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Gestion du personnel
dans la petite entreprise
Evaluation du
personnel
Propriétaires
pe Gestion du personnel | novembre 2008 | 05
Gestion du personnel dans la petite entreprise
sion que le chef d’entreprise s’intéresse aux objec- L’environnement. Il s’agit des attentes de l’opi- tipp
info
tifs, ils ne les prendront pas au sérieux et ne feront nion publique: maintien des emplois dans la ré-
pas d’efforts pour respecter les délais. Ce sera le gion, comportement écologique des collabora- La gestion par
cas également si les objectifs changent trop sou- teurs (réduction ou tri des déchets), etc. objectifs
vent. Bien entendu, il peut arriver qu’il faille mo- U
difier des objectifs, notamment pour les adapter Le principe de la gestion
Importance et objectifs de
à la situation du marché. Si ces changements de par objectifs («Manage-
la gestion du personnel
cap restent exceptionnels et sont expliqués, les ment by Objectives»)
collaborateurs restent motivés. Un personnel motivé, facteur de succès. Un per- consiste à définir en com-
sonnel motivé est un atout concurrentiel de taille, mun des objectifs pour
Attentes des différents acteurs. Différents fac- particulièrement sur les marchés saturés présen- chaque unité d’organisa-
teurs internes et externes à l’entreprise influent tant une faible différenciation entre les prestatai- tion et pour chaque colla-
sur la gestion du personnel. Un concept global de res, comme c’est le cas notamment dans les sec- borateur, et de tout met-
gestion du personnel ne peut donc pas s’appuyer teurs de l’artisanat et du bâtiment. En termes de tre en œuvre pour les réa-
exclusivement sur les objectifs de l’entreprise. Il charges, le personnel ne peut pas non plus être liser. Ces objectifs doivent
doit également tenir compte des attentes des dif- ignoré. Dans le bâtiment, par exemple, les coûts être spécifiés, mesurables,
férents acteurs. de personnel représentent en moyenne 54% des accessibles, réalisables et
coûts globaux. Dans d’autres secteurs, ce pour- situés dans le temps.
On distingue quatre groupes d’acteurs: centage est même supérieur. Le personnel n’est
Les collaborateurs. Les collaborateurs ont cer- donc pas seulement un facteur important de suc-
taines attentes vis-à-vis de leur employeur: une cès, c’est aussi l’une des principales sources de
rémunération correspondant à leur travail, des coûts. La gestion du personnel doit donc être l’une
prestations sociales, un environnement de tra- des activités principales de toute entreprise. Ce-
vail intéressant, etc. pendant, dans la pratique, on remarque que les
Les clients. Les attentes des clients sont au cen- méthodes appliquées ne sont pas vraiment sys-
tre de toutes les décisions stratégiques de l’en- tématisées. Elles restent intuitives et spontanées.
treprise. Elles ne doivent pas être sous-estimées La gestion du personnel, par ailleurs, est souvent
non plus dans la gestion du personnel. Seul un négligée par manque de temps.
collaborateur compétent, motivé et engagé,
ayant du cœur à l’ouvrage, peut satisfaire cor-
rectement les besoins des clients.
Les propriétaires. Ils exigent la rentabilité né-
cessaire à la survie de l’entreprise à long terme.
Cela influe également sur les décisions prises en
matière de personnel, par exemple sur le plan
des moyens de production, du niveau des salai-
res, de la formation continue, etc.
Heures Augmentation
supplémentaires des frais de
Horaires de personnel
travail flous
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Gestion du personnel dans la petite entreprise
L’objectif principal de la gestion du personnel Evolution des valeurs. La satisfaction procurée info
est d’amener les collaborateurs à penser et à par un travail qui a un sens est de plus en plus
agir pour l’entreprise: ils doivent exploiter leurs importante; la notion d’obligation à remplir est Une préoccupation
connaissances et leurs expériences, être constam- de moins en moins présente. L’aspect social du qui ne date pas d’hier
ment à la recherche de solutions d’optimisation travail et le sens qu’il a pour l’individu ainsi que U
et s’investir comme si l’entreprise leur apparte- la marge de manœuvre nécessaire à l’épanouis- Sous l’antiquité, les Egyp-
nait. Bien entendu, cette vision reste théorique. sement professionnel sont devenus des facteurs tiens s’interrogeaient déjà
Les employés ont des objectifs bien différents de prépondérants. sur la manière de diriger
ceux des propriétaires de l’entreprise, ce qui est Augmentation de la mobilité professionnelle. des hommes: «Si tu fais
tout à fait légitime. Les premiers recherchent en- Les employés ne restent pas leur vie entière dans partie de ceux qui reçoi-
tre autres un travail intéressant et varié récompen- la même entreprise. Aujourd’hui, on change de vent des doléances, écou-
sé par un salaire correspondant, des possibilités poste pour évoluer professionnellement ou pour te tranquillement tes in-
de formation continue, suffisamment de temps li- des raisons personnelles. terlocuteurs. Ne rejette
bre et de vacances. Les seconds sont préoccupés Evolution des attentes des collaborateurs. Les pas leurs demandes avant
avant tout, avec raison, par le succès et le déve- avantages immatériels sont de plus en plus re- de les avoir entendues.
