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Maladie de Horton. Pseudopolyarthrite


rhizomélique
J. Desblache

La maladie de Horton (MH), autrement appelée artérite à cellules géantes, artérite temporale ou
encore artérite du sujet âgé, est une vascularite touchant les artères de gros et moyen calibre avec
une prédilection pour les branches crâniennes issues de l’arc aortique et notamment de la carotide
externe ainsi que de l’artère ophtalmique. Sa traduction clinique est le reflet de l’inflammation de la
paroi artérielle et de son oblitération progressive. La présentation sous forme de céphalées temporales
est la plus habituelle. La complication principale est une cécité irréversible par ischémie de la tête du
nerf optique. De façon quasi-constante les symptômes sont accompagnés d’un syndrome inflammatoire
avec une accélération de la vitesse de sédimentation notamment. La biopsie d’artères temporales est
un élément-clé, incontournable du diagnostic, et doit être réalisée précocement sans retarder la mise en
route des corticoïdes. Sa caractérisation histologique est une infiltration artérielle composée de cellules
inflammatoires et notamment de cellules géantes plurinucléées. Son incidence évaluée de 6 cas à 22 cas
pour 100 000 habitants par an en fait la vascularite la plus fréquente. Elle concerne en règle générale
la personne âgée (et plus particulièrement la femme dans 70 % des cas) et demeure exceptionnelle
avant 50 ans. La pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) est, littéralement, un rhumatisme inflammatoire
prédominant aux ceintures scapulaires et pelviennes associé à la maladie de Horton (MH) dans 40 % des
cas, la nature exacte de cette association demeure largement inconnue. D’un point de vue thérapeutique
la corticosensibilité est la règle et aucune autre molécule à ce jour n’a fait la preuve de sa supériorité par
rapport aux corticoïdes. La corticothérapie est une urgence afin de prévenir la complication principale qui
est l’apparition d’une cécité irréversible par ischémie de la tête du nerf optique.
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Mots clés : Maladie de Horton ; Artérite à cellules géantes ; Pseudopolyarthrite rhizomélique ; Céphalées ;
Syndrome inflammatoire ; Biopsie d’artère temporale ; Corticothérapie

Plan ■ Aspects cliniques de la pseudopolyarthrite rhizomélique 4


Signes rhumatismaux 4
■ Introduction 2 Signes généraux 4
■ Biologie du Horton 4
■ Historique 2
Syndrome inflammatoire 4
■ Épidémiologie 2 Perturbations du bilan hépatique 4
■ Étiologies 2 Immunologie 5
Âge et athérosclérose 2 ■ Examens complémentaires 5
Sexe 2 Biopsie d’artère temporale : BAT 5
Génétique et HLA-DR4 2 Échodoppler 5
Facteurs environnementaux et infections virales 2 Examens d’imagerie 5
■ Étiopathogénie 2 ■ Traitement 5
■ Aspects cliniques de la maladie de Horton 3 Corticothérapie 5
Signes généraux 3 Mesures adjuvantes 6
Signes crâniens 3 Antiagrégants et anticoagulants 6
Complication oculaire 3 Immunosuppresseurs et immunomodulateurs 6
Localisations artéritiques extracrâniennes 4 ■ Évolution et pronostic 6
Manifestations cliniques rares : l’atteinte cardiothoracique 4

EMC - Traité de Médecine Akos 1


Volume 7 > n◦ 2 > avril 2012
http://dx.doi.org/10.1016/S1634-6939(12)49775-7
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5-0365  Maladie de Horton. Pseudopolyarthrite rhizomélique

 Introduction Il existe une prédominance féminine avec 2 à 3 femmes


atteintes pour un homme peut-être en rapport aux données démo-
La maladie de Horton (MH) est la vascularite la plus fré- graphiques de cette tranche d’âge.
Quelques études suggèrent l’existence de pics d’incidence sai-
quente [1, 2] . Également appelée artérite à cellules géantes ou
sonniers, parfois superposables aux pics observés dans certaines
artérite temporale, elle touche les personnes âgées de plus de
maladies infectieuses respiratoires.
50 ans dans un tableau classique de céphalées sur fond de syn-
La PPR partage la même distribution que la MH en termes de
drome inflammatoire. Cependant des présentations plus frustres
sexe et d’âge. Son incidence annuelle est estimée à 52,5 pour
sont possibles.
100 000 habitants dans le Minnesota [8] et autour de 13,5 pour
La pseudopolyarthrite rhizomélique (PPR) est une entité dis-
100 000 à Lugo, en Espagne [9] .
tincte, fréquemment associée à la MH mais pouvant également
La MH et la PPR sont deux maladies distinctes mais touchent
demeurer isolée.
la même population et sont fréquemment associées. Ainsi 40 %
Elle se présente sous la forme d’un rhumatisme inflammatoire
à 60 % des patients atteints de MH présentent des symptômes de
touchant avec prédilection les ceintures pelviennes et scapulaires.
PPR et entre 9 % et 20 % des patients atteints de PPR ont également
une MH [10] .

