Vous êtes sur la page 1sur 8

THEME : La Gestion de le Fraude dans les Entreprises

Noms des exposants :


YANNICK SIMO
CHEIKHOU TRAORE
KHADY SARR
ABDOU KARIM SIDIBE
MOUHAMED FADEL SEYE
YVONNE L. WADE
LAITY NIANG

THEME : La gestion de la fraude dans les entreprises


Introduction :
Toutes les entreprises sont concernées par la fraude et ce, quel que soit leurs tailles ou leurs secteurs
d’activité. Aucune entreprise n’est à l’abri d’une fraude. Les grands scandales financiers qui ont
éclaté dans le monde notamment aux Etats Unis (affaires ENRON, World Com) ont coûté des
centaines de milliards de dollars aux investisseurs mais aussi ébranlé la confiance dans les marchés
financiers du monde entier. A la suite de ces scandales, le législateur a adopté de nouvelles règles : la
loi Sarbanes Oxley Act (SOX) aux Etats Unis (2002) et la Loi sur la Sécurité Financière (LSF) en France
(2003) afin de renforcer la fiabilité de l’information financière.

Selon l’étude PwC publiée en 2014, 37% des entreprises ont déclaré avoir été victimes d’une fraude
dans le monde au cours des vingt-quatre derniers mois. En France, 55% des entreprises ont déclaré
avoir été victimes d’une fraude au cours des vingt-quatre derniers mois. L’étude montre que la
fraude a augmenté de 3 points par rapport à 2011 et de 26 points en France depuis 2009 malgré les
dispositifs de contrôle mis en place.

Toujours d’après PWC (2014), 36% des organisations canadiennes ont déclaré avoir été victimes
d’une fraude et on note une augmentation de 4 points par rapport à l’étude de 2011.

Donc le risque de fraude est très élevé dans les entreprises. Aussi, ce risque est plus élevé dans les
grandes entreprises que dans les petites et moyennes entreprises.

D’après PwC (2014), les fraudes reportées par les entreprises de plus de mille employés s’élèvent à
44% contre 33% pour les entreprises de cent à mille employés et 21% pour les entreprises de moins
de cent employés.
Malgré que tous les secteurs d’activité soient touchés par la fraude, on note dans l’étude publiée en
2014 par PwC que les services financiers sont touchés à hauteur de 49% ainsi que la distribution
pour 49% également.

Section 1 : Définition

L’origine du mot fraude vient du latin fraus ou fraudis et signifie « tort fait à quelqu’un ». La notion
de fraude est très vague et englobe le vol, la corruption, l’escroquerie, les contrefaçons, l’extorsion,
la conspiration, le détournement de fonds, la malversation, la dissimulation, la collusion, etc.

On note plusieurs définitions de la fraude mais nous allons en citer quelques-unes:

Selon l’Institute of Internal Auditors (IIA) la fraude est« tout acte illégal caractérisé par la tromperie,
la dissimulation ou la violation de la confiance sans qu'il y ait eu violence ou menace de violence. Les
fraudes sont perpétrées par des personnes et des organisations afin d'obtenir de l'argent, des biens
ou des services ou de s'assurer un avantage personnel ou commercial ».

Selon la Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes (CNCC), la fraude est un «acte
volontaire commis par une ou plusieurs personnes faisant partie de la Direction ou des employés de
l’entité, ou par des tiers, ayant pour objectif de déroger à des règles ou des procédures prescrites, à
des fins illégitimes, ayant pour conséquence d’altérer les comptes ou encore de dissimuler le non-
respect des textes légaux et réglementaires »

Selon la norme internationale d’audit ISA 240 de l’IFAC relative aux obligations de l’auditeur en
matière de fraude lors d’un audit d’états financiers, la fraude est un « acte intentionnel commis par
un ou plusieurs membres de la direction, par une ou plusieurs personnes constituant le
gouvernement d’entreprise, par un ou plusieurs employés ou tiers à l’entité, impliquant des
manœuvres dolosives dans le but d’obtenir un avantage indu ou illégal.»

