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II- OBLIGATIONS COMPTABLES PARTICULIÈRES DES

CONTRIBUABLES SOUMIS À L’I.R. SELON LE R.N.S.

Les différences entre le régime du R.N.S. et le R.N.R. se situent :

 au regard des règles d’assiette de l’impôt, en ce sens que sous le


R.N.S. le contribuable ne peut ni constituer des provisions en franchise
d’impôt ni prétendre au bénéfice du report déficitaire ;

 au regard des obligations déclaratives et comptables en ce sens que le


contribuable est autorisé à :

 tenir une comptabilité simplifiée ;

 produire un compte de résultat abrégé.

A- TENUE ET ORGANISATION DE LA COMPTABILITÉ


SIMPLIFIÉE

Le contribuable est autorisé à avoir un registre ou plusieurs registres


tenus régulièrement et sur lesquels sont enregistrées toutes les sommes
perçues au titre des ventes, des travaux et de services effectués, ainsi que
celles qui sont versées au titre des achats, des frais de personnel et des
autres charges d’exploitation.

Il s’agit d’un allégement des règles et procédures comptables en ce


sens que le contribuable est dispensé de l’obligation de la tenue du livre
journal coté et paraphé.

Cependant, les contribuables ayant opté pour le régime du R.N.S.


doivent observer un certain nombre d’obligations.

1-Organisation comptable

Le contribuable est tenu de délivrer à ses clients des factures ou des


tickets de caisse ou reçus dont les doubles sont conservés pendant les dix (10)
années suivant celle de leur établissement. A cet effet, il importe de préciser
que les règles régissant la délivrance des factures, prévues pour le cas du
régime du R.N.R. sont également applicables pour le régime simplifié.

D’un autre coté, les dispositions de l’article 145- VI du C.G.I.


permettent au contribuable ayant opté pour le régime du R.N.S. de tenir une
comptabilité de trésorerie enregistrant journellement le détail des
encaissements et décaissements en mentionnant obligatoirement le mode de
règlement et la nature de l’opération réalisée. Cette comptabilité doit retracer
l’ensemble des mouvements de trésorerie même si ces mouvements n’affectent
pas directement le résultat, (apports et prélèvements de l’exploitant, virements
de fonds, acquisitions ou cessions d’immobilisations, prêts et emprunts, etc.).

Toutefois, le contribuable doit obligatoirement constater d’une façon


extra comptable, ses créances et dettes de fin d’exercice et procéder au
recensement et à l’évaluation de ses stocks et travaux en cours ainsi qu’à
l’inventaire des valeurs immobilisées de son actif.

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La constatation des dettes et créances a pour but de sauvegarder le
principe fondamental de l’annualité de l’impôt. Les produits et les charges
d’exploitation résultant du journal de trésorerie sont réajustés, compte tenu de
la variation des dettes et créances d’exploitation et des comptes de
rattachement du début et de fin d’exercice.

Exemple :

Achats

- Achats payés au cours de l’exercice clos d’après


le journal trésorerie ............................................................... 1.200.000 DH

- fournisseurs au 1er janvier de l’exercice. .................................. -230 000 DH


- fournisseurs au 31 décembre de l’exercice (achats non encore payés)
............................................................................................ +450 000 DH

Achats de l’exercice. .......................... 1 420 000 DH

Ventes

- ventes d’après le journal de trésorerie. ................................... 1 650 000 DH


- clients débiteurs au début de l’exercice. .................................. - 450 000 DH
- clients créditeurs au début de l’exercice. ................................ + 150 000 DH
- clients débiteurs de fin d’exercice. ......................................... + 400 000 DH
- clients créditeurs de fin d’exercice........................................... - 100 000 DH

Chiffre d’affaires de l’exercice. ............ 1 650 000 DH


Charges d’exploitation : honoraires

- honoraires d’après le journal trésorerie. ......................................... 15 000 DH


- charges de l’exercice précédent réglées au cours de l’exercice clos .-12 000 DH
- frais de l’exercice non encore payés. ........................................... + 18 000 DH

Total des honoraires. ............................. 21 000 DH

2-Evaluation des stocks

Les stocks des produits et marchandises sont évalués au prix de


revient ou au cours du jour si ce dernier lui est inférieur et les travaux en cours
sont évalués au prix de revient.