 Historique
 Étiologies
La première description d’artérite temporale est le fait de Jona-
than Hutchinson qui publie le cas en 1890 d’un malade âgé de L’étiopathogénie de la MH demeure largement méconnue.
80 ans se présentant à lui dans un tableau de céphalées tempo-
rales gênant le port du chapeau. La description est faite d’une
artère temporale érythémateuse et hyperpulsatile dont l’évolution Âge et athérosclérose
naturelle va vers un aspect de corde indurée avec abolition du
La MH autrement baptisée artérite du sujet âgé est excep-
pouls [3] .
tionnelle avant 50 ans. L’âge moyen au diagnostic est de
En 1932, Horton, Magath et Brown décrivent deux autres cas
75 ans [6] . Cette relation épidémiologique pourrait traduire un
d’une nouvelle maladie semblant se limiter aux artères temporales
lien avec un des nombreux mécanismes du vieillissement
et baptisée « artérite temporale » pour la première fois. En France,
tissulaire.
en 1934, Paviot décrit un cas isolé affectant les artères temporales
Jusqu’ici le tabagisme (risque relatif [RR] × 13 chez la femme
mais également les carotides. En 1935, Barnard décrit le cas autop-
au-delà de 10 paquet-année [PA]) et la présence d’une maladie
sique d’une patiente ayant présenté des signes d’artérite temporale
artérielle périphérique (RR × 5) ont été rapportés comme pouvant
avant de devenir aveugle. Le compte rendu confirme la présence
favoriser la survenue de la MH [11] .
de cellules géantes infiltrant les carotides mais également les coro-
naires ; ce cas est à l’origine de l’appellation « artérite à cellules
géantes » adoptée par Gilmour puis Robertson en 1941. Sexe
Le terme d’artérite crânienne est prononcé en 1946 par Kil-
bourne et Wolff après constatation sur leur série du nombre Il existe une prépondérance féminine nette de 2 à 3 femmes
d’atteinte cérébrale et ophtalmologique. atteintes pour un homme.
Les premiers tableaux de PPR sont décrits par Bruce en 1888 L’impact des grossesses antérieures paraît être un facteur pro-
faisant état de cinq cas de « goutte rhumatismale sévère » chez tecteur [12] .
des sujets âgés souffrant de douleurs musculaires et articulaires
généralisées.
Cette affection sera décrite sous la forme d’un syndrome à Génétique et HLA-DR4
l’origine de diverses appellations des années 1940 aux années
Un terrain génétique prédisposant est suspecté devant
1950 : secondary fibrositis, periarthrosis humeroscapularis, peri-extra
l’association entre HLA-DR4 et MH [13] mais également du fait de
articular rheumatism, myalgic syndrom of the aged, anarthritic rheu-
certains cas d’agrégation familiale.
matoid disease, etc. avant de prendre le nom de pseudopolyarthrite
rhizomélique chez Forestier et polymyalgia rheumatica chez Bar-
ber en 1957. Facteurs environnementaux et infections
Le lien entre PPR et MH n’a pas été reconnu immédiatement.
Plusieurs cas faisant part de cette association sont rapportés des virales
années 1940 à la fin des années 1950. Un facteur déclenchant infectieux a été recherché depuis la des-
En 1964, Hamrin confirme la présence histologique d’artérite cription de variations d’incidences annuelles et cycliques dans le
à cellules géantes sur les biopsies d’artère temporale de patients Minnesota [8] et du caractère saisonnier de celles-ci en France [1] ,
souffrant de PPR sans signe crânien [4] .
en Écosse et en Israël. La survenue simultanée de pics d’infections
respiratoires et de pics d’incidence de MH a été observée au Dane-
mark [14] .
 Épidémiologie Si les données épidémiologiques sont séduisantes concernant
l’hypothèse infectieuse, en revanche celles-ci ne sont pas confor-
tées par les analyses microbiologiques.
L’incidence de la MH a été évaluée entre 6 et 22 nouveaux cas
pour 100 000 habitants par an selon des études menées en Loire-
Atlantique ou au Danemark [1, 2] , soit 3 000 à 5 000 cas nouveaux
par an en France.  Étiopathogénie
L’incidence semble plus basse dans le Sud de l’Europe, en Israël
ou en Arabie Saoudite. Aux États-Unis la maladie est inhabi- L’artérite à cellules géantes fait intervenir initialement les
tuelle dans les états du Sud ou chez les Noirs. À titre d’exemples, lymphocytes T, ces derniers étant activés après présentation anti-
l’incidence annuelle est de 29 pour 100 000 habitants en Nor- génique par les cellules dendritiques.
vège [5] , de 18,8 pour 100 000 dans le Minnesota [6] et de 10,1 pour La nature de cet antigène à l’origine de la cascade inflammatoire
100 000 en Espagne [7] . est inconnue.
Ces chiffres semblent en augmentation, mais il faut tenir L’activation des lymphocytes T conduit à la production
compte du vieillissement de la population, et d’une meilleure d’interferon ␥ permettant la prolifération et la différentiation des
connaissance de l’affection par les cliniciens. macrophages en cellules géantes multinucléées.

