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COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR 1

La famille et le phénomène de consommation

Ecole des Hautes Etudes Commerciales

HEC ALGER

MODULE : Comportement du consommateur

EXPOSE :
Thème :

« La famille et le phénomène de


consommation »
Préparé par :

Mme Hachemi Nadia

1ère année magister

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COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR 2
La famille et le phénomène de consommation

SOMMAIRE :

Introduction

1- Définition de la famille
2- Différence entre famille et ménage (foyer) :

 La famille en tant que concept du marketing :


 La famille en tant que lieu de consommation :
 La famille en tant que productrice de symboles 

3- La famille d’origine et la famille actuelle (de procréation) :

4- Les types de familles :


a) Selon Leur structure ;
b) Selon leur harmonie ;
c) Selon leur orientation ;
d) Selon leur but

5- Cycle de vie familial


 Les limites du concept de cycle de vie 

6- Les fonctions de la famille 


7- Le processus de prise de décision dans la famille :

Conclusion

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La famille et le phénomène de consommation

Introduction :

Le marketing vise à influencer le client mais pour l’influencer il faut encore comprendre,
expliquer, et prévoir son comportement. L’étude du comportement du consommateur
n’existe pas en tant qu’une discipline isolée, elle s’appuie sur diverses disciplines telles
que : l’économie, la psychologie, la sociologie, la psychologie sociale et l’anthropologie
culturelle, c’est ce qui fait à la fois sa richesse et sa complexité.

1- L’approche économique : Etudie comment le consommateur dépense t’il ses


ressources financières. Sa principale faiblesse est qu’elle considère que l’individu
se comporte de façon rationnelle, ce qui n’est pas toujours le cas.
2- L’approche psychologique : permet de comprendre le pourquoi du comportement
des individus dans un contexte de consommation. Grace aux études de :
 Perceptions, besoins et motivations ;
 Attitudes ;
 Personnalité et image de soi.
3- L’approche sociologique : Etudie l’environnement social qui influence le
consommateur1 :
 Famille ;
 Classe sociale ;
 Style de vie ;
 Groupe d’amis ;
4- L’approche anthropologique : à l’origine, l’anthropologie s’inscrit dans une
démarche d’inventaire, il s’agit en effet de décrire une société ou un groupe social à
partir de son organisation géographique, politique, ses techniques, ses pratiques
culturelles et religieuses et économique. 2

1
Paul van vracem.,Martinr janssens, « Comportement du consommateur ;facteurs d’influence externes, famille
groupes culture edition DE BOECK 1994 ;

2
Richard Ladwein, Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2ième édition, Economica,
Paris. 2003, P 18
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La famille et le phénomène de consommation

FIGURE 1  : les ancrages théoriques du comportement du


consommateur

Source : Richard Ladwein, Le comportement du consommateur


et de l’acheteur, 2ième édition, Economica, Paris. 2003, P 18

Nous nous intéressons dans cet exposé aux variables sociologiques de l’étude du
comportement et plus particulièrement à :

« La famille et le phénomène de consommation »

La famille est un élément très important dans notre vie. En effet, ce sont les membres qui
nous entourent dans chaque événement de notre apprentissage et sont des personnes qui
ont une grande influence sur nos actes.

En fonction de cela, les responsables commerciaux et marketing des grandes entreprises


et les agences de publicité doivent prendre en considération le fait que nous sommes
plusieurs à utiliser un produit et donc avoir tout un pouvoir de décision sur l’achat.

1. Définition de la famille :
 Art 2 et 3 du Code de la famille algérien : « la famille est la cellule de base de
la société, elle se compose de personnes unies par les liens de mariage et

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La famille et le phénomène de consommation

par les liens de parenté ». « la famille repose dans son mode de vie, sur
l’union, la solidarité, la bonne entente, la saine éducation, la bonne
moralité et l’élimination des maux sociaux ».

Si l’on recherche une définition synthétique, on peut définir la famille comme : « Toute
association de deux personnes ou plus liées entre elles par des liens de consentement
mutuel, par la naissance, l’adoption ou le placement et qui ensembles assument la
responsabilité de diverses combinaisons de certains des éléments suivants :

- Entretien matériel et soin des membres du groupe :


- Ajout de nouveaux membres par la procréation ou l’adoption ;
- Socialisation des enfants ;
- Contrôle social des membres ;
- Production, consommation et distribution de biens et de services ;
- Satisfaction des besoins affectifs ».1
(INSTITUT VANIER DE LA FAMILLE)

Derrière cette définition de profile une certaine conception des rô les qu’a à assumer
chacun des parents pour être « un bon père de famille », ou « une bonne mère de famille ».

Encore une fois, cette conception assez traditionnelle, n’est pas indépendante d’un certain
contexte culturel. De façon générale, on attend des parents qu’ils prennent soin de leurs
enfants : qu’ils les nourrissent, les protègent, leur procurent un toit, veillent sur leur
santé, les soignent le cas échéant et leur témoignent des marques d’affection. La définition
proposée fait également référence au rô le d’éducateurs.

 La famille et le ménage (le foyer) :

La famille est aussi appelée ménage (foyer), or, tous les ménages ne sont pas des familles,
il y a donc lieu de distinguer les deux concepts.

Le ménage ou le foyer est une unité d’habitation et de vie dont le concept remonte a très
loin puisqu’il désignait dans l’antiquité les feux pour la cuisine et le chauffage, autours
desquels on construisait les lieux d’habitation et qu’on recensait. A l’époque des romains

1
Balloffet Pierre boulaire Christèle : Comportement du consommateur, 2ème édition, Chenelière éducation,
Canada, 2006. P429.
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La famille et le phénomène de consommation

les foyers incluaient les familles étendues ainsi que les esclaves et les servants,
aujourd’hui, on entend par foyer ou ménage, aussi bien les célibataires, les couples mariés
et non mariés, ainsi que les familles avec enfants qui vivent sous le même toit.

Le ménage est une notion plus large que celle de famille, puisqu’on ne parlera de famille
que lorsque deux personnes ou plus vivent ensemble, le recensement des ménages inclut
ainsi les célibataires alors que le recensement des familles les exclut.1

 La famille en tant que concept du marketing :


L'analyse des décisions d'achat est l'un des objets principaux de l'étude de marché. Le but est de
recueillir des informations qui nous permettront de concevoir une stratégie de marketing
efficace qui influencera le processus de prise de décision des consommateurs.
La décision individuelle d'achat est influencée par le groupe social auquel l'individu appartient
et parfois même c'est le groupe qui prend la décision. C'est fréquemment le cas des familles et,
pour cette raison, elle est considérée comme une unité séparée lorsqu'on analyse le processus de
prise de décision.
Le but de l'analyse du consommateur « famille » est de découvrir comment ses membres
réagissent et tombent d'accord sur les produits et services achetés à l'usage de la famille.
Le concept de famille tel qu'il est utilisé en marketing et dans les études démographiques des
différents pays a des significations différentes..