Le groupe de travail (IIA, ACFE) propose la définition suivante : «la fraude consiste à tromper
délibérément autrui pour obtenir un bénéfice illégitime, ou pour contourner des obligations légales
ou des règles de l’organisation. Un comportement frauduleux suppose donc un élément factuel et
intentionnel ainsi qu’un procédé de dissimulation de l’agissement non autorisé. »

On distingue, selon la typologie, la fraude interne et la fraude externe.

Selon l’Association of Certified Fraud Examiners (ACFE)*, la fraude interne est :

«L’utilisation de son propre emploi afin de s’enrichir personnellement tout en abusant ou en


détournant délibérément les ressources ou les actifs de l’entreprise». Donc la victime de la fraude
interne serait l’organisation.

La fraude interne peut être commise par les employés ou par le management contre l’entreprise. Le
management peut également commettre une fraude interne et se dire qu’il le fait pour le bien de
l’organisation. On peut citer le cas d’un dirigeant qui maquille les chiffres pour atteindre les objectifs
fixés et qui pense le faire pour l’intérêt de la société.

La fraude externe est celle commise par les fournisseurs, les clients, les partenaires, etc.

La fraude externe bénéficie souvent de complicité à l’interne.

D’après l’étude mondiale publiée par PwC en 2014, dans le monde 56% des fraudes sont d’origines
internes à l’entreprise et 40% d’origine externes.
L’étude canadienne de PwC (2014), montre qu’au Canada, 61% des fraudes sont d’origine internes et
39% d’origine externes.

Toujours d’après PwC (2014), en France la fraude interne représente 60% et la fraude externe
représente 40%.

Les fraudes internes sont donc les plus courantes dans les organisations.

Nous nous intéresserons beaucoup aux fraudes internes dans la présente communication.

Section 2 : Les catégories de fraude les plus fréquentes:

1. Le détournement d’actif : Il consiste en un transfert illégal, de manière directe ou indirecte


Dans la plupart des cas, le détournement d’actif porte sur la trésorerie, mais il peut également
porter sur tout autre actif de l’entreprise.

2. La corruption : C’est un acte par lequel un individu exerce une influence indue (pot-de-vin,
délit d’initié ou conflit d’intérêts, par exemple), lors d’une transaction commerciale, afin d’en
tirer un avantage pour lui-même ou pour quelqu’un d’autre, en violation de ses obligations vis-à-
vis de son employeur ou des droits de quelqu’un d’autre.

3. La fraude comptable: La fraude comptable consiste à manipuler intentionnellement les


comptes de l’entreprise afin d’en donner une image plus flatteuse au destinataire. Cette action
peut ne pas procurer au fraudeur un gain financier personnel.

4. La cybercriminalité : La cybercriminalité est une fraude commise par l’utilisation des


nouvelles technologies de l’information et de la communication notamment Internet. On peut
citer le vol d’informations personnelles telles que les coordonnées bancaires ou le
téléchargement illégal de fichiers.

5. La fraude aux achats : Il s’agit de faire une fausse mise en concurrence des fournisseurs en
vue de respecter la procédure alors que le fournisseur est déjà connu. Il peut également
concerner le fait de favoriser un fournisseur en lui divulguant des informations confidentielles
afin qu’il obtienne le marché.

Section3 : Les facteurs de motivation :


1. Les hommes et la fraude :

-20% de la population est appelée à frauder quel que soit les contrôles mis en places ;

-20% de la population ne fraudera jamais même si vous leur donnez l’opportunité ;

-60% de la population est susceptible de commettre une fraude s’ils ont l’opportunité.

2. Le profil type du fraudeur : Selon l’étude mondiale « Profile of a Fraudster » menée par KPMG
(entre août 2011 et février 2013), 61% des fraudes constatées ont été commises par des fraudeurs
internes à l’entreprise. Le portrait-robot du fraudeur est un collaborateur de sexe masculin âgé de
36 à 55 ans dans 70% des cas et ce dernier travaille dans l’entreprise depuis plus de six ans dans 41%
des cas.