loppement de l’entreprise. Certains conflits d’in- cherchés: épanouissement, sécurité de l’emploi, Il n’est pas nécessaire de
térêt sont donc inévitables. Toutefois, la gestion marge de manœuvre, variété et intérêt des pro- tout accepter, mais ton
du personnel doit permettre de récompenser et jets, responsabilités. Le premier critère de choix écoute attentive leur fera
d’encourager l’esprit d’entreprise. n’est plus le salaire au sens de revenus permet- du bien.»
tant de subvenir à ses besoins.
Citation: Ptah-Hotep, vizir du
Conditions-cadres de la gestion pharaon Asosi (env. 2700 avant
Facteurs d’insatisfaction. Avec l’évolution des at- J.-C.) et «chef de projet» dans
du personnel la construction des pyramides.
tentes des collaborateurs, les facteurs d’insatis-
Le personnel est constitué avant tout d’hommes faction changent également. En conséquence, le
et de femmes qui vivent dans la société et évo- taux de fluctuation augmente et entraîne un ac-
luent avec elle. Les transformations et les tendan- croissement des frais de personnel. Parmi les fac-
ces que connaît la société ont donc une incidence teurs d’insatisfaction, on peut citer notamment
sur la conduite du personnel dans une entrepri- le manque de compétences d’un supérieur hié-
se. Voici les principaux facteurs sociétaux qui rarchique, des horaires de travail flous, des heu-
influent sur la gestion du personnel dans les en- res supplémentaires trop importantes, un stress
treprises suisses: constant, un climat de travail désagréable ou en-
core des activités de routine trop nombreuses.
D’où l’importance de l’encadrement dans la ges-
tion du personnel.
Ancienneté moyenne dans l’entreprise dans 0.0 2.5 5.0 7.5 10.0 12.5 15.0
le canton de Zurich
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Gestion du personnel dans la petite entreprise
C’est dans les situations où une conduite interacti- ces de nombreuses petites entreprises est d’avoir exemple
ve n’est pas possible ou ne peut pas être suffisam- un propriétaire réellement présent.
ment appliquée que la conduite structurelle prend Quelle que soit la taille de l’entreprise, il Féliciter un
tout son sens. Le supérieur hiérarchique peut-il est essentiel qu’il y ait un bon équilibre entre collaborateur pour
prendre trois semaines de vacances ou partir en les dimensions structurelle et interactive de la ses résultats
déplacement professionnel sans que la qualité des gestion. U
prestations de l’entreprise n’en pâtisse? Féliciter spontanément
Les nombreuses heures de travail et le fai- un collaborateur pour les
La personnalité du responsable
ble nombre de jours de vacances des cadres, no- efforts qu’il a fournis à
hiérarchique
tamment dans les petites entreprises, sont le si- son retour de vacances
gne que les instruments structurels de conduite Qualités de gestion. Comme nous l’avons déjà par exemple montre que
ne sont pas suffisamment exploités. En règle gé- évoqué, explicitement ou implicitement, la per- le travail supplémentaire
nérale, plus la conduite structurelle est faible, plus sonnalité d’un responsable hiérarchique est dé- qu’il a effectué et les
il faut compenser par une conduite interactive, ce terminante dans la réussite de sa gestion. Les an- résultats qu’il a atteints
qui prend du temps. Les problèmes de gestion mo- nonces d’emploi pour cadres précisent souvent ont été appréciés.
bilisent alors trop l’entrepreneur, qui a bien du mal «qualités de gestion requises». De nombreuses
à sortir des tâches quotidiennes. études scientifiques ont cherché à identifier les
traits de personnalité nécessaires pour être un bon
La conduite interactive reste essentielle. Les dirigeant. Jusqu’à présent, cette démarche est res-
meilleurs instruments de conduite structurels ne tée vaine: il ne semble pas y avoir de profil type
remplacent néanmoins pas la dimension interac- idéal pour les responsables hiérarchiques.
tive, qui ne doit pas être négligée. Tout supérieur
doit fixer des règles et des objectifs, écouter ses On distingue quatre grands axes de compétences
collaborateurs, les conseiller et leur donner des qui se retrouvent de manière plus ou moins forte
instructions. Il doit les motiver, les aider à pro- dans tout poste à responsabilité.3 Ils sont repré-
gresser de manière ciblée, les coacher, évaluer sentés dans le schéma ci-dessous.
leurs prestations régulièrement et reconnaître la Toutes ces compétences ne peuvent bien sûr
qualité de leur travail à leur juste valeur. Le tout pas se retrouver chez une seule personne. L’im-
de préférence oralement, la méthode la plus sim- portant, c’est que le cadre soit conscient de ses
ple et la plus efficace. La conduite interactive est capacités, de ses points forts et de ses points
généralement marquée par la personnalité du su- faibles.
