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L’unité de la République en droit positif français

AU BROUILLON
- Avant de foncer tête baissée en vous demandant immédiatement ce dont il faut que vous parliez
juridiquement, il faut s’attarder sur le sujet en soi.
- Tout ce qui est inscrit ci-dessous est une "retranscription" de ce que je vous ai raconté hier et du
cheminement de pensée. Dans votre cas, sur un brouillon, tout ceci se résume en quelques mots et
idées principales et non en une rédaction identique à ce qui est produit ici.

- Sujet du sujet = "unité de la République". Non pas république toute seule, non plus République, non
pas seulement unité. Mais bien unité de la République.
- Qu’entendre par unité ? Que comprenez-vous lorsque quelqu’un vous parle d’unité ? Que diriez-
vous à quelqu’un qui vous demande ce qu’est l’unité ?
- Unité : renvoie à ce qui fait un, oui. L’idée d’unité fait écho à la cohésion, à la communion,
au rassemblement, à l’union, au partage, au socle commun, au fonds commun.
- Unité est-ce l’unicité (=unique) ? : notre unité peut en effet conduire à l’unicité. En ce sens
que l’union peut induire l’existence d’un être unique, particulier, spécifique.
- Oui l’unité c’est ce qui est un. Mais alors ce un est-il uniforme ? L’unité est-ce l’uniformité ?
Nous pouvons être un tout en étant différent. Donc l’unité ce n’est pas nécessairement
l’uniformité. Partant l’unité n’éradique pas la diversité, les particularités, les spécificités.
- A ce stade, en tirant le fil tendu par le terme "unité" vous avez d’ores et déjà trouver les enjeux qui se
profilent. En liant ce que vous avez précédemment dit au droit, il devient aisé de résoudre ce sujet.
- Soit, l’unité est tout ceci, mais ici on me demande de traiter un type particulier d’unité : celle de la
République, et qui plus est en droit positif, c’est-à-dire aujourd’hui. La manière dont le droit en
vigueur se saisit de cette idée d’unité.
- Unité de la République : majuscule à R donc ce n’est pas seulement le régime politique, le
système de gouvernement. C’est plus que cela : oui parce qu’en France on a associé la
République à l’État.
- Partant le sujet porte sur l’unité de la République c’est-à-dire sur l’unité de l’État au sens
large. Donc je vais devoir faire appel à ce que je sais sur la notion d’État en lien avec l’unité.
Penser l’État au prisme de l’unité. Chercher à manipuler les idées de la théorie de l’État
pour trouver des éléments d’unité.
- Et des éléments d’unité qui sont saisis par le droit puisque le sujet souhaite que je me
penche sur le droit positif, c’est-à-dire sur les normes actuellement en vigueur. DONC il va
falloir ABSOLUMENT que des références juridiques soient présentes à l’appui de mon
propos.

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- Maintenant vous cherchez donc dans vos connaissances si certains éléments se rattachent au cadre
général que vous venez de tracer (unité - diversité - théorie de l’État - droit positif / normes en
vigueur)
- EURÉKA : j’ai tout le nécessaire !
- Mais oui ! J’ai déjà entendu le terme unité plusieurs fois et il se rattachait à la théorie de
l’État
- Art. 1 Constitution, présente République indivisible. Donc indivisibilité est liée à l’unité ?
Oui, l’on peut dire que l’unité découle de l’indivisibilité.
- Alors ça part, maintenant il faut chercher dans ses connaissances.
- Qu’est-ce que l’État ? Territoire, population, pouvoir.
- J’ai déjà entendu : indivisibilité du territoire. Donc parler de l’intégrité du territoire
en tant qu’élément d’unité de l’État. D’autant que la Constitution y fait référence.
- Population ? : OH LA ! C’est du lourd ! Évidemment qu’on peut parler d’unité de
la population : en droit il s’agit de l’unité du peuple. Concept saisi par le droit, par
le CC. Mais surtout la population n’est pas que l’agglomérat d’individus : c’est
aussi la Nation (vous tirez toujours le fil des idées qui surgissent)
- ET ALLÉ ! La nation : unité, cohésion, communion, sentiments, partage,
ambition commune, vision commune. Puissance de la nation en France.
- MAIS... c’est que cette idée est aussi liée à celle de pouvoir, et de
souveraineté !!! AU TOP ! Voici encore un lien !!! Lien avec la
souveraineté.
- CC. 1991, Corse
- Plus précisément, l’unité se fait aussi autour de la langue. LE FRANÇAIS
!!! [PS, au passage : n’oubliez pas que c’est la seule langue universelle... Rivarol...]
- Mais oui ! CC. 1999, Charte langue régionale
- CE, 2015, Charte des langues régionale, contraire art. 3
- art. 2 Constitution / Art. 75-1
- Mais nous nous étions dit au début que l’unité ce n’était pas l’uniformité.
Donc si le droit positif consacre l’unité du peuple français, rejette-t-il les
particularités ? Existe-t-il des exceptions à cette unité ?
- Outre-mer, prises en compte des populations d’outre-mer art.
72-3
- art. 75 citoyens d’outre-mer.
- Intérêts particuliers de certaines populations : Nouvelle-
Calédonie. Art. 72-3 / 73 / 74 / 77
- Auto-détermination : art. 53. Application en 1974, Comores.

