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DENONCER LES TRAVERS DE LA SOCIETE

La satire de notre monde, prendre ses distances pour mieux analyser notre société

ORAL LIRE ECRITURE ETUDE DE LA CULTURE


LANGE LITTERAIRE
ET
ARTISTIQUE
Compren Lire des Extraits Exploiter les Savoir Connaître Distinguer Mobilise La
dre et textes de roman, principales rédiger les aspects complément r des caricatu
interpréte variés avec de pièce fonctions de un fondamenta s essentiels référence re
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les notions vocabulaire
permettant de la lecture
l’analyse et de l’image
la prod. de
textes et
discours
Objectifs : comprendre les objectifs et les modalités de la satire et de l’ironie, repérer les outils qui
permettent l’écriture de la satire, comprendre la dimension morale de la dénonciation.
Corpus : Plaute, Aulularia, Molière, L’Avare, Italo Calvino, Marcovaldo, Swift, Modeste proposition
concernant les enfants des classes pauvres, Kafka, La métamorphose.
Dossier : Sternberg, Histoires à dormir sans vous, « Le credo ».

Séance 1 : Une dénonciation qui ne date pas d’hier.


Comparaison de Plaute et de Molière.

Séance 2 : Dictée-réécriture type brevet


Kafka, La métamorphose.

Séance 3 : Correction de la dictée-réécriture.

Séance 4 : Ce que la Société transforme en nous.


Kafka, La métamorphose.

Séance 5 : Consommer pour vivre ou vivre pour consommer ?


Italo Calvino, Marcovaldo

Séance 6 : Pourquoi faut-il manger les enfants ?


Swift, Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres
Les frères Le Nain, Le repas de famille

DOSSIER : Sternberg, Le credo.


Séance 1 : Une dénonciation qui ne date pas d’hier
Plaute, Aulularia, Molière, L’Avare.
Dominante orale.

Texte 1 :
Euclion a découvert un trésor dans son jardin, enterré par son grand-père avare. Désormais riche, il est
obsédé par la crainte d’être volé.
EUCLION. – (A part) Je n’ai jamais vu de plus méchante bête que cette vieille. Je crains bien qu’elle ne
me joue quelque mauvais tour au moment où je m’y attendrai le moins. Si elle flairait mon or, et
découvrait la cachette ? C’est qu’elle a des yeux jusque derrière la tête, la coquine. Maintenant, je vais
voir si mon or est bien comme je l’ai mis. Ah ! Qu’il me cause d’inquiétudes et de peines ! (Il sort).
STAPHYLA. Seule. – Par Castor ! je ne peux deviner quel sort on a jeté sur mon maître, ou quel vertige
l’a pris. Qu’est-ce qu’il a donc à me chasser dix fois par jour de la maison ? On ne sait, vraiment, quelle
fièvre le travaille. Toute la nuit il fait le guet ; tout le jour il reste chez lui sans remuer […].
Plaute, Aulularia, Scène 1 (IIIème – IIème siècle av. JC.)

Texte 2 :
HARPAGON. Il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.- Au voleur, au voleur, à l’assassin, au
meurtrier. Justice, juste Ciel. Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon
argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ?
Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon
argent, coquin... (Il se prend lui-même le bras.) Ah, c’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je
suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas, mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami, on m’a
privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie, tout est fini pour
moi, et je n’ai plus que faire au monde. Sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis
plus, je me meurs, je suis mort, je suis enterré. N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me
rendant mon cher argent, ou en m’apprenant qui l’a pris ? Euh ? Que dites-vous ? Ce n’est personne. Il
faut, qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure ; et l’on a
choisi justement le temps que je parlais à mon traître de fils. Sortons. Je veux aller quérir la justice, et
faire donner la question à toute ma maison ; à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens
assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne, qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon
voleur. Eh ? De quoi est-ce qu’on parle là ? De celui qui m’a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce
mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise.
N’est-il point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part,
sans doute, au vol que l’on m’a fait. Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges,
des gênes, des potences, et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon
argent, je me pendrai moi-même après.
Molière, L’Avare, IV, 7.

Lister les points communs et les différences :


Les points communs Les différences
Harpagon et Euclion ont caché de l’argent dans le Staphyla n’a pas encore compris ce que fabrique
jardin. son maître.
Il est dans une cassette. Harpagon a été volé.
Ils sont tous les deux paranoïaques et redoutent Texte 1 : Il s’agit d’un dialogue : Staphyla craint la
qu’on leur vole. folie du maître
Texte 2 : Il s’agit d’un monologue : il est devenu
fou.

Qui est le premier inventeur du personnage de l’avare ?


Aussi bien dans la version première que dans la réécriture, qu’est-ce que les deux auteurs
dénoncent ?

BILAN : La dénonciation des vices de la société traverse les siècles, les auteurs s’en emparent en
s’inspirant les uns des autres.
Texte 1 :
Euclion a découvert un trésor dans son jardin, enterré par son grand-père avare. Désormais riche, il est
obsédé par la crainte d’être volé.
EUCLION. – (A part) Je n’ai jamais vu de plus méchante bête que cette vieille. Je crains bien qu’elle ne
me joue quelque mauvais tour au moment où je m’y attendrai le moins. Si elle flairait mon or, et
découvrait la cachette ? C’est qu’elle a des yeux jusque derrière la tête, la coquine. Maintenant, je vais
voir si mon or est bien comme je l’ai mis. Ah ! Qu’il me cause d’inquiétudes et de peines ! (Il sort).
STAPHYLA. Seule. – Par Castor ! je ne peux deviner quel sort on a jeté sur mon maître, ou quel vertige
l’a pris. Qu’est-ce qu’il a donc à me chasser dix fois par jour de la maison ? On ne sait, vraiment, quelle
fièvre le travaille. Toute la nuit il fait le guet ; tout le jour il reste chez lui sans remuer […].
Plaute, Aulularia, Scène 1 (IIIème – IIème siècle av. JC.)

Texte 2 :
HARPAGON. Il crie au voleur dès le jardin, et vient sans chapeau.- Au voleur, au voleur, à l’assassin, au
meurtrier. Justice, juste Ciel. Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon
argent. Qui peut-ce être ? Qu’est-il devenu ? Où est-il ? Où se cache-t-il ? Que ferai-je pour le trouver ?
Où courir ? Où ne pas courir ? N’est-il point là ? N’est-il point ici ? Qui est-ce ? Arrête. Rends-moi mon
argent, coquin... (Il se prend lui-même le bras.) Ah, c’est moi. Mon esprit est troublé, et j’ignore où je
suis, qui je suis, et ce que je fais. Hélas, mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami, on m’a
privé de toi ; et puisque tu m’es enlevé, j’ai perdu mon support, ma consolation, ma joie, tout est fini pour
moi, et je n’ai plus que faire au monde. Sans toi, il m’est impossible de vivre. C’en est fait, je n’en puis
plus, je me meurs, je suis mort, je suis enterré. N’y a-t-il personne qui veuille me ressusciter, en me
rendant mon cher argent, ou en m’apprenant qui l’a pris ? Euh ? Que dites-vous ? Ce n’est personne. Il
faut, qui que ce soit qui ait fait le coup, qu’avec beaucoup de soin on ait épié l’heure ; et l’on a
choisi justement le temps que je parlais à mon traître de fils. Sortons. Je veux aller quérir la justice, et
faire donner la question à toute ma maison ; à servantes, à valets, à fils, à fille, et à moi aussi. Que de gens
assemblés ! Je ne jette mes regards sur personne, qui ne me donne des soupçons, et tout me semble mon
voleur. Eh ? De quoi est-ce qu’on parle là ? De celui qui m’a dérobé ? Quel bruit fait-on là-haut ? Est-ce
mon voleur qui y est ? De grâce, si l’on sait des nouvelles de mon voleur, je supplie que l’on m’en dise.
N’est-il point caché là parmi vous ? Ils me regardent tous, et se mettent à rire. Vous verrez qu’ils ont part,
sans doute, au vol que l’on m’a fait. Allons vite, des commissaires, des archers, des prévôts, des juges,
des gênes, des potences, et des bourreaux. Je veux faire pendre tout le monde ; et si je ne retrouve mon
argent, je me pendrai moi-même après.
Molière, L’Avare, IV, 7.