L’étude révèle également que dans 70% des cas, le malfaiteur a agi en collusion avec d’autres
intervenants.
L’étude montre également que 72% des cas de fraude ont été commis pendant une période de un à
cinq ans. Cela démontre qu’il s’écoule un temps entre la perpétration de l’acte frauduleux et sa
découverte par l’organisation victime. Mais, en réalité le profil des fraudeurs reste, difficile à
dessiner.

3. Les signaux d’alerte les plus fréquents: Le fraudeur dissimule les faits ce qui fait qu’il est plus
facile de détecter une erreur qu’une fraude. Mais il existe certains signaux d’alerte à surveiller :

• Le fraudeur vit au-dessus de ses moyens ;

• Le fraudeur à des difficultés financières personnelles ;

• Le fraudeur subit des pressions excessives de la part de l’organisation ;

• Le fraudeur prend des vacances rarement ;

• Le fraudeur travaille toujours tard, parfois il travaille même pendant le week-end.

• Le fraudeur a une résistance aux audits internes ou externes

• Le fraudeur a une surperformance systématique

Section 4: Les fraudes les plus courantes dans les entreprises et les coûts financiers de la
fraude:

1. Les fraudes les plus courantes dans les entreprises :

Traditionnellement, les fraudes les plus reportées par les entreprises sont le détournement d’actifs,
la fraude comptable et la corruption. Mais, l’étude PwC publiée en 2014 montre qu’au cours des
vingt-quatre derniers mois les fraudes les plus répandues sont le détournement d’actifs, la fraude
aux achats suivie de la corruption. Ainsi, dans l’étude PwC (2014), on note que le détournement
d’actifs est la fraude la plus répandue dans le monde (69%) suivie de la fraude aux achats (29%) et de
la corruption (27%). La cybercriminalité vient en quatrième position (24%) suivie de la fraude
comptable (22%).

Toujours, d’après PwC (2014) en France, le détournement d’actifs est la première catégorie de fraude
la plus répandue (61%) suivie de la cybercriminalité (28%) et de la fraude comptable (22%). La
corruption est la sixième catégorie de fraude en France (8%). En Europe de l’Ouest, le détournement
d’actifs vient en première position (61%) suivie de la cybercriminalité (26%) et de la fraude
comptable (17%). La corruption vient également comme en France en sixième position (12%) .

L’étude sur la fraude publiée en 2014 par PwC montre que dans le monde, plus d’une fraude sur
deux est désormais détectée grâce à un dispositif de prévention et de contrôle mis en place par
l’entreprise. La France détecte 62% des fraudes grâce à ce type de dispositif7.

2. Les coûts financiers de la fraude :

Selon l’étude PwC publiée en 2014, pour près d’une entreprise sur deux dans le monde, les coûts
financiers des fraudes subies pendant les vingt-quatre derniers mois s’élèvent à plus de cent mille
dollars. On note également que dans 20% des cas reportés ce coût financier est supérieur à un
million de dollars. En France, ce pourcentage est de 10%.

On note également que pour 2% des entreprises dans le monde, l’incidence financière dépasse les
cent millions de dollars.
Mais, la fraude n’a pas qu’un coût financier. Le fait de savoir qu’un collaborateur vous trompe amène
un sentiment de trahison. La découverte de la fraude peut dégrader également l’environnement de
travail, porter atteinte à la réputation de l’entreprise et peut baisser le moral des employés, porter
atteinte aux relations commerciales entretenues avec les partenaires.

D’après l’étude PwC publiée en 2014, au niveau mondial la baisse du moral des employés constitue
le dommage collatéral majeur (31%). L’atteinte à la réputation de l’entreprise représente 17% et la
dégradation des relations commerciales avec les partenaires représentent également 17%.

Section 5 : La lutte contre la fraude en entreprise :


1. L’audit interne et la lutte contre la fraude :

Selon the Institue of Internal Auditors (IIA), « l’audit interne est une activité indépendante et
objective qui donne à une organisation une assurance sur le degré de maitrise de ses activités, lui
apporte ses conseils pour les améliorer et contribue à créer de la valeur ajoutée.