1
J Lendrevie, Lévy, Lindon ; Théorie et pratique du marketing MERCATOR 7ème édition Dalloz.
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ré COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR
La famille et le phénomène de consommation

Figure 2: principaux critères de segmentation pour les marchés de grande


consommation

Source : Adapté de Philip Kotler, Kevin Keller, Delphine manceau, Bernard Dubois:
Marketing management, 13ème édition ,Pearson éducation, France 2009. P278.

 La famille en tant que lieu de consommation :


L’étude de la famille en tant que lieu ou unité de consommation peut être considérée sous
l’angle de deux approches principales. Selon la première de ces approches, la dynamique
familiale en matière de consommation et de décision doit s’analyser comme un tout. La famille
ou le ménage apparait alors comme une unité de consommation en soi. On s’intéresse aux bien
et services qu’elle consomme en tant qu’entité globale. Les approches économiques globales de
l’achat familial ou celles qui sont liées au cycle de vie de la famille, s’apparentent souvent à ce
premier type d’approche. On peut aussi chercher à dissocier les biens et services consommé par
toute la famille (p. ex., un équipement électronique, une voiture, une maison, la location d’un
chalet pour les vacances, un repas au restaurant ou une journée dans un parc d’attractions), des
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La famille et le phénomène de consommation

biens et services consommés par chacun des membres de la famille (P. ex., des vêtements ou
des magazines lus chacun d’aux). Bien entendu, ce que chacun consomme, tant à l’intérieur
qu’a l’extérieur du foyer, ce que chacun dit et fait peut avoir une influence sur la consommation
et les décisions prises à titre individuel par les autres membres de la famille. C’est précisément
là l’objet de la seconde approche qui, plutôt que de considérer le comportement de la famille au
seul niveau agrégé, s’attache à mieux comprendre les multiples interactions s’exerçant entre les
membres de la famille. La cellule familiale est alors vue comme un milieu privilégié
d’échanges, un creuset où il devient possible d’observer le jeu des influences de chacun des
personnes qui la composent sur le processus de consommation.

 La famille en tant que productrice de symboles :


Il est intéressant de remarquer combien la famille est un milieu propice à la production – ou
reproduction – de cette dimension symbolique, par exemple au moment des différentes
réunions familiales qui sont aussi des occasions de consommation. On peut notamment penser
ici à certains rituels tels que les anniversaires et les fêtes religieuses. Le noël au Québec,
l’action de grâce aux Etats-unis où la fête de l’Aid El Adha chez la communauté musulmane
sont autant d’occasions de se retrouver. Ces réunions contribuent également à la construction,
la préservation ou la confirmation de l’identité familiale, en lui permettant de s’affirmer à la
fois en tant que groupe distinct et partie d’un ensemble social ou culturel plus large. Ces
occasions s’accompagnent bien entendu, de multiples achats, en particulier dans les domaines
suivants :
 produits alimentaires ;
 articles de décoration ;
 cadeaux ;
 services de télécommunication et de transport1 ;

2. La famille d’origine et la famille actuelle (de procréation)  :

On distingue généralement deux types de cellule familiale :

Famille d’origine :

1
Balloffet Pierre boulaire Christèle : Comportement du consommateur, 2ème édition, Chenelière éducation,
Canada, 2006. P429.
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La famille et le phénomène de consommation

Il s’agit d’un groupe formé par les pères, mères, frères et sœurs d’une personne : c’est la
famille « dans laquelle l’individu à été élevé et éduqué  ».1 L’individu y acquiert les
attitudes mentales envers la religion, la politique, l’économie… Même lorsqu’il a quitté le
nid familial, l’individu subit toujours l’influence plus ou moins consciente de ses parents
dans ses décisions d’achat, car il a souvent tendance à rester fidèle aux modèles observés
et aux habitudes acquises durant l’enfance et l’adolescence

Famille actuelle :

Egalement appelé famille de procréation, la famille actuelle est formée par le mari de ses
enfants, c’est la famille « nucléaire » fondée et engendrée par l’individu c’est elle qui
influence la plus profonde et la plus durable, sur les attitudes, les opinions et les valeurs.

Le passage de la première famille à la seconde se fait généralement sans transition mais


n’est toutefois pas dénué de conséquences. La création de la nouvelle famille entraine un
nid vide dans celle des parents et modifie donc leur consommation, d’autre part, la
nouvelle famille se lance aussi dans la consommation. 2

3. Les types de familles :

Le terme famille recouvre un ensemble de réalités parfois bien différentes. Ainsi,


plusieurs classifications existent selon les critères suivants :

e) Leur structure ;
f) L’harmonie ;
g) Leur orientation ;
h) Leur but.

a) Les familles et leur structure :

On distingue la famille Nucléaire, étendue et fraternelle.

1
Willems E, dictionnaire de sociologie, librairie Marcel Rivière et Cie, Paris P96.
2
Paul Van Vracem, Martine Janssens Umflat ; Comportement du consommateur, facteurs d’influence externe ;
Famille, Groupes, Culture, Economie et entreprise. Edition De Boerck Westmael 1994 .
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La famille et le phénomène de consommation

 La famille nucléaire : Fort répandue dans notre société, cette famille est
constituée du mari, de la femme et des enfants. Elle est aussi dénommée famille
restreinte. Le monde de la publicité y fait souvent référence.
 La famille Etendue : parfois appelée grande famille ou famille composée, la famille
étendue est un groupe formé de plusieurs particulières ou nucléaires résidant
sous le même toit ou dans une agglomération de maisons plus petites. Les
familles particulières représentent en général différentes générations.
 La grande famille fraternelle : il s’agit d’une grande famille, formée par deux ou
plusieurs frères, leurs femmes et leurs enfants. le lien commun de ce groupe est le
rapport de consanguinité entre les frères.