Lister les points communs et les différences :


Les points communs Les différences
Séance 2 : Dictée-réécriture type brevet
Kafka, La métamorphose.
Nom/prénom : Note :
Remarque :

I. Dictée.
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II. Réécriture.
« En se réveillant un matin de rêves agités, Gregor Samsa se retrouva dans son lit métamorphosé en
cafard géant. Il était couché sur le dos, un dos dur comme une carapace et, en soulevant un peu la tête,
il voyait son ventre, bombé, brun, divisé par des nervures en arceaux, en haut duquel le couvre-lit, prêt
à glisser, tenait à peine. Ses multiples pattes, pitoyablement grêles comparées au reste de son corps,
s’agitaient désespérément devant ses yeux. »
Réécrivez ce texte en remplaçant « Gregor Samsa » par « ils ». Faites toutes les transformations nécessaires.
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III. Questionnaire.
1. Relevez les temps verbaux dans cet extrait.
a. A quels temps sont-ils ?
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b. Quelles sont les valeurs de ces temps verbaux ?
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2. Analysez le mot « pitoyablement » :
a. Donnez sa nature et sa fonction dans la phrase.
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b. A partir de quel adjectif est-il formé, et qu’a-t-on rajouté ?
…………………………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………………………
c. Donnez trois mots issus de la même famille.
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Séance 3 : Correction de la dictée-réécriture.
I. Dictée.
Il sentit au sommet du ventre une légère démangeaison, se remonta lentement sur le dos vers le chevet du
lit pour pouvoir mieux soulever la tête, trouva l’endroit qui le démangeait : il était recouvert d’une
multitude de petits points blancs qu’il ne s’expliqua pas, et voulut le tâter d’une patte aussitôt retirée, car
il frissonna de froid à ce contact.
II. Réécriture :
En se réveillant un matin de rêves agités, ils se retrouvèrent dans leur lit métamorphosés en cafards
géants. Ils étaient couchés sur leurs dos, des dos durs comme des carapaces et, en soulevant un peu la
tête, ils voyaient leurs ventres, bombés, bruns, divisés par des nervures en arceaux, en haut desquels le
couvre-lit, prêt à glisser, tenait à peine. Leurs multiples pattes, pitoyablement grêles comparées au reste
de leur corps, s’agitaient désespérément devant leurs yeux.
III. Questionnaire.
3. Relevez les temps verbaux dans cet extrait.
c. A quels temps sont-ils ?
Il y a un passé simple : « se retrouva », et des imparfaits « était », « voyait », « tenait »,
« s’agitaient »
d. Quelles sont les valeurs de ces temps verbaux ?
« Se retrouva » est un passé simple d’action achevée dans le temps.
Tous les imparfaits sont des imparfaits de description.
4. Analysez le mot « pitoyablement » :
d. Donnez sa nature et sa fonction dans la phrase.
C’est un adverbe. Il est complément circonstanciel de manière.
e. A partir de quel adjectif est-il formé, et qu’a-t-on rajouté ?
Il est formé à partir de l’adjectif « pitoyable », auquel on a ajouté un suffixe en –ment.
f. Donnez trois mois issus de la même famille.
On peut penser à « pitié », « apitoyer » et « impitoyable ».

Exemplaire élève :
I. Dictée.
Il sentit / sentie au sommet du ventre une légère démangaison / démangeaison, se remonta lentement
sur le dos verre / vert / vers / ver le chevet du lit pour pouvoir mieux soulevait / soulever / soulevé la
tête, trouva / trouva l’endroit qui le démangeait : il était recouvert d’une multitude de petits points blancs
/ petit point blanc qu’il ne s’expliqua pas, et voulut / voulu le tâter d’une patte / pâte aussitôt retirée /
retiré / retirer, car il frissonna / frissona de froid à ce / se contact.
II. Réécriture :
En se réveillant un matin de rêves agités, ils se retrouv….. dans leur / leurs lit métamorphos…. en
cafar… géan…. Ils …….. couch…. sur leur / leurs dos, des dos durs comme des carapaces / un dos dur
comme une carapace et, en soulevant un peu la tête, ils voya…. leurs / leur ventre, bomb…, bru…,
divis…. par des nervures en arceaux, en haut …………… le couvre-lit, prêt à glisser, tenait à peine.
Leurs / leur multiples pattes, pitoyablement grêl… compar…. au reste de leur / leurs corps, s’agitai…
désespérément devant leurs / leur yeux.
Exemplaire élève :
I. Dictée.
Il sentit / sentie au sommet du ventre une légère démangaison / démangeaison, se remonta lentement
sur le dos verre / vert / vers / ver le chevet du lit pour pouvoir mieux soulevait / soulever / soulevé la
tête, trouva / trouva l’endroit qui le démangeait : il était recouvert d’une multitude de petits points blancs
/ petit point blanc qu’il ne s’expliqua pas, et voulut / voulu le tâter d’une patte / pâte aussitôt retirée /
retiré / retirer, car il frissonna / frissona de froid à ce / se contact.
II. Réécriture :
En se réveillant un matin de rêves agités, ils se retrouv….. dans leur / leurs lit métamorphos…. en
cafar… géan…. Ils …….. couch…. sur leur / leurs dos, des dos durs comme des carapaces / un dos dur
comme une carapace et, en soulevant un peu la tête, ils voya…. leurs / leur ventre, bomb…, bru…,
divis…. par des nervures en arceaux, en haut …………… le couvre-lit, prêt à glisser, tenait à peine.
Leurs / leur multiples pattes, pitoyablement grêl… compar…. au reste de leur / leurs corps, s’agitai…
désespérément devant leurs / leur yeux.

Exemplaire élève :
I. Dictée.
Il sentit / sentie au sommet du ventre une légère démangaison / démangeaison, se remonta lentement
sur le dos verre / vert / vers / ver le chevet du lit pour pouvoir mieux soulevait / soulever / soulevé la
tête, trouva / trouva l’endroit qui le démangeait : il était recouvert d’une multitude de petits points blancs
/ petit point blanc qu’il ne s’expliqua pas, et voulut / voulu le tâter d’une patte / pâte aussitôt retirée /
retiré / retirer, car il frissonna / frissona de froid à ce / se contact.
II. Réécriture :
En se réveillant un matin de rêves agités, ils se retrouv….. dans leur / leurs lit métamorphos…. en
cafar… géan…. Ils …….. couch…. sur leur / leurs dos, des dos durs comme des carapaces / un dos dur
comme une carapace et, en soulevant un peu la tête, ils voya…. leurs / leur ventre, bomb…, bru…,
divis…. par des nervures en arceaux, en haut …………… le couvre-lit, prêt à glisser, tenait à peine.
Leurs / leur multiples pattes, pitoyablement grêl… compar…. au reste de leur / leurs corps, s’agitai…
désespérément devant leurs / leur yeux.