L’activité d’audit interne aide cette organisation en évaluant par une approche systématique et
méthodique ses processus de management des risques, de contrôle et de gouvernement
d’entreprise tout en faisant des propositions pour améliorer leur efficacité ».

D’après les normes professionnelles d’audit interne, les auditeurs internes doivent posséder des
connaissances suffisantes pour évaluer le risque de fraude et la façon dont ce risque est géré par
l’organisation. Toutefois, ils ne sont pas censés posséder l’expertise d’une personne dont la
responsabilité première est la détection et l’investigation des fraudes.

Le risque de fraude étant très élevé dans les organisations, l’audit interne doit alors s’assurer que ce
risque a correctement été identifié et pris en compte par la direction générale. En effet, le fait même
de savoir qu’il existe un département d’audit interne dans l’organisation peut permettre de
dissuader les fraudeurs potentiels.

L’audit interne a un rôle important à jouer dans la lutte contre la fraude. Elle doit s’assurer que le
risque de fraude a correctement été évalué et pris en compte, que des contrôles efficaces adaptés au
risque de fraude ont été mis en place.

Le contrôle interne, champ d’action de l’audit interne est un important moyen de lutte contre la
fraude. Les organisations doivent veiller à mettre en place un système de contrôle interne efficace.
Ce système pourra permettre de lutter efficacement contre la fraude en la prévenant et même en la
détectant également. Et, lorsqu’une fraude est détectée, l’entreprise doit améliorer son système de
contrôle interne afin que la même fraude ne se reproduise pas. Selon le Committee Of Sponsoring
Organizations de la Commission Treadway (COSO), le contrôle interne est un processus mis en œuvre
par le conseil d’administration, les dirigeants et le personnel de l’entreprise, pour fournir une
assurance raisonnable quant à la réalisation des trois objectifs suivants :

- la réalisation et l’optimisation des opérations,

- la fiabilité des opérations financières, - la conformité aux lois et règlements.

Selon DOMINIQUE PERRIER, responsable du département litiges et investigations chez PwC « Un bon
dispositif de contrôle interne ne suffit pas pour se prémunir totalement contre le risque de fraude. »
Si le contrôle interne permet de réduire le risque de fraude, il n’est pas en effet suffisant car le
fraudeur contourne le plus souvent le dispositif de contrôle interne.
Le degré d’intervention du service d’audit interne dans les investigations de fraude peut varier
également en fonction des entreprises.

2. Les actions de prévention et de détection de la fraude :

En prenant en compte le fait que les fraudeurs contournent les systèmes de contrôles pour perpétrer
leurs actes, le risque de ne pas prévenir ou détecter une fraude est très élevé car les fraudeurs ont
l’habitude de dissimuler les faits, d’effacer leurs traces. Aussi, un fraudeur a en général une parfaite
maitrise du dispositif de contrôle interne, dispositif qu’il contourne le plus souvent. Aussi l’entreprise
peut accorder une confiance aveugle à un salarié et ne pas le contrôler, ce qui lui permet de
perpétrer facilement son acte frauduleux. Egalement, l’absence de contrôles de certains processus
peut faciliter la perpétration de la fraude.

La mise en place d’un programme de lutte contre la fraude est un important moyen de lutte contre la
fraude. Ainsi, l’entreprise peut mettre en place les processus suivants :

- Le service d’audit interne en collaboration avec les autres services (notamment le service
chargé des risques) doit conduire les analyses de risques sur la fraude, les scénarios de fraude
possibles, les scénarios de contournements des contrôles mis en place. Cela permettra à l’entreprise
de connaitre son degré d’exposition à la fraude et de prendre les mesures appropriées pour la
prévenir. Les procédures de contrôle en place peuvent être revues ou améliorées. L’entreprise doit
évaluer périodiquement son degré d’exposition au risque de la fraude. L’établissement de la
cartographie des risques de fraude peut permettre d’évaluer les risques de fraude en déterminant les
probabilités de survenance ainsi que les impacts potentiels. Une bonne gestion des risques de fraude
permet de lutter efficacement contre la fraude. Notons que d’après l’étude publiée par PwC en 2014,
11% des fraudes ont été détectées grâce à une bonne gestion des risques de fraude.