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Les macrophages activés au sein de la paroi artérielle sécrètent


alors des cytokines inflammatoires (IL-1 ; IL-6) ainsi que des métal-
loprotéases participant au stress oxydatif à l’origine de lésions
endothéliales.
Les macrophages sont également à l’origine de la sécrétion de
facteurs de croissance dont le platelet derived growth factor (PDGF)
et fibroblast growth factor (FGF) aboutissant à la prolifération et à
la migration de myofibroblastes et à l’épaississement de la media
ainsi que le vascular endothelial growth factor (VEGF) contribuant à
la néo angiogenèse et à l’épaississement de l’intima à l’origine de
l’oblitération luminale.
Le rôle de l’IFN ␥ à l’origine de l’obstruction luminale
a été mis en exergue dans les études de Cornelia Weyand
au vu de l’expression plus importante de son ARNm au
sein des biopsies d’artères temporales positives prélevées chez
des patients ayant présenté une complication visuelle isché-
mique [15] .
Bien qu’il n’ait jamais été retrouvé d’agent infectieux dans la
paroi artérielle, le processus immunopathologique local décrit
dans ses travaux n’est pas incompatible avec « l’hypothèse infec-
tieuse ». Cependant cette cascade immunitaire pourrait également Figure 1. Artère temporale pathologique au cours d’une maladie de
découler de la présentation d’autres antigènes environnemen- Horton.
taux, toxiques, médicamenteux ou auto-antigènes...