 Des frontières familiales mouvantes :


Au delà des chiffres, il importe de retenir que la famille n’est pas seulement un
conglomérat ou un regroupement d’individus, la famille est un système complexe qui relie
à diverses degrés de parenté (parents grands parents , frères et sœurs, oncles et tantes
etc …) ou de proximité (membres par alliance, parrains, marraines, amis voisins, etc…) un
ensemble de personnes qui peut s’avérer assez vaste, la figure N°1 représente sous la
forme de cercle concentrique diverses couches autours desquelles s’organise la vie en
famille , on trouve dans la première couche ou le premier cerce le nouveau de famille
proprement dit. Ce noyau est formé des parents et des enfants s’il yen a, ce premier cercle
constitue ce qu’on nomme souvent la famille nucléaire, si l’on ajoute à ce cercle les
personnes dont le lien de parenté est très étroit (grands parents, frères et sœurs, oncles et
tantes). On définit un milieu familial plus large, d’autres cercles familiaux peuvent être
tracés au delà de ces deux premiers noyaux. Plus on s’éloigne du premier cercle plus la
proximité des liens de parenté tendent à s’atténuer pour finir par englober l’ensemble des
personnes qui se trouvent associés intimement au groupe familial, parfois en dehors de
tout lien de parenté, même par alliance.
Moins centrées sur les valeurs de préoccupation religieuse, la famille actuelle tend de plus
en plus à se redéfinir autours du partage ou de l’expression affective, et à s’accommoder
d’une certaine indépendance de ses membres, il semble ainsi qu’on passe
progressivement d’une famille subie à une famille choisie, occasion de diverses
rencontres et retrouvailles, mais dégagée l’obligation stricte, même si il est vrais que, au

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La famille et le phénomène de consommation

sein de certaines communautés culturelles, la définition et les rô les traditionnels de la


famille sont plus marqués1.

Figure N°3 : Un schéma concentrique des espaces familiaux

Famille élargie
Famille nucléaire
Famille fraternelle
(Parents et enfants)

Communauté sociale

(Amis, voisins, collègues)

Source : Balloffet Pierre boulaire Christèle : Comportement du


consommateur, 2ème édition, Chenelière éducation, Canada, 2006. P429.

TABLEAU N°1 : « Evolution du nombre de mariages et de naissances en Algérie »

ANNEE 1990 2000 2007 2008 2009 2010 2011

Nombre de
Mariages 149 345 177 548 325 485 331 190 341 321 344 819 369 031
Nombre de
Naissances 775 000 589 000 783 000 817 000 849 000 888 000 910 000

Source : Office National de statistiques : Démographie Algérienne 2011.

1
Balloffet Pierre boulaire Christèle : Comportement du consommateur, 2ème édition, Chenelière éducation,
Canada, 2006. P429.

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La famille et le phénomène de consommation

Figure N°4 : Evolution du Nombre de Naissances en algérie


1,000,000
900,000
800,000
700,000
600,000 Nombre de Naissances
500,000
400,000
300,000
200,000
100,000
0
1990 2000 2007 2008 2009 2010 2011

Figure N°5 : Evolution du nombre de mariages en algerie

400,000
350,000
300,000
250,000
200,000
150,000 Nombre de
100,000 Mariages
50,000
0
1990 2000 2007 2008 2009 2010 2011

Source : Office National de statistiques : Démographie Algérienne 2011.

Remarque :

En 2006, 70 % des familles algériennes sont de nature nucléaire1, alors qu’en 1977,
celle-ci représentait 51.4 % de l’ensemble2.

b) La famille et l’harmonie :

Une famille harmonieuse est organisée en tant qu’unité, chaque membre y connait sa
place et les décisions y sont prises après concertation. Selon le degré d’harmonie et
d’intégration de chacun de ses membres, on peut distinguer quatre types de famille.

1
http://www.educ-egal.org/upload/Doc_127_Alg%C3%A9rie.pdf (Le14/12/2012 à 18:35)
22
KHALDOUN, (Hamid), KOUIDRI (Mohamed) : Famille et démographie en Algérie, CENEAP, Alger, Mai 1999.

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La famille et le phénomène de consommation

 La famille harmonieuse intégrée : ce type de famille est proche de l’idéal, elle est
très démocrate et fait des compromis ; les membres admettent les avis des autres
s’ils sont plus sérieux…
 La famille harmonieuse non intégrée : famille sentimentale, elle se caractérise par
son manque d’organisation et son individualisme.
 La famille non harmonieuse intégrée : cette famille montre peu d’affection ;
l’homme et la femme ont peu de choses en commun ; l’unité peut être due
éventuellement aux sentiments communs que les parents portent à leurs
enfants.il n’y a règne qu’une unité apparente. Ce type de famille et appelé
traditionnellement « famille moderne ».
Les fonctions familiales sont unifiés sont unifiées mais il n’y a pas de sentiments
en commun.les achats du ménage sont faits en commun à l’exception toutefois de
ce qui se rapporte à l’individu (vêtements…).
 La famille non harmonieuse non intégrée : ces familles ne durent pas très
longtemps puisqu’elles n’on rien qui les relie.

c) Les familles et leur orientation :


Il est également possible de classer les familles selon l’orientation qu’elles on prise
et qui domine dans leur fonctionnement.

 La famille orientée vars l’unité familiale : cette famille se caractérise par la


focalisation des intérêts sur les enfants. Dans ce genre de famille, la femme ne
travaille généralement pas, elle s’occupe de ses enfants.
On constate toutefois une certaine évolution de ce type de famille, en effet, on a
assisté ces dernières années à un accroissement de l’activité économique féminine
et plus particulièrement parmi les femmes mariées ayant un ou deux enfants.
Nombreuses sont devenues les femmes faisant le choix de se consacrer à
l’éducation de leurs enfants mais de manière temporaire. Celles-ci on en effet
adopté la possibilité d’avoir une activité professionnelle en marge de leur rô le de
mère de famille.
 La famille orientée vers la profession : le principal souci de ce type de famille
réside dans la réussite professionnelle. La majorité du temps et de l’argent y sont
consacrés. La famille proprement dite y est délaissée.

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La famille et le phénomène de consommation

 La famille orientée vers la consommation : l’objectif fixé par cette famille est
généralement d’atteindre un niveau de vie matériellement élevé, comme avoir une
maison de prestige, faire des voyages.
 La famille orientée vers une combinaison des trois orientations : chaque famille est
plus ou moins orientée vers l’une ou l’autre possibilité. En fonction des
combinaisons, plusieurs types de famille existent :
- Orientation : famille - profession ;
- Orientation : Famille - consommation ;
- Orientation : Famille - profession - consommation.
Dans ces combinaisons, il est possible qu’une orientation domine.

d) Les familles et leur but :

Les buts que poursuit une famille peuvent être différemment influencés.