Cependant, il est admis par l’administration que le contribuable qui le


désire d’évaluer les stocks suivant la méthode forfaitaire. Selon cette méthode le
coût de revient est déterminé en appliquant aux prix de vente à la date de la
clôture de l’exercice un abattement correspondant à la marge brute moyenne
pratiquée par le contribuable, à partir des données de l’exercice précédent ou
dans le cas d’un début d’activité à partir des données de l’exercice considéré.

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Exemple

Le bénéfice brut résultant de la déclaration souscrite au titre de


l’exercice « N » par le contribuable X, s’élève à :

25 % (ventes + stock final) - (Achats + stock d’entrée).

Pour l’évaluation de son stock final de l’exercice n + 1, ce contribuable


peut, s’il le désire, évaluer son stock sur la base du prix de vente de fin
d’exercice assorti d’un abattement de 25 % soit :

Etat d’inventaire au 31 décembre de l’exercice N+1


Désignation Quantité Prix de vente Stock au prix Abattement Stock au
de l’exercice de vente correspondant prix de
N+1 à la marge revient
brute de
l’exercice N
Chemise Réf AN 1 000 100 100 000 25 % 75 000
Chemise Réf AY 2 000 200 400 000 25 % 300 000
Chemise Réf AX
4 000 150 600 000 25% 450 000
TOTAL 7 000 1 100 000 275 000 825 000

3-Déduction des annuités d’amortissement

Conformément aux dispositions de l’article 145-VI du C.G.I., le


contribuable soumis au régime du RNS est tenu d’avoir un registre pour
l’inscription des biens d’exploitation amortissables. Ce registre, dont les pages
sont numérotées doit être obligatoirement visé par le service local d’assiette
avant son utilisation.

La déduction des annuités d’amortissement est admise à condition que


ces annuités soient inscrites sur le registre précité qui doit comporter en outre
pour chacun des éléments amortissables :

 la nature, l’affectation et le lieu d’utilisation ;


 les références de la facture d’achat ou de l’acte d’acquisition ;
 le prix de revient ;
 le taux d’amortissement ;
 le montant de l’annuité déduite à la fin de chaque exercice ;
 la valeur nette d’amortissement après chaque déduction.

B- COMPTE DE RÉSULTAT ABRÉGÉ

Les pièces annexes devant accompagner la déclaration du résultat fiscal


pour les contribuables relevant du régime du R.N.S. sont les suivantes :

 un tableau du résultat net simplifié ;


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 un état récapitulatif des immobilisations amortissables et des
dotations aux amortissements pratiquées au titre de l’exercice ;

 un état des dettes et des créances d’exploitation et comptes de


rattachement.

III.- OBLIGATIONS COMPTABLES DES ENTREPRISES NON


RÉSIDENTES

Deux cas peuvent se présenter :

 le cas d’un établissement d’une société non résidente ;

 et le cas des sociétés non résidentes ayant opté pour


l’imposition forfaitaire.

A- CAS D’UN ETABLISSEMENT D’UNE SOCIETE NON


RESIDENTE

Les entreprises dont le siège est situé à l'étranger et qui exercent une
activité permanente par le biais d’un établissement situé au Maroc sont
soumises aux mêmes règles et obligations comptables prévues pour les
entreprises marocaines.

En effet, l'article 147 du C.G.I fait obligation à ces entreprises de tenir,


au lieu de leur établissement principal au Maroc, la comptabilité de l'ensemble
des opérations effectuées au Maroc conformément à la législation en vigueur.

Cette comptabilité devra être tenue et organisée de manière à


permettre à l'administration fiscale de procéder aux contrôles des déclarations
fiscales de la société.

Les écritures comptables doivent être appuyées des pièces et factures


justifiant l'authenticité des opérations réalisées.

L’article 147- I du C.G.I. précité précise que le livre journal et le livre


d’inventaire doivent être cotés et paraphés par le tribunal de commerce ou, à
défaut, visés par le chef du service local des impôts.

B- CAS DES SOCIETES NON RESIDENTES AYANT OPTE


POUR L’IMPOSITION FORFAITAIRE

En vertu des dispositions de l’article 147- II du C.G.I. les sociétés non


résidentes ayant opté pour l'imposition forfaitaire en matière d’I.S. (article 16
du C.G.I.), doivent tenir :

 un registre des encaissements et des transferts ;

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