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Qui danse avec la loi…

De dialectiques arbitraires, de l’infâme du sujet infi(r)me1


Ulrich Kobbé
Abrégé
La psychiatrie judiciaire allemande connaît un changement important
par des décisions concernant les droits de malades délinquants (et/ou
de délinquants malades). Ceci réclame une réflexion critique de l’esprit
du temps (zeitgeist) médico-légal, voire, des vagues de la politique
criminelle avec des questions concernant (1) le statut d'autodétermina-
tion du sujet de droit, (2) le stigma psychopathe resp. personnalité
dyssociale, (3) le destin du sujet avec une prévision défavorable, (4) la
notion dangereux et l’importance du risque.
Principes empalés à discourir: Est-ce qu’au nom de la liberté, on com-
met le pire? Est-ce qu’ici la loi implique sa propre transgression?
Quelles sont les logiques des impératifs (quasiment sadiens) d’un droit
comme droit libertaire de jouir ma déviance, ma maladie, mes caprices
d’exactions?

Exposé et présentation
Tout d'abord, en ce qui me concerne et le lieu d'où je parle. Je suis psy-
chologue et psychothérapeute avec une histoire professionnelle en psy-
chologie universitaire et en psychiatrie légale, dernièrement aussi avec
une pratique institutionnelle en tant que responsable d'un comité d'éthi-
que. Pour ce qui est de ma démarche intellectuelle, j'emprunte à ALAIN
CHABERT la formule que j'ai deux jambes, la jambe psychanalytique et la
jambe marxiste.2 Dans la mesure où cette démarche est un cours philo-
sophique, elle travaille – c'est JEAN-FRANÇOIS LYOTARD qui le dit – « ce
qu'on appelle la réalité : Il la met hors jeu et en suspend ses critères ».3
C'est dans cet emmêlement discursif batifolant avec la loi qu’il s’agit de
tenter d'esquisser, d'examiner, de classer l'état actuel du sujet dans le
système des soi-disant mesures d’internement, de traitement et de sé-
curité dans un hôpital psychiatrique selon l’article 63 du code pénal al-
lemand. Ce que j'annonçais jadis – ce fut en 1994 – était une agonie
du progrès en psychiatrie judiciaire en Allemagne.4

1
Documentation d'un projet de conférence du CEDEP (Séminaire « Un monde qui
bascule », Bruxelles, 10 et 11 mars 2023) qui a dû être annulé à la dernière minute.
Les digressions de la présentation powerpoint comme des commentaires graphiques
et comme des citations originales dans le contexte scientifique de réflexions heuristi-
ques, philosophiques et psychanalytiques posant un regard critique sur le réel du so-
cial.
2
Dhont, M. 2010. Interview d'Alain Chabert. Online-Publ. : https://www.dailymotion.
com/video/xg2jy3.
3
Lyotard, J.-F. 1984. Der philosophische Gang. Lyotard, J.-F. 1985. Grabmal des In-
tellektuellen (pp. 40-52). Graz/Wien : Böhlau (Passagen).
4
Kobbé, U. 1994. L'agonie du progrès dans la psychiatrie judiciaire. Résumé de la si-
tuation allemande. Revue internationale de criminologie et de police technique, XLVII
(4), 419-427.
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Reprenons donc un résumé du développement des pratiques et dis-


cours dans le champ des traitements de malades délinquants dans les
hôpitaux juridico-psychiatriques en RFA. Mon analyse approximative
lors du séminaire du CEDEP en 20065 enregistrait des phases de mi-
cropolitiques différentes concernant
o une différenciation, qualification, réorganisation et régionalisation
des institutions,
o une totalisation, réduction et diversification des approches,
o une sérialisation, ré-exclusion des individus concernés,
o une multiplication et sécurisation méthodique des pronostics.
Je constatais que le progrès juridico-psychiatrique allemand ne serait
qu’un simulacre. Un simulacre cachant le discours qui ignore le sujet et
sa subjectivité. Actuellement, j'ose une évolution contradictoire. On
rencontre un schisme entre,
o d'une part, des stratégies de traitement centrées sur le sujet.
Symptomatique sont des programmes proéminents tels que Risk-
Need-Responsivity et Good Live Model.
o D'autre part, on constate de plus en plus d'efforts pour classifier
une personnalité anti- ou dyssociale avec ou sans évaluation de
psychopathie.
Certes, ce sont des mots clés et des raccourcis accentués. Passons
donc aux faits et essayons, si vous voulez, de danser avec la loi.6
Premier point : En 1999, la Cour constitutionnelle fédérale a établi
dans une jurisprudence de principe que les circonstances de l'acte
(c'est-à-dire les motivations, l'énergie criminelle, l'attitude liée au délit)
perdent d'autant plus d'importance pour l'évaluation de la dangerosité
que l'acte est ancien et que la privation de liberté dure longtemps. Cela
signifie qu'en cas de privation de longue durée, les circonstances de
l'infraction n'ont plus qu'une valeur indicative limitée. En revanche, les
circonstances qui, à l'instar du comportement pendant l'internement,
fournissaient des informations importantes sur le pronostic, gagne-
raient en pertinence.
Bien qu'il n'existe pas de données statistiques systématiques sur la du-
rée de l'internement des quelque 11.000 délinquants psychiques en
psychiatrie judiciaire, il ressort d'un document fédéral de 2019 que la
durée de l'internement au moment de la libération était supérieure à 10
ans pour 17,1 % des patients. Même si cela ne peut être qu'une esti-
mation très approximative : Cela concernait donc au moins 1.880
personnes dans cette année là.
Le hic, qui n'est pas du tout résolu, est le suivant : Que fait l'expert, qui
est tenu d'émettre des recommandations scientifiquement fondées,
avec ces directives de l'instance suprême ?