 La famille dont les buts sont influencés par la société : dans cette famille, une
importance particulière est accordée à l’éducation des enfants, au fait de les
nourrir et de les vêtir, à l’absence de cruauté, à l’adhésion à une certaine morale
ainsi qu’a la religion admise par la société.
 La famille dont les buts sont influencés par l’individu : les aspirations individuelles
telles que le désir de statut, d’une meilleure habitation sont au premier plan.
L’individu travaille parfois très dur pour atteindre ces buts qui sont souvent
associés à un ou plusieurs produits comme la voiture.
 La famille dont les buts sont influencés par l’ensemble de la famille : cette famille
se caractérise par un certain consensus notamment au niveau des vacances ou des
achats comme celui d’une maison, de meubles.1

4. Le cycle de vie familial :

Au delà d’une distinction entre différents types de famille, la définition des groupes familiaux est
difficilement envisageable sans que soit prise en compte de leur évolution au fils du temps. Le
concept de cycle de vie familial à été mis au point au début du 20ème siècle par Benjamin

1
Paul Van Vracem, Martine Janssens Umflat ; Comportement du consommateur, facteurs d’influence externe ;
Famille, Groupes, Culture, Economie et entreprise. Edition De Boerck Westmael 1994 .

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La famille et le phénomène de consommation

Rowentree1, et il permet de rendre compte de cette dynamique de la vie familiale. A l’image de


celui d’un produit, ce cycle de vie à surtout valeur métaphore, il s’agit d’une représentation
commode et utile de la construction de la cellule familiale au moyen d’un certain nombre de
stades. Outre le vocable « stade », on peut désigner les diverses formes prises par la famille par les
termes catégories ou étapes.2

Le cycle regroupe plusieurs variables que sont l’â ge, le statut marital, la présence ou l’absence
d’enfants à la maison et l’â ge des enfants, il est traditionnellement composé de plusieurs phases3 :

1. Jeunes célibataires
2. Jeune couple sans enfants ou « union nouvelle »
3. Jeunes parents, on distingue toutefois les jeunes parents avec enfants de moins de 6ans et
les jeunes parents avec enfants de plus de 6ans ou « maisonnée bruyante »
4. Agé marié avec enfants ou « maisonnée active »
5. Agé marié sans enfants dans le foyer ou « nid vide »
6. Vieux seul ou « survivant ».

Selon ce cycle ont tendance à augmenter au moins jusqu'à l’â ge de la retraite, au même temps que
les besoins évoluent, les banquiers font ainsi référence à une période d’investissement au cours de
laquelle la famille prend des crédits à la consommation et constitue un patrimoine immobilier et
boursier ( phase 3 et 4) suivie d’une période où le couple dont les enfants ne vivent plus dans le
foyer, jouit de ce patrimoine et de revenus élevés (phase 5), plus généralement la venue d’n enfant
modifie sensiblement le comportement de ce couple et la nature de leurs besoins .

 Nombreux sont les auteurs à avoir fait des propositions quand au nombre de phases que
comporte un tel cycle, mais quel que soit ce nombre, cette notion intéresse les
responsables marketing au plus haut niveau, car il leur sert de critère de segmentation. En
effet, en fonction du nombre et de l’â ge des membres du foyer, apparaissent des besoins
différents et donc partant de la des produits très spécifiques comme le montrent les
exemples ci-joints :

1
Paul Van Vracem, Martine Janssens Umflat ; Comportement du consommateur, facteurs d’influence externe ;
Famille, Groupes, Culture, Economie et entreprise. Edition De Boerck Westmael 1994 .
2
Balloffet Pierre boulaire Christèle : Comportement du consommateur, 2ème édition, Chenelière éducation,
Canada, 2006. P429.
3
J Lendrevie, Lévy, Lindon ; Théorie et pratique du marketing MERCATOR 7 ème édition Dalloz.
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La famille et le phénomène de consommation

TABLEAU N°2 : « le cycle de vie familial et le comportement d’achat »

Phase du cycle Revenu Consommation

1. Célibataire Modeste Vêtements, boissons, loisirs


2. Jeunes mariés sans enfants Plus élevé Biens durables, loisirs
3. Adultes mariés avec enfants En baisse Logements, jouets, médicaments
4. Adultes mariés avec enfants
En hausse Education, sport, mobilier de luxe
de plus de 6 ans
5. Couples âgés avec enfants à
Stable Seconde voiture, éducation
charge
6. Couples âgés sans enfants à
Le plus élevé Voyages, loisirs, résidence, retraite
charge
7. Survivant En baisse Loisirs, santé, sécurité
Source : Kotler ph., DuboisB., Marketing management, analyse
planification et contrôle, publi-union, Paris 1986,P186

FIGURE N°6 : « Le schéma de cycle de vie familiale »

Célibataires Union Nouvelle Maisonnée Maisonnée Nid vide survivants


bruyante Active

- Produits et - produits /activités - Immobilier - Vacances - Activités de - Services de


activités de de loisirs - Ameublement familiales loisirs et santé
loisirs - Voyages - Gros - Restauration voyages - Logements
- Produits - Repas et électroménagers rapide - Repas et - Services à
électroniques réception - Produits pour - Education réception domicile
- Petits - Petit enfants - Transport - Produits de - restaurants
électroménagers ameublement - Services - Services loisirs
- Articles de mode financiers et légaux - Bijouterie et
- automobile assurances cosmétique
- Services de santé - rénovation

Source : R.E. Wilkes, “household life- cycle stages, transitions, and products expenditures”, journal of customer
research, 22 juin 27-42, 1995 W.L. Wilkie définit neuf stades dans le cycle de vie familial comme suit 1:

1
WILKIE W.L., 1990, Consumer Behavior, John Wilkie & Sons Press, New York, p. 482
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COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR 17
La famille et le phénomène de consommation

1. Le stade du célibataire : un jeune vivant seul. A ce moment-là , le revenu est


relativement réduit et le consommateur vient juste de débuter sa carrière. Pourtant,
les individus appartenant à ce groupe dépensent leurs revenus pour le divertissement
et des produits à la dernière mode (voitures, voyages de loisirs, vêtements etc.). De
plus, ils sont très réceptifs aux nouveaux produits.
Par exemple dans une étude portant sur les célibataires, on observe des
comportements de consommation qui sont différents de ceux des personnes vivant en
couple, comparativement aux individus vivants en couple, on observe que les
célibataires sont plus enclins à rechercher de la variété, à prendre des risques lors de
leurs achats à être plus innovants, ou encor sont moins sensibles aux prix. D’une
manière générale, ces caractéristiques sont plus accentuées pour les individus qui
sont célibataires par choix, comparativement à ceux qui subissent leur célibat.1