Autres signes fonctionnels crâniens


 Aspects cliniques de la maladie Ils sont symptomatiques de la localisation anatomique de
l’artérite crânienne et de sa prédilection pour les branches dérivées
de Horton des carotides.
• Claudication de la mâchoire. Dans 30 % des cas une crampe
La maladie, dans sa forme classique, associe céphalées, mani- est notée, survenant en fin de repas, au décours d’efforts de
festations rhumatismales et altération plus ou moins fébrile de mastication, et s’amendant à l’arrêt de ceux-ci. Il s’agit d’un
l’état général. Mais des formes insidieuses sont possibles, domi- véritable « angor massetérien » secondaire à la sténose inflam-
nées par des signes généraux aspécifiques ou des localisations matoire d’une artère faciale ou d’une de ses branches (artère
plus subtiles (toux chronique, manifestations visuelles intermit- maxillaire interne). Une forme sévère en est le trismus cortico-
tentes, etc.). Parfois la maladie se révèle brutalement par sa sensible.
complication principale, à savoir une cécité, le plus souvent • Claudication de la langue. En rapport à une sténose de l’artère
définitive, avec a posteriori le constat de signes précurseurs linguale, elle est symptomatique sous la forme de glossalgies,
négligés. survenant habituellement en cours de repas, au décours de
mouvements physiologiques de la langue. Des cas de nécrose
linguale sont décrits.
Signes généraux • Artérite occipitale et céphalées occipitales.
• Artérite auditive interne et surdité de perception acquise.
Une altération de l’état général possiblement fébrile est notée • Autres artérites orales à l’origine d’ischémie palatine, du plan-
dans 50 % des cas et responsable d’un amaigrissement variable cher buccal, du versant muqueux des lèvres, des joues, etc.
mais parfois conséquent dans certaines formes pseudonéopla- • Septum nasal.
siques. Il est important de noter que dans 10 % à 15 % des cas
ces signes généraux sont isolés [16] .
Complication oculaire
Signes crâniens Elle est inaugurale ou vient plus tard dans l’évolution natu-
relle de l’artérite crânienne dans près de 15 % des cas [19] . Sa
Céphalées caractéristique est d’être brutale et, le plus souvent, irréversible
Les céphalées sont révélatrices de la maladie dans 60 % à 80 % d’où la nécessité d’en connaître les signes précurseurs, et de leur
des cas [17] . accorder de l’importance au cours d’un interrogatoire soigneux et
Il s’agit de céphalées récentes, inhabituelles, pulsatiles ou policier.
décrites comme lancinantes avec des paroxysmes douloureux sur
un fond parfois continu. Signes précurseurs
Leur localisation est typiquement temporale, uni- ou bilatérale.
Ils sont fugaces, parfois négligés même par le patient. Ils repré-
sentent pourtant de véritables signes d’alerte imposant alors la
Hyperesthésie du cuir chevelu mise en œuvre d’un traitement efficace.
Présentée initialement par le signe du chapeau chez Hutchinson Les signes le plus souvent retrouvés sont une amaurose décrite
en 1890 [3] , puis par le signe du peigne ou encore de l’oreiller (cause comme un voile devant les yeux en rapport à une claudication
rare d’insomnies), elle est responsable d’une douleur au moindre vasculaire du nerf optique, une limitation douloureuse des mou-
effleurement, en regard de l’artère temporale pathologique. vements oculaires voire une paralysie oculomotrice ou un ptosis
par atteinte ischémique des muscles orbitaires, parfois des hallu-
cinations.
Artères temporales (Fig. 1)
Leur palpation retrouve, lorsqu’elles sont pathologiques au Complications ischémiques ophtalmologiques
doigt, un cordon induré, tortueux, parfois nodulaire. Au diag-
nostic 69 % des patients présentent des artères temporales Névrite optique ischémique antérieure aiguë (NOIAA)
douloureuses et près de 40 % ont une abolition du pouls [18] . Il s’agit de la complication ischémique oculaire la plus fréquente
Dans des stades ischémiques tardifs une nécrose du scalp peut (60 %) en rapport à une occlusion des artères ciliaires courtes pos-
survenir. térieures.

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Cliniquement on retrouve une baisse d’acuité visuelle brutale à Épanchements pleuraux