5
Kobbé, U. 2006. Sécurité, Traitement & le Vide de l’Évidence. Con, cernant la pata-
physique des ›mesures d’internement, de traitement et de sécurité‹ allemandes. CE-
ème
DEP (Éd.). Documentation XV Séminaire du CEDEP « Psychiatries: déclin, tour-
nant et rebonds » (pp. 43-48). Paris, 03.-06.06.2006.
6
Kobbé, U. 2016. Qui danse avec la Loi – réti-sens et brouhaha. Philosophie mi-
èmes
neure de l’(a)social. XXXIII Journées de Reims : CAST. 09.-10.12.2016. Online-
Publ. : https://de.scribd.com/document/333449060.
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Deuxième point : Depuis un arrêt de la Cour constitutionnelle fédérale


en 1985, le principe de proportionnalité s'applique déjà à l'exécution
des mesures. Mais ce n'est qu'en 2016 que le législateur reformule
l'article 67 du code pénal allemand comme suivant :
« Si le placement dure six ans, son maintien n'est en général
plus proportionné, à moins qu'il n'y ait un risque que la personne
placée commette, en raison de son état, des actes illégaux im-
portants qui causent un grave préjudice moral ou physique aux
victimes ou qui les mettent en danger de subir un grave préju-
dice physique ou moral. »
Les juges dans les chambres d'exécution des peines formulent cela
comme suit dans le mandat d'expertise :
« Existe-t-il, sur la base d'indices concrets et actuels, une pro-
babilité élevée que la personne placée commette, du fait de sa
maladie, des délits importants qui causent un préjudice moral ou
physique considérable aux victimes ou qui les mettent en dan-
ger de subir un tel préjudice ? Un simple risque ‹ latent › ne suf-
fit pas à cet égard. L'expert doit concrétiser les infractions que la
personne placée risque de commettre en dehors de l'exécution
de la mesure, et ce avec quel degré de probabilité. »
Quel que soit le jugement que l'on porte sur les implications de telles
directives, il existe manifestement une balance de la justice – dont
l'équilibre varie – dans sa mise en balance des exigences de liberté et
de sécurité. C'est là que réside l'importance actuelle de ce traité. À sa-
voir que c'est précisément dans le traitement de ses marginaux que se
révèle le degré de maturité d'une société. W ILFRIED RASCH, professeur
de psychiatrie médico-légale bien connu en Allemagne, écrivait dans
son ‹ Épitaphe d'un monstre › :
« Les cycles de la politique criminelle mettent tantôt l'accent sur
la peine, tantôt sur le traitement. L'idée de traitement est parfois
mise en avant, parfois elle l'est davantage. Si l'on regarde der-
rière les choses, on pourrait s'efforcer, en se détachant des fluc-
tuations momentanées de la mode, de faire en sorte que ce qui
est approprié se produise. Il ne faut pas oublier que beaucoup
de personnes dont les comportements fautifs sont punis ont plu-
tôt besoin d'aide. »7
Troisième point : Parlons de ce besoin d'aide. La jurisprudence alle-
mande a découvert l'autodétermination. Ceci a des conséquences, par
exemple en ce qui concerne le vœux ou la décision de se suicider. Le
droit au suicide assisté pour les personnes détenues dans le cadre
d'une procédure pénale ou d'une mesure n'a pas encore été clarifié.
Cela signifie que le « devoir de garant » de ces institutions s'applique
toujours, avec une obligation particulière de prévenir les dommages
pour la santé, ce qui n'exclut pas l'utilisation de moyens de contrainte
pour prévenir le suicide.