2. Les couples de nouveaux mariés. Ces couples sont jeunes et n'ont pas encore
d'enfants. Le mari et la femme ont de grandes chances de travailler tous les deux, par
conséquent leur revenu total est plus élevé que celui d'un célibataire. Le schéma de
leurs dépenses est similaire au schéma d'un célibataire, bien que les raisons pour
lesquelles ils essayent de nouveaux produits sont plutô t de nature pratiques que liées à
la mode. De plus, ils sont plutô t enclins à acheter des biens durables parce que leur
situation familiale est plus stable et ils regardent plus vers l'avenir.
3. Le « nid complet » I : un jeune couple avec des enfants de moins de six ans. Dès
l'arrivée du premier-né, de nouveaux produits viennent s'ajouter sur la liste d'achats :
des meubles pour bébés, de la nourriture, des produits pharmaceutiques etc. Ce type
de famille opère maintenant sur un marché qui est totalement nouveau pour elle. La
publicité est particulièrement importante comme source d'informations qui guidera
ces nouveaux consommateurs dans le choix des produits et des marques.
4. Le « nid complet » II : un jeune couple avec des enfants de plus de six ans. Les enfants
ayant grandi, ils n'ont plus besoin de produits pour petits enfants, mais de produits
pour enfants d'â ge scolaire. Ces familles ont une expérience plus grande concernant les
achats, et elles sont moins influencées par la publicité. Elles commencent à acheter des

1
Richard Ladwein, Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2ième édition, Economica, Paris.
2003, P 83

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paquets familiaux. Leurs enfants commencent à jouer un rô le actif dans la prise des
décisions, en formulant des demandes et des préférences.
5. Le « nid complet » III : un couple vers la cinquantaine ayant des enfants qui vivent
encore à la maison. A ce stade, la famille est assez solidement organisée. Généralement,
ces familles dépensent une bonne partie de leurs revenus dans des biens durables (qui
remplacent les produits obsolètes), quelques articles de luxe et pour l'éducation de
leurs enfants.
6. « Le nid vide » I : des couples actifs (qui travaillent) et dont les enfants ont quitté le
foyer. A ce moment-là , la situation financière et le style de vie de la famille sont assez
confortables parce que la taille de la famille a diminué. Ce groupe n'est pas très
influencé par l'apparition de nouveaux produits et dépense une grande partie de son
revenu dans des articles de luxe et divertissement (voitures, voyages de vacances, etc.).
7. « Le nid vide » II : des couples à la retraite et dont les enfants ont quitté le foyer
familial. Le revenu de la famille décroît alors brusquement. Le facteur « coû t » devient
maintenant extrêmement important et les décisions d'achat deviennent plus
rationnelles. Les dépenses médicales et pharmaceutiques augmentent et si le couple
n'est pas le propriétaire d'une maison, il doit déménager dans un appartement plus
petit et confortable. A ce moment de leurs vies, les consommateurs sont plus réceptifs
qu'avant aux messages des médias.
8. Le solitaire encore actif: une personne qui vit seule mais qui travaille encore.
Généralement, cette personne gagne suffisamment pour avoir un style de vie
confortable. Ses habitudes concernant l'achat sont similaires à celles des couples actifs.
9. Le solitaire retraité : une personne à la retraite qui vit seule. Comme chez les couples
à la retraite, le revenu de cette personne a baissé brusquement et les décisions d'achat
sont rationnelles et prudentes.

En dépit de son indéniable intérêt, le cycle de vie, tel qu’il nous est présenté jusqu’ici, à
pris de l’â ge et accuse un certain retard par rapport à la réalité. Dans la plupart des
conceptions traditionnelles, le cycle de vie familial ne débute qu’avec le mariage, se
déroule avec la naissance des enfants et leur éducation, se poursuit par la période post-
parentale et la retraite du père pour s’achever à la mort. Cette façon de voir les choses
élimine de facto tout comportement déviant comme l’union libre, les couples sans enfants

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La famille et le phénomène de consommation

ou encore les divorcés. Ces phénomènes, on le sait, sont à des niveaux différents, selon les
pays et les classes sociales, en augmentation et rendent donc caduque toute théorie se
refusant d’intégrer de nouvelles donnes. De nouveaux modèles ont depuis été proposés
dont celui de Murphy et Staple1, qui tient compte de l’importance du divorce, même si
dans sa conception, il fait encor débuter traditionnellement le cycle de vie familial par le
mariage.

Figure N°7 : Cycle de vie familial « Modèle de Murphy et Staple »

Divorcés d’âge mur sans enfants

Jeunes Couples d’âge mur sans enfants


divorcés sans
enfants

Jeunes Jeunes Jeunes Couple Couples Couples Personnes


célibataires mariés mariés d’âge d’âge âgés seules
sans avec mûr avec mûr sans âgées
enfants enfants enfants enfants

Jeunes Divorcés Divorcés


divorcés d’âge d’âge mûr
avec mûr sans sans enfants
enfants enfants à charge

Source : Dubois B., Comprendre le consommateur, Dalloz, Paris, 1990, P115

5. Les limites du concept de cycle de vie :

Le cycle de vie familial est une approche statistique intéressante mais réductrice :

- Premièrement la dynamique des évolutions n’est pas prise en compte : on range


telle famille dans telle catégorie sans se préoccuper de son « histoire de vie ». Ainsi,
la catégorie des vieux couples comprends a la fois des célibataires mariés sur le
tard, des couples mariés depuis longtemps mais qui n’ont jamais eu d’enfants, et
des ayant eu des enfants qui ont désormais quitté le domicile parental. On peut
être sur que ces trois « vieux couples » n’auront pas les mêmes comportements de
1
Dubois B., Comprendre le consommateur, Dalloz, Paris, 1990, P115
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consommation. De même la catégorie familiale ne permet pas non plus de rendre


compte des projets d’extension de la famille (comme cette famille qui décide
d’épargner ou de modifier ses pratiques de consommation pour préparer l’arrivée
d’un enfant).