- Une entreprise doit sensibiliser son personnel sur le phénomène de la fraude. Le service
d’audit interne peut organiser des sessions de formation à l’intention du personnel sur la lutte contre
la fraude. Cette formation doit se faire périodiquement.

- Une entreprise doit adopter une attitude de « tolérance zéro » face à la fraude. La fraude ne
doit pas être tolérée. Elle doit être sanctionnée. La direction d’une entreprise doit faire savoir au
personnel que l’auteur d’une fraude sera puni, cela permettrait de dissuader les autres de
commettre un acte frauduleux. L’étude PwC publiée en 2014 montre que dans le monde le
licenciement est la sanction la plus employée en cas de fraude interne. Le licenciement est intervenu
dans 79% des cas de fraude interne dans le monde. En France, ce pourcentage est en hausse et
s’élève à 86%. En sanctionnant les fraudeurs, l’entreprise envoie un signal fort aux autres membres
du personnel. Un fraudeur potentiel peut être dissuadé de passer à l’acte.

- L’entreprise doit instaurer un code de conduite de lutte contre la fraude. Ce code de


conduite doit être largement communiqué et diffusé dans l’entreprise. Ce code de conduite doit être
signé par tous pour montrer qu’ils vont se conformer à celui-ci.

- La direction doit contrôler les antécédents d’un candidat à un poste. Cela permettra de
savoir si le candidat a commis des actes malhonnêtes dans le passé. La direction doit vérifier
l’honnêteté et l’intégrité des candidats à un poste et cela en fonction du niveau et de l’importance
dudit poste.

- L’entreprise doit plafonner les transactions autorisées. Les transactions dépassant un certain
montant doivent être autorisées par plusieurs personnes. Le plafonnement des transactions peut
permettre à l’entreprise d’empêcher les transactions frauduleuses
- En plus, l’organisation doit veiller à ce que des contrôles soient menés à l’improviste. Des
fraudes peuvent être détectées durant ces contrôles.

- L’entreprise doit également favoriser la rotation du personnel dans l’entreprise afin de


mettre à jour les collusions qui peuvent exister entre les différents collaborateurs;

- L’entreprise peut également mettre en place un dispositif de dénonciation qui permet aux
membres du personnel de dénoncer l’auteur d’une fraude. Ce système appelé « whistleblowing » est
né aux Etats Unis et a été instauré par la loi Sarbanes Oxley Act en 2002.Il s’agissait de remettre à la
disposition des employés, mais aussi des fournisseurs et des clients un système de remontée
d’informations afin qu’ils puissent signaler les comportements fautifs dont ils seraient témoins. Mais
l’entreprise ne peut pas reprocher aux salariés le fait de ne pas l’avoir informé ou même les
sanctionner pour cela. L’entreprise doit également protéger les informateurs. Selon PwC (2014), 5%
des fraudes ont été détectées dans le monde grâce à un système de dénonciation.

- L’entreprise peut aussi pratiquer les entretiens de départ. Un employé qui quitte l’entreprise
peut dénoncer un collaborateur qu’il n’a pas voulu dénoncer quand ils étaient collègues. Le fait
même de savoir qu’un entretien de départ a eu lieu peut aussi être un élément de dissuasion de la
fraude dans la mesure où le fraudeur potentiel aura à l’esprit qu’un collaborateur pourra le dénoncer
(si ce dernier a connaissance des faits).