7
Rasch, W. 1984. Vorwort. Förster, M. (Éd.). 1984. Nachruf auf eine ‹ Bestie ›. Do-
kumente – Bilder – Interviews (pp. 9-17, ici p. 17). Essen : Torso.
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Point quatre : En revanche, le besoin d'aide du criminel psychiquement


malade par exemple psychotique aigu, a des conséquences tout aussi
nouvelles dans le contexte des garanties juridiques nouvellement dé-
couvertes. Dans la mesure où il s'agit de mesures de contrainte médi-
cales visant à établir la capacité d'autodétermination, celles-ci nécessi-
tent une expertise externe. Puis il faut l'accord de l'autorité responsa-
ble inférieure du Land. Ensuite un consensus de l'autorité juridique
d'exécution et de surveillance est nécessaire. L'époque de la médica-
tion disciplinaire forcée est manifestement révolue.
De plus, le traitement forcé doit être interrompu dès que l'objectif du
traitement est atteint, au plus tard après quatre mois. Il doit également
être arrêté si l'amélioration attendue n'intervient pas au cours du trai-
tement.
Il en va différemment de ce que l'on appelle la mesure de contrainte
médicale pour prévenir un danger actuel chez les délinquants incapa-
bles de discernement : Dans ce cas, ce qui était auparavant contrôlé
par l'autorité responsable doit désormais faire l'objet d'une décision ju-
diciaire.
Point cinq : D'une part, l'internement des criminels atteints de troubles
mentaux est régi par le code pénal. D'autre part, l'organisation de
l'exécution des mesures en Allemagne est du ressort des Länder. Il
existe donc seize lois régionales différentes. Depuis le 1ier janvier 2022,
la Nordrhin-Ouestphalie, le Land dont je suis originaire, a adopté une
nouvelle loi intitulée « Loi sur le placement lié au droit pénal ». Et cette
loi suit également la logique d'autodétermination. La loi définit
o l'objectif du placement comme étant la protection de la collectivité
contre la commission d'autres actes illégaux importants et
o l'objectif d'intégration de la personne placée dans la société.
Il est clairement établi que le but n'est pas de compenser une culpabili-
té individuelle.
Mais en ce qui concerne l'internement (proprement dit, l'objectif du
traitement d'un trouble mental lié à un délit et les conditions de sûreté),
cette loi devient plus que vague. Sans référence au droit à l'autodé-
termination, tout traitement est désormais réduit à de soi-disant « of-
fres de traitement ». S'il est vrai qu'auparavant, tout patient admis dans
une telle mesure pouvait participer ou non aux thérapies indiquées,
cette forme d'exigence de consentement prend désormais un nouvel
accent d'arbitraire. L'ancien « plan de traitement » se réduit à une « of-
fre de traitement ». L'ancien « patient » se transforme en « placée ».
Ça semble être aussi banal que conséquent : On est – même dans cet
hôpital spécialisé – pas « patient » quand n ne s’intègre pas dans ses
logiques thérapeutiques.
Mais … on perd ainsi éventuellement aussi le statut de sujet. Le
concept de sujet suggère de « prendre sur soi l'effort du concept » exi-
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gé par HEGEL8 afin de saisir son autoréférence et de la placer dans le


contexte de l'autodétermination (voir ci-dessous).
En ce qui concerne la patience du patient : Évidemment, le concept de
guérison imposé est suspect. Et oui, si l’inconscient pouvait nous par-
ler directement, il est probable qu’il nous chuchoterait, probablement
même hurlerait :
« Guérir ? Euhhhh non merci ! »
Ce qui est en jeu, c'est la question d’une liberté d'être malade ou per-
tubé. Et de le rester. C’est JEAN-BERTRAND PONTALIS qui nous lance le
bonmot :
« Plutôt rester malade que tomber guéri ».9
Mais le refus de guérir est une formule trop générale. Et probablement
aussi trop abstrait. PONTALIS nous expliquerait peut-être que le patient
‹ préfère › sa souffrance. Comme si ce mal était son bien propre. Pour-
tant, dans le quotidien institutionnel, il s'agit de questions de pratique
très concrètes et substantielles. Car ce que je constate actuellement,
après un an d'application de la loi, c'est une dérive nihiliste : A plu-
sieurs reprises, les thérapeutes se plaignent d'être sous-employés
parce que les patients – ah non, les « placées » – préfèrent rester au
lit. Les psychologues rapportent que les groupes de thérapie ne se
mettent plus en place parce que le groupe cible « n'a pas envie ». Les
conséquences ? La loi exige « une offre de traitement individualisée »,
sans parler d'indications, de contre-indications ou même de nécessités.
La même loi stipule que « le placé a droit à un traitement individuel et
intensif ». Et elle en rejette manifestement la responsabilité sur les soi-
gnants. Il est ainsi précisé que « le placé doit être motivée en perma-
nence à suivre un traitement par des mesures d'incitation et d'encou-
ragement. L'institution doit œuvrer de manière appropriée à l'instaura-
tion de mesures de confiance ».
Les avocats comme les tribunaux agissent en exigeant qu’on propose,
face à l'attitude de refus des placées, « d'autres » offres qui leur
conviennent mieux. Ce qui, par exemple dans le contexte du pro-
gramme Risk-Need-Responsivity, ressemble à une prise en compte
professionnelle des critères individuels de responsivité ou réceptivité,
tourne à la contrainte des soignants et risque de déboucher sur un ac-
tivisme pseudo-thérapeutique, au pire une attitude ‹ je m'en foutiste ›.
Ce que l'on aurait pu apprécier dans ces approches juridiques – indi-
cation au lieu de programme, individualité au lieu de schéma, différen-
ciation au lieu de classification – bascule dans un dépassement du su-
jet. Car toute thérapie implique une remise en question, une confronta-
tion, un défi – une exigence donc. Mais ici, la loi n'exige plus rien de tel
du sujet. Plus encore, elle ignore le sujet en tant que tel et ‹ célèbre ›
un principe. Car, rappelons-le, ce qui me constitue en tant que sujet,