- Deuxièmement, les événements fonctionnent comme des couperets, qui


permettent de définir les catégories précises, mais sans prendre en compte les cas
intermédiaires et les phases de transition. Ainsi dans la réalité, le départ des
enfants est caractérisé par un degré d’autonomie plus ou moins fort, généralement
progressif1 : certains parents paient le loyer. s’occupent du linge et des repas
notamment le week-end. Autrement dit, l’enfant part rarement du jour au
lendemain, ce que laissent pourtant supposer les typologies présentées plus haut.
- On peut également noter que ces typologies ne prennent pas en compte les
mécanismes psychologiques et économiques sous jacents aux événements (départ
des enfants, décès d’un conjoint…). A titre d’exemple, la structure de
consommation d’un individu divorcé – à fortiori s’il a des enfants –sera très
différente selon son niveau de revenu. De même indépendamment des aspects
financiers, le même événement n’aura pas le même impact psychologique dans
toutes les familles. ainsi le départ des enfants peut être vécu d’une façon positive
(plus de temps pour les loisirs, meilleure situation financière…) ou traumatisme 2 ,
selon l’â ge auquel intervient le départ et selon les raison du départ (études
supérieures, entrée dans la vie professionnelle…).

- Par ailleurs, la catégorie familiale ne prend pas en compte les événements qui ne
modifient pas la structure de la famille, mais peuvent avoir un impact important
sur les modes de vie : déménagement, décès des parents ou encor, licenciement. La
même situation objective sera vécue très différemment d’une famille à l’autre et
engendra des conséquences différentes. Ainsi le chô mage entraine une réduction
des dépenses hédoniques qui s’explique autant par une baisse du pouvoir d’achat
que du « vouloir d’achat »- mais parfois une accélération dangereuse des dépenses,
comme une fuite en avant. Par ailleurs le déroulement du cycle de vie familial est
1
Villeneuve Gokalp C, « le départ de chez les parents : définition d’un processus complexe », économie et
statistique, Paris, INSEE, 1997, pp,149-162

2
Villeneuve Gokalp C., 1999, op.cit.
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La famille et le phénomène de consommation

perturbé : le jeune chô meur peut retourner chez ses parents, le couple retarder la
décision d’avoir un enfant, ou même de divorcer.

- Pour finir cette typologie des catégories familiales occulte les liens do solidarité
qui peuvent s’établir entre les foyers. En effet, environ 70% des individus
déclarent aider une autre famille, qu’il s’agisse des enfants, des petits enfants, des
parents, etc.… les aides prend des formes très diverses, plus ou moins monétaires :
dont l’argent, jardinage ou bricolage, ménage entretien du linge ou cuisine, garde
d’enfants1…Ces comportements d’aide modifient les situations, tant sur le plan
subjectif (comme le temps et le revenu disponibles) que sur le plan subjectif
comme l’impression du stress. Par conséquent, les pratiques de consommation
sont transformées.2

Cependant, malgré les limites évoquées ci-dessus, le «cycle de vie familial» reste un
instrument important de la segmentation du marché , La structure de la famille à
travers les différents stades de son cycle de vie est extrêmement importante sur le plan
du marketing parce qu'elle influence directement la conception et le conditionnement du
produit (la stratégie du produit), le choix de l'organe de publicité, le message publicitaire,
la qualité et le prix du produit, le choix des filières de distribution et beaucoup d'autres
problèmes stratégiques.

Ainsi, La catégorie familiale permet d’expliquer un grand nombre de comportements (les


effets de revenu mis à part).
, les études montrent que l’installation dans la vie de couple permet d’accéder à un niveau
de consommation très supérieur, le couple n’ayant besoin que de 1,5 fois le revenu du
célibataire pour atteindre le même niveau de vie. Le couple réalise effectivement des
économies substantielles, le logement, les transports et même l’alimentation. Plus
généralement, la catégorie familiale explique les dépenses pour un grand nombre de
produits et de services. L’évolution des dépenses tend à augmenter fortement avec
l’installation en couple et l’arrivée des enfants, à se stabiliser ensuite, à reprendre avec e
départ des enfants, puis à diminuer en fin de cycle. Toutefois, certaines dépenses

1
Crenner E., « famille je vous aide », INSEE première, février, 631,1999.
2
Denis Darpy, Pierre Volle : comportement du consommateur, concepts et outils, Edition Dunod, Paris, 2003. PP
(276-277).
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croissent continuellement le long du cycle de vie (comme l’équipement, les assurances et


les dépenses de santé), alors que d’autres diminuent.

 Exemple de publicité faisant allusion à la famille :

Cette publicité en est une Française d’EDF soit l’électricité de France. Elle veut nous 
montrer que chacun de nous a besoin et a le droit à son petit ciel bleu. Cette campagne
avait pour but de promouvoir l’énergie solaire grâ ce à EDF.  Pour cela, ils ont décidé de
présenter une jeune fille avec sa maman (Famille monoparentale). De ce fait, chaque
enfant va se sentir associer à cette petite et voudra avoir un sac à dos comme le sien et en
parlera à leurs parents.

6. Les fonctions de la famille :

D’un point de vue sociologique, la famille remplit différentes fonctions1 :


 Le bien être matériel :
Assurer le bien être de tous les membres comme le conjoint ou les enfants est un des
rôles de base que remplit la famille au travers des parents. On constate cependant que la
répartition des rôles visant à assurer ce bien être économique à été largement modifiée

1
Paul Van Vracem, Martine Janssens Umflat ; Comportement du consommateur, facteurs d’influence externe ;
Famille, Groupes, Culture, Economie et entreprise. Edition De Boerck Westmael 1994 .
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ces dernières années. Les femmes travaillant à l’extérieur sont beaucoup plus
nombreuses aujourd’hui et les hommes prennent part aux activités du ménage.
Le rôle économique des enfants à aussi évolué. De nombreux adolescents travaillent
sans pour cela aider financièrement leur famille et se préparent ainsi à leur future
indépendance financière.

 L’assistance psychologique :
Le soutien moral de tous constitue une des autres fonctions de base de la famille
contemporaine. Dans le cas ou la famille ne peut assumer totalement ou partiellement
cette fonction, celle-ci reviendra à un spécialiste comme un psychologue.

 L’adaptation d’un style de vie :

Etablir un style de vie qui soit adapté à toute la famille est une autre fonction
importante, l’éducation, l’expérience, les buts que les époux se sont fixés ensemble ou
séparément déterminent en effet la place accordée à l’instruction ou à la carrière, à la
lecture, à la télévison, au sorties …un des éléments essentiels dans l’établissement du
style de vie est « le facteur temps », celui-ci n’est pas sans conséquence sur la
consommation. Les femmes qui travaillent par exemple ont beaucoup moins de temps à
consacrer aux taches ménagères et sont donc beaucoup plus sensibles aux produits de
commodité comme les plats préparés ou les restaurants fast-food.

