Les Anglais ont inventé le régime représentatif, qui constitue la base du régime parlementaire. Mais, c’est une démocratie atypique, parce que les principes démocratiques ne sont affichés nulle part : la constitution britannique n’est pas écrite, donc il n’y a pas de grands principes comme en France. Il n’est pas certain que l’Angleterre soit une démocratie totale, mais plutôt libérale. La qualité du parlementarisme démocratique anglais n’a jamais été imité, ni atteint : si le modèle britannique n’a jamais pu être véritablement transposé. Le système anglais garantit ainsi les principales libertés, comme la liberté d'expression. Certains philosophes, comme Hobbes, développent une pensée intégrant cet aspect. Au sein du Parlement, un débat politique se structure autour de deux grands partis : les whigs (désigne un parti politique apparu au XVIIème siècle en Angleterre qui, à compter de la fin du XVIIème siècle, militait en faveur d'un parlement fort en s'opposant à l'absolutisme royal) sont plutôt en faveur de davantage de libertés, les tories sont plutôt partisans d'un maintien des traditions et d'un pouvoir royal plus fort. Ces évolutions s'inscrivent dans des mutations sociales importantes. L'enrichissement des villes et l'essor du commerce font émerger de nouvelles élites, qui concurrencent l'influence de la petite noblesse, la gentry, présente au Parlement. L'autorité n'est pas médiatisée : elle est attribuée dans son entier, au moment des élections législatives ; toute l'autorité découle de ces élections. La responsabilité est diffuse : tant que le parti du gouvernement détient la majorité politique, il reste et quand il ne l'a plus, il quitte le Gouvernement, il quitte le Parlement et il entre dans l'opposition ; c'est ce qu'on appelle l'alternance et la cohabitions n'est compatible avec ce système.
2- Limite du système anglais
Toutefois, le système anglais comporte des limites. La première réside dans son système électoral. En effet, les membres de la Chambre des communes sont élus suivant des règles qui limitent leur représentativité : dans les comtés, seuls les grands propriétaires votent et sont éligibles. C'est donc un système censitaire. Seuls un nombre restreint de bourgs peuvent envoyer des représentants (ils correspondent aux villes les plus importantes du XIIIe siècle). Certains, comme Old Sarum, sont presque complètement dépeuplés et envoient pourtant des représentants. On parle de « bourgs pourris ». En revanche, des villes récentes, très peuplées et en pleine expansion, n'envoient pas de représentants. De plus, certaines catégories de la population sont exclues de la vie politique. Les catholiques n'obtiendront le droit de vote qu'en 1829. Les Irlandais, catholiques, sont victimes d'une politique de colonisation de la part des protestants venus d'Angleterre. Certains protestants minoritaires, comme les quakers, choisissent souvent la migration vers les colonies d'Amérique, faute d'être acceptés en Angleterre. C'est le cas de William Penn, en 1682, dont la Pennsylvanie prit le nom. 3- Tendance à l'éloignement de l'idéal démocratique La Grande-Bretagne ne constitue pas une démocratie totale, précisément parce que la liberté autonomie et la liberté-participation y sont assurés de manière imparfaite. A- Imperfection de la participation au pouvoir politique - phénomène constant de la monopolisation du pouvoir au profit du parti vainqueur - conjugaison du bipartisme et du mode de scrutin : parti politique vainqueur surreprésenté - le Gouvernement va s’assujettir la fonction législative dans les faits : on est donc loin de la séparation des pouvoirs B- Imperfection de la limitation du pouvoir politique - adage : “Le parlement peut tout faire sauf changer un homme en femme” ce qui traduit l’importance politique du pouvoir parlementaire dirigé par l’exécutif. - les juridictions jouent un rôle essentiel : elles sont gardiennes de l’état de droit ; le sujet anglais peut depuis le XVI eme siècle, obtenir un gain de cause contre une autorité administrative ; on doit passer devant un juge avant d’enfermer quelqu’un - la loi elle-même ne fait l’objet d’aucun contrôle car la constitution n’est pas écrite