Exemplaire élève :
I. Dictée.
Il sentit / sentie au sommet du ventre une légère démangaison / démangeaison, se remonta lentement
sur le dos verre / vert / vers / ver le chevet du lit pour pouvoir mieux soulevait / soulever / soulevé la
tête, trouva / trouva l’endroit qui le démangeait : il était recouvert d’une multitude de petits points blancs
/ petit point blanc qu’il ne s’expliqua pas, et voulut / voulu le tâter d’une patte / pâte aussitôt retirée /
retiré / retirer, car il frissonna / frissona de froid à ce / se contact.
II. Réécriture :
En se réveillant un matin de rêves agités, ils se retrouv….. dans leur / leurs lit métamorphos…. en
cafar… géan…. Ils …….. couch…. sur leur / leurs dos, des dos durs comme des carapaces / un dos dur
comme une carapace et, en soulevant un peu la tête, ils voya…. leurs / leur ventre, bomb…, bru…,
divis…. par des nervures en arceaux, en haut …………… le couvre-lit, prêt à glisser, tenait à peine.
Leurs / leur multiples pattes, pitoyablement grêl… compar…. au reste de leur / leurs corps, s’agitai…
désespérément devant leurs / leur yeux.
Séance 4 : Ce que la Société transforme en nous.
Kafka, La métamorphose.

Vocabulaire :
 Qu’est-ce qu’une métamorphose ?
Mot de la même famille : anamorphose, morphologie, morphisme, amorphe.
 En latin : forma.
Mot de la même famille : informe, difforme, former, transformation, information, formation.
 Faire la fleur au tableau pour les deux racines.
Un décalage comique :
Par quelles pensées est-il surtout préoccupé ? Sont-elles adaptées à la situation qu’il vit ? Dans la même
situation, quelles auraient été vos premières pensées.
Relevez les détails qui montrent la médiocrité du personnage. Est-il coincé seulement dans son corps ?
(aussi dans sa vie)
Du coup, pourquoi le lecteur a du mal à trouver la situation dramatique ? Mais qu’est-ce qui présage le
pire pour la suite (la voix suppliante de sa sœur)
Leur parler de l’absurde.
Pourquoi un cafard ?
Quelle est la visée de l’auteur ? En analysant la médiocrité du personnage, qu’est-ce qu’a voulu faire
passer l’auteur en le transformant ?