8
Hegel, G.W.H. 1807. Vorrede: Vom wissenschaftlichen Erkennen. Hegel, G.W.H.
1975 (1807). Phänomenologie des Geistes (pp. 11-67, ici p. 56), Frankfurt am Main :
Suhrkamp.
9
Pontalis, J.-B. 1981. Non, deux fois non. Tentative de définition et de démantèle-
ment de la « réaction thérapeutique négative ». Nouvelle Revue de psychanalyse, 24,
53-74.
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ce que je cherche, c’est la réponse de l’autre.10


Mais cette loi, qui m'attribue apparemment
o l'autodétermination dans la détermination étrangère,
o la liberté dans des conditions de non-liberté,
méconnaît le fait que chaque sujet est un sujet barré. Qu’il est un sujet
de l’inconscient avec des logiques conflictuelles. C’est-à-dire que ce
‹ ver idéologique de l’esprit du temps ›11 incite également à extemporer
la constatation lacanienne qu’au nom de la liberté, on commet le pire.
Cette citation laconique nous annonce qu’une telle liberté abstraite au-
rait tendance de se déchaîner, de se délimiter, qu’une pareille vision
d’un choix affirmatif ou refusant viserait une liberté décontextualisée,
une autonomie autiste. C’est SLAVOJ ŽIŽEK qui nous révèle que toute
loi implique sa propre transgression.12 Voir, flexion et réflexion de la loi
nous avertissent que le sujet thérapeutique se trouve confronté avec
un impératif apodictique quasiment sadien :
J’ai le droit de jouir (ma déviance, ma maladie) sans qu’aucune
limite (même pas celle de la privation de liberté) m’arrête dans
le caprice des exactions (déviantes) que j’aie le goût d’y assou-
vir.13
Au final, ce concept supposément libertaire réalise de manière fatale,
voire cynique, un proverbe espagnol. Traduit en français:
« Mauvais garçon – vaut mieux malade que sain ».14
Point six : Si le but est le traitement, si l'objectif est l'intégration sociale,
la nouvelle loi susmentionnée exige « un diagnostic médical complet,
une diagnostique de la personnalité ». Or, en parcourant les publica-
tions, les expertises et les discours spécialisés actuels, on s'aperçoit
que nombre de ces contributions portent sur des délinquants définis –
j'aurais tendance à dire : discriminés – comme présentant des troubles
d’une personnalité anti- ou dyssociale, avec des caractéristiques plus
ou moins psychopathiques.
Une anecdote : Lorsque le DSM-III a été publié, ASMUS FINZEN, à
l'époque un psychiatre social très connu en Allemagne, commentait :
« Avec l'apparition du DSM-III, l'homosexualité a quitté la scène des
troubles mentaux, la personnalité antisociale y est entrée ».15 En d'au-
tres termes, les préjugés, l'idéologie, la destitution et l'exclusion sociale
sont à nouveau en vogue. Si le dyssocial est l'envers de la normalité,
de l’hybris d’une auto-exaltation discriminatoire du citoyen normal,
10
Lacan, J. 1953. Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse.
Lacan, J. 1966. Écrits (pp. 237-322, ici p. 299). Paris : Seuil.
11
Kobbé, U. 2023. Die der Diagnostiker disst… Wider den Zeitgeist, den ideologi-
schen Wurm sozialpathologischer Diagnostik. Fabricius, D. & Kobbé, U. (Éds.). 2023.
asozial – dissozial – antisozial. Wider die Politik der Ausgrenzung (pp. 151-179). Len-
gerich : Pabst.
12
Žižek, S. 2002. Les spectres de l'idéologie. Savoirs et clinique, 1, 51-63.
13
Lacan, J. 1962. Kant avec Sade. Lacan, J. 1966. Écrits (pp. 765-790, ici pp. 786-
787). Paris : Seuil.
14
Online-Publ.: https://www.citationsde.com/citation/proverbe-espagnol-506.
15
Finzen, A. 1998. Das pinelsche Pendel. Die Dimension des Sozialen im Zeitalter
der biologischen Psychiatrie. Sozialpsychiatrische Texte, tome 1 (p. 76). Bonn : Edi-
tion Das Narrenschiff.
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gé par HEGEL8 afin de saisir son autoréférence et de la placer dans le