 L’éducation des enfants :

L’aspect le plus intéressant dans cette fonction en ce qui nous concerne est celui de la
socialisation du consommateur.
  Au milieu des années 70 a vu la véritable éclosion des recherches sur les enfants
consommateurs avec notamment l’article séminal de Scott Ward (1974)
définissant la socialisation du consommateur comme : « l’ensemble des
processus par lesquels le jeunes acquièrent des aptitudes, des connaissances et
des attitudes pertinentes pour leur fonctionnement en tant qu’agents dans le
marché. 1

1
BALLOFFET(Pierre) et alii : Comportement du consommateur, 2ème édition, Chenelière
éducation, Montréal, 2006, p.428.
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La socialisation des jeunes enfants est aussi une fonction essentielle de la famille, elle
consiste en l’apprentissage de valeurs et de modes de comportement en accord avec la
culture locale.
Ceci comporte aussi bien le développement de la personnalité et des habitudes
vestimentaires, le maintien, le langage…

Nombreuses sont les études à avoir étés consacrées à ce sujet. L’une d’elles à démontré
que les normes de comportement de consommation adaptées par les enfants provenaient
de l’observation des parents agissant comme modèles. Les préadolescents voient leurs
parents agissant comme modèles. Les préadolescents voient en leurs parents leur
principale source d’apprentissage en matière de consommation, poursuivant ce
processus.

La Famille peut exercer son rô le d’agent socialisant de différentes manières.


Ainsi la Famille peut :

1. servir de modèle à l’enfant (apprentissage vicariant) ;

2. communiquer, enseigner assez formellement certaines choses relatives à la


consommation (les prix, la qualité…, la valeur de l’argent). Au niveau des pièces de
monnaie par exemple, ce n’est pas systématiquement celles qui sont les plus
grandes qui ont le plus de valeur comme le pensent les plus jeunes enfants qui se
basent uniquement sur des indicateurs perceptuels (au plus grand au mieux).

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La famille et le phénomène de consommation

3. fournir à l’Enfant l’occasion d’exercer directement certains actes d’achat, de


consommation en l’introduisant d’abord au supermarché, en le laissant s’y rendre seul
plus tard. Une façon très classique par laquelle les parents socialisent leurs enfants en
matière monétaire et économique est au travers de l’argent de poche. Le budget de
l’enfant est constitué de cet argent de poche augmenté de celui acquis par de petits
boulots et des cadeaux reçus. A ce niveau, il est important d’apprendre aux enfants à
opérer des arbitrages en ventilant une somme d’argent en trois postes : les dépenses à
court terme, les dépenses à long terme et l’économie. En un mot, il faut que l’enfant
comprenne que tous les désirs ne peuvent faire l’objet d’une satisfaction instantanée.1

Outre les fonctions développées ci-dessus, la famille en assure encore d’autres telles
que :
 La reproduction,
 La guidance en matière de sexualité,
 La transmission de culture.

 Qui socialise qui dans la famille aujourd’hui ?


En allant plus loin en matière d’acquisition des principes économiques
soulignons que, sur les notions d’achat, de vente, de profit, de revenus de
travail, ce sont les enfants des pays en voie de développement – obligés
d’exercer très jeunes une certaine activité économique – qui paraissent les
mieux informés de ces concepts. Comme indiqué sur le schéma, la socialisation
dont nous venons de parler est la « socialisation classique ». Des chercheurs
1
Derbaix C. et J. Bree (1997), The Impact of Children’s Affective Reactions Elicited by
Commercials on Attitudes toward the Advertisement and the Brand, International Journal
of Research in Marketing, 14, pp. 207-229.
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La famille et le phénomène de consommation

ont mis en évidence l’existence dans le domaine de la consommation d’une


« socialisation inversée » dans laquelle les enfants apprennent à leurs
parents différentes astuces technologiques pour mieux se servir de
l’ordinateur, les informent des films à l’affiche en suggérant déjà un choix, les
incitent à aller au McDonald’s car « ils sont bien trop fatigués en rentrant tous
les deux (le père et la mère) » du boulot que pour commencer à cuisiner.

7. Le processus de prise de décision dans la famille :

Consommer suppose de jouer plusieurs rôles (s’informer, recommander, choisir, payer,


utiliser…). Ces rôles ne sont pas nécessairement joués par la même personne.
Le consommateur fait donc parfois partie d’une équipe de décision, que l’on appelle un « centre
d’achat » : couple, famille, colocataires, groupe d’amis en vacance, service dans une
entreprise…dans le cas ou plusieurs membres participent au processus de communication, soit
les rôles sont répartis entre les membres (comme s’informer avant l’achat), soit les décisions
sont prises collectivement par tous les membres (comme prendre la décision finale ou utiliser
collectivement le produit ou le service).

Beaucoup de produits sont utilisés par plusieurs personnes dans la famille et toutes
ont une influence sur la décision d'achat. Cela rend la prise de décision plus difficile que
lorsqu'elle est individuelle parce que les divers membres ont des attitudes différentes et
jouent des rô les différents dans la décision d'achat.
Les principaux rô les dans la prise de décision dans une famille sont :
- Le veilleur : membre de la famille qui identifie le premier le besoin d'un
certain produit ou service;
- L'informateur : personne qui recueille des informations sur les produits qui
pourraient satisfaire les besoins de la famille;
- L'expert : personne qui étudie les informations sur les différentes marques,
prix et points de vente;
- Le leader d'opinion : membre de la famille dont les opinions ont la plus
grande influence, directe ou indirecte, sur la décision finale ;

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- Le décideur : personne qui prend la décision d'achat. Cette personne peut


être le veilleur ou l'expert et peuvent y être également associés d'autres
membres de la famille ;
- L'acheteur : personne qui met en pratique la décision et qui, généralement,
achète exactement la marque et le type de produit qui fait l'objet de la prise
de décision antérieure.
- Le consommateur : la (les) personne(s) qui utilise(nt) le produit.
Remarque : ces rô les ne sont pas répartis de la même manière dans les différents
types de familles ou dans le même type de famille.

Le tableau N°5 montre les stades caractéristiques de prise de décision et révèle la


distribution des rô les des différents membres de la famille pendant le processus de la
prise de décision.

TABLAU N° 3 : RÔ LES DANS LES DIFFÉ RENTS STADES DE LA PRISE DE DÉ CISION

Rôle DESCRIPTION
Veilleur ou Celui qui fait prendre conscience du besoin et déclenche le
Initiateur processus de consommation
Informateur Celui que recherchent les informations

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Prescripteur
Celui qui donne des conseils et oriente le choix final
(leader d’opinion)
Décideur Celui qui arrete le choix final
Acheteur Celui qui paie, qui supporte les risques financiers
Utilisateur ou
Celui qui consomme ou utilise le produit/service
consommateur
Source : Denis Darpy, Pierre Volle : comportement du
consommateur, concepts et outils, Dunod, Paris 2003.

