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Après une pause des travaux parlementaires durant une semaine, les sénateurs vont eux
avoir quinze jours pour débattre, ce qui devrait mener jusqu’au 12 mars à minuit. Ils seront
saisis en commission dès le 28 février, puis dans l’hémicycle le 2 mars du projet de loi modifié
par les quelques amendements votés par l’Assemblée avec l’avis favorable du gouvernement.
La droite sénatoriale soutient nettement la réforme. Mais la gauche est bien décidée à jouer
la montre à la chambre haute. Ses membres pourront s’appuyer sur la mobilisation sociale,
avec en ligne de mire la journée du 7 mars, sur laquelle mise l’intersyndicale pour « mettre la
France à l’arrêt ».
Malgré cette pression des opposants, qui pourrait se durcir, le projet de réforme peut ensuite
sur le papier continuer de cheminer au Parlement. Au début de la semaine du 13 mars, 7
députés et 7 sénateurs se réuniront pour tenter de trouver un accord sur les principales
mesures de la réforme – c’est le principe usuel des commissions mixtes paritaires, pour
rapprocher les points de vue.
S’il y a bien accord, le texte devra encore être adopté définitivement par l’Assemblée et le
Sénat. La date a déjà été fixée au Palais-Bourbon : ce sera le 16 mars, le cas échéant.
Bien d’autres embûches peuvent surgir d’ici là pour la majorité présidentielle et l’exécutif. La
plus désagréable des surprises serait qu’il y ait un accord en commission mixte, mais que le
texte soit ensuite rejeté par l’une ou l’autre chambre. « En principe ce dernier vote est une
formalité », relève une source parlementaire, cependant il ne faut rien exclure en raison de la
majorité relative à l’Assemblée des macronistes. Ils ont besoin des suffrages des députés LR,
encore divisés.
« Je pense qu’on peut y arriver mais ça va se jouer à quelques voix », glisse une cadre
Renaissance. Si l’Assemblée rejetait la réforme, alors « autant redemander la confiance aux
Français ». Autrement dit, Emmanuel Macron pourrait dissoudre.
Ultime arme pour le gouvernement afin d’éviter cet écueil : dégainer l’article 49.3 de la
Constitution pour faire adopter le texte sans vote. Sur une telle réforme phare, personne ne
le souhaite dans le camp présidentiel, de crainte d’être affaibli. Un poids lourd de la majorité
observe que « le gouvernement fait tout » pour l’éviter, par des concessions à la droite.