3. Le traitement et l’investigation de la fraude :

Un dispositif d’investigation doit être mis en place en cas d’identification de fraude ou de soupçon
de fraude. Ce dispositif permettra de traiter de manière systémique les cas de fraudes avérés et les
cas de soupçons. L’équipe chargée du traitement de la fraude doit être indépendante du périmètre
d’enquête et avoir la compétence nécessaire pour mener leurs investigations. L’entreprise peut
confier la responsabilité du traitement à un responsable opérationnel, à l’audit, au directeur
juridique, au directeur des ressources humaines, à la direction générale,…

Mais quel que soit le responsable choisi, la direction générale doit être présente dans le système de
prévention, de détection et de traitement de la fraude. Selon Jean Marc Lefort, associé chez KPMG,
la direction joue un rôle majeur dans les actions de prévention, de détection et d’investigation. Son
implication doit être directe et prépondérante.

L’investigation doit permettre d’identifier le schéma de fraude ou l’absence de fraude et de situer les
responsabilités des services (s’il y a une fraude) et les coûts engendrés par la fraude ainsi que la
période concernée.

La confidentialité des personnes soupçonnées doit être maintenue durant les investigations. Cela
pourrait permettre de ne pas alerter les éventuels fraudeurs qui peuvent détruire les preuves de
leurs actes. La confidentialité peut protéger également les éventuels témoins au cours de
l’investigation ou même après l’investigation. Aussi, la confidentialité pourrait être nécessaire dans le
cas où la fraude ne serait pas avérée.

Les procédures d’enquête, le choix des membres, la communication pendant l’enquête doivent être
documentées.

Les investigations peuvent démontrer que la fraude est avérée ou l’absence de fraude.
Dans le cas où la fraude est avérée, au regard des coûts engendrés, l’entreprise décidera de la
sanction à prendre. Cela peut se traduire par un avertissement, une action en justice, un accord à
l’amiable, un licenciement,…

L’entreprise doit analyser le scénario de cas de fraude et en tirer les enseignements nécessaires afin
que la même fraude ne se répète pas. Ainsi, l’entreprise peut améliorer le dispositif de contrôle en
place (en cas de défaillance du dispositif de contrôle) ou mettre en place les contrôles nécessaires
(dans le cas où le risque n’était pas couvert par des contrôles).

L’entreprise peut également constituer une base de données des différents scénarios de fraudes
identifiés. Cette base de données peut servir dans la détection des différents cas de fraude. Elle peut
également aider dans l’évaluation de la cartographie des risques de fraude, l’évaluation de la
pertinence des sanctions appliquées, etc.

Conclusion :
La fraude est omniprésente dans toutes les entreprises. Nous constatons que la fraude interne est la
catégorie de fraude la plus élevée dans le monde et le détournement d’actif représente plus de la
moitié des fraudes commises. Les préjudices financiers et moraux sont énormes. La fraude coûte
chaque année des millions de dollars dans le monde. La fraude a aussi un coût moral car elle peut
baisser le moral des employés qui se sentent trahis le plus souvent.

Les entreprises doivent prendre conscience qu’elles ne sont pas à l’abri d’une fraude. Ainsi, elles
doivent évaluer correctement le risque de fraude en vue de mettre en place des contrôles efficaces
pour diminuer considérablement ce risque.

Comme nous l’avons étudié, plus de la moitié des fraudes sont détectées grâce à un dispositif de
contrôle. Donc, un dispositif de contrôle interne efficace jouera un rôle clé dans la prévention et la
détection des fraudes. La direction générale et l’audit interne ont des rôles importants à jouer pour
l’amélioration et le bon maintien d’un dispositif de contrôle interne adapté à l’entreprise.

La sensibilisation et la formation à la lutte contre la fraude sont des mesures très importantes dans la
mise en place d’un programme de lutte anti-fraude.

La direction a un rôle clé à jouer dans la mise en place de ce programme de lutte anti-fraude et doit
être présente dans les actions de prévention, de détection et d’investigation de fraude.

Elle doit donner le ton et montrer que la fraude n’est pas tolérée dans l’entreprise. Avec la mise en
place des contrôles efficaces, l’entreprise pourra mieux lutter contre la fraude. Mais, il faut retenir
que cette assurance n’est que raisonnable car les fraudeurs ont pour habitude le plus souvent de
détourner les contrôles mis en place.

Vous aimerez peut-être aussi