contexte de l'autodétermination (voir ci-dessous).
En ce qui concerne la patience du patient : Évidemment, le concept de
guérison imposé est suspect. Et oui, si l’inconscient pouvait nous par-
ler directement, il est probable qu’il nous chuchoterait, probablement
même hurlerait :
« Guérir ? Euhhhh non merci ! »
Ce qui est en jeu, c'est la question d’une liberté d'être malade ou per-
tubé. Et de le rester. C’est JEAN-BERTRAND PONTALIS qui nous lance le
bonmot :
« Plutôt rester malade que tomber guéri ».9
Mais le refus de guérir est une formule trop générale. Et probablement
aussi trop abstrait. PONTALIS nous expliquerait peut-être que le patient
‹ préfère › sa souffrance. Comme si ce mal était son bien propre. Pour-
tant, dans le quotidien institutionnel, il s'agit de questions de pratique
très concrètes et substantielles. Car ce que je constate actuellement,
après un an d'application de la loi, c'est une dérive nihiliste : A plu-
sieurs reprises, les thérapeutes se plaignent d'être sous-employés
parce que les patients – ah non, les « placées » – préfèrent rester au
lit. Les psychologues rapportent que les groupes de thérapie ne se
mettent plus en place parce que le groupe cible « n'a pas envie ». Les
conséquences ? La loi exige « une offre de traitement individualisée »,
sans parler d'indications, de contre-indications ou même de nécessités.
La même loi stipule que « le placé a droit à un traitement individuel et
intensif ». Et elle en rejette manifestement la responsabilité sur les soi-
gnants. Il est ainsi précisé que « le placé doit être motivée en perma-
nence à suivre un traitement par des mesures d'incitation et d'encou-
ragement. L'institution doit œuvrer de manière appropriée à l'instaura-
tion de mesures de confiance ».
Les avocats comme les tribunaux agissent en exigeant qu’on propose,
face à l'attitude de refus des placées, « d'autres » offres qui leur
conviennent mieux. Ce qui, par exemple dans le contexte du pro-
gramme Risk-Need-Responsivity, ressemble à une prise en compte
professionnelle des critères individuels de responsivité ou réceptivité,
tourne à la contrainte des soignants et risque de déboucher sur un ac-
tivisme pseudo-thérapeutique, au pire une attitude ‹ je m'en foutiste ›.
Ce que l'on aurait pu apprécier dans ces approches juridiques – indi-
cation au lieu de programme, individualité au lieu de schéma, différen-
ciation au lieu de classification – bascule dans un dépassement du su-
jet. Car toute thérapie implique une remise en question, une confronta-
tion, un défi – une exigence donc. Mais ici, la loi n'exige plus rien de tel
du sujet. Plus encore, elle ignore le sujet en tant que tel et ‹ célèbre ›
un principe. Car, rappelons-le, ce qui me constitue en tant que sujet,

8
Hegel, G.W.H. 1807. Vorrede: Vom wissenschaftlichen Erkennen. Hegel, G.W.H.
1975 (1807). Phänomenologie des Geistes (pp. 11-67, ici p. 56), Frankfurt am Main :
Suhrkamp.
9
Pontalis, J.-B. 1981. Non, deux fois non. Tentative de définition et de démantèle-
ment de la « réaction thérapeutique négative ». Nouvelle Revue de psychanalyse, 24,
53-74.
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me de l'exécutif juridique et institutionnel, des sciences sans consci-