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- En faisant un bilan du tableau que vous venez de dresser, vous vous
dites:
- Non seulement l’unité existe en droit positif : il suffit de
s’attarder sur la notion de peuple
- Mais en plus l’indivisibilité qui est établie n’est pas absolu et ne
tend pas à ériger une uniformité de la nation. Le principe
d’unité est donc CONCILÉ en droit positif avec la diversité et
les particularités des entités composantes de la République.
- La population n’est pas le seul concept à pouvoir être lié à l’unité.
- J’ai déjà entendu que la souveraineté était UNE / INDIVISIBLE. Un seul titulaire
de la puissance normative / du monopole de production du droit positif. Et tout
ceci est présent dans le droit positif. L’unité est donc consacrée positivement.
- BOUM ! C’est parfait ! On tire le fil :
- Unité de la souveraineté liée à la forme de l’État. La forme de l’État
concrétise l’unité. Etat unitaire
- Unité de la souveraineté = un seul titulaire du pouvoir -> BOUM !
Souveraineté nationale ! C’est parfait puisque cela me permet de lier toute
ma dissertation : peuple - Etat - nation - souveraineté de la nation : tout
ceci = UN. art. 3. Constitution
- Idem : existe-t-il des limites ?
- Décentralisation ? art. 72... mais peut aussi penser la
décentralisation comme un outil d’aménagement de l’unité du
pouvoir sur le territoire. Unité se rapproche des administrés...
- Nouvelle-Calédonie : art. 77, lois du pays. art. 38 Constitution.
Compétence législative transférée.
- BILAN : retrouve aussi consécration de l’unité et de la diversité.

- Et voilà, DEUX EX MACHINA ou plutôt devrions-nous dire DEUX EX ANIMUM :


- En ne se penchant que sur les termes du sujet, sur les idées qu’ils transportent, et en tirant le fil j’ai
pu trouver tout ce dont j’avais besoin en faisant un va-et-vient permanent entre les idées initiales et
les développements juridiques qui suivent.
- Maintenant il faut trouver le problème et le plan qui reprend toutes ces idées et répond à ce
problème :
- La problématique devient lumineuse : tension entre : unité / uniformité / diversité / État /
droit positif (vous avez déjà compris que le droit positif consacrait à la fois l’unité et la
diversité)

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- Tout en consacrant l’unité de la République, le droit positif admet-il la diversité au
sein de celle-ci ?
- Le plan : vous voyez que les idées juridiques que vous avez précédemment déballées sur votre
brouillon peuvent former deux grands groupes :
- Au sein des blocs vous retrouvez en permanence : unité existante / consacrée par
le droit positif ET existence d’exceptions donc de diversité, saisies aussi par le
droit positif
- I. Consécration de l’unité
- II. Acceptation de la diversité
- En regroupant plus précisément vos idées sous ces deux grandes idées :
- Unité : je peux parler de la souveraineté, de l’État ET du peuple, de la
nation
- A. Sur la souveraineté
- B. Sur le peuple
- Exceptions = diversité
- Exceptions à l’unité du peuple
- Entorses unité de la souveraineté

- Vous avez trouvé votre plan, sans y penser de prime abord, avec des idées que se
répondent parfaitement.

- Et voilà : vous avez votre problématique et votre plan. Le tout étant le fruit d’un point de
départ très simple : les idées premières du sujet.
- Il vous suffit maintenant de trouver de beaux titres en lien DIRECT avec le sujet, qui y
répondent et qui répondent à la problématique, et enfin de remplir votre plan.

I. La reconnaissance effective de l’unité de la République par le droit positif

Le droit positif ne manque pas d’affirmer l’unité de la République, de l’État. Si le terme "unité"
n’est pas expressément employé par le texte constitutionnel, l’unité de la souveraineté n’en
demeure pas moins une réalité ancrée au sein du droit positif (A). De même qu’au grès d’une
jurisprudence constitutionnelle l’unité du peuple français se trouve enracinée dans le droit positif
(B).
- Voyez que l’annonce n’est pas une reproduction plate, sans panache, sans vie des titres
de vos sous-parties. Elle cadre immédiatement le propos en clarifiant les deux idées
principales qui vont être développées. Le lecteur sait où vous allez le conduire.

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A. L’affirmation de l’unité de la souveraineté

L’unité de la République est affirmée par le droit positif lorsque ce dernier érige l’unité,
l’indivisibilité de la souveraineté. Ceci est notamment visible lorsqu’est étudiée la forme
unitaire de l’État et l’attribution du monopole de la production normative à la nation.
La forme de l’État participe en effet à l’affermissement de l’unité de la République...
- Avant que de ne recracher le cours, vous présentez le lien entre l’idée
défendue et le sujet. ET CE EN PERMANENCE. A chaque instant, il vous
faut montrer en quoi l’idée avancée répond au sujet.