BILAN :
Par mots clés :
Métamorphose, message, société, dénonciation, cafard, médiocrité.
En se réveillant un matin après des rêves agités, Gregor Samsa se retrouva, dans son lit,
métamorphosé en un monstrueux insecte. Il était sur le dos, un dos aussi dur qu’une carapace, et, en
relevant un peu la tête, il vit, bombé, brun, cloisonné par des arceaux plus rigides, son abdomen sur le
haut duquel la couverture, prête à glisser tout à fait, ne tenait plus qu’à peine. Ses nombreuses pattes,
lamentablement grêles par comparaison avec la corpulence qu’il avait par ailleurs, grouillaient
désespérément sous ses yeux.
« Qu’est-ce qui m’est arrivé ? » pensa-t-il. Ce n’était pas un rêve. Sa chambre, une vraie chambre
humaine, juste un peu trop petite, était là tranquille entre les quatre murs qu’il connaissait bien. Au-dessus
de la table où était déballée une collection d’échantillons de tissus – Samsa était représentant de
commerce –, on voyait accrochée l’image qu’il avait récemment découpée dans un magazine et mise dans
un joli cadre doré. Elle représentait une dame munie d’une toque et d’un boa tous les deux en fourrure et
qui, assise bien droite, tendait vers le spectateur un lourd manchon de fourrure où tout son avant-bras
avait disparu.
Le regard de Gregor se tourna ensuite vers la fenêtre, et le temps maussade – on entendait les
gouttes de pluie frapper le rebord en zinc – le rendit tout mélancolique. « Et si je redormais un peu et
oubliais toutes ces sottises ? » se dit-il ; mais c’était absolument irréalisable, car il avait l’habitude de
dormir sur le côté droit et, dans l’état où il était à présent, il était incapable de se mettre dans cette
position. Quelque énergie qu’il mît à se jeter sur le côté droit, il tanguait et retombait à chaque fois sur le
dos.
Il dut bien essayer cent fois, fermant les yeux pour ne pas s’imposer le spectacle de ses pattes en
train de gigoter, et il ne renonça que lorsqu’il commença à sentir sur le flanc une petite douleur sourde
qu’il n’avait jamais éprouvée.
« Ah, mon Dieu », songea-t-il, « quel métier fatigant j’ai choisi ! Jour après jour en tournée. Les
affaires vous énervent bien plus qu’au siège même de la firme, et par-dessus le marché je dois subir le
tracas des déplacements, le souci des correspondances ferroviaires, les repas irréguliers et mauvais, et des
contacts humains qui changent sans cesse, ne durent jamais, ne deviennent jamais cordiaux. Que le diable
emporte tout cela ! » Il sentit une légère démangeaison au sommet de son abdomen ; se traîna lentement
sur le dos en se rapprochant du montant du lit afin de pouvoir mieux redresser la tête ; trouva l’endroit qui
le démangeait et qui était tout couvert de petits points blancs dont il ne sut que penser ; et il voulut palper
l’endroit avec une patte, mais il la retira aussitôt, car à ce contact il fut tout parcouru de frissons glacés.
Il glissa et reprit sa position antérieure. « À force de se lever tôt », pensa-t-il, « on devient
complètement stupide. L’être humain a besoin de son sommeil. D’autres représentants vivent comme des
femmes de harem. Quand, par exemple, moi je rentre à l’hôtel dans le courant de la matinée pour
transcrire les commandes que j’ai obtenues, ces messieurs n’en sont encore qu’à prendre leur petit
déjeuner. Je devrais essayer ça avec mon patron ; je serais viré immédiatement. Qui sait, du reste, si ce ne
serait pas une très bonne chose pour moi. Si je ne me retenais pas à cause de mes parents, il y a longtemps
que j’aurais donné ma démission, je me serais présenté devant le patron et je lui aurais dit ma façon de
penser du fond du cœur.
De quoi le faire tomber de son comptoir ! Il faut dire que ce ne sont pas des manières, de s’asseoir
sur le comptoir et de parler de là-haut à l’employé, qui de plus est obligé d’approcher tout près, parce que
le patron est sourd. Enfin, je n’ai pas encore abandonné tout espoir ; une fois que j’aurai réuni l’argent
nécessaire pour rembourser la dette de mes parents envers lui – j’estime que cela prendra encore de cinq à
six ans –, je ferai absolument la chose. Alors, je trancherai dans le vif. Mais enfin, pour le moment, il faut
que je me lève, car mon train part à cinq heures. »
Et il regarda vers la pendule-réveil dont on entendait le tic-tac sur la commode. « Dieu du ciel ! »
pensa-t-il. Il était six heures et demie, et les aiguilles avançaient tranquillement, il était même la demie
passée, on allait déjà sur moins un quart. Est-ce que le réveil n’aurait pas sonné ? On voyait depuis le lit
qu’il était bien réglé sur quatre heures ; et sûrement qu’il avait sonné. Oui, mais était-ce possible de ne
pas entendre cette sonnerie à faire trembler les meubles et de continuer tranquillement à dormir ? Eh bien,
on ne pouvait pas dire qu’il eût dormi tranquillement, mais sans doute son sommeil avait-il été d’autant
plus profond. Seulement, à présent, que fallait-il faire ? Le train suivant était à sept heures ; pour
l’attraper, il aurait fallu se presser de façon insensée, et la collection n’était pas remballée, et lui-même
était loin de se sentir particulièrement frais et dispos. Et même s’il attrapait le train, cela ne lui éviterait
pas de se faire passer un savon par le patron, car le commis l’aurait attendu au départ du train de cinq
heures et aurait depuis longtemps prévenu de son absence. C’était une créature du patron, sans aucune
dignité ni intelligence.
Et s’il se faisait porter malade ? Mais ce serait extrêmement gênant et suspect, car depuis cinq ans
qu’il était dans cette place, pas une fois
Gregor n’avait été malade. Sûrement que le patron viendrait accompagné du médecin de la Caisse
Maladie, qu’il ferait des reproches à ses parents à cause de leur paresseux de fils et qu’il couperait court à
toute objection en se référant au médecin de la Caisse, pour qui par principe il existe uniquement des gens
en fort bonne santé, mais fainéants. Et du reste, en l’occurrence, aurait-il entièrement tort ? Effectivement,
à part cette somnolence vraiment superflue chez quelqu’un qui avait dormi longtemps, Gregor se sentait
fort bien et avait même particulièrement faim.
Tandis qu’il réfléchissait précipitamment à tout cela sans pouvoir se résoudre à quitter son lit – la
pendulette sonnait juste six heures trois quarts –, on frappa précautionneusement à la porte qui se trouvait
au chevet de son lit. « Gregor », c’était sa mère qui l’appelait, « il est sept heures moins un quart. Est-ce
que tu ne voulais pas prendre le train ? » La douce voix ! Gregor prit peur en s’entendant répondre :
c’était sans aucun doute sa voix d’avant, mais il venait s’y mêler, comme par en dessous, un couinement
douloureux et irrépressible qui ne laissait aux mots leur netteté qu’au premier instant, littéralement, pour
ensuite en détruire la résonance au point qu’on ne savait pas si l’on avait bien entendu. Gregor avait
d’abord l’intention de répondre en détail et de tout expliquer, mais dans ces conditions il se contenta de
dire : « Oui, oui, merci maman, je me lève. » Sans doute la porte en bois empêchait-elle qu’on notât de
l’extérieur le changement de sa voix, car sa mère fut rassurée par cette déclaration et s’éloigna d’un pas
traînant.
Mais ce petit échange de propos avait signalé aux autres membres de la famille que Gregor, contre
toute attente, était encore à la maison, et voilà que déjà, à l’une des portes latérales, son père frappait
doucement, mais du poing, en s’écriant : « Gregor, Gregor, qu’est-ce qui se passe ? » Et au bout d’un petit
moment il répétait d’une voix plus grave et sur un ton de reproche : « Gregor ! Gregor ! » Et derrière
l’autre porte latérale, la sœur de Gregor murmurait d’un ton plaintif : « Gregor ? Tu ne te sens pas bien ?
Tu as besoin de quelque chose ? » À l’un comme à l’autre, Gregor répondit « je vais avoir fini », en
s’imposant la diction la plus soignée et en ménageant de longues pauses entre chaque mot, afin que sa
voix n’eût rien de bizarre. D’ailleurs, son père retourna à son petit déjeuner, mais sa sœur chuchota :
« Gregor, ouvre, je t’en conjure. »
Kafka, La métamorphose.
Séance 5 : Consommer pour vivre ou vivre pour consommer ?
Italo Calvino, Marcovaldo
Marcovaldo est ouvrier. Il vit avec sa femme et ses six enfants dans une grande ville de l’Italie du Nord.
Cette scène décrit l’ambiance de la ville le soir, lorsque les habitants se ruent vers les boutiques.
A 6 heures du soir, la ville tombait aux mains des consommateurs. Durant toute la journée,
le gros travail de la population active était la production : elle produisait des biens de
consommation. A une heure donnée, comme si on avait abaissé un interrupteur, tout le monde
laissait tomber la production et, hop! se ruait vers la consommation. Chaque jour, les vitrines
illuminées avaient à peine le temps de s'épanouir en de nouveaux étalages, les rouges saucissons
de pendiller, les piles d'assiettes de porcelaine de s'élever jusqu'au plafond, les coupons de tissu
de déployer leurs draperies comme des queues de paons que, déjà, la foule des consommateurs
faisait irruption pour démanteler, grignoter, palper, faire main basse. Une queue interminable
serpentait sur tous les trottoirs, sous toutes les arcades des rues et, s'engouffrant à travers les
portes vitrées des magasins, se pressait autour de tous les comptoirs, poussée par les coups de
coude dans les côtes de chacun comme par d'incessants coups de piston. Consommez ! et ils
tripotaient la marchandise, la remettaient en place, la reprenaient, se l'arrachaient des mains.
Consommez ! et ils obligeaient les vendeuses pâlichonnes à étaler des sous-vêtements sur le
comptoir. Consommez ! et les pelotes de ficelle de couleur tournaient comme des toupies, les
feuilles de papier à fleurs battaient des ailes en enveloppant les achats pour en faire des petits
paquets puis, en les groupant, des paquets moyens et, avec ceux-ci, de gros paquets, chacun d'eux
ficelé avec un joli nœud. Et petits paquets, paquets moyens, gros paquets, portefeuilles, sacs à
main tourbillonnaient autour de la caisse en un embouteillage qui n'en finissait plus ; les mains
fouillaient dans les sacs pour y chercher les porte-monnaie, et les doigts fouillaient dans les porte-
monnaie pour y chercher de la monnaie. Dans une forêt de jambes inconnues et de pans de
pardessus et de manteaux, des enfants égarés, dont on avait lâché la main, pleuraient.
Un de ces soirs-là, Marcovaldo promenait sa famille. N'ayant pas d'argent, leur plaisir était
de regarder les autres faire des achats […]
Pour Marcovaldo, son salaire, étant donné qu'il était aussi maigre que sa famille était
nombreuse, et qu'il y avait des traites et des dettes à payer, son salaire fondait aussitôt touché.
De toute façon, tout cela était bien plaisant à regarder, surtout si l'on faisait un tour au
supermarché. […]
Comme les autres, Marcovaldo prit un chariot en entrant, sa femme fit de même et aussi
ses quatre gosses qui en prirent un chacun. Et, se suivant à la queue leu leu, poussant leur chariot
devant eux entre les rayons et les comptoirs croulant sous des montagnes de denrées alimentaires,
ils se montraient les saucissons et les fromages, les nommaient, comme s'ils reconnaissaient dans
la foule des visages d'amis ou pour le moins de connaissances.
- Papa, disaient à chaque instant les gosses, on peut prendre ça ?
- Non, on y touche pas, c'est défendu, répondait Marcovaldo, se souvenant que la caissière les
attendait en fin de parcours pour le paiement.
- Pourquoi, alors, que cette dame-là elle en prend? insistaient les gosses en voyant toutes ces
braves femmes qui, entrées seulement pour acheter un céleri et deux carottes, ne savaient pas
résister devant une pyramide de pots et de boîtes et, toc! toc! toc! d'un geste mi-machinal, mi-
résigné, faisaient tomber et tambouriner dans le chariot des boîtes de tomates pelées, des pêches
au sirop, des anchois à l'huile.