périeur hiérarchique. Ce type de conduite a beau-
coup plus de poids dans les petites entreprises que
dans les grandes: le contact fréquent et personnel
avec le chef, et la communication qui en découle
sont pour beaucoup de collaborateurs un facteur
de motivation et de performance. L’une des for-
Les qualités de gestion: Les collaborateurs ayant un faible niveau de ma- exemple
une question de personnalité turité (p. ex.: les nouveaux) ont besoin d’être for-
tement encadrés et de recevoir des ordres clairs. Intégration dans
Il est difficile de changer la personnalité d’un ca- Au fur et à mesure, ils deviennent plus autonomes un nouvel environne-
dre. Comme l’a dit Goethe, chacun reste celui qu’il et l’encadrement cède la place à la collaboration. ment de travail
est. Ce qui est plus facile à changer, en revanche, Les supérieurs ne peuvent plus leur donner d’or- U
c’est la façon d’encadrer les personnes, c’est-à- dres aussi facilement: ils doivent «vendre» leurs Un nouveau collabora-
dire le style de conduite. Celui-ci doit même être décisions, afin que les collaborateurs les com- teur, qui vient tout juste
adapté en fonction de la situation, afin d’augmen- prennent et les acceptent. de terminer son appren-
ter les chances de succès de la gestion. Par exem- Le niveau suivant est celui du management tissage professionnel, doit
ple, un chef d’entreprise ne peut pas se comporter participatif: les collaborateurs sont consultés recevoir des instructions
de la même manière avec un apprenti en produc- avant les prises de décision. Quant aux collabo- claires pour s’intégrer
tion qu’avec un employé de bureau. Le choix du rateurs du dernier niveau (p. ex. chefs de projet dans son nouvel environ-
style de gestion doit être guidé par trois critères, ou employés de bureau expérimentés en poste nement de travail. Son su-
comme le montre le schéma ci-dessous: la person- depuis de nombreuses années), leurs supérieurs périeur doit lui prodiguer
nalité du supérieur hiérarchique, la problémati- peuvent pratiquement tout leur déléguer. des conseils concrets du
que posée et la personnalité du collaborateur. Concrètement, le manager doit opter pour la style: «A ta place, je ferais
Tout d’abord, sur des détails peu importants, délégation, c’est-à-dire la répartition des respon- comme cela.» Ce style de
un supérieur peut prendre seul des décisions, qui sabilités avec des objectifs clairs. management permet aux
seront acceptées sans problème par les collabo- nouveaux collaborateurs
rateurs. En revanche, pour des questions plus dé- de se familiariser très vite
Réflexion sur votre style
licates, pour lesquelles toutes les informations ne avec les habitudes de l’en-
de conduite
sont pas encore disponibles et dont l’issue peut treprise et de s’intégrer
générer des conflits et des oppositions dans cer- Notre but n’est pas ici de présenter une recette mi- rapidement à l’équipe.
taines circonstances, il est préférable d’user d’une racle de management, mais de vous aider à réflé-
méthode participative pour prendre les décisions. chir sur votre style de conduite et à l’évaluer.
Enfin, la personnalité du collaborateur est impor- Déléguer des tâches à responsabilité et travailler
tante dans le choix du style de conduite. Le mo- avec des collaborateurs autonomes n’est pas for-
dèle de Hersey et Blanchard est très intéressant cément la forme d’organisation qui convient à
à ce titre: il distingue quatre niveaux de maturi- toutes les petites entreprises ni à toutes les situa-
té, définis par les compétences et connaissances tions. Cependant, pour les modèles de gestion in-
ainsi que par la motivation des collaborateurs. Le tégrant des organisations de projet et des colla-
style de conduite doit s’adapter au niveau de cha- borateurs qualifiés, les outils simples de gestion
que collaborateur.4 du personnel présentent de grands avantages
par rapport aux instruments traditionnels patriar-
caux, fortement interactifs et chronophages. Ils
impliquent toutefois que le chef d’entreprise soit
1 2 3 4 5 6 7
Le supérieur dé- Le supérieur déci- Le supérieur dé- Le supérieur infor- Les collaborateurs/ Les collabora- Les collabora-
cide sans consul- de, mais il essaie, cide mais il per- me ses collabora- le groupe font/fait teurs/le groupe teurs/le groupe
ter ses collabora- avant de pren- met à ses collabo- teurs des décisions des propositions; décide(nt) après décide(nt); le su-
teurs. dre une décision, rateurs de poser qu’il souhaite le supérieur choi- que le supérieur a périeur est simple
de convaincre ses des questions afin prendre. Les colla- sit la solution qu’il précisé les problè- coordinateur in-
collaborateurs du d’obtenir leur ac- borateurs peuvent préfère. mes et fixé les li- terne et externe
bien-fondé de cel- cord. donner leur avis mites de la marge
le-ci. avant que les déci- de manœuvre dé-
sions soient enté- cisionnelle des col-
rinées. laborateurs.
faible important
Priorité aux tâches