B. La consécration juridique de l’unité du peuple français

Transition :
L’analyse du concept juridique d’unité du peuple français conduit à reconnaître que l’unité n’est
pas l’uniformité. Partant, en dépit de la consécration par le droit positif de l’unité de la
République, ce dernier ne manque pas de reconnaître la diversité, le pluralisme, voire les
inégalités.
- Pas de suspense. Vous annoncez efficacement tout ce que vous comptez présenter.

II. La réalité juridique d’une diversité dans l’unité de la République / d’une République une mais
diverse / d’une République diverse

Certes l’unité du peuple français est constitutionnellement consacrée, de même que celle de sa
souveraineté ; mais l’outil de cette consécration - le droit positif - ne fait pas abstraction de la
diversité présente au sein de l’État. A tel point que ce dernier admet le pluralisme en
reconnaissant en son sein que l’unité du peuple français peut faire l’objet d’exceptions (A). Ce
même droit positif admet par ailleurs, au nom de l’adaptation de l’unité de l’État, des mécanismes
qui portent directement à l’unité de la souveraineté de ce dernier (B).

A. Les exceptions à l’unité du peuple


B. Les entorses à l’unité de la souveraineté

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INTRODUCTION

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, après que la France subit débâcle, déchirures et
désunion, Charles de Gaulle annonçait le 16 juin 1946 à Bayeux la "réapparition de l’État (...) légitime,
capable de rétablir autour de lui l’unité nationale et l’unité impériale, d’assembler toutes les forces de la
patrie et de l’Union Française". Car oui, il s’agissait alors de restaurer une unité, une union bafouée, une
cohésion piétinée.
Il fallait reconstruire le ciment national, l’unité que proclamait encore hier la Constitution du 3
septembre 1791 en son article premier du Titre II : "Le Royaume est un et indivisible" et que reprenait
quelques mois plus tard la Convention nationale déclarant que "la République française est une est
indivisible".
C’est en effet par l’unité, l’indivisibilité et leurs différentes acceptions que s’est construite la République
en France. L’État, associé en droit positif à la République, s’est érigé comme le moyen permettant et
garantissant l’unité de la nation. Cette nation française, unie autour d’un partage de sentiments
communs, d’une perception commune de l’avenir, d’une volonté individuelle, libre, de prendre part à
une aventure commune, s’est vue être unifiée en l’État, en la République et par celle-ci. De par sa forme
unitaire, centralisant le pouvoir au sein d’un seul organe, attribuant le monopole de la production
normative - c’est-à-dire la souveraineté - à une seule entité, l’État, personne morale dotée de la
souveraineté, devint le vecteur de l’unité de la nation française. Celle-ci déclarée souveraine en vertu de
la théorie de la souveraineté nationale, détenait la toute puissance de la souveraineté et la confiait à
l’État. Cette unité de la puissance étatique et la cohésion de la nation ont alors été saisies par le droit
positif. Elles ont été concrétisées juridiquement.
Si la Constitution du 4 octobre 1958 ne contient pas expressément le terme "unité", à la différence des
textes précités, celle-ci renvoie néanmoins à l’idée d’indivisibilité ; fruit d’une histoire unificatrice des
distinctions et différences. Cette indivisibilité se trouve érigée en principe d’identification de l’État par
l’article premier du texte constitutionnel en vigueur. Placé au frontispice du texte constitutionnel, elle
renvoie à l’unité du peuple français, à l’intégrité du territoire, à l’unité et l’indivisibilité de la
souveraineté. Le droit positif, de par ses textes et sa jurisprudences, consacre l’unité de la République en
admettant le caractère indivisible des éléments qui la composent.
Toutefois, l’unité de la République, caractérisée par l’unité de son peuple et de sa souveraineté, n’induit
pas l’uniformité, le lissage des différences. L’unité n’est pas l’uniformité. Partant, si le droit positif
consacre l’indivisibilité de la République, il ne peut faire abstraction de la multiplicité d’individualités, de
la diversité, des différences qui règnent au sein de la nation française et qui sont le fruit de son histoire
impériale notamment. Les différences territoriales ne peuvent être niées, la diversité constitutive de la
nation française et de son peuple ne peut être mise sous silence. Les réalités sociales, historiques,
territoriales, culturelles de la nation ne peuvent pas ne pas être saisies par le droit positif.
Dès lors, tout en consacrant l’unité de la République, le droit positif admet-il la diversité en son sein ?

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Il s’avère que l’unité de la République est effectivement consacrée par le droit positif, tant textuel que
jurisprudentiel (I), et que celle-ci est conciliée avec la diversité qui la compose. Le droit positif se saisit
alors aussi de la diversité de la République, et proclame cette dernière, parfois de manière
contradictoire, comme étant une et diverse (II).

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