Impressions de lecture et rythme du texte.


Humain ou robot conditionné ?
Quels sont les mots qui reviennent tout le temps ?
Consommateurs, consommation, consommez, production, produisait.
A quel mot d’ordre les consommateurs doivent-ils obéir ?
Rechercher l’injonctif présent Consommez !
Observer les imparfaits : que disent-ils du comportement des consommateurs ?
… Ils sont violents comme des enfants qui s’arrachent des jouets des mains.
D’ailleurs, quelle est la conséquence sur les « vrais » enfants ?
… : ils sont abandonnés à eux-mêmes car les adultes les oublient au profit de la consommation.
… : qu’est-ce qui prouve que l’auteur leur fait perdre toute humanité ?
La figure de style : c’est une métonymie : ce ne sont plus des hommes mais des morceaux de corps.
Trouver un autre passage qui montre la déshumanisation au profit de l’obligation d’achat.
Fin du texte : … . La consommation n’est plus un choix, les consommateurs sont pris dans la frénésie de
toujours acheter plus.
Une description lucide et humoristique.
Quels sont les mots qui prouvent que l’auteur réagit avec humour ?
Les interjections : …. Ça rappelle l’univers enfantin.
Comment se comporte Marcovaldo dans le magasin. Est-ce qu’il est actif ? S’il ne consomme pas, que
fait-il ?
Il fait semblant d’acheter mais il n’a pas d’argent. Lui, il ne consomme pas, il regarde : …
Est-ce que les enfants comprennent ? En quoi la situation est-elle cruelle ?
Les enfants ne comprennent pas l’utilité d’avoir un caddie, si c’est pour ne rien mettre dedans. C’est
cruel pour eux car ils sont réduits à un univers enfantin dans lequel ils ne peuvent pas être des enfants.
BILAN : quelle image de la société de consommation est donnée dans ce texte ? Selon vous, que
critique l’auteur ?
A rédiger par l’élève lui-même au crayon à papier.
Point de langue : les règles d’accord avec les prépositions.
Redonner la liste des prépositions.
Chercher dans le texte les propositions suivies d’un verbe : … .
Règle : Préposition + Verbe l’infinitif.
Marcovaldo est ouvrier. Il vit avec sa femme et ses six enfants dans une grande ville de l’Italie du Nord.
Cette scène décrit l’ambiance de la ville le soir, lorsque les habitants se ruent vers les boutiques.
A 6 heures du soir, la ville tombait aux mains des consommateurs. Durant toute la journée,
le gros travail de la population active était la production : elle produisait des biens de
consommation. A une heure donnée, comme si on avait abaissé un interrupteur, tout le monde
laissait tomber la production et, hop! se ruait vers la consommation. Chaque jour, les vitrines
illuminées avaient à peine le temps de s'épanouir en de nouveaux étalages, les rouges saucissons
de pendiller, les piles d'assiettes de porcelaine de s'élever jusqu'au plafond, les coupons de tissu
de déployer leurs draperies comme des queues de paons que, déjà, la foule des consommateurs
faisait irruption pour démanteler, grignoter, palper, faire main basse. Une queue interminable
serpentait sur tous les trottoirs, sous toutes les arcades des rues et, s'engouffrant à travers les
portes vitrées des magasins, se pressait autour de tous les comptoirs, poussée par les coups de
coude dans les côtes de chacun comme par d'incessants coups de piston. Consommez ! et ils
tripotaient la marchandise, la remettaient en place, la reprenaient, se l'arrachaient des mains.
Consommez ! et ils obligeaient les vendeuses pâlichonnes à étaler des sous-vêtements sur le
comptoir. Consommez ! et les pelotes de ficelle de couleur tournaient comme des toupies, les
feuilles de papier à fleurs battaient des ailes en enveloppant les achats pour en faire des petits
paquets puis, en les groupant, des paquets moyens et, avec ceux-ci, de gros paquets, chacun d'eux
ficelé avec un joli nœud. Et petits paquets, paquets moyens, gros paquets, portefeuilles, sacs à
main tourbillonnaient autour de la caisse en un embouteillage qui n'en finissait plus ; les mains
fouillaient dans les sacs pour y chercher les porte-monnaie, et les doigts fouillaient dans les porte-
monnaie pour y chercher de la monnaie. Dans une forêt de jambes inconnues et de pans de
pardessus et de manteaux, des enfants égarés, dont on avait lâché la main, pleuraient.
Un de ces soirs-là, Marcovaldo promenait sa famille. N'ayant pas d'argent, leur plaisir était
de regarder les autres faire des achats […]
Pour Marcovaldo, son salaire, étant donné qu'il était aussi maigre que sa famille était
nombreuse, et qu'il y avait des traites et des dettes à payer, son salaire fondait aussitôt touché.
De toute façon, tout cela était bien plaisant à regarder, surtout si l'on faisait un tour au
supermarché. […]
Comme les autres, Marcovaldo prit un chariot en entrant, sa femme fit de même et aussi
ses quatre gosses qui en prirent un chacun. Et, se suivant à la queue leu leu, poussant leur chariot
devant eux entre les rayons et les comptoirs croulant sous des montagnes de denrées alimentaires,
ils se montraient les saucissons et les fromages, les nommaient, comme s'ils reconnaissaient dans
la foule des visages d'amis ou pour le moins de connaissances.
- Papa, disaient à chaque instant les gosses, on peut prendre ça ?
- Non, on y touche pas, c'est défendu, répondait Marcovaldo, se souvenant que la caissière les
attendait en fin de parcours pour le paiement.
- Pourquoi, alors, que cette dame-là elle en prend? insistaient les gosses en voyant toutes ces
braves femmes qui, entrées seulement pour acheter un céleri et deux carottes, ne savaient pas
résister devant une pyramide de pots et de boîtes et, toc! toc! toc! d'un geste mi-machinal, mi-
résigné, faisaient tomber et tambouriner dans le chariot des boîtes de tomates pelées, des pêches
au sirop, des anchois à l'huile.
Italo Calvino, Marcovaldo
Séance 6 : Pourquoi faut-il manger les enfants ?
Swift, Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres
Les frères Le Nain, Le repas de famille
En 1729, l’Irlande est affamée par deux années de disette et accablée par les impôts que l’Angleterre fait
peser sur les plus pauvres Irlandais. Jonathan Swift fait paraître anonymement ce pamphlet.
J’en arrive donc à exposer humblement mes propres idées qui, je l’espère, ne soulèveront pas la
moindre objection.
J’ai connu à Londres un Américain fort compétent, lequel m’a révélé qu’un bébé sain et bien
nourri constitue à l’âge d’un an un plat délicieux, riche en calories et hygiénique, qu’il soit préparé à
l’étouffée, à la broche, au four ou au pot-au-feu et j’ai tout lieu de croire qu’il fournit de même
d’excellents fricassées et ragoûts.
L’humble plan que je propose au public est donc le suivant : sur ce chiffre de cent vingt mille
enfants que j’ai avancé, on en réserverait vingt mille pour la reproduction, dont le quart seulement de
mâles (proportion supérieure à celle de nos troupeaux d’ovins, de bovins ou de porcs, et justifiée par les
très nombreuses naissances hors mariage des enfants en question : nos sauvages n’attachant que peu
d’importance au fait d’être marié ou non, rien ne s’oppose à ce qu’un seul mâle serve quatre femelles).
On vendrait les cent mille autres à l’âge d’un an. On les proposerait à la clientèle la plus riche et
distinguée du Royaume, non sans prévenir les mères de leur donner le sein à la satiété pendant le dernier
mois, de manière à les rendre gras à souhait pour une bonne table. Si l’on reçoit, on pourra faire deux
plats d’un enfant. Si l’on dîne en famille, on pourra se contenter d’un quartier (avant ou arrière), lequel,
légèrement salé et poivré, fournira un excellent pot-au-feu, le quatrième jour, spécialement en hiver. […]
Je reviens à mon sujet, c’est-à-dire à ma proposition. Ses avantages à mon avis sautent aux yeux et
plusieurs d’entre eux sont d’une importance capitale.
D’abord, comme j’ai dit plus haut, on verrait baisser beaucoup le nombre des papistes1, qui se font
chaque année plus envahissants, grâce à leur forte natalité, et qui sont nos plus dangereux ennemis. Ne
demeurent-ils pas en Irlande avec l’intention bien arrêté de la livrer au Prétendant2, mettant à profit à
l’absence de tant de bons protestants qui ont choisi de s’exiler, plutôt que de payer, contre leur
conscience, la dîme à un desservant épiscopalien3 ?
Deuxièmement. Les plus pauvres fermiers possèderont enfin quelque chose à saisir pour payer
leurs propriétaires. On sait que bêtes et grains sont toujours saisis depuis longtemps, et que l’argent est
une chose inconnue.
Troisièmement. Etant établi qu’il en coûte, au bas mot, dix shillings per annum pour faire vivre
chacun de ces cent mille enfants de deux ans et au-dessus, le compte économique de la Nation y gagnera
cinquante mille livres per annum, sans compter l’apport d’un nouvel aliment introduit sur la table des
gourmets (qui appartiennent aux classes riches du Royaume) : d’où un accroissement de la circulation
monétaire, les biens consommés étant entièrement irlandais d’origine et de manufacture.
Quatrièmement. La vente des enfants, s’ils naissent à une cadence soutenue, peut rapporter huit
shillings per annum à une reproductrice, tout en réduisant à un an le temps où elle les aura à sa charge.
Cinquièmement. Ce nouveau plat attirera certainement de nombreux clients dans les auberges dont
les patrons ne manqueront pas de le préparer à la perfection, en mettant au point les meilleures recettes,
pour faire de leurs établissements le rendez-vous des gastronomes les plus distingués et les plus fiers de
leurs compétences – et un habile cuisinier, bon juge des vrais désirs de ses hôtes, saura combiner les repas
coûteux qu’ils apprécient.
Sixièmement. Mon plan renforcerait grandement l’attrait du mariage, que toutes les Nations
sensées ont soit encouragé par des récompenses, soit protégé par des lois et des sanctions. Il augmenterait
le dévouement et la tendresse des mères pour leurs enfants. Comment ne pas les chérir, ces pauvres bébés
dont elles tireraient leur subsistance, et dont l’intervention de la Société ferait une source de revenus
annuels au lieu d’une occasion de débours4 ? Nous verrions vite naître une saine émulation entre les
femmes mariées : « Laquelle de nous portera au marché le bébé le plus gras ? » Les maris, de leur côté,
seraient aussi fiers de leur femme enceinte qu’ils le sont aujourd’hui de leur jument ou de leur vache
pleines, de leur truie sur le point de mettre bas. Et la crainte d’un avortement les détournerait de lever le
poing ou le pied contre elles (comme ils le font trop fréquemment).
1
Papistes : qui obéissent au pape, donc catholiques.
2
Prétendant : prince catholique qui revendiquait le trône d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse alors que les Anglais, en
majorité anglicans, lui avaient préféré un autre prince, protestant.
3
Desservant épiscopalien : représentant de l’évêque catholique.
4
Débours : dépenses. Débours vient du verbe « débourser ».
Donner la définition du mot pamphlet.
Un pamphlet est un écrit satirique et polémique qui attaque un adversaire, une personnalité, un
régime ou une institution sur des questions politiques ou dans un débat d'idées. Il prend la forme d'un
texte court et violent, voire méchant, généralement signé.