ence dans leurs objectivations diagnostiques comme pronostiques.
Bien sûr – il y a des progrès. Et ce, au niveau de la réglementation lé-
gale des interventions concrètes, à savoir en ce qui concerne la prati-
que ou la gestion régulatrice de l'exercice d’une contrainte directe.
Toute psychologie – et je pense que, par analogie, toute loi – devrait
en paraphrase de GERHARD KAMINSKI au moins aussi se demander ce-
ci :
o si son homo psychologicus serait viable,
o s'il pourrait développer une société,
o s'il serait capable de produire et d'appliquer une psychologie, voire,
des lois.22
Mais le programme caché de l'ensemble est plus subtil : Il garantit soi-
disant l'autodétermination, mais empêche ou entrave une aide effec-
tive. En effet, tout développement ultérieur se fait par la confrontation,
il nécessite un ‹ holding › et un ‹ containing ›, mais aussi une relation
seulement suffisamment bonne, donc aussi frustrante. Il faut un miroir.
Et si celui-ci n'existait plus dans les principes des offres individuelles ?
Si ce n'était pas le délinquant perturbé qui devait s'interroger, se re-
mettre en question et probablement changer, mais si la réalité hospita-
lière devait varier ? Et si ce miroir n'existait plus, ne fonctionne plus
comme un « muroir »23 de par la loi ? Mais que ce frottement, cette li-
mitation, cette confrontation ne sont justement pas souhaités par la loi,
c'est-à-dire par principe ? La logique de la loi esquissée ne se soucie
pas du sujet concret. Non plus de ces besoins d’une raison d’être … et
de sa résonance, de sa « réson de ce qui cloche dans la raison », quoi.
24
Ce qui compte, c'est son dogme apparemment autodéterminé. Dans
la pratique, ce n'est pas seulement cynique, c'est un principe de négli-
gence, de désintérêt selon le principe : vois comment tu te débrouilles !
C'est ta liberté. Avec toutefois la restriction que d'autres – les soi-
gnants, l'institution, la réalité extérieure – se voient attribuer la respon-
sabilité de cette piège. Avec tout cela, comment peut-on jouer avec la
loi, la jouer comme une comédie, comme LACAN l'envisage ?25
En d’autres termes, la proclamation du sujet autonome et de son droit
à l'autodétermination, au vu des effets négatifs qu'elle déclenche, fait
office de mascarade du désintérêt réel pour un sujet non seulement in-
fâme, mais également infime. Que reste-t-il alors du besoin réel d'aide
du sujet infirme ?
Restons-en à la remarque que CESARE BECCARIA, juriste, criminaliste,
philosophe rattaché au courant des Lumière, attire résolument l'atten-
tion sur le fait qu'il n'y a de liberté nulle part où les lois permettent que,
dans certains processus, l'homme cesse d'être une personne et de-

22
Kaminski, G. 1970. Verhaltenstheorie und Verhaltensmodifikation (p. 5). Stuttgart :
Klett.
23
Lacan, J. 1972. Séminaire XIX : Le savoir du psychanalyste. Leçon 3 du 06
Janvier 1972 (pp. 24-34, ici p. 34). Online-Publ. : http://staferla.free.fr/S19b/S19b.htm.
24
Lacan, J. 1972. Séminaire XIX : Le savoir du psychanalyste. Leçon 3 du 06 Jan-
vier 1972 (pp. 24-34, ici p. 34). Online-Publ. : http://staferla.free.fr/S19b/S19b.htm.
25
Lacan, J. 1963. Une affaire du mâle. Lacan, J. 2004. Le Séminaire, livre X (pp.
229-244, ici p. 232). Paris : Seuil.
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vienne une chose26, disons : devienne chosique.27 Formuler en même


temps l’arbitraire de cette réification serait, comme il nous informe, dé-
jà une critique valable. Dans ces développements actuels – suivis ici
sur plusieurs voies – apparaît un ‹ comme si ›, déjà amèrement cons-
taté, qui ne mise pas seulement sur l'efficacité et l'effet, mais qui dé-
tourne l'opinion publique avec des pseudo-réformes néolibérales tout
en se trompant lui-même. Ce n'est donc pas que la loi disparaisse,
mais plutôt son sujet. Et que la loi actualisée fasse basculer la fonc-
tionnalité du concept de traitement médico-légale.
Que les changements soient subtils, signifie : d'une part, le sujet délin-
quant est diagnostiqué comme souffrant de troubles antisociaux ou
dyssociaux, donc généralement placé en prison et non en psychiatrie
médico-légale. Le mot d'ordre est :
Tu n'as aucune chance. Utilise-la !
D'autre part, un programme impossible d'autodétermination est mis en
place dans le cadre de l'internement forcé, qui célèbre ses principes
de liberté, dresse les patients comme les soignants les uns contre les
autres, c'est-à-dire les abandonne à eux-mêmes sans aucune issue.
Comme je l'ai dit :
Tu as formellement toutes les chances, en fait aucune. Utilise-
la !
Sous ceci, le subtil ne doit pas être pris pour une ruse, le désintérêt
pour de l'arrogance. La loi en tant que telle est stupide. Avec THANOS
LIPOWATZ est-elle symptôme – et après coup pareillement cause –
aussi bien d'un destin myope que d'un désir aveugle.28 Lorsque le droit
abstrait devient une grammaire morale fixe et lorsqu'il n'est pas en
mesure d'assurer une reconnaissance réciproque entre autodétermina-
tion individuelle et champ normatif du droit, cela conduit à la production
d'indétermination. Une telle pathologie sociale concerne, citons un
mot-clé de JACQUES RANCIÈRE, une mésentente entre individus et insti-
tutions.29
Quelle est la logique ou l'illogisme de cette pathologie sociale ? Ce
terme emprunté à la critique de la philosophie du droit chez HEGEL l'in-
dique déjà : D'une part, l'indétermination du droit est son effet patholo-
gique originaire et polémique.30 D’autre part, de telles procédures poli-
tiques ont une fonction de défense et de maîtrise. Penser simultané-
ment le sujet dangereux et le sujet perturbé exige une tolérance à
l'ambivalence. Manifestement, cela ne réussit pas à tous les égards.