œil blanc et indolore. L’examen ophtalmologique objective une Plus rares il s’agit d’exsudats discrets, volontiers bilatéraux.
mydriase aréflexique avec au champ visuel un scotome altitudinal
inférieur. Le fond d’œil met en évidence un œdème papillaire avec
hémorragies péripapillaires en flammèches. Manifestations cardiaques
Occlusion de l’artère centrale de la rétine ou d’une branche Il s’agit essentiellement de péricardites corticosensibles.
Dans près de 20 % des cas, on observe une cécité unilatérale Des syndromes coronariens aigus inflammatoires ont été décrits
avec une mydriase aréflexique et au fond d’œil une macula rouge mais l’imputabilité de la MH est toujours délicate à prouver sur
cerise accompagnée d’un œdème rétinien ischémique. terrain athéromateux.
D’autres atteintes (cardiomyopathie hypertrophique granulo-
Névrite optique rétrobulbaire (NORB) mateuse, myocardites) sont encore plus rares.
Observée dans 10 % des cas, il s’agit d’une névrite ischémique
par atteinte de la portion postérieure du nerf optique. Le fond
d’œil est le plus souvent normal.
Un scotome central ou cæcocentral peut être observé au champ  Aspects cliniques
visuel ainsi qu’une dyschromatopsie d’axe rouge/vert. de la pseudopolyarthrite
Autres complications ophtalmologiques
Paralysies oculomotrices par lésion ischémique de la muscula-
rhizomélique
ture extrinsèque oculaire. Signes rhumatismaux
Ischémie aiguë du segment antérieur de l’œil par atteinte des
artères ciliaires postérieures longues avec un tableau d’œil rouge Les manifestations articulaires concernent essentiellement les
et douloureux associé à un œdème voire une ulcération de cornée. ceintures, scapulaires et pelviennes, et peuvent intéresser le rachis
Cécité corticale par atteinte vertébrobasilaire ou occipitale. cervical.
Il s’agit d’arthralgies d’horaire inflammatoire particulièrement
invalidantes, à l’origine d’impotence fonctionnelle.
Localisations artéritiques extracrâniennes La symptomatologie articulaire peut être isolée, formant alors
Aorte et troncs supra-aortiques un tableau de PPR « pure », ou accompagner la MH dans 40 % des
cas [22] .
La MH est une cause classique d’aortite, en effet 10 % à 15 % Les principaux diagnostics différentiels sont cités dans le
des patients présentent une aortite, caractérisée par un épaissis- Tableau 1.
sement inflammatoire, concentrique, des parois de l’aorte et des
gros troncs artériels supra-aortiques [20] .
Histologiquement il s’agit d’aortites granulomateuses avec pré- Signes généraux
sence de cellules géantes plurinucléées.
Cette atteinte peut être symptomatique, à l’origine de douleurs Ils sont identiques à ceux accompagnant la MH.
thoraciques pouvant parfois mimer la symptomatologie d’une
PPR.
Un syndrome de l’arc aortique est parfois noté, lorsque la sté-
nose inflammatoire a une répercussion hémodynamique d’aval,  Biologie du Horton
avec une clinique d’insuffisance carotidienne ou vertébrobasilaire
à l’origine d’accidents cérébraux hémodynamiques, un acrosyn- Syndrome inflammatoire
drome vasculaire tardif, une claudication du membre supérieur
voire un authentique vol sous-clavier. Les accidents vasculaires Le syndrome inflammatoire est un élément majeur, quasi obli-
cérébraux constitués le sont la plupart du temps dans le territoire gatoire du diagnostic de MH, observé chez plus de 95 % des
vertébrobasilaire. L’artérite intracrânienne est rare dans la MH. patients, affectant la vitesse de sédimentation (VS) ; généralement
L’aortite doit être recherchée systématiquement à l’examen cli- accélérée pour plus de 50 mm à la première heure ; et la protéine-C-
nique par la palpation des pouls radiaux, la recherche d’une réactive (CRP) [23] . Cependant une VS normale n’écarte pas pour
asymétrie tensionnelle, d’un souffle vasculaire. autant le diagnostic de MH, certaines séries rapportant jusqu’à
À terme l’aortite se complique d’anévrisme ou de dissection 25 % de MH à VS non accélérée [24] .
aortique dans près de 18 % des cas [20] . Un souffle d’insuffisance La procalcitonine ne semble pas élevée au cours de la MH et
aortique pourra traduire la survenue d’un anévrisme de l’aorte doit faire écarter d’autres diagnostics, notamment d’ordre infec-
thoracique ascendante avec dilatation de l’anneau aortique. tieux [25] .
L’interleukine 6 semblerait être un marqueur biologique inté-
Autres localisations artéritiques ressant dans le diagnostic et le suivi de la MH, mais son utilisation
reste encore limitée en pratique courante [26] .
Elles sont plus rares et doivent faire reconsidérer soit le diagnos- Les autres anomalies biologiques découlent du syndrome
tic de MH en cas d’atteinte isolée, soit sa réelle imputabilité sur un inflammatoire chronique (anémie, thrombocytose, hyper-alpha2,
terrain athéromateux cortico-induit et sénescent. Des atteintes des etc.).
artères des membres inférieurs, des artères mésentériques, coro- La normalisation rapide de ces paramètres inflammatoires est
naires, spléniques, rénales ou encore mammaires ont été décrites. la règle à l’initiation de la corticothérapie.

Manifestations cliniques rares : l’atteinte Perturbations du bilan hépatique


cardiothoracique
Une élévation des phosphatases alcalines et des gamma-GT sous
Manifestations respiratoires la forme d’une cholestase anictérique est rapportée classiquement
Toux dans 20 % des MH avec l’hypothèse d’une atteinte hépatique gra-
Une toux sèche est notée, rarement (< 10 %) mais parfois de nulomateuse ou vascularitique.
façon inaugurale et isolée pouvant alors égarer le diagnostic [21] . Ces anomalies du bilan hépatique ne doivent cependant empê-
L’hypothèse d’une vascularite (de l’artère maxillaire interne cher ou limiter le bilan étiologique, notamment paranéoplasique,
avec atteinte pharyngée ou encore des petites artères de la l’élévation des PAL pouvant traduire, en dehors d’une hépatopa-
paroi bronchique) ou d’une maladie infectieuse déclenchante thie chronique, une dissémination métastatique osseuse pouvant
s’opposent. Cette toux rebelle et irritative est constamment corti- s’exprimer sous la forme d’un tableau de PPR parfois bien trom-
cosensible. peur.