THESE : ………
ARGUMENTS :
1. …………
2. …………
3.
a. …………
b. …………
4. …………
5. …………
6.
a. ………
b. ………
c. ………
d. ………
Comment l’argumentation est-elle structurée ?
…… A l’aide de connecteurs logiques pour mieux faire suivre la progression du raisonnement.

Faut-il le prendre au sérieux ?


A quoi peut-on voir qu’il pratique l’humour ?
1. Les interrogations oratoires
2. Les comparaisons humains / bovins
3. Les exemples culinaires très fournis.
Comment appelle-t-on cette forme d’humour ?
C’est la satire : latin satira qui signifie farce  Ecrit, propos, œuvre (souvent un pamphlet), dans
lesquels on raille ou on critique vivement quelqu’un ou quelque chose.
De quoi Swift fait-il alors la satire ?
Il a rédigé un pamphlet satirique contre le royaume d’Angleterre qui pille les plus pauvres et les réduit à
l’état de misère pour se sortir de la famine.

Comprendre la notion d’implicite.


Il critique les plus riches et les gouvernants de manière implicite.

Si vidéoproj, leur faire visionner le prélèvement des impôts dans La folie des grandeurs : « les
riches, c’est fait pour être très riche, les pauvres, très pauvres ».

BILAN : Quels sont les objectifs de ce pamphlet ? Qu’est-ce qu’une critique implicite ?

Point de langue : Le futur et le conditionnel.


1. Exercice de repérage pour tester le niveau des élèves.
Futur simple Conditionnel
…… ……
2. Conjugaison et valeurs
3. Exercices dans le TD : 2 page 50, 2 et 3 page 56, 4 et 5 page 57.

Prolongement : Objectif Brevet, commet étudier une image ?