26
Beccaria, C. 1764 (1965). Dei delitti et delle pene (p. 48/70). Torino : Unione Tipo-
grafico/Editrice Torinese.
27
Lacan, J. 1967. Séminaire XIV : La logique du fantasme. Leçon 12 du 22 Février
1967 (pp. 102-109, ici p. 102). Online-Publ. : http://staferla.free.fr/S14/S14.htm.
28
Lipowatz, Th. 1986. Die Verleugnung des Politischen. Die Ethik des Symbolischen
bei Jacques Lacan. Weinheim/Berlin : Quadriga.
29
Rancière, J. 1995. La mésentente. Politique et philosophie. Paris : Galilée.
30
Honneth, A. 2017. Leiden an Unbestimmtheit. Stuttgart : Reclam.
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Ces particularités nous en révèlent plus sur la fragilité du normal que


les normo-névrosés ne veulent et ne peuvent l'admettre. Non, cela
n'excuse pas l'ignorance du législateur, mais ça explique sa pro-
pagande malheureuse et idéologiquement décalée d'une liberté auto-
déterminée mais imaginaire, donc fictive et illusoire. Bref, la vérité du
rigorisme éthique kantien, ici du dogmatisme libertaire, c'est le sa-
disme de la loi – ceci non pas parce que Kant serait un sadique secret,
mais parce que de Sade est un kantien secret.31 Voilà que PAULO SI-
QUEIRA souligne qu’il reviendrait au psychanalyste de se tenir rigoureu-
sement au bord qui limite semblant et réel, pour éviter toute confusion
entre le semblant (du réel) et le simulacre, cet objet fantasmatique du
sujet devenu marchandise et promettant une ascension dans le ciel
social, dans un soi-disant « sociel ».32
Pour utiliser une image de ŽIŽEK : Cette vérité sociale et excrémentiel-
le correspond à une toilette devenue folle qui, sans qu'on puisse la
stopper, rejette sa vérité excrémentielle retour à la surface.33 Ce ne
sont pas les excréments évidents qui sont mon sujet, mais le trou lui-
même, ce vide topologique, ce surplus du réel. En d'autres termes :
Autant on pouvait vivre auparavant avec la loi indéterminée, autant la
contradiction évidente du réel et de la réalité, cette indétermination
dissimulée et offensive du nouveau est précaire.
Le ‹ comme si › de cette surface obscène serait, nous explique LACAN,
une sorte d’imitation extérieure sans rapport aux signifiants.34 Des lois
alors comme une texture vide de sens ? Mais non – le fictif, en effet,
n’est pas par essence trompeur. Ceci déjà parce que toute vérité a une
structure de fiction. C'est le moment qui nous renvoie à la vérité que
le roi est nu35, qu’il y a inévitablement un malaise dans la civilisa-
tion.36 Il s'agit de l'illusion ou de l'auto-illusion
o qu’une culture pourrait perfectionner l'humanité,
o que les lois peuvent améliorer la vie collective,
o que liberté serait un atout inconditionnel,
o que ce support fantasmatique de notre manque-à-être passe ina-
perçu.
Tel pur semblant est un placebo aussi naïf que non dialectique. C'est
donc de l'avenir de cette illusion37 qu'il s'agit, des options d'une levée
des interdits de penser et d’une éducation à la réalité.

31
Žižek, S. 1999. Liebe Deinen Nächsten? Nein, Danke! Die Sackgasse des Sozia-
len in der Postmoderne (p. 29). Berlin : Volk und Welt.
32
Siqueira, P. 2012. Socielo. AMP - Association Mondiale de Psychanalyse (Éd.).
2013. L’ordre symbolique au XXIe siècle (pp. 356-358). Paris : ECF.
33
Žižek, S. 2018. Disparitäten (p. 193). Darmstadt : WBG.
34
Lacan, J. 1956. L’appel, l’allusion. Lacan, J. 1981. Le Séminaire, livre III : Les psy-
choses (pp. 281-291, ici p. 285). Paris : Seuil.
35
Lacan, J. 1959. Notre programme. Lacan, J. 1986. Le Séminaire, livre VII : L’éthi-
que de la psychanalyse (pp. 9-24, ici pp. 21-23). Paris : Seuil.
36
Freud, S. 1930. Das Unbehagen in der Kultur. Freud, S. 1999. Gesammelte Wer-
ke, tome XIV : Werke aus den Jahren 1925-1931 (pp. 419-506). Frankfurt am Main :
Fischer.
37
Freud, S. 1927. Die Zukunft einer Illusion. Freud, S. 1999. Gesammelte Werke,
tome XIV : Werke aus den Jahren 1925-1931 (pp. 323-380). Frankfurt am Main : Fi-
scher.
Kobbé:Qui danse avec la loi (documentation CEDEP 2023) 7 / 12