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Tableau 1. tération et thrombose peut se voir. La fibrose est non spécifique


Diagnostics différentiels de la PPR. et banale dans d’autres situations (« artérite séquellaire », artério-
PPR à VS normale Hypothyroïdie sclérose, etc.). La présence de cellules géantes n’est cependant pas
Tendinopathies (coiffe des rotateurs, etc.) un élément obligatoire au diagnostic.
Rhumatisme à hydroxyapatite La biopsie doit être réalisée au plus vite après l’initiation –
Rétraction capsulaire bilatérale souvent urgente – de la corticothérapie. En effet, le traitement
Algodystrophie (rhumatisme gardénalique) ne doit pas être retardé afin de prévenir les complications isché-
Ostéomalacie miques, mais, contrairement aux idées reçues, la corticothérapie
Fibromyalgie, etc. a bien un effet sur les résultats histologiques. Il a été démon-
tré qu’au décours d’une semaine de corticoïdes le taux de « BAT
PPR à VS accélérée Affections musculaires :
négatives » augmente de façon significative. Cependant réaliser la
- myopathies inflammatoires (polymyosite,
dermatomyosite, etc.)
biopsie peut être utile même après plusieurs semaines de corti-
- fasciite avec éosinophilie (syndrome de coïdes, du fait de la persistance parfois d’infiltrat inflammatoire
Shulman) ou de cellules géantes.
- syndrome myalgique avec éosinophilie La BAT peut parfois identifier une microvascularite des petits
(tryptophane) vaisseaux périphériques, les vasa vasorum, au cours de PPR
Autres rhumatismes inflammatoires : « isolées » dont l’apport diagnostique et pronostique mérite d’être
- polyarthrite rhumatoïde du sujet âgé à début précisé [29] .
rhizomélique
- RS3PE
- spondylarthropathies Échodoppler
Connectivites et autres vascularites :
Entre les mains d’un utilisateur expérimenté, le Doppler peut
- périartérite noueuse
- lupus
apporter certains arguments diagnostiques, notamment la des-
- vascularite à ANCA cription d’un halo hypoéchogène au sein de la paroi artérielle,
- maladie de Still de l’adulte, Behçet, etc. traduisant l’œdème inflammatoire avec parfois amincissement
Rhumatismes microcristallins pariétal, sténose ou occlusion. Malgré une spécificité de 91 % et
(chondrocalcinose, etc.) une bonne valeur prédictive positive cet examen ne dispense nul-
Maladies infectieuses : lement de la réalisation de la biopsie d’artère temporale.
- endocardite subaiguë (Osler)
- tuberculose
- maladie de Lyme Examens d’imagerie
- VIH, etc.
Maladies hématologiques :
Tomodensitométrie et imagerie par résonance
- lymphome magnétique (IRM)
- myélome Un scanner avec injection de produit de contraste peut être
- douleurs blastiques leucémiques utile, notamment dans le cadre du diagnostic d’aortite thoracique,
Néoplasies en visualisant un épaississement circonférentiel de la paroi arté-
Amylose
rielle voire une dilatation anévrismale. En IRM un aspect d’aortite
PPR : pseudopolyarthrite rhizomélique ; VS : vitesse de sédimentation ; se traduit par un épaississement de paroi supérieur à 3 mm, un
ANCA : anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles ; VIH : virus hypersignal pariétal en T2 (œdème) et une prise de contraste
de l’immunodéficience humaine. (inflammation) en séquence T1. Il n’existe actuellement pas de
recommandation concernant la surveillance morphologique aor-
tique en termes de dépistage ou de surveillance systématique, ni
de parallèle entre un aspect d’aortite radiologique et l’activité cli-
Immunologie nique ou biologique de la maladie.
L’apport des outils d’immunologie n’est d’aucune contribution
dans le diagnostic positif de MH si ce n’est par leur négativité écar- Tomographie par émission de positons (TEP)
tant un diagnostic différentiel (vascularites à ANCA, polyarthrites La TEP peut permettre de visualiser une fixation du traceur
rhumatoïdes à début rhizomélique, etc.). sur les artères intéressées par un processus inflammatoire, notam-
La présence d’anticorps anticardiolipines a été rapportée dans ment l’aorte et les troncs supra-aortiques dans la MH. Son apport
certaines formes de Horton à localisation artérielle extracépha- peut être important dans les formes frustres avec signes généraux
lique ou de « PPR arteritica » ce qui n’a pas été confirmé dans dominants. Sa place exacte dans la panoplie diagnostique reste
d’autres travaux leur conférant un statut réactionnel aux lésions cependant à définir.
endothéliales sans surexpression thrombotique [27] .