Exercice dans le TD pages 20 et 21.
NOM : PRENOM : note : /10

Les frères Le Nain, Le repas de famille


Questions de compréhension de l’image :
1. De quoi est constitué le repas de la famille ?
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………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
2. Où mangent-ils et avec quoi ?
………………………………………………………………………………………………………………
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………………………………………………………………………………………………………………
Questions sur l’image en lien avec le texte :
3. Comme chez Swift, quels sont les personnages qui « aideraient » la famille à vivre mieux ?
Comment ?
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4. A quoi voit-on qu’il s’agit d’une famille très pauvre ?
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………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
En 1729, l’Irlande est affamée par deux années de disette et accablée par les impôts que l’Angleterre fait
peser sur les plus pauvres Irlandais. Jonathan Swift fait paraître anonymement ce pamphlet.
J’en arrive donc à exposer humblement mes propres idées qui, je l’espère, ne soulèveront pas la
moindre objection.
J’ai connu à Londres un Américain fort compétent, lequel m’a révélé qu’un bébé sain et bien
nourri constitue à l’âge d’un an un plat délicieux, riche en calories et hygiénique, qu’il soit préparé à
l’étouffée, à la broche, au four ou au pot-au-feu et j’ai tout lieu de croire qu’il fournit de même
d’excellents fricassées et ragoûts.
L’humble plan que je propose au public est donc le suivant : sur ce chiffre de cent vingt mille
enfants que j’ai avancé, on en réserverait vingt mille pour la reproduction, dont le quart seulement de
mâles (proportion supérieure à celle de nos troupeaux d’ovins, de bovins ou de porcs, et justifiée par les
très nombreuses naissances hors mariage des enfants en question : nos sauvages n’attachant que peu
d’importance au fait d’être marié ou non, rien ne s’oppose à ce qu’un seul mâle serve quatre femelles).
On vendrait les cent mille autres à l’âge d’un an. On les proposerait à la clientèle la plus riche et
distinguée du Royaume, non sans prévenir les mères de leur donner le sein à la satiété pendant le dernier
mois, de manière à les rendre gras à souhait pour une bonne table. Si l’on reçoit, on pourra faire deux
plats d’un enfant. Si l’on dîne en famille, on pourra se contenter d’un quartier (avant ou arrière), lequel,
légèrement salé et poivré, fournira un excellent pot-au-feu, le quatrième jour, spécialement en hiver. […]
Je reviens à mon sujet, c’est-à-dire à ma proposition. Ses avantages à mon avis sautent aux yeux et
plusieurs d’entre eux sont d’une importance capitale.
D’abord, comme j’ai dit plus haut, on verrait baisser beaucoup le nombre des papistes5, qui se font
chaque année plus envahissants, grâce à leur forte natalité, et qui sont nos plus dangereux ennemis. Ne
demeurent-ils pas en Irlande avec l’intention bien arrêté de la livrer au Prétendant6, mettant à profit à
l’absence de tant de bons protestants qui ont choisi de s’exiler, plutôt que de payer, contre leur
conscience, la dîme à un desservant épiscopalien7 ?
Deuxièmement. Les plus pauvres fermiers possèderont enfin quelque chose à saisir pour payer
leurs propriétaires. On sait que bêtes et grains sont toujours saisis depuis longtemps, et que l’argent est
une chose inconnue.
Troisièmement. Etant établi qu’il en coûte, au bas mot, dix shillings per annum pour faire vivre
chacun de ces cent mille enfants de deux ans et au-dessus, le compte économique de la Nation y gagnera
cinquante mille livres per annum, sans compter l’apport d’un nouvel aliment introduit sur la table des
gourmets (qui appartiennent aux classes riches du Royaume) : d’où un accroissement de la circulation
monétaire, les biens consommés étant entièrement irlandais d’origine et de manufacture.
Quatrièmement. La vente des enfants, s’ils naissent à une cadence soutenue, peut rapporter huit
shillings per annum à une reproductrice, tout en réduisant à un an le temps où elle les aura à sa charge.
Cinquièmement. Ce nouveau plat attirera certainement de nombreux clients dans les auberges dont
les patrons ne manqueront pas de le préparer à la perfection, en mettant au point les meilleures recettes,
pour faire de leurs établissements le rendez-vous des gastronomes les plus distingués et les plus fiers de
leurs compétences – et un habile cuisinier, bon juge des vrais désirs de ses hôtes, saura combiner les repas
coûteux qu’ils apprécient.
Sixièmement. Mon plan renforcerait grandement l’attrait du mariage, que toutes les Nations
sensées ont soit encouragé par des récompenses, soit protégé par des lois et des sanctions. Il augmenterait
le dévouement et la tendresse des mères pour leurs enfants. Comment ne pas les chérir, ces pauvres bébés
dont elles tireraient leur subsistance, et dont l’intervention de la Société ferait une source de revenus
annuels au lieu d’une occasion de débours8 ? Nous verrions vite naître une saine émulation entre les
femmes mariées : « Laquelle de nous portera au marché le bébé le plus gras ? » Les maris, de leur côté,
seraient aussi fiers de leur femme enceinte qu’ils le sont aujourd’hui de leur jument ou de leur vache
pleines, de leur truie sur le point de mettre bas. Et la crainte d’un avortement les détournerait de lever le
poing ou le pied contre elles (comme ils le font trop fréquemment).
Swift, Modeste proposition concernant les enfants des classes pauvres

5
Papistes : qui obéissent au pape, donc catholiques.
6
Prétendant : prince catholique qui revendiquait le trône d’Angleterre, d’Irlande et d’Ecosse alors que les Anglais, en
majorité anglicans, lui avaient préféré un autre prince, protestant.
7
Desservant épiscopalien : représentant de l’évêque catholique.
8
Débours : dépenses. Débours vient du verbe « débourser ».
THESE : ……………………………………………………………………………………………..
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
ARGUMENTS :
1. ……………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………..
2. ……………………………………………………………………………………………………….
……………………………………………………………………………………………………………….
3.
a. …………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
b. …………………………………………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………………………..
4. ……………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………..
5. ……………………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………………………………..
6.
e. …………………………………………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………………………..
f. …………………………………………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………………………..
g. …………………………………………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………………………..
h. …………………………………………………………………………………………………...
………………………………………………………………………………………………………………..
Comment l’argumentation est-elle structurée ?
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
Futur simple Conditionnel

Futur simple Conditionnel

Futur simple Conditionnel

Futur simple Conditionnel

Futur simple Conditionnel


DOSSIER : Jacques Sternberg, Le credo.
NOM : PRENOM : Note : /20
A rendre pour le ………………………………………

Je résume ce que j’ai compris :


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Je définis ce qu’apporte la publicité dans la vie, selon le personnage. Je cite au moins 2 passages :
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Quel est le but de ce personnage ? Que veut-il devenir ?
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Je cite chacune des marques et j’explique ce qu’elle est censée apporter au personnage :
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J’écris le portrait de l’homme avant sa consommation des marques, puis après sa consommation
des marques. Qu’est-ce qui a changé en lui ?
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J’explique la chute de la nouvelle. Quel est le point commun entre lui et la femme ?
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D’après le narrateur, ces personnages peuvent-ils être heureux ? Pourquoi ?
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Je donne plusieurs éléments qui démontrent l’humour du narrateur. En quoi est-il ironique ?
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Pourquoi les personnages n’ont-ils pas de prénom ?
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« Credo » signifie « je crois » en latin (croyance religieuse en quelqu’un ou en quelque chose). A
partir de là, j’explique le choix du titre.
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Au final, pourquoi l’auteur a-t-il choisi d’écrire cette nouvelle ?
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Langue :
La plupart des pubs ménagères, alimentaires, vacancières ou banalement utilitaires étaient toutes,
d’une façon ou d’une autre, fondées sur la notion du plus, de la réussite à tous les niveaux, de la
santé à toute épreuve, de l’hygiène à tout prix, de la force et de la beauté obtenue en un seul
claquement de doigt.
Je souligne en vert tous les compléments facultatifs de la phrase.
Je souligne en bleu la proposition principale.
J’écris intégralement la phrase conservée sans les compléments facultatifs :
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
Je donne la nature des mots « ménagères, alimentaires, vacancières » :
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
Je donne la nature et la fonction de « à tous les niveaux », « à toute épreuve », « à tout prix » :
………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………
Pourquoi avoir ajouté autant de compléments facultatifs ? Qu’est-ce que ça ajoute à la
description ?
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Quel message veut-on me faire passer ?