Les rô les du leader d'opinion et de l'expert dans le processus de la prise de décision


sont les plus significatifs sur le plan des études de marché. Ce sont les personnes qui
établissent les critères (coû t, caractéristiques, style etc.) pour décider quel est le produit
qui satisfait le mieux aux besoins de la famille.
Bien que les différents membres de la famille jouent des rô les différents dans le
processus de la prise de décision, ces rô les peuvent avoir une importance plus ou moins
grande.

FIGURE 8 : Influence dans le couple selon le type de produit

La famille
Source : Richard Ladwein, Le comportement du consommateur et de
l’acheteur, 2ième édition, Economica, Paris. 2003, P 18

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Selon la manière dont les rô les sont répartis entre les membres de la famille, il y a quatre
situations de dominance associées aux différents types de produits. Ici la dominance est
jugée par rapport à la personne qui a la plus grande influence sur les autres membres de
la famille, sur le plan de la prise de décision. Identifier quel est le rô le le plus important
est essentiel pour les stratégies de marketing, puisque l'on identifie ainsi la personne qui
sera la cible du message publicitaire.
La Figure N°8 montre les quatre situations de dominance décrites ci-dessus :
1. La femme domine la décision : c'est le cas pour des produits comme les vêtements, la

nourriture et les produits ménagers en général et ceci reflète le rô le socio-émotionnel


traditionnel.
2. L'homme domine la décision : cette situation est de moins en moins fréquente puisque
la répartition du pouvoir entre les membres d'un couple est plus également répartie.
Beaucoup de décisions instrumentales sont maintenant partagées, ce qui engendre les
situations suivantes :
3. Les décisions autonomes : la décision d'achat est répartie entre les deux membres du
couple, en fonction de la personne qui est intéressée par le type de produit en cause ou
qui est la plus compétente pour prendre la décision d'achat. C'est de plus en plus la
situation du rô le instrumental dans le processus de décision de la famille.
4. Les décisions synchroniques : il s'agit des décisions prises en commun par le couple.
Dans certains cas, les enfants aussi ont un rô le actif dans le processus de décision. Les
décisions synchroniques sont fréquentes lorsqu'il s'agit de produits tels que les vacances,
l'éducation, le divertissement etc.

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FIGURE 9 : L’influence dans la famille pour les produits durables

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En matière de communication au sein de la famille, les études ont dégagé une


typologie des familles faite de quatre segments :
• les Familles laissez-faire où il y a très peu de communication entre parents et
enfants ;
• les Familles protectrices où on insiste sur l’obéissance et l’harmonie sociale, où les
relations sont donc assez verticales laissant peu de place à l’enfant pour exprimer ses
opinions propres ;
• Les Familles consensuelles dans lesquelles l’enfant est encouragé à s’intéresser aux
autres, à développer ses propres points de vue sans troubler la hiérarchie des opinions
et l’harmonie interne ;
• et enfin les familles pluralistes où les relations parents-enfants sont surtout
horizontales et où l’enfant est invité à explorer de nouvelles idées et à les exprimer. Ces
familles encouragent l’ouverture vers l’extérieur, la discussion d’idées sans demander
assujettissement à L’autorité.1

1
Derbaix C. et J. Bree (1997), The Impact of Children’s Affective Reactions, op-cit.
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Conclusion :
L’essentiel à retenir :

 Dans l’élaboration d’une stratégie marketing, les responsables doivent prendre en


compte la nature des interactions existantes dans la famille, en effet, chaque
membre influence l’autre (achats familiaux et individuels), de façon consciente ou
inconsciente, et cette influence dépend de plusieurs facteurs notamment le type de
famille, le type de produit, le cycle de vie familial…etc. 

 La famille nucléaire est aujourd'hui la structure dominante, (le monde de la


publicité y fait souvent référence), mais il ne faut pas négliger le poids d’autres
types : familles monoparentales, familles en union libre, famille recomposée,
famille homosexuelles (dans la communauté occidentale).

 Le cycle de vie familial est un outil de segmentation important, en effet il

influence directement la conception et le conditionnement du produit (la stratégie


du produit), le choix de l'organe de publicité, le message publicitaire, la qualité et
le prix du produit, le choix des filières de distribution et beaucoup d'autres
problèmes stratégiques notamment dans le secteur de l’automobile, l’assurance, le
tourisme, la grande consommation…

 La famille assure plusieurs fonctions notamment la formation de jeunes


consommateurs (les enfants consommateurs)

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Et enfin, la perception du concept « famille » varie d’une société à une autre, selon la
culture, les valeurs, la religion, en effet ces variables sont d’autant plus importants
dans certaines communautés culturelles, la définition et les rô les traditionnels de la
famille sont plus marqués.

Bibliographie :
Ouvrages:

J Lendrevie, Lévy, Lindon ; Théorie et pratique du marketing MERCATOR 7ème édition Dalloz,

paris 2003.

 Philip Kotler, Kevin Keller, Delphine manceau, Bernard Dubois: Marketing


management, 13ème édition ,Pearson éducation, France 2009.

Paul van vracem,Martin Janssens, « Comportement du consommateur ;facteurs



d’influence externes, famille groupes culture edition DE BOECK,1994.

 Denis Darpy, Pierre Volle : comportement du consommateur, concepts et outils,


Edition Dunod, Paris, 2003.

 DUBOIS, (Bernard) : Comprendre le consommateur, édition DALLOZ, 1994.


 Balloffet Pierre boulaire Christèle : Comportement du consommateur, 2 ème édition,
Chenelière éducation, Canada, 2006

 Richard Ladwein, Le comportement du consommateur et de l’acheteur, 2ième


édition, Economica, Paris. 2003
 KHALDOUN, (Hamid), KOUIDRI (Mohamed) : Famille et démographie en Algérie,
CENEAP, Alger, Mai 1999.

Rapports et périodiques :

 Office National de statistiques : Rapport Démographie Algérienne 2011.

 Code de la famille algérien

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La famille et le phénomène de consommation

 Derbaix C. et J. Bree, The Impact of Children’s Affective Reactions Elicited by


Commercials on Attitudes toward the Advertisement and the Brand, International
Journal of Research in Marketing, Belgium, (1997).

Sites internet :

 www.ons.dz
 www.youtube.com

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