe « une personne = une voix ». Contrairement au principe de libre répartition des
bénéfices dans les sociétés traditionnelles, le partage du profit est équitable : une part du
bénéfice pour tous les salariés, sous forme de participation et d’intéressement (au minimum
25 %), une part pour les salariés associés sous forme de dividendes (au maximum 33 %), une
part réservée au développement et au financement de l’entreprise (16 % au minimum).
Le GIE poursuit également une finalité hybride, puisque sa finalité principale n’est pas de
rechercher les bénéfices, mais de permettre et faciliter le développement de l’activité
économique de ses membres, sans pour autant leur faire perdre leur indépendance les uns
vis-à-vis des autres.
Enfin, la mutuelle est une structure particulière qui permet, comme le GIE et la SCOP, de
poursuivre une finalité autre qu’économique. Une mutuelle est toujours à but non lucratif,
ce qui signifie qu’elle ne fait pas de profits sur le dos de ses membres. Ses fonds propres sont
approvisionnés par les membres eux-mêmes et permettent à l’organisme complémentaire
de verser des sommes d’argent à ses adhérents et à leurs ayants droit.

3. LA PRISE EN COMPTE DES CONSIDÉRATIONS PATRIMONIALES


A. La protection du patrimoine personnel
La création d’une société permet de protéger le patrimoine privé de l’entrepreneur, mais
dans certains cas, la séparation privé/professionnel est illusoire. En effet, certaines formes
de société prévoient une responsabilité indéfinie des associés : SNC (société en nom
collectif), SCA (société en commandite par actions), SCP (société civile professionnelle)…
Dans ce cas, le patrimoine privé des associés est aussi engagé.
Par ailleurs, certains organismes financiers exigent une caution personnelle pour accorder un
prêt à la société (la situation peut être identique avec une EIRL) : aussi, les biens privés
peuvent-ils être concernés.
La responsabilité financière d’un dirigeant peut enfin être engagée en cas de faute de
gestion (mauvaise tenue de la comptabilité, dépenses excessives, montant du capital social
dérisoire par rapport aux besoins de l’entreprise…).
B. La protection du patrimoine du conjoint
Le choix du régime matrimonial comporte un enjeu important pour l’entrepreneur et son
conjoint. En effet, il existe deux principaux régimes matrimoniaux : le régime de la
communauté réduite aux acquêts et celui de la séparation des biens.
Si les époux optent pour le régime de la communauté réduite aux acquêts, ils conservent la
propriété des biens qu’ils ont acquis avant le mariage, mais partagent la propriété de tous
les biens acquis pendant le mariage. Ils partagent donc le même patrimoine pendant le
mariage (actif et passif).
Un entrepreneur souhaitant protéger le patrimoine de son époux aura tout intérêt à opter
pour le régime de la séparation des biens. En effet, les époux mariés sous le régime de la
séparation des biens ne partagent pas le même patrimoine. Chacun d’eux conserve la
propriété des biens acquis avant et pendant le mariage. L’avantage est de protéger le
conjoint des aléas économiques de la vie d’entreprise et de laisser une plus grande liberté à
l’entrepreneur dans la gestion de son entreprise.

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