alors – poursuit FINZEN – la ‹ normalité › fonctionne comme une, sinon


comme la catégorie sauvage en psychiatrie et en société.16 Malheu-
reusement, note GEORGES DEVEREUX, malheureusement dans certains
cas, c'est justement l'utilité évidente de certaines procédures scientifi-
ques qui facilite la dissimulation de leurs fonctions défensives.17
Avec PIERRE BOURDIEU, on pourrait constater qu'une telle pratique de
classification contribue,
o en surveillant les processus de normalisation,
o en transférant les situations sociales problématiques dans son sys-
tème de classification,
o en les classant en tant que troubles en vertu de son pouvoir d'inter-
prétation,
qu'elle contribue au maintien de l'inégalité et participe à l'exclusion so-
ciale des marginalisés. Elle se met ainsi au service des groupes privi-
légiés qui ont pu imposer leurs normes comme socialement contrai-
gnantes dans le jeu de la vérité.18
Ce n'est pas par hasard que MICHEL FOUCAULT joue avec les interfé-
rences entre ‹ infâme › et ‹ infime ›.19
Avec PIERRE LEGENDRE, nous trouvons la référence fondatrice et les
rapports entre sujet de droit – loi – institution psy – et société complè-
tement obscurcis par ce qu’il appelle un psychologisme managérial.20
Avec JACQUES LACAN, une digression dans la théorie des symboles le
montre clairement : Si l'on écrit l'autre social désigné par le mathème
comme ( )social, il devient évident, que tout autre social doit être com-
pris comme asocial et inversement.21
Que reste-t-il de tout cela ? Que révèlent ces digressions sur les ten-
dances défensives de l'esprit du temps, les cycles de la politique cri-
minelle, les effets des lois de placement actualisées et de la discrimi-
nation classificatoire ? Dans un abrégé de ces ›mesures d’internement,
de traitement et de sécurité‹, je concluais un rapport de 1994 en disant
que le temps des réformes serait révolu. Une analyse ultérieure, plus
tard lors d’un séminaire du CEDEP, s'est interrogée sur le caractère de
simulacre de nombreuses mesures, sur l’impact dialectique négatif
d'un ‹ comme si ›.
Pour aujourd'hui, je serai laconique. Ce que l'on trouve, à y regarder
de près, c'est un discours stratégique et idéologique du législatif com-
16
Finzen, A. 2018. Normalität : die ungezähmte Kategorie in Psychiatrie und Gesell-
schaft. Köln : Psychiatrie-Verlag.
17
Devereux, G. 2012. De l'angoisse à la méthode dans les sciences du comporte-
ment (p. 127). Paris : Flammarion.
18
Böning, A. 2023. Pathologisierung des Sozialen. Antisoziale Persönlichkeitsstö-
rung im Kontext von Praxeologie, Subjektivierung und Herrschaftskritik. Fabricius, D.
& Kobbé, U. (Éds.). 2023. asozial – dissozial – antisozial. Wider die Politik der Aus-
grenzung (pp. 65-74). Lengerich : Pabst.
19
Foucault, M. 1977. La vie des hommes infâmes. Les Cahiers du chemin, 29, 12-29.
20
Legendre, P. 1982. Paroles poétiques échappées du texte. Legendre, P. 1982.
Leçons sur la communication industrielle (pp. 204-213, ici p. 209). Paris : Seuil.
21
Kobbé, U. 2023. ( )social: Psychosphären im Gegenlicht. Konjekturale Modelle der
strukturalen Psychoanalyse. Fabricius, D. & Kobbé, U. (Éds.). 2023. asozial – disso-
zial – antisozial. Wider die Politik der Ausgrenzung (pp. 197-223). Lengerich : Pabst.
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du droit par l'indication suivante :


« Lorsque la philosophie peint sa grisaille dans la grisaille, on ne
peut pas rajeunir cette manifestation avec du gris sur du gris,
mais seulement la connaître. Ce n'est qu'au début du crépus-
cule que la chouette de Minerve prend son vol. »46
Nous voilà…

46
Hegel, G.W.H. 1820/21. Vorrede. Hegel, G.W.H. 2017. Grundlinien der Philosophie
des Rechts (pp. 5-17, ici p. 17). Frankfurt am Main : Suhrkamp/Holzinger.

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