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Correction du dossier :
Je résume ce que j’ai compris :
Un homme trouve sa vie bien plate et n’a aucun succès avec les filles. Jusqu’à présent, il ne se souciait
pas des pubs mais il commence à penser qu’elles pourraient peut-être améliorer sa qualité de vie. Alors il
se met à consommer tous les produits qu’il voit à la télé en appliquant à la lettre les conseils. Il finit par
rencontrer une jeune femme qui s’avère aussi accro à la publicité que lui.
Je définis ce qu’apporte la publicité dans la vie, selon le personnage. Je cite au moins 2 passages :
Elle apporte un bien-être et la sensation d’être un homme meilleur à tout point de vue, dans tous les
domaines :
 « La plupart des pubs ménagères, alimentaires, vacancières ou banalement utilitaires étaient
toutes, d’une façon ou d’une autre, fondées sur la notion du plus, de la réussite à tous les niveaux,
de la santé à toute épreuve, de l’hygiène à tout prix, de la force et de la beauté obtenue en un seul
claquement de doigt »
 « il fallait que ça change, qu’il devienne une bête de consommation pour s’affirmer un autre, un
plus, un must, un extrême, un miracle des mirages publicitaires ».
Quel est le but de ce personnage ? Que veut-il devenir ?
Il veut devenir une sorte de surhomme aux capacités hyper développées, intellectuellement,
physiquement. Il veut être capable de séduire les femmes.
Je cite chacune des marques et j’explique ce qu’elle est censée apporter au personnage :
Rasoir Gilette (36) Contrex (50) Lion (61) Gillette G. II (95)
Nescafé (41) Dim (52) Vuarnet (63)
Savane (42) Ariel (53) Marlboro (64)
City (45) Levi’s (54) Canada Dry (71)
Evian (46) Nike (55) Martini Blanc (85)
Nestlé (47) Adidas (57) Williams (90)
Danone (49) Coca-Cola (59) Gillette (91)
J’écris le portrait de l’homme avant sa consommation des marques, puis après sa consommation
des marques. Qu’est-ce qui a changé en lui ?
Au départ, le personnage est un homme terne à qui il n’arrive jamais rien dans la vie. Il n’a pas
confiance en ses capacités physiques et intellectuelles. Il n’est pas un gros consommateur et ne
s’intéresse pas aux pubs à la télé. Mais il en a assez de se sentir si terne et si peu intéressant, il a envie de
séduire et de se montrer à la hauteur, alors il consomme. Il devient plus sûr de lui, plus charismatique. Il
prend confiance en lui au point de séduire une femme. Mais il devient tant dépendant aux marques que
dans le moment de passer la soirée avec une femme, il se rase pour restaurer encore sa confiance en lui.
J’explique la chute de la nouvelle. Quel est le point commun entre lui et la femme ?
Il est persuadé d’avoir enfin su séduire une femme. Mais dans le dernier moment, il s’aperçoit qu’elle-
même est totalement dépendante de la publicité et ne juge les gens qu’à l’aune de leur consommation.
Elle est totalement « à la page » et se montre déçue de cette homme qui n’utilise pas les rasoirs dernière
génération, il ne se montre donc pas à la hauteur. Ils sont donc tous les deux dépendants des pubs pour
juger une personne et se juger eux-mêmes.
D’après le narrateur, ces personnages peuvent-ils être heureux ? Pourquoi ?
Ces personnages ne peuvent pas être heureux car plus rien n’est naturel en eux, ce qui fausse totalement
toutes leurs relations humaines. Ils ne sont plus eux-mêmes, ils sont ce que la Société leur dicte d’être. Ils
s’empêchent donc d’aimer les gens et de s’aimer eux-mêmes pour ce qu’ils sont.
Je donne plusieurs éléments qui démontrent l’humour du narrateur. En quoi est-il ironique ?
On peut noter les nombreuses hyperboles dans les définitions qu’il donne de l’utilité des produits et dans
la définition de l’homme en devenir, lignes 25 à 29 : « bête de consommation » (clin d’œil à bête se sexe),
« miracle des mirages publicitaires ». Il rend la publicité sacrée. L’hyperbole consiste aussi à exagérer la
déception de la femme qui ne tient qu’à un rasoir qui n’est pas assez « récent ». Il ironise donc sur le
comportement de ces deux personnes qui gâchent leur vie et la possibilité d’être heureux en ne vivant
plus que pour les produits de marque.
Pourquoi les personnages n’ont-ils pas de prénom ?
C’est une manière de les déshumaniser et de les réduire à ce qu’ils sont devenus ; des produits de
consommation. Ils n’arrivent pas à trouver leur propre personnalité et s’en façonnent une grâce à la télé.
« Credo » signifie « je crois » en latin (croyance religieuse en quelqu’un ou en quelque chose). A
partir de là, j’explique le choix du titre.
La publicité accède à un statut sacré, on croit en elle, en ses capacités, comme en une religion. C’est la
religion de la consommation qui rend la vie meilleure.
Au final, pourquoi l’auteur a-t-il choisi d’écrire cette nouvelle ?
L’auteur veut faire passer un message à son lecteur : que sommes-nous devenus face à la quantité
astronomique de publicités que nous ingurgitons chaque jour. Cette consommation excessive de
publicités n’est-elle pas en train de grignoter notre personnalité, de décider de notre vie, et de gâcher nos
relations humaines ?
Langue :
La plupart des pubs ménagères, alimentaires, vacancières ou banalement utilitaires étaient toutes,
d’une façon ou d’une autre, fondées sur la notion du plus, de la réussite à tous les niveaux, de la
santé à toute épreuve, de l’hygiène à tout prix, de la force et de la beauté obtenue en un seul
claquement de doigt.
Je souligne en vert tous les compléments facultatifs de la phrase.
Je souligne en bleu la proposition principale.
J’écris intégralement la phrase conservée sans les compléments facultatifs :
La plupart des pubs étaient fondées sur la notion de plus, de la réussite, de la santé, de l’hygiène, de la
force et de la beauté.
Je donne la nature des mots « ménagères, alimentaires, vacancières » :
Ce sont des adjectifs qualificatifs.
Je donne la nature et la fonction de « à tous les niveaux », « à toute épreuve », « à tout prix » :
Ce sont des Groupes Prépositionnels (GP) compléments du nom (CDN).
Pourquoi avoir ajouté autant de compléments facultatifs ? Qu’est-ce que ça ajoute à la
description ?
L’auteur a ajouté une multitude de compléments pour être dans l’hyperbole continuelle.il exagère la
description pour faire passer son message avec humour. Les compléments facultatifs servent son ironie.

Quel message veut-il faire passer ?


La publicité oriente notre vie dès la naissance.
Nous vivons toujours avec et elle finit par nous
conditionner car elle fait totalement partie de
notre quotidien, dès l’enfance. C’est aux
adultes de protéger l’enfant de cette
consommation excessive pour en faire un futur
adulte responsable.

Langue : Les compléments circonstanciels : TD, 1 à 5 pages 16 et 17.

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