 Traitement
 Examens complémentaires
Corticothérapie
Biopsie d’artère temporale : BAT
Les corticoïdes constituent le traitement de référence de la MH.
Examen indispensable au diagnostic de MH, elle peut cepen- En effet la MH ainsi que la PPR sont particulièrement cortico-
dant être normale dans 25 % des cas [6] . La BAT est réalisée le plus sensibles et une guérison ou du moins une rémission prolongée
souvent de façon unilatérale, guidée par la clinique, emportant sans traitement est tout à fait possible.
au minimum 1 cm d’artère. Il semblerait cependant que la réali- Le traitement doit être commencé sans délai, dès la suspicion
sation de biopsies bilatérales systématiques, du fait de l’atteinte diagnostique et sans attendre la réalisation de la biopsie ou la
artérielle typiquement segmentaire et focale, permette un gain confirmation histologique, pour prévenir la survenue d’une cécité
diagnostique de 12,7 % [28] . irréversible.
L’examen anatomopathologique retrouve typiquement une La posologie initiale ainsi que le schéma thérapeutique a fait
artérite granulomateuse avec cellules géantes multinucléées mais l’objet de plusieurs études ces dernières années, comparant des
également un infiltrat inflammatoire polymorphe à cellules prises multiples quotidiennes, une dose unique matinale ou
mononucléées et polynucléaires prédominant aux dépens de encore une double dose orale un jour sur deux sans véritable dif-
média. Il est important de recherche une rupture de la limitante férence en termes d’efficacité sauf dans le groupe traité un jour
élastique interne. Une prolifération fibreuse de l’intima avec obli- sur deux voyant les symptômes réapparaître le jour sans corti-

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coïdes [30] . Des bolus de 240 mg ou 1 g de methylprednisolone


relayés par une corticothérapie orale à 0,7 ou 0,5 mg/kg/j de  Évolution et pronostic
prednisone à la phase aiguë de la maladie ont été essayés avec
des taux de rémission superposables mais sans réel bénéfice en La mortalité de la MH ne semble pas différente de celle de la
termes de dose cumulative reçue à un an ni en termes d’effets population générale, quand celle-ci est appariée par âge et par
secondaires [31] . sexe [37] . Les excès de mortalité démontrés dans certaines études
Une posologie d’attaque de 0,7 mg/kg/j de prednisone sont faibles et semblent en rapport aux facteurs de risque vascu-
est habituellement employée dans la MH, et ce jusqu’à laire préexistants [38] .
disparition des signes cliniques et normalisation des mar- Le pronostic est lié aux évènements cardiovasculaires (cardio-
queurs inflammatoires, permettant alors une décroissance lente pathie ischémique et accidents vasculaires cérébraux), infectieux
jusqu’au sevrage possible la plupart du temps en 18 mois à et digestifs (perforation colique sous corticoïdes) [23] .
24 mois [32] . L’incidence des rechutes de MH varie selon les études entre 39 %
Au cours de la PPR des posologies de l’ordre de 0,4 mg/kg/j et 80 % par année, en fonction notamment de la posologie initiale,
à 0,5 mg/kg/j de prednisone sont recommandées. Des doses de la rapidité de décroissance cortisonique et de la durée de trai-
journalières plus faibles (10 mg/j de prednisone) ou une décrois- tement [36, 37] . Une décroissance trop rapide a été mise en évidence
sance plus rapide sont associés à un risque de rechute plus comme facteur de risque de rechute chez les patients atteints de
grand [33] . PPR [33] .
Le traitement des formes avec complications oculaires n’est pas L’incidence de la cécité au cours du suivi varie quant à elle de
codifié, la plupart des auteurs proposent la réalisation de bolus de 3 % à 10 % par an [37] .
corticoïdes à haute dose par voie parentérale associés à un traite- Une complication caractéristique de la MH est l’apparition
ment anticoagulant sans preuve cependant en termes d’efficacité. d’anévrisme de l’aorte thoracique avec un risque relatif de 17
La cécité complète, de survenue fréquemment inaugurale, est comparativement à la population générale et un délai médian de
habituellement irréversible quelle que soit la thérapeutique 69 mois (mais pouvant s’étendre de 3 mois à 12 ans), souvent
appliquée. à distance du diagnostic alors que la maladie semble contrôlée
voire en rémission [39] . L’examen anatomopathologique des pièces
opératoires révèle classiquement une aortite à cellule géante.
Mesures adjuvantes Des sténoses artérielles des troncs supra-aortiques ont été
décrites dans le suivi de la cohorte de la Mayo Clinic chez 13 %
L’ostéoporose est le risque principal du fait de la distribution des patients [22] .
d’âge et de sexe de la MH mais également de la corticothérapie.
Une supplémentation vitaminocalcique associée à l’utilisation
d’un bis-phosphonate (alendronate ou risedronate) représente
actuellement le meilleur traitement préventif de l’ostéoporose
cortico-induite.
“ Points essentiels
• La MH est la vascularite la plus fréquente et touche les
Antiagrégants et anticoagulants personnes âgées au-delà de 50 ans.
• Le syndrome inflammatoire est quasi-constant et obli-
Aspirine
gatoire (95 % des cas).
Son intérêt réside dans son action anti-inflammatoire sur • Une connaissance des signes classiques mais également
modèles animaux (diminution de l’expression d’IFN gamma dans des formes frustres ou limitées est importante afin de pré-
le mur artériel chez la souris) corroborée en pathologie humaine
venir les complications ischémiques.
par une diminution significative des complications ischémiques
• La cécité par névrite optique ischémique est la plupart
artérielles chez des patients présentant, pour la plupart, des fac-
teurs de risque vasculaire [32] . du temps irréversible.
• La biopsie d’artères temporales est un élément-clé du
diagnostic et doit être réalisée de façon précoce sans retar-
Anticoagulants
der la corticothérapie.
Leur utilité a été très peu étudiée au cours de la MH. Cependant • La corticothérapie est une urgence et doit être débutée
le syndrome inflammatoire et le caractère sténosant de l’artérite, dès la suspicion diagnostique afin de prévenir la survenue
notamment aux dépens des artères ophtalmiques et ciliaires,
d’une cécité irréversible.
plaident en faveur de l’utilisation d’héparine à la phase initiale.
• La corticothérapie demeure le traitement de référence.
Les résultats de l’étude menée par l’équipe de G. Hoffman vont
dans le sens de l’utilisation d’héparine de bas poids moléculaire à
dose curative la première semaine ou les deux premières semaines
de traitement corticoïdes [34] .

Immunosuppresseurs et immunomodulateurs Remerciements : Pr Duhaut, Dr Schmidt.

Aucun immunosuppresseur à ce jour n’a fait la preuve de son


efficacité dans la MH, ni en termes d’épargne cortisonique ni en
termes de diminution des effets secondaires.  Références
Le méthotrexate, qui a été l’immunosuppresseur le mieux testé
dans la MH, n’a pas permis d’observer de diminution d’incidence [1] Barrier J, Pion P, Massari R, Peltier P, Rojouan J, Grolleau JY.
Epidemiologic approach to Horton’s disease in the department of
des rechutes, ni de réduire la dose cumulative de corticoïdes, ni Loire-Atlantique. 110 cases in 10 years (1970-1979). Rev Med Interne
les effets secondaires [35] . 1982;3:13–20.
Les autres immunosuppresseurs (ciclosporine, cyclophospha- [2] Boesen P, Sørensen SF. Giant cell arteritis, temporal arteritis, and poly-
mide, azathioprine ou hydroxychloroquine) ont été étudiés sans myalgia rheumatica in a Danish county. A prospective investigation,
plus de succès. 1982-1985. Arthritis Rheum 1987;30:294–9.
Les anti-TNF ne semblent pas non plus concernés du fait de [3] Hutchinson J. Disease of the arteries: on a peculiar form of thrombotic
l’absence de preuve dans la littérature et l’absence de rôle patho- arteritis of the aged which is sometimes productive of gangrene. Arch
gène du TNF dans la physiopathologie de la MH [36] . Surg 1890;1:323–9.
D’autres biothérapies (anti-récepteur de l’IL6, etc.) sont à [4] Hamrin B, Jonsson N, Landberg T. Arteritis in “polymyalgia rheuma-
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Maladie de Horton. Pseudopolyarthrite rhizomélique  5-0365

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J. Desblache, Chef de clinique, assistant universitaire (julien.desblache@chu-bordeaux.fr).


Service de médecine interne et RECIF, CHU Amiens, Hôpital Nord, 1, place Victor-Pauchet, 80054 Amiens cedex 1, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Desblache J. Maladie de Horton. Pseudopolyarthrite rhizomélique. EMC - Traité de Médecine Akos
2012;7(2):1-7 [Article